Divertissante Diversion ^

Antsybal Ven 1 Juin 2012 - 10:28

« Effectivement, vu comme ça… »

« Bien évidemment que je le vois comme ça, Jane ! C'est la loi ! Rentrer chez les gens sans un mandat c'est une infraction, comment voulez vous que je le vois autrement ? »

« Mais je ne suis pas chez des gens, Lisbon ! Je suis dans le musée du vieux Hartmann. » répondit le consultant avec innocence.

« Sortez de la immédiatement ou je viens vous chercher ! »

« A tout de suite, Lisbon ! »

« Je vais vous tuer d'une manière que vous n'imaginez même pas ! » menaça-t-elle.

Mais son correspondant avait raccroché. Teresa Lisbon referma son téléphone d'un geste brusque et attrapa ses clés de voiture. Elle sortit de son bureau et passa devant son équipe qui travaillait sur le meurtre commis dans le musée où Jane se trouvait. L'homme chargé de réceptionner les œuvres d'art avait été retrouvé mort et l'œuvre s'était volatilisée.

« Jane est entré par effraction chez Hartmann. Je vais le chercher avant que cela n'ait des répercussions sur notre travail… Continuez comme ça, les gars. Et Grace. » ajouta-t-elle à l'intention de la jeune femme avant de rentrer dans l'ascenseur.

[…]

« Vous voilà enfin ! Dépêchez vous, je suis sur le point de résoudre l'enquête. »

« Voyez vous ça. »

Lisbon se planta devant son consultant et le regarda sévèrement. Elle était à son tour entrée dans le musée par la porte que Jane avait forcé, et tous deux se trouvaient dans la réserve. Il faisait sombre, et les étagères qui flirtaient avec le plafond, encombrées d'œuvres d'art, n'arrangeaient rien à la visibilité.

« J'ai laissé entendre à chaque suspect que la célèbre Joconde avait quitté Paris pour rejoindre notre pays pendant un certain temps. Elle devrait arriver ici ce soir, selon ma source. » ajouta-t-il avec un clin d'œil.

« Vous pensez vraiment que le coupable va réitérer et tomber dans le panneau ? » demanda sa patronne d'un air septique et toujours sévère.

« Voyons, Lisbon. Nous étions tombés d'accord sur le fait qu'étant donné les erreurs commises, le coupable est quelqu'un de novice en la matière, seulement obnubilé par tout ce qui est unique. Si il résistera à l'appel de Mona Lisa ? Vous n'êtes pas sérieuse ! »

Lisbon se radoucit, Jane n'avait jamais commis d'erreur, et elle ne pouvait que faire confiance à son intuition. Cependant elle n'avait toujours pas décoléré.

« Et si on se fait prendre ? Nous n'avons pas de mandat, Jane. »

« On se cache, et on ne sort que quand on tient le coupable ! Le juge mettra de côté l'absence de mandat puisque nous aurons pris le tueur sur le fait ! » répondit le consultant comme si c'était la chose la plus évidente du monde.

Un bruit se fit entendre dans un des hall de stockage adjacents, le faisant sursauter.

« Ca commence ! » chuchota-t-il sans cacher son excitation.

« Venez par là ! » le pressa Lisbon.

Ils coururent quelques mètres et se faufilèrent entre deux étagères.

« Pas de bruit. Si on se fait prendre avant que votre plan tordu ne soit terminé, je suis bonne pour me faire suspendre. »

« Qui va là ? Sortez, vous êtes faits, je vous ai entendu ! » cria le vigile.

Jane retint sa respiration et vit Lisbon fermer les yeux, tout contre lui. Le gardien approchait et le malaise du consultant grandissait. Il allait faire suspendre son amie alors que quelques heures aurait suffit pour qu'ils travaillent en toute légalité. Son plan allait échouer de toutes manières, puisque le gardien était là. Jamais Hartmann ne se montrerait. En effet, le côté mégalomane du dirigeant du musée avait convaincu le consultant que ce dernier détournait les œuvres d'art pour son usage personnel. L'enquête aurait été résolue s'il n'avait pas fallu des preuves. Encore et toujours des preuves, personne ne pouvait lui faire confiance ?, plaisanta mentalement Jane pour éviter de penser au gardien.

Or la silhouette de celui-ci s'imposa au bout de l'impasse dans laquelle étaient l'agent spécial et son consultant au moment même où Jane posa ses lèvres sur celles de Lisbon. Si fort que le cri de stupeur de la jeune femme ne s'entendit pas. Jane posa ses mains sur les hanches de Lisbon, avec force, pour éviter qu'elle ne se débatte.

« Que faites vous là ? » demanda à nouveau le gardien. « Non mais voyons, pensez-vous que c'est un endroit pour se bécoter ? Les jeunes, je vous jure ! »

Lisbon sembla percuter quand le gardien prononça ces mots, et elle rendit son baiser à Jane avant de se détacher et de replacer une mèche de cheveux sombres devant son visage. Le consultant prit sa main et l'attira à sa suite en s'excusant auprès du gardien.

Le vigile sourit faiblement et leur intima de partir.

« Et dépêchez vous avant de déclencher une alarme, je serai obligé de prévenir la police, autrement. Nous avons eu un meurtre ici récemment, je n'ai pas envie de me faire renvoyer, c'est bien parce que j'ai été jeune avant vous. »

[…]

« Trop fort » s'exclama Lisbon quand ils arrivèrent sur les pelouses du musée.

« Veuillez pardonner mon baiser… C'est la seule solution que j'ai trouvée » marmonna Jan, gêné. Davantage gêné que sa supérieure qui était hilare.

« Pas de problème, ça faisait longtemps que je n'avais pas fait quelque chose d'aussi drôle ! Et d'aussi dangereux. Vous imaginez si le gardien avait appelé la police ! »

Jane lui sourit faiblement. Elle n'était pas troublée le moins du monde par l'inconvenance de ce qu'il venait de faire, cela le surprit.

« Mais l'enquête piétine, du coup… », avança-t-il.

« Jane, vous l'avez dit, Hartmann est stupide et ne prend soin d'aucun détail, nous l'aurons ! »

« Je n'ai jamais dit que c'était Hartmann le tueur ! »

« Vous déteignez sur moi, que voulez-vous ? Je pense comme vous, parfois! »

Jane baissa le regard en rigolant. Peut-être donc que le détachement dont elle faisait preuve était inspiré de son comportement habituel ? Car quand même, il l'avait embrassée. Ca n'était pas rien… Si ?

Antsybal

**kiffkiff** Mar 5 Juin 2012 - 22:34

J'ai tout simplement adoré!!

C'est court et pourtant intense. On s'y croirait.
J'aime bien Jane qui entraîne Lisbon dans sa bêtise et on a le suspense du gardien qui arrive... et le baiser.

La fin m'a bien fait rire. L'inversion des rôles ou en tout cas Lisbon qui fait preuve d'insouciance.

Tu m'as tuée avec la dernière phrase. On voit bien que ce n'est pas rien pour Jane ce qu'il vient de faire. On a l'étonnement et une sorte de candeur caractéristique du personnage.

BRAVO! calin