La victime silencieuse ^

Salut, je suis dans ma période OS en ce moment, alors en voici un nouveau, tout aussi joyeux que les autres.

Encore un anniversaire, une année de plus passée sans elles, une journée de plus à se morfondre seul, à regretter ses décisions, ses actes. Jane, assis devant ces deux stèles lugubres, uniques vestiges de leur présence sur cette terre, ressassait ses erreurs. Mais si chaque minutes l'éloignait de ce terrible drame qui, le temps faisant son oeuvre, s'estompait peu à peu, chaque minutes le rapprochait également de la fin. Le dernier jour de son existence serait pour lui une sorte de libération. Il les retrouverait enfin, après une interminable séparation.
Dès qu'une affaire impliquait un enfant, il revoyait Charlotte. Le souvenir de son petit ange fauché avant même d'avoir vécu, lui rappelait la discussion qu'il avait eu avec son épouse, un mois avant le passage de John le Rouge.

Angela avait confié la fillette à sa voisine, pour la nuit. Elle voulait s'entretenir avec son mari, d'une chose primordiale pour elle et, elle l'espérait, pour lui.
Ce soir-là, au cours du dîner qu'elle avait préparé spécialement pour l'occasion, elle aborda ce délicat sujet. Elle craignait un peu sa réaction. Bien sûr, il l'aimait, bien sûr il voulait son bonheur, mais leur vie actuelle, à trois, semblait lui suffire. Alors, elle n'osait pas lui proposer d'ajouter un membre de plus à leur petite famille.

Devinant son malaise, Jane posa sa main sur la sienne: "Qu'est-ce qu'il y a Angela?"
Elle le regarda timidement: "Rien du tout."
Jane: "Je te connais par coeur Ani, je le vois quand tu ne vas pas bien. Tu peux tout me dire, je suis ton mari, non?"
Elle lui offrit un sourire, mais demeurait crispée. Mais il avait raison, elle pouvait lui en parler, à lui, le principal concerné.
Prenant une grande inspiration, elle se lança: "Charlotte est grande maintenant et je me disais qu'il était peut-être temps de..."
Le regard du mentaliste changea instantanément.
Angela: "C'est idiot comme idée. Oublis ça. Ta carrière commence tout juste à décoller. Ce n'est pas le moment."

Elle peinait à cacher son désarroi, trahie par ses yeux qui s'emplissaient de larmes. Patrick quitta sa chaise pour la serrer contre lui.

Jane: "Hey, je serais le plus heureux des hommes si on avait un autre enfant."
Angela clignant des yeux: "Tu es sûr? On peut attendre. Je ne voudrais pas que ce soit un frein pour toi."
Jane: "Ma famille passe avant tout le reste. Il n'y a que toi, Charlotte et son frère ou sa soeur qui comptent pour moi. Ca ne changera jamais."

Elle l'embrassa et le serra aussi fort qu'elle le pouvait.

Mais voilà, cet avenir qui s'annonçait pourtant si radieux s'était assombri, quelques semaines plus tard, anéantissant ces projets. Aujourd'hui, cette douleur de n'avoir pas pu concrétiser ce désir de second enfant était ravivée. La naissance du fils de Rigsby aurait du le rendre heureux, à l'image de tous ses collègues, mais il ne cessait de se remémorer la demande d'Angela. Jamais plus, il n'aurait la chance de tenir un bébé dans ses bras, son bébé. Cette perspective était morte avec sa femme.

Toujours avachi devant ces sépultures, il ruminait sa haine envers lui-même, sachant parfaitement que ça ne lui apporterait rien. Il fut sortit de sa torpeur par un coup de téléphone.

Jane: "Quoi?"
Lisbon: "Je suis désolée de vous déranger, particulièrement aujourd'hui. Mais je suis en route pour la morgue. Je pense qu'il serait utile que vous veniez. Le remplaçant de Steiner est tout jeune et inexpérimenté..."
Jane: "N'en dites pas plus, vous craignez qu'il n'ait manqué un détail à l'autopsie."
Lisbon: "Oui. Mais, on peut se débrouiller. Prenez du temps pour vous."
Jane: "Je vous rejoint à la morgue."

Sur place, l'agent et le mentaliste patientèrent jusqu'à ce que le médecin entre dans la salle où se trouvait la victime. En apercevant Patrick, il vint droit sur lui, en lui tendant la main.

Le dr: "Mr Jane, je suis le Dr Frank Miles."
Jane: "Miles. Pourquoi ce nom ne m'est pas inconnu?"
Miles: "Oh, c'est ma mère qui avait pratiqué l'autopsie de votre épouse."

Lisbon devint pâle comme le sol de la pièce, adressant un regard inquiet à son collaborateur.

Jane: "Je ne savais pas."
Miles: "Je suis navré pour votre femme et vos enfants."
Lisbon tiqua sur le pluriel: "Mais il n'y avait qu'une petite fille."
Miles: "A proprement parlé, oui. Mais vous oubliez le foetus. Mme Jane était enceinte d'un mois. Je croyais que vous le saviez."

Le consultant sortit, par besoin d'air. Il était assommé par cette révélation.

Lisbon: "Il l'ignorait. Tout comme moi. Comment est-ce possible que ça n'apparaisse nulle part, dans le rapport?"
Miles: "En fait, c'est une information que m'a fournis ma mère. Cette grossesse n'a pas été mentionnée parce que le moment de l'autopsie, et donc de la découverte du foetus, coïncidait avec la tentative de suicide de Mr Jane. Ca n'aurait servit à rien qu'il le sache. Il aurait été capable d'attenter à nouveau à ses jours.
Lisbon, effarée par la décontraction de cet homme: "Et vous pensiez que c'était le jour idéal pour lui annoncer?"
Miles: "C'est à dire que... je pensais qu'il l'avait apprit, depuis le temps. Ca m'a échappé."
Lisbon: "Vous ne devriez pas faire de suppositions. Et apprenez le tact. Aujourd'hui, c'est le 8ième anniversaire de leur mort."

Le jeune légiste ne savait plus où se mettre, alors que la brunette le gratifiait d'un regard glacial.
Elle arriva sur le parking, retrouvant le consultant, adossé à la portière de la DS. Il recouvrit son visage de ses mains, pour qu'elle ne le voit pas pleurer, mais les mouvements de son corps traduisaient sa détresse.

Lisbon s'approcha lentement, lui posant une main sur l'épaule: "Jane, je ne sais pas quoi dire. Ce type est stupide. Qu'est-ce qu'on leur apprend à l'école de médecine?"

Il l'emprisonna soudain, dans ses bras, sans qu'elle ne puisse réagir. Surprise, au début, elle l'étreignit à son tour, encouragée et attristée par les larmes de son ami.

Jane: "On allait être parents. Angela aurait eu un autre bébé. Elle voulait une famille et je lui avais promis qu'on serait heureux. J'ai tout raté."

La jeune femme ne pouvait pas rétorquer, elle ne pouvait rien faire de plus pour le réconforter. Elle se décolla de lui.

Lisbon: "Je vais vous laisser, vous avez besoin d'être seul."
Jane l'attira vers lui: "Non, ne me laissez pas Térésa. J'ai besoin d'une amie. J'ai besoin de vous."

Il engouffra son visage dans les cheveux de son amie, pour étouffer son chagrin qui n'avait jamais été aussi dévastateur. A présent, il devait aussi faire le deuil d'un bébé qui ne viendrait jamais au monde.

FIN.

oh pauvre Jane! Sa femme voulait surement lui faire comprendre qu'elle était enceinte d'un deuxième enfant! mais maintenant, seule Lisbon peut l'aider à aller mieux !

Je me doutais du fait qu'Angela était enceinte, mais la façon dont tu l'amènes
Et lisbon toujours là dans les moments difficiles

Alalala quel OS
J'ai vraiment adoré , ton ecriture , la façon que tu as d'amener le sujet était super , je m'attendais pas du tout a que se soit le légiste qui lui annonce .
Cette phrase :

"Il engouffra son visage dans les cheveux de son amie, pour étouffer son chagrin qui n'avait jamais été aussi dévastateur. A présent, il devait aussi faire le deuil d'un bébé qui ne viendrait jamais au monde."

:Mon pauvre jane
Enfin bref , juste ce petit commentaire pour dire que j'ai adoré et que j'ai hate que tu en face d'autres

C'est déprimant cette histoire... C'est assez difficile de perdre des personnes qui ont eu une vie alors, je n'imagine pas, celles qui n'ont pas eu cette chance.

J'aime le fait que Lisbon soit toujours là pour lui, dans les bons comme les pires moments.

Bravo pour cette histoire !

Un grand merci à toutes pour vos commentaires!!!!
C'est vrai qu'en ce moment, les thèmes déprimants m'inspirent beaucoup. Allez savoir pourquoi.

Tu m as faite pleuré avec cet OS
Comment pourrait il , après 8 ans , faire le deuil d un enfant après celui de sa femme et de sa fille ? Comment quelqu un peut il se remettre de ça ?

Franchement bravo Pour cette OS