Quart d'heure de gloire ^

Selon l'adage, chacun connait son quart d'heure de gloire, au cours de son existence. Ce moment où les projecteurs sont braqué sur vous, où toutes les attentions vous sont destinées, à vous et à vous seul.

Plus rien n'existe, rien n'a d'importance, c'est comme si le temps s'interrompait, uniquement pour vous regarder briller. Mais ce n'est qu'une illusion, du vent, des compliments superflus, qui tourneraient la tête de n'importe quel individu un tantinet imbus de sa personne.

A cette époque, Patrick appartenait à cette catégorie, sensible à la flatterie, particulièrement lorsqu'elle était agrémenté de quelques billets verts. Motivé par sa soif de notoriété, il se gargarisait de l'intérêt de ce public qu'il manipulait allègrement par ses mensonges.

Il les abreuvait d'invraisemblances et ils le remerciaient pour ça. La crédulité et la faiblesse de ces gens constituaient son fond de commerce, ô combien lucratif. Patrick était très fier de sa prestation devant les caméras et les réactions de la foule le confortait dans ce sens.

Au vue du succès du médium, ce soir-là, les producteurs de l'émission avaient organisé une séance de dédicace suivie d'un cocktail. Il n'avait pas hésité une seconde, avant d'accepter d'y participer. La célébrité lui tendait les bras, ce qui lui offrait de grandes perspectives d'avenir.

Terminé les tournées aux quatre coins du pays, pour un prix dérisoire. Maintenant, il pouvait prétendre à de plus confortables cachets, son visage à la une des magasines...

Il pourrait définitivement tirer un trait sur son passé de petit arnaqueur sans envergure. Il jouait, à présent, dans la cour des grands.

La soirée se prolongea tard dans la nuit. Lorsqu'il voulu s'éclipser, il fut retenu par le présentateur: "Patrick ne partez pas. Il faut absolument que je vous présente quelqu'un."
Jane: "Il est tard. Je dois rentrer. Peut-être une autre fois."
Le présentateur insista: "Il est venu spécialement pour vous voir. Il travaille au NY Times."

A l'évocation du célèbre journal, les yeux du mentaliste s'éclairèrent. Il n'avait pas le droit de passer à côté de cette opportunité en or.

Jane: "Dans ce cas."

Après tout, qu'est-ce que quinze petites minutes de plus pouvaient changer? Il était déjà en retard. De plus, sa femme avait l'habitude de son absence de ponctualité. Elle savait que certains sacrifices étaient inévitables à l'évolution de carrière de son époux et ne lui en tenait pas rigueur.

Mais si jusque là, ses retards n'avaient jamais eu de conséquences, cette nuit-là, il n'en serait pas de même.

Quand il arriva devant ce mot, agrafé à la porte de la chambre, il regretta de ne pas avoir fait l'impasse sur ces mondanités ridicules. Qu'est-ce que cela lui avait apporté? Si il ne s'était pas laissé envoûter par les commentaires élogieux de ce journaliste, il serait revenu plus tôt. Il aurait peut-être pu les sauver.

Patrick Jane avait connu ses quinze minutes de gloire mais c'est précisément le temps qu'il avait suffit pour le plonger en enfer.

FIN.

super OS .
c'est très bien écrit, j'ai adoré..

C'est Andy Warhol qui a inventé cette "idée" du quart d'heure de célébrité/gloire.
Jane aurait dut y penser quand on lui a demandé l'interview
On sait ce que ces quelques minutes de retard ont généré
Comme d'habitude avec tes OS le texte est maîtrisé et fait mouche

Voilà c'est ce que j'aime dans tes OS, ce sont tes points de vue, ton imagination sur certaines choses qui ne sont pas forcément beaucoup traitées dans les fanfics et à chaque fois, tu fais mouche, tu es complètement dans l'esprit de la série.

Une fois de plus, je me suis demandée où tu voulais nous amener et puis BIM.

Bref chapeau pour ce texte

ton Os

bel OS ! Jane a eu son quart d'heure de gloire mais des années de tristesse !!!!

Wonderful !!