4 JUILLET ^

Bonjour tout le monde. Après avoir lu quelques uns de vos superbes écrits, j'ai décidé d'essayer de me lancer à mon tour.  Mais je dois vous prévenir que c'est la première fois que je me livre à cet exercice alors je ne suis pas du tout sûre du résultat. Surtout n'hésitez pas à me donner votre avis et à me faire des remarques si nécessaire. En attendant, je cours me cacher    


4 JUILLET

Sacramento un 4 juillet. Une jeune fille, blonde aux yeux vert et agée d'à peine 20 ans, se tenait debout, face à une tombe étonnament bien entrenue, au coeur du cimetière de la ville. Les fleurs qui l'ornaient étaient fraîches et pas un grain de poussière n'était visible sur le marbre froid. Quelques plaques étaient dispercées çà et là, déclamant quelques éloges funèbres. En cette après-midi d'été, l'endroit était désert, tout le monde préparait la fête de l'indépendance et était en joie. Tout le monde ou presque.

Quelque part sur la côte, à proximité de la ville, une famille n'irait pas voir le feu d'artifices traditionnel, ne mangerait pas de repas de fête ni ne chanterait dans le jardin. Une famille haïssait cette dâte si importante pour les américains. En effet, un an plus tôt, jour pour jour, une tragédie les avait frappé. Cette famille c'était celle de Patrick Jane et Teresa Lisbon, devenue, peu après l'affaire " John le Rouge " madame Jane. Les époux avaient ensuite rapidement eu leurs enfants, des jumeaux qu'ils avaient appelés Alan et Sandy.

Comme tous les jumeaux, Alan et Sandy avaient une relation fusionnelle, ils étaient très proches et n'avaient aucun secret l'un pour l'autre. Quand l'un avait un problème, l'autre le sentait, même en étant à des kilomètres l'un de l'autre. Ce 4 juillet, un an auparvant, Sandy avait sentit une douleur fulgurante dans sa poitrine alors qu'elle admirait le feu d'artifice sur la plage qui bordait sa maison avec ses parents. Alan était en retard, il s'était absenter pour aller chercher Emma, sa petite amie du moment pour la présenter à sa famille.

Le spectacle terminé alors qu'Alan n'était toujours pas rentré, deux agents de police se présentèrent à eux pour leur annoncer une terrible nouvelle. Un jeune homme ivre mort qui conduisait sans permis avait percuté la voiture d'Alan qui avait terminé sa course dans un ravin, le tuant inévitablement. Depuis lors, la famille n'avait plus jamais été comme avant. Sandy, qui était une jeune femme pleine de vie, était à présent éteinte et son magifique sourire, hérité de son père, semblait désormais appartenir à un passé révolu.

Teresa n'était plus que l'ombre d'elle-même, toujours en dépression depuis cette maudite soirée. Quant à Patrick, même si à l'intérieur il était dévasté, il n'en montrait rien. Il se battait contre le trou noir qui lui tendait les bras pour le salut de sa famille. Ou tout du moins, de ce qu'il en restait. Il pensait souvent à son fils mais n'évoquait jamais son souvenir en présence de sa femme et de sa fille. Il savait combien cela les faisait souffrir de parler de lui.

Sandy s'agenouilla sur la tombe de son frère bien aimé et commença à entonner une chanson, un air ancien qu'elle avait entendu un jour à la radio et qui lui rappelait sa propre histoire.

https://www.youtube.com/watch?v=ZPiI7DZvliQ

C´est pas facile de regarder une photo de toi
C´est pas facile de n´pas pleurer lorsque je pense à toi
J´veux plus me dire que c´est fini
J´veux plus me dire que t´es parti
Que tu es là tout seul là-haut au paradis

C´est pas facile d´aimer la vie quand elle nous a tout pris
De te chercher dans cette maison où nous avons grandi
Autour de nous tout continue
Même si les autres s´habituent
Ici Maman ne sera jamais plus comme avant
C´est pas facile...

C´est pas facile d´imaginer que tu n´seras plus là
C´est pas facile d´oublier le timbre de ta voix
J´veux te revivre dans ma vie
J´veux te revivre dans mes rêves
Et me construire un monde où tout n´est pas fini

C´est pas facile de la chanter cette chanson tu vois
C´est pas facile de n´pas chialer parce qu´elle parle de toi
Ce fou qui n´savait pas conduire
J´ai pas fini de le maudire
Les poings serrés vers toi jusqu´à l´éternité
C´est pas facile...

T´as pas eu l´temps d´avoir cent ans
T´as pas eu l´temps de nous faire un enfant
Et de lui donner le nom de nos parents
C´est pas facile...

C´est pas facile de regarder une photo de toi
C´est pas facile de n´pas pleurer lorsque je pense à toi
J´veux plus me dire que c´est fini
J´veux plus me dire que t´es parti
Que tu es là tout seul là-haut au paradis
C´est pas facile... c´est pas facile...
Pas facile!


Alors qu'elle terminait sa chanson, le visage noyé par les larmes, elle fouilla dans son sac pour en sortir un petit flacon contenant quelques gouttes d'un liquide visqueux.

- Alan, si tu savais comme tu me manques. Je ne peux plus continuer sans toi. C'est trop dur...

D'un geste, elle déboucha le flacon et le porta à ses lèvres. Le liquide coula sur la langue et la jeune femme fut immédiatement prise de convulsions. Son agonie ne dura que quelques secondes, puis les spasmes cessèrent et son corps tomba lourdement sur le sol. La vie l'avait abandonné. Elle avait enfin rejoint ce frère sans qui elle n'arrivait plus à respirer.

FIN

Oui, en effet....

Sur la forme, je trouve que tu écris très bien, c'est fluide, ça se lit agréablement.

Sur le fond, choisir de centrer un OS sur un personnage inconnu est un pari risqué. Et il me semble qu'il était impossible de remporter ce pari avec un OS si court. On n'a pas les moyens de s'attacher à Sandy dont la caractérisation est, à mon sens, insuffisante. J'aurais aimé que son POV soit davantage développé de façon à ce que le personnage "existe" réellement, qu'elle ait davantage d'épaisseur psychologique et que je sois en mesure de me soucier de son sort.

Tu ne développes pas davantage les POV de Jane & Lisbon dont le sort est présenté en un paragraphe. Je trouve ça dommage.

Au final, je n'aurais jamais aimé la fin (un suicide sur une tombe, ça rentre dans mon top 3 des pires fins possibles, mais ça, c'est une question de préférence et de sensibilité personnelle ; on n'a heureusement pas tous la même), mais la famille Jane endeuillée par un drame de la route....ce qui vient forcément rouvrir d'anciennes blessures pour Lisbon, qui a perdu sa mère dans ces circonstances, et Jane qui a déjà perdu un enfant....et en même temps la nécessité de survivre, l'un pour l'autre et pour leur enfant qui reste....il y avait, je trouve, du potentiel pour faire une histoire plus "creusée", qui tienne plus en haleine que ce oneshot. Même en laissant le focus sur Sandy puisque tel était ton choix (mais on peut imaginer des interactions avec ses parents), je pense que tu aurais pu aller plus loin.

Ceci dit, c'est un premier OS et il n'est jamais facile de l'écrire, encore moins de le publier.
Pas facile non plus, du coup, d'avoir un avis parce qu'à partir de là, ton écriture peut évoluer dans plusieurs directions diamétralement opposées. Je jetterai sûrement un œil à tes futurs écrits pour voir laquelle tu empreintes.

Libre à toi de choisir la facilité ou la difficulté (forcément subjective) comme sujet de ton premier OS, libre à toi de choisir l'ironie ou le premier degré pour répondre à un commentaire, libre à toi de faire ce que tu veux !
Et libre à chacun de tes lecteurs de se forger une opinion propre, qu'elle soit ou non conforme à tes souhaits !

"Il me semble" = avis subjectif qui n'engage que moi.
Tant mieux si tu as une opinion différente.
Tant mieux si d'autres lecteurs, voire tous les autres lecteurs, ont une opinion différente.
Je te livre la mienne, qui ne va pas forcément dans le sens de la majorité parce que ce n'est pas mon critère. Mon critère n'est pas celui d'aller dans le sens de la majorité (c'est parfois le cas, parfois pas....Et ça m'est égal). Je n'ai pas de critère de vérité (je ne la détiens pas), juste un critère de sincérité. J'ai sincèrement pensé que tu aurais gagné à davantage développer les POV de tes personnages. C'est tout.  

Merci de ne pas me faire dire ce que je n'ai pas dit.
En l'occurrence, compte tenu que je n'ai pas tenu les propos que tu me prêtes, je suis d'accord avec toi, tout en restant fidèle aux propos que j'ai tenu précédemment.

On est d'accord.
En tant qu'auteur, c'est ton droit de faire ce choix.
En tant que lectrice, c'est mon droit de le regretter.