[OS] Quatre Saisons ^
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[OS] Quatre Saisons ^
Voilà un nouveau One Shot plutôt long, tout droit sorti du four !
Il était dix-sept heures trente quand Patrick Jane et Teresa Lisbon descendirent de voiture sur le parking du CBI pour rejoindre l'immeuble.
- Jane, vous allez encore m'attirer des ennuis, soupira la chef d'équipe.
- Mais non Lisbon, il ne va rien faire de mal voyons... surtout dans l'état où il est, plaisanta le consultant. Dites, pour la pizza de fin d'affaire, vous prendrez quoi ?
- Jane ! Un homme est à l'hôpital par votre faute, je ne trouve pas ça très drôle ! Fulmina-t-elle. Et l'affaire n'est pas finie je vous signale !
- C'est un sale type doublé d'un imbécile. Qu'est-ce que vous dites d'une pizza quatre saisons ?
Les portes de l'ascenseur se refermèrent sur le duo. Lisbon en profita pour maudire encore un peu son craquant consultant qui semblait faire exprès de la mettre continuellement dans le pétrin.
- C'est vrai, mais ce n'est pas une raison pour le faire blesser sciemment par un dangereux récidiviste aussi tordu que vous ! Quand à votre pizza, avalez-la et étouffez-vous avec ! Répondit fraîchement la jeune femme.
- Je n'avais pas planifié ça enfin ! Vous me prenez pour qui ? S'insurgea Jane. Et puis c'était méchant de me dire de...
- Oh, fermez-la !
Lisbon s'arrêta en arrivant dans le bureau de Hightower et prit une grande inspiration, les joues violemment colorées. La patronne du CBI n'allait pas tarder à arriver pour leur sonner les cloches, alors autant se préparer psychologiquement... La jeune femme s'assit sur une chaise, les bras croisés, tandis que Jane restait debout au milieu de la pièce.
Il s'écoula quelques minutes avant que Hightower n'entre en coup de vent dans son bureau. Elle salua les deux fautifs d'un signe de tête et s'assit dans son fauteuil.
- Vous savez de quoi je vais vous parler, soupira-t-elle avec lassitude.
- Oui madame, se résigna Lisbon.
- Oui madame, répéta Jane sérieusement.
- Dans ce cas, je ne vais pas vous redire ce que vous savez. Adam Douglas est l'un des plus éminents avocats de toute la Californie et il est furieux de ce qui lui est arrivé. Il affirme que c'est de votre faute, ajouta Hightower. Je vais devoir prendre des mesures et vous imposer des sanctions... sévères. Vous vous en doutiez, n'est-ce pas ?
Debout dans le couloir, Lisbon jeta un regard de glace à son consultant et articula lentement :
- Vous vous rendez compte des conséquences de ce que vous avez fait ?
- Oui, et une fois de plus je vous dis que je suis désolé. Vraiment désolé, ajouta piteusement son interlocuteur.
La bonne volonté de Jane fut refroidie par l'attitude glaciale de sa chef. Et par la colère qu'elle extériorisait.
- Jane, à cause de vous, je suis suspendue pour la quatrième fois en deux ans ! S'exclama Lisbon. Expliquez-moi une nouvelle fois pourquoi, je vous prie.
- Parce qu'un grand avocat a été envoyé à l'hôpital pour fractures des deux jambes et parce qu'il veut intenter un procès au CBI et parce que tout ça est de ma faute, récita le coupable.
- Exactement ! Et le seul moyen qu'a trouvé Hightower pour sauver le service a été de nous mettre à pied pour une durée indéterminée ! Elle est aussi déçue que moi par votre...
- Lisbon, je vous en prie, depuis qu'on est sortis du bureau, vous me l'avez répété quatre fois ! J'ai compris et je vous dis que je suis désolé !
- Comme c'est gentil de compatir ! Railla Lisbon en haussant le ton. Ça me touche beaucoup !
Et la jeune femme partit brusquement, de la pluie au bord des yeux... Elle monta dans sa voiture, claqua la portière et démarra brutalement. Elle était déçue... mortellement déçue par elle-même de s'être ainsi échauffée face à Jane.
Celui-ci la regarda partir depuis une fenêtre du troisième étage. Il sentait la neige tomber dans son cœur, son cœur gelé qui savait où se réchauffer mais n'y avait pas accès. « Il n'y aura sans doute jamais accès d'ailleurs », songea le consultant en frissonnant. À en juger par l'état de fureur de Lisbon, c'était en effet peine perdue.
Lisbon était assise chez elle, face à la télé qu'elle n'écoutait pas. Ses pensées étaient tournées vers un homme... Un homme avec lequel elle faisait tout pour être en froid. Il le mérite, se persuadait-elle. Cette fois-ci, il était allé trop loin...
« Allons Teresa, ne soit pas frileuse. Tu sais bien que tu ne peux pas être vraiment fâchée contre lui, tu fais ça pour ne pas être prise au piège d'un amour inaccessible ! ». La jeune femme fut surprise de ses propres pensées. Et dut bien reconnaître que c'était la vérité, bien qu'elle ne l'admettrait jamais devant quelqu'un d'autre... surtout devant lui. Depuis combien de temps occupait-il ses pensées ainsi ? Elle n'aurait su le dire. C'était arrivé, voilà tout, elle était tombé amoureuse de Patrick Jane et maintenant elle se débattait contre elle-même pour y échapper.
« Je suis fatiguée et énervée par cette mise à pied, c'est tout, ça ira mieux demain », se dit-elle avec lassitude.
Il n'était même pas sept heures du matin quand la sonnette retentit dans la petite maison de Lisbon. Réveillé en sursaut, l'esprit de celle-ci était encore plongé dans les brumes fantasques des rêves... Du rêve qu'elle avait fait cette nuit, un rêve qui contenait son cauchemar présent, un certain consultant qu'elle aimait et voulait détester.
Encore en pyjama, heureusement pudique et opaque, la jeune femme ouvrit la porte et cligna plusieurs fois des yeux face au soleil levant. Sa vue se précisa et elle eut un doute. Était-ce la réalité ou bien rêvait-elle encore ? Sur le pas de la porte, Patrick Jane lui souriait, entouré d'une féérique aura de lumière et un grand sac dans les bras.
- D'habitude, quand vous êtes suspendue, vous avez tendance à négliger vos repas et surtout le petit déjeuner, qui est le repas le plus important de la journée, expliqua-t-il sans préambule. Alors, comme je tiens à vous, je vais faire en sorte que vous ne vous sous-alimentiez pas pendant vos vacances forcées.
Après quelques secondes de blanc, Lisbon cligna des yeux et lâcha :
- Habituellement, je commence par dire bonjour.
Et elle fit entrer Jane, sans lui crier dessus comme elle l'aurait normalement fait. En fait, elle n'avait pas eu le temps de rassembler ses pensées, et ses réflexes, pourtant acquis au cours d'une longue expérience, n'étaient pas prêts...
- Vous aimez les croissants ? Demanda innocemment le nouveau venu.
- Non, répondit laconiquement la maîtresse de maison.
- Tant mieux, j'ai pris un petit pain au chocolat.
- Je n'aime pas les petits pains au chocolat, ils sont trop gras.
- Il était pour moi. Vous, je vous ai acheté une brioche au sucre. Est-ce que vous avez une théière pas trop poussiéreuse dans un placard ? Et allez vous asseoir, je m'occupe de tout, ordonna-t-il.
Jane s'affaira avec efficacité et le petit déjeuner fut prêt au bout de vingt minutes. Lisbon, enfin réveillée, observa avec stupéfaction sa table surchargée de victuailles.
- Vous croyez vraiment qu'on va manger tout ça ?
- Non, vous, vous mangez gentiment votre brioche avec une tasse de café et moi je mange le reste, soupira l'invité. Bien sûr qu'on ne va pas finir tous les pots de confiture, le beurre et le pain ! C'est juste pour pouvoir se servir au gré de ses envies. Allez, venez ici et mangez, sinon je vous nourris comme un bébé ! La menaça-il.
La jeune femme vint docilement s'asseoir à table et commença à manger. Face à elle, Jane avait déjà avalé la moitié de son pain au chocolat... Avec étonnement, elle se rendit compte qu'elle avait faim. « Je pourrais manger tout ce qu'il y a à table », songea-t-elle avant de rougir en comprenant le double sens possible de cette pensée... et de celles qui suivirent en un éclair.
« En même temps, comment voulez-vous rester sage face à un homme comme lui ? », se défendit-elle face à sa conscience. Chassant ses idées impies, la jeune femme se concentra sur Jane et admira sa beauté naturelle durant quelques minutes, de trop courtes minutes...
- Lisbon ? J'ai un truc sur le nez ou bien vous ne m'avez jamais vu depuis qu'on se connaît ? Sourit-il.
L'intéressée sursauta et rougit violemment :
- Euh non, je... je, euh... vous... qu'est-ce que vous croyez ? Bafouilla-t-elle.
- Les flics sont de piètres menteurs, la taquina le consultant. Je lis en vous comme dans un livre ouvert.
- Je... Commença Lisbon, de plus en plus confuse.
- Vous êtes ravissante aujourd'hui, la coupa-t-il.
Lisbon referma la bouche et le regarda. Tous deux avaient les joues très roses et un sourire timide aux lèvres... Ils restèrent ainsi, assis sans bouger, de peur de briser cet instant magique. Un ange passa tranquillement.
- Des fraises, ça vous dit ? Demanda Jane d'une voix involontairement tendre, une tartine de confiture toujours à la main.
Pour une fois, Lisbon n'avait pas opposé de résistance quand Jane s'était emparé des clés. Elle s'était contentée de s'abreuver de son sourire radieux et de prendre place dans la voiture bleu ciel de son consultant préféré.
La voiture roulait à présent et la radio cachait le silence pensif qui régnait entre les deux passagers. Jane semblait réfléchir calmement, mais les pensées de Lisbon tourbillonnaient dans sa tête. La pause que lui offrait le trajet lui permettait de se rendre compte de l'étrangeté de sa situation...
« Pour résumer, hier, nous avons été mis à pied et je l'ai disputé, moyennant quoi il est venu me réveiller ce matin à six heures cinquante-trois pour me forcer à petit déjeuner, il m'a presque fait une déclaration et à présent, il m'emmène acheter des fraises... Qu'est-ce que je suis censée faire ? Lui sauter au cou, lui crier dessus ? Sortir de sa voiture par la fenêtre, ou le menacer de mon arme pour descendre sans risquer de me tuer ? Dire que je n'aime pas les fraises ? Ou alors... Je sais. Je lui dis que je n'aime pas les fraises, j'annonce que je vais sauter par la fenêtre, puis je le menace pour qu'il s'arrête, tout en lui criant dessus bien entendu, et comme ça, je pourrai l'embrasser sans danger. Excellent plan. Au boulot. »
La jeune femme s'éclaircit la gorge pour attirer l'attention du conducteur.
- Jane, vous ne m'avez pas laissé le temps de répondre à votre question... Je n'ai pas trop envie de fraises à huit heures du matin.
- Ah bon ? S'étonna le consultant déconcerté. Ce n'est pas grave, on pourra les manger ce midi.
- Je n'en ai pas envie je vous dis, répéta Lisbon d'un ton volontairement sec. Et si vous vous acharnez, je vous jette par la fenêtre ! Ou mieux, je saute !
Jane la regarda avec des yeux ronds, surpris par ce soudain éclat d'humeur de sa chef. Pour une fois qu'il n'avait vraiment rien fait de mal... Ou alors, elle préparait quelque chose. Le mentaliste le voyait dans les yeux de la jeune femme, ils démentaient ses propos. « Bon, jouons le jeu alors ! », se réjouit-il.
- Vous voulez sortir en marche ? Je vous rappelle que nous roulons à plus de deux cent quatre-vingts kilomètres-heures.
- Quoi ? S'étrangla Lisbon, prise de panique. Ralentissez immédiatement ! C'est un ordre !
Son regard glissa alors sur le tableau de bord et elle comprit que son consultant l'avait roulée. Il avait multiplié la vitesse du véhicule par trois, pour lui faire peur... Ses talents l'avaient certainement averti qu'elle jouait la comédie. Tant pis, elle le prendrait par surprise, son plan était trop imprévisible, même pour lui ! Elle l'espérait du moins.
- Vous allez me le payer ! Fulmina-t-elle faussement en brandissant un pistolet imaginaire, le sien étant confisqué pour toute la durée de sa mise à pied. Arrêtez-vous immédiatement. J'ai dit immédiatement, espèce de danger public !
- Chef, oui, chef ! S'exclama Jane en riant.
La voiture se gara sur le bas-côté.
- Et maintenant ? Commença-t-il. Je fais qu...
Il n'eut pas le temps de finir sa phrase. Lisbon s'était jetée sur le tableau de bord et avait confisqué les clés.
- Bon, tout danger est éliminé, souffla-t-elle. Phase quatre du plan réussie avec succès.
- Vous avez un plan ? Demanda Jane avec un sourire éblouissant. Vous pouvez m'en faire part ?
- Bien sûr, il ne reste plus que la phase cinq et elle vous inclut, répondit énigmatiquement Lisbon.
- Elle consiste à... ? L'encouragea Jane après un instant de silence. Allez, c'est quoi la surprise ?
Et Lisbon passa à la phase cinq avec enthousiasme.
Quatre Saisons
AUTOMNE
AUTOMNE
Il était dix-sept heures trente quand Patrick Jane et Teresa Lisbon descendirent de voiture sur le parking du CBI pour rejoindre l'immeuble.
- Jane, vous allez encore m'attirer des ennuis, soupira la chef d'équipe.
- Mais non Lisbon, il ne va rien faire de mal voyons... surtout dans l'état où il est, plaisanta le consultant. Dites, pour la pizza de fin d'affaire, vous prendrez quoi ?
- Jane ! Un homme est à l'hôpital par votre faute, je ne trouve pas ça très drôle ! Fulmina-t-elle. Et l'affaire n'est pas finie je vous signale !
- C'est un sale type doublé d'un imbécile. Qu'est-ce que vous dites d'une pizza quatre saisons ?
Les portes de l'ascenseur se refermèrent sur le duo. Lisbon en profita pour maudire encore un peu son craquant consultant qui semblait faire exprès de la mettre continuellement dans le pétrin.
- C'est vrai, mais ce n'est pas une raison pour le faire blesser sciemment par un dangereux récidiviste aussi tordu que vous ! Quand à votre pizza, avalez-la et étouffez-vous avec ! Répondit fraîchement la jeune femme.
- Je n'avais pas planifié ça enfin ! Vous me prenez pour qui ? S'insurgea Jane. Et puis c'était méchant de me dire de...
- Oh, fermez-la !
Lisbon s'arrêta en arrivant dans le bureau de Hightower et prit une grande inspiration, les joues violemment colorées. La patronne du CBI n'allait pas tarder à arriver pour leur sonner les cloches, alors autant se préparer psychologiquement... La jeune femme s'assit sur une chaise, les bras croisés, tandis que Jane restait debout au milieu de la pièce.
Il s'écoula quelques minutes avant que Hightower n'entre en coup de vent dans son bureau. Elle salua les deux fautifs d'un signe de tête et s'assit dans son fauteuil.
- Vous savez de quoi je vais vous parler, soupira-t-elle avec lassitude.
- Oui madame, se résigna Lisbon.
- Oui madame, répéta Jane sérieusement.
- Dans ce cas, je ne vais pas vous redire ce que vous savez. Adam Douglas est l'un des plus éminents avocats de toute la Californie et il est furieux de ce qui lui est arrivé. Il affirme que c'est de votre faute, ajouta Hightower. Je vais devoir prendre des mesures et vous imposer des sanctions... sévères. Vous vous en doutiez, n'est-ce pas ?
HIVER
Debout dans le couloir, Lisbon jeta un regard de glace à son consultant et articula lentement :
- Vous vous rendez compte des conséquences de ce que vous avez fait ?
- Oui, et une fois de plus je vous dis que je suis désolé. Vraiment désolé, ajouta piteusement son interlocuteur.
La bonne volonté de Jane fut refroidie par l'attitude glaciale de sa chef. Et par la colère qu'elle extériorisait.
- Jane, à cause de vous, je suis suspendue pour la quatrième fois en deux ans ! S'exclama Lisbon. Expliquez-moi une nouvelle fois pourquoi, je vous prie.
- Parce qu'un grand avocat a été envoyé à l'hôpital pour fractures des deux jambes et parce qu'il veut intenter un procès au CBI et parce que tout ça est de ma faute, récita le coupable.
- Exactement ! Et le seul moyen qu'a trouvé Hightower pour sauver le service a été de nous mettre à pied pour une durée indéterminée ! Elle est aussi déçue que moi par votre...
- Lisbon, je vous en prie, depuis qu'on est sortis du bureau, vous me l'avez répété quatre fois ! J'ai compris et je vous dis que je suis désolé !
- Comme c'est gentil de compatir ! Railla Lisbon en haussant le ton. Ça me touche beaucoup !
Et la jeune femme partit brusquement, de la pluie au bord des yeux... Elle monta dans sa voiture, claqua la portière et démarra brutalement. Elle était déçue... mortellement déçue par elle-même de s'être ainsi échauffée face à Jane.
Celui-ci la regarda partir depuis une fenêtre du troisième étage. Il sentait la neige tomber dans son cœur, son cœur gelé qui savait où se réchauffer mais n'y avait pas accès. « Il n'y aura sans doute jamais accès d'ailleurs », songea le consultant en frissonnant. À en juger par l'état de fureur de Lisbon, c'était en effet peine perdue.
Lisbon était assise chez elle, face à la télé qu'elle n'écoutait pas. Ses pensées étaient tournées vers un homme... Un homme avec lequel elle faisait tout pour être en froid. Il le mérite, se persuadait-elle. Cette fois-ci, il était allé trop loin...
« Allons Teresa, ne soit pas frileuse. Tu sais bien que tu ne peux pas être vraiment fâchée contre lui, tu fais ça pour ne pas être prise au piège d'un amour inaccessible ! ». La jeune femme fut surprise de ses propres pensées. Et dut bien reconnaître que c'était la vérité, bien qu'elle ne l'admettrait jamais devant quelqu'un d'autre... surtout devant lui. Depuis combien de temps occupait-il ses pensées ainsi ? Elle n'aurait su le dire. C'était arrivé, voilà tout, elle était tombé amoureuse de Patrick Jane et maintenant elle se débattait contre elle-même pour y échapper.
« Je suis fatiguée et énervée par cette mise à pied, c'est tout, ça ira mieux demain », se dit-elle avec lassitude.
PRINTEMPS
Il n'était même pas sept heures du matin quand la sonnette retentit dans la petite maison de Lisbon. Réveillé en sursaut, l'esprit de celle-ci était encore plongé dans les brumes fantasques des rêves... Du rêve qu'elle avait fait cette nuit, un rêve qui contenait son cauchemar présent, un certain consultant qu'elle aimait et voulait détester.
Encore en pyjama, heureusement pudique et opaque, la jeune femme ouvrit la porte et cligna plusieurs fois des yeux face au soleil levant. Sa vue se précisa et elle eut un doute. Était-ce la réalité ou bien rêvait-elle encore ? Sur le pas de la porte, Patrick Jane lui souriait, entouré d'une féérique aura de lumière et un grand sac dans les bras.
- D'habitude, quand vous êtes suspendue, vous avez tendance à négliger vos repas et surtout le petit déjeuner, qui est le repas le plus important de la journée, expliqua-t-il sans préambule. Alors, comme je tiens à vous, je vais faire en sorte que vous ne vous sous-alimentiez pas pendant vos vacances forcées.
Après quelques secondes de blanc, Lisbon cligna des yeux et lâcha :
- Habituellement, je commence par dire bonjour.
Et elle fit entrer Jane, sans lui crier dessus comme elle l'aurait normalement fait. En fait, elle n'avait pas eu le temps de rassembler ses pensées, et ses réflexes, pourtant acquis au cours d'une longue expérience, n'étaient pas prêts...
- Vous aimez les croissants ? Demanda innocemment le nouveau venu.
- Non, répondit laconiquement la maîtresse de maison.
- Tant mieux, j'ai pris un petit pain au chocolat.
- Je n'aime pas les petits pains au chocolat, ils sont trop gras.
- Il était pour moi. Vous, je vous ai acheté une brioche au sucre. Est-ce que vous avez une théière pas trop poussiéreuse dans un placard ? Et allez vous asseoir, je m'occupe de tout, ordonna-t-il.
Jane s'affaira avec efficacité et le petit déjeuner fut prêt au bout de vingt minutes. Lisbon, enfin réveillée, observa avec stupéfaction sa table surchargée de victuailles.
- Vous croyez vraiment qu'on va manger tout ça ?
- Non, vous, vous mangez gentiment votre brioche avec une tasse de café et moi je mange le reste, soupira l'invité. Bien sûr qu'on ne va pas finir tous les pots de confiture, le beurre et le pain ! C'est juste pour pouvoir se servir au gré de ses envies. Allez, venez ici et mangez, sinon je vous nourris comme un bébé ! La menaça-il.
La jeune femme vint docilement s'asseoir à table et commença à manger. Face à elle, Jane avait déjà avalé la moitié de son pain au chocolat... Avec étonnement, elle se rendit compte qu'elle avait faim. « Je pourrais manger tout ce qu'il y a à table », songea-t-elle avant de rougir en comprenant le double sens possible de cette pensée... et de celles qui suivirent en un éclair.
« En même temps, comment voulez-vous rester sage face à un homme comme lui ? », se défendit-elle face à sa conscience. Chassant ses idées impies, la jeune femme se concentra sur Jane et admira sa beauté naturelle durant quelques minutes, de trop courtes minutes...
- Lisbon ? J'ai un truc sur le nez ou bien vous ne m'avez jamais vu depuis qu'on se connaît ? Sourit-il.
L'intéressée sursauta et rougit violemment :
- Euh non, je... je, euh... vous... qu'est-ce que vous croyez ? Bafouilla-t-elle.
- Les flics sont de piètres menteurs, la taquina le consultant. Je lis en vous comme dans un livre ouvert.
- Je... Commença Lisbon, de plus en plus confuse.
- Vous êtes ravissante aujourd'hui, la coupa-t-il.
Lisbon referma la bouche et le regarda. Tous deux avaient les joues très roses et un sourire timide aux lèvres... Ils restèrent ainsi, assis sans bouger, de peur de briser cet instant magique. Un ange passa tranquillement.
- Des fraises, ça vous dit ? Demanda Jane d'une voix involontairement tendre, une tartine de confiture toujours à la main.
ÉTÉ
Pour une fois, Lisbon n'avait pas opposé de résistance quand Jane s'était emparé des clés. Elle s'était contentée de s'abreuver de son sourire radieux et de prendre place dans la voiture bleu ciel de son consultant préféré.
La voiture roulait à présent et la radio cachait le silence pensif qui régnait entre les deux passagers. Jane semblait réfléchir calmement, mais les pensées de Lisbon tourbillonnaient dans sa tête. La pause que lui offrait le trajet lui permettait de se rendre compte de l'étrangeté de sa situation...
« Pour résumer, hier, nous avons été mis à pied et je l'ai disputé, moyennant quoi il est venu me réveiller ce matin à six heures cinquante-trois pour me forcer à petit déjeuner, il m'a presque fait une déclaration et à présent, il m'emmène acheter des fraises... Qu'est-ce que je suis censée faire ? Lui sauter au cou, lui crier dessus ? Sortir de sa voiture par la fenêtre, ou le menacer de mon arme pour descendre sans risquer de me tuer ? Dire que je n'aime pas les fraises ? Ou alors... Je sais. Je lui dis que je n'aime pas les fraises, j'annonce que je vais sauter par la fenêtre, puis je le menace pour qu'il s'arrête, tout en lui criant dessus bien entendu, et comme ça, je pourrai l'embrasser sans danger. Excellent plan. Au boulot. »
La jeune femme s'éclaircit la gorge pour attirer l'attention du conducteur.
- Jane, vous ne m'avez pas laissé le temps de répondre à votre question... Je n'ai pas trop envie de fraises à huit heures du matin.
- Ah bon ? S'étonna le consultant déconcerté. Ce n'est pas grave, on pourra les manger ce midi.
- Je n'en ai pas envie je vous dis, répéta Lisbon d'un ton volontairement sec. Et si vous vous acharnez, je vous jette par la fenêtre ! Ou mieux, je saute !
Jane la regarda avec des yeux ronds, surpris par ce soudain éclat d'humeur de sa chef. Pour une fois qu'il n'avait vraiment rien fait de mal... Ou alors, elle préparait quelque chose. Le mentaliste le voyait dans les yeux de la jeune femme, ils démentaient ses propos. « Bon, jouons le jeu alors ! », se réjouit-il.
- Vous voulez sortir en marche ? Je vous rappelle que nous roulons à plus de deux cent quatre-vingts kilomètres-heures.
- Quoi ? S'étrangla Lisbon, prise de panique. Ralentissez immédiatement ! C'est un ordre !
Son regard glissa alors sur le tableau de bord et elle comprit que son consultant l'avait roulée. Il avait multiplié la vitesse du véhicule par trois, pour lui faire peur... Ses talents l'avaient certainement averti qu'elle jouait la comédie. Tant pis, elle le prendrait par surprise, son plan était trop imprévisible, même pour lui ! Elle l'espérait du moins.
- Vous allez me le payer ! Fulmina-t-elle faussement en brandissant un pistolet imaginaire, le sien étant confisqué pour toute la durée de sa mise à pied. Arrêtez-vous immédiatement. J'ai dit immédiatement, espèce de danger public !
- Chef, oui, chef ! S'exclama Jane en riant.
La voiture se gara sur le bas-côté.
- Et maintenant ? Commença-t-il. Je fais qu...
Il n'eut pas le temps de finir sa phrase. Lisbon s'était jetée sur le tableau de bord et avait confisqué les clés.
- Bon, tout danger est éliminé, souffla-t-elle. Phase quatre du plan réussie avec succès.
- Vous avez un plan ? Demanda Jane avec un sourire éblouissant. Vous pouvez m'en faire part ?
- Bien sûr, il ne reste plus que la phase cinq et elle vous inclut, répondit énigmatiquement Lisbon.
- Elle consiste à... ? L'encouragea Jane après un instant de silence. Allez, c'est quoi la surprise ?
Et Lisbon passa à la phase cinq avec enthousiasme.
Dernière édition par 34202 le Mar 14 Déc 2010 - 21:48, édité 2 fois
34202- Inspecteur de police
- Personnage préféré : ♥ Patrick Jane ♥ ! Et puis Lisbon et Cho et les autres x)
Loisirs : Faire ce qu'il me plaît x) Utile comme réponse hein ?
Localisation : Dans l'Univers, c'est assez précis ?
Re: [OS] Quatre Saisons ^
Il n'y a qu'un mot à dire
Johel- In Jane we trust
- Personnage préféré : Jane et Cho
Loisirs : Lecture, ciné, jeux vidéo et suuuurf !
Localisation : près de l'océan
Re: [OS] Quatre Saisons ^
J'adore l'été !!!
En cette journée bien triste et pluvieuse, un beau rayon de soleil ne peut que nous réchauffer le coeur !!!
Magnifique petite soeur ! Tu as vraiment un talent incroyable !
Vivement ton prochain OS !
En cette journée bien triste et pluvieuse, un beau rayon de soleil ne peut que nous réchauffer le coeur !!!
Magnifique petite soeur ! Tu as vraiment un talent incroyable !
Vivement ton prochain OS !
Flicka11- Flic en uniforme
- Personnage préféré : Patrick Jane
Loisirs : Cinéma, Musique, Lire et écrire des fanfics Jisbon ;-)
Localisation : Dans un tout petit pays pas très loin de la France :-P
Re: [OS] Quatre Saisons ^
juste génial cet OS
NaNi89- Distributeur de café
- Personnage préféré : Lisbon, Jane...
Loisirs : ça et autres choses...
Localisation : France
Re: [OS] Quatre Saisons ^
Bordel il est magnifique cet OSD
Luciole- Red John
- Personnage préféré : Lisbon♥
Localisation : dans ma bulle
Re: [OS] Quatre Saisons ^
Ouaw il est trop beau cet OS!
TiteMaï- Red John
- Personnage préféré : Jane et Lisbon
Localisation : Boulogne/Mer
Re: [OS] Quatre Saisons ^
Qu'est ce que j'aime cet OS Il est génial.
Je sais pourquoi l'été est ma saison préférée.
Je sais pourquoi l'été est ma saison préférée.
Daidi- Co-admin
- Personnage préféré : Lisbon
Re: [OS] Quatre Saisons ^
Genial ce OS ! Vive l'Eté
C'est un super plan Lisbon
Phase 5
C'est un super plan Lisbon
Phase 5
Izarra- Stagiaire au CBI
Re: [OS] Quatre Saisons ^
Mouahaha, excellent Jisbon, félicitation. A présent, toujours se méfier des fraises, ça peut cacher un plan en 5 étapes à la Lisbon. Elle m'étonnera toujours celle là. Elle se lâche pas souvent mais quand elle le fait, c'est pour de bon.
En tout cas tu écris très bien et en plus c'est drôle... Que demande le peuple?
En tout cas tu écris très bien et en plus c'est drôle... Que demande le peuple?
Invité- Invité
Re: [OS] Quatre Saisons ^
c'est trop drôle la fin ! ! je m'attendai pas à ça
Jen'ny- Consultant au CBI
- Personnage préféré : Jane.
Loisirs : Séries, écriture, fan art, sciences....
Localisation : Ici et ailleurs
Re: [OS] Quatre Saisons ^
Alors déjà rien que pour le concept j'aime beaucoup !!
Et après l'histoire était super !! C'était mal parti mais Lisbon a pas pu résister bien longtemps !! Vive l'été !!
Des OS comme ça tu peux nous en servir tous les jours !!
Et après l'histoire était super !! C'était mal parti mais Lisbon a pas pu résister bien longtemps !! Vive l'été !!
Des OS comme ça tu peux nous en servir tous les jours !!
Invité- Invité
Re: [OS] Quatre Saisons ^
Rahhh!!! Tu l'as postée 15 minutes après que je sois partie!!! Sadique va!
J'adore Déjà, le concept est super, et original. Ensuite, c'est super bien tourné! J'adore la fin, et surtout la phase 5
J'adore Déjà, le concept est super, et original. Ensuite, c'est super bien tourné! J'adore la fin, et surtout la phase 5
Ludiw- Agent de circulation
- Personnage préféré : Jane/Lisbon
Loisirs : Lire/ecrire du Jisbon :D
Localisation : Bretagne
Re: [OS] Quatre Saisons ^
Juste un mot JADORE!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Surtout la saison d'été. :vivement:
Ca me fait trop rire les vents que Lisbon met à Jane, pauvre Patou
Surtout la saison d'été. :vivement:
Ca me fait trop rire les vents que Lisbon met à Jane, pauvre Patou
simon-baker-06- Flic en uniforme
- Personnage préféré : Jane et Lisbon
Loisirs : Lire les fanfics Jisbon
Localisation : 06 devant mon ordi
Re: [OS] Quatre Saisons ^
je me suis vraiment marré !! vraiment très mignon cet os ! que demander de plus ? bravo, vraiment !
chizuru300- Flic en uniforme
- Personnage préféré : Jisbon
Loisirs : Sériephile, Pottermaniac...
Localisation : Là ou vous ne me trouverez jamais
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