Illusions? (Two shot SPOILER post 5x02) ^
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Illusions? (Two shot SPOILER post 5x02) ^
coucou, me revoilou!
Que dire après ce 5x02 époustouflant??...sinon que Bruno est un génie, Simon un dieu d'acteur; Robin une pro de l'image, et toute l'équipe de Mentalist, une pure merveille???
Alors, je reprends ma petite tendance à concocter des suites d'épisode: je ne promets pas de le faire pour tous car vous savez que l'écriture ne se fait jamais sur demande, l'an dernier certains épisodes ne m'avaient rien inspiré du tout..Avec d'autres, j'aurais aimé pouvoir avoir le temps d'écrire des livres!!!
Mais cette fois encore, plein d'idées ont assailli mon cerveau un tantinet dérangé et je vous propose non pas une OS..Mais un TWO SHOT (avec donc...2 chapitres, trop forte la caly )
Je vous livre ce soir la 1ère partie, la seconde est bien avancée mais pas tout à fait terminée (en revanche je sais comment je veux finir )
Je dois avouer avoir été très fan des deux petits acteurs à fourrure et je vous propose donc d'en retrouver un...en menant un parallélisme pour le moins Troublant!
enfin, je dirais qu'à la manière de Heller (enfin, modestement, à mon petit niveau ) , j'ai souhaité conserver le côté un peu fantastique, voire mystique de l'épisode aussi vous laisserais-je volontairement dans le flou pour expliquer (ou non) les faits de cette 1ère partie.
Certains l'expliqueront par la foi de Lisbon, d'autres par le tranfert émotionnel que fait la jeune femme..d'autres..parce que caly a fumé un pétard de trop
ah oui, je le mets même si c'est peut-être une évidence pour tous: "SWEETY" en anglais signifie "mon chéri, ma chérie"...ça a son importance
Bonne lecture à tous et à bientôt pour la suite, j'espère...
Titre : Illusions (spoiler post [u]5x02[/u]).
Genre : Friendship, drame...et aussi un peu d'espoir
Personnages principaux : Lisbon, Jane, Charlotte et un peu de team
Résumé : suite de l'épisode, et si les effets de la belladone ne se dissipaient pas immédiatement...et si tout n'était pas forcément dû à l'hallucinogène...
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La circulation était très dense en ce vendredi soir et rejoindre le centre de Sacramento en pleine heure de pointe n’était certes pas l’idée du siècle. Voilà ce que se disait en cet instant l’agent Térésa Lisbon qui marmonnait de mécontentement, les mains serrées sur le volant sombre, tandis qu’elle tentait désespérément de se faufiler dans le troupeau de véhicules qui se trouvaient sur la route principale. Au pied de son siège passager était posée une petite cage dans laquelle se trouvait un charmant lapin blanc. En effet, l’animal, qui avait joué sans la savoir un rôle capital dans l’arrestation d’une meurtrière folle furieuse, devait à présent être rendu à l’animalerie où il avait été emprunté quelques heures plus tôt. Une fois la coupable interpelée et interrogée, Jane avait demandé à son équipière si elle voulait bien le conduire jusqu’au magasin mais la jeune femme avait expressément recommandé à son consultant d’aller se reposer. Après une petite seconde d’hésitation, Jane avait accepté, se rendant compte qu’il devait se remettre de sa journée difficile, mais non sans faire promettre à sa partenaire de ramener l’animal avant dix-huit heures trente, heure de fermeture. Aussi voilà la raison pour laquelle la pauvre Lisbon se trouvait quasiment arrêtée en plein milieu des bouchons, avec à ses côtés un animal qui ne semblait pas la lâcher des yeux.
« Pourquoi me regardes-tu ainsi, toi ? Finit-elle par dire au lapin. Tu as faim ? Désolée, mon vieux, il va falloir attendre que je te ramène chez toi, je n’ai rien à te donner. »
Comme s’il était capable de comprendre ce que lui disait la jeune femme, l’animal se tourna alors de dos.
« Oh, tu peux bouder …ça ne nous fera pas avancer plus vite ! » rétorqua Lisbon.
Puis se rendant compte de la bêtise de parler à un mammifère herbivore, l’agent sourit et hocha la tête : elle avait vraiment besoin de repos ! Elle aurait certes pu confier cette mission à l’un de ses subordonnés mais Jane avait l’air d’accorder beaucoup d’importance à ce petit animal et avait, semble-t-il, préféré que ce soit son équipière qui s’en charge. Après la journée mouvementée et mais aussi douloureuse qu’avait vécue Jane, Lisbon n’avait pas eu le cœur de lui refuser ce petit service. Elle resongea alors à la situation de son consultant : aujourd’hui il avait vu sa fille. Non, il avait imaginé voir sa fille, sous l’effet d’un puissant hallucinogène. L’agent comprit que malgré l’immense plaisir fugace qu’avait dû éprouver ce père meurtri face à la vision de son enfant à jamais perdue, la douleur n’en avait été que plus grande une fois dissipé l’effet de la belladone. Comme pour se remettre de ses pensées sombres, la conductrice jeta de nouveau un regard au petit animal à ses côtés qui attendait patiemment.
« Parfois, je me dis que vous autres, les bêtes, vous avez une vie bien plus facile…vous n’avez pas à gérer les émotions qui assaillent notre esprit d’humain » dit-elle d’une voix mélancolique.
Puis elle fit un nouveau sourire en voyant le lapin dresser les oreilles : pour une raison qui lui échappait, cela l’apaisa.
Une bonne demi-heure plus tard, le SUV noir parvint enfin dans la rue où se trouvait l’animalerie. Par chance, une place était libre juste en face du magasin et Lisbon put stationner rapidement : dix-huit heures trente deux !
« Espérons qu’il y ait encore quelqu’un chez toi, sinon tu es bon pour la diète, mon ami à fourrure ! » dit-elle tout en saisissant la cage.
Térésa sortit rapidement du véhicule et traversa non sans s’être assuré qu’aucune voiture n’arrivait.
Quand elle poussa la porte vitrée, une petite sonnette retentit : l’animalerie était toujours ouverte mais totalement déserte. En effet, il n’y avait aucun client et le vendeur qui les avait, elle et Jane, reçus plus tôt dans l’après-midi, avait déserté son comptoir.
Lisbon s’avança, tenant toujours précautionneusement la cage :
« Hohé, c’est ouvert ? » tenta-t-elle.
Elle posa alors la cage sur la banquette d’accueil et ses yeux s’arrêtèrent de nouveau sur le lapin qui la fixait en faisant la moue, donnant l’impression de se moquer de la question de la jeune femme.
« Quoi ? s’insurgea Lisbon. Je me doute bien que le propriétaire n’est pas parti sans éteindre les lampes et sans fermer la porte mais il n’y a personne… »
Tandis que Lisbon se maudissait intérieurement d’avoir à se justifier devant un animal à fourrure, ce dernier continuait à la regarder sans ciller.
« Ok, je te l’accorde, ma question était débile, mais tu n’as pas besoin de me le faire remarquer. » murmura la brunette qui se pencha pour être à la hauteur de la cage.
Le lapin s’avança alors au maximum vers le grillage pour se trouver en contact avec la main de Térésa.
« Attention, si tu me mords, je te mords aussi ! » le mit-elle en garde de son faux air noir.
Le mammifère recommença à faire la moue puis vint frotter son museau gentiment contre les doigts de son étrange nourrice du moment. Toujours penchée devant la cage, Lisbon se laissa faire et caressa de son index le doux pelage de l’animal. Finalement, elle commençait à s’attacher à cette petite bête…
« Tu aides à arrêter des tueurs mais tu n’en fais qu’à ta tête, tu es coquin mais tu sais te faire pardonner, tu aimes être seul dans ta cage mais de temps en temps tu acceptes mon amitié, remarqua-t-elle d’un ton amusé. C’est drôle, tu me rappelles quelqu’un… »
Mais alors qu’elle cherchait mentalement d’autres étranges points communs entre le lapin et un certain consultant, l’agent du CBI fut interrompue par une voix derrière elle :
« Il est attachant n’est-ce pas ? »
Lisbon se redressa et se trouva alors face à une jeune fille blonde qui lui souriait : elle portait un regard bienveillant sur la femme qui quelques secondes plus tôt conversait avec un lapin…
« Oh, je ne t’avais pas entendue arriver, dit Lisbon en guise d’excuse. Je ramène ce petit animal que vous avez eu la gentillesse de nous confier. Je suis l’agent…
- ...Térésa Lisbon, oui je sais, l’interrompit chaleureusement l’adolescente. Vous êtes la partenaire de Patrick Jane.
- Euh, oui, c’est ça, fut un peu surprise la brunette. Comment…
- J’ai retenu les noms de ceux qui avaient emprunté Sweety, s’expliqua immédiatement l’inconnue en désignant le lapin.
- Sweety ? C’est un bien joli nom. Il est à toi ?
- Si l’on veut, disons simplement que c’est mon préféré. »
Lisbon adressa alors un beau sourire à la jeune fille qui s’approcha à son tour de la cage pour caresser l’animal.
« Pourtant il ne mérite pas toujours son nom car il fait des bêtises, poursuivit-elle d’un ton mutin. Il lui arrive de se montrer très frondeur, et capricieux aussi. Parfois, il disparaît de longs moments sans que l’on sache où il se trouve. C’est un petit farceur…
- Je vois, commenta Lisbon en acquiesçant du chef.
- Mais c’est aussi pour cela que je le préfère aux autres. Avec lui on ne s’ennuie jamais et il sait se montrer très affectueux et fidèle. Ce qui me désole, c’est qu’il se complaise tant dans la solitude. Personne ne devrait s’isoler à ce point. »
En disant cela, le regard de la jeune fille devint moins pétillant, plus triste également et Lisbon nota ce changement. Elle voulut alors rassurer cette inconnue :
« Mais…peut-être qu’il est heureux ainsi, après tout, nous ne sommes pas tous faits pour vivre perpétuellement en meute, dit-elle de son ton le plus doux.
- Il n’était pas comme cela avant, nia l’adolescente qui baissa la tête. Avant, il allait davantage vers les autres de son espèce, il s’amusait et était indéniablement plus sociable, même si c’était pour faire des bêtises. Mais ça c’était avant d’être enfermé dans cette cage, loin de sa famille… »
Sans qu’elle ne sût pourquoi, Lisbon sentit elle aussi son cœur se serrer : non pas tant pour le lapin, mais surtout pour cette frêle jeune fille qui semblait accorder tant d’importance à l’animal.
« Il t’a, toi, ajouta la flic d’un ton encourageant. Tu t’occupes bien de lui. Pourquoi ne l’adoptes-tu pas ?
- Malheureusement, je ne peux pas, répondit la jeune fille en se redressant. Nous ne sommes pas du même monde… »
La réponse surprit un peu Lisbon, puis elle crut comprendre le problème qui empêchait cette adorable enfant d’avoir le lapin qu’elle aimait tant. Aussi tenta-t-elle de masquer son intention par un léger mensonge :
« Tu sais, j’aurais bien voulu adopter ce petit lapin mais avec mon travail, je n’aurai pas le temps de m’en occuper, déclara Lisbon en posant sa main sur la cage. Alors je te propose un deal : je l’achète et je te l’offre, car je sais qu’avec toi il sera entre de bonnes mains. Tu me rendrais un fier service ! »
Son interlocutrice posa sur elle un regard amusé et croisa ses bras sur sa poitrine :
« Vous êtes une petite maligne, agent Lisbon.
- Que veux-tu dire ?
- Vous pensez que je ne peux pas acheter ce lapin qui me fait tant envie parce que je n’en ai pas les moyens financiers, expliqua la blondinette en posant un doigt sur sa bouche, en signe de réflexion. D’un autre côté vous ne voulez pas me froisser en me donnant l’impression de me faire la charité. Alors vous vous proposez de m’aider mais sans que je le sache, en me mettant à la place de celle qui vous rend un service en acceptant de m’occuper de cet animal.
- C’est une intéressante théorie, fit Lisbon pour masquer sa surprise.
- C’est surtout la vérité…n’est-ce pas ? »
Les deux filles se regardèrent, d’un air complice : Lisbon comprit alors que cela ne servait à rien de nier, ce serait manquer de respect à l’intelligence de cette jeune fille perspicace.
« En fait, c’est toi la petite maligne, se contenta de répondre l’agent fédéral, reconnaissant tacitement les faits.
- Je suis très logique, et j’observe attentivement. Je tiens cela de mon père…
- Dans ce cas, il doit être très fier de toi » embraya naturellement Lisbon.
Cette fois la jeune fille ne répondit pas, se contentant de sourire tristement tout en reprenant les caresses faites au lapin blanc.
« Vous avez bon cœur, Térésa, reprit très sérieusement l’inconnue. Je suis contente que quelqu’un comme vous ait pris soin de lui pendant tout ce temps.
- Tu sais, nous ne l’avons gardé que quatre heures, répondit l’agent, persuadée que l’on parlait toujours du lapin. Et en plus il nous a aidés à arrêter une criminelle.
- Il est doué pour cela, semble-t-il, fit l’adolescente, amusée.
Elles demeurèrent quelques secondes à contempler l’animal toujours dans sa cage.
« Alors, que fait-on pour Sweety ? reprit Lisbon. Ma proposition tient toujours...
- C’est très généreux, Térésa, mais je ne peux pas accepter. Ce n’est pas une question d’argent, je vous jure, c’est juste que comme vous, je ne peux pas m’occuper de lui au quotidien.
- Tu es sûre ?
- Certaine, répondit l’adolescente en souriant sincèrement. Je vous remercie en tout cas.
- Comme tu veux" conclut sobrement la flic.
Elles entendirent alors un bruit venant de l’arrière boutique, sans doute était-ce le propriétaire qui revenait. La jeune fille blonde s’empara alors de la main de Lisbon qui se laissa faire :
« Je vous aime bien, Térésa, vraiment. Alors je vous le confie…prenez soin de lui et empêchez-le de faire des bêtises, surtout celle qu’il est en train de faire en ce moment. Je sens qu’avec vous, il pourrait être heureux… »
Un peu étonnée, Lisbon ne sut que répondre : pour une raison qu’elle ignorait, elle crut un instant que l’adolescente ne parlait pas exclusivement du petit animal à fourrure.
« Vous savez, mon père m’appelait Sweety quand j’étais petite, continua le jeune fille, dont les beaux yeux clairs s’embrumèrent.
- Je comprends…» se contenta de répondre Lisbon qui observait le visage de l’inconnue.
Soudain, elle lui sembla étrangement familière, comme si cet air à la fois mutin et fragile lui évoquait quelqu’un d’autre.
« Je sais que vous me comprenez, c’est pour cela que je sais que vous êtes celle qu’il lui faut » dit-elle en lâchant doucement la main de la flic et en commençant à se reculer.
Lisbon allait répliquer quand elle attendit un « J’arrive... » lointain qui émanait de l’arrière boutique. Sans se soucier de cette interruption, l’agent fédéral se tourna une dernière fois vers l’adolescente qui s’éloignait
« Attends…juste une question : comment t’ appelles-tu ?
- Je pense que vous l’avez deviné, Térésa … » répondit l’énigmatique blondinette.
Mais alors que Lisbon s’apprêtait à rétorquer le propriétaire surgit derrière le comptoir.
« Excusez-moi, Madame, je nourrissais les poissons dans la réserve.
- Nous… » commença-t-elle en se retournant mais elle s’arrêta.
La jeune fille blonde avait disparu : pourtant la sonnette n’avait pas retenti, ce qui indiquait qu’elle n’avait pas ouvert la porte. Mais alors comment avait-elle fait pour s’en aller ?
« Attendez, où est-elle passée ? demanda alors Térésa, qui balayait du regard la boutique à présent totalement déserte
- Qui donc ? fit le commerçant, pris au dépourvu.
- La jeune adolescente qui était ici avec moi, et qui visiblement s’occupe du magasin avec vous.
- Ah je suis désolé mais je suis le seul à travailler ici, répliqua son interlocuteur.
- Alors, ce devait être une cliente, une habituée en tout cas. Elle ne devait pas avoir plus de quinze ans, portait un short en jean et une chemise rose et blanche à carreaux. Et surtout elle connaissait très bien Sweety.
- Sweety ? Qui est Sweety ? » demanda le pauvre vendeur, de plus en plus perdu.
Lisbon se tourna vivement vers le propriétaire de l’animalerie et lui lança un regard septique sous lequel le pauvre homme se tendit.
« Vous vous moquez de moi ? s’insurgea la jeune femme.
- Je…vous assure que non, Madame, balbutia timidement le vendeur.
- Je suis restée presque dix minutes à discuter avec cette jeune fille, nous nous tenions là, juste devant le comptoir à parler de ce lapin blanc répondant au nom de Sweety. »
A ce moment précis, l’animalier ne sut trop que penser de son étrange cliente et il devait bien avouer que s’il ne savait pas qu’elle était un agent fédéral émérite, il se dépêcherait de la mettre dehors.
« Madame, je n’aurais jamais laissé ma boutique sans surveillance pendant dix minutes ; je vous ai aperçue à travers mes caméras de vidéo surveillance dont le moniteur est dans la réserve. Vous êtes arrivée il y a à peine deux minutes, lui assura l’homme. Pendant ce court laps de temps, je vous ai simplement vue vous pencher devant la cage du lapin quelques fois mais je peux vous assurer que vous étiez seule. »
Lisbon fronça les sourcils d’incompréhension : mais enfin, elle n’avait pas rêvé ? Et il était impossible qu’elle soit elle-même sous l’influence d’un hallucinogène, elle n’avait rien mangé ni bu de l’après-midi. Mais alors comment expliquer ce mirage ?
« Si vous voulez, je peux vous faire visionner l’enregistrement de ma video surveillance, ainsi vous verrez qu’il n’y avait personne. » dit le vendeur, embêté malgré tout.
L’agent fédéral accusa le coup quelques secondes et instinctivement, porta sa main sur la croix qu’elle avait autour du cou. Puis elle fit non de la tête, pour rejeter l’offre faite par son interlocuteur.
Lui revint alors en mémoire le contenu de la conversation qu’elle avait eue (ou cru avoir !) avec cette jeune inconnue : et s’il n’avait pas été question de Sweety en fin de compte ?
Une réplique en particulier frappa la femme brune :
« Alors je vous le confie…prenez soin de lui et empêchez-le de faire des bêtises, surtout celle qu’il est en train de faire en ce moment… »
Mais que faisait-il donc en ce moment ? De quoi pouvait donc parler cette adolescente qui avait l’air de la connaître si bien et de l’estimer autant ?
Soudain, un crainte s’immisça dans l’esprit de Lisbon : non, il n’irait pas jusque là ? Après tout, qui sait ce qu’un père pourrait faire pour espérer revoir ne serait-ce qu’illusoirement son enfant perdu ?
Paniquée, elle s’empara de son portable et composa le numéro qu’elle connaissait par cœur.
« Cho ? Filez au grenier de Jane, immédiatement et vérifiez qu’il n’ait pas de belladone avec lui…VITE ! »
Puis elle raccrocha sans laisser le temps à son subordonné de répliquer. Mais alors qu’elle s’apprêtait à franchir la porte de l’animalerie, Lisbon s’arrêta sur le pas de la porte, prenant conscience de quelque chose et se tourna vers le vendeur :
« Excusez-moi…pourriez-vous me rendre un service s’il vous plait ? »
TBC....biz
Que dire après ce 5x02 époustouflant??...sinon que Bruno est un génie, Simon un dieu d'acteur; Robin une pro de l'image, et toute l'équipe de Mentalist, une pure merveille???
Alors, je reprends ma petite tendance à concocter des suites d'épisode: je ne promets pas de le faire pour tous car vous savez que l'écriture ne se fait jamais sur demande, l'an dernier certains épisodes ne m'avaient rien inspiré du tout..Avec d'autres, j'aurais aimé pouvoir avoir le temps d'écrire des livres!!!
Mais cette fois encore, plein d'idées ont assailli mon cerveau un tantinet dérangé et je vous propose non pas une OS..Mais un TWO SHOT (avec donc...2 chapitres, trop forte la caly )
Je vous livre ce soir la 1ère partie, la seconde est bien avancée mais pas tout à fait terminée (en revanche je sais comment je veux finir )
Je dois avouer avoir été très fan des deux petits acteurs à fourrure et je vous propose donc d'en retrouver un...en menant un parallélisme pour le moins Troublant!
enfin, je dirais qu'à la manière de Heller (enfin, modestement, à mon petit niveau ) , j'ai souhaité conserver le côté un peu fantastique, voire mystique de l'épisode aussi vous laisserais-je volontairement dans le flou pour expliquer (ou non) les faits de cette 1ère partie.
Certains l'expliqueront par la foi de Lisbon, d'autres par le tranfert émotionnel que fait la jeune femme..d'autres..parce que caly a fumé un pétard de trop
ah oui, je le mets même si c'est peut-être une évidence pour tous: "SWEETY" en anglais signifie "mon chéri, ma chérie"...ça a son importance
Bonne lecture à tous et à bientôt pour la suite, j'espère...
Titre : Illusions (spoiler post [u]5x02[/u]).
Genre : Friendship, drame...et aussi un peu d'espoir
Personnages principaux : Lisbon, Jane, Charlotte et un peu de team
Résumé : suite de l'épisode, et si les effets de la belladone ne se dissipaient pas immédiatement...et si tout n'était pas forcément dû à l'hallucinogène...
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La circulation était très dense en ce vendredi soir et rejoindre le centre de Sacramento en pleine heure de pointe n’était certes pas l’idée du siècle. Voilà ce que se disait en cet instant l’agent Térésa Lisbon qui marmonnait de mécontentement, les mains serrées sur le volant sombre, tandis qu’elle tentait désespérément de se faufiler dans le troupeau de véhicules qui se trouvaient sur la route principale. Au pied de son siège passager était posée une petite cage dans laquelle se trouvait un charmant lapin blanc. En effet, l’animal, qui avait joué sans la savoir un rôle capital dans l’arrestation d’une meurtrière folle furieuse, devait à présent être rendu à l’animalerie où il avait été emprunté quelques heures plus tôt. Une fois la coupable interpelée et interrogée, Jane avait demandé à son équipière si elle voulait bien le conduire jusqu’au magasin mais la jeune femme avait expressément recommandé à son consultant d’aller se reposer. Après une petite seconde d’hésitation, Jane avait accepté, se rendant compte qu’il devait se remettre de sa journée difficile, mais non sans faire promettre à sa partenaire de ramener l’animal avant dix-huit heures trente, heure de fermeture. Aussi voilà la raison pour laquelle la pauvre Lisbon se trouvait quasiment arrêtée en plein milieu des bouchons, avec à ses côtés un animal qui ne semblait pas la lâcher des yeux.
« Pourquoi me regardes-tu ainsi, toi ? Finit-elle par dire au lapin. Tu as faim ? Désolée, mon vieux, il va falloir attendre que je te ramène chez toi, je n’ai rien à te donner. »
Comme s’il était capable de comprendre ce que lui disait la jeune femme, l’animal se tourna alors de dos.
« Oh, tu peux bouder …ça ne nous fera pas avancer plus vite ! » rétorqua Lisbon.
Puis se rendant compte de la bêtise de parler à un mammifère herbivore, l’agent sourit et hocha la tête : elle avait vraiment besoin de repos ! Elle aurait certes pu confier cette mission à l’un de ses subordonnés mais Jane avait l’air d’accorder beaucoup d’importance à ce petit animal et avait, semble-t-il, préféré que ce soit son équipière qui s’en charge. Après la journée mouvementée et mais aussi douloureuse qu’avait vécue Jane, Lisbon n’avait pas eu le cœur de lui refuser ce petit service. Elle resongea alors à la situation de son consultant : aujourd’hui il avait vu sa fille. Non, il avait imaginé voir sa fille, sous l’effet d’un puissant hallucinogène. L’agent comprit que malgré l’immense plaisir fugace qu’avait dû éprouver ce père meurtri face à la vision de son enfant à jamais perdue, la douleur n’en avait été que plus grande une fois dissipé l’effet de la belladone. Comme pour se remettre de ses pensées sombres, la conductrice jeta de nouveau un regard au petit animal à ses côtés qui attendait patiemment.
« Parfois, je me dis que vous autres, les bêtes, vous avez une vie bien plus facile…vous n’avez pas à gérer les émotions qui assaillent notre esprit d’humain » dit-elle d’une voix mélancolique.
Puis elle fit un nouveau sourire en voyant le lapin dresser les oreilles : pour une raison qui lui échappait, cela l’apaisa.
Une bonne demi-heure plus tard, le SUV noir parvint enfin dans la rue où se trouvait l’animalerie. Par chance, une place était libre juste en face du magasin et Lisbon put stationner rapidement : dix-huit heures trente deux !
« Espérons qu’il y ait encore quelqu’un chez toi, sinon tu es bon pour la diète, mon ami à fourrure ! » dit-elle tout en saisissant la cage.
Térésa sortit rapidement du véhicule et traversa non sans s’être assuré qu’aucune voiture n’arrivait.
Quand elle poussa la porte vitrée, une petite sonnette retentit : l’animalerie était toujours ouverte mais totalement déserte. En effet, il n’y avait aucun client et le vendeur qui les avait, elle et Jane, reçus plus tôt dans l’après-midi, avait déserté son comptoir.
Lisbon s’avança, tenant toujours précautionneusement la cage :
« Hohé, c’est ouvert ? » tenta-t-elle.
Elle posa alors la cage sur la banquette d’accueil et ses yeux s’arrêtèrent de nouveau sur le lapin qui la fixait en faisant la moue, donnant l’impression de se moquer de la question de la jeune femme.
« Quoi ? s’insurgea Lisbon. Je me doute bien que le propriétaire n’est pas parti sans éteindre les lampes et sans fermer la porte mais il n’y a personne… »
Tandis que Lisbon se maudissait intérieurement d’avoir à se justifier devant un animal à fourrure, ce dernier continuait à la regarder sans ciller.
« Ok, je te l’accorde, ma question était débile, mais tu n’as pas besoin de me le faire remarquer. » murmura la brunette qui se pencha pour être à la hauteur de la cage.
Le lapin s’avança alors au maximum vers le grillage pour se trouver en contact avec la main de Térésa.
« Attention, si tu me mords, je te mords aussi ! » le mit-elle en garde de son faux air noir.
Le mammifère recommença à faire la moue puis vint frotter son museau gentiment contre les doigts de son étrange nourrice du moment. Toujours penchée devant la cage, Lisbon se laissa faire et caressa de son index le doux pelage de l’animal. Finalement, elle commençait à s’attacher à cette petite bête…
« Tu aides à arrêter des tueurs mais tu n’en fais qu’à ta tête, tu es coquin mais tu sais te faire pardonner, tu aimes être seul dans ta cage mais de temps en temps tu acceptes mon amitié, remarqua-t-elle d’un ton amusé. C’est drôle, tu me rappelles quelqu’un… »
Mais alors qu’elle cherchait mentalement d’autres étranges points communs entre le lapin et un certain consultant, l’agent du CBI fut interrompue par une voix derrière elle :
« Il est attachant n’est-ce pas ? »
Lisbon se redressa et se trouva alors face à une jeune fille blonde qui lui souriait : elle portait un regard bienveillant sur la femme qui quelques secondes plus tôt conversait avec un lapin…
« Oh, je ne t’avais pas entendue arriver, dit Lisbon en guise d’excuse. Je ramène ce petit animal que vous avez eu la gentillesse de nous confier. Je suis l’agent…
- ...Térésa Lisbon, oui je sais, l’interrompit chaleureusement l’adolescente. Vous êtes la partenaire de Patrick Jane.
- Euh, oui, c’est ça, fut un peu surprise la brunette. Comment…
- J’ai retenu les noms de ceux qui avaient emprunté Sweety, s’expliqua immédiatement l’inconnue en désignant le lapin.
- Sweety ? C’est un bien joli nom. Il est à toi ?
- Si l’on veut, disons simplement que c’est mon préféré. »
Lisbon adressa alors un beau sourire à la jeune fille qui s’approcha à son tour de la cage pour caresser l’animal.
« Pourtant il ne mérite pas toujours son nom car il fait des bêtises, poursuivit-elle d’un ton mutin. Il lui arrive de se montrer très frondeur, et capricieux aussi. Parfois, il disparaît de longs moments sans que l’on sache où il se trouve. C’est un petit farceur…
- Je vois, commenta Lisbon en acquiesçant du chef.
- Mais c’est aussi pour cela que je le préfère aux autres. Avec lui on ne s’ennuie jamais et il sait se montrer très affectueux et fidèle. Ce qui me désole, c’est qu’il se complaise tant dans la solitude. Personne ne devrait s’isoler à ce point. »
En disant cela, le regard de la jeune fille devint moins pétillant, plus triste également et Lisbon nota ce changement. Elle voulut alors rassurer cette inconnue :
« Mais…peut-être qu’il est heureux ainsi, après tout, nous ne sommes pas tous faits pour vivre perpétuellement en meute, dit-elle de son ton le plus doux.
- Il n’était pas comme cela avant, nia l’adolescente qui baissa la tête. Avant, il allait davantage vers les autres de son espèce, il s’amusait et était indéniablement plus sociable, même si c’était pour faire des bêtises. Mais ça c’était avant d’être enfermé dans cette cage, loin de sa famille… »
Sans qu’elle ne sût pourquoi, Lisbon sentit elle aussi son cœur se serrer : non pas tant pour le lapin, mais surtout pour cette frêle jeune fille qui semblait accorder tant d’importance à l’animal.
« Il t’a, toi, ajouta la flic d’un ton encourageant. Tu t’occupes bien de lui. Pourquoi ne l’adoptes-tu pas ?
- Malheureusement, je ne peux pas, répondit la jeune fille en se redressant. Nous ne sommes pas du même monde… »
La réponse surprit un peu Lisbon, puis elle crut comprendre le problème qui empêchait cette adorable enfant d’avoir le lapin qu’elle aimait tant. Aussi tenta-t-elle de masquer son intention par un léger mensonge :
« Tu sais, j’aurais bien voulu adopter ce petit lapin mais avec mon travail, je n’aurai pas le temps de m’en occuper, déclara Lisbon en posant sa main sur la cage. Alors je te propose un deal : je l’achète et je te l’offre, car je sais qu’avec toi il sera entre de bonnes mains. Tu me rendrais un fier service ! »
Son interlocutrice posa sur elle un regard amusé et croisa ses bras sur sa poitrine :
« Vous êtes une petite maligne, agent Lisbon.
- Que veux-tu dire ?
- Vous pensez que je ne peux pas acheter ce lapin qui me fait tant envie parce que je n’en ai pas les moyens financiers, expliqua la blondinette en posant un doigt sur sa bouche, en signe de réflexion. D’un autre côté vous ne voulez pas me froisser en me donnant l’impression de me faire la charité. Alors vous vous proposez de m’aider mais sans que je le sache, en me mettant à la place de celle qui vous rend un service en acceptant de m’occuper de cet animal.
- C’est une intéressante théorie, fit Lisbon pour masquer sa surprise.
- C’est surtout la vérité…n’est-ce pas ? »
Les deux filles se regardèrent, d’un air complice : Lisbon comprit alors que cela ne servait à rien de nier, ce serait manquer de respect à l’intelligence de cette jeune fille perspicace.
« En fait, c’est toi la petite maligne, se contenta de répondre l’agent fédéral, reconnaissant tacitement les faits.
- Je suis très logique, et j’observe attentivement. Je tiens cela de mon père…
- Dans ce cas, il doit être très fier de toi » embraya naturellement Lisbon.
Cette fois la jeune fille ne répondit pas, se contentant de sourire tristement tout en reprenant les caresses faites au lapin blanc.
« Vous avez bon cœur, Térésa, reprit très sérieusement l’inconnue. Je suis contente que quelqu’un comme vous ait pris soin de lui pendant tout ce temps.
- Tu sais, nous ne l’avons gardé que quatre heures, répondit l’agent, persuadée que l’on parlait toujours du lapin. Et en plus il nous a aidés à arrêter une criminelle.
- Il est doué pour cela, semble-t-il, fit l’adolescente, amusée.
Elles demeurèrent quelques secondes à contempler l’animal toujours dans sa cage.
« Alors, que fait-on pour Sweety ? reprit Lisbon. Ma proposition tient toujours...
- C’est très généreux, Térésa, mais je ne peux pas accepter. Ce n’est pas une question d’argent, je vous jure, c’est juste que comme vous, je ne peux pas m’occuper de lui au quotidien.
- Tu es sûre ?
- Certaine, répondit l’adolescente en souriant sincèrement. Je vous remercie en tout cas.
- Comme tu veux" conclut sobrement la flic.
Elles entendirent alors un bruit venant de l’arrière boutique, sans doute était-ce le propriétaire qui revenait. La jeune fille blonde s’empara alors de la main de Lisbon qui se laissa faire :
« Je vous aime bien, Térésa, vraiment. Alors je vous le confie…prenez soin de lui et empêchez-le de faire des bêtises, surtout celle qu’il est en train de faire en ce moment. Je sens qu’avec vous, il pourrait être heureux… »
Un peu étonnée, Lisbon ne sut que répondre : pour une raison qu’elle ignorait, elle crut un instant que l’adolescente ne parlait pas exclusivement du petit animal à fourrure.
« Vous savez, mon père m’appelait Sweety quand j’étais petite, continua le jeune fille, dont les beaux yeux clairs s’embrumèrent.
- Je comprends…» se contenta de répondre Lisbon qui observait le visage de l’inconnue.
Soudain, elle lui sembla étrangement familière, comme si cet air à la fois mutin et fragile lui évoquait quelqu’un d’autre.
« Je sais que vous me comprenez, c’est pour cela que je sais que vous êtes celle qu’il lui faut » dit-elle en lâchant doucement la main de la flic et en commençant à se reculer.
Lisbon allait répliquer quand elle attendit un « J’arrive... » lointain qui émanait de l’arrière boutique. Sans se soucier de cette interruption, l’agent fédéral se tourna une dernière fois vers l’adolescente qui s’éloignait
« Attends…juste une question : comment t’ appelles-tu ?
- Je pense que vous l’avez deviné, Térésa … » répondit l’énigmatique blondinette.
Mais alors que Lisbon s’apprêtait à rétorquer le propriétaire surgit derrière le comptoir.
« Excusez-moi, Madame, je nourrissais les poissons dans la réserve.
- Nous… » commença-t-elle en se retournant mais elle s’arrêta.
La jeune fille blonde avait disparu : pourtant la sonnette n’avait pas retenti, ce qui indiquait qu’elle n’avait pas ouvert la porte. Mais alors comment avait-elle fait pour s’en aller ?
« Attendez, où est-elle passée ? demanda alors Térésa, qui balayait du regard la boutique à présent totalement déserte
- Qui donc ? fit le commerçant, pris au dépourvu.
- La jeune adolescente qui était ici avec moi, et qui visiblement s’occupe du magasin avec vous.
- Ah je suis désolé mais je suis le seul à travailler ici, répliqua son interlocuteur.
- Alors, ce devait être une cliente, une habituée en tout cas. Elle ne devait pas avoir plus de quinze ans, portait un short en jean et une chemise rose et blanche à carreaux. Et surtout elle connaissait très bien Sweety.
- Sweety ? Qui est Sweety ? » demanda le pauvre vendeur, de plus en plus perdu.
Lisbon se tourna vivement vers le propriétaire de l’animalerie et lui lança un regard septique sous lequel le pauvre homme se tendit.
« Vous vous moquez de moi ? s’insurgea la jeune femme.
- Je…vous assure que non, Madame, balbutia timidement le vendeur.
- Je suis restée presque dix minutes à discuter avec cette jeune fille, nous nous tenions là, juste devant le comptoir à parler de ce lapin blanc répondant au nom de Sweety. »
A ce moment précis, l’animalier ne sut trop que penser de son étrange cliente et il devait bien avouer que s’il ne savait pas qu’elle était un agent fédéral émérite, il se dépêcherait de la mettre dehors.
« Madame, je n’aurais jamais laissé ma boutique sans surveillance pendant dix minutes ; je vous ai aperçue à travers mes caméras de vidéo surveillance dont le moniteur est dans la réserve. Vous êtes arrivée il y a à peine deux minutes, lui assura l’homme. Pendant ce court laps de temps, je vous ai simplement vue vous pencher devant la cage du lapin quelques fois mais je peux vous assurer que vous étiez seule. »
Lisbon fronça les sourcils d’incompréhension : mais enfin, elle n’avait pas rêvé ? Et il était impossible qu’elle soit elle-même sous l’influence d’un hallucinogène, elle n’avait rien mangé ni bu de l’après-midi. Mais alors comment expliquer ce mirage ?
« Si vous voulez, je peux vous faire visionner l’enregistrement de ma video surveillance, ainsi vous verrez qu’il n’y avait personne. » dit le vendeur, embêté malgré tout.
L’agent fédéral accusa le coup quelques secondes et instinctivement, porta sa main sur la croix qu’elle avait autour du cou. Puis elle fit non de la tête, pour rejeter l’offre faite par son interlocuteur.
Lui revint alors en mémoire le contenu de la conversation qu’elle avait eue (ou cru avoir !) avec cette jeune inconnue : et s’il n’avait pas été question de Sweety en fin de compte ?
Une réplique en particulier frappa la femme brune :
« Alors je vous le confie…prenez soin de lui et empêchez-le de faire des bêtises, surtout celle qu’il est en train de faire en ce moment… »
Mais que faisait-il donc en ce moment ? De quoi pouvait donc parler cette adolescente qui avait l’air de la connaître si bien et de l’estimer autant ?
Soudain, un crainte s’immisça dans l’esprit de Lisbon : non, il n’irait pas jusque là ? Après tout, qui sait ce qu’un père pourrait faire pour espérer revoir ne serait-ce qu’illusoirement son enfant perdu ?
Paniquée, elle s’empara de son portable et composa le numéro qu’elle connaissait par cœur.
« Cho ? Filez au grenier de Jane, immédiatement et vérifiez qu’il n’ait pas de belladone avec lui…VITE ! »
Puis elle raccrocha sans laisser le temps à son subordonné de répliquer. Mais alors qu’elle s’apprêtait à franchir la porte de l’animalerie, Lisbon s’arrêta sur le pas de la porte, prenant conscience de quelque chose et se tourna vers le vendeur :
« Excusez-moi…pourriez-vous me rendre un service s’il vous plait ? »
TBC....biz
Dernière édition par Calypsoh le Sam 13 Oct 2012 - 10:00, édité 1 fois
Calypsoh- Inspecteur de police
- Personnage préféré : alors ça c'est dur: j'aime les gamineries de Jane, la loyauté de Lisbon; le flegme de Cho; l'humour de Rigsby et la douceur de Van Pelt!!!
Localisation : à côté de Bruno Heller pour lui tenir la main lors de la rédaction des prochains épisodes!!
Re: Illusions? (Two shot SPOILER post 5x02) ^
Une minific de Caly
Ce premier chapitre est juste
J'imagine Lisbon dans son SUV en train de discuter avec le lapin et ses pensées qui, inévitablement vont vers le consultant.
C'est vrai qu'on avait presque oublié que derrière l'homme obsédé par sa vengeance il y avait un père désespéré.
Cet épisode nous la fait redécouvrir (merci Monsieur Baker pour ce "numéro" entre rire et larmes).
Je ne chercherais pas d'explication à la "vision" de Lisbon. Je dirai juste que son "sixième sens" de flic et d'amie lui donne l'alerte après son trajet avec la petite boule de poil.
Que dire de ce dialogue, de ces paroles à double sens (il fallait tout même oser la comparaison entre "sweety" et Jane )
Je suis quand je lis cette phrase
Je suis complètement admirative devant la façon dont tu amènes Lisbon à prendre conscience de ce que Jane est en train de faire.
Maintenant je vais attendre la suite
pour tous ces textes qui sont autant de friandises dont je me régale
Ce premier chapitre est juste
J'imagine Lisbon dans son SUV en train de discuter avec le lapin et ses pensées qui, inévitablement vont vers le consultant.
C'est vrai qu'on avait presque oublié que derrière l'homme obsédé par sa vengeance il y avait un père désespéré.
Cet épisode nous la fait redécouvrir (merci Monsieur Baker pour ce "numéro" entre rire et larmes).
Je ne chercherais pas d'explication à la "vision" de Lisbon. Je dirai juste que son "sixième sens" de flic et d'amie lui donne l'alerte après son trajet avec la petite boule de poil.
Que dire de ce dialogue, de ces paroles à double sens (il fallait tout même oser la comparaison entre "sweety" et Jane )
Je suis quand je lis cette phrase
« Je sais que vous me comprenez, c’est pour cela que je sais que vous êtes celle qu’il lui faut »
Je suis complètement admirative devant la façon dont tu amènes Lisbon à prendre conscience de ce que Jane est en train de faire.
Maintenant je vais attendre la suite
pour tous ces textes qui sont autant de friandises dont je me régale
Johel- In Jane we trust
- Personnage préféré : Jane et Cho
Loisirs : Lecture, ciné, jeux vidéo et suuuurf !
Localisation : près de l'océan
Illusions? (Two shot SPOILER post 5x02)
C'est tellement bien écrit!!!!!! J'étais à fond dedans!!! Et je suis très trè très préssée d'avoir la suite donc VLS!!!!!!!!!!!!!!!
lele8133- Agent de circulation
- Personnage préféré : Lisbon et Jane
Loisirs : Regarder mentalist, écrire des fics, lire...
Re: Illusions? (Two shot SPOILER post 5x02) ^
Johel a écrit:Une minific de Caly
Ce premier chapitre est juste
J'imagine Lisbon dans son SUV en train de discuter avec le lapin et ses pensées qui, inévitablement vont vers le consultant.
C'est vrai qu'on avait presque oublié que derrière l'homme obsédé par sa vengeance il y avait un père désespéré.
Cet épisode nous la fait redécouvrir (merci Monsieur Baker pour ce "numéro" entre rire et larmes).
Je ne chercherais pas d'explication à la "vision" de Lisbon. Je dirai juste que son "sixième sens" de flic et d'amie lui donne l'alerte après son trajet avec la petite boule de poil.
Que dire de ce dialogue, de ces paroles à double sens (il fallait tout même oser la comparaison entre "sweety" et Jane )
Je suis quand je lis cette phrase« Je sais que vous me comprenez, c’est pour cela que je sais que vous êtes celle qu’il lui faut »
Je suis complètement admirative devant la façon dont tu amènes Lisbon à prendre conscience de ce que Jane est en train de faire.
Maintenant je vais attendre la suite
pour tous ces textes qui sont autant de friandises dont je me régale
Je partage le même avis que Johel
J'adore comment Lisbon parle au Lapinou sur ce qu'elle pense puis comment elle s'adresse à l'animal comme une personne mais qui ne parle pas mais l'écoute puis c'est assez drôle comment il réagit face au timbre de sa voix mais c'est trop chou Puis j'aime comment elle fait référence le Lapin avec Jane
J'aime vraiment trop les sous-entendus durant la conversation entre la petite fille et Lisbon surtout ceux de la gamine qui essaye de faire prendre conscience à Teresa que Jane était en train de commettre quelque chose et de ce qu'il ressent.
Eh ben, je peux te dire que tu réussis toujours à me bluffer et vraiment... BRAVO
Vraiment je n'attends qu'une chose... LA SUITE LA SUITE LA SUITE !!!!!!!!!!!!!!!!!!!
JisbonAddict- Red John
- Personnage préféré : Jane, Lisbon & Cho
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Localisation : Dans ma Bretagne natale rêvant de Simon Baker, de David Tennant & de Matt Smith
Re: Illusions? (Two shot SPOILER post 5x02) ^
Je peux que plussoyer se qui a était dis
J'adore ce premier chapitre
Sa promet une super fic , j'en doute pas
Lisbon qui parle avec la fille de jane , et le lapin sweety
Alors j'ai qu'une chose a dire : VLS VLS VLS VLS VLS VLS
J'adore ce premier chapitre
Sa promet une super fic , j'en doute pas
Lisbon qui parle avec la fille de jane , et le lapin sweety
Alors j'ai qu'une chose a dire : VLS VLS VLS VLS VLS VLS
Mentalist-axelle- Agent de circulation
- Personnage préféré : Jane and Lisbon
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Re: Illusions? (Two shot SPOILER post 5x02) ^
j'adore ce 1 chap il es vraiment genial et j'ai hate de lire le prochain !!!! VLS VLS
NATH- Agent de circulation
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Re: Illusions? (Two shot SPOILER post 5x02) ^
Alors la je suis vraiment scotchée!! Je ne sais pas quoi dire les filles ont dit tellement de choses que je ne peux qu'approuver et je suis sure que je ne pourrai pas dire mieux! C'est génial et super bien écrit, je suis vraiment fan, j'adooore j'adooore!!! VLS VLS
honeyjane- Agent de circulation
- Personnage préféré : Jane, Lisbon et CHO !!!!
Loisirs : Ecrire, chanter, danser et lire des fanfictions
Localisation : Au CBI, en train de surveiller Jane
Re: Illusions? (Two shot SPOILER post 5x02) ^
La suiiiiiiiiiiiiiite !!!
gabicoon- Distributeur de café
- Personnage préféré : Jane
Localisation : France, Gironde (33)
Re: Illusions? (Two shot SPOILER post 5x02) ^
coucou tout le monde...comme toujours vos commentaires adorables m'ont fait très très plaisir.
Alors je vous fais à tous et toutes d'énormes bisous et reviendrai vous remercier nominativement un peu plus tard...
Pour vous faire patienter je vous livre la suite et (longue) fin de cette histoire que j'ai adorée écrire. Elle est très différente de ce que je fais habituellement mais après un tel épisode on peut difficilement faire dans le "normal"!!!
Je tiens à préciser que je n'ai fumé ou bu aucune substance illicite (ni belladone ni autre ) lorsque j'ai écrit le "trip" de Jane..mais j'assume le délire!
je voulais filer la métaphore d'Alice au pays des Merveilles...si vous êtes bien attentifs; vous verrez de nombreux parrallélismes entre les parties réelles
gros bisous à tous et merci d'être encore et tjs là à chaque fois. Biz
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Seul dans son grenier, comme il aimait souvent l’être, Jane se tenait debout devant la grande baie vitrée qui dominait la rue principale extérieure : l’obscurité automnale était déjà tombée, alors qu’il n’était guère plus de six heures trente. Le mentaliste avait toujours aimé les saisons où la nuit s’invitait de bonne heure, car il appréciait le calme d’une cité qui s’apaisait après une longue journée d’effervescence. Sur la table en bois vétuste qui lui servait de support, Jane avait posé un sac en papier contenant quelques feuilles d’apparence bien inoffensives…pourtant, il savait que ce qu’il s’apprêtait à faire constituait un pas de plus dans sa longue déchéance. Après avoir saisi une portion savamment dosée de belladone, il la fit infuser dans l’eau bouillante qu’il avait préparée. La « cerise du diable » aurait-elle l’effet escompté ? A n’en pas douter...aussi Jane n’éprouva-t-il aucune hésitation lorsqu’il versa le liquide brûlant dans sa tasse verte tout en faisant macérer les feuilles de belladone. Il avait besoin de se replonger dans son hallucination, même s’il savait que tout n’était que factice. Il avait besoin de revoir sa fille, et peut-être de revoir aussi sa tendre épouse. Après sa manipulation, il retira les feuilles et s’assit paisiblement sur la chaise à ses côtés. L’air absent, perdu sur l’horizon obscur, il porta la tasse chaude à ses lèves et les trempa dans le breuvage aussi précieux que dangereux. Le gout suave et sucré de la boisson lui procura immédiatement une sensation de bien-être, il se laissa porter par le calme environnant et ferma un instant les yeux.
A peine quelques minutes plus tard, son attention fut attirée par une étrange mélodie qui s’élevait dans les airs. Des bruits indéfinissables se faisaient entendre au loin et poussèrent le consultant à rouvrir les paupières. Intrigué, il posa sa tasse sur la table et se leva, tentant de découvrir l’origine du bruit : il constata alors qu’il semblait venir de l’étage en-dessous, c'est-à-dire des bureaux du CBI…La curiosité l’emportant sur son besoin de tranquillité, Jane emprunta la porte, et se tint quelques instants en haut des marches de l’escalier : ce dernier était entièrement illuminé, ce qui était inhabituel et semblait mener directement vers un espace à demi enchanté. Après une petite hésitation, le mentaliste consentit à descendre les marches et aboutit dans le couloir principal où se trouvait l’ascenseur, aux portes alors closes. La musique précédemment entendue semblait plus forte : il distinguait clairement à présent des flûtes traversières ainsi que des violons qui jouaient un air effréné et joyeux. A peine eut-il le temps de prendre conscience de l’ambiance festive qui semblait venir des bureaux que Jane sentit quelque chose passer entre ses pieds.
« Woho…tiens, te revoilà toi ? » dit il en voyant le dépasser le petit lapin blanc qu’il avait emprunté à l’animalerie et que Lisbon était sensée avoir rapporté.
Mais le lapin ne se soucia guère de l’homme et poursuivit sa route vers l’open space vitré. Comme il l’avait fait la première fois avec le lapin gris, Jane le suivit, espérant qu’une fois encore il le conduise à sa fille Charlotte. Mais ce qu’il vit en arrivant le surprit : les bureaux fédéraux n’avaient plus rien d’un lieu de travail et étaient devenus un immense jardin verdoyant et fleuri. Les allées carrelées habituellement cliniques et sérieuses avaient laissé la place à de charmants chemins forestiers bordés de pierres et de marguerites. Les tables et les ordinateurs avaient tous disparu au profit de vastes cailloux et champignons colorés.
« Ok…je crois que je suis allé un peu fort sur la dose » murmura Jane, adoptant un air ahuri.
Ses yeux se posèrent alors sur les quelques personnes qui se trouvaient là, évoluant au milieu de ce paysage bucolique.
Il aperçut Van Pelt et Rigsby qui lui firent signe de s’approcher : un peu dérouté, le mentaliste obéit malgré lui en dévisageant ses amis. Grace était vêtue d’une robe bleue recouverte d’un tablier blanc qui lui descendait jusqu’aux genoux ; elle avait mis dans ses longs cheveux détachés un serre-tête noir. En la voyant ainsi habillée tel un personnage sorti d’un conte de fée, Jane hocha la tête :
« Quoi ? lui demanda la jeune femme un peu surprise.
- Rien…mais dans mes souvenirs, Alice n’était pas rousse, lui fit remarquer le mentaliste.
- Il faut t’en prendre à ton subconscient, c’est lui qui te projette cette image.
- Il faut croire que je dois avoir l’esprit un peu embrumé.
- Je ne te le fais pas dire, intervint alors Rigsby qui se tenait à ses côtés… pourvu de trois paires de mains et trois paires de pieds. Non mais regarde de quoi j’ai l’air ? »
La voix outrée de son grand camarade fit un instant sourire le mentaliste qui parcourut du regard l’étrange silhouette de Wayne.
« Eh bien, tu es tout bleu et tu tiens dans ta main un narguilé, je suppose que tu représentes la chenille bleue du conte de Lewis Carroll, nota le consultant tandis que Grace pouffa de rire.
- Donc, je dois comprendre que tu me vois comme un insecte qui a mauvais caractère et qui en plus se shoote au gaz ?
- Tu es très grand, d’où sans doute la comparaison un peu hasardeuse que mon esprit nébuleux a opéré malgré moi. Sais-tu qu’en plus dans la version originale du livre, la chenille était une femme ?
- C’est bon, arrête, je vais finir par vraiment me vexer » bouda Rigsby qui croisa alors sur son buste ses trois paires de bras.
Totalement éberlué, Jane secoua la tête : ce n’était définitivement pas l’hallucination qu’il espérait avoir en buvant la belladone.
« Je ferais peut-être bien de remonter dans le grenier, lâcha-t-il finalement.
- Je ne veux pas te contrarier mais il y a de fortes chances pour que tu n’en aies jamais bougé » répliqua une troisième voix bien reconnaissable.
Jane se tourna alors et vit approcher Cho, vêtu d'une veste verte, d'un nœud papillon et d'un chapeau haut de forme : le Chapelier fou, évidemment !
« Tiens, voilà une association d’idées que je ne m’explique pas, s’interrogea Jane en pointant son index en direction de Cho. Tu n’as rien en commun avec le personnage excentrique du chapelier, tu ne bois pas de thé, tu es aussi avare de paroles qu’il est prolixe. Pourquoi m’apparais-tu ainsi ?
- Le dessinateur qui a crée ce personnage pour le film de Disney se nommait Ward Kimball, je suppose que tu as dû le lire quelque part. »
Cho avait parlé de son ton monocorde habituel, qui contrastait grandement avec son allure loufoque du moment. Jane fit une petite moue dubitative tandis que l’agent asiatique le fixait de son regard noir :
« Je te jure Jane, dès que tu sors de ce trip, je t’étripe ! dit il durement.
- Jolie rime, s’amusa néanmoins le mentaliste en haussant les épaules. Cela dit, je ne voudrais vexer aucun d’entre vous mais vous n’étiez pas vraiment ce à quoi je m’attendais.
- Nous non plus, lâcha Rigsby en levant les yeux au ciel, dépité de l’apparence que l’esprit torturé du mentaliste lui avait donnée.
- Nous savons pourquoi tu as fait cela, reprit gentiment Grace de son ton le plus doux. Et nous sommes désolés que tu ne les aies pas trouvées. Mais ce n’est pas la solution.
- Même dans mes hallucinations, il faut que vous me fassiez la morale, rétorqua Jane avec ironie.
- Et ce n’est que le début, reprit Cho qui enleva son chapeau encombrant pour le jeter par terre. Elle t’attend dans son bureau… »
Jane inspira de lassitude : évidemment, le voyage n’aurait pas été complet sans un petit détour par le pays lisbonien. Et Jane s’attendait à subir les foudres de sa patronne.
« Comment va-t-elle m’apparaître ? tenta néanmoins de plaisanter le mentaliste. En reine de cœur aigrie ou en chat rayé moqueur ? »
Ces trois amis émirent tous un petit sourire narquois, y compris Cho, ce qui inquiéta encore plus Jane : il n’allait pas ressortir vivant de cette entrevue avec sa patronne, drogue ou pas drogue !
Cho lui indiqua alors de la tête la seule et unique porte qui se dressait au milieu des champs fleuris et qui évidemment, incarnait l’entrée du bureau de Lisbon. Sans rien ajouter de plus, il se dirigea donc vers cette dernière et posa la main sur la poignée. Mais avant de l’ouvrir, il se tourna une dernière fois vers ses trois compagnons à l’apparence si surréaliste et il leur adressa un regard éperdu :
« Pourquoi est-ce vous que je vois cette fois ? demanda-t-il, un brin de déception perceptible dans la voix.
- Parce que nous restons près de toi, quoiqu’il arrive » lui répondit Van Pelt de son air angélique tandis que les deux hommes à ses côtés acquiesçaient de la tête.
Touché malgré tout par leur loyauté, Jane leur adressa un petit sourire triste. Puis après avoir pris une grande inspiration, il poussa la porte claire qui se dressait devant lui.
(musique d'ambiance) https://www.youtube.com/watch?v=LtMb_fGHUY0
Le paysage qui lui apparut le surprit tout autant que la vision qu’il avait eue en descendant du grenier : il avança de quelques pas et se trouva devant un étang clair et limpide dont l’onde miroitait au soleil. A peine quelques mètres devant lui, il distingua un banc vide, entouré d’arbres qui lui offrait une ombre agréable. Cet endroit lui semblait familier mais il ne parvint pas à retrouver d’où il le connaissait. Une fois la première surprise passée, Jane se retourna et constata que la porte le reliant aux bureaux du CBI avait disparu : il ne pouvait donc pas faire demi-tour. Puis il entreprit d’avancer quelque peu vers le bord de l’eau, écoutant le chant des oiseaux et le bourdonnement de quelques insectes qui butinaient. Ce cadre était très apaisant et le mentaliste sembla se calmer petit à petit. Il s’accroupit et plongea la main dans l’eau de l’étang : elle était à une température fort clémente. Soudain il entendit un bruit émanant de derrière lui, Jane tourna la tête et vit une silhouette blanche à peine définie s’approcher, donnant l’impression de sortir tout droit de ce paradis de verdure. Hypnotisée par cette apparition fantasmagorique, Jane crut un instant reconnaître la petite stature de sa fille Charlotte. Mais au fur et à mesure qu’avançait l’inconnue, il perçut l’allure gracile d’une femme et un second espoir fou naquit en l’esprit de Jane : Angéla ?
Il ne parvenait pas à détacher son regard de cette silhouette délicate qui s’approchait, si bien qu’il en avait oublié de se relever, toujours accroupi devant l’étang. Malheureusement pour lui, il vit se dessiner de longs cheveux bruns et sut alors qui lui apparaissait.
« Comment est l’eau ? » demanda une voix familière et étonnamment posée.
La déception vrillant son cœur, Jane afficha néanmoins un sourire de circonstance à celle qui se tenait à présent debout à quelques mètres de lui.
« Un peu trop fraîche pour une baignade » s’entendit-il répondre.
A ces mots, le visage de Lisbon afficha un sourire et elle leva les yeux au ciel.
« Même à une hallucination vous ne pouvez vous empêcher de mentir, dit elle calmement. L’eau est parfaitement bonne et vous le savez. »
Jane acquiesça de la tête, reconnaissant les faits et en profita pour se relever : il faisait maintenant face à son équipière qui lui lançait un regard bienveillant. Il en profita pour la détailler : il ne s’était pas attendu à ce qu’elle lui paraisse si…normale. En effet, bien loin des costumes surréalistes dont son esprit drogué avait affublé Van Pelt, Rigsby et Cho, Lisbon portait une simple et légère robe mousseline de couleur blanche : ses longs cheveux noirs détachés tombaient sur ses frêles épaules à peine couvertes et entouraient l’habituelle croix qui ornait son délicat cou. Elle semblait en outre auréolée de lumière, lui donnant une apparence nébuleuse. Devant cette vision si inattendue de la jeune femme, Jane se sentit un peu perdu :
« Vous n’êtes pas réelle n’est-ce pas ?
- Sérieusement Jane, vous croyez que je me m’habille de la sorte dans la vraie vie ? Lui fit elle remarquer en prenant délicatement un bout de la robe dans sa main.
- Non bien sûr…trop féminin.
- D’où ma surprise également en découvrant l’image que votre subconscient vous envoie de moi » lui fit elle remarquer d’un ton toujours aussi calme.
Jane la dévisagea encore quelques instants puis posa son regard sur le décor qui était le cadre de leur entrevue.
« Où sommes-nous ? demanda-t-il en mettant une de ses mains dans la poche de son pantalon bleu ciel.
- Vous ne vous souvenez-pas ? fit la jeune femme qui s’approcha du banc. Nous nous sommes assis ici une fois. »
Des images revinrent alors en mémoire à Jane qui s’avança à son tour tandis qu’il reconnut enfin le lieu :
« J’y suis…c’est l’étang où l’on a failli me noyer l’an dernier.
- Elémentaire, Sherlock ! répliqua Lisbon, amusée, tandis qu’elle s’assit elle-même sur le banc.
- Lors de mon amnésie qui en avait découlé, j’étais venu trouver un peu de paix ici et vous m’avez rejoint. Nous avons même évoqué mon mémorial virtuel si je me souviens bien.
- Mmm…et vous n’arrêtiez pas de déclamer des acronymes auxquels je ne comprenais rien. »
Jane laissa échapper un petit sourire au souvenir du plaisir qu’il avait eu de faire tourner en bourrique son équipière, qu’il n’avait pas hésité à charmer un peu d’ailleurs. Le mentaliste vint s’asseoir à son tour aux côtés de la brunette, un peu comme ils l’avaient fait des mois plus tôt. Il observa sa partenaire qui demeurait calme et silencieuse, les yeux rivés sur l’eau.
« Que faîtes-vous ici ? Pourquoi êtes-vous venue ? lui demanda alors Jane.
- Pour la même raison que celle évoquée ici il y a presque un an, dit elle en tournant la tête vers son voisin. Parce que nous sommes amis. »
La jeune femme adressa un doux regard empli de compréhension à son consultant qui ne comprenait pas très bien la tournure des évènements.
« Vous devriez être en colère contre moi.
- Oh, croyez-moi je le suis, affirma-t-elle posément. Vous le verrez quand vous vous réveillerez dans votre grenier après cet étrange voyage. Mais apparemment votre esprit ne voit pas exclusivement en moi la flic ronchonne et moralisatrice. D’ailleurs, comment expliquez-vous mon attitude posée et la vision que vous avez de moi en cet instant ? »
Jane resta un instant sans répondre : en effet, après avoir subi les remontrances de Cho, il s’attendait à trouver une Lisbon révoltée et courroucée, telle que celle qu’il a l’habitude de côtoyer, sur laquelle il a l’habitude de s’appuyer aussi car elle incarnait ces limites à ne pas franchir.
« Je suppose que dans mon existence tourmentée, vous symbolisez la stabilité et l’ordre qui me font tant défaut. Vous êtes un peu mon garde-fou en quelque sorte…
- Je suis flattée, s’amusa Lisbon qui pencha la tête sur le côté, mais ce n’est pas un job reposant auquel vous m’avez assignée.
- Vous avez une part de responsabilité dans ce choix, vous êtes à mes côtés chaque jour parce que vous le voulez un peu aussi…sans quoi cela fait longtemps que vous auriez demandé à m’envoyer dans une autre équipe.
- Ce n’est pas faux, et j’avoue que l’idée a souvent effleuré mon esprit, le taquina-t-elle, toujours souriante.
- Alors pourquoi me gardez-vous ?
- Vous le savez bien…vous arrêtez plein de méchants et en général cela suffit ! »
L’allusion à la conversation qu’ils avaient eue un jour, alors qu’ils étaient enfermés dans un conteneur, fut clairement comprise par Jane qui cligna des yeux à ce souvenir. Puis il posa de nouveau son regard sur sa voisine, qui demeurait étonnamment calme. Il laissa alors échapper un petit rire.
« Qu’y-a-t-il ? demanda Lisbon, surprise.
- Je ne suis pas habitué à vous voir si détendue, surtout quand on sait que je suis en train de planer parce que j’ai pris de la drogue dans votre dos.
- Je suis une image que votre esprit crée, ne l’oubliez pas. Je suppose que vous m’octroyez cette frivolité déconcertante qui vous caractérise tant. Inutile de vous dire que ma réaction sera toute autre à votre réveil.
- Je ne veux pas encore me réveiller » lâcha Jane qui reporta ses yeux sur l’étang face à lui.
Cette fois la jeune femme perdit son sourire et arbora pour la première fois un regard triste et compatissant.
« Elles ne viendront pas, Jane… » dit elle d’une petite voix désolée.
Ce dernier se tourna vivement vers Lisbon, affichant un air contrarié.
« Qu’en savez-vous ?
- Je le sais, c’est tout, et vous le savez également au fond de vous, lui expliqua gentiment Lisbon. Si elles avaient dû vous apparaître, ce serait avec Charlotte et Angéla que vous discuteriez à l’instant, et non avec moi. »
Entendre Lisbon prononcer les noms de sa femme et de sa fille disparues glaça un instant le mentaliste : elle ne le faisait jamais, sachant combien cela était dur pour son équipier.
« Elles vont finir par arriver, se buta Jane qui se pencha, appuyant ses coudes sur ses genoux et croisant ses mains en signe de nervosité. Je les verrai en dernier, comme on dit, le meilleur pour la fin »
Il avait parlé durement, ne se souciant nullement de blesser son amie à ses côtés : pour l’instant, il n’avait qu’une hâte, que Lisbon disparaisse pour laisser la place à sa famille. Il avait conscience que les effets de la belladone ne mettraient pas longtemps à s’évaporer, étant donné qu’il avait soigneusement dosé les feuilles pour ne pas courir un trop grand risque, et il perdait ici un temps précieux.
La jeune femme brune assise à ses côtés ne sembla pas être vexée et continuait inlassablement à parler de sa voix douce et calme.
« Elles ne viendront pas.
- Arrêtez de dire cela, s’écria-t-il violemment en se mettant debout pour toiser Térésa. Vous n’êtes qu’une stupide image, une hallucination sans fondement, alors arrêtez !
- Pourtant vous disiez que les hallucinations vous donnaient des clés, vous guidaient vers la vérité, poursuivit-elle docilement.
- L’image de ma fille, oui…mais comment pourrais-je croire une Van Pelt déguisée en Alice au pays des merveilles, un Rigsby avec six mains et six pieds, un Cho en Chapelier fou et… »
Il fut interrompu dans sa virulente réplique par un petit rire de Lisbon : cette dernière en effet ne semblait nullement impressionnée.
« Les membres de l’équipe vous sont vraiment apparus ainsi ? Je paierais cher pour les voir…
- Euh ?? Quoi ?? » ne put que répondre Jane qui devant l’attitude déroutante de son équipière en perdait ses mots et sa colère.
Celle-ci apaisa son léger fou rire et retrouva son attitude posée :
« Voyons, Jane, cessez de vous fâcher : dois-je vous rappeler que vous vous adressez à une illusion, alors à quoi bon vous énerver ? C’est contre vous seul que vous déversez votre fiel. »
Totalement dérouté, Jane demeura silencieux, le cœur serré : Lisbon l’invita à se rasseoir à ses côtés pour retrouver son calme. Après avoir lancé un dernier regard noir à la jeune femme, il consentit à se laisser tomber sur le banc, livide. Lisbon s’adressa alors à lui avec bonté et douceur.
« Je suis vraiment désolée, Patrick. Vous savez, je donnerais tout ce que j’ai si cela vous permettait de revoir votre famille. »
Entendre Lisbon l’appeler par son prénom et surtout l’écouter avouer son aveu d’impuissance face à la douleur du mentaliste, finit de l’assommer. Jane baissa la tête et affaissa ses épaules, en signe de profond désarroi.
« Mais vous droguer ne les fera pas venir, poursuivit la brunette. Charlotte vous est apparue parce que vous aviez involontairement subi les effets de la belladone, ils n’étaient pas de votre fait ni de votre choix. Votre subconscient vous a alors envoyé le plus grand et le plus beau soutien que vous pouviez espérer en de pareilles circonstances.
- Et pourquoi pas maintenant ?
- Parce qu’elle n’accepterait certainement pas de voir son tendre père devenir un junkie à cause d’elle.
- Ce n’est pas sa faute, dit péniblement Jane des sanglots dans la voix.
- Indirectement si, elle le vivrait ainsi car c’est pour la revoir que vous avez fait cette expérience.
- Elle me manque tant, elles me manquent toutes les deux, finit par avouer le mentaliste qui ne retint plus quelques larmes.
- Je sais… » affirma Lisbon qui posa sa main délicate sur l’épaule et le cou du mentaliste qui ne se défendit pas.
Ils restèrent ainsi de longues minutes, silencieux, Jane laissant libre cours à sa tristesse sans fond et Lisbon demeurant à ses côtés, en soutien inébranlable. Puis Jane sécha ses larmes de sa main gauche et se redressa tandis que Lisbon retira la sienne.
« Alors…elles ne viendront pas » reconnut enfin l’homme éploré, tournant ses yeux bleus brillants vers son amie qui fit « non » de la tête. Jane pinça alors ses lèves pour ne pas avoir à hurler sa douleur.
« Je suppose que je ne le mérite pas.
- Ce n’est pas un châtiment Jane, tenta de lui expliquer Lisbon. Ce n’est juste pas la bonne solution.
- Mais je n’ai pas d’autres choix, voyez-vous, je ne suis pas comme vous, Lisbon. Je n’ai pas la foi, je ne crois pas en un monde supérieur qui me réconforterait si je me disais que ma femme et ma fille y vivent en paix. Je ne crois pas à une force surnaturelle et à un Dieu rédempteur qui me laverait de mes pêchés. »
Lisbon ne parut pas blessée par les mots volontairement virulents de son ami athée.
« Il existe bien des façons de se rapprocher de ceux qu’on a perdus, qu’on ait une religion ou non. » lui expliqua-t-elle en souriant.
Lisbon porta alors ses yeux sur un point précis derrière Jane : intrigué ce dernier se retourna et vit alors ce qui avait attiré l’attention de la brunette : le petit lapin blanc était revenu !
L’animal s’approcha du banc où se trouvaient les deux adultes et s’arrêta aux pieds du mentaliste, attendant sans doute que l’homme s’occupe de lui.
« Tiens, on dirait que vous vous êtes fait un ami…vous savez qu’il vous ressemble un peu ? » dit-elle d’un air taquin.
Jane lui adressa alors un regard mi figue, mi-raisin :
« Parce qu’il est toujours dans vos jambes ? tenta-t-il de lui rendre la plaisanterie.
- Oui aussi, reprit-elle amusée, surtout parce qu’il aide à arrêter des tueurs mais il n’en fait qu’à sa tête, il est coquin mais il sait se faire pardonner, il aime être seul dans sa cage mais de temps en temps il accepte mon amitié… »
Emu et touché par tant de loyauté, Jane reposa son regard sur celle qui lui restait indéniablement fidèle. Lisbon lui fit signe de la tête d’attraper le mammifère à fourrure, ce qu’il fit délicatement. Quand elle vit Jane tenant dans ses bras le petit animal comme s’il s’agissait du bien le plus précieux, elle sourit et dit :
« Il y a du bon en vous, Patrick Jane, ne le laissez pas disparaître. »
Le mentaliste acquiesça en hochant de la tête, incertain de ce dans quoi il venait de s’engager.
Ce fut alors que la jeune femme se leva du banc, attirant de nouveau l’attention de Jane qui leva la tête vers celle qui se tenait debout devant lui.
« Où allez-vous ? demanda-t-il, inquiet.
- Il est l’heure de rentrer, pour tous les deux, lui expliqua Lisbon d’un air mutin. Vous savez que dans Alice au pays des Merveilles, le lapin est celui qui donne l’heure...
- Attendez, non, je ne veux pas que cela se termine, s’écria Jane qui se leva d’un bond à son tour, toujours le lapin dans ses bras.
- Vous ne pouvez pas vivre éternellement dans une illusion, fit Lisbon d’un air sérieux cette fois.
- Mais quand je me réveillerai, je perdrai tout, encore une fois... »
A cet instant le mentaliste avait l’air d’un enfant apeuré à l’idée de devoir sortir d’un rêve rassurant. Cela émut Lisbon qui s’approcha de Jane et posa sa main sur la joue mal rasée du consultant.
« Vous ne perdrez pas tout, Patrick…l’équipe sera là, et moi aussi, dit-elle dans un murmure tout en plongeant ses yeux émeraude dans les pupilles azur du mentaliste. Mais plus de belladone, vous me le jurez ? »
Jane hésita quelques instants mais face à l’intensité du regard de Lisbon ainsi qu’à la douceur qui émanait d’elle, il comprit qu’il n’avait nul besoin de drogue pour se sentir vivant. Il avait perdu de toute façon, alors autant en sortir dignement.
« Je vous le promets, Térésa…lâcha-t-il sérieusement.
- Vous n’avez pas croisé les doigts j’espère ? » dit-elle en fronçant les yeux, air qui lui était tellement coutumier.
Ce revirement de situation fit sourire Jane qui reconnaissait bien là la clairvoyance de son équipière : aussi dégagea-t-il ses mains de sous la fourrure du lapin qu’il tenait toujours et put ainsi montrer que ses dix doigts n’étaient pas croisés.
Rassurée, la jeune femme sourit à son tour et retira sa main de la joue de Jane.
« Bien dans ce cas, je vous dis à tout de suite…mais ne vous attendez pas à ce que je sois en robe blanche, ni d’aussi bonne humeur.
- Je survivrai, ironisa légèrement le blondinet.
- Pas sûr… » conclut Lisbon de son air malicieux.
Puis après avoir lancé un dernier regard affectueux à son consultant, elle se détourna et repartit, comme elle était venue, au milieu de la verdure, laissant Jane seul devant son banc, avec dans les bras son nouvel ami à fourrure blanche.
Lorsqu’elle eut disparu, Jane perdit le mince sourire qu’il avait dédié à sa Lisbon illusoire : il allait devoir affronter la dure réalité. Il redressa le lapin blanc qu’il tenait toujours et qui lui adressait une moue amusante :
« Bon, je suppose que je dois te dire au revoir également, dit le mentaliste. Si tu croises ma fille, dis-lui combien je l’aime et combien je suis fier d’elle. »
Puis il déposa un baiser sur le museau de l’animal avant de le relâcher dans l’herbe : le lapin gambada quelques secondes puis se tourna une dernière fois vers Jane : il dressa les oreilles comme s’il souhaitait encourager le malheureux puis partit dans la même direction que Lisbon précédemment.
Le mentaliste se retrouva seul au milieu du paysage devenu silencieux : il n’entendait plus les oiseaux, le vent léger ne sifflait plus dans les feuilles. Il jeta un dernier regard sur ce lieu si apaisant mais devenu désert puis il ferma les yeux.
Lui parvinrent alors des voix lointaines…
« ...Bon sang, Jane, tu n’es qu’un idiot…, disait une voix masculine visiblement affolée.
- Grace, appelez un docteur, vite, fit une seconde voix, moins grave et plus douce.
Le consultant, qui avait toujours les yeux fermés, sentit alors l’air frais provenant de l’étang disparaître, au profit d’une chaleur plus sèche. Il devina également une surface dure et peu confortable contre sa joue, puis ressentit une douleur lancinante dans le bas du dos. Il ne put retenir un faible gémissement…
« Attendez, patron, il revient à lui, fit alors un homme que le mentaliste identifia comme étant Cho. Jane ? Jane ? Tu m’entends ?
- Mmm…
- Rigsby, aide-moi à le porter sur son divan, il doit s’allonger ! »
Tout en invitant son collègue à venir l’aider, Cho redressa le buste de Jane qui était affalé sur la table en bois devant la baie vitrée du grenier. De toute évidence, il était tombé dans l’inconscience, ce qui expliquait sa douleur, due sans doute à sa position inconfortable.
Tandis que Lisbon retirait la chaise de sous le consultant, les deux équipiers levèrent le corps avachi de Jane et l’étendirent avec précaution sur le vieux canapé poussiéreux. Lisbon s’empara alors de la tasse verte posée sur la table et trouva à côté le diffuseur rond rempli de feuilles de belladone.
« C’est pas vrai, combien a-t-il pris de ce truc ? s’affola-t-elle.
- Faîtes voir, dit Cho qui saisit l’objet que lui tendit sa patronne. La dose n’est pas élevée, je suppose que Jane a limité l’effet de la drogue en n’en prenant pas beaucoup.
- C’est toujours trop, s’insurgea la brunette qui lança à son consultant inconscient un regard courroucé et blessé.
- Patron, j’ai appelé une amie médecin, elle va arriver, fit Grace qui venait de surgir dans le grenier. J’ai pensé qu’il valait mieux ne pas faire intervenir les services médicaux officiels…sinon, un rapport complet aurait été fait au directeur du CBI. »
Lisbon se tourna vers sa subordonnée et opina du chef, tout en portant sa main sur son front :
« Vous avez bien fait, autant que cet incident reste entre nous, Jane n’a vraiment pas besoin d’être catalogué comme dépendant aux drogues, son dossier est suffisamment chargé.
- Eva est un bon médecin, et on peut avoir confiance en elle, la rassura Grace qui posa un regard attristé sur son ami étendu. Pourquoi ? Pourquoi en est-il arrivé là ?
- Je suppose qu’il voulait revoir sa fille… » répondit machinalement Lisbon, oubliant que les autres membres de l’équipe n’étaient pas au courant de l’hallucination de Jane.
Grace avait bien saisi quelques bribes incohérentes de conversation plus tôt dans l’après-midi, au sujet de Charlotte, mais n’avait pas eu plus d’explications.
« Tandis qu’il était sous l’emprise de la belladone, Jane a cru voir sa fille, leur raconta Lisbon en hochant la tête, navrée.
- Oh mon Dieu…, se désola la rouquine, émue pour son ami.
- Cela a dû être un choc terrible, commenta Rigsby qui savait à présent ce qu’un père pouvait ressentir pour son enfant chéri.
- Cette image envoyée par son subconscient lui a fait autant de mal que de bien. Les quelques instants illusoires passés avec Charlotte furent bien trop brefs et je suppose qu’il tentait ce soir de réitérer l’expérience.
- Mais comment avez-vous deviné patron ? demanda soudain Cho, qui se tenait toujours accroupi aux côtés de son ami étendu. Vous étiez partie rendre le lapin à l’animalerie, vous étiez loin des bureaux, qu’est-ce qui vous a mis la puce à l’oreille ? »
Alors que ces trois subordonnés la fixaient en attente d’une réponse, la brunette hésita un instant : elle ne pouvait décemment pas leur parler de l’étrange vision qu’elle avait eue au magasin, de cette jeune fille blonde qui par ses propos énigmatiques l’avait mise sur la voie…
« Je…disons que j’ai eu un mauvais pressentiment, se contenta-t-elle de répondre en récupérant le diffuseur que tenait toujours Cho et en le posant dans la tasse vide.
- Eh bien, on peut dire que votre instinct a vu juste boss" , dit Rigsby admiratif devant tant d’intuition.
Mais les quatre flics furent interpelés par Jane qui remuait sur son divan et semblait rependre conscience. Ils croisèrent enfin les yeux azur de leur compagnon qui tomba directement sur Cho, accroupi près de lui. L’œil hagard, le mentaliste esquissa un léger sourire avant de dire, d’une voix éraillée :
« Tiens, tu as quitté ton chapeau ? C’est dommage, ça t’allait bien… »
Cho le dévisagea de son air placide, ne comprenant guère l’allusion de son équipier. Mais il fixait ce dernier de son regard noir coutumier, ce qui fit perdre immédiatement son air amusé au patient :
« Hoho…j’oubliais que tu m’avais prévenu, ajouta Jane en se souvenant des paroles prononcées par l’asiatique illusoire. Dès que je sors de mon trip, tu m’étripes, c’est ça ?
- On dirait qu’il a bien plané, commenta Wayne qui se tenait debout en face, en croisant les bras.
- Si seulement tu savais, mon cher Rigsby. Ravi de voir que tu as repris forme humaine » lâcha péniblement le consultant qui ferma un seconde les yeux pour réunir ses esprits.
Le grand agent brun lui lança un air ahuri, se demandant sous quelle forme bizarroïde il avait pu apparaître à un Jane camé ! A ses côtés, les deux femmes échangèrent un regard inquiet, se demandant si l’effet de la drogue était persistant.
« N’ayez crainte Mesdames, je suis en train d’atterrir, leur répondit Jane qui avait rouvert les yeux et saisi l’expression perplexe de ses deux amies. Grace, sache que tu es très jolie en petite robe bleue.
- Pardon ? s’offusqua la belle rouquine, craignant de comprendre un sous-entendu graveleux.
- N’aie crainte, ma vision n’avait rien de coquin ou de déplacé...tu étais simplement déguisée en Alice au pays des merveilles, la rassura-t-il, amusé par l’air outré affiché par Van Pelt qui parut soudain un brin soulagée.
- Mais Alice n’est pas rousse, fit cette dernière.
- C’est aussi ce que j’ai dit en te voyant…mais tu sais, la logique est malmenée quand on est sous l’influence d’atropine. Du coup vous étiez tous un peu…différents ! »
La réponse de Jane faite de sa voix encore faiblarde, interloqua de nouveau ses compagnons qui ne surent trop quoi répondre. Ce fut Lisbon, restée un peu en arrière, qui brisa le silence.
« Vous pouvez être fier de vous, encore une connerie monumentale à votre actif, dit-elle durement en s’approchant du sofa. Je vous félicite… »
En voyant s’avancer celle qui l’avait tant soutenu dans son illusion, Jane sourit, se souvenant qu’elle l’avait prévenu de son accueil peu chaleureux à son réveil.
« Et voilà la plus belle, dit-il dans un murmure à peine audible tout en la fixant d’un air attendrissant. Mais je vois que vous avez-vous aussi repris vos mauvaises habitudes vestimentaires ainsi que votre grincheux caractère. Je vais regretter la tendre et douce Térésa… »
Rigsby et Van Pelt tournèrent la tête vers leur patronne en affichant un petit air narquois, se demandant bien comment Jane avait imaginé leur patronne qui visiblement l’avait indéniablement charmé.
Prise par surprise, Lisbon resta un moment sans voix, et se sentant épiée par ses subordonnés, leur adressa un regard empli de reproche :
« On oublie d’accord ? » leur dit-elle sur un ton faussement sévère.
Les deux concernés hochèrent la tête et se retournèrent vers leur ami qui émergeait non sans mal tandis que Cho se remettait debout.
« L’effet de la belladone commence à se dissiper, fit l’agent asiatique. On verra avec le médecin mais je ne pense pas qu’il faille l’hospitaliser.
- Bon sang, Jane, mais qu’est-ce qui vous pris de faire ça ? lui demanda Lisbon en affichant un air troublé.
- Vous savez très bien pourquoi, se contenta de répondre sobrement le mentaliste tandis que ses équipiers baissèrent la tête. Mais ça n’a pas fonctionné malheureusement…
- Et c’est tant mieux, ajouta son équipière sur un ton désolé. Jane, ce n’est pas la bonne solution.
- Vous me l’avez déjà dit » se contenta-t-il d’affirmer calmement.
Elle afficha alors un regard surpris, ne se souvenant pas lui avoir fait un jour cette remontrance, pour la simple et bonne raison qu’il ne s’était jusqu’à ce jour jamais drogué !
« En fait, vous étiez tous avec moi...là-bas, reprit doucement Jane sans trop savoir comment nommer le lieu où il s’était envolé. Certes sous des formes un peu singulières, mais vous étiez là et vous m’avez déjà fait comprendre l’inutilité de mon geste. »
Ses amis ne répondirent pas, car aucun ne sut sur l’instant si les propos de Jane constituaient un reproche, une déception ou un remerciement tacite.
« Et vous êtes convaincu à présent ? osa alors demander Lisbon, un peu surprise.
- Que j’ai totalement merdé, comme dirait notre cher ami Cho ici présent ? Oh oui, j’en suis parfaitement convaincu, acquiesça le mentaliste qui afficha un sourire.
- Une chance que tu le reconnaisses, embraya l’asiatique impassible tandis qu’il reçut un coup de coude de Van Pelt, qui jugeait sa réponse manquant de tact étant données les circonstances.
- Non, il a raison, Grace, l’apaisa aussitôt le consultant amusé par les réactions tellement prévisibles de ses amis. C’était idiot.
- Je trouve que vous acceptez un peu trop facilement votre défaite, fit Lisbon qui arborait son air sceptique, le même qu’elle avait affiché dans le « rêve » quand elle avait demandé à Jane s’il avait croisé les doigts.
- Croyez-moi, ce fut tout sauf facile, avoua Jane qui était redevenu sérieux et qui la fixait intensément. Mais une personne sensée et très intelligente m’a fait remarquer que jamais ma fille n’aurait accepté de me voir devenir un junkie pour espérer l’approcher de manière illusoire.»
Et tout en prononçant ces paroles douloureuses, Jane lança à sa partenaire un regard mêlant la confusion et la reconnaissance : tous comprirent alors que Lisbon avait dû jouer un rôle capital dans l’hallucination de Jane. La jeune femme concernée, qui conservait ses yeux éperdus plongés dans ceux de son équipier allongé, se demanda alors comment son double illusoire était parvenu à atteindre l’âme et le cœur de Patrick Jane, suffisamment du moins pour le détourner d’un sombre dessein.
Ce fut alors que le portable de Van Pelt sonna et que la jeune femme répondit
« Oui ?...D’accord, j’arrive, dit-elle simplement avant de raccrocher. C’est mon amie Eva, elle est devant le bâtiment, je m’occupe de la faire monter. »
Sur ce, Grace sortit, non sans avoir lancé à Jane un dernier sourire encourageant.
« Nous aussi, on va redescendre, notre absence finirait par éveiller les soupçons, même si à cette heure il ne reste plus grand monde, dit Rigsby qui se tourna de nouveau vers Jane avec un air perplexe. Juste une question, j’avais l’air de quoi dans ton trip ?
- Wayne…, le sermonna gentiment sa patronne.
- Tu avais six bras, six jambes, tu étais tout bleu et tu fumais le narguilé, lui répondit Jane qui ferma les yeux de satisfaction.
- Hein ? Mais ça ressemblait à rien ce truc ? fit Rigsby, outré.
- Moi je trouve que c’est assez proche de la vérité, commenta Cho de son air habituel tandis que Rigsby lançait à son ami un regard assassin. Bon, allez, on y va. »
Les deux hommes s’apprêtèrent à partir quand soudain Cho fit demi-tour, se dirigea vers la table où il s’empara du sac rempli de belladone puis se replanta devant Jane ;
« Et ça, poubelle ! fit-il en pointant un index menaçant vers le mentaliste. Et la prochaine fois que tu retentes une connerie pareille,…
- …je sais, tu m’étripes, compléta Jane d’un air sérieux et reconnaissant. Merci. »
Toute ironie avait disparu de la voix affaiblie du consultant qui adressait un sincère remerciement à ses amis toujours loyaux. Cho acquiesça de la tête, espérant que le message était clairement passé, puis sortit, suivi de Rigsby qui lança un petit salut amical au convalescent.
Seule demeurait à présent Lisbon, debout, les mains dans les poches de son pantalon noir : elle affichait son air boudeur et contrarié mais surtout elle semblait effrayée. Jane, qui redevenait peu à peu lucide, ne se lassait pas de l’observer. Il sentit l’apaisement gagné peu à peu son âme troublée et se souvint combien il avait été triste de voir la Lisbon de son imaginaire s’en aller sans lui.
« Vous avez tenu votre promesse, finit par dire Jane d’une voix douce.
- Quelle promesse ?
- Celle d’être là à mon réveil, lui expliqua le blondinet. Celle de vous trouver à mes côtés pour m’aider à faire face à la dure réalité.
- En effet, je suis là, confirma-t-elle d’un ton grave. Mais ça ne sera peut-être pas toujours le cas.
- Je sais.
- Un jour j’arriverai peut-être trop tard pour vous empêcher de commettre l’irréparable. Bon Dieu Jane, mais quand arrêterez-vous votre descente aux enfers ? »
La colère de la jeune femme tentait désespérément de masquer son désarroi face à son impuissance à aider son équipier.
« Ça ne vous suffit plus de repousser toutes les limites pour assouvir votre vengeance, d’avoir menti, triché, tué…il faut à présent que vous tombiez en plus dans la drogue ?
- Hey, fit Jane qui tendit difficilement son bras pour attraper le poignet de la jeune femme qui se trouvait debout devant lui, venez par là… »
Après avoir saisi Lisbon doucement, il la tira vers lui et la fit s’asseoir à côté de lui, sur le bord du divan où il était allongé. Il s’aperçut alors que les beaux yeux émeraude de sa collègue s’embuaient de larmes et cela lui fit de la peine.
« Allons, vous qui étiez si forte et si sage dans mon rêve, vous n’allez pas lâcher maintenant…j’ai aimé vous voir calme et sereine. Vous m’avez guidé et vous m’avez énormément aidé le temps que j’étais…
-…camé, compléta-t-elle naturellement la brunette.
- Oui, je crois qu’on peut dire cela. »
La voix apaisante du mentaliste, quoiqu’encore faible, sembla calmer les angoisses de Lisbon qui parvint à se redonner une contenance tandis que Jane ne lâchait pas sa main.
« Alors comme ça, j’ai su vous raisonner ? reprit-elle, bouleversée. Et vous m’avez écoutée, voilà qui est étonnant…
- Vous étiez étonnante, et très jolie en plus !
- Pitié, ne me dîtes pas que je ressemblais à la reine de cœur, s’exclama la jeune femme qui leva les yeux au ciel en resongeant à la référence d’Alice au pays des Merveilles qui semblait avoir jalonné toutes les hallucinations du consultant.
- Je m’y attendais moi aussi quand j’ai su que j’allais être confronté à vous mais non…, répondit énigmatiquement le blondinet.
- Alors, à quoi ressemblais-je ?
- C’est un secret, entre ma Lisbon et moi…fit Jane en posant son index sur ses propres lèvres, comme pour y seller un secret précieux. Sachez simplement que, tout comme avec Van Pelt, il n’y avait rien de déplacé ou de coquin… »
Lisbon poussa un grognement peu convaincu mais son interlocuteur eut le plaisir de constater qu’il lui avait redonné un peu de baume au cœur.
« En tout cas je vous interdis de recommencer une chose pareille, s’insurgea-t-elle de nouveau en retirant doucement sa main de la prise du consultant.
- Ce sera à mon tour de tenir ma promesse envers vous…et je n’ai pas croisé les doigts ! »
Et comme pour la convaincre, le mentaliste mit en évidence ses deux mains, comme il l’avait fait tantôt devant son amie imaginaire.
« Je serais curieuse de savoir comment je m’y suis prise pour obtenir de vous une telle promesse ? fit Lisbon, toujours assise à côté du convalescent. Oh, j’y suis, je vous ai hypnotisé ? »
Jane laissa paraître un nouveau sourire, conquis par la nature généreuse de son amie de longue date : lui revint alors en mémoire le bien-être qui l’avait envahi aux côtés de sa Lisbon rêvée, celle qui tout en lui disant ses quatre vérités lui avait fait prendre conscience de l’horreur de son geste.
« D’une certaine façon… » se contenta-t-il de répondre en posant sa main fébrile sur le visage tendre de la jeune femme assise à ses côtés, tout comme l’avait fait l’ange blanc de son hallucination juste avant de s’évaporer au milieu des champs.
Surprise de cet élan de tendresse inhabituel, Térésa se raidit un instant, ne sachant trop comment interpréter ce geste : après tout, Jane subissait certainement encore les effets de la belladone et n’avait sans doute pas encore retrouvé tous ses repères. Pourtant le regard qu’il lui lançait à cet instant n’était pas celui d’un homme drogué, mais plutôt celui d’un être égaré qui remerciait la personne sans laquelle il se serait définitivement perdu.
Alors sans rien ajouter de plus, l’agent fédéral consentit à poser sa propre main sur celle de Jane, comme pour lui dire qu’elle acquiesçait, même si elle ne comprenait pas tout.
Ils demeurèrent ainsi plongés dans cette bulle de réconfort et de tendresse pendant quelques secondes lorsque leur attention fut attirée par des bruits de pas montant les escaliers. Lisbon reposa la main de Jane sur le sofa et se leva, non sans lui avoir adressé un dernier regard empli d’émotion. Le mentaliste ferma un instant les yeux, comme pour bien imprimer cet instant volé dans sa mémoire assez malmenée dernièrement. Arriva alors Van Pelt, suivie d’une jeune femme blonde gracieuse qui portait une trousse médicale. Lisbon salua la médecin et se recula pour la laisser approcher le malade…
« Monsieur, je suis le docteur Gardiner.
- Une amie de Grace, ai-je cru comprendre, ajouta doucement Jane en lançant à la rouquine derrière un petit sourire reconnaissant.
- C’est exact, alors, voyons ce qui vous arrive… » dit la praticienne d’un ton aimable.
Tandis que cette dernière commençait à ausculter le patient, Van Pelt et Lisbon s’apprêtèrent à sortir pour les laisser en paix quans soudain la voix du mentaliste s’éleva de nouveau :
« Docteur, l’agent Lisbon peut-elle rester ? »
La flic brune se retourna, capturant le regard suppliant de son ami affaibli. Il n’en fallut pas plus pour qu’elle se décide à le seconder.
« Puis-je ? demanda-t-elle au médecin, craignant de la déranger.
- Bien sûr, je n’y vois absolument aucun inconvénient. Au contraire…
- Je rejoins les autres en bas, patron » dit alors Van Pelt en adressant un sourire à Lisbon qui hocha la tête, lui assurant ainsi qu’elle les tiendrait bien évidemment au courant de la suite des évènements.
Puis la rouquine disparut tandis que Lisbon se posta près de la table en bois sous l’œil reconnaissant de Jane.
Se déroulèrent alors une bonne dizaine de minutes durant lesquelles le docteur Gardiner procéda à plusieurs examens de routine auxquels se livra de bonne grâce le patient.
« Bon je ne juge pas opportun de vous faire hospitaliser, Monsieur Jane, dit la praticienne tout en refermant sa trousse en cuir. La dose de belladone que vous avez ingérée n’a eu qu’un effet momentané et je vais vous prescrire un médicament qui va vous aider à l’éliminer complètement.
- Je me sens en effet beaucoup plus normal, si tant est que je l’ai été un jour, plaisanta le mentaliste, ce qui eut pour effet d’amuser le docteur mais de faire Lisbon lever les yeux au ciel.
- Cela étant dit, je vous déconseille fortement de renouveler l’opération, ce que vous avez fait peut s’avérer très dangereux. Prendre de la drogue n’est jamais anodin… »
Gardiner lança à l’homme allongé un regard sérieux et dénué de tout humour : tandis qu’elle remplissait l’ordonnance, elle poursuivit :
« Je pense que vous devriez parler à quelqu’un de tout cela…
- Woho, vous m’envoyez d’office à la cure de désintoxication ? ironisa Jane qui hocha la tête, trouvant l’idée exagérée.
- Non vous n’en êtes pas à ce stade, nia Gardiner qui ne se laissa nullement impressionner. Mais votre acte de ce soir a été déclenché par un malaise plus général que vous ne devez pas négliger. Je vous note les coordonnées d’un ami psychologue…
- Pitié, je hais les psys..., commença le mentaliste qui leva les yeux au ciel mais il ne put continuer.
- Jane » le coupa soudain une voix douce bien familière.
Le concerné tourna alors la tête vers celle qui se tenait en retrait mais qui l’observait de ses yeux émeraude inquiets.
« Je vous en prie » l’implora Lisbon qui ne le lâchait pas du regard.
Jane fronça un instant les sourcils et se pinça les lèvres en signe de réflexion : il n’aimait pas voir Lisbon abattue, surtout à cause de lui. Alors sans rien ajouter de plus, il expira fortement pour exprimer son désaccord mais s’empara néanmoins du papier que lui tendait Gardiner. Il verrait ce qu’il en ferait…
« Prenez soin de vous, Monsieur Jane, dit la doctoresse qui se leva, j’ai cru comprendre qu’il y avait beaucoup de monde qui tenait à vous. »
Jane la remercia d’un signe de tête puis la jeune femme serra la main de Lisbon et se retira, non sans avoir été maintes fois remerciée par la brunette pour sa discrétion.
De nouveau seule dans le grenier avec son consultant, Térésa se planta une dernière fois devant le malade qui tenta de se redresser mais qui dut renoncer : la tête lui tournait encore beaucoup trop.
« Vous avez entendu, plus de bêtises ! dit fermement Lisbon.
- Oui, chef.
- Vous irez voir ce psy…
- Laissez-moi déjà me remettre sur pied avant de vouloir m’envoyer quelque part, tenta-t-il d’esquiver.
- Ce n’était pas une question mais une affirmation, je vous y conduirai moi-même par la peau des fesses si vous ne le faîtes spontanément. »
Le mentaliste leva des yeux faussement outrés vers sa collègue qui ne cilla pas et poursuivit d’un ton sérieux.
« Il y a du bon en vous, Patrick Jane, ne le laissez pas disparaître. »
Jane se figea à l’écoute de ces paroles : la Lisbon de son illusion lui avait dit exactement la même-chose…
Aussi resta-t-il sans voix, perdu dans ses pensées.
« Au fait, avec tous ces évènements, je n’ai pas eu l’occasion de vous dire que j’avais quelque chose pour vous…je reviens, ne bougez pas ! » dit alors la jeune femme qui sortit aussi rapidement qu’un ouragan, laissant le consultant un peu perplexe.
A peine quelques instants plus tard, il l’entendit remonter les marches en bois et la sentit plus qu’il ne la vit rentrer dans le grenier.
« Puisqu’il faut vous surveiller comme le lait sur le feu et étant donné que vous êtes incapable de rester seul une minutes sans faire de bêtise, j’ai engagé un espion qui aura la charge de veiller sur vos moindres faits et gestes, déclara-t-elle d’un ton solennel tout en dissimulant quelque chose derrière le bras du sofa où se trouvait Jane.
- Pardon ? Que voulez-vous dire? Demanda ce dernier, curieux.
- Je vous présente votre nouveau gardien, annonça Lisbon qui leva alors une cage dans laquelle se trouvait un petit animal blanc.
- Mais…mais…c’est le lapin…, commença à balbutier Jane, ahuri.
- …le lapin que je devais ramener à l’animalerie, en effet, corrobora Lisbon en posant la cage sur les jambes du convalescent. Il s’avère qu’après avoir passé un peu de temps avec lui, j’ai trouvé qu’il vous ressemblait mais en moins polisson. De plus vous êtes faits pour vous entendre, vous avez déjà arrêté une criminelle ensemble.
- Vous l’avez acheté ?
- Oui, enfin il me reste à aller le régler demain, car je n’ai pas eu le temps de le faire ce soir puisqu’il a fallu que je revienne en catastrophe pour éviter une overdose à mon impossible consultant, fit-elle d’un ton empli de reproche. Je me suis arrangée avec le vendeur et il a accepté que l’on diffère le paiement d’un jour. »
Sur ce elle tendit un papier à Jane qui en le saisissant s’aperçut qu’il s’agissait de la note à régler. Devant l’air perplexe du consultant, Lisbon haussa les épaules :
« Quoi ? Je n’ai jamais dit que je vous l’offrais…vous n’êtes pas assez sage pour mériter un cadeau. Le vendeur voudrait un chèque certifié… »
Jane fit la moue devant le montant à payer mais quand il croisa les yeux hagards de l’animal, tout doute fut dissipé. Finalement, ce petit être à fourrure avait tenu une grande place dans la journée mouvementée du mentaliste : il se souvint que ce lapin était aussi présent dans son hallucination, et qu’il lui avait même confié un message pour sa fille. Hors, le revoilà, dans ce grenier, bien réel, comme si quelqu’un lui envoyait un signe…Malgré son esprit cartésien et rationnel, Jane accepta pour une fois de ne pas avoir le fin mot de ce mystère. IL rangea la note dans sa poche, puis ouvrit la cage et en sortit le lapin qu’il serra doucement, comme il l’avait fait tantôt. Derrière son air faussement renfrogné, Lisbon fut touchée par cette scène. Après l’étrange scène qu’elle avait vécue dans l’animalerie avec cette adolescente blonde inconnue, elle n’avait pu se résigner à abandonner ce lapin. Aussi eut-elle l’idée de réunir ces deux êtres si différents et si semblables à la fois : Jane et le mammifère blanc !
« Et notre petit ami à fourrure a-t-il un nom ? demanda le mentaliste qui caressait la bête.
- Sweety » répondit sans hésiter Lisbon.
Surpris, Jane leva les yeux vers son amie debout à ses côtés qui parut un peu confuse.
« On m’a dit qu’il s’appelait Sweety, reprit-elle en tentant de se donner une contenance ; mais je suppose que vous pouvez changer.
- Non, Sweety c’est très bien ! affirma le mentaliste. C’est même parfait… »
Au fond d’elle-même, Lisbon fut ravie qu’il ne change pas le nom donné par la jeune fille blonde du magasin, c’était une sorte d’évidence qu’elle ne parvenait pas à s’expliquer.
« Bon, je vais chercher vos médicaments à la pharmacie, vous restez-là et vous vous reposez, d’accord ? lui ordonna-t-elle sans qu’il ne puisse répliquer.
- Sweety et moi ne bougeons pas, c’est promis… » fit Jane qui délicatement saisi une patte avant de l’animal et fit mine avec de dire au revoir à Lisbon.
Celle-ci leva les yeux au ciel : avait-elle eu l’idée du siècle de donner un lapin à son infernal consultant, elle n’en était pas certaine...
Alors qu’elle s’apprêtait à passer le pas de la porte, elle entendit une dernière fois la voix du mentaliste :
« Ma fille vous aimait beaucoup…»
Lisbon crut un instant que Jane s’adressait à son nouvel ami mais son instinct lui souffla que le propos du mentaliste pouvait être compris à double-sens : certes, Charlotte semblait aimer énormément les lapins mais plus que tout, elle avait adoré la seule personne qui à ce jour connaissait véritablement son père. Lisbon savait aussi que Jane avait parfaitement conscience de la présence de la brunette dans la pièce lorsqu’il avait volontairement prononcé ces mots ambigus.
Alors en voyant son mentaliste enquiquineur caresser ce petit lapin blanc, Lisbon se souvint du sourire de l’adolescente blonde qu’elle pensait bien avoir identifiée et se dit qu’après tout, l’espoir pouvait faire beaucoup de chose…même parfois, plus que les illusions !
Alors je vous fais à tous et toutes d'énormes bisous et reviendrai vous remercier nominativement un peu plus tard...
Pour vous faire patienter je vous livre la suite et (longue) fin de cette histoire que j'ai adorée écrire. Elle est très différente de ce que je fais habituellement mais après un tel épisode on peut difficilement faire dans le "normal"!!!
Je tiens à préciser que je n'ai fumé ou bu aucune substance illicite (ni belladone ni autre ) lorsque j'ai écrit le "trip" de Jane..mais j'assume le délire!
je voulais filer la métaphore d'Alice au pays des Merveilles...si vous êtes bien attentifs; vous verrez de nombreux parrallélismes entre les parties réelles
gros bisous à tous et merci d'être encore et tjs là à chaque fois. Biz
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Seul dans son grenier, comme il aimait souvent l’être, Jane se tenait debout devant la grande baie vitrée qui dominait la rue principale extérieure : l’obscurité automnale était déjà tombée, alors qu’il n’était guère plus de six heures trente. Le mentaliste avait toujours aimé les saisons où la nuit s’invitait de bonne heure, car il appréciait le calme d’une cité qui s’apaisait après une longue journée d’effervescence. Sur la table en bois vétuste qui lui servait de support, Jane avait posé un sac en papier contenant quelques feuilles d’apparence bien inoffensives…pourtant, il savait que ce qu’il s’apprêtait à faire constituait un pas de plus dans sa longue déchéance. Après avoir saisi une portion savamment dosée de belladone, il la fit infuser dans l’eau bouillante qu’il avait préparée. La « cerise du diable » aurait-elle l’effet escompté ? A n’en pas douter...aussi Jane n’éprouva-t-il aucune hésitation lorsqu’il versa le liquide brûlant dans sa tasse verte tout en faisant macérer les feuilles de belladone. Il avait besoin de se replonger dans son hallucination, même s’il savait que tout n’était que factice. Il avait besoin de revoir sa fille, et peut-être de revoir aussi sa tendre épouse. Après sa manipulation, il retira les feuilles et s’assit paisiblement sur la chaise à ses côtés. L’air absent, perdu sur l’horizon obscur, il porta la tasse chaude à ses lèves et les trempa dans le breuvage aussi précieux que dangereux. Le gout suave et sucré de la boisson lui procura immédiatement une sensation de bien-être, il se laissa porter par le calme environnant et ferma un instant les yeux.
A peine quelques minutes plus tard, son attention fut attirée par une étrange mélodie qui s’élevait dans les airs. Des bruits indéfinissables se faisaient entendre au loin et poussèrent le consultant à rouvrir les paupières. Intrigué, il posa sa tasse sur la table et se leva, tentant de découvrir l’origine du bruit : il constata alors qu’il semblait venir de l’étage en-dessous, c'est-à-dire des bureaux du CBI…La curiosité l’emportant sur son besoin de tranquillité, Jane emprunta la porte, et se tint quelques instants en haut des marches de l’escalier : ce dernier était entièrement illuminé, ce qui était inhabituel et semblait mener directement vers un espace à demi enchanté. Après une petite hésitation, le mentaliste consentit à descendre les marches et aboutit dans le couloir principal où se trouvait l’ascenseur, aux portes alors closes. La musique précédemment entendue semblait plus forte : il distinguait clairement à présent des flûtes traversières ainsi que des violons qui jouaient un air effréné et joyeux. A peine eut-il le temps de prendre conscience de l’ambiance festive qui semblait venir des bureaux que Jane sentit quelque chose passer entre ses pieds.
« Woho…tiens, te revoilà toi ? » dit il en voyant le dépasser le petit lapin blanc qu’il avait emprunté à l’animalerie et que Lisbon était sensée avoir rapporté.
Mais le lapin ne se soucia guère de l’homme et poursuivit sa route vers l’open space vitré. Comme il l’avait fait la première fois avec le lapin gris, Jane le suivit, espérant qu’une fois encore il le conduise à sa fille Charlotte. Mais ce qu’il vit en arrivant le surprit : les bureaux fédéraux n’avaient plus rien d’un lieu de travail et étaient devenus un immense jardin verdoyant et fleuri. Les allées carrelées habituellement cliniques et sérieuses avaient laissé la place à de charmants chemins forestiers bordés de pierres et de marguerites. Les tables et les ordinateurs avaient tous disparu au profit de vastes cailloux et champignons colorés.
« Ok…je crois que je suis allé un peu fort sur la dose » murmura Jane, adoptant un air ahuri.
Ses yeux se posèrent alors sur les quelques personnes qui se trouvaient là, évoluant au milieu de ce paysage bucolique.
Il aperçut Van Pelt et Rigsby qui lui firent signe de s’approcher : un peu dérouté, le mentaliste obéit malgré lui en dévisageant ses amis. Grace était vêtue d’une robe bleue recouverte d’un tablier blanc qui lui descendait jusqu’aux genoux ; elle avait mis dans ses longs cheveux détachés un serre-tête noir. En la voyant ainsi habillée tel un personnage sorti d’un conte de fée, Jane hocha la tête :
« Quoi ? lui demanda la jeune femme un peu surprise.
- Rien…mais dans mes souvenirs, Alice n’était pas rousse, lui fit remarquer le mentaliste.
- Il faut t’en prendre à ton subconscient, c’est lui qui te projette cette image.
- Il faut croire que je dois avoir l’esprit un peu embrumé.
- Je ne te le fais pas dire, intervint alors Rigsby qui se tenait à ses côtés… pourvu de trois paires de mains et trois paires de pieds. Non mais regarde de quoi j’ai l’air ? »
La voix outrée de son grand camarade fit un instant sourire le mentaliste qui parcourut du regard l’étrange silhouette de Wayne.
« Eh bien, tu es tout bleu et tu tiens dans ta main un narguilé, je suppose que tu représentes la chenille bleue du conte de Lewis Carroll, nota le consultant tandis que Grace pouffa de rire.
- Donc, je dois comprendre que tu me vois comme un insecte qui a mauvais caractère et qui en plus se shoote au gaz ?
- Tu es très grand, d’où sans doute la comparaison un peu hasardeuse que mon esprit nébuleux a opéré malgré moi. Sais-tu qu’en plus dans la version originale du livre, la chenille était une femme ?
- C’est bon, arrête, je vais finir par vraiment me vexer » bouda Rigsby qui croisa alors sur son buste ses trois paires de bras.
Totalement éberlué, Jane secoua la tête : ce n’était définitivement pas l’hallucination qu’il espérait avoir en buvant la belladone.
« Je ferais peut-être bien de remonter dans le grenier, lâcha-t-il finalement.
- Je ne veux pas te contrarier mais il y a de fortes chances pour que tu n’en aies jamais bougé » répliqua une troisième voix bien reconnaissable.
Jane se tourna alors et vit approcher Cho, vêtu d'une veste verte, d'un nœud papillon et d'un chapeau haut de forme : le Chapelier fou, évidemment !
« Tiens, voilà une association d’idées que je ne m’explique pas, s’interrogea Jane en pointant son index en direction de Cho. Tu n’as rien en commun avec le personnage excentrique du chapelier, tu ne bois pas de thé, tu es aussi avare de paroles qu’il est prolixe. Pourquoi m’apparais-tu ainsi ?
- Le dessinateur qui a crée ce personnage pour le film de Disney se nommait Ward Kimball, je suppose que tu as dû le lire quelque part. »
Cho avait parlé de son ton monocorde habituel, qui contrastait grandement avec son allure loufoque du moment. Jane fit une petite moue dubitative tandis que l’agent asiatique le fixait de son regard noir :
« Je te jure Jane, dès que tu sors de ce trip, je t’étripe ! dit il durement.
- Jolie rime, s’amusa néanmoins le mentaliste en haussant les épaules. Cela dit, je ne voudrais vexer aucun d’entre vous mais vous n’étiez pas vraiment ce à quoi je m’attendais.
- Nous non plus, lâcha Rigsby en levant les yeux au ciel, dépité de l’apparence que l’esprit torturé du mentaliste lui avait donnée.
- Nous savons pourquoi tu as fait cela, reprit gentiment Grace de son ton le plus doux. Et nous sommes désolés que tu ne les aies pas trouvées. Mais ce n’est pas la solution.
- Même dans mes hallucinations, il faut que vous me fassiez la morale, rétorqua Jane avec ironie.
- Et ce n’est que le début, reprit Cho qui enleva son chapeau encombrant pour le jeter par terre. Elle t’attend dans son bureau… »
Jane inspira de lassitude : évidemment, le voyage n’aurait pas été complet sans un petit détour par le pays lisbonien. Et Jane s’attendait à subir les foudres de sa patronne.
« Comment va-t-elle m’apparaître ? tenta néanmoins de plaisanter le mentaliste. En reine de cœur aigrie ou en chat rayé moqueur ? »
Ces trois amis émirent tous un petit sourire narquois, y compris Cho, ce qui inquiéta encore plus Jane : il n’allait pas ressortir vivant de cette entrevue avec sa patronne, drogue ou pas drogue !
Cho lui indiqua alors de la tête la seule et unique porte qui se dressait au milieu des champs fleuris et qui évidemment, incarnait l’entrée du bureau de Lisbon. Sans rien ajouter de plus, il se dirigea donc vers cette dernière et posa la main sur la poignée. Mais avant de l’ouvrir, il se tourna une dernière fois vers ses trois compagnons à l’apparence si surréaliste et il leur adressa un regard éperdu :
« Pourquoi est-ce vous que je vois cette fois ? demanda-t-il, un brin de déception perceptible dans la voix.
- Parce que nous restons près de toi, quoiqu’il arrive » lui répondit Van Pelt de son air angélique tandis que les deux hommes à ses côtés acquiesçaient de la tête.
Touché malgré tout par leur loyauté, Jane leur adressa un petit sourire triste. Puis après avoir pris une grande inspiration, il poussa la porte claire qui se dressait devant lui.
(musique d'ambiance) https://www.youtube.com/watch?v=LtMb_fGHUY0
Le paysage qui lui apparut le surprit tout autant que la vision qu’il avait eue en descendant du grenier : il avança de quelques pas et se trouva devant un étang clair et limpide dont l’onde miroitait au soleil. A peine quelques mètres devant lui, il distingua un banc vide, entouré d’arbres qui lui offrait une ombre agréable. Cet endroit lui semblait familier mais il ne parvint pas à retrouver d’où il le connaissait. Une fois la première surprise passée, Jane se retourna et constata que la porte le reliant aux bureaux du CBI avait disparu : il ne pouvait donc pas faire demi-tour. Puis il entreprit d’avancer quelque peu vers le bord de l’eau, écoutant le chant des oiseaux et le bourdonnement de quelques insectes qui butinaient. Ce cadre était très apaisant et le mentaliste sembla se calmer petit à petit. Il s’accroupit et plongea la main dans l’eau de l’étang : elle était à une température fort clémente. Soudain il entendit un bruit émanant de derrière lui, Jane tourna la tête et vit une silhouette blanche à peine définie s’approcher, donnant l’impression de sortir tout droit de ce paradis de verdure. Hypnotisée par cette apparition fantasmagorique, Jane crut un instant reconnaître la petite stature de sa fille Charlotte. Mais au fur et à mesure qu’avançait l’inconnue, il perçut l’allure gracile d’une femme et un second espoir fou naquit en l’esprit de Jane : Angéla ?
Il ne parvenait pas à détacher son regard de cette silhouette délicate qui s’approchait, si bien qu’il en avait oublié de se relever, toujours accroupi devant l’étang. Malheureusement pour lui, il vit se dessiner de longs cheveux bruns et sut alors qui lui apparaissait.
« Comment est l’eau ? » demanda une voix familière et étonnamment posée.
La déception vrillant son cœur, Jane afficha néanmoins un sourire de circonstance à celle qui se tenait à présent debout à quelques mètres de lui.
« Un peu trop fraîche pour une baignade » s’entendit-il répondre.
A ces mots, le visage de Lisbon afficha un sourire et elle leva les yeux au ciel.
« Même à une hallucination vous ne pouvez vous empêcher de mentir, dit elle calmement. L’eau est parfaitement bonne et vous le savez. »
Jane acquiesça de la tête, reconnaissant les faits et en profita pour se relever : il faisait maintenant face à son équipière qui lui lançait un regard bienveillant. Il en profita pour la détailler : il ne s’était pas attendu à ce qu’elle lui paraisse si…normale. En effet, bien loin des costumes surréalistes dont son esprit drogué avait affublé Van Pelt, Rigsby et Cho, Lisbon portait une simple et légère robe mousseline de couleur blanche : ses longs cheveux noirs détachés tombaient sur ses frêles épaules à peine couvertes et entouraient l’habituelle croix qui ornait son délicat cou. Elle semblait en outre auréolée de lumière, lui donnant une apparence nébuleuse. Devant cette vision si inattendue de la jeune femme, Jane se sentit un peu perdu :
« Vous n’êtes pas réelle n’est-ce pas ?
- Sérieusement Jane, vous croyez que je me m’habille de la sorte dans la vraie vie ? Lui fit elle remarquer en prenant délicatement un bout de la robe dans sa main.
- Non bien sûr…trop féminin.
- D’où ma surprise également en découvrant l’image que votre subconscient vous envoie de moi » lui fit elle remarquer d’un ton toujours aussi calme.
Jane la dévisagea encore quelques instants puis posa son regard sur le décor qui était le cadre de leur entrevue.
« Où sommes-nous ? demanda-t-il en mettant une de ses mains dans la poche de son pantalon bleu ciel.
- Vous ne vous souvenez-pas ? fit la jeune femme qui s’approcha du banc. Nous nous sommes assis ici une fois. »
Des images revinrent alors en mémoire à Jane qui s’avança à son tour tandis qu’il reconnut enfin le lieu :
« J’y suis…c’est l’étang où l’on a failli me noyer l’an dernier.
- Elémentaire, Sherlock ! répliqua Lisbon, amusée, tandis qu’elle s’assit elle-même sur le banc.
- Lors de mon amnésie qui en avait découlé, j’étais venu trouver un peu de paix ici et vous m’avez rejoint. Nous avons même évoqué mon mémorial virtuel si je me souviens bien.
- Mmm…et vous n’arrêtiez pas de déclamer des acronymes auxquels je ne comprenais rien. »
Jane laissa échapper un petit sourire au souvenir du plaisir qu’il avait eu de faire tourner en bourrique son équipière, qu’il n’avait pas hésité à charmer un peu d’ailleurs. Le mentaliste vint s’asseoir à son tour aux côtés de la brunette, un peu comme ils l’avaient fait des mois plus tôt. Il observa sa partenaire qui demeurait calme et silencieuse, les yeux rivés sur l’eau.
« Que faîtes-vous ici ? Pourquoi êtes-vous venue ? lui demanda alors Jane.
- Pour la même raison que celle évoquée ici il y a presque un an, dit elle en tournant la tête vers son voisin. Parce que nous sommes amis. »
La jeune femme adressa un doux regard empli de compréhension à son consultant qui ne comprenait pas très bien la tournure des évènements.
« Vous devriez être en colère contre moi.
- Oh, croyez-moi je le suis, affirma-t-elle posément. Vous le verrez quand vous vous réveillerez dans votre grenier après cet étrange voyage. Mais apparemment votre esprit ne voit pas exclusivement en moi la flic ronchonne et moralisatrice. D’ailleurs, comment expliquez-vous mon attitude posée et la vision que vous avez de moi en cet instant ? »
Jane resta un instant sans répondre : en effet, après avoir subi les remontrances de Cho, il s’attendait à trouver une Lisbon révoltée et courroucée, telle que celle qu’il a l’habitude de côtoyer, sur laquelle il a l’habitude de s’appuyer aussi car elle incarnait ces limites à ne pas franchir.
« Je suppose que dans mon existence tourmentée, vous symbolisez la stabilité et l’ordre qui me font tant défaut. Vous êtes un peu mon garde-fou en quelque sorte…
- Je suis flattée, s’amusa Lisbon qui pencha la tête sur le côté, mais ce n’est pas un job reposant auquel vous m’avez assignée.
- Vous avez une part de responsabilité dans ce choix, vous êtes à mes côtés chaque jour parce que vous le voulez un peu aussi…sans quoi cela fait longtemps que vous auriez demandé à m’envoyer dans une autre équipe.
- Ce n’est pas faux, et j’avoue que l’idée a souvent effleuré mon esprit, le taquina-t-elle, toujours souriante.
- Alors pourquoi me gardez-vous ?
- Vous le savez bien…vous arrêtez plein de méchants et en général cela suffit ! »
L’allusion à la conversation qu’ils avaient eue un jour, alors qu’ils étaient enfermés dans un conteneur, fut clairement comprise par Jane qui cligna des yeux à ce souvenir. Puis il posa de nouveau son regard sur sa voisine, qui demeurait étonnamment calme. Il laissa alors échapper un petit rire.
« Qu’y-a-t-il ? demanda Lisbon, surprise.
- Je ne suis pas habitué à vous voir si détendue, surtout quand on sait que je suis en train de planer parce que j’ai pris de la drogue dans votre dos.
- Je suis une image que votre esprit crée, ne l’oubliez pas. Je suppose que vous m’octroyez cette frivolité déconcertante qui vous caractérise tant. Inutile de vous dire que ma réaction sera toute autre à votre réveil.
- Je ne veux pas encore me réveiller » lâcha Jane qui reporta ses yeux sur l’étang face à lui.
Cette fois la jeune femme perdit son sourire et arbora pour la première fois un regard triste et compatissant.
« Elles ne viendront pas, Jane… » dit elle d’une petite voix désolée.
Ce dernier se tourna vivement vers Lisbon, affichant un air contrarié.
« Qu’en savez-vous ?
- Je le sais, c’est tout, et vous le savez également au fond de vous, lui expliqua gentiment Lisbon. Si elles avaient dû vous apparaître, ce serait avec Charlotte et Angéla que vous discuteriez à l’instant, et non avec moi. »
Entendre Lisbon prononcer les noms de sa femme et de sa fille disparues glaça un instant le mentaliste : elle ne le faisait jamais, sachant combien cela était dur pour son équipier.
« Elles vont finir par arriver, se buta Jane qui se pencha, appuyant ses coudes sur ses genoux et croisant ses mains en signe de nervosité. Je les verrai en dernier, comme on dit, le meilleur pour la fin »
Il avait parlé durement, ne se souciant nullement de blesser son amie à ses côtés : pour l’instant, il n’avait qu’une hâte, que Lisbon disparaisse pour laisser la place à sa famille. Il avait conscience que les effets de la belladone ne mettraient pas longtemps à s’évaporer, étant donné qu’il avait soigneusement dosé les feuilles pour ne pas courir un trop grand risque, et il perdait ici un temps précieux.
La jeune femme brune assise à ses côtés ne sembla pas être vexée et continuait inlassablement à parler de sa voix douce et calme.
« Elles ne viendront pas.
- Arrêtez de dire cela, s’écria-t-il violemment en se mettant debout pour toiser Térésa. Vous n’êtes qu’une stupide image, une hallucination sans fondement, alors arrêtez !
- Pourtant vous disiez que les hallucinations vous donnaient des clés, vous guidaient vers la vérité, poursuivit-elle docilement.
- L’image de ma fille, oui…mais comment pourrais-je croire une Van Pelt déguisée en Alice au pays des merveilles, un Rigsby avec six mains et six pieds, un Cho en Chapelier fou et… »
Il fut interrompu dans sa virulente réplique par un petit rire de Lisbon : cette dernière en effet ne semblait nullement impressionnée.
« Les membres de l’équipe vous sont vraiment apparus ainsi ? Je paierais cher pour les voir…
- Euh ?? Quoi ?? » ne put que répondre Jane qui devant l’attitude déroutante de son équipière en perdait ses mots et sa colère.
Celle-ci apaisa son léger fou rire et retrouva son attitude posée :
« Voyons, Jane, cessez de vous fâcher : dois-je vous rappeler que vous vous adressez à une illusion, alors à quoi bon vous énerver ? C’est contre vous seul que vous déversez votre fiel. »
Totalement dérouté, Jane demeura silencieux, le cœur serré : Lisbon l’invita à se rasseoir à ses côtés pour retrouver son calme. Après avoir lancé un dernier regard noir à la jeune femme, il consentit à se laisser tomber sur le banc, livide. Lisbon s’adressa alors à lui avec bonté et douceur.
« Je suis vraiment désolée, Patrick. Vous savez, je donnerais tout ce que j’ai si cela vous permettait de revoir votre famille. »
Entendre Lisbon l’appeler par son prénom et surtout l’écouter avouer son aveu d’impuissance face à la douleur du mentaliste, finit de l’assommer. Jane baissa la tête et affaissa ses épaules, en signe de profond désarroi.
« Mais vous droguer ne les fera pas venir, poursuivit la brunette. Charlotte vous est apparue parce que vous aviez involontairement subi les effets de la belladone, ils n’étaient pas de votre fait ni de votre choix. Votre subconscient vous a alors envoyé le plus grand et le plus beau soutien que vous pouviez espérer en de pareilles circonstances.
- Et pourquoi pas maintenant ?
- Parce qu’elle n’accepterait certainement pas de voir son tendre père devenir un junkie à cause d’elle.
- Ce n’est pas sa faute, dit péniblement Jane des sanglots dans la voix.
- Indirectement si, elle le vivrait ainsi car c’est pour la revoir que vous avez fait cette expérience.
- Elle me manque tant, elles me manquent toutes les deux, finit par avouer le mentaliste qui ne retint plus quelques larmes.
- Je sais… » affirma Lisbon qui posa sa main délicate sur l’épaule et le cou du mentaliste qui ne se défendit pas.
Ils restèrent ainsi de longues minutes, silencieux, Jane laissant libre cours à sa tristesse sans fond et Lisbon demeurant à ses côtés, en soutien inébranlable. Puis Jane sécha ses larmes de sa main gauche et se redressa tandis que Lisbon retira la sienne.
« Alors…elles ne viendront pas » reconnut enfin l’homme éploré, tournant ses yeux bleus brillants vers son amie qui fit « non » de la tête. Jane pinça alors ses lèves pour ne pas avoir à hurler sa douleur.
« Je suppose que je ne le mérite pas.
- Ce n’est pas un châtiment Jane, tenta de lui expliquer Lisbon. Ce n’est juste pas la bonne solution.
- Mais je n’ai pas d’autres choix, voyez-vous, je ne suis pas comme vous, Lisbon. Je n’ai pas la foi, je ne crois pas en un monde supérieur qui me réconforterait si je me disais que ma femme et ma fille y vivent en paix. Je ne crois pas à une force surnaturelle et à un Dieu rédempteur qui me laverait de mes pêchés. »
Lisbon ne parut pas blessée par les mots volontairement virulents de son ami athée.
« Il existe bien des façons de se rapprocher de ceux qu’on a perdus, qu’on ait une religion ou non. » lui expliqua-t-elle en souriant.
Lisbon porta alors ses yeux sur un point précis derrière Jane : intrigué ce dernier se retourna et vit alors ce qui avait attiré l’attention de la brunette : le petit lapin blanc était revenu !
L’animal s’approcha du banc où se trouvaient les deux adultes et s’arrêta aux pieds du mentaliste, attendant sans doute que l’homme s’occupe de lui.
« Tiens, on dirait que vous vous êtes fait un ami…vous savez qu’il vous ressemble un peu ? » dit-elle d’un air taquin.
Jane lui adressa alors un regard mi figue, mi-raisin :
« Parce qu’il est toujours dans vos jambes ? tenta-t-il de lui rendre la plaisanterie.
- Oui aussi, reprit-elle amusée, surtout parce qu’il aide à arrêter des tueurs mais il n’en fait qu’à sa tête, il est coquin mais il sait se faire pardonner, il aime être seul dans sa cage mais de temps en temps il accepte mon amitié… »
Emu et touché par tant de loyauté, Jane reposa son regard sur celle qui lui restait indéniablement fidèle. Lisbon lui fit signe de la tête d’attraper le mammifère à fourrure, ce qu’il fit délicatement. Quand elle vit Jane tenant dans ses bras le petit animal comme s’il s’agissait du bien le plus précieux, elle sourit et dit :
« Il y a du bon en vous, Patrick Jane, ne le laissez pas disparaître. »
Le mentaliste acquiesça en hochant de la tête, incertain de ce dans quoi il venait de s’engager.
Ce fut alors que la jeune femme se leva du banc, attirant de nouveau l’attention de Jane qui leva la tête vers celle qui se tenait debout devant lui.
« Où allez-vous ? demanda-t-il, inquiet.
- Il est l’heure de rentrer, pour tous les deux, lui expliqua Lisbon d’un air mutin. Vous savez que dans Alice au pays des Merveilles, le lapin est celui qui donne l’heure...
- Attendez, non, je ne veux pas que cela se termine, s’écria Jane qui se leva d’un bond à son tour, toujours le lapin dans ses bras.
- Vous ne pouvez pas vivre éternellement dans une illusion, fit Lisbon d’un air sérieux cette fois.
- Mais quand je me réveillerai, je perdrai tout, encore une fois... »
A cet instant le mentaliste avait l’air d’un enfant apeuré à l’idée de devoir sortir d’un rêve rassurant. Cela émut Lisbon qui s’approcha de Jane et posa sa main sur la joue mal rasée du consultant.
« Vous ne perdrez pas tout, Patrick…l’équipe sera là, et moi aussi, dit-elle dans un murmure tout en plongeant ses yeux émeraude dans les pupilles azur du mentaliste. Mais plus de belladone, vous me le jurez ? »
Jane hésita quelques instants mais face à l’intensité du regard de Lisbon ainsi qu’à la douceur qui émanait d’elle, il comprit qu’il n’avait nul besoin de drogue pour se sentir vivant. Il avait perdu de toute façon, alors autant en sortir dignement.
« Je vous le promets, Térésa…lâcha-t-il sérieusement.
- Vous n’avez pas croisé les doigts j’espère ? » dit-elle en fronçant les yeux, air qui lui était tellement coutumier.
Ce revirement de situation fit sourire Jane qui reconnaissait bien là la clairvoyance de son équipière : aussi dégagea-t-il ses mains de sous la fourrure du lapin qu’il tenait toujours et put ainsi montrer que ses dix doigts n’étaient pas croisés.
Rassurée, la jeune femme sourit à son tour et retira sa main de la joue de Jane.
« Bien dans ce cas, je vous dis à tout de suite…mais ne vous attendez pas à ce que je sois en robe blanche, ni d’aussi bonne humeur.
- Je survivrai, ironisa légèrement le blondinet.
- Pas sûr… » conclut Lisbon de son air malicieux.
Puis après avoir lancé un dernier regard affectueux à son consultant, elle se détourna et repartit, comme elle était venue, au milieu de la verdure, laissant Jane seul devant son banc, avec dans les bras son nouvel ami à fourrure blanche.
Lorsqu’elle eut disparu, Jane perdit le mince sourire qu’il avait dédié à sa Lisbon illusoire : il allait devoir affronter la dure réalité. Il redressa le lapin blanc qu’il tenait toujours et qui lui adressait une moue amusante :
« Bon, je suppose que je dois te dire au revoir également, dit le mentaliste. Si tu croises ma fille, dis-lui combien je l’aime et combien je suis fier d’elle. »
Puis il déposa un baiser sur le museau de l’animal avant de le relâcher dans l’herbe : le lapin gambada quelques secondes puis se tourna une dernière fois vers Jane : il dressa les oreilles comme s’il souhaitait encourager le malheureux puis partit dans la même direction que Lisbon précédemment.
Le mentaliste se retrouva seul au milieu du paysage devenu silencieux : il n’entendait plus les oiseaux, le vent léger ne sifflait plus dans les feuilles. Il jeta un dernier regard sur ce lieu si apaisant mais devenu désert puis il ferma les yeux.
Lui parvinrent alors des voix lointaines…
« ...Bon sang, Jane, tu n’es qu’un idiot…, disait une voix masculine visiblement affolée.
- Grace, appelez un docteur, vite, fit une seconde voix, moins grave et plus douce.
Le consultant, qui avait toujours les yeux fermés, sentit alors l’air frais provenant de l’étang disparaître, au profit d’une chaleur plus sèche. Il devina également une surface dure et peu confortable contre sa joue, puis ressentit une douleur lancinante dans le bas du dos. Il ne put retenir un faible gémissement…
« Attendez, patron, il revient à lui, fit alors un homme que le mentaliste identifia comme étant Cho. Jane ? Jane ? Tu m’entends ?
- Mmm…
- Rigsby, aide-moi à le porter sur son divan, il doit s’allonger ! »
Tout en invitant son collègue à venir l’aider, Cho redressa le buste de Jane qui était affalé sur la table en bois devant la baie vitrée du grenier. De toute évidence, il était tombé dans l’inconscience, ce qui expliquait sa douleur, due sans doute à sa position inconfortable.
Tandis que Lisbon retirait la chaise de sous le consultant, les deux équipiers levèrent le corps avachi de Jane et l’étendirent avec précaution sur le vieux canapé poussiéreux. Lisbon s’empara alors de la tasse verte posée sur la table et trouva à côté le diffuseur rond rempli de feuilles de belladone.
« C’est pas vrai, combien a-t-il pris de ce truc ? s’affola-t-elle.
- Faîtes voir, dit Cho qui saisit l’objet que lui tendit sa patronne. La dose n’est pas élevée, je suppose que Jane a limité l’effet de la drogue en n’en prenant pas beaucoup.
- C’est toujours trop, s’insurgea la brunette qui lança à son consultant inconscient un regard courroucé et blessé.
- Patron, j’ai appelé une amie médecin, elle va arriver, fit Grace qui venait de surgir dans le grenier. J’ai pensé qu’il valait mieux ne pas faire intervenir les services médicaux officiels…sinon, un rapport complet aurait été fait au directeur du CBI. »
Lisbon se tourna vers sa subordonnée et opina du chef, tout en portant sa main sur son front :
« Vous avez bien fait, autant que cet incident reste entre nous, Jane n’a vraiment pas besoin d’être catalogué comme dépendant aux drogues, son dossier est suffisamment chargé.
- Eva est un bon médecin, et on peut avoir confiance en elle, la rassura Grace qui posa un regard attristé sur son ami étendu. Pourquoi ? Pourquoi en est-il arrivé là ?
- Je suppose qu’il voulait revoir sa fille… » répondit machinalement Lisbon, oubliant que les autres membres de l’équipe n’étaient pas au courant de l’hallucination de Jane.
Grace avait bien saisi quelques bribes incohérentes de conversation plus tôt dans l’après-midi, au sujet de Charlotte, mais n’avait pas eu plus d’explications.
« Tandis qu’il était sous l’emprise de la belladone, Jane a cru voir sa fille, leur raconta Lisbon en hochant la tête, navrée.
- Oh mon Dieu…, se désola la rouquine, émue pour son ami.
- Cela a dû être un choc terrible, commenta Rigsby qui savait à présent ce qu’un père pouvait ressentir pour son enfant chéri.
- Cette image envoyée par son subconscient lui a fait autant de mal que de bien. Les quelques instants illusoires passés avec Charlotte furent bien trop brefs et je suppose qu’il tentait ce soir de réitérer l’expérience.
- Mais comment avez-vous deviné patron ? demanda soudain Cho, qui se tenait toujours accroupi aux côtés de son ami étendu. Vous étiez partie rendre le lapin à l’animalerie, vous étiez loin des bureaux, qu’est-ce qui vous a mis la puce à l’oreille ? »
Alors que ces trois subordonnés la fixaient en attente d’une réponse, la brunette hésita un instant : elle ne pouvait décemment pas leur parler de l’étrange vision qu’elle avait eue au magasin, de cette jeune fille blonde qui par ses propos énigmatiques l’avait mise sur la voie…
« Je…disons que j’ai eu un mauvais pressentiment, se contenta-t-elle de répondre en récupérant le diffuseur que tenait toujours Cho et en le posant dans la tasse vide.
- Eh bien, on peut dire que votre instinct a vu juste boss" , dit Rigsby admiratif devant tant d’intuition.
Mais les quatre flics furent interpelés par Jane qui remuait sur son divan et semblait rependre conscience. Ils croisèrent enfin les yeux azur de leur compagnon qui tomba directement sur Cho, accroupi près de lui. L’œil hagard, le mentaliste esquissa un léger sourire avant de dire, d’une voix éraillée :
« Tiens, tu as quitté ton chapeau ? C’est dommage, ça t’allait bien… »
Cho le dévisagea de son air placide, ne comprenant guère l’allusion de son équipier. Mais il fixait ce dernier de son regard noir coutumier, ce qui fit perdre immédiatement son air amusé au patient :
« Hoho…j’oubliais que tu m’avais prévenu, ajouta Jane en se souvenant des paroles prononcées par l’asiatique illusoire. Dès que je sors de mon trip, tu m’étripes, c’est ça ?
- On dirait qu’il a bien plané, commenta Wayne qui se tenait debout en face, en croisant les bras.
- Si seulement tu savais, mon cher Rigsby. Ravi de voir que tu as repris forme humaine » lâcha péniblement le consultant qui ferma un seconde les yeux pour réunir ses esprits.
Le grand agent brun lui lança un air ahuri, se demandant sous quelle forme bizarroïde il avait pu apparaître à un Jane camé ! A ses côtés, les deux femmes échangèrent un regard inquiet, se demandant si l’effet de la drogue était persistant.
« N’ayez crainte Mesdames, je suis en train d’atterrir, leur répondit Jane qui avait rouvert les yeux et saisi l’expression perplexe de ses deux amies. Grace, sache que tu es très jolie en petite robe bleue.
- Pardon ? s’offusqua la belle rouquine, craignant de comprendre un sous-entendu graveleux.
- N’aie crainte, ma vision n’avait rien de coquin ou de déplacé...tu étais simplement déguisée en Alice au pays des merveilles, la rassura-t-il, amusé par l’air outré affiché par Van Pelt qui parut soudain un brin soulagée.
- Mais Alice n’est pas rousse, fit cette dernière.
- C’est aussi ce que j’ai dit en te voyant…mais tu sais, la logique est malmenée quand on est sous l’influence d’atropine. Du coup vous étiez tous un peu…différents ! »
La réponse de Jane faite de sa voix encore faiblarde, interloqua de nouveau ses compagnons qui ne surent trop quoi répondre. Ce fut Lisbon, restée un peu en arrière, qui brisa le silence.
« Vous pouvez être fier de vous, encore une connerie monumentale à votre actif, dit-elle durement en s’approchant du sofa. Je vous félicite… »
En voyant s’avancer celle qui l’avait tant soutenu dans son illusion, Jane sourit, se souvenant qu’elle l’avait prévenu de son accueil peu chaleureux à son réveil.
« Et voilà la plus belle, dit-il dans un murmure à peine audible tout en la fixant d’un air attendrissant. Mais je vois que vous avez-vous aussi repris vos mauvaises habitudes vestimentaires ainsi que votre grincheux caractère. Je vais regretter la tendre et douce Térésa… »
Rigsby et Van Pelt tournèrent la tête vers leur patronne en affichant un petit air narquois, se demandant bien comment Jane avait imaginé leur patronne qui visiblement l’avait indéniablement charmé.
Prise par surprise, Lisbon resta un moment sans voix, et se sentant épiée par ses subordonnés, leur adressa un regard empli de reproche :
« On oublie d’accord ? » leur dit-elle sur un ton faussement sévère.
Les deux concernés hochèrent la tête et se retournèrent vers leur ami qui émergeait non sans mal tandis que Cho se remettait debout.
« L’effet de la belladone commence à se dissiper, fit l’agent asiatique. On verra avec le médecin mais je ne pense pas qu’il faille l’hospitaliser.
- Bon sang, Jane, mais qu’est-ce qui vous pris de faire ça ? lui demanda Lisbon en affichant un air troublé.
- Vous savez très bien pourquoi, se contenta de répondre sobrement le mentaliste tandis que ses équipiers baissèrent la tête. Mais ça n’a pas fonctionné malheureusement…
- Et c’est tant mieux, ajouta son équipière sur un ton désolé. Jane, ce n’est pas la bonne solution.
- Vous me l’avez déjà dit » se contenta-t-il d’affirmer calmement.
Elle afficha alors un regard surpris, ne se souvenant pas lui avoir fait un jour cette remontrance, pour la simple et bonne raison qu’il ne s’était jusqu’à ce jour jamais drogué !
« En fait, vous étiez tous avec moi...là-bas, reprit doucement Jane sans trop savoir comment nommer le lieu où il s’était envolé. Certes sous des formes un peu singulières, mais vous étiez là et vous m’avez déjà fait comprendre l’inutilité de mon geste. »
Ses amis ne répondirent pas, car aucun ne sut sur l’instant si les propos de Jane constituaient un reproche, une déception ou un remerciement tacite.
« Et vous êtes convaincu à présent ? osa alors demander Lisbon, un peu surprise.
- Que j’ai totalement merdé, comme dirait notre cher ami Cho ici présent ? Oh oui, j’en suis parfaitement convaincu, acquiesça le mentaliste qui afficha un sourire.
- Une chance que tu le reconnaisses, embraya l’asiatique impassible tandis qu’il reçut un coup de coude de Van Pelt, qui jugeait sa réponse manquant de tact étant données les circonstances.
- Non, il a raison, Grace, l’apaisa aussitôt le consultant amusé par les réactions tellement prévisibles de ses amis. C’était idiot.
- Je trouve que vous acceptez un peu trop facilement votre défaite, fit Lisbon qui arborait son air sceptique, le même qu’elle avait affiché dans le « rêve » quand elle avait demandé à Jane s’il avait croisé les doigts.
- Croyez-moi, ce fut tout sauf facile, avoua Jane qui était redevenu sérieux et qui la fixait intensément. Mais une personne sensée et très intelligente m’a fait remarquer que jamais ma fille n’aurait accepté de me voir devenir un junkie pour espérer l’approcher de manière illusoire.»
Et tout en prononçant ces paroles douloureuses, Jane lança à sa partenaire un regard mêlant la confusion et la reconnaissance : tous comprirent alors que Lisbon avait dû jouer un rôle capital dans l’hallucination de Jane. La jeune femme concernée, qui conservait ses yeux éperdus plongés dans ceux de son équipier allongé, se demanda alors comment son double illusoire était parvenu à atteindre l’âme et le cœur de Patrick Jane, suffisamment du moins pour le détourner d’un sombre dessein.
Ce fut alors que le portable de Van Pelt sonna et que la jeune femme répondit
« Oui ?...D’accord, j’arrive, dit-elle simplement avant de raccrocher. C’est mon amie Eva, elle est devant le bâtiment, je m’occupe de la faire monter. »
Sur ce, Grace sortit, non sans avoir lancé à Jane un dernier sourire encourageant.
« Nous aussi, on va redescendre, notre absence finirait par éveiller les soupçons, même si à cette heure il ne reste plus grand monde, dit Rigsby qui se tourna de nouveau vers Jane avec un air perplexe. Juste une question, j’avais l’air de quoi dans ton trip ?
- Wayne…, le sermonna gentiment sa patronne.
- Tu avais six bras, six jambes, tu étais tout bleu et tu fumais le narguilé, lui répondit Jane qui ferma les yeux de satisfaction.
- Hein ? Mais ça ressemblait à rien ce truc ? fit Rigsby, outré.
- Moi je trouve que c’est assez proche de la vérité, commenta Cho de son air habituel tandis que Rigsby lançait à son ami un regard assassin. Bon, allez, on y va. »
Les deux hommes s’apprêtèrent à partir quand soudain Cho fit demi-tour, se dirigea vers la table où il s’empara du sac rempli de belladone puis se replanta devant Jane ;
« Et ça, poubelle ! fit-il en pointant un index menaçant vers le mentaliste. Et la prochaine fois que tu retentes une connerie pareille,…
- …je sais, tu m’étripes, compléta Jane d’un air sérieux et reconnaissant. Merci. »
Toute ironie avait disparu de la voix affaiblie du consultant qui adressait un sincère remerciement à ses amis toujours loyaux. Cho acquiesça de la tête, espérant que le message était clairement passé, puis sortit, suivi de Rigsby qui lança un petit salut amical au convalescent.
Seule demeurait à présent Lisbon, debout, les mains dans les poches de son pantalon noir : elle affichait son air boudeur et contrarié mais surtout elle semblait effrayée. Jane, qui redevenait peu à peu lucide, ne se lassait pas de l’observer. Il sentit l’apaisement gagné peu à peu son âme troublée et se souvint combien il avait été triste de voir la Lisbon de son imaginaire s’en aller sans lui.
« Vous avez tenu votre promesse, finit par dire Jane d’une voix douce.
- Quelle promesse ?
- Celle d’être là à mon réveil, lui expliqua le blondinet. Celle de vous trouver à mes côtés pour m’aider à faire face à la dure réalité.
- En effet, je suis là, confirma-t-elle d’un ton grave. Mais ça ne sera peut-être pas toujours le cas.
- Je sais.
- Un jour j’arriverai peut-être trop tard pour vous empêcher de commettre l’irréparable. Bon Dieu Jane, mais quand arrêterez-vous votre descente aux enfers ? »
La colère de la jeune femme tentait désespérément de masquer son désarroi face à son impuissance à aider son équipier.
« Ça ne vous suffit plus de repousser toutes les limites pour assouvir votre vengeance, d’avoir menti, triché, tué…il faut à présent que vous tombiez en plus dans la drogue ?
- Hey, fit Jane qui tendit difficilement son bras pour attraper le poignet de la jeune femme qui se trouvait debout devant lui, venez par là… »
Après avoir saisi Lisbon doucement, il la tira vers lui et la fit s’asseoir à côté de lui, sur le bord du divan où il était allongé. Il s’aperçut alors que les beaux yeux émeraude de sa collègue s’embuaient de larmes et cela lui fit de la peine.
« Allons, vous qui étiez si forte et si sage dans mon rêve, vous n’allez pas lâcher maintenant…j’ai aimé vous voir calme et sereine. Vous m’avez guidé et vous m’avez énormément aidé le temps que j’étais…
-…camé, compléta-t-elle naturellement la brunette.
- Oui, je crois qu’on peut dire cela. »
La voix apaisante du mentaliste, quoiqu’encore faible, sembla calmer les angoisses de Lisbon qui parvint à se redonner une contenance tandis que Jane ne lâchait pas sa main.
« Alors comme ça, j’ai su vous raisonner ? reprit-elle, bouleversée. Et vous m’avez écoutée, voilà qui est étonnant…
- Vous étiez étonnante, et très jolie en plus !
- Pitié, ne me dîtes pas que je ressemblais à la reine de cœur, s’exclama la jeune femme qui leva les yeux au ciel en resongeant à la référence d’Alice au pays des Merveilles qui semblait avoir jalonné toutes les hallucinations du consultant.
- Je m’y attendais moi aussi quand j’ai su que j’allais être confronté à vous mais non…, répondit énigmatiquement le blondinet.
- Alors, à quoi ressemblais-je ?
- C’est un secret, entre ma Lisbon et moi…fit Jane en posant son index sur ses propres lèvres, comme pour y seller un secret précieux. Sachez simplement que, tout comme avec Van Pelt, il n’y avait rien de déplacé ou de coquin… »
Lisbon poussa un grognement peu convaincu mais son interlocuteur eut le plaisir de constater qu’il lui avait redonné un peu de baume au cœur.
« En tout cas je vous interdis de recommencer une chose pareille, s’insurgea-t-elle de nouveau en retirant doucement sa main de la prise du consultant.
- Ce sera à mon tour de tenir ma promesse envers vous…et je n’ai pas croisé les doigts ! »
Et comme pour la convaincre, le mentaliste mit en évidence ses deux mains, comme il l’avait fait tantôt devant son amie imaginaire.
« Je serais curieuse de savoir comment je m’y suis prise pour obtenir de vous une telle promesse ? fit Lisbon, toujours assise à côté du convalescent. Oh, j’y suis, je vous ai hypnotisé ? »
Jane laissa paraître un nouveau sourire, conquis par la nature généreuse de son amie de longue date : lui revint alors en mémoire le bien-être qui l’avait envahi aux côtés de sa Lisbon rêvée, celle qui tout en lui disant ses quatre vérités lui avait fait prendre conscience de l’horreur de son geste.
« D’une certaine façon… » se contenta-t-il de répondre en posant sa main fébrile sur le visage tendre de la jeune femme assise à ses côtés, tout comme l’avait fait l’ange blanc de son hallucination juste avant de s’évaporer au milieu des champs.
Surprise de cet élan de tendresse inhabituel, Térésa se raidit un instant, ne sachant trop comment interpréter ce geste : après tout, Jane subissait certainement encore les effets de la belladone et n’avait sans doute pas encore retrouvé tous ses repères. Pourtant le regard qu’il lui lançait à cet instant n’était pas celui d’un homme drogué, mais plutôt celui d’un être égaré qui remerciait la personne sans laquelle il se serait définitivement perdu.
Alors sans rien ajouter de plus, l’agent fédéral consentit à poser sa propre main sur celle de Jane, comme pour lui dire qu’elle acquiesçait, même si elle ne comprenait pas tout.
Ils demeurèrent ainsi plongés dans cette bulle de réconfort et de tendresse pendant quelques secondes lorsque leur attention fut attirée par des bruits de pas montant les escaliers. Lisbon reposa la main de Jane sur le sofa et se leva, non sans lui avoir adressé un dernier regard empli d’émotion. Le mentaliste ferma un instant les yeux, comme pour bien imprimer cet instant volé dans sa mémoire assez malmenée dernièrement. Arriva alors Van Pelt, suivie d’une jeune femme blonde gracieuse qui portait une trousse médicale. Lisbon salua la médecin et se recula pour la laisser approcher le malade…
« Monsieur, je suis le docteur Gardiner.
- Une amie de Grace, ai-je cru comprendre, ajouta doucement Jane en lançant à la rouquine derrière un petit sourire reconnaissant.
- C’est exact, alors, voyons ce qui vous arrive… » dit la praticienne d’un ton aimable.
Tandis que cette dernière commençait à ausculter le patient, Van Pelt et Lisbon s’apprêtèrent à sortir pour les laisser en paix quans soudain la voix du mentaliste s’éleva de nouveau :
« Docteur, l’agent Lisbon peut-elle rester ? »
La flic brune se retourna, capturant le regard suppliant de son ami affaibli. Il n’en fallut pas plus pour qu’elle se décide à le seconder.
« Puis-je ? demanda-t-elle au médecin, craignant de la déranger.
- Bien sûr, je n’y vois absolument aucun inconvénient. Au contraire…
- Je rejoins les autres en bas, patron » dit alors Van Pelt en adressant un sourire à Lisbon qui hocha la tête, lui assurant ainsi qu’elle les tiendrait bien évidemment au courant de la suite des évènements.
Puis la rouquine disparut tandis que Lisbon se posta près de la table en bois sous l’œil reconnaissant de Jane.
Se déroulèrent alors une bonne dizaine de minutes durant lesquelles le docteur Gardiner procéda à plusieurs examens de routine auxquels se livra de bonne grâce le patient.
« Bon je ne juge pas opportun de vous faire hospitaliser, Monsieur Jane, dit la praticienne tout en refermant sa trousse en cuir. La dose de belladone que vous avez ingérée n’a eu qu’un effet momentané et je vais vous prescrire un médicament qui va vous aider à l’éliminer complètement.
- Je me sens en effet beaucoup plus normal, si tant est que je l’ai été un jour, plaisanta le mentaliste, ce qui eut pour effet d’amuser le docteur mais de faire Lisbon lever les yeux au ciel.
- Cela étant dit, je vous déconseille fortement de renouveler l’opération, ce que vous avez fait peut s’avérer très dangereux. Prendre de la drogue n’est jamais anodin… »
Gardiner lança à l’homme allongé un regard sérieux et dénué de tout humour : tandis qu’elle remplissait l’ordonnance, elle poursuivit :
« Je pense que vous devriez parler à quelqu’un de tout cela…
- Woho, vous m’envoyez d’office à la cure de désintoxication ? ironisa Jane qui hocha la tête, trouvant l’idée exagérée.
- Non vous n’en êtes pas à ce stade, nia Gardiner qui ne se laissa nullement impressionner. Mais votre acte de ce soir a été déclenché par un malaise plus général que vous ne devez pas négliger. Je vous note les coordonnées d’un ami psychologue…
- Pitié, je hais les psys..., commença le mentaliste qui leva les yeux au ciel mais il ne put continuer.
- Jane » le coupa soudain une voix douce bien familière.
Le concerné tourna alors la tête vers celle qui se tenait en retrait mais qui l’observait de ses yeux émeraude inquiets.
« Je vous en prie » l’implora Lisbon qui ne le lâchait pas du regard.
Jane fronça un instant les sourcils et se pinça les lèvres en signe de réflexion : il n’aimait pas voir Lisbon abattue, surtout à cause de lui. Alors sans rien ajouter de plus, il expira fortement pour exprimer son désaccord mais s’empara néanmoins du papier que lui tendait Gardiner. Il verrait ce qu’il en ferait…
« Prenez soin de vous, Monsieur Jane, dit la doctoresse qui se leva, j’ai cru comprendre qu’il y avait beaucoup de monde qui tenait à vous. »
Jane la remercia d’un signe de tête puis la jeune femme serra la main de Lisbon et se retira, non sans avoir été maintes fois remerciée par la brunette pour sa discrétion.
De nouveau seule dans le grenier avec son consultant, Térésa se planta une dernière fois devant le malade qui tenta de se redresser mais qui dut renoncer : la tête lui tournait encore beaucoup trop.
« Vous avez entendu, plus de bêtises ! dit fermement Lisbon.
- Oui, chef.
- Vous irez voir ce psy…
- Laissez-moi déjà me remettre sur pied avant de vouloir m’envoyer quelque part, tenta-t-il d’esquiver.
- Ce n’était pas une question mais une affirmation, je vous y conduirai moi-même par la peau des fesses si vous ne le faîtes spontanément. »
Le mentaliste leva des yeux faussement outrés vers sa collègue qui ne cilla pas et poursuivit d’un ton sérieux.
« Il y a du bon en vous, Patrick Jane, ne le laissez pas disparaître. »
Jane se figea à l’écoute de ces paroles : la Lisbon de son illusion lui avait dit exactement la même-chose…
Aussi resta-t-il sans voix, perdu dans ses pensées.
« Au fait, avec tous ces évènements, je n’ai pas eu l’occasion de vous dire que j’avais quelque chose pour vous…je reviens, ne bougez pas ! » dit alors la jeune femme qui sortit aussi rapidement qu’un ouragan, laissant le consultant un peu perplexe.
A peine quelques instants plus tard, il l’entendit remonter les marches en bois et la sentit plus qu’il ne la vit rentrer dans le grenier.
« Puisqu’il faut vous surveiller comme le lait sur le feu et étant donné que vous êtes incapable de rester seul une minutes sans faire de bêtise, j’ai engagé un espion qui aura la charge de veiller sur vos moindres faits et gestes, déclara-t-elle d’un ton solennel tout en dissimulant quelque chose derrière le bras du sofa où se trouvait Jane.
- Pardon ? Que voulez-vous dire? Demanda ce dernier, curieux.
- Je vous présente votre nouveau gardien, annonça Lisbon qui leva alors une cage dans laquelle se trouvait un petit animal blanc.
- Mais…mais…c’est le lapin…, commença à balbutier Jane, ahuri.
- …le lapin que je devais ramener à l’animalerie, en effet, corrobora Lisbon en posant la cage sur les jambes du convalescent. Il s’avère qu’après avoir passé un peu de temps avec lui, j’ai trouvé qu’il vous ressemblait mais en moins polisson. De plus vous êtes faits pour vous entendre, vous avez déjà arrêté une criminelle ensemble.
- Vous l’avez acheté ?
- Oui, enfin il me reste à aller le régler demain, car je n’ai pas eu le temps de le faire ce soir puisqu’il a fallu que je revienne en catastrophe pour éviter une overdose à mon impossible consultant, fit-elle d’un ton empli de reproche. Je me suis arrangée avec le vendeur et il a accepté que l’on diffère le paiement d’un jour. »
Sur ce elle tendit un papier à Jane qui en le saisissant s’aperçut qu’il s’agissait de la note à régler. Devant l’air perplexe du consultant, Lisbon haussa les épaules :
« Quoi ? Je n’ai jamais dit que je vous l’offrais…vous n’êtes pas assez sage pour mériter un cadeau. Le vendeur voudrait un chèque certifié… »
Jane fit la moue devant le montant à payer mais quand il croisa les yeux hagards de l’animal, tout doute fut dissipé. Finalement, ce petit être à fourrure avait tenu une grande place dans la journée mouvementée du mentaliste : il se souvint que ce lapin était aussi présent dans son hallucination, et qu’il lui avait même confié un message pour sa fille. Hors, le revoilà, dans ce grenier, bien réel, comme si quelqu’un lui envoyait un signe…Malgré son esprit cartésien et rationnel, Jane accepta pour une fois de ne pas avoir le fin mot de ce mystère. IL rangea la note dans sa poche, puis ouvrit la cage et en sortit le lapin qu’il serra doucement, comme il l’avait fait tantôt. Derrière son air faussement renfrogné, Lisbon fut touchée par cette scène. Après l’étrange scène qu’elle avait vécue dans l’animalerie avec cette adolescente blonde inconnue, elle n’avait pu se résigner à abandonner ce lapin. Aussi eut-elle l’idée de réunir ces deux êtres si différents et si semblables à la fois : Jane et le mammifère blanc !
« Et notre petit ami à fourrure a-t-il un nom ? demanda le mentaliste qui caressait la bête.
- Sweety » répondit sans hésiter Lisbon.
Surpris, Jane leva les yeux vers son amie debout à ses côtés qui parut un peu confuse.
« On m’a dit qu’il s’appelait Sweety, reprit-elle en tentant de se donner une contenance ; mais je suppose que vous pouvez changer.
- Non, Sweety c’est très bien ! affirma le mentaliste. C’est même parfait… »
Au fond d’elle-même, Lisbon fut ravie qu’il ne change pas le nom donné par la jeune fille blonde du magasin, c’était une sorte d’évidence qu’elle ne parvenait pas à s’expliquer.
« Bon, je vais chercher vos médicaments à la pharmacie, vous restez-là et vous vous reposez, d’accord ? lui ordonna-t-elle sans qu’il ne puisse répliquer.
- Sweety et moi ne bougeons pas, c’est promis… » fit Jane qui délicatement saisi une patte avant de l’animal et fit mine avec de dire au revoir à Lisbon.
Celle-ci leva les yeux au ciel : avait-elle eu l’idée du siècle de donner un lapin à son infernal consultant, elle n’en était pas certaine...
Alors qu’elle s’apprêtait à passer le pas de la porte, elle entendit une dernière fois la voix du mentaliste :
« Ma fille vous aimait beaucoup…»
Lisbon crut un instant que Jane s’adressait à son nouvel ami mais son instinct lui souffla que le propos du mentaliste pouvait être compris à double-sens : certes, Charlotte semblait aimer énormément les lapins mais plus que tout, elle avait adoré la seule personne qui à ce jour connaissait véritablement son père. Lisbon savait aussi que Jane avait parfaitement conscience de la présence de la brunette dans la pièce lorsqu’il avait volontairement prononcé ces mots ambigus.
Alors en voyant son mentaliste enquiquineur caresser ce petit lapin blanc, Lisbon se souvint du sourire de l’adolescente blonde qu’elle pensait bien avoir identifiée et se dit qu’après tout, l’espoir pouvait faire beaucoup de chose…même parfois, plus que les illusions !
FIN
Calypsoh- Inspecteur de police
- Personnage préféré : alors ça c'est dur: j'aime les gamineries de Jane, la loyauté de Lisbon; le flegme de Cho; l'humour de Rigsby et la douceur de Van Pelt!!!
Localisation : à côté de Bruno Heller pour lui tenir la main lors de la rédaction des prochains épisodes!!
Re: Illusions? (Two shot SPOILER post 5x02) ^
Sublime !!! Le trip de Jane c'était juste extraordinaire! J'ai trop adoré la tête et l'allure qu'avaient Van Pelt, Cho et Rigsby...Super clin d'oeil à Alice au pays des merveilles. Jane toujours fidèle à lui-même, top ses échanges avec l'équipe quand il les voit habillés comme ça! Lisbon toujours la plus belle comme dit Jane, très émouvant et magnifique leur tête à tête même si le sujet en lui même n'est pas joyeux. On voit bien que Lisbon est et restera le pilier de Jane, qu'elle sera toujours là pour lui et qu'il a vraiment besoin d'elle pour ne pas somber même s'il dira souvent le contraire...En tout cas ça ne m'étonne pas que Charlotte aime Lisbon, elle sait que c'est la femme qui veillera sur son père quoiqu'il arrive...J'espere juste que Sweety fera moins de bêtises que Jane sinon Lisbon est dans la mouise Non franchement merci pour cette superbe histoire!! Tu devrais vraiment penser à envoyer tes écrits à Bruno Heller !!
honeyjane- Agent de circulation
- Personnage préféré : Jane, Lisbon et CHO !!!!
Loisirs : Ecrire, chanter, danser et lire des fanfictions
Localisation : Au CBI, en train de surveiller Jane
illusion
MAGNIPHIQUE!!!!!! C'est tellement bien écrit...Je reste sans mots tellement c'est beau...Tu as un réel talent!! Et j'aime énormément l'univers dans lequel tu m'as emporté...J'aurai aimé y rester plus longtemps car j'étais aux anges!! J'ai trop aimé les personnages de Van Pelt, Rigsby et Cho sous l'effet de la belladone!! Et le passage avec Lisbon était tout simplement magique...Jane ouvre les yeux et ça grâce à Lisbon...
Merci vraiment merci !!! Je tire mon chapeaux!! Je pense comme honeyjane, tu devrais sincérement envoyer tes textes à Bruno Heller car je suis sûr que même lui sera sans mots devant tes écrits! Ca correspond tellement aux personnages et à ce qui pourrait ce passer!
Donc surtout arrête pas et continues car moi j'aime, j'adore!! En gros je suis fan!!!!!!!!
Merci
Merci vraiment merci !!! Je tire mon chapeaux!! Je pense comme honeyjane, tu devrais sincérement envoyer tes textes à Bruno Heller car je suis sûr que même lui sera sans mots devant tes écrits! Ca correspond tellement aux personnages et à ce qui pourrait ce passer!
Donc surtout arrête pas et continues car moi j'aime, j'adore!! En gros je suis fan!!!!!!!!
Merci
lele8133- Agent de circulation
- Personnage préféré : Lisbon et Jane
Loisirs : Regarder mentalist, écrire des fics, lire...
Re: Illusions? (Two shot SPOILER post 5x02) ^
Euuuh ! là je ne suis pas en état de faire un com
Avec Adele tu m'achèves
Je reviendrais écrire quelque chose de sensé (enfin j'espère) quand j'aurai repris mes esprits.
En attendant
Avec Adele tu m'achèves
Je reviendrais écrire quelque chose de sensé (enfin j'espère) quand j'aurai repris mes esprits.
En attendant
Johel- In Jane we trust
- Personnage préféré : Jane et Cho
Loisirs : Lecture, ciné, jeux vidéo et suuuurf !
Localisation : près de l'océan
Re: Illusions? (Two shot SPOILER post 5x02) ^
Caly
J'ai lu la suite de ta mini-fic hier soir mais je n'ai pas posté de com, j'étais trop fatiguée donc je me rattrape
Qu'est-ce que j'ai ADORE mais trop ADORE cette suite et fin
Vraiment trop ADORE ce clin sur Alice aux Pays des Merveilles Même si j'avoue que ce conte a finit par me faire peur à cause du chat rieur et de la reine de coeur
Un début comme les autres avec Jane égal à lui-même comme tu le décris si bien C'était assez triste après de voir Jane qui se drogue à nouveau à la belladone dans le seul but de revoir sa fille et par grande espoir, sa femme
Le retour du mignon compagne à fourrure Trop trop Déjà que j'adore trop les lapinous en plus rien que d'imaginer cet animal à côté de Jane, je
Mais ce qu’il vit en arrivant le surprit : les bureaux fédéraux n’avaient plus rien d’un lieu de travail et étaient devenus un immense jardin verdoyant et fleuri. Les allées carrelées habituellement cliniques et sérieuses avaient laissé la place à de charmants chemins forestiers bordés de pierres et de marguerites. Les tables et les ordinateurs avaient tous disparu au profit de vastes cailloux et champignons colorés.
« Ok…je crois que je suis allé un peu fort sur la dose » murmura Jane, adoptant un air ahuri.
Ça m'a fait assez sourire ce passage le constat de Jane en voyant les bureaux du CBI se transformer en quelques secondes en lieu enchanteur Et tu m'étonne qu'après, il voit qu'il a trop forcé sur la dose
* Van Pelt en personnage d'Alice : J'avoue que ça fait trop bizarre d'imaginer la petite fille du conte en rousse bien qu'elle soit blonde à l'origine mais je trouve que ça va bien à Grace ce personnage malgré qu'elle collerai plus avec Ariel, la Petite Sirène
* Rigsby : Alors là, ça m'a fait trop marrer
..pourvu de trois paires de mains et trois paires de pieds. Non mais regarde de quoi j’ai l’air ? »
La voix outrée de son grand camarade fit un instant sourire le mentaliste qui parcourut du regard l’étrange silhouette de Wayne.
« Eh bien, tu es tout bleu et tu tiens dans ta main un narguilé, je suppose que tu représentes la chenille bleue du conte de Lewis Carroll, nota le consultant tandis que Grace pouffa de rire.
Rien que d'imaginer le tableau Belle comparaison de la part de Jane
* Cho : En Chapelier fou J'avoue que ça lui va comme un gant sauf que ce n'est pas un fanatique de thé comme le mentaliste Le jeu de rythme : "Dès que tu sors de ce trip, je t'étripe"
* Lisbon : Mais que dire à part que je l'ai trouve vraiment SUBLIME dans cette hallucination Vêtue d'une robe blanche, les cheveux tombant sur ses épaules... J'avais comme l'impression que Jane était face à un magnifique ange comme dans la réalité en garçon manqué Comment elle paraissait très douce, calme et apaisée face à son consultant triste, désemparé totalement perturbé par le fait de vouloir sa fille et sa femme alors que Térésa paraissait très douce pour le raisonner
Puis j'adore ce clin d’œil au lieu où Jane avait faillit se noyer mais que Lisbon a sauvé à temps
Au réveil, Jane découvre ses amis puis il leur fait un constat de ce qui s'était passé dans son rêve puis on retrouve presque tout ce qu'ils s'étaient échangés lors de cette hallucination
Et j'adore plus particulièrement le dialogue entre Jane et Lisbon puis on sent bien combien Jane a besoin de Lisbon à ses côtés, qu'il a confiance en elle et qu'elle est toujours là pour veiller sur lui, l'aider, le soutenir et l'écouter quoi qu'il advienne comme Térésa a besoin de lui.
Puis j'aime trop quand Lisbon fait la comparaison de Jane avec Sweety, le petit lapin blanc
Il s’avère qu’après avoir passé un peu de temps avec lui, j’ai trouvé qu’il vous ressemblait mais en moins polisson. De plus vous êtes faits pour vous entendre, vous avez déjà arrêté une criminelle ensemble.
C'est trop mignon et ça l'est encore plus quand j'imagine le regard de Lisbon en voyant Jane avec son double à fourrure
Et la phrase de fin
« Ma fille vous aimait beaucoup…»
C'est pleine de sous-entendus, de double sens puis Lisbon qui s'y interroge si cette phrase s'adressait plus à l'animal ou à elle mais elle sent au fond d'elle que ça lui ait adressé puis ça prouve combien qu'elle occupait une place importante dans la vie de Jane
pour cette superbe mini-fic que tu as écris à la perfection:super: et de nous avoir prolongé ce plaisir du 5x02 !!!
J'ai lu la suite de ta mini-fic hier soir mais je n'ai pas posté de com, j'étais trop fatiguée donc je me rattrape
Qu'est-ce que j'ai ADORE mais trop ADORE cette suite et fin
Vraiment trop ADORE ce clin sur Alice aux Pays des Merveilles Même si j'avoue que ce conte a finit par me faire peur à cause du chat rieur et de la reine de coeur
Un début comme les autres avec Jane égal à lui-même comme tu le décris si bien C'était assez triste après de voir Jane qui se drogue à nouveau à la belladone dans le seul but de revoir sa fille et par grande espoir, sa femme
Le retour du mignon compagne à fourrure Trop trop Déjà que j'adore trop les lapinous en plus rien que d'imaginer cet animal à côté de Jane, je
Mais ce qu’il vit en arrivant le surprit : les bureaux fédéraux n’avaient plus rien d’un lieu de travail et étaient devenus un immense jardin verdoyant et fleuri. Les allées carrelées habituellement cliniques et sérieuses avaient laissé la place à de charmants chemins forestiers bordés de pierres et de marguerites. Les tables et les ordinateurs avaient tous disparu au profit de vastes cailloux et champignons colorés.
« Ok…je crois que je suis allé un peu fort sur la dose » murmura Jane, adoptant un air ahuri.
Ça m'a fait assez sourire ce passage le constat de Jane en voyant les bureaux du CBI se transformer en quelques secondes en lieu enchanteur Et tu m'étonne qu'après, il voit qu'il a trop forcé sur la dose
* Van Pelt en personnage d'Alice : J'avoue que ça fait trop bizarre d'imaginer la petite fille du conte en rousse bien qu'elle soit blonde à l'origine mais je trouve que ça va bien à Grace ce personnage malgré qu'elle collerai plus avec Ariel, la Petite Sirène
* Rigsby : Alors là, ça m'a fait trop marrer
..pourvu de trois paires de mains et trois paires de pieds. Non mais regarde de quoi j’ai l’air ? »
La voix outrée de son grand camarade fit un instant sourire le mentaliste qui parcourut du regard l’étrange silhouette de Wayne.
« Eh bien, tu es tout bleu et tu tiens dans ta main un narguilé, je suppose que tu représentes la chenille bleue du conte de Lewis Carroll, nota le consultant tandis que Grace pouffa de rire.
Rien que d'imaginer le tableau Belle comparaison de la part de Jane
* Cho : En Chapelier fou J'avoue que ça lui va comme un gant sauf que ce n'est pas un fanatique de thé comme le mentaliste Le jeu de rythme : "Dès que tu sors de ce trip, je t'étripe"
* Lisbon : Mais que dire à part que je l'ai trouve vraiment SUBLIME dans cette hallucination Vêtue d'une robe blanche, les cheveux tombant sur ses épaules... J'avais comme l'impression que Jane était face à un magnifique ange comme dans la réalité en garçon manqué Comment elle paraissait très douce, calme et apaisée face à son consultant triste, désemparé totalement perturbé par le fait de vouloir sa fille et sa femme alors que Térésa paraissait très douce pour le raisonner
Puis j'adore ce clin d’œil au lieu où Jane avait faillit se noyer mais que Lisbon a sauvé à temps
Au réveil, Jane découvre ses amis puis il leur fait un constat de ce qui s'était passé dans son rêve puis on retrouve presque tout ce qu'ils s'étaient échangés lors de cette hallucination
Et j'adore plus particulièrement le dialogue entre Jane et Lisbon puis on sent bien combien Jane a besoin de Lisbon à ses côtés, qu'il a confiance en elle et qu'elle est toujours là pour veiller sur lui, l'aider, le soutenir et l'écouter quoi qu'il advienne comme Térésa a besoin de lui.
Puis j'aime trop quand Lisbon fait la comparaison de Jane avec Sweety, le petit lapin blanc
Il s’avère qu’après avoir passé un peu de temps avec lui, j’ai trouvé qu’il vous ressemblait mais en moins polisson. De plus vous êtes faits pour vous entendre, vous avez déjà arrêté une criminelle ensemble.
C'est trop mignon et ça l'est encore plus quand j'imagine le regard de Lisbon en voyant Jane avec son double à fourrure
Et la phrase de fin
« Ma fille vous aimait beaucoup…»
C'est pleine de sous-entendus, de double sens puis Lisbon qui s'y interroge si cette phrase s'adressait plus à l'animal ou à elle mais elle sent au fond d'elle que ça lui ait adressé puis ça prouve combien qu'elle occupait une place importante dans la vie de Jane
pour cette superbe mini-fic que tu as écris à la perfection:super: et de nous avoir prolongé ce plaisir du 5x02 !!!
JisbonAddict- Red John
- Personnage préféré : Jane, Lisbon & Cho
Loisirs : Lire des romans, écrire, faire du jogging, regarder Doctor Who, Mentalist et Rizzoli&Isles
Localisation : Dans ma Bretagne natale rêvant de Simon Baker, de David Tennant & de Matt Smith
Re: Illusions? (Two shot SPOILER post 5x02) ^
WAW chap est vraiement geniale j'ai adore !!!!! impatiente de lire la suite !!!! VLS VLS VLS
NATH- Agent de circulation
- Personnage préféré : Patrick Jane et Teresa Lisbon
Loisirs : Series ,The Mentalist , fics ecrire des fics ...., wakeboard, snowboard,skate, jeux video ...
Localisation : Sacramento CA :)
Re: Illusions? (Two shot SPOILER post 5x02) ^
Et voilà !
Je m'étais dis à la prochaine fic/OS que tu écrirais, je me précipiterai dessus pour le dévorer, or, j'avais déjà quelque chose sur le feu qui m'a rendue esclave au point de me filer, je crois, des insomnies (si je ne dors pas cette nuit alors le problème viendrait d'ailleurs).
Bref, après ce petit passage de ma vie, dont on s'en fiche royalement, je tiens à te dire ma chère Caly, qu'une fois de plus, tu as réussis à m'intégrer dans ton histoire. Je veux dire par là que j'étais tellement à fond dedans que j'ai eu l'impression d'être dans un coin à regarder les événements se passer.
J'ai aimé ce post épisode parce que d'une part, l'épisode en lui même m'a beaucoup plus, mais aussi parce que sous ta plume tout est bien retransmis, les illusions, le caractères des personnages, les répliques si vraies et même les émotions, tu arrives à nous les retranscrire parfaitement.
Une fois de plus, tu nous offre un chef d’œuvre et je t'en remercie.
Bravo pour les référence à Alice aux pays des merveilles et aussi pour le fou rire que me provoque l'imagination de Rigsby en chenille bleue et Cho en Chapelier fou.
Franchement Caly, tu gères !
Je m'étais dis à la prochaine fic/OS que tu écrirais, je me précipiterai dessus pour le dévorer, or, j'avais déjà quelque chose sur le feu qui m'a rendue esclave au point de me filer, je crois, des insomnies (si je ne dors pas cette nuit alors le problème viendrait d'ailleurs).
Bref, après ce petit passage de ma vie, dont on s'en fiche royalement, je tiens à te dire ma chère Caly, qu'une fois de plus, tu as réussis à m'intégrer dans ton histoire. Je veux dire par là que j'étais tellement à fond dedans que j'ai eu l'impression d'être dans un coin à regarder les événements se passer.
J'ai aimé ce post épisode parce que d'une part, l'épisode en lui même m'a beaucoup plus, mais aussi parce que sous ta plume tout est bien retransmis, les illusions, le caractères des personnages, les répliques si vraies et même les émotions, tu arrives à nous les retranscrire parfaitement.
Une fois de plus, tu nous offre un chef d’œuvre et je t'en remercie.
Bravo pour les référence à Alice aux pays des merveilles et aussi pour le fou rire que me provoque l'imagination de Rigsby en chenille bleue et Cho en Chapelier fou.
Franchement Caly, tu gères !
Re: Illusions? (Two shot SPOILER post 5x02) ^
Sublime, j'ai adoré!! Vraiment ! Lisbon n'a pas été trop sévère et même gentille. Et c'est une super idée de garder Sweety !! ^^
J'ai beaucoup aimé les dernières phrases, et que dire de la musique qui s'accordait parfaitement!
Merci
et à bientôt j'espère
J'ai beaucoup aimé les dernières phrases, et que dire de la musique qui s'accordait parfaitement!
Merci
et à bientôt j'espère
gabicoon- Distributeur de café
- Personnage préféré : Jane
Localisation : France, Gironde (33)
Re: Illusions? (Two shot SPOILER post 5x02) ^
Franchement
J'ai vraiment cru voir " Alice au pays des merveilles " et son univers!
J'ai tout lu, et j'ai eu l'impression de voir la scène devant mes yeux !
Merci pour ce bon moment !
lisbonjane93- Gardien du parking
- Personnage préféré : Lisbon et Jane
Loisirs : Lecture et écriture
Re: Illusions? (Two shot SPOILER post 5x02) ^
très belle fiction avec une Lisbon qui fait toujours de son mieux pour éviter à Jane de faire ce genre de bétises
nata09- Agent de circulation
- Personnage préféré : Lisbon
Loisirs : lire les fanfictions de mes séries préférées
Localisation : entrain de rétablir la circulation après que Jane ait provoqué un accident au grand desespoir de Lisbon
Re: Illusions? (Two shot SPOILER post 5x02) ^
coucou tout le monde!
enfin je peux prendre le temps de venir vous remercier de votre adorable fidélité...
honeyjane: merci la miss, j'avoue avoir aussi bcp ri en imaginant l'allure des 3 flics dans l'hallucination de Jane. Je crois que le plus à plaindre reste tout de même Rigsby qui, il faut le reconnaitre, ne doit pas ressembler à grand chose Lisbon comme le "pilier" de notre mentaliste c'est exactement cela, d'où son apparence plus douce et réaliste que les autres, elle incarne l'équilibre. Enfin je ne pense pas trop m'avancer en disant que le duo Sweety/jane promet d'être un enfer pour le CBI biz et merci à toi
je me suis bien amusée à imaginer les membres de la team travestis en personnages du conte mais pour moi Lisbon était clairement une image angélique, d'où son aspect évanescent et beau dans cette vision..
bref merci ma chère JA d'avoir pris le temps de commenter et je t'embrasse fort
lele8133: je suis ravie que tu m'aies suivi dans mon "délire", j'ai bien conscience que le début du second chapitre est du grand n'importe quoi mais la belladone était une bonne excuse pour sombrer un peu dans la folie Envoyer mes textes à Heller? le pauvre, il n'aurait pas fini de se marrer s'il recevait un tel délire...je le vois proposer à Amanda de se déguiser en Alice, à Tim de porter le chapeau du Chapelier fou et bien sûr à Owain de se trandformer en grosse bebete gluante bleue qui fume le narguilé gros bisous à toi et merci de ton adorable message , en tout cas pas d'inquiétude j'ai encore qqk textes en réserve, notamment une fic multichapitres en cours d'écriture
Johel: ben alors ma chère Johel?? Remise de la belladone?? on dirait que je t'ai définitivement perdue avec ce délirerocambolesque ...je trouvais aussi que la musique d'Adèle se prêtait bien à la fantasmagorie apaisante (cette fois) de la scène entre Jane et LIsbon au bord du lac "someone like you" pourrait être un texte prononcé par le mentaliste envers celle-le qu'il ne mérite pas mais qui est là quand même...bisous ma Johel et encore merci
JA: coucou la mis (tiens je viens juste de commenter ta fic )jje suis contente que tu aies adoré...et je t'en remercie, j'étais un peu comme toi, dans l'histoire de Lewis caroll la reine m'avait traumatisée quand j'étais petite oui moi aussi j'ai aimé la remarque de Jane qui consate très lucidement avoir un peu forcé sur la dose
NATH: coucou la miss...ben y a pas de suite (d'où le mot FIN...) en tout cas merci de ton adorable comm
peanut: tu m'as trop faite rire avec ton préambule sur ta vie ...(prends soin de toi quand même hein, faut dormir, t'as vu ce que les insomnies ont comme effet sur un certain mentaliste ). je suis ravie, mais ravie que tu te sois retrouvée plongée dans cet univers..tout y était tellement loufoque qu'il fallait vraiment être efficace dans les dialogues et descriptions pour vous faire croire à tout ce delirium. Donc merci de me dire que ça a fonctionné.... Tout comme toi ce 5x02 fut une réussite à mes yeux, il a vraiment mis la barre haut... donc merci ma cacahuète favorite
gabicoon: eh oui, tu n'es pas la seule à avoir succomber au charme de Sweety..ce petit animal en fourrure m'a vraiment plu et il fallait absolument que je l'intègre au trip de Jane Merci à toi et gros gros bisous
wickyvicky: merci pour ce qualificatif plus qu'élogieux , la miss! gros bisous et merci de tjs me suivre
lisbonjane93: ah, le texte de Caroll est tellement riche qu'il est difficile de faire aussi bien, mais l'univers est à l'opposé du mentalist que l'on connait, d'où le coup de génie de Heller d'avoir fait cette référence qui m'a inspirée la suite...biz à toi et gros bisous
nata09: une Lisbon stable et forte, voilà ce que j'aime aussi chez elle, d'où cette image apaisante d'elle dans l'hallucination..par contre dans la vie réelle, elle garde son caractère de cochon...hhahahaha
merci à toi aussi
c'est tout pour aujourd'hui, énormes bisous à tous
enfin je peux prendre le temps de venir vous remercier de votre adorable fidélité...
honeyjane: merci la miss, j'avoue avoir aussi bcp ri en imaginant l'allure des 3 flics dans l'hallucination de Jane. Je crois que le plus à plaindre reste tout de même Rigsby qui, il faut le reconnaitre, ne doit pas ressembler à grand chose Lisbon comme le "pilier" de notre mentaliste c'est exactement cela, d'où son apparence plus douce et réaliste que les autres, elle incarne l'équilibre. Enfin je ne pense pas trop m'avancer en disant que le duo Sweety/jane promet d'être un enfer pour le CBI biz et merci à toi
je me suis bien amusée à imaginer les membres de la team travestis en personnages du conte mais pour moi Lisbon était clairement une image angélique, d'où son aspect évanescent et beau dans cette vision..
bref merci ma chère JA d'avoir pris le temps de commenter et je t'embrasse fort
lele8133: je suis ravie que tu m'aies suivi dans mon "délire", j'ai bien conscience que le début du second chapitre est du grand n'importe quoi mais la belladone était une bonne excuse pour sombrer un peu dans la folie Envoyer mes textes à Heller? le pauvre, il n'aurait pas fini de se marrer s'il recevait un tel délire...je le vois proposer à Amanda de se déguiser en Alice, à Tim de porter le chapeau du Chapelier fou et bien sûr à Owain de se trandformer en grosse bebete gluante bleue qui fume le narguilé gros bisous à toi et merci de ton adorable message , en tout cas pas d'inquiétude j'ai encore qqk textes en réserve, notamment une fic multichapitres en cours d'écriture
Johel: ben alors ma chère Johel?? Remise de la belladone?? on dirait que je t'ai définitivement perdue avec ce délirerocambolesque ...je trouvais aussi que la musique d'Adèle se prêtait bien à la fantasmagorie apaisante (cette fois) de la scène entre Jane et LIsbon au bord du lac "someone like you" pourrait être un texte prononcé par le mentaliste envers celle-le qu'il ne mérite pas mais qui est là quand même...bisous ma Johel et encore merci
JA: coucou la mis (tiens je viens juste de commenter ta fic )jje suis contente que tu aies adoré...et je t'en remercie, j'étais un peu comme toi, dans l'histoire de Lewis caroll la reine m'avait traumatisée quand j'étais petite oui moi aussi j'ai aimé la remarque de Jane qui consate très lucidement avoir un peu forcé sur la dose
NATH: coucou la miss...ben y a pas de suite (d'où le mot FIN...) en tout cas merci de ton adorable comm
peanut: tu m'as trop faite rire avec ton préambule sur ta vie ...(prends soin de toi quand même hein, faut dormir, t'as vu ce que les insomnies ont comme effet sur un certain mentaliste ). je suis ravie, mais ravie que tu te sois retrouvée plongée dans cet univers..tout y était tellement loufoque qu'il fallait vraiment être efficace dans les dialogues et descriptions pour vous faire croire à tout ce delirium. Donc merci de me dire que ça a fonctionné.... Tout comme toi ce 5x02 fut une réussite à mes yeux, il a vraiment mis la barre haut... donc merci ma cacahuète favorite
gabicoon: eh oui, tu n'es pas la seule à avoir succomber au charme de Sweety..ce petit animal en fourrure m'a vraiment plu et il fallait absolument que je l'intègre au trip de Jane Merci à toi et gros gros bisous
wickyvicky: merci pour ce qualificatif plus qu'élogieux , la miss! gros bisous et merci de tjs me suivre
lisbonjane93: ah, le texte de Caroll est tellement riche qu'il est difficile de faire aussi bien, mais l'univers est à l'opposé du mentalist que l'on connait, d'où le coup de génie de Heller d'avoir fait cette référence qui m'a inspirée la suite...biz à toi et gros bisous
nata09: une Lisbon stable et forte, voilà ce que j'aime aussi chez elle, d'où cette image apaisante d'elle dans l'hallucination..par contre dans la vie réelle, elle garde son caractère de cochon...hhahahaha
merci à toi aussi
c'est tout pour aujourd'hui, énormes bisous à tous
Calypsoh- Inspecteur de police
- Personnage préféré : alors ça c'est dur: j'aime les gamineries de Jane, la loyauté de Lisbon; le flegme de Cho; l'humour de Rigsby et la douceur de Van Pelt!!!
Localisation : à côté de Bruno Heller pour lui tenir la main lors de la rédaction des prochains épisodes!!
Re: Illusions? (Two shot SPOILER post 5x02) ^
Une excellente fic' qui permet de prolonger le plaisir du 5x02 ! J'aime beaucoup l'écriture, les dialogues....tout, en fait !
Merci d'avoir partagé avec nous ce beau texte !
Merci d'avoir partagé avec nous ce beau texte !
Re: Illusions? (Two shot SPOILER post 5x02) ^
cette two shot est juste MAGNIFIQUE!!!
j'adore, j'adore, j'adore!!!
j'adore, j'adore, j'adore!!!
Re: Illusions? (Two shot SPOILER post 5x02) ^
C'est une très belle histoire. La fin est magnifique et j'ai adoré tout l'univers d'Alice. On s'y croyait, c'était vraiment bien. L'histoire avec sa fille est même touchante. Merci de nous avoir fait partager ça.
Mystic-Dream- Agent de circulation
- Personnage préféré : Lisbon
Localisation : In your mind !
Re: Illusions? (Two shot SPOILER post 5x02) ^
wahou cette fic est juste superbe!! L'écriture, le trip de Jane (tu es sûre de ne pas avoir fumé? ), bref, tout est génial. J'aime énormément. C'est très touchant.
Kat4- Agent de circulation
- Personnage préféré : Jane-Lisbon
Loisirs : Ecrire, lire, regarder Castle et Mentalist
Re: Illusions? (Two shot SPOILER post 5x02) ^
coucou
alors tout d'abord je suis désolée de n'avoir pas commenté ta fic pendant son écriture je viens seulement de revenir sur ce forum
En tout cas je te félicite ! Bravo moi j'ai adoré elle est génial tu écris bien et touchant ... bref bravo !
alors tout d'abord je suis désolée de n'avoir pas commenté ta fic pendant son écriture je viens seulement de revenir sur ce forum
En tout cas je te félicite ! Bravo moi j'ai adoré elle est génial tu écris bien et touchant ... bref bravo !
go jiisbonelove- Distributeur de café
- Personnage préféré : Jane Lisbone
Loisirs : lire des fic !!!
Localisation : devant mon ordi en train de lire des fics
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