Red way (OS post 5x18)^
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Red way (OS post 5x18)^
Amis du jour, bonjour!!
Comment vous portez-vous? J'espère que vous voyez se profiler à l'horizon la fin de semaine avec autant de plaisir que moi...
Alors je me permets une nouvelle fois de m'incruster dans la section OS pour vous poster mon dernier bébé, qui date d'hier. Je tenais à prendre un peu de recul avant de vous le présenter car j'avoue que ma ligne directrice fut un peu multiple au départ. Je voulais donner une suite au 5x18 tout en restant dans l'esprit tortueux dans lequel semble aimer nous plonger en ce moment ce cher Bruno.
Puis au fil de l'écriture, s'est imposée à moi une scène que je n'avais encore jamais envisagée, une scène que je ne voulais pas envisager à vrai dire concernant Jane et son fameux carnet.
D'autres auteurs ici (je pense notamment à nos chères enjoy et voilà) s'étaient en outre livrées à de sublimes écrits mettant en scène le fameux carnet de Jane et jusqu'à hier j'avais délaissé volontairement cet accessoire qui pour moi est en réalité le miroir de l'état d'esprit de Jane.
Aussi vais-je vous proposer un passage douloureux, une fois n'est pas coutume (vous me connaissez, je ne suis pas du genre à écrire des tensions entre Jane et Lisbon ) et j'avoue qu'à un moment hier j'ai senti mon coeur se serrer à l'idée qu'un jour Heller puisse nous servir (en bien mieux écrit évidemment ) une scène de rupture de ce genre.
Mais mon éternel optimisme et ma foi en ce duo fantastique ne pouvaient s'accomoder d'une fin aussi tragique aussi ai-je tout compte fait opté pour un retour à l'espoir...bref, vous me direz ce que vous en pensez!
Bonne lecture à tous et toutes, en espérant ne pas vous perdre au détour d'une phrase....
Ah oui, je pense que certaines personnes vont me haïr pour ce que je fais subir à Lisbon ici , mais bon, comme dans le dernier de mes textes elle n'apparaissait quasiment pas, je me devais de lui accorder une place majeure cette fois! Donc pardon...
PS: je tenais tout particulièrement à vous remercier pour vos adorables comm sur Suspicion, ma dernière OS (il semblerait que Cho y ait eu son petit succès ). Donc un immense bisous à ma Johel, JaneDoe, Wicky à la plume d'or, TeresaLisbon, Peanut évidemment, Tournesol, HoneyJane (Chos' fan hein?? ), lili34000, et lele8133 auxquels je n'avais pas répondu. Vraiment vos mots d'encouragements et vos compliments me vont droit au coeur. Je vous embrasse tous et toutes.
SPOILER SAISON 5 évidemment
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Un SUV sombre arriva en trombe sur le parking de l’hôpital régional de Sacramento. La conductrice brune affichait un air contrarié et la célérité de son apparition tendait à souligner une situation d’urgence. En effet, à peine dix minutes s’étaient écoulées depuis le coup de fil que la jeune femme flic avait reçu alors qu’elle se trouvait encore au bureau du CBI, en train de remplir la paperasse habituelle de fin d’enquête. Elle se souvint alors de la manière dont son interlocuteur avait parlé et annoncé la nouvelle : « Lennon vient de mourir. Kirkland l’a tué. »
Deux phrases...deux phrases prononcées d’un ton froid et sans appel avaient suffi à déclencher chez Lisbon une myriade d’émotions toutes plus contradictoires les unes que les autres. A peine avait-elle eu le temps de réaliser la teneur des propos tenus par son consultant que déjà ce dernier avait raccroché, sans rien ajouter, sans rien expliquer, sans rien faire d’autre que laisser son équipière dans le doute et l’incompréhension. Il n’avait par conséquent pas fallu plus d’une minute à la jeune femme pour abandonner les tâches qui l’occupait, traverser le grand couloir des bureaux fédéraux et descendre à sa voiture sans avertir personne. Elle n’avait même pas pris le temps de prévenir son équipe, n’y avait même pas songé à vrai dire tant son esprit était préoccupé. Lisbon, quoique ne sachant pour ainsi dire rien de la situation, ne parvenait qu’à retenir la voix à peine hésitante de Jane à l’autre bout du fil. Que Lennon soit décédé n’était pas vraiment une surprise ; en réalité elle s’était préparée à cette triste éventualité depuis plus de deux semaines, laps de temps durant lequel la dernière victime de Lorelei Martins avait lutté entre la vie et la mort, plongé dans un profond coma. En revanche, la suite du message était plus que sibyllin : qu’entendait le mentaliste par « Kikland l’a tué » ? Lisbon connaissait fort bien l’antipathie que Jane éprouvait pour l’agent de la sécurité du territoire, fraîchement arrivé dans leur univers professionnel et assigné officiellement à l’affaire Martins. Mais de là à l’accuser de meurtre ! Cela en était trop, la jeune femme n’avait donc pas hésité à foncer à l’hôpital pour juger elle-même de la situation, et surtout pour retrouver Jane avant que ce dernier ne fasse une nouvelle bêtise.
Tout en conduisant à vive allure, Lisbon n’avait pu s’empêcher de constater qu’elle devenait de plus en plus protectrice envers son consultant, éprouvant sans cesse le besoin de le savoir en sécurité mais surtout, de le savoir toujours dans les parages. Rien ne l’effrayait plus que la crainte de le voir un jour renouveler la terrible expérience de l’année passée, sa disparition pendant six mois sans donner aucune nouvelle. Bien qu’elle eût fait mine d’avoir tourné cette page, Lisbon en avait été marquée plus qu’elle ne voulait l’admettre et se voyait à présent contrainte de s’assurer des moindres faits et gestes de son équipier. Elle en était même venue à mentir à ses supérieurs en couvrant des faits importants concernant la relation tumultueuse entre Lorelei et Jane.
Une fois le contact du SUV coupé, la jeune conductrice s’extirpa de l’habitacle avec une agilité quasi féline et ne prit même pas la peine de fermer à clé le véhicule. Elle courait déjà vers la grande porte vitrée qui servait d’entrée au bâtiment hospitalier. Alors qu’elle venait juste de franchir le seuil automatique, elle vit arriver en face d’elle Bob Kirkland et ne put contenir un frisson totalement involontaire. L’homme à l’élégant costume sombre typique des agents de Homeland marchait d’un pas leste et tranquille, une main dans la poche. Il n’avait pas encore aperçu la jeune femme qui s’était arrêté d’avancer pour l’observer, car il semblait perdu dans ses pensées, le regard hagard et dans le vide. Une fraction de seconde suffit à Lisbon pour déterminer qu’effectivement quelque chose n’allait pas chez cet homme. Il paraissait trop calme, trop lisse, trop…serein. Comment pouvait-il en être ainsi alors que selon les dires, certes rapides et succincts, de Jane il venait de perdre un témoin capital qui aurait pu fournir des informations précieuses sur John le Rouge ? Sans compter l’étrange intérêt que lui et son agence portaient à l’affaire Martins, alors qu’ils étaient plutôt spécialisés dans le terrorisme. Enfin, elle avait pu constater de ses yeux l’étroite alliance que semblaient avoir tissé Kirkland et Bertram, ce qui n’augurait rien de bon. Mais alors que Lisbon continuait ses réflexions, Kirkland releva la tête et tomba sur la jeune femme, immobile, à quelques mètres devant lui, près de la porte d’entrée. Il afficha aussitôt un sourire délicat et retenu puis s’avança vers elle.
« Agent Lisbon, la salua-t-il aimablement.
- Agent Kikland, contrefit-elle sérieusement. Que s’est-il passé ?
- Ce que vous comme moi avions prévu dès le début. Jason Lennon n’a plus eu la force d’endurer ses blessures et son cœur a lâché, tout simplement. » lui expliqua calmement le fédéral.
Lisbon s’entendit confirmer ce qu’elle savait déjà mais souhaitait en savoir un peu plus.
« Mais comment-est-ce possible ? Il était stable depuis plusieurs jours, fit-elle remarquer, surprise.
- Il semblerait en effet que son état s’était même amélioré dernièrement mais le médecin vient de m’expliquer que la reprise de conscience fut douloureuse et a entraîné un arrêt cardiaque immédiat.
- Il a donc été conscient un moment ? saisit au bond la belle brune. Et a-t-il parlé ? »
Kirkland ne put s’empêcher de sourire discrètement devant l’impatience de la jeune femme qui en oubliait même sa retenue habituelle face à la mort d’un homme.
« Votre manque de compassion à l’égard de ce défunt est un peu surprenant de votre part, vous qui avez l’âme si généreuse d’habitude, ne manqua-t-il pas de souligner d’une voix taquine.
- Je ne pleurerai pas longtemps un homme qui s’avérait être un criminel allié à un tueur en série, rétorqua-t-elle sèchement.
- Certes, mais après tout quelle preuve réelle avons-nous de la connexion de Lennon avec John le Rouge ? demanda Kirkland en haussant les épaules.
- Le fait que Lorelei lui ait tiré dessus pour l’empêcher de parler me semble être un bon indice, non ?
- Ou alors mademoiselle Martins n’a fait qu’assouvir sa soif de vengeance aveugle, soi-disant au nom de sa sœur Miranda, et a tiré sur l’homme qu’elle croyait coupable.
- Et que faites-vous des aveux faits à Jane ? s’insurgea la jeune femme qui néanmoins veilla à ne pas trop hausser le ton au sein de l’hôpital. Lennon a reconnu devant Jane travailler pour John le Rouge. »
Au nom du consultant, Kirkland hocha la tête en signe d’incertitude.
« Qui sait ce que peut affirmer un homme sous la torture ? reprit-il. Lorelei Martins a fait subir de nombreux sévices à notre victime avant que Monsieur Jane et vous-mêmes ne le trouviez. »
Imperceptiblement la jeune femme sentit son corps se tendre à l’écoute des paroles de Kirkland : officiellement, elle avait affirmé que Jane et elle étaient arrivés en même temps au domicile de Lennon, omettant volontairement le fait que le mentaliste avait en réalité pris part au terrible entretien mené par une Lorelei déterminée. Quand le mentaliste avait affirmé à ses supérieurs avoir trouvé Lennon seul dans sa maison, une balle dans le corps, agonisant sur le sol et n’ayant eu juste le temps de lui avouer travailler pour John le Rouge, Lisbon n’avait pas démenti, en dépit du fait qu’elle savait cela totalement faux. Elle avait pleinement conscience de ce qui s’était joué dans cette maison durant les quinze minutes qui lui avaient fallu pour rejoindre les lieux. Mais une fois encore, elle avait relégué ses principes au second plan pour assurer les arrières d’un Jane déjà mortifié par la trahison de sa maîtresse.
« Quoi qu’il en soit, c’est de nouveau une piste qui s’éteint, malheureusement, conclut Kirkland de son ton laconique. Lorelei, Lennon, autant de morts qui laissent de nombreuses questions en suspens.
- Avez-vous envisagé la possibilité que la mort de Lennon ne soit pas accidentelle ? » embraya immédiatement la jeune femme.
Ses paroles eurent pour effet d’intriguer fortement Kirkland qui l’espace d’une seconde sembla pris de court.
« Que voulez-vous dire ?
- Ce ne serait pas la première fois que John le Rouge fait taire un des ses disciples qui pourrait devenir gênant, poursuivit-elle sur sa lancée. Il a ses entrées partout et qui sait où ont pu s’infiltrer ses hommes ?
- Je vous assure que selon l’avis des médecins du service, la mort de Lennon ne laisse nullement la place au doute, expliqua Bob calmement.
- Va-t-on faire une analyse sanguine de Lennon ?
- Pourquoi le ferait-on ? s’étonna le fédéral en haussant les sourcils.
- Pour nous assurer qu’aucune toxique, qu’aucun poison ne lui a été administré à notre insu, n’en démordit pas l’agent déterminé. Nous devons être sûrs à cent pour cent des causes de cette mort. »
Kirkland ne put contenir un nouveau sourire, amusé par la ténacité de celle dont la réputation d’excellent flic n’était plus à faire.
« Ecoutez, je n’en vois pas trop l’intérêt, commença-t-il avec douceur, mais si cela peut vous rassurer, je vais en faire la demande immédiatement et laisserai même les laborantins rattachés au CBI s’occuper de ce cas. »
La jeune femme fut quelque peu surprise, s’attendant à essuyer un refus peu coopératif.
« Vous avez raison, nous ne devons rien négliger quand il s’agit de John le Rouge. Vous me tiendrez au courant des résultats dans ce cas.
- Bien entendu, lui assura-t-elle.
- Veuillez m’excuser mais je dois à présent retourner au bureau et faire mon rapport sur les derniers évènements, fit-il en tendant la main pour saluer la jeune femme. Je vous dis à bientôt. »
S’efforçant de lui rendre un sourire poli, Lisbon serra la main de l’homme qui cependant referma un peu plus son étreinte. Voyant qu’elle ne pourrait pas se dégager de suite, la jeune femme plongea son regard dans celui qui arborait à présent un air plus sérieux.
« Je me dois néanmoins de vous rappeler quelque chose, Térésa, dit-il d’une voix grave. Une chose que vous devez garder à l’esprit selon moi. »
Intriguée et quelque peu mal à l’aise, la policière attendait la suite avec une certaine appréhension.
« Patrick Jane avait une femme et une fille ; elles sont mortes. Il a fréquenté brièvement Kristina Frye, elle est comme morte ; il a cru que Timothy Carter était John le rouge ; il est mort. Il a séduit puis manipulé Lorelei Martins avant qu’elle ne le double à son tour ; elle est morte.
- Que cherchez-vous à démontrer ? demanda froidement celle qui avait toujours la main prisonnière de la poigne virulente de Kirkland.
- Que Patrick Jane se trouve toujours dans les parages lorsqu’un drame frappe ceux liés directement ou indirectement à son ennemi mortel. Et comme par hasard, voilà plus de deux semaines que ce même Patrck Jane hante les couloirs de cet hôpital où vient très précisément de mourir Lennon.
- Mort qui selon vos propres dires serait purement accidentelle, n’est-ce pas ? fit remarquer la jeune femme sans se démonter. En quoi Jane serait-il un problème dans ce cas ? »
Kirkland expira de désolation, navré de voir Lisbon défendre toujours aussi ardemment son partenaire.
« Je dis simplement que fréquenter cet homme semble porter malheur, finit d’expliquer l’agent de la sécurité intérieure. Vous devriez être très prudente, sans quoi vous pourriez vous-même en souffrir. »
Kirkland avait parlé d’une voix étrangement douce et pleine de sollicitude pour la jeune femme qui en demeura néanmoins plus qu’intriguée, n’ignorant pas le fait qu’il lui tenait toujours fermement sa main.
Bien décidée à montrer sa détermination, et loin de reculer devant cet homme pourtant si haut gradé, la jeune femme brune s’approcha un peu plus de celui qui ne s’entendait pas à cette étonnante proximité, ni à voir le corps de Lisbon si près du sien. Celle-ci, les yeux brillants, dit à son tour d’une voix claire:
« S’agit-il d’un conseil amical de votre part ou d’une menace à peine déguisée, agent Kirkland ? »
Ce dernier ne put dissimuler son air attrapé et instinctivement il relâcha la pression que sa main exerçait toujours sur celle de Lisbon.
« Croyez-bien que rien ne me préoccupe plus que votre sécurité, agent Lisbon, tenta-t-il d’affirmer le plus sereinement possible, et ne voyez en mes propos qu’un simple signe de mon intérêt à votre égard.
- Dans ce cas, je vous en remercie mais je pense être assez à même à gérer ma relation avec mon partenaire, qu’il semble porter malheur ou non. » conclut-elle avec un sourire suffisamment hypocrite pour faire sentir à son interlocuteur qu’elle n’était nullement impressionnée.
Puis elle retira sa main de celle de Kirkland qui la libéra sans broncher ; enfin, l’agent de Homeland vit la jeune femme brune le saluer brièvement de la tête et s’éloigner de lui pour se diriger vers l’intérieur du bâtiment. Kirkland afficha alors un nouveau sourire, à la fois satisfait et quelque peu admiratif : l’affaire Jason Lennon pourrait s’avérait bien plus passionnante qu’il ne l’avait prévu et il comprenait à présent pourquoi Térésa Lisbon occupait une si grande place dans le macabre jeu d’échec qui opposait John le Rouge au mentaliste. Sur ces entrefaites, il quitta l’hôpital.
Lisbon quant à elle poursuivit sa route vers l’ascenseur pour se rendre au troisième étage où se trouvait certainement Jane. A la grande surprise de la jeune femme, elle le trouva bien plus vite que prévu puisque ce dernier se tenait appuyé sur un pilier qui était dans l’angle du hall, mais qui donnait également une vue sur l’entrée du bâtiment. Sans hésiter elle délaissa son itinéraire initial pour rejoindre son équipier qui arborait une mine sévère.
« Jane, fit-elle en arrivant à sa hauteur. J’ai fait aussi vite… »
Mais elle s’interrompit bien vite lorsqu’elle croisa les yeux azur qui la fixaient intensément et froidement. L’espace d’un instant elle se sentit paralysée par le regard que lui lançait son partenaire. Elle avait bien souvent vu un Patrick Jane emmuré dans sa froideur et sa détermination mais jamais encore elle n’avait ressenti ce qu’elle éprouvait à l’instant.
« Pourquoi me fixez-vous ainsi ? » demanda-t-elle, suspicieuse.
Mais le mentaliste ne consentit pas à lui répondre, il se contentait simplement de plonger profondément son regard dans celui, interloqué, de la jeune femme qui n’y comprenait rien. Il semblait tenter pénétrer l’âme de Lisbon comme il le faisait souvent avec les gens, sauf que cette fois il avait l’air d’y chercher une réponse qu’elle ignorait.
« Bon sang, Jane, parlez-moi ! » finit par lâcher la jeune femme, qui ne put dissimuler une once de prière dans sa voix.
Ce fut alors que le visage du mentaliste se détendit quelque peu et afficha un air confus, voire même contrit. D’un signe de tête, il lui demanda de le suivre, ce qu’elle fit lorsqu’elle le vit partir à l’arrière du bâtiment, vers les jardins privés de l’hôpital où les patients et les familles avaient coutume de se promener et de se reposer. Le mentaliste marcha d’un bon pas jusqu’à un banc libre, assez éloigné de tous les autres et en retrait des allées où se trouvaient les promeneurs. Quand il eut atteint son objectif, Jane s’assit et se pencha, croisant ses mains sur lesquelles il appuya son visage défait. Un peu perdue, Lisbon le rejoignit et hésita un instant à s’installer à ses côtés. Debout devant lui, elle attendait, simplement, qu’il accepte de la faire entrer dans ses réflexions qui de toute évidence le contrariaient plus que tout.
« Jason Lennon est mort, ne put-il rien dire d’autre en guise de préambule.
- Je sais, se contenta de répondre humblement son équipière. Je suis désolée, je sais combien vous teniez à lui parler.
- Il savait qui était John le Rouge. Il aurait pu me révéler l’identité de mon ennemi, et à présent il est mort, comme tous les autres. »
Cette fois, tout air belliqueux avait quitté le visage de Jane qui semblait harassé, dérouté. Emue, la jeune femme vint timidement s’asseoir à ses côtés sur le banc. Après un instant de silence, elle se décida à aborder le sujet.
« Jane, que vouliez-vous dire tout à l’heure, par « Kirkland l’a tué » ?
- Ce que ça veut dire : Bob Kirkland a tué Lennon pour l’empêcher de me parler.
- Et sur quoi basez-vous cette théorie ?
- Je ne suis pas sûr que vous ayez envie de l’entendre, dit-il d’un ton las.
- Expliquez-moi quand même, l’invita-t-elle d’une voix douce.
- Je le sais, c’est tout.
- C’est un peu mince en effet, ne put que constater la flic.
- Kirkland était avec Jason Lennon dans sa chambre, alors que le patient venait d’être sorti du coma, expliqua le consultant qui ferma les yeux pour conserver son calme. Une infirmière me tenait régulièrement au courant de l’évolution de Lennon, elle m’a appelé quand nous étions au CBI avec la mère de notre dernière victime pour me dire que les médecins avaient décidé de le réveiller, ce qu’ils ont fait, en la présence de Kirkland qu’ils ont ensuite laissé seul dans la chambre. Et comme par hasard, Lennon meurt à peine trois minutes plus tard. Nul besoin d’être un brillant mentaliste pour en tirer la conclusion qui s’impose !
- Les médecins ne parlent-ils pas d’un arrêt cardiaque ? demanda Lisbon.
- Bien sûr, c’est ce qu’ils affirment, de même que votre grand ami de la sécurité intérieure, répondit Jane qui avait retrouvé son ton incisif. Lennon aurait tenu quinze jours à combattre la mort de manière acharnée pour finalement rendre l’âme une fois réveillé ! C’est l’évidence même ! »
L’ironie mordante et agressive de Jane, peu habituelle blessa quelque peu sa partenaire qui ne comprenait pas pourquoi elle en était la cible.
« Jane, je sais que tout ceci n’est pas facile pour vous, mais je n’y suis pour rien, ne vous en prenez pas à moi » lui dit-elle pourtant calmement sans parvenir à masquer son air blessé.
Le mentaliste tourna aussitôt la tête vers sa voisine et vit ses beaux yeux émeraude assombris.
« Je…vous avez raison, se reprit-il. C’est juste que…une fois encore…tout m’échappe. Mais je suis certain de la culpabilité de Kirkland.
- Comme vous étiez certain qu’en acceptant d’aider Lorelei elle vous livrerait John le Rouge » lui fit-elle remarquer avec douceur mais néanmoins directement.
Jane dut bien admettre que cette fois son équipière l’avait mouché avec justesse, en mettant en lumière son cuisant échec avec sa maîtresse.
« Ne laissez pas encore une fois vos émotions obscurcir votre jugement, poursuivit-elle. Si vous ne prenez pas de recul, il sera aisé pour vos ennemis de vous atteindre. Vous qui d’habitude savez faire preuve de tant de distance, de détachement pour vous adonner à vos machinations, vous ne semblez plus rien maîtriser dernièrement. Votre discernement en pâtit. »
Jane écoutait Lisbon, sans pour autant la regarder : il laissait son équipière dire tout haut ce qu’il avait dû admettre tout bas, et il n’en n’avait guère l’habitude. Après quelques secondes de silence, Jane se redressa et sortit de sa poche intérieure son fameux carnet dans lequel il notait toutes ses observations liées à sa quête infernale. Il eut une seconde d’hésitation puis le tendit à Lisbon qui en fut surprise. Tandis qu’elle lui lançait un air perplexe, il approcha de nouveau le carnet pour qu’elle le saisisse, ce qu’elle fit avec peu d’assurance.
« Ouvrez à la page 110, se contenta-t-il de dire.
- Pourquoi ? Pourquoi maintenant ? demanda-t-elle, se refusant de tourner les pages où elle avait peur de trouver ce qu’elle craignait. Vous n’avez jamais voulu que je lise votre carnet.
- Je veux que vous voyiez où j’en suis, que vous preniez la mesure de mon état. Ouvrez-le ! » lui ordonna-t-il vivement.
Aussi se plia-t-elle à cette exigence et feuilleta jusqu’à la page numérotée indiquée : ce qu’elle y vit la glaça plus qu’elle ne l’aurait imaginé. Voici ce qui y était inscrit :
Le sang de Lisbon se glaça dans ses veines quand elle lut les noms de ses subordonnés inscrits sur le carnet des suspects possibles liés à John le Rouge. Elle éprouva soudain une rage qu’elle ne put à peine contenir. Si elle ne s’était pas trouvée au milieu d’un centre hospitalier, elle aurait vraiment frappé Jane, de la plus violente des façons. Comment osait-il ? Comment osait-il les suspecter ? Comment osait-il même avoir couché leurs noms sur ce carnet infâme ?
Tandis que la jeune femme se débattait avec sa colère, Jane à ses côtés demeurait calme et reprit la parole.
« J’ai rajouté leurs trois noms il y a une semaine, avoua-t-il simplement.
- Espèce de…, commença Lisbon dont la voix à demi-éteinte s’étrangla dans sa gorge et ne put terminer.
- Je me suis fixé comme règle de ne me fier à personne. Je suspecte tout le monde, j’imagine les pires scenarii dans lesquels les personnes les plus proches de moi seraient impliquées. C’est le seul moyen que j’ai justement de ne plus laisser mes sentiments obscurcir mon jugement, de conserver tout mon discernement, comme vous le disiez si bien. »
Lisbon porta alors son regard sur le dernier tiret, celui en dessous du paragraphe concernant Cho ; étrangement aucun nom n’y était inscrit mais la pauvre jeune femme devina aisément quelle identité devrait tôt ou tard s’y trouver. Cette fois Lisbon ferma les paupières : elle se refusait de laisser couler les larmes qui lui montaient yeux, elle refusait de pleurer devant cet ingrat qui venait de trahir ses amis de la plus odieuse des façons. Elle inspira plusieurs fois pour se donner contenance tandis que Jane, assis à ses côtés demeurait inflexiblement penché, les coudes appuyés sur ses genoux.
« Rigsby est faible psychologiquement et pourrait aisément être manipulé pour me nuire, poursuivit le mentaliste. Van Pelt est loin d’être l’angélique jeune femme que vous supposez tous et peut tout aussi bien être manipulée qu’elle-même manipulatrice.
- Fermez-la, dit faiblement Lisbon qui avait de plus en plus de mal à respirer.
- Cho a le sang-froid et l’intelligence affûtée nécessaires aux plus grands criminels…
- Non, non, non, non, répétait inlassablement la pauvre jeune femme qui tenait coûte que coûte à ne pas éclater de rage en plein milieu du jardin de l’hôpital, au milieu de tous ces gens qui n’avaient pas conscience de ce qu’elle vivait actuellement.
- Mais, je ne parviens pas cependant à imaginer Cho en coupable, d’où le vide, pour l’instant, à côté de son statut dans mon carnet. » expliqua alors l’homme blond qui semblait plongé dans une récitation mécanique de phrases qu’il avait l’air d’avoir retournées des centaines de fois dans sa tête.
A ses côtés Lisbon se sentait de plus en plus mal, à tel point qu’elle déposa le carnet violemment sur le banc, se leva précipitamment et courut vers la poubelle la plus proche, prise de nausées incontrôlables. Comme elle n’avait presque rien mangé de la journée, elle ne put rien régurgiter et fut simplement prise de violents spasmes, occasionnés par le dégoût de cette situation. Jane l’avait observée se diriger vers la poubelle et regardait à présent une infirmière en blouse blanche, qui accompagnait une dame âgée un peu plus loin, venir à son secours.
« Madame ? s’exclama la jeune infirmière une fois arrivée aux côtés de Lisbon qui s’appuyait difficilement sur le bord de la poubelle. Madame ça ne va pas ?
- Je…non…enfin, si, bredouilla la pauvre Térésa qui tentait de reprendre son souffle. Juste quelques nausées.
- Elle vient d’apprendre une grave nouvelle, intervint Jane qui s’était levé, non sans avoir récupéré le carnet, et avait prestement rejoint les deux femmes, se gardant bien toutefois de toucher Lisbon qui ne l’aurait pas supporté.
- Vous voulez que je vous conduise à l’intérieur, vous pourrez vous étendre aux urgences ? proposa la spécialiste.
- Merci infiniment, mais vraiment, ça va, la rassura Lisbon qui esquissa un timide sourire tout en se redressant, je…pardon de vous avoir alarmée.
- Ne vous excusez pas voyons, la rassura l’aimable inconnue. Nous sommes là pour ça, vous êtes certaine que vous allez mieux ?
- Oui, juste...une grosse contrariété qui m’a noué l’estomac. Je vais bien.
- Vous êtes moins pâle en effet, vous reprenez des couleurs et de la vigueur, constata l’infirmière qui observa aussi les iris de son inconnue. Je ne saurai trop vous recommander tout de même de vous faire surveiller si jamais cela devait se reproduire. Ce n’est pas forcément grave, vous savez, au contraire ! »
Le petit sourire rassurant de l’infirmière fit que Lisbon comprit bien sûr le sous-entendu : des étourdissements impromptus, des nausées, une belle jeune femme accompagné d’un homme séduisant dont elle semblait proche…bref, la pauvre innocente avait envisagé la possibilité que Lisbon puisse être enceinte. Cette remarque, qui avait tout lieu d’être aimable et encourageante, finit d’attrister la jeune femme brune qui porta alors son regard sur l’homme qui demeurait à ses côtés, à distance raisonnable mais arborant néanmoins un air inquiet. Le cœur de Térésa finit de se serrer en resongeant au gouffre qui venait de s’ouvrir entre elle et son consultant. Néanmoins elle afficha un sourire reconnaissant à celle qui s’était sincèrement préoccupée de son état, la rassura de nouveau et la remercia.
« Dans ce cas je vous laisse, fit l’infirmière en se tournant vers Jane. Prenez bien soin d’elle. »
Jane ne put rien faire d’autre qu’acquiescer timidement puis la jeune femme en blouse blanche s’éloigna pour retourner vers sa patiente âgée, qui l’attendait calmement un peu plus loin.
De nouveau seuls en tête à tête, les deux équipiers se faisaient face en silence. Lisbon recouvrait peu à peu son assurance et se détacha du rebord de la poubelle où elle était encore appuyée. Lentement, elle commençait à se diriger vers les portes qui conduisaient de nouveau vers l’intérieur du bâtiment tandis que Jane ne savait plus quelle démarche adopter, demeurant à quelques pas derrière elle. Soudain la jeune femme brune, s’arrêta, se retourna et lança à son équipier qui la suivait.
« J’ai convaincu Kirkland de nous laisser faire une analyse de sang et une recherche de toxine sur Lennon, dit-elle difficilement sans baisser néanmoins la garde. Vous n’aurez qu’à vous assurer par vous-même que tout se déroule comme vous le souhaitez afin que les résultats ne soient pas truqués. Vous pouvez également faire appel à un laboratoire indépendant dont vous ne nous fournirez pas l’adresse, afin que rien n’entrave les résultats. Pour ce qui est de Cho, sachez que je lui confierai les yeux fermés ma vie et celle de mes enfants si un jour j’étais amenée à en avoir, mais je suppose que mon jugement ne vaut pas grand-chose. En ce qui concerne Rigsby et Van Pelt, vous vous trompez également, mais là encore, je n’ai pas de preuve, simplement mon expérience et surtout mon cœur, qui garde la foi en ceux qui la méritent. Enfin, quand vous noterez mon nom sur votre carnet, à l’emplacement que vous m’avez réservé, je pense que vous avez prévu d’inscrire : « Térésa Lisbon : enfant battue ; orpheline ; a assumé seule l’éducation de ses frères; ancienne alcoolique ; croyante ; naïve et manipulable à souhait », n’est-ce pas ? »
Jane ne put que baisser la tête, ne supportant pas de croiser les yeux emplis à la fois de déception et de bonté de son équipière.
« Vous pourrez aussi marquer, à côté de statut : idiote qui malgré tout croit encore en la rédemption ».
Sa petite voix ainsi que la dignité avec laquelle elle affrontait l’horreur de la situation touchèrent Jane plus qu’il ne le souhaitait. Ce fut alors que la jeune femme brune ouvrit une dernière fois la bouche pour conclure :
« Même si, malheureusement, d’après ce que je vois aujourd’hui, je crains que John le Rouge n’ait déjà gagné. »
Ce fut alors qu’elle se détourna et partit, loin de son consultant qui venait de la briser bien plus que n’importe quel ennemi ne l’avait jamais fait.
Le mentaliste, perdu, vit s’éloigner le seul être qu’il était parvenu à aimer sincèrement. Il observa à travers les portes vitrées la fine silhouette de Térésa se déplacer doucement, comme si elle peinait à marcher, sans doute encore fragilisée par la fatigue qu’elle avait failli prendre et bien plus encore par le coup de massue qu’elle venait de recevoir. Nul doute, qu’une fois seule, elle laisserait se déverser les flots de larmes qu’elle contenait depuis longtemps. Quand elle eut disparu de son champ de vision, Jane demeura seul, debout immobile dans l’allée du jardin : il tenait toujours dans sa main le fameux carnet qui renfermait la facette la plus sombre de son âme torturée, les idées les plus infâmes qu’il avait eues au mépris de ce qu’il y avait encore de beau sur cette planète. Par automatisme, le mentaliste ouvrit de nouveau le petit livret tant de fois feuilleté et parvint jusqu’à la page 110, preuve de son ignominie. Que gagnait-il à agir ainsi ? Que faisait-il sinon exactement ce que son pire ennemi attendait de lui, à savoir s’emmurer dans un monde de haine, d’égoïsme et d’irrespect ? Il devenait exactement ce monstre qu’il traquait et offrait quelque part la victoire à John le Rouge. Jane ferma un instant les yeux et resongea à sa famille : au sourire délicat d’Angéla, sa tendre épouse ; aux gestes rieurs et enfantins de sa belle petite Charlotte pleine de vie. Et peu à peu, une autre image vint se superposer à ses deux belles princesses du passé : l’image d’un sourire, de deux yeux émeraude emplis de bonté qui l’invitaient à retrouver la part de lumière qu’il avait en lui.
Ce fut alors que le mentaliste sut : il ne pouvait pas renoncer à sa vengeance, il ne le pouvait pas ! En revanche, il pouvait- non il devait- préserver ce qui existait de plus beau et de plus pur dans son entourage.
Sans réfléchir davantage, Jane se mit alors à courir à vive allure à l’intérieur de l’hôpital, à traverser le hall comme un fou en se dirigeant vers la sortie, à chercher du regard le SUV sombre sur l’immense parking. Après quelques instants de panique où il crut qu’elle était déjà partie, il aperçut la voiture tant cherchée roulant au pas dans l’allée centrale s’approcher de la barrière électronique de sortie qui allait bientôt se lever pour laisser passer le véhicule. Comme si sa vie en dépendait, Patrick Jane fonça à toute vitesse en direction du SUV de Lisbon en coupant à travers la pelouse pour rejoindre plus rapidement le lieu.
A l’intérieur de sa voiture, Térésa Lisbon tentait de laisser ses pensées de côté : elle devait absolument conserver sa lucidité jusqu’à chez elle où elle devrait impérativement s’arrêter pour évacuer tout son désarroi : elle ne pouvait pas rentrer ainsi au CBI, sans quoi tous les agents verraient à quel point elle était dévastée. Elle n’avait pas du tout l’intention de parler de cette terrible scène aux membres de son équipe, elle leur épargnerait l’humiliation de se découvrir suspectés du pire par celui qu’ils considéraient malgré tout comme un ami. En revanche elle devrait sérieusement envisager l’avenir de Jane au sein du CBI. Elle ne pourrait plus jamais travailler avec lui, elle ne pourrait pas faire comme si de rien n’était, malgré toute sa bonne volonté et son courage. Peut-être même devrait-elle envisager une mutation, d’abord pour le consultant, qui serait assigné à une autre équipe, puis pour elle-même car elle serait dans l’incapacité de mentir longtemps à ses amis sur les raisons réelles du départ de leur consultant. Dans tous les cas, sa vie venait de prendre un tournant, un virage serré et difficile dont elle devrait s’accommoder si elle voulait survivre.
Quand elle vit devant elle la barrière rouge et blanche se lever pour la laisser passer, Lisbon repassa la première et accéléra. Lorsque soudain, sans qu’elle ne la vît sortir de nulle part, elle aperçut une silhouette familière se jeter juste devant son véhicule. Dans un pur réflexe, elle écrasa la pédale de frein et immobilisa le véhicule, qui heureusement n’avait pas encore pris trop d’élan. A peine eut-elle le temps de reconnaître celui qui avait failli se jeter sous ses roues, qu’elle vit la portière du passager s’ouvrir à la volée et un corps s’engouffrer juste à côté d’elle. Cette fois, la colère fut la première conseillère.
« Non, mais vous êtes malade ? s’écria Lisbon folle de rage.
- Je savais que vous auriez le bon reflexe.
- Sortez, dégagez d’ici !
- Je sais qu’à ce moment précis vous devez me haïr mais je vous demande deux minutes, la supplia Jane qui croisa ses mains en signe de prière.
- DEHORS !!!!! hurla-t-elle en lui indiquant l’extérieur.
- Juste deux minutes pour me laisser vous dire une dernière chose avant que vous ne partiez. J’en appelle à votre cœur, à ce cœur généreux et clément, Lisbon, deux minutes. »
Face à celle dont le visage était déformé par la colère, Jane se sentit démuni : il devait impérativement lui dire, sans quoi il avait la certitude que si elle partait maintenant, il n’aurait jamais plus l’occasion de lui faire savoir ce qu’il avait décidé.
La respiration saccadée, les yeux brillants de larmes à peine contenues, Lisbon serrait violemment son volant, à s’en faire mal aux jointures. Elle fut soudain sortie de ses pensées cahotiques par un coup de klaxon derrière elle. En effet un autre véhicule désirait sortir du centre hospitalier et elle barrait le passage, tout en laissant bloquée en outre la barrière qui demeurait levée au-dessus du SUV. Tentant de recouvrer son calme, Lisbon redémarra et avança de cinq cent mètres pour se mettre sur le côté et libérer la sortie. Là, elle freina de nouveau et demeura comme tétanisée.
Ce fut avec hésitation que Jane, la voyant totalement apathique, entreprit de sa main gauche de couper le contact et mettre le frein à main pour plus de sécurité. Puis il se tourna vers la conductrice, qui conservait sa tête baissée, les mains résolument posées sur le volant.
Il avait demandé deux minutes, mais il n’était pas certain de ce qu’elle lui accorderait, pas même certain qu’elle ne le frapperait pas violemment dès qu’il ouvrirait la bouche. Aussi hésita-t-il à prendre la parole et opta-t-il pour un biais détourné. Il souleva sa main droite qui tenait toujours son précieux carnet et le montra à Lisbon.
« J’ai un autre aveu à vous faire, commença-t-il difficilement. Tout à l’heure dans le hall, quand je vous ai surpris en train de parler avec Kirkland, mon sang n’a fait qu’un tour. Depuis le début, je sens bien qu’un étrange lien se tisse entre vous. »
Il fut interrompu par un sifflement ironique et insolent de la jeune femme, au comble de la consternation. Mais elle ne parla pas, ni même ne tourna la tête vers lui.
« Convaincu que Kirkland est bel et bien mêlé à John le Rouge et responsable de la mort de Lennon, je n’ai pas aimé vous voir si proche de lui et dans ma folie je me suis mis à envisager que peut-être j’en viendrais à…à… »
Il ne put terminer, tant il avait honte à présent de ce qu’il s’était laissé aller à penser alors.
« A me suspecter aussi, lâcha froidement Lisbon qui refusait toujours de croiser ses yeux. C’est pour cela que vous me fixiez durement sans parler, quand je vous ai rejoint vers le pilier.
- Oui. »
La réponse fut simple, franche et douloureuse, pour l’un comme pour l’autre. Lisbon pensait qu’elle ne pourrait pas avoir plus mal que ce qu’elle éprouvait déjà, avant la venue de Jane dans le SUV : elle avait tort, il pouvait encore la blesser davantage.
« Je vous ai regardée, poursuivit Jane, j’ai plongé dans vos yeux, ces yeux droits et francs, je voulais sonder votre âme comme jamais encore je ne l’avais fait…et ensuite je me suis dégoûté, c’est pourquoi j’ai éprouvé le besoin de sortir. »
Jane s’appuya alors sur le dossier du siège passager et posa sa nuque élevée contre l’appui-tête, pour tenter de se redonner contenance.
« Ça m’a fait mal d’inscrire les noms de Grace, Rigsby et Cho dans ce carnet, mais je l’ai fait, reprit-il la gorge serrée. Je ne suis sûr de rien ni de personne, c’est vrai mais je me rends compte que même dans mes délires les plus fous, dans les moments les plus acharnés de ma vengeance, il y a une chose que je ne peux pas faire, malgré toute la volonté et les raisonnements logiques que je peux mener. »
A ses côtés Lisbon l’écoutait sans vraiment l’entendre, elle ne savait pas où il voulait en venir, elle ne faisait que subir chaque parole comme des coups de poignards et attendait, simplement, qu’il ait terminé. D’un autre côté même si elle ne l’avouerait jamais, il avait piqué sa curiosité : que ne pourrait-il jamais faire ? Elle eut sa réponse bien vite.
« Je suis incapable d’inscrire votre nom sur ce carnet, confessa-t-il dans un murmure. Je suis incapable de sincèrement vous envisager comme coupable. Je ne le peux pas, simplement. »
Pour la première fois depuis leur difficile entretien du jour, Lisbon crut sentir autre chose que de la simple douleur. Elle ferma les yeux de nouveau, laissant s’imprimer ces paroles, sans pour l’instant se demander si elles étaient vraies ou fausses.
« Alors, reprit Jane qui tourna la tête vers la jeune femme, si jamais il s’avérait que vous étiez de mèche avec John le Rouge, ou pire que vous soyez vous-même John le Rouge, et bien sachez que…je m’avoue vaincu. »
Lisbon tourna alors à son tour son visage vers celui qui siégeait à ses côtés et pour la première fois, vit des larmes couler sur le beau visage du consultant. Elle ne l’avait jamais vu pleurer, jamais en dix ans. Il s’était toujours assuré de ne jamais lui montrer ses faiblesses.
« Je ne lutterai pas contre vous Lisbon, c’est impossible. Soit vous êtes cet ange sincère et je vous offre avec joie et sans réserve aucune une place dans mon cœur ; soit vous êtes mon ennemie, et vous pouvez vous vanter de m’avoir mis à genou, définitivement. »
Il était vrai que hors contexte, cette déclaration pouvait tout aussi bien être la plus belle comme la plus terrible des affirmations ; mais étant donné le terrible échange qui s’était écoulé récemment, il s’agissait de bien plus encore : la capitulation de Jane devant celle qui le sauverait ou qui le perdrait. Dans tous les cas, il l’évinçait définitivement de tout soupçon et renonçait à la combattre dans le pire scenario.
« Je ne suis pas votre ennemie, Jane, dit-elle de sa petite voix perdue. Je ne l’ai jamais été. Peut-être qu’un jour je serai contre vous, mais dans le seul but de vous empêcher de commettre l’irréparable. Il en a toujours été ainsi. »
Jane l’observa, et constata qu’elle respirait plus doucement, comme si elle avait été libérée de l’étau qui la serrait depuis un long moment. Néanmoins demeurait cette immense tristesse d’en être arrivés à de telles extrémités et à des scènes comme celles qui venaient de se jouer à ce jour. Dans un geste infiniment tendu tout autant que maladroit, Jane arracha la page 110 de son carnet, celle où étaient inscrits les noms des membres de l’équipe et après l’avoir longuement regardée, la déposa dans la poche extérieure de la petite veste que portait Lisbon.
« Dans ce cas, fit-il en la fixant avec douceur une fois son geste accompli, je ne peux pas m’en remettre à Dieu étant donné que je ne crois pas en lui. Alors, je m’en remets à vous. »
Sur ce il passa sa main sur le visage de la jeune femme pour essuyer les larmes qui y roulaient.
« Vous leur faites confiance, et moi je vous fais confiance, proposa-t-il. Le compromis vous convient ? »
Lisbon laissa son équipier caresser sa joue tandis qu’elle consentit enfin à croiser son beau regard azur, attristé mais aussi un peu plus confiant.
Lisbon savait que Jane poursuivrait inlassablement sa quête et qu’un jour sa Némésis les séparerait. Mais aujourd’hui il lui accordait beaucoup : sa confiance absolue en elle ainsi qu’une confiance relative à son jugement pour ce qui concernait l’équipe. Concrètement, Jane acceptait d’avancer avec elle ou de mourir par elle. Quand tout les opposerait, il lui assurait néanmoins de conserver dans son cœur brisé une foi indéfectible, cette foi qu’il n’avait pu accorder à aucun dieu, aucune religion, aucun dogme…il la plaçait en une femme : elle !
Lisbon acquiesça timidement de la tête, signe qu’elle consentait à ce nouveau lien qu’il lui proposait. Rassuré, Jane retira sa main de la joue de Lisbon, puis rangea son carnet à sa place habituelle dans sa poche intérieure et sortit du SUV. Avant de refermer la portière, il se pencha pour regarder une dernière fois celle qui comptait tant. Lisbon consentit alors à lui octroyer un timide sourire, à peine perceptible mais il suffit à apaiser le mentaliste, qui se sentait ému comme il ne l’avait plus été depuis bien longtemps. Aussi finit-il par fermer la portière et par repartir en direction du parking pour récupérer la DS stationnée plus loin.
De nouveau seule, Lisbon ne parvenait pas à réaliser ce qui venait de se jouer. Elle eut simplement le réflexe de sortir la feuille de papier qu’avait glissée Jane dans sa poche, la fameuse feuille infâmante et sans une once d’hésitation la déchira en menus morceaux. Non, jamais elle ne douterait de ses trois membres d’équipe, jamais…
Puis son esprit revint à Jane. Lisbon savait qu’elle devrait se battre pour sauver la vie de son équipier, pour sauver son âme aussi mais elle venait de gagner une chose définitive et précieuse : le cœur de Patrick Jane, avec ses nombreux défauts et ses indéniables qualités. Elle était touchée tout autant qu’effrayée car elle savait qu’elle empruntait un chemin dangereux dont elle ne sortirait pas indemne. Mais avait-elle vraiment le choix ? Cela faisait des années qu’elle s’était engagée dans cette voie tortueuse en sachant qu’au bout de la route se trouverait la plus haute des falaises : celle qui mettrait à l’épreuve les liens unissant Jane et cette femme extraordinaire qui avait accepté de le suivre. Mais peu importaient les obstacles, peu importait la douleur, peu importaient ses sentiments de trahisons successives, Térésa Lisbon ne ferait pas demi-tour, pas maintenant qu’elle avait pour elle seule la plus belle des motivations.
Alors, la jeune femme remit son véhicule en marche et reprit la route avec la ferme intention de ne plus jamais laisser ses doutes prendre le dessus. Elle savait qu’à présent une nouvelle mission l’attendait : elle serait le maillon essentiel pour ébranler Kirkland et prouver sa culpabilité, dont elle était désormais quasiment convaincue…
(caly en mode Jane infernal et mutin: "ET VOILA"!!
Comment vous portez-vous? J'espère que vous voyez se profiler à l'horizon la fin de semaine avec autant de plaisir que moi...
Alors je me permets une nouvelle fois de m'incruster dans la section OS pour vous poster mon dernier bébé, qui date d'hier. Je tenais à prendre un peu de recul avant de vous le présenter car j'avoue que ma ligne directrice fut un peu multiple au départ. Je voulais donner une suite au 5x18 tout en restant dans l'esprit tortueux dans lequel semble aimer nous plonger en ce moment ce cher Bruno.
Puis au fil de l'écriture, s'est imposée à moi une scène que je n'avais encore jamais envisagée, une scène que je ne voulais pas envisager à vrai dire concernant Jane et son fameux carnet.
D'autres auteurs ici (je pense notamment à nos chères enjoy et voilà) s'étaient en outre livrées à de sublimes écrits mettant en scène le fameux carnet de Jane et jusqu'à hier j'avais délaissé volontairement cet accessoire qui pour moi est en réalité le miroir de l'état d'esprit de Jane.
Aussi vais-je vous proposer un passage douloureux, une fois n'est pas coutume (vous me connaissez, je ne suis pas du genre à écrire des tensions entre Jane et Lisbon ) et j'avoue qu'à un moment hier j'ai senti mon coeur se serrer à l'idée qu'un jour Heller puisse nous servir (en bien mieux écrit évidemment ) une scène de rupture de ce genre.
Mais mon éternel optimisme et ma foi en ce duo fantastique ne pouvaient s'accomoder d'une fin aussi tragique aussi ai-je tout compte fait opté pour un retour à l'espoir...bref, vous me direz ce que vous en pensez!
Bonne lecture à tous et toutes, en espérant ne pas vous perdre au détour d'une phrase....
Ah oui, je pense que certaines personnes vont me haïr pour ce que je fais subir à Lisbon ici , mais bon, comme dans le dernier de mes textes elle n'apparaissait quasiment pas, je me devais de lui accorder une place majeure cette fois! Donc pardon...
PS: je tenais tout particulièrement à vous remercier pour vos adorables comm sur Suspicion, ma dernière OS (il semblerait que Cho y ait eu son petit succès ). Donc un immense bisous à ma Johel, JaneDoe, Wicky à la plume d'or, TeresaLisbon, Peanut évidemment, Tournesol, HoneyJane (Chos' fan hein?? ), lili34000, et lele8133 auxquels je n'avais pas répondu. Vraiment vos mots d'encouragements et vos compliments me vont droit au coeur. Je vous embrasse tous et toutes.
SPOILER SAISON 5 évidemment
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Red way. (OS post 5x18
)Un SUV sombre arriva en trombe sur le parking de l’hôpital régional de Sacramento. La conductrice brune affichait un air contrarié et la célérité de son apparition tendait à souligner une situation d’urgence. En effet, à peine dix minutes s’étaient écoulées depuis le coup de fil que la jeune femme flic avait reçu alors qu’elle se trouvait encore au bureau du CBI, en train de remplir la paperasse habituelle de fin d’enquête. Elle se souvint alors de la manière dont son interlocuteur avait parlé et annoncé la nouvelle : « Lennon vient de mourir. Kirkland l’a tué. »
Deux phrases...deux phrases prononcées d’un ton froid et sans appel avaient suffi à déclencher chez Lisbon une myriade d’émotions toutes plus contradictoires les unes que les autres. A peine avait-elle eu le temps de réaliser la teneur des propos tenus par son consultant que déjà ce dernier avait raccroché, sans rien ajouter, sans rien expliquer, sans rien faire d’autre que laisser son équipière dans le doute et l’incompréhension. Il n’avait par conséquent pas fallu plus d’une minute à la jeune femme pour abandonner les tâches qui l’occupait, traverser le grand couloir des bureaux fédéraux et descendre à sa voiture sans avertir personne. Elle n’avait même pas pris le temps de prévenir son équipe, n’y avait même pas songé à vrai dire tant son esprit était préoccupé. Lisbon, quoique ne sachant pour ainsi dire rien de la situation, ne parvenait qu’à retenir la voix à peine hésitante de Jane à l’autre bout du fil. Que Lennon soit décédé n’était pas vraiment une surprise ; en réalité elle s’était préparée à cette triste éventualité depuis plus de deux semaines, laps de temps durant lequel la dernière victime de Lorelei Martins avait lutté entre la vie et la mort, plongé dans un profond coma. En revanche, la suite du message était plus que sibyllin : qu’entendait le mentaliste par « Kikland l’a tué » ? Lisbon connaissait fort bien l’antipathie que Jane éprouvait pour l’agent de la sécurité du territoire, fraîchement arrivé dans leur univers professionnel et assigné officiellement à l’affaire Martins. Mais de là à l’accuser de meurtre ! Cela en était trop, la jeune femme n’avait donc pas hésité à foncer à l’hôpital pour juger elle-même de la situation, et surtout pour retrouver Jane avant que ce dernier ne fasse une nouvelle bêtise.
Tout en conduisant à vive allure, Lisbon n’avait pu s’empêcher de constater qu’elle devenait de plus en plus protectrice envers son consultant, éprouvant sans cesse le besoin de le savoir en sécurité mais surtout, de le savoir toujours dans les parages. Rien ne l’effrayait plus que la crainte de le voir un jour renouveler la terrible expérience de l’année passée, sa disparition pendant six mois sans donner aucune nouvelle. Bien qu’elle eût fait mine d’avoir tourné cette page, Lisbon en avait été marquée plus qu’elle ne voulait l’admettre et se voyait à présent contrainte de s’assurer des moindres faits et gestes de son équipier. Elle en était même venue à mentir à ses supérieurs en couvrant des faits importants concernant la relation tumultueuse entre Lorelei et Jane.
Une fois le contact du SUV coupé, la jeune conductrice s’extirpa de l’habitacle avec une agilité quasi féline et ne prit même pas la peine de fermer à clé le véhicule. Elle courait déjà vers la grande porte vitrée qui servait d’entrée au bâtiment hospitalier. Alors qu’elle venait juste de franchir le seuil automatique, elle vit arriver en face d’elle Bob Kirkland et ne put contenir un frisson totalement involontaire. L’homme à l’élégant costume sombre typique des agents de Homeland marchait d’un pas leste et tranquille, une main dans la poche. Il n’avait pas encore aperçu la jeune femme qui s’était arrêté d’avancer pour l’observer, car il semblait perdu dans ses pensées, le regard hagard et dans le vide. Une fraction de seconde suffit à Lisbon pour déterminer qu’effectivement quelque chose n’allait pas chez cet homme. Il paraissait trop calme, trop lisse, trop…serein. Comment pouvait-il en être ainsi alors que selon les dires, certes rapides et succincts, de Jane il venait de perdre un témoin capital qui aurait pu fournir des informations précieuses sur John le Rouge ? Sans compter l’étrange intérêt que lui et son agence portaient à l’affaire Martins, alors qu’ils étaient plutôt spécialisés dans le terrorisme. Enfin, elle avait pu constater de ses yeux l’étroite alliance que semblaient avoir tissé Kirkland et Bertram, ce qui n’augurait rien de bon. Mais alors que Lisbon continuait ses réflexions, Kirkland releva la tête et tomba sur la jeune femme, immobile, à quelques mètres devant lui, près de la porte d’entrée. Il afficha aussitôt un sourire délicat et retenu puis s’avança vers elle.
« Agent Lisbon, la salua-t-il aimablement.
- Agent Kikland, contrefit-elle sérieusement. Que s’est-il passé ?
- Ce que vous comme moi avions prévu dès le début. Jason Lennon n’a plus eu la force d’endurer ses blessures et son cœur a lâché, tout simplement. » lui expliqua calmement le fédéral.
Lisbon s’entendit confirmer ce qu’elle savait déjà mais souhaitait en savoir un peu plus.
« Mais comment-est-ce possible ? Il était stable depuis plusieurs jours, fit-elle remarquer, surprise.
- Il semblerait en effet que son état s’était même amélioré dernièrement mais le médecin vient de m’expliquer que la reprise de conscience fut douloureuse et a entraîné un arrêt cardiaque immédiat.
- Il a donc été conscient un moment ? saisit au bond la belle brune. Et a-t-il parlé ? »
Kirkland ne put s’empêcher de sourire discrètement devant l’impatience de la jeune femme qui en oubliait même sa retenue habituelle face à la mort d’un homme.
« Votre manque de compassion à l’égard de ce défunt est un peu surprenant de votre part, vous qui avez l’âme si généreuse d’habitude, ne manqua-t-il pas de souligner d’une voix taquine.
- Je ne pleurerai pas longtemps un homme qui s’avérait être un criminel allié à un tueur en série, rétorqua-t-elle sèchement.
- Certes, mais après tout quelle preuve réelle avons-nous de la connexion de Lennon avec John le Rouge ? demanda Kirkland en haussant les épaules.
- Le fait que Lorelei lui ait tiré dessus pour l’empêcher de parler me semble être un bon indice, non ?
- Ou alors mademoiselle Martins n’a fait qu’assouvir sa soif de vengeance aveugle, soi-disant au nom de sa sœur Miranda, et a tiré sur l’homme qu’elle croyait coupable.
- Et que faites-vous des aveux faits à Jane ? s’insurgea la jeune femme qui néanmoins veilla à ne pas trop hausser le ton au sein de l’hôpital. Lennon a reconnu devant Jane travailler pour John le Rouge. »
Au nom du consultant, Kirkland hocha la tête en signe d’incertitude.
« Qui sait ce que peut affirmer un homme sous la torture ? reprit-il. Lorelei Martins a fait subir de nombreux sévices à notre victime avant que Monsieur Jane et vous-mêmes ne le trouviez. »
Imperceptiblement la jeune femme sentit son corps se tendre à l’écoute des paroles de Kirkland : officiellement, elle avait affirmé que Jane et elle étaient arrivés en même temps au domicile de Lennon, omettant volontairement le fait que le mentaliste avait en réalité pris part au terrible entretien mené par une Lorelei déterminée. Quand le mentaliste avait affirmé à ses supérieurs avoir trouvé Lennon seul dans sa maison, une balle dans le corps, agonisant sur le sol et n’ayant eu juste le temps de lui avouer travailler pour John le Rouge, Lisbon n’avait pas démenti, en dépit du fait qu’elle savait cela totalement faux. Elle avait pleinement conscience de ce qui s’était joué dans cette maison durant les quinze minutes qui lui avaient fallu pour rejoindre les lieux. Mais une fois encore, elle avait relégué ses principes au second plan pour assurer les arrières d’un Jane déjà mortifié par la trahison de sa maîtresse.
« Quoi qu’il en soit, c’est de nouveau une piste qui s’éteint, malheureusement, conclut Kirkland de son ton laconique. Lorelei, Lennon, autant de morts qui laissent de nombreuses questions en suspens.
- Avez-vous envisagé la possibilité que la mort de Lennon ne soit pas accidentelle ? » embraya immédiatement la jeune femme.
Ses paroles eurent pour effet d’intriguer fortement Kirkland qui l’espace d’une seconde sembla pris de court.
« Que voulez-vous dire ?
- Ce ne serait pas la première fois que John le Rouge fait taire un des ses disciples qui pourrait devenir gênant, poursuivit-elle sur sa lancée. Il a ses entrées partout et qui sait où ont pu s’infiltrer ses hommes ?
- Je vous assure que selon l’avis des médecins du service, la mort de Lennon ne laisse nullement la place au doute, expliqua Bob calmement.
- Va-t-on faire une analyse sanguine de Lennon ?
- Pourquoi le ferait-on ? s’étonna le fédéral en haussant les sourcils.
- Pour nous assurer qu’aucune toxique, qu’aucun poison ne lui a été administré à notre insu, n’en démordit pas l’agent déterminé. Nous devons être sûrs à cent pour cent des causes de cette mort. »
Kirkland ne put contenir un nouveau sourire, amusé par la ténacité de celle dont la réputation d’excellent flic n’était plus à faire.
« Ecoutez, je n’en vois pas trop l’intérêt, commença-t-il avec douceur, mais si cela peut vous rassurer, je vais en faire la demande immédiatement et laisserai même les laborantins rattachés au CBI s’occuper de ce cas. »
La jeune femme fut quelque peu surprise, s’attendant à essuyer un refus peu coopératif.
« Vous avez raison, nous ne devons rien négliger quand il s’agit de John le Rouge. Vous me tiendrez au courant des résultats dans ce cas.
- Bien entendu, lui assura-t-elle.
- Veuillez m’excuser mais je dois à présent retourner au bureau et faire mon rapport sur les derniers évènements, fit-il en tendant la main pour saluer la jeune femme. Je vous dis à bientôt. »
S’efforçant de lui rendre un sourire poli, Lisbon serra la main de l’homme qui cependant referma un peu plus son étreinte. Voyant qu’elle ne pourrait pas se dégager de suite, la jeune femme plongea son regard dans celui qui arborait à présent un air plus sérieux.
« Je me dois néanmoins de vous rappeler quelque chose, Térésa, dit-il d’une voix grave. Une chose que vous devez garder à l’esprit selon moi. »
Intriguée et quelque peu mal à l’aise, la policière attendait la suite avec une certaine appréhension.
« Patrick Jane avait une femme et une fille ; elles sont mortes. Il a fréquenté brièvement Kristina Frye, elle est comme morte ; il a cru que Timothy Carter était John le rouge ; il est mort. Il a séduit puis manipulé Lorelei Martins avant qu’elle ne le double à son tour ; elle est morte.
- Que cherchez-vous à démontrer ? demanda froidement celle qui avait toujours la main prisonnière de la poigne virulente de Kirkland.
- Que Patrick Jane se trouve toujours dans les parages lorsqu’un drame frappe ceux liés directement ou indirectement à son ennemi mortel. Et comme par hasard, voilà plus de deux semaines que ce même Patrck Jane hante les couloirs de cet hôpital où vient très précisément de mourir Lennon.
- Mort qui selon vos propres dires serait purement accidentelle, n’est-ce pas ? fit remarquer la jeune femme sans se démonter. En quoi Jane serait-il un problème dans ce cas ? »
Kirkland expira de désolation, navré de voir Lisbon défendre toujours aussi ardemment son partenaire.
« Je dis simplement que fréquenter cet homme semble porter malheur, finit d’expliquer l’agent de la sécurité intérieure. Vous devriez être très prudente, sans quoi vous pourriez vous-même en souffrir. »
Kirkland avait parlé d’une voix étrangement douce et pleine de sollicitude pour la jeune femme qui en demeura néanmoins plus qu’intriguée, n’ignorant pas le fait qu’il lui tenait toujours fermement sa main.
Bien décidée à montrer sa détermination, et loin de reculer devant cet homme pourtant si haut gradé, la jeune femme brune s’approcha un peu plus de celui qui ne s’entendait pas à cette étonnante proximité, ni à voir le corps de Lisbon si près du sien. Celle-ci, les yeux brillants, dit à son tour d’une voix claire:
« S’agit-il d’un conseil amical de votre part ou d’une menace à peine déguisée, agent Kirkland ? »
Ce dernier ne put dissimuler son air attrapé et instinctivement il relâcha la pression que sa main exerçait toujours sur celle de Lisbon.
« Croyez-bien que rien ne me préoccupe plus que votre sécurité, agent Lisbon, tenta-t-il d’affirmer le plus sereinement possible, et ne voyez en mes propos qu’un simple signe de mon intérêt à votre égard.
- Dans ce cas, je vous en remercie mais je pense être assez à même à gérer ma relation avec mon partenaire, qu’il semble porter malheur ou non. » conclut-elle avec un sourire suffisamment hypocrite pour faire sentir à son interlocuteur qu’elle n’était nullement impressionnée.
Puis elle retira sa main de celle de Kirkland qui la libéra sans broncher ; enfin, l’agent de Homeland vit la jeune femme brune le saluer brièvement de la tête et s’éloigner de lui pour se diriger vers l’intérieur du bâtiment. Kirkland afficha alors un nouveau sourire, à la fois satisfait et quelque peu admiratif : l’affaire Jason Lennon pourrait s’avérait bien plus passionnante qu’il ne l’avait prévu et il comprenait à présent pourquoi Térésa Lisbon occupait une si grande place dans le macabre jeu d’échec qui opposait John le Rouge au mentaliste. Sur ces entrefaites, il quitta l’hôpital.
Lisbon quant à elle poursuivit sa route vers l’ascenseur pour se rendre au troisième étage où se trouvait certainement Jane. A la grande surprise de la jeune femme, elle le trouva bien plus vite que prévu puisque ce dernier se tenait appuyé sur un pilier qui était dans l’angle du hall, mais qui donnait également une vue sur l’entrée du bâtiment. Sans hésiter elle délaissa son itinéraire initial pour rejoindre son équipier qui arborait une mine sévère.
« Jane, fit-elle en arrivant à sa hauteur. J’ai fait aussi vite… »
Mais elle s’interrompit bien vite lorsqu’elle croisa les yeux azur qui la fixaient intensément et froidement. L’espace d’un instant elle se sentit paralysée par le regard que lui lançait son partenaire. Elle avait bien souvent vu un Patrick Jane emmuré dans sa froideur et sa détermination mais jamais encore elle n’avait ressenti ce qu’elle éprouvait à l’instant.
« Pourquoi me fixez-vous ainsi ? » demanda-t-elle, suspicieuse.
Mais le mentaliste ne consentit pas à lui répondre, il se contentait simplement de plonger profondément son regard dans celui, interloqué, de la jeune femme qui n’y comprenait rien. Il semblait tenter pénétrer l’âme de Lisbon comme il le faisait souvent avec les gens, sauf que cette fois il avait l’air d’y chercher une réponse qu’elle ignorait.
« Bon sang, Jane, parlez-moi ! » finit par lâcher la jeune femme, qui ne put dissimuler une once de prière dans sa voix.
Ce fut alors que le visage du mentaliste se détendit quelque peu et afficha un air confus, voire même contrit. D’un signe de tête, il lui demanda de le suivre, ce qu’elle fit lorsqu’elle le vit partir à l’arrière du bâtiment, vers les jardins privés de l’hôpital où les patients et les familles avaient coutume de se promener et de se reposer. Le mentaliste marcha d’un bon pas jusqu’à un banc libre, assez éloigné de tous les autres et en retrait des allées où se trouvaient les promeneurs. Quand il eut atteint son objectif, Jane s’assit et se pencha, croisant ses mains sur lesquelles il appuya son visage défait. Un peu perdue, Lisbon le rejoignit et hésita un instant à s’installer à ses côtés. Debout devant lui, elle attendait, simplement, qu’il accepte de la faire entrer dans ses réflexions qui de toute évidence le contrariaient plus que tout.
« Jason Lennon est mort, ne put-il rien dire d’autre en guise de préambule.
- Je sais, se contenta de répondre humblement son équipière. Je suis désolée, je sais combien vous teniez à lui parler.
- Il savait qui était John le Rouge. Il aurait pu me révéler l’identité de mon ennemi, et à présent il est mort, comme tous les autres. »
Cette fois, tout air belliqueux avait quitté le visage de Jane qui semblait harassé, dérouté. Emue, la jeune femme vint timidement s’asseoir à ses côtés sur le banc. Après un instant de silence, elle se décida à aborder le sujet.
« Jane, que vouliez-vous dire tout à l’heure, par « Kirkland l’a tué » ?
- Ce que ça veut dire : Bob Kirkland a tué Lennon pour l’empêcher de me parler.
- Et sur quoi basez-vous cette théorie ?
- Je ne suis pas sûr que vous ayez envie de l’entendre, dit-il d’un ton las.
- Expliquez-moi quand même, l’invita-t-elle d’une voix douce.
- Je le sais, c’est tout.
- C’est un peu mince en effet, ne put que constater la flic.
- Kirkland était avec Jason Lennon dans sa chambre, alors que le patient venait d’être sorti du coma, expliqua le consultant qui ferma les yeux pour conserver son calme. Une infirmière me tenait régulièrement au courant de l’évolution de Lennon, elle m’a appelé quand nous étions au CBI avec la mère de notre dernière victime pour me dire que les médecins avaient décidé de le réveiller, ce qu’ils ont fait, en la présence de Kirkland qu’ils ont ensuite laissé seul dans la chambre. Et comme par hasard, Lennon meurt à peine trois minutes plus tard. Nul besoin d’être un brillant mentaliste pour en tirer la conclusion qui s’impose !
- Les médecins ne parlent-ils pas d’un arrêt cardiaque ? demanda Lisbon.
- Bien sûr, c’est ce qu’ils affirment, de même que votre grand ami de la sécurité intérieure, répondit Jane qui avait retrouvé son ton incisif. Lennon aurait tenu quinze jours à combattre la mort de manière acharnée pour finalement rendre l’âme une fois réveillé ! C’est l’évidence même ! »
L’ironie mordante et agressive de Jane, peu habituelle blessa quelque peu sa partenaire qui ne comprenait pas pourquoi elle en était la cible.
« Jane, je sais que tout ceci n’est pas facile pour vous, mais je n’y suis pour rien, ne vous en prenez pas à moi » lui dit-elle pourtant calmement sans parvenir à masquer son air blessé.
Le mentaliste tourna aussitôt la tête vers sa voisine et vit ses beaux yeux émeraude assombris.
« Je…vous avez raison, se reprit-il. C’est juste que…une fois encore…tout m’échappe. Mais je suis certain de la culpabilité de Kirkland.
- Comme vous étiez certain qu’en acceptant d’aider Lorelei elle vous livrerait John le Rouge » lui fit-elle remarquer avec douceur mais néanmoins directement.
Jane dut bien admettre que cette fois son équipière l’avait mouché avec justesse, en mettant en lumière son cuisant échec avec sa maîtresse.
« Ne laissez pas encore une fois vos émotions obscurcir votre jugement, poursuivit-elle. Si vous ne prenez pas de recul, il sera aisé pour vos ennemis de vous atteindre. Vous qui d’habitude savez faire preuve de tant de distance, de détachement pour vous adonner à vos machinations, vous ne semblez plus rien maîtriser dernièrement. Votre discernement en pâtit. »
Jane écoutait Lisbon, sans pour autant la regarder : il laissait son équipière dire tout haut ce qu’il avait dû admettre tout bas, et il n’en n’avait guère l’habitude. Après quelques secondes de silence, Jane se redressa et sortit de sa poche intérieure son fameux carnet dans lequel il notait toutes ses observations liées à sa quête infernale. Il eut une seconde d’hésitation puis le tendit à Lisbon qui en fut surprise. Tandis qu’elle lui lançait un air perplexe, il approcha de nouveau le carnet pour qu’elle le saisisse, ce qu’elle fit avec peu d’assurance.
« Ouvrez à la page 110, se contenta-t-il de dire.
- Pourquoi ? Pourquoi maintenant ? demanda-t-elle, se refusant de tourner les pages où elle avait peur de trouver ce qu’elle craignait. Vous n’avez jamais voulu que je lise votre carnet.
- Je veux que vous voyiez où j’en suis, que vous preniez la mesure de mon état. Ouvrez-le ! » lui ordonna-t-il vivement.
Aussi se plia-t-elle à cette exigence et feuilleta jusqu’à la page numérotée indiquée : ce qu’elle y vit la glaça plus qu’elle ne l’aurait imaginé. Voici ce qui y était inscrit :
- Grace Van Pelt : peu de chose connues concernant sa famille ; croit en l’au-delà ; a introduit O’Laughlin au CBI ; a une certaine interaction avec Brett Stiles ; »
Statut : pion possible/ coupable possible.
- Wayne Rigsby : un père violent ; situation amoureuse insatisfaite ; paternité récente ; naïf et influençable
Statut : pion possible.
- Kimball Cho : ancien membre d’un gang ; impassibilité et distanciation raisonnée ; aucune attache ;
Statut : ?
- ……………………………………………………………………………………..
Statut : pion possible/ coupable possible.
- Wayne Rigsby : un père violent ; situation amoureuse insatisfaite ; paternité récente ; naïf et influençable
Statut : pion possible.
- Kimball Cho : ancien membre d’un gang ; impassibilité et distanciation raisonnée ; aucune attache ;
Statut : ?
- ……………………………………………………………………………………..
Le sang de Lisbon se glaça dans ses veines quand elle lut les noms de ses subordonnés inscrits sur le carnet des suspects possibles liés à John le Rouge. Elle éprouva soudain une rage qu’elle ne put à peine contenir. Si elle ne s’était pas trouvée au milieu d’un centre hospitalier, elle aurait vraiment frappé Jane, de la plus violente des façons. Comment osait-il ? Comment osait-il les suspecter ? Comment osait-il même avoir couché leurs noms sur ce carnet infâme ?
Tandis que la jeune femme se débattait avec sa colère, Jane à ses côtés demeurait calme et reprit la parole.
« J’ai rajouté leurs trois noms il y a une semaine, avoua-t-il simplement.
- Espèce de…, commença Lisbon dont la voix à demi-éteinte s’étrangla dans sa gorge et ne put terminer.
- Je me suis fixé comme règle de ne me fier à personne. Je suspecte tout le monde, j’imagine les pires scenarii dans lesquels les personnes les plus proches de moi seraient impliquées. C’est le seul moyen que j’ai justement de ne plus laisser mes sentiments obscurcir mon jugement, de conserver tout mon discernement, comme vous le disiez si bien. »
Lisbon porta alors son regard sur le dernier tiret, celui en dessous du paragraphe concernant Cho ; étrangement aucun nom n’y était inscrit mais la pauvre jeune femme devina aisément quelle identité devrait tôt ou tard s’y trouver. Cette fois Lisbon ferma les paupières : elle se refusait de laisser couler les larmes qui lui montaient yeux, elle refusait de pleurer devant cet ingrat qui venait de trahir ses amis de la plus odieuse des façons. Elle inspira plusieurs fois pour se donner contenance tandis que Jane, assis à ses côtés demeurait inflexiblement penché, les coudes appuyés sur ses genoux.
« Rigsby est faible psychologiquement et pourrait aisément être manipulé pour me nuire, poursuivit le mentaliste. Van Pelt est loin d’être l’angélique jeune femme que vous supposez tous et peut tout aussi bien être manipulée qu’elle-même manipulatrice.
- Fermez-la, dit faiblement Lisbon qui avait de plus en plus de mal à respirer.
- Cho a le sang-froid et l’intelligence affûtée nécessaires aux plus grands criminels…
- Non, non, non, non, répétait inlassablement la pauvre jeune femme qui tenait coûte que coûte à ne pas éclater de rage en plein milieu du jardin de l’hôpital, au milieu de tous ces gens qui n’avaient pas conscience de ce qu’elle vivait actuellement.
- Mais, je ne parviens pas cependant à imaginer Cho en coupable, d’où le vide, pour l’instant, à côté de son statut dans mon carnet. » expliqua alors l’homme blond qui semblait plongé dans une récitation mécanique de phrases qu’il avait l’air d’avoir retournées des centaines de fois dans sa tête.
A ses côtés Lisbon se sentait de plus en plus mal, à tel point qu’elle déposa le carnet violemment sur le banc, se leva précipitamment et courut vers la poubelle la plus proche, prise de nausées incontrôlables. Comme elle n’avait presque rien mangé de la journée, elle ne put rien régurgiter et fut simplement prise de violents spasmes, occasionnés par le dégoût de cette situation. Jane l’avait observée se diriger vers la poubelle et regardait à présent une infirmière en blouse blanche, qui accompagnait une dame âgée un peu plus loin, venir à son secours.
« Madame ? s’exclama la jeune infirmière une fois arrivée aux côtés de Lisbon qui s’appuyait difficilement sur le bord de la poubelle. Madame ça ne va pas ?
- Je…non…enfin, si, bredouilla la pauvre Térésa qui tentait de reprendre son souffle. Juste quelques nausées.
- Elle vient d’apprendre une grave nouvelle, intervint Jane qui s’était levé, non sans avoir récupéré le carnet, et avait prestement rejoint les deux femmes, se gardant bien toutefois de toucher Lisbon qui ne l’aurait pas supporté.
- Vous voulez que je vous conduise à l’intérieur, vous pourrez vous étendre aux urgences ? proposa la spécialiste.
- Merci infiniment, mais vraiment, ça va, la rassura Lisbon qui esquissa un timide sourire tout en se redressant, je…pardon de vous avoir alarmée.
- Ne vous excusez pas voyons, la rassura l’aimable inconnue. Nous sommes là pour ça, vous êtes certaine que vous allez mieux ?
- Oui, juste...une grosse contrariété qui m’a noué l’estomac. Je vais bien.
- Vous êtes moins pâle en effet, vous reprenez des couleurs et de la vigueur, constata l’infirmière qui observa aussi les iris de son inconnue. Je ne saurai trop vous recommander tout de même de vous faire surveiller si jamais cela devait se reproduire. Ce n’est pas forcément grave, vous savez, au contraire ! »
Le petit sourire rassurant de l’infirmière fit que Lisbon comprit bien sûr le sous-entendu : des étourdissements impromptus, des nausées, une belle jeune femme accompagné d’un homme séduisant dont elle semblait proche…bref, la pauvre innocente avait envisagé la possibilité que Lisbon puisse être enceinte. Cette remarque, qui avait tout lieu d’être aimable et encourageante, finit d’attrister la jeune femme brune qui porta alors son regard sur l’homme qui demeurait à ses côtés, à distance raisonnable mais arborant néanmoins un air inquiet. Le cœur de Térésa finit de se serrer en resongeant au gouffre qui venait de s’ouvrir entre elle et son consultant. Néanmoins elle afficha un sourire reconnaissant à celle qui s’était sincèrement préoccupée de son état, la rassura de nouveau et la remercia.
« Dans ce cas je vous laisse, fit l’infirmière en se tournant vers Jane. Prenez bien soin d’elle. »
Jane ne put rien faire d’autre qu’acquiescer timidement puis la jeune femme en blouse blanche s’éloigna pour retourner vers sa patiente âgée, qui l’attendait calmement un peu plus loin.
De nouveau seuls en tête à tête, les deux équipiers se faisaient face en silence. Lisbon recouvrait peu à peu son assurance et se détacha du rebord de la poubelle où elle était encore appuyée. Lentement, elle commençait à se diriger vers les portes qui conduisaient de nouveau vers l’intérieur du bâtiment tandis que Jane ne savait plus quelle démarche adopter, demeurant à quelques pas derrière elle. Soudain la jeune femme brune, s’arrêta, se retourna et lança à son équipier qui la suivait.
« J’ai convaincu Kirkland de nous laisser faire une analyse de sang et une recherche de toxine sur Lennon, dit-elle difficilement sans baisser néanmoins la garde. Vous n’aurez qu’à vous assurer par vous-même que tout se déroule comme vous le souhaitez afin que les résultats ne soient pas truqués. Vous pouvez également faire appel à un laboratoire indépendant dont vous ne nous fournirez pas l’adresse, afin que rien n’entrave les résultats. Pour ce qui est de Cho, sachez que je lui confierai les yeux fermés ma vie et celle de mes enfants si un jour j’étais amenée à en avoir, mais je suppose que mon jugement ne vaut pas grand-chose. En ce qui concerne Rigsby et Van Pelt, vous vous trompez également, mais là encore, je n’ai pas de preuve, simplement mon expérience et surtout mon cœur, qui garde la foi en ceux qui la méritent. Enfin, quand vous noterez mon nom sur votre carnet, à l’emplacement que vous m’avez réservé, je pense que vous avez prévu d’inscrire : « Térésa Lisbon : enfant battue ; orpheline ; a assumé seule l’éducation de ses frères; ancienne alcoolique ; croyante ; naïve et manipulable à souhait », n’est-ce pas ? »
Jane ne put que baisser la tête, ne supportant pas de croiser les yeux emplis à la fois de déception et de bonté de son équipière.
« Vous pourrez aussi marquer, à côté de statut : idiote qui malgré tout croit encore en la rédemption ».
Sa petite voix ainsi que la dignité avec laquelle elle affrontait l’horreur de la situation touchèrent Jane plus qu’il ne le souhaitait. Ce fut alors que la jeune femme brune ouvrit une dernière fois la bouche pour conclure :
« Même si, malheureusement, d’après ce que je vois aujourd’hui, je crains que John le Rouge n’ait déjà gagné. »
Ce fut alors qu’elle se détourna et partit, loin de son consultant qui venait de la briser bien plus que n’importe quel ennemi ne l’avait jamais fait.
Le mentaliste, perdu, vit s’éloigner le seul être qu’il était parvenu à aimer sincèrement. Il observa à travers les portes vitrées la fine silhouette de Térésa se déplacer doucement, comme si elle peinait à marcher, sans doute encore fragilisée par la fatigue qu’elle avait failli prendre et bien plus encore par le coup de massue qu’elle venait de recevoir. Nul doute, qu’une fois seule, elle laisserait se déverser les flots de larmes qu’elle contenait depuis longtemps. Quand elle eut disparu de son champ de vision, Jane demeura seul, debout immobile dans l’allée du jardin : il tenait toujours dans sa main le fameux carnet qui renfermait la facette la plus sombre de son âme torturée, les idées les plus infâmes qu’il avait eues au mépris de ce qu’il y avait encore de beau sur cette planète. Par automatisme, le mentaliste ouvrit de nouveau le petit livret tant de fois feuilleté et parvint jusqu’à la page 110, preuve de son ignominie. Que gagnait-il à agir ainsi ? Que faisait-il sinon exactement ce que son pire ennemi attendait de lui, à savoir s’emmurer dans un monde de haine, d’égoïsme et d’irrespect ? Il devenait exactement ce monstre qu’il traquait et offrait quelque part la victoire à John le Rouge. Jane ferma un instant les yeux et resongea à sa famille : au sourire délicat d’Angéla, sa tendre épouse ; aux gestes rieurs et enfantins de sa belle petite Charlotte pleine de vie. Et peu à peu, une autre image vint se superposer à ses deux belles princesses du passé : l’image d’un sourire, de deux yeux émeraude emplis de bonté qui l’invitaient à retrouver la part de lumière qu’il avait en lui.
Ce fut alors que le mentaliste sut : il ne pouvait pas renoncer à sa vengeance, il ne le pouvait pas ! En revanche, il pouvait- non il devait- préserver ce qui existait de plus beau et de plus pur dans son entourage.
Sans réfléchir davantage, Jane se mit alors à courir à vive allure à l’intérieur de l’hôpital, à traverser le hall comme un fou en se dirigeant vers la sortie, à chercher du regard le SUV sombre sur l’immense parking. Après quelques instants de panique où il crut qu’elle était déjà partie, il aperçut la voiture tant cherchée roulant au pas dans l’allée centrale s’approcher de la barrière électronique de sortie qui allait bientôt se lever pour laisser passer le véhicule. Comme si sa vie en dépendait, Patrick Jane fonça à toute vitesse en direction du SUV de Lisbon en coupant à travers la pelouse pour rejoindre plus rapidement le lieu.
A l’intérieur de sa voiture, Térésa Lisbon tentait de laisser ses pensées de côté : elle devait absolument conserver sa lucidité jusqu’à chez elle où elle devrait impérativement s’arrêter pour évacuer tout son désarroi : elle ne pouvait pas rentrer ainsi au CBI, sans quoi tous les agents verraient à quel point elle était dévastée. Elle n’avait pas du tout l’intention de parler de cette terrible scène aux membres de son équipe, elle leur épargnerait l’humiliation de se découvrir suspectés du pire par celui qu’ils considéraient malgré tout comme un ami. En revanche elle devrait sérieusement envisager l’avenir de Jane au sein du CBI. Elle ne pourrait plus jamais travailler avec lui, elle ne pourrait pas faire comme si de rien n’était, malgré toute sa bonne volonté et son courage. Peut-être même devrait-elle envisager une mutation, d’abord pour le consultant, qui serait assigné à une autre équipe, puis pour elle-même car elle serait dans l’incapacité de mentir longtemps à ses amis sur les raisons réelles du départ de leur consultant. Dans tous les cas, sa vie venait de prendre un tournant, un virage serré et difficile dont elle devrait s’accommoder si elle voulait survivre.
Quand elle vit devant elle la barrière rouge et blanche se lever pour la laisser passer, Lisbon repassa la première et accéléra. Lorsque soudain, sans qu’elle ne la vît sortir de nulle part, elle aperçut une silhouette familière se jeter juste devant son véhicule. Dans un pur réflexe, elle écrasa la pédale de frein et immobilisa le véhicule, qui heureusement n’avait pas encore pris trop d’élan. A peine eut-elle le temps de reconnaître celui qui avait failli se jeter sous ses roues, qu’elle vit la portière du passager s’ouvrir à la volée et un corps s’engouffrer juste à côté d’elle. Cette fois, la colère fut la première conseillère.
« Non, mais vous êtes malade ? s’écria Lisbon folle de rage.
- Je savais que vous auriez le bon reflexe.
- Sortez, dégagez d’ici !
- Je sais qu’à ce moment précis vous devez me haïr mais je vous demande deux minutes, la supplia Jane qui croisa ses mains en signe de prière.
- DEHORS !!!!! hurla-t-elle en lui indiquant l’extérieur.
- Juste deux minutes pour me laisser vous dire une dernière chose avant que vous ne partiez. J’en appelle à votre cœur, à ce cœur généreux et clément, Lisbon, deux minutes. »
Face à celle dont le visage était déformé par la colère, Jane se sentit démuni : il devait impérativement lui dire, sans quoi il avait la certitude que si elle partait maintenant, il n’aurait jamais plus l’occasion de lui faire savoir ce qu’il avait décidé.
La respiration saccadée, les yeux brillants de larmes à peine contenues, Lisbon serrait violemment son volant, à s’en faire mal aux jointures. Elle fut soudain sortie de ses pensées cahotiques par un coup de klaxon derrière elle. En effet un autre véhicule désirait sortir du centre hospitalier et elle barrait le passage, tout en laissant bloquée en outre la barrière qui demeurait levée au-dessus du SUV. Tentant de recouvrer son calme, Lisbon redémarra et avança de cinq cent mètres pour se mettre sur le côté et libérer la sortie. Là, elle freina de nouveau et demeura comme tétanisée.
Ce fut avec hésitation que Jane, la voyant totalement apathique, entreprit de sa main gauche de couper le contact et mettre le frein à main pour plus de sécurité. Puis il se tourna vers la conductrice, qui conservait sa tête baissée, les mains résolument posées sur le volant.
Il avait demandé deux minutes, mais il n’était pas certain de ce qu’elle lui accorderait, pas même certain qu’elle ne le frapperait pas violemment dès qu’il ouvrirait la bouche. Aussi hésita-t-il à prendre la parole et opta-t-il pour un biais détourné. Il souleva sa main droite qui tenait toujours son précieux carnet et le montra à Lisbon.
« J’ai un autre aveu à vous faire, commença-t-il difficilement. Tout à l’heure dans le hall, quand je vous ai surpris en train de parler avec Kirkland, mon sang n’a fait qu’un tour. Depuis le début, je sens bien qu’un étrange lien se tisse entre vous. »
Il fut interrompu par un sifflement ironique et insolent de la jeune femme, au comble de la consternation. Mais elle ne parla pas, ni même ne tourna la tête vers lui.
« Convaincu que Kirkland est bel et bien mêlé à John le Rouge et responsable de la mort de Lennon, je n’ai pas aimé vous voir si proche de lui et dans ma folie je me suis mis à envisager que peut-être j’en viendrais à…à… »
Il ne put terminer, tant il avait honte à présent de ce qu’il s’était laissé aller à penser alors.
« A me suspecter aussi, lâcha froidement Lisbon qui refusait toujours de croiser ses yeux. C’est pour cela que vous me fixiez durement sans parler, quand je vous ai rejoint vers le pilier.
- Oui. »
La réponse fut simple, franche et douloureuse, pour l’un comme pour l’autre. Lisbon pensait qu’elle ne pourrait pas avoir plus mal que ce qu’elle éprouvait déjà, avant la venue de Jane dans le SUV : elle avait tort, il pouvait encore la blesser davantage.
« Je vous ai regardée, poursuivit Jane, j’ai plongé dans vos yeux, ces yeux droits et francs, je voulais sonder votre âme comme jamais encore je ne l’avais fait…et ensuite je me suis dégoûté, c’est pourquoi j’ai éprouvé le besoin de sortir. »
Jane s’appuya alors sur le dossier du siège passager et posa sa nuque élevée contre l’appui-tête, pour tenter de se redonner contenance.
« Ça m’a fait mal d’inscrire les noms de Grace, Rigsby et Cho dans ce carnet, mais je l’ai fait, reprit-il la gorge serrée. Je ne suis sûr de rien ni de personne, c’est vrai mais je me rends compte que même dans mes délires les plus fous, dans les moments les plus acharnés de ma vengeance, il y a une chose que je ne peux pas faire, malgré toute la volonté et les raisonnements logiques que je peux mener. »
A ses côtés Lisbon l’écoutait sans vraiment l’entendre, elle ne savait pas où il voulait en venir, elle ne faisait que subir chaque parole comme des coups de poignards et attendait, simplement, qu’il ait terminé. D’un autre côté même si elle ne l’avouerait jamais, il avait piqué sa curiosité : que ne pourrait-il jamais faire ? Elle eut sa réponse bien vite.
« Je suis incapable d’inscrire votre nom sur ce carnet, confessa-t-il dans un murmure. Je suis incapable de sincèrement vous envisager comme coupable. Je ne le peux pas, simplement. »
Pour la première fois depuis leur difficile entretien du jour, Lisbon crut sentir autre chose que de la simple douleur. Elle ferma les yeux de nouveau, laissant s’imprimer ces paroles, sans pour l’instant se demander si elles étaient vraies ou fausses.
« Alors, reprit Jane qui tourna la tête vers la jeune femme, si jamais il s’avérait que vous étiez de mèche avec John le Rouge, ou pire que vous soyez vous-même John le Rouge, et bien sachez que…je m’avoue vaincu. »
Lisbon tourna alors à son tour son visage vers celui qui siégeait à ses côtés et pour la première fois, vit des larmes couler sur le beau visage du consultant. Elle ne l’avait jamais vu pleurer, jamais en dix ans. Il s’était toujours assuré de ne jamais lui montrer ses faiblesses.
« Je ne lutterai pas contre vous Lisbon, c’est impossible. Soit vous êtes cet ange sincère et je vous offre avec joie et sans réserve aucune une place dans mon cœur ; soit vous êtes mon ennemie, et vous pouvez vous vanter de m’avoir mis à genou, définitivement. »
Il était vrai que hors contexte, cette déclaration pouvait tout aussi bien être la plus belle comme la plus terrible des affirmations ; mais étant donné le terrible échange qui s’était écoulé récemment, il s’agissait de bien plus encore : la capitulation de Jane devant celle qui le sauverait ou qui le perdrait. Dans tous les cas, il l’évinçait définitivement de tout soupçon et renonçait à la combattre dans le pire scenario.
« Je ne suis pas votre ennemie, Jane, dit-elle de sa petite voix perdue. Je ne l’ai jamais été. Peut-être qu’un jour je serai contre vous, mais dans le seul but de vous empêcher de commettre l’irréparable. Il en a toujours été ainsi. »
Jane l’observa, et constata qu’elle respirait plus doucement, comme si elle avait été libérée de l’étau qui la serrait depuis un long moment. Néanmoins demeurait cette immense tristesse d’en être arrivés à de telles extrémités et à des scènes comme celles qui venaient de se jouer à ce jour. Dans un geste infiniment tendu tout autant que maladroit, Jane arracha la page 110 de son carnet, celle où étaient inscrits les noms des membres de l’équipe et après l’avoir longuement regardée, la déposa dans la poche extérieure de la petite veste que portait Lisbon.
« Dans ce cas, fit-il en la fixant avec douceur une fois son geste accompli, je ne peux pas m’en remettre à Dieu étant donné que je ne crois pas en lui. Alors, je m’en remets à vous. »
Sur ce il passa sa main sur le visage de la jeune femme pour essuyer les larmes qui y roulaient.
« Vous leur faites confiance, et moi je vous fais confiance, proposa-t-il. Le compromis vous convient ? »
Lisbon laissa son équipier caresser sa joue tandis qu’elle consentit enfin à croiser son beau regard azur, attristé mais aussi un peu plus confiant.
Lisbon savait que Jane poursuivrait inlassablement sa quête et qu’un jour sa Némésis les séparerait. Mais aujourd’hui il lui accordait beaucoup : sa confiance absolue en elle ainsi qu’une confiance relative à son jugement pour ce qui concernait l’équipe. Concrètement, Jane acceptait d’avancer avec elle ou de mourir par elle. Quand tout les opposerait, il lui assurait néanmoins de conserver dans son cœur brisé une foi indéfectible, cette foi qu’il n’avait pu accorder à aucun dieu, aucune religion, aucun dogme…il la plaçait en une femme : elle !
Lisbon acquiesça timidement de la tête, signe qu’elle consentait à ce nouveau lien qu’il lui proposait. Rassuré, Jane retira sa main de la joue de Lisbon, puis rangea son carnet à sa place habituelle dans sa poche intérieure et sortit du SUV. Avant de refermer la portière, il se pencha pour regarder une dernière fois celle qui comptait tant. Lisbon consentit alors à lui octroyer un timide sourire, à peine perceptible mais il suffit à apaiser le mentaliste, qui se sentait ému comme il ne l’avait plus été depuis bien longtemps. Aussi finit-il par fermer la portière et par repartir en direction du parking pour récupérer la DS stationnée plus loin.
De nouveau seule, Lisbon ne parvenait pas à réaliser ce qui venait de se jouer. Elle eut simplement le réflexe de sortir la feuille de papier qu’avait glissée Jane dans sa poche, la fameuse feuille infâmante et sans une once d’hésitation la déchira en menus morceaux. Non, jamais elle ne douterait de ses trois membres d’équipe, jamais…
Puis son esprit revint à Jane. Lisbon savait qu’elle devrait se battre pour sauver la vie de son équipier, pour sauver son âme aussi mais elle venait de gagner une chose définitive et précieuse : le cœur de Patrick Jane, avec ses nombreux défauts et ses indéniables qualités. Elle était touchée tout autant qu’effrayée car elle savait qu’elle empruntait un chemin dangereux dont elle ne sortirait pas indemne. Mais avait-elle vraiment le choix ? Cela faisait des années qu’elle s’était engagée dans cette voie tortueuse en sachant qu’au bout de la route se trouverait la plus haute des falaises : celle qui mettrait à l’épreuve les liens unissant Jane et cette femme extraordinaire qui avait accepté de le suivre. Mais peu importaient les obstacles, peu importait la douleur, peu importaient ses sentiments de trahisons successives, Térésa Lisbon ne ferait pas demi-tour, pas maintenant qu’elle avait pour elle seule la plus belle des motivations.
Alors, la jeune femme remit son véhicule en marche et reprit la route avec la ferme intention de ne plus jamais laisser ses doutes prendre le dessus. Elle savait qu’à présent une nouvelle mission l’attendait : elle serait le maillon essentiel pour ébranler Kirkland et prouver sa culpabilité, dont elle était désormais quasiment convaincue…
FIN
.(caly en mode Jane infernal et mutin: "ET VOILA"!!
Calypsoh- Inspecteur de police
- Personnage préféré : alors ça c'est dur: j'aime les gamineries de Jane, la loyauté de Lisbon; le flegme de Cho; l'humour de Rigsby et la douceur de Van Pelt!!!
Localisation : à côté de Bruno Heller pour lui tenir la main lors de la rédaction des prochains épisodes!!
Re: Red way (OS post 5x18)^
Décidément en ce moment c'est tout ce que j'arrive à exprimer en lisant tes os
Ah ! et il y a autre chose aussi
Pour le moment je ne suis pas capable de faire un com plus explicite...En plus, "à cause de toi" je vais être "à la bourre" pour mon boulot, je ne pouvais pas lâcher ce texte en cours de route
Je reviendrai plus tard pour un message plus long.
Johel- In Jane we trust
- Personnage préféré : Jane et Cho
Loisirs : Lecture, ciné, jeux vidéo et suuuurf !
Localisation : près de l'océan
Re: Red way (OS post 5x18)^
Whaou whaou whaou !!!
Là c'est sûre je suis une de tes plus grandes fans ! Cet OS m'a littéralement secouée, ébranlée, tout ce que tu veux....J'ai même cru à un moment que j'allais me mettre à pleurer et que j'allais sortir Jane de cette ordinateur pour lui expliquer ma façon de penser sur ce qu'il a pu envisager à propos de l'équipe et encore plus de Lisbon (Faut pas toucher à Lisbon ça non ! ) ! Mais je me suis rendue compte que je ne pourrais pas le frapper et encore moins le faire sortir de mon écran Puis ma colère s'est estompée quand j'ai lu cette magnifique fin...Elle m'a beaucoup touchée et je te remercie de l'avoir écrite comme ça et de nous laisser de l'espoir quand à leur confiance l'un envers l'autre...
Je comprends que Jane ne sache plus où il en est et que tout le monde autour de lui peut paraître suspect mais de là à envisager la possibilité que l'équipe ou pire Lisbon soit responsable d'horreurs pareilles non c'est impossible....
Leur intéraction a été vraiment superbement bien écrite du début à la fin...Les doutes de Jane, la déception et la détresse de Lisbon c'était vraiment parfait...Tellement parfait que j'en perds mes mots (ce qui arrive souvent quand je lis tes magnifiques textes ) Ce qui m'a un peu rassuré c'est que malgré le fait que Jane ait envisagé la possibilité que Lisbon soit , il ne peut décidément pas la noter sur ce maudit carnet...Ce
qui prouve encore une fois et je me répète peut-être que leur relation est de plus en plus forte. Après je ne parle pas d'amour mais je trouve que plus le temps passe et plus leur relation devient de plus en plus difficile à cerner...
Mon moment préférée a été la "déclaration de Jane":
Je tiens à te remercier encore de nous avoir écrit un OS tel que celui-ci...Merci pour ce superbe moment et merci pour ce flots de sentiments contradictoires et intenses que tu arrive à nous faire ressentir !
PS : Ah oui j'oubliais, pour répondre à ton commentaire de début d'OS, oui Cho est un personnage auquel je m'attache de plus en plus...Va savoir pourquoi mais plus les saisons passent plus je l'aime ! Il faut pas toucher à Cho non plus sinon je me fâche ! *bon je crois que je vais partir maintenant...
Là c'est sûre je suis une de tes plus grandes fans ! Cet OS m'a littéralement secouée, ébranlée, tout ce que tu veux....J'ai même cru à un moment que j'allais me mettre à pleurer et que j'allais sortir Jane de cette ordinateur pour lui expliquer ma façon de penser sur ce qu'il a pu envisager à propos de l'équipe et encore plus de Lisbon (Faut pas toucher à Lisbon ça non ! ) ! Mais je me suis rendue compte que je ne pourrais pas le frapper et encore moins le faire sortir de mon écran Puis ma colère s'est estompée quand j'ai lu cette magnifique fin...Elle m'a beaucoup touchée et je te remercie de l'avoir écrite comme ça et de nous laisser de l'espoir quand à leur confiance l'un envers l'autre...
Je comprends que Jane ne sache plus où il en est et que tout le monde autour de lui peut paraître suspect mais de là à envisager la possibilité que l'équipe ou pire Lisbon soit responsable d'horreurs pareilles non c'est impossible....
Leur intéraction a été vraiment superbement bien écrite du début à la fin...Les doutes de Jane, la déception et la détresse de Lisbon c'était vraiment parfait...Tellement parfait que j'en perds mes mots (ce qui arrive souvent quand je lis tes magnifiques textes ) Ce qui m'a un peu rassuré c'est que malgré le fait que Jane ait envisagé la possibilité que Lisbon soit , il ne peut décidément pas la noter sur ce maudit carnet...Ce
qui prouve encore une fois et je me répète peut-être que leur relation est de plus en plus forte. Après je ne parle pas d'amour mais je trouve que plus le temps passe et plus leur relation devient de plus en plus difficile à cerner...
Mon moment préférée a été la "déclaration de Jane":
Bien sûr la déclaration commence un peu avant mais cette phrase m'a vraiment remuée....« Je ne lutterai pas contre vous Lisbon, c’est impossible. Soit vous êtes cet ange sincère et je vous offre avec joie et sans réserve aucune une place dans mon cœur ; soit vous êtes mon ennemie, et vous pouvez vous vanter de m’avoir mis à genou, définitivement. »
Je tiens à te remercier encore de nous avoir écrit un OS tel que celui-ci...Merci pour ce superbe moment et merci pour ce flots de sentiments contradictoires et intenses que tu arrive à nous faire ressentir !
PS : Ah oui j'oubliais, pour répondre à ton commentaire de début d'OS, oui Cho est un personnage auquel je m'attache de plus en plus...Va savoir pourquoi mais plus les saisons passent plus je l'aime ! Il faut pas toucher à Cho non plus sinon je me fâche ! *bon je crois que je vais partir maintenant...
honeyjane- Agent de circulation
- Personnage préféré : Jane, Lisbon et CHO !!!!
Loisirs : Ecrire, chanter, danser et lire des fanfictions
Localisation : Au CBI, en train de surveiller Jane
Re: Red way (OS post 5x18)^
quel OS !
Il parait si réel... Il est vrai que la fin du 5x18 m'a un peu laissé sur ma faim.. mais tu as réussi à combler ma frustration avec ton OS! Tu as un tel talent d'écriture, tu m'impressionnes, tout tes écrits m'impressionnent !
Je n'aurais pas de mal à imaginer cette scène, ça ne m'étonnerais pas que Jane inscrive dans son carnet le nom de VP, Rigsby et Cho, il est tellement obnubilé que bon.. En revanche je l'imagine très mal mettre le nom de Lisbon, très très mal... Mais bon, on est pas au bout de nos surprises à mon avis..
J'aimerais tant voir une scène de cette envergure dans le 19 (je commence à spéculer sérieusement en attendant le 14 avril ).
Bref, pour cet OS sans égal !
Jane Addict- Stagiaire au CBI
- Personnage préféré : Jane
Re: Red way (OS post 5x18)^
Ca fait une éternité que je n'avais pas lu d'OS ( et que je n'ai pas laissé de message sur le fo' d'ailleurs), mais là je suis tombée sur ton post et:
C'était magnifique et j'avais les larmes aux yeux!
La déclaration de Jane est sublime (que ce soit amicale ou "amoureuse", la barrière sera toujours difficile à cerner) et j'aimerais tellement une réplique dans ce genre un jour (ben oui je ne désespère pas, l'espoir fait vivre )
Encore Bravo
C'était magnifique et j'avais les larmes aux yeux!
La déclaration de Jane est sublime (que ce soit amicale ou "amoureuse", la barrière sera toujours difficile à cerner) et j'aimerais tellement une réplique dans ce genre un jour (ben oui je ne désespère pas, l'espoir fait vivre )
Encore Bravo
alamanga- Red John
- Personnage préféré : Cho, Lisbon, Jane. Van Pelt et Rigsby aussi.Abbott, Fischer, Wylie et Vega.
Loisirs : La TV, me balader, visiter...et rêver!
Localisation : Devant mon ordi, sous le soleil exactement!
Re: Red way (OS post 5x18)^
Il y deux jours, je me demandais quand est-ce que tu allais poster une autre de tes merveilles... Je suis heureuse de constater que c'est aujourd'hui
Je suis :
Personnellement je comprend totalement les incertitudes de Jane, son doute en ce qui concerne l'équipe car perso j'ai exactement les mêmes... Il est logique qui les remette en question car bon Red John peut être n'importe qui et surtout il est capable de manipuler n'importe qui. Perso, je ne doute pas que dans la série, les noms de Cho, Rigsby et Van Pelt soient inscrits sur ce petit carnet et je pense même que celui de Teresa Lisbon y a sa place... Pourquoi ? Parce qu'elle tout aussi manipulable que les autres.
Que dire sur la déclaration : une merveille ! ! ! ! ! Franchement, cela vaut tous les "Je t'aime" que l'on peut imaginer entre eux... C'est si vrai, si profond, que personnellement je l'aurais embrassé tendrement, comme une plume qui effleure la peau d'une personne. C'était si .
J'aime beaucoup l'impulsivité de Jane lorsqu'il se décide à courir après Lisbon et finalement se jeter devant son capot. Je le verrais bien faire ça dans un épisode ... Tout à fait lui !
Encore une fois Calypsoh ton génie ne connait pas de limite !!!! BRAVOOOOOOOOOOOO !!!!!!!!!!!!!!!!
Je suis :
Personnellement je comprend totalement les incertitudes de Jane, son doute en ce qui concerne l'équipe car perso j'ai exactement les mêmes... Il est logique qui les remette en question car bon Red John peut être n'importe qui et surtout il est capable de manipuler n'importe qui. Perso, je ne doute pas que dans la série, les noms de Cho, Rigsby et Van Pelt soient inscrits sur ce petit carnet et je pense même que celui de Teresa Lisbon y a sa place... Pourquoi ? Parce qu'elle tout aussi manipulable que les autres.
Que dire sur la déclaration : une merveille ! ! ! ! ! Franchement, cela vaut tous les "Je t'aime" que l'on peut imaginer entre eux... C'est si vrai, si profond, que personnellement je l'aurais embrassé tendrement, comme une plume qui effleure la peau d'une personne. C'était si .
J'aime beaucoup l'impulsivité de Jane lorsqu'il se décide à courir après Lisbon et finalement se jeter devant son capot. Je le verrais bien faire ça dans un épisode ... Tout à fait lui !
Encore une fois Calypsoh ton génie ne connait pas de limite !!!! BRAVOOOOOOOOOOOO !!!!!!!!!!!!!!!!
wickyvicky- Agent de circulation
Re: Red way (OS post 5x18)^
Finalement je ne suis pas arrivée en retard
Kirkland n'est pas
Après avoir revisionné plusieurs fois l'épisode, je pense, comme certain(e)s, que tout comme Jane il est en quête de vengeance mais que contrairement au consultant il est prêt à tout pour atteindre son but, même à commettre un meurtre de sang-froid.
Certes Jane a tiré sur Timothy Carter, mais à l'instant où il l'a fait il était persuadé qu'il s'agissait de
Il reste une part d'humanité au consultant, et cette part d'humanité c'est Lisbon.
Le face à face Kirkland/Lisbon fait froid dans le dos tant l'agent du Homeland security se montre menaçant. Pourtant Lisbon ne s'en laisse pas compter. Elle fait front.
Que dire du dialogue entre Lisbon et Jane. La tension est palpable et devient "explosive" quand l'agent découvre les noms de ses derniers suspects. Sa façon de réagir est telle qu'on pourrait l'imaginer dans la série, avec cette loyauté sans faille qu'elle offre à son équipe.
La prise de conscience de Jane quand à ses "sentiments" à l'égard de Lisbon est résumé dans "l'arrachage" de la feuille de son carnet. Aucun mot n'aurait pu avoir autant de valeur.
Vient le "moment de bravoure" avec deux êtres aussi perdus l'un que l'autre et, comme le dit wickyvicky, la "déclaration" de Jane
Quand à la réponse de Lisbon, on retrouve tout son altruisme, sa fidélité, son attachement envers Jane
Une magnifique déclaration "d'amitié amoureuse" telle qu'elle existe dans la série.
Il ne reste plus qu'à pour qu'un jour on nous offre une scène de ce genre dans TM.
Kirkland n'est pas
Après avoir revisionné plusieurs fois l'épisode, je pense, comme certain(e)s, que tout comme Jane il est en quête de vengeance mais que contrairement au consultant il est prêt à tout pour atteindre son but, même à commettre un meurtre de sang-froid.
Certes Jane a tiré sur Timothy Carter, mais à l'instant où il l'a fait il était persuadé qu'il s'agissait de
Il reste une part d'humanité au consultant, et cette part d'humanité c'est Lisbon.
Le face à face Kirkland/Lisbon fait froid dans le dos tant l'agent du Homeland security se montre menaçant. Pourtant Lisbon ne s'en laisse pas compter. Elle fait front.
Que dire du dialogue entre Lisbon et Jane. La tension est palpable et devient "explosive" quand l'agent découvre les noms de ses derniers suspects. Sa façon de réagir est telle qu'on pourrait l'imaginer dans la série, avec cette loyauté sans faille qu'elle offre à son équipe.
La prise de conscience de Jane quand à ses "sentiments" à l'égard de Lisbon est résumé dans "l'arrachage" de la feuille de son carnet. Aucun mot n'aurait pu avoir autant de valeur.
Vient le "moment de bravoure" avec deux êtres aussi perdus l'un que l'autre et, comme le dit wickyvicky, la "déclaration" de Jane
« Je ne lutterai pas contre vous Lisbon, c’est impossible. Soit vous êtes cet ange sincère et je vous offre avec joie et sans réserve aucune une place dans mon cœur ; soit vous êtes mon ennemie, et vous pouvez vous vanter de m’avoir mis à genou, définitivement. »
Quand à la réponse de Lisbon, on retrouve tout son altruisme, sa fidélité, son attachement envers Jane
« Je ne suis pas votre ennemie, Jane, dit-elle de sa petite voix perdue. Je ne l’ai jamais été. Peut-être qu’un jour je serai contre vous, mais dans le seul but de vous empêcher de commettre l’irréparable. Il en a toujours été ainsi. »
Une magnifique déclaration "d'amitié amoureuse" telle qu'elle existe dans la série.
Il ne reste plus qu'à pour qu'un jour on nous offre une scène de ce genre dans TM.
Johel- In Jane we trust
- Personnage préféré : Jane et Cho
Loisirs : Lecture, ciné, jeux vidéo et suuuurf !
Localisation : près de l'océan
Re: Red way (OS post 5x18)^
Caypsoh doit proposer une candidature auprès de Heller....Il ne reste plus qu'à pour qu'un jour on nous offre une scène de ce genre dans TM.
wickyvicky- Agent de circulation
Re: Red way (OS post 5x18)^
- ma Johel, à l'indéfectible loyauté, tu es la 1ère, comme bien souvent!tu m'as bien fait rire avec tes smileys si évocateurs Tu m'excuseras auprès de ton patron pour le retard, si tu veux je te fais un mot d'excuse: "Mr le patron de Johel, veuillez pardonner l'arrivée tardive de votre charmante employée mais elle était réquisitionnée par une agence fédérale pour lire des rapports de la plus haute importance pour la sécurit de notre pays!!! Respectueusement"..tu crois, que ça ira comme excuse??? Du coup ton 2nd message m'a vraiment fait plaisir, c'est gentil d'avoir pris le temps de reposter. Oui je suis comme toi, je ne vois pas Kirkland en homme de , je l'ai tjs pensé, trop facile. Quant au apssage de la feuille arrachée du carnet, tu en as bien saisi la symbolique que je voulais donner. En effet, on sait à présent les doutes que Jane, et qu'il a tjs à la fin, sur les 3 membres de l'équipe (peut-être Cho mis à part). MAis il accepte, pour Lisbon, de ne pas en tenir compte et de se fier à son instinct à elle (j'ai bcp pensé à la scène de la saison 4, je ne sais plus quel épisode, où devant un tbleau de suspects, Jane aide la jeune femme à trouver par instinct le coupable...4x04 non?? ). et oui, je voulais forcément terminer sur le pilier Lisbon, fidèle et inébranlable dans sa foi, en dépit de tout ce qu'elle peut endurer. Donc merci ma Johel.
Comme tjs merci ma grande pour ton soutien.
- honeyjane: quel beau commentaire tu as pris le temps de me laisser! Je suis navrée si j'ai malmené ton petit coeur. alors effectivement il parait très dificile d'imaginer qu'un jour le beau mais néanmoins irritant Patrick Jane sorte de nos écrans d'ordi pour nous permettre de lui dire ses 4 vérités mais, sait-on jamais!!
POur ce qui est de leur relation, je suis d'accord avec toi: dans le show je trouve aussi qu'elle est de plus en plus difficile à cerner!! (surtout du côté de Lisbon d'ailleurs ) Je suis bien contente que la phrase que tu as relevée t'ait touchée car c'était pour moi la plus importante de tout le texte, donc merci de l'avoir ainsi appréciée.
Sinon, concernant Cho, tu auras noté que je ne parviens absolument pas à l'imaginer coupable de quoi que ce soit...d'où un "statut" vide dans le carnet de Jane!!!! Gros gros bisous
- Sar2ah59: ah toi aussi tu restes sur ta faim en ce moment avec les fin d'épisodes??? Moi c'est pareil, je trouve plus que frustrant cette saison la manie qu'à Heller de laisser un peu les choses en plan (pensons notamment au final de l'arc Volker, un peu vite expédié à mon gout ). Sinon côté spéculations je crois que tu n'es pas la seule à en souffrir ma belle, on est tous et toutes en pleine ébullition de pensée pour deviner ce qui va se produire (et bien sûr, on n'y arrive jamais ). Merci d'être tjs une lectrice fidèle et si élogieuse, ça me touche.
- alamanga!
WELCOME BACK MA CHEZ ALA!!! ça faisait longtps effectivement qu'on n'avait pas eu de tes news et j'espère que tout va bien pour toi. En tout cas, c'est vraiment vraiment gentil d'être revenue me poster un comm et d'avoir pris le temps de me donner ton avis. Eh oui, je ne parviens jamais vraiment à me dicider enter "amour et amitié" entre ces 2 là, bien que mon coeur d'indéniable romantique espère tjs un peu plus... énormes bisous et à très vite, prends soin de toi.
- wicky: heyhey, serais-je devenue mentaliste alors? C'est gentil de guetter mes "merveilles", ça me touche bcp. C'est vrai que je ne suis pas une forçat de l'écriture dans le sens où parfois certains épisodes ne 'minspirent guère ou alors m'inspirent plus tard. C'est la raison pour laquelle je vous fais parfois un peu défaut ma wicky. Donc forcément ici avec un hiatus d'une telle longueur, je me suis dit que nous allions avoir besoin de nos doses "fanfic" pour tenir le coup! Je suis surtout ravie de voir que tu as parfaitement cerné mon image de Jane dans cette OS. Après le 5x18 (ainsi que le 5x16 évidemment), je le sens perdu même s'il ne l'avoue pas. Autant de coup en pleine face dernièrement qui l'ont affaibli et du coup il me semblait logique de le voir faire ce qu'il a tjs fait quand RJ prend le dessus: s'emmurer dans ses soupçons, ses analyses, sa distance froide et implacable. D'où la présence des noms de Cho, Rigsby et Van Pelt sur le carnet (tu auras peut-être noté la personne que j'ai placée en 1er dans le carnet car perso...je ne vois pas Grace comme si lisse que ça ). Par contre bien sûr, le nom de Lisbon ne POUVAIT pas y figurer du moins pas encore...enfin, je suis contente également de la façon dont tu as perç l'aveu final de Jane. JE voulais en effet à tout prix éviter le "Je t'aime" (que je crois que je n'ai jamais écrit dans mes textes il me semble ) parce que cette chose là ne se dit pas entre eux: elle se vit, elle se montre, elle se prouve selon moi. (Heller si tu m'entends.... )
Je note au passage cette magnifique formule employée par la grande auteure que tu es: "C'est si vrai, si profond, que personnellement je l'aurais embrassé tendrement, comme une plume qui effleure la peau d'une personne"...
Et oui, moi aussi je rêverai de voir à l'écran Jane se jeter sous les roues....euh pardon, se jeter devant le SUV de Lisbon pour la retenir!!! encore un grand merci ma wicky.
POur ce qui est de Bruno Heller, je veux bien lui faire parvenir mon CV mais vu mon niveau en anglais qui doit avoisiner le 5/20..je doute qu'il m'engage
Biz à tous
Comme tjs merci ma grande pour ton soutien.
- honeyjane: quel beau commentaire tu as pris le temps de me laisser! Je suis navrée si j'ai malmené ton petit coeur. alors effectivement il parait très dificile d'imaginer qu'un jour le beau mais néanmoins irritant Patrick Jane sorte de nos écrans d'ordi pour nous permettre de lui dire ses 4 vérités mais, sait-on jamais!!
POur ce qui est de leur relation, je suis d'accord avec toi: dans le show je trouve aussi qu'elle est de plus en plus difficile à cerner!! (surtout du côté de Lisbon d'ailleurs ) Je suis bien contente que la phrase que tu as relevée t'ait touchée car c'était pour moi la plus importante de tout le texte, donc merci de l'avoir ainsi appréciée.
Sinon, concernant Cho, tu auras noté que je ne parviens absolument pas à l'imaginer coupable de quoi que ce soit...d'où un "statut" vide dans le carnet de Jane!!!! Gros gros bisous
- Sar2ah59: ah toi aussi tu restes sur ta faim en ce moment avec les fin d'épisodes??? Moi c'est pareil, je trouve plus que frustrant cette saison la manie qu'à Heller de laisser un peu les choses en plan (pensons notamment au final de l'arc Volker, un peu vite expédié à mon gout ). Sinon côté spéculations je crois que tu n'es pas la seule à en souffrir ma belle, on est tous et toutes en pleine ébullition de pensée pour deviner ce qui va se produire (et bien sûr, on n'y arrive jamais ). Merci d'être tjs une lectrice fidèle et si élogieuse, ça me touche.
- alamanga!
WELCOME BACK MA CHEZ ALA!!! ça faisait longtps effectivement qu'on n'avait pas eu de tes news et j'espère que tout va bien pour toi. En tout cas, c'est vraiment vraiment gentil d'être revenue me poster un comm et d'avoir pris le temps de me donner ton avis. Eh oui, je ne parviens jamais vraiment à me dicider enter "amour et amitié" entre ces 2 là, bien que mon coeur d'indéniable romantique espère tjs un peu plus... énormes bisous et à très vite, prends soin de toi.
- wicky: heyhey, serais-je devenue mentaliste alors? C'est gentil de guetter mes "merveilles", ça me touche bcp. C'est vrai que je ne suis pas une forçat de l'écriture dans le sens où parfois certains épisodes ne 'minspirent guère ou alors m'inspirent plus tard. C'est la raison pour laquelle je vous fais parfois un peu défaut ma wicky. Donc forcément ici avec un hiatus d'une telle longueur, je me suis dit que nous allions avoir besoin de nos doses "fanfic" pour tenir le coup! Je suis surtout ravie de voir que tu as parfaitement cerné mon image de Jane dans cette OS. Après le 5x18 (ainsi que le 5x16 évidemment), je le sens perdu même s'il ne l'avoue pas. Autant de coup en pleine face dernièrement qui l'ont affaibli et du coup il me semblait logique de le voir faire ce qu'il a tjs fait quand RJ prend le dessus: s'emmurer dans ses soupçons, ses analyses, sa distance froide et implacable. D'où la présence des noms de Cho, Rigsby et Van Pelt sur le carnet (tu auras peut-être noté la personne que j'ai placée en 1er dans le carnet car perso...je ne vois pas Grace comme si lisse que ça ). Par contre bien sûr, le nom de Lisbon ne POUVAIT pas y figurer du moins pas encore...enfin, je suis contente également de la façon dont tu as perç l'aveu final de Jane. JE voulais en effet à tout prix éviter le "Je t'aime" (que je crois que je n'ai jamais écrit dans mes textes il me semble ) parce que cette chose là ne se dit pas entre eux: elle se vit, elle se montre, elle se prouve selon moi. (Heller si tu m'entends.... )
Je note au passage cette magnifique formule employée par la grande auteure que tu es: "C'est si vrai, si profond, que personnellement je l'aurais embrassé tendrement, comme une plume qui effleure la peau d'une personne"...
Et oui, moi aussi je rêverai de voir à l'écran Jane se jeter sous les roues....euh pardon, se jeter devant le SUV de Lisbon pour la retenir!!! encore un grand merci ma wicky.
POur ce qui est de Bruno Heller, je veux bien lui faire parvenir mon CV mais vu mon niveau en anglais qui doit avoisiner le 5/20..je doute qu'il m'engage
Biz à tous
Calypsoh- Inspecteur de police
- Personnage préféré : alors ça c'est dur: j'aime les gamineries de Jane, la loyauté de Lisbon; le flegme de Cho; l'humour de Rigsby et la douceur de Van Pelt!!!
Localisation : à côté de Bruno Heller pour lui tenir la main lors de la rédaction des prochains épisodes!!
Re: Red way (OS post 5x18)^
Calypsoh ! Tu as réussi à me déprimer dès ta présentation de ton OS ! J'ai un peu pris peur face à ce que j'allais lire....même si je savais que j'allais (forcément !) aimer.
Et je ne sais même pas te dire à quel point ton texte est brillant ! Tu m'as donné la chair de poule !
La confrontation Lisbon/Kirkland est magistrale ! J'adore cette Lisbon qui voit clair dans le jeu de Kirkland et qui ne se laisse pas faire, qui ne se laisse pas intimider !
Quant à la confrontation Jane/Lisbon....wow ! Tu n'épargnes personne ! Ni Jane, ni Lisbon....ni nous ! Mais que c'est bien fait ! Je suis ébahie par ta capacité à nous faire ressentir le bouleversement intérieur de nos deux protagonistes préférées, avec toute la subtilité qui les caractérise, la force de leurs caractères respectifs n'ayant d'égale que celle de ton écriture !
Maintenant....quant à ce fameux carnet....je comprends que Lisbon puisse être blessée de ce qu'elle y découvre, elle qui pense l'équipe comme une famille. Mais la famille n'est pas toujours le lieu du bonheur parfait sans nuage, ce que tous deux sont bien placés pour savoir.
Et si on repense à cette déclaration de Jane
ça remet aussi les choses à leur place....Et surtout, je trouve complètement normal que ce carnet soit le lieu d'une liste exhaustive des personnes à qui il a serré la main, sans tabou idéologique....ce qui ne veut pas dire qu'ils sont tous en haut de la liste des supects. Mais je crois que c'est en effet la meilleure façon de ne pas être obscurci par des sentiments personnels.
Donc l'idée que les noms de Van Pelt, Rigsby et Cho puissent s'y trouver inscrits ne me choque pas réellement. En revanche, j'aime l'idée que celui de Lisbon n'y soit pas. Il s'en est déjà expliqué dans la série
et je crois que c'est là la meilleure raison possible !
Meilleure raison à laquelle tu restes parfaitement fidèle, en y ajoutant encore plus d'émotion, de poids lorsque tu écris
On peut sûrement y voir une limitation de la part de Jane mais j'aime particulièrement que sa raison soit qu'il ne puisse pas. J'aime l'usage que tu fais de ce verbe. Il ne peut pas, il n'y a rien à faire. Il ne peut pas : renoncer à sa vengeance, envisager Lisbon comme coupable, s'en remettre à Dieu....ce qui donne tellement de beauté à ce qu'il choisit de faire : s'en remettre au jugement de Lisbon ! Cette confiance....wow ! J'aime, c'est très beau. D'autant que je suis convaincue que c'est là l'instrument de la salvation....Lisbon a désormais le meilleur des outils dans l'accomplissement de la mission qu'elle s'est fixée...et tu l'écris d'une manière particulièrement touchante.
Merci, Calypsoh, pour ce vraiment très très beau texte ! Merci de nous faire vibrer à chaque fois !
Et je ne sais même pas te dire à quel point ton texte est brillant ! Tu m'as donné la chair de poule !
La confrontation Lisbon/Kirkland est magistrale ! J'adore cette Lisbon qui voit clair dans le jeu de Kirkland et qui ne se laisse pas faire, qui ne se laisse pas intimider !
Quant à la confrontation Jane/Lisbon....wow ! Tu n'épargnes personne ! Ni Jane, ni Lisbon....ni nous ! Mais que c'est bien fait ! Je suis ébahie par ta capacité à nous faire ressentir le bouleversement intérieur de nos deux protagonistes préférées, avec toute la subtilité qui les caractérise, la force de leurs caractères respectifs n'ayant d'égale que celle de ton écriture !
Maintenant....quant à ce fameux carnet....je comprends que Lisbon puisse être blessée de ce qu'elle y découvre, elle qui pense l'équipe comme une famille. Mais la famille n'est pas toujours le lieu du bonheur parfait sans nuage, ce que tous deux sont bien placés pour savoir.
Et si on repense à cette déclaration de Jane
- S05E14:
- “People murder family members everyday, it's natural”
ça remet aussi les choses à leur place....Et surtout, je trouve complètement normal que ce carnet soit le lieu d'une liste exhaustive des personnes à qui il a serré la main, sans tabou idéologique....ce qui ne veut pas dire qu'ils sont tous en haut de la liste des supects. Mais je crois que c'est en effet la meilleure façon de ne pas être obscurci par des sentiments personnels.
Donc l'idée que les noms de Van Pelt, Rigsby et Cho puissent s'y trouver inscrits ne me choque pas réellement. En revanche, j'aime l'idée que celui de Lisbon n'y soit pas. Il s'en est déjà expliqué dans la série
- S05E09:
- "She said it's a wonder Red John and I didn't become friends. Now what we have, I consider a friendship. So my friend, you are free and clear."
et je crois que c'est là la meilleure raison possible !
Meilleure raison à laquelle tu restes parfaitement fidèle, en y ajoutant encore plus d'émotion, de poids lorsque tu écris
Calypsoh a écrit:.
« Je ne lutterai pas contre vous Lisbon, c’est impossible. Soit vous êtes cet ange sincère et je vous offre avec joie et sans réserve aucune une place dans mon cœur ; soit vous êtes mon ennemie, et vous pouvez vous vanter de m’avoir mis à genou, définitivement. »
On peut sûrement y voir une limitation de la part de Jane mais j'aime particulièrement que sa raison soit qu'il ne puisse pas. J'aime l'usage que tu fais de ce verbe. Il ne peut pas, il n'y a rien à faire. Il ne peut pas : renoncer à sa vengeance, envisager Lisbon comme coupable, s'en remettre à Dieu....ce qui donne tellement de beauté à ce qu'il choisit de faire : s'en remettre au jugement de Lisbon ! Cette confiance....wow ! J'aime, c'est très beau. D'autant que je suis convaincue que c'est là l'instrument de la salvation....Lisbon a désormais le meilleur des outils dans l'accomplissement de la mission qu'elle s'est fixée...et tu l'écris d'une manière particulièrement touchante.
Merci, Calypsoh, pour ce vraiment très très beau texte ! Merci de nous faire vibrer à chaque fois !
Re: Red way (OS post 5x18)^
Magnifiquement magnifique ! Cet OS donne une fois de plus de la profondeur aux personnages tout en restant a 100% dans l'esprit de la serie. On sent la tension enorme entre Jane et Lisbon a la fois tellement proches mais tellement opposes. Bravo et merci de nous partager tous ces beaux textes.
Tournesol- Distributeur de café
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