RAISON ET SENTIMENTS (spoilers saison 5)^

La scène qui se jouait devant elle, lui rappela instantanément une autre scène, 10 ans plus tôt dans cette même pièce. Son regard alla du smiley rouge qui ornait toujours le mur de la chambre aux deux corps qui gisaient dans une marre de sang. Il a osé faire çà ! Marmonna Lisbon tout en détaillant les victimes. Il s'agissait d'une femme et d'une petite fille dont la ressemblance frappante avec la famille du consultant troubla Therasa. Comme si le tueur avait voulu reproduire avec exactitude le pire moment de la vie de patrick Jane, les deux corps étaient dans la même position, massacrés de la même manières, les ongles peints avec leur propre sang... Seule l'affreuse signature n'avait pas eu besoin d'être apposée à nouveau puisqu'elle était déjà présente.

Lisbon était horrifiée à l'idée que Jane ait dû revivre ce cauchemar. Il devait être dans un sale état psychologique après çà. Enfin, si il était toujours en vie... Elle voulait à tout prix y croire, n'envisageant pas une seconde de ne pas revoir son si beau sourire. Mais le sentiment qui prédominait dans son coeur à cet instant était une haine incommensurable envers le monstre qui avait probablement détruit son beau consultant une seconde fois. Elle avait beau être du côté de la justice la plus part du temps, si cet enfoiré avait été devant elle, elle n'aurait pas hésité un seul instant à vider son chargeur sur lui. Elle commençait à comprendre ce que pouvait ressentir Patrick, ainsi que son désir de vengeance. Comment ne pas vouloir faire payer ses crimes à une ordure pareille ? La prison serait trop douce et avec ses relations, il risquerait de s'en tirer.

Cho avait prévenu Rigsby et Van Pelt de le rejoindre en vitesse chez Jane où se trouvait déjà leur patronne et où quelque chose de grave avait du se produire. Les 3 agents ne tardèrent donc pas à rejoindre la brunette au domicile du consultant. A leur arrivée, ils virent que la porte était ouverte, alors ils s'engouffrèrent dans la demeure, arme au poing.

"JANE ??? PATRON ??? VOUS ETES LA ???" Cria l'asiatique.
"PAR ICI CHO ! JE SUIS LA HAUT !" Répondit Lisbon
"OK, ON ARRIVE !"

Van Pelt poussa un cri d'horreur en pénétrant dans la chambre du mentalist, tandit que Cho restait stoïque et que Rigsby refoulait une nausée.

" Ce fumier a osé faire çà ??? " S'exclama Cho
" On dirait bien... " répondit Lisbon
" Et Jane ? Il est où ? " S'inquiéta Van Pelt
" Je l'ignore. J'ai fouillée la maison, il n'est plus là. J'ai bien peur que John le Rouge l'ait enlevé. Son téléphone n'est pas la non plus. Van Pelt vous aller rentrer au CBI et tenter par tous les moyens de le localiser."
" Patron, venez voir çà !" Les interrompit Rigsby. " Regardez !"
" Les lettres B et K ! Jane nous a laissé un message ! "
" On dirait bien ! " Ajouta Cho.
" Bon Rigsby, appelez le légiste pour qu'il vienne récupérer les corps et finissez de relever les indices. Je rentre au CBI avec Cho et Van pelt. Rejoignez-nous dès que vous aurez finit ici."
" Ok patron."

Durant le trajet du retour, un silence pesant régnait dans le SUV de l'agent Lisbon. Van Pelt était assise sur le siège du passager mais aucun mot ne sortait de sa bouche. Elle était encore trop choquée par ce à quoi elle venait d'assister. Lisbon, qui ne voulait pas la brusquer, choisit de se taire également et de la laisser se remettre de ses émotions. Elles regardaient la route défiler, les yeux perdus dans le vide.

Cho, qui avait son propre véhicule, était à peu de chose près dans le même état que ses collègues féminines, a la seule différence que rien ne paraissait sur son visage. Il ne pouvait s'empecher de penser à son ami qui avait été contraint par cet enfoiré de John le Rouge, à replonger en enfer et il s'en voulait de ne pas avoir pu empêcher çà. Et par dessous tout, il était mort d'inquiétude pour Jane.

" Ah vous êtes là. J'ai finis de faire les relevés et de prendre des photos. Vous pouvez les emporter. " Dis Rigsby en regardant tristement les cadavres.
" A première vue, je dirais qu'elles sont mortes il y a environs 3 heures. Je vous envoi mon rapport dès que j'en aurai fini avec les autopsies. "
" Ok, et faites vite. Il nous le faut pour hier ! "

Après le départ du médecin et de ses hommes, Rigsby quitta la scène de crime en prenant soin de bien fermer la porte de la maison, l'air un peu dépité. Il n'avait trouvé aucune emprunte sur les victimes, ni aucun indice digne d'intérêt, si ce n'est l'inscription de Jane dans le sang séché. Les lettres B et K. Il avait fait de nombreux clichés afin de ne rate aucun détail. Pour tout autre affaire Lisbon laissait faire l'équipe technique pour ce genre de chose mais dès qu'il s'agissait de John le Rouge, elle ne faisait confiance qu'a lui.

" Ah Rigsby. Alors vous avez trouver des choses intéressantes ? " Questionna Lisbon
" Non, désolé Patron. Rien d'intéressant. Sauf le message de Jane biensûr. Et aucune emprunte sur les corps...."
" Ne soyez pas désolé, vous n'y êtes pour rien." S'adoucit la jeune femme." Vous avez trouvé ces lettres, grâce à vous on a une sérieuse piste. Allez plutôt aider Cho et Van Pelt. "
" Ok patron. "

La porte du bureau se referma sur un Rigsby toujours aussi abattu malgré les paroles réconfortantes de sa patronne. Celle-ci, qui aurait dû être effondrée de savoir que le tueur au smiley avait enlevé Jane, était au contraire, plus combative que jamais. L'adrénaline courrait dans ses veines aussi vite qu'une rivière en crue. C'était sans doute cette force dont on parlait tant. Celle qui pouvait faire soulever une voiture à mains nues à une mère pour sauver son enfant. Elle se sentait si forte qu'elle aurait pu déplacer des montagnes. Elle sauverait Jane, quoi qu'il faille qu'elle fasse pour y parvenir. Même si pour çà, il lui fallait donner sa propre vie.

" Patron ! Patron ! Venez vite ! " Entendit-elle provenir de l'open space où elle accourrut immédiatement.

C'était Van Pelt qui avait trouvé le signal du portable de Jane.

" J'ai un signal patron ! J'ai lancé la localisation, on ne va pas tarder à savoir où il se trouve ! " Dit-elle joyeusement.

Son sourire s'évanouit presque aussitôt. Le signal avait disparut. Avant même qu'il ne puisse être localisé.

" Désolée Patron... J'y ai vraiment cru...." bredouilla-t-elle à la fois gênée et triste de ne pas avoir réussi à trouver d'où émettait le portable du mentalist.
" Ne vous inquiétez pas Grace. On va le retrouver. Je vous le promet. " Répondit Lisbon en posant une main chaleureuse sur l'épaule de la jolie rousse.
" Comment vous faite pour être aussi optimiste ? " Ajouta Van Pelt en versant une larme.
" Je connais l'identité de John le Rouge grâce au message laissé par Jane sur la scène de crime. Si on le trouve, on trouve Jane. Venez tous dans mon bureau. Je voudrais vous parler en privé. " dit-elle à voix basse pour que seuls les membres de son équipe l'entende.

Elle retourna dans sa cage de verre, suivit de près par ses agents.

" Fermez la porte. " Dit-elle en baissant les stores. " Je ne veux pas qu'on nous entende. Ce que j'ai a vous dire doit rester entre nous. "
" On vous écoute patron." Répondit Cho.
" Vous savez que Jane tenait une liste et qu'il en avait fait ressortir deux noms qu'il m'a donné il y a peu de temps. "
" Oui" , dirent-ils d'une même voix.
" Et ces noms, je suis la seule à les connaître. Jane ne voulait pas que je vous les révèle tant qu'on ne serait pas sûrs de l'identité de Red John. Bien entendu, il savait qui était ce monstre. Mais çà aussi vous le savez. "
" Continuez." Répliqua l'asiatique.
" Eh bien, l'un de ses deux noms, a pour initiales B et K. Il s'agit de Bob Kirkland. "
" Incroyable ! Et dire qu'on l'avait sous les yeux depuis tout ce temps ! " Grommela Rigsby
" C'est effarant de voir a quel point les gens peuvent être le contraire de ce qu'on croit qu'ils sont." S'offusqua Van Pelt.
" Qu'est ce qu'on fait maintenant ?" Dit Cho, sans la moindre once d'émotion dans la voix.
" Avant tout, je vous demande la plus grande discrétion. Nos supérieurs ne doivent rien apprendre de ce qu'on fait. On ignore comment les choses vont tourner et Jane pourrait avoir de gros ennuis."
" Pas de problème patron. Alors qu'est ce qu'on fait ? " Répéta Cho.
" Van Pelt, introduisez vous dans les fichiers de la sécurité intérieure et récupérez le dossier de Kirkland et cherchez tout ce que vous pouvez trouver sur lui. Je veux tout savoir de sa vie. Rigsby aidez-la. Cho, vous venez avec moi, on va aller fouiller sa maison. Mais il va falloir être prudents et ne laisser aucune trace de notre passage. N'oublions pas qu'on a pas de mandat de perquisition."
" Vous pouvez comptez sur moi patron."
" Bien, alors au boulot ! On a pas de temps à perdre !"

CHAPITRE 7

Il n'était ni vivant, ni mort. Il était perdu entre deux mondes. Son regard était vide, comme si toute conscience l'avait quittée. Il était à genoux, les bras attachés en l'air, dans une petite pièce sombre et lugubre. Une odeur de moisit rendait l'atmosphère oppressante. Soudain, une violente douleur au creux des reins le ramena à la réalité. Une réalité qu'il aurait préféré ne jamais retrouver. Son esprit était encore embrumé et tout son corps le faisait souffrir. Mais le plus insupportable pour lui était son impuissance face au monstre qui avait réduit sa vie à néant une décennie plus tôt. Il se tenait maintenant face à lui, le narguant d'un sourire machiavélique.

" Ravi de vous voir de nouveau parmi nous Patrick ! " Dit l'homme d'un ton des plus effrayants.
" Vous... Vous ne... Vous ne pourrez pas me briser... " balbutia le consultant avant de sombrer à nouveau dans l'inconscience.

Cette fois, ce fut une gifle magistrale qui vint le sortir de son état comateux.

" Je ne crois pas t'avoir donné la permission de faire la sieste il me semble !!! " lui hurla son bourreau dans les oreilles. Je te veux bien réveillé pour ce qui va suivre. "
" Vous... Per... Perdez votre temps... " Réussit à dire péniblement Jane.
" Tu finiras par craquer ! "

Un coup de pied fulgurant dans le ventre le fit se tordre de douleur et du sang gicla de sa bouche. Cela faisait maintenant 3 heures qu'il subissait les tortures de Red John, perdant et reprenant conscience et sentant ses forces l'abandonner un peu plus à chaque fois.

" Alors, es-tu décidé à passer ce coup de fil, oui ou non ??? " Questionna le tueur au smiley .
" Jamais.... Je préfère mourir plutôt que vous livrer Lisbon sur un plateau... "
" Oh ! Comme c'est touchant ! " Ironisa Kirkland avant d'émettre un rire terrifiant.
" Lai...Laissez-la tranquille... Elle... Elle ne vous a rien fait.... "

Il perdit connaissance une fois de plus... Peut-être une fois de trop... Il était faible et dieu seul savait combien de temps il pourrait encore tenir...

Quelque part dans le quartier résidentiel ouest de la ville de Sacramento, Lisbon et Cho cherchaient un moyen d'entrer dans une maison luxueuse sans laisser la moindre trace d'effraction et sans se faire repérer. C'était une villa bourgeoise, avec une piscine, un jacuzzi et un grand jardin très bien entretenu. Ils firent le tour de la demeure et trouvèrent une fenêtre restée ouverte à l'arrière. Ils entrèrent et commencèrent leur fouille minutieuse, armés de gants en latex pour ne laisser aucune empreinte. Tout y passait, les placards, les armoires, les tiroirs de chaque pièce furent consciencieusement passés à la loupe. Ils arrivèrent alors dans le bureau du suspect où ils furent déçus de ne trouver que la paperasserie courante telle que de banales factures d'électricité.

" Il est trop intelligent pour avoir laisser quoi que ce soit de compromettant dans sa résidence principale." Dit Lisbon à l'asiatique qui finissait de remettre les documents en place.
" Il a forcément d'autres biens immobiliers. Grace et Rigsby ont peut-être eus plus de chance que nous. "
" J'espère. Retournons au bureau. On a plus rien a faire ici. "

Le retour se passa dans un silence religieux. Cho avait tenu a conduire pour offrir un peu de repos à sa patronne. Elle avait eu beau lui dire qu'elle se sentait en forme, il avait tellement insisté qu'elle avait finit par lui céder le volant. Il avait d'ailleurs cru qu'elle s'était assoupie quand il se tourna vers elle et vit qu'elle avait les yeux clos. Seulement, il n'avait pas remarqué qu'elle serrait sa croix très fort dans ses mains. En réalité, elle avait ressenti le besoin de prier pour le salut de cet homme qu'elle aimait passionnément.

Dans les bureaux du CBI, Van Pelt examinait les comptes bancaires de Kirkland tandis que Rigsby épluchait son dossier, habilement subtilisé par la jolie rousse, dans les fichiers de la sécurité intérieure. Il contenait l'ensemble de la carrière du psychopate, son adresse principale, son cv et d'autres informations qui ne leur seraient d'aucune utilité. Le bip de l'ascenseur leur fit soudainement lever la tête et ils virent Cho et Lisbon en sortir.

" Alors ? Vous avez trouvez quelque chose ? " S'empressa de demander Rigsby, déçu de ne pas avoir trouver quoi que ce soit lui-même.
" Non, rien d'intéressant. C'est un homme prudent. " Répondit Lisbon. " Et vous, où en êtes vous ? "
" Rien de probant non plus patron. Grace passe toujours ses comptes en revue. "
" Patron ! J'ai trouvé quelque chose ! " S'exclama soudain la surdouée de l'informatique. " Il semble que Kirkland ait un appartement en plein centre ville mais il paraît évident qu'il ne retient pas Jane dans un lieu où on pourrait entendre ses supplications. En revanche, j'ai trouvé la trace de traites pour un entrepôt à la sortie de la ville ! "
" Bravo Van Pelt ! C'est sûrement là bas qu'on trouvera Jane ! Allons-y ! "
" Heu patron ? "
" Oui Cho ? "
" On ne ferait pas mieux d'appeler les forces spéciales en renfort ? "
" Sûrement pas. Je ne veux que vous, Rigsby et Van Pelt sur les lieux. "
" Mais on ne sait pas ce qui nous attend là bas. Imaginez qu'il y ait une armada d'homme armés ? "
Je prends le risque. Pour Jane. Allez on y va ! "
" Ok patron ".

Merci pour ton commentaire Jane Doe. Et merci a toutes celles qui lisent ma fic même si elles ne la commentent pas. J'espère que le prochain chapitre vous plaira. J'ai eu beaucoup de mal à l'écrire celui-là. En attendant je cours me cacher, je tiens à ma vie

CHAPITRE 8

L'entrepôt était assez loin de la ville, dans une zone déserte, l'endroit idéale pour séquestrer quelqu'un en toute tranquillité sans craindre que les cris de votre victime puisse être entendu par quelqu'un. Les agents prirent soin de se garer suffisamment loin du bâtiment pour ne pas se faire repérer et garder ainsi l'effet de surprise. Tandis que Lisbon finissait d'enfiler son gilet par-balles, Cho vérifiait une dernière fois le bon fonctionnement du fusil d'assaut qu'il avait tenu à prendre à l'armurerie du CBI avant de partir. Rigsby et Van Pelt étaient déjà prêts et trépignaient d'impatience.

- " Alors, vous êtes prêts ? " questionna la jolie rousse.
- " On devrait se dépecher. continua Rigsby
- " Oui oui, voila, on est paré. C'est bon pour vous Cho ?. " répondit Lisbon
- " Oui patron. C'est bon on peut y aller. "
- " Alors en route. "

Ils s'éloignèrent de leurs véhicules et se rapprochèrent silencieusement de la bâtisse. Une lourde porte en fer les arrêta dans leur avancée.

- " C'est fermé ! Murmura Cho. "
- " Faisons le tour discrètement ! Chuchota Lisbon. "

Arme au poing, ils arrivèrent à une petite porte métallique dissimulée derrière des panneaux de bois que Cho s'empressa de retirer pour leur permettre l'accès. Rigsby actionna la poignée, la porte s'ouvrit sans difficulté. Une fois à l'intérieur, ils se retrouvèrent dans l'obscurité la plus totale et furent donc contraint de sortir leurs lampes torches pour pouvoir s'orienter convenablement et ne pas trébucher sur l'amas de ferraille qui jonchait le sol. Ils avançaient péniblement, se frayant un chemin comme ils le pouvaient, en essayant de faire le moins de bruit possible. Le silence qui régnait et la froideur de ce bâtiment rendaient l'atmosphère particulièrement oppressante.

Van Pelt remarqua alors quelque chose au loin.

- " Regardez, il y a de la lumière là-bas ! " Souffla-t-elle à ses collègues.
- " Allons-y ! " répondit Lisbon

Ils reprirent leur progression et arrivèrent enfin jusqu'à la porte. Cette porte d'où s'échappait un rai de lumière. Aucun d'eux ne le montraient, mais ils avaient la peur au ventre. La peur de ce qu'ils allaient bien pouvoir découvrir de l'autre côté. La peur d'être arrivés trop tard...

- " Patron , et si il était... "
- " Je vous interdit de dire çà Grace ! " Murmura Lisbon
- " Vous ne pouvez pas nier que c'est une possibilité. " Ajouta Cho. " On ne sait pas ce qu'on va découvrir quand on va.... "
- " Bon çà suffit maintenant ! " Le coupa-t-elle. " On va entrer ! Mais avant je voudrais vous dire quelque chose. "
- " Allez-y , on vous écoute. " Répondit l'asiatique.
- " Je voulais vous remercier pour tout ce que vous avez fais pour moi et pour Jane, pour tous les risques que vous avez pris et que vous prenez encore... Et si vous voulez renoncer, il est encore temps. Je comprendrais... Et je peux très bien me débrouiller seule... "
- " Hors de question qu'on vous laisse tomber patron. On est là et on ne s'en ira pas. " Répliqua Cho.
- " Il a raison patron, on est une famille, et une famille reste toujours unie quelques soient les épreuves qu'elle ait à traverser. " Ajouta Van Pelt.
- " Vous n'allez pas vous débarrasser de nous aussi facilement. " Termina Rigsby en souriant à sa patronne.
- " J'ai beaucoup de chance de vous avoir. Bon aller, on y va. On entre. "

Lorsqu'elle posa sa main sur la poignée, des tremblements incontrôlables envahirent tout son corps, et les battements de son coeur se déchaînèrent dans sa poitrine. Elle avait tellement peur de ce qu'elle allait voir derrière cette porte. Une peur viscérale. Elle prit alors une profonde inspiration afin de retrouver ses moyens, lâcha finalement la poignée et envoya un coup de pied magistrale dans la porte qui s'ouvrit avec fracas.

- " CBI !!!!! LACHEZ VOTRE ARME !!!!! " hurla-elle en entrant.
- " C'est vous qui allez lâchez votre arme agent Lisbon. Et vos hommes aussi. A moins que vous ne préfériez que je tranche la gorge de votre cher consultant ? " menaça John le Rouge
- " Le bâtiment est cerné par les forces spéciales ! Vous êtes fais comme un rat ! " Tenta Cho
- " Oh oh oh ! Vous m'en direz tant agent Cho ! " Le railla le tueur. Vous me prenez vraiment pour un imbécile !!!! " s'énerva-t-il subitement. " Si les forces spéciales étaient là comme vous dites, elles seraient entrées avant vous pour sécuriser le périmètre !!!! Je sais comment çà se passe, je vous rappelle que je travaille à la sécurité intérieure !!!! Alors inutile d'essayer de vous payer ma tête !!!! Vos armes !!!! Sur le sol !!!! Tout de suite !!!! "

Les 4 agents s'exécutèrent, complètement dépités de voir la situation leur échapper. Kirkland avait agrippé les jolies boucles blondes de Jane d'une main pour lui maintenir la tête en arrière et tenait de l'autre la lame brillante de son couteau fermement appuyée contre la gorge nue du mentalist. Ils ne voulaient pas prendre le risque qu'il se fasse tuer. Jane, inconscient jusqu'alors, reprit connaissance subitement. Il avait entendu des voix familières, des voix qu'il connaissait bien, une voix qu'il pensait ne plus jamais entendre. Ce son merveilleux l'avait ramené des limbes où il s'était enfoncé et errait comme une âme en peine. Lorsqu'il ouvrit les yeux et qu'il la vit, une larme s'échappa de son regard azur. Il était heureux. Heureux de la voir même si c'était peut-être la dernière fois. Il réalisa soudain que Kirkland lui arrachait les cheveux et sentit la lame glacée sous son menton. Il retrouva vite toutes ses facultés mentales et le simple fait de la présence de Lisbon lui fit oublier toutes ses douleurs.

- " Eh ben alors ? Qu'est ce que t'attends espèce de fumier ? Tue-moi !!!! Allez tue-moi !!!! "
- " Jane non !!!! " cria Lisbon
- " Ah ah ah ah ah ! " Rit le psychopathe. " Ta mort ne m'apporterait rien Patrick ! En revanche, j'éprouverais un malin plaisir à tuer ta petite amie ! Une mort lente et douleureuse ! "
- " Alors prenez-moi à sa place et laissez-le partir ! Il a besoin de soins médicaux ! " Répliqua Lisbon.
- " Nooooooooon !!! Lisbon ne faites pas çà !!! Je vous en supplie ne faites pas çà !!! " cria Jane.
- " Patron non ! " s'écria Rigsby
- " Hum ! En voilà une proposition intéressante agent Lisbon ! " s'exclama le tueur au smiley.
- " TOUCHE A UN SEUL DE SES CHEVEUX ET L'ENFER NE SERA RIEN EN COMPARAISON DE CE QUE JE TE FERAI SUBIR !!!!!! " hurla le mentalist fou furieux.

Red John émit un rire morbide avant de lâcher Jane qui était toujours attaché et, sans quitter des yeux les 3 autres agents, il attrapa Lisbon et plaça sa lame de couteau contre sa gorge. Tout en la maintenant, il recula de quelques pas pour se retrouver face au consultant. Cho et Rigsby bouillonnaient de rage intérieurement, ne supportant pas de se sentir aussi impuissants, et des larmes roulaient sur les joues de Grace, bouleversée par le drame qui se jouait sous ses yeux.

La terreur s'insinua dans le regard de Jane et les larmes perlèrent sur son visage meurtri. Alors çà y est ? Il va la tuer ? Cet enfoiré va me prendre la seule chose qui me raccroche encore à la vie ? La seule chose qui me donne le courage de me lever le matin et qui me donne la force de continuer à respirer ? Comment pourrai-je me pardonner de l'avoir entraînée dans cet enfer ? Dans mon enfer.... Comment pourrai-je supporter de perdre cette femme que j'aime un peu plus chaque jour... Celle que j'aime passionnément... Celle que j'aime éperdument... Elle est le rayon de soleil qui réchauffe ma peau... La lumière qui guide mes pas dans l'obscurité... Elle est la bouteille d'oxygène qui m'empêche de suffoquer... La source intarissable qui me désaltère... La bouée de sauvetage qui m'empêche de me noyer... Elle est celle qui me redonne espoir en ce monde décadent... Celle qui fait de chaque seconde, de chaque minute, de chaque heure une bénédiction... Elle est celle qui rend mon fardeau moins lourd à porter... Celle qui apaise mes souffrances... Elle est ma raison d'être.... Elle est mon présent et mon avenir... J'aurais tant voulu qu'elle devienne ma femme... Qu'elle porte les fruits de notre amour... Passer le reste de mon existence à la rendre heureuse... Sans elle, je ne suis rien... Ne plus voir ses beaux yeux verts... Ne plus voir son charmant sourire... Ne plus sentir son parfum délicat... Ne plus entendre le doux son de sa voix... Je n'y survivrai pas.... Pas cette fois....

Oh que de commentaires aujourd'hui ! Merci beaucoup, çà me fait très très très plaisir ! Je suis contente que ma fic vous plaise et je peux déjà vous dire que j'ai ma petite idée pour la prochaine. Mais finissons d'abord celle-la Lisbon va-elle vivre ? Va-t-elle mourir ? Vous le saurez dans le prochain chapitre qui arrive...................................maintenant ! Bonne lecture


CHAPITRE 9

Elle frémissait d'épouvante sous la lame de son tortionnaire mais rien ne transpirait sur son visage. Elle ne voulait pas que Jane puisse voir la peur dans ses yeux. Elle voulait qu'il puisse lire, au contraire, la sérénité la plus totale ainsi que tout l'amour qu'elle lui portait. Elle voulait qu'il sente qu'elle ne lui en voulait pas le moins du monde, qu'elle avait décidé toute seule de faire le sacrifice ultime et qu'elle était en paix avec ce choix. Et par dessus tout, elle ne voulait pas qu'il assiste à la séance de tortures qui l'attendait, ni au moment crucial où elle rendrait son dernier soupir.


- " Kirland ! Vous me vouliez et vous m'avez ! Alors laissez partir Jane et mes hommes ! Je ne veux pas qu'ils voient çà ! " Ordonna Lisbon.

- " Ah ah ah ! " S'esclaffa le tueur au smiley.  " Vos hommes ne sortiront pas d'ici et Jane ne bougera pas de là ! Je veux qu'il observe attentivement ma lame lacérer chaque parcelle de votre corps, transpercer chacun de vos organes vitaux et trancher lentement votre gorge ! Et lorsque votre lente agonie sera terminée, je veux que cette larve crapuleuse me regarde peindre vos ongles un à un avec votre propre sang ! "

- " ESPECE D'ORDURE !!!! " Hurla Rigsby tandis que Cho le retenait pour l'empêcher de bondir sur le psychopathe et de mettre sa patronne en danger par la même occasion. " SI TU CROIS QU'ON VA TE LAISSER TRANQUILLEMENT METTRE TON FOUTU PLAN A EXECUTION, TU TE FOURRE LE DOIGT DANS L'OEIL !!!! " .


Le mentalist avait la tête baissée, les yeux rivés sur le sol. L'océan de ses yeux se déversait le long de ses joues. Kirkland lui balança un coup de pied pour l'obliger à lui faire face.


- " PATRICK JANE !!! REGARDE-LA !!! REGARDE TA CHERE ET TENDRE THERESA. JE VEUX QUE TU LA REGARDE TU ENTENDS ????? ALLEZ LEVE-LA TETE SI TU NE VEUX PAS QUE JE L'EGORGE IMMEDIATEMENT !!!! " s'époumona de rage le monstre qui tenait toujours fermement Lisbon. " Regarde comme ma lame épouse parfaitement les courbes de son cou ! " Dit-il d'une voix plus calme mais tout aussi effrayante.


Il faisait glisser la lame glaciale de son couteau sur la peau laiteuse de la jeune femme. Il jouait avec les nerfs de sa victime et de ses spectateurs et y prenait un malin plaisir. Il jubilait. Soudain, une sonnerie de téléphone retentit à travers la pièce et le fit sursauter. Son couteau tomba bruyamment à terre et il ne fallut qu'une seconde à Rigsby et Cho pour se jeter sur l'individu et le plaquer violemment au sol.


- " La prochaine fois tu couperas ton portable avant d'essayer de tuer un agent du CBI devant ses collègues ! " Se moqua Rigsby

Lisbon et Van Pelt se ruèrent vers le consultant pour le libérer de ses lien.

- " Attachez-le à la place de Jane ! Mais debout et les bras bien en l'air ! " Ordonna Lisbon en aidant son consultant à se relever et à s'appuyer contre le mur. " Il va voir ce que çà fait d'être la victime ! "

- " A vos ordres patron ! " Répondit Cho.

Les agents étaient si furieux et si révulsés par cet enfoiré de Kirkland, qu'aucun d'eux ne souhaitait plus le laisser aux mains de la justice. L'heure de régler ses comptes avait sonnée et c'était à Lisbon et surtout à Jane qu'il allait payer la facture.

- " Alors ? Qu'est ce que çà fait d'être attaché comme un animal enragé ? " Le nargua Lisbon en tournant autour de lui, les yeux remplis de haine.

- " Lisbon ! S'il vous plait ! Laissez-le moi ! Vous pourrez faire ce que vous voulez de moi après... " Supplia Jane malgré la douleur qui engourdissait tous ses membres.

- " Jane, je sais ce que vous ressentez et je sais combien vous devez avoir envie de lui casser la figure. Mais il ne faut pas qu'il ait de marque ! "

- " Oh n'ayez craintes. Je ne vais pas le frapper. Sachez, ma chère Thérèsa, que les mots sont parfois plus douloureux que les coups. "

- " Ok, je vous fais confiance. Allez-y, il est à vous. " Lui répondit-elle en lui offrant un de ses plus beaux sourires. Elle n'imaginait pas à quel point ses mots le touchait.


Le mentalist fit signe à la jeune femme de venir l'aider à se maintenir debout, tout prêt du monstre qui avait jadis détruit sa vie. Alors qu'il s'appuyait sur la jolie brune, il demanda à Cho de ramasser le couteau pour le lui donner. L'asiatique s'éxecuta sans se faire prier. Jane, commença à faire glisser sa lame le long de la joue de Kirkland, puis traça une ligne invisible de l'une à l'autre de ses oreilles.


- " Alors mon cher Bob Kirkland. Ou bien devrais-je dire John le Rouge. Qu'est ce que tu préfère ? Peu importe. Dis-moi, comment est-tu devenu un tueur ? Quel est l'élément qui t'a fait basculer du mauvais côté ? On dit qu'un homme ne naît pas psychopathe mais le devient à cause d'évênements liés à son enfance. Ta maman était méchante avec toi ? Qu'est ce qu'elle t'a fais pour que tu devienne le monstre que tu es ? Oh je sais ! Tu faisais pipi au lit ! Ah ah ah ah ah ! " Rit le mentalist. " Tu étais un vilain garçon et il fallait qu'elle te punisse. Encore et encore ! "


- " VA EN ENFER PATRICK JANE !!!!! "

- " Allez dis-moi, elle te faisait quoi ? Elle t'enfermait dans le placard ? Non c'est pas çà. Attends je crois que j'ai trouvé. Elle te menaçait de couper ton petit zizi avec une paire de ciseau si tu n'arrêtais pas de mouiller ton lit ! Et elle t'humiliait et te rabaissait sans arrêt ! "

- " TAIS-TOI ESPECE DE CHARLATAN A LA MANQUE !!!! "

- " Oh oh oh ! Je vois que j'ai touché une corde sensible ! " Se moqua Jane avant de redevenir très sérieux. " Tu n'es qu'une raclure, un tas d'immondices ! Regarde-toi , tu es ridicule avec tes sourcils trop épais et ton petit bouc de 3 jours ! "

- " Bien envoyé ! " S'exclama Rigsby en pouffant de rire.

- " TU VOIS LA JOLIE JEUNE FEMME A MES COTES ??? TU N'AURAIS JAMAIS DU T'EN PRENDRE A ELLE ET MENACER SA VIE !!!!! PRESENTE LUI TES EXCUSES DANS LA SECONDE SI TU NE VEUX PAS QUE JE TE SAIGNE COMME UN PORC !!!!! " hurla le beau blond dans un accès de rage.

- " AH AH AH ! TU PEUX TOUJOURS COURIR PATRICK JANE ! AH AH AH ! " Se moqua le tueur au smiley

Le consultant allait mettre sa menace à exécution quand une main vint se poser sur son bras pour arrêter son geste.

- " Jane , non ! Pas comme çà. Prenez mon arme de service si vous voulez vraiment descendre ce fumier. "

- " Vous êtes sûre ? "

- " On ne peut plus sûr ! Cette ordure ne mérite pas de continuer à vivre ! Cho, donnez-lui mon arme ! "

L'asiatique ramassa l'arme de sa patronne et la tendit à Jane qui la pointa sur son ennemi juré. Une main se posa alors sur la sienne et il tourna la tête. Il fut surpris de voir Lisbon lui sourire, puis il sentit sa main chaude l'aider à appuyer sur la détente. La balle atteignit le tueur en pleine tête et son coeur s'arrêta instantanément de battre. Tout était finit... John le Rouge était mort...

Jane, qui avait puisé dans ses dernières forces pour jouer cette scène et en finir avec l'homme qui avait détruit sa vie, laissa tomber le pistolet, s'écroula dans les bras de Lisbon et perdit connaissance pour la toute dernière fois.

A suivre....

Tout était blanc autour de lui quand il ouvrit les yeux et il crut qu'il était mort... Ce ne fut que lorsqu'il vit deux magnifiques émeraudes se pencher au dessus de lui, qu'il comprit qu'en réalité il se trouvait dans une chambre d'hôpital. Les évènements l'y ayant conduit lui revinrent alors en mémoire. Il y avait eu ce message de John le Rouge pour l'attirer chez lui où il avait reproduit à l'exactitude le cauchemar qu'il lui avait fait vivres des années auparavant... En ouvrant la porte, il avait eu l'impression de replonger 10 ans en arrière, de découvrir à nouveau sa propre famille baignant dans son sang.... Puis, il avait sentit une piqûre et puis plus rien... Plus rien, jusqu'à ce qu'il se réveille attaché face à ce monstre... S'en était suivie une longue séance de tortures puis l'équipe était arrivée... Lisbon... Il avait encore du mal à croire à ce qu'elle avait fait pour lui... Elle aurait pu mourir mais elle semblait s'en fichier éperdument... Il fallait vraiment qu'elle tienne à lui pour ainsi échanger sa vie contre la sienne... Il avait eu si peur pour elle.... Il avait vraiment cru que c'était la fin pour sa douce patronne... Et puis il y avait eu cette sonnerie de portable qui avait permis à Rigsby et à Cho de profiter de la surprise de Kirkland pour le maîtriser.... Ensuite, Lisbon et l'équipe l'avait laissé assouvir sa vengeance.... Et pour finir, la jolie brunette l'avait même aidé à presser la détente... Puis, il avait perdu connaissance... Pour reprendre conscience dans ce lit d'hôpital, relié à une machine qui contrôlait son rythme cardiaque et à une perfusion d'anti-douleurs et de glucose...

- " Jane ? Vous m'entendez ? "
- " Li... lisbon..."
- " Comment vous sentez-vous ? Vous m'avez fais une peur bleue vous savez ! " Sourit-elle
- " J'ai l'impression d'être passé sous un rouleau compresseur... Mais à part çà, tout va bien." Répondit-il en lui rendant son sourire et en essayant de s'assoire.
- " Non, surtout ne vous relever pas. Vous risqueriez de faire sauter les points de suture." L'en empêcha-t-elle
- " Les... les points de suture ? "
- " Oui. 14 pour être exacte. Vous aviez une hémorragie interne au niveau de l'abdomen alors il a fallut vous opérer."
- " Je vois.... Mais dites-moi, combien de temps vais-je devoir moisir ici ? " Questionna-t-il en ronchonnant.
- " Eh bien, votre médecin a parlé de 3 ou 4 jours, le temps pour vous de vous remettre de l'intervention. "
- " 3 ou 4 jours ??? Mais c'est une éternité !! Lisbon, je vous en supplie ne me laissez pas aussi longtemps dans cette chambre sordide ou j'en mourrai d'ennui ! " Supplia-t-il en faisant une petite moue digne d'un enfant de 5 ans qui fit sourire Lisbon.
- " Vous resterez ici le temps qu'il faudra Jane. Après ce que vous avez vécu, il vous faut beaucoup de repos."

Le consultant émit un grognement de mécontentement, acquiesça avant de plonger dans le regard de la jeune femme, qui s'était assise à côté de lui sur le bord du lit, et prit sa main dans la sienne. L'effet fut immédiat et les joues de Lisbon virèrent à l'écarlate aussitôt.

- " Lisbon... Je voulais vous dire..."
- " Chut... " fit-elle en posant délicatement un doigt sur sa bouche pour l'empêcher de continuer. " Concentrez-vous plutôt sur votre guérison. On aura tout le temps de parler après. Je vais vous laisser dormir."

Elle déposa un baiser sur son front tout en libérant sa main et s'apprêtait à partir quand soudain elle sentit Jane attraper son poignet.

- " Lisbon ! Je vous en prie ! Restez ! Promis, je ne parlerai pas et je ferai même un petit somme ! " Supplia-il.
- " Jane, j'aimerais beaucoup rester vous tenir compagnie mais il faut que je rentre au CBI rédiger mon rapport... "
- " Oh... Je comprends... " répondit-il tristement.

Elle caressa sa joue tendrement avant d'y imprimer la marque invisible de ses lèvres et elle quitta la pièce.

Cho, Rigsby et Van Pelt attendaient patiemment dans la salle d'attente de l'étage. Ils avaient insistés pour que Lisbon aille seule assister au réveil de Jane, ils savaient combien elle s'était inquiétée pour lui et combien lui serait heureux de la voir, elle. Non pas qu'il n'aurait pas été content de les voir aussi mais Lisbon était plus importante pour lui. Tellement plus importante. Même Rigsby, d'habitude peu clairvoyant pour les affaires de sentiments, avait compris leur profond attachement lors de cette « exécution » qui les avait liés, à jamais, tous les 5.

La jolie rousse feuilletait un magasine en essayant de s'intéresser à la ribambelle de photos et d'articles qu'il contenait mais son esprit était ailleurs... Elle ne cessait de penser à tout ce qui avait eu lieu dans cet entrepôt... Elle entendait encore siffler la balle qui avait ôté la vie de cette ordure... Parce que oui, c'était çà qu'il était, une ordure... Et même si elle était encore sous le choc de la manière dont tout s'était terminé, elle n'en approuvait pas moins les actes de chacun de ses collègues...

Cho, toujours aussi prévoyant, avait apporté son livre fétiche et était plongé dans sa lecture. Lui, d'habitude si calme, avait ressentit une telle colère lorsqu'il avait vu Red John faire glisser la lame de son couteau sur la peau de sa patronne, qu'il aurait pu le tuer à mains nues. Mais il s'était contenue, pour ne pas la mettre en danger et parce qu'il savait. Parce qu'il avait su, à l'instant même où elle leur avait laissé le choix de partir, qu'elle avait décidé de laisser Jane s'occuper de lui. Et il avait tenu à respecter ce choix. Et il ne le regrettait pas le moins du monde. Ce monstre n'avait eu que ce qu'il méritait.

Rigsby, toujours affamé comme à son habitude, faisait d'incessants aller-retour au distributeur de friandises. Il avait, lui aussi, eu très peur pour Lisbon quand le psychopathe s'était emparé d'elle. Heureusement que Cho l'avait retenu , sans çà il aurait fait de la charpie de cette crapule. Les mots de Jane pour l'atteindre psychologiquement l'avaient épaté. Cette façon qu'il avait eu de décrire précisément l'enfance malheureuse de Kirkland, puis ses moqueries sur un ton plus dur pour lui rappeler les brimades de sa mère. Quel talent ce Jane ! Et quand Lisbon aida le consultant à descendre cet enfoiré, il avait ressenti un profond soulagement. Le mal personnifié avait été terrassé et ce n'était que justice après tout ce qu'il avait fait.

- " Il est réveillé. Vous pouvez aller le voir, mais ne restez pas trop longtemps. Il a besoin de se reposer." Les interpella Lisbon en sortant de la chambre. " Je rentre faire mon rapport. Rejoignez-moi quand vous aurez finit avec Jane pour faire les votre."

- " Ok patron ! " Répondirent Cho et Van Pelt d'une même voix alors que Rigsby manquait de s'étouffer avec son soda, surpris par l'irruption soudaine de sa patronne.

Ils entrèrent donc à leur tour dans la chambre. Cho et Rigsby se contentèrent d'une poignée de main mais Grace, la plus émotive d'entre-eux, se jeta littéralement au cou du mentalist, les larmes aux yeux.

- " Si tu savais ce que j'ai eu peur ! " Lui dit-elle en relâchant son étreinte.

- " Alors mon frère , comment va ? " Ajouta-Cho.

- " Eeeeh Vieux ! Comment tu te sens ? " Lança Rigsby.

Jane sourit, amusé par le fait qu'ils lui avait tous posé la même question sans prendre le temps de le laisser y répondre.

- " Eh bien, si vous me laissez en place une, je pourrais peut-être vous répondre ! " Plaisanta-t-il. " Je n'irai pas courir un marathon aujourd'hui mais çà peut aller. "

- " On est heureux de voir que tu va bien. On te laisse te reposer maintenant. On repassera te voir plus tard. Lisbon nous attend pour qu'on remplisse nos rapports. " Dit Van Pelt.

- " Ok. Et merci... Merci pour tout... "
- " A plus tard Jane ! " Répondit Cho.

- " Tchao vieux ! " Salua Rigsby.

- " A bientôt Jane ! " Sourit Grâce.


Ils quittèrent la chambre, puis l'hôpital, laissant le consultant, seul avec la multitude de questions qui dansaient dans son esprit.

Lisbon était assise à son bureau et rédigeait son rapport. Elle y décrivit d'abord comment Kirkland avait attiré le consultant sur la scène morbide qu'il lui avait préparé, à son propre domicile, puis la disparition de celui-ci et du message qu'il leur avait laissé et qui leur avait permis de découvrir l'identité de Red John , omettant la fouille irrégulière de la maison du tueur et la subtilisation de son dossier dans les fichiers confidentiel de la sécurité intérieure. Elle décrivit la préparation scrupuleuse de l'équipe avant d'entrer dans l'entrepôt puis la découvert de la lumière sous la porte. Elle modifia légèrement les évênements qui avaient suivis. Elle fit mention de son ouverture fracassante de la porte en faisant les sommations d'usage, puis de l'état dans lequel ils avaient découvert Jane, attaché, couverts d'hématomes et de sang, inconscient et menacé d'un couteau par John le Rouge. Elle expliqua comment elle avait été obligé de le descendre après qu'il eu lâché Jane pour tenter de s'en prendre à l'agent Van Pelt suite à l'injonction de jeter son arme. Bien entendu, elle avait pris soin d'essuyer toutes les empreintes de Jane sur son pistolet et d'y remettre les siennes uniquement et avait également essuyé le couteau avant de le remettre dans la main du psychopathe, mort sur le coup. Il était hors de question que Jane soit impliqué de quelque manière que ce soit. Elle ne voulait pas qu'il aille en prison, il avait déjà bien assez souffert et il avait le droit de trouver enfin la paix et hors des murs d'une cellule. Elle finit en disant que Rigsby avait aussitôt appelé une ambulance pour Jane, tandis qu'elle avait prévenu le légiste pour qu'il vienne embarquer le corps.

Après avoir terminé, elle se leva pour aller s'installer sur le canapé blanc de son bureau, ce canapé qu'il lui avait offert et auquel elle tenait comme à la prunelle de ses yeux bien qu'elle ne le lui ait jamais avoué. Au contact du tissu sur la paume de sa main, un déluge de larmes envahi son visage et des tremblements incontrôlables se mirent à secouer son corps. J'ai eu tellement peur... J'ai cru qu'il allait le tuer... Que je ne reverrais jamais le ciel de ses yeux... Ni ses jolies boucles ensoleillées... Ni ce sourire qui me fais tant craquer... Que je n'entendrais plus le son mélodieux de sa voix... Mon dieu, j'ai bien failli le perdre... Je crois... Non je suis sûre que je ne l'aurais pas supporter... Que serais-je devenue sans lui ? Sans ses plans douteux pour faire avouer les suspects... Sans sa manie de tout faire pour me rendre folle... Personne ne pourrait si facilement lire en moi comme dans un livre ouvert... Personne ne pourrait combler le vide qu'il me laisserait... Quand j'ai vu ce sang... Tout ce sang sur sa chemise... Et cette lame de couteau sous son menton... J'ai bien cru que mon coeur allait s'arrêter... Je ne veux plus jamais revivre çà.... Je voudrais qu'il soit là... Je voudrais sentir ses bras autour de moi... Sentir ses mains sur mon visage... Sentir ses lèvres sur les miennes...

Soudain, elle se leva d'un bon, essuya ses larmes et attrapa ses clés de voiture...

- " Il faut absolument que je le vois ! " s'écria-t-elle.

CHAPITRE 11

Elle traversa l'open-space sans remarquer que trois paires d'yeux s'étaient écarquillées sur son passage et s'engouffra dans l'ascenseur. A la vue de leur patronne courant comme une furie, les agents Van Pelt, Rigsby et Cho avaient sentit l'angoisse les envahir. Pour eux, une seule chose pouvait justifier un tel comportement : l'état de Jane avait dû se détériorer.


- " Vous pensez à la même chose que moi ? " Interrogea Rigsby.

- " A ton avis ? " Répondit Cho, sur un ton dénué de toute émotion comme à son habitude.

- " Mais c'est quand même bizarre ! Elle nous l'aurait dit si Jane allait mal , vous ne croyez pas ? " Surenchérit Van Pelt.

- " Certainement." Continua Cho, toujours aussi stoïque. " Vous avez vu ses yeux ? "

- " Oui. Oh mais biensûr ! Mais oui c'est çà ! Ca ne peut-être que çà ! " S'écria soudain la jolie rousse qui venait d'avoir une révélation.

- " Mais quoi ? De quoi tu parles ? " S'étonna Rigsby qui ne voyait pas du tout où sa collègue voulait en venir.

- " Mais si voyons Wayne ! Tu imagine toute la pression et toute la peur qu'elle a dû ressentir pendant toute cette affaire ? Hors, elle a fait preuve d'un courage et d'une détermination à toute épreuve, sans jamais rien montrer ! "

- " Ouais et alors ? "Questionna Rigsby qui ne comprenait toujours pas.

- " Et alors, quand elle a rédigé son rapport, elle a dû tout revivre une nouvelle fois et elle a dû craquer ! "

- " D'accord mais çà n'explique pas pourquoi elle est partie aussi vite ? " Ajouta Rigsby

- " Biensûr que si ! " Souria Van Pelt. " Elle devait avoir besoin d'aller retrouver Jane."

- " Ooooooh mais oui ! T'as raison Grace ! " S'exclama le grand brun pour qui tout devenait limpide soudainement.

- " Sans aucun doute." Termina Cho en esquissant un imperceptible sourire.


Les trois agents savaient précisément pourquoi leur chère patronne avait eu subitement besoin de la présence du consultant mais aucun d'eux ne l'évoqua à voix haute.

Non loin de là, dans une chambre d'hôpital, un homme s'agitait et hurlait après l'infirmière qui tentait de l'empêcher de quitter son lit. Il avait l'impression de devenir fou, il se sentait comme un lion en cage. L'instant d'avant, il avait eu une drôle de sensation. Comme une brûlure dans la poitrine et il en avait tout de suite compris la signification. Il avait ressentit toute la peine et toute la douleur d'une jolie brune au moment précis où celle-ci s'effondrait en sanglots dans son bureau. Comme si il y avait eu un lien invisible entre eux.

- " Laissez-moi partir !!! Je dois absolument quitter cet hôpital !!!! " criait Jane

- " Monsieur Jane ! Calmez-vous sinon je vous injecte un calmant ! " Répondit fermement l'infirmière mais sans agressivité aucune.

- " Mais lâchez-moi !!! Je vous dis que je me sens très bien !!! J'ai même pas mal !!! " continuait de hurler le mentaliste.

- " C'est çà et moi je suis la reine d'Angleterre ! " Rit l'infirmière. " Vous devez restez tranquille si vous ne voulez pas faire sauter vos fils ! "

- " Mais.... "

- " Il n'y a pas de mais ! Votre tension fait des bons, alors je vous en prie, calmez-vous ! Et mettez plutôt toute cette énergie débordante dans votre rétablissement." Termina l'infirmière.

- " D'accord ! D'accord ! C'est bon, vous pouvez me lâcher... " se résigna Jane.

- " Bien. Je vous laisse alors. Et essayez de dormir un peu. "


L'infirmière tourna les talons, quitta la pièce et s'engagea dans le couloir quand soudain une jeune femme manqua de la faire tomber à la renverse. Elle la reconnut immédiatement et l'arrêta en saisissant son poignet. Elle ne pouvait pas la laisser entrer.


- " Madame ! Les visites sont terminées ! Je vous demanderais de bien vouloir quitter les lieux ! " informa l'employée du corps médical.

- " Laissez-moi entrer !!! Juste une minute !!! " S'écria Lisbon

- " Non Madame ! Ecoutez, Monsieur Jane doit vraiment se reposer ! Et je vous répète que l'heure des visites est passée ! "

- " Je vous en prie... " Se radoucit la jolie brune alors que les larmes lui montaient aux yeux.

- " Hum.... Bon , mais juste une minute et après vous partez ! Il était très agité et j'ai eu du mal a l'empêcher de sortir prématurément ! Et de ce fait, sa tension est un peu haute, alors il a vraiment besoin de repos ! "

- " Promis ! Merci beaucoup madame ! " S'exclama Lisbon en serrant l'infirmière dans ses bras.


Cette dernière s'éloigna, un petit sourire au coin des lèvres. Elle en avait vu défiler des amoureux transis se rendant au chevet de leur moitié alors elle savait reconnaître cette lueur dans leur regard, elle savait reconnaître le véritable amour quand elle le voyait. Et elle l'avait vu déjà deux fois aujourd'hui. La première fois dans les yeux azur d'un blondinet un peu trop pressé de sortir et la seconde, dans les yeux de cette jeune femme qui venait de franchir la porte de sa chambre. Cette dernière s'était présentée comme sa patronne au sein du CBI, plutôt dans la journée, quand l'ambulance avait amené le consultant mais elle avait vu toute suite qu'il était bien plus qu'un collègue pour elle. Ils ne formaient, de toute évidence, pas encore un couple, mais quelque chose lui disait que cela ne saurait tarder.

- " Alors comme çà on voulait s'enfuir monsieur le consultant ? " Fit Lisbon en faisant mine d'être énervée.

- " Lisbooon ! Mais qu'est ce que vous faîtes ici ? Les visites sont terminés non ? " questionna tout sourire le mentaliste qui savait pertinemment pourquoi elle était revenue, mais il avait envie de l'entendre de sa bouche à elle.

- " Eh bien... Heu.... Je voulais savoir comment vous alliez.... Et je n'ai pas pu venir plus tôt, à cause de mon rapport a terminer mais l'infirmière a gentiment accepté de me laisser entrer malgré l'heure. " Répondit Lisbon , un peu gênée.

- " Menteuse ! " Sourit Jane. " Vous êtes là pour une autre raison et vous le savez très bien ! " Continua-t-il en en pointant un doigt sur elle.

- " Hum... Bon ok, j'avoue... " commença-t-elle en venant s'installer près de lui, sur le bord du lit. " Je... J'avais envie de vous voir... " rougit-elle en baissant la tête.

- " Ah bah voilà ! Ce n'était pas si difficile que çà de l'admettre ! " Fanfaronna le mentaliste avant de redevenir subitement plus sérieux. Il venait de remarquer les yeux rougis de la jeune femme et sa poitrine le brûla de nouveau. " Vous avez pleuré Lisbon... " affirma-il tristement.

- " Je.. Heu... Oui mais vous savez, après tout ce qui s'est passé aujourd'hui, il fallait bien que la pression retombe à un moment ou a un autre... C'est normal... " lui expliqua-elle.

- " Oui sans aucun doute... Mais je sens qu'il y a autre chose que vous ne me dîtes pas... Ecoutez, je savais que vous aviez pleuré avant même que vous ne mettiez les pieds dans cet hôpital ! Je ne sais pas trop comment vous l'expliquer mais je l'ai sentis, au fond de moi... J'ai sentis votre peine... Et c'est pour çà que je voulais tellement partir d'ici... Je suis sincèrement désolé Lisbon... "

- " Désolé ??? Vous êtes désolé ??? " S'emporta subitement Lisbon. " Vous savez quoi ??? Vous avez raison c'est à cause de vous si j'ai les yeux rouges !!! Non mais vous vous rendez compte que j'ai eu la peur de ma vie quand j'ai vu.... cette lame de couteau sous votre menton.... J'ai bien cru qu'il allait vous.... Vous.... Et quand vous avez perdu connaissance après avoir envoyé cet ordure ad patrès, j'ai vraiment cru vous perdre... " finit-elle en fondant en larmes.

- " Oooh Lisboon... Noooon... Je vous en prie ne pleurez pas... " Dit le mentalist d'un air coupable avant de se relever, se fichant pas mal de ses points de suture qui risquaient de lâcher à tout moment, et de prendre la jeune femme dans ses bras.

- " Je... Je vous déteste.... Si vous saviez ce que je vous déteste ! " Cria-t- elle en tapant des poings sur le torse du consultant. " Qu'est ce que je serais devenue sans vous ??? " termina-elle en sanglotant.

- " Lisboon... Regardez-moi... Je vous en prie regardez-moi ! " S'exclama Jane en relevant la tête de la jeune femme. " Je suis là ! Je suis vivant ! Vous ne m'avez pas perdu ! Je sais combien vous avez eu peur... J'ai... J'ai ressentie la même terreur quand il s'en est prit à vous... Mais c'est finit maintenant.... Il est mort, il ne peut plus rien nous faire ! " Termina-il en lui caressant doucement la joue.

- " Jane... Je... Ne me faîtes plus jamais çà ! " Balbutia-t-elle en se blottissant à nouveau dans les bras du beau blond, pleurant toutes les larmes de son corps .

- " C'est promis Lisbon... " confirma-il en la serrant contre lui, les yeux humides. " Ma chère Lisbon... Si vous saviez ce que je .... "

- " Excusez-moi de vous déranger mais, Madame Lisbon, il est temps pour vous de laissez votre ami se reposer. Vous pourrez revenir le voir demain. " L'interrompit L'infirmière.

- " D'accord... répondit la jeune femme en essuyant ses larmes. Je vous vois demain alors." Sourit-elle tristement à Jane.

- " A demain jolie Thérésa... " la salua le mentaliste.


A suivre....

Trois jours s'étaient écoulés depuis l'hospitalisation du mentaliste qui trépignait d'impatience en attendant que Lisbon vienne le chercher. Il avait eu l'impression d'être resté dans cette chambre une éternité. Oh bien sur, elle était revenue le voir le lendemain, puis le jour d'après et celui d'après... Mais elle avait agit comme si rien ne s'était passé, comme si elle n'avait pas craquer dans ses bras, comme si elle n'avait pas admit implicitement son attachement pour lui. Elle ne lui avait pas non plus demandé ce qu'il s'apprêtait a lui dire avant que l'infirmière ne les interrompe et ne lui demande de quitter les lieux. Elle s'était montrer souriante et prévenante mais avait gardé une certaine distance. Elle ne lui avait pas non plus reparlé de la mort de Red John sauf pour lui dire qu'il ne serait pas inculpé, qu'elle, Rigsby, VanPelt et Cho l'avaient couvert et que l'affaire était classée. Il ne les remercierait jamais assez pour çà. Et pour tout ce qu'ils avaient fait pour lui ce jour-là.

Lisbon était à la fois surexcitée à l'idée que Jane puisse enfin sortir de l'hôpital et à la fois un peu inquiète sur la tournure que prendrait leur relation après tout ce qu'ils venaient de traverser. Elle avait également peur, que John le Rouge mort, le consultant quitte ses fonctions au CBI, jugeant qu'il n'avait plus rien a y faire. Elle n'imaginait pas pouvoir travailler sans lui, sans ses plans douteux et ses manies de tout faire pour la rendre folle. Dans le fond, elle adorait çà et c'était l'une des nombreuses choses qui l'avaient faites tomber follement amoureuse de lui. Il ne lui avait d'ailleurs pas reparlé de la crise qu'elle lui avait faite ce jour-la dans sa chambre d'hôpital. Ni de ce qu'il s'apprêtait à lui dire avant l'arrivée de l'infirmière. Quant à elle, elle n'avait pas osé remettre le sujet sur la table, ayant bien trop peur de sa réaction et de ce qu'il aurait répondu. Peur de s'être trompée ou peut-être peur d'avoir compris ce qu'il avait essayé de lui avouer. Peur qu'il ne soit pas prêt et qu'il préfère ne rien changer entre eux.

Après avoir donné à son équipe la clé de sa maison pour qu'ils préparent une surprise au mentaliste, la jolie brunette s'empressa de foncer à l'hôpital récupérer ce dernier qui devait probablement s'impatienter. Elle roula à toute allure jusqu'au parking de l'établissement, gara son SUV et se rendit presque en courant jusqu'à la chambre de Jane. Il était déjà prêt et ce depuis un moment visiblement, habillé du costume trois pièces gris clair qu'elle lui avait rapporté la veille et qui était de loin son préféré. Elle trouvait qu'il se mariait à la perfection avec ses beaux yeux azur et qu'il était diablement sexy dedans. Elle ne pu s'empêcher de rougir à la vue de ce bel étalon.

Il attendait, assis sur le lit, faisant dos à la porte mais sans même se retourner, il sut qu'elle était là.


- " Lisbon ! Vous en avez mis du temps dites-moi ! " S'exclama-t-il tandis qu'un sourire se dessinait sur son visage.

- " Ok. Qu'est ce que c'était cette fois ? Le claquement de mes talons sur le sol ? Mon parfum peut-être ? Allez dites moi ? " Sourit-elle.

- " Hum... Non, ni l'un ni l'autre." Dit-il en se retourant. " J'ai juste... Juste senti votre présence derrière moi... "

- " Oh... Ok... Vous etes prêts à partir ? " Le questionna-t-elle

- " Vous voulez dire est ce que je suis prêt à quitter cette chambre froide et impersonnelle et à quitter cet hôpital sordide ? Oh que oui Lisbon, je n'y suis resté que trop longtemps à mon goût. Venez, partons toute suite d'ici avant qu'il ne leur prenne l'envie de me garder un ou deux jours de plus ! " Répondit Jane en offrant à la jeune femme l'un de ses plus beaux sourire.

- " C'est parti ! Donnez-moi votre sac, vous ne devez pas portez de charges pendant au moins deux semaines ! C'est votre médecin qui l'a fortement conseillé ! "


Le consultant tendit son bagage à sa patronne en ronchonnant, arguant qu'il était encore capable de porter un sac ne contenant que quelques vêtements et effets personnel. Lorsqu'elle attrapa le dit sac, Lisbon ne put s'empêcher de remarquer une trace blanche sur l'annulaire de son consultant et en fut quelque peu troublée mais n'en fit pas la remarque, préférant lui laissait la liberté d'en parler le premier. Ils quittèrent donc l'hôpital à bord de la voiture de Lisbon et regagnèrent le domicile de cette dernière où les attendaient leurs trois collègues.

Lorsqu'ils arrivèrent à destination, Jane fut surprit de l'endroit où elle l'avait conduit, ne s'attendant pas du tout à çà. Bien entendu, il n'y avait aucune voiture devant la maison, Cho, Rigsby et Van Pelt ayant pris soin de cacher leur voiture ainsi que sa précieuse DS dans une autre rue pour ne pas éveiller les soupçons de leur collègue.


- " Lisbon ? Pourquoi m'avez-vous emmené chez vous ? Je sais bien que je vous ai beaucoup manqué mais quand même ! Je ne pensais pas que vous voudriez me sauter dessus dès ma sortie de l'hôpital ! "Plaisanta-t-il.

- " Heu... Non... C'est pas çà... " répondit Lisbon dont les joues ne tardèrent pas à virer au rouge écarlate. " Venez, entrons ! "

- " Surprise !!! " s'écrièrent Van Pelt, Rigsby et Cho en choeur.


Ils avaient installée une banderole sur laquelle était écrit «  Bon retour parmi nous au meilleur des consultants » , avaient accrochés quelques ballons çà et là et avaient dressés des boissons, des beignets de chez « Marie's » et les fameuses pizzas de fin d'enquête sur une table joliment décorée par Grace. Toutes ces marques d'attention le touchèrent bien plus qu'il ne l'aurait cru, et une petite larme s'échappa du ciel de ses yeux.

- " Oooh merci beaucoup ! Vraiment çà me touche ! Mais vous n'auriez pas dû vous donner tant de mal pour moi ! " Leur dit-il en les serrant tour à tour dans ses bras. Même Cho ne fit pas exception à la règle et se vit contraint d'accepter bien malgré lui l'effusion d'amitié de son collègue.

- " Eh bien ils tenaient absolument à fêter dignement votre retour parmi nous alors je leur ai permis de le faire ici plutôt qu'au CBI. " Lui expliqua Lisbon.

- " Mais non c'est pas vrai !!!! C'était son idée !!!! " s'écria Rigsby.

- " Oh mais t'aurais pas pu la fermer pour une fois !!!! " le réprimanda Grace, qui savait comme ses deux collègues d'ailleurs, que sa patronne ne voulait pas que le consultant sache que l'idée venait d'elle.

- " Mais quoi ? C'est vrai non ? On a été tout de suite d'accord mais c'est quand même bien Lisbon qui a eu l'idée. C'est même elle qui nous a dit quoi écrire sur la banderole ! " Continua le grand brun sous les regards noirs de ses collègues.

- " Q... Quoi ? C'est vrai Lisbon ? C'est vous qui êtes l'instigatrice de tout çà ? " questionna le mentalist dont les joues avaient légèrement rosies.

- " Heu... Oui mais je ne voulais pas que vous le sachiez, alors j'avais demandé à tout le monde de tenir sa langue. Ce qui n'était visiblement pas à la portée de certains ! " Répondit-elle en rougissant.

- " Heu... Désolé Patron... J'avais oublié.... " s'excusa le grand brun, tout penaud.

- " Bon aller , çà va, c'est pas si grave. Peu importe qui a eu l'idée. Et maintenant, place à la fête ! Et c'est un ordre ! " Se radoucit Lisbon en voyant a quel point son agent était ennuyé par la bourde qu'il venait de faire.

- " Comment çà peu importe qui a eu l'idée ? " S'exclama Jane. " Si çà n'a pas d'importance pour vous , çà en a pour moi. Je... Je suis vraiment très touché... Tout çà me va droit au coeur Lisbon... "

La dessus, tout le monde commença à faire la fête comme prévue, savourant les pizzas, sans ananas, plus le plus grand plaisir de Cho. Les beignets ne tardèrent pas à disparaître à leur tour et comme une fête sans musique n'était pas une fête, Rigsby alla allumer la chaîne hifi de sa patronne. Ils se mirent alors tous a danser sur des rythmes endiablés, heureux d'être réunis. Lorsque les enceintes commencèrent à diffuser un slow, ce fut tout naturellement que Rigsby et Van Pelt se rapprochèrent et entamèrent un balai des plus sensuel sous les yeux blasés de Cho qui lui n'avait pas de cavalière. Lisbon et Jane reconnurent immédiatement le morceau comme étant celui sur lequel ils avaient déjà dansé ensemble.


- " Voulez-vous bien m'accorder cette danse jolie Thérèsa ? " Demanda galamment le mentaliste en lui tendant sa main.

- " Heu... Oui avec plaisir... " balbutia la jeune femme tandis que ses joues s'empourprèrent malgré elle.


Il garda sa main, serrée dans la sienne , tandis qu'il posa l'autre sur la hanche de sa partenaire laissant une petite distance de sécurité entre eux pour ne pas la mettre mal à l'aise. Mais Lisbon en avait décidé autrement, elle voulait être plus proche de lui, beaucoup plus proche. Elle se blottit tout contre lui et s'accrocha à son cou pour son plus grand plaisir et il ne se fit pas prier pour la serrer dans ses bras et poser sa joue sur ses magnifiques cheveux ébènes. Ils se mirent à danser, langoureusement, comme si ils étaient seuls au monde, comme si plus rien ne pouvait les atteindre, comme si ils ne faisaient plus qu'un, leurs coeurs battant au même diapason. Lorsque la musique s'arrêta, ils se rendirent compte que leurs collègues avaient disparus, ces derniers ayant bien vite remarqués leur proximité et ayant donc tenu a les laisser finir la soirée en tête à tête. Ils étaient partis sans dire au revoir pour ne pas troubler la magie du moment.


- " Je crois qu'il n'y a plus que nous deux ici. " Affirma le mentaliste sans pourtant relacher son étreinte autour de la jolie brunette.

- " Ils ont du avoir peur d'être mis a contribution pour ranger tout ce bazar. " Plaisanta Lisbon, sans se détacher elle non plus des bras de son cavalier.

- " Lisbon. Il faut que je vous dise quelque chose. " Dit-il en la serrant un peu plus fort dans ses bras.
- " Vous n'allez pas m'annoncer que vous quittez le CBI ? " s'écria Lisbon en s'écartant, sentant une peur indescriptible la gagner.

- " Mais non ! Bien sûr que non ! Lisbon... Thérèsa... Écoutez... Écoutes-moi et ne m'interromps pas s'il te plais. " Répondit-il en plongeant son regard dans le sien.

- " Je vous... Je t'écoute... " articula difficilement la jeune femme, très troublée par ce tutoiement si soudain.

- " Je viens de passer les dix dernières années à traquer, sans relâche, le monstre qui a détruit ma vie en m'enlevant les deux choses qui comptaient le plus au monde pour moi... A leur mort, je m'étais promis de ne plus jamais m'attacher à qui que ce soit... A vrai dire, je crois que je me l'étais interdit par peur que cette personne ne devienne la cible de John le Rouge et aussi parce que je pensais ne plus le mériter... Et pourtant thérèsa, tu as réveillé en moi des choses que je croyais ne plus jamais pouvoir ressentir... Des sentiments si forts, même bien plus forts que ceux que j'ai éprouvé pour Angela... Je t'aime Thérèsa... Si tu savais comme je t'aime.... déclara Jane en posant délicatement ses mains sur le visage de Lisbon.

- " Si tu savais comme je t'aime moi aussi Patrick ! "S'exclama la jeune femme en se jetant à son cou.

- " Thérèsa, j'ai mis ma vie entre parenthèse pendant une décennie et je ne veux plus en perdre une miette ... Je ne veux plus passer un seul jour, une seule nuit, une seule seconde sans toi à mes côtés... Je veux vendre cette maison pour faire table rase du passé et prendre un nouveau départ... Je veux passer le reste de mon existence à faire de toi la plus heureuse de toutes les femmes... Je veux fonder une nouvelle famille avec toi Thérèsa... "


A ces mots, il posa un genou à terre, sortit un écrin de velours de sa poche, se félicitant d'avoir fait confiance à Grace pour effectuer son achat durant son hospitalisation, et le tendit vers la jeune femme en l'ouvrant...


- " Thérèsa Lisbon... Jolie Thérèsa... Veux-tu passer le reste de tes jours à faire de moi un homme meilleur ? Veux-tu bien être ma femme ? " Dit le beau blond, à la fois ému et nerveux.

- " Oui... Oui je le veux Patrick ! " Répondit-elle tandis que des larmes de joies descendaient le long de ses joues.


Fou de bonheur, il lui passa au doigt la magnifique bague surmonté d'une émeraude, puis prit à nouveau le visage de la jeune femme dans ses mains et lui offrit le baiser le plus tendre, le plus doux , le plus passionné et le plus fougueux qu'un homme ne lui ai jamais donné.

FIN