NOUVEAU DEPART (spoiler saison 6)^

J'hésitais entre écrire un nouvel OS ou me lancer dans une fiction complète. Mais comme je ne pense pas avoir le talent nécessaire pour écrire une longue histoire de plusieurs chapitres, j'ai finalement opté pour l'OS.  D'avance, je m'excuse pour sa longueur  , moi qui disait encore il n'y a pas si longtemps que je préférais les OS courts, bah je me suis un peu laissée emporter par l'inspiration  .  Alors je dois quand même vous prévenir qu'il contient un spoiler de début de saison 6 alors celles qui ne l'ont pas vu, stop, n'allez pas plus loin.  Mais assez parlé, voici mon dernier bébé.  


NOUVEAU DEPART


" Ma chère Teresa,


Pardonnez-moi d'avoir choisi de vous écrire cette lettre plutôt que d'avoir une vraie conversation avec vous, mais après ce que j'ai fais, je ne pourrai plus jamais vous regarder en face. Vous saviez depuis le début comment toute cette histoire allait se terminer mais pourtant vous nourrissiez l'espoir de réussir à me détourner de mon objectif, de me voir laisser la justice faire son œuvre.


Pour tout vous dire, j'y ai songé, l'espace d'un instant, lorsque j'ai vu vos larmes de supplication dans cet entrepôt. Mais la rage et la colère qui m'animaient étaient trop fortes et je n'ai pas pu, je n'ai pas su y résister. Le pire dans tout ça, c'est que ça ne m'a soulagé qu'une courte seconde et maintenant je suis rongé par les remords. Pas d'avoir mis un terme à la vie de ce monstre, pas après tout le sang qu'il a fait couler et encore moins après qu'il ait osé s'en prendre à vous et vous affubler de son horrible marque, mais de vous avoir trahie et par conséquent terriblement déçue.


Aussi, je ne méritais pas que vous effaciez mes empreintes de ce revolver pour y apposer les votre afin de me couvrir pour m'éviter la prison. Je ne vous remercierai jamais assez pour cette preuve de votre attachement, pour m'avoir supporté, sans jamais faillir, pendant toutes ces années, pour votre présence inconditionnelle à mes côtés et pour votre soutien indéfectible.


A l'heure où vous lirez cette lettre, je serai probablement déjà dans un avion pour une destination que je tairai. Je pars parce que je n'aurai plus le courage de me tenir devant vous, de lire dans vos yeux tout le dégoût que je dois vous inspirer et toute la souffrance que je vous ai infligé. J'espère qu'un jour vous trouverez en vous la force de me pardonner ma lâcheté. Vous me manquez déjà Teresa, partir loin de vous me déchire le cœur. Avant de disparaître, j'ai une dernière requête à vous faire.


Vivez et soyez heureuse Teresa. J'aurais aimé être celui qui vous apportera le bonheur et qui partagera vos joies et vos peines, qui sera l'épaule sur laquelle vous pourrez vous reposer, celui qui sera à la fois votre meilleur ami et votre amant. Mais vous méritez tellement mieux. Quant à moi, je ne vous mérite pas. J'ai tué un homme de sang froid, sacrifiant au passage notre relation. Pour ça, ma pénitence sera de tomber dans l'oubli et la solitude, loin de vous. Mais je veux que vous sachiez que je ne vous oublierai jamais.







Le visage noyé de larmes et le cœur en lambeaux, Teresa replia, les mains tremblantes, la lettre que lui avait laissé celui, qui au fil des années était devenu beaucoup plus qu'un simple consultant. Et tellement plus qu'un ami. Il était devenu celui sans qui elle n'imaginait plus sa vie. Alors elle ne pouvait pas accepter ses adieux et encore moins les raisons qui l'avait poussé à les lui faire. Lui qui était si clairvoyant habituellement, comment pouvait-il se fourvoyer à ce point sur son appréciation de son geste.


Oui il avait tué un homme, mais n'était-ce pas un monstre qu'il était plus que temps de neutraliser ? Oui il avait bafoué la loi qui interdit que l'on se venge soi-même, mais n'avait-il pas les meilleurs raisons qui soient lorsqu'il l'avait fait ? Oui elle avait ressentit de la colère parce qu'il ne l'avait pas écouté mais au fond, n'aurait-elle pas fait pareil à sa place ? Alors elle lui en voulait infiniment plus d'avoir pris la fuite que pour ce qu'il avait fait dans cet entrepôt. Comment avait-il pu enfin lui avouer, même si c'était dans une lettre, ce qu'il ressentait au plus profond de son cœur et l'abandonner aussitôt ?


Elle respira profondément et essuya ses joues humides puis remit la missive dans son enveloppe mais quelque chose l'empêcha de la glisser jusqu'au fond. Elle retira alors la feuille de papier et trouva une petite pièce. Mais quelque chose l'interpella. La petite pièce avait deux côté face. C'est alors que Teresa se souvint d'un pari que Jane avait fait avec Rigsby quelques années plus tôt. Si il lançait la pièce 20 fois et que les 20 fois elle retombait sur le côté face, Rigsby devait lui donner 20 dollars. Il avait bien montré une pièce tout à fait normale à l'agent pour le convaincre de sa bonne foi mais de toute évidence il avait triché.


Un sourire éclaira son visage un court instant, mais se rassombrit aussitôt lorsqu'elle réalisa que le seul souvenir qu'il avait trouvé à lui laisser était cette foutue pièce truquée. De colère, elle la jeta au fond d'un tiroir de son bureau avec la lettre et le referma. Instantanément, une sensation d'étouffement et un besoin pressent de sortir de ce bâtiment l'envahirent. Ni une, ni deux, elle attrapa son sac, son portable et sa veste et emprunta le couloir menant à l'ascenseur, non sans avoir prévenu Cho qu'elle prenait le reste de sa journée.


Arrivée sur le parking, elle inspira longuement l'air frais que ses poumons lui réclamaient puis s'installa au volant de son SUV. Elle allait démarrer quand son cœur lui dicta de passer d'abord un coup de fil. Elle saisit son portable et composa le numéro des renseignements et, lorsqu'au bout de trois sonneries, elle eu enfin un interlocuteur, demanda à être mise en relation avec l'aéroport de Sacramento. Il fallait qu'elle sache.


- " Sacramento International Airport bonjour, que puis-je pour vous ? "

- " Bonjour Madame. Agent Senior Teresa Lisbon du CBI à l'appareil. J'ai besoin que vous me confirmiez la présence d'un passager sur une de vos listes d'embarquement. Il s'agit de Patrick Jane. "

- " Je suis désolée Madame, mais je ne peux pas vous donner cette information. Il faut un mandat pour... "

- " Ecoutez-moi bien !!! " la coupa la jeune femme. " Vous allez regardez ces foutues listes immédiatement et me dire sur quel vol est Monsieur Jane !!!  C'est une question de vie ou de mort !!!! Dépêchez-vous !!! " s'énerva Lisbon.

- " Très bien, donnez-moi une minute et je vous dis ça. Voila, ça y est je l'ai trouvé. Il est sur le vol 239 pour Milan. Mais je dois aussi vous dire que cet avion a décollé il y a une demi-heure. "

- " Milan ? Il est parti en Italie ? Merci pour cette information. Je dois vous laisser. " marmonna-t-elle avant de raccrocher.


Elle ferma alors les yeux un instant et une petite perle salée glissa sur sa joue. Sentant l'émotion s'emparer à nouveau d'elle, elle souffla fort, comme pour la chasser, en vain. Le cœur lourd, elle se décida enfin à démarrer et à regagner son domicile. Vingt minutes plus tard, elle était sous sa douche et l'eau chaude qui coulait sur sa peau masquait le torrent de larmes qui ruisselait sur son visage.  Elle y resta de longues minutes puis, lorsqu'elle commença à avoir froid, elle quitta la petite cabine, se sécha rapidement et enfila son maillot fétiche avant de descendre au rez-de-chaussée.

Elle alluma la télévision, sur une chaîne au hasard, puis disparut à la cuisine pour se servir un grand verre d'eau. Avec toutes les larmes qu'elle avait versées, elle se sentait un peu déshydratée. Elle en avala rapidement une gorgée et reparti au salon. Alors qu'elle arrivait près du canapé, un flash spécial interrompant tous les programmes en court s'afficha sur l'écran, lui faisant lâcher son verre qui éclata en milles morceaux sur le carrelage.


- " CRASH AERIEN : VOL 239 - SACRAMENTO / MILAN - AUCUN SURVIVANTS. N° VERT POUR LES FAMILLES DES VICTIMES  0800 072 417. "


Les images défilaient en boucle, montrant la carcasse éventrée de l'appareil au milieu d'un nuage de fumée. Et des cadavres carbonisés. Des tas de cadavres carbonisés. Ne prenant même pas le temps de nettoyer les morceaux de verre, Teresa grimpa en vitesse dans sa chambre pour revêtir une tenue plus décente et redescendit aussitôt, puis attrapa ses clés et se dirigea vers la porte d'entrée.
Lorsqu'elle l'ouvrit, elle fut à la fois surprise et soulagée de trouver Jane, le doigt à 1 centimètre de la sonnette. Il avait les yeux rouges et gonflés.


- " Jane ??? "

- " Lisbon je... "

- " EST-CE QUE VOUS REALISEZ QUE JE VOUS AI CRU MORT ??? MORT VOUS ENTENDEZ ??? NON MAIS VOUS VOUS RENDEZ COMPTE DE CE QUE J'AI PU RESSENTIR ??? " Hurla-t-elle en le fusillant du regard.

- " Je suis désolé... Tellement désolé... " bredouilla le mentaliste, l'air complètement décontenancé.

- " VOUS ETES DESOLE ?? VOUS ETES DESOLE ????? VOUS SAVEZ QUOI ? ALLEZ VOUS-EN !!! JE NE VEUX PLUS VOUS VOIR !!! " lui cracha-t-elle avant de lui fermer la porte au nez.

- " Lisbon attendez ! " la supplia Jane en retenant la porte d'une main avant d'entrer à l'intérieur. " Ecoutez-moi, je vous en prie. "

- " VOUS ECOUTEZ ? ET POUR VOUS ENTENDRE ME DIRE QUOI ? QUE VOUS ETES DESOLE D'ETRE PARTI COMME UN VOLEUR ??? " s'écria-t-elle folle de rage, des larmes pleins les yeux.

- " Je sais , je suis le dernier des imbéciles. " commença-t-il en posant ses mains sur les épaules de la jeune femme. " Mais, quand j'étais dans la salle d'embarquement, j'attendais que l'hôtesse invite les passagers de mon vol à monter dans l'avion et je n'arrivais à penser qu'à vous. Alors, quand elle a demandé mon billet pour vérifier que j'étais bien sur la liste, j'ai regardé le couloir que les autres passagers empruntaient et... "

- " Et quoi ? "

- " Et je suis resté comme pétrifié. Je ne pouvais plus bouger. Mes pieds refusaient de m'obéir. Je n'ai pas pu Teresa... Je n'ai pas pu... " lui avoua-t-il les yeux humides en la lâchant et en baissant la tête.

- " Votre lettre... C'était comme un coup de poignard en plein cœur... " lui répondit-elle alors qu'elle ne parvenait plus à retenir les larmes qui menaçaient depuis qu'elle avait vu le flash spécial.

- " Oh Teresa, je vous en prie, ne pleurez pas.... " la supplia-t-il en empoignant son visage pour essuyer les perles salées qui y ruisselaient à l'aide de ses pouces alors que l'océan de ses propres yeux débordait.

- " Je vous déteste Jane ! Je vous déteste... " sanglota-t-elle en tapant des poings sur la poitrine de Jane.

- " Je sais et vous n'êtes pas la seule, croyez-moi. Je peux vous dire que je n'ai pas beaucoup d'estime pour moi-même à l'heure qu'il est... " lui dit-il en la serrant contre lui, une main autour de sa taille et l'autre caressant doucement ses cheveux.


Teresa s'accrocha au mentaliste comme à une bouée de sauvetage et pleura toutes les larmes de son corps, blottie dans ses bras.


- " J'ai eu tellement peur de vous avoir perdu... " balbutia-t-elle entre deux sanglots.

- " Mais je suis là et je ne partirai plus. Je vous le promet. Je te le promet Teresa. "

- " Ne me refais jamais ça Patrick Jane. " lui intima la jeune femme.

- " Plus jamais. Je te le promet. " sourit Jane, sentant que Teresa s'était calmée.


Il relâcha alors juste assez son étreinte pour la regarder, puis il caressa tendrement son visage avant de se pencher pour l'embrasser avec passion. Leurs lèvres s'effleurèrent, s'épousèrent comme si elles avaient été faites pour se trouver, puis leurs langues s'entremêlèrent et exécutèrent une danse envoûtante et enivrante sur la mélodie de l'amour que jouaient leurs cœurs à l'unisson pour célébrer ce nouveau départ qu'ils s'apprêtaient à prendre.