LA COUVERTURE ROUGE ^
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LA COUVERTURE ROUGE ^
Bonjour à tout le monde !
Je récidive avec une nouvelle fic qui n'est pas terminée. A situer entre la saison 1 et la saison 3.
Bonne lecture.
PS : merci à Aphraël pour tes bons conseils que j'ai suivie pour ma 1ère fic. Merci encore.
LA COUVERTURE ROUGE
La semaine avait plutôt bien commencé. Si l’on considère l’absence de crimes comme une bonne nouvelle.
« Naturellement ! » vous répondra l’agent Van Pelt si vous l’interrogez sur la question, avec l’assurance d’une citoyenne modèle qui ne peut envisager qu’on puisse se réjouir de la mort d’autrui.
« D’un ennui mortel ! » grommellera leur consultant, Patrick JANE, au milieu d’une partie de jeu de cartes engagée discrètement dans un coin de la pièce, auprès des 2 agents males de l’équipe, Cho et Rigsby.
Cho, le front assombri par la concentration et aussi raide sur son siège qu’une statue, vérifiait son jeu. Tandis que son coéquipier songeait à l’argent qu’il avait dans son porte monnaie. Au vu de l’excellente main dont il bénéficiait, il comptait bien en profiter en y ajoutant une petite mise. En se tortillant sur sa chaise, il calculait la somme qu’il pourrait engager sans que cela passe pour un pari. Il se donnait bonne conscience en limitant la casse aux billets qui garnissaient son portefeuille. Réflexion menée en toute mauvaise foi car même un dollar engagé dans toutes transactions hasardeuses était considéré comme un pari et donc puni par la loi. Encore plus dans les locaux du CBI. Mais bon… pourquoi gâcher un bon moment entre potes avec des considérations si terre à terre.
Inconscient d’avoir attiré l’attention du Mentalist, il faisait une série de grimaces révélatrices que l’homme blond suivait avec délices. Garder une apparence désinvolte lui fut difficile et il sentit ses boyaux se crisper et se tordre sous l’effort. Il sentait monter un fou rire révélateur qui risquait de tout gâcher. Et la journée était déjà assez moche, pas besoin que cela dégénère parce qu’il n’était pas foutu de se contrôler. C’était un professionnel. Il tiendrait. Pour cela, la simple idée de pouvoir plumer l’agent Rigsby lui suffit à activer tous ses talents de… Mentalist et passer à la phase « vas-y, coco ! Avance, montre moi ton jeu ! Avance que je te piège un peu ! ». Et l’attente ne sera pas longue. Le Géant étant un impulsif de nature, l’affaire serait vite bouclée.
Réprimant un sourire, Jane se concentra, à son tour, sur ses cartes.
Bon sang, la matinée n’était pas encore terminée. Qu’allait il bien pouvoir faire ensuite !
Isolée dans son bureau, l’agent Lisbon apportait les dernières données nécessaires au traitement administratif des dossiers. Si vous lui aviez posé la question, elle aurait sans doute répondu qu’une journée sans crime faisait parti des aléas de la vie. Il n’y avait pas de quoi se réjouir, au contraire. D’un autre côté, passer sa journée à remplir des papiers en réponse aux assurances des victimes en cas de dégâts matériels, valider les imprimés nécessaires au bureau du Procureur dans le traitement des affaires judiciaires, vérifier les frais de déplacement des équipes de terrain… Ce n’étaient pas les tâches les plus passionnantes de son poste. En même temps, elle savait à quoi s’attendre en signant. Aussi, se contentait-elle d’optimiser ce temps libre pour se mettre à jour pendant qu’elle le pouvait encore. Ca lui donnera l’occasion pour une fois de rentrer à une heure décente plutôt que tard le soir. Sinon, elle avait Béatrice du service Comptable, Henri du Bureau du Procureur et tous les ploucs des assurances habitation, véhicule et autres, prêt à la harceler jour et nuit pour obtenir leur p….. de paperasse. Avec un soupir de lassitude, Lisbon fit une prière pour que la journée passe vite. Et que demain le téléphone sonne.
Sérieux comme un pape, Jane regardait Rigsby hésité sur la carte qu’il allait jetait sur l’un coussin du canapé qu’il occupait habituellement pour méditer, réfléchir, dormir… A l’abri, contre l’accoudoir, une petite liasse de billets était venue apporter un peu de piment à la partie comme l’avait prévu le Mentalist. Maintenant, il réfléchissait à la meilleure méthode de relancer le jeu car il était à peu prés certain que Rigsby avait conservé quelques billets dans ses poches. A peu près 30 dollars estima-t’il en comptant le nombre de fois où l’une des mains de l’agent venait régulièrement frôler la poche arrière de son pantalon. C’était soit ça, soit… L’agent lui faisait des avances et dans ce cas il avait faux sur toute la ligne. Il aurait pu envisager la 2ème possibilité avec un autre que Rigsby. Mais le Géant était définitivement hétéro et désespérément amoureux de l’agent Van Pelt qui, depuis une heure, leur jetait des regards désapprobateurs à intervalle régulier. Le dos très droit, elle était assise sur le bord de sa chaise et tapait avec un peu trop d’énergie sur son clavier pour démontrer, d’une autre façon, son mécontentement. Jane n’était pas sur qu’elle ait vraiment avancé dans son travail tant elle s’évertuait, avec entêtement, à manifester son courroux, physiquement.
Rigsby se saisit enfin d’une carte et Jane du se concentrer pour qu’aucun muscle de son visage ne bouge. Il devait rester stoïque. Le moindre signe de sa part risquait de retenir la main de l’agent comme étant un signe. Et ils, Jane et Cho, repartiraient dans une nouvelle phase d’attente interminable.
Rigsby retint souffle.
Les deux autres aussi.
Il éleva sa carte dans les airs.
Prit son élan.
Un léger sourire étira les lèvres du Mentalist. Sa victoire était proche et il pouvait en gouter un avant gout délicieux sur sa langue.
Il adorait ce moment. Ces quelques secondes avant que l’intrigue se noue. Monter d’adrénaline. Le cœur s’emballe. L’équivalent d’un shoot.
Et qui devint PROOT quand, d’une petite voix affolée, Van Pelt les prévint de l’arrivée imminente de leur patronne.
Dans les secondes qui suivirent, cartes et billets avaient disparu.
L’adrénaline aussi. Ne restait plus qu’un arrière gout amer.
« J’espère que ce n’était pas de l’argent que je viens de voir. » fit mine de s’indigner la petite femme brune.
« Non non ! s’empressa de clarifier les 2 agents. On faisait une petite partie amicale. »
« Je vois ! Si vous jouez, je peux donc en déduire, logiquement que vous avez fini votre travail et que je peux le récupérer alors ! »
Les 2 hommes se jetèrent un regard en biais avant de baisser la tête, gênés.
« Et bien pas exactement… » répondit Rigsby.
« Mais on va les terminer, Chef » compléta Cho.
« J’espère bien ! ».
« Lèche botte ! » marmonna Jane.
Cacher derrière les 2 agents, Lisbon n’avait pas encore vu l’homme blond. Mais elle était consciente de sa présence. Comme les 2 hommes ne faisait pas mine de bouger, d’un mouvement de tête sec, la jeune femme les encouragea à se manier le train s’ils ne voulaient pas avoir droit à une engueulade plus approfondie. L’expérience avec ses frères ou de ses années d’étude lui avaient appris que s’égosiller n’était pas forcément le meilleur moyen d’affirmer son autorité. En fait, tout était dans le langage corporel. Et elle y excellait. Sauf avec un certain consultant. Chose qu’elle n’avouera jamais. Avec lui, elle entretenait une illusion d’autorité pour être crédible aux yeux des autres. En fait, il s’agissait plus d’un partenariat non reconnu.
Elle s’approcha de lui et resta à distance raisonnable. Le Mentalist s’ennuyait. Elle en était consciente. Et dans ce genre de situation, il pouvait vite devenir invivable. Il cherchait à s’occuper mais comme il était incapable de le faire seul, invariablement, il entrainait avec lui l’un des membres de l’équipe. Parfois même les trois. Dans le meilleur des cas, il disparaissait de la journée et leur fichait la paix. Elle était alors soulagée. Jusqu’à ce qu’une affaire leur soit confiée et qu’ils fassent appel à ses services. Les retrouvailles alors n’étaient pas toujours très joyeuses. Surtout lorsqu’il répondait d’une voix morte qu’il avait passé son temps libre dans la chambre où sa femme et sa fille étaient mortes. Et que seul le smiley dessiné par le meurtrier avec le sang de ses victimes lui avait tenu compagnie. Un froid glacial s’abattait alors sur l’équipe accompagné d’une vague de culpabilité. Lisbon essayait de ne pas se laisser prendre au piège qu’il leur tendait. Ils n’étaient pas responsables si le dossier ne leur donnait pas suffisamment d’éléments pour avancer dans l’enquête. Elle était désolée pour lui mais elle refusait pour autant de se laisser intimider et manipuler.
« Un problème Jane ?! »
Confortablement installé dans son fauteuil, les jambes croisées et ses mains négligemment posées sur ses cuisses, le Mentalist pris tout son temps avant de répondre. Les paupières mis clauses, il fouillait le visage de la jeune femme avec une légère moue de condescendance. Il vit les muscles de sa joue tressauter, signe qu’elle n’appréciait pas qu’il la prenne de haut. Il était irrité. C’était de sa faute à elle. Parce qu’elle était irritante. Parce qu’elle s’était mêlée de ce qui ne la regardait pas. Qu’elle lui avait gâché son plaisir. Il était conscient que son comportement était au combien infantile mais il n’en avait cure.
« Lisbon vous êtes sure que vous n’avez pas débranché le téléphone ? »
La jeune femme se contenta de lever les yeux au ciel, exaspérée.
« Inconsciemment bien sur, je ne remet pas vos capacités intellectuelles en cause. » indiqua Jane sur un ton très pince sans rire.
Nouveau tressaillement sur la joue de la jeune femme.
« Non vraiment ?!
Aucune réponse. Très bien, alors il allait changer de tactique.
« Bien... Intéressant ! » Il haussa légèrement la tête, comme pour indiquer son accord sur un sujet quelconque.
Toujours pas de réponse.
Les lèvres du Mentalist frémirent et il passa à l’attaque. Il se leva et s’approcha très prés de la jeune femme. Son souffle fit voleter sa frange dans un mouvement gracieux.
« Lisbon, vous savez, si vous vouliez que l’on passe du temps ensemble, il fallait me le demander. » Son sourire effaça toute trace de morosité.
Nom de D… Elle ne l’avait pas vu venir celle là. Pourtant, elle aurait du s’y attendre. Bien malgré elle, elle sentit ses joues s’enflammer. De colère. De quoi d’autre sinon ? Elle pouvait sentir sa chaleur contre ses bras croisés sur sa poitrine.
« J’ai passé la matinée dans le bureau ! Je ne vois pas comment vous pouvez tirer une conclusion pareille. » Son agressivité émoustilla le consultant. La voir démarrer au quart de tour à ses provocations faisait parti de ses nouveaux petits plaisirs de sa misérable existence.
« Sauf que vous n’êtes plus dans votre bureau mais devant moi, alors j’ai le droit de tirer les conclusions que je veux ! ».
« N’importe quoi ! Pour votre information, je suis venue pour vérifier l’avancement des dossiers afin que je puisse les récupérer pour les clôturer ».
« Ca c’est vous qui le dites !!! »
« Mais… Je … » Elle se retrouvait à court de mot face à sa logique tortueuse et elle avait horreur de cela.
« Oui… vous… » s’amusa t’il à la singer.
Ulcérée, elle lui tourna le dos et pris la direction de son bureau.
Amusée il l’a suivi en continuant ses provocations.
Arrivée sur le pas de la porte, elle se tourna vers lui pour lui lancer :
« Jane, il y a un placard rempli de dossiers qui n’attendent qu’à être archivés, si vous ne trouvez pas de quoi vous occupez… » siffla t’elle d’une voix rageuse et menaçante.
« C’est midi ! » l’interrompit-il en faisant demi-tour.
« Rigsby, Cho, Van Pelt ! un restau ça vous dit ? »
« Pourquoi, c’est toi qui invite ? » demanda l’agent asiatique, très pragmatique.
Le mentalist lui adressa une grimace arrogante d’un air de dire « Tu rêves mon Pote ! ».
« Si vous partez maintenant, vous resterez jusqu’à pas d’heure ce soir pour terminer. » lança Lisbon à ses agents en guise d’avertissement.
« Euh… Désolé mec mais il y a un match ce soir et pour une fois que je peux le voir en direct… » Expliqua Rigsby en se rasseyant sur son siège.
« Oh ! Allez un peu de cran ! »
« Puisque vous vous ennuyez à ce point, vous n’avez qu’à vous charger de nous ravitailler. »
« Et manger ici ?! » s’indigna t’il comme s’il s’agissait du pire endroit sur terre.
« Oui ! Exactement ! ». Et pour enfoncer le clou. « Si vous voulez continuer votre partie de carte ce soir, tous les 3, vous pouvez bien sacrifier un repas au bureau quand même. »
Les 3 hommes jaugèrent la proposition. Acceptée à l’unanimité. Les 2 agents se penchèrent aussitôt sur leur dossier avec diligence. Pendant que Jane faisait la manche (toujours pas décidé à sortir un penny de sa poche) pour commander au traiteur. Dans l’heure qui suivit, seul retentit papier, stylos et clavier dans l’espace de travail du CBI. Le Mentalist brillait par son absence qui était descendu attendre la livraison des plats à l’accueil du bâtiment.
Puis il déboula, les bras chargés de sacs odorants. Mais surtout dégoulinant d’eau et de fort mauvaise humeur.
Attirés par les odeurs alléchantes, l’ensemble des agents le rejoignit dans la salle de repos.
Occupé à sortir les assiettes, Jane ne vit pas Lisbon arrivée par derrière et il sursauta lorsqu’elle posa une main sur son épaule.
« Vous êtes trempé, qu’est ce qui s’est passé ! »
« Vous n’avez qu’à regarder par la fenêtre ! » marmonna t’il entre les dents.
Des nuages bas et gris cachaient le soleil pendant qu’une pluie fine s’abattait doucement sur les vitres.
Jane expliqua que le gars qui remplaçait Harry, c’est le gardien chargée du contrôle des identités, avait refusé de laisser entrer le livreur. Il avait essayé de le joindre par le téléphone de l’accueil pour lui expliquer, mais cet imbécile (il a hésité sur le terme pour un autre plus fort. Puis il s’est rappelé qu’il n’aimait pas les grossièretés. Et qu’il était en présence de deux dames) avait mal raccroché le combiné. Donc il ne recevait pas l’appel. Il a donc du traverser la cour sous la pluie puis revenir. Cela avait suffit à le tremper de la tête au pied.
Tout cela raconté bien sur avec emphase et une touche de mélodrame bien à lui.
Touchée bien malgré elle, elle lui proposa de s’asseoir sur la chaise la plus proche du radiateur.
Est-ce qu’il avait des vêtements de rechange ? Diable non ? Il n’avait qu’une chemise mais surement pas tout un costume.
Durant tout le repas, les dames essayèrent de lui trouver une solution à son problème de linge mouillée. Mais, lorsqu’elle lui proposèrent de passer tout l’attirail tee shirt et pantalon à l’effigie du CBI, il se contenta de faire une grimace suffisamment explicite pour qu’elles retirent leur offre.
Les mecs promirent de s’atteler à la tâche dés la fin du repas pour terminer au plus tôt leur travail afin de le ramener chez lui.
Lisbon leur promit d’avancer l’heure de leur délivrance dés la fin de leur dossier.
Jane se contenta de hocher la tête à chacune de leur proposition, satisfait que la journée tourne à son avantage.
Il dormit une partie de l’après-midi. Se fit 3 tasses de thé. Eternua environ une bonne quinzaine de fois. Peut-être plus. Puis enfin vint l’heure du départ.
Leur manteau sur le dos, ils se dirigeaient vers l’ascenseur lorsque Lisbon les rejoignit pour leur rappeler qu’elle les attendait à la première heure le lendemain. Traduction, ne vous soulez pas et ne vous couchez pas trop tard. Car elle n’acceptera aucune excuse pour un retard éventuel.
Les 2 agents répondirent poliment qu’ils seront là à l’heure.
Jane allait lui répondre qu’elle n’était pas sa mère mais il fut interrompu par une quinte de toux et un violent frisson.
La porte de l’ascenseur se referma alors sur les trois hommes.
Je récidive avec une nouvelle fic qui n'est pas terminée. A situer entre la saison 1 et la saison 3.
Bonne lecture.
PS : merci à Aphraël pour tes bons conseils que j'ai suivie pour ma 1ère fic. Merci encore.
LA COUVERTURE ROUGE
La semaine avait plutôt bien commencé. Si l’on considère l’absence de crimes comme une bonne nouvelle.
« Naturellement ! » vous répondra l’agent Van Pelt si vous l’interrogez sur la question, avec l’assurance d’une citoyenne modèle qui ne peut envisager qu’on puisse se réjouir de la mort d’autrui.
« D’un ennui mortel ! » grommellera leur consultant, Patrick JANE, au milieu d’une partie de jeu de cartes engagée discrètement dans un coin de la pièce, auprès des 2 agents males de l’équipe, Cho et Rigsby.
Cho, le front assombri par la concentration et aussi raide sur son siège qu’une statue, vérifiait son jeu. Tandis que son coéquipier songeait à l’argent qu’il avait dans son porte monnaie. Au vu de l’excellente main dont il bénéficiait, il comptait bien en profiter en y ajoutant une petite mise. En se tortillant sur sa chaise, il calculait la somme qu’il pourrait engager sans que cela passe pour un pari. Il se donnait bonne conscience en limitant la casse aux billets qui garnissaient son portefeuille. Réflexion menée en toute mauvaise foi car même un dollar engagé dans toutes transactions hasardeuses était considéré comme un pari et donc puni par la loi. Encore plus dans les locaux du CBI. Mais bon… pourquoi gâcher un bon moment entre potes avec des considérations si terre à terre.
Inconscient d’avoir attiré l’attention du Mentalist, il faisait une série de grimaces révélatrices que l’homme blond suivait avec délices. Garder une apparence désinvolte lui fut difficile et il sentit ses boyaux se crisper et se tordre sous l’effort. Il sentait monter un fou rire révélateur qui risquait de tout gâcher. Et la journée était déjà assez moche, pas besoin que cela dégénère parce qu’il n’était pas foutu de se contrôler. C’était un professionnel. Il tiendrait. Pour cela, la simple idée de pouvoir plumer l’agent Rigsby lui suffit à activer tous ses talents de… Mentalist et passer à la phase « vas-y, coco ! Avance, montre moi ton jeu ! Avance que je te piège un peu ! ». Et l’attente ne sera pas longue. Le Géant étant un impulsif de nature, l’affaire serait vite bouclée.
Réprimant un sourire, Jane se concentra, à son tour, sur ses cartes.
Bon sang, la matinée n’était pas encore terminée. Qu’allait il bien pouvoir faire ensuite !
Isolée dans son bureau, l’agent Lisbon apportait les dernières données nécessaires au traitement administratif des dossiers. Si vous lui aviez posé la question, elle aurait sans doute répondu qu’une journée sans crime faisait parti des aléas de la vie. Il n’y avait pas de quoi se réjouir, au contraire. D’un autre côté, passer sa journée à remplir des papiers en réponse aux assurances des victimes en cas de dégâts matériels, valider les imprimés nécessaires au bureau du Procureur dans le traitement des affaires judiciaires, vérifier les frais de déplacement des équipes de terrain… Ce n’étaient pas les tâches les plus passionnantes de son poste. En même temps, elle savait à quoi s’attendre en signant. Aussi, se contentait-elle d’optimiser ce temps libre pour se mettre à jour pendant qu’elle le pouvait encore. Ca lui donnera l’occasion pour une fois de rentrer à une heure décente plutôt que tard le soir. Sinon, elle avait Béatrice du service Comptable, Henri du Bureau du Procureur et tous les ploucs des assurances habitation, véhicule et autres, prêt à la harceler jour et nuit pour obtenir leur p….. de paperasse. Avec un soupir de lassitude, Lisbon fit une prière pour que la journée passe vite. Et que demain le téléphone sonne.
Sérieux comme un pape, Jane regardait Rigsby hésité sur la carte qu’il allait jetait sur l’un coussin du canapé qu’il occupait habituellement pour méditer, réfléchir, dormir… A l’abri, contre l’accoudoir, une petite liasse de billets était venue apporter un peu de piment à la partie comme l’avait prévu le Mentalist. Maintenant, il réfléchissait à la meilleure méthode de relancer le jeu car il était à peu prés certain que Rigsby avait conservé quelques billets dans ses poches. A peu près 30 dollars estima-t’il en comptant le nombre de fois où l’une des mains de l’agent venait régulièrement frôler la poche arrière de son pantalon. C’était soit ça, soit… L’agent lui faisait des avances et dans ce cas il avait faux sur toute la ligne. Il aurait pu envisager la 2ème possibilité avec un autre que Rigsby. Mais le Géant était définitivement hétéro et désespérément amoureux de l’agent Van Pelt qui, depuis une heure, leur jetait des regards désapprobateurs à intervalle régulier. Le dos très droit, elle était assise sur le bord de sa chaise et tapait avec un peu trop d’énergie sur son clavier pour démontrer, d’une autre façon, son mécontentement. Jane n’était pas sur qu’elle ait vraiment avancé dans son travail tant elle s’évertuait, avec entêtement, à manifester son courroux, physiquement.
Rigsby se saisit enfin d’une carte et Jane du se concentrer pour qu’aucun muscle de son visage ne bouge. Il devait rester stoïque. Le moindre signe de sa part risquait de retenir la main de l’agent comme étant un signe. Et ils, Jane et Cho, repartiraient dans une nouvelle phase d’attente interminable.
Rigsby retint souffle.
Les deux autres aussi.
Il éleva sa carte dans les airs.
Prit son élan.
Un léger sourire étira les lèvres du Mentalist. Sa victoire était proche et il pouvait en gouter un avant gout délicieux sur sa langue.
Il adorait ce moment. Ces quelques secondes avant que l’intrigue se noue. Monter d’adrénaline. Le cœur s’emballe. L’équivalent d’un shoot.
Et qui devint PROOT quand, d’une petite voix affolée, Van Pelt les prévint de l’arrivée imminente de leur patronne.
Dans les secondes qui suivirent, cartes et billets avaient disparu.
L’adrénaline aussi. Ne restait plus qu’un arrière gout amer.
« J’espère que ce n’était pas de l’argent que je viens de voir. » fit mine de s’indigner la petite femme brune.
« Non non ! s’empressa de clarifier les 2 agents. On faisait une petite partie amicale. »
« Je vois ! Si vous jouez, je peux donc en déduire, logiquement que vous avez fini votre travail et que je peux le récupérer alors ! »
Les 2 hommes se jetèrent un regard en biais avant de baisser la tête, gênés.
« Et bien pas exactement… » répondit Rigsby.
« Mais on va les terminer, Chef » compléta Cho.
« J’espère bien ! ».
« Lèche botte ! » marmonna Jane.
Cacher derrière les 2 agents, Lisbon n’avait pas encore vu l’homme blond. Mais elle était consciente de sa présence. Comme les 2 hommes ne faisait pas mine de bouger, d’un mouvement de tête sec, la jeune femme les encouragea à se manier le train s’ils ne voulaient pas avoir droit à une engueulade plus approfondie. L’expérience avec ses frères ou de ses années d’étude lui avaient appris que s’égosiller n’était pas forcément le meilleur moyen d’affirmer son autorité. En fait, tout était dans le langage corporel. Et elle y excellait. Sauf avec un certain consultant. Chose qu’elle n’avouera jamais. Avec lui, elle entretenait une illusion d’autorité pour être crédible aux yeux des autres. En fait, il s’agissait plus d’un partenariat non reconnu.
Elle s’approcha de lui et resta à distance raisonnable. Le Mentalist s’ennuyait. Elle en était consciente. Et dans ce genre de situation, il pouvait vite devenir invivable. Il cherchait à s’occuper mais comme il était incapable de le faire seul, invariablement, il entrainait avec lui l’un des membres de l’équipe. Parfois même les trois. Dans le meilleur des cas, il disparaissait de la journée et leur fichait la paix. Elle était alors soulagée. Jusqu’à ce qu’une affaire leur soit confiée et qu’ils fassent appel à ses services. Les retrouvailles alors n’étaient pas toujours très joyeuses. Surtout lorsqu’il répondait d’une voix morte qu’il avait passé son temps libre dans la chambre où sa femme et sa fille étaient mortes. Et que seul le smiley dessiné par le meurtrier avec le sang de ses victimes lui avait tenu compagnie. Un froid glacial s’abattait alors sur l’équipe accompagné d’une vague de culpabilité. Lisbon essayait de ne pas se laisser prendre au piège qu’il leur tendait. Ils n’étaient pas responsables si le dossier ne leur donnait pas suffisamment d’éléments pour avancer dans l’enquête. Elle était désolée pour lui mais elle refusait pour autant de se laisser intimider et manipuler.
« Un problème Jane ?! »
Confortablement installé dans son fauteuil, les jambes croisées et ses mains négligemment posées sur ses cuisses, le Mentalist pris tout son temps avant de répondre. Les paupières mis clauses, il fouillait le visage de la jeune femme avec une légère moue de condescendance. Il vit les muscles de sa joue tressauter, signe qu’elle n’appréciait pas qu’il la prenne de haut. Il était irrité. C’était de sa faute à elle. Parce qu’elle était irritante. Parce qu’elle s’était mêlée de ce qui ne la regardait pas. Qu’elle lui avait gâché son plaisir. Il était conscient que son comportement était au combien infantile mais il n’en avait cure.
« Lisbon vous êtes sure que vous n’avez pas débranché le téléphone ? »
La jeune femme se contenta de lever les yeux au ciel, exaspérée.
« Inconsciemment bien sur, je ne remet pas vos capacités intellectuelles en cause. » indiqua Jane sur un ton très pince sans rire.
Nouveau tressaillement sur la joue de la jeune femme.
« Non vraiment ?!
Aucune réponse. Très bien, alors il allait changer de tactique.
« Bien... Intéressant ! » Il haussa légèrement la tête, comme pour indiquer son accord sur un sujet quelconque.
Toujours pas de réponse.
Les lèvres du Mentalist frémirent et il passa à l’attaque. Il se leva et s’approcha très prés de la jeune femme. Son souffle fit voleter sa frange dans un mouvement gracieux.
« Lisbon, vous savez, si vous vouliez que l’on passe du temps ensemble, il fallait me le demander. » Son sourire effaça toute trace de morosité.
Nom de D… Elle ne l’avait pas vu venir celle là. Pourtant, elle aurait du s’y attendre. Bien malgré elle, elle sentit ses joues s’enflammer. De colère. De quoi d’autre sinon ? Elle pouvait sentir sa chaleur contre ses bras croisés sur sa poitrine.
« J’ai passé la matinée dans le bureau ! Je ne vois pas comment vous pouvez tirer une conclusion pareille. » Son agressivité émoustilla le consultant. La voir démarrer au quart de tour à ses provocations faisait parti de ses nouveaux petits plaisirs de sa misérable existence.
« Sauf que vous n’êtes plus dans votre bureau mais devant moi, alors j’ai le droit de tirer les conclusions que je veux ! ».
« N’importe quoi ! Pour votre information, je suis venue pour vérifier l’avancement des dossiers afin que je puisse les récupérer pour les clôturer ».
« Ca c’est vous qui le dites !!! »
« Mais… Je … » Elle se retrouvait à court de mot face à sa logique tortueuse et elle avait horreur de cela.
« Oui… vous… » s’amusa t’il à la singer.
Ulcérée, elle lui tourna le dos et pris la direction de son bureau.
Amusée il l’a suivi en continuant ses provocations.
Arrivée sur le pas de la porte, elle se tourna vers lui pour lui lancer :
« Jane, il y a un placard rempli de dossiers qui n’attendent qu’à être archivés, si vous ne trouvez pas de quoi vous occupez… » siffla t’elle d’une voix rageuse et menaçante.
« C’est midi ! » l’interrompit-il en faisant demi-tour.
« Rigsby, Cho, Van Pelt ! un restau ça vous dit ? »
« Pourquoi, c’est toi qui invite ? » demanda l’agent asiatique, très pragmatique.
Le mentalist lui adressa une grimace arrogante d’un air de dire « Tu rêves mon Pote ! ».
« Si vous partez maintenant, vous resterez jusqu’à pas d’heure ce soir pour terminer. » lança Lisbon à ses agents en guise d’avertissement.
« Euh… Désolé mec mais il y a un match ce soir et pour une fois que je peux le voir en direct… » Expliqua Rigsby en se rasseyant sur son siège.
« Oh ! Allez un peu de cran ! »
« Puisque vous vous ennuyez à ce point, vous n’avez qu’à vous charger de nous ravitailler. »
« Et manger ici ?! » s’indigna t’il comme s’il s’agissait du pire endroit sur terre.
« Oui ! Exactement ! ». Et pour enfoncer le clou. « Si vous voulez continuer votre partie de carte ce soir, tous les 3, vous pouvez bien sacrifier un repas au bureau quand même. »
Les 3 hommes jaugèrent la proposition. Acceptée à l’unanimité. Les 2 agents se penchèrent aussitôt sur leur dossier avec diligence. Pendant que Jane faisait la manche (toujours pas décidé à sortir un penny de sa poche) pour commander au traiteur. Dans l’heure qui suivit, seul retentit papier, stylos et clavier dans l’espace de travail du CBI. Le Mentalist brillait par son absence qui était descendu attendre la livraison des plats à l’accueil du bâtiment.
Puis il déboula, les bras chargés de sacs odorants. Mais surtout dégoulinant d’eau et de fort mauvaise humeur.
Attirés par les odeurs alléchantes, l’ensemble des agents le rejoignit dans la salle de repos.
Occupé à sortir les assiettes, Jane ne vit pas Lisbon arrivée par derrière et il sursauta lorsqu’elle posa une main sur son épaule.
« Vous êtes trempé, qu’est ce qui s’est passé ! »
« Vous n’avez qu’à regarder par la fenêtre ! » marmonna t’il entre les dents.
Des nuages bas et gris cachaient le soleil pendant qu’une pluie fine s’abattait doucement sur les vitres.
Jane expliqua que le gars qui remplaçait Harry, c’est le gardien chargée du contrôle des identités, avait refusé de laisser entrer le livreur. Il avait essayé de le joindre par le téléphone de l’accueil pour lui expliquer, mais cet imbécile (il a hésité sur le terme pour un autre plus fort. Puis il s’est rappelé qu’il n’aimait pas les grossièretés. Et qu’il était en présence de deux dames) avait mal raccroché le combiné. Donc il ne recevait pas l’appel. Il a donc du traverser la cour sous la pluie puis revenir. Cela avait suffit à le tremper de la tête au pied.
Tout cela raconté bien sur avec emphase et une touche de mélodrame bien à lui.
Touchée bien malgré elle, elle lui proposa de s’asseoir sur la chaise la plus proche du radiateur.
Est-ce qu’il avait des vêtements de rechange ? Diable non ? Il n’avait qu’une chemise mais surement pas tout un costume.
Durant tout le repas, les dames essayèrent de lui trouver une solution à son problème de linge mouillée. Mais, lorsqu’elle lui proposèrent de passer tout l’attirail tee shirt et pantalon à l’effigie du CBI, il se contenta de faire une grimace suffisamment explicite pour qu’elles retirent leur offre.
Les mecs promirent de s’atteler à la tâche dés la fin du repas pour terminer au plus tôt leur travail afin de le ramener chez lui.
Lisbon leur promit d’avancer l’heure de leur délivrance dés la fin de leur dossier.
Jane se contenta de hocher la tête à chacune de leur proposition, satisfait que la journée tourne à son avantage.
Il dormit une partie de l’après-midi. Se fit 3 tasses de thé. Eternua environ une bonne quinzaine de fois. Peut-être plus. Puis enfin vint l’heure du départ.
Leur manteau sur le dos, ils se dirigeaient vers l’ascenseur lorsque Lisbon les rejoignit pour leur rappeler qu’elle les attendait à la première heure le lendemain. Traduction, ne vous soulez pas et ne vous couchez pas trop tard. Car elle n’acceptera aucune excuse pour un retard éventuel.
Les 2 agents répondirent poliment qu’ils seront là à l’heure.
Jane allait lui répondre qu’elle n’était pas sa mère mais il fut interrompu par une quinte de toux et un violent frisson.
La porte de l’ascenseur se referma alors sur les trois hommes.
Invité- Invité
Re: LA COUVERTURE ROUGE ^
Jane malade ?
Lisbon qui va jouer les infirmières ?
J'ai hâte de lire la suite des évènements :bounce:
PS : quand ta fic sera terminée, ne la fait pas transférer tout de suite dans les terminées. Donnes nous le temps de lire la fin
Lisbon qui va jouer les infirmières ?
J'ai hâte de lire la suite des évènements :bounce:
PS : quand ta fic sera terminée, ne la fait pas transférer tout de suite dans les terminées. Donnes nous le temps de lire la fin
Johel- In Jane we trust
- Personnage préféré : Jane et Cho
Loisirs : Lecture, ciné, jeux vidéo et suuuurf !
Localisation : près de l'océan
Re: LA COUVERTURE ROUGE ^
Hé je la connais cette fic !! je l'ai lue sur l'autre fow, 5 chapitres mais tu l'as pas finie si ? Je me souviens plus ! Excellente quand même ! La suite est tout à fait la réaction que je m'attendrais à voir de Jane s'il était dans une telle situation (c'est pas claire mais on va dire que t'as compris quand même hein ??)
VLS !!
VLS !!
Cdt63- Gardien du parking
Re: LA COUVERTURE ROUGE ^
ça promet d'être intéressant
VLS !!!
VLS !!!
Jiisbon- Stagiaire au CBI
- Personnage préféré : Lisbon & Jane
Localisation : N'importe où, tant que qu'il y a du soleil
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