Fil Rouge
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Fil Rouge
Prologue
Il se figea. Son corps et son cerveau cessèrent de fonctionner pendant un bref instant, comme si un fil était déconnecté quelque part. Trois minutes. Quatre au grand maximum. Quatre minutes d'absence et son monde basculait une fois de plus. Il reprit rapidement le contrôle, au moins en apparence. Sirotant avec un calme froid une gorgée du Thé qu'il était allé chercher, il sortit son portable de sa poche de la main gauche et appuya sur une touche d'appel rapide. Malgré l'heure matinale, son interlocutrice répondit dès la deuxième sonnerie. Sans lui laisser le temps de poser de questions, il prononça d'une voix dangereusement maîtrisée :
_Lisbon, vous devriez venir au bureau plus tôt que prévu ce matin.
Il raccrocha sans un mot de plus et se concentra sur les battements de son cœur pour contenir la terreur.
Sur le mur au-dessus du canapé sur lequel il passait tant de nuits, un visage rouge l'observait avec un sourire macabre.
Les bureaux du CBI n'avait pas connu une telle agitation depuis le meurtre de plusieurs agents quelques mois plus tôt. Au milieu de la tourmente, des téléphones hurlants, des bruits de faxes, du crépitement des flashs et des interjections, une personne, une seule, restait impassible. Tentant de focaliser son attention sur le gardien de nuit qui répondait à ses questions, l'agent Teresa Lisbon ne pouvait s'empêcher de lui jeter des coups d'œil inquiets de loin. Elle n'était peut-être pas aussi douée que lui, mais elle savait à quoi il pensait en cet instant précis. La ligne dure de la mâchoire, les rides plus visibles que d'ordinaire au coin des yeux et autour de la bouche, la tension qu'il ne parvenait pas à masquer dans les épaules, le regard plus froid que jamais ne laissaient planer aucun doute. Il était en train d'imaginer les différentes façons dont il allait torturer John Le Rouge lorsqu'il le retrouverait. Et il le retrouverait, elle n'en doutait pas. La question était quand ? Dans combien de temps, et surtout dans combien de victimes ?
Par-dessus le vacarme environnant, elle perçut les voix de deux de ses collaborateurs et elle leva une main pour signaler au gardien de nuit de se taire un instant.
_On est sûrs que c'est bien John Le Rouge ? Pas de cadavre, c'est inhabituel.
_C'est vrai, il va falloir…
_C'est bien lui.
Rigsby et Cho interrompirent aussitôt leur conversation pour se tourner vers l'homme qui avait parlé. Voyant leurs moues sceptiques, Patrick Jane haussa les épaules et répéta :
_C'est bien lui.
L'agent Van Pelt, restée muette jusque là, fit un pas vers lui, sembla vouloir s'approcher plus mais renonça, incertaine de la façon dont elle pouvait se comporter aujourd'hui avec le consultant. Le premier réflexe avec n'importe qui aurait été d'offrir un soutien, mais avec lui… Avec lui, rien n'était aussi simple, surtout quand il s'agissait du tueur en série qui avait assassiné sa femme et sa fille. Alors elle resta à bonne distance pour poser la question qui perturbait presque toutes les personnes présentes dans la pièce :
_Dans ce cas, à qui appartient le sang ?
Jane échangea un regard lourd de sens avec Lisbon qui avait fini par les rejoindre, et ce fut elle qui répondit à sa place, sachant à quel point la situation était difficile pour lui :
_Kristina Frye.
Les trois autres s'observèrent sans un mot, et pendant un instant, l'agitation autour de l'équipe sembla disparaître, le temps se suspendant pendant qu'ils essayaient d'intégrer ce que cela signifiait. Ils avaient tous espéré, sans trop y croire, que la médium avait pris la fuite et avait pu échapper aux griffes du meurtrier. Ce fut Lisbon qui finit par briser le silence :
_On devra faire des analyses pour en être sûrs, mais je parierais ma vie là-dessus. Je suis désolée, Jane.
Elle avait prononcé cette dernière phrase d'une voix douce, empreinte de douleur pour ce qu'il devait ressentir, espérant trouver une faille dans la carapace, atteindre ces émotions qu'il dissimulait mieux que personne. Mais au lieu de l'explosion qu'elle aurait été en droit d'attendre s'il s'était agi de quelqu'un d'autre, il répliqua d'un ton aussi doux qu'elle :
_Voilà quelque chose que vous ne devriez jamais parier.
Sans attendre de réponse, il profita du fait que les techniciens du labo venaient de retirer les protections sensées empêcher quelqu'un d'approcher de la scène et se laissa tomber sur son canapé, un bras drapé sur le visage, dissimulant son regard, s'assurant que plus personne n'essaierait d'engager la conversation avec lui.
A suivre
Il se figea. Son corps et son cerveau cessèrent de fonctionner pendant un bref instant, comme si un fil était déconnecté quelque part. Trois minutes. Quatre au grand maximum. Quatre minutes d'absence et son monde basculait une fois de plus. Il reprit rapidement le contrôle, au moins en apparence. Sirotant avec un calme froid une gorgée du Thé qu'il était allé chercher, il sortit son portable de sa poche de la main gauche et appuya sur une touche d'appel rapide. Malgré l'heure matinale, son interlocutrice répondit dès la deuxième sonnerie. Sans lui laisser le temps de poser de questions, il prononça d'une voix dangereusement maîtrisée :
_Lisbon, vous devriez venir au bureau plus tôt que prévu ce matin.
Il raccrocha sans un mot de plus et se concentra sur les battements de son cœur pour contenir la terreur.
Sur le mur au-dessus du canapé sur lequel il passait tant de nuits, un visage rouge l'observait avec un sourire macabre.
Les bureaux du CBI n'avait pas connu une telle agitation depuis le meurtre de plusieurs agents quelques mois plus tôt. Au milieu de la tourmente, des téléphones hurlants, des bruits de faxes, du crépitement des flashs et des interjections, une personne, une seule, restait impassible. Tentant de focaliser son attention sur le gardien de nuit qui répondait à ses questions, l'agent Teresa Lisbon ne pouvait s'empêcher de lui jeter des coups d'œil inquiets de loin. Elle n'était peut-être pas aussi douée que lui, mais elle savait à quoi il pensait en cet instant précis. La ligne dure de la mâchoire, les rides plus visibles que d'ordinaire au coin des yeux et autour de la bouche, la tension qu'il ne parvenait pas à masquer dans les épaules, le regard plus froid que jamais ne laissaient planer aucun doute. Il était en train d'imaginer les différentes façons dont il allait torturer John Le Rouge lorsqu'il le retrouverait. Et il le retrouverait, elle n'en doutait pas. La question était quand ? Dans combien de temps, et surtout dans combien de victimes ?
Par-dessus le vacarme environnant, elle perçut les voix de deux de ses collaborateurs et elle leva une main pour signaler au gardien de nuit de se taire un instant.
_On est sûrs que c'est bien John Le Rouge ? Pas de cadavre, c'est inhabituel.
_C'est vrai, il va falloir…
_C'est bien lui.
Rigsby et Cho interrompirent aussitôt leur conversation pour se tourner vers l'homme qui avait parlé. Voyant leurs moues sceptiques, Patrick Jane haussa les épaules et répéta :
_C'est bien lui.
L'agent Van Pelt, restée muette jusque là, fit un pas vers lui, sembla vouloir s'approcher plus mais renonça, incertaine de la façon dont elle pouvait se comporter aujourd'hui avec le consultant. Le premier réflexe avec n'importe qui aurait été d'offrir un soutien, mais avec lui… Avec lui, rien n'était aussi simple, surtout quand il s'agissait du tueur en série qui avait assassiné sa femme et sa fille. Alors elle resta à bonne distance pour poser la question qui perturbait presque toutes les personnes présentes dans la pièce :
_Dans ce cas, à qui appartient le sang ?
Jane échangea un regard lourd de sens avec Lisbon qui avait fini par les rejoindre, et ce fut elle qui répondit à sa place, sachant à quel point la situation était difficile pour lui :
_Kristina Frye.
Les trois autres s'observèrent sans un mot, et pendant un instant, l'agitation autour de l'équipe sembla disparaître, le temps se suspendant pendant qu'ils essayaient d'intégrer ce que cela signifiait. Ils avaient tous espéré, sans trop y croire, que la médium avait pris la fuite et avait pu échapper aux griffes du meurtrier. Ce fut Lisbon qui finit par briser le silence :
_On devra faire des analyses pour en être sûrs, mais je parierais ma vie là-dessus. Je suis désolée, Jane.
Elle avait prononcé cette dernière phrase d'une voix douce, empreinte de douleur pour ce qu'il devait ressentir, espérant trouver une faille dans la carapace, atteindre ces émotions qu'il dissimulait mieux que personne. Mais au lieu de l'explosion qu'elle aurait été en droit d'attendre s'il s'était agi de quelqu'un d'autre, il répliqua d'un ton aussi doux qu'elle :
_Voilà quelque chose que vous ne devriez jamais parier.
Sans attendre de réponse, il profita du fait que les techniciens du labo venaient de retirer les protections sensées empêcher quelqu'un d'approcher de la scène et se laissa tomber sur son canapé, un bras drapé sur le visage, dissimulant son regard, s'assurant que plus personne n'essaierait d'engager la conversation avec lui.
A suivre
Dernière édition par Missi22 le Dim 10 Oct 2010 - 19:28, édité 2 fois
Missi22- Livreur de Pizza
- Personnage préféré : Jane, Lisbon, Cho, Rigsby et Van Pelt
Loisirs : Vélo, course a Pied, basket, Football
Localisation : Liège,Belgique
Re: Fil Rouge
OMG OMG !!! Tu écris vraiment super super bien !
Tu arrives à rendre les sentiments à travers les mots, c'est vraiment magnifique ! Respect !
Et surtout VLSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSS :vivement: :vivement: :vivement: :vivement:
Tu arrives à rendre les sentiments à travers les mots, c'est vraiment magnifique ! Respect !
Et surtout VLSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSS :vivement: :vivement: :vivement: :vivement:
Flicka11- Flic en uniforme
- Personnage préféré : Patrick Jane
Loisirs : Cinéma, Musique, Lire et écrire des fanfics Jisbon ;-)
Localisation : Dans un tout petit pays pas très loin de la France :-P
Re: Fil Rouge
Pas mal du tout ! Bravo à toi!
J'ai remarqué juste un petit quelque chose qui m'a... perturbée. Jane ne boit pas de café Et c'est d'ailleurs depuis le début de Mentalist que je me suis mise à boire du thé Et oui, comme Jane
A part ça, c'est exellent ! VLS VLS VLS VLS !
J'ai remarqué juste un petit quelque chose qui m'a... perturbée. Jane ne boit pas de café Et c'est d'ailleurs depuis le début de Mentalist que je me suis mise à boire du thé Et oui, comme Jane
A part ça, c'est exellent ! VLS VLS VLS VLS !
C4ndy- Inspecteur de police
- Personnage préféré : Patrick Jane - Teresa Lisbon
Loisirs : Musique - TV - Informatique - Dessins - Fanfics
Localisation : 221B Baker Street
Re: Fil Rouge
Merci et pour le café je vais arranger ça
Missi22- Livreur de Pizza
- Personnage préféré : Jane, Lisbon, Cho, Rigsby et Van Pelt
Loisirs : Vélo, course a Pied, basket, Football
Localisation : Liège,Belgique
Re: Fil Rouge
Je suis contente de vous dire que ce soir, vers 22h30 ou 23h00 je mettrai la suite, pas avant pck je ne peux pas passer ma vie sur un ordinateur alors rendez-vous a ce soir
Missi22- Livreur de Pizza
- Personnage préféré : Jane, Lisbon, Cho, Rigsby et Van Pelt
Loisirs : Vélo, course a Pied, basket, Football
Localisation : Liège,Belgique
Re: Fil Rouge
Le début me plait beaucoup!! J'ai hate de lire la suite!
TiteMaï- Red John
- Personnage préféré : Jane et Lisbon
Localisation : Boulogne/Mer
Re: Fil Rouge
C4ndy a écrit:Pas mal du tout ! Bravo à toi!
J'ai remarqué juste un petit quelque chose qui m'a... perturbée. Jane ne boit pas de café Et c'est d'ailleurs depuis le début de Mentalist que je me suis mise à boire du thé Et oui, comme Jane
A part ça, c'est exellent ! VLS VLS VLS VLS !
Je plussoie^^
Luciole- Red John
- Personnage préféré : Lisbon♥
Localisation : dans ma bulle
Re: Fil Rouge
J'ai adoré ton début.
Vivement ce soir!!!
Vivement ce soir!!!
simon-baker-06- Flic en uniforme
- Personnage préféré : Jane et Lisbon
Loisirs : Lire les fanfics Jisbon
Localisation : 06 devant mon ordi
Re: Fil Rouge
j'adore ta façon d'écrire et j'apprécie beaucoup le début alors j'attends la suite avec impatience
Sharky- Inspecteur de police
- Personnage préféré : Patrick Jane
Loisirs : Music,Cinema,Internet
Localisation : Lyon
Re: Fil Rouge
Voici la suite plus tôt que prevue vu que ce soir j'aurais pas trop le temps
Chapitre 1
_Alors, qu'est-ce qu'on a ?
_Jusque là, pas grand-chose, admit-elle à regret, lisant la déception sur les visages qui l'entouraient. Jane a passé la nuit ici, comme ça lui arrive souvent. Vers 5h30 du matin, il s'est réveillé…
_Comme ça lui arrive souvent aussi, devina Van Pelt.
Lisbon acquiesça sans faire de commentaire et continua :
_Il s'est levé pour aller préparer du thé. Il estime être resté dans la cuisine moins de cinq minutes. Quand il est revenu, il a découvert le dessin sur le mur. Pas de trace d'effraction, pas d'empreintes non plus, les gardiens n'ont vu personne entrer ou sortir. Une équipe est en train de décortiquer les vidéos de surveillance, mais nous savons tous que ça ne va rien donner.
_Et même si ça donne quelque chose, ça sera quelque chose qu'il voulait qu'on trouve et qui nous mènera tout droit à un piège, compléta Rigsby.
Les autres membres de l'équipe, amputée de Jane, hochèrent la tête pensivement. Il y avait longtemps qu'ils ne se faisaient plus d'illusions : John Le Rouge ne commettait pas d'erreurs.
_Qu'est-ce qu'on fait ?
Lisbon retint un soupir. Elle avait travaillé dur pour accéder à la position qu'elle occupait aujourd'hui, mais parfois, elle aurait tout donné pour ne pas avoir à prendre les décisions.
_On commence par Kristina. Il faut qu'on sache ce qui lui est arrivé. John Le Rouge n'est peut-être pas arrivé à elle tout de suite. Il est possible qu'elle soit partie de son plein gré et qu'il l'ait retrouvée seulement après.
_Est-ce qu'on ne devrait pas attendre les résultats des analyses ? Il ne s'agit peut-être même pas de son sang, remarqua Rigsby.
_Possible, mais dans tous les cas, on doit savoir ce qu'elle est devenue.
_J'ai une question qui ne plairait pas à Jane.
Surpris par cette première intervention de Cho, les trois autres se contentèrent de le regarder, attendant qu'il développe. Fait rare, il sembla hésiter avant de se lancer :
_Si elle était complice ?
Sous le choc, ils ne répondirent pas. Lisbon s'apprêtait à protester quand une voix près de la porte de son bureau les fit tous sursauter.
_Ca n'a rien d'impossible. John Le Rouge a déjà eu des complices. Mais je confirme, la question ne me plaît pas.
_Jane, c'est…
Il balaya d'un insouciant geste de la main les excuses qu'il sentait venir de la part de sa supérieure. Accordant un signe de tête à Cho, il admit :
_Nous ne pouvons écarter aucune possibilité.
Alors, après une dernière hésitation et un regard plein de doutes sur le consultant, Lisbon ordonna :
_Van Pelt, fouille dans le passé de Kristina.
_Qu'est-ce que je cherche ?
_Des condamnations, des plaintes d'amis ou de connaissances, des liens avec le milieu criminel…
_Des traumatismes, ajouta Jane, semblant se reprendre à présent qu'ils avaient un but concret.
Il s'effondrerait quand il serait seul, c'était une certitude, mais pour l'instant, il y avait des témoins. S'il ne voulait pas être retiré de l'affaire, il devait convaincre tout le monde qu'il était capable d'affronter cette nouvelle épreuve sans tomber dans la dépression ou la violence. Peu importait qu'il s'agisse d'un mensonge : John Le Rouge était à lui, et il ne prendrait pas le risque de perdre cette opportunité. Le tueur en série n'avait encore jamais agi avec tant d'assurance, peut-être prenait-il un peu trop confiance en lui. C'était comme ça que commençait toujours la descente aux enfers pour des êtres tels que lui. Et Jane voulait être là pour porter le coup fatal.
_Des traumatismes ? demanda Rigsby, confus.
_Des parents violents, des viols répétés, la perte d'êtres chers dans des circonstances hors normes… Ce genre d'événement peut libérer quelque chose chez les personnes instables, déclencher des pulsions, faire basculer dans la folie.
Tous s'abstinrent de faire remarquer que la description pouvait très bien s'appliquer à lui, mais il les sentit le penser. Cho finit par objecter :
_Kristina ne me semble pas instable.
Pour la première fois depuis des lustres, Jane esquissa un sourire. Un sourire en coin sarcastique qui tenait plutôt de la grimace, mais un sourire tout de même.
_Tu veux dire si on oublie sa manie de prétendre qu'elle peut parler aux morts ?
Il vit Van Pelt rouler discrètement des yeux là-dessus, et tous quittèrent le bureau de Lisbon pour se remettre au travail. Alors qu'il s'apprêtait à les imiter, il entendit la voix ferme de sa supérieure derrière lui.
_Jane. Fermez la porte.
Il marqua une pause histoire de lui signifier qu'il n'était pas d'accord, mais il obéit malgré tout. Il n'avait pas le choix, s'il y avait un moment où il devait se plier aux règles et faire semblant de rentrer dans le rang, c'était celui-là.
_Vous allez tenir le coup ?
La question ne le prit pas au dépourvu, pas plus que l'éclair d'inquiétude et de compassion dans le regard de Lisbon. Il lui offrit l'un de ces sourires faciles qui lui venaient comme une seconde nature. Il savait de quelle manière cela éclairait son visage, savait que cela la rassurerait, savait aussi qu'il ne devait pas en faire trop. La jeune femme était trop perspicace pour son bien et elle allait d'autant plus le surveiller à présent, il lui faudrait doser les mensonges avec plus de prudence encore que d'ordinaire.
_Ca ira. Je ne me suis pas écroulé quand Kristina a disparu, je survivrai à la découverte de ce dessin.
_Je ne parlais pas que de ça.
Il hocha la tête. Cela non plus ne l'étonnait pas. Il y avait pile une semaine qu'il avait été enlevé par des accros de films gores et sauvé par l'homme qu'il détestait le plus au monde et il n'avait pas encore prononcé un mot là-dessus en dehors d'un résumé succin des événements. Voyant qu'il gardait le silence, Lisbon insista :
_Je veux dire… Vous culpabilisez bien assez comme ça. Devoir la vie à John Le Rouge…
_Est quelque chose que je peux gérer, la coupa-t-il sans trop de brusquerie. Faîtes-moi confiance, Lisbon. Il n'avait jamais frappé plusieurs fois en si peu de temps, pas plus qu'il n'avait pris le risque de s'introduire dans les bureaux du CBI. Je le coincerai, son arrogance le perdra.
_A moins que la vôtre ne vous rende fou d'abord.
Cette fois, elle avait réussi à le surprendre. C'était le genre de phrases qu'elle prononçait en principe avec une colère souvent justifiée, mais aujourd'hui, elle semblait… Défaite, fut le premier qualificatif qui lui vint à l'esprit. Résignée. Comme si elle commençait à réaliser qu'il n'y avait plus rien à faire pour lui, que malgré l'apparence qu'il maintenait si aisément, il avait dépassé le stade où l'on pourrait le raisonner. Il était temps qu'elle l'admette, songea-t-il en la défiant du regard. Il ne lui avait jamais caché ses intentions, et tout le monde savait que l'affaire John Le Rouge était la seule chose capable de l'atteindre aussi profondément.
_Lisbon…
Il s'interrompit. Il avait plusieurs choses à mettre au point et ne savait pas par quoi commencer. Finalement, il décida de la mettre à l'aise avant de lui asséner de nouveau une vérité cent fois répétée :
_Vous n'avez pas de souci à vous faire. Ni pour moi, ni pour l'équipe. Tant qu'il sera dans la nature, je resterai sain d'esprit. Parce qu'il le faut. C'est quand je l'aurai retrouvé que vous pourrez vous inquiéter. Je le tuerai, quoi qu'il en coûte.
Elle poussa un soupir en secouant la tête. C'était exactement ce qu'elle avait espéré ne pas entendre, mais elle s'était attendue à ce qu'il la déçoive.
_Nous avons déjà eu cette conversation, Jane.
_C'est vrai. Et il semblerait qu'aucun de nous deux ne soit prêt à céder du terrain.
_Sa mort ne les ramènera pas.
Il lui offrit un sourire, juste pour le plaisir de la faire sortir de ses gonds. Cette phrase cruelle, elle l'avait lancée dans l'espoir d'obtenir une réaction spontanée, il ne lui ferait pas le plaisir de se mettre en colère, ne lui offrirait pas le moindre prétexte pour le mettre à l'écart.
_Je sais.
Alors ce fut elle qui craqua. Il sursauta presque en la voyant frapper violemment son bureau du plat de la main et dut rassembler des trésors de contrôle pour rester impassible face à la fureur et à l'inquiétude contenues dans sa voix.
_Merde, Jane ! Qu'espérez-vous accomplir ? La vengeance ne va pas vous les rendre, et si vous pensez que ça va alléger votre conscience, vous commettez la plus belle erreur de votre vie.
_J'ai commis la plus belle erreur de ma vie il y a sept ans.
La douleur qu'il n'avait pour une fois pas pris la peine de dissimuler dans sa voix sembla la calmer légèrement et elle s'affala dans son fauteuil.
_Si vous faites le moindre faux-pas, je vous vire.
Une fois de plus, ce sourire qu'elle rêvait de lui arracher à coups de griffes.
_Hightower ne vous laissera pas faire.
Elle le fusilla du regard. Il avait raison et ils le savaient tous les deux. La nouvelle patronne faisait preuve d'une indulgence stupéfiante envers lui et si elle pensait qu'il y avait la moindre chance pour qu'il les aide à mettre la main sur le tueur, alors elle le couvrirait jusqu'au bout.
Lisbon continua à fixer la porte longtemps après le départ du consultant, mais ses réflexions ne la menèrent qu'à une conclusion à laquelle elle était parvenue depuis des mois : ils devaient retrouver John Le Rouge avant lui, ou au moins être présents lorsque les deux hommes finiraient par s'affronter. Pas parce qu'elle tenait à protéger le meurtrier, mais parce que si Jane parvenait à mettre ses plans à exécution, alors il serait perdu. Et il était trop utile pour qu'elle le laisse sombrer sans se battre.
A suivre…
Chapitre 1
_Alors, qu'est-ce qu'on a ?
_Jusque là, pas grand-chose, admit-elle à regret, lisant la déception sur les visages qui l'entouraient. Jane a passé la nuit ici, comme ça lui arrive souvent. Vers 5h30 du matin, il s'est réveillé…
_Comme ça lui arrive souvent aussi, devina Van Pelt.
Lisbon acquiesça sans faire de commentaire et continua :
_Il s'est levé pour aller préparer du thé. Il estime être resté dans la cuisine moins de cinq minutes. Quand il est revenu, il a découvert le dessin sur le mur. Pas de trace d'effraction, pas d'empreintes non plus, les gardiens n'ont vu personne entrer ou sortir. Une équipe est en train de décortiquer les vidéos de surveillance, mais nous savons tous que ça ne va rien donner.
_Et même si ça donne quelque chose, ça sera quelque chose qu'il voulait qu'on trouve et qui nous mènera tout droit à un piège, compléta Rigsby.
Les autres membres de l'équipe, amputée de Jane, hochèrent la tête pensivement. Il y avait longtemps qu'ils ne se faisaient plus d'illusions : John Le Rouge ne commettait pas d'erreurs.
_Qu'est-ce qu'on fait ?
Lisbon retint un soupir. Elle avait travaillé dur pour accéder à la position qu'elle occupait aujourd'hui, mais parfois, elle aurait tout donné pour ne pas avoir à prendre les décisions.
_On commence par Kristina. Il faut qu'on sache ce qui lui est arrivé. John Le Rouge n'est peut-être pas arrivé à elle tout de suite. Il est possible qu'elle soit partie de son plein gré et qu'il l'ait retrouvée seulement après.
_Est-ce qu'on ne devrait pas attendre les résultats des analyses ? Il ne s'agit peut-être même pas de son sang, remarqua Rigsby.
_Possible, mais dans tous les cas, on doit savoir ce qu'elle est devenue.
_J'ai une question qui ne plairait pas à Jane.
Surpris par cette première intervention de Cho, les trois autres se contentèrent de le regarder, attendant qu'il développe. Fait rare, il sembla hésiter avant de se lancer :
_Si elle était complice ?
Sous le choc, ils ne répondirent pas. Lisbon s'apprêtait à protester quand une voix près de la porte de son bureau les fit tous sursauter.
_Ca n'a rien d'impossible. John Le Rouge a déjà eu des complices. Mais je confirme, la question ne me plaît pas.
_Jane, c'est…
Il balaya d'un insouciant geste de la main les excuses qu'il sentait venir de la part de sa supérieure. Accordant un signe de tête à Cho, il admit :
_Nous ne pouvons écarter aucune possibilité.
Alors, après une dernière hésitation et un regard plein de doutes sur le consultant, Lisbon ordonna :
_Van Pelt, fouille dans le passé de Kristina.
_Qu'est-ce que je cherche ?
_Des condamnations, des plaintes d'amis ou de connaissances, des liens avec le milieu criminel…
_Des traumatismes, ajouta Jane, semblant se reprendre à présent qu'ils avaient un but concret.
Il s'effondrerait quand il serait seul, c'était une certitude, mais pour l'instant, il y avait des témoins. S'il ne voulait pas être retiré de l'affaire, il devait convaincre tout le monde qu'il était capable d'affronter cette nouvelle épreuve sans tomber dans la dépression ou la violence. Peu importait qu'il s'agisse d'un mensonge : John Le Rouge était à lui, et il ne prendrait pas le risque de perdre cette opportunité. Le tueur en série n'avait encore jamais agi avec tant d'assurance, peut-être prenait-il un peu trop confiance en lui. C'était comme ça que commençait toujours la descente aux enfers pour des êtres tels que lui. Et Jane voulait être là pour porter le coup fatal.
_Des traumatismes ? demanda Rigsby, confus.
_Des parents violents, des viols répétés, la perte d'êtres chers dans des circonstances hors normes… Ce genre d'événement peut libérer quelque chose chez les personnes instables, déclencher des pulsions, faire basculer dans la folie.
Tous s'abstinrent de faire remarquer que la description pouvait très bien s'appliquer à lui, mais il les sentit le penser. Cho finit par objecter :
_Kristina ne me semble pas instable.
Pour la première fois depuis des lustres, Jane esquissa un sourire. Un sourire en coin sarcastique qui tenait plutôt de la grimace, mais un sourire tout de même.
_Tu veux dire si on oublie sa manie de prétendre qu'elle peut parler aux morts ?
Il vit Van Pelt rouler discrètement des yeux là-dessus, et tous quittèrent le bureau de Lisbon pour se remettre au travail. Alors qu'il s'apprêtait à les imiter, il entendit la voix ferme de sa supérieure derrière lui.
_Jane. Fermez la porte.
Il marqua une pause histoire de lui signifier qu'il n'était pas d'accord, mais il obéit malgré tout. Il n'avait pas le choix, s'il y avait un moment où il devait se plier aux règles et faire semblant de rentrer dans le rang, c'était celui-là.
_Vous allez tenir le coup ?
La question ne le prit pas au dépourvu, pas plus que l'éclair d'inquiétude et de compassion dans le regard de Lisbon. Il lui offrit l'un de ces sourires faciles qui lui venaient comme une seconde nature. Il savait de quelle manière cela éclairait son visage, savait que cela la rassurerait, savait aussi qu'il ne devait pas en faire trop. La jeune femme était trop perspicace pour son bien et elle allait d'autant plus le surveiller à présent, il lui faudrait doser les mensonges avec plus de prudence encore que d'ordinaire.
_Ca ira. Je ne me suis pas écroulé quand Kristina a disparu, je survivrai à la découverte de ce dessin.
_Je ne parlais pas que de ça.
Il hocha la tête. Cela non plus ne l'étonnait pas. Il y avait pile une semaine qu'il avait été enlevé par des accros de films gores et sauvé par l'homme qu'il détestait le plus au monde et il n'avait pas encore prononcé un mot là-dessus en dehors d'un résumé succin des événements. Voyant qu'il gardait le silence, Lisbon insista :
_Je veux dire… Vous culpabilisez bien assez comme ça. Devoir la vie à John Le Rouge…
_Est quelque chose que je peux gérer, la coupa-t-il sans trop de brusquerie. Faîtes-moi confiance, Lisbon. Il n'avait jamais frappé plusieurs fois en si peu de temps, pas plus qu'il n'avait pris le risque de s'introduire dans les bureaux du CBI. Je le coincerai, son arrogance le perdra.
_A moins que la vôtre ne vous rende fou d'abord.
Cette fois, elle avait réussi à le surprendre. C'était le genre de phrases qu'elle prononçait en principe avec une colère souvent justifiée, mais aujourd'hui, elle semblait… Défaite, fut le premier qualificatif qui lui vint à l'esprit. Résignée. Comme si elle commençait à réaliser qu'il n'y avait plus rien à faire pour lui, que malgré l'apparence qu'il maintenait si aisément, il avait dépassé le stade où l'on pourrait le raisonner. Il était temps qu'elle l'admette, songea-t-il en la défiant du regard. Il ne lui avait jamais caché ses intentions, et tout le monde savait que l'affaire John Le Rouge était la seule chose capable de l'atteindre aussi profondément.
_Lisbon…
Il s'interrompit. Il avait plusieurs choses à mettre au point et ne savait pas par quoi commencer. Finalement, il décida de la mettre à l'aise avant de lui asséner de nouveau une vérité cent fois répétée :
_Vous n'avez pas de souci à vous faire. Ni pour moi, ni pour l'équipe. Tant qu'il sera dans la nature, je resterai sain d'esprit. Parce qu'il le faut. C'est quand je l'aurai retrouvé que vous pourrez vous inquiéter. Je le tuerai, quoi qu'il en coûte.
Elle poussa un soupir en secouant la tête. C'était exactement ce qu'elle avait espéré ne pas entendre, mais elle s'était attendue à ce qu'il la déçoive.
_Nous avons déjà eu cette conversation, Jane.
_C'est vrai. Et il semblerait qu'aucun de nous deux ne soit prêt à céder du terrain.
_Sa mort ne les ramènera pas.
Il lui offrit un sourire, juste pour le plaisir de la faire sortir de ses gonds. Cette phrase cruelle, elle l'avait lancée dans l'espoir d'obtenir une réaction spontanée, il ne lui ferait pas le plaisir de se mettre en colère, ne lui offrirait pas le moindre prétexte pour le mettre à l'écart.
_Je sais.
Alors ce fut elle qui craqua. Il sursauta presque en la voyant frapper violemment son bureau du plat de la main et dut rassembler des trésors de contrôle pour rester impassible face à la fureur et à l'inquiétude contenues dans sa voix.
_Merde, Jane ! Qu'espérez-vous accomplir ? La vengeance ne va pas vous les rendre, et si vous pensez que ça va alléger votre conscience, vous commettez la plus belle erreur de votre vie.
_J'ai commis la plus belle erreur de ma vie il y a sept ans.
La douleur qu'il n'avait pour une fois pas pris la peine de dissimuler dans sa voix sembla la calmer légèrement et elle s'affala dans son fauteuil.
_Si vous faites le moindre faux-pas, je vous vire.
Une fois de plus, ce sourire qu'elle rêvait de lui arracher à coups de griffes.
_Hightower ne vous laissera pas faire.
Elle le fusilla du regard. Il avait raison et ils le savaient tous les deux. La nouvelle patronne faisait preuve d'une indulgence stupéfiante envers lui et si elle pensait qu'il y avait la moindre chance pour qu'il les aide à mettre la main sur le tueur, alors elle le couvrirait jusqu'au bout.
Lisbon continua à fixer la porte longtemps après le départ du consultant, mais ses réflexions ne la menèrent qu'à une conclusion à laquelle elle était parvenue depuis des mois : ils devaient retrouver John Le Rouge avant lui, ou au moins être présents lorsque les deux hommes finiraient par s'affronter. Pas parce qu'elle tenait à protéger le meurtrier, mais parce que si Jane parvenait à mettre ses plans à exécution, alors il serait perdu. Et il était trop utile pour qu'elle le laisse sombrer sans se battre.
A suivre…
Missi22- Livreur de Pizza
- Personnage préféré : Jane, Lisbon, Cho, Rigsby et Van Pelt
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Re: Fil Rouge
J'adore tu écris trop bien! Je me suis vraiment plongée dans l'histoire
Un grand VLS
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MissTeresa- Chef d'unité au CBI
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Localisation : Boulogne s/mer (62)
Re: Fil Rouge
MissTeresa a écrit:J'adore tu écris trop bien! Je me suis vraiment plongée dans l'histoire
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Re: Fil Rouge
Je plussoieTiteMaï a écrit:MissTeresa a écrit:J'adore tu écris trop bien! Je me suis vraiment plongée dans l'histoire
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Re: Fil Rouge
c'est excellent ! et ça pourrait fort arriver dans la série
Jen'ny- Consultant au CBI
- Personnage préféré : Jane.
Loisirs : Séries, écriture, fan art, sciences....
Localisation : Ici et ailleurs
Re: Fil Rouge
C'est génial
J'ai du loupé quelque chose mais ca va être vraiment du NC-17 ou ça sera que du nomal?
C'est à dire que nos écrivains sont plus directs normalement.
J'ai du loupé quelque chose mais ca va être vraiment du NC-17 ou ça sera que du nomal?
C'est à dire que nos écrivains sont plus directs normalement.
Daidi- Co-admin
- Personnage préféré : Lisbon
Re: Fil Rouge
Wow! C'est bien écrit et j'avoue que j'étais déçue d'arriver à la fin Super continue!
Dadi attends il n'y a que deux bout d'histoire
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Re: Fil Rouge
Je sais, je suis trop mal habituer avec nos auteurs qui y vont direct
Daidi- Co-admin
- Personnage préféré : Lisbon
Re: Fil Rouge
Promis la suite vers 18h ou apres mais c sur je mais une suite aujourd'hui et pour info, il y aura du jisbon sex mais pas tous de suite
Missi22- Livreur de Pizza
- Personnage préféré : Jane, Lisbon, Cho, Rigsby et Van Pelt
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Localisation : Liège,Belgique
Re: Fil Rouge
j'ai hâte d'y être alors
ta fic est super bien écrite, on ressent bien les sentiments des personnages et je dois dire que j'étais triste d'arriver à la fin du chapitre, mais toute les bonne choses ont une fin, heureusement que la fic n'en ai qu'au début
ta fic est super bien écrite, on ressent bien les sentiments des personnages et je dois dire que j'étais triste d'arriver à la fin du chapitre, mais toute les bonne choses ont une fin, heureusement que la fic n'en ai qu'au début
Sweetylove30- Red John
- Personnage préféré : lisbon, jane
Loisirs : lecture, ecriture
Localisation : devant mon ordi avec Patrick Jane dans mes bras
Re: Fil Rouge
belle réussite, super bien écrit!
C'est vraiment different du slash ^^ j'aime beaucoup, vivement la suite!
C'est vraiment different du slash ^^ j'aime beaucoup, vivement la suite!
shanouw- Flic en uniforme
- Personnage préféré : Lisbon
Loisirs : equitation (cce, cso, spectacles equestres)
Localisation : Californie ;)
Re: Fil Rouge
J'ai vraiment bien aimé et j'attends avec impatience la suite
C'est sur qu'il n'y a aucun rapport avec le slash, là au moins j'arrive à lire chaque chapitre jusqu'à la fin
C'est sur qu'il n'y a aucun rapport avec le slash, là au moins j'arrive à lire chaque chapitre jusqu'à la fin
Daidi- Co-admin
- Personnage préféré : Lisbon
Re: Fil Rouge
C'est vraiment trop bien!!
TiteMaï- Red John
- Personnage préféré : Jane et Lisbon
Localisation : Boulogne/Mer
Re: Fil Rouge
Voici la suite comme promis
Chapitre 2
Journée d'exception, les autres étaient sortis pour manger. D'ordinaire, ils restaient au quartier général et avalaient rapidement un sandwich quand ils travaillaient sur une affaire aussi urgente et complexe. Mais Jane les soupçonnait d'avoir besoin de s'éloigner et il ne pouvait pas leur en vouloir. Il avait décliné l'invitation lancée du bout des lèvres par Van Pelt, sachant qu'ils souhaitaient parler de John Le Rouge et de Kristina sans avoir à s'inquiéter de ses réactions. Il n'était pas du genre à se plier ainsi à la volonté des personnes qui l'entouraient, mais aujourd'hui, cela l'arrangeait. Il avait envie de solitude, besoin de se retrouver avec lui-même pour ne pas avoir à maintenir les apparences, ce serait-ce que pour une heure. Malheureusement, Lisbon avait elle aussi refusé la proposition de ses agents et elle travaillait en silence près de lui. Elle avait abandonné son bureau individuel pour se concentrer sur le tableau installé au milieu de la grande pièce. Photos et biographies des victimes, ligne traçant la chronologie des événements, synthèses de témoignages… Ce tableau rassemblait toutes les informations dont ils disposaient et permettait d'avoir une vue d'ensemble de l'affaire. Jane était à peu près persuadé qu'ils n'en tireraient rien. Le cas John Le Rouge ne serait pas résolu par une vision générale, mais par un détail qui échapperait au meurtrier. Les yeux perdus dans le vague, le consultant manipulait sans vraiment y faire attention le casse-tête qui était posé depuis plusieurs mois sur le bureau de Rigsby. Ce n'est qu'en entendant la voix de sa supérieure qu'il réalisa qu'il l'avait résolu en moins de deux minutes.
_Comment vous faîtes ça ?
Ne comprenant d'abord pas de quoi elle parlait, il leva les yeux sur elle, vit qu'elle désignait ses mains, et baissa le regard pour découvrir que toutes les faces du cube étaient à présent de la bonne couleur. Il haussa les épaules.
_Il y a une formule.
Il aurait voulu que tout soit aussi simple. C'était comme ça que cela se passait souvent pendant leurs enquêtes. Les autres ne voyaient que des petits carrés de couleur impossibles à aligner quand lui trouvait la solution sans avoir à y penser. Il songea un instant à l'ironie de la situation. Tous ces assassins qui se trouvaient aujourd'hui en prison en grande partie grâce à lui… Et le seul qu'il aurait vraiment voulu empêcher de nuire continuait à le mener par le bout du nez.
_Jane ?
Tiré de ses pensées, il se leva pour faire quelques pas dans la pièce, sans prendre la peine de répondre à la question muette. Elle s'inquiétait et il en avait conscience, mais il ne voyait pas ce qu'il pouvait dire de plus pour la rassurer. Décidant que son besoin d'isolement était plus important à cet instant que la politesse, il quitta la pièce sans un mot pour se diriger vers la cuisine. Mais avant qu'il n'ait eu le temps de tourner le verrou, Lisbon l'avait rejoint et le faisait à sa place, s'assurant qu'ils ne seraient pas dérangés par les membres d'une autre équipe venus chercher leur déjeuner. Il haussa les sourcils, légèrement étonné par son comportement. Elle avait eu presque une demi-heure seule avec lui pour lui parler, pourquoi ne se décidait-elle que maintenant ? Ce dont elle voulait discuter… Était-ce donc si sensible qu'il lui ait fallu tout ce temps pour rassembler le courage de l'affronter ? Cela ne lui ressemblait pas. Teresa Lisbon n'avait jamais peur de dire ses quatre vérités à qui que ce soit, et surtout pas à lui.
_Quoi que vous ayez à dire, dîtes-le.
Pas le moins du monde surprise qu'il ait repéré son hésitation, elle décida qu'elle devait se lancer, qu'il n'y avait pas de bon moyen d'aborder le sujet qui la préoccupait depuis plus longtemps qu'elle ne voulait l'admettre.
_Je veux parler avec vous de l'après John Le Rouge.
Déconcerté, il haussa les sourcils. Répondit d'une voix où perçait sa confusion :
_Vous savez ce qu'il se passera quand je le trouverai.
_Je le sais, oui. C'est la suite qui m'inquiète.
Il esquissa un sourire désabusé en comprenant où cette conversation allait les mener s'il répondait honnêtement. A une dispute. Mais mentir ne servirait à rien, pas dans ce cas. Elle savait déjà comment se passerait la suite, elle espérait juste qu'il allait lui donner une réponse plus rassurante que la vérité. Il aurait pu le faire, sans doute. Pourtant il renonça.
_Si tout se passe comme je l'espère, je finirai probablement derrière les barreaux et vous n'aurez plus à me supporter.
Ils se trouvaient chacun à un bout de la pièce, pourtant il la sentit se crisper.
_Etes-vous vraiment prêt à faire ce sacrifice ? Mettre votre vie en l'air comme ça… Avez-vous la moindre idée du nombre de personnes que vous avez aidées ? Du nombre de personnes que vous pourriez encore aider si vous restiez avec nous après la capture de John Le Rouge ?
Il acquiesça en silence, et il sut aux plis soucieux de son front qu'elle avait compris la réponse implicite. Il était conscient de tout cela et cela ne l'arrêterait pas.
_Jane, vous pourriez accomplir tellement si vous laissiez juste…
_J'en suis incapable, répondit-il d'une voix douce, avec une sincérité qui le surprit lui-même.
La situation était plus simple qu'il n'y paraissait. Il ne vivait que pour la vengeance depuis si longtemps que même si l'envie lui prenait de renoncer à son but, il ne le pourrait pas. Parce qu'il n'en avait pas d'autre, parce que sans cette haine, sans cette culpabilité, sans cette souffrance, il n'avait plus rien, n'était plus rien. Semblant lire dans ses pensées, Lisbon fit un pas vers lui.
_Vous étiez quelqu'un avant cette tragédie.
Un rire sans joie lui échappa. Il avait été quelqu'un, oui. Un charlatan, un mari et un père. Il n'avait plus rien de tout ça aujourd'hui. Une fois de plus, il réalisa que sa supérieure avait compris sa remarque muette et il se rendit compte que lorsqu'il s'autorisait à être lui-même, elle le lisait avec plus de facilité qu'il ne l'aurait cru. Voilà qui était déstabilisant. Et étrangement… Réconfortant. Jusqu'à ce qu'elle ajoute :
_Ecoutez, je sais ce que vous ressentez.
La lueur d'attendrissement qu'il avait brièvement ressentie s'éteignit aussitôt, écrasée par une rage incontrôlable. Son visage se ferma, et il repéra avec précision le moment où Lisbon prit peur. Pas peur qu'il lui fasse quoi que ce soit, mais peur de l'avoir définitivement perdu avec cette phrase, de l'avoir trop poussé, et de ne plus pouvoir le ramener. Ce fut d'une voix dure qu'il répondit :
_Vous n'en avez aucune idée.
_Jane, je…
Incapable de savoir comme il y parvint, il refoula le besoin de s'approcher d'elle pour l'écraser de sa taille, de la saisir par les bras pour la secouer et reporter violemment sur elle cette vague d'émotions qu'il ne maîtrisait pas.
_Vous n'en avez aucune idée, répéta-t-il, glacial. On peut se remettre de la perte d'une femme, d'un parent ou d'un frère. Pas de celle d'un enfant.
A ce stade, n'importe qui se serait enfui ou excusé. Il ne connaissait pas beaucoup de personnes qui étaient capables de lui tenir tête quand il était dans cet état, moins encore qui auraient réagi avec la douceur dont elle fit preuve au lieu de se braquer. Sa voix était très basse quand elle répondit :
_Un jour ou l'autre, vous devrez faire votre deuil.
_J'ai essayé. La seule chose qui m'apportera peut-être un semblant de paix, c'est la mort de John Le Rouge.
Alors l'explosion à laquelle il s'attendait eut lieu. Elle laissa tomber le personnage compatissant qui s'inquiétait pour un collègue et dit enfin ce qu'elle pensait de son attitude.
_Est-ce que vous vous rendez compte de votre égoïsme ? Cette équipe, vous en faîtes partie, quoi que vous en disiez. Il y a ici des gens qui ne veulent pas vous voir faire ce choix, des gens qui tiennent à vous !
_Vraiment ?
Elle recula comme s'il l'avait frappée, choquée par le détachement de la question et coupée en pleine tirade alors qu'elle avait encore tant à lui dire. Mais elle ne se laissa pas démonter pour autant.
_Vraiment, oui. Pourquoi pensez-vous que nous fassions tous l'effort de vous supporter ?
_Parce que je résous des affaires.
Elle en resta muette. Était-ce vraiment là ce qu'il pensait ? Qu'elle acceptait ses méthodes peu orthodoxes, ses tentatives de manipulation, son arrogance et sa manie de la mettre dans des situations impossibles juste parce qu'il aidait à classer des dossiers ? Avant qu'elle ait le temps de répliquer, il continua :
_N'est-ce pas ce que vous avez répété à vos supérieurs pendant toutes ces années ? Que j'étais instable et dangereux mais que je trouvais des réponses ?
Bien sûr que c'était ce qu'elle leur disait. Il lui fallait bien une bonne raison de le protéger de lui-même. Elle avait toujours cru qu'il avait conscience de ce qu'il représentait pour l'équipe, qu'il savait qu'elle utilisait le nombre d'affaires classées grâce à lui comme un prétexte pour calmer la hiérarchie. Sa voix tremblait presque d'indignation lorsqu'elle lança :
_Vous me connaissez mieux que ça, Jane.
Il secoua doucement la tête, pas en signe de négation, mais plutôt pour signaler que cette conversation ne les menait nulle part. Quand il ne répondit pas, elle s'approcha de nouveau de lui et le força à la regarder dans les yeux.
_Répondez-moi honnêtement. Que représente le CBI pour vous ?
Il allait la blesser et il le savait. Mais elle avait demandé de l'honnêteté, c'était ce qu'elle aurait. Plongeant son regard dans le sien, il lâcha simplement :
_Un moyen.
Elle quitta la pièce sur un dernier regard déçu.
Quelques heures plus tard...
Parfaitement détendu, allongé sur le canapé confortable, les mains croisées sur le ventre, les yeux fermés, il réfléchissait depuis des heures. La nuit était tombée, il le sentait sans avoir besoin de regarder. D'après les quelques décibels qu'avaient perdus les voix autour de lui, il supposait que ses collègues le pensaient endormi. Le coin de ses lèvres se releva sur un minuscule sourire involontaire devant leur comportement. Ses insomnies n'étaient un secret pour personne et il appréciait le respect démontré par les deux hommes et la jeune femme en cet instant, ces murmures et ces gestes contrôlés pour ne pas le réveiller, pour ne pas le priver de ce repos dont il avait tant besoin.
Il se sentait presque coupable d'en profiter pour écouter ce qu'ils disaient. Pas qu'il ait vraiment besoin de les espionner pour savoir ce qu'ils pensaient, d'ailleurs ils n'avaient pas grand-chose à lui cacher. Rigsby était celui qui comprenait le mieux. Au plus profond de lui, le grand brun savait que dans les mêmes circonstances, il aurait pété les plombs bien avant Jane et il comprenait son obsession pour cette affaire. S'il avait le choix, il le laisserait mener sa vengeance comme il l'entendait, il en était persuadé. Van Pelt en revanche désapprouverait. Quelle qu'elle soit, la vie humaine était sacrée, le meurtre était un crime et un péché, aussi simple que cela. Quant à Cho… Il était plus difficile à cerner, l'avait toujours été. Mais cela n'empêchait pas Jane d'y parvenir. L'impassible agent était capable de violence, il l'avait déjà prouvé, et il possédait un instinct protecteur très développé, quoi que bien enfoui. S'il soupçonnait Jane de préméditer quelque chose, il tenterait de l'en empêcher, mais mis devant le fait accompli, il accepterait.
Quant à Lisbon… Elle avait été claire dès le départ, et Jane sentait une sourde angoisse gronder en lui chaque fois qu'il y pensait. Car s'il avait longtemps cru être épargné par les scrupules, il savait que son besoin de vengeance avait des limites. Peu de limites, mais elles étaient là tout de même. Il ne tuerait pas d'innocents pour parvenir à John Le Rouge, et il blesserait aussi peu de personnes que possible. Or, Lisbon s'interposerait si elle en avait l'occasion. Et elle faisait partie des personnes qu'il voulait éviter de blesser dans sa quête infernale.
_Vous pouvez parler normalement, vous savez.
Les yeux toujours clos, il esquissa un sourire en entendant les occupants des bureaux sursauter tous en même temps. Il avait cherché à se distraire de ses sombres pensées en leur révélant qu'il ne dormait pas, et il y était parvenu, ne serait-ce que pour quelques secondes.
_Je t'ai dit de ne plus faire ça.
_Ouais, et c'était quand la dernière fois qu'il a écouté ce qu'on lui disait ? Rétorqua aussitôt Van Pelt à la remarque de Rigsby.
Jane fronça les sourcils en se rappelant. La dernière fois qu'il avait écouté ce qu'on lui disait, il était adolescent, et son père lui avait ordonné d'exploiter ses dons pour soutirer de l'argent à la grand-mère d'une enfant mourante. C'était ensuite qu'il avait décidé de ne plus rien faire qu'il n'ait décidé lui-même.
Entendant les agents se remettre au travail en dépit de l'heure tardive, il se redressa en position assise et s'étira, cherchant à détendre ses muscles endoloris. La fatigue et le stress commençaient à se faire ressentir sur son organisme avec plus de force que d'ordinaire. Ignorant le point douloureux entre ses omoplates, il s'empara du livre qu'il avait commencé la veille, un ouvrage passionnant d'un profiler sur le comportement criminel.
Et il eut droit à sa deuxième mauvaise surprise en une journée. Au chapitre où il s'était arrêté en allant chercher son café une quinzaine d'heures plus tôt, une page blanche pliée en deux. En transparence, il percevait vaguement des mots imprimés à l'intérieur. Sa soudaine tension dut changer quelque chose dans l'atmosphère de la pièce, car Cho leva les yeux de son ordinateur alors qu'il tentait de trouver le courage de déplier la feuille pour découvrir le message. Comprenant aussitôt, l'agent d'origine asiatique ordonna aussitôt :
_Allez chercher Lisbon.
Van Pelt s'exécuta et revint avec leur supérieure, lui désignant d'un geste du menton le consultant qui n'avait pas bougé.
_Jane ? Jane !
Il lui fit signe de lui accorder un moment alors qu'il rassemblait ses esprits. Il aurait dû s'en douter, l'avait même senti confusément mais avait refusé d'accorder de l'importance à ce qui risquait de le perturber plus encore. La modification dans le schéma d'action de John Le Rouge l'avait déstabilisé et il aurait dû comprendre plus tôt que le visage peint sur le mur était une distraction. L'assistante du magicien. Le véritable objet de cette visite au quartier général du CBI, c'était de lui transmettre un message, bien sûr. Un message qui allait sans aucun doute annoncer de nouvelles nuits blanches.
Après plusieurs secondes d'immobilité, il finit par déplier la page. Déchiffrant rapidement les quelques lignes, il tendit ensuite la feuille à Cho, qui les lut à voix haute pour tout le monde.
_« Cher Patrick, Kristina te transmets son amitié. Elle est morte dignement. Malgré les erreurs que tu as commises et en dépit de ton manque d'objectivité me concernant, je suis persuadé que tu peux deviner qui sera ma prochaine victime. Reste à savoir si tu parviendras à la sauver. Avec tout mon respect, John Le Rouge. »
A suivre...
Chapitre 2
Journée d'exception, les autres étaient sortis pour manger. D'ordinaire, ils restaient au quartier général et avalaient rapidement un sandwich quand ils travaillaient sur une affaire aussi urgente et complexe. Mais Jane les soupçonnait d'avoir besoin de s'éloigner et il ne pouvait pas leur en vouloir. Il avait décliné l'invitation lancée du bout des lèvres par Van Pelt, sachant qu'ils souhaitaient parler de John Le Rouge et de Kristina sans avoir à s'inquiéter de ses réactions. Il n'était pas du genre à se plier ainsi à la volonté des personnes qui l'entouraient, mais aujourd'hui, cela l'arrangeait. Il avait envie de solitude, besoin de se retrouver avec lui-même pour ne pas avoir à maintenir les apparences, ce serait-ce que pour une heure. Malheureusement, Lisbon avait elle aussi refusé la proposition de ses agents et elle travaillait en silence près de lui. Elle avait abandonné son bureau individuel pour se concentrer sur le tableau installé au milieu de la grande pièce. Photos et biographies des victimes, ligne traçant la chronologie des événements, synthèses de témoignages… Ce tableau rassemblait toutes les informations dont ils disposaient et permettait d'avoir une vue d'ensemble de l'affaire. Jane était à peu près persuadé qu'ils n'en tireraient rien. Le cas John Le Rouge ne serait pas résolu par une vision générale, mais par un détail qui échapperait au meurtrier. Les yeux perdus dans le vague, le consultant manipulait sans vraiment y faire attention le casse-tête qui était posé depuis plusieurs mois sur le bureau de Rigsby. Ce n'est qu'en entendant la voix de sa supérieure qu'il réalisa qu'il l'avait résolu en moins de deux minutes.
_Comment vous faîtes ça ?
Ne comprenant d'abord pas de quoi elle parlait, il leva les yeux sur elle, vit qu'elle désignait ses mains, et baissa le regard pour découvrir que toutes les faces du cube étaient à présent de la bonne couleur. Il haussa les épaules.
_Il y a une formule.
Il aurait voulu que tout soit aussi simple. C'était comme ça que cela se passait souvent pendant leurs enquêtes. Les autres ne voyaient que des petits carrés de couleur impossibles à aligner quand lui trouvait la solution sans avoir à y penser. Il songea un instant à l'ironie de la situation. Tous ces assassins qui se trouvaient aujourd'hui en prison en grande partie grâce à lui… Et le seul qu'il aurait vraiment voulu empêcher de nuire continuait à le mener par le bout du nez.
_Jane ?
Tiré de ses pensées, il se leva pour faire quelques pas dans la pièce, sans prendre la peine de répondre à la question muette. Elle s'inquiétait et il en avait conscience, mais il ne voyait pas ce qu'il pouvait dire de plus pour la rassurer. Décidant que son besoin d'isolement était plus important à cet instant que la politesse, il quitta la pièce sans un mot pour se diriger vers la cuisine. Mais avant qu'il n'ait eu le temps de tourner le verrou, Lisbon l'avait rejoint et le faisait à sa place, s'assurant qu'ils ne seraient pas dérangés par les membres d'une autre équipe venus chercher leur déjeuner. Il haussa les sourcils, légèrement étonné par son comportement. Elle avait eu presque une demi-heure seule avec lui pour lui parler, pourquoi ne se décidait-elle que maintenant ? Ce dont elle voulait discuter… Était-ce donc si sensible qu'il lui ait fallu tout ce temps pour rassembler le courage de l'affronter ? Cela ne lui ressemblait pas. Teresa Lisbon n'avait jamais peur de dire ses quatre vérités à qui que ce soit, et surtout pas à lui.
_Quoi que vous ayez à dire, dîtes-le.
Pas le moins du monde surprise qu'il ait repéré son hésitation, elle décida qu'elle devait se lancer, qu'il n'y avait pas de bon moyen d'aborder le sujet qui la préoccupait depuis plus longtemps qu'elle ne voulait l'admettre.
_Je veux parler avec vous de l'après John Le Rouge.
Déconcerté, il haussa les sourcils. Répondit d'une voix où perçait sa confusion :
_Vous savez ce qu'il se passera quand je le trouverai.
_Je le sais, oui. C'est la suite qui m'inquiète.
Il esquissa un sourire désabusé en comprenant où cette conversation allait les mener s'il répondait honnêtement. A une dispute. Mais mentir ne servirait à rien, pas dans ce cas. Elle savait déjà comment se passerait la suite, elle espérait juste qu'il allait lui donner une réponse plus rassurante que la vérité. Il aurait pu le faire, sans doute. Pourtant il renonça.
_Si tout se passe comme je l'espère, je finirai probablement derrière les barreaux et vous n'aurez plus à me supporter.
Ils se trouvaient chacun à un bout de la pièce, pourtant il la sentit se crisper.
_Etes-vous vraiment prêt à faire ce sacrifice ? Mettre votre vie en l'air comme ça… Avez-vous la moindre idée du nombre de personnes que vous avez aidées ? Du nombre de personnes que vous pourriez encore aider si vous restiez avec nous après la capture de John Le Rouge ?
Il acquiesça en silence, et il sut aux plis soucieux de son front qu'elle avait compris la réponse implicite. Il était conscient de tout cela et cela ne l'arrêterait pas.
_Jane, vous pourriez accomplir tellement si vous laissiez juste…
_J'en suis incapable, répondit-il d'une voix douce, avec une sincérité qui le surprit lui-même.
La situation était plus simple qu'il n'y paraissait. Il ne vivait que pour la vengeance depuis si longtemps que même si l'envie lui prenait de renoncer à son but, il ne le pourrait pas. Parce qu'il n'en avait pas d'autre, parce que sans cette haine, sans cette culpabilité, sans cette souffrance, il n'avait plus rien, n'était plus rien. Semblant lire dans ses pensées, Lisbon fit un pas vers lui.
_Vous étiez quelqu'un avant cette tragédie.
Un rire sans joie lui échappa. Il avait été quelqu'un, oui. Un charlatan, un mari et un père. Il n'avait plus rien de tout ça aujourd'hui. Une fois de plus, il réalisa que sa supérieure avait compris sa remarque muette et il se rendit compte que lorsqu'il s'autorisait à être lui-même, elle le lisait avec plus de facilité qu'il ne l'aurait cru. Voilà qui était déstabilisant. Et étrangement… Réconfortant. Jusqu'à ce qu'elle ajoute :
_Ecoutez, je sais ce que vous ressentez.
La lueur d'attendrissement qu'il avait brièvement ressentie s'éteignit aussitôt, écrasée par une rage incontrôlable. Son visage se ferma, et il repéra avec précision le moment où Lisbon prit peur. Pas peur qu'il lui fasse quoi que ce soit, mais peur de l'avoir définitivement perdu avec cette phrase, de l'avoir trop poussé, et de ne plus pouvoir le ramener. Ce fut d'une voix dure qu'il répondit :
_Vous n'en avez aucune idée.
_Jane, je…
Incapable de savoir comme il y parvint, il refoula le besoin de s'approcher d'elle pour l'écraser de sa taille, de la saisir par les bras pour la secouer et reporter violemment sur elle cette vague d'émotions qu'il ne maîtrisait pas.
_Vous n'en avez aucune idée, répéta-t-il, glacial. On peut se remettre de la perte d'une femme, d'un parent ou d'un frère. Pas de celle d'un enfant.
A ce stade, n'importe qui se serait enfui ou excusé. Il ne connaissait pas beaucoup de personnes qui étaient capables de lui tenir tête quand il était dans cet état, moins encore qui auraient réagi avec la douceur dont elle fit preuve au lieu de se braquer. Sa voix était très basse quand elle répondit :
_Un jour ou l'autre, vous devrez faire votre deuil.
_J'ai essayé. La seule chose qui m'apportera peut-être un semblant de paix, c'est la mort de John Le Rouge.
Alors l'explosion à laquelle il s'attendait eut lieu. Elle laissa tomber le personnage compatissant qui s'inquiétait pour un collègue et dit enfin ce qu'elle pensait de son attitude.
_Est-ce que vous vous rendez compte de votre égoïsme ? Cette équipe, vous en faîtes partie, quoi que vous en disiez. Il y a ici des gens qui ne veulent pas vous voir faire ce choix, des gens qui tiennent à vous !
_Vraiment ?
Elle recula comme s'il l'avait frappée, choquée par le détachement de la question et coupée en pleine tirade alors qu'elle avait encore tant à lui dire. Mais elle ne se laissa pas démonter pour autant.
_Vraiment, oui. Pourquoi pensez-vous que nous fassions tous l'effort de vous supporter ?
_Parce que je résous des affaires.
Elle en resta muette. Était-ce vraiment là ce qu'il pensait ? Qu'elle acceptait ses méthodes peu orthodoxes, ses tentatives de manipulation, son arrogance et sa manie de la mettre dans des situations impossibles juste parce qu'il aidait à classer des dossiers ? Avant qu'elle ait le temps de répliquer, il continua :
_N'est-ce pas ce que vous avez répété à vos supérieurs pendant toutes ces années ? Que j'étais instable et dangereux mais que je trouvais des réponses ?
Bien sûr que c'était ce qu'elle leur disait. Il lui fallait bien une bonne raison de le protéger de lui-même. Elle avait toujours cru qu'il avait conscience de ce qu'il représentait pour l'équipe, qu'il savait qu'elle utilisait le nombre d'affaires classées grâce à lui comme un prétexte pour calmer la hiérarchie. Sa voix tremblait presque d'indignation lorsqu'elle lança :
_Vous me connaissez mieux que ça, Jane.
Il secoua doucement la tête, pas en signe de négation, mais plutôt pour signaler que cette conversation ne les menait nulle part. Quand il ne répondit pas, elle s'approcha de nouveau de lui et le força à la regarder dans les yeux.
_Répondez-moi honnêtement. Que représente le CBI pour vous ?
Il allait la blesser et il le savait. Mais elle avait demandé de l'honnêteté, c'était ce qu'elle aurait. Plongeant son regard dans le sien, il lâcha simplement :
_Un moyen.
Elle quitta la pièce sur un dernier regard déçu.
Quelques heures plus tard...
Parfaitement détendu, allongé sur le canapé confortable, les mains croisées sur le ventre, les yeux fermés, il réfléchissait depuis des heures. La nuit était tombée, il le sentait sans avoir besoin de regarder. D'après les quelques décibels qu'avaient perdus les voix autour de lui, il supposait que ses collègues le pensaient endormi. Le coin de ses lèvres se releva sur un minuscule sourire involontaire devant leur comportement. Ses insomnies n'étaient un secret pour personne et il appréciait le respect démontré par les deux hommes et la jeune femme en cet instant, ces murmures et ces gestes contrôlés pour ne pas le réveiller, pour ne pas le priver de ce repos dont il avait tant besoin.
Il se sentait presque coupable d'en profiter pour écouter ce qu'ils disaient. Pas qu'il ait vraiment besoin de les espionner pour savoir ce qu'ils pensaient, d'ailleurs ils n'avaient pas grand-chose à lui cacher. Rigsby était celui qui comprenait le mieux. Au plus profond de lui, le grand brun savait que dans les mêmes circonstances, il aurait pété les plombs bien avant Jane et il comprenait son obsession pour cette affaire. S'il avait le choix, il le laisserait mener sa vengeance comme il l'entendait, il en était persuadé. Van Pelt en revanche désapprouverait. Quelle qu'elle soit, la vie humaine était sacrée, le meurtre était un crime et un péché, aussi simple que cela. Quant à Cho… Il était plus difficile à cerner, l'avait toujours été. Mais cela n'empêchait pas Jane d'y parvenir. L'impassible agent était capable de violence, il l'avait déjà prouvé, et il possédait un instinct protecteur très développé, quoi que bien enfoui. S'il soupçonnait Jane de préméditer quelque chose, il tenterait de l'en empêcher, mais mis devant le fait accompli, il accepterait.
Quant à Lisbon… Elle avait été claire dès le départ, et Jane sentait une sourde angoisse gronder en lui chaque fois qu'il y pensait. Car s'il avait longtemps cru être épargné par les scrupules, il savait que son besoin de vengeance avait des limites. Peu de limites, mais elles étaient là tout de même. Il ne tuerait pas d'innocents pour parvenir à John Le Rouge, et il blesserait aussi peu de personnes que possible. Or, Lisbon s'interposerait si elle en avait l'occasion. Et elle faisait partie des personnes qu'il voulait éviter de blesser dans sa quête infernale.
_Vous pouvez parler normalement, vous savez.
Les yeux toujours clos, il esquissa un sourire en entendant les occupants des bureaux sursauter tous en même temps. Il avait cherché à se distraire de ses sombres pensées en leur révélant qu'il ne dormait pas, et il y était parvenu, ne serait-ce que pour quelques secondes.
_Je t'ai dit de ne plus faire ça.
_Ouais, et c'était quand la dernière fois qu'il a écouté ce qu'on lui disait ? Rétorqua aussitôt Van Pelt à la remarque de Rigsby.
Jane fronça les sourcils en se rappelant. La dernière fois qu'il avait écouté ce qu'on lui disait, il était adolescent, et son père lui avait ordonné d'exploiter ses dons pour soutirer de l'argent à la grand-mère d'une enfant mourante. C'était ensuite qu'il avait décidé de ne plus rien faire qu'il n'ait décidé lui-même.
Entendant les agents se remettre au travail en dépit de l'heure tardive, il se redressa en position assise et s'étira, cherchant à détendre ses muscles endoloris. La fatigue et le stress commençaient à se faire ressentir sur son organisme avec plus de force que d'ordinaire. Ignorant le point douloureux entre ses omoplates, il s'empara du livre qu'il avait commencé la veille, un ouvrage passionnant d'un profiler sur le comportement criminel.
Et il eut droit à sa deuxième mauvaise surprise en une journée. Au chapitre où il s'était arrêté en allant chercher son café une quinzaine d'heures plus tôt, une page blanche pliée en deux. En transparence, il percevait vaguement des mots imprimés à l'intérieur. Sa soudaine tension dut changer quelque chose dans l'atmosphère de la pièce, car Cho leva les yeux de son ordinateur alors qu'il tentait de trouver le courage de déplier la feuille pour découvrir le message. Comprenant aussitôt, l'agent d'origine asiatique ordonna aussitôt :
_Allez chercher Lisbon.
Van Pelt s'exécuta et revint avec leur supérieure, lui désignant d'un geste du menton le consultant qui n'avait pas bougé.
_Jane ? Jane !
Il lui fit signe de lui accorder un moment alors qu'il rassemblait ses esprits. Il aurait dû s'en douter, l'avait même senti confusément mais avait refusé d'accorder de l'importance à ce qui risquait de le perturber plus encore. La modification dans le schéma d'action de John Le Rouge l'avait déstabilisé et il aurait dû comprendre plus tôt que le visage peint sur le mur était une distraction. L'assistante du magicien. Le véritable objet de cette visite au quartier général du CBI, c'était de lui transmettre un message, bien sûr. Un message qui allait sans aucun doute annoncer de nouvelles nuits blanches.
Après plusieurs secondes d'immobilité, il finit par déplier la page. Déchiffrant rapidement les quelques lignes, il tendit ensuite la feuille à Cho, qui les lut à voix haute pour tout le monde.
_« Cher Patrick, Kristina te transmets son amitié. Elle est morte dignement. Malgré les erreurs que tu as commises et en dépit de ton manque d'objectivité me concernant, je suis persuadé que tu peux deviner qui sera ma prochaine victime. Reste à savoir si tu parviendras à la sauver. Avec tout mon respect, John Le Rouge. »
A suivre...
Missi22- Livreur de Pizza
- Personnage préféré : Jane, Lisbon, Cho, Rigsby et Van Pelt
Loisirs : Vélo, course a Pied, basket, Football
Localisation : Liège,Belgique
Re: Fil Rouge
je crains d'avoir deviné qui sera la prochaine victime
ta fic est prenante et 'ai hâte de lire la suite...
ta fic est prenante et 'ai hâte de lire la suite...
Sweetylove30- Red John
- Personnage préféré : lisbon, jane
Loisirs : lecture, ecriture
Localisation : devant mon ordi avec Patrick Jane dans mes bras
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