[Leverage] [OS] Alive (Spoiler 4x07)

Quand elle l’avait entendu suffoquer, elle aurait juré avoir senti son cœur arrêter de battre quelques secondes. Ils étaient en train de le perdre, et ça, ce n’était pas possible, pas supportable. Elle ne pouvait pas le perdre, pas lui, pas maintenant. « J’ai besoin de toi, Alec » s’entendit-elle supplier.
Et tout s’enchaîna très rapidement, presque trop rapidement en fait. Nate maîtrisa Javier, elle lui prit son flingue et tira sur le cercueil, il fallait qu’Hardisson puisse respirer, à n’importe quel prix.

Puis Nate et Eliot se précipitèrent pour ouvrir le cercueil et en sortir le hacker. Et à ce moment précis, Parker sentit une nouvelle fois son cœur cesser de battre, sous le coup de l’émotion. Il était là, devant elle, bien vivant, étreignant tout à tour les différents membres de l’équipe.
Mais pas elle.
Elle ne le laissa pas s’approcher d’elle. Elle ne s’approcha pas de lui.
Même si tout son corps criait son désir de jeter à son cou, de sentir ses bras se refermer autour d’elle, de nicher sa tête dans le creux de son épaule et respirer son odeur à pleins poumons, jusqu’à en oublier les dernières minutes.
Elle ne fit rien.
Parce qu’elle savait que s’il la touchait, elle s’effondrerait. Et elle ne voulait pas être faible. Pas devant lui. Pas pour lui. Même s’il avait déjà commencé à attaquer les murailles emprisonnant son cœur, comme un lierre tenace qui grignote petit à petit toute résistance.
Au lieu de ça, elle plongea son regard dans ses prunelles sombres ; le soulagement et les remerciements implicites qu’elle y lut lui firent oublier toute angoisse et elle s’abandonna quelques instants à la caresse de son regard, avant de se retourner et de regagner l’ambulance, suivie de près par ses collègues.
Plus tard, après qu’ils auront envoyé Darlene derrière les barreaux et fêter ça comme il se doit dans le pub de Nate, elle repensera à ce qui aurait pu arriver s’ils n’étaient pas arrivé à le trouver à temps. Elle repensera à tous les bons moments passés par le hacker : la joie qu’elle avait ressentie quand elle avait su que Parker2000 n’était pas fait pour le remplacer mais qu’il l’avait fait pour elle, son soulagement quand, prisonnière de l’immeuble intelligent, elle l’avait appelé et avait su qu’il était déjà là, qu’ils étaient tous déjà là d’ailleurs. Elle se rappellera de cette sensation exquise et nouvelle venant du plus profond d’elle-même qu’elle avait ressentie quand il lui avait dit qu’il l’avait cherché après leur séparation ...
Mais aussi de la jalousie qui l’avait rongé quand elle avait vu Hardisson flirter – flirter ! – avec cette ***. A cette pensée, Parker serra les poings de colère.
Et sa peur quand elle avait voulu lui dire ce qu’elle ressentait pour lui. Une peur si stupide mais si profonde qu’elle lui avait dit qu’elle avait des sentiments pour les bretzels … Les bretzels ! Il avait dû la croire complètement stupide …

Elle repensera aussi à la conversation que lui avait tenue Sophie un peu plus tôt dans la journée. « Cette vie ne mérite pas d’être vécue sans les personnes qui abattent les murs que nous construisons autour de notre cœur. La sensation de vulnérabilité, le danger d’ouvrir son cœur … ça nous fait nous sentir vivante !
- Je me sens vivante quand je saute du haut d’un immeuble, avait-elle rétorqué.
- Eh bien, c’est peut-être pour ça qu’on dit « tomber amoureux … »
Elle était amoureuse oui, mais elle ne voulait pas se l’avouer, elle ne voulait pas lui avouer. Même si, lorsqu’elle l’avait eu au téléphone plus tôt dans la journée et qu’elle l’entendait respirer péniblement, au bord de l’asphyxie, elle avait failli lui dire, dans l’espoir que cela lui donne la force, l’envie de se battre un peu plus longtemps pour rester en vie. Mais les mots n’étaient pas sortis …

Et puis plus tard, il viendra et lui plantera un baiser sur la joue – chaste, fraternel, mais si doux et intense ! Si court aussi … Le contact de ses lèvres sur sa peau la fera frissonner. Elle regrettera que ce baiser fût si court et lorsqu’il partira, elle songera que décidément, elle se sentait plus vivante que si elle s’était jeté du haut d’un immeuble …