L'étrange Noel de Mister Jane (Romance/Enquête) Ch 18 up ! ^

Nouvelle histoire que je continue (je les reprends une par une) :

Voici l'étrange Noel de Mister Jane.

Ma fiction est basée et très largement librement inspirée du livre "les dix petits nègres" d'Agatha Christie.

Pour résumé plus simplement : Jane et Lisbon sont enfermés dans un chalet avec un tueur ou des tueurs. Kristina Frye qui fait sa réapparition et il y a des meurtres autour des personnes présentes. Des morts qui ne le sont pas vraiment et des vivants qui disparaissent : Le tout dans un chalet, dix cibles potentiels et nos protagonistes sur fond de romantisme devront faire face aux dangers avant de finir entre les griffes du meurtrier.

bref du Jisbon, une enquête policière, une influence de John le Rouge le tout à la sauce Agatha Christie.

Les personnages seront donc principalement Jane et Lisbon (pas de Cho, Van Pelt ou Rigsby du moins au début), Kristina Frye et autres personnages fantomatiques tels que John le Rouge mais de manière encore une fois implicite.

Je ferais le sommaire au fur et à mesure.

Chapitre 1 : Page 1
Chapitre 2 : Page 1
Chapitre 3 : Page 1
Chapitre 4 : Page 1
Chapitre 5 : Page 2
Chapitre 6 : Page 2
Chapitre 7 : Page 2
Chapitre 8 : Page 2
Chapitre 9 : Page 2
Chapitre 10 : Page 2
Chapitre 11 : Page 3
Chapitre 12 : Page 3
Chapitre 13 : Page 4
Chapitre 14 : Page 4
Chapitre 15 : Page 5
Chapitre 16 : page 5
Chapitre 17 : Page 6
Chapitre 18 : Page 6
Chapitre 19 : A Venir Jeudi ou vendredi.
Bonne lecture !!!

L'étrange Noel De Mr. Jane

Oui j'avais envie de faire un conte de noël à cette époque de l'année et de poster assez régulièrement jusqu'au 25 décembre…. Noël est l'une de mes fêtes préférées et pas pour les cadeaux mais pour l'ambiance. Le sapin de noël, les gens dans les boutiques, la neige, la bonne humeur des gens, les chants de noël.

J'avais donc envie d'écrire cette fiction… Donc voici un Jisbon un peu particulier … Sautez la ligne suivante…

Allez le traditionnel (comme le sapin) Disclamer : La série The Mentalist ne m'appartient pas, je ne touche pas de revenues sur cette histoire et les personnages et autres lieux n'ont utilisé par cette série sont de moi….

C'est bon vous pouvez revenir lire …


Et le premier chapitre, Chantez ou Déchantez : un retour inattendu

En cet instant, Lisbon était la plus heureuse des femmes. L'enquête dans les Rocheuses de Californie était enfin bouclée et elle allait pouvoir retrouver son climat tempéré de Sacramento. C'était le plein hiver dans les Rocheuses et la neige n'allait surement pas tarder à faire sa réapparition. Elle avait laissé Cho, Rigsby et Van Pelt à Sacramento. Elle était seulement partie avec Jane sur cette enquête qui ne semblait pas posé de problèmes. Et effectivement même Jane n'avait pas fait de vagues cette fois.

Elle remplit sa valise des quelques affaires restantes avant de partir pour l'aéroport, seul moyen de contourner tous les cols enneigés de la région. On frappe à la porte d'une telle manière qu'elle le reconnue instantanément :

« Entre Jane, je suis presque prête. »

« Tu sais qu'un jour, ce ne sera pas forcément moi derrière la porte ? Ce n'est pas franchement prudent pour un membre du CBI, Agent Lisbon…. »

Elle se retourne pour le regarder. Elle a un léger sourire qui s'accentue.

« Tu sais Jane, il n'y a que toi pour frapper ainsi… C'est pour ça que je ne risque pas grand-chose… Bien nous avons encore une heure avant d'aller à l'aéroport. Tu veux aller quelque part avant ?»

« On pourrait aller boire un thé (NdA : Mot clé cité !loooooooooool) et toi un café bien entendu avant de s'en aller de l'hôtel ? »

« Ça me va. Je te suis. »

« Au fait tu entendais quoi par « je ne risque pas grand-chose » ? »

« Jane, à moins que tu n'entres suivi d'un psychopathe armé sur lequel tu n'aurais pas pu pratiquer tes dons et auquel cas tu n'aurais certainement pas frappé ainsi à la porte, je ne vois pas trop effectivement ce que je risque… »

« En es tu sure Lisbon ? Après tout certaines choses sont plus dangereuses qu'elles ne le paraissant au départ ? Tu ne crois pas ? »

Lisbon rougit violemment en voyant à quoi il faisait allusion. D'ailleurs elle s'étonnait qu'il fasse toujours de telles allusions avec elle, alors que pour le moment il était avec Kristina Frye…. D'ailleurs elle avait entendu Cho et Rigsby parler de leur rendez-vous. Il n'y en avait pas eu qu'un seul. Tout ceci avant qu'elle ne parte, à la suite de la provocation faite à John Le Rouge… elle avait vu l'état de Jane à ce moment là.

Il ressentait quelque chose pour Kristina Frye, c'était évident. Et quelque part elle était jalouse de tout ceci. Il la traitait de charlatan mais en même temps, cela l'intriguait et la poussait vers elle.

Elle n'était plus que l'amie et collègue de Jane. Plus rien de plus. Mais c'était certainement mieux ainsi. Après tout cette foutue loi de non fraternisation rendait toute éventuelle future relation difficilement réalisable entre eux…

Ils arrivèrent au bar de l'hôtel et commandèrent leurs boissons respectives. Chacun plongé dans ses pensées.

« Bien je pense qu'il est temps de partir Jane. »

« Hum… Oui tu as raison, comme toujours Lisbon. » Dit-il avec un clin d'œil.

Elle restait mal à l'aise avec lui par moment. Surtout sur ce sujet glissant qu'était leur relation.

Ils venaient de sortir de l'hôtel quant la neige se mit à tomber. Lisbon resta un instant à contempler les flocons. Jane à coté d'elle la regardait. On aurait dit une enfant qui découvrait la neige pour la première fois de sa vie. Il adorait la voir comme ça, innocente, reposée et heureuse. Ses yeux, tout comme les siens étaient souvent tourmentés par son passé, les enquêtes, et sa famille qu'elle ne voyait presque plus il avait parfois le sentiment qu'ils se ressemblaient étrangement…

Mais ce qu'il ne comprenait pas c'est qu'en ce moment, elle se faisait plus distante d'avec lui. Cela le laissait pensif. Ils s'étaient rapprochés tous les deux, depuis qu'il lui avait sauvé la vie. Ensuite lorsque Hightower était arrivée aussi. Ou encore quant elle l'avait laissé l'hypnotiser et lui avait fait confiance avec l'affaire du psy tordu.

Il avait beau chercher, se remémorer chaque instant, il ne voyait rien… Quel incroyable sentiment pour un mentaliste tout de même… D'habitude il arrivait à déchiffrer chaque expression, chaque geste, chaque sourire, chaque intonation de voix. Il sortait de sa rêverie tandis que Lisbon l'appelait.

« Jane ? Allo Jane ? Ici la Terre ! »

« Oui excuse moi… tu as fini d'observer la neige tomber ? »

Elle rougissait de nouveau. Il trouvait ça adorable mais elle trouvait ça détestable. Alors qu'ils longeaient la rue pour récupérer leur voiture, Jane regardait les rues complètement prise dans l'effervescence des derniers passants faisant leurs achats de noël. Les hauts parleurs de la ville diffusaient des grands classiques et les gens souriaient.

Son esprit bloquât alors sur un couple et leur enfant. Une fille. Il se souvenait de lui-même avec sa femme et sa fille, tandis qu'il faisait leurs achats de noël… c'était la même chose.

Lisbon regardait Jane curieusement. Il semblait ailleurs. Elle se prît à regarder dans la même direction que lui. Et elle sût exactement ce que devait se dire Jane. Le couple et leur enfant. Elle fût peinée pour lui et jalouse de cette image, de ce fantôme car elle lui enlevait Jane encore par moment. Tout comme John Le Rouge le faisait …

Elle posa la main sur son bras. Il semblât reprendre contenance et la regardât. Une lueur de compréhension dans les yeux, et de sollicitude, mais aussi d'inquiétude. Elle avait compris ce qui n'allait pas. Elle ne disait rien et attendait.

« Merci Lisbon. »

« Mais de rien, Jane. »

Ils se sourirent et continuèrent d'avancer sous les flocons de plus en plus drus. Elle commençait à douter de pouvoir prendre un vol ce soir mais bon. Jane, d'un seul coup, lui dit qu'il revenait. Il avait eu un grand sourire et son air gamin reprenait le dessus. Il entrât dans une boutique en coup de vent. Elle ne dît rien et attendait sagement puis son regard fût attiré par un autre magasin en face.

Elle hésitât quelques secondes et finalement se laissât tenter. Elle achetât quelque chose et revint vers Jane qui apparemment la cherchait.

« Je suis là, Jane. »

Il la localisât et fût tout de suite rassuré. Il n'aimait pas la savoir loin de lui. Ils repartirent enfin vers la voiture et arrivait à destination.

Comme d'habitude, ce fut Lisbon qui prît le volant tandis que Jane mettait les valises dans le coffre de la voiture.

Une fois tout le monde à bord, elle mît le contact et le chauffage en route tout en se dirigeant vers l'aéroport.

Elle ne voulût pas mettre les informations et tombât sur une station diffusant des chants de noël. Elle sourît en même temps que Jane.

Finalement après une bonne demi-heure de bouchons en tout genre, ils arrivèrent au parking de l'aéroport et rendaient la voiture de location.

Accédant enfin à l'intérieur même du bâtiment, ils se rendirent compte très vite que quelque chose clochait. Oui en effet, beaucoup de personnes attendaient dans l'enceinte. Puis Jane fît signe à Lisbon de regarder le tableau d'affichage, ce qu'elle fît. Elle poussât une exclamation étonnée et déconfite en voyant ce qui s'étalait sur les panneaux…

« Cancelled » sur tous les vols, jusqu'à nouvel ordre.

Elle se dirigeât avec Jane vers un troupeau de passager rassemblé autour d'une hôtesse. Ils purent enfin avoir des informations.

« Je suis désolée, Mesdames et Messieurs, mais tous les vols sont annulés jusqu'à ce que la tempête se calme et que les pistes soient dégagées. Ce ne sera pas avant un bout de temps malheureusement. Je suis vraiment navrée mais l'aéroport ferme. Vous devez vous rendre auprès de votre compagnie pour échanger, ou vous faire rembourser les billets. Nous essaierons de vous trouver des hôtels pour vous tous. Ceux qui peuvent, rentrer chez vous après avoir laisser vos coordonnées à l'hôtesse de votre compagnie. Pour les autres adresser vous au guichet mis à votre disposition à droite du hall. Nous vous trouverons des logements. »

Jane et Lisbon se regardèrent.

« Tu étais attendus quelque part pour Noël ? » demandât-il à Lisbon

« Eventuellement chez mon frère mais je crois qu'il préférait partir au ski plutôt que de voir sa sœur… » Dît-elle ironiquement.

« Je pense que nous aurons donc le privilège de le passer ensemble…. Dommage que Rigsby, Cho et Van Pelt ne soit pas là. On aurait pu se faire une sacrée fête… »

Elle sourît en songeant à ce que leur fête aurait donné.

« Tu crois que l'hôtel sera complet ou que les chambres seront encore disponibles ? Sinon vu la foule, j'ai bien peur qu'on finisse au sein même de cet aéroport … »

Il acquiesçât machinalement. En effet, comme prévu, Lisbon et Jane se retrouvèrent sans hôtel avec une dizaine d'autres familles. Il y a avait trois couples, et six familles avec un ou deux enfants et enfin une femme seule. Le regard de Lisbon se portât sur la personne en question. Il lui semblait la connaître… Elle faillit s'étouffer tandis que Jane revenait avec un thé pour lui et un café pour elle. Il suivît son regard s'apprêtant à lui lancer une sottise quant il se figeât.

La personne venait dans leur direction.

« Bonjour, Patrick. Agent Lisbon. Je ne me doutais pas qu'on se reverrait dans ces circonstances… »

Chacun des deux tentaient vaillamment de réussir à ne pas faire surgir les émotions contradictoires. Jane ressentait toujours un semblant d'attirance, mais aussi de la colère et de l'amertume ainsi qu'une gêne vis-à-vis de Lisbon. Tandis que cette dernière ressentait un soulagement de la voir envie, une jalousie grandissante et aussi de la colère à la voir ici…

« Bonjour Kristina. Cela fait … plaisir de vous revoir. En vie qui plus est. »

Elle sentait que Jane était prêt à bondir sur elle. Elle le retenait comme elle pouvait. Mais il lâchât la phrase tout de même avant que Lisbon ait pu faire quoi que se soit.

« Tiens vous jouez les revenantes maintenant ? C'est vrai qu'à défaut de pouvoir les contacter. Vous auriez quant même du savoir que l'on se trouvait ici non ? Ou alors les lignes entre le réel et l'au-delà sont coupées aussi à cause de la tempête ? »

Lisbon se retenait pour ne pas éclater de rire. Elle n'aurait jamais souhaité être la cible de Jane lorsqu'il était en colère. Car si d'habitude il plaisantait, là en revanche ses yeux lançaient des éclairs et le ton n'étaient pas du tout à la plaisanterie…

« Allons Patrick. Je suis sure que ce n'est pas une coïncidence que nous soyons réunis ici, vous et moi. Il doit y avoir une raison particulière. »

Lisbon eût la désagréable sensation que dans le vous, on ne l'incluait pas. D'ailleurs on ne faisait même plus attention à elle. Elle aurait pu danser en sous vêtement en chantant YMCA dans l'aéroport qu'aucun des deux n'auraient remarqué.

Elle était de plus en plus mal à l'aise par l'échange de regards entre les deux personnages. Finalement elle commençât à s'éloigner d'eux, et prit l'un des lits de camp installé pour se mettre à l'écart. Elle se mit dans le fond de la salle d'attente tranquillement.

Elle se résignât à attendre et surtout se dire que son noël et tous les espoirs d'une relation avec Jane venaient surement de s'éteindre avant même que le feu n'est totalement pris.

Elle songeât avec amertume à tout ceci puis se souhaitât mentalement un « Joyeux Noël Lisbon »….

Oh oui elle allait s'amuser c'était certain. Une furieuse envie de pleurer la prit mais elle n'était pas agent du CBI pour rien et savait se contrôler. Après tout ce qu'elle avait vécu….

Elle les observait à distance, son cœur partant en lambeaux à chaque battement qu'il faisait. Elle le perdait elle en était sûre.

« Adieu doux rêves…. » Marmonnât-elle dans un soupir.

J'attends vos réactions, vos commentaires, vos critiques !

Bisous.

M

ione-Christie.

Jane fixait Kristina toujours autant furieux contre elle, même si il ne savait pas exactement pour quoi. Une petite voix intérieure lui soufflait vaguement le nom de Lisbon, mais il ne préférait pas pour le moment l'écouter sans quoi il perdrait le contrôle de la situation ce qui ne lui arrivait jamais.

Pendant ce temps, Kristina s'était rapprochée de lui plus qu'il ne fallait et ne laissait que quelques centimètres de séparation entre eux deux…

Jane tempêtait intérieurement car il savait pertinemment qu'elle jouait avec lui comme lui jouait avec d'autres. Mais de ce point de vue elle était dangereusement fascinante. C'est ce qui avait attiré Jane malgré les sentiments qu'il éprouvait plus ou moins pour Lisbon.

« Alors dites-moi Patrick. Pourquoi êtes-vous là en cette période ? »

« Très simple. Nous venons de finir une enquête ici avec Lisbon. Et vous ? Que faites-vous ici ? »

« J'ai de la famille ici et les esprits m'ont dit que je devais être ici car quelque chose allait se passer mais je ne sais pas quoi à dire vrai… Peut être devions-nous nous rencontrer… »

« Les esprits… Je vous en prie Kristina… arrêtez vous boniments… vous êtes aussi forte quoi moi à ce jeu… »

« Patrick, Patrick, Patrick… Que pourrais-je vous dire qui pourrait vous convaincre que mon don ? »

« C'est simple. Ne vous donnez pas cette peine car rien ne pourrait me le faire accroire. »

Puis il réalisât d'un seul coup que Lisbon avait disparu de son champ de vision… elle était dans un coin de la salle d'attente avec un enfant sur les genoux et s'amusait avec lui.

Il se tançât de l'avoir lâcher des yeux mais fût heureux qu'elle n'ait pas assistée à la conversation…

« Bien si vous voulez m'excuser je vais retrouver Lisbon. Je ne vous retiens pas. Au revoir Kristina. »

« Attendez, Jane. Je suis toute seule et je n'ai pas d'hôtel. Peut être pourrais-je rester avec vous, non ? »

Il fût tenter de lui répondre un non définitif et de l'envoyer valser mais il ne pouvait décidément pas faire ça. Elle le tenait toujours en son pouvoir d'une certaine manière…

« Comme vous voulez… »

Avant qu'il n'ait pu esquisser un geste, elle s'emparât d'autorité de son bras et se rapprochât de plus en plus de lui. Il doutait de pouvoir garder son calme bien longtemps… Mais il appréciait tout de même la sensation…

C'était ce qu'il n'avait pas avec Lisbon… Il ne sortait pas avec elle après tout et il était libre… il était aussi peu convaincu par les propos qu'il venait de se tenir à lui-même.

De son coté, Lisbon avait été tentée de filer de l'aéroport et de le laisser en plan pour qu'il aille faire ce qu'il voulait avec sa Kristina. Mais une des familles proches la voyant assise et en constatant la présence de son insigne lui demandât de bien vouloir garder leur enfant le temps qu'ils partent chercher quelque chose à manger pour le bébé de la famille, âgé tout juste de quatre mois.

Elle ne pouvait pas refuser et elle fût donc obligée d'accepter. C'était une petite fille, qui devait avoir à peine trois ans. Elle semblait un peu perdue et Lisbon lui demandât ce qui lui ferait plaisir. Finalement elle entamât une conversation avec la petite.

« Bonjour. Je m'appelle Teresa. Et toi ? Comment tu t'appelles ? »

« Aislynn. »

« Enchantée de te rencontrer Aislynn. Dis moi je sais que cela peut sembler dur que tes parents te laisse avec moi mais crois moi je me suis occupée de trois enfants avant alors je me doute que tu t'ennuies ici. »

« Comment tu le sais ? Et puis d'abord t'es trop jeune pour avoir des enfants ? »

La réflexion de la petite fit rire Lisbon.

« En réalité c'était mes trois frères. Ma maman est partie au ciel et mon papa ne pouvait pas s'occuper d'eux, ni de moi, alors je m'en suis chargée… »

« Trois garçons ! Moi j'ai un petit frère : Josh. Il est encore petit. Dis je peux t'appeler Tessa ? C'est trop long ton prénom. Tu sais chanter Tessa ? J'aime bien les chants de Noël … »

« Euh….. Oui je sais un peu chanter… Mais… »

« Chouette je vais chercher les autres enfants. J'ai joué avec eux tout à l'heure il voulait aussi entendre des chants de noël. Je reviens Tessa… »

« Attends… Aislynn… Oh ce n'est pas vrai…. »

Finalement alors que Kristina et Jane s'avançait vers elle, une horde d'enfants d'environ 3 à 10 ans se massât aux pieds de Lisbon. La petite avait convaincu les parents en disant que Tessa était policière.

Tandis qu'elle commençait à chanter, Aislynn remontait se fourrer sur ses genoux. Puis les enfants entonnèrent alors le refrain avec elle. (NdA : oui c'et un conte de noël donc je fais ce que je veux et tant pis si c'est kitsch !)

Jane n'en revenait pas de la voir ainsi. Elle paraissait détendue, joyeuse avec les enfants. Il était si absorbé par la vision de Lisbon, qu'il ne vît pas le regard de colère de Kristina à coté de lui tandis que ses yeux passaient de lui à elle.

Finalement Lisbon oubliât Jane pour un temps et commençait à vraiment prendre plaisir à chanter avec les enfants. Ils tapaient des mains, jouaient ensemble…

Jane la regardait toujours fixement. Au bout d'une demi-heure à ce rythme, des parents qui avaient eux aussi contempler la scène le sourire aux lèvres vinrent chercher leurs enfants pour manger. Ils firent tous un bisou et un au revoir à Tessa tandis que la petite Aislynn restait sur elle.

Puis Jane toujours avec Kristina, se rendît à coté de Lisbon et de la petite en apportant son lit de camp. Il ne proposât pas d'aide à Kristina qui avait enfin lâcher son bras. Il prît toute la place en posant ses affaires pour ne pas qu'elle soit à coté de lui. Mais lorsqu'elle lui demandât si elle pouvait se joindre à eux, il n'eût pas le choix…

Elle s'assît à coté de lui en face de Lisbon et de la petite Aislynn. Cette dernière la regardait d'un air méchant.

« Dis moi Tessa, c'est qui la dame à coté du monsieur et le monsieur ? »

« Aislynn, je te présente Patrick Jane, un ami qui travaille avec moi et Kristina Frye… »

Lisbon avait volontairement omis de dire ce qu'était Kristina Frye pour elle… déjà elle ne l'aimait pas mais en plus, elle ne savait pas trop comment la définir. Elle perçût une lueur amusée dans le regard de Jane.

Alors qu'Aislynn regardait Jane, il lui fit un sourire auquel la fillette répondît aussitôt… puis Kristina voulût aussi y avoir droit.

« Hé, Aislynn j'ai vu que tu chantais tout à l'heure avec Lisbon. Tu chantes très bien, tu veux venir dans mes bras ? Tessa doit être fatiguée… »

Aislynn sentit Lisbon se raidir et la petite en voyant le sourire accueillant de Kristina eût une réaction spontanée et logique :

« Elle t'a pas permis de l'appeler Tessa. Et puis d'abord je t'aime pas. Et Tessa non plus elle t'aime pas. Hein Tessa… »

Et après on dit que la vérité ne sort pas de la bouche des enfants… Lisbon retint un sourire. Puis elle dit à la petite :

« Allons, Aislynn on ne dit pas des choses pareilles. Même si on n'aime pas une personne, on se doit d'être polie. »

« Oui donc faut être… hypocrite ! C'est mon papa qui le dit. Il n'aime pas son patron mais doit faire semblant de l'aimer. Dis Patrick, tu l'aimes bien, elle ? – elle désignait Kristina.

La fameuse question. Lisbon le regardait droit dans les yeux, curieuse d'entendre sa réponse tandis que Kristina souriait, trop naturel pour que ce ne soit pas forcé…

« Hum… Kristina est une … amie. Et bien qu'on ne soit pas d'accord sur certains points et bien elle est … gentille… »

« Oui mais tu l'aimes ou tu l'aimes pas ? »

« Oui, Jane tu l'aimes ou non ? »

Lisbon lui posait la question avec un sourire ironique aux lèvres. Elle aussi était intéressée par la réponse de même que l'autre cruche à coté de lui. Pour une fois le Mentaliste se retrouvait coincé par sa collègue et une gamine de trois ans… mais juste à ce moment…

« Aislynn, ma puce. Nous sommes revenus ! »

« Maman, Papa ! »

La petite bondît des genoux de Lisbon pour filer vers ses parents. Mais elle fît demi tour d'un seul coup et fît un énorme bisous à Tessa. Puis elle fît de même avec Patrick en disant d'une voix intentionnellement forte à son oreille :

« Choisis Tessa. Elle est gentille. L'autre dame est méchante. Elle cache quelque chose… »

Le mentaliste l'embrassât aussi et dît à son oreille mais lui tout bas pour que personne n'entende :

« Je préfère aussi Tessa, mon ange. Ne t'en fais pas mais que veux-tu dire par le fait qu'elle cache quelque chose ? »

La fillette lui répondît par un grand sourire et dît « Surprise Patrick ! » tandis que les parents remerciaient Lisbon d'avoir gardé la petite.

« Bien nous allons être un peu tranquille maintenant… »

Cela venait de Kristina Frye. Lisbon rétorquât avant que Jane n'ait pu le faire lui aussi agacé.

« Si vous n'aimez pas les enfants et ne les supportez pas vous pouvez partir, personne ne vous retient. En ce qui me concerne Aislynn peut revenir tant qu'elle veut. Ce n'est pas parce que les enfants disent la vérité sur les personnes ou du moins certaines que vous devez être désagréable avec eux, d'autant plus que je ne vous ai pas invité à venir ici… »

« Oui mais ce cher Patrick l'a fait…. »

Lisbon le regardait cherchant confirmation… Son instinct lui disait qu'il n'avait pas eu le choix mais elle avait envie de le faire souffrir un peu. Elle l'avait détesté le jour ou il avait emmené cette femme au restaurant. Elle était sortie avec lui. Pas elle. Et pour ça elle la haïssait même si elle ne lui dirait pas de sitôt.

« Hum… et bien disons que Kristina m'a demandé de lui tenir compagnie vu qu'elle était seule…alors que je te rejoignais Lisbon… »

« Bien dans ce cas… »

Elle prit ses affaires puis se mît en marche pour trouver un autre coin où passé la nuit quant…

« Agent Lisbon ! Agent Lisbon ! »

Un homme accompagné de deux policiers s'avançaient vers elle. Jane qui s'était levé pour la retenir la regardait attentivement, ainsi que les deux hommes. Kristina avait repris le bras de Jane au grand dam de celui-ci.

« Oui je suis l'Agent Lisbon. Que puis-je pour vous ? »

« Je me nomme Mc Lean. Je suis un des propriétaires des chalets dans la région, l'un de ceux ou vous et M. Jane avait logé. Nous avons retrouvé un corps dans un autre de nos chalets. J'ai téléphoné au shérif qui m'a dit que vous seriez certainement bloqués par la tempête. Nous voudrions savoir si éventuellement vous pourriez nous aider ? »

« Bien entendu. Je vous présente Patrick Jane donc. Vous le voyez en chair et en os cette fois, ainsi que Kristina Frye… »

« Waw deux célèbres voyants ici ! Vous nous aidez pour l'enquête naturellement. Mais dîtes moi vous êtes ensemble tous les deux ? »

Alors que Jane qui faillit être devancé par Kristina pour répondre, Lisbon ne laissât le temps à personne de répliquer.

« Non ils ne sont pas ensemble et Mme Frye n'est comme nous qu'une passagère attendant son vol. M. Jane étant consultant peut se rendre sur les lieux, pas Mme Frye sans autorisation de mon supérieur. Bien, nous récupérons nos affaires et arrivons. »

Et vlan ! Lisbon était fière d'elle. Jane était amusé devant cette jalousie visible et en même temps soulagé qu'il se débarrasse d'elle… mais leur hôte n'entendait pas cela comme eux, ni le shérif…

« Allons, Mme Frye peut aider la police locale, donc elle peut venir … De plus nous n'allons pas vous laisser ainsi à l'aéroport. Voyons. Allons-y tous ensemble… »

Décidément c'était de pire en pire… en se tournant Aislynn vît Patrick. Elle dirigeât son regard sur Kristina et fît non de la tête… décidément la fillette savait ce qu'elle aimait ou non et apparemment Kristina ne faisait pas partie de ces personnes….

Route du chalet de HeavenCrest, 19h30,

Mais qui avait pu mettre au point cette chanson idiote ? Une chanson d'amour et puis quoi encore ? C'était l'interrogation de Lisbon, à ce moment précis. Elle était dans la voiture en compagnie de Jane et Kristina. Celle-ci avait d'ailleurs choisît intentionnellement la place du milieu de l'arrière de la voiture afin de les séparer tous les deux.

« Sale garce » songeât Lisbon. Lisbon était jalouse mais elle ne l'avouerait pas. Et puis quoi encore ? il se fichait d'elle, l'emmenait dîner elle. Elle n'avait toujours pas digéré ce fait et également les paroles qu'Hightower avait eu à son égard comme quoi Kristina pourrait l'aider à ressortir avec quelqu'un… et il a fallût bien entendu, que ce soit sur ce poison ambulant.

Lisbon regardait le paysage qui défilait. Il arriverait bientôt sur les lieux. Encore heureux. Elle doutait de garder plus longtemps son calme, d'autant plus que l'autre cruche (selon les pensées de Lisbon) avait mis son sac et son parapluie entre elles deux et qu'il lui rentrait dans les côtes… finalement elle se dégageât faisant mine de chercher son téléphone, et fichât un bon coup de coude à l'autre gourde qui se prît son parapluie dans les côtes.

Kristina ne pût retenir un léger cri de douleur tandis que Lisbon s'exclamait d'un ton tout à fait innocent :

« Je vous demande pardon Mme Frye, je pensais avoir entendu mon portable. Vous comprenez j'ai tout de même une équipe à gérer et je n'ai pas d'esprits pour communiquer avec eux… ni de don de télépathie… »

Les deux hommes devant, le shérif et Mc Lean, rigolait de la réplique de Lisbon qu'il prenait pour bon enfant. Ils la complimentèrent d'ailleurs ce qui fît se dégager des auras de colère et de haine de la part de Kristina qui se forçât cependant à sourire à la réplique.

Jane de son coté n'en menait pas large et s'interrogeait sur les motifs de Kristina. Il ne pensait pas la voir ici. Pourquoi serait-elle venue dans ce coin perdu ? elle était à l'aéroport et n'avait quasiment aucun bagage. Autre chose bizarre, ses vêtements. Peu adapté aux conditions météorologiques. Etrange. On aurait dit qu'elle venait pour un travail, et que quelque chose c'était passé…

Il sourit à la réplique de Lisbon. Elle lui semblait jalouse et tout à l'heure à l'aéroport elle voulait partir. Elle ne s'était jamais opposée à Kristina ouvertement lors de la dernière enquête et faisait correctement son travail.

Mais quelque chose semblait avoir changé. Oh il ne s'en plaignait pas bien au contraire. A bien y réfléchir, il se demandât si tout n'avait pas justement changé depuis la réplique d'Hightower. Lisbon pouvait facilement cachée certains sentiments bien qu'avec sa dextérité la plupart du temps, il arrivait quant même à viser juste.

Sa relation avec Lisbon avait d'ailleurs évolué depuis quelques temps. Il semblait plus complice et semblait amusée et non plus exaspérée. C'était un peu un jeu entre eux.

L'arrivée de Kristina, enfin son retour, avait jeté un froid entre eux. Ils se rapprochaient pour lui faire face mais imperceptiblement Lisbon se dégageait paradoxalement de plus en plus de lui.

Il est vrai qu'il était plus ou moins sorti avec Kristina, et qu'avec Lisbon, les chinois et autres restaurants bien qu'il y en ait eu largement plus, étaient plus informels et amicaux. Contrairement à Kristina où ils étaient sortis en … couple.

Alors qu'il commençait juste à appréhender le problème, la voiture s'arrêtât enfin. Le chalet recouvert de neige se tenait devant eux. Pas un premier prix manifestement.

Ils descendirent tous de la voiture et se dirigeait rapidement vers le chalet. La tempête s'intensifiait encore et Lisbon doutait sérieusement de pouvoir en ressortir rapidement et de pouvoir ensuite reprendre la voiture.

Ils allaient donc être enfermé pour une durée indéterminée dans le chalet (NdA : alors heureuses les filles ?).

Chalet de Heavencrest, Rocheuses de Californie, 20 décembre, 21 heures.

Ils arrivèrent dans le chalet. (NdA : ce n'était pas intentionnel mais je commence à trouver que ça ressemble plus ou moins à un cluedo ou aux dix petits nègres d'Agatha Christie… bref passons)

Il y avait Jane, Lisbon, Kristina Frye, le shérif, son adjoint, deux autres aides de celui-ci, le propriétaire Mc Lean, son épouse et enfin leur fille, Sarah.

Il y avait encore de l'électricité dans le chalet grâce au générateur de secours. Plusieurs lignes avaient été arrachées apparemment dans la vallée ce qui avait provoqué la panne. Le vent rugissait sur le chalet et la nuit depuis longtemps en cette saison et à cause de la tempête était tombée. Savoir qu'on était au milieu d'un blizzard dans un chalet avec un cadavre n'était pas forcément très rassurant…

Mc Lean prît finalement la parole :

« Ce chalet a été construit il y a assez longtemps, dans la plus pure tradition. Il se nomme Heavencrest, car c'est le plus haut de la région et celui qui est aussi le plus en altitude. Comme s'il touchait le ciel. Il a de nombreuses chambres et une grande cuisine. Vous vous trouvez ici dans la salle salon, sur votre gauche au fond se trouve la cuisine et sur la droite l'escalier qui va aux différentes chambres. »

Chacun enlevât son manteau et ses affaires pour les faire sécher sur les portants qui se tenaient dans une sorte d'antichambres à l'entrée du chalet.

Une fois fait, ce fût le shérif qui prît la parole après les avoir invités à s'asseoir sur les confortables divans et fauteuils.

Jane choisît tout spécialement un fauteuil en léger retrait tout comme Lisbon qui se glissât sur l'autre à coté de lui, évitant ainsi Kristina et sa garde rapprochée. Cette dernière s'assit sur le divan à coté de la femme et de la fille de Mc Lean. En face, les représentants de l'ordre et Mc Lean sur les divans restants.

« Bien je voudrais vous faire un point sur la situation. La personne ayant été tuée se nomme Jack Walker. Du moins selon le registre de M. Mc Lean. Nous avons retrouvé ses papiers sur lui qui semblent confirmer cette hypothèse. Il venait tout spécialement de Sacramento. Mais nous ne savons pas pourquoi en revanche. Il était accompagnée mais on ne sait pas pas qui, ni si c'est un homme ou une femme, car il ou elle n'est jamais venu à la réception. Ce n'est que grâce au témoignage de Sarah, que l'on a appris qu'une autre personne se trouvait ici. »

Lisbon prît la parole :

« Comment a-t-il été tué ? et dans quelle pièce de la maison ? Un légiste l'a-t-il vu ? »

« Non avec la tempête c'était trop compliqué. Comme ce chalet sert aussi pour les différentes réceptions nous avons déplacé le corps après avoir pris de nombreuses photos de la scène de crime. Nous l'avons mis dans la chambre froide. Afin de le préserver. Il a été tué dans une des chambres. Il semblerait avoir été étranglé avec une corde mais il a aussi une ecchymose sur le crâne. Il est donc possible que ce soit un homme ou une femme qui l'ait fait. »

« Effectivement… cela se tient. Tant qu'on ne sait pas si la blessure est post mortem ou non on ne peut rien affirmer. Pourrais-je voir la scène de crime ? Avec Jane seulement. Je ne veux pas la contaminer. Shérif vous nous emmènerez là haut. »

Puis Lisbon se tournât vers Jane silencieux, qui fixait Sarah et sa mère ainsi que de temps en temps Kristina.

« Jane. Vous interrogez Sarah avec moi après mais elle semble sous le choc pour le moment, n'est ce pas ? »

Jane prît finalement la parole :

« Madame Mc Lean, vous et votre fille devriez aller vous reposer. Croyez moi cela vaut mieux. Je vais aller inspecter la scène de crime, nous vous verrons plus tard et avec la tempête de toute façon nous n'allons pas sortir aussi tôt que ceci. »

« Merci, M. Jane. Mais je vais préparer à manger tout le monde a le ventre vide. Je vais aller aider Sarah à se mettre au lit avant. »

Chacun acquiesçât tandis que les autres agents allaient aider Mme Mc Lean à la cuisine ainsi que son mari a rallumé le feu et mettre la table.

Lisbon, Jane et le Shérif s'apprêtait à monter quant la voie de Kristina se fît entendre les figeant tous dans leur élan.

« Peut être pourrais-je vous aider non ? »

« Je vous remercie Mme Frye mais pas pour le moment non. Nous préférons voir la scène de crime sans la contaminer en premier lieu. Allez donc aider Mme Mc Lean à la cuisine. Je suis sûre qu'elle vous en saura reconnaissante. »

Elle ne lui laissât pas le temps de répliquer, qu'elle montât en faisant un regard noir au shérif le dissuadant de contre argumenter.

Jane souriait. Lisbon devenait pire que lui à force.

Ils avançaient dans le chalet et s'arrêtèrent tout au fond du couloir qui semblait assez interminable.

Finalement, arrivés devant, ils ouvrirent la porte. Ils n'y découvrirent rien de spécial au premier abord.

Lisbon entrât et examinât la pièce du regard. Elle regardait attentivement le meuble et l'emplacement du corps.

« Il a du être poussé, lors d'une dispute probablement. Assez violente. Vous n'avez pas remarqué le sang et les cheveux sur le meuble ? En revanche il devait juste être assommé vu le sang, pas mort et on a fini par l'étrangler. Vous en pensez quoi, Jane ? »

« Je suis assez d'accord dans l'ensemble mais on ne sait toujours pas si c'est un homme ou une femme. Mais je pencherais tout de même pour une femme… ça ressemble à un crime pas passionnel, mais du style règlement de compte. Le fait que ça me fasse penser à une femme provient surement du fait qu'il y a là un déshabillé plutôt sexy qui dépasse de dessous le lit. T'en pense quoi Lisbon ? »

« Je pense quoi ? Qu'effectivement ça pourrait être une femme ? La méthode correspond plus. Savez-vous si notre homme était marié ? »

« Euh non je ne crois pas… pas d'alliance en tout cas. »

« Ça ne veut rien dire. Certains hommes sont mariés et ne portent pas d'alliance… »

« Et d'autres ne le sont plus et la porte encore… »

C'était Lisbon qui avait complété la phrase presque machinalement lorsqu'elle se rendit compte de sa bévue. Elle rougît et se tournât vers la fenêtre.

Jane se demandât vaguement comment il devait interpréter ceci. Le shérif sentît le malaise entre Jane et Lisbon et décidât très courageusement de battre en retraite.

« Je vous laisse je vais voir en bas s'ils n'ont besoin de rien. Appelez-moi si besoin. »

« Très bien, merci Shérif. »

Ce fut Jane qui répondît. Lisbon était encore perdue dans la profonde réflexion que lui avait donnée inconsciemment sa réponse vis-à-vis de l'alliance… elle s'en voulait beaucoup.

Jane quant à lui fût heureux que le shérif s'en aille. Il pouvait ainsi parler tranquillement avec Lisbon, du crime mais aussi de sa réplique… ainsi que de Kristina. Ce n'était pas l'endroit rêvé mais pour le moment cela ferait l'affaire.

Oui, ce n'était pas devant un bon chocolat au coin du feu mais devant l'emplacement d'un cadavre qu'ils allaient parler. Décidément, rien ne changeait au CBI. Lui qui avait déjà prévu un diner romantique avec Lisbon et son cadeau de noël…

Vraiment réjouissant…. Surtout quant la pseudo voyante avait fait sa brusque apparition…

« Joyeux noël Jane… » Pensât-il amèrement…

Chalet HeavenCrest, aux alentours de 22 heures

Le shérif les laissât enfin seul dans la pièce qui tenait lieu de scène de crime. Lisbon regardait toujours par la fenêtre obstinément. Le vent mugissait de plus belle et la tempête se renforçait. Elle se doutait que la température avait du fortement chuter dehors certainement autant que la neige tombait… seul ce bruit, ce vent se répercutait sur la fenêtre et elle replongeât dans l'un de ses souvenirs d'enfance…

Flashback

« Hey ! Tessa tu viens jouer dehors avec nous ? Regarde, il neige ! Allez viens faire des boules de neige ! »

« Je vous rejoindrais plus tard. Faites moi un beau bonhomme de neige OK ? »

Elle entendit l'ainé des frères soupiré. Elle savait parfaitement tout comme lui qu'elle ne jouerait pas à la neige. Non. Elle avait autre chose à faire. Le ménage, le repassage, le lavage, la cuisine, le rangement… mais sa tâche la plus compliquée serait certainement de retirer la bouteille des mains de son père au moins le temps de la veillée de noël jusqu'aux cadeaux qui allaient avec…

Elle n'avait que treize et avait déjà perdu l'insouciance de l'enfance. Son père ne vivait plus vraiment depuis la mort de sa mère, se détruisant à petit feu, la détruisant elle aussi chaque jour un peu plus. Ses deux plus jeunes frères ne s'en rendaient pas vraiment compte. L'aîné beaucoup plus.

Elle prît pour une fois le temps de regarder au dehors la neige tombée. C'était la première fois depuis longtemps qu'il neigeait et à deux jours de Noël, rien ne pouvait plus ravir ses frères. Pour une fois ils souriaient et jouaient comme des enfants normaux…

Ses réflexions n'étaient pas celles d'une enfant, mais celle d'une femme, d'une mère plus que d'une grande sœur. Elle enseignait, soignait, consolait… Mais elle savait également que l'aîné lui en voulait plus que les autres. Car lui comprenait et il savait qu'elle ne guérirait pas leur père. Elle s'était résignée et il lui en voulait pour ça.

Elle soupirât. Elle finît d'emballer les cadeaux. Elle plaçât le tout au pied du sapin. C'est sur l'argent qu'elle avait gagné en aidant les personnes du quartier à faire de menu travaux qu'elle avait pu les acheter. Elle voulait pour eux un Noël normal. Rien de plus, rien de moins.

Mais ce ne fût pas ce qui se passât…

La veille de noël, son père bût encore un peu plus. Ses frères jouaient dehors. La neige était de nouveau tombée dans la nuit. Il s'en donnait à cœur joie et elle sourît pour une fois.

Elle demandât à son père si pour une fois il pouvait faire semblant de s'intéresser à ses enfants, de jouer avec eux et de leur parler convenablement.

Alors que ses frères rentraient, ils entendirent la dispute entre lui et Teresa.

« Papa je t'en prie, fais un effort. S'il te plaît. C'est noël. »

« Je fais ce que je veux, d'accord ? Tu te prends pour qui ? Pour ta mère ? Tout est de ta faute, oui de ta faute »

Il venait de saisir la bouteille et commençât à boire au goulot. Teresa le regardait impuissant. L'ainé la regardait méchamment comme si il pensait que tout était aussi de sa faute à elle.

« Regarde Teresa, c'est à cause de toi qu'il boit. Il a dit que tu avais tué maman. Et là tu le tues aussi. »

Teresa le regardait bouche bée. Des larmes lui montaient aux yeux…

« Retires immédiatement ce que tu viens de dire sur ta sœur. Il n'y a que moi qui aie le droit de dire quelque chose sur son compte. »

Son père était saoul mais c'était rendu compte aussi de ce qu'il avait dit et essayait de se rattraper comme il pouvait.

Son frère malheureusement continuât lui. Il ne se rendait pas compte dans l'état où était leur père. Teresa commençait à prendre peur.

« Elle a tué maman. Tout est de sa faute. Tout ça parce qu'elle voulait un livre ! Oui un livre ! »

« Ça suffit ! Je t'avais prévenu. »

Teresa comprît ce qu'il voulût faire et se plaçât juste à temps devant son frère et reçu en pleine tête la bouteille de whisky bon marché en verre dans la tête.

Elle s'écroulât au sol, tandis que ses deux petits frères essayaient tant bien que mal de lui venir en aide. L'autre partît rageusement de la pièce en serrant les poings. Son père lui s'écroulât par terre et la nuit de noël se finît à l'hôpital.

Son frère ainé ne lui adressât plus jamais la parole.

Fin du flashback

« Lisbon ? Hey Lisbon ? »

Elle se retournât et vît Jane qui paraissait inquiet pour elle. Il est vrai que ces souvenirs n'étaient pas roses. C'était le dernier Noël avec son père.

« Excuses moi je me rappelais simplement de quelque chose… Le Shérif est parti ? »

« Oui … dis moi tu étais vraiment partie loin là Lisbon… »

Il plaisantait légèrement. Le souvenir en question ne devait vraiment pas être drôle vu sa tête, c'est pour ça qu'il préférait parler d'un ton plus calme…

Il la vît sourire légèrement. Puis se reprendre tout à fait. C'était ça qu'il aimait chez Lisbon, sa capacité à trouver des ressources en toutes circonstances même quant quelque chose la blessait.

« Oh et tant que j'y suis excuses moi aussi pour la remarque de tout à l'heure, ce n'était vraiment mais vraiment pas intentionnel je… je ne sais pas ce qui m'a prit… »

« Ce n'est rien Lisbon, je pense que je ne m'y attendais simplement pas… Après tout ce n'est que la pure vérité… »

« … Mais toute vérité n'est pas toujours bonne à dire, Jane. Cela revient à te faire penser à ta femme et à ta fille comme un critique implicite de ce fait, comme si tu n'arrivais pas à tourner la page, et ceci, ce n'est pas bien. Chacun à son rythme pour guérir pour peu qu'il y arrive… »

Jane contemplait doucement Lisbon. Ce qu'elle avait dit lui semblait tellement vrai. Il la comprenait. Elle le comprenait parfaitement… Ils avaient eu une vie brisée, chacun à sa façon, et être ici semblait leur faire comprendre qu'ils vivaient malgré tout, pour le meilleur et pour le pire, avec leur démon. Mais parfois il faut savoir passer à autre chose.

Lisbon le regardait attentivement. Il mît sa main sur son alliance. Puis il la retirât devant elle. Geste hautement symbolique s'il en ait. Puis sans qu'elle s'en aperçoive, il l'embrassât légèrement sur les lèvres…

Alors qu'elle se demandait encore le pourquoi du comment, une voix nasillarde surgît du fond de la pièce.

« Vous avancez ? le shérif est redescendu et m'a expliqué que vous vous étiez disputé… »

Lisbon eût alors un réflexe relativement impressionnant et dît d'une voix basse à l'oreille de Jane, en prenant sa main :

« Tu ferais mieux de la remettre cette fois car je pense qu'une certaine personne t'en feras voir de toutes les couleurs sinon… »

Il sourît légèrement ils se dégagèrent tandis que Jane écoutant Lisbon, comprît ce qu'elle voulait dire en voyant la tête de Kristina. Elle semblait détachée mais si on regardait ses yeux en revanche…

« Oui parfaitement bien. Nous discutions justement de la théorie par laquelle nous avançons que le meurtrier est une femme… »

Lisbon le jaugeât du coin de l'œil lorsqu'il prononçât ces mots et vît qu'il voulait connaître la réaction de Kristina. Le reproche qui lui montait à la bouche en fût stoppé. Son expression vacillât à peine mais elle comprît que Jane finissait par avoir quelques soupçons. Elle commençait enfin à le cerner un peu mieux depuis le temps… sa réaction peu probante, poussât cette fois Lisbon a tenté de la pousser dans ses retranchements…

« Que pensez-vous de cette théorie Mme Frye ? »

A vrai dire vu l'échange de regard entre Jane et Kristina, le fait qu'elle prononce cette phrase, déchirât l'atmosphère oppressante du lieu… pour un temps du moins.

Elle eût plus de mal à conserver son visage de marbre cette fois, bien que le changement soit en vérité quasi imperceptible. Mais il ne le fût pas pour Jane, ni même pour Lisbon cette fois.

« C'est vous qui enquêtez Agent Lisbon. Pas moi. Je dois me concentrer pour que les esprits puissent me dire ce qui se passent ici vous savez. »

« Bien entendu. Bien si nous redescendions tous au salon, le dîner doit être prêt. Je fermerais cette chambre et garderait la clé au cas où quelqu'un aurait la mauvaise idée d'y venir. Mc Lean me l'a donné. »

« Parfait, Kristina, vous voudrez certainement passé devant »

Ce fût Jane qui lançât cette dernière réplique tandis que Lisbon la regardait implacablement peu impressionnée par le regard chargé de haine qui se lisait en elle. Enfin Kristina Frye se retournât et se dirigeât vers la porte pour retourner dans l'escalier.

Jane quant à lui comptait parler avec Lisbon mais elle ne lui en laissât pas le temps, et se dirigeât vers la porte. Elle lui fît signe de le rejoindre, passât la porte et la fermât à clé. Ensuite sans un mot, Kristina étant toujours là ils se dirigèrent tranquillement vers la salle à manger.

Jane qui avait envie de taquiner Lisbon mais surtout d'ennuyer Kristina qui avait osé les déranger, en plus du fait qu'il avait de plus en plus de soupçon sur elle, épiloguât sur le dîner :

« Quelle délicieuse odeur, n'est ce pas Lisbon ? Mme Mc Lean doit être un véritable cordon bleu… »

Lisbon comprît son jeu pour se débarrasser de leur « chère amie » :

« Effectivement, mais le dîner que tu nous as préparé la dernière fois était tout aussi remarquable… Je me souviens parfaitement de ton foie gras poêlé et de son accompagnement : ton confit d'oignon était simplement parfait… »

Kristina partît devant à ce moment, refusant d'en entendre plus…

Lisbon rajoutât perfidement à Jane :

« Je crois avoir oublié de dire que c'était à toute l'équipe que tu avais fait ce dîner… »

« Crois-tu vraiment qu'elle l'ait mal pris ? Allons Agent Lisbon, on dirait que vous osez vous moquez de quelqu'un et qu'en plus vous êtes jalouse… J'adore ça ma chère Teresa …. Saches-le… »

Puis après avoir déposé un autre baiser léger sur ses lèvres, il partît rapidement rejoindre le salon à quelques pas de là seulement, descendant rapidement les escaliers.

Il la laissât déconcerter un moment, puis se reprenant elle rejoignît les autres autour de la table.

Elle remarquât l'absence de la fille des Mc Lean, Sarah. Elle l'interrogerait après le diner. Pendant qu'il fouillait la chambre du meurtre, ils 'aperçurent que plusieurs personnes avaient disparu de la vue des unes et des autres. Chacun vacant à ses occupations. Jusque là rien de plus banal. Ils commencèrent à bavarder un peu puis Mme Mc Lean souhaitât que sa fille mange avec eux. Elle décidât de monter et d'aller la réveiller.

Les discussions au sujet du meurtre reprenait de plus belles chacun ayant sa théorie…

A peine trois minutes plus tard, on entendit un hurlement dans la maison. Jane et Lisbon se levèrent les premiers suivît du shérif et de ses adjoints.

En arrivant là haut, Jane s'aperçut que Lisbon avait son arme à la main et qu'elle pénétrait dans la chambre en regardant et scrutant tous les coins possibles. Il se rendît à la même conclusion que Lisbon très rapidement.

Mme Mc Lean tenait le corps de sa fille contre elle.

Leur seul témoin était mort.

Le corps de Sarah Mc Lean venait d'être découvert probablement assassiné dans sa chambre.

Restait à savoir qui était son meurtrier….

La mère tenait toujours sa fille dans ses bras serrée contre elle, juste pour sentir avant qu'elle ne parte la tiédeur de son corps. Mme Mc Lean répétait inlassablement cette phrase comme une litanie sans nom et sans fin.

« Ça aurait du être un joyeux noël, elle aurait enfin eu le cadeau qu'elle voulait tant… »

Lisbon et Jane durent s'y mettre à deux pour convaincre Mc Lean de dire à sa femme de lâcher le corps et de sortir de la pièce pour ne pas contaminer les lieux. Au bout de ce qui semblât une véritable éternité, enfin, ils s'en furent. Lisbon essayait de ne rien montrer et tentait également de rester professionnel. Son visage reflétait uniquement le masque froid de ses enquêtes.

Elle observait tranquillement mais pas sereinement du tout le lit et toute la chambre. Dans son monde. Ceci avait dû être une chambre d'enfant auparavant. Comme celles qui accueillaient ceux des familles d'accueil. Certains souvenirs remontaient à la surface en cette période… Mais elle avait un meurtre à résoudre.

« Bien toutes les personnes en dehors de Jane et de moi, vous sortez de cette pièce. Y compris vous Mme Frye. Je ne peux dire si c'est l'un d'entres vous ou non qui l'a tué mais cela étant fortement probable au vu de la tempête faisant rage dehors, je ne veux pas de camouflages de preuves en plus de tout ceci. Shérif, demandez à M. Mc Lean, quant il ira mieux, un plan du chalet, accès sur l'extérieur, portes, etc… qui pourraient nous aider dans l'enquête. Ensuite je vous retrouverais tous dans le salon. Shérif je vous demanderais à vous ainsi qu'à votre adjoint dans environ quinze minutes de nous… aider à transporter le corps… dans un endroit disons… plus appropriée. »

Tout le monde pâlît en attendant la demande et la réflexion de Lisbon. Si Jane était parvenu à la même conclusion qu'elle, il n'en restait pas moins qu'entendre dire de déplacer le corps d'une enfant pour la mettre dans une chambre froide, avec de la nourriture, relevait plus du dégoût et du non sens qu'autre chose, l'écœurant presque.

Tout le monde quittait progressivement les lieux sauf Kristina Frye. Lisbon la regardait attentivement. Mais curieusement elle ne disait rien. Elle croisât le regard de la « voyante ». Elle ne disait toujours rien, préférant savoir ce qu'elle allait faire. Elle avait fixé le lit ou se trouvait Sarah pendant de nombreuses minutes et avaient essayé de consoler la mère mais pas comme elle le faisait d'habitude. Elle avait aussi parut surprise de voir son cadavre. Véritablement.

Finalement Kristina tournât les talons.

Jane avait attendu silencieusement dans un coin sombre de la chambre, prés du rideau de la fenêtre, bras croisé, le dos en appui et les jambes en avant. Il modifiât sa position lorsque Kristina sortît de la pièce, mettant ses mains derrière son dos et se détachant du mur.

« Tu essaies de me piquer mon job en analysant Kristina ? Parce que sinon dis le moi que je cherche une autre place, Lisbon… tu ne voudrais pas que je me retrouve au chômage non ? »

Elle se retournât vers lui, lui lançant son fameux regard à la fois réprobateur dans lequel persistait une lueur d'agacement mais aussi d'amusant.

« Tu sais, je faisais déjà ça avant ton arrivée. Et je me contente d'observer le comportement de personnes devant les corps…. Chacune des réactions est différentes mais non moins révélatrice… Enfin la plupart du temps. Parfois il ne faut pas s'attendre à voir quoique se soit…. »

« Tu les as compté n'est ce pas ? »

Elle ne le regardait plus depuis sa tirade. Au bout de quelques secondes, elle dît :

« Quarante deux corps, quarante deux affaires résolues mais aussi vingt cinq corps dans une explosion, non résolue et enfin pour terminer, trente sept sans suite, suicides, affaires non classées dont parmi toutes celles-ci mon sixième cadavre d'enfant aujourd'hui…. Tu n'as plus qu'à calculer… »

Il se prît à la regarder attentivement. Autant de corps et de cadavres… Déjà voir sa femme et sa fille ainsi… mais elle, sa mère, son père et aujourd'hui tous ses cadavres… Il n'avait pas pu s'empêcher de faire le calcul. 104.

Il comprît que ce n'était pas son intuition ou autre mais son expérience bien trop acquise qui parlait. Comme les militaires qui savaient qu'un homme était perdu, condamné d'avance…

Il continuât sur un autre sujet, hélas aussi peu joyeux.

« Tu as une idée de la cause de sa mort ? »

Ces morts ravivèrent la douleur de la disparition de sa fille et de sa femme. Le cadavre de sa fille qui gisait étendue, inerte. On aurait dit qu'elle dormait. Son visage de transposât sur celui-ci. De même que son pyjama et ses jolis chaussons roses pâles. Ceux qu'elles lui avaient demandés… pour noël….

« Je dirais qu'elle a été étouffé avec un oreiller. »

Il se réveillât de ses souvenirs fantômes et la détaillât attentivement. Lisbon voyant sans doute son regard perdu, s'approchât de lui et lui fît signe de venir.

« La marque de l'oreiller sur sa joue, son placement sur le lit. Regarde l'empreinte des mains restent sur les deux cotés de l'oreiller. Ensuite, il n'y a pas de sang, aucune marque apparente, sauf ce bleu au niveau du coup. On dirait une forme de doigt. Ses yeux aussi. Ils ont des pétéchies. Elle a donc manqué d'air. Ce n'est qu'une enfant de sept ans. Elle n'a pu en aucun cas se débattre assez fort et la distance et l'oreiller ont étouffé ses cris… »

(NdA : Whoooooooooooooooooooo are you ? Who Who Who Who ? Attention Gil Grissom fait son entrée … Oui bon celles qui suivent au moins une des trois séries auront compris sur quoi je me base…. Lol)

« Tu sais que tu peux aussi te reconvertir en médecin légiste là, Lisbon. Bientôt tu feras le travail de Rigsby, de Cho et de Van Pelt sans difficultés….. »

« Trêves de plaisanterie. Récoltons autant d'indices que possible. »

Tandis qu'elle replaçait un drap sur le visage et le corps de la petite, Jane eût envie de savoir ses impressions sur Kristina…

« Qu'as-tu pensé de sa réaction ? Je veux savoir si tu as eu la même que moi. »

Elle fût assez surprise. Normalement elle se contentait de l'écouter quant il parlait de sa certitude sur le coupable. Ceci la déconcertât assez.

« Eh bien…. Je n'ai pas eu l'impression qu'elle soit la coupable mais elle sait qui l'a tué. Elle n'était probablement pas d'accord… »

« Développe »

« Elle ne l'a pas regardé comme si c'était elle. Elle était surprise et choquée. On ne pâlit pas non plus sur commande… donc … en plus elle n'a pas cherché à faire la mielleuse avec la mère de Sarah. Ce que le vrai coupable aurait surement fait. Ou du moins plus facilement. Ensuite son regard sur le corps. Elle protège quelqu'un mais s'en veut. D'un autre coté si elle le dit elle se met encore plus en danger qu'elle ne l'est déjà… »

« Je déteins vraiment sur toi Lisbon… Mais cette théorie impliquerait donc deux tueurs minimums… »

« Nous ne sommes pas surs qu'elle est fait le premier coup bien que je sois intimement persuadé également que se soit une femme. Mais… nous n'avons aucune preuve. Je ne veux pas qu'on se plante. C'est trop important le ou les véritables suspects pourraient nous passer sous le nez sans qu'on s'en rende compte. »

« Oui… Peut être mais je l'ai bien observé également : tu veux des faits en voici. Elle n'est pas venue ici par hasard mais probablement en catastrophe vu ses bagages, ses vêtements pas du tout adaptés pour la circonstance. Ensuite, elle est venue directement vers nous à l'aéroport, mais n'a rien précisé de sa venue, si ce n'est que les esprits l'y avaient poussé. Elle ne fait jamais rien au hasard. Elle est calculatrice et certainement pas voyante, non. Mais elle connaît bien la psychologie et si elle n'est pas aussi forte que moi en tout cas elle se débrouille bien je dois le reconnaître. »

Lisbon manquât lui lancer à la figure le fameux diner à ce moment et la réplique acerbe qui allait avec mais se retînt juste à temps. Déjà le coup de l'alliance sortît tout seul, une étape à la fois. Pas la peine d'en rajouter.

Mais ses pensées durent arriver rapidement sur son visage car Jane reprît la parole :

« Oui c'est pour ça que je l'ai invité à sortir. J'étais curieux, tu connais mon égo surdimensionné non ? en fait pendant ce diner avec elle, et bien je lui ai demandé de me dire la vérité, son numéro de voyant mais à la place j'ai eu le droit à une démonstration avec le serveur du bar… Maman fantôme te parles… Bref elle m'a attiré et elle consistait aussi à être mon défi de sortir avec quelqu'un après… »

« Tu ne me dois rien. C'est ta vie, Jane. Tu sors avec qui tu veux et quant tu veux… enfin sauf si c'est un ou une psychopathe ou aliéné mental. Tu n'as pas à te justifier devant moi. Je ne suis que ta collègue et ton amie, enfin je pense que je suis ton amie, vu le nombre de resto chinois que l'on a fait ensemble… »

« Tu es largement plus Lisbon et tu le sais. Et à ta fameuse liste, je pense que tu as rajouté in petto une pseudo voyante également non ? »

Lisbon commençait tout doucement à s'emballer et la douceur dans le ton de Jane la prît plus ou moins au dépourvu… Comment était il encore arrivé là ? Ils parlent boulot et se retrouve à parler de leur quasi relation bizarre… Et ceci encore devant un corps…

« Nous en discuterons plus tard. Tu as trouvé autre chose de ton coté ? »

« Non rien. Et toi ? »

« Non plus. Pas de tissus, les empreintes impossibles à rechercher et pas de kit du CSI sous la main… De plus la mère a ruiné tous les indices ou presque… Je ne peux donc rien affirmer… »

« Bien dans ce cas, je voudrais reprendre là ou nous nous étions arrêté dans le couloir… »

Il fît plusieurs pas vers elle et ensuite la reprit dans ses bras. Il se penchait pour l'embrasser mais fût encore une fois interrompu par un cri…

« Sauver par le gong encore une fois Lisbon »

Elle se dégageait déjà de son étreinte plus ou moins soulagée mais aussi largement frustrée malgré tout. Ils descendirent rapidement les escaliers. Et en bas découvrirent un spectacle assez macabre et effrayant.

Sur le sapin de noël qui trônait majestueux dans le grand salon, des bougies au nombre de 10 resplendissait. Une était éteinte.

Sur celle-ci était noté le nom de la personne.

Sarah.

Away in a Manger (et je vais rechanter des chants de Noël toute la journée c'est reparti ! lol)

Tous se remettaient du choc dont il venait d'être témoin. L'histoire ne devenait vraiment mais vraiment pas drôle du tout.

Lisbon regardait la bougie, le prénom inscrit et détaillât progressivement les autres. Toutes sans exceptions avaient le nom de la victime dessus. Mais quelque chose la frappât. En les examinant bien (NdA : sans vouloir le dire vous qui lisez du Agatha Christie, personne n'a fait la remarque …bravo….) elle constatât avec surprise que le nom de la personne décédée la première à savoir Jack Walker (NdA : Encore je sais … juste pour vous dire que je ne me rappelais même plus du nom de ma première victime… la honte) ne figurait sur aucune des bougies.

Prise d'un doute légitime, elle fonçât à la cuisine, là ou se trouvait le corps supposé de ce fameux Jack Walker. D'ailleurs elle se demandât à quoi tout ceci rimait. Ce corps manquant, suite au décès de la petite, on aurait su qu'il n'était pas là. C'est donc stupide… A moins qu'on ait voulu les attirer ici tous les deux, avec Jane, peut être même Kristina. Elle se souvint de l'insistance de Mc Lean, du Shérif et de ses adjoints.

Une sueur froide la prît par surprise momentanément. Elle n'avait même pas remarqué Jane et les autres sur ses talons. Elle fût enfin devant la porte, actionnât le mécanisme sous le regard médusé et étonné des autres. Jane avait percuté peu après elle. Bougie et chambre froide. Cela lui parût logique.

Ils entrèrent tous les deux dans la pièce ou était sensé être disposer le corps de Jack Walker. Mais mis à part de la nourriture et autres glaçons et surgelés divers, pas de corps.

Lisbon n'en revenait pas. Soit ils avaient « perdu » un corps, soit aucun corps n'avait été réellement trouvé et ce n'était qu'un habile manège…. Une troisième option était encore envisageable, les policiers et les Mc Lean avaient bien trouvé un corps mais on leur avait joué un tour et le vrai meurtrier qui était ici avait un complice. Elle sentait un mal de tête carabiné poindre à l'horizon mais ne rajoutât rien.

Dans tous les cas, ils avaient un ou plusieurs meurtriers parmi eux. Et Kristina Frye si elle était là n'y était peut être pour rien….

Elle se retournât vers Jane qui apparemment avait suivi le même cheminement de pensées. Ils sortirent tous les deux. Plus personne n'osait dire quoi que se soit. Ils firent un point en sortant de la chambre froide. La cuisine parût d'un seul coup plus petite.

Lisbon prît la parole passablement énervée…. Et énonçât d'une voix dangereusement calme :

« Shérif, qui a constaté que le corps était bien … un corps ? Parce qu'à moins que l'on ait à faire à un miracle de Noël et que les morts se mettent à vivre, mais la résurrection de nos jours est potentiellement assez rare, il n'était pas mort ou à défaut il l'était bien mais quelqu'un l'a déplacé…. Dans tous les cas nous avons un VRAI cadavre sur les bras et l'autre se balade mort ou vif dans la nature alors je vous conseille d'être précis dans votre réponse…. »

Jane frissonnât légèrement. Pas à cause de la température de la cuisine, légèrement refroidie après l'ouverture de la chambre froide, mais à cause de la tirade de Lisbon. Quant elle commençait à faire de l'humour noir ce n'était vraiment pas bon signe…. En plus elle devait avoir mal à la tête à la façon dont elle fronçait les sourcils…. Alors ceci combiné à la frustration du fait qu'il ne l'est pas embrassé, non il n'était pas modeste, ça ne faisait pas parti de son vocabulaire, elle devait être dans un état de nerf incroyable. Il aurait été le shérif, il aurait pris ses jambes à son cou et aurait préféré affronter la tempête de neige plutôt que Lisbon en colère….

Mais apparemment le shérif était suffisamment inconscient pour lui tenir tête : courageux téméraire ou inconscient …. Difficile à dire…

« Mlle Lisbon… »

Elle le coupât de plus en plus agacée et Jane se mît discrètement entre elle et le shérif au cas ou il faudrait la retenir de bondir sur le shérif qui au final est selon lui complètement suicidaire.

« Agent Lisbon. »

« Agent Lisbon, je vous assure que le corps était bien … un corps lorsque nous l'avons découvert…. »

« Quels signes vous ont permis de le savoir ? »

« Par…Pardon ? »

« Comment savez vous que c'était bien un cadavre ? Était-il rigide ? Respirait-il ? Quelqu'un a-t-il pris son pouls ? Oui ou Non ? Et tentez de répondre correctement à la question shérif ! »

« et bien … hum… en fait… »

Il regardait maladroitement ses adjoints puis d'un coup se rengorgeât devant Lisbon et dît :

« Tous ses problèmes, nous n'en avons pas l'habitude. Dans les grandes villes vous n'avez pas à pallier le manque de personnel ou autre, hein ? De quel droit me parler vous ainsi ? Vous êtes là pour nous aider et je ne suis pas votre valet … »

« STOP ! Maintenant vous allez m'écouter attentivement. Très attentivement. Idem pour vous tous ici. »

Jane la regardait, elle faisait visiblement des efforts pour garder le contrôle et ce shérif n'arrangeait rien à la situation ils étaient tous en danger mais ils ne s'en rendaient pas compte, peu habituer à ce genre de situation.

Toutes les personnes présentes dans la pièce avaient sursauté. Elles regardaient toutes à présent la jeune agent du CBI. Son regard lançait des éclairs et ils avaient l'impression que d'une minute à l'autre elle allait les tuer s'ils bougeaient ou faisaient quoique ce soit.

« Bien. Maintenant que j'ai votre attention, nous allons reprendre de manière claire et simple afin que chacun comprenne la situation. Nous avons une personne sensée être morte qui est maintenant portée disparue pour la bonne et simple raison qu'on ne sait pas si cette victime est vraiment morte ou non. (Regard noir au shérif). Ensuite, cela implique dans cette circonstance, qu'il a un ou une complice voir même plus ici, car le tueur nous a tous attiré sciemment ici. Oui je dis bien sciemment car le shérif et M. McLean savaient que nous étions à l'aéroport ce qui était une aubaine, tout comme se trouvait là au même moment Mme Frye. Ensuite nous sommes tous enfermés ici avec un ou plusieurs tueurs potentiels et le cadavre véritable, d'une fillette. Vous comprenez maintenant que sans mobile, sans arme du crime et sans éléments concrets nous ne sommes pas en mesure de nous protéger efficacement. Car nous sommes tous en danger. Chacun d'entre nous. Nous allons donc tous nous rendre dans la salle à manger et faire un point. Je ne veux aucune personne seule dans cette maison nous allons mettre au point une stratégie afin d'éviter quoique se soit de potentiellement dangereux. Compris ? »

Lisbon partît devant encore sous le coup de son énervement passager. Le shérif allait avoir des problèmes. Elle s'en voulait un peu mais tant pis. Il l'avait cherché. Elle ressortait de son enquête et la période de Noël n'était jamais réjouissante. Là elle était carrément glauque.

Jane la suivait toujours (NdA : Non Jane ne s'est pas transformé en chien dans le chapitre… désolée) mais avec cette fois un sourire amusé.

« Si j'avais su que t'embrasser te ferait cet effet…. »

Oui il voulait la distraire et lui faire penser à autre chose. Cela réussit pendant un temps, mais cela a eu également une fâcheuse conséquence pour Jane.

« Ah oui à propos. N'y penses même plus. Je fais des erreurs cruciales dans cette enquête depuis le début donc on arrête ces petits jeux, et surtout en présence de cadavres. C'est la période de Noël c'est tout. Un moment d'égarement. Pour le moment nous avons autre chose à faire. »

Et ça recommençait un pas en avant et trois en arrière. Il aimait valser mais là c'était vraiment de trop.

Vérifiant d'un coup d'œil que les autres étaient encore dans la cuisine, il la prît par le bras et l'emmenât dans un recoin où il ne serait pas déranger pour le moment. Elle voulût protester – une fraction de seconde - mais voyant l'inutilité de la chose elle se résolût à ne rien faire qui pourrait l'énerver encore plus.

Elle fît donc son fameux regard noir mélangeant exaspération, colère et attente d'explication. Elle allait d'ailleurs ouvrir la bouche pour lui faire part de son mécontentement lorsqu'elle se retrouvât bâillonner d'un baiser à la fois passionné et rageur mêlant de la frustration de la part de Jane qui en un éclair l'avait pris dans ses bras.

Si au départ elle fût trop surprise pour réagir, deux réactions contraires l'assaillirent sans prévenir : d'une part écouter ses sentiments et se laisser aller, d'autre part s'écarter et se dire qu'il n'était que des collègues en clair se voiler la face.

Mais voilà, c'était Jane, la période de Noël, dans un chalet avec des tueurs fous, une ex de Jane et surtout quelqu'un qui la comprenait et sur qui elle savait pouvoir se reposer. Elle en avait besoin.

Finalement elle se laissât aller à cette étreinte. Follement. Laissant pour une fois cours à ses désirs, à ses sentiments et à ses sensations qui peu à peu lui donnaient envie de tellement plus.

Il desserrât enfin son étreinte, fier de lui et sans lui laisser le temps d'en dire encore une fois sortît fier de lui :

« Je savais bien que tu étais frustrée Lisbon ! Je suis sur que tu te sens déjà mieux non ? »

Impossible. Ce fût le premier mot qui frappât Lisbon. Non mais … Pour qui se prenait-il à la fin ? Jamais capable d'être sérieux deux minutes. Elle en venait parfois à se demander si ses sentiments, pour elle, étaient sincères et éventuellement si en plus c'était de l'amour ou du désir…. Il disait blanc elle disait noir et vice versa. Ses habitudes parfois si contradictoires : une fois distant et froid et d'autres complètements réconfortants et passionnés.

Elle allait finir à l'asile avec ce type. Mais force était de constatée qu'il l'avait pour un temps débarrassé de tous ses soucis et qu'il était là quant elle en avait besoin. Et chose incroyable, et qu'elle n'avait pas fait depuis longtemps, qui laissât Jane bouche bée :

« Je suis désolée pour tout à l'heure. Merci … Patrick »

Sidéré, scotché, foudroyé… aucun mot ne pouvait décrire l'état dans lequel Patrick Jane se trouvait. Ses yeux brillaient et se penchaient sur le visage pour une fois serein de Lisbon. Elle l'avait appelé Patrick. Ça c'est du progrès… La valse de tout à l'heure venait soit de louper et sauter quelques temps soit on était passé à un rock endiablé….

Elle eût un sourire en coin, quasiment le même que lui, et rétorquât :

« Alors, qui est surpris maintenant ? Hein Monsieur Je sais tout ? »

Elle levait un sourcil moqueur, fière d'elle. Oui elle pouvait l'être surprendre Patrick Jane était compliqué voir même quasiment mission impossible (NdA : Attention cette fiction s'autodétruira dans 5 secondes … lol). Puis il fût profondément amusé par la réplique de Lisbon.

« Il semblerait ma chère Teresa que je détienne de plus en plus sur toi… Mais ce n'est pas pour me déplaire. »

Elle sourît puis se dégageât rapidement de l'étreinte de Jane sentant les autres arrivés. Comprenant pourquoi, il ne protestât pas et son moral restât au beau fixe jusqu'à ce qu'il prenne conscience que quelqu'un manquait à leur petite réunion de famille.

Il posât la question à voix haute en se tournant vers Lisbon. Il était assez tendu. On avait convenu que personne ne restait seul. Les groupes n'ayant pas encore été faits, il pensait naïvement selon toutes vraisemblances, que personne ne s'éloignerait.

Il posât enfin la question sachant que tous perdrait leur sang froid si sa supposition était juste.

« Où est passée Mme Mc Lean ? »

Allez la suite cette fois : White Christmas !

Il posât la question à voix haute en se tournant vers Lisbon. Il était assez tendu. On avait convenu que personne ne restait seul. Les groupes n'ayant pas encore été faits, il pensait naïvement selon toutes vraisemblances, que personne ne s'éloignerait.

« Où est passée Mme Mc Lean ? »

Chacun se dévisageât et se tournât naturellement vers son mari. Mais celui-ci vraisemblablement trop bouleversé, ne lâchât finalement aucun élément concret. Lisbon prît alors les choses en main :

« Bon c'est simple. Par équipe de deux. Kristina vous restez ici avec M. Mc Lean au cas ou elle rentrerait, Shérif prenez un de vos adjoints les deux autres se mettront ensemble. Ensuite Jane et moi. Bien le premier groupe vous fouillez l'étage le second le rez de chaussée et enfin Jane et moi on va dehors. On ne sait jamais. Elle a peut être été prise d'un coup de folie je n'en sais rien. Surtout soyez prudent et n'oubliez pas toujours par deux ! »

Tout le monde se dispersât alors rapidement. Jane et Lisbon coururent attraper leur manteau pour se rendre dehors. Sous la panoplie des écharpes, gants et autre bonnet, Lisbon paraissait méconnaissable et on l'aurait prise pour une enfant ayant grandi trop vite. Bien que la situation soit plus que grave, cela eût au moins le mérite de détendre Jane pour quelques secondes.

D'ailleurs ne résistant pas il embrassât le bout du nez de Lisbon avec un grand sourire, une des seules parties de son visage non recouverte de tissus pour le moment. Elle le regardât rapidement un peu surprise. Elle se contentât d'un timide sourire étant toujours préoccupé par l'enquête.

En effet, elle savait que les chances de retrouver Mme McLean vivante étaient infimes dans ce genre d'enquête, et que le temps ne jouait en aucun cas en leur faveur. Ce qu'elle ne savait pas cependant, c'est si oui ou non, Mme McLean aurait pu se suicider ou si l'assassin l'avait poussé à se suicider. Certaines enquêtes vous poussent à tout envisager.

Une autre hypothèse encore plus effrayante lui était venue à l'idée et malheureusement elle l'envisageait fortement. Qu'elle ait été elle-même l'assassin de sa fille. C'était une possibilité à ne pas négliger. Elle n'avait pas envisagé de garder sa fille près d'elle alors qu'un meurtrier se trouvait dans les parages…

A voir la tête de Jane actuellement, il devait probablement penser la même chose qu'elle en cet instant ce qui ne rassurait personne à dire vrai.

Jane s'était saisi d'une des deux lampes qu'ils avaient été cherchées pour se rendre dehors. Il en tendit une à Lisbon, tandis qu'il remettait en place son écharpe. Le froid et le blizzard dehors rendraient les recherches très compliquées mais surtout particulièrement dangereuses pour tous les deux. Il était parfaitement conscient des grandes chances qu'il y avait que l'assassin, le coordinateur des meurtres plutôt est un plan parfaitement rodé et qu'il s'applique en employant des pressions psychologiques fortes sur tous les membres du chalet… Et comme chacun sait, les petites villes recèlent de nombreux secrets et de nombreux cadavres dans les placards. Cela ne ferait certainement pas exception à la règle.

D'un geste envers Lisbon, il lui fît comprendre qu'il était prêt. Elle l'était aussi.

La porte s'ouvrît d'un seul coup les faisant sursauter. Car à peine avait-il fait jouer le système d'ouverture, que le blizzard qui soufflait les fît reculer devant son incroyable puissance, la neige commençant déjà à les recouvrir alors qu'ils étaient encore à l'intérieur de leur refuge.

Lisbon se prît d'un seul coup à maudire la neige qui jusque là lui rappelait des souvenirs parfois heureux. Maintenant ça ressemblait à un enfer blanc, un tombeau qui leur tendait des bras glacés.

Jetant un coup d'œil à Jane, elle vît qu'il n'était pas rassuré non plus. Voulant défaire la tension particulière de ce moment elle lui dît d'un ton se faisant détendu mais qui ne fît au final que trahir la frayeur qui l'envahissait progressivement.

« Je crois que j'aurais du envoyer le shérif dehors, on en aurait certainement été débarrassé…. »

« Oui, dommage. Mais je suis sure que tu as tout autant envie de passer un coup de fil à son supérieur et de lui dire à quel point c'est un crétin… en plus tu aurais du faire un discours sur d'éventuelles éloges lors de son enterrement et très franchement même moi j'aurais eu du mal à trouver quoique ce soit à dire de lui … »

« Pas faux. Bon allons-y avant que je ne change d'avis. »

Ils s'engouffrèrent dans l'ouverture et ils se débâtirent encore avec cette fichue porte mais cette fois pour la refermer.

Dehors la température était descendue largement en dessous de zéro, frôlant les moins dix degrés… la neige et le vent renforçait encore l'impression de froid et d'humidité. Les lampes ne leur était quasiment d'aucun secours la neige faisait barrage, tel un mur de glace impressionnant, infranchissable, impénétrable.

Lisbon se dît avec une sourde angoisse qu'ils auraient dû s'attacher, comme une cordée en montagne afin que l'un et l'autre puisse se voir sans se perdre. Le vent mugissait toujours et l'empêchait d'entendre les paroles de Jane.

Elle se dirigeât toujours grâce au chalet en faisant attention de bien faire le tour de celui-ci. Commençons par le plus facile. Au bout de quelques minutes qui lui parurent des heures, elle se tournât pour voir Jane. Mais elle ne le vît pas. La sourde angoisse se transformait de plus en plus en panique.

Elle commençât à crier après lui :

« Jane ! Jane ! Tu m'entends ? Jane ! Jaaaaaaaaane ! »

Elle maugréât contre Jane en tentant de rebrousser chemin, mais elle s'enfonçait de plus en plus dans la neige et les congères formées par le vent ne lui laissaient pas beaucoup de répit. Elle continuait de l'appeler, mais elle se fatiguait de plus en plus, et elle se sentait franchement perdue.

Elle sentait la fatigue de plus en plus l'envahir, et sans s'en apercevoir, elle s'éloignait de plus en plus du chalet. Car ce qu'elle prenait pour le chalet était en fait les barrières qui en formaient la clôture. Elle ne s'aperçût de sa méprise qu'une dizaine de minutes plus tard. Pestant contre elle-même elle s'apprêtait à faire demi-tour, quant elle se prît les pieds dans un obstacle devant elle.

Lâchant des jurons les uns à la suite des autres, elle récupérât sa lampe et la pointât sur la forme devant elle. Elle était tombée sur Mme McLean. Littéralement.

Lisbon poussât un long soupir, qui passât inaperçu tant le bruit de la tempête se faisait intense. La voyant ici, ses réflexes d'enquêtrices reprirent le dessus. Elle examinât les chaussures de la victime en premier. Il fallait qu'elle sache si elle avait fait toute seule le chemin en provenance du chalet ou non. Mais même dans ce cas quelqu'un aurait pu la contraindre à sortir. Comme elle, elle a pu suivre ce chemin au lieu de celui du chalet.

Les pieds de celle-ci étaient recouverts de neige. Elle enlevât donc tout ce qui pouvait obstruer sa vision. Lisbon avait fini à genoux dans la neige sans se rendre compte de la morsure du froid qui se faisait de plus en plus intense. Elle avait perdu la notion du temps et ne pensait plus qu'à l'enquête au détriment de sa santé. C'est quant elle prît conscience qu'elle avait du mal à enlever la neige avec ses mains qu'elle comprît qu'elle était vraiment en danger. Elle finît sa tâche le plus rapidement possible et trouvât ce qu'elle cherchait. Mme Mc Lean ne s'était pas préparée pour sortir. Elle se souvint d'un détail. La porte était verrouillée de l'intérieur quant Jane et elle était sortie. Elle avait du errer pendant qu'ils étaient dans la cuisine dehors, là ou on l'avait mise, et personne ne l'avait entendu appeler. Mon dieu, sans manteau ni autre chose pour se couvrir elle n'avait aucune chance.

Elle se remit alors à penser à sa propre survie. Elle se dirigeât vers la direction du chalet. Pendant son examen tout son esprit était tourné vers l'enquête mais maintenant elle réalisait la grossière erreur qu'elle venait de commettre. Elle continuait désespérément son chemin vers le chalet mais doutait d'arriver à l'atteindre ses mains lui faisaient atrocement mal, de même que ses pieds. La brûlure intense indiquait qu'ils commençaient certainement à geler et si elle voulait éviter les engelures, elle devait se dépêcher.

De son coté, Jane hurlait à s'en casser les cordes vocales le nom de Lisbon à travers la vaste étendue blanche et noire devant lui. Il la maudissait de s'être trop éloigné de lui. Cela faisait maintenant près d'une heure qu'ils étaient là dedans. Beaucoup trop longtemps. Il était mort d'inquiétude pour elle en se disant que plus coriace qu'elle quant elle était sur une enquête il n'y avait pas. Mais cela ne le rassurât qu'un moment.

Finalement il atteignît une autre pièce de bois la clôture ! Lisbon avait surement du continuer par là sans constater le changement de structure. Il est vrai qu'elle était plus petite que lui ! Il dirigeât ses pas dans cette direction en priant pour y retrouver Lisbon. Après cinq minutes de marche dans la neige, il la découvrît enfin, grâce au faisceau de sa lampe, pas encore enseveli sous la neige.

« Lisbon ! Lisbon ! Réveilles toi. Allez Lisbon ! C'est pas le moment de dormir ! Bon tu l'auras voulu mais ne me tue pas quant tu auras repris tes esprits d'accord ? »

Il la giflât assez fort et finalement elle reprît conscience du monde qui l'entourait. Elle sentît qu'on l'aidait à marcher. Elle aurait reconnu l'homme n'importe où. Jane.

« Jane… Mme Mc Lean…. Morte…. Enfermée dehors…. Perdue …. »

« Ok. Lisbon. Tiens bon on verra ça au chalet pour le moment on se concentre sur la marche OK ? »

« OK »

Au bout de vingt minutes de torture, sous la morsure du froid et après être tombé plusieurs fois, ils arrivèrent finalement au chalet. Jane réussît à ouvrir la porte et ils rentrèrent sous les yeux étonnés des autres qui les pensaient perdus.

Ce furent Kristina et Mc Lean, qui vinrent les aider tout de suite. Ils étaient en effet dans le salon comme Lisbon le leur avait dit. Le shérif voyant leur état, fonçât avec son adjoint vers la cuisine ou il préparât des boissons chaudes. Les deux autres policiers ramenèrent des couvertures chaudes afin de pouvoir les envelopper dedans.

Au bout de ce qui semblât une éternité, Jane et Lisbon reprirent leurs esprits et tous essayaient d'évaluer la situation. Lisbon constatât que ses pieds et ses mains n'avaient pas assez été dans la glace pour que leur état soit irréversible. Elle aurait encore mal pendant quelques temps, mais rien d'assez grave. D'ailleurs, Mc Lean les avait bien soignés, c'était un homme d'ici qui avait l'habitude de ce genre de blessures.

Finalement Lisbon après avoir avalé, non sans protesté, du thé, racontât rapidement ce qu'elle avait vu et sa conclusion quant à la mort de Mme Mc Lean.

Jane prît finalement la parole. Il était particulièrement tard et tous avait besoin de repos. Lisbon commençait à faiblir même si elle tentait vaillamment de ne pas le montrer. Il prît donc les choses en main.

« Il est tard et nous avons eu je crois beaucoup d'émotions. Que les groupes se reforment et chacun prendra une chambre. Personne ne reste seul dans sa chambre. Vous la fermez tous à clé et vérifier bien ceci. Allons y. chacun empruntât donc l'escalier et entrât dans une chambre avec son partenaire.

Lisbon sommeillait à moitié sinon nul doute qu'elle aurait probablement poussé des hauts cris quant à son partage de chambre avec lui. Cette pensée fît sourire Jane.

Arrivée à la chambre en question, il allumât un bon feu pour réchauffer l'atmosphère et au lieu de mettre Lisbon sur le lit encore glacial et il mît sur le tapis près du feu, enseveli sous une montagne de couverture. Il se posât à ses cotés, la prenant dans ses bras.

Il songeât que la scène aurait pu être romantique s'il n'était pas coincé dans un chalet avec un tueur parmi eux.

Lisbon se lovât un peu plus contre lui, exhalant un soupir de bien être. Il sourît de nouveau. Il fallait vraiment que Lisbon soit malade, voir très fatiguée pour accepter une telle chose. Enfin autant en profiter…

Ils s'endormirent tous les deux au coin du feu, tentant de passer une bonne nuit tendît que le blizzard continuait de souffler, les isolant de plus de plus des secours et du monde civilisé….

Personne ne s'était aperçu que pendant les recherches, une bougie de plus s'était éteinte.

Adieu Mme McLean….

Chambre de Jane et Lisbon (Nda : Ah vous aimez l'intitulé non ? lol) aux alentours de 5 heures du matin, 21 décembre, Chalet Heavencrest.

La sensation de bien être de sécurité et de chaleur. C'est ce qu'elle ressentît en premier. Elle adorait cela. Ça faisait tellement longtemps qu'elle ne s'était pas sentie ainsi.

Elle commençât à détailler, et à reprendre ses esprits quant à l'environnement dans lequel elle se trouvait. Une cheminée, un feu, une montagne de couverture et un autre corps qui emprisonnait le sien contre lui. Elle comprît en un instant et tout lui revint en mémoire.

Que devait-elle faire ? le réveiller ? Partir dans le lit et le laisser là. Mouais. Faire semblant de dormir et profiter de ce que pour une fois elle pouvait s'accorder ? Plus tentant mais très dangereux également.

De toute façon elle devait se lever. Elle voulait changer de vêtement et se laver. Sa valise avait été montée elle l'avait aperçu dans un coin de la pièce.

Elle se mît donc à légèrement bouger pour se décaler de Jane,… qui ne fît que l'attirer plus dans ses bras. Vu la position dans lequel le consultant se trouvait, nul doute que dès le réveil il aurait un torticolis carabiné le lendemain. Cela la fît sourire.

Elle était face à lui, dans ses bras, blottie comme s'il serrait ….l'être le plus cher qu'il est au monde. Mais sans franchir la limite, indéfinissable, invisible mais bien là…. Elle soupirât légèrement et ne résistât pas bien longtemps à dégager du front du consultant une boucle blonde qui tombait négligemment sur son front.

La douleur dans sa main quant elle voulût dégager son front se ressentît à ce moment en se disant que Jane ne pourrait jamais tombé amoureux d'une femme aux mains de momies égyptiennes… elle sourit encore plus avant de comprendre ce qui lui était passé par la tête. Que Jane tombe amoureux d'elle… ça impliquait qu'elle l'était déjà de lui.

Complètement perdue dans ses pensées, Lisbon ne voyait pas le regard tendre et légèrement amusé que Jane posait sur elle. Cela faisait pas mal de temps qu'il était réveillé et il attendait de savoir ce que faisait, et ce que ferait Lisbon. Elle ne partirait pas en courant, non, ce n'était pas son style mais il savait également que sa conscience et sa raison lui dirait de trouver un prétexte pour quitter son étreinte même s'ils n'attendaient que cela tous les deux… à divers degré dans l'affirmation qu'ils en avaient.

Enfin. Rien de tel que l'humour pour dégeler la situation pourtant assez chaude qui s'était installée.

« Alors Lisbon, c'est moi qui te fait sourire autant ? »

Elle sursautât légèrement en le voyant les yeux ouverts. Son regard en disait long et pour une fois, elle lût à travers son masque. Elle y voyait autre chose que la taquinerie et l'humour. Et elle prît peur. Elle aurait voulu s'enfuir, se cacher plutôt que d'avoir à affronter ça. La peur de souffrir de penser qu'une autre personne allait lui faire du mal. D'où ses histoires sans lendemain. Eviter de s'attacher, forgée sa carapace d'agent du CBI…

Pourquoi tout semblait-il vouloir s'envoler quant il était dans les parages ? Pourquoi ?

Parce que tu l'aimes, chuchotât la voie dans sa tête.

C'était la vérité. Elle ne s'en était même pas vraiment aperçue. Et boom. Révélations. Il est vrai que quant Jane n'était pas là, elle se surprenait à se dire « qu'est ce que Jane dirait ? » « Tiens il faut que j'en parle à Jane » ou encore « je me demande ce que Jane aurait choisi »….

Oui surtout depuis ces dernières enquêtes ou tous les deux avaient été particulièrement impliquées. Chacun en avait largement plus découvert sur l'autre et tout se révélât être une question de confiance entre eux deux. Leur jeu du Chat et de la Souris version CBI… Encore que l'on pourrait se demander qui joue le rôle de la souris ? Et de celui du Chat ? Même elle s'y perdait ….

« Lisbon, arrête de réfléchir, je vois de la fumée qui sort du dessus de ton crâne et gentil les rouages de ton cerveau. Quant tu essaies de dormir ça peut être bruyant tu sais…. »

C'était censé la faire rire. L'obliger à répondre par une pique habituelle. C'était leur habitude, leur tradition à tous les deux. Au départ, elle ne l'aimait pas. Puis finalement, malgré son exaspération, quelque chose avait changé. Elle ne le faisait plus que pour le taquiner, comme si ça lui aurait manqué sans cela, dans ses enquêtes, dans sa vie. Pour ça, il lui était redevable, car ça lui permettait de moins pensé à John Le Rouge.

Elle l'obligeait également à retrouver des limites. Elle tempérait le gamin ambulant qu'il montrait pour se protéger. Elle l'obligeait finalement à avancer et à regarder la vie telle qu'elle est. Sans désir de vengeance, sans colère. Juste la voir, la sentir et le faire se sentir vivant.

Mais cette fois, elle ne répondît pas. Du moins pas comme il l'espérait. Ces yeux se remplirent d'eau, qu'elle laissait pour une fois coulée sur ses joues. Il ne savait pas ou l'avait amené ses réflexions, mais cela ne devait pas être joyeux…

Parfois, oui seulement parfois, il ne comprenait pas Lisbon. Oh il savait qu'il aimait la taquiner, elle rougissait quant il s'amusait à la frôler, la mettre dans l'embarras mais là c'était différent. Tout était différent.

Elle se remît à le fixer, ses yeux verts n'exprimaient rien d'autre que de la tristesse, de la résignation et un vague regret. Ainsi qu'autre chose qu'il hésitait à nommer. Elle souriait légèrement, un sourire pâle, tellement faible mais présent. Elle embrassât alors ses lèvres très légèrement. Elle le laissât sous le choc.

Puis ce fut le vide. Elle était sortie de ses bras sans qu'il ne fasse rien pour la retenir. Elle prît ses affaires et se dirigeât vers la salle de bain. La porte se refermât sur elle, laissant Jane complètement déboussolée par la jeune femme.

Salle de bain, quelques minutes plus tard

Une douche. Elle adorait ça. L'eau chaude glissait sur sa peau et apaisait la rougeur de ses yeux causés par les larmes versées un peu plus tôt. Ses mains et ses pieds la faisait souffrir mais paradoxalement ça lui montrait qu'elle était en vie.

Elle ne se souvenait même plus si elle avait remercié Jane de lui avoir sauvé la vie. Encore.

Elle était partie, elle avait déjà peur de s'avouer à elle-même ce qu'elle ressentait pour le consultant, alors de la à débarquer et à dire, à montrer à Jane ce qu'elle ressentait pour lui, sans qu'elle sache si la réciproque était vraie…

Elle avait craqué en voyant cette inquiétude dans ses yeux, son besoin de la protéger, de la taquiner… elle était seule depuis si longtemps du moins sentimentalement, qu'elle se demandait si elle pourrait l'accepter sans qu'ils n'en souffrent tous les deux. Vaste question. Comment ferait-il au boulot après ? Resterait-il sous ses ordres ? Mais surtout après l'affaire John Le Rouge résolue … qu'deviendrait-il ? Il partirait surement, une vie sans but et sans repère. Il ne vivait que pour ça. Elle le perdrait d'un sens comme d'un autre.

Deux choix s'offraient donc à elle. Tenter sa chance et lui offrir la vie calme et sereine, enfin autant que possible car ils se chamailleraient souvent, même après John Le Rouge et donc accepter et s'ouvrir à lui, elle pourrait souffrir mais elle serait en paix et heureuse….

Ou alors, laisser les choses telles qu'elles sont et souffrir quant même, ignorer ses sentiments et se contenter de sa vie. Dans les deux cas, elle souffrirait et si ce n'était pas maintenant, les regrets se mêleraient à la douleur, se répétant inlassablement le « et si … » dans sa tête….

En mettant en forme ses deux scenarii, elle se rendît compte qu'elle avait déjà choisi depuis longtemps.

Chambre de Jane et Lisbon, au même moment.

Jane quant à lui se demandait pourquoi Lisbon l'avait embrassé. A connaissant, elle n'avait pas fait ça à la légère. C'était tout de même de Lisbon, dont on parlait. Il entendait le bruit caractéristique de l'eau qui coulait dans la douche….

Il se levât et se rendît à la fenêtre. Le blizzard se déchainait toujours et il sentait encore sa morsure lorsque tous les deux se trouvaient dehors. Mais c'est surtout la peur de Lisbon qui lui avait glacé le sang. Il ne supporterait pas de la perdre. Comment ferait-il sans elle pour le recadrer, le tempérer. Elle était sa bouée, son encre qui l'empêchait de se perdre dans l'immensité du désir de sa vengeance. Bref elle était sa planche de salut, la femme qui le poussait en avant l'empêchait de tomber dans les abîmes profonds de sa folie….

Mais au moment ou ses pensées se formaient dans son esprit, il vît quelque chose qu'il n'avait pas vu depuis longtemps. Un avenir. Un après John Le Rouge. Auparavant son désir était de le faire souffrir et de le tuer. Conjurer enfin les fantômes du passé et en devenir un lui-même, car il n'aurait plus rien pour le retenir.

Mais depuis quelque temps, il savait qu'il se voilait la face. Une personne le gardait, le forçait à rester ici. A lui faire envisager autre chose que sa déchéance et son égoïsme. Lisbon. Celle qui le rattrapait toujours. Tout comme il la rattrapait toujours.

L'espoir. L'espoir qu'un jour il pourrait dépasser ses démons et redevenir quelqu'un pour Lisbon. La faire sourire, la faire enrager pour un oui ou pour un non, la mettre en colère, la taquiner…. Bref l'aimer.

Pensivement, il regardait sa bague de fiançailles. Il l'avait retiré devant elle, suite à une simple phrase qu'elle avait instinctivement continuée. Elle lui avait enfin fait prendre conscience de ce qu'il était, et ce qu'il était se définissait simplement.

Il était amoureux de Lisbon. Et ce n'était qu'au bout de près de quatre année qu'il s'en rendait enfin compte…

Salle de Bain

Lisbon sortait de la douche, tandis qu'elle passait ses affaires, elle se demandât qu'elle attitude adoptée face au mentaliste derrière la porte…

Se traitant mentalement d'idiote, elle se dît qu'elle verrait bien. Elle remit de la crème sur ses mains et ses pieds mais les bander se révélaient être une autre histoire. Bien, autant commencer par là.

Elle sortît de la salle de bain et rejoignît la chambre. Elle entrât normalement et trouvât Jane en train de contempler pensivement sa bague, devant une des fenêtres du chalet. Elle restât un moment hésitante sur le seuil de la pièce.

Finalement alors qu'elle se décidait à parler pour signaler sa présence, un cri déchirât le silence. C'était Kristina Frye. Ni une ni deux, sans se consulter, ils sortirent rapidement, enfin aussi rapidement que la douleur dans les pieds de Lisbon le permettait, pour se précipiter devant la porte de la chambre de Kristina Frye, encore fermée à clé. Les autres se précipitaient vers eux également, tachant de comprendre ce qui se passait.

« Shérif, pourriez vous défoncer cette porte ? »

Le shérif s'exécutât aussitôt permettant à tout le monde de rentrer. Kristina sur l'un des lits que contenaient la pièce ne hurlait plus à s'en casser la voie. Elle regardait fixement la chose qui pendait et se balançait au rythme du vent qui s'engouffrait par la fenêtre ouverte dans la pièce.

On entendait plus que le bruit infernal du vent dans le silence de mort qui s'était instauré dans la pièce. Lisbon comme Jane et les autres ne disaient mot.

Finalement ce fut Lisbon qui reprit ses esprits en premier et partît fermer la fenêtre qui restait ouverte. Une fois que ceci fut fait, quelqu'un allumât la lumière de la chambre.

Dans la lumière blafarde, Mc Lean apparût, une corde autour de son coup, pendu.

Jane ramassât ce qui semblait être une feuille au pied du cadavre. Un mot du tueur. Lisbon se penchât par-dessus son épaule pour y lire ce qui était marqué.

Finalement, je n'ai même pas besoin de faire le sal boulot. Ils savent déjà quoi faire. Ils vont enfin payer, tous autant qu'ils sont. Les uns après les autres.

La vérité se dévoilera enfin et je serais en paix.

Ma vengeance sera enfin satisfaite.

Lisbon comme Jane ne comprenait pas tout mais chacun dans la pièce retenait son souffle.

Pendant ce temps dans le salon, une autre bougie s'éteignit.

La famille Mc Lean était définitivement morte et enterrée.

Il n'en restait plus que sept.

Bientôt il n'en restera plus aucun… ou presque.