Correspondances [Spoiler Saison 3 Final] ^

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Un pas en avant

Une semaine était passé depuis que Jane avait été placé en isolement et il s’y faisait plutôt bien maintenant qu’il avait lu les lettres de Lisbon. Il avait encore du mal à rester seul toute la journée, ne voir personne d’autre que les gardiens qui lui apportaient à manger ou de la lecture. Mais il savait que c’était pour son bien, que c’était la seule solution qu’avait trouvé Lisbon pour s’assurer de sa survie.

Par chance, chaque jour Ethan lui apportait le journal et ainsi Jane pouvait se tenir au courant de ce qu’il se passait à l’extérieur. Ainsi, il apprit que l’équipe de Lisbon avait fini par arrêter le coupable, le frère de Silver et que tout était fini. Enfin presque tout, il devait quand même rester en isolement, le temps de trouver une autre solution.

Il continuait d’écrire à la jeune femme et elle lui répondait, pas aussi souvent que lui mais autant qu’elle le pouvait. Elle lui faisait part de ce qu’il se passait dans sa vie, de ce qu’elle ressentait en rapport avec sa grossesse. Elle semblait aller mieux avec le temps et il était heureux pour elle. Mais sa présence lui manquait de plus en plus, il voulait tellement la voir, il voulait tant qu’elle vienne.

Un matin alors qu’il relisait la dernière lettre de Lisbon, Ethan arriva dans sa cellule avec le sourire.

“_ T’as de la visite Jane,” lui annonça-t-il.
“_ Ah oui? Qui?”
“_ C’est une surprise.”

Et Jane sentit son cœur s’emballer d’anticipation. Il espérait que ce soit Lisbon, il voulait tant que ce soit elle.
Ethan lui attacha les mains comme le voulait le règlement et l’emmena avec lui jusqu’à une petite salle où il le fit entrer avant de lui retirer ses menottes. Cela l’étonna mais le sourire toujours présent d’Ethan lui donna confiance.
Jane s’installa sur l’une des chaises et attendit la venue de son visiteur, ou sa visiteuse? La porte s’ouvrit et une personne entra. Jane était toujours dos à la porte mais il su à l’instant où elle franchit la porte que c’était elle.

Au bout de quelques minutes de silence, Jane se leva et se tourna, faisant face à la jeune femme dont le visage était recouvert de larmes. Il n’hésita pas un instant et couru vers elle, la prenant dans ses bras, la serrant aussi fort que possible contre lui. Il sentit les bras de Lisbon lui entourer la taille et ses épaules se mirent à trembler. Elle pleurait contre lui.
Il se dégagea et prit son visage dans ses mains. Elle était si belle, même à travers ses larmes, elle restait magnifique et il s’en voulu encore plus de ce qu’il lui faisait vivre. Comment pouvait-elle encore vouloir le voir après tout ce qu’il avait fait? Comment était-il possible qu’elle lui ait pardonné alors qu’il ne se l’était pas encore pardonné?

Lisbon sourit tout en mettant ses mains sur celle de Jane. Elle passa ses pouces sur les mains de l’homme et sourit entre ses larmes. Elle était heureuse, pour la première fois depuis des mois elle était vraiment heureuse. Elle avait eu peur de venir, peur de ce qu’elle ressentirait, de ce qu’elle lui dirait. Mais à l’instant où elle l’avait vu elle avait su qu’elle ne pouvait plus lui en vouloir.

“_ Patrick,” souffla-t-elle alors que de nouvelles larmes coulaient sur ses joues.
“_ Teresa, je suis si heureux de te voir, tu ne sais pas à quel point.”

Et il la tira une fois de plus dans ses bras. Lisbon se laissa faire, bien trop heureuse de ce moment magique dans les bras de Patrick Jane, même si elle savait que ça ne durerait pas longtemps. Elle voulait profiter de chaque instants, de chaque embrasse, de chaque larme versait.

Jane guida Lisbon vers la chaise afin qu’elle s’installe, il ne voulait pas qu’elle se fatigue dans son état et elle se laissa une fois de plus faire. Elle n’était plus vraiment elle-même depuis qu’elle était enceinte, elle agissait bien trop souvent de façon impulsive, pleurait plus que d’habitude, elle ne se reconnaissait pas. Mais d’agir ainsi avec Jane lui était égal, ce n’était pas n’importe qui et elle savait qu’il ne profiterait jamais de la situation, qu’il ne serait jamais inconvenant avec elle. Jane avait toujours été attentionné avec elle, il avait toujours veillé à ce qu’elle se repose plus, qu’elle ait son café le matin ou lorsqu’elle en avait besoin, qu’elle sourit. Bref, il avait toujours veillé à ce qu’elle soit heureuse. Et à cet instant elle voyait qu’il ne demandait rien de plus que de le faire, la rendre heureuse, même si ça voulait dire la voir uniquement ici, dans cette salle, juste quelques heures pas semaines.

Une fois que Lisbon eu prit place, Jane contourna la table, prit la seconde chaise et vint la placer juste à coté de l’autre, faisant ainsi face à la jeune femme. Il la fixa un moment, dans le silence, imprégnant chaque trait de son visage, savourant l’odeur de son parfum, sa présence tout simplement. Il se rendait compte qu’elle lui avait manqué bien plus qu’il ne le pensait jusque là, il avait besoin d’elle dans sa vie.

Au bout de quelques minutes, Lisbon se décida enfin à parler.

“_ Comment allez… vas-tu Patrick?” demanda-t-elle, hésitant sur les mots à employer.
“_ Je vais bien Teresa, grâce à toi,” lui répondit-il avec le sourire.

Puis le silence retomba. Aucun des deux ne savait quoi dire, pourtant ils en avaient des choses à se raconter, à s’expliquer. Jane savait que c’était à lui de parler en premier, qu’il devait justifier son acte, qu’il devait se faire pardonner, même si c’était déjà fait. Il avait besoin de savoir que Lisbon reviendrait, qu’elle ne le laisserait pas. Il ne doutait pas trop de ça, mais c’était vital qu’il l’entende lui dire et pour ça il fallait qu’il s’excuse.

“_ Teresa, je suis désolé de tout ce que je t’ai fait subir,” commença-t-il. “Je ne le voulais pas, il faut me croire, mais j’avais fait une promesse à ma femme et ma fille, je ne pouvais pas ne pas la tenir.”
“_ Tu as tué un homme Patrick, tu es devenu un meurtrier comme lui.”
“_ Je sais, mais je ne voulais pas qu’il continu, qu’il détruise d’autre familles, qu’il s’en prenne à toi.”
“_ Pourquoi l’aurait-il fait? Il n’avait pas de raison pour ça.”
“_ Si il en avait, j’étais trop proche de toi, j’avais et j’ai toujours des sentiments pour toi.”
“_ Patrick, il y avait d’autres solutions que de te détruire comme tu l’as fait. Qu’est-ce que ça t’as apporté de le tuer? Tu te sens mieux maintenant qu’il n’est plus là? Tu te sens libre? Tu es heureux?”

Les mots de Lisbon lui transpercèrent le cœur. Non il n’était pas plus heureux, non il n’était pas libre, il ne se sentait pas mieux qu’avant. La seule chose était qu’il se sentait soulagé, il avait tué un homme pour protéger d’autres personnes, pour protéger Lisbon. Il avait eu si peur que John Le Rouge ne s’en prenne à elle. Bien sur il prétendait vouloir arrêter, vouloir passer à autre chose. Mais Jane le connaissait, il savait qu’un jour ou l’autre il serait revenu, qu’il aurait recommencé son jeu macabre et qu’il aurait fini par s’en prendre à la seule personne qui pouvait encore le rendre heureux. Il ne pouvait pas laisser une telle chose arriver, il ne pouvait pas laisser cet homme s’en prendre à Lisbon. A présent John Le Rouge était mort et lui en prison, mais Lisbon était en vie et en sécurité, elle ne risquait plus de devenir un de ses dommages collatéraux.

Lisbon leva une main qu’elle posa sur la joue de son ancien consultant, attirant par la même son attention. Leurs yeux se croisèrent et ils se sourirent. Elle avait comprit, elle savait pourquoi il avait fait ça. Et même si elle ne le cautionnait pas, elle pouvait comprendre ses craintes et ses peurs, car elle avait eu les mêmes.

“_ Tu as fait ça pour moi?” demanda-t-elle finalement.
“_ Oui, pour toi et pour les autres,” admit-il. “Je ne pouvais pas le laisser partir tout en sachant qu’il pourrait revenir un jour et s’en prendre à toi, ou à quelqu’un d’autre. Ça devait finir.”
“_ On aurait pu l’arrêter.”
“_ Et il aurait trouvé le moyen de s’échapper. Trop risqué.”

Ils gardèrent le silence un moment avant que Lisbon ne se lève et ne se rapproche de Jane pour lui déposer un baiser sur la joue, puis elle reprit sa place. Jane la suivit des yeux et l’observa plus attentivement. Il la trouvait resplendissante, magnifique. La maternité lui allait bien, il la trouvait plus détendu, plus femme.

“_ Comment va le bébé?” S’enquit-il.
“_ Il va bien, pour le moment.”
“_ Tu travail toujours autant?”
“_ Moins qu’avant, je ne me sens pas la force de faire autant d’heures que par le passé. Je veux que mon bébé grandisse bien alors je prends soin de moi.”
“_ C’est une bonne chose. Et pour… le père? Des nouvelles?”
“_ Aucunes et à vrai dire je n’en veux pas. Il m’a abandonné alors que je suis enceinte, il est partit sans remords. Pourtant… nous en avions parlé et il était même le premier à parler d’enfants. Je ne comprends pas pourquoi il m’a laissé.”

Des larmes coulaient sur les joues de Lisbon et, ne supportant pas de la voir ainsi, Jane se leva pour la prendre dans ses bras. Il tenta de la calmer mais il savait très bien que ce ne serait pas facile. Il se souvenait encore de l’époque où Angela était enceinte de Charlotte, elle pleurait souvent, parfois pour rien et il fallait attendre que ça passe. La seule chose qu’il pouvait faire était d’être là pour elle, de la tenir dans ses bras et de lui faire comprendre qu’il ne la laisserait pas. Et c’est exactement ce qu’il faisait à cet instant avec Lisbon. Il la serra fort dans ses bras, passant une main dans son dos pour la réconforter et lui faire comprendre qu’il la soutiendrait jusqu’au bout. Elle avait besoin de quelqu’un pour la soutenir et même de sa prison il le ferait.

Jane et Lisbon passèrent plusieurs heures à discuter de tout et de rien, à parler du travail, des enquêtes, de leurs collègues. Ils parlèrent aussi du bébé, de ce que devait faire la jeune femme pour que tout se passe bien. Le mentaliste savait que sa collègue n’avait pas beaucoup de moyens, un salaire de flic n’était pas énorme. Elle n’avait personne pour lui venir en aide financièrement alors il eu une idée. Il savait qu’elle n’accepterait surement pas, mais il avait de bons arguments. Il fallait juste qu’il prépare tout avant de lui en parler.

L’heure du dépars arriva et Lisbon sentit de nouvelles larmes apparaitre à ses yeux. Elle ne voulait pas partir, elle ne voulait pas rentrer chez elle, dans cet appartement froid et vide, mais elle n’avait pas le choix.
La jeune femme leva les yeux vers le mentaliste et vit qu’il faisait de son mieux pour retenir ses larmes lui aussi. Alors elle se rapprocha de lui et l’entoura de ses bras, enfouissant son visage dans son torse, humant l’odeur de son parfum.

“_ Tu vas revenir Teresa et je serais toujours là,” lui dit-il pour la réconforter.
“_ Mais je ne sais pas quand je pourrais revenir Patrick,” pleura-t-elle.

Foutues hormones se lamenta-t-elle intérieurement.

“_ On continuera de s’écrire et le temps passera plus vite,” proposa-t-il.

Il obtint alors un sourire de la jeune femme et sourit lui aussi. C’était tout ce qu’il voulait, un sourire de sa part, savoir qu’il n’avait pas perdu ce don en venant ici.
La porte s’ouvrit derrière eux et Ethan entra dans la pièce, mettant fin à ce moment intime, un peu gêné tout de même. Il s’approcha de Jane et lui passa de nouveau les menottes, sous les yeux tristes de Lisbon. Mais avant d’emmener le mentaliste vers sa cellule, il lui laissa le temps de dire au revoir à son amie.

Jane s’approcha de Lisbon et, de ses mains prisonnières, il lui attrapa le visage et la rapprocha de lui. Leurs yeux se croisèrent et aucun crainte n’apparut, juste de l’amour. Il posa ses lèvres tendrement sur celles de la jeune femme et elle lui entoura la nuque de ses mains, approfondissant ce baiser autant que possible. Ils se séparèrent à bout de souffle et Jane garda son front contre celui de Lisbon, profitant encore un peu de cette proximité. Ils avaient les yeux dans les yeux et Lisbon avait toujours ses mains dans la nuque de Jane, ne voulant pas se séparer de lui. Mais elle savait qu’elle le devait, elle ne pouvait pas rester avec lui, bien qu’elle le désirait si fort.

Finalement, Ethan revint vers eux et emmena Jane avec lui, laissant la jeune femme seule dans la pièce. Il lui fallut encore quelques minutes avant de partir, le cœur encore lourd de cette nouvelle séparation. Mais elle savait qu’elle allait revenir, elle le ferait aussi souvent que possible. Elle ne pouvait plus se passer de son ancien consultant, elle avait besoin de lui dans sa vie.
Il fallait qu’elle trouve un moyen de le faire sortir, il fallait qu’elle trouve des preuves qui l’aident dans cette entreprise, et elle allait avoir besoin de ses collègues. Il y avait forcement quelque chose qui pourrait l’aider.

Lisbon quitta la prison pour rentrer chez elle. Sa visite lui avait fait autant de mal que de bien, elle souffrait encore plus de leur séparation mais elle avait une nouvelle motivation à présent. Elle voulait pouvoir passer plus de temps avec Jane, et pas dans une pièce froide et sans sentiments dans une prison. Elle voulait pouvoir se promener avec lui, main dans la main, heureuse et libre.
La jeune femme posa une main sur son ventre. Elle n’était plus seule à présent et elle ferait tout pour que son enfant soit heureux. Mais elle savait aussi que, bien qu’elle aime cet enfant, elle ne serait pleinement heureuse que lorsque Jane serait avec elle.
Elle allait l’aider et peut-être, oui peut-être, qu’ils pourraient être heureux ensemble, former une famille.

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Retour à la maison

Une semaine était passé depuis la visite de Lisbon à la prison pour voir Jane. Elle avait été heureuse de le voir, heureuse de pouvoir le serrer dans ses bras, heureuse de le savoir en bonne santé et en sécurité. Mais depuis elle n’avait plus eu le temps de lui rendre visite. Il lui avait envoyé une lettre qu’elle avait dévorée avant de lui répondre aussi vite.

En ce matin de Septembre, elle se trouvait dans son bureau en train d’admirer les couleurs des feuilles dans les arbres à l’extérieur de son bureau lorsque Cho passa la porte, la faisant sursauter.

“_ Pardon boss mais nous avons une adresse,” lui dit-il.

La jeune femme se leva prestement, prit sa veste et suivit son collègue dans le couloir. Les deux autres étaient déjà devant l’ascenseur et toute l’équipe s’y engouffra lorsque les portes s’ouvrirent. Ils descendirent au parking et montèrent en voiture. Tout le monde était silencieux, personne ne savait quoi dire, de toute façon il n’y avait rien à dire. Ils avaient un travail à faire et ils allaient le faire, la vie d’un des leurs était en jeu.

Le petit groupe arriva devant une maison et Cho arrêta la voiture au bord du trottoir avant que tout le monde ne sorte. Ils enfilèrent tous leur gilet par balle, vérifièrent que leurs armes étaient chargées et Lisbon partit la première, suivit de près par Cho, puis Rigsby, Van Pelt restait à la voiture, prête à venir en cas de besoin.
Lisbon monta les deux marches du petit porche, son arme devant elle. Elle s’arrêta devant la porte et jeta un coup d’œil à Cho avant de frapper.

“_ CBI, ouvrez cette porte,” cria-t-elle.

Mais personne ne répondit, la porte resta close. Elle tenta une nouvelle fois, puis une troisième mais à chaque fois seul le silence lui répondait. Mais alors qu’elle se plaçait devant la maison pour enfoncer la porte, un coup de feu retentit et tout devant flou. Elle se sentit tomber en arrière, elle entendit des cris, des coups de feu, puis quelqu’un se pencher au dessus d’elle et lui parler.

“_ Patron, ouvrez les yeux… ça va aller… restez avec nous…”

Elle tenta de faire ce qu’on lui disait, de garder les yeux ouverts, de serrer la main qui tenait la sienne. Mais la douleur était trop forte, la fatigue était trop grande et elle se laissa tout simplement aller au sommeil et tout devint noir.


Jane était allongé dans sa cellule, un livre à la main, un de ceux que lui avait fait parvenir Lisbon pour qu’il s’occupe. Il aimait bien ce livre, il l’avait déjà lu un grand nombre de fois, mais il aimait le relire. Il avait reçu une lettre de Lisbon la veille et l’avait dévoré. Il lui avait immédiatement répondu et maintenant il attendait avec impatience leur prochaine rencontre.

La revoir une semaine plus tôt lui avait fait du bien, pouvoir la serrer dans ses bras, la sentir contre lui, il avait savouré chaque instant. Il n’avait pas prémédité ce qui allait arriver avant qu’elle ne parte, mais il avait été heureux de pouvoir l’embrasser, de pouvoir sentir la douceur de ses lèvres sous les siennes. C’était un rêve qu’il avait fait si souvent que lorsque c’était arrivé il avait cru le rêver encore une fois.

En ce moment, il revoyait le visage de la jolie brunette dans sa tête, il revoyait son visage, ses magnifiques yeux émeraude, son sourire. Il n’avait qu’une hâte, la revoir et pouvoir de nouveau la serrer dans ses bras.

Il entendit des pas dans le couloir et une clé dans la serrure de la porte de sa cellule avant qu’elle ne s’ouvre pour laisser apparaitre Ethan.

“_ Tu as de la visite,” lui dit-il.

Jane se leva d’un bond, posa son livre sur le lit, s’approcha du gardien en tendant les mains devant lui puis le suivit dans le couloir. Il ne pensait pas que Lisbon allait revenir aussi tôt mais il était heureux qu’elle ait trouvé le temps de le faire.
Ethan s’arrêta devant la porte de la salle de visite de la dernière fois et ouvrit la porte. Le sourire de Jane se fana un peu lorsqu’il vit Cho qui l’attendait à l’intérieur, mais il le retrouva bien vite. Lisbon devait avoir encore beaucoup de travail et de voir son ami l’asiatique lui faisait également du bien. Il était content que ses anciens collègues continuent de lui rendre visite, c’était important pour lui.

Le mentaliste se tourna vers Ethan qui lui retira ses menottes avec un pale sourire avant de partir en refermant la porte derrière lui. Ce n’était pas bon signe, Jane sentait qu’il s’était passé quelque chose, il pouvait reconnaitre sur le visage du gardien que tout n’allait pas aussi bien qu’il le pensait.
Jane se tourna vers Cho et prit place sur la seconde chaise.

“_ Nous avons trouvé des preuves qui ont permit de te disculper,” lui dit-il. “Tu es libre.”
“_ C’est vrai?” S’enthousiasma Jane. “Pourquoi ce n’est pas Lisbon qui est venu me le dire?”

Le visage de Cho se ferma un peu plus, si cela était encore possible. Jane sentit la panique l’envahir.

“_ Que se passe-t-il Cho? Où est-elle?”
“_ L’arrestation s’est mal passé, elle est à l’hôpital.”
“_ Non,” souffla Jane.

Cho se leva, contourna la table et lui posa une main sur l’épaule. Jane releva les yeux vers lui, les larmes brillant sur ses joues.

“_ Je te conduis à elle,” lui dit simplement l’asiatique.


Le trajet en voiture se fit dans un silence de mort, Cho conduisait et Jane se souvenait de chaque instant passé avec Lisbon, chaque sourire de la jeune femme, chaque crise de nerfs à cause de lui. Il se souvenait de sa beauté, de sa gentillesse et de son acharnement à faire bien son travail. Elle avait une fois de plus fait son devoir sans penser à elle et maintenant elle était à l’hôpital, luttant contre la mort et tout ça pour quoi? Pour lui. Il ne méritait pas qu’on meurt pour lui, encore moins Lisbon.

Ils arrivèrent enfin à l’hôpital et Cho le conduisit jusqu’à la chambre de Lisbon. Jane entra doucement dans la pièce, laissant Cho attendre dans le couloir. Il s’installa sur la chaise à coté du lit et prit la main de la jeune femme dans la sienne.

“_ Teresa,” souffla-t-il. “Tu dois te réveiller, tu n’as pas le droit de mourir, tu n’as pas le droit de me laisser, pas après tout ce que tu as fait pour que je sorte.”

Il lui parla comme ça jusqu’à ce qu’une infirmière vienne le voir pour lui demander de sortir, lui disant que les heures de visites étaient finit depuis longtemps. Jane rouspéta un peu mais fini par sortir de la chambre. Mais avant de se faire, il se pencha vers Lisbon et déposa un baiser sur son front, inspirant l’odeur de son parfum avant de se redresser et de se diriger vers la porte.
Mais alors qu’il allait sortir, un petit gémissement attira son attention et il se retourna pour voir la jeune femme papillonner des yeux. Il revint immédiatement sur ses pas et lui attrapa la main.

“_ Teresa, ouvre les yeux, fait un effort, ouvre les yeux,” l’encouragea-t-il.
“_ Jane….” souffla la jeune femme.
“_ Je suis là Teresa, ouvre les yeux.”

Elle ouvrit finalement les yeux et tomba dans le regard bleu brillant de larmes de son ancien consultant. Elle lui sourit faiblement et serra la main qui tenait encore la sienne.

L’infirmière se précipita vers le lit et vérifia que tout allait bien avant de sortir de la chambre à la recherche du médecin de la jeune femme. Jane et Lisbon restèrent donc seuls mais plus un mot ne fut prononcé. Ils n’en avaient pas besoin pour se comprendre, leurs yeux parlaient pour eux.


Une semaine après sa sortie de prison Jane avait trouvé un logement non loin de chez Lisbon. Il venait chaque jour à l’hôpital pour lui rendre visite, l’aider à se remettre et le reste du temps il le passait à préparer l’appartement de la jeune femme pour son retour. Il avait préparé la chambre pour son bébé qui, par on ne sait qu’elle miracle, n’avait pas souffert de la balle qu’avait reçu sa mère. Il se sentait le devoir de prendre soin d’eux, de faire en sorte que tout se passerait bien pour eux.

Le jour de la sortie de Lisbon, il fut le premier à venir la voir à l’hôpital, le premier à l’aider à quitter cet endroit qu’elle détestait plus que tout.
Leurs collègues vinrent les rejoindre chez Lisbon où ils avaient installé une banderole de bienvenue. Lisbon en avait les larmes aux yeux, si heureuse d’être enfin chez elle, si heureuse de pouvoir serrer dans la sienne la main de Jane, si heureuse de revoir tout ses amis avec elle.
Ils passèrent tous la soirée à se rappeler du bon vieux temps, à parler de tout et de rien avant que finalement, Cho, Rigsby et Van Pelt ne partent et ne laissent Jane et Lisbon seuls.

La jeune femme était installée dans le canapé, observant le mentaliste ranger la pièce comme s’il était chez lui. Elle sourit à cette pensée et se dit qu’elle aimerait vraiment qu’il se sente chez lui ici, qu’il se sente bien, avec elle.
Jane revint un instant plus tard avec deux tasses fumantes dans les mains et en tendit une à Lisbon qui la prit avec un sourire. Il s’installa ensuite à coté d’elle et ils savourèrent le silence en buvant leur thé.
Au bout de quelques minutes, la jeune femme posa sa tasse et prit les mains de Jane dans les siennes.

“_ Merci d’être là pour moi Patrick,” lui dit-elle.
“_ Non, merci à toi pour m’avoir sortit de prison,” répondit-il en passant une main sur la joue de Lisbon. “Tu as risqué ta vie pour moi, ainsi que celle du bébé. Je ne sais pas ce que je serais devenu si vous étiez morts.”
“_ Je suis désolée de t’avoir fait peur comme ça, je ne pensais pas que ça tournerait ainsi mais… je voulais tellement que tu sortes de là-bas, je voulais tellement que tu sois libre.”

Les larmes lui vinrent aux yeux et Jane la prit dans ses bras, la serrant fort contre lui. Lisbon se laissa aller contre son torse et serra sa chemise entre ses doigts, trop heureuse de pouvoir le sentir de nouveau contre elle. Jamais elle ne se serait doutée des années plus tôt qu’un jour elle tomberait amoureuse de son irritable consultant, mais c’était un fait, elle aimait cet homme, plus que tout au monde et ne voulait plus être séparé de lui.
Alors qu’elle fermait les yeux pour profiter au maximum de ce moment, un petit coup dans son ventre la fit se redresser avec un sourire. Elle releva la tête vers Jane et lui prit la main qu’elle posa sur son ventre. Il sentit lui aussi le bébé bouger dans le ventre de la jeune femme et, trop heureux, il posa sa tête contre son ventre. Lisbon sourit un peu plus avant se passer une main dans les boucles blondes de son consultant.

“_ Merci d’être là avec moi Patrick,” lui dit-elle.
“_ Il n’y a pas un endroit où je voudrais être si ce n’est avec toi,” répondit-il.

Jane se redressa et regarda Lisbon dans les yeux. Il se rapprocha d’elle et, avant de poser ses lèvres sur les siennes, lui dit:

“_ Je t’aime Teresa.”

Puis il l’embrassa, la serrant dans ses bras. La jeune femme répondit à son baiser puis se sépara de lui.

“_ Je t’aimes aussi Patrick.”

Le couple se sourit, se leva et monta dans la chambre. Ils se couchèrent et s’endormirent dans les bras l’un de l’autre, heureux comme ils ne l’avaient pas été depuis longtemps.

Ils avaient beaucoup souffert au cours de leur vie, ils avaient traversés beaucoup d’épreuves, mais ils étaient enfin ensemble, ils étaient enfin heureux et jamais rien ni personne ne pourrait jamais les séparer.

SO JISBON