L'art de la séduction ^

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Jane faisait les cent pas dans sa chambre de motel. Il se demandait toujours si c’était une bonne idée de continuer sur cette voie. Le pari de Rigsby n’était pas une chose impossible à surmonter, il le savait, mais Lisbon n’était pas n’importe qui, elle était une femme forte, indépendante et gentille. Il savait qu’il ne lui serait pas difficile de la séduire, mais il n’aimait pas jouer avec ses sentiments. Il appréciait beaucoup Lisbon, elle était sa patronne, et sa meilleure amie. Il se félicita de l’avoir annulé, il n’aurait pas pu continuer de toute façon et il espérait juste que personne n’apprendrait rien.

Il cessa de marcher pour se regarder dans le petit miroir à coté de la porte de la chambre. Il scruta son reflet et se maudit pour ce qu’il allait faire. Au début Il voulait séduire Lisbon pour prouver à Rigsby qu’il pouvait séduire n’importe quelle femme, mais Lisbon n’était pas n’importe quelle femme. A présent, il ne voulait plus chercher à la séduire pour gagner un pari, qui était de toute façon à oublier, enfin si, peut-être, mais un pari d’une toute autre nature. Il voulait la séduire pour se prouver à lui-même qu’il pouvait encore aimer une femme, qu’il pouvait toujours se reconstruire une vie.

L’idée de départ était intéressante, il n’était jamais contre l’idée de jouer un peu, mais là, c’était bien plus qu’un jeu, c’était bien plus important. Comment pourrait-il encore se regarder dans une glace après ça ? Comment pourrait-il encore regarder Lisbon en face après ça ? Il ne le pourrait pas, il le savait. Alors il prit une décision, et qu’importe les conséquences, qu’importe si Lisbon lui en voulait par la suite. Il allait lui dire la vérité, il allait lui parler du pari, mais il n’impliquerait pas Rigsby, il dirait que c’était son idée. Et si jamais elle lui pardonnait, ce dont il doutait fortement, alors il lui expliquerait qu’elle était bien plus pour lui qu’un simple pari.

Jane se laissa tomber sur son lit et ferma les yeux un instant. Comment faire pour lui dire la vérité sans qu’elle lui envoie son poing dans la figure ? Peu de chance pour qu’elle se retienne alors autant s’y préparer. Mais il voulait qu’elle comprenne qu’il y avait plus que ce pari, qu’il y avait aussi et surtout ses propres sentiments envers elle, sentiments qu’il avait eu la surprise de voir grandir au fil des années. Il ne comprenait toujours pas comment il avait pu développer des sentiments pour cette femme alors qu’il pensait encore bien souvent à Angela, qu’il la voyait à chaque fois qu’il fermait les yeux.

Il aimait toujours sa femme, comment pourrait-il ne plus l’aimer ? Elle avait été son premier amour, la femme de sa vie au moment même où il avait posé les yeux sur elle. Cette jeune fille si belle, si joyeuse, si bien élevée avait fait de lui l’adolescent le plus heureux du monde lorsqu’elle avait accepté de sortir boire un verre un soir. Puis, il y avait eu un dîner et enfin ils avaient décidé de se mettre en couple. Les choses avaient ensuite évolués très vite et ils avaient fini par se marier, et Charlotte était arrivée quelques temps plus tard. Grace à ses dons d’observations, il était parvenu à amasser une grosse fortune, mais il avait aussi réussis à se mettre à dos pas mal de personne, et en particulier une, John Le Rouge. Cet homme avait brisé sa vie en tuant sa femme et sa fille, ses deux seules raisons de vivre.

Depuis ce jour, il avait fermé son corps à l’amour, il ne voulait plus mettre en danger qui que ce soit, il ne voulait pas risquer la vie de quelqu’un d’autre. Il ne voulait plus devoir ressentir la douleur de la perte d’un être aimé et surtout pas celle de Lisbon. Depuis qu’il l’avait rencontré, il avait apprit à s’ouvrir de nouveau, il avait apprit à faire confiance. Lisbon avait su voir en lui un homme blessé mais aussi un homme bon, un homme qui avait besoin de soutient, même s’il repoussé tout ceux qui voulaient lui venir en aide. Elle s’était accrochée et il lui en était reconnaissant.

A présent, il voulait montrer à Lisbon à quel point il avait changé, il voulait qu’elle voit qu’il était redevenu un homme heureux, et tout ça grâce à elle. La jeune femme ne savait pas ce qu’elle avait fait de lui, elle ne savait pas qu’elle était sa seule raison de se lever le matin, la seule raison de venir encore au CBI après la mort de John Le Rouge. Il avait sérieusement réfléchis à tout ça, il n’avait pas vu ce qu’il pouvait encore faire ici si ce n’est clore des enquêtes. Mais un matin, alors qu’il apportait le café à sa patronne, lorsqu’il avait posé ses yeux sur la jeune femme, fatiguée, de grands cernes sous les yeux, il avait ressentit quelque chose qu’il pensait avoir oublié depuis longtemps. Et à ce moment-là, il avait revu sa décision de partir pour finalement rester. Il ne pouvait pas s’imaginer vivre loin d’elle, il avait remarqué qu’elle aussi s’était attachée à lui et il ne voulait pas la faire souffrir.

Jane se releva et attrapa son téléphone pour appeler Lisbon. Il voulait régler cette histoire au plus vite, il voulait lui dire la vérité au plus vite pour lui prouver que ses sentiments n’étaient pas un mensonge. Il avait besoin de Lisbon, bien plus qu’elle ne pouvait le savoir et il ne la laisserait pas disparaitre de sa vie. Il appuya sur la touche d’appel rapide et attendit qu’elle lui réponde.

-“ Allo” lui répondit la voix un peu endormie de Lisbon.
-“ Lisbon, je vous réveille ?” lui demanda-t-il, sans moquerie dans la voix.
-“ Mais non Jane, je finissais juste de mettre dehors les types que j’ai invité pour finir ma soirée” répondit-elle, un brin sarcastique.
-“ Vous m’en voulez encore pour ce soir ?”

Le silence se fit un instant, moment durant lequel Jane s’inquiéta de la réponse qu’elle allait lui donner. De son côté, Lisbon ne savait pas si elle devait lui en vouloir d’être partit si vite et sans raisons, ou si elle devait l’excuser, après tout il ne sortait pas souvent et il était encore un peu rouillé de ce côté-là.
Mais elle avait passé une bonne soirée avec lui, se tenir à côté de lui, passer un tendre moment sans blagues, sans histoires de mauvais gout, juste lui et elle regardant un film romantique, quelque chose qu’elle n’aurait jamais imaginé venant de Jane. Puis, le moment où leurs mains s’était touchées, cette décharge qu’elle avait ressentie dans tout son corps. Et enfin, le baiser presque timide qu’il lui avait donné avant de s’enfuir dans la nuit. Tous ces petits moments qu’elle avait aimé et qu’elle rêvait de pouvoir de nouveau partager. Alors non, elle ne lui en voulait pas.

-“ Non Jane, je ne vous en veux pas” lui répondit-elle finalement.
-“ Merci Lisbon” souffla-t-il de soulagement. “J’avais peur que vous ne vouliez plus me voir ou me parler après ce soir.”
-“ Je n’ai pas dis non plus que je vous reparlerais” reprit-elle, le coupant dans sa phrase.

Jane resta un moment sous le choc. Alors même si elle ne lui en voulait pas, elle ne voulait pas forcement le revoir et c’était justement ça qui lui faisait peur. Il ne voulait pas qu’elle le rejette et c’était exactement ce qui se passait en ce moment.

-“ Mais vous pouvez toujours vous rattraper en m’invitant quelque part, je vous laisse le choix du lieu” rajouta-t-elle après un long silence, histoire de lui faire un peu peur. “ Alors, vous en pensez quoi ?”
“ J’en pense que c’est une excellente idée” lui répondit-il, presque fou de joie, sans même le cacher. “Alors préparez-vous de bonne heure, je passe vous prendre demain matin vers dix heures.”

Puis il raccrocha, heureux que Lisbon accepte de le revoir. Il ne pensait pas que ce serait aussi facile pour inviter Lisbon en dehors de chez elle, il avait même déjà une idée de l’endroit où il allait l’emmener. Il sourit et fini par se coucher, s’imaginant ce que demain apporterait de bonnes choses entre lui et Lisbon.



Lisbon de son coté sautait sur place dans son salon, le téléphone toujours dans les mains. Elle n’avait pas prévu que Jane l’appellerait et encore moins qu’il l’inviterait à dîner. Elle n’avait pas prévu tout court que ce serait elle qui instaurerait ce rendez-vous. Et à présent elle était heureuse comme elle ne l’avait pas été depuis bien longtemps. Elle aimait beaucoup Jane, plus que beaucoup et elle pouvait enfin avancer. La sortie de demain pourrait l’aiderait à savoir si les sentiments de Jane étaient vraiment comme les siens, s'il tenait autant à elle qu’elle tenait à lui.

La jeune femme avait l’habitude des aventures désastreuses, cela l’avait en quelque sorte immunisée contre la vie à deux, les mecs que l’on croit biens et qui se révèlent n’être que des crétins. Elle ne voulait pas douter de Jane, elle voulait croire que Jane était un homme différent et demain elle trouverait de quoi se rassurer.

Elle posa enfin le téléphone à sa place et monta se préparer pour dormir. Elle voulait être en forme pour sa journée avec Jane, parce qu’elle prévoyait de faire durer leur matinée en journée complète, peut-être même plus. Elle ne savait pas trop comment elle arriverait à faire durer les choses, mais elle trouverait bien un moyen, elle savait s’y prendre lorsqu’elle voulait vraiment quelque chose.

Lisbon se mit en pyjama et sauta dans son lit. Fermant les yeux, elle visualisa l’image de Jane dans sa tête, ses boucles blondes, ses yeux bleus, son sourire ravageur. Que donnerait-elle pour l’avoir près d’elle en ce moment, dans son lit, se serrant dans ses bras.

Elle ne savait pas trop d’où lui venaient toutes ces idées, mais elle les adorait. Imaginer dormir dans les bras de Jane était le plus beau rêve de sa vie et elle voulait pouvoir le réaliser. Jamais un de ses rêves ne lui avait autant chamboulé les idées, mais elle mettait ça sur le compte de son consultant et de ses beaux sourires.



Au petit matin, Lisbon ouvrit les yeux en s’étirant longuement. Elle sourit rien qu’à l’idée de pouvoir passer sa journée avec son irascible consultant. Cet homme était une plaie la plupart du temps, mais il était aussi d’un charme fou, d’une gentillesse incroyable et si sexy. Elle se leva et courut à la salle de bain pour se préparer. Comme elle ne savait pas où Jane allait l’emmener, elle opta pour une tenue simple qu’elle savait aller pour n’importe quel endroit. Donc, sa tenue consista en un jean noir et un débardeur pourpre. Rien de bien aguichant, juste de quoi le faire baver un peu.

Elle descendit ensuite se faire un café mais une fois dans la cuisine, son regard tomba sur l’horloge et elle se rendit compte que l’heure avait passé plus vite qu’elle ne l’imaginait. Alors elle prépara en plus un thé pour celui qui n’allait pas tarder à arriver. Et en parlant du loup, la porte d’entrée sonna et Lisbon s’y précipita, ouvrant la porte pour se retrouver face à son consultant, tout sourire, portant lui aussi un jean noir et un T-shirt avec comme inscription ‘Ne pas frapper sur le nez’. Elle sourit en voyant ça et le fit entrer.

-“ Je n’ai pas l’intention de vous frapper aujourd’hui Jane, sauf si vous prévoyez de faire quelque chose qui le mérite” lui dit-elle en refermant la porte et en se tournant pour lui faire face.
-“ Je n’ai aucunes mauvaises intentions” répondit-il à l’oreille.

Lisbon rougit, ne s’étant pas attendu à le trouver aussi près d’elle. Elle le regarda dans les yeux, ne sachant pas trop quoi faire et prit une décision. Elle se mit sur la pointe des pieds et déposa ses lèvres sur sa joue. Elle s’y attarda un peu, savourant la douceur de sa peau puis se recula, baissant les yeux de gêne.

Jane lui souleva le menton du pouce et de l’index et la força à le regarder. Il plongea dans ses yeux, admirant la beauté de son regard. Il l’obligea à se rapprocher de lui, collant leur deux corps et la serra dans ses bras, à la surprise de la jeune femme. Il la garda contre lui pas plus de quelques secondes, mais ces secondes lui firent un bien fou. Il ne savait pas s’il pourrait de nouveau en profiter après ce qu’il avait à lui dire et il pria pour que ce soit possible.

Lisbon encercla sa taille de ses bras, prolongeant l’étreinte, ne voulant pas y mettre fin. Elle était si bien là, contre lui, humant l’odeur de son après rasage, savourant la force de ses bras, la douceur de ses mains sur la peau mise à nue en bas de son dos. La chaleur qu’il dégageait lui fit du bien et elle voulu y rester encore mais Jane se recula pour retrouver une certaine distance entre eux.

-“ Lisbon, il y a quelque chose que je dois vous dire” commença-t-il.
-“ Plus tard Jane, votre thé va refroidir.”
-“ Vous m’avez préparé du thé ? C’est gentil ça Lisbon.”
-“ Teresa,” le corrigea-t-elle.
-“ Pardon ?”
-“ Nous ne sommes pas au travail et nous allons passer la journée ensemble, alors appelons-nous par nos prénoms” expliqua-t-elle.
-“ Parce que vous comptez passer la journée entière avec moi ?” S’étonna-t-il.
-“ Et bien… je ne sais pas mais… je…”
-“ Moi aussi ça me plairait, Teresa.”

Lisbon rougit un peu plus en l’entendant prononcer son prénom de cette façon. Cela était étrange, et tellement bien à la fois. Elle se retourna vers la cuisine pour cacher son trouble et attrapa sa tasse de café qu’elle porta à ses lèvres. Elle pensait qu’il n’avait rien remarqué, mais deux mains autour de sa taille lui firent comprendre le contraire. Ça et un souffle chaud contre son oreille.

-“ Ne rougissez pas comme ça toute la journée, ça pourrait être gênant.”
-“ Je…”
-“ Ne le niez pas Teresa, je le sais et j’aurais trouvé ça agréable de vous embêter avec ça avant, mais pas aujourd’hui. Non, aujourd’hui je voudrais que vous soyez assez à l’aise avec moi pour ne pas rougir à chaque geste que je ferais vers vous, à chaque parole que je vous dirais et à chaque regard que je poserais sur vous.”
-“ Vous… vous comptez faire d’autre gestes de ce genre ?” Osa-t-elle lui demander en posant ses mains sur celles de son consultant qui venaient de glisser sur son ventre.
-“ Oh oui, bien plus encore” souffla-t-il dans son cou avant d’y déposer ses lèvres dans un baiser terriblement agréable. “ Mais avant je dois vous avouer quelque chose de très important.”
-“ C’est si grave que ça que vous ne pouvez pas attendre la fin de la journée ?” S’inquiéta-t-elle en se tournant dans ses bras.
-“ Oui Teresa, enfin non… enfin je ne sais pas vraiment, mais je ne veux pas vous mentir.”
-“ Depuis quand ?” Rigola-t-elle, ne prenant pas vraiment au sérieux ce qu’il avait à dire.
-“ Teresa, je ne veux pas perdre votre amitié, je ne veux pas que vous me détestiez, mais si nous devons envisager quelque chose entre nous, je veux que ça commence sur la vérité et non pas sur le mensonge.”
-“ Vous commencez à me faire peur Patrick.”
-“ Ce n’est pas mon intention, croyez-moi, mais je veux vous avouer quelque chose et si je ne le fais pas maintenant, je m’en voudrais toujours.”

Lisbon se dégagea des bras de son consultant, soudain mal à l’aise et craignant ce qui allait venir. La journée avait si bien commencé, pourquoi devait-elle tout à coup basculer ainsi ? Jane avait été si tendre avec elle dès son arrivée et voilà que maintenant il voulait parler sérieusement de quelque chose dont elle ne savait rien mais qui commençait sérieusement à lui faire peur.

Elle s’éloigna dans la cuisine, préférant se tenir loin de lui au moment où il lui apprendrait la vérité, quelle que soit cette vérité. Elle prit place sur l’un des tabourets autour du comptoir de sa cuisine, sa tasse de café à la main et attendit.
Jane commençait à douter que ce soit une bonne idée de tout lui dire, il voyait le doute s’installer dans le regard de la jeune femme et c’était justement ce qu’il ne voulait pas. Il voulait uniquement de la franchise dans ce qui pourrait devenir un couple. Alors soit il lui disait tout sur le pari, soit il trouvait quelque chose d’autre à lui dire, histoire de ne pas lui mettre plus de doute et avec de la chance elle n’apprendrait jamais rien sur ce pari stupide.

TBC…

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CHAPITRE GENIAL !!

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Aveux


“ Aimer, ce n’est pas se regarder l’un l’autre, c’est regarder ensemble dans la même directions.”

Honoré de Balzac

Jane n’avait pas fait un pas de plus vers Lisbon, peu certain que ce soit une bonne idée. Ce qu’il avait à dire allait tout changer entre eux, peut-etre même que cela allait détruire leur amitié, mais il devait être honnête, il ne voulait pas lui mentir, elle était beaucoup trop importante pour lui, elle méritait de tout savoir, et même si cela devait les séparer, il aurait au moins eu le courage de parler.

Lisbon attendait toujours que Jane lui parle, mais en réalité elle ne le voulait pas vraiment. A voir son visage, les petites rides sur son front, la façon qu’il avait de danser légèrement d’un pied sur l‘autre, il était nerveux, et Jane n’était jamais nerveux. Et rien que de le voir ainsi elle était nerveuse elle aussi. Elle voulait qu’il parle vite pour pouvoir passer à autre chose.

-“ Tout d’abord, je veux que vous sachiez que je tiens beaucoup à vous” commença-t-il. “ Vous êtes la seule à vraiment me comprendre, à ne pas me juger, à être honnête avec moi et à ne pas hésiter à m’engueuler lorsqu’il le faut.”
-“ Il faut bien que quelqu’un le fasse” tenta-t-elle pour détendre un peu cette atmosphère qui commençait à se faire lourde.
-“ Ouais heureusement car sinon je pourrais être encore plus casse-pieds que je ne le suis déjà” lui sourit-il. “ Mais je crois que cette fois rien ne pourra vous faire me pardonner.”
-“ Patrick, dites moi juste les choses parce que là vous me faites vraiment peur.”
-“ OK, bon alors voilà, j’ai fait un pari… un pari dont je ne suis pas fier.”
-“ Depuis quand vos paris vous mettent-il mal à l’aise ?”
-“Jamais jusqu’à celui-là. Ce pari, je ne voulais pas vraiment le faire, mais je…”
-“ Vous n’aimez pas perdre un pari” tenta-t-elle.
-“ C’est vrai mais… ce pari la, je ne voulais pas le gagner, enfin peut-être au début mais… après j’ai réalisé que je ne pouvais pas faire ça.”
-“ Alors dites moi quelle était la nature de ce pari et je vous dirais ce que j’en pense.”
-“ Le pari… je devais… je devais séduire une femme” avoua-t-il.
-“ Et qui était cette femme ?” Voulu-t-elle savoir.

Jane n’osa pas répondre à cette question, il savait qu’il devait lui dire, c’était pour ça qu’il était là, principalement. Mais maintenant, il n’était plus certain de vouloir le lui dire, il ne voulait pas la perdre, il tenait bien trop à elle. Mais Lisbon était à présent curieuse de savoir la vérité, il avait tout fait pour. Il prit donc une profonde inspiration et se lança, qu’importe les conséquences.

-“ La femme du pari c’était… vous” souffla-t-il.

Il n’osa pas relever les yeux qu’il avait baissé lors de son aveu. Il ne voulait plus la regarder dans les yeux, il ne voulait pas voir la déception dans son regard, la colère, tous les sentiments désagréables qu’il pourrait y voir. Il avait honte de lui, honte de ce qu’il avait fait à Lisbon. Il l’aimait, oh ça oui il l’aimait. Mais après ce qu’il venait d’avouer, il savait qu’elle ne lui pardonnerait jamais. Elle ne voudrait plus jamais lui adresser la parole et il ne pouvait pas lui en vouloir.

Sans lever les yeux, Jane sortit de la cuisine, prit sa veste sur le canapé et se dirigea vers la porte. Il ne voulait pas rester plus longtemps dans cet appartement, il ne voulait pas entendre Lisbon lui dire à quel point elle était déçue par son comportement, de toute façon il ne pourrait pas lui en vouloir. Elle avait de quoi être déçue, il avait fait quelque chose d’horrible et elle était parfaitement en droit de tout lui reprocher.

Il posa la main sur la porte, sur le point de sortir lorsqu’une voix se fit entendre derrière lui.

-“ Vous comptez aller où comme ça ?” lui demanda Lisbon.
-“ Je ne sais pas, mais je ne vais pas vous imposer ma présence plus longtemps.”
-“ Vous ne m’imposez rien du tout Patrick” continua-t-elle. “ J’ai moi aussi quelque chose à vous avouer.”

Jane se retourna, ne comprenant pas de quoi elle voulait parler. Il s’attendait à ce qu’elle crie, qu’elle lui reproche de s’être servit d’elle, mais au lieu de ça, elle ne semblait même pas en colère. Il ne comprenait plus rien, il ne la comprenait pas. Lisbon devait lui en vouloir, pas lui demander de rester. Il posa son regard sur la jeune femme, cherchant à savoir ce qu’elle voulait lui dire mais ne parvint pas à lire en elle.

-“ Je savais pour le pari Patrick, depuis le début” avoua-t-elle.
-“ Vous… vous saviez ?” demanda-t-il, un peu perdu.
-“ Je vous ai entendu avec Rigsby hier avant de vous dire que nous étions de repos, je vous ais entendu accepter mais… j’ai vu quelque chose dans votre regard, quelque chose qui me disais avec certitude que ce pari ne vous plaisait pas.”
-“ Je…”
-“ J’ai voulu savoir combien de temps il vous faudrait pour me le dire, je savais que vous ne pourriez pas garder ce secret trop longtemps. Mais ce que je ne savais pas c’était pourquoi vous ne vouliez pas le garder.”
-“ Je… j’ai bien réfléchis après notre soirée, et j’en suis venu à la conclusion que… Que je tiens trop à vous pour vous utiliser pour gagner un pari. Je ne veux pas vous perdre, je ne veux pas me retrouver seul. Vous êtes ma seule véritable amie Teresa, la seule qui représente quelque chose pour moi.”
-“ C’est tout ce que je suis pour vous? Une amie ?”
-“ Vous… je…”

Jane ne parvenait plus à dire quoi que ce soit, il avait encore honte de lui, mais encore plus depuis qu’il savait que tout ceci n’était pas un secret pour Lisbon, qu’elle savait tout depuis le début. Il s’était fait avoir, elle s’était jouée de lui et cela le fit sourire. Lui, le grand maître de la manipulation s’était fait avoir par sa collègue. A croire qu’elle avait retenue plus de choses qu’il ne le pensait.

Il ne savait plus ce qu’il devait faire. D’un côté, il était heureux qu’elle ne lui en veuille pas, qu’elle ne lui crie pas dessus. Il voulait courir vers elle et la prendre dans ses bras pour la serrer fort contre lui, mais il ne savait pas s’il pouvait le faire. Il ne savait pas s’il avait encore le droit d’espérer que quelque chose puisse se passer entre eux. Il n’avait jamais envisagé de refaire sa vie, il ne pensait pas en avoir le droit, pas après ce qui était arrivé à sa famille.

Mais Lisbon avait une telle importance pour lui, elle avait une place particulière dans son cœur et il ne voulait pas que cela change. Il voulait encore imaginer un avenir possible entre eux, il en rêvait depuis si longtemps. Il n’avait pas réalisé ses sentiments pour elle avant la veille au soir, avant d’avoir faillit l’embrasser. Ce n’était qu’en rentrant chez lui qu’il avait prit conscience que Lisbon était plus qu’une simple collègue de travail, qu’elle était plus que sa meilleure amie. Elle était la femme qu’il aimait, celle avec qui il voulait passer le reste de sa vie.

Lisbon profita qu’il était perdu dans ses pensées pour se rapprocher de lui sans qu’il ne s’en rende compte. Elle voyait à quel point tout ceci le faisait réfléchir, elle savait qu’il avait du mal à comprendre tout ce qui se passait et elle était contente de le voir se torturer les méninges. Mais elle ne voulait pas le faire souffrir plus longtemps, elle voulait elle aussi lui avouer toute la vérité et aujourd’hui était le bon moment, le meilleur de tous, il n’y aurait peut-être pas d’autre chance pour le lui dire.
Alors elle se rapprocha encore plus de lui, posant sa main sur la joue du mentaliste, le forçant à relever les yeux vers elle. Il était tellement perdu, cela lui fit mal au cœur.

-“ Patrick, cessez donc de vous torturer. Je suis désolée de m’être jouée de vous, je ne voulais pas vous faire souffrir, croyez moi.”
-“ Vous ne m’avez pas fait souffrir Teresa. C’est moi qui…”
-“ N’en dites pas plus. Je savais tout depuis le début, je ne vous ai rien dis et je le regrette mais… je voulais savoir si ce que vous ressentiez pour moi était vrai, si ce n’était pas encore un de vos jeux. Je suis désolée d’avoir douté de vous.”
-“ Mes sentiments pour vous sont réels, je ne jouerais pas avec vous comme ça, vous avez trop d’importance pour moi.”
-“ Maintenant je le sais, me pardonnerez-vous mes doutes ?”

Jane se détendit aux simples paroles de la jeune femme, elle ne s’était pas vraiment joué de lui, elle avait juste voulu s’assurer que ses sentiments pour elle était vrai. Tout cela lui fit chaud au cœur, cela voulait dire qu’elle avait de grands sentiments pour lui et qu’ils étaient les mêmes pour lui. Trop heureux de cette réalisation, il posa ses mains sur les hanches de la jeune femme et la rapprocha de lui. Il sourit en voyant le visage de Lisbon se détendre et il se pencha vers elle. Il n’avait qu’une envie à et instant, plonger sur ses lèvres et lui voler le baiser le plus passionné possible. Il voulait lui montrer par des gestes cette fois que ses sentiments étaient vrais, il voulait pouvoir de nouveau sentir la douceur de sa peau contre la sienne, pouvoir sentir la chaleur de son corps contre le sien. Toutes ses sensations qu’il n’avait pas ressenties depuis des années étaient en train de le consumer sur place, il fallait à tout prix qu’il se libère de sa frustration. Il s’arrêta à seulement quelques centimètres du visage de la jeune femme qui n’avait toujours pas quitté ses yeux du regard.

-“ Donc si je comprends bien, vous avez des sentiments pour moi ?” Lui souffla-t-il, tout proche de ses lèvres.
-“ Je crois que ce sont les mêmes que les vôtres” sourit-elle en se mettant sur la pointe des pieds.
“ Alors je peux me rassurer en me disant que vous ne me jetterez pas dehors si je fais ça” continua-t-il en posant ses lèvres sur celles de la jeune femme.

Lisbon ferma les yeux, savourant la douceur des lèvres de son consultant sur les siennes. Elle lui entoura la nuque de ses bras, se serrant le plus possible contre lui, ne voulant plus jamais qu’il la lâche. Elle avait eu peur en lui avouant la vérité, tout comme lui en lui avouant pour le pari. Ils avaient tous les deux menti en quelques sortes, mais maintenant, tout ça était derrière eux. Ils étaient dans les bras l’un de l’autre, ils s’embrassaient comme jamais Lisbon n'avait imaginé pouvoir le faire et tout lui semblait tellement normal. Jane ne semblait plus avoir peur, il semblait au contraire prendre autant de plaisir qu’elle et elle le sentit la faire reculer jusqu’au canapé qu’elle sentit derrière ses jambes. Elle se laissa tomber dessus, entrainant le mentaliste dans sa chute et ils se retrouvèrent l’un sur l’autre, dans une position qui ne laissait que peu de place à l’imagination sur ce qui allait arriver ensuite.

Les mains de Lisbon quittèrent la nuque de Jane pour glisser sur ses épaules, puis son dos où elle appliqua une légère pression, le collant un peu plus contre elle. Jane sourit contre ses lèvres, acceptant de se rapprocher, trop heureux de se revirement de situation. Il l’aida à s’allonger sur le divan, se plaçant sur elle, laissant ses mains se promener sur son corps, savourant le fait qu’elle soit si réceptive à ses caresses. Il le voulait tellement, depuis si longtemps, mais il ne le voulait pas comme ça alors il s’arrêta. Lisbon cessa ses baisers et le fixa, cherchant à comprendre ce qu’il avait.

-“ Patrick ?”
-“ Je… je suis désolé mais je ne peux pas faire ça,” lui dit-il. “Je le veux, croyez-moi, mais je veux avant tout pouvoir apprendre à vous connaitre mieux, je veux passer du temps avec vous, avec toi. Je veux que nous sortions tous les deux, que nous allions au restaurant, que nous allions au cinéma, que nous profitions de la vie et des moments que nous pourrons passer ensemble.”
-“ Donc, nous ne ferons rien aujourd’hui” traduisit-elle.
-“ Non, mais ce n’est que partie remise,” lui sourit-il. “Mais nous pouvons toujours sortir comme nous l’avions prévu, alors ?”
-“ Ce sera avec plaisir. Je trouve que cette idée est parfaite. Moi aussi je veux pouvoir passer du temps avec… toi.”
-“ Alors on y va ?”

Jane se redressa et tendit sa main à la jeune femme pour l’aider à se relever. Il la tira à lui et la serra dans ses bras, ne pouvant plus se passer d’elle. Lisbon se cala tendrement contre son torse et lui embrassa le cou, provoquant des frissons chez le consultant et une montée de chaleur dans son corps. Elle aimait tant être à cet endroit, dans ses bras, pouvoir le toucher comme elle le voulait, pouvoir l’embrasser comme elle le voulait.

“ Prends une veste, tu risques d’en avoir besoin” lui dit-il en déposant un baiser sur sa tempe.
“ Puis-je savoir pourquoi ?” demanda-t-elle.
“ C’est une surprise.”
“ Je n’aime pas les surprises, tu le sais.”
“ Tu vas aimer celle-là, je te le promets.”

Lisbon l’embrassa sur les lèvres avant de monter dans sa chambre se prendre une veste. Finalement, tout se passait bien, Jane n’avait pas pris la fuite et il envisageait même quelque chose entre eux, et apparemment sur le long terme. L’idée l’effrayait un peu, mais elle l’aimait vraiment, elle voulait leur laisser une chance d’être heureux, alors elle ferait tout pour que ce soit possible.

Elle prit sa veste, se regarda une dernière fois dans le miroir avant de descendre en courant rejoindre le mentaliste dans le salon. Elle lui sauta presque dessus pour l’embrasser en l’entrainant vers la porte. Jane la suivit et ils montèrent dans la voiture du blond, en chemin pour une journée particulièrement intéressante. Si Jane voulait une preuve qu’ils pouvaient construire une chose ensemble, alors elle lui apporterait, et elle allait commencer par lui montrer que l’honnêteté dont il avait fait preuve était la meilleure preuve de l’amour qu’il avait pour elle. La jeune femme avait eu des doutes sur toute cette histoire, mais a présent, elle ne voulait qu’une seule chose, pouvoir réaliser ce rêve qu’ils avaient tous les deux.

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L'amour au delà des mots


“ Ceux qui contrôle leur désir, c’est que leur désir est assez faible pour être contrôlé, et la raison qui contrôle prend la place du désir et commande l’insoumis.”

William Blake

Jane roulait depuis déjà plusieurs minutes et il était étonné que Lisbon ne lui ait pas encore demandé où ils allaient. Elle n’était pas d’une nature très patiente en générale, et encore moins lorsqu’il s’agissait de surprise, venant de lui particulièrement. Mais en ce moment elle était calme, sa tête reposant contre la vitre de la voiture, l’esprit quelque part, il ne savait pas où.

Il laissa son regard quitter la route un instant pour se poser sur son visage d’ange. Elle était si belle, il avait bien de la chance de l’avoir dans sa vie, bien de la chance. Il n’avait jamais osé imaginer vivre quelque chose avec elle, et pourtant, aujourd’hui, il avait la joie de pouvoir commencer une relation avec la jeune femme. Il avait eu peur qu’elle le rejette à cause du pari, mais il avait eu la surprise d’apprendre qu’elle savait déjà tout. Il s’était sentit mal à l’aise au début, il avait en quelque sorte joué avec elle. Mais à présent, il se félicitait de tout ça. Il se demandait encore si les choses auraient évolué ainsi s’il n’avait pas fait ce pari avec Rigsby. Peut-être que non, mais il n’avait plus besoin de se poser ce genre de question. Il était avec elle, c’était le plus important.

Il reporta son attention sur la route devant lui, ce n’était pas le moment d’avoir un accident quand même. Il voulait offrir à Lisbon une journée de rêve, il voulait qu’elle apprécie ce moment passé avec lui et qu’elle en veuille d’autres. Il ne voulait pas qu’elle regrette de l’avoir choisit. Il ne voulait qu’une seule chose, qu’elle soit heureuse pour le reste de sa vie et il voulait que ce soit avec lui. Il ne pouvait s’imaginer la perdre maintenant, pas alors qu’il avait réussit à lui avouer ses sentiments.

Il arriva à destination et arrêta la voiture, sortant Lisbon de ses rêveries. Elle se tourna vers lui avant de regarder devant elle pour savoir où ils se trouvaient. Elle ne reconnaissait pas l’endroit, elle n’avait même pas regardé la route durant tout le trajet tant elle était perdue dans ses pensées. Elle avait revécu les derniers moments passée chez elle avec Jane, son Jane. Elle avait laissé le consultant parler, sachant parfaitement ce qu’il allait dire et avait attendu qu’il finisse. Elle savait que ça n’avait pas été facile pour lui, mais il s’en était bien sortit et elle était vraiment fier de lui.

Maintenant, ils étaient au milieu de nulle part, tout les deux et, même si elle ne savait pas où ils étaient ni ce qu’ils faisaient là, elle avait confiance en lui et elle le laisserait la guider où il voudrait. Il voulait lui faire une surprise, et, bien qu’elle n’aime pas les surprises, elle sentait que celle-ci allait lui plaire, tant qu’il resterait avec elle.

Jane sortit de la voiture, la contourna et ouvrit la portière à la jeune femme. Il lui tendit une main qu’elle prit avec joie et il l’aida à sortir de la voiture avant de refermer et de la guider devant lui. Elle avança en silence, gardant sa main dans la sienne, savourant la chaleur qui se dégageait de sa peau jusque dans la sienne. Elle ne s’était pas sentit aussi bien avec un homme depuis longtemps, si elle devait être honnête avec elle-même, c’était la première fois en réalité. Jane avait cette façon bien à lui de la mettre à l’aise, de lui faire ressentir tout un tas de choses qu’elle ne pensait pas pouvoir ressentir un jour.

Lisbon se tourna vers Jane, un sourire aux lèvres. Elle avait envie de lui faire comprendre tout ça, elle voulait qu’il sache à quel point elle appréciait tout ce qu’il faisait pour elle, malgré tout ce qu’il avait pu faire tout au long de ces années au CBI. Elle le tira vers elle, le forçant à se rapprocher afin de se retrouver le torse contre son dos. Elle posa leurs mains liées sur son ventre et ferma les yeux lorsqu’elle sentit le souffle chaud de Jane dans son cou. Il lui faisait ressentir tout un tas de décharges électriques rien qu’en la touchant ainsi, juste par son souffle contre sa peau. Elle sentit alors ses lèvres contre elle et elle se laissa complètement retomber contre lui, se sentant au paradis.

-“ On est presque arrivé Teresa” lui susurra-t-il à l’oreille. “ Plus que quelques mètres et nous serons arrivés.”
-“ Où exactement ?” demanda-t-elle, les yeux toujours clos, refusant de les ouvrir.
-“ Tu verras, gardes les yeux fermés jusqu’à ce que je te dise de les ouvrir.”
-“ Comme tu veux” répondit-elle, “j’ai confiance en toi.”
-“ Tu ne sais même pas ce que ça veut dire pour moi” sourit-il en l’embrassant encore une fois dans le cou.

Ils reprirent leur marche et bientôt, Lisbon entendit des bruits d’eau qui coule. Elle voulu ouvrir les yeux mais une main se posa sur son visage, l’empêchant de voir devant elle. Jane avait anticipé son geste et il voulait absolument garder la surprise, il y avait beaucoup travaillé, du moins pour la décider à venir avec lui.
Lorsqu’il jugea que le moment était le bon, il retira sa main et l’autorisa à ouvrir les yeux, ce qu’elle fit immédiatement et les mots moururent sur ses lèvres. Elle était en extase devant ce qu’elle voyait, ce lieu était magnifique et elle ne savait même pas qu'un tel endroit pouvait exister dans le coin.

La jeune femme se retourna vers le mentaliste et lui entoura la nuque de ses bras, se serrant contre lui. Elle se mit sur la pointe des pieds et déposa un tendre baiser sur ses lèvres. Elle voulait le remercier de ce moment si particulier, elle était si heureuse à cet instant. Elle l’embrassa jusqu’à ce que le manque d’air se fasse sentir et elle se recula, mais Jane l’empêcha de quitter ses bras et elle posa son front contre son torse, appréciant de ce trouver ainsi contre lui.

-“ Cet endroit est magnifique Patrick” souffla-t-elle. “Je ne savais même pas qu’il y avait une cascade dans le coin.”
-“ Je suis tombé dessus par hasard un jour alors que je me promenais et j’ai voulu t’en faire profiter.”
-“ Je suis contente que tu l’ais fait.”
-“ Mais la surprise n’est pas finie” sourit-il en la dirigeant vers le bord de l’eau. “Installes-toi tranquillement, je reviens tout de suite.”
-“ Tu vas où ?”
-“ Chercher notre repas.”

Lisbon fit donc ce qu’il lui demandait et s’installa dans l’herbe, savourant la fraicheur de ce petit coin de paradis. Elle ressentit quelques frissons et enfila sa veste. Jane avait raison lorsqu’il lui avait dit de la prendre, il avait tout prévu. Elle s’allongea et ferma les yeux. Cela lui faisait vraiment du bien de faire autre chose que travailler, de ne pas rester chez elle à se morfondre dans sa solitude. Elle ne serait plus seule désormais, elle savait qu’elle ne le laisserait jamais partir et il ne semblait pas vouloir la laisser.

Elle le vit revenir avec un panier à la main et une couverture dans l’autre. Elle se redressa, lui sourit et se leva pour l’aider à tout installer. Tout en préparant le pique-nique, ils ne cessaient de s’envoyer des regards tendres, des sourires, comme deux adolescents lors de leur premier rendez-vous. Mais ils l’étaient peut-être un peu, ils n’avaient pas l’habitude, ni l’un ni l’autre, des rendez-vous, ils avaient plus l’habitude d’être seuls, chacun de leur côté.

Ils s’installèrent ensuite tous les deux sur la couverture et mangèrent en silence, savourant la douceur de l’air, la légère brise soufflant dans les arbres, le bruit de l’eau coulant dans la rivière. Tout ça était si reposant, aucun téléphone portable, pas de bruit de klaxon, pas de cris de personnes mécontentes. Juste la nature et eux, rien qu’eux et personne d’autre. Jane avait encore du mal à réaliser qu’il se trouvait ici avec Teresa Lisbon, qu’elle était venue de son plein gré et qu’elle appréciait autant que lui sa présence. C’était un rêve devenu réalité et il ne voulait plus jamais se réveiller.

Une fois le repas terminé, Lisbon vint s’installer contre Jane qui s’était allongé sur la couverture. Elle posa sa tête sur son torse, jouant avec ses doigts posés sur son ventre. Elle se sentait si bien, si apaisée avec Patrick, elle ne voulait plus jamais se séparer de lui, plus jamais devoir passer ses nuits seule dans son lit. Elle voulait qu’il reste avec elle pour toujours, elle voulait qu’ils apprennent ensemble ce qu’est la vie à deux.

La jeune femme sentit la main de son compagnon remonter dans son dos pour venir se glisser dans sa nuque, la faisant frissonner d’anticipation. Elle ferma les yeux, trop heureuse que Patrick se sente assez à l’aise pour faire ce genre de chose et de sa main, elle lui caressa le ventre et le torse. Mais la sensation de son T-shirt sous ses doigts la gênait un peu et elle glissa sa main sous le vêtement pour venir la poser à même la peau du ventre de son consultant qui émit un petit gémissement de surprise et de plaisir. Elle laissa alors sa main monter et descendre sur le corps du mentaliste, savourant de sentir le roulement de ses muscles sous ses doigts.

Après quelques minutes de douces tortures, Jane attrapa Lisbon par les épaules et la plaqua sur le sol, se retrouvant ainsi sur elle et fondit sur ses lèvres dans un baiser enflammé qu’elle lui rendit sans hésitation. Tandis qu’ils s’embrassaient, les mains partaient à la découverte du corps de l’autre, sans gêne, sans honte. Les corps étaient réceptifs, peut-etre même trop et ce fut Jane qui s’écarta le premier, s’asseyant à côté de la jeune femme qui avait encore les yeux clos.

-“ Tu me rends fou Teresa” parvint-il à dire une fois qu’il eu retrouve son souffle.
-“ Et toi donc” lui souffla-t-elle en se retournant pour revenir poser sa tête sur son torse.
-“ Fais attention ma douce, je ne suis qu’un homme et je ne sais pas si je pourrais me retenir bien longtemps de te sauter dessus et te faire l’amour, ici et maintenant.”
-“ Bien que l’idée soit tentante, je pense que nous devrions arrêter là.”
-“ C’est la meilleure chose à faire” approuva-t-il, bien que ne croyant que peu à ses propres paroles.

Patrick se plaça sur le côté et plongea ses yeux dans ceux de la jeune femme, laissant son regard parler pour lui. Il avait tant enve de continuer, de la toucher, de la découvrir, de la faire sienne. Mais il voulait aussi attendre, il voulait apprendre à la connaitre mieux avant de franchir cette étape si importante pour lui. Il ne voulait pas profiter d’elle, bien qu’elle n’ait pas l’air contre ce qu’il avait en tête.

-“ Et si on rentrait” lui proposa-t-elle, le sortant de ses pensées.
-“ Tu as prévu quelque chose ce soir ?” Questionna-t-il en posant ses lèvres sur les siennes.
-“ Rester dans tes bras pour le reste de la nuit” lui susurra-t-elle à l’oreille.
-“ Ça me plait” souffla-t-il, ayant du mal à se retenir de la prendre dans ses bras pour l’embrasser encore et encore.

Finalement, ils se levèrent, rangèrent leurs affaires et retournèrent à la voiture où ils s’installèrent. Jane les ramena chez la jeune femme sans perdre de temps, il avait des idées en tête et il n’était plus certain de vouloir, ou du moins de pouvoir, attendre pour connaitre le corps de la jeune femme. Et à voir son visage, pour elle non plus ce n’était peut-être pas possible.
Ils arrivèrent enfin et sortirent de la voiture, laissant toutes leurs affaires dans le coffre et se dirigeant directement vers l’appartement.

Tandis que la jeune femme cherchait ses clés dans son sac, Jane s’attaqua à son cou où il déposa une multitude de baisers tendres et doux, descendant toujours plus bas vers son épaule. Sa main se posa sur son ventre et il glissa ses doigts sous son débardeur pour lui toucher la peau qui frissonna à son contact.

-“ Patrick” gémit-elle.
-“ Un problème Teresa ?” Questionna-t-il alors que sa main remontait vers la poitrine de la jeune femme.
-“ Si tu continues ainsi, cette soirée risque d’être classée interdite aux moins de dix huit ans” parvint-elle à dire entre deux gémissements.”
-“ Et ce serait un problème ?” Continua-t-il.
-“ Je… je ne pense pas, mais attends… au moins d’être… dans l’appartement.”

Il relâcha donc la jeune femme, juste le temps qu’elle ouvre la porte et la plaqua contre le mur à l’intérieur, repoussant la porte de ses pieds. Il était finalement incapable d’attendre plus longtemps. Ils s’embrassèrent, encore et encore, ne voulant plus se quitter les lèvres pendant que leurs mains s’activaient à retirer les vêtements qui tombèrent sur le sol. Ils avancèrent peu à peu vers l’escalier et Jane attrapa Lisbon sous les cuisses, la forçant à lui entourer la nuque de ses bras pour se retenir et commença à monter vers la chambre, sans jamais quitter sa bouche. La jeune femme pouvait sentir le désir de l’homme sur son entre-jambe, augmentant son propre plaisir.

Jane entra dans la chambre, Teresa dans ses bras, l’embrassant à en perdre haleine. Lui qui avait voulut prendre son temps avec elle, lui qui voulait aller doucement et profiter de leur toute nouvelle complicité, se rendait compte que finalement, il n’avait aucun contrôle sur son corps et son désir pour elle. Il la voulait depuis bien trop longtemps, et elle aussi, alors pourquoi attendre? Ils se connaissaient déjà, ils s’aimaient malgré leurs défauts, et la vie était bien trop courte pour attendre. Il voulait lui faire comprendre et lui montrer à quel point il l’aimait, et quelle meilleure façon de le faire que part des gestes ? De plus, Lisbon était elle-même incapable de résister à son désir pour lui, alors à quoi bon ?

Le mentaliste déposa la jeune femme sur le lit, se reculant juste le temps de l’admirer. Elle était si belle, les joues rougies par le désir, les lèvres entrouvertes d’où s’échappaient de légers gémissements de plaisir, les yeux reflétant la même envie que lui. Non, il ne pouvait définitivement pas résister et il plongea de nouveau sur elle, l’encerclant de ses bras. Il l’embrassa encore, ne se lassant jamais de la douceur de ses lèvres. Ce soir, ils allaient se découvrir complètement, et tout ça grâce à un pari. C’était incroyable comme la vie était parfois étrange, mais ils n’allaient pas s’en plaindre.

La nuit durant, on put entendre les gémissements de plaisir de ces deux êtres abîmés par la vie mais qui avaient su se trouver et être heureux.

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“ Non, être aimé ne donne pas le bonheur. Mais aimer, ça c’est le bonheur.”

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