Partir n'est pas toujours la bonne solution. ^

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Il l’attendait depuis deux mois. Ce jour est enfin arrivé. Dans le ciel, côtoyant les nuages, il ne pouvait s’empêcher de penser à ce qu’il allait retrouver en atterrissant à Sacramento. Il retrouverait son meilleur ami, loyal et stoïque, toujours là quand on a besoin de lui, ainsi que le grand benêt brun, gourmand comme pas deux. Il y avait aussi la jolie rousse, dernière arrivée mais pas la moins talentueuse. Pour faire simple, il allait retrouver sa Dream Team, il les avait quittés bien trop longtemps et tout cela juste à cause de remords. Il voulait partir, pour les protéger, et ne les en avait rendus que plus tristes encore. Surtout ELLE. Celle à qui il tenait tant. Celle qui était toujours présente pour lui, celle à qui il avait promis d’être toujours là pour elle. Il avait faillit à cette promesse, et ne savait pas si elle allait le pardonner. Il l’espérait de tout cœur, mais savait qu’il avait une fois de plus fait l’égoïste. Ses yeux émeraude, sa chevelure ébène, sa peau blanche, son sourire… Tout en elle lui manquait terriblement. Il réussit à retrouver le sourire en pensant qu’il la reverrait bientôt. Plus que 2h. Deux pauvres petites heures, et ce calvaire qu’avait été ses « vacances » s’arrêterait. Il sortit un petit objet de sa poche, mis les écouteurs et sombra dans un sommeil léger. Il se fit réveiller par une hôtesse de l’air, souriante à la vue de ce bel homme blond aux yeux bleus, qu’elle trouvait particulièrement charmant. Puis, ce fut l’atterrissage. Alors qu’il récupérait ses valises, il ne pensait qu’à Teresa Lisbon, sa belle patronne. Il espérait qu’elle soit là, il le voulait vraiment. Mais il ne voulait pas s’y accrocher, de peur d’être déçu par la suite.

- TM -

Une petite brune dans un tailleur noir accompagné d’une chemise bleue, un badge du CBI, des menottes et une arme à la ceinture s’interrogeait. Ou plutôt, elle se torturait mentalement. Dans deux heures, il serait de retour sur le sol Californien, il avait contacté Cho pour le lui dire. Evidemment, l’asiatique avait tout de suite informé sa patronne. Maintenant, elle ne savait pas ce qu’elle devait faire. Devait-elle aller chercher cet homme qui lui avait fait tant de mal en l’abandonnant ainsi ? Devait-elle, au contraire, le laisser rentrer à pied ? C’était Cho qui l’avait emmené à l’aéroport, il n’avait donc pas de voiture. Les minutes passaient, et elle était toujours en train de débattre avec sa raison et ses sentiments dans son bureau du CBI. Patrick Jane lui avait manqué, c’était un fait. Un fait qu’elle ne pouvait et ne voulait nier. Certes, il était arrogant, c’était un emmerdeur de première, et un grand gamin. Mais il était aussi celui qui illuminait ses journées, la faisant rougir, sourire, et même rire. Elle ne l’avouerait jamais, mais elle aimait bien ses plans foireux, même si des fois, il dépassait largement les bornes. Enfin, lorsqu’elle s’aperçut qu’il ne restait plus qu’une demi-heure avant son arrivée, elle prit sa veste sans prendre le temps de l’enfiler, et alla dans l’open-space où ses trois subordonnés remplissaient des rapports, à défaut d’avoir une enquête.


- Si Bertram vous demande, je suis partie chercher Jane. Déclama-t-elle rapidement, faisant immédiatement demi-tour.
- Patron ? L’interpella Grace
- Oui ?
- Bonne chance, souffla la jeune rousse


Sa patronne lui offrit un signe de tête pour toute réponse, puis se dirigea précipitamment sur l’ascenseur alors qu’il allait se refermer. Elle alla ensuite à sa voiture, roula juste à la limite de la vitesse autorisée, pressée d’arriver à destination. Le trajet dura 20 minutes, pendant lesquelles elle fut absorbée par la pensée du regard océan de son consultant. Puis, elle resta dans le hall. Elle attendit patiemment, dix minutes, puis vingt, et enfin trente. Elle commençait à perdre espoir, mais alors qu’elle allait repartir, elle vit sa silhouette familière se découper dans la lumière du jour. Ses boucles blondes paraissaient dorées. Il n’avait pas changé, il était juste un peu plus mal rasé qu’à l’habitude. Il s’arrêta un instant, puis repris sa marche d’un pas pressé, alors que des larmes commençaient à couler des yeux de la jeune femme.

- TM -

Voilà, il avait récupéré les deux valises qui constituaient ses bagages. Il s’engagea dans l’immense couloir vers la sortie. Celui-ci n’en finissait pas, avec toutes les embouchures vers les autres pistes. Enfin, il aperçut le hall. Et ce qu’il vit le stoppa dans son avancée. Elle était là, elle était venue, elle l’attendait. Il vit qu’elle s’était arrêtée de tournée en rond et qu’elle le dévisageait, tendue. Il reprit alors sa marche, avançant toujours plus vite. Elle courut vers lui, il lâcha ses affaires et la prit par les hanches, la faisant tournoyer dans le hall, avant de la reposer et de la serrer contre lui. Son contact lui fit un bien fou. Après quelques minutes, il s’arracha à elle à contrecœur et vit qu’elle pleurait. Mais ce qu’il vit dans son regard n’était pas de la tristesse, mais de la joie. Alors, il sécha ses larmes avec son pouce, laissant ses mains sur sa joue. Elle frémit et ferma les yeux à ce contact dont elle avait souvent rêvé pendant ces deux derniers mois. Aussi fut elle d’autant plus surprise quand elle sentit une douce chaleur sur ses lèvres. Ce n’était qu’un souffle chaud, alors elle ouvrit les yeux, et donna son consentement silencieux en regardant l’homme dans les yeux. C’était le signe qu’il attendait. Il captura alors ses lèvres, doucement, voulant faire durer au plus ce moment de plaisir partagé. La foule les regardaient, ils étaient absorbés par cette scène, qu’ils comprenaient et imaginaient comme étant la première fois, après un passé douloureux entre ces deux êtres. Quelques-uns sifflèrent, d’autres applaudirent, alors que les deux protagonistes se détachaient, doucement. Lisbon reprit une dernière fois sa lèvre inférieure avant de se détacher de lui, et de tourner la tête. Voyant que tout les regards ou presque étaient braqués sur eux, elle rougit violemment, et essaya de se cacher en posant sa tête contre le torse musclé de Patrick. Celui-ci éclata de rire, avant de lui déposer un baiser dans les cheveux, et de s’éloigner un peu. Il récupéra ses valises, et ils prirent ensemble la route vers la SUV et le CBI. Ils garderaient longtemps ce moment en tête, mais pour le moment, il fallait qu’ils dissimulent leur proximité aux autres agents, et surtout à leur impitoyable directeur.