Sans elles (spoiler saison 5x05) ^

Dans cet OS, j'ai imaginé ce qui aurait pu poussé Jane à rejoindre le CBI. J'espère que ça vous plaira.

Sans elles

C'était son premier jour de liberté, après sa sortie de la clinique. Sophie Miller l'avait aidé à revenir à la réalité, en surmontant ses névroses. Mais, à présent, Patrick se retrouvait livré à lui-même, en dehors des murs sécurisés de l'institut de soin psychiatrique.

Là-bas, il était dans un cocon, coupé du monde et des horreurs qu'il avait enduré.

Encore perturbé par ce changement si soudain, il alla directement chez lui. Pour Jane, cette maison était toujours celle de sa famille, celle où il avait connu tant de bonheur et de joies, avec elles. Il n'aurait jamais imaginé devoir vivre, un jour, sans elles.

Après la perte tragique de celles qu'il aimait, Patrick pensait que le plus douloureux était passé. Mais retourner dans une villa, silencieuse et dépourvue d'âme, était sans conteste, l'épreuve la plus pénible. Toutefois, il s'y résigna, car il n'avait nulle part où aller.

De toutes façons, il ne voulait pas être ailleurs.

Bien que chaque pas, à l'intérieur de l'habitation, lui provoquait une violente détresse, il avait besoin de reprendre ses marques, de s'imprégner à nouveau de ce lieu. Il explora donc toutes les pièces, une à une, s'arrêtant de longues minutes, les yeux clos, afin de revoir des scènes de leur vie quotidienne. Ces instants qui paraissaient anodins, autrefois, lui manquaient horriblement, aujourd'hui. Si il avait su ce qui se passerait, il aurait pris le temps d'en profiter d'avantage.

Patrick avait bien conscience qu'il ne connaîtrait jamais plus une telle plénitude. Son passé, son futur, avaient été réduits en miettes, détruits par les coups de poignard de Red John.

Il ne possédait plus rien. Il s'était débarrassé de ses biens matériels qui ravivaient trop de souvenirs. Néanmoins, il avait conservé une chose. Quelque chose de symbolique. Il n'avait pas pu se résoudre à effacer la signature du tueur car c'était l'unique souvenir physique qui le rattachait à sa famille. Un peu de sang de d'Angela et Charlotte, grâce auquel il se sentait près d'elles. Ainsi, elles étaient toujours avec lui.

Maintenant, il devrait réapprendre à vivre, ou plutôt à survivre, sans elles.

Chaque matin, il s'éveillait d'un sommeil peuplé de cauchemars, sur ce matelas, posé à même le sol. De sa main, il frôlait ce smiley en fermant les yeux, comme pour saluer sa famille. S'en suivait ensuite un rituel qu'il répétait quotidiennement. Il enfilait la même chemise froissée, le même pantalon. Puis, il passait sa main dans ses cheveux, les disciplinant succinctement. Il avait cessé de prendre soin de son apparence, étant devenu indifférent au regard des autres. Il évitait également de croiser son reflet dans le miroir. L'image que cet objet lui renvoyait, lui était insupportable. C'était celle d'un homme brisé, rongé par la culpabilité et le dégoût de lui-même.

Chaque geste du quotidien lui semblait si futile qu'il les limitait au strict minimum. Ses repas se bornaient à ingurgiter un petit déjeuner sommaire. En dehors d'un thé et de quelques toasts insipides, il était incapable d'avaler quoi que ce soit.

Cela durait depuis bientôt sept jours, lorsque Patrick réalisa que ce n'était plus possible. Il ne pouvait pas continuer à errer sans but, à travers les couloirs vides de sa villa. Il commençait à perdre la raison, à entendre les rires de sa fille, parfois même à la voir. Si il ne réagissait pas, il deviendrait réellement fou, cette fois. Il lui fallait une raison de se lever le matin, un objectif à atteindre.

En emballant les derniers cadres qui ornaient les cloisons de l'escalier, il tomba sur un article, dans le journal. Il était question d'un meurtre qui serait attribué à Red John. Le dossier était entre les mains du département des crimes majeurs du CBI. Soudain, tout devint limpide. Patrick savait ce qu'il lui restait à faire.

Il prit l'initiative de s'inviter dans le bâtiment des forces de l'ordre, afin de solliciter des informations sur les progrès de l'enquête. Là-bas, malgré son allure peu avenante, Patrick obtint un entretient avec le responsable, Virgil Minelli. Cet homme s'adressa à lui avec tact, allant jusqu'à lui proposer un poste de consultant, au sein du CBI. Il se verrait intégré à l'équipe de l'agent Térésa Lisbon. Ainsi, il serait au coeur de l'action et pourrait peut-être contribuer à mettre Red John hors d'état de nuire.

Patrick poursuivrait cet assassin sans relâche. Le voilà l'objectif à atteindre, ce qui le maintiendrait en vie. Puisqu'il ne pouvait pas vivre sans elles, il vivrait pour elles.

FIN.

J'aime beaucoup ta vision des choses. La description de la routine matinale de Jane est particulièrement saisissante.

Merci Jane Doe!!!
Ps: La suite de ma fic sera en ligne samedi, dans la journée.

belle explication de l'arrivée de Jane au CBI.
j'ai adoré le 5.05!!!

Bel OS et très belles explications comme à dit DAN

Une OS juste parfaite pour comprendre l'état d'esprit de Jane à son arrivée au CBI.
Vraiment tu as su retranscrire son mal-être tout autant que sa détermination. Vraiment un très très joli texte, je me suis régalée à le lire, BRAVO ma chère lilia

Super OS qui explique super bien l état d esprit de Jane à son arrivée au CBI