Taste Of Blood. ^
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Taste Of Blood. ^
(Ceci ne spoilera pas les éventuels retardaires qui n'auraient pas eu la révélation de l'identité de John le Rouge, puisque je ne suis moi-même pas arrivée jusqu'à cet épisode. Au passage, évitez donc de me la dévoiler !
Première fanfic que je me risque à écrire, en espérant qu'elle vous plaira, même si ça touchera sûrement moins les foules que la vision du Jisbon dans le 6.22. Comme j'ai eu un peu la haine de me faire sauvagement spoiler et d'apprendre ça, j'ai donc imaginé mon petit mélodrame en parrallèle. Bref.
Merci à JaneAddict et Daidi pour leurs conseils également.)
"I get a taste of blood in my mouth when you're near
A feeling that's too painful to bear
I get a taste of blood in my mouth when you're near
A feeling that's too painful to bear
Straight to my head
I get a look of fear on my face with you here
A feeling that shivers down my skin
Try to resist, but it's just not finished with you yet
A hold too intense to forget ..." [Archive]
(Le morceau dont je me suis inspirée pour écrire la toute fin, si vous souhaitez le découvrir : https://www.youtube.com/watch?v=dcK89PtTHRM)
Première fanfic que je me risque à écrire, en espérant qu'elle vous plaira, même si ça touchera sûrement moins les foules que la vision du Jisbon dans le 6.22. Comme j'ai eu un peu la haine de me faire sauvagement spoiler et d'apprendre ça, j'ai donc imaginé mon petit mélodrame en parrallèle. Bref.
Merci à JaneAddict et Daidi pour leurs conseils également.)
"I get a taste of blood in my mouth when you're near
A feeling that's too painful to bear
I get a taste of blood in my mouth when you're near
A feeling that's too painful to bear
Straight to my head
I get a look of fear on my face with you here
A feeling that shivers down my skin
Try to resist, but it's just not finished with you yet
A hold too intense to forget ..." [Archive]
Vingt-cinq jours. Vingt-cinq funestes jours que son absence s'abat désormais comme une chape de plomb sur cette bâtisse silencieuse. Ce soir-là devait être, disait-il, l'épisode ultime de vingt longues années d'une double-vie inéluctable, le dernier sacrifice qui clôturerait magnifiquement ces deux décennies de sang versé. Une fois sa dernière mission menée à bien, il était convenu qu'il me retrouverait ici et que nous pourrions nous enfuir vers d'autres horizons paisibles. Tout était apparemment d'ores et déjà organisé scrupuleusement, des billets d'avion vers cette destination lointaine dont je n'avais pas retenu le nom jusqu'aux faux papiers nous garantissant une plus ample sécurité, « au cas où quelque chose ne se déroulerait pas comme prévu ».
Pourtant, il n'était jamais revenu, ni ce fameux soir ni les jours qui suivirent. J'ai tout d'abord cru à un contre-temps insignifiant, mais Roy n'était assurément pas le genre d'homme à se laisser dépasser par les événements. Bientôt, il m'a fallu me rendre à l'évidence, cette crainte que j'avais toujours pressentie au fond de moi : jamais il ne m'avait considérée autrement que comme une de ses multiples adeptes, lui qui de son propre aveu n'avait jamais eu de véritables alliés mais seulement quelques pions sur l'échiquier à ressortir aux moments opportuns. Je devais sans nul doute venir clore cette interminable liste de dévots prêts à tout, et de préférence à n'importe quoi, ce dernier recours lorsqu'il n'y avait plus d'autre planque stratégique pour ses corps mutilés, ses « oeuvres » comme il les surnommaient presque affectueusement.
Jusqu'au jour où je perçus le lointain claquement de la porte d'entrée, accompagné de ce mélange d'excitation et de peur qui s'imposait toujours durant quelques secondes. Il était revenu, au diable les désillusions et tout le mal engendré depuis tant d'années : je l'aurai suivi au bout du monde s'il le fallait. Mais à la place de la présence de Roy, mon Roy, reconnaissable entre des milliers, se tenait une légère effluve de parfum mêlé à l'arôme de thé, le tout porté par un pas discret et empreint d'élégance. Un pas presque chargé de remords, de retenue, de honte. De sérénité retrouvée, aussi. Quelque chose ne s'était effectivement pas déroulé comme prévu. Je ne pus qu'à peine entendre les plates excuses de Patrick Jane, ses condoléances, ses justifications, ses quelques mots supposés réconfortants, tant des hurlements stridents étaient soudain venus déchirer l'air avec une force presque inhumaine. Je mis quelques secondes à comprendre qu'il s'agissait de mon propre cri de souffrance et d'intense solitude, tandis que mon corps tout entier se tordait convulsivement malgré moi. La main de Jane, que je reconnus instantanément, vint se poser sur la mienne en un geste voulu réconfortant. Je le repoussais prestement, comme si ce contact m'avait brûlée le tréfond des chairs et dus lutter contre une foultitude de sentiments contradictoires, pour ne finalement articuler qu'un mot dans un faible filet de voix. « Sortez ». Tout ce qui me restait de contenance pour ne pas céder devant cet homme qui avait anéanti mes derniers espoirs. Il se tint encore quelques instants face à moi, silencieux, laissant planer entre nous une promesse de pardon, comme autant de particules en suspension. Je restais de marbre, feignant de ne pas avoir interprété la subtilité de cet échange muet. Il tourna finalement les talons, m'abandonnant à ce désespoir viscéral qui me nouait les entrailles. Deux larmes silencieuses roulèrent sur mes joues, je les essuyais machinalement, sans même y prêter la moindre attention.
Roy. Il ne m'avait jamais laissé rien entrevoir d'autre de sa personne que cette identité inventée de toutes pièces, bien que cette couverture fictive avait une fois semblé sur le point de se fissurer. Suite à une enquête élucidée par l'agent Lisbon et son équipe, un scandale avait éclaboussé une communauté religieuse occulte, dressant un portrait pour le moins peu élogieux de son chef de file. La radio ayant toujours été l'une de mes seules ouvertures vers le monde extérieur, j'avais écouté le dénouement de cette affaire, que Patrick Jane avait encore une fois bouclée avec brio. Si j'avais des tendances à me méfier quelque peu de Teresa Lisbon, l'intelligence et le piquant de ce dernier m'avait plu au premier abord. Un adversaire de la trempe de Roy, sans aucun doute. Au fur et à mesure qu'enflait la rumeur médiatique, le mythe s'était cristallisé autour de l'influent dirigeant de … « Vision » peut-être ? …, livrant une description du personnage pour le moins inattendue. Après quelques jours de mutisme, j'avais tenté d'en glisser quelques mots à Roy, par simple curiosité, souhaitant seulement obtenir des réponses tant attendues. Mes maigres questionnements avaient été accueillis dans le mépris le plus complet, à la suite de quoi il s'était cloitré des heures durant dans la pièce attenante, après m'avoir recommandé de ne pas prêter attention à toutes ces futilités médiatiques. Je n'avais pas besoin d'autre preuve, cette réaction en constituait une à elle seule qui me suffisait amplement : j'ai fatalement préféré fermer les yeux sur cet épisode peu engageant, choisissant d'oublier que je m'étais heurtée à un mur de froideur inébranlable, ne cherchant même pas à connaître le secret de sa véritable identité que je convoitais depuis si longtemps.
La frustration avait pris peu à peu place dans cette relation qui n'avait rien d'idyllique, nous en tirions tous deux une certaine forme de complaisance qui ne dépassait pas l'amour à sens unique. La petite Rosalind, attendrissante enfant souvent ignorée, en mal d'attention et d'estime de soi, privée irrémédiablement de la vision du monde, avait enfin trouvé un sens à sa vie. Roy avait d'instinct su trouver les bons mots, même s'ils n'étaient que poudre aux yeux pour l'essentiel. Peu importait. Il ne subsistait désormais que de vagues vestiges, des bribes cruelles de souvenir. Dans sa soif de vengeance, Jane avait saccagé égoïstement les quelques temps qu'il nous restait encore. Et pourtant, je ne pouvais lui en vouloir. Pour une simple histoire de susceptibilité, Roy lui avait ôté sa raison de vivre la plus précieuse, la fille qu'il ne verrait jamais plus grandir, et l'avait ainsi condamné à la solitude. Il n'avait sans doute pas mesuré l'ampleur de son geste, il n'avait jamais eu d'enfant, mais … Inutile. Je savais tout aussi bien que quiconque qu'il ne laissait jamais rien au hasard. Tout comme lorsqu'il avait entreposé chez moi le cadavre mutilé de cet employé de la morgue en attendant l'arrivée de Jane, comme toutes ces fois où il rentrait avec ces relents malsains de meurtre et de sang. Si j'avais pu finir par comprendre une chose, c'était que tous ces corps dénaturés étaient un autre moyen d'accroître sa soif de pouvoir et de contrôle. La supplication, disait-il, était le moment le plus enivrant de l'opération. Le soir où il avait exécuté Lorelei, s'en était suivi un long silence, lourdement chargé de satisfaction et de plaisir non dissimulé. Pour la première fois, j'avais préféré ne pas avoir à affronter son regard, sentant un sentiment inconnu refluer en moi. La haine, renversante. Bien sûr, le lendemain, il n'en restait déjà plus rien, sa présence auprès de moi effaçant toutes les atrocités.
Peut-être qu'à la face du monde n'avait-il été qu'une sorte de monstre sanguinaire, un tueur en série qui attirait des foules de fanatiques déments, mais il avait également et surtout été le seul homme à qui je sois si intensément liée. Le seul homme que j'ai aimé durant toutes ces années. Sûrement n'avait-il rien du compagnon parfait ou de l'amant de passage, mais il avait été l'unique à me procurer quelques moments de bonheur, semblait-il. Même si je les embellissais toujours délibérément. Je m'étais effacée dans l'ombre de Roy, mais n'était-ce pas ce que nous désirions implicitement tous les deux ? Ce Red John tant traqué par les autorités était définitivement le seul pouvant m'offrir tout ce qu'il m'avait offert, et c'était bien tout ce qui m'importait. Nous étions écorchés par cette même souffrance, de celle que seules les âmes torturées peuvent un jour parvenir à comprendre. Je suis certaine que c'est aussi le cas de Patrick, même s'il lui avait fallu accomplir cet acte ignoble pour se reconstruire. Ils auraient pu vivre quelque chose d'harmonieux avec Lorelei, elle avait tellement souffert avant de ... Mais ce qui était fait n'était désormais plus à refaire. Ni pour elle, ni pour moi. Que restait-il désormais de ces espoirs, de ces années de sacrifices, de ce don de soi perpétuel ? J'attendais cette fuite comme une rédemption, une autre chance pour notre histoire d'exister réellement. Tout ce qui restait de mon existence entière a fini par se diluer au vent de poussière rouge.
Je ne sais plus à combien de temps exactement remonte la dernière visite de Jane, toute notion du temps s'est perdue dans les méandres du manque de l'être aimé. Depuis quelques jours, mes doigts ont joué inlassablement le même morceau sur ce vieux piano éculé par la nostalgie, le seul morceau que je sache jouer avec une justesse parfaite. Celui que Roy avait passé de longues heures à m'apprendre, guidant mes doigts sur le clavier. Le prélude en C majeur de Bach.
J'ai retrouvé hier l'arme que Roy m'avait confiée, « au cas où quelque chose ne se déroulerait pas comme prévu », chargée d'une seule balle, dont je saurai faire bon usage le cas échéant, m'avait-il dit. Là encore, il m'avait appris patiemment à m'en servir, jusqu'à ce que mon geste soit d'une netteté parfaite. J'avais perçu ce dernier échange comme une ultime recommandation, comme un présage de la fin qui nous attendait inévitablement.
La fraîcheur du métal contre ma tempe, je ne ressens désormais plus qu'une vague douleur anesthésiée par cette imminente paix de l'âme. La paix intérieure, le seul réel mantra de Roy. Une dernière façon de respecter sa volonté jusqu'à la dernière seconde. La délivrance par le sang, n'existait-il donc que cela ? Ces quelques minutes de fébrilité suffiraient à éteindre ces derniers jours de souffrance, bien plus insupportables que l'idée de la mort en elle-même. L'air du fameux morceau de Bach retentissant inlassablement dans la moindre parcelle de ma mémoire, c'est à ce moment précis de crescendo sublime que mes doigts enclenchent presque mécaniquement la détente, un ultime sourire de délivrance aux lèvres.
Pourtant, il n'était jamais revenu, ni ce fameux soir ni les jours qui suivirent. J'ai tout d'abord cru à un contre-temps insignifiant, mais Roy n'était assurément pas le genre d'homme à se laisser dépasser par les événements. Bientôt, il m'a fallu me rendre à l'évidence, cette crainte que j'avais toujours pressentie au fond de moi : jamais il ne m'avait considérée autrement que comme une de ses multiples adeptes, lui qui de son propre aveu n'avait jamais eu de véritables alliés mais seulement quelques pions sur l'échiquier à ressortir aux moments opportuns. Je devais sans nul doute venir clore cette interminable liste de dévots prêts à tout, et de préférence à n'importe quoi, ce dernier recours lorsqu'il n'y avait plus d'autre planque stratégique pour ses corps mutilés, ses « oeuvres » comme il les surnommaient presque affectueusement.
Jusqu'au jour où je perçus le lointain claquement de la porte d'entrée, accompagné de ce mélange d'excitation et de peur qui s'imposait toujours durant quelques secondes. Il était revenu, au diable les désillusions et tout le mal engendré depuis tant d'années : je l'aurai suivi au bout du monde s'il le fallait. Mais à la place de la présence de Roy, mon Roy, reconnaissable entre des milliers, se tenait une légère effluve de parfum mêlé à l'arôme de thé, le tout porté par un pas discret et empreint d'élégance. Un pas presque chargé de remords, de retenue, de honte. De sérénité retrouvée, aussi. Quelque chose ne s'était effectivement pas déroulé comme prévu. Je ne pus qu'à peine entendre les plates excuses de Patrick Jane, ses condoléances, ses justifications, ses quelques mots supposés réconfortants, tant des hurlements stridents étaient soudain venus déchirer l'air avec une force presque inhumaine. Je mis quelques secondes à comprendre qu'il s'agissait de mon propre cri de souffrance et d'intense solitude, tandis que mon corps tout entier se tordait convulsivement malgré moi. La main de Jane, que je reconnus instantanément, vint se poser sur la mienne en un geste voulu réconfortant. Je le repoussais prestement, comme si ce contact m'avait brûlée le tréfond des chairs et dus lutter contre une foultitude de sentiments contradictoires, pour ne finalement articuler qu'un mot dans un faible filet de voix. « Sortez ». Tout ce qui me restait de contenance pour ne pas céder devant cet homme qui avait anéanti mes derniers espoirs. Il se tint encore quelques instants face à moi, silencieux, laissant planer entre nous une promesse de pardon, comme autant de particules en suspension. Je restais de marbre, feignant de ne pas avoir interprété la subtilité de cet échange muet. Il tourna finalement les talons, m'abandonnant à ce désespoir viscéral qui me nouait les entrailles. Deux larmes silencieuses roulèrent sur mes joues, je les essuyais machinalement, sans même y prêter la moindre attention.
Roy. Il ne m'avait jamais laissé rien entrevoir d'autre de sa personne que cette identité inventée de toutes pièces, bien que cette couverture fictive avait une fois semblé sur le point de se fissurer. Suite à une enquête élucidée par l'agent Lisbon et son équipe, un scandale avait éclaboussé une communauté religieuse occulte, dressant un portrait pour le moins peu élogieux de son chef de file. La radio ayant toujours été l'une de mes seules ouvertures vers le monde extérieur, j'avais écouté le dénouement de cette affaire, que Patrick Jane avait encore une fois bouclée avec brio. Si j'avais des tendances à me méfier quelque peu de Teresa Lisbon, l'intelligence et le piquant de ce dernier m'avait plu au premier abord. Un adversaire de la trempe de Roy, sans aucun doute. Au fur et à mesure qu'enflait la rumeur médiatique, le mythe s'était cristallisé autour de l'influent dirigeant de … « Vision » peut-être ? …, livrant une description du personnage pour le moins inattendue. Après quelques jours de mutisme, j'avais tenté d'en glisser quelques mots à Roy, par simple curiosité, souhaitant seulement obtenir des réponses tant attendues. Mes maigres questionnements avaient été accueillis dans le mépris le plus complet, à la suite de quoi il s'était cloitré des heures durant dans la pièce attenante, après m'avoir recommandé de ne pas prêter attention à toutes ces futilités médiatiques. Je n'avais pas besoin d'autre preuve, cette réaction en constituait une à elle seule qui me suffisait amplement : j'ai fatalement préféré fermer les yeux sur cet épisode peu engageant, choisissant d'oublier que je m'étais heurtée à un mur de froideur inébranlable, ne cherchant même pas à connaître le secret de sa véritable identité que je convoitais depuis si longtemps.
La frustration avait pris peu à peu place dans cette relation qui n'avait rien d'idyllique, nous en tirions tous deux une certaine forme de complaisance qui ne dépassait pas l'amour à sens unique. La petite Rosalind, attendrissante enfant souvent ignorée, en mal d'attention et d'estime de soi, privée irrémédiablement de la vision du monde, avait enfin trouvé un sens à sa vie. Roy avait d'instinct su trouver les bons mots, même s'ils n'étaient que poudre aux yeux pour l'essentiel. Peu importait. Il ne subsistait désormais que de vagues vestiges, des bribes cruelles de souvenir. Dans sa soif de vengeance, Jane avait saccagé égoïstement les quelques temps qu'il nous restait encore. Et pourtant, je ne pouvais lui en vouloir. Pour une simple histoire de susceptibilité, Roy lui avait ôté sa raison de vivre la plus précieuse, la fille qu'il ne verrait jamais plus grandir, et l'avait ainsi condamné à la solitude. Il n'avait sans doute pas mesuré l'ampleur de son geste, il n'avait jamais eu d'enfant, mais … Inutile. Je savais tout aussi bien que quiconque qu'il ne laissait jamais rien au hasard. Tout comme lorsqu'il avait entreposé chez moi le cadavre mutilé de cet employé de la morgue en attendant l'arrivée de Jane, comme toutes ces fois où il rentrait avec ces relents malsains de meurtre et de sang. Si j'avais pu finir par comprendre une chose, c'était que tous ces corps dénaturés étaient un autre moyen d'accroître sa soif de pouvoir et de contrôle. La supplication, disait-il, était le moment le plus enivrant de l'opération. Le soir où il avait exécuté Lorelei, s'en était suivi un long silence, lourdement chargé de satisfaction et de plaisir non dissimulé. Pour la première fois, j'avais préféré ne pas avoir à affronter son regard, sentant un sentiment inconnu refluer en moi. La haine, renversante. Bien sûr, le lendemain, il n'en restait déjà plus rien, sa présence auprès de moi effaçant toutes les atrocités.
Peut-être qu'à la face du monde n'avait-il été qu'une sorte de monstre sanguinaire, un tueur en série qui attirait des foules de fanatiques déments, mais il avait également et surtout été le seul homme à qui je sois si intensément liée. Le seul homme que j'ai aimé durant toutes ces années. Sûrement n'avait-il rien du compagnon parfait ou de l'amant de passage, mais il avait été l'unique à me procurer quelques moments de bonheur, semblait-il. Même si je les embellissais toujours délibérément. Je m'étais effacée dans l'ombre de Roy, mais n'était-ce pas ce que nous désirions implicitement tous les deux ? Ce Red John tant traqué par les autorités était définitivement le seul pouvant m'offrir tout ce qu'il m'avait offert, et c'était bien tout ce qui m'importait. Nous étions écorchés par cette même souffrance, de celle que seules les âmes torturées peuvent un jour parvenir à comprendre. Je suis certaine que c'est aussi le cas de Patrick, même s'il lui avait fallu accomplir cet acte ignoble pour se reconstruire. Ils auraient pu vivre quelque chose d'harmonieux avec Lorelei, elle avait tellement souffert avant de ... Mais ce qui était fait n'était désormais plus à refaire. Ni pour elle, ni pour moi. Que restait-il désormais de ces espoirs, de ces années de sacrifices, de ce don de soi perpétuel ? J'attendais cette fuite comme une rédemption, une autre chance pour notre histoire d'exister réellement. Tout ce qui restait de mon existence entière a fini par se diluer au vent de poussière rouge.
Je ne sais plus à combien de temps exactement remonte la dernière visite de Jane, toute notion du temps s'est perdue dans les méandres du manque de l'être aimé. Depuis quelques jours, mes doigts ont joué inlassablement le même morceau sur ce vieux piano éculé par la nostalgie, le seul morceau que je sache jouer avec une justesse parfaite. Celui que Roy avait passé de longues heures à m'apprendre, guidant mes doigts sur le clavier. Le prélude en C majeur de Bach.
J'ai retrouvé hier l'arme que Roy m'avait confiée, « au cas où quelque chose ne se déroulerait pas comme prévu », chargée d'une seule balle, dont je saurai faire bon usage le cas échéant, m'avait-il dit. Là encore, il m'avait appris patiemment à m'en servir, jusqu'à ce que mon geste soit d'une netteté parfaite. J'avais perçu ce dernier échange comme une ultime recommandation, comme un présage de la fin qui nous attendait inévitablement.
La fraîcheur du métal contre ma tempe, je ne ressens désormais plus qu'une vague douleur anesthésiée par cette imminente paix de l'âme. La paix intérieure, le seul réel mantra de Roy. Une dernière façon de respecter sa volonté jusqu'à la dernière seconde. La délivrance par le sang, n'existait-il donc que cela ? Ces quelques minutes de fébrilité suffiraient à éteindre ces derniers jours de souffrance, bien plus insupportables que l'idée de la mort en elle-même. L'air du fameux morceau de Bach retentissant inlassablement dans la moindre parcelle de ma mémoire, c'est à ce moment précis de crescendo sublime que mes doigts enclenchent presque mécaniquement la détente, un ultime sourire de délivrance aux lèvres.
(Le morceau dont je me suis inspirée pour écrire la toute fin, si vous souhaitez le découvrir : https://www.youtube.com/watch?v=dcK89PtTHRM)
Re: Taste Of Blood. ^
Intéressant ! Tu as posté ton OS comme tu me l'avais dis et je dois dire que j'aime bien ce que tu nous livres là !
Une immersion dans les pensées d'une personne qui nous livre un flot d'émotions diverses, c'est bien joué !
J'aime bien la description que tu as faite de Roy, très bien écrit.
Jane à la hauteur de RJ...Oui, c'est clair !
J'aime bien ton texte et j'espère pouvoir te relire très vite !
Une immersion dans les pensées d'une personne qui nous livre un flot d'émotions diverses, c'est bien joué !
J'aime bien la description que tu as faite de Roy, très bien écrit.
Jane à la hauteur de RJ...Oui, c'est clair !
J'aime bien ton texte et j'espère pouvoir te relire très vite !
Jane Addict- Stagiaire au CBI
- Personnage préféré : Jane
Re: Taste Of Blood. ^
Au final oui, j'ai fini par la poster malgré tout, même si le rendu ne correspond pas trait pour trait à ce que je voulais laisser transparaître.
J'avais envie de changer des fics qu'on peut lire sur Jane et son équipe en évoquant un personnage moins remarqué (ou en tout cas, moins cité), d'humaniser aussi le mythe de RJ, ce qu'il aurait potentiellement pu être dans le pan plus intime de sa vie.
Merci en tout cas.
J'avais envie de changer des fics qu'on peut lire sur Jane et son équipe en évoquant un personnage moins remarqué (ou en tout cas, moins cité), d'humaniser aussi le mythe de RJ, ce qu'il aurait potentiellement pu être dans le pan plus intime de sa vie.
Merci en tout cas.
Re: Taste Of Blood. ^
Rien que pour le fait que tu ne proposes pas une histoire sur Jane et Lisbon, Lisbon et Jane je te dis merci.
Que tu évoques une époque de la série que j'appréciais nouveau merci.
Tu nous offres une autre approche du tueur.
La vision de par le coeur d'une femme qui l'a aimé.
Car oui, on l'a oublié trop souvent mais ce tueur sanguinaire était aussi un homme avec une vie.
Rosalind Harker est la seule femme proche de lui que n'a pas éliminée dans la série, cela pourrait signifier qu'elle était la seule pour laquelle il a eu un certain attachement.
Mais finalement toi tu fais en sorte qu'il soit la cause de sa mort.
Sombre et très efficace
Que tu évoques une époque de la série que j'appréciais nouveau merci.
Tu nous offres une autre approche du tueur.
La vision de par le coeur d'une femme qui l'a aimé.
Car oui, on l'a oublié trop souvent mais ce tueur sanguinaire était aussi un homme avec une vie.
Rosalind Harker est la seule femme proche de lui que n'a pas éliminée dans la série, cela pourrait signifier qu'elle était la seule pour laquelle il a eu un certain attachement.
Mais finalement toi tu fais en sorte qu'il soit la cause de sa mort.
Sombre et très efficace
Johel- In Jane we trust
- Personnage préféré : Jane et Cho
Loisirs : Lecture, ciné, jeux vidéo et suuuurf !
Localisation : près de l'océan
Re: Taste Of Blood. ^
Cette fin n'était pas celle que j'avais choisie au départ. J'aurais voulu laisser entendre que Rosalind Harker avait finalement décidé de continuer dans l'espoir de jours meilleurs, ou du moins qu'elle aurait écouté raisonnablement les explications de Jane en essayant de lui pardonner son geste. Mais voilà, ce doit être presque pathologique, je n'aime pas les happy-ending, alors j'ai réarrangé les dernières lignes comme elles apparaissent maintenant ici.
Je dois dire aussi que, dans l'idée que je me faisais de RJ et de sa véritable identité, cette fin me semblait cohérente : la dernière étape du sacrifice, si je puis dire.
Quoi qu'il en soit, je suis ravie que tu aies apprécié cette lecture. :)
Je dois dire aussi que, dans l'idée que je me faisais de RJ et de sa véritable identité, cette fin me semblait cohérente : la dernière étape du sacrifice, si je puis dire.
Quoi qu'il en soit, je suis ravie que tu aies apprécié cette lecture. :)
Re: Taste Of Blood. ^
J'ai enfin lu ton OS et je ne suis pas du déçue, bien au contraire. J'aime l'originalité de le centrer sur Rosalind et son amour inconditionnel pour Roy alias Red John. Cela change beaucoup de ce qu'on peut lire habituellement et ça fait du bien finalement. D'autre part, j'aime beaucoup ta plume, fluide et très agréable à lire. Merci pour cet OS. Vivement le prochain
MentalistAddict- Flic en uniforme
- Personnage préféré : Jane
Localisation : Dans les bras d'un certain mentalist
Re: Taste Of Blood. ^
Merci beaucoup !
(Tu auras l'occasion d'en lire un autre très vite, normalement. )
(Tu auras l'occasion d'en lire un autre très vite, normalement. )
Re: Taste Of Blood. ^
ors celui là je l'adore
Je te e redis mais pour moi tu manies les mots de façon redoutable! C'est prenant, c'est oppressant..mais c'est également un beau et dramatique cri du coeur que tu nous livre à propos de Rosalind! Sa vision de rj est telle qu'on peut l'attendre: un mélange de fascination, de révulsion parfois, et d'amour..elle est, malgré toute l'emprise que rj a sur elle, lucide sur sa relation avec lui..
J'aime la façon dont tu as raconté sa détresse, ses doutes, ses moments de joie aussi..
Au final tu ne lèves pas réellement le mystère: quelle était la nature réelle des sentiments de rj pour Rosalind? Il avait l'intention de fuir avec elle mais en cas d'échec ne lui laissait aucune échappatoire, uniquement la mort..Il n'a jamais cessé de contrôler sa vie comme il l'a fait pour tous ceux qui le suivaient. A mon modeste avis, il ne voulait pas qu'il continua d'exister sans lui..
N'est ce pas ça l'essence même de rj: vouloir décider de tout, contrôler tout et faire que le monde tourne autour de lui? Bravo car j'ai la même vision de rj donc je ne peux que te féliciter! Rosalind est un personnage que j'aime beaucoup elle est intrigante via la relation qu'elle entretient avec rj justement! Par contre tu m'as donné un vrai challenge de OS là
Bravo bravo
Je te e redis mais pour moi tu manies les mots de façon redoutable! C'est prenant, c'est oppressant..mais c'est également un beau et dramatique cri du coeur que tu nous livre à propos de Rosalind! Sa vision de rj est telle qu'on peut l'attendre: un mélange de fascination, de révulsion parfois, et d'amour..elle est, malgré toute l'emprise que rj a sur elle, lucide sur sa relation avec lui..
J'aime la façon dont tu as raconté sa détresse, ses doutes, ses moments de joie aussi..
Au final tu ne lèves pas réellement le mystère: quelle était la nature réelle des sentiments de rj pour Rosalind? Il avait l'intention de fuir avec elle mais en cas d'échec ne lui laissait aucune échappatoire, uniquement la mort..Il n'a jamais cessé de contrôler sa vie comme il l'a fait pour tous ceux qui le suivaient. A mon modeste avis, il ne voulait pas qu'il continua d'exister sans lui..
N'est ce pas ça l'essence même de rj: vouloir décider de tout, contrôler tout et faire que le monde tourne autour de lui? Bravo car j'ai la même vision de rj donc je ne peux que te féliciter! Rosalind est un personnage que j'aime beaucoup elle est intrigante via la relation qu'elle entretient avec rj justement! Par contre tu m'as donné un vrai challenge de OS là
Bravo bravo
Esmée del Rey- Gardien du parking
- Personnage préféré : Gale Bertram...... puis après les autres XD
Loisirs : lire (j'adoore la lecture), rechercher des indices sur Red John/John le Rouge
Re: Taste Of Blood. ^
Merci ! J'avais pris le parti de rédiger cet OS à la première personne, pour donner l'impression d'une immersion plus vraie. J'ai tenté d'imaginer ce que j'aurais ressenti moi même dans ce type de relation. Du coup, j'ai peut être laissé cette fic' incomplète, puisque je ne l'ai racontée que du point de vue de Rosalind (que RJ condamnait effectivement à la mort si quelque chose tournait mal). Quelque part, il l'aura aussi tuée de sa propre main puisqu'il lui apprenait depuis un certain temps à manier une arme au cas où il ne revienne pas.
J'espère lire ton OS sur le sujet bientôt. :)
J'espère lire ton OS sur le sujet bientôt. :)
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