Nouvelle famille, nouveau départ ^
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Re: Nouvelle famille, nouveau départ ^
wow une badass Lisbon^^
Serieusement, j'adore ce chapitre! Il est super! pauvre Jane quand même! fais qu'il s'en sorte!!! Hâte de lire la suite!
Serieusement, j'adore ce chapitre! Il est super! pauvre Jane quand même! fais qu'il s'en sorte!!! Hâte de lire la suite!
Kat4- Agent de circulation
- Personnage préféré : Jane-Lisbon
Loisirs : Ecrire, lire, regarder Castle et Mentalist
Re: Nouvelle famille, nouveau départ ^
Je lis ta fanfic depuis le début !!!! J'adoooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooore ! C'est très bien écrit ! Matthieu qui veut revoir son Patti. Elisabeth qui dit à Lisbon qu'elle ferait une bonne maman ! Pourvu que Jane se réveille et que Teresa et lui soient enfin réunis !!!
J'ai hâte de lire la suite
J'ai hâte de lire la suite
coraliementalist- Distributeur de café
- Personnage préféré : Teresa Lisbon et Patrick Jane
Chapitre VII
Bonsoir! (ou bonjour)
Voici le dernier chapitre probablement de l'année. Il en reste deux. Je suis heureuse de voir que cela vous plaît plutôt. Et puis sourtout, merci de me le faire savoir, par vos commentaires, qui me font énormément plaisir!
Bonne Lecture!
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POV Lisbon:
Je ferme doucement la portière et regarde le grand bâtiment blanc, qui se dresse devant moi. Il me reste encore une chose à faire. Importante. Essentielle. Mais également tellement douloureuse : mes adieux. J'ai de la fièvre, je suis toute courbaturée. Un comble : j'ai dû atrraper la grippe. Cela fait une semaine que je n'ai pratiquement pas dormi. L'enquête est enfin bouclée. J'ai eu beaucoup de mal, mais c'est fini. Ils ont porté plainte contre moi, cela a réussi à se régler à l'amiable et avec la présentation de mes excuses. Tu ne peux pas savoir, au combien j'ai eu mal au cœur.
On va demander la prison à perpétuité et s'il advenait que tu...la peine capitale. Une vie contre une vie. La loi du talion. Finalement je t'aurai vengé, mais d'une manière beaucoup plus légale, que tu ne l'as fait toi même. J'ai été bien souvent à deux doigts de commettre l'irréparable, de vider mon chargeur entre ses deux yeux moqueurs, puis de me tirer une balle dans la tempe.
J'aurai pu le faire. J'en étais parfaitement capable, bras tendu qui ne tremble pas, le doigt qui appuie avec fermeté, sur la gâchette...J'y ai longuement songé, surtout après que les médecins m'ont annoncé que tu avais rechuté, que ta vie ne tenais désormais qu'à un fil, que c'était toi seul qui décidait. Car si tu disparaissais, j'aurais eu ce poids sur la conscience. Pardonne moi d'avoir voulu mettre fin à mes jours, mais tu dois comprendre que te savoir mort, par ma faute, aurait été pire. Pire que tout. J'aurais dû être plus efficace, mieux te protéger. J'aurais dû me rendre compte, que tu avais disparu. Que tu m'avais encore fait faux bond. C'est moi qui devrais me battre pour survivre. Et je sais que je reviendrai, juste pour te revoir...
C'est Cho qui m'a empêché, qui a retenu mon geste. Qui m'a convaincu de ne rien faire. Qui m'a dit que tu ne voudrais pas que je devienne comme toi. Il m'a alors raccompagné jusqu'à mon appartement, et j'ai passé la soirée devant un pot de glace à la fraise, et lui juste à côté, en train de regarder une quelconque comédie, diffusée à la télévision. Il a vu les bouteilles qui traînaient, j'ai eu honte. Il a tout vidé dans l'évier. Cependant, c'était mon seul moyen d'oublier, c'était mon seul refuge. Tsss…pas étonnant que je me morfonds dans le célibat, la trentaine passée… Qui voudrait d'une femme avec des horaires impossibles et alcoolo de surcroît ? Il m'a demandé de ne plus jamais recommencer. Je lui ai fait comprendre qu'il pouvait rentrer chez lui, que j'étais assez grande pour me débrouiller toute seule. Il m'a répondu, que tu lui avais fait promettre, de veiller sur moi, s'il t'arrivait un jour quelque chose. Et qu'une parole, est une parole. Franchement, tu sais, je suis grande. C'est plutôt toi, qui a besoin de quelqu'un pour prendre soin de toi. Et tu es un sacré veinard, tu as réussi à la trouver. Néanmoins, Cho est un homme intelligent, et responsable. C'est lui qui prendra la direction de l'équipe.
Je m'avance, un peu craintive. Je n'aime pas cet endroit. Tu me dirais de ne pas considérer ma vie entre ce que j'apprécie ou non, et qu'ainsi elle serait beaucoup plus paisible. Mais tu n'es pas là et cela me fait mal. J'entends ta voix, mais suis incapable de te voir.
J'arrive à ta chambre des soins intensifs. Dans le couloir, les gens me dévisageaient, l'air peiné. Je m'approche du lit. Tu es aussi pâle que moi, le visage inexpressif. Des machines vrombissent autour de toi. Je ne sais pas à quoi elles servent mais j'espère qu'elles travaillent dans un seul but: te ramener parmi nous. Je prie un moment. Des images en rafales me reviennent. J'ai l'impression qu'une force incroyable m'éclate en milliers de morceaux, pour me laisser ici, assise et brisée, face à l'être que j'aime le plus au monde. Je saisis ta main, la presse. Elle est froide. J'ai besoin d'un dernier contact avec toi, pour me rassurer, savoir, que tu es toujours bien là. Mais je n'arrive pas à prononcer cette courte phrase, que je pense tant. Je sors mon calepin et décide de te laisser un mot, que tu liras quand tu te réveilleras. Car tu te réveilleras, c'est certain. Tu dois le faire, bon sang ! Tu ne peux pas abandonner ta nouvelle famille… Je commence à écrire, la main tremblante.
" Bonjour Jane,
J'espère que vous allez mieux. Vous avez dû l'apprendre par l'équipe, j'ai décidé d'être muté sur la côte Est. Je ne vous dirai jamais où je suis et eux non plus. Ils en ont l'ordre formel. Travailler ensemble fut l'une de mes plus grandes joies, bien que cela ne fût pas facile tout les jours. Mais au vu des tendres sentiments que j'éprouve à votre égard, il est probablement préférable de mettre fin à cette collaboration, car ils nuisent à notre professionnalisme.
Sachez cependant, que je vous ai aimé, comme je ne l'ai jamais fait et que cela me brise le cœur de devoir m'en aller ainsi, sans un bruit. Cependant, cela reste la meilleure solution pour nous deux.
Soyez Heureux-Votre vie est précieuse,
Teresa Lisbon."
J'ai sciemment choisi le vouvoiement, pour bien marquer cette distance qui nous sépare. Voilà. Je pose mon crayon, plie le papier en deux et le pose sur la table de chevet à côté du lapin en peluche de Mathieu. Il est temps pour moi de partir, il me reste encore ma valise à préparer, mon avion est pour demain. Tout a déjà été transféré. Je n'avais pas beaucoup d'affaires, de toute manière. Tu ne pourras pas me retrouver. Je veux totalement rompre avec ce passé, bien que j'en garde de bons souvenirs. Mais les souvenirs sont assassins. Peut-être que ne pas te voir, ne pas fréquenter ces lieux communs, m'aidera à oublier. Je l'espère.
J'avance ma chaise, qui racle sur le sol, et vient caresser tes chères bouclettes blondes. Elles sont douces. Je finis par me lever et t'embrasse sur la joue, un contact bref qui me fait frissonner. "Adieu Patrick... Je t'ai..." Je n'ai pas le temps de finir ma phrase, quelqu'un fait irruption dans la pièce.
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POV Lise:
Je suis assise sur le canapé, avec Matt dans les bras. Sa sœur est partie courir, son frère est en de bricoler je ne sais quoi dans sa chambre. Deux êtres très doués. Leur benjamin, quant à lui, dépérit de jour en jour. Il ne veut plus manger, ne parle plus, ne dors plus. Il a perdu cette joie de vivre qui lui était propre. Il se tasse tout contre mon épaule.
"...me manque, murmure-t-il.
A moi aussi, il me manque cruellement. Je ne sais pas si je dois l'emmener consulter un psychologue. Toi tu saurais. Tu sais toujours tout. Reviens s'il te plaît, reviens, nous avons tellement besoin de toi...
-Cela te dirait de voir les vidéos de quand on était la plage? Je demande au petit garçon.
C'est notre dernier moment passé tous ensemble. Avant qu'on lui…
-Oui...Avec un chocolat." Voilà de quoi se "nourrit" il exclusivement, des tasses et des tasses de chocolat chaud.
Nous montons dans notre chambre, cette chambre, qu'il y a peu, je partageais avec toi. Je saisis l'ordinateur portable familial. Tu n'y as jamais rien compris. Mais tu t'en fichais royalement, car tu disais avoir une aussi grande banque de données qu'internet. Cela fait une semaine que personne n'y a touché. La clé USB est déjà dans son port. J'ouvre le dossier correspondant, c'est étonnant, il n'y a qu'une seule vidéo. Tant pis, j'ai dû oublier de toutes les transférer. Je la lance quand même et… reste stupéfaite par rapport à ce qui s'affiche à l'écran. Toi...et lovée au creux de ses bras...une femme...Elle est brune...Il fait nuit, mais on voit aussi bien qu'en plein jour. La lune est pleine.
"Hé… mais c'est Patti avec Teresa...souffle Mathieu d'un ton détaché. Lisbeth, elle en a parlé avec Luc, mais ils savaient pas que j'étais juste derrière eux...je m'étais caché. Elle a dit qu'ils s'étaient embrassés, et elle a tout expliqué à Luc qui ne comprenait rien .Qu'il y avait une photo et tout…"
C'est la plus longue phrase qu'il a prononcé depuis des jours. Je reste stupéfaite. Ainsi, il...non, c'est impossible. Pas lui. Il ne m'aurait pas fait cela...Il est quinze heures. L'aînée va bientôt rentrer. Je dois éclaircir ce problème. Je suis sûr que c'est un malentendu, qu'après avoir parlé à Elisabeth, je rirai de bon coeur, de ce subit émoi, de ce pique de jalousie. Matt sirote en silence son chocolat, il est ailleurs, comme cela lui arrive de plus en plus souvent. Je prends une autre clé, joue cette fois-ci, le bon film. Oui je rirai bien de tout cela.
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POV Elisabeth:
Je cours. Inspiration. Expiration. Je cale mon souffle sur le rythme de mes foulées. J'appuie sur le bouton replay de mon baladeur MP4. Le dernier cadeau de papa. Mais là je ne ressens aucune colère, ne pense pas à ma vengeance. Je suis inquiète à propos de l'état de mon cher petit frère. Il ne sourit plus, à croire que son âme d'enfant s'est envolée avec celle de Patrick Jane. Patti, Patti...Il n'a plus que ce mot à la bouche, ce mot qu'il psalmodie, le soir au fond de son lit. Je l'ai entendu. Mais pour une fois, je suis incapable de le consoler. Comme après…la mort de papa. Il a sombré dans une très lente dépression. Il s'est peu à peu recroquevillé sur lui-même. Je ne pouvais rien faire, et cela me frustrait. Il est redevenu peu à peu lui-même quand nous avons emménagé, à Malibu. Quand il a eu la possibilité d'avoir de nouveau une vraie famille, des gens qui prennent soin de lui. J'avais d'ailleurs été étonnée de le voir aussi joyeux, lorsqu'on l'avait rencontré. Il souriait, mieux on avait presque l'impression qu'il était heureux. Cela lui a fait beaucoup de bien, cette atmosphère paisible, je crois .Il retrouvait un semblant de stabilité.
En même temps, je le comprends, lui qui venait de se trouver un nouveau père, un nouveau père qu'il aime et dont il est aimé, et qu'on vient juste de reprendre. On le lui a de nouveau repris ce qui doit le plus compter pour lui: son papa. Il ne peut pas, et cela se voit bien, continuer normalement sa vie sans son Patti. Et si le bonheur de Matt, doit passer par cet homme, alors peut-être que je devrai renoncer. Car s'il souffre, mon cher petit frère souffre aussi. Et cela, je ne peux pas le concevoir. Je ne sais pas quoi faire. Venger un mort? Prendre soin d'un vivant? Dans d'autres circonstances, j'aurai presque pu l'apprécier. Mais à chaque fois que je le vois, l'image de Pa se superpose.
Allez, arrête de penser. Concentre toi uniquement sur ta course et peu importe le reste. La musique résonne dans mes oreilles. Cela me détend un peu. Inspiration. Expiration. L'océan s'étale face à moi. Si ma vengeance le détruit, détruira-t-elle aussi Matt? Ai-je le droit de prendre ce risque? Non...Que voudrais-tu que je fasse, toi qui est là-haut? Et toi maman? Que penses-tu de moi? Méprises-tu mon comportement? Toi qui m'avais demandé de veiller sur eux, lorsque tu étais malade. Je suis sûre qu'elle déteste ce que je suis devenue. Tordue. Prompte à tous les coups bas. Elle était comme ça maman, douce et gentille mais d'une droiture d'esprit implacable.
Je reviens à mon point de départ, la maison. Je dénoue mes lacets, place mes chaussures sur la terrasse. Elles sont sales, je devrai les laver plus tard. Ce n'est pas grave, j'ai tout mon temps. Je rentre dans le salon par la baie vitrée. C'est calme, trop calme depuis qu'il n'est plus là. Avant, je les entendais jouer aux chevaliers avec des épées en mousse, regarder un film, jouer au ballon dans le jardin, ou mille autres activités, qui toujours, le faisait rire, sourire. Je prends un verre d'eau, Lise arrive devant moi. Cela jette un froid dans la pièce. Elle a l'air bouleversée par quelque chose.
"Elisabeth, je peux te parler d'un truc?
-Oui.
Ma course m'a bien calmée, et m'a permis d'évacuer toute cette tension, qui semait le chaos en moi. Je n'en suis que plus disposée à converser.
-C'est à propos d'une vidéo.
Oh non, maintenant, je ne le sens pas. Elle saisit l'ordinateur portable. Un film de deux minutes, s'affiche à l'écran. Aïe. C'est ce que j'ai capturé avec mon téléphone la semaine dernière. Et elle a forcément dû reconnaître son amant dans les bras d'une autre.
-Mathieu m'a dit que c'est toi qui avais pris ceci, qu'ils s'étaient embrassés, Patrick et Teresa, qu'il y avait une photo. Dis-moi que c'est faux Lisbeth, dis-moi que c'est faux...
Elle semble sur le point de pleurer. Qu'est-ce que mon frère a bien pu dire? Je reste de marbre, figée. J'ai perdu toute mon éloquence.
- Réponds-moi! Réponds-moi!
-Très bien. Je voulais me venger de Jane, pour ce qu'il a fait. Pour ce qu'il m'avait volé. Mais j'y ai renoncé en voyant les conséquences que cela pouvait avoir. Je ne peux pas faire de mal à Matt. Et si son bonheur passe par lui, alors je dois l'accepter. Et ne pas mener à bien ce projet.
Avant cela, j'avais déjà de vagues soupçons d'un potentiel lien qui l'unissait à l'Agent Lisbon. Oui, à propos d'une photo, d'elle et lui, enlacés, prise à la sortie d'un bar. Photo prise, peu avant notre arrivée.
J'ai pris ma décision et je sais, que toi, ma chère maman, dois l'approuver. Je suis désolée Pa, mais je ne peux pas irrémédiablement gâcher l'enfance de Matt. Elle me dévisage, m'écoute avec la plus grande attention. Alors je poursuis:
-Le soir où il l'a invitée, je les ai vus descendre vers la terrasse. Ils ont bu un chocolat chaud. Puis après l'avoir pris dans ses bras, Jane l'a remontée jusqu'à sa chambre. Il ne s'était rien passé avant. Mais je pense que...qu'il y a eu un déclic, un truc qui s'est produit. Je ne sais pas quoi, mais il faut bien se rendre compte qu'ils se sont embrassés. Ils me l'ont confirmé d'une certaine manière, au petit-déjeuner, le lendemain.
J'ai un peu de mal à exprimer tout cela, ce n'est vraiment pas facile d'avouer, ni même à expliquer.
-Lisbon a repoussée ses avances probablement. Parce qu'il est avec toi. Parce que cela est interdit par le règlement.
-Est-ce qu'il l'aime? demande mon interlocutrice. Son visage s'est peu à peu décomposé.
-Je suis au regret de t'annoncer que oui. Il ne le sait pas vraiment, mais il est fou amoureux d'elle. Cela se lit clairement dans ses yeux, ses gestes, sa voix, ses mots.
Elle se lève vivement du fauteuil, replie ses bras. Elle marche tel un animal en cage, à travers la pièce. Est-elle en colère? Attristée? Qu'est-ce qu'elle peut bien ressentir? Je ne sais pas. Je n'arrive pas à décrire ce moment délicat.
-Pourquoi tu ne me l'as pas dit? Sa voix défaille. Ces yeux sont brillants.
-Parce que ma vengeance passait avant tout…je dois bien l'admettre, j'étais obnubilée par cela.
-Je ne comprends pas pourquoi vous n'êtes pas devenus les meilleurs amis du monde. Vous êtes les mêmes, tous les deux. Vous manipulez les gens pour parvenir à vos fins. » Son ton est dur, cassant.
Elle s'empare de son portable, ainsi que de ses clés de voiture. Elle claque la porte d'entrée. Je reste plantée là, mordillant me lèvre inférieure.
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POV Jane:
Une pièce blanche. Cela n'est pas possible. Celui voudrait dire que je lui ai menti...Qu'il y a bien quelque chose après la mort. Mais il faut que je revienne! Il faut que je lui dise! Il faut que je prenne soin de...mes enfants! J'ai décidé de tourner la page... Je ne peux plus monter au ciel tout de suite. Il faut que je les revoie, que je puisse serrer dans mes bras, mon petit Mathieu. Il y a encore trop de gens que j'aime en bas pour que je parte... Deux personnes s'approchent. Mais il y a déjà deux amours ici. Vers qui dois-je me tourner?
"Bonjour Papa!
C'est Charlotte. Elle est toujours cette magnifique petite fille. Si je n'avais pas...Si je n'avais rien fait, si je ne l'avais pas provoqué... Elle serait au lycée? A la fac? Sa mère vient se placer à côté d'elle. Elle aussi, est belle. Elles n'ont pas pris une ride, elles sont comme je les ai toujours connues, comme je m'en souviens...elles vivent hors du temps, qui nous brise peu à peu. Je suis debout, reste figé. Les revoir me fait autant de bien que de mal.
-On ne te demande pas de choisir Patrick. Ta place est là-bas. Ils t'attendent, ils souffrent de ton absence. Ne les fait pas patienter plus longtemps. Tu dois y retourner. Et lorsque tu les reverras, n'oublie pas de leur dire à quel point tu les aimes.
-C'est vrai que maintenant, j'ai une sœur et deux frères?
Je m'accroupis pour me mettre à sa hauteur. Elle a gardé sa voix mélodieuse. Je joue machinalement avec ses boucles blondes. Elle rit et me prend dans ses bras. Je lui souffle un "oui" dans le creux de l'oreille.
-Tu m'as beaucoup manqué papa! Je me mets à pleurer doucement, la presse un peu plus fort contre moi.
-Toi aussi, ma petite princesse... Je vous aime tellement toutes les deux...
On reste comme cela un moment. Les larmes coulent toujours. Elle finit par se détacher de moi. Le vide à qui elle laisse place, à l'effet d'un coup de poing. Elle me regarde, ses grands yeux bleus plongés dans les miens.
-Nous aussi on t'adore, mon papa chéri!
Elle prend la main de sa maman. Je me relève, tremblant. Je me penche vers ma douce Angela, l'embrasse. Ce baiser a l'équivalence pour nous
d'eux, d'un ultime Adieu.
-Prends bien soin de toi...et ne reviens pas avant longtemps. Je t'aime Patrick.
-Je te le promets... Je t'aime Angela." On se sourit, une dernière brève étreinte. Elles repartent, Charlotte se retourne et me fait signe de la main. Je les vois disparaître vers des horizons inconnus, et fais également demi-tour, le regard encore embrumé.
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POV Lise:
Je roule vite. Beaucoup trop vite. Tant pis. Je prends mon téléphone, compose le numéro du CBI. C'est une voix masculine qui me répond.
"Bonjour, Agent Rigsby, du Bureau Californien D'Investigation.
-Bonjour. Est-ce que l'Agent Lisbon est là?
-Qui est à l'appareil?
-Lise, la petite-amie de Patrick Jane.
Enfin, j'aurais dû dire l'ex, puisque monsieur, ne se satisfaisant pas de moi, a décidé d'aller voir ailleurs.
-Ah...OK.
Il semble gêné. Alors, lui aussi saurait...Mais combien de personnes sont au courant?
-Non je regrette, l'Agent Lisbon vient de partir, il y a peu. Elle est mutée et est rentrée chez elle pour faire ses valises.
-D'accord. Merci pour ce renseignement. Au revoir.
-Au revoir."
Je raccroche. J'accélère un peu plus, braque vers la droite. Si vraiment elle...l'aime...si vraiment elle s'en va, alors elle ne peut être à cette heure-ci qu'à un seul endroit: l'hôpital. Je dois me dépêcher, m'expliquer avec elle. Dire ce que je pense. Et lorsqu'il se réveillera, j'officialiserai notre rupture. Je n'aime pas trop ce mot, le trouvant avant trop froid, mais avec ce qu'il m'a fait, il n'est pas de trop...J'ai l'impression qu'un brasier brûle en moi.
Et pourtant, je pensai le connaître, savoir qui il était. Il m'avait l'air différent des autres hommes, un peu vieux jeu...Mais ils sont tous pareils. Et je me suis alors trompée. M'a-t-il au moins, un seul instant aimé? Non, je ne fus probablement pour lui, que quelque chose de passage. Et il n'a pas eu le courage de me le dire! Car je ne crois pas Elisabeth. Il n'aurait pas attendu autant de temps, pour franchir le pas avec sa "patronne". Je ne pleure pas. Je suis trop en colère pour cela. Contre lui. Contre Lisbeth qui a préféré ce taire pour mieux servir sa vengeance. Contre moi-même qui n'a rien vu venir. Et contre elle évidemment. L'Agent Lisbon. L'agent Lisbon a qui je vais m'empresser de demander des explications.
Je referme violemment la portière. Et dire que j'ai pleuré pour lui, me suis inquiétée. Que de sentiments inutiles et vains. Voilà pourquoi je le sentais distant ce matin là, comme s'il s'était passé quelque chose. Bien sûr, j'avais préféré fermer les yeux. Pff...Il était juste inquiet que Lisbeth est percé ses amours secrets.
J'arrive au service où il est hospitalisé. Je pousse la porte. Il y a bien quelqu'un, je la reconnais. Entends ce qu'elle lui murmurait, penchée vers lui. Mon sang ne fait qu'un tour.
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POV Lisbon:
"Reculez-tout de suite! Lise se tient avec raideur, devant moi. Ses yeux me fusillent. Je me redresse rapidement. Mes mains sont agitées par de petites secousses. Je ne reste debout qu'avec grande peine.
-Comment osez-vous? C'était votre boulot de le protéger, de le défendre! C'est vous qui auriez dû être ici, dans ce lit!
Ah, ainsi, elle s'en est bien rendue compte et m'en veut désormais.
-Et vous vous imaginez quoi? Que je n'y ai pas pensé? Que je ne me sens pas tous les jours un peu plus coupable? je réplique durement.
Je ne devrai pas être aussi sèche. Cependant, je suis harassée. Je n'en peux plus. Je sais que je devrais garder mon sang froid. Mais je n'y arrive pas. Je me maudis un peu plus.
-Et en plus vous sortez avec lui! Alors que vous saviez très bien, qu'il était avec moi!
Elle pointe un doigt accusateur dans ma direction:
-Mais cela ne vous a pas empêché.
Je vacille face à ses assauts. Je pleure. J'en ai marre de ces émotions, qui font le yoyo en moi. Je déglutis péniblement. Il ne faut pas qu'elle croit à ces sornettes.
-Il ne s'est rien passée entre nous deux.
-Ah oui? Et cette soirée qu'Elisabeth a filmée? Et ce baiser que vous avez avoué avoir échangé?
-Du vent pour Jane. C'est pour cela que je m'en vais. Parce qu'il ne s'est rien passé avant. Et que rien ne se passera après.
-Ce n'est pas ce qu'affirme cette jeune demoiselle. Selon elle…
-Elle a tout faux, je la coupe, et de toutes façons, je pars. Ma décision est prise."
On se dévisage tels deux fauves, deux bêtes traquées. Je sors rapidement. J'ai bien fait de programmer cette mutation. Je ne peux pas rester ici. Pas avec cela sur le cœur.
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Alors?
Voici le dernier chapitre probablement de l'année. Il en reste deux. Je suis heureuse de voir que cela vous plaît plutôt. Et puis sourtout, merci de me le faire savoir, par vos commentaires, qui me font énormément plaisir!
Bonne Lecture!
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Chapitre VII
POV Lisbon:
Je ferme doucement la portière et regarde le grand bâtiment blanc, qui se dresse devant moi. Il me reste encore une chose à faire. Importante. Essentielle. Mais également tellement douloureuse : mes adieux. J'ai de la fièvre, je suis toute courbaturée. Un comble : j'ai dû atrraper la grippe. Cela fait une semaine que je n'ai pratiquement pas dormi. L'enquête est enfin bouclée. J'ai eu beaucoup de mal, mais c'est fini. Ils ont porté plainte contre moi, cela a réussi à se régler à l'amiable et avec la présentation de mes excuses. Tu ne peux pas savoir, au combien j'ai eu mal au cœur.
On va demander la prison à perpétuité et s'il advenait que tu...la peine capitale. Une vie contre une vie. La loi du talion. Finalement je t'aurai vengé, mais d'une manière beaucoup plus légale, que tu ne l'as fait toi même. J'ai été bien souvent à deux doigts de commettre l'irréparable, de vider mon chargeur entre ses deux yeux moqueurs, puis de me tirer une balle dans la tempe.
J'aurai pu le faire. J'en étais parfaitement capable, bras tendu qui ne tremble pas, le doigt qui appuie avec fermeté, sur la gâchette...J'y ai longuement songé, surtout après que les médecins m'ont annoncé que tu avais rechuté, que ta vie ne tenais désormais qu'à un fil, que c'était toi seul qui décidait. Car si tu disparaissais, j'aurais eu ce poids sur la conscience. Pardonne moi d'avoir voulu mettre fin à mes jours, mais tu dois comprendre que te savoir mort, par ma faute, aurait été pire. Pire que tout. J'aurais dû être plus efficace, mieux te protéger. J'aurais dû me rendre compte, que tu avais disparu. Que tu m'avais encore fait faux bond. C'est moi qui devrais me battre pour survivre. Et je sais que je reviendrai, juste pour te revoir...
C'est Cho qui m'a empêché, qui a retenu mon geste. Qui m'a convaincu de ne rien faire. Qui m'a dit que tu ne voudrais pas que je devienne comme toi. Il m'a alors raccompagné jusqu'à mon appartement, et j'ai passé la soirée devant un pot de glace à la fraise, et lui juste à côté, en train de regarder une quelconque comédie, diffusée à la télévision. Il a vu les bouteilles qui traînaient, j'ai eu honte. Il a tout vidé dans l'évier. Cependant, c'était mon seul moyen d'oublier, c'était mon seul refuge. Tsss…pas étonnant que je me morfonds dans le célibat, la trentaine passée… Qui voudrait d'une femme avec des horaires impossibles et alcoolo de surcroît ? Il m'a demandé de ne plus jamais recommencer. Je lui ai fait comprendre qu'il pouvait rentrer chez lui, que j'étais assez grande pour me débrouiller toute seule. Il m'a répondu, que tu lui avais fait promettre, de veiller sur moi, s'il t'arrivait un jour quelque chose. Et qu'une parole, est une parole. Franchement, tu sais, je suis grande. C'est plutôt toi, qui a besoin de quelqu'un pour prendre soin de toi. Et tu es un sacré veinard, tu as réussi à la trouver. Néanmoins, Cho est un homme intelligent, et responsable. C'est lui qui prendra la direction de l'équipe.
Je m'avance, un peu craintive. Je n'aime pas cet endroit. Tu me dirais de ne pas considérer ma vie entre ce que j'apprécie ou non, et qu'ainsi elle serait beaucoup plus paisible. Mais tu n'es pas là et cela me fait mal. J'entends ta voix, mais suis incapable de te voir.
J'arrive à ta chambre des soins intensifs. Dans le couloir, les gens me dévisageaient, l'air peiné. Je m'approche du lit. Tu es aussi pâle que moi, le visage inexpressif. Des machines vrombissent autour de toi. Je ne sais pas à quoi elles servent mais j'espère qu'elles travaillent dans un seul but: te ramener parmi nous. Je prie un moment. Des images en rafales me reviennent. J'ai l'impression qu'une force incroyable m'éclate en milliers de morceaux, pour me laisser ici, assise et brisée, face à l'être que j'aime le plus au monde. Je saisis ta main, la presse. Elle est froide. J'ai besoin d'un dernier contact avec toi, pour me rassurer, savoir, que tu es toujours bien là. Mais je n'arrive pas à prononcer cette courte phrase, que je pense tant. Je sors mon calepin et décide de te laisser un mot, que tu liras quand tu te réveilleras. Car tu te réveilleras, c'est certain. Tu dois le faire, bon sang ! Tu ne peux pas abandonner ta nouvelle famille… Je commence à écrire, la main tremblante.
" Bonjour Jane,
J'espère que vous allez mieux. Vous avez dû l'apprendre par l'équipe, j'ai décidé d'être muté sur la côte Est. Je ne vous dirai jamais où je suis et eux non plus. Ils en ont l'ordre formel. Travailler ensemble fut l'une de mes plus grandes joies, bien que cela ne fût pas facile tout les jours. Mais au vu des tendres sentiments que j'éprouve à votre égard, il est probablement préférable de mettre fin à cette collaboration, car ils nuisent à notre professionnalisme.
Sachez cependant, que je vous ai aimé, comme je ne l'ai jamais fait et que cela me brise le cœur de devoir m'en aller ainsi, sans un bruit. Cependant, cela reste la meilleure solution pour nous deux.
Soyez Heureux-Votre vie est précieuse,
Teresa Lisbon."
J'ai sciemment choisi le vouvoiement, pour bien marquer cette distance qui nous sépare. Voilà. Je pose mon crayon, plie le papier en deux et le pose sur la table de chevet à côté du lapin en peluche de Mathieu. Il est temps pour moi de partir, il me reste encore ma valise à préparer, mon avion est pour demain. Tout a déjà été transféré. Je n'avais pas beaucoup d'affaires, de toute manière. Tu ne pourras pas me retrouver. Je veux totalement rompre avec ce passé, bien que j'en garde de bons souvenirs. Mais les souvenirs sont assassins. Peut-être que ne pas te voir, ne pas fréquenter ces lieux communs, m'aidera à oublier. Je l'espère.
J'avance ma chaise, qui racle sur le sol, et vient caresser tes chères bouclettes blondes. Elles sont douces. Je finis par me lever et t'embrasse sur la joue, un contact bref qui me fait frissonner. "Adieu Patrick... Je t'ai..." Je n'ai pas le temps de finir ma phrase, quelqu'un fait irruption dans la pièce.
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POV Lise:
Je suis assise sur le canapé, avec Matt dans les bras. Sa sœur est partie courir, son frère est en de bricoler je ne sais quoi dans sa chambre. Deux êtres très doués. Leur benjamin, quant à lui, dépérit de jour en jour. Il ne veut plus manger, ne parle plus, ne dors plus. Il a perdu cette joie de vivre qui lui était propre. Il se tasse tout contre mon épaule.
"...me manque, murmure-t-il.
A moi aussi, il me manque cruellement. Je ne sais pas si je dois l'emmener consulter un psychologue. Toi tu saurais. Tu sais toujours tout. Reviens s'il te plaît, reviens, nous avons tellement besoin de toi...
-Cela te dirait de voir les vidéos de quand on était la plage? Je demande au petit garçon.
C'est notre dernier moment passé tous ensemble. Avant qu'on lui…
-Oui...Avec un chocolat." Voilà de quoi se "nourrit" il exclusivement, des tasses et des tasses de chocolat chaud.
Nous montons dans notre chambre, cette chambre, qu'il y a peu, je partageais avec toi. Je saisis l'ordinateur portable familial. Tu n'y as jamais rien compris. Mais tu t'en fichais royalement, car tu disais avoir une aussi grande banque de données qu'internet. Cela fait une semaine que personne n'y a touché. La clé USB est déjà dans son port. J'ouvre le dossier correspondant, c'est étonnant, il n'y a qu'une seule vidéo. Tant pis, j'ai dû oublier de toutes les transférer. Je la lance quand même et… reste stupéfaite par rapport à ce qui s'affiche à l'écran. Toi...et lovée au creux de ses bras...une femme...Elle est brune...Il fait nuit, mais on voit aussi bien qu'en plein jour. La lune est pleine.
"Hé… mais c'est Patti avec Teresa...souffle Mathieu d'un ton détaché. Lisbeth, elle en a parlé avec Luc, mais ils savaient pas que j'étais juste derrière eux...je m'étais caché. Elle a dit qu'ils s'étaient embrassés, et elle a tout expliqué à Luc qui ne comprenait rien .Qu'il y avait une photo et tout…"
C'est la plus longue phrase qu'il a prononcé depuis des jours. Je reste stupéfaite. Ainsi, il...non, c'est impossible. Pas lui. Il ne m'aurait pas fait cela...Il est quinze heures. L'aînée va bientôt rentrer. Je dois éclaircir ce problème. Je suis sûr que c'est un malentendu, qu'après avoir parlé à Elisabeth, je rirai de bon coeur, de ce subit émoi, de ce pique de jalousie. Matt sirote en silence son chocolat, il est ailleurs, comme cela lui arrive de plus en plus souvent. Je prends une autre clé, joue cette fois-ci, le bon film. Oui je rirai bien de tout cela.
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POV Elisabeth:
Je cours. Inspiration. Expiration. Je cale mon souffle sur le rythme de mes foulées. J'appuie sur le bouton replay de mon baladeur MP4. Le dernier cadeau de papa. Mais là je ne ressens aucune colère, ne pense pas à ma vengeance. Je suis inquiète à propos de l'état de mon cher petit frère. Il ne sourit plus, à croire que son âme d'enfant s'est envolée avec celle de Patrick Jane. Patti, Patti...Il n'a plus que ce mot à la bouche, ce mot qu'il psalmodie, le soir au fond de son lit. Je l'ai entendu. Mais pour une fois, je suis incapable de le consoler. Comme après…la mort de papa. Il a sombré dans une très lente dépression. Il s'est peu à peu recroquevillé sur lui-même. Je ne pouvais rien faire, et cela me frustrait. Il est redevenu peu à peu lui-même quand nous avons emménagé, à Malibu. Quand il a eu la possibilité d'avoir de nouveau une vraie famille, des gens qui prennent soin de lui. J'avais d'ailleurs été étonnée de le voir aussi joyeux, lorsqu'on l'avait rencontré. Il souriait, mieux on avait presque l'impression qu'il était heureux. Cela lui a fait beaucoup de bien, cette atmosphère paisible, je crois .Il retrouvait un semblant de stabilité.
En même temps, je le comprends, lui qui venait de se trouver un nouveau père, un nouveau père qu'il aime et dont il est aimé, et qu'on vient juste de reprendre. On le lui a de nouveau repris ce qui doit le plus compter pour lui: son papa. Il ne peut pas, et cela se voit bien, continuer normalement sa vie sans son Patti. Et si le bonheur de Matt, doit passer par cet homme, alors peut-être que je devrai renoncer. Car s'il souffre, mon cher petit frère souffre aussi. Et cela, je ne peux pas le concevoir. Je ne sais pas quoi faire. Venger un mort? Prendre soin d'un vivant? Dans d'autres circonstances, j'aurai presque pu l'apprécier. Mais à chaque fois que je le vois, l'image de Pa se superpose.
Allez, arrête de penser. Concentre toi uniquement sur ta course et peu importe le reste. La musique résonne dans mes oreilles. Cela me détend un peu. Inspiration. Expiration. L'océan s'étale face à moi. Si ma vengeance le détruit, détruira-t-elle aussi Matt? Ai-je le droit de prendre ce risque? Non...Que voudrais-tu que je fasse, toi qui est là-haut? Et toi maman? Que penses-tu de moi? Méprises-tu mon comportement? Toi qui m'avais demandé de veiller sur eux, lorsque tu étais malade. Je suis sûre qu'elle déteste ce que je suis devenue. Tordue. Prompte à tous les coups bas. Elle était comme ça maman, douce et gentille mais d'une droiture d'esprit implacable.
Je reviens à mon point de départ, la maison. Je dénoue mes lacets, place mes chaussures sur la terrasse. Elles sont sales, je devrai les laver plus tard. Ce n'est pas grave, j'ai tout mon temps. Je rentre dans le salon par la baie vitrée. C'est calme, trop calme depuis qu'il n'est plus là. Avant, je les entendais jouer aux chevaliers avec des épées en mousse, regarder un film, jouer au ballon dans le jardin, ou mille autres activités, qui toujours, le faisait rire, sourire. Je prends un verre d'eau, Lise arrive devant moi. Cela jette un froid dans la pièce. Elle a l'air bouleversée par quelque chose.
"Elisabeth, je peux te parler d'un truc?
-Oui.
Ma course m'a bien calmée, et m'a permis d'évacuer toute cette tension, qui semait le chaos en moi. Je n'en suis que plus disposée à converser.
-C'est à propos d'une vidéo.
Oh non, maintenant, je ne le sens pas. Elle saisit l'ordinateur portable. Un film de deux minutes, s'affiche à l'écran. Aïe. C'est ce que j'ai capturé avec mon téléphone la semaine dernière. Et elle a forcément dû reconnaître son amant dans les bras d'une autre.
-Mathieu m'a dit que c'est toi qui avais pris ceci, qu'ils s'étaient embrassés, Patrick et Teresa, qu'il y avait une photo. Dis-moi que c'est faux Lisbeth, dis-moi que c'est faux...
Elle semble sur le point de pleurer. Qu'est-ce que mon frère a bien pu dire? Je reste de marbre, figée. J'ai perdu toute mon éloquence.
- Réponds-moi! Réponds-moi!
-Très bien. Je voulais me venger de Jane, pour ce qu'il a fait. Pour ce qu'il m'avait volé. Mais j'y ai renoncé en voyant les conséquences que cela pouvait avoir. Je ne peux pas faire de mal à Matt. Et si son bonheur passe par lui, alors je dois l'accepter. Et ne pas mener à bien ce projet.
Avant cela, j'avais déjà de vagues soupçons d'un potentiel lien qui l'unissait à l'Agent Lisbon. Oui, à propos d'une photo, d'elle et lui, enlacés, prise à la sortie d'un bar. Photo prise, peu avant notre arrivée.
J'ai pris ma décision et je sais, que toi, ma chère maman, dois l'approuver. Je suis désolée Pa, mais je ne peux pas irrémédiablement gâcher l'enfance de Matt. Elle me dévisage, m'écoute avec la plus grande attention. Alors je poursuis:
-Le soir où il l'a invitée, je les ai vus descendre vers la terrasse. Ils ont bu un chocolat chaud. Puis après l'avoir pris dans ses bras, Jane l'a remontée jusqu'à sa chambre. Il ne s'était rien passé avant. Mais je pense que...qu'il y a eu un déclic, un truc qui s'est produit. Je ne sais pas quoi, mais il faut bien se rendre compte qu'ils se sont embrassés. Ils me l'ont confirmé d'une certaine manière, au petit-déjeuner, le lendemain.
J'ai un peu de mal à exprimer tout cela, ce n'est vraiment pas facile d'avouer, ni même à expliquer.
-Lisbon a repoussée ses avances probablement. Parce qu'il est avec toi. Parce que cela est interdit par le règlement.
-Est-ce qu'il l'aime? demande mon interlocutrice. Son visage s'est peu à peu décomposé.
-Je suis au regret de t'annoncer que oui. Il ne le sait pas vraiment, mais il est fou amoureux d'elle. Cela se lit clairement dans ses yeux, ses gestes, sa voix, ses mots.
Elle se lève vivement du fauteuil, replie ses bras. Elle marche tel un animal en cage, à travers la pièce. Est-elle en colère? Attristée? Qu'est-ce qu'elle peut bien ressentir? Je ne sais pas. Je n'arrive pas à décrire ce moment délicat.
-Pourquoi tu ne me l'as pas dit? Sa voix défaille. Ces yeux sont brillants.
-Parce que ma vengeance passait avant tout…je dois bien l'admettre, j'étais obnubilée par cela.
-Je ne comprends pas pourquoi vous n'êtes pas devenus les meilleurs amis du monde. Vous êtes les mêmes, tous les deux. Vous manipulez les gens pour parvenir à vos fins. » Son ton est dur, cassant.
Elle s'empare de son portable, ainsi que de ses clés de voiture. Elle claque la porte d'entrée. Je reste plantée là, mordillant me lèvre inférieure.
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POV Jane:
Une pièce blanche. Cela n'est pas possible. Celui voudrait dire que je lui ai menti...Qu'il y a bien quelque chose après la mort. Mais il faut que je revienne! Il faut que je lui dise! Il faut que je prenne soin de...mes enfants! J'ai décidé de tourner la page... Je ne peux plus monter au ciel tout de suite. Il faut que je les revoie, que je puisse serrer dans mes bras, mon petit Mathieu. Il y a encore trop de gens que j'aime en bas pour que je parte... Deux personnes s'approchent. Mais il y a déjà deux amours ici. Vers qui dois-je me tourner?
"Bonjour Papa!
C'est Charlotte. Elle est toujours cette magnifique petite fille. Si je n'avais pas...Si je n'avais rien fait, si je ne l'avais pas provoqué... Elle serait au lycée? A la fac? Sa mère vient se placer à côté d'elle. Elle aussi, est belle. Elles n'ont pas pris une ride, elles sont comme je les ai toujours connues, comme je m'en souviens...elles vivent hors du temps, qui nous brise peu à peu. Je suis debout, reste figé. Les revoir me fait autant de bien que de mal.
-On ne te demande pas de choisir Patrick. Ta place est là-bas. Ils t'attendent, ils souffrent de ton absence. Ne les fait pas patienter plus longtemps. Tu dois y retourner. Et lorsque tu les reverras, n'oublie pas de leur dire à quel point tu les aimes.
-C'est vrai que maintenant, j'ai une sœur et deux frères?
Je m'accroupis pour me mettre à sa hauteur. Elle a gardé sa voix mélodieuse. Je joue machinalement avec ses boucles blondes. Elle rit et me prend dans ses bras. Je lui souffle un "oui" dans le creux de l'oreille.
-Tu m'as beaucoup manqué papa! Je me mets à pleurer doucement, la presse un peu plus fort contre moi.
-Toi aussi, ma petite princesse... Je vous aime tellement toutes les deux...
On reste comme cela un moment. Les larmes coulent toujours. Elle finit par se détacher de moi. Le vide à qui elle laisse place, à l'effet d'un coup de poing. Elle me regarde, ses grands yeux bleus plongés dans les miens.
-Nous aussi on t'adore, mon papa chéri!
Elle prend la main de sa maman. Je me relève, tremblant. Je me penche vers ma douce Angela, l'embrasse. Ce baiser a l'équivalence pour nous
d'eux, d'un ultime Adieu.
-Prends bien soin de toi...et ne reviens pas avant longtemps. Je t'aime Patrick.
-Je te le promets... Je t'aime Angela." On se sourit, une dernière brève étreinte. Elles repartent, Charlotte se retourne et me fait signe de la main. Je les vois disparaître vers des horizons inconnus, et fais également demi-tour, le regard encore embrumé.
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POV Lise:
Je roule vite. Beaucoup trop vite. Tant pis. Je prends mon téléphone, compose le numéro du CBI. C'est une voix masculine qui me répond.
"Bonjour, Agent Rigsby, du Bureau Californien D'Investigation.
-Bonjour. Est-ce que l'Agent Lisbon est là?
-Qui est à l'appareil?
-Lise, la petite-amie de Patrick Jane.
Enfin, j'aurais dû dire l'ex, puisque monsieur, ne se satisfaisant pas de moi, a décidé d'aller voir ailleurs.
-Ah...OK.
Il semble gêné. Alors, lui aussi saurait...Mais combien de personnes sont au courant?
-Non je regrette, l'Agent Lisbon vient de partir, il y a peu. Elle est mutée et est rentrée chez elle pour faire ses valises.
-D'accord. Merci pour ce renseignement. Au revoir.
-Au revoir."
Je raccroche. J'accélère un peu plus, braque vers la droite. Si vraiment elle...l'aime...si vraiment elle s'en va, alors elle ne peut être à cette heure-ci qu'à un seul endroit: l'hôpital. Je dois me dépêcher, m'expliquer avec elle. Dire ce que je pense. Et lorsqu'il se réveillera, j'officialiserai notre rupture. Je n'aime pas trop ce mot, le trouvant avant trop froid, mais avec ce qu'il m'a fait, il n'est pas de trop...J'ai l'impression qu'un brasier brûle en moi.
Et pourtant, je pensai le connaître, savoir qui il était. Il m'avait l'air différent des autres hommes, un peu vieux jeu...Mais ils sont tous pareils. Et je me suis alors trompée. M'a-t-il au moins, un seul instant aimé? Non, je ne fus probablement pour lui, que quelque chose de passage. Et il n'a pas eu le courage de me le dire! Car je ne crois pas Elisabeth. Il n'aurait pas attendu autant de temps, pour franchir le pas avec sa "patronne". Je ne pleure pas. Je suis trop en colère pour cela. Contre lui. Contre Lisbeth qui a préféré ce taire pour mieux servir sa vengeance. Contre moi-même qui n'a rien vu venir. Et contre elle évidemment. L'Agent Lisbon. L'agent Lisbon a qui je vais m'empresser de demander des explications.
Je referme violemment la portière. Et dire que j'ai pleuré pour lui, me suis inquiétée. Que de sentiments inutiles et vains. Voilà pourquoi je le sentais distant ce matin là, comme s'il s'était passé quelque chose. Bien sûr, j'avais préféré fermer les yeux. Pff...Il était juste inquiet que Lisbeth est percé ses amours secrets.
J'arrive au service où il est hospitalisé. Je pousse la porte. Il y a bien quelqu'un, je la reconnais. Entends ce qu'elle lui murmurait, penchée vers lui. Mon sang ne fait qu'un tour.
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POV Lisbon:
"Reculez-tout de suite! Lise se tient avec raideur, devant moi. Ses yeux me fusillent. Je me redresse rapidement. Mes mains sont agitées par de petites secousses. Je ne reste debout qu'avec grande peine.
-Comment osez-vous? C'était votre boulot de le protéger, de le défendre! C'est vous qui auriez dû être ici, dans ce lit!
Ah, ainsi, elle s'en est bien rendue compte et m'en veut désormais.
-Et vous vous imaginez quoi? Que je n'y ai pas pensé? Que je ne me sens pas tous les jours un peu plus coupable? je réplique durement.
Je ne devrai pas être aussi sèche. Cependant, je suis harassée. Je n'en peux plus. Je sais que je devrais garder mon sang froid. Mais je n'y arrive pas. Je me maudis un peu plus.
-Et en plus vous sortez avec lui! Alors que vous saviez très bien, qu'il était avec moi!
Elle pointe un doigt accusateur dans ma direction:
-Mais cela ne vous a pas empêché.
Je vacille face à ses assauts. Je pleure. J'en ai marre de ces émotions, qui font le yoyo en moi. Je déglutis péniblement. Il ne faut pas qu'elle croit à ces sornettes.
-Il ne s'est rien passée entre nous deux.
-Ah oui? Et cette soirée qu'Elisabeth a filmée? Et ce baiser que vous avez avoué avoir échangé?
-Du vent pour Jane. C'est pour cela que je m'en vais. Parce qu'il ne s'est rien passé avant. Et que rien ne se passera après.
-Ce n'est pas ce qu'affirme cette jeune demoiselle. Selon elle…
-Elle a tout faux, je la coupe, et de toutes façons, je pars. Ma décision est prise."
On se dévisage tels deux fauves, deux bêtes traquées. Je sors rapidement. J'ai bien fait de programmer cette mutation. Je ne peux pas rester ici. Pas avec cela sur le cœur.
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Alors?
Yoshilementalist- Distributeur de café
- Personnage préféré : Patrick Jane
Loisirs : Ecrire et lire
Localisation : Sur l'île des Yoshis
Re: Nouvelle famille, nouveau départ ^
Alors trop hâte de connaître la suite , car j imagine que lorsque Jane va apprendre comment lisbon c est fait incendier par lise il ne lui pardonnera pas enfin c est mon avis
Karo- Agent de circulation
- Personnage préféré : Lisbon et jane
Loisirs : Chant, patin à glace et roller
Localisation : avec Robin et Simon pour répéter une scene sur le tournage du Mentalist
Re: Nouvelle famille, nouveau départ ^
Génial !!!! J'aime beaucoup ce nouveau chapitre! Je l'attendais avec impatience et quand j'ai vu que tu venais de le poster j'ai crié "ouaiiiiiiiiis ! Le nouveau chapitre!" ! Ce qui a fait peur à mes parents :-D
Sinon j'attends avec encore plus d'impatience la suite !
Merci beaucoup pour ce magnifique chapitre !
Sinon j'attends avec encore plus d'impatience la suite !
Merci beaucoup pour ce magnifique chapitre !
coraliementalist- Distributeur de café
- Personnage préféré : Teresa Lisbon et Patrick Jane
Re: Nouvelle famille, nouveau départ ^
Un mot: j'adore!! J'ai dévoré ce chapitre!! J'ai vraiment hâte de lire le prochain chapitre! J'espère que Lisbon ne sera pas malade... elle a l'air épuisée la pauvre
Continue comme ca!
Continue comme ca!
Kat4- Agent de circulation
- Personnage préféré : Jane-Lisbon
Loisirs : Ecrire, lire, regarder Castle et Mentalist
Re: Nouvelle famille, nouveau départ ^
Rassure moi tu n'a pas abandonné !!! Vivement la suite !!!!! *_*
jisbon4ever<3- Livreur de Pizza
- Personnage préféré : Lisbon, Jane
Loisirs : Regarder TM, lire des fanfictions TM ... ^_^
Localisation : Derrière un écran d'ordinateur
Chapitre VIII
Bonjour!
Voici donc, l'avant dernier chapitre de ma fic. Je suis ravie de constater, qu'elle n'était pas trop mauvaise... Merci également pour vos com'!
Je ne vais pas trop m'éterniser (je devrais être en train de réviser mes équations et les figures de style )- et juste vous souhaiter (bien en retard) pleins de bonnes choses pour 2015!
Sur ce,
Bonne Lecture!
POV Jane:
Je respire pour la première fois, l'air de l'extérieur. Un air doux, pas comme celui aseptisé, de l'hôpital. Thanksgiving est déjà passé. J'aurais beaucoup aimé le fêter, avec les enfants, mes enfants. Ils sont bien sûr, venus me rendre visite, mais cela n'était pas du tout pareil. Luc et Matt, avait préparé un gâteau. Ils sont eu beaucoup de mal à le faire parvenir, jusqu'à ma chambre. Cependant, le sourire de ce petit garçon, a dû les convaincre. Je compte, néanmoins me rattraper. Un peu plus tard, probablement, mais je le ferai.
J'ai pu enterrer la hache de guerre, avec Elisabeth, signer une sorte d'armistice. Elle ne sait pas si elle pourra un jour me pardonner, mais elle va essayer de faire un effort, s'étant rendue compte que son benjamin ne pouvait pas vivre sans moi. Je lui ai répondu, qu'elle n'était absolument pas obligé. Elle a tenu à quand même tenter le coup. J'ai promis de faire de même. Je crois que c'est un nouveau départ, pour nous quatre. Malgré tout, il manque encore quelque chose pour que notre famille, soit entière et complète. Elle n'est plus là. Cela m'a fait l'effet d'un coup de poing, lorsque je l'ai appris. Où qu'elle soit, je la retrouverai. Oui, je la convaincrai de revenir, de se joindre à nous, parce qu'elle a sa place... J'ai également totalement rompu avec Lise. J'ai découvert ce qu'avait fait Elisabeth, pourtant je ne lui en veux pas. Je connais ce sentiment de vengeance, qui vous pousse inexorablement en avant. Et je le comprends parfaitement. Voilà ce qui me manquait: faire preuve d'écoute et de compréhension. Je tâcherai d'y faire un peu plus attention à l'avenir. Je me suis platement excusé auprès, de cette femme qui a partagé, ma vie. Elle s'en fichait, elle s'est juste profondément trahie. Et c'était tout. Je lui ai expliqué, que le lien qui m'unit à Lisbon, était quelque chose de beaucoup plus fort. Mais que je m'en étais rendu compte qu'assez tard, malheureusement. Mon but n'était aucunement de la blesser. Bien sûr que je l'ai aimé, pas de la même manière. J'aurais apprécié garder un contact avec elle, qui m'a fait avancer dans la vie. Je crois que nous nous somme quittés en assez mauvais termes. Elle ne veut plus nous revoir. Ni moi. Ni les enfants. Je pense qu'elle aussi, veut oublier. Elle va quitter la région, s'installer ailleurs. Pourquoi s'éloignent-elles toutes de moi? Parce que tu n'es qu'un pauvre abruti, qui n'arrive qu'à les faire souffrir. Je veux avoir l'espoir, que je peux me racheter. Que je peux la rendre heureuse. Je sais que toute l'équipe, y compris Bertram évidemment, savent où elle se trouve. Et je vais bien réussir à extirper de leur bouche, la vérité. Ils me le diront. Alors, je prendrai, dans la mesure du possible, le prochain, train, avion, qu'importe, pour te rejoindre.
Rigsby et Van Pelt sont là, devant l'entrée, avec mes chers protégés. Je vais enfin pouvoir rentrer chez moi. Cela ne sera pas facile tous les jours, il va nous falloir déménager. Nous y parviendrons. J'en suis convaincu. Matt se précipite vers moi, en hurlant : « Patti ! », faisant se retourner au passage, les personnes qui attendaient, dans le hall. Il se jette dans mes bras. Ce petit garçon m'a manqué. Tous les trois, m'ont profondément manqué. J'ébouriffe ses cheveux. Il rigole. J'adresse une petite pensée à Charlotte et à Angela, qui sont là-haut et qui peut-être, me regardent. Sont-elles fières de l'homme que je suis, désormais ? Quand j'ai pu de nouveau parler correctement, après de très longues séances de rééducation, je leur ai expliqué, ce qu'était ma vie d'avant. Pour qu'ils aient la possibilité de comprendre. Il fallait enfin que je lève, ce tabou du passé. Eux, m'ont raconté, tous leurs bons souvenirs, avec leur père et leur mère, qu'ils n'ont malheureusement que peu connu. Ce fut un moment assez émouvant. Un passage obligé pour repartir sur de bonnes bases. Je ne ferai plus l'erreur, de tout garder pour moi.
Les autres s'approchent et viennent m'embrasser. Je lance un regard reconnaissant au jeune couple- cela n'était plus un secret pour personne. Ce sont eux, qui ce sont occupés des enfants, après que Lise se soit volatilisée. Je ne pourrai jamais assez les remercier. Luc me parle de ses cours par correspondance. Et bien oui, ils ne peuvent plus pour l'instant retourner dans leur ancien établissement, trop éloigné de Sacramento, alors ils passent leurs journées dans le seul bureau vide restant, au CBI. Cependant, plus pour longtemps. Bientôt, nous serons tous réunis, et alors nous pourrons nous tourner résolument, vers l'avenir.
Ils me conduisent à la maison, on bavarde un peu. Cho est déjà là-bas. Les médecins disent que je me suis remis de cet accident, dans des temps record. Selon moi, j'ai trop fait attendre, les gens que j'aime. Je ne pourrai pas reprendre tout de suite le travail, du moins, pas dans les conditions actuelles. Il paraît qu'il va écoper de la prison à perpétuité. Je n'irai pas à son procès, je n'irai déposer témoigner à la barre, cela me rappellerait beaucoup trop de mauvais souvenirs. Tout a été enregistré, et je pense que ce sera suffisant à la justice, pour faire son boulot. Il n'avouera pas, de toute manière. Moi, j'ai beaucoup d'autres choses à faire, nettement plus utiles. Comme beaucoup de choses, ceci est derrière moi. Jamais je ne pourrai l'effacer. Mais, j'ai un futur à construire.
Nous sommes enfin arrivés. Je suis de retour chez moi. Chez nous. Le soleil se couche. Je sors la photo de ma poche. Il faudra encore en tirer une autre, avec l'équipe. Mon vieil ami nous ouvre. Il a préparé le repas. Une bonne odeur, s'est répandue, à travers les différentes pièces.
« Hey…Je ne te savais pas chef cuisinier !
-C'est bon de te revoir en forme Jane. »
Il me donne une accolade fraternelle. Nous passons rapidement à table. On parle. On rit. Les heures défilent sans que je m'en aperçoive. Je ne pensais pas que ça me ferait cet effet là, de revenir ici. Il commence sérieusement à se faire tard. Ils vont rester dormir. Je vais avoir besoin de beaucoup d'aide, pour pouvoir m'habituer à ma nouvelle vie. Bertram leur a octroyé une semaine de vacances et ils ont décidé de venir me donner un coup de main. Tout d'abord, il va falloir vendre la villa, chercher un nouveau logement. J'ai pleins de projets en tête. Ils ont installé deux matelas dans le salon, pour moi et Mathieu. Eux, montent à l'étage. Je leur souhaite de passer une bonne nuit et vais coucher le petit. J'ai dû mal à m'allonger sur mon lit de fortune, juste à côté du sien. Je finis par m'installer un peu près correctement. Je lui demande s'il veut que je lui raconte une petite histoire. Non, il préfère un tour de magie. Il se lève, et va chercher en courant, une pièce de monnaie. Il me la tend en souriant.
« Est-ce que je peux dormir avec toi ? me demande-t-il, presque timidement.
Je ne sais pas si cela est préconisé par les manuels de psychologie, sur l'éducation des enfants. J'ai envie qu'ils deviennent des adultes responsables, de bons citoyens. Je ne veux pas faillir à la tâche que l'on m'a confiée. Au diable. C'est mon…fils. Et désormais, rien ne pourra me l'arracher.
-Oui. Allez viens…
Il se glisse sous les couvertures et ferme les yeux.
-Elle est là... Elle n'est plus là... Je joue avec la petite rondelle de métal.
-Tu m'as manqué…papa, murmure-t-il doucement. Je suis ému.
-Teresa, elle m'a dit que tu te réveillerais, parce que tu ne voulais pas me laisser tout seul. Et que tu m'aimais très fort.
-Elle avait raison. Je t'adore mon cher petit garçon. Plus jamais je ne t'abandonnerai, je te le promets.
Je le serre un peu plus, dans mes bras. Que c'est bon, de le sentir tout près de moi.
-Mais…est-ce que tu m'aimes autant, que Charlotte ?
Sa voix laisse transparaître son inquiétude.
-Autant qu'elle Mathieu. Autant qu'elle. Je sens son souffle régulier contre ma peau. Cela m'apaise.
-Mais pourquoi Teresa, elle est pas là ? Vous vous aimez pas ? Mais Lisbeth, elle a filmé et tout…
Je rougis. Heureusement qu'il ne peut pas le remarquer ! Franchement, tout cela, à partir d'une simple vidéo…
-Si… Bien sûr que si… Je vais bientôt aller la chercher. Parce tu sais, je suis amoureux d'elle.
-Mais pourquoi elle est partie alors ? Elle t'aime pas ?
-Peut-être… Mais les adultes font parfois des trucs bien étranges, oublient celles évidentes.
-Et je pourrai l'appeler maman ?
-Et tu pourras l'appeler maman. Allez, il faut dormir maintenant.»
Cette chaleur qui m'englobe, jamais elle ne disparaîtra. Je ferai le nécessaire, pour qu'elle croisse, grandisse. Et je serai très fier d'elle.
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Leur semaine de repos s'est rapidement écoulée. Maintenant, nous habitons à la périphérie de la capitale de l'Etat de Californie ! Dans un mignon pavillon. Il lui plaira, c'est certain. J'ai envie de croire, qu'elle va revenir. J'en ai vraiment envie.
Ils m'ont emmené dans les locaux du CBI, nous trouverons plus tard, une solution plus pratique. Je les ai inscrits, dans un collège à proximité Ils pourront de nouveau suivre, une scolarité normale. Ils y vont à pied, seuls. J'avais vraiment l'air d'un papa poule la première qu'ils s'y sont rendus.
« Vous regardez bien avant de traverser ! Au vert, surtout ! Elisabeth ou Mathieu, vous prenez bien la main de votre petit frère ! ». J'étais réellement inquiet. Et on n'a pas manqué, de me charrier là-dessus. Tss… Qu'est-ce qu'il y a de drôle dans un père, qui se fait du souci pour ses enfants? Sur le coup, je me suis trouvé un peu irresponsable, de les laisser partir, ainsi… Mais depuis, tout se passe bien.
C'est la première fois que je retourne ici, depuis l'accident. Je tourne la tête vers la droite. Il y a son nom sur la porte. Teresa Lisbon. Agent Senior. Chef d'équipe brillante, malgré son jeune âge. La femme que j'aime. Je m'attends à chaque instant, à entendre le bruit de ses talons, qui claquent contre le sol. Son ton impérieux, qui me somme de me lever immédiatement. Je sirote ma tasse de thé. Il n'y a pas d'enquête. Ils remplissent un peu de paperasse. Cela fait du bien de revenir, de retrouver mon canapé. J'ai encore son mot dans la main. Je l'ai lu et relu des centaines de fois. Comment je pourrai espérer trouver le bonheur, sans toi ? Ta vie est beaucoup plus précieuse, que la mienne. Toi, ton parcours n'est pas criblé d'erreurs. Tu me manques affreusement. Où que tu sois, sur cette planète Terre, je te rejoindrai. Je te rejoindrai, c'est une certitude. Je m'approche de Cho.
« Je peux te parler ?
Il lève la tête de son rapport, me dévisage.
-Ce n'est pas la peine. Tu ne sauras pas, Jane. Tu l'as fait pleurer, beaucoup plus que tu ne le crois. Tu l'as embrassée, puis tu t'es enfui.
-Non ! C'est elle qui m'a repoussé !
-As-tu déjà été véridique avec elle ? Combien de fois tu lui as doré la pilule? N'as-t-elle pas crû, que ce n'était rien pour toi, hein ?
-Je… n'ai pas eu le temps de m'expliquer…
-Tu te ne peux savoir, dans quel état tu l'as mise. Soit tu l'aimes, soit c'est le contraire. Mais arrête de jouer avec elle, de tricher avec ses sentiments. Elle le mérite.
Il bascule en arrière, sur son fauteuil. Replie ses bras contre lui, serre la mâchoire.
-C'est pour cela qu'il faut que je la retrouve ! Il faut que je la rattrape ! Il faut que je le lui dise… Que je lui dise à quel point elle compte pour moi ! Je me suis souvent trompé, je le reconnais. Cependant, je veux réellement qu'elle soit heureuse, et si cela était possible avec nous…
Il pousse un long soupir, sort son calepin et prend un stylo. Il y marque rapidement quelques mots.
-Fais attention Jane. Son cœur est fragile, et surtout précieux. Si tu lui fais encore mal, tu auras affaire à moi.
Il me décoche un regard, lourd d'avertissements et me tend la note. Dessus est écrite, une adresse. J'ai une nouvelle chance. Une nouvelle chance de me racheter à ses yeux. Et je compte bien ne pas la laisser filer.
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POV Lisbon
Cela fait environ deux mois que je suis ici. Et ça ne va pas beaucoup mieux. J'ai même l'impression, que cela a empiré. J'ai toujours quelques brefs contacts eux. Ils m'ont appris qu'il s'était réveillé, et qu'il était plutôt en bonne santé. Il a déménagé. C'est une nouvelle vie qui commence. On ne peut pas dire que ce soit mon cas. Ils m'ont également caché quelque chose, néanmoins, je n'ai pas eu le courage de l'appeler pour prendre des nouvelles. J'ai toujours son image souriante dans ma tête, les sensations de ce doux baiser… Je saisis mon gobelet de café. Même cet infime objet, me renvoie en arrière. C'est lui qui me l'apportait d'habitude de bon matin, en plaisantant sur cette « addiction ».
Les locaux sont vides, pourtant je suis déjà en train de travailler sur le meurtre. Cela avance beaucoup moins vite, que lorsque que j'étais là-bas, puisqu'il n'est pas là, j'imagine. Ah ! Mais arrête ! Arrête d'y penser ! Qu'est-ce que j'aimerai bien… Cependant, je n'y arrive pas. C'est déplorable. Comment oublier un homme que vous avez chéri comme personne, qui de plus, vous avez côtoyé pendant dix ans ? Si une solution existe, donnez la moi, je vous en prie ! Si un baume a été inventé, pour apaiser mon cœur à vif…
Le jour se lève. Pour des millions de gens, il est tout neuf. De mon côté, ce ne sont que quelques heures à ressasser ma peine. Tous les soirs, je suis pris d'insomnies et forcément, cela se répercute sur ma manière de bosser. J'ai la mine lasse et fatiguée. Ai-je fait le bon choix ? Je ne sais pas. Je ne sais plus. Je m'écroule sur mon bureau. Ai-je le droit de m'octroyer une pause ? De toute manière, mes collègues n'arriveront pas avant une demi-heure.
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POV Jane :
« Tu reviens quand papa ?
-Dans moins, d'une semaine. J'aurai aimé vous emmener, New York est une ville formidable. Mais vous avez école, je vous le répète.
-Oh tu sais, c'est pas grave si on la loupe.
-Je te fais savoir que ta grande sœur a bientôt des examens. N'est-ce pas Elisabeth ?
-Déstresse Daddy ! C'est à la fin de l'année !
Nous avons repris nos relations, depuis le point de départ. Cela va beaucoup mieux. Ce n'est pas encore parfait... Mais nous avons pas mal progressé!
-Vous faites bien vos devoirs, vous vous brossez bien les dents, vous ne brûlez pas la maison… Oh, comme je regrette de n'avoir trouvé personne pour vous garder.
Je ne voulais pas engager un inconnu pour veiller sur mes enfants, et puis, je n'allais pas encore déranger mes collègues.
-C'est bon ! Je suis une ado responsable ! C'est plutôt toi, qui aurait besoin d'une nounou.
-Sois respectueuse, s'il te plaît.
J'apprécie d'employer ce ton, faussement paternel. C'est presque amusant. Je les prends une dernière fois dans mes bras. Je veux leur faire comprendre, par des gestes plus que par des paroles, qu'ils sont maintenant tout pour moi. Mon présent. Mon avenir. Tout. Voilà, au moins, une chose positive que ce coma aura apportée. C'était déjà le cas avant, or je n'en avais pas pris entièrement connaissance. Je ne l'avais pas exprimé. Je les salue de la main. Le taxi m'emmène loin d'eux, à l'aéroport. Je veux garder espoir. Dans cinq jours, je serai de retour. Avec elle.
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Le motel où je dormirai, est plutôt agréable et la dame à l'accueil est une personne affable, qui m'a aidé à monter mes affaires. Je ne pourrai aller la voir que demain. Il est un peu trop tard. J'ai hâte croiser son regard émeraude. Pourtant, je redoute également, cette rencontre. Qu'est-ce que je lui dirai ? Absolument tout. Il faut encore une fois, tout reprendre. Sur ce que tu ressens à son égard. Sois honnête avec elle et… avec toi. Si ça se trouve, elle ne veut pas me revoir. Elle a déjà commencé à refaire sa vie. Moi, je voudrai quand même, y avoir une petite place… Je prends mon téléphone et compose le numéro de la maison.
« Quoi ? On est toujours vivant, tu sais !
-Très drôle, Lisbeth. Je prenais juste des nouvelles. J'ai le droit, quand même ?
-Mouais… Rien à signaler. Je te passe Matt ? Il sautille à côté de moi. Prépare-toi, à voir ton forfait totalement éclaté.
Je rigole.
-Oui, passe le moi. Le combiné change de main.
-Bonsoir mon garçon ! Comment vas-tu ? »
e l'ai peut-être vu, il y a seulement quelques heures, cela n'empêche pas, que j'ai besoin de l'entendre ! Il me raconte, ce qu'il a fait aujourd'hui à l'école, notamment une surprise pour moi. J'ai hâte de savoir ce que c'est. Il me dit que sa sœur et son frère l'ont emmené prendre un chocolat (pas aussi bon que le mien) et voir un film au cinéma. Il explique vaguement de quel sujet ce dernier, traitait. Je suis content d'apprendre qu'il s'est beaucoup amusé. Luc, renchérit, me rassure, en me disant, que tout se déroule à merveille. Je les embrasse et leur souhaite un bon appétit. Je vous adore tous les trois. Et ne vous couchez pas trop tard!
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POV Luc :
Nous sommes tous installés, dans le salon de notre nouveau logement. Ils jouent à la console, que Jane a achetée, après avoir achevé sa convalescence. Je les regarde bouger devant l'écran. En bon père inquiet, il vient tout juste d'appeler. Je m'assois dans un fauteuil. Ma vie a bien changé en l'espace de quelques mois. Suis-je heureux ? Matt l'est. Alors, c'est probablement tout ce qui compte. Il sourit et cela m'emplit de joie. On est ensemble, avec quelqu'un qui prend soin de nous et qui nous aime. Oui, on peut tout à fait dire que j'ai retrouvé le bonheur. Je suis un peu triste pour Lise, je l'appréciais beaucoup. Cependant, cela se voyait au final, qu'il s'était épris de Lisbon. Il a juste mis, trop de temps à s'en apercevoir. Cependant, il peut encore arranger les choses. Et toi, Elisabeth ? Que ressens-tu ? Que penses-tu de notre nouvelle famille ? Les considères-tu, comme deux étrangers ? Elle claque des mains.
« Bon, je vais préparer le repas !
-Tu veux que je t'aide ? Cela me fera une bonne occasion de lui parler. Je la suis jusque dans la cuisine. Elle s'appuie contre la table et croise les bras contre son torse
-Bon, qu'est-ce que tu voulais me dire, Luc ?
Je serai toujours épaté par cet espèce de don, le fait de toujours connaître la moindre de mes pensées. Elle s'est trouvée, au moins, un égal.
-Es tu satisfaite de ta vie ? As-tu réellement fait la paix avec lui ? Elle sait que j'attends une réponse précise. Que je ne me contenterai pas d'un « oui », ou d'un «non». Après tout, je suis celui, qui affectionne tout particulièrement, l'argumentation.
-Je ne sais pas. Je crois qu'il me faudra… un peu de temps, pour accepter tout ça. Elle balaie le vide autour, d'elle.
-Mais je pense, que nous sommes sur la bonne voie. La situation s'est améliorée et elle va devenir encore meilleure. Il faut qu'on apprenne tous, à se connaître un peu plus… oui, nous sommes sur la bonne voie. Satisfait ?
Pour toute réponse, je viens la prendre dans mes bras. Lisbeth et moi, on ne s'étreint pas souvent et on n'est pas très démonstratif. Cependant, quand on le fait, c'est un instant très intense. Cela faisait longtemps que je ne l'avais pas vu ainsi, vraie avec moi.
-Ma grande sœur m'a manqué…
-Mon cadet est toujours là pour moi… Merci Luc.
Je redeviens, comme quand j'étais tous petit et que c'était elle qui s'occupait de nous, lorsque maman était gravement malade. C'est peut-être bizarre, vu de l'extérieur, mais pour nous, pour nous à l'intérieur de cette bulle, c'est chargée d'émotions.
-Oh ! Mais moi aussi, je veux un câlin ! Nous englobons, le (petit) dernier, dans cet étau de douceur. Nous sommes tous les trois. Avec un papa et une future maman, ou comme tel, qui veilleront bien sur nous. Je le sais. Et c'est le plus important.
« Bon… Et si on mangeait ? Un plateau télé, cela vous tente ?
Mon frère hurle de joie. Il passe un film sur les lions. Rien de mieux, pour lui faire plaisir. Quand on est enfant, on s'émerveille de tout. Peut-être que c'est cela, passer à l'âge adulte. Peut-être que c'est cela, perdre cette formidable capacité, de trouver absolument chaque chose, magique. J'espère qu'il va la préserver le plus longtemps possible. Il faudra que je lui dise un jour. Pas ce soir. Ce soir l'humeur est légère, ne venons pas la gâcher, avec des propos faussement euphoriques.
Nous faisons cuire des pâtes. On ne peut pas dire que nous soyons des professionnels de la cuisine… C'est plutôt le rôle de Patrick Je m'habituerai bien un jour, à l'appeler « Papa ». Ne précipitons pas les choses. Il a lancé, avec notre accord, une procédure d'adoption. Nous ne changerons pas de nom de famille, car Lisbeth et moi, avons tenu à le garder. Ce sont, après tout nos racines. Mais ce sera mieux pour Matt. Il saura mieux, où il en est. Il zappe sur la chaîne du reportage, tandis que ma sœur partage le dîner. L'émission commence assez rapidement. Il la regarde avec fascination. Il est dix-neuf heures trente. Encore soixante minutes pour lui. Parce que suivant les règles de Patrick, vingt heures trente, c'est dodo !
« Tu crois qu'il va s'en sortir ? C'est encore moi, qui ai posé cette question. J'en ai pleins la tête, alors au bout d'un moment ou sous peine de voir mon cerveau exploser, il faut bien qu'elles sortent.
-
J'espère pour lui. Il ne peut pas vivre sans elle. Il en crève, de son absence. Il en pince assurément pour elle !
-Et si elle refuse ?
-Il s'en est tellement entiché, qu'il acceptera son choix. Pour certains j'imagine, il éprouve envers elle , les sentiments les plus purs. Après tout, il ne veut que son propre bonheur et son bien-être ! Alors, s'ils ne passent pas par lui, ils s'y pliera avec regret certes, mais il s'y pliera. S'il est franc, alors, je ne vois pas pourquoi il n'arriverait pas à la convaincre de l'intégrité de l'amour, qu'il lui voue.
Je médite ses paroles, réfléchis un peu.
-Je lui souhaite bonne chance. Il sera assurément dévasté, si elle ne voulait pas revenir ici. Seulement, quoi qu'il advienne, nous serons là pour le soutenir, je conclus. N'est-ce pas Matt ?
-Oh oui ! Tous pour Patti ! Il a gardé, ce petit surnom affectueux. Mais maintenant, on peut regarder les lions, en silence ? Il a pris cette tête d'ange, qui fait fonde tout le monde. Il a le même sourire que notre mère, ou du moins de ce que je m'en rappelle. De plus, c'est sur les photos. Jane a décidé d'accrocher plusieurs cadres dans l'entrée. Il y a la mienne, où nous sommes tous les cinq…avant. Je suis encore en maternelle et Matt n'est qu'un bébé. Il y a l'équipe du CBI. Il y a Charlotte et Angela, riant avec lui, dans un parc d'attraction. Et très prochainement, au centre, celle de notre nouvelle famille. J'en suis convaincu.
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POV Jane :
Le sommeil ne vient désespérément pas. Cela me fait penser, à la fois, où elle est venue dormir à Malibu. Je n'arrivais pas non plus, à me laisser aller aux pays des songes. Or là, je ne peux pas me faire de chocolat. Je souris. C'est un vrai sourire, un vrai de vrai, comme dirait le benjamin, de la fratrie. Waouh… C'est tout nouveau… c'est incroyable. Enfin je suis apaisé, enfin, j'ai décidé de tourner la page. Évidemment, la blessure restera, toujours en moi… Mais, j'ai de nouveau un but réel, quelque chose pour laquelle, je dois me battre avec la plus grande ferveur. Je les ai emmené déposer des fleurs sur leurs tombes. J'ai été touché par leur attitude. Du début à la fin, ils m'ont soutenu. Mathieu a déposé sa peluche, celle que je lui avais offerte, près de la pierre de Charlotte. « Merci grande sœur, d'avoir ramené mon second papa… ». J'ai tenté de cacher mes larmes. Effort vain et sans succès. Il m'a pris la main et nous n'avons plus parlé. Ils sont également aller honorer celle de leur mère, puis jeter des marguerites, qu'ils avaient cueillies la veille, pour leur père, qui n'avait pas eu de sépulture. Malgré la peine que cela m'infligeait, comme eux, je suis resté. Je crois que cela était une étape essentielle, et qu'elle a resserré nos liens.
Je suis arrivé. Voici donc, le lieu où elle passe, le plus clair de son temps. J'ai même pu lui acheter un café. Je passe une main dans mes cheveux. Va-t-elle me reconnaître ? Ces deniers sont un peu plus longs et j'ai une barbe. J'ai troqué mon costume trois pièces, pour un pantalon marron, une chemise légère et une fine veste. Au cou, je porte le foulard que m'a offert Elisabeth. Et puis surtout…
Je me présente à l'accueil. Je suis particulièrement tendu, j'essaie de prendre un air assuré. Où est-elle ? Je sors mon badge, pour prouver comme quoi, je travaille bien avec les force des l'ordre, même si je ne suis que consultant. Au pire, je l'hypnose. Coûte que coûte, j'entrerai. Je lui explique que je suis venu rendre visite à l'agent Lisbon, pour signer une déposition et régler avec elle certains points. Un homme passe devant nous, elle l'interpelle.
-Oui, bien sûr, je l'emmène à l'étage. Il m'entraîne à sa suite.
-Alors comme ça vous êtes venu voir Teresa ? Pourquoi l'appelle-t-il, par son prénom ?
-J'ai deux ou trois choses importantes, très importantes, je me reprends, à régler avec elle.
-Hum… Enchanté. Je suis son supérieur. Vous avez bossé ensemble ? Il ne me laisse pas le temps de répondre à sa question. Très franchement, je ne vois pas comment elle a pu obtenir un tel poste, lorsqu'elle était en Californie. Son travail manque réellement de rigueur, et elle trop souvent à la masse. Soit, elle a des nuits…hum… mouvementées… Il rit à sa propre blague. Je vois rouge. Soit…
-J'ai été durant dix ans, son consultant. Et je peux vous assurer, que c'est l'une des personnes les plus compétentes, qu'il m'a été donné de rencontrer, je le coupe, froidement. Comment cet homme peut-il la juger ?
-Hum… peut-être. Ici, c'est de loin, pas le meilleur élément de mon unité.
-C'est parce que vous ne la connaissez pas…
Un « cling » retentit, et nous sortons tous les deux, ce qui lui est particulièrement judicieux. Je me sentais à l'étroit, avec un rustre de son espèce. Je reste à l'entrée de son Open Space. Il est quasiment semblable au notre, en plus moderne. Il se dirige vers un bureau. Je ne peux la voir que de dos. je m'imagine un visage. Le sien. J'ai le cœur qui bat la chamade. L'endroit est quasiment désert. Il est encore tôt, j'imagine. Je suis venu à l'ouverture je ne pouvais plus attendre. Ils discutent un peu. Je remarque qu'il lui touche l'épaule, geste un peu familier, je trouve. Bas les pattes ! Lui a-t-il fait des avances ? Les a-t-elle, acceptées ? Probablement pas, sinon, il ne parlerait pas d'elle, de cette manière. Elle finit par se retourner, croise mon regard. Est-elle surprise ? Est-elle contente ? En colère ? Je ne sais pas. Je suis paralysé, incapable d'esquisser le moindre mouvement.
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POV Lisbon :
Flanagan est devant moi. Pourquoi garde-t-il ce sourie, qui se veut charmeur, mais qui n'arrive qu'à me rendre terriblement malheureuse ? Il ne lui ressemble, en aucun point.
« Déjà à la tâche Teresa ?
Il m'appelle depuis le début par mon prénom. Autre nuance avec mon ancienne équipe, il me tutoie. Je n'aime pas cette prise de liberté, seulement, à priori, cela doit être d'usage ici.
-Il y a un homme qui veut te voir. »
Je sens l'adrénaline monter en moi. Serait-il possible que ce soit lui ? Mon rythme cardiaque accélère brusquement. Stop ! Ne te crée pas de faux espoirs. Il est ailleurs, à des centaines de kilomètres de toi, et surtout, il a refait sa vie. Tu devrais en prendre de la graine. Pourquoi, une importante partie de moi, prie autant, pour qu'il soit venu… Me voir ? Je me retourne. Tu rêves… Tu rêves…
Et là… Je reste stupéfaite. Mes yeux croisent les siens, azurs. Je ne les avais pas oubliés. Comment aurais-je pu ? Il n'arrive pas à bouger, lui non plus. Alors… Il est vraiment là… en fauteuil ? Je me lève, sort de la pièce, pour le rejoindre, tremblante. Je ne sais pas si cela, me fait tant de bien que cela, de le revoir. Le monde, autour de moi, s'est évanoui. Ce n'est plus qu'un long couloir, qui ne mène qu'à Patrick Jane. Je n'entends pas les dernières paroles de Flanagan. Devant lui, je ne sais plus quoi prononcer. Pourtant, avant, j'avais tant de trucs à lui avouer… Il ne t'aime pas… Il ne t'aime pas… Alors, pourquoi serait-il ici ? pour d'autres raisons, c'est clair. Néanmoins, ce n'est pas celle-ci. Qui voudrait d'une femme comme toi ?
« Hey Lisbon, commence-t-il hésitant.
-Hey Jane…
-Je vous ai apporté un café. Il me tend un gobelet, encore tout chaud. Je le saisis, avec délicatesse, affectée au plus profond de moi, par cette attention. Je sens le regard curieux, de mon collègue, dans mon dos.
-Vous préférez aller discuter dehors ?
-J'allais vous le proposer, me répond-il, avec un sourire timide, qui me fait l'effet d'une bombe.
Nous descendons donc. Il n'arrive pas à passer la porte. Je sais qu'il déteste, qu'on l'aide, mais je ne peux pas m'empêcher. Nouveau sourire. Cette fois-ci, je le lui renvoie. Il a changé. Je m'assois sur un banc, du jardin, construit, juste à côté des locaux du FBI. Des tas d'interrogations, se bousculent. Mais je n'ose en prononcer aucunes, de peur de le vexer, voir pire, de le blesser.
-Je suis paraplégique Teresa. Je ne quitterai pas ce fauteuil.
Il ne semble pas consterné par cette nouvelle. On dirait qu'il l'a acceptée. Il a véritablement, beaucoup changé.
-Oh ! je suis désolée…
-Pourquoi le serais-tu ? Je tressaille, face à ce tutoiement. Cependant, ce n'est pas comme avec mon chef. Il y a quelque chose en plus dans sa voix. Du respect ?
-Je suis peut-être, voué à ne plus jamais remarcher. Mais je suis vivant. Et j'ai, une famille.
Tu n'es plus seul. Tu dois avoir un foyer. Lise et les enfants. Tu as réussi, à surmonter tes démons. Alors, que moi… J'écume tout les soirs, les bars, pour mieux me soûler, oublier ma vie quelques heures, et ce qu'elle aurait pu être, si j'étais restée… Pour ne pas rentrer dans « mon » appartement, où personne ne m'attend.
-Ce qui ne semble pas être ton cas, Teresa. Qu'est-ce qui ne va pas ? demande-t-il doucement. Je dois avoir l'air, d'un lapin apeuré.
-Tu ne t'en ais pas rendu compte ? Je finis par crier C'est entièrement ma faute, si tu es dans cet état là !
Je suis au bord de la crise de nerfs. Il me prend vivement là main, et l'emprisonne.
- Regarde-moi… Regarde-moi. Tu n'as rien à te reprocher. Je ne suis que l'unique coupable de ce qui m'est arrivé. Tu n'as pas à t'en prendre à toi. D'accord ?
Je ne dis rien. Et ça y est, les larmes cascadent sur mes joues… je suis vraiment beaucoup trop sensible. Il prend une grande inspiration.
-Si je suis venu ici, c'est pour… te dire que… J'ai rompu avec Lise. Puis surtout, que tu me manques affreusement. Je n'arrête pas de penser à toi, à cette nuit. Je n'en dors plus. Je ne peux pas poursuivre… sans t'entendre rire ou même râler contre moi…Cela m'est impossible. J'ai essayé comme toi, de tirer un tirer un trait sur le passé. J'ai échoué. Tu me hantes, tu hantes, mes jours et mes nuits !
Il plonge ses yeux bleus dans les mieux. Eux aussi, sont embrumés. Il tient, mon visage entre ses doigts. Il n'a jamais été aussi sincère, je crois. Pour une fois, je sais, je sens, qu'il me dit la vérité.
-Il manque quelqu'un, pour que notre famille soit complète. A eux, il leur manque une mère. Et à moi… il effectue une légère pause.
Je suis pétrifiée. Je ne sais pas quoi dire… Mon cerveau reste bloqué. Est-ce que j'ai le droit de le prendre dans mes bras ? Pour lui montrer, que moi aussi, j'ai souffert de son absence ?
-Et à moi, il manque une épaule, quelqu'un dont je suis aimé, et que j'aime. Sur laquelle, je peux toujours compter. Tu es cette femme Teresa Tu es la seule femme, avec qui je veux passer le reste de ma vie… Car je suis tombé fou amoureux de toi. »
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Verdict?
Voici donc, l'avant dernier chapitre de ma fic. Je suis ravie de constater, qu'elle n'était pas trop mauvaise... Merci également pour vos com'!
Je ne vais pas trop m'éterniser (je devrais être en train de réviser mes équations et les figures de style )- et juste vous souhaiter (bien en retard) pleins de bonnes choses pour 2015!
Sur ce,
Bonne Lecture!
POV Jane:
Je respire pour la première fois, l'air de l'extérieur. Un air doux, pas comme celui aseptisé, de l'hôpital. Thanksgiving est déjà passé. J'aurais beaucoup aimé le fêter, avec les enfants, mes enfants. Ils sont bien sûr, venus me rendre visite, mais cela n'était pas du tout pareil. Luc et Matt, avait préparé un gâteau. Ils sont eu beaucoup de mal à le faire parvenir, jusqu'à ma chambre. Cependant, le sourire de ce petit garçon, a dû les convaincre. Je compte, néanmoins me rattraper. Un peu plus tard, probablement, mais je le ferai.
J'ai pu enterrer la hache de guerre, avec Elisabeth, signer une sorte d'armistice. Elle ne sait pas si elle pourra un jour me pardonner, mais elle va essayer de faire un effort, s'étant rendue compte que son benjamin ne pouvait pas vivre sans moi. Je lui ai répondu, qu'elle n'était absolument pas obligé. Elle a tenu à quand même tenter le coup. J'ai promis de faire de même. Je crois que c'est un nouveau départ, pour nous quatre. Malgré tout, il manque encore quelque chose pour que notre famille, soit entière et complète. Elle n'est plus là. Cela m'a fait l'effet d'un coup de poing, lorsque je l'ai appris. Où qu'elle soit, je la retrouverai. Oui, je la convaincrai de revenir, de se joindre à nous, parce qu'elle a sa place... J'ai également totalement rompu avec Lise. J'ai découvert ce qu'avait fait Elisabeth, pourtant je ne lui en veux pas. Je connais ce sentiment de vengeance, qui vous pousse inexorablement en avant. Et je le comprends parfaitement. Voilà ce qui me manquait: faire preuve d'écoute et de compréhension. Je tâcherai d'y faire un peu plus attention à l'avenir. Je me suis platement excusé auprès, de cette femme qui a partagé, ma vie. Elle s'en fichait, elle s'est juste profondément trahie. Et c'était tout. Je lui ai expliqué, que le lien qui m'unit à Lisbon, était quelque chose de beaucoup plus fort. Mais que je m'en étais rendu compte qu'assez tard, malheureusement. Mon but n'était aucunement de la blesser. Bien sûr que je l'ai aimé, pas de la même manière. J'aurais apprécié garder un contact avec elle, qui m'a fait avancer dans la vie. Je crois que nous nous somme quittés en assez mauvais termes. Elle ne veut plus nous revoir. Ni moi. Ni les enfants. Je pense qu'elle aussi, veut oublier. Elle va quitter la région, s'installer ailleurs. Pourquoi s'éloignent-elles toutes de moi? Parce que tu n'es qu'un pauvre abruti, qui n'arrive qu'à les faire souffrir. Je veux avoir l'espoir, que je peux me racheter. Que je peux la rendre heureuse. Je sais que toute l'équipe, y compris Bertram évidemment, savent où elle se trouve. Et je vais bien réussir à extirper de leur bouche, la vérité. Ils me le diront. Alors, je prendrai, dans la mesure du possible, le prochain, train, avion, qu'importe, pour te rejoindre.
Rigsby et Van Pelt sont là, devant l'entrée, avec mes chers protégés. Je vais enfin pouvoir rentrer chez moi. Cela ne sera pas facile tous les jours, il va nous falloir déménager. Nous y parviendrons. J'en suis convaincu. Matt se précipite vers moi, en hurlant : « Patti ! », faisant se retourner au passage, les personnes qui attendaient, dans le hall. Il se jette dans mes bras. Ce petit garçon m'a manqué. Tous les trois, m'ont profondément manqué. J'ébouriffe ses cheveux. Il rigole. J'adresse une petite pensée à Charlotte et à Angela, qui sont là-haut et qui peut-être, me regardent. Sont-elles fières de l'homme que je suis, désormais ? Quand j'ai pu de nouveau parler correctement, après de très longues séances de rééducation, je leur ai expliqué, ce qu'était ma vie d'avant. Pour qu'ils aient la possibilité de comprendre. Il fallait enfin que je lève, ce tabou du passé. Eux, m'ont raconté, tous leurs bons souvenirs, avec leur père et leur mère, qu'ils n'ont malheureusement que peu connu. Ce fut un moment assez émouvant. Un passage obligé pour repartir sur de bonnes bases. Je ne ferai plus l'erreur, de tout garder pour moi.
Les autres s'approchent et viennent m'embrasser. Je lance un regard reconnaissant au jeune couple- cela n'était plus un secret pour personne. Ce sont eux, qui ce sont occupés des enfants, après que Lise se soit volatilisée. Je ne pourrai jamais assez les remercier. Luc me parle de ses cours par correspondance. Et bien oui, ils ne peuvent plus pour l'instant retourner dans leur ancien établissement, trop éloigné de Sacramento, alors ils passent leurs journées dans le seul bureau vide restant, au CBI. Cependant, plus pour longtemps. Bientôt, nous serons tous réunis, et alors nous pourrons nous tourner résolument, vers l'avenir.
Ils me conduisent à la maison, on bavarde un peu. Cho est déjà là-bas. Les médecins disent que je me suis remis de cet accident, dans des temps record. Selon moi, j'ai trop fait attendre, les gens que j'aime. Je ne pourrai pas reprendre tout de suite le travail, du moins, pas dans les conditions actuelles. Il paraît qu'il va écoper de la prison à perpétuité. Je n'irai pas à son procès, je n'irai déposer témoigner à la barre, cela me rappellerait beaucoup trop de mauvais souvenirs. Tout a été enregistré, et je pense que ce sera suffisant à la justice, pour faire son boulot. Il n'avouera pas, de toute manière. Moi, j'ai beaucoup d'autres choses à faire, nettement plus utiles. Comme beaucoup de choses, ceci est derrière moi. Jamais je ne pourrai l'effacer. Mais, j'ai un futur à construire.
Nous sommes enfin arrivés. Je suis de retour chez moi. Chez nous. Le soleil se couche. Je sors la photo de ma poche. Il faudra encore en tirer une autre, avec l'équipe. Mon vieil ami nous ouvre. Il a préparé le repas. Une bonne odeur, s'est répandue, à travers les différentes pièces.
« Hey…Je ne te savais pas chef cuisinier !
-C'est bon de te revoir en forme Jane. »
Il me donne une accolade fraternelle. Nous passons rapidement à table. On parle. On rit. Les heures défilent sans que je m'en aperçoive. Je ne pensais pas que ça me ferait cet effet là, de revenir ici. Il commence sérieusement à se faire tard. Ils vont rester dormir. Je vais avoir besoin de beaucoup d'aide, pour pouvoir m'habituer à ma nouvelle vie. Bertram leur a octroyé une semaine de vacances et ils ont décidé de venir me donner un coup de main. Tout d'abord, il va falloir vendre la villa, chercher un nouveau logement. J'ai pleins de projets en tête. Ils ont installé deux matelas dans le salon, pour moi et Mathieu. Eux, montent à l'étage. Je leur souhaite de passer une bonne nuit et vais coucher le petit. J'ai dû mal à m'allonger sur mon lit de fortune, juste à côté du sien. Je finis par m'installer un peu près correctement. Je lui demande s'il veut que je lui raconte une petite histoire. Non, il préfère un tour de magie. Il se lève, et va chercher en courant, une pièce de monnaie. Il me la tend en souriant.
« Est-ce que je peux dormir avec toi ? me demande-t-il, presque timidement.
Je ne sais pas si cela est préconisé par les manuels de psychologie, sur l'éducation des enfants. J'ai envie qu'ils deviennent des adultes responsables, de bons citoyens. Je ne veux pas faillir à la tâche que l'on m'a confiée. Au diable. C'est mon…fils. Et désormais, rien ne pourra me l'arracher.
-Oui. Allez viens…
Il se glisse sous les couvertures et ferme les yeux.
-Elle est là... Elle n'est plus là... Je joue avec la petite rondelle de métal.
-Tu m'as manqué…papa, murmure-t-il doucement. Je suis ému.
-Teresa, elle m'a dit que tu te réveillerais, parce que tu ne voulais pas me laisser tout seul. Et que tu m'aimais très fort.
-Elle avait raison. Je t'adore mon cher petit garçon. Plus jamais je ne t'abandonnerai, je te le promets.
Je le serre un peu plus, dans mes bras. Que c'est bon, de le sentir tout près de moi.
-Mais…est-ce que tu m'aimes autant, que Charlotte ?
Sa voix laisse transparaître son inquiétude.
-Autant qu'elle Mathieu. Autant qu'elle. Je sens son souffle régulier contre ma peau. Cela m'apaise.
-Mais pourquoi Teresa, elle est pas là ? Vous vous aimez pas ? Mais Lisbeth, elle a filmé et tout…
Je rougis. Heureusement qu'il ne peut pas le remarquer ! Franchement, tout cela, à partir d'une simple vidéo…
-Si… Bien sûr que si… Je vais bientôt aller la chercher. Parce tu sais, je suis amoureux d'elle.
-Mais pourquoi elle est partie alors ? Elle t'aime pas ?
-Peut-être… Mais les adultes font parfois des trucs bien étranges, oublient celles évidentes.
-Et je pourrai l'appeler maman ?
-Et tu pourras l'appeler maman. Allez, il faut dormir maintenant.»
Cette chaleur qui m'englobe, jamais elle ne disparaîtra. Je ferai le nécessaire, pour qu'elle croisse, grandisse. Et je serai très fier d'elle.
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Leur semaine de repos s'est rapidement écoulée. Maintenant, nous habitons à la périphérie de la capitale de l'Etat de Californie ! Dans un mignon pavillon. Il lui plaira, c'est certain. J'ai envie de croire, qu'elle va revenir. J'en ai vraiment envie.
Ils m'ont emmené dans les locaux du CBI, nous trouverons plus tard, une solution plus pratique. Je les ai inscrits, dans un collège à proximité Ils pourront de nouveau suivre, une scolarité normale. Ils y vont à pied, seuls. J'avais vraiment l'air d'un papa poule la première qu'ils s'y sont rendus.
« Vous regardez bien avant de traverser ! Au vert, surtout ! Elisabeth ou Mathieu, vous prenez bien la main de votre petit frère ! ». J'étais réellement inquiet. Et on n'a pas manqué, de me charrier là-dessus. Tss… Qu'est-ce qu'il y a de drôle dans un père, qui se fait du souci pour ses enfants? Sur le coup, je me suis trouvé un peu irresponsable, de les laisser partir, ainsi… Mais depuis, tout se passe bien.
C'est la première fois que je retourne ici, depuis l'accident. Je tourne la tête vers la droite. Il y a son nom sur la porte. Teresa Lisbon. Agent Senior. Chef d'équipe brillante, malgré son jeune âge. La femme que j'aime. Je m'attends à chaque instant, à entendre le bruit de ses talons, qui claquent contre le sol. Son ton impérieux, qui me somme de me lever immédiatement. Je sirote ma tasse de thé. Il n'y a pas d'enquête. Ils remplissent un peu de paperasse. Cela fait du bien de revenir, de retrouver mon canapé. J'ai encore son mot dans la main. Je l'ai lu et relu des centaines de fois. Comment je pourrai espérer trouver le bonheur, sans toi ? Ta vie est beaucoup plus précieuse, que la mienne. Toi, ton parcours n'est pas criblé d'erreurs. Tu me manques affreusement. Où que tu sois, sur cette planète Terre, je te rejoindrai. Je te rejoindrai, c'est une certitude. Je m'approche de Cho.
« Je peux te parler ?
Il lève la tête de son rapport, me dévisage.
-Ce n'est pas la peine. Tu ne sauras pas, Jane. Tu l'as fait pleurer, beaucoup plus que tu ne le crois. Tu l'as embrassée, puis tu t'es enfui.
-Non ! C'est elle qui m'a repoussé !
-As-tu déjà été véridique avec elle ? Combien de fois tu lui as doré la pilule? N'as-t-elle pas crû, que ce n'était rien pour toi, hein ?
-Je… n'ai pas eu le temps de m'expliquer…
-Tu te ne peux savoir, dans quel état tu l'as mise. Soit tu l'aimes, soit c'est le contraire. Mais arrête de jouer avec elle, de tricher avec ses sentiments. Elle le mérite.
Il bascule en arrière, sur son fauteuil. Replie ses bras contre lui, serre la mâchoire.
-C'est pour cela qu'il faut que je la retrouve ! Il faut que je la rattrape ! Il faut que je le lui dise… Que je lui dise à quel point elle compte pour moi ! Je me suis souvent trompé, je le reconnais. Cependant, je veux réellement qu'elle soit heureuse, et si cela était possible avec nous…
Il pousse un long soupir, sort son calepin et prend un stylo. Il y marque rapidement quelques mots.
-Fais attention Jane. Son cœur est fragile, et surtout précieux. Si tu lui fais encore mal, tu auras affaire à moi.
Il me décoche un regard, lourd d'avertissements et me tend la note. Dessus est écrite, une adresse. J'ai une nouvelle chance. Une nouvelle chance de me racheter à ses yeux. Et je compte bien ne pas la laisser filer.
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POV Lisbon
Cela fait environ deux mois que je suis ici. Et ça ne va pas beaucoup mieux. J'ai même l'impression, que cela a empiré. J'ai toujours quelques brefs contacts eux. Ils m'ont appris qu'il s'était réveillé, et qu'il était plutôt en bonne santé. Il a déménagé. C'est une nouvelle vie qui commence. On ne peut pas dire que ce soit mon cas. Ils m'ont également caché quelque chose, néanmoins, je n'ai pas eu le courage de l'appeler pour prendre des nouvelles. J'ai toujours son image souriante dans ma tête, les sensations de ce doux baiser… Je saisis mon gobelet de café. Même cet infime objet, me renvoie en arrière. C'est lui qui me l'apportait d'habitude de bon matin, en plaisantant sur cette « addiction ».
Les locaux sont vides, pourtant je suis déjà en train de travailler sur le meurtre. Cela avance beaucoup moins vite, que lorsque que j'étais là-bas, puisqu'il n'est pas là, j'imagine. Ah ! Mais arrête ! Arrête d'y penser ! Qu'est-ce que j'aimerai bien… Cependant, je n'y arrive pas. C'est déplorable. Comment oublier un homme que vous avez chéri comme personne, qui de plus, vous avez côtoyé pendant dix ans ? Si une solution existe, donnez la moi, je vous en prie ! Si un baume a été inventé, pour apaiser mon cœur à vif…
Le jour se lève. Pour des millions de gens, il est tout neuf. De mon côté, ce ne sont que quelques heures à ressasser ma peine. Tous les soirs, je suis pris d'insomnies et forcément, cela se répercute sur ma manière de bosser. J'ai la mine lasse et fatiguée. Ai-je fait le bon choix ? Je ne sais pas. Je ne sais plus. Je m'écroule sur mon bureau. Ai-je le droit de m'octroyer une pause ? De toute manière, mes collègues n'arriveront pas avant une demi-heure.
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POV Jane :
« Tu reviens quand papa ?
-Dans moins, d'une semaine. J'aurai aimé vous emmener, New York est une ville formidable. Mais vous avez école, je vous le répète.
-Oh tu sais, c'est pas grave si on la loupe.
-Je te fais savoir que ta grande sœur a bientôt des examens. N'est-ce pas Elisabeth ?
-Déstresse Daddy ! C'est à la fin de l'année !
Nous avons repris nos relations, depuis le point de départ. Cela va beaucoup mieux. Ce n'est pas encore parfait... Mais nous avons pas mal progressé!
-Vous faites bien vos devoirs, vous vous brossez bien les dents, vous ne brûlez pas la maison… Oh, comme je regrette de n'avoir trouvé personne pour vous garder.
Je ne voulais pas engager un inconnu pour veiller sur mes enfants, et puis, je n'allais pas encore déranger mes collègues.
-C'est bon ! Je suis une ado responsable ! C'est plutôt toi, qui aurait besoin d'une nounou.
-Sois respectueuse, s'il te plaît.
J'apprécie d'employer ce ton, faussement paternel. C'est presque amusant. Je les prends une dernière fois dans mes bras. Je veux leur faire comprendre, par des gestes plus que par des paroles, qu'ils sont maintenant tout pour moi. Mon présent. Mon avenir. Tout. Voilà, au moins, une chose positive que ce coma aura apportée. C'était déjà le cas avant, or je n'en avais pas pris entièrement connaissance. Je ne l'avais pas exprimé. Je les salue de la main. Le taxi m'emmène loin d'eux, à l'aéroport. Je veux garder espoir. Dans cinq jours, je serai de retour. Avec elle.
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Le motel où je dormirai, est plutôt agréable et la dame à l'accueil est une personne affable, qui m'a aidé à monter mes affaires. Je ne pourrai aller la voir que demain. Il est un peu trop tard. J'ai hâte croiser son regard émeraude. Pourtant, je redoute également, cette rencontre. Qu'est-ce que je lui dirai ? Absolument tout. Il faut encore une fois, tout reprendre. Sur ce que tu ressens à son égard. Sois honnête avec elle et… avec toi. Si ça se trouve, elle ne veut pas me revoir. Elle a déjà commencé à refaire sa vie. Moi, je voudrai quand même, y avoir une petite place… Je prends mon téléphone et compose le numéro de la maison.
« Quoi ? On est toujours vivant, tu sais !
-Très drôle, Lisbeth. Je prenais juste des nouvelles. J'ai le droit, quand même ?
-Mouais… Rien à signaler. Je te passe Matt ? Il sautille à côté de moi. Prépare-toi, à voir ton forfait totalement éclaté.
Je rigole.
-Oui, passe le moi. Le combiné change de main.
-Bonsoir mon garçon ! Comment vas-tu ? »
e l'ai peut-être vu, il y a seulement quelques heures, cela n'empêche pas, que j'ai besoin de l'entendre ! Il me raconte, ce qu'il a fait aujourd'hui à l'école, notamment une surprise pour moi. J'ai hâte de savoir ce que c'est. Il me dit que sa sœur et son frère l'ont emmené prendre un chocolat (pas aussi bon que le mien) et voir un film au cinéma. Il explique vaguement de quel sujet ce dernier, traitait. Je suis content d'apprendre qu'il s'est beaucoup amusé. Luc, renchérit, me rassure, en me disant, que tout se déroule à merveille. Je les embrasse et leur souhaite un bon appétit. Je vous adore tous les trois. Et ne vous couchez pas trop tard!
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POV Luc :
Nous sommes tous installés, dans le salon de notre nouveau logement. Ils jouent à la console, que Jane a achetée, après avoir achevé sa convalescence. Je les regarde bouger devant l'écran. En bon père inquiet, il vient tout juste d'appeler. Je m'assois dans un fauteuil. Ma vie a bien changé en l'espace de quelques mois. Suis-je heureux ? Matt l'est. Alors, c'est probablement tout ce qui compte. Il sourit et cela m'emplit de joie. On est ensemble, avec quelqu'un qui prend soin de nous et qui nous aime. Oui, on peut tout à fait dire que j'ai retrouvé le bonheur. Je suis un peu triste pour Lise, je l'appréciais beaucoup. Cependant, cela se voyait au final, qu'il s'était épris de Lisbon. Il a juste mis, trop de temps à s'en apercevoir. Cependant, il peut encore arranger les choses. Et toi, Elisabeth ? Que ressens-tu ? Que penses-tu de notre nouvelle famille ? Les considères-tu, comme deux étrangers ? Elle claque des mains.
« Bon, je vais préparer le repas !
-Tu veux que je t'aide ? Cela me fera une bonne occasion de lui parler. Je la suis jusque dans la cuisine. Elle s'appuie contre la table et croise les bras contre son torse
-Bon, qu'est-ce que tu voulais me dire, Luc ?
Je serai toujours épaté par cet espèce de don, le fait de toujours connaître la moindre de mes pensées. Elle s'est trouvée, au moins, un égal.
-Es tu satisfaite de ta vie ? As-tu réellement fait la paix avec lui ? Elle sait que j'attends une réponse précise. Que je ne me contenterai pas d'un « oui », ou d'un «non». Après tout, je suis celui, qui affectionne tout particulièrement, l'argumentation.
-Je ne sais pas. Je crois qu'il me faudra… un peu de temps, pour accepter tout ça. Elle balaie le vide autour, d'elle.
-Mais je pense, que nous sommes sur la bonne voie. La situation s'est améliorée et elle va devenir encore meilleure. Il faut qu'on apprenne tous, à se connaître un peu plus… oui, nous sommes sur la bonne voie. Satisfait ?
Pour toute réponse, je viens la prendre dans mes bras. Lisbeth et moi, on ne s'étreint pas souvent et on n'est pas très démonstratif. Cependant, quand on le fait, c'est un instant très intense. Cela faisait longtemps que je ne l'avais pas vu ainsi, vraie avec moi.
-Ma grande sœur m'a manqué…
-Mon cadet est toujours là pour moi… Merci Luc.
Je redeviens, comme quand j'étais tous petit et que c'était elle qui s'occupait de nous, lorsque maman était gravement malade. C'est peut-être bizarre, vu de l'extérieur, mais pour nous, pour nous à l'intérieur de cette bulle, c'est chargée d'émotions.
-Oh ! Mais moi aussi, je veux un câlin ! Nous englobons, le (petit) dernier, dans cet étau de douceur. Nous sommes tous les trois. Avec un papa et une future maman, ou comme tel, qui veilleront bien sur nous. Je le sais. Et c'est le plus important.
« Bon… Et si on mangeait ? Un plateau télé, cela vous tente ?
Mon frère hurle de joie. Il passe un film sur les lions. Rien de mieux, pour lui faire plaisir. Quand on est enfant, on s'émerveille de tout. Peut-être que c'est cela, passer à l'âge adulte. Peut-être que c'est cela, perdre cette formidable capacité, de trouver absolument chaque chose, magique. J'espère qu'il va la préserver le plus longtemps possible. Il faudra que je lui dise un jour. Pas ce soir. Ce soir l'humeur est légère, ne venons pas la gâcher, avec des propos faussement euphoriques.
Nous faisons cuire des pâtes. On ne peut pas dire que nous soyons des professionnels de la cuisine… C'est plutôt le rôle de Patrick Je m'habituerai bien un jour, à l'appeler « Papa ». Ne précipitons pas les choses. Il a lancé, avec notre accord, une procédure d'adoption. Nous ne changerons pas de nom de famille, car Lisbeth et moi, avons tenu à le garder. Ce sont, après tout nos racines. Mais ce sera mieux pour Matt. Il saura mieux, où il en est. Il zappe sur la chaîne du reportage, tandis que ma sœur partage le dîner. L'émission commence assez rapidement. Il la regarde avec fascination. Il est dix-neuf heures trente. Encore soixante minutes pour lui. Parce que suivant les règles de Patrick, vingt heures trente, c'est dodo !
« Tu crois qu'il va s'en sortir ? C'est encore moi, qui ai posé cette question. J'en ai pleins la tête, alors au bout d'un moment ou sous peine de voir mon cerveau exploser, il faut bien qu'elles sortent.
-
J'espère pour lui. Il ne peut pas vivre sans elle. Il en crève, de son absence. Il en pince assurément pour elle !
-Et si elle refuse ?
-Il s'en est tellement entiché, qu'il acceptera son choix. Pour certains j'imagine, il éprouve envers elle , les sentiments les plus purs. Après tout, il ne veut que son propre bonheur et son bien-être ! Alors, s'ils ne passent pas par lui, ils s'y pliera avec regret certes, mais il s'y pliera. S'il est franc, alors, je ne vois pas pourquoi il n'arriverait pas à la convaincre de l'intégrité de l'amour, qu'il lui voue.
Je médite ses paroles, réfléchis un peu.
-Je lui souhaite bonne chance. Il sera assurément dévasté, si elle ne voulait pas revenir ici. Seulement, quoi qu'il advienne, nous serons là pour le soutenir, je conclus. N'est-ce pas Matt ?
-Oh oui ! Tous pour Patti ! Il a gardé, ce petit surnom affectueux. Mais maintenant, on peut regarder les lions, en silence ? Il a pris cette tête d'ange, qui fait fonde tout le monde. Il a le même sourire que notre mère, ou du moins de ce que je m'en rappelle. De plus, c'est sur les photos. Jane a décidé d'accrocher plusieurs cadres dans l'entrée. Il y a la mienne, où nous sommes tous les cinq…avant. Je suis encore en maternelle et Matt n'est qu'un bébé. Il y a l'équipe du CBI. Il y a Charlotte et Angela, riant avec lui, dans un parc d'attraction. Et très prochainement, au centre, celle de notre nouvelle famille. J'en suis convaincu.
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POV Jane :
Le sommeil ne vient désespérément pas. Cela me fait penser, à la fois, où elle est venue dormir à Malibu. Je n'arrivais pas non plus, à me laisser aller aux pays des songes. Or là, je ne peux pas me faire de chocolat. Je souris. C'est un vrai sourire, un vrai de vrai, comme dirait le benjamin, de la fratrie. Waouh… C'est tout nouveau… c'est incroyable. Enfin je suis apaisé, enfin, j'ai décidé de tourner la page. Évidemment, la blessure restera, toujours en moi… Mais, j'ai de nouveau un but réel, quelque chose pour laquelle, je dois me battre avec la plus grande ferveur. Je les ai emmené déposer des fleurs sur leurs tombes. J'ai été touché par leur attitude. Du début à la fin, ils m'ont soutenu. Mathieu a déposé sa peluche, celle que je lui avais offerte, près de la pierre de Charlotte. « Merci grande sœur, d'avoir ramené mon second papa… ». J'ai tenté de cacher mes larmes. Effort vain et sans succès. Il m'a pris la main et nous n'avons plus parlé. Ils sont également aller honorer celle de leur mère, puis jeter des marguerites, qu'ils avaient cueillies la veille, pour leur père, qui n'avait pas eu de sépulture. Malgré la peine que cela m'infligeait, comme eux, je suis resté. Je crois que cela était une étape essentielle, et qu'elle a resserré nos liens.
Je suis arrivé. Voici donc, le lieu où elle passe, le plus clair de son temps. J'ai même pu lui acheter un café. Je passe une main dans mes cheveux. Va-t-elle me reconnaître ? Ces deniers sont un peu plus longs et j'ai une barbe. J'ai troqué mon costume trois pièces, pour un pantalon marron, une chemise légère et une fine veste. Au cou, je porte le foulard que m'a offert Elisabeth. Et puis surtout…
Je me présente à l'accueil. Je suis particulièrement tendu, j'essaie de prendre un air assuré. Où est-elle ? Je sors mon badge, pour prouver comme quoi, je travaille bien avec les force des l'ordre, même si je ne suis que consultant. Au pire, je l'hypnose. Coûte que coûte, j'entrerai. Je lui explique que je suis venu rendre visite à l'agent Lisbon, pour signer une déposition et régler avec elle certains points. Un homme passe devant nous, elle l'interpelle.
-Oui, bien sûr, je l'emmène à l'étage. Il m'entraîne à sa suite.
-Alors comme ça vous êtes venu voir Teresa ? Pourquoi l'appelle-t-il, par son prénom ?
-J'ai deux ou trois choses importantes, très importantes, je me reprends, à régler avec elle.
-Hum… Enchanté. Je suis son supérieur. Vous avez bossé ensemble ? Il ne me laisse pas le temps de répondre à sa question. Très franchement, je ne vois pas comment elle a pu obtenir un tel poste, lorsqu'elle était en Californie. Son travail manque réellement de rigueur, et elle trop souvent à la masse. Soit, elle a des nuits…hum… mouvementées… Il rit à sa propre blague. Je vois rouge. Soit…
-J'ai été durant dix ans, son consultant. Et je peux vous assurer, que c'est l'une des personnes les plus compétentes, qu'il m'a été donné de rencontrer, je le coupe, froidement. Comment cet homme peut-il la juger ?
-Hum… peut-être. Ici, c'est de loin, pas le meilleur élément de mon unité.
-C'est parce que vous ne la connaissez pas…
Un « cling » retentit, et nous sortons tous les deux, ce qui lui est particulièrement judicieux. Je me sentais à l'étroit, avec un rustre de son espèce. Je reste à l'entrée de son Open Space. Il est quasiment semblable au notre, en plus moderne. Il se dirige vers un bureau. Je ne peux la voir que de dos. je m'imagine un visage. Le sien. J'ai le cœur qui bat la chamade. L'endroit est quasiment désert. Il est encore tôt, j'imagine. Je suis venu à l'ouverture je ne pouvais plus attendre. Ils discutent un peu. Je remarque qu'il lui touche l'épaule, geste un peu familier, je trouve. Bas les pattes ! Lui a-t-il fait des avances ? Les a-t-elle, acceptées ? Probablement pas, sinon, il ne parlerait pas d'elle, de cette manière. Elle finit par se retourner, croise mon regard. Est-elle surprise ? Est-elle contente ? En colère ? Je ne sais pas. Je suis paralysé, incapable d'esquisser le moindre mouvement.
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POV Lisbon :
Flanagan est devant moi. Pourquoi garde-t-il ce sourie, qui se veut charmeur, mais qui n'arrive qu'à me rendre terriblement malheureuse ? Il ne lui ressemble, en aucun point.
« Déjà à la tâche Teresa ?
Il m'appelle depuis le début par mon prénom. Autre nuance avec mon ancienne équipe, il me tutoie. Je n'aime pas cette prise de liberté, seulement, à priori, cela doit être d'usage ici.
-Il y a un homme qui veut te voir. »
Je sens l'adrénaline monter en moi. Serait-il possible que ce soit lui ? Mon rythme cardiaque accélère brusquement. Stop ! Ne te crée pas de faux espoirs. Il est ailleurs, à des centaines de kilomètres de toi, et surtout, il a refait sa vie. Tu devrais en prendre de la graine. Pourquoi, une importante partie de moi, prie autant, pour qu'il soit venu… Me voir ? Je me retourne. Tu rêves… Tu rêves…
Et là… Je reste stupéfaite. Mes yeux croisent les siens, azurs. Je ne les avais pas oubliés. Comment aurais-je pu ? Il n'arrive pas à bouger, lui non plus. Alors… Il est vraiment là… en fauteuil ? Je me lève, sort de la pièce, pour le rejoindre, tremblante. Je ne sais pas si cela, me fait tant de bien que cela, de le revoir. Le monde, autour de moi, s'est évanoui. Ce n'est plus qu'un long couloir, qui ne mène qu'à Patrick Jane. Je n'entends pas les dernières paroles de Flanagan. Devant lui, je ne sais plus quoi prononcer. Pourtant, avant, j'avais tant de trucs à lui avouer… Il ne t'aime pas… Il ne t'aime pas… Alors, pourquoi serait-il ici ? pour d'autres raisons, c'est clair. Néanmoins, ce n'est pas celle-ci. Qui voudrait d'une femme comme toi ?
« Hey Lisbon, commence-t-il hésitant.
-Hey Jane…
-Je vous ai apporté un café. Il me tend un gobelet, encore tout chaud. Je le saisis, avec délicatesse, affectée au plus profond de moi, par cette attention. Je sens le regard curieux, de mon collègue, dans mon dos.
-Vous préférez aller discuter dehors ?
-J'allais vous le proposer, me répond-il, avec un sourire timide, qui me fait l'effet d'une bombe.
Nous descendons donc. Il n'arrive pas à passer la porte. Je sais qu'il déteste, qu'on l'aide, mais je ne peux pas m'empêcher. Nouveau sourire. Cette fois-ci, je le lui renvoie. Il a changé. Je m'assois sur un banc, du jardin, construit, juste à côté des locaux du FBI. Des tas d'interrogations, se bousculent. Mais je n'ose en prononcer aucunes, de peur de le vexer, voir pire, de le blesser.
-Je suis paraplégique Teresa. Je ne quitterai pas ce fauteuil.
Il ne semble pas consterné par cette nouvelle. On dirait qu'il l'a acceptée. Il a véritablement, beaucoup changé.
-Oh ! je suis désolée…
-Pourquoi le serais-tu ? Je tressaille, face à ce tutoiement. Cependant, ce n'est pas comme avec mon chef. Il y a quelque chose en plus dans sa voix. Du respect ?
-Je suis peut-être, voué à ne plus jamais remarcher. Mais je suis vivant. Et j'ai, une famille.
Tu n'es plus seul. Tu dois avoir un foyer. Lise et les enfants. Tu as réussi, à surmonter tes démons. Alors, que moi… J'écume tout les soirs, les bars, pour mieux me soûler, oublier ma vie quelques heures, et ce qu'elle aurait pu être, si j'étais restée… Pour ne pas rentrer dans « mon » appartement, où personne ne m'attend.
-Ce qui ne semble pas être ton cas, Teresa. Qu'est-ce qui ne va pas ? demande-t-il doucement. Je dois avoir l'air, d'un lapin apeuré.
-Tu ne t'en ais pas rendu compte ? Je finis par crier C'est entièrement ma faute, si tu es dans cet état là !
Je suis au bord de la crise de nerfs. Il me prend vivement là main, et l'emprisonne.
- Regarde-moi… Regarde-moi. Tu n'as rien à te reprocher. Je ne suis que l'unique coupable de ce qui m'est arrivé. Tu n'as pas à t'en prendre à toi. D'accord ?
Je ne dis rien. Et ça y est, les larmes cascadent sur mes joues… je suis vraiment beaucoup trop sensible. Il prend une grande inspiration.
-Si je suis venu ici, c'est pour… te dire que… J'ai rompu avec Lise. Puis surtout, que tu me manques affreusement. Je n'arrête pas de penser à toi, à cette nuit. Je n'en dors plus. Je ne peux pas poursuivre… sans t'entendre rire ou même râler contre moi…Cela m'est impossible. J'ai essayé comme toi, de tirer un tirer un trait sur le passé. J'ai échoué. Tu me hantes, tu hantes, mes jours et mes nuits !
Il plonge ses yeux bleus dans les mieux. Eux aussi, sont embrumés. Il tient, mon visage entre ses doigts. Il n'a jamais été aussi sincère, je crois. Pour une fois, je sais, je sens, qu'il me dit la vérité.
-Il manque quelqu'un, pour que notre famille soit complète. A eux, il leur manque une mère. Et à moi… il effectue une légère pause.
Je suis pétrifiée. Je ne sais pas quoi dire… Mon cerveau reste bloqué. Est-ce que j'ai le droit de le prendre dans mes bras ? Pour lui montrer, que moi aussi, j'ai souffert de son absence ?
-Et à moi, il manque une épaule, quelqu'un dont je suis aimé, et que j'aime. Sur laquelle, je peux toujours compter. Tu es cette femme Teresa Tu es la seule femme, avec qui je veux passer le reste de ma vie… Car je suis tombé fou amoureux de toi. »
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Verdict?
Dernière édition par Yoshilementalist le Mer 14 Jan 2015 - 20:02, édité 1 fois (Raison : fautes d'orthographe infâmes.)
Yoshilementalist- Distributeur de café
- Personnage préféré : Patrick Jane
Loisirs : Ecrire et lire
Localisation : Sur l'île des Yoshis
Re: Nouvelle famille, nouveau départ ^
Bonsoir et bonne année ! Ce chapitre était magnifique, VLS !
jisbon4ever<3- Livreur de Pizza
- Personnage préféré : Lisbon, Jane
Loisirs : Regarder TM, lire des fanfictions TM ... ^_^
Localisation : Derrière un écran d'ordinateur
Re: Nouvelle famille, nouveau départ ^
Bonne année à toi !
J'adore ton nouveau chapitre, dommage que Jane soit paraplégique, Lisbon doit se sentir encore plus coupable la pauvre!! enfin les pauvres!! Mais j'espère qu'elle acceptera de revenir avec Jane :)
Hâte de lire ton dernier chapitre
J'adore ton nouveau chapitre, dommage que Jane soit paraplégique, Lisbon doit se sentir encore plus coupable la pauvre!! enfin les pauvres!! Mais j'espère qu'elle acceptera de revenir avec Jane :)
Hâte de lire ton dernier chapitre
Kat4- Agent de circulation
- Personnage préféré : Jane-Lisbon
Loisirs : Ecrire, lire, regarder Castle et Mentalist
Epilogue
Bonsoir!
Je profite d'avoir terminé de réviser mes cours, pour vos poster cet épilogue... A la base, je l'avais écrit pour Noël, donc désolée pour ce contexte quelque peu "dépassé"!
Je vous remercie pour toutes vos reviews et vous souhaite une bonne lecture!
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Epilogue
POV Lisbon:
Je viens tout juste de me réveiller. Il fait chaud et bon, sous la couette, qui sent l'adoucissant et la lessive. Je garde les yeux fermés, la tête bien calée contre mon oreiller. C'est tellement agréable. Je ne sais pas l'heure qu'il est. Qu'importe, je suis sereine. Je resterais bien là, à somnoler. Dans ce monde, tout doux, tout léger. J'entends, la porte de notre chambre s'ouvrir, des petits pas, sur le parquet. Je sens deux petites mains, se coller contre mes joues.
"C'est Noël! C'est Noël!
Je me retourne sous les draps, et déloge le petit garçon, qui s'est assis près de moi, appuyé contre mon dos. Saisis ce petit diablotin, qui vient de percer ma bulle, pour mon plus grand bonheur. Il se blottit, au creux de moi. Je sens son souffle chaud, contre la peau de mon biceps.
-C'est Noël! Il faut aller ouvrir les cadeaux! S’exclame-t-il encore une fois.
Nous avons décidé de fêter Noël, en remplacement de Thanksgiving. Cette après-midi, nous irons voir mes frères. Ils sont impatients de rencontrer leur nièce et neveux, et eux, de voir pour la première fois, leurs cousins. Ils n'ont ni tante, ni oncle, ni grand-mère. J'ai d'ailleurs trouvé cela, très triste, que la vie laisse seule des enfants, aussi adorables. Nous sommes là désormais... Et je ferai tout mon maximum, pour qu'il soit heureux de nouveau.
-Tu vois ça, avec le père Noël. Je lève mes mains, signifiant mon impuissance, dans cette affaire.
-Mais je suis sûr, qu'il est passé!
-Comment? As-tu des supers pouvoirs? Je fais mine, d'être surprise. Il rigole un peu, et je souris.
-Oui! Comme Patti! Il vient secouer son père, je me mordille la lèvre inférieure. Une tignasse blonde, toute ébouriffée, émerge.
-Que...quoi...Père Noël? C'est quoi ça? Une maladie? Grogne-t-il, la voix encore toute ensommeillée.
-Oh Papa! Maman! Debout! Il nous secoue un peu.
Papa. Maman. Deux mots, que je ne pensais plus jamais entendre dans ma vie. Et pourtant, c'est vrai! C'est la vérité! Deux bras m'entourent. Il m'embrasse tendrement la joue, joue avec mes cheveux.
-Bien le bonjour ma princesse... me murmure-t-il au creux de l'oreille, ce qui inévitablement, déclenche en moi, une vague de frissons. Et il le sait.
Il a cette voix, qui me fait fondre. Il a les yeux qui pétillent de malice. Des yeux bleus, comme un océan de joie.
-Quel est ce petit polisson, qui est venu nous déloger de nos somptueux rêves?
-Tu rêvais de quoi? Il lui demande, un brin curieux.
-Oh, de trois fois rien... D'un endroit, où je ne serai pas obligé, de me lever à sept heures du matin, un jour férié! Il baille.
-On dirait un lion, comme à la télé, le soir où t'étais pas là.
En y repensant, je m'en veux énormément d'être partie. J'aurais du rester et affronter, comme il se dot, mes problèmes. Cela n'en aurait été que plus simple, de les résoudre. Heureusement, il est venu, il m'a raisonné. Et je suis là, avec eux. J'ai ma place ici. J'ai ma place quelque part. Il a réussi à me le faire comprendre. Et vous ne pouvez pas savoir, combien je les aime tous les quatre. Ma famille. J'ai mis vraiment beaucoup de temps, à m'en rendre compte.
-Mais, je suis pas un polisson. Je suis un ange, tout mignon et tout gentil! Réplique Mathieu, tout fier de lui.
-Keuf... Je m'étouffe, excusez-moi. Un polisson... Rien qu'un polisson... Ah, mais où donc, va la jeunesse? lui répond Patrick, l'air faussement attristé.
-Bon, si tu le souhaites tant que cela tu peux aller chercher Luc et Elisabeth, puis, nous vous rejoindrons en bas. Donne nous juste, quelques minutes...Pense à prendre un casque, au cas il te jetterait des objets. Tu leur diras, qu'ils ont parfaitement raison! Ce n'est vraiment pas une heure pour se lever! Conclut, mon cher amour.
-Génial! Luc! Lisbeth! Debout, bande de marmottes!"
Il court dans le couloir. Je l'imagine en train de sautiller, heureux comme jamais. Moi, je n'ai pas envie de quitter la chambre, et cette chaleur qui m'enveloppe. Je pourrai rester là, beaucoup plus longtemps. Toute ma vie. Ou presque. Il me prend ma main, la caresse avec son pouce. Nous fixons, ce mouvement quasiment hypnotique. Il passe un bras, brin protecteur dans le bas de mon dos. Nos doigts entrelacés. Et cette magnifique bague, à mon annulaire, qui change pour toujours ma vie, en quelque chose de bien meilleur.
POV Mathieu:
Je suis assis au pied du sapin...qu'on a décoré, il y a euh... Deux semaines, je crois. Avec maman! Oui! J'ai de nouveau une maman! Elle est gentille et elle s'appelle Teresa. Très très gentille. C'était drôle à faire, elle avait mis de la musique et tout. On a même préparé des gâteaux, qu'on a mangés juste après. C'était trop bon. Avec de la cannelle. Elle est partie acheter des croissants. On vient tout juste d'ouvrir les cadeaux. J'ai eu tout plein de choses, trop génial. Des jouets beaucoup... Mais surtout...un chien! Un golden retriever, m'a dit papa. J'ai décidé de l'appeler Patti! Parce que la première fois que je l'ai vu, il avait des yeux, tellement suppliants, comme lui, parfois. Je le tiens contre moi. Il est trop trop mignon!
Maman, vient juste de rentrer. Mon papa rien qu’a moi, il est toujours dans son fauteuil, mais cela ne l'empêche pas de faire pleins d'activités avec nous. Avec lui, on regarde des vieux cartoons, on dessine, il nous raconte des histoires, et puis maman, elle joue au foot avec nous. Il nous regarde. Il peut même faire le gardien. Hier on a même construit un igloo. J'adore ces moments. Il y a une bonne odeur de viennoiseries. C'est comme ça qu'il faut appeler ces trucs trop bons, m'a dit Luc. Et puis éviter aussi le mot: "Trucs". Je m'assois sur ses genoux. Il passe une main dans mes cheveux, les ébouriffe.
"Alors tu es content, de ce premier Noël ensemble? Me demande-t-il, en attrapant sa tasse de thé. Il caresse la tête du petit chiot. Il lui lèche, la main. J'entoure son cou, de mon bras.
-Oui... Merci! Je le regarde et je souris.
-Je t'aime, mon papa chéri. Il m'embrasse sur le front.
-Hey! Ta barbe pique!
-Je me la raserai, promis juré, pour aller voir tes tontons...Je t'aime aussi mon fils. "
_______________________________________________________________________________________________
Voilà! C'était un dénouement facile, j'espère qu'il vous a tout de même satisfait! Merci d'avoir lu!
Je profite d'avoir terminé de réviser mes cours, pour vos poster cet épilogue... A la base, je l'avais écrit pour Noël, donc désolée pour ce contexte quelque peu "dépassé"!
Je vous remercie pour toutes vos reviews et vous souhaite une bonne lecture!
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Epilogue
POV Lisbon:
Je viens tout juste de me réveiller. Il fait chaud et bon, sous la couette, qui sent l'adoucissant et la lessive. Je garde les yeux fermés, la tête bien calée contre mon oreiller. C'est tellement agréable. Je ne sais pas l'heure qu'il est. Qu'importe, je suis sereine. Je resterais bien là, à somnoler. Dans ce monde, tout doux, tout léger. J'entends, la porte de notre chambre s'ouvrir, des petits pas, sur le parquet. Je sens deux petites mains, se coller contre mes joues.
"C'est Noël! C'est Noël!
Je me retourne sous les draps, et déloge le petit garçon, qui s'est assis près de moi, appuyé contre mon dos. Saisis ce petit diablotin, qui vient de percer ma bulle, pour mon plus grand bonheur. Il se blottit, au creux de moi. Je sens son souffle chaud, contre la peau de mon biceps.
-C'est Noël! Il faut aller ouvrir les cadeaux! S’exclame-t-il encore une fois.
Nous avons décidé de fêter Noël, en remplacement de Thanksgiving. Cette après-midi, nous irons voir mes frères. Ils sont impatients de rencontrer leur nièce et neveux, et eux, de voir pour la première fois, leurs cousins. Ils n'ont ni tante, ni oncle, ni grand-mère. J'ai d'ailleurs trouvé cela, très triste, que la vie laisse seule des enfants, aussi adorables. Nous sommes là désormais... Et je ferai tout mon maximum, pour qu'il soit heureux de nouveau.
-Tu vois ça, avec le père Noël. Je lève mes mains, signifiant mon impuissance, dans cette affaire.
-Mais je suis sûr, qu'il est passé!
-Comment? As-tu des supers pouvoirs? Je fais mine, d'être surprise. Il rigole un peu, et je souris.
-Oui! Comme Patti! Il vient secouer son père, je me mordille la lèvre inférieure. Une tignasse blonde, toute ébouriffée, émerge.
-Que...quoi...Père Noël? C'est quoi ça? Une maladie? Grogne-t-il, la voix encore toute ensommeillée.
-Oh Papa! Maman! Debout! Il nous secoue un peu.
Papa. Maman. Deux mots, que je ne pensais plus jamais entendre dans ma vie. Et pourtant, c'est vrai! C'est la vérité! Deux bras m'entourent. Il m'embrasse tendrement la joue, joue avec mes cheveux.
-Bien le bonjour ma princesse... me murmure-t-il au creux de l'oreille, ce qui inévitablement, déclenche en moi, une vague de frissons. Et il le sait.
Il a cette voix, qui me fait fondre. Il a les yeux qui pétillent de malice. Des yeux bleus, comme un océan de joie.
-Quel est ce petit polisson, qui est venu nous déloger de nos somptueux rêves?
-Tu rêvais de quoi? Il lui demande, un brin curieux.
-Oh, de trois fois rien... D'un endroit, où je ne serai pas obligé, de me lever à sept heures du matin, un jour férié! Il baille.
-On dirait un lion, comme à la télé, le soir où t'étais pas là.
En y repensant, je m'en veux énormément d'être partie. J'aurais du rester et affronter, comme il se dot, mes problèmes. Cela n'en aurait été que plus simple, de les résoudre. Heureusement, il est venu, il m'a raisonné. Et je suis là, avec eux. J'ai ma place ici. J'ai ma place quelque part. Il a réussi à me le faire comprendre. Et vous ne pouvez pas savoir, combien je les aime tous les quatre. Ma famille. J'ai mis vraiment beaucoup de temps, à m'en rendre compte.
-Mais, je suis pas un polisson. Je suis un ange, tout mignon et tout gentil! Réplique Mathieu, tout fier de lui.
-Keuf... Je m'étouffe, excusez-moi. Un polisson... Rien qu'un polisson... Ah, mais où donc, va la jeunesse? lui répond Patrick, l'air faussement attristé.
-Bon, si tu le souhaites tant que cela tu peux aller chercher Luc et Elisabeth, puis, nous vous rejoindrons en bas. Donne nous juste, quelques minutes...Pense à prendre un casque, au cas il te jetterait des objets. Tu leur diras, qu'ils ont parfaitement raison! Ce n'est vraiment pas une heure pour se lever! Conclut, mon cher amour.
-Génial! Luc! Lisbeth! Debout, bande de marmottes!"
Il court dans le couloir. Je l'imagine en train de sautiller, heureux comme jamais. Moi, je n'ai pas envie de quitter la chambre, et cette chaleur qui m'enveloppe. Je pourrai rester là, beaucoup plus longtemps. Toute ma vie. Ou presque. Il me prend ma main, la caresse avec son pouce. Nous fixons, ce mouvement quasiment hypnotique. Il passe un bras, brin protecteur dans le bas de mon dos. Nos doigts entrelacés. Et cette magnifique bague, à mon annulaire, qui change pour toujours ma vie, en quelque chose de bien meilleur.
POV Mathieu:
Je suis assis au pied du sapin...qu'on a décoré, il y a euh... Deux semaines, je crois. Avec maman! Oui! J'ai de nouveau une maman! Elle est gentille et elle s'appelle Teresa. Très très gentille. C'était drôle à faire, elle avait mis de la musique et tout. On a même préparé des gâteaux, qu'on a mangés juste après. C'était trop bon. Avec de la cannelle. Elle est partie acheter des croissants. On vient tout juste d'ouvrir les cadeaux. J'ai eu tout plein de choses, trop génial. Des jouets beaucoup... Mais surtout...un chien! Un golden retriever, m'a dit papa. J'ai décidé de l'appeler Patti! Parce que la première fois que je l'ai vu, il avait des yeux, tellement suppliants, comme lui, parfois. Je le tiens contre moi. Il est trop trop mignon!
Maman, vient juste de rentrer. Mon papa rien qu’a moi, il est toujours dans son fauteuil, mais cela ne l'empêche pas de faire pleins d'activités avec nous. Avec lui, on regarde des vieux cartoons, on dessine, il nous raconte des histoires, et puis maman, elle joue au foot avec nous. Il nous regarde. Il peut même faire le gardien. Hier on a même construit un igloo. J'adore ces moments. Il y a une bonne odeur de viennoiseries. C'est comme ça qu'il faut appeler ces trucs trop bons, m'a dit Luc. Et puis éviter aussi le mot: "Trucs". Je m'assois sur ses genoux. Il passe une main dans mes cheveux, les ébouriffe.
"Alors tu es content, de ce premier Noël ensemble? Me demande-t-il, en attrapant sa tasse de thé. Il caresse la tête du petit chiot. Il lui lèche, la main. J'entoure son cou, de mon bras.
-Oui... Merci! Je le regarde et je souris.
-Je t'aime, mon papa chéri. Il m'embrasse sur le front.
-Hey! Ta barbe pique!
-Je me la raserai, promis juré, pour aller voir tes tontons...Je t'aime aussi mon fils. "
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Voilà! C'était un dénouement facile, j'espère qu'il vous a tout de même satisfait! Merci d'avoir lu!
Yoshilementalist- Distributeur de café
- Personnage préféré : Patrick Jane
Loisirs : Ecrire et lire
Localisation : Sur l'île des Yoshis
Re: Nouvelle famille, nouveau départ ^
pas mal cette fin, même si elle me laisse un peu sur ma faim
C'est dommage que Jane soit... "prisonnier" de son fauteuil
J'espère que tu continueras d'écrire
C'est dommage que Jane soit... "prisonnier" de son fauteuil
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Kat4- Agent de circulation
- Personnage préféré : Jane-Lisbon
Loisirs : Ecrire, lire, regarder Castle et Mentalist
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