Dirty Little Secrets

Lilith a écrit:https://www.youtube.com/watch?v=0jIm05i1Vuk : voici la vidéo qui m'a inspiré, Marine xD

Marine a écrit:

Lilith a écrit:https://www.youtube.com/watch?v=0jIm05i1Vuk : voici la vidéo qui m'a inspiré, Marine xD

Je connais une fan de Damian Lewis que ça va intéresser...

Shaitan a écrit:

Marine a écrit:
Je connais une fan de Damian Lewis que ça va intéresser...

Mais c'est mon petit Dam', ça! Comment t'as su que ça m'intéresserait, Marine?

Lilith ?

Marine a écrit:

Shaitan a écrit:

Marine a écrit:
Je connais une fan de Damian Lewis que ça va intéresser...

Mais c'est mon petit Dam', ça! Comment t'as su que ça m'intéresserait, Marine?

Parce que je te connais trop bien ma belette !

Bon, elle vient cette suite Lilith ?

Tout cela s'était passé très vite, Patrick n'avait lui-même rien compris à ce qu'il venait de se dérouler devant ses yeux, les bras lui en tombaient. C'était bien la première fois qu'il voyait Kimball à terre alors que cela faisait plus de cinq ans qu'il le côtoyait. Bien vite, le consultant avait traversé la route - laissant le policier prendre le van en chasse – s'était laissé tomber à genoux auprès d'un Cho inconscient et blessé. Bien vite, il s'empara de son téléphone, composa le numéro des secours et expliqua brièvement la situation en essayant de garder un calme olympien. On demanda à Patrick de rester auprès du blessé jusqu'à l'arrivée des secours et pour une fois, le consultant avait obéit, il aurait bien voulu lui parler mais, Kimball n'était déjà plus conscient.

PATRICK : « Le point positif c'est que je n'ai pas eu à faire de bouche-à-bouche. »

Dire cette phrase ne l'avançait à rien, c'était même complètement inadapté à la situation parce que Cho n'entendait pas, auquel cas, cela aurait donné une joute verbale très amusante, comme toujours. Quelques secondes plus tard, Patrick redressa la tête et vit un camion tourné au coin de la rue avec gyrophares et sirènes hurlantes. Il fut conduit à l'hôpital le plus proche, celui-là même d'où Maï-Li s'était justement échappée le matin même sans que Kimball soit au courant. Cho fut rapidement pris en charge, toujours inconscient, les médecins lui firent passer toute une batterie d'examens médicaux qui dura un peu trop longtemps au goût de Patrick, tellement longtemps que lorsque Rigsby le rejoignit, Jane lui adressa une tape sur l'épaule et quitta l'hôpital pour inspecter la maison.

C'est un taxi qui déposa le consultant devant la scène de crime dont une fameuse bande « Do Not Cross » en interdisait toujours l'entrée, n'ayant pas les clés, l'homme farfouilla dans les nombreuses poches de son veston pour en tirer de quoi crocheter la serrure en un temps record. Patrick jeta un coup d'œil circulaire à la rue pour s'assurer qu'il n'y avait personne avant de se glisser à l'intérieur, il ne savait pas si enquêter lui servirait à grand-chose, Cho était quelqu'un de très secret mais, comme toute famille qui se respecte, la sienne avait sûrement conservé ses affaires dans l'espoir qu'il viendrait les rechercher un jour. Teresa devait sûrement être en train d'interroger son ancien gang avec une troupe de policiers dans l'espoir de leur tirer les vers du nez mais, Patrick avait toujours agi de cette façon : observer le mode de vie des personnes pour mieux cerner leur personnalité et dans le cas présent, ce qui l'intéressait se résumait à quatre personnes ; Huan, Maï-Li, June et Kimball.

Cette enquête lui permettait de mieux cerner la personnalité insaisissable de son collègue mais, aussi d'apprendre à connaître le Kimball jeune, celui qui s'était enrôlé dans un gang avant de choisir une voie beaucoup plus raisonnable... Pour ça, Patrick l'admirait, lui-même n'avait jamais réussi à quitter le travail de médium qui lui assurait un salaire confortable et alors que Cho avait intégrer le C.B.I en quête de rédemption, pour Jane, il s'agissait plus d'une vengeance à assouvir. Il ne s'était pas enrôlé au sein d'un bureau d'investigations pour faire bonne figure mais, uniquement pour son intérêt personnel.

En entrant à l'intérieur, Patrick découvrit la chaleur d'un vrai foyer, cela faisait longtemps que cette impression l'avait quitté, pourtant, les autres maisons qu'il avait visité en plus de cinq ans de bons et loyaux services au sein du C.B.I étaient toutes aussi charmantes, quelques fois trop luxueuses -un luxe auquel il avait autrefois goûté- mais, en pénétrant chez les Cho, il avait tout de suite trouvé cette maison petite mais, douillette. C'était drôle de voir que Kimball n'était pas aussi chaleureux que le reste de la famille, le contraste entre lui et sa sœur était tout à fait saisissant.

Toutes les pièces étaient décorées avec goût, sur les meubles qui ne contenait pas un gramme de poussière se trouvaient quelques photographies de famille qui lui arrachèrent un sourire mais, aussi un goût de nostalgie voire même une pointe de jalousie. Contrairement à lui, Kimball avait -semblait-il- eut droit à une enfance heureuse, tout ce que Patrick n'avait jamais connu. Ce n'était que lorsqu'il avait rencontré celle qui devint sa femme quelques années plus tard et aussi lorsqu'elle lui fit le plus beau des cadeaux en lui donnant une petite fille que les choses avaient semblé s'améliorer pour lui jusqu'à ce que ce bonheur lui soit arraché.

Patrick reposa le cadre qui représentait la famille aux grand complet, la mère, le père et un Kimball haut comme trois pommes qui tenait sa sœur dans ses bras... En les voyant comme cela, il était difficile d'imaginer que la famille était aujourd'hui aussi distante. Son père n'était plus de ce monde mais, sa mère et sa fille semblaient être très proches, assez pour que Huan les héberge toutes les deux, Patrick s'empara alors d'un autre cadre contenant une photographie plus récente que les autres sur laquelle était représentée une petite fille de 3 ans, aux traits asiatiques très fins, installée sur les genoux d'une Maï-Li rayonnante qui observait sa fille avec regard maternel et un sourire bienveillant et derrière, l'on pouvait apercevoir Kimball, cette photo avait donc été prise l'une des rares fois où il leur avait rendu visite ; il avait les cheveux un peu plus long et l'air très distant.

Patrick passa à la seconde photographie, une de Cho durant ses folles années, il avait beaucoup de mal à le reconnaître. Ce dernier était assis sur une moto, un bien joli modèle, les cheveux plus longs, jean, veste en cuir, lunettes de soleil aux grands verres qui lui allait plutôt bien. Son regard se posa ensuite sur une photo d'Huan et de Maï-Li en tenue de combat, ceinture noire, cette mère de famille lui semblait très stricte mais, néanmoins adorable. Les mains derrière le dos, Jane marcha le long du mur pour lire les différents diplômes ; il n'y en avait aucun de Cho, tous étaient à Maï-Li qui détenait un diplôme d'infirmière ce qui expliquait les livres de médecine... Petit à petit, le consultant commençait à comprendre l'histoire de la famille de Kimball. Apparemment, Huan était gravement malade ce qui avait incité sa fille à suivre des études d'infirmière pour pouvoir la soigner à domicile tout en élevant June et en maudissant son frère de les avoir abandonné, pourtant, elle avait été contente de le voir à son chevet lorsqu'elle s'était réveillée complètement perdue dans cette chambre d'hôpital.

Après avoir brièvement inspecté les lieux, il se rendit dans une pièce au rez-de-chaussée qui semblait avoir été aménagée en chambre... Par expérience, le consultant ouvrit différent placard avant de trouver ce qu'il cherchait ; un vieux carton. C'est parmi d'autres photographies que Patrick trouva des lettres que Huan avait adressé à son fils sans avoir eu le cran de les lui envoyer apparemment, elle expliquait le vide qu'il avait laissé, le besoin qu'elle ressentait de l'avoir auprès d'elle pour l'aider à guérir mais, qu'elle ne se faisait pas d'illusions et qu'elle était parfaitement consciente que sa dernière heure arriverait dans peu de temps. Patrick fut touché par ces lettres qu'il plaça dans la poche intérieure de sa veste puis, conscient qu'il ne trouverait rien aux étages supérieurs, décida de visiter le grenier où il décrocha le jackpot.

Face à toutes les affaires de Kimball, le consultant avait du pain sur la planche, il examina tout ce qui était à sa portée et essaya même quelques vestes en cuir. En deux heures, il en apprit beaucoup sur le gang auquel il avait appartenu, Patrick connaissait désormais presque tous les noms des membres mais, il aurait tout de même besoin de la photographie qu'il glissa dans sa poche. Il fallait qu'il demande à quelqu'un de lui donner de plus amples détails sur ce gang et le consultant avait comme dans l'idée que cet adolescent accroc aux mangas qu'il voyait sur la photo était la personne idéale, celle qui n'avait pas du tout le profil d'un gros dur... Lee, d'après la légende qui était inscrite au dos.

Il descendit les escaliers à petites foulées, prêt à passer le seuil de la porte avant de faire demi-tour et de remonter pour inspecter les chambres. Il commença par la chambre de June, dans les tons orangés, des jouets traînaient à terre et Patrick se baissa pour ramasser une poupée barbie, la même qu'il avait acheté à sa fille pour son 6ième anniversaire... Dire qu'elle aurait approximativement le même âge que June, cela lui fendait le cœur. Son sourire s'effaça quelque peu, Patrick n'était pas du genre à s'impliquer émotionnellement dans une enquête mais, la situation était presque similaire à la sienne sans compter le fait que Kimball y était mêlé. Inconsciemment, il ne voulait pas que ceux qui avaient connu la même tragédie que lui termine comme lui. June était une élève modèle, en fouillant dans son cartable, il en tira un devoir d'anglais pour lequel elle avait obtenu un A+. Après être resté un moment dans la chambre, Patrick entra dans celle de Maï-Li, décorée aussi avec goût, tout était en chocolat et bleu turquoise, parfaitement rangé et sur sa table de chevet trônait des photos de sa fille...

Sans savoir ce qui l'avait poussé à le faire, le consultant s'empara d'un sac qu'il remplit de vêtements, de photos et d'autres objets de valeur dont la jeune femme aurait besoin puis, quitta la maison. Par chance, son taxi l'attendait toujours. Il était prêt à monter à bord lorsqu'un voisin un peu trop curieux le héla.

VOISIN : « Hey, qui êtes-vous ? Que faîtes-vous ici ? »
PATRICK : « Je vends des assurances vie... à croire que cette famille n'en a plus besoin. Au fait, vous avez pensé à ce qui vous arriverez si jamais vous perdiez un œil, un bras, une jambe ? Nos tarifs sont très abordables et ... »
VOISIN : « Je ne suis pas intéressé, bonne journée. »
PATRICK : « Vous de même ! » cria t-il tandis que celui-ci s'éloignait à grands pas. « Un jeu d'enfant »

Sa tenue vestimentaire, sa prestance et son charisme aurait effectivement pu faire de lui un excellent vendeur en assurance, c'était à peu près la même chose que charlatan, finalement. Le soleil commençait à décliner, la journée avait été riche en émotions et en rebondissements mais, Patrick n'était pas prêt d'aller dormir ! Il fit un détour par la maison témoin que l'équipe de surveillance avait louée, il demanda à ce que le sac soit donné à Maï-Li avant de remonter à bord du véhicule pour gagner l'hôpital au plus vite. Dans la voiture, Patrick composa le numéro du bureau à Sacramento et ce fut la voix Grace qui lui répondit.

GRACE : « C.B.I »
PATRICK : « Grace, pourrais-tu faire une recherche pour moi ? »
GRACE : « Jane, je vais bien et toi ? »
PATRICK : « S'il te plait, Grace... »
GRACE : « Et je suppose que le patron n'est pas au courant. »
PATRICK : « Ta perspicacité te mènera loin, jeune disciple. »

Le consultant se mit à sourire en l'entendant soupirer au bout du téléphone.

GRACE : « Le patron a totalement raison, tu es un emmerdeur notoire. »
PATRICK : « Oui mais, ton sourire dit le contraire. »
GRACE : « Je te signale qu'on est au téléphone, tu ne peux pas me voir... à moins d'avoir des dons extralucides. »
PATRICK : « Par contre, ton côté borné je ne sais pas où il te mènera... »
GRACE : « Sûrement là où ça t'as mené... »

Il y eut un moment de silence durant lequel Grace se mordilla les lèvres.

GRACE : « Désolée. Donc, tu téléphonais pour ? »
PATRICK : « J'ai entendu dire que Lisbon a demandé à ce que tu fasses une recherche sur le gang auquel Cho a appartenu. Est-ce que tu aurais l'adresse d'un certain Lee ? Il n'avait pas vraiment la tête de l'emploi ce qui me pousse a pensé qu'il était peut-être de la famille du chef. »
GRACE : « Oui, Chang a bien un frère. Un certain Lee qui vit à Oakland. »
PATRICK : « Tu aurais l'adresse complète ? »
GRACE : « 5442 appartement 11, Franklin Avenue. »
PATRICK : « Merci. »
GRACE : « Tu as des nouvelles de Cho ? »
PATRICK : « Je suis le chemin de l'hôpital mais, je demanderais à Rigsby qu'il te contact. »
GRACE : « Qu'est-ce que tu sous-entend ? »
PATRICK : « Simplement qu'il est plus doué que moi pour réconforter. »
GRACE : « Ah-ah... »

Le consultant raccrocha au moment où ils entrèrent sur le parking. Patrick paya la course et descendit du véhicule pour entrer à l'intérieur du bâtiment en tirant sur son veston pour le remettre en place, il demanda à voir l'agent Kimball Cho et on le laissa passer. C'est sans grand étonnement que ce dernier était réveillé, dans un salle état, des ecchymoses recouvraient son visage ainsi qu'un masque à oxygène et bien qu'il luttait pour ne pas sombrer dans les bras de Morphée, les paupières de l'homme était très lourdes. Teresa et Wayne étaient déjà là, ils s'approchèrent de Patrick et une discussion débuta entre les trois.

TERESA : « Vous auriez pu me dire que vous étiez en train de le suivre, ça lui aurait évité un séjour à l'hôpital. »
PATRICK : « Parce que vous pensez sincèrement que votre arme de service peut arrêter un van en pleine vitesse ? Je n'étais pas seul, un policier m'accompagnait et l'a pris en filature. »
TERESA : « Peut-être que non, en effet, mais, nous formons une équipe et ça vous semblez l'oublier. »
PATRICK : « Théoriquement vous êtes une équipe, moi je suis consultant. »
TERESA : « Que vous mettez votre vie en danger est une chose mais, que vous risquez celles de mes hommes en est une autre. La prochaine fois je me passerais de vos services. »

Patrick roula des yeux avec un léger sourire au coin des lèvres, comme s'ils pouvaient se passer de ses services...

PATRICK : « Comment va t-il ? »
TERESA : « D'après le médecin, il a un pneumothorax et des côtes fracturées. Selon eux, il n'y aurait pas de lésions internes. »
WAYNE : « Qu'est-ce que tu as appris ? »
PATRICK : « Que Cho n'est pas très apprécié par ici ? »
WAYNE : « Sérieusement, Jane. »
PATRICK : « Je l'ai suivit jusqu'à ce bar. » dit-il en tendant la boite d'allumettes. « Il a sans doute interrogé quelqu'un mais, je pense que celui qui pourrait nous renseigner c'est cet homme. »

Il sortit de la poche intérieur de son veston la photographie subtilisée chez les Cho et montra le jeune avec son manga.

PATRICK : « Lee est le frère de Chang, le chef de la bande. Il habite au 5442 appartement 11 de Franklin Avenue. »
TERESA : « Très bien, Jane. Vous m'accompagnez. »
PATRICK : « Je pensais que vous préférez vous passez de mes services... » dit-il avec un sourire enfantin.
TERESA : « Raaah, quelle plaie. »
PATRICK : « Au fait Rigsby, Van Pelt a demandé à ce que tu lui téléphone. »

Le consultant afficha un sourire de gamin pendant que le sourire de Rigsby était complètement béat, Grace lui faisait perdre ses moyens depuis le tout premier jour. Après avoir salué Cho, ils avaient quitté l'hôpital pour Franklin Avenue... Patrick était persuadé que cette photo était une pièce important du puzzle.

C'était le bruit caractéristique du monitoring qui réveilla Kimball, ce dernier essaya tant bien que mal d'ouvrir les deux yeux mais, l'un était trop boursoufflé pour qu'il puisse voir ce qu'il se passait autour de lui. Il renonça de lutter pour se redresser et laissa sa tête retomber mollement contre l'oreiller, conscient qu'il était dans une chambre d'hôpital et pour cause, son corps envoyait des signaux de douleurs à son cerveau encore endormi, il lui fallu un petit moment avant de comprendre ce qui avait bien pu l'amener ici et c'est avec une légère grimace de douleur sur le visage qu'il revécu la scène, se souvenant même avoir entendu la voix de Patrick. Cela n'avait rien d'étonnant en soi, depuis le début de l'investigation, Cho était sûr que ses collègues n'avaient pas l'intention de lui lâcher la grappe mais, il se doutait qu'il était tout de même parvenu à les distancer.

Kimball jeta un coup d'œil à la perfusion et remarqua que cette dernière était complètement vide, ce qui expliquait pourquoi la douleur recommençait de nouveau à l'assaillir mais, il n'avait jamais été du genre à se plaindre et refusa de presser le bouton pour réclamer l'intervention d'un membre du personnel médical. Se retrouver dans une chambre d'hôpital était à la fois une bonne et une mauvaise chose, bien entendu, il aurait préféré de loin ne pas être blessé mais, d'un autre côté, il était seul et au calme, toutes les conditions étaient donc réunies pour qu'il puisse réfléchir. L'agent en tira pour conclusion qu'il réagissait comme un parfait idiot parce qu'au lieu de passer son temps à soutenir sa sœur pour l'aider à faire son deuil, ce dernier s'était mis en quête du coupable et avait commis une erreur de débutant qui aurait pu lui être fatale. Cho avait encore un peu de mal à assimiler le fait qu'il avait perdu sa mère et sa nièce, c'était comme s'il était dans le corps d'un autre, comme si on lui avait raconté toute cette histoire mais, le fait d'être là, seul, lui faisait prendre conscience de cette douloureuse vérité. Il n'avait jamais été un grand fana des hôpitaux et n'y avait même jamais été sauf pour rendre visite de temps en temps à sa mère lorsqu'elle était en oncologie, aux heures où il pouvait soigneusement éviter sa sœur qui l'avait toujours intimidé d'une certaine façon. En effet, Maï-Li était la sagesse incarnée, ses paroles n'étaient jamais dénuées de bon sens, elle avait toujours eu ce don pour apaiser Kimball ou pour le rabaisser plus bas que terre lorsqu'il le fallait comme le jour où il avait passé le seuil de la porte.

MAÏ-LI : « Je comprends pourquoi on t'appelle le glaçon ! Quand ton cœur sera en mode décongélation, ce sera trop tard... Tu n'es plus mon frère ! »

Ces mots, poignants, résonnaient encore dans sa tête en écho, elles l'avaient même hanté toute sa vie notamment lors des périodes de fêtes de fin d'année qu'il passait généralement seul chez lui ou au bureau avec quelques rares collègues qui n'étaient pas non plus d'humeur à célébrer quoi que ce soit. Maï-Li avait toujours su trouver les mots justes, c'était de loin sa meilleure arme tandis que Kimball était plus centré sur son habitude froide qui ne laissait rien filtrer. De mémoire, il n'avait pleuré que lorsqu'il était enfant mais, cela n'avait pas duré très longtemps parce que son père voulait qu'il soit un vrai petit soldat cependant, il avait fait de lui un vrai robot. Cho se rendait compte que deux membres de sa famille avaient été froidement abattus mais, qu'il était incapable d'éprouver un sentiment de tristesse, c'était plus de la haine. Le Glaçon disaient-ils, ce pseudonyme lui allait à merveille finalement, on n'aurait pas pu lui trouver mieux. A présent, Kimball comprenait pourquoi le consultant avait tenu à ce qu'il présent pour sa sœur, se réveiller dans une chambre d'hôpital sans personne à vos côtés pouvait être une expérience traumatisante bien que cela ne lui posait pas tellement de problèmes mais, en y réfléchissant davantage, il aurait apprécié que sa sœur soit là. Sa sœur qui devait sûrement être à quelques chambres de là, c'est ainsi que l'envie lui prit de rendre visite à Maï-Li.

Cho débrancha tous les fils auxquels il était relié mais, en se redressant, une énorme douleur le cloua sur place. Il se tint immédiatement les côtes, serrant les dents pour s'empêcher de hurler sous l'effet de surprise, le souffle coupé, Kimball chercha à tâtons le masque à oxygène qu'il posa aussitôt sur son visage. Quitter sa chambre dans un état comme le sien n'était pas une sage décision et la douleur était assez forte pour le clouer au lit, pas de risque qu'il ne s'échappe mais, à l'heure actuelle, il était plus inquiet pour sa sœur que pour lui-même. Il ignorait cependant que, grâce à Patrick, Maï-Li ne comptait plus parmi les patientes de l'hôpital de Oakland et qu'elle avait été transportée dans une maison témoin louée spécialement pour les enquêteurs, ce qui lui assurait une protection rapprochée. De son côté, sa sœur ignorait la présence de Kimball à l'hôpital.

Quelques minutes plus tard, la porte s'ouvrit sur un médecin qui semblait un peu craintif, comme s'il craignait la réaction de son patient -avait-il été maltraité par l'un deux ? Sûrement à en juger par la marque au niveau de sa carotide, un coup de maître pensa Cho sans savoir que c'était sa sœur qui le lui avait asséné- ce dernier assomma Kimball de question sur son niveau de douleur et demanda à une infirmière de changer la perfusion. Il lui expliqua alors qu'il avait un pneumothorax, des côtes fracturées sans lésions internes et l'arcade sourcilière en piteux état également. Tout ce blabla médical lui était égal, le calmant ne mit que quelques minutes à agir, petit à petit, les paupières de l'asiatique se firent de plus en plus lourdes et il sombra dans un sommeil profond, bercé par le bruit du monitoring qui devenait de plus en plus lointain au fur et à mesure qu'il se laissait aller dans les bras de Morphée.

Stationnés devant l'immeuble qui abritait des squatteurs, Lisbon et Jane attendait patiemment, ce qui n'était pas vraiment au goût de ce dernier.

PATRICK : « Pourquoi est-ce qu'on ne va pas directement frapper à sa porte ? »
TERESA : « Si vous voulez vous faire tuer pourquoi pas. Comment vous allez vous y prendre ? »
PATRICK : « J'enfile un costume d'Halloween et je vais réclamer des bonbons. »
TERESA : « A mon avis, dans ce genre d'endroit, vous allez récolter autre chose que des Tic Tac ® »

L'agent Lisbon observa le consultant de manière douteuse, comme s'il avait une case en moins alors que ce dernier afficha un sourire colgate jusqu'aux oreilles. La jeune femme secoua la tête de gauche à droite en soupirant avant de retourner à la contemplation de l'immeuble, Patrick en profita pour sortir malgré les protestations de Teresa qui lui intimait l'ordre de revenir dans la voiture. Sachant pertinemment qu'il n'obéirait pas à sa requête, la jeune femme maugréa contre lui et ôta rapidement sa ceinture avant de descendre du véhicule et de venir se poster à ses côtés en quelques foulées.

TERESA : « Vous êtes vraiment un idiot ! »
PATRICK : « Pour recueillir des informations, il faut se bouger, je ne vais pas vous apprendre votre métier tout de même. »
TERESA : « Ne pas se faire tuer serait encore mieux si on veut terminer cette enquête. »
PATRICK : « Pas faux mais, je vous assure que Lee est inoffensif. »
TERESA : « Comment vous pouvez en être sûr ? »
PATRICK : « Oh come on ! Il lisait Dragon Ball Z. On ne lit pas ça quand on fait partie d'un gang. »
TERESA : « Et quel type de lecture selon vous ? »
PATRICK : « Playmate magazine ? Entre autre chose... »

Il y a des jours comme cela où l'on se sent atrocement seule, c'était le cas de Lisbon, à chaque fois qu'elle partait enquêter avec Patrick, elle perdait le contrôle et sa crédibilité en tant que chef d'équipe était toujours mis à mal mais, personne ne voulait de Jane qu'elle était obligée de materner depuis plus de cinq ans... Teresa était sûre que même sa nourrice n'avait pas tenu aussi longtemps, si bien tant est qu'il en avait une mais, Patrick était très secret concernant son passé, elle ne l'avait jamais entendu parler de ses parents ou de ses frères et sœurs potentiels. Les deux jeunes gens entrèrent dans le bâtiment vétuste, dans cette atmosphère, le consultant faisait tache avec son costume élégant.

PATRICK : « Hmm... C'est charmant. »

Teresa ne répondit pas, jetant un coup d'œil aux alentours en affichant une grimace de dégoût et grimpa les escaliers jusqu'au premier étage où se trouvait l'appartement 11. Teresa frappa trois coups à la porte, sans dire qu'elle était des forces de l'ordre de peur qu'il ne lui glisse entre les doigts.

LEE : « Qui est-ce ? »

Jane fit signe à Teresa de se taire et tira la photographie de sa poche et la tourna pour voir la légende.

PATRICK : « Jeong. »
LEE : « Ca fait des années... Qu'est-ce que tu me veux ? »
PATRICK : « Je sais que Le Glaçon est passé chez toi, qu'est-ce que tu lui as dit ? »
LEE : « Rien ! Que voulais-tu que je lui dise, mon frère ne me raconte jamais rien concernant vos petites affaires de gang. »
PATRICK : « Tu as vu, Hwank comme cette porte ne tient pas sur ses gonds ? Ce serait si facile d'ouvrir... »
LEE : « C'est bon, c'est bon, je vous ouvre ! »

Patrick adressa un sourire à Teresa qui sortit son badge d'enquêtrice, prête à lui placer sous le nez, on entendit alors de nombreux cliquetis qui laissaient à penser que Lee avait tenté de faire de son appartement un vrai coffre-fort et lorsque la porte s'ouvrit enfin, l'asiatique afficha un air surpris qui fit sourire Patrick, contrairement à Teresa qui lui montra aussitôt son badge.

TERESA : « Agent Lisbon du C.B.I. »
PATRICK : « Alias Hwank »
TERESA : « Et voici Patrick Jane, notre consultant. »
PATRICK : « Alias Jeong. »
TERESA : « Nous avons quelques questions à vous poser, pouvons-nous entrer ? »

Lee se résigna et s'écarta pour les laisser entrer, Teresa lui sourit et Patrick en fit de même, le remerciant d'un signe de tête un brin moqueur, fier du petit stratège qu'il avait mis en place pour qu'on lui ouvre.

LEE : « Asseyez-vous. »

Les deux agents obtempérèrent et la jeune femme sortit aussitôt son petit carnet de notes.

TERESA : « Pourquoi est-ce que Kimball Cho est venu vous voir ? »
LEE : « Il voulait savoir si c'était moi qui avait dézingué sa famille. »
TERESA : « Et que lui avez-vous répondu ? »
LEE : « A votre avis ? Vous croyez sincèrement que je serais là à vous parler si j'étais coupable. »
PATRICK : « Vous les craignez, pas vrai ? »
LEE : « Non, je suis l'un des leurs. »
PATRICK : « Pourtant, vous avez hésité avant de nous ouvrir... »
LEE : « C'est vrai que je me suis un peu détaché du troupeau depuis que Chang est derrière les barreaux. »
TERESA : « Il a été incarcéré pour meurtre... »
LEE : « Yep mais, ce n'était pas lui. »
TERESA : « Qui était-ce dans ce cas ? »

Lee se mit à rire avant de secouer la tête.

LEE : « Kimball, il n'est pas du genre à se vanter. »
TERESA : « Ça n'a jamais figuré dans son dossier. »
LEE : « Logique, il a fait accuser mon frère avant de s'engager dans l'armée et de rejoindre votre CB machin. »
TERESA : « A part lui, qui d'autre en veut à Kimball ? »
LEE : « Euh... Tout le monde ? »
PATRICK : « Vous pouvez me dire ce que sont devenus les personnes qui figurent sur cette photo ? »
LEE : « Décédé, décédé, vie rangée, ouvrier, barman, junky et Lim, il a mal tourné... C'était le meilleur ami de Kimball à l'époque, il a quitté le gang peu de temps après lui, il faut dire que les autres lui ont fait subir la misère, persuadé qu'il était de mèche avec Le Glaçon, il a très mal tourné. »
PATRICK : « Qui ne tourne pas mal dans votre gang ? » lança t-il, mine de rien.
TERESA : « Quelles sont les dernières informations que vous avez le concernant ? »
LEE : « Je sais qu'il était en taule pour avoir violé une femme mais, depuis, pas de nouvelles, il ne fait plus partie des nôtres donc... »
TERESA : « Bien, merci de nous avoir accorder un peu de temps. Jane ? On s'en va. » dit-elle à l'adresse du consultant qui s'était mis à la lecture d'un manga.

Une fois dehors, la jeune femme composa le numéro du central pendant que Patrick attendait pour traverser la rue et la rejoindre en quelques enjambées.

TERESA : « Van Pelt, je veux un maximum d'informations sur Lim Tae et je veux savoir s'il est encore en prison. »
GRACE : « Tout de suite, patron. »

L'agent Lisbon raccrocha et démarra le véhicule.

TERESA : « On retourne au QG, à cette heure-ci, nous ne pouvons rien faire d'autre alors autant assurer notre tour de garde. »

La Chevrolet Suburban du C.B.I stationna enfin dans l'allée de la maison qu'ils avaient loué pour les besoin de l'enquête, c'était une petite maison assez cosy de l'extérieur, avec un parterre de fleurs bien entretenues et une pelouse bien verte. Le consultant entra à la suite de Lisbon et jeta un coup d'œil à la décoration qu'il trouva très impersonnelle, ce qui n'avait rien d'étonnant parce qu'il s'agissait d'une maison témoin, son regard se posa ensuite sur un cadre qui représentait une famille, une petite touche de folie ajoutée par l'agent immobilier lui-même.

Les agents de police discutaient entre deux, se relayaient pour assurer la surveillance de la maison mais, il n'y avait aucune trace de Maï-Li, la personne qu'ils étaient justement censés surveiller de près. Teresa s'arrêta sur le pas de la porte du salon, en voyant tous ces policiers diner, elle en était arrivée à la même conclusion que le consultant.

TERESA : « Je peux savoir où est la personne que vous êtes censée protéger ? »
TROY : « A l'étage, elle n'a pas voulu descendre pour se joindre à nous. »
TERESA : « Et elle aurait tord selon vous ? »

L'agent Lisbon poussa un soupir de lassitude et monta les escaliers jusqu'à la chambre où Maï-Li s'était enfermée. D'un signe de la tête, elle congédia le policier qui faisait du pied de grue devant la porte et frappa trois petits coups.

TERESA : « Maï-Li ? C'est l'agent Lisbon. »

Comme elle s'y attendait, il n'y eut aucune réponse de sa part et pourtant, Teresa était sûre que Maï-Li était à l'intérieur... Pour en avoir le cœur net, elle posa tout de même son oreille contre la porte et fronça les sourcils pour se concentrer sur les bruits venant de l'intérieur mais, mis à part le froissement de ses vêtements et le son du matelas dans lequel elle était sûrement assise, Teresa n'entendait pas grand chose.

TERESA : « Ouvrez, s'il vous plait. »
MAÏ-LI : « Hors de question ! J'ai entendu une discussion entre deux policiers tout à l'heure, mon frère est à l'hôpital, vous comptiez me le dire quand au juste ? Pourquoi je n'ai pas le droit de le voir ? »

Sentant une présence à ses côtés, Teresa redressa la tête pour voir que Patrick, un sandwich dans la main, l'avait rejoint.

TERESA : « C'est vrai, nous aurions dû vous prévenir mais, à l'heure actuelle, vous êtes en encore en danger. »
MAÏ-LI : « En danger ? Je ne vous ai rien demandé ! Ma mère et ma fille ont été assassinées alors qu'est-ce que ça peut me faire d'être surveillée ou non ? Ce n'est pas moi qui est à l'hôpital après avoir été fauché par une voiture à ce que je sache ! Je sais me défendre toute seule, je n'ai pas besoin d'une flopée de babysitters. »

Teresa se poussa alors de la porte, échangeant un regard lourd de sens avec Patrick pour lui faire comprendre qu'il avait la voie libre. Ce dernier fouilla dans ses poches, en tira un fil de fer et crocheta la serrure puis, tourna la poignée, ouvrit la porte et effectua une petite révérence afin de la laisser entrer. Maï-Li était assise sur le lit jonché de photo que le consultant lui avait ramené, ses yeux rougis indiquaient clairement qu'elle n'avait pas pu s'empêcher de pleurer, dans ses bras, elle serrait le doudou de sa fille comme si c'était son bien le plus précieux. L'entrée de Teresa et de Patrick dans son petit repère ne l'enchanta guère, bien vite, Maï-Li se redressa, prête à tempêter contre eux.

PATRICK : « Pour ma défense, elle voulait s'assurer que vous alliez bien et je venais vous apporter ce sandwich. »
MAÏ-LI : « Un sandwich déjà entamé, vous pouvez le garder, je n'ai pas faim. » dit-elle en détournant le regard d'un air dédaigneux.
TERESA : « Vous n'allez tout de même pas rester enfermée ici jusqu'à la fin de l'enquête ? »
MAÏ-LI : « Je serais vous, agent Lisbon, j'aurais soigneusement pesé mes mots. C'est vous qui m'avez emmené ici, vous m'interdisez même d'aller voir mon propre frère à l'hôpital, je suis votre prisonnière. »
TERESA : « Vous êtes sous notre protection. » corrigea t-elle, néanmoins touchée par sa remarque.
MAÏ-LI : « Je ne vois pas la différence, on m'escorte même jusqu'aux toilettes, je ne vais tout de même pas me noyer dans la cuvette ! Le rare moment de solitude que j'avais, vous me l'avez gâché à l'instant. »
PATRICK : « Votre frère ne voulait pas vous laisser seule. »
MAÏ-LI : « Mon frère est un idiot ! Il ne s'est jamais soucié de nous jusqu'à maintenant, il n'a même pas cherché à soutenir ma mère dans sa maladie, ni même à connaître June et puis, maintenant qu'elles ont été assassinées, il revient la bouche en cœur, comme si rien ne s'était passé ? Quand il nous a abandonné, vous savez ce qu'il a dit ? Que je pouvais très bien me débrouiller toute seule. »
PATRICK : « J'étais là quand vous l'avez serré dans vos bras à l'hôpital, une partie de vous est contente de le savoir à vos côtés, je me trompe ? »
MAÏ-LI : « Une partie de moi n'arrive pas à lui pardonner d'avoir choisi une bande de délinquants à sa propre famille. »
TERESA : « Votre frère a changé, il s'est repenti, c'est un homme bon et un agent très précieux pour notre équipe. »
PATRICK : « On fait tous des erreurs, vous devriez lui accorder une seconde chance, rester seule dans un moment comme celui-ci n'est pas facile. »
MAÏ-LI : « Vous n'en savez rien ! »
PATRICK : « Justement si, ma femme et ma fille ont été assassinées par John Le Rouge, il y a environ 5 ans. Elle aurait eu le même âge que June. »

Le portable de Teresa se mit à sonner, elle quitta la chambre, estimant que Patrick s'en sortait très bien même s'il avait dû évoquer une partie de son passé encore douloureux. Le consultant s'installa alors sur une chaise, à côté du lit.

MAÏ-LI : « Est-ce que l'on s'en remet ? »
PATRICK : « Pas vraiment non, je suis toujours en deuil. J'ai rejoint le C.B.I pour pouvoir l'arrêter... »
MAÏ-LI : « Vous avez l'intention de... »
PATRICK : « Je ne sais pas encore mais, c'est dans l'idée, oui. »
MAÏ-LI : « Je ne pourrais pas le faire. »
PATRICK : « Vous venger ? »

Maï-Li acquiesça d'un signe de tête.

PATRICK : « Pourquoi ça ? »
MAÏ-LI : « Parce que j'aurais passé mon temps à inculquer des valeurs à ma fille que je ne respecte pas moi-même, ce serait pire que tout. J'ai passé mon temps à lui raconter des histoires avec une morale, June était épatante... »
PATRICK : « Quel genre d'histoire ? »
MAÏ-LI : « Le coq et le canard par exemple mais, je me souviens qu'un jour, c'est June qui m'a raconté une histoire avec une morale... Elle m'a émue, j'étais très fière d'elle et je me souviens encore de l'histoire. »
PATRICK : « Vous pouvez me la raconter, je vous écoute. »
MAÏ-LI : « Un de ses camarades a ramené un livre avec des histoires drôles, il leur a raconté l'histoire du voyageur le plus stupide du monde. Il est tellement idiot que ceux qu'il croise abusent de lui et le vole de tout ce qu'il a mais, il est tellement gentil qu'il pleure en écoutant leurs histoires mensongères, leurs souhaite beaucoup de bonheur et les remercie parce que cela lui fait plaisir de leur venir en aide. Au bout du compte, il n'a plus rien et complètement nu, il décide de traverser la forêt où il croise des monstres qui veulent le manger. Petit à petit, il cède un bras, une jambe et ainsi de suite jusqu'à ce qu'il ne lui reste que la tête. Il donna ses yeux au dernier monstre qui lui dit : « Pour te remercier, je vais t'offrir un cadeau » mais, bien sûr, c'est faux, il ne lui laisse qu'un bout de papier sur lequel est écrit « IDIOT ». Le voyageur le remercie, c'est la première fois qu'on lui offre quelque chose en échange, des larmes coulaient de ses yeux qu'ils n'avaient plus puis, il finit par mourir.... »
PATRICK : « C'est une histoire étrange. »
MAÏ-LI : « Tout le monde l'avait trouvé drôle sauf June, elle m'a dit qu'aux yeux des autres, il paraissait idiot mais, qu'elle le voyait différemment, ce qui l'avait marqué, c'était la générosité du voyageur qui n'avait jamais pensé à ce qu'il avait perdu et qu'à la place des autres, elle n'aurait jamais profité de lui. »

Patrick baissa la tête, un petit sourire aux lèvres, les enfants étaient parfois très sensées... Bien plus que leurs parents dans certains cas, ce petit conte l'avait fait réfléchir lui aussi, il avait conscience de manipuler les gens mais, à l'époque, c'était lui le voyageur idiot.

MAÏ-LI : « Elles me manquent tellement toutes les deux. »
PATRICK : « Elles manquent aussi à Kimball mais, agir en agent est plus facile pour lui d'agir en grand frère, il craint votre réaction. D'après vous, que voudrait votre fille, là maintenant ? »
MAÏ-LI : « Que je me réconcilie avec lui. »

Patrick esquissa un sourire suivit d'un signe de tête, il tapota le dos de sa main, coupa son sandwich et lui en donna une bonne moitié.

PATRICK : « Et que vous mangez aussi. Vous êtes déjà fine comme une brindille et pâle comme un fantôme... »
TERESA : « Jane ? »
PATRICK : « Excusez-moi, je reviendrais tout à l'heure. »
MAÏ-LI : « Merci. » lança t-elle tout de même.

Il quitta la chambre, prenant soin de refermer la porte derrière lui.

TERESA : « Lim Tae est sortie de prison il y a un mois et demi pour bonne conduite, il fait partie du programme de réinsertion des détenus et apparemment, il a trouvé un travail mais, ils refusent de communiquer l'adresse à Van Pelt, j'ai demandé une commission rogatoire pour avoir l'information. »
PATRICK : « Donc ? »
TERESA : « Nous sommes coincés pour l'instant. »

Marine a écrit:Trop touchante l'histoire de la petite June

Marine a écrit:Trop touchante l'histoire de la petite June

Shaitan a écrit:

Marine a écrit:Trop touchante l'histoire de la petite June

Ca vient d'un manga, non? Parce que je la connais ^^. Fruits Basket peut-être? ça serait bien le genre de l'histoire ^^.

Lilith a écrit:

Shaitan a écrit:

Marine a écrit:Trop touchante l'histoire de la petite June

Ca vient d'un manga, non? Parce que je la connais ^^. Fruits Basket peut-être? ça serait bien le genre de l'histoire ^^.

Absolument !

La nuit, calme et paisible, s'était abattue sur le quartier résidentiel où les agents avaient établis leur planque... Toutes les conditions étaient réunies pour que Maï-Li puisse dormir le plus tranquillement du monde sans craindre d'être attaquée dans son sommeil et pourtant, malgré toutes les moyens déployés pour qu'elle se sente en sécurité, la jeune femme n'arrivait pas à fermer l'œil, perdue à la contemplation du plafond de cette chambre qui n'était pas la sienne, dans ce lit qui n'était pas le sien. Certaines personnes disent que la nuit porte conseil mais, pour quelqu'un qui vient tout juste de connaître un telle drame, elle apportait plutôt son flot de pensées noires. Maï-Li commençait à se rendre compte de ce qu'elle avait perdu en l'espace d'une journée, sa mère et sa fille, c'était comme si son esprit avait quitté son enveloppe corporelle et petit à petit, ses yeux se mirent à piquer tandis que sa vue fut aussitôt brouillée par les larmes qu'elle avait trop longtemps retenu.

Dans l'obscurité, sa main chercha à tâtons le doudou de sa fille qu'elle serra tout contre son cœur avant de se mettre à humer l'odeur réconfortante que la jeune femme voulait absolument imprimer dans sa mémoire, un souvenir auquel elle voulait se rapprocher avant que l'odeur ne disparaisse au fil des années. C'est alors que Maï-Li prit conscience de la place importante de Kimball dans sa vie, il était à présent son seul soutien, sa bouée de sauvetage et même s'il n'arrivait pas toujours à se comporter comme tel, son frère. La jeune femme jeta un coup d'œil au réveil-matin qui indiquait deux heures, tout était parfaitement calme à l'intérieur pour la simple et bonne raison que les équipes patrouillaient à l'extérieur donc, Maï-Li, persuadée de ne pas être dérangée, se leva pour piocher dans le sac qui Patrick avait ramené de chez elle l'album de DVD souvenirs.

Comme elle l'avait prédit, personne au rez-de-chaussée, Maï-Li se dirigea donc vers le salon où se trouvait un téléviseur et un lecteur dans lequel elle inséra le premier DVD qui lui tomba sous la main. Elle s'installa sur le canapé et s'empara d'un oreiller qu'elle serra avec l'ours en peluche de sa fille, un geste qui lui apporta le réconfort qu'elle ne pouvait avoir d'une personne. C'est alors que les premières images apparurent, Maï-Li reconnut aussitôt le montage vidéo qu'elle avait fait pour l'anniversaire de sa fille, ses un an. Il y eut d'abord quelques vidéos de l'hôpital, on y voyait Huan tenir June dans ses bras sous le regard attendri -bien que fatigué- de Maï-Li.

HUAN : « Elle est vraiment magnifique. »

Le fait d'entendre de nouveau la voix de sa mère empreint d'émotion fit sourire Maï-Li qui pleurait toujours en silence et les images changèrent en fonction de la croissance de June. Revoir des DVD après la mort de deux êtres chers pour qui elle avait tout sacrifié était à la fois bénéfique et destructeur, cela ne l'aidait en rien à calmer les sombres pensées qui l'obsédait depuis tout à l'heure...

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Patrick n'arrivait pas non plus à fermer l'œil, le fait de ne pas être sur ce matelas à même le sol dans la chambre qui avait été le lieu du meurtre de sa famille était trop perturbant pour que le consultant réussisse à s'endormir, il s'était même surpris à ouvrir les yeux uniquement pour chercher du regard le smiley de RedJohn peint sur un pan du mur alors, il se résigna à chercher les bras de Morphée et décida plutôt de descendre pour se préparer une bonne tasse de thé fumant. Cependant, alors qu'il venait de pénétrer dans la cuisine, des éclats de voix attirèrent son attention et l'incitèrent à aller jeter un coup d'œil dans le salon où il trouva Maï-Li en pleine séquence souvenirs. Le consultant baissa les yeux et fit marche-arrière le plus discrètement possible pour aller se préparer la tasse de thé qu'il était venu chercher mais, alors qu'il s'apprêtait à la boire seule, l'homme se demandait s'il ne devait pas plutôt rejoindre Maï-Li.

Ce n'était pas dans ses habitudes d'intervenir dans une enquête de cette façon, il ne contribuait qu'à aider les agents à résoudre les enquêtes plus rapidement et ça s'arrêtait là mais, aujourd'hui, c'était différent. En voyant Cho sur ce lit d'hôpital, il lui avait fait la promesse silencieuse de veiller sur Maï-Li jusqu'à ce que son grand-frère reprenne du service et Patrick ne s'en voudrait beaucoup si par manque de soutien, la jeune femme en arrive à ne plus vouloir vivre... Dieu seul sait à quel point le consultant l'avait souhaité lorsqu'il était dans la même situation. Il se leva en soupirant, son choix était fait. C'est deux tasses à la main qu'il rejoignit Maï-Li et s'installa à ses côtés.

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Lorsqu'elle sentit un poids s'affaisser à ses côtés, la jeune femme resta parfaitement stoïque à un tel point que l'on aurait dit une statue mais, ses yeux se posèrent sur une tasse de thé qui apparut dans son champ de vision. Maï-Li tourna donc légèrement la tête sur le côté pour savoir qui était le propriétaire de cette main qu'on lui tendait, Patrick Jane, le consultant et ami de Kimball... Ce dernier arborait un sourire apaisant voire même compatissant, après avoir regardé tour à tour la tasse et l'homme plusieurs fois, elle consentit enfin à prendre la tasse.

PATRICK : « La camomille, il n'y a rien de telle. »
MAÏ-LI : « Vous n'arrivez pas à dormir ? »
PATRICK : « Exact. »
MAÏ-LI : « Pourquoi ça ? »
PATRICK : « ... »
MAÏ-LI : « Oubliez ce que je viens de vous demander, ça ne me regarde pas. »
PATRICK : « Pour les mêmes raisons que vous, j'imagine. C'est une vidéo de June ? »
MAÏ-LI : « Oui, merci de les avoir amené ici. »
PATRICK : « Elle se serait très bien entendue avec ma fille. »
MAÏ-LI : « Qu'est-ce qui vous fait dire ça ? »
PATRICK : « Elle aimait la musique, c'était une vraie petite virtuose au piano, tout comme sa mère. »
MAÏ-LI : « En effet, elles se seraient bien entendues. Comment peut-on faire ça à des enfants, des petits êtres qui ne connaissent encore rien de la vie ? »
PATRICK : « Je me suis aussi posée la question. La réponse c'est qu'il ne faut pas avoir d'âme. »
MAÏ-LI : « Je ne sais pas si j'ai envie de les voir à la morgue, je veux conserver une belle image d'elles mais, c'est moi qui ait découvert les corps et... »
PATRICK : « Et vous vous dîtes que cette image restera gravée dans votre mémoire. »
MAÏ-LI : « J'ai besoin de Kimball... J'ai besoin de lui plus que jamais. »

Patrick lui sourit, tendit l'oreille, se leva et l'attrapa par la main pour l'aider à se lever.

MAÏ-LI : « Hey ! Qu'est-ce que vous faîtes ? »
PATRICK : « Je vous emmène voir votre frère. »
MAÏ-LI : « Quoi ? Comment ? Il y a des gardes partout dehors ! »
PATRICK : « Ce ne sera pas un problème... » dit-il en attrapant les clés de la Suburban au vol.