My hand on your heart... [Inachevée]

J’avais posé ma main sur ton torse, sur l’emplacement du cœur plus exactement. Je le sentais battre contre ta poitrine. Nous étions restés comme cela pendant un moment, et pendant ce moment, je pouvais comprendre ce que tu ressentais depuis toutes ces années. Que même en parlant ou en te regardant, je ne pouvais pas comprendre. Et je ne comprenais toujours pas, je pensais comprendre mais j’avais tord. Je me souvenais que tu t’étais emporté et que sous la colère, la salle d’interrogatoire N°13 était s’en dessus dessous. Comment ça, c’était il y a quelques minutes ? Mes yeux se posaient sur ton visage grave, l’éternel masque souriant et malin était tombé. Tes yeux rougis par les larmes, les cernes par l’insomnie, la fatigue et les cauchemars. Je m’étais approchée de toi, je n’étais pas rassurée mais j’étais certaine que tu n’oserais pas lever la main sur moi. Tu me prenais la main et la serrais très fort, tu tremblais je le sentais et j’ai posé ma main sur ton cœur…

«　Des souvenirs, des souvenirs douloureux surgissaient dans ma tête comme un film en accéléré, avec tout ce que je savais, tout ce que j’avais vu, tout ce que j’avais entendu, tout ce que tu m’avais dit et tout ce que je ressentais maintenant…　»

Une boule se formait dans ma gorge, le sang me montait à la joue et des larmes n’allaient pas tarder à sortir. Je ne savais pas pourquoi je pleurais, mais je m’en voulais de ne pas t’avoir comprit plutôt. Je retirais ma main et me jetait dans tes bras. Je te serrais si fort, je voulais vraiment que tu sentes à quel point j’étais désolé d’avoir cru tout savoir sur toi. Tu répondais à mon étreinte, celle-ci durait quelques minutes.

Mon visage dans tes mains, je me noyais dans tes yeux bleu verts qui avaient perdu leur éternel éclat brillant que tu montrais tous les jours. Mon visage s’approchait du tiens, alors que je regardais tes lèvres désirables, j’oubliais que tu venais à peine de tourner la page sur ton passé par une colère déchainée et des sentiments engloutis profondément refoulés. Mes mains sur ta nuque, nos lèvres se frôlent, j’attendais que tu veuille m’embrasser toi aussi, mais j’étais persuadée que tu allais refuser, reculer et fuir…

Alors avant de souffrir moi aussi et toi bien sur, je m’éloignais de ton visage, mais ne te quittais pas des yeux. Ton visage impassible me donnait des frissons, tu l’avais fait quelques fois, mais je ne m’étais pas habituée. Oui Patrick, tu voyais devant toi une autre Teresa Lisbon, comme moi je voyais un autre Patrick Jane. Quand cette idée me traversait l’esprit, un bref sourire passait sur mon visage. J’enlevais mes mains de ta nuque et laissait mes bras tomber le long de mon corps.

Je me souvenais de cette chanson que j’avais entendue à la radio, bizarrement elle t’allait bien…

Que j’étais idiote, le moment était critique et je pensais à une chanson entendue dans ma voiture, je me donnerais des claques si j’étais toute seule. Quelqu’un frappait à la porte à cet instant, brisant le silence qui s’était interposé entre nous. J’allais ouvrir cette porte que j’avais fermée à clé, une femme habillée en tailleur gris avec un air sévère se trouvait devant moi, les bras croisés sur le ventre. J’allais lui expliquer la situation, mais elle ne voulait rien savoir, elle faisait signe à toi et moi d’aller dans son bureau. La salle d’interrogatoire était en sac, mais il ne fallait pas plus de quelques secondes pour ramasser une table et deux chaises.

A peine entré dans le bureau, tu prenais la parole, tu me défendais comme d’habitude et j’allais tout me prendre dans la figure. Mais cette fois, ça ne s’était pas déroulé comme il le fallait. J’ai même demandé à répéter pour savoir si j’avais bien comprit ce que Patrick Jane venait de dire.

«　N’accusez pas Lisbon, c’est de ma faute, elle a tenté de me calmer et j’ai abusé. Puis l’enquête sur John Le Rouge est terminée, je n’ai plus rien à faire ici. Je pense, que se serait le mieux pour tous le monde, que je m’en aille. Je ne vous remercierais jamais assez et vous ne me pardonnerez jamais les conneries que j’ai pu faire pendant ces 12 années, mais je ne veux pas qu’on me pardonne. Et je ne veux pas ruiner la carrière très prometteuse de Teresa parce que.hum…elle l’a mérite.　»

Avant que Hightower puisse dire quelque chose, tu avais passé la porte du bureau, te dirigeant vers les offices. Mes yeux faisaient un trajet entre Madeleine et la porte, je ne savais pas comment réagir et elle non plus. Pour elle tu étais un élément précieux dans notre équipe, cela aurait était une «　catastrophe　» si tu t’en allais. Pour moi, c’étais confus en moi, je n’arrivais pas à me demander ce que tu étais pour moi. Mon regard se posait définitivement vers Hightower qui elle me regardait avec un sourire si «　gentil　» que ça cachait plein de chose. J’étais sure que la nuit elle rêvait de moi entrain de brûler sur un bucher ! Mais elle avait un visage complice, presque maternel.

«　Dépêcher vous Agent Lisbon, rattraper le avant qu’il ne soit trop tard　»

Je sortais du bureau de Hightower, me faufilait rapidement entre les personnes qui passaient, les portes et les bureaux. C’était comme si le temps avançait au ralenti, mon cœur battait à tout rompre. J’arrivais alors à l’emplacement de ton divan et de ton bureau. Je te voyais faire tes cartons, alors tu étais sérieux, tu allais vraiment nous quitter. J’étais encore restée à l’idée que tu allais partir et non que tu le faisais pour moi. Quand j’y pensais, ça me rendais furax, pourquoi faisais tu ça pour moi ? Tu ne comprenais pas qu’on avait besoin de toi.

Toutes ces années à apprendre à se connaitre et tout allait s’arrêter ici parce que tu l’en avais décidé. Parfois je te haïssais, ton pur égocentrisme je le déteste ! Je m’approchais de toi et posais une main sur ton bras. Tu te retournais, je me noyais une fois de plus dans le bleu azur de tes yeux, j’ouvrais la bouche mais restait muette. J’avais tant de chose à te dire, mais je ne pouvais pas l’exprimer, alors un seul mot dépassait mes lèvres et ce mot attirait l’attention de tout le monde.

«　Reste　»

Je ne les regardais pas forcément, mais j’étais sure qu’ils s’étaient tous interrompu et regardaient la scène, nous deux. Tu posais ta main sur un livre, mes yeux suivaient ce geste. Ce livre se retrouvait dans le carton. Cela m’avait suffit comme réponse pour comprendre que tu te fichais de ce que je disais. Je répétais alors ce que je venais de te dire.

«　Jane, reste, ici, avec nous…　»

Vu que tu ne réagissais pas, je m’emportais.

«　Patrick Jane videz vos cartons !　»

Ma voix retentissait dans la pièce faisant sursauter tout le monde. J’avais vraiment envi de me faire entendre cette fois, je prenais le cartons à deux mains et vidait le contenu à mes pieds. Oui cette fois j’étais allé trop loin. Ton visage impassible se transformait en mécontentement. Je posais une main sur ma bouche, comprenant mon erreur. Tu prenais ta veste et t’en allais, sans oublier de poser ta carte sur le bureau.

Quelle idiote, je me maudissais, j’ai empiré les choses et ce serait difficile de recoller les morceaux. Je ne parlais pas, du carton et des livres. Je ne t’ai encore pas compris cette fois. Je voulais te rattraper, mais Grace m’en empêchait, me disait de te laisser seul. Je voulais absolument te rattraper, je ne voulais pas que tu partes. Grace me prenait par les épaules…

«　Teresa, je ne pense pas qu’il t’en veuille pour ça, mais il y a une chose que tu n’arrive pas à comprendre. Patrick vient de traverser une période dure, et il refoule tout. Il à besoin d’être seul et de temps. J’ai comprit que tu l’aime, mais ce n’est pas en le collant que tu arriveras à trouver l’amour qu’il a pour toi.　»

Des larmes roulaient sur mes joues, je me sentais idiote, je croyais t’avoir vraiment perdu cette fois si. J’allais m’enfermer dans mon bureau. J’avais besoin d’être seule moi aussi. Je baissais les stores et me vautrais sur mon divan. J’essayais de faire le vide dans ma tête, mais ton visage remonte à la surface. Je prenais mon téléphone, fouillais le répertoire et tombait sur ton nom. J’hésitais à t’appeler ou pas, les paroles de Grace résonnaient dans ma tête. Je m’apercevais que j’avais un message, je m’empressais de l’ouvrir.

«　Désolé »

De Patrick Jane