Le poids des mots ^

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Des sentiments trop fort

Jane roulait dans sa DS derrière la voiture de Mashburn, impatient d’arriver chez Lisbon. Quand le milliardaire avait décroché le téléphone, lorsque son visage avait montré autant de peur, le visage du mentaliste s’était lui-même transformé et à présent, il lui tardait de voir Lisbon. Walter ne lui avait rien dit d plus et avait couru à sa voiture, montant dedans et partant à vitesse grand V. Et maintenant, il était là, roulant tout en priant un Dieu en qui il ne croyait pas pour qu’il n’arrive rien à la jeune femme. Si seulement il savait ce qu’il se passait, mais justement il ne savait rien, il ne pouvait que supposer avec ce qu’il avait apprit par Mashburn.

Si jamais il devait la perdre elle aussi, il ne s’en remettrait pas, pas cette fois, pas encore. S’il était parvenu à se remettre peu à peu de la perte de sa famille c’était grâce à Lisbon. Elle avait été là pour lui pendant si longtemps, lui montrant qu’il n’était pas seul, qu’il comptait pour quelqu’un, qu’il comptait pour elle. Il avait mit du temps pour le réaliser, mais elle comptait également pour lui. Elle avait peu à peu fait sa place dans sa vie et dans son cœur et maintenant il ne pourrait plus continuer sans elle.

Il arriva dans la rue de Lisbon et se gara devant son appartement. Il vit Walter faire de même mais il hésita à le suivre à l’intérieur. Le milliardaire se retourna et le questionna du regard. Jane secoua la tete et l’autre comprit. Il entra donc seul dans l’appartement et referma la porte derrière lui. Jane s’assit sur la marche devant la porte en attendant de trouver assez de courage pour entrer à son tour. Il se contenta d’écouter ce qu’il se passait à l’intérieur.

“_ Teresa, il ne faut pas te mettre dans un tel état,” disait Walter. “Il finira par revenir, plus tôt que tu ne le pense.”
“_ Non Walter, il ne reviendra pas, jamais. Je ne suis rien pour lui, pas après tout ce que je lui ais dit il y a trois jours, comment pourrait-il revenir? Je l’ai chassé sans même lui laisser la chance de parler.”
“_ Je suis certain qu’il ne t’en veut pas.”

Jane avait mal au cœur. Derrière la porte, il entendait Lisbon pleurer et se blâmer de ce qu’elle avait dit, de ce qu’elle avait fait. Mais elle n’était pas vraiment responsable, il avait une partie à voir dans tout ça, il avait une fois de plus désobéis et c’était la raison de la colère de Lisbon. Il lui avait fait si peur qu’elle n’avait pas vu d’autre façon de le lui faire comprendre, même si maintenant elle regrettait.

Ne supportant plus de l’entendre pleurer, de l’entendre se blâmer, le mentaliste se leva, posa sa main sur la porte et l’ouvrit. Il avança dans la pièce et se figea sur place ne voyant le visage de Lisbon, ravageait par les larmes. Il sentit ses propres yeux le bruler et finalement les perles salées glisser sur son visage triste.

“_ Jane…” souffla Lisbon, n’en croyant pas ses yeux.
“_ Lisbon… je… je suis désolé, tellement désolé,” pleura-t-il.
“_ Jane,” souffla-t-elle encore une fois.

Puis, elle couru et se jeta dans ses bras, le serrant aussi fort que possible, ne voulant plus le laisser partir. Elle sentit les bras de Jane lui encercler la taille et la rapprocher encore plus de lui. Elle était enfin heureuse, il était revenu et elle ne le laisserait plus jamais s’en aller loin d’elle, elle ne le supporterait pas.

Jane se sentit revivre à l’instant où il sentit le corps de Lisbon contre le sien, sa chaleur, sa douceur, son odeur. Toutes ces petites choses qui lui avaient tant manqué. Il la serra si fort qu’il eu peur un instant de lui faire mal. Mais alors qu’il desserrait son étreinte, il la sentit renforcer la sienne et il n’insista pas, préférant en profiter encore un peu.

“_ Ne me refaite plus jamais ça,” lui dit-elle contre son cou.

Jane trembla légèrement en sentant son souffle chaud contre sa peau. Il aimait tellement l’avoir ainsi, contre lui qu’il était prêt à n’importe quoi pour la garder ainsi pour le reste de sa vie. Ces trois jours loin d’elle avaient été une pure tortures et il ne voulait plus jamais ressentir ça. Il voulait pouvoir la voir tout les jours, et pas seulement au travail, il voulait la voir le matin en se réveillant, le soir avant de se coucher. Il ne pensait pas pouvoir ressentir tant de choses pour une autre femme qu’Angela, mais pourtant les faits étaient là, il ressentait ça pour Lisbon. Il savait qu’il devait le lui dire, mais il avait peur qu’elle se renferme de nouveau, qu’elle ne s’éloigne parce que ce serait trop pour elle.

De son coté, Walter se sentait un peu de trop, il était là, regardant ses deux amis se retrouver, heureux comme ils ne l’avaient pas été depuis longtemps. Il ne pouvait pas rester ici et les espionner. Sans se faire remarquer, il quitta l’appartement et rentra chez lui.

Quelques minutes plus tard, Lisbon se défit finalement des bras de Jane et baissa la tête, honteuse. Jane le sentit et posa un doigt sous son menton pour lui faire relever les yeux. Il plongea son regard dans le sien, un regard chaud, heureux.

“_ Je suis désolée Jane, je ne voulais pas vous faire tant de mal, je ne voulais pas être si dure avec vous mais…”
“_ Je vous ais fait peur,” termina-t-il à sa place.
“_ Oh j’ai eu si peur pour vous, j’ai cru qu’il vous avait tué, que vous alliez me quitter.”
“_ Mais je suis là et en vie. Je m’en veux pour tout ça et je ne vous en ais jamais voulu pour vos mots, vous aviez raison.”
“_ Mais je ne pensais pas tout ce que j’ai dis, j’avais simplement peur.”
“_ Je sais Teresa.”

Lisbon versa encore une larme que Jane effaça de son pouce. Il lui sourit tendrement et la serra une fois de plus dans ses bras, ne se laçant pas de sa douceur, de sa chaleur. Lisbon ferma les yeux alors qu’elle posait sa tête contre son torse. Ils restèrent encore un moment comme ça, savourant la présence de l’autre avant que Lisbon ne montre des signes de fatigues.

“_ Vous devriez aller dormir Lisbon,” lui dit Jane.
“_ Non, ça va,” se défendit-elle.
“_ Je serais toujours là à votre réveil si c’Est-ce qui vous fait peur.”

Se sentant démasquée, la jeune femme lui sourit, prit sa main et monta l’escalier qui menait à sa chambre, sans le quitter. Jane la suivit, peu certain de ce qu’elle voulait, mais ne voulant pas la blesser d’avantage. Ils arrivèrent devant la chambre et Jane la regarda, interrogatif.

“_ Juste pour dormir,” lui dit-elle.

Jane sourit et la suivit dans la chambre. Lisbon avança dans la pièce et commença à retirer sa veste. Jane la regarda faire, hypnotisé par ses mouvements. Il ne savait pas jusqu’où elle irait mais il ne voulait pas qu’elle arrête, il voulait la voir telle qu’elle était, une femme attirante et belle, la femme qu’il aimait.

Lisbon tourna la tête vers le mentaliste et lui sourit avant de lui tendre la main. Jane la prit et elle le tira à elle, se serrant contre lui. Elle ne pourrait plus jamais s’en passer.
Elle avait envi de l’embrasser, tout comme elle en avait eu envi trois jours avant, lorsqu’elle avait cru le perdre, mais une fois encore elle hésitait. Jane le sentit et rapprocha son visage du sien, lui laissant le temps de s’écarter si elle ne le voulait plus vraiment. Mais au lieu de ça, elle se rapprocha encore plus et leurs lèvres entrèrent en contact. Ils s’embrassèrent à en perdre haleine, jusqu’à ce que le manque d’air ne les fasse se retirer. Lisbon posa son front contre celui de Jane mais garda son regard dans le sien. C’était maintenant ou jamais.

“_ Je… je t’aime Patrick,” parvint-elle à dire.
“_ Oh Teresa, si tu savais comme j’attendais que tu me le dises.”

Et sur ces mots, il se jeta une nouvelle fois sur ses lèvres, l’embrassant comme jamais il ne pensait en avoir le droit, la chance. Ces mots, c’étaient ceux qu’il attendait depuis si longtemps. Ils s’embrassèrent encore un peu avant qu’il ne souffle sa réponse.

“_ Je t’aime aussi.”

Bravo c'est superbement écrit.

Que d'émotion!