Ne pleure pas [Œuvre originale]

**Nono2b** Lun 21 Fév 2011 - 23:07

Ahem, encore moi (décidément), voilà un autre petit truc que j'ai écris, c'est une nouvelle pour le journal de mon collège, j'espère qu'elle vous plaira content

Bonne lecture study

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Ne pleure pas

Je suis là, je regarde la pluie tomber, la vitre est floue. L’était-elle vraiment ou est-ce mes larmes qui me trouble la vue ? Je frissonne, j’ai oublié d’allumer le chauffage, j’aimerais bien descendre et mettre mes mains devant la cheminée mais je ne descendrais pas. Pourquoi ? Parce que je ne pleure jamais.

Je suis un monstre dont tout le monde se moque mais qui ne craquera jamais, par habitude. Je suis une forteresse impénétrable et en même temps l’assaut peut y être simple. Je suis la petite fille, les mains sur une vitre, adorant du regard l’énorme peluche derrière la vitrine. Je suis tout et en même temps rien. Je suis ce que je voudrais être et rien de ce que je souhaite.

Ma tête tourne par le taux de larmes coulant sans retenue sur mes joues. Pour la première fois depuis bien longtemps je pleure mais je suis seul, aucun témoin, aucune personne aux alentours, me montrant du doigt et pouffant derrière sa main, donnant un coup de coude à son voisin.

Je me revois dans les couloirs, me faire pousser par les autres, je me revois tomber et entendre des rires de part et d’autre, à cet instant les murs donnaient l’impression d’être moqueur, eux aussi. Je revois ce professeur me tendre ma copie dans une grimace, je n’ai pas besoin de la voir pour savoir qu’elle mauvaise note j’ai eu. Je me revois soupirer et poser ma tête sur mon poing, n’écoutant rien au cours qui se déroulait.

Je me revois devant ma copie, mordillant mon stylo, me disant que j’aurais dû réviser un peu plus hier soir. Je me revois esquisser un léger sourire à l’entente de la sonnerie annonçant la fin du cours mais s’estompant bien vite en même temps que ce rictus qui me sert de sourire, me rappelant ce qu’il m’attend hors de cette pièce. Je me revois remettre mon masque de la jeune fille souriante et heureuse de vivre lorsque je rentre à la maison.

Alors, je suis là, regardant la pluie tomber, frappant ma fenêtre de chambre à l’étage, la vitre est floue mais cette fois, je sais que ce sont mes larmes qui la rendent comme ça. Je soupire profondément et ferme les yeux, mes deux dernières larmes roulent sur mes joues, un frisson me parcours, je tremble. Mais est-ce vraiment le froid qui me fait trembler ou est-ce mon impression que la vie m’a soudainement abandonnée ?

De nouvelles larmes me brouillent la vue, je me dirige à l’aveuglette vers mon lit m’y asseyant, faisant légèrement craquer les lattes. Je passe mes mains sur mes cuisses, elles s’arrêtent sur mes genoux, je les serre de toutes mes forces. Mon masque s’en est allé, il c’est fissuré durant cette journée pour finalement éclater, impossible d’en recoller les morceaux. Je plante mes ongles dans mes genoux, ça me fait mal mais la douleur que je ressens au cœur est beaucoup plus importante. Une plaie béante saigne abondamment au niveau du muscle qui me maintient en vie, je la croyais guéri, visiblement, je me suis trompée.

Mon téléphone vibre légèrement, un message s’affiche, je l’ouvre. Une petite phrase y est écrite, inoffensive, trois mots qui tarissent mes larmes petit à petit. Un sourire illumine mon visage, je me lève, regardant par la fenêtre, mon téléphone toujours en main, tu n’es pas là, tu ne m’as pas vu, comment le sais-tu ? Mon sourire s’agrandit et je secoue la tête d’amusement, mon chagrin s’en allé. Je pose mon téléphone sur la table de chevet à côté de mon lit, j’ouvre la porte de ma chambre, inspirant la douce odeur du dîner qui se prépare au rez-de-chaussée. D’un pas léger, je descends les marches, chantonnant doucement.

L’écran s’éteint, effaçant cette phrase, ces trois petits mots.

« Ne pleure pas. »