[Oeuvre Originale] Jake Wilson - Tome 1

Mes yeux me brulaient et mon ventre grondait. Bien que j’étais fatigué et affamé, je ne voulais pas arrêter mes recherches. Assis sur mon lit, un gros livre sur les genoux, je cherchais des informations sur ma famille. Mon nom est Jake Wilson, j’ai 18 ans, je suis «　orphelin　» depuis 3 ans. Entre guillemets, parce toute ma famille est morte, sauf mon père qui est plongé dans un coma profond. 3 ans que j’avais perdu les miens et la police n’avait rien trouvé.

Alors j’avais décidé de mener mon enquête moi-même. Je ne l’avais dit à personne, sauf à Sarah, ma petite amie qui n’était évidement pas d’accord avec moi et préférait que je laisse les autorités s’en charger.

Mais je suis têtu comme une mule et je ne lâchais jamais l’affaire, quoi qu’il arriverait. Ce qui l’effrayait, elle supportait mal l’idée de me retrouver derrière les barreaux ou pire, et si je retrouvais cette assassin ? Quelles seront mes réactions et celles du meurtrier de ma famille ? Je refermais le livre et soupirait, fatigué, combiens de nuit avais-je passé sans fermer l’œil ? Un nombre incalculable selon moi et pour Sarah, cela ferait 1095 nuits sans dormir, autrement dire, 3 ans. Cela ferait 1094 nuits si je dormais ce soir. Je posais le livre au pied de mon lit et sortais de ma chambre. J’entendais du bruit et une bonne odeur se dégageait de la cuisine. Je souriais et mon ventre grondait.

- Jake !, retentis une voix féminine, viens manger !

- Je suis là Sarah, dis je sur le seuil de la cuisine

La jeune femme se retournait et son visage s’illuminait, elle posait sa cuillère et s’approchait de moi. Je la prenait dans mes bras et embrassait ses douces lèvres. Elle était toujours avec moi, mais elle me manquait énormément, j’enfouis mon visage dans son cou, humant son parfum et caressait ses soyeux cheveux ébènes. Elle entourait ses bras autour de mon cou, et fermait les yeux.

- C’est bizarre, mais tu m’a manqué Sarah, murmurais je.

- Oui effectivement, c’est bizarre, dit elle avec une pointe d’humour dans la voix.

Je me détachait d’elle, mains dans les mains, elle noyait ses prunelles brunes dans les miennes. Son visage devint soudain inquiet, il était clair que je n’avais pas une belle tête. Mes cheveux noirs étaient en bataille, mais cela était normal, mes yeux bleus étaient sombres et des cernes les soulignaient.

- Ce soir j’exige que tu dorme, dit elle, et je veillerais à ce que tu le fasse

- Oui bien sur et après tu vas aller regarder ta serie préférée et t’exciter comme une folle et je ne vais dormir, plaisantais je.

- Oh je ne peux pas croire que tu pense ça de moi, s’offusquait elle faussement vexée, elle me tournait le dos et croisait les bras sur sa poitrine, telle la femme d’un chef indien mécontente.

Non je ne suis pas un chef Indien du moins pas encore, vu que mon était dans le coma. On m’avait proposer de prendre les rennes, mais j’avais refusé, mon père n’était pas mort et il pouvait se réveiller à n’importe quel moment. Qui dirigeait «　Indiana Reserve　» pour le moment ? Ma grand-mère, et comment se faisait il qu’elle ne soit pas morte ? Parce qu’elle n’était pas dans le village le soir du meurtre, c’était ce qui m’avait soulagé, je n’étais pas totalement perdu.

Mais cela n’empêchait pas que je veuille absolument retrouver cette ordure avec ou sans aide. Je pourrais mourir ? Ce n’étais pas un problème. C’est vrai j’étais égoïste en pensant comme ça. Que penseraient Sarah, Sophie et les autres si je mourais ? Ils ne me le pardonneraient surement jamais. Alors, essayer de ne pas mourir serait une première chose. Je posais mes mains sur sa taille et commençait la chatouiller, elle essayait de rester impassible, mais je sentais qu’elle frissonnait et il ne lui fallut pas plus de 5 secondes pour se plier en deux et éclater de rire. Je souriait, ravi de la faire rire et de l’embêter un peu.

- A….arrête ! Implorait elle à bout de souffle, s’il te plait !

J’arrêtais et elle reprit sa respiration, elle se tournait vers moi et un sourire moqueur apparut sur son visage et elle entreprit de faire subir le même sort. Mais j’arrivais à lui bloquer les poignets, elle était tellement menue et petite que fasse à un homme d’1m80, elle faisait pâle figure avec ses 1m60. Je ne moquais pas d’elle, mais je lui déposais un baiser sur la joue ce qui la surprit. Ses grands yeux bruns s’écarquillèrent et j’éclatais de rire.

- Tu n’as pas honte ? Dit elle sur le ton de la plaisanterie, on dirait un playboy de première sacrément macho.

- Qui ça moi ? Dis je en me montrant du doigt, ça c’est une première !

- Mais je t’aime tu sais, dit elle en déposant un baiser sur ma joue

Elle retournait à ses fourneaux pendant que je m’asseyais, secouant la tête de droite à gauche avec un demi sourire. A peine je posais mes coudes sur la table qu’on sonnait à la porte. Je me levais et allait ouvrir.

- Je crois que c’est Sophie, Dit Sarah bien fort pour que je l’entende.

Et elle avait raison, Sophie ma grand-mère une vieille Dame aux long cheveux blanc, à la peau mate et habillée d’un poncho jaune et d’une robe beige se trouvait sur le seuil d’entrée, un sourire plein de sagesse sur les lèvres. Je m’effaçais de l’entrée pour la laisser passer puis je la serrais dans mes bras. Niveau taille, elle avait un ou deux centimètres de plus que Sarah. Je l’accompagnais dans la cuisine où Sarah mettait la table pour trois. Les deux femmes se saluèrent dans une étreinte. Sophie passait une main sur la joue de Sarah qui souriait.

- Tu es toujours aussi magnifique ma chérie, dit elle.

- Merci Sophie, vous êtes en pleine forme, répond Sarah

- Oh c’est vrai que je me porte au mieux, rit Sophie

Nous nous asseyons autour de la table, après un échange de regard, Sophie fut la première à parler.

- Comment allez vous mes enfants ? Jake, as-tu dormis ? Dit elle

J’hésitais à mentir ou pas, mais comme je sais que Sarah me contredirait, je préférais dire la vérité.

- Non, répondis je, il est met impossible de fermer l’œil avec cette histoire

Grand-mère baissait les yeux et soupirait, elle s’inquiétait vraiment pour mon état psychologique, ce qui m’agaçait un peu, trop même. Je me mit sur la défensive, bras croisé et dos contre la chaise. Les yeux de Sarah firent un chemin entre Sophie et moi. Elle ne savait pas toujours où se mettre dans cette histoire, je lui disais que parfois j’avais peur qu’il lui arrive quelque chose.

Elle me rassurait, évidement, mais cela ne pouvais empêcher mon entêtement à vouloir la protéger. Je voulais toujours savoir où elle allait et ce qu’elle faisait. Mais, un jour, elle en avait eu marre que je la surveille sans arrêt et nous sommes entré dans une grosse dispute, tel un couple marié. J’avais accepté qu’elle n’avait pas tord en me disant que j’allais devenir parano et que j’allais nous enfermer derrière des murs et des portes blindées. Sophie reprit la parole.

- Jake, je sais que c’est dur tout ça, commençait elle, mais à ne pas dormir tu te détruit et ton père n’apprécierait pas de savoir son fils dans un mauvais état.

- Grand-mère s’il te plait, ça suffit les mélodrames, nous en avons déjà parlé, dis je froidement, et c’est toujours la même chose, je vais bien, je veux retrouver cet assassin et savoir pourquoi il s’en prend à nous ! Pour papa, je souhaite qu’il se réveille et si tu te demande si je suis allé le voir à l’hôpital, c’est non.

- Tu devrais Jake, murmura Sarah, il serait content de t’entendre.

Je pouffais de rire, c’était ridicule, je ne croyais pas que les gens nous entendaient dans le coma et je ne voulais pas entendre dire que l’esprit de mon père était avec nous à nous écouter ou des trucs dans ce genre.

C’était drôle, c’était un peu le trip des Indiens, à croire que j’étais un être appart, parce que mon père est Européen. Et lui non plus ne croyait pas à ce genre de choses, pour le grand désarroi de la famille Hinto qui y croyait. Et je n’avais jamais entendu mes parents se disputer pour ça. Sarah levait les yeux au ciel, elle décidait d’abandonner la tâche «　Convaincre Jake d’aller voir son père à l’hôpital　».

- Quoi qu’il en soit Jake, j’aimerais que tu arrête vraiment ces recherches, Compatissait Sophie, tu te fais du mal plus qu’autre chose.

Oh doucement le mélodrame ! J’avais horreur de ça, je regardais ailleur, signe que je ne voulais rien entendre. Elle décidait elle aussi d’abandonner.

- Tu ne voudrais pas savoir ? Dis je, tu ne veux pas savoir qui c’est qui a tué ta fille ?

Mes yeux se fixaient sur elle, j’employais un ton si glacial que Sarah frissonnait sur place, elle n’aimait pas du tout quand je parlais comme ça. Mais c’était le cadet de mes soucis.

- Je ne dis pas que je ne veux pas savoir Jake, commence Grand-mère, évidement que je veux savoir, cela me met très en colère qu’en trois ans ils n’aient encore rien trouvé. Mais ce que je pense, c’est qu’il y a eu suffisamment de perte dans notre famille.

Je butais soudain sur le «　suffisamment　», que voulait elle dire par «　suffisamment　»,

si je faisais bien mes calculs, seulement 8 personnes ont été tuées, ma mère Lisa Hinto, grand-père, mes deux oncles, mes deux tantes et mes deux cousins. Je n’avais pas compté John Wilson mon père, car il était dans le coma, entre la vie et la mort. Devrais je dire «　sept et demi　» ? Bon c’est vrai c’était beaucoup, mais cela m’intriguait.

- Je ne te crois pas grand-mère, Dis je froidement, j’ai vraiment l’impression que tu t’en fiche. Tu aurais fais quelque chose non ? Ou alors tu as fais et tu ne m’a rien dit ?

Le silence pesait à présent, tout le reste du diner se fit dans le silence, nous aurions pu parler si nous n’avions pas aborder le sujet et si je n’avais pas fait ma tête de mule. 22h00 sonnait, Sophie rentrait chez elle, Sarah voulait que je la raccompagne mais Grand-mère avait refusé, elle ne voulait pas que l’on se dérange. Je fermais la maison et rejoignit Sarah sur le canapé. Elle regardait l’écran sans s’intéresser au film, quelque chose la tracassait, ses sourcils étaient froncés et ses yeux bruns brillaient. J’évitais de la regarder, mais ma curiosité me poussait à lui demander si elle allait bien. Elle se tournait vers moi et éteignit la TV rageusement.

- C’était quoi cette attitude Jake ? Dit elle calmement, Je suis d’accord qu’elle rabâche la même chose, mais elle a tout aussi envi que toi de retrouver cet assassin, mais certainement pas dans tes conditions.

- Je la respecte Sarah, Dis je, mais je ne peux pas rester les bras croisés et attendre que le temps passe.

- Oui, c’est tout toi ça, Dit elle dans un faible sourire.

- Je ne vais pas te dire que je suis désolé, tu l’as déjà assez entendu

Elle acquiesçait et venait se lover dans mes bras. Sa tête sur mon épaule et ma joue sur la sienne. Mes bras entouraient sont corps que je serrais fort. Elle fermait les yeux, prête à plonger dans les bras de Morphée, alors que je regardais par la fenêtre la nuit noire éclairée par une pleine lune. Cette nuit, je n’allais encore pas dormir. Cela ferait bien 1095 nuits.