Les démons du passé... ^
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Les démons du passé... ^
coucou à tous! Revoilà caly en mode "écriture"!
Après m'être adonnée aux OS "post épisodes", je m'essaie aujourd'hui à la mini-fic, en espérant procurer un petit peu de satisfaction littéraire à mes lecteurs...
J'avais envie depuis longtemps d'explorer un peu les craintes intimes de Lisbon mais j'ignorais comment les aborder.
Pas de spoilier, à vrai dire il s'agit d'une scène qui pourrait se situer n'importe où dans le show, tant qu'on y conçoit une Lisbon compliquée et un Jane aux mutiples facettes (ce qui, reconnaissons le, est le cas la plupart du temps )
Résumé: Un soir, après une enquête des plus éprouvantes à l'issue dramatique, Lisbon erre dans les rues de Sacramento, assaillie par de nombreux doutes. Les fantômes ressurgissent et pourraient bien conduire les pas de la jeune femme vers une route qu'elle tente pourtant d'éviter depuis longtemps. Au rythme de musiques irlandaises, Lisbon va découvrir qu'on n'est jamais vraiment débarrassé de son passé. Elle trouvera peut-être un étrange soutien chez des individus auxquels elle n'aurait pas songé de prime abord...à commencer par un certain "emmerdeur notoire" qui sait mieux que personne que l'on ne se libère jamais vraiment de ses tourments!
Personnages: Lisbon , Jane, et le patron d'un pub irlandais sorti tout droit de mon imagination
Rating: les perso ne sont pas à moi sauf le sympathique O'Brian que l'on rencontrera dans le chapitre 2.
Etes-vous tentés?
Si oui, rendez-vous ci-dessous pour une mini-fic composée de 4 chapitres, alternant comme toujours émotions et humour (sinon cela ne serait pas Mentalist hein?)
SOMMAIRE:
chapitre 1: abandon
chapitre 2: Irish invitation
chapitre 3: confessions
chapitre 4: illusions
chapitre 5: tentation
Epilogue: obsession
____________________________________________________________________________________________________
Chapitre 1: Abandon.
Le regard un peu hagard, Térésa Lisbon marchait d’un pas lent et nonchalant dans l’avenue qui menait tout droit au Capitole. La nuit était tombée sur Sacramento, permettant à la ville de se parer de ses plus beaux atours grâces aux lumières et vitrines colorées qui invitaient les promeneurs à s’extasier devant les magasins illuminés. En dépit de l’heure tardive qu’il était, de nombreux passants allaient et venaient, profitant encore de la température clémente du ciel californien. Au milieu de ces inconnus et bien loin de cette ambiance chaleureuse, une jeune femme brune errait quant à elle avec un tout autre état d’esprit. Bien loin de l’innocente promenade que d’autres trouvaient si réconfortante, Lisbon éprouvait plutôt la sensation d’accomplir un douloureux chemin de croix.
En quittant quelques temps plus tôt le bâtiment fédéral du CBI, Lisbon n’avait guère eu l’envie de rentrer immédiatement chez elle. Le cœur lourd et l’âme pesante, elle avait laissé son SUV sur le parking et avait décidé de faire quelques pas pour se changer les idées. Puis elle avait perdu la notion du temps, marchant et déambulant sans but réel depuis plus d’une heure. La journée avait été très éprouvante et à bien des égards, la flic se sentait désorientée, voire totalement affaiblie. Elle ne pouvait nier que la dernière affaire avait été très épouvante, et son issue encore plus difficile à accepter. Pourtant, depuis le temps qu’elle était flic, elle avait vu toutes sortes de cas et devrait être immunisée contre cette douleur latente qu’elle éprouvait après chaque drame lié à une enquête. Mais parfois, la peine et le chagrin qu’elle côtoyait tous les jours parvenaient à se frayer un passage jusqu’au cœur meurtri de la jeune femme.
Celle-ci leva quelques instants la tête et prit une profonde inspiration pour tenter de s’apaiser : en vain ! Aujourd’hui, elle avait vu mourir une jeune fille de quinze ans accusée du meurtre de son père alcoolique et violent. Aujourd’hui, elle avait repris en pleine figure ce passé qu’elle s’efforçait d’enterrer jour après jour. Tout en humant la brise légère de la nuit, Lisbon resongea à l’affaire qui l’avait tant éprouvée : appelée trois jours plus tôt sur la scène d’un crime, l’équipe de l’agent sénior avait dû mener une investigation sur la mort d’un homme d’affaire réputé. Au cours de l’enquête, Térésa avait évidemment rencontré les deux filles de la victime, âgées respectivement de dix et quinze ans. Très vite, l’agent fédéral s’était rapprochée de l’aînée, Maria, une adolescente blonde au fort caractère qui depuis la mort de sa mère s’était donné pour mission de protéger sa petite sœur Julia. Après un long travail de recherches et quelques entourloupes habituelles de Jane, l’équipe avait finalement découvert que le père, loin d’être l’homme modèle que tous dépeignaient, était en réalité un pervers violent qui n’hésitait pas à frapper ses filles et à abuser de la plus grande. Le jour où il avait voulu prostituer la cadette pour payer des dettes de jeu, Maria ne l’avait pas supporté et s’était interposée : colère, violence, accident…l’issue s’imposa d’elle-même, la jeune fille avait infligé à son bourreau un mortel coup à la tête.
En resongeant à l’issue dramatique de cette histoire, Lisbon ne put réprimer de terribles frissons et dut s’appuyer quelques instants sur un lampadaire de la rue pour retrouver contenance. Pourquoi les hommes étaient-ils si imparfaits ? Pourquoi Dieu laissait-il de telles horreurs se produire ? De toute évidence, Térésa ne trouverait pas les réponses ce soir, pas plus qu’elle ne les avait trouvées des années auparavant, alors qu’elle était elle-même l’enfant battue. Ses pensées dévièrent de nouveau vers la jeune Maria et le drame qui s’était joué quelques heures plus tôt.
Flash back
Lisbon, la main posée sur l’étui de son arme, pénétra dans la ferme familiale des Harper. Derrière elle se tenait Jane, le visage fermé.
« Maria ? Maria ? C’est l’agent Lisbon, cria la jeune femme tout en continuant d’avancer. Nous savons que tu es là. »
Comme aucune réponse ne leur parvint, Jane et son équipière montèrent à l’étage et arrivèrent devant la chambre des filles. Essayant de faire abstraction des horreurs qui avaient dû se produire dans cette pièce, Lisbon poussa doucement la porte et se figea quelques instants devant le spectacle qui s’offrait à ses yeux : la jeune fille de quinze ans, assise sur son lit, tenait une arme contre sa tempe.
« Maria…ne fais pas cela, parvint à articuler difficilement Lisbon. Je t’en prie.
- N’avancez pas ! dit la pauvre adolescente d’un ton calme et posé qui contrastait avec la situation dramatique qui se jouait. N’avancez pas, je ne voudrais pas vous blesser. »
Lisbon écarquilla les yeux de stupeur devant la détermination dont faisait preuve la jeune fille. A ses côtés, Jane fixait Maria et comprit en quelques secondes que rien ne détournerait celle-ci de sa macabre décision.
« Vous savez tout, n’est-ce pas ? demanda timidement Maria.
- Oui, répondit Jane posément.
- Alors, vous comprenez pourquoi je n’ai pas eu d’autre choix que celui de le tuer. Je devais le faire, pour protéger ma petite sœur.
- Nous comprenons Maria, enchaina le consultant tandis qu’à ses côtés Lisbon demeurait silencieuse. Ton père était un monstre et ce qu’il vous a fait, à ta sœur et toi, est impardonnable.
- Mais aujourd’hui c’est moi le monstre, c’est moi qui finirai en prison et je ne peux pas l’accepter, s’insurgea Maria, dont les larmes commençaient à perler aux coins des yeux.
- Non, toi tu es une victime, poursuivit alors Lisbon, soudain réactive. En mettant fin à tes jours, tu laisses gagner ton bourreau. Tu lui donnes la satisfaction d’avoir gâché ton existence.
- C’est le cas, assura la jeune fille.
- Pas forcément, Maria, pas forcément. La vie vaut le coup d’être vécue, crois-moi ! » répondit doucement Lisbon.
En écoutant sa partenaire prononcer ces mots qui semblaient tellement sincères, Jane se tourna vers elle : Lisbon avait une vraie foi en la vie, il le savait fort bien.
« Et que deviendra Julia si tu meurs hein ? poursuivit la flic d’un ton doux. Elle n’a plus que toi.
- Je sais qu’elle souffrira mais c’est la seule chance qu’elle ait un jour une vie normale, délivrée de tout ce qui la relie à son passé, argumenta Maria. Je vais passer des années en prison pour le meurtre de notre père, nous serons séparées de toute façon. Alors autant qu’elle prenne un nouveau départ, sans lui, sans moi, sans toutes les horreurs qu’elle a connues.
- Tu n’as pas le droit de lui imposer une telle chose, contra Lisbon dont la voix tremblait quelque peu. Tu dois te battre pour elle, et pour toi aussi. Prenez votre revanche sur la vie, prouvez à tous que vous en ressortez plus fortes ! Fais-moi confiance et défie le destin !
- Comme vous l’avez fait vous-même ? lui demanda timidement la jeune fille en larmes.
- En effet, j’ai moi aussi connu l’enfer et pourtant je suis encore debout aujourd’hui, prête à en découdre avec la vie, acquiesça Lisbon, déterminée. Si j’y suis parvenue, tu le pourras aussi, je t’aiderai. »
Maria fixa longuement l’agent de ses yeux brillants et semblait vouloir trouver dans les iris émeraude de Térésa une raison de continuer à vivre. Maria se leva alors du lit où elle était assise et l’agent crut un instant avoir gagné la partie. Malheureusement, il n’en n’était rien : Maria hocha la tête, recula de deux pas afin de ne pas blesser ses amis et prononça ses derniers mots :
« Je suis désolée…
- NOOOOOOOOOOOOOOOON ! » hurla Lisbon tandis qu’un coup de feu résonna dans toute la maison.
Fin du flash back.
Au souvenir de cette terrible scène, Térésa trembla et une larme silencieuse déferla sur le beau visage de la jeune femme, toujours appuyée sur son lampadaire. Ce soir, pour la première fois depuis des années, elle eut envie de baisser à son tour les bras et de renoncer elle aussi à lutter. Alors qu’elle releva un peu la tête, Lisbon aperçut au coin de la rue les lumières chatoyantes d’un pub irlandais : elle connaissait bien cet endroit, pour l’avoir fréquenté dans son passé bien plus que de raison. Et alors même que sa raison lui criait de faire demi-tour et de rentrer chez elle, Lisbon ne put résister à l’appel d’un vieux démon, qui avait été trop longtemps le compagnon de route de la jeune femme meurtrie. Au diable le courage, ce soir la lâcheté l’emportait…
TBC...
Après m'être adonnée aux OS "post épisodes", je m'essaie aujourd'hui à la mini-fic, en espérant procurer un petit peu de satisfaction littéraire à mes lecteurs...
J'avais envie depuis longtemps d'explorer un peu les craintes intimes de Lisbon mais j'ignorais comment les aborder.
Pas de spoilier, à vrai dire il s'agit d'une scène qui pourrait se situer n'importe où dans le show, tant qu'on y conçoit une Lisbon compliquée et un Jane aux mutiples facettes (ce qui, reconnaissons le, est le cas la plupart du temps )
Résumé: Un soir, après une enquête des plus éprouvantes à l'issue dramatique, Lisbon erre dans les rues de Sacramento, assaillie par de nombreux doutes. Les fantômes ressurgissent et pourraient bien conduire les pas de la jeune femme vers une route qu'elle tente pourtant d'éviter depuis longtemps. Au rythme de musiques irlandaises, Lisbon va découvrir qu'on n'est jamais vraiment débarrassé de son passé. Elle trouvera peut-être un étrange soutien chez des individus auxquels elle n'aurait pas songé de prime abord...à commencer par un certain "emmerdeur notoire" qui sait mieux que personne que l'on ne se libère jamais vraiment de ses tourments!
Personnages: Lisbon , Jane, et le patron d'un pub irlandais sorti tout droit de mon imagination
Rating: les perso ne sont pas à moi sauf le sympathique O'Brian que l'on rencontrera dans le chapitre 2.
Etes-vous tentés?
Si oui, rendez-vous ci-dessous pour une mini-fic composée de 4 chapitres, alternant comme toujours émotions et humour (sinon cela ne serait pas Mentalist hein?)
SOMMAIRE:
chapitre 1: abandon
chapitre 2: Irish invitation
chapitre 3: confessions
chapitre 4: illusions
chapitre 5: tentation
Epilogue: obsession
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Les démons du passé…
Chapitre 1: Abandon.
Le regard un peu hagard, Térésa Lisbon marchait d’un pas lent et nonchalant dans l’avenue qui menait tout droit au Capitole. La nuit était tombée sur Sacramento, permettant à la ville de se parer de ses plus beaux atours grâces aux lumières et vitrines colorées qui invitaient les promeneurs à s’extasier devant les magasins illuminés. En dépit de l’heure tardive qu’il était, de nombreux passants allaient et venaient, profitant encore de la température clémente du ciel californien. Au milieu de ces inconnus et bien loin de cette ambiance chaleureuse, une jeune femme brune errait quant à elle avec un tout autre état d’esprit. Bien loin de l’innocente promenade que d’autres trouvaient si réconfortante, Lisbon éprouvait plutôt la sensation d’accomplir un douloureux chemin de croix.
En quittant quelques temps plus tôt le bâtiment fédéral du CBI, Lisbon n’avait guère eu l’envie de rentrer immédiatement chez elle. Le cœur lourd et l’âme pesante, elle avait laissé son SUV sur le parking et avait décidé de faire quelques pas pour se changer les idées. Puis elle avait perdu la notion du temps, marchant et déambulant sans but réel depuis plus d’une heure. La journée avait été très éprouvante et à bien des égards, la flic se sentait désorientée, voire totalement affaiblie. Elle ne pouvait nier que la dernière affaire avait été très épouvante, et son issue encore plus difficile à accepter. Pourtant, depuis le temps qu’elle était flic, elle avait vu toutes sortes de cas et devrait être immunisée contre cette douleur latente qu’elle éprouvait après chaque drame lié à une enquête. Mais parfois, la peine et le chagrin qu’elle côtoyait tous les jours parvenaient à se frayer un passage jusqu’au cœur meurtri de la jeune femme.
Celle-ci leva quelques instants la tête et prit une profonde inspiration pour tenter de s’apaiser : en vain ! Aujourd’hui, elle avait vu mourir une jeune fille de quinze ans accusée du meurtre de son père alcoolique et violent. Aujourd’hui, elle avait repris en pleine figure ce passé qu’elle s’efforçait d’enterrer jour après jour. Tout en humant la brise légère de la nuit, Lisbon resongea à l’affaire qui l’avait tant éprouvée : appelée trois jours plus tôt sur la scène d’un crime, l’équipe de l’agent sénior avait dû mener une investigation sur la mort d’un homme d’affaire réputé. Au cours de l’enquête, Térésa avait évidemment rencontré les deux filles de la victime, âgées respectivement de dix et quinze ans. Très vite, l’agent fédéral s’était rapprochée de l’aînée, Maria, une adolescente blonde au fort caractère qui depuis la mort de sa mère s’était donné pour mission de protéger sa petite sœur Julia. Après un long travail de recherches et quelques entourloupes habituelles de Jane, l’équipe avait finalement découvert que le père, loin d’être l’homme modèle que tous dépeignaient, était en réalité un pervers violent qui n’hésitait pas à frapper ses filles et à abuser de la plus grande. Le jour où il avait voulu prostituer la cadette pour payer des dettes de jeu, Maria ne l’avait pas supporté et s’était interposée : colère, violence, accident…l’issue s’imposa d’elle-même, la jeune fille avait infligé à son bourreau un mortel coup à la tête.
En resongeant à l’issue dramatique de cette histoire, Lisbon ne put réprimer de terribles frissons et dut s’appuyer quelques instants sur un lampadaire de la rue pour retrouver contenance. Pourquoi les hommes étaient-ils si imparfaits ? Pourquoi Dieu laissait-il de telles horreurs se produire ? De toute évidence, Térésa ne trouverait pas les réponses ce soir, pas plus qu’elle ne les avait trouvées des années auparavant, alors qu’elle était elle-même l’enfant battue. Ses pensées dévièrent de nouveau vers la jeune Maria et le drame qui s’était joué quelques heures plus tôt.
Flash back
Lisbon, la main posée sur l’étui de son arme, pénétra dans la ferme familiale des Harper. Derrière elle se tenait Jane, le visage fermé.
« Maria ? Maria ? C’est l’agent Lisbon, cria la jeune femme tout en continuant d’avancer. Nous savons que tu es là. »
Comme aucune réponse ne leur parvint, Jane et son équipière montèrent à l’étage et arrivèrent devant la chambre des filles. Essayant de faire abstraction des horreurs qui avaient dû se produire dans cette pièce, Lisbon poussa doucement la porte et se figea quelques instants devant le spectacle qui s’offrait à ses yeux : la jeune fille de quinze ans, assise sur son lit, tenait une arme contre sa tempe.
« Maria…ne fais pas cela, parvint à articuler difficilement Lisbon. Je t’en prie.
- N’avancez pas ! dit la pauvre adolescente d’un ton calme et posé qui contrastait avec la situation dramatique qui se jouait. N’avancez pas, je ne voudrais pas vous blesser. »
Lisbon écarquilla les yeux de stupeur devant la détermination dont faisait preuve la jeune fille. A ses côtés, Jane fixait Maria et comprit en quelques secondes que rien ne détournerait celle-ci de sa macabre décision.
« Vous savez tout, n’est-ce pas ? demanda timidement Maria.
- Oui, répondit Jane posément.
- Alors, vous comprenez pourquoi je n’ai pas eu d’autre choix que celui de le tuer. Je devais le faire, pour protéger ma petite sœur.
- Nous comprenons Maria, enchaina le consultant tandis qu’à ses côtés Lisbon demeurait silencieuse. Ton père était un monstre et ce qu’il vous a fait, à ta sœur et toi, est impardonnable.
- Mais aujourd’hui c’est moi le monstre, c’est moi qui finirai en prison et je ne peux pas l’accepter, s’insurgea Maria, dont les larmes commençaient à perler aux coins des yeux.
- Non, toi tu es une victime, poursuivit alors Lisbon, soudain réactive. En mettant fin à tes jours, tu laisses gagner ton bourreau. Tu lui donnes la satisfaction d’avoir gâché ton existence.
- C’est le cas, assura la jeune fille.
- Pas forcément, Maria, pas forcément. La vie vaut le coup d’être vécue, crois-moi ! » répondit doucement Lisbon.
En écoutant sa partenaire prononcer ces mots qui semblaient tellement sincères, Jane se tourna vers elle : Lisbon avait une vraie foi en la vie, il le savait fort bien.
« Et que deviendra Julia si tu meurs hein ? poursuivit la flic d’un ton doux. Elle n’a plus que toi.
- Je sais qu’elle souffrira mais c’est la seule chance qu’elle ait un jour une vie normale, délivrée de tout ce qui la relie à son passé, argumenta Maria. Je vais passer des années en prison pour le meurtre de notre père, nous serons séparées de toute façon. Alors autant qu’elle prenne un nouveau départ, sans lui, sans moi, sans toutes les horreurs qu’elle a connues.
- Tu n’as pas le droit de lui imposer une telle chose, contra Lisbon dont la voix tremblait quelque peu. Tu dois te battre pour elle, et pour toi aussi. Prenez votre revanche sur la vie, prouvez à tous que vous en ressortez plus fortes ! Fais-moi confiance et défie le destin !
- Comme vous l’avez fait vous-même ? lui demanda timidement la jeune fille en larmes.
- En effet, j’ai moi aussi connu l’enfer et pourtant je suis encore debout aujourd’hui, prête à en découdre avec la vie, acquiesça Lisbon, déterminée. Si j’y suis parvenue, tu le pourras aussi, je t’aiderai. »
Maria fixa longuement l’agent de ses yeux brillants et semblait vouloir trouver dans les iris émeraude de Térésa une raison de continuer à vivre. Maria se leva alors du lit où elle était assise et l’agent crut un instant avoir gagné la partie. Malheureusement, il n’en n’était rien : Maria hocha la tête, recula de deux pas afin de ne pas blesser ses amis et prononça ses derniers mots :
« Je suis désolée…
- NOOOOOOOOOOOOOOOON ! » hurla Lisbon tandis qu’un coup de feu résonna dans toute la maison.
Fin du flash back.
Au souvenir de cette terrible scène, Térésa trembla et une larme silencieuse déferla sur le beau visage de la jeune femme, toujours appuyée sur son lampadaire. Ce soir, pour la première fois depuis des années, elle eut envie de baisser à son tour les bras et de renoncer elle aussi à lutter. Alors qu’elle releva un peu la tête, Lisbon aperçut au coin de la rue les lumières chatoyantes d’un pub irlandais : elle connaissait bien cet endroit, pour l’avoir fréquenté dans son passé bien plus que de raison. Et alors même que sa raison lui criait de faire demi-tour et de rentrer chez elle, Lisbon ne put résister à l’appel d’un vieux démon, qui avait été trop longtemps le compagnon de route de la jeune femme meurtrie. Au diable le courage, ce soir la lâcheté l’emportait…
TBC...
Dernière édition par Calypsoh le Mer 22 Fév 2012 - 19:53, édité 1 fois
Calypsoh- Inspecteur de police
- Personnage préféré : alors ça c'est dur: j'aime les gamineries de Jane, la loyauté de Lisbon; le flegme de Cho; l'humour de Rigsby et la douceur de Van Pelt!!!
Localisation : à côté de Bruno Heller pour lui tenir la main lors de la rédaction des prochains épisodes!!
Re: Les démons du passé... ^
Caly en mode fic
voilà une mini-fic qui démarre fort
Lisbon dans tout ses états
espérons que notre cher Jane saura la consoler
j'attent de voir avec impatience ce que tu va nous réserver pour la suite :bounce:
voilà une mini-fic qui démarre fort
Lisbon dans tout ses états
espérons que notre cher Jane saura la consoler
j'attent de voir avec impatience ce que tu va nous réserver pour la suite :bounce:
Jiisbon- Stagiaire au CBI
- Personnage préféré : Lisbon & Jane
Localisation : N'importe où, tant que qu'il y a du soleil
Re: Les démons du passé... ^
un petit peu de satisfaction littéraire à mes lecteurs... Wink
C'est peu dire chère Caly! C'est vraiment peu dire!
je suivais déjà tes OS avec délectation, et attendais avec hâte ta première fic pluri-chapitres.
Je ne fus point déçue, loin de là.
Ton style toujours si fluide, chaque mot illustrant savamment tes pensées...Tu es mon idole d'un point de vue littéraire.
Et hormis ce style littéraire savoureux, l'histoire en elle-même n'en est pas moins intense. Tu réussis à capter, comme toujours j'ai envie de dire, les émotions qui vrillent à l'intérieur de Lisbon.
Je ne peux évidemment qu'attendre la suite de cet écrit.
mococoa- Inspecteur de police
- Personnage préféré : Jane, Lisbon, Cho
Loisirs : sport, lecture (des fics entre autres), The Mentalist
Localisation : Dans mes rêves
Re: Les démons du passé... ^
Une fic de Caly
Tout comme mococoa je me suis régalée avec tes OS et quand j'ai vu ton nom apparaître dans les fics en cours je me suis précipitée et je ne suis pas déçue
Une écriture captivante, un style à la fois simple et nerveux, une histoire dont la mise en scène serait digne de figurer dans la série...tous les atouts pour une bonne fic...selon mes critères...
Il est rare que les auteurs (je n'aime pas écrire auteure...façon Québécoise...) s'attachent à nous faire découvrir la personnalité de Lisbon...Une femme forte, indépendante pourtant fragile avec ses fêlures et ses doutes...
Comment va t-elle gérer le drame qui s'est joué sous ses yeux ? Pourra t-elle faire face à ses "vieux démons" ? Jane saura t-il l'aider ?
Je vais attendre patiemment la suite
Tout comme mococoa je me suis régalée avec tes OS et quand j'ai vu ton nom apparaître dans les fics en cours je me suis précipitée et je ne suis pas déçue
Une écriture captivante, un style à la fois simple et nerveux, une histoire dont la mise en scène serait digne de figurer dans la série...tous les atouts pour une bonne fic...selon mes critères...
Il est rare que les auteurs (je n'aime pas écrire auteure...façon Québécoise...) s'attachent à nous faire découvrir la personnalité de Lisbon...Une femme forte, indépendante pourtant fragile avec ses fêlures et ses doutes...
Comment va t-elle gérer le drame qui s'est joué sous ses yeux ? Pourra t-elle faire face à ses "vieux démons" ? Jane saura t-il l'aider ?
Je vais attendre patiemment la suite
Johel- In Jane we trust
- Personnage préféré : Jane et Cho
Loisirs : Lecture, ciné, jeux vidéo et suuuurf !
Localisation : près de l'océan
Re: Les démons du passé... ^
Un début vraiment accrocheur, je me suis plongée dans l'histoire en deux secondes !
Lisbon qui sort d'une affaire qui lui a forcément rappelé son passé, la mort de la jeune fille qui se suicide sous ses yeux ... Y'a de quoi être chamboulée !
Et quand ça va mal, on connait tous le remède de notre Lisbon ----> l'alcool ...
J'espère que Jane saura la réconforter mieux qu'un verre de téquila ...
Mais bon quand je vois " humour " dans la description de la fic, je pense qu'un certain consultant risque de trouver les bons mots ^^
VLS !
Lisbon qui sort d'une affaire qui lui a forcément rappelé son passé, la mort de la jeune fille qui se suicide sous ses yeux ... Y'a de quoi être chamboulée !
Et quand ça va mal, on connait tous le remède de notre Lisbon ----> l'alcool ...
J'espère que Jane saura la réconforter mieux qu'un verre de téquila ...
Mais bon quand je vois " humour " dans la description de la fic, je pense qu'un certain consultant risque de trouver les bons mots ^^
VLS !
terpo4- Agent de circulation
- Localisation : Dans ce monde étrange que l'on nomme " Planète TM "
Re: Les démons du passé... ^
amis du jour, bonjour!
Une fois encore vos commentaires me vont droit au coeur et je suis bien contente de compter quelques adeptes à ma 1ère fic multi-chapitres!
Il est vrai que cette histoire sera avant tout une plongée dans les esprits troublés et parfois confus de nos deux héros, du coup l'action ne sera guère présente, accordant une part belle à la psychologie des personnages (enfin, "psychologie" est un bien grand mot, n'étant pas moi-même fine psychologue ). Mais je m'attelle en ce moment à une autre fic où, je vous le promets, l'intrigue comptera beaucoup plus d'action et de rebondissements (à vrai dire, les héros, ainsi que la team, seront bien plus malmenés ).
Revenons donc à nos moutons et place aux remerciements amplement mérités...
Voilou, voilou: place au chapitre 2, bien plus long cette fois! J'avoue sans réserve avoir eu un immense plaisir à rédiger celui-là, (je crois même que c'est mon préféré..). VOus allez y rencontrer un personnage intrigant qui, je crois, est proteur d'une touche de couleur nécessaire! quant au cadre "irlandais", disons simplement que je considère la littérature comme un voyage de l'esprit, il m'a donc semblé normal de vous proposer un peu d'évasion en pays celtique!
Biz à tous et au plaisir de vous revoir après...
____________________________________________________________________
chapitre 2: invitation.
Pour vous mettre dans l'ambiance :
https://www.youtube.com/watch?v=2iUPb7y0hgE
Quand elle poussa la porte du pub, Térésa découvrit une ambiance chaleureuse, empreinte de fête et de bonhommie. Elle savait pourtant que commençait ici la route qui la reconduirait vers l’Enfer et cependant le lieu n’avait rien de l’antre du démon ; au contraire, tout semblait si joyeux et léger !
Elle pénétra à l’intérieur, au son de la musique irlandaise qui résonnait de toute part. Plusieurs individus semblaient déjà passablement éméchés et s’évertuaient pourtant à poursuivre leur concours de boisson, l’honneur revenant à celui qui descendrait le plus vite une dizaine d’échoppes de bière irlandaise. Délaissant ce spectacle affligeant qui lui serra une fraction de seconde le cœur, Lisbon alla s’asseoir à une table dans un coin et laissa son regard se perdre dans le vide, l’esprit s’habituant peu à peu au brouhaha ambiant. Lui revint en mémoire les soirées solitaires qu’elle avait passées ici, à une époque où elle ne voyait pas l’intérêt de lutter contre sa dépendance à l’alcool. Elle souvint avoir été de très nombreuses fois accostée par des hommes venus tenter leur chance auprès d’elle, mais à chaque fois, encore sobre ou déjà bien ivre, elle les repoussait de manière plus ou moins aimable. Même aux moments les plus bas de son existence, jamais elle ne s’était adonnée à une telle déchéance en s’abandonnant au premier soulard venu.
S’approcha alors le patron, un individu jovial et barbu, proche de la soixantaine, qui avait tout du brave type irlandais. Elle ne le connaissait pas, n’étant pas revenue dans ce lieu depuis au moins dix ans.
« Hye M’mzelle !la salua-t-il chaleureusement tout en passant un coup de torchon à la table.
- Bonsoir, répondit-elle timidement.
- Ho, elle n’a pas l’air d’aller fort, la princesse ! C’est-y pas dommage d’avoir d’aussi jolis yeux qui paraissent si tristes !
- Je ne suis pas triste, lui assura-t-elle en souriant faiblement.
- For sure, darling ! rétorqua l’Irlandais d’un air peu convaincu. Et moi, j’suis Paul Newman !
- Impossible, vous n’avez pas ses beaux yeux bleus, le taquina-t-elle gentiment sans même s’en apercevoir.
- C’est vrai ! déplora-t-il de manière théâtrale. Ah, encore une femme qui n’aime que les regards d’un bleu limpide, j’ai vraiment pas de veine moi ! »
Devant la bonhommie de cet homme qu’elle ne connaissait pourtant pas, Lisbon ne put réprimer un sourire.
« Ah, voilà qui est mieux, commenta l’Irlandais, fier de sa pirouette qui avait amusé la jeune femme. Vous êtes tellement plus jolie quand vous souriez. »
Lisbon hocha la tête, faisant mine d’être exaspérée, mais son visage un peu plus détendu démentait son mécontentement.
« Alors que puis-je pour vous, princesse ? poursuivit le brave homme, son torchon posé sur l’épaule.
- Je…je voudrais boire quelque chose.
- Ça m’en serais douté ma petite dame, lui dit-il avec un sourire taquin. On vient rarement dans mon pub pour acheter une télévision.
- Attention, si vous continuez à vous moquer de moi, je pourrais bien aller noyer mon chagrin dans un autre bar que le vôtre, répondit-elle du même ton narquois.
- Primo, je tiens pas un bar, mais un vrai pub, dans la pure tradition de mon pays. Grande différence ! entreprit-il d’expliquer en levant son index droit devant le visage de la jeune femme comme il le ferait devant une petite fille à qui il donnerait une leçon de grammaire. Le pub O’Brian and sons pour vous servir.
- Toutes mes excuses, sire O’Brian, fit-elle, amusée malgré tout par le ton passionné de son interlocuteur.
- Secundo, je serais curieux de savoir quel chagrin peut pousser un bon flic comme vous à venir toute seule la nuit pour boire. »
Lisbon fut soudain bien surprise et perdit momentanément le peu de légèreté qu’elle avait trouvée en la compagnie de ce brave homme.
« Comment…comment avez-vous deviné que je suis flic ? lui demanda-t-elle, interloquée.
- Fastoche, J’suis extralucide, fit-il mine de répondre.
- On me l’a fait pas à moi !
- Et si je vous dis que je suis medium, ça marche !
- Encore moins, dit-elle en hochant la tête, tout en songeant qu’avec son consultant, elle avait appris à reconnaître les charlatans.
- Tans pis, je n’arriverai pas à vous épater, conclut l’Irlandais d’un air faussement déçu.
- Alors ?
- Votre insigne dépasse légèrement de sous votre pull et j’ai aperçu votre arme tout à l’heure quand vous êtes entrée.
- Bon sens de l’observation, fit-elle admirative.
- Déformation professionnelle, contra-t-il humblement. J’aime cerner assez vite mes clients pour éviter les problèmes.
- C’est plutôt malin, reconnut-elle en hochant de nouveau la tête. Et qu’est-ce qui vous fait croire que je suis un « bon » flic ?
- Oh ben, vous sortez tard, ce qui prouve que vous êtes une bosseuse ; vous avez observé tout à l’heure les soulards du bar et n’avez éprouvé aucune crainte, ce qui sous-entend qu’en cas de dérapage, vous savez vous défendre. Et puis ça se voit tout de suite que vous êtes une femme intelligente qui a du caractère, mais en même temps vos yeux laissent entrevoir une grande bonté. Donc, z’êtes à coup sûr excellente dans votre job ! »
Cette fois, Lisbon laissa un beau et franc sourire fendre son visage : décidemment, cet homme était une bouffée d’oxygène. Elle se surprit même à penser qu’à bien des égards, ce brave type lui rappelait quelqu’un de son entourage…la jeunesse et l’élégance en moins, peut-être.
« Alors c’est pour oublier un chagrin d’amour ou une enquête très difficile ? » embraya l’Irlandais plus sérieusement en croisant les bras.
A ces mots, le visage de Térésa se referma instantanément tandis qu’elle conserva ses yeux verts devenus brillants posés sur le sympathique interlocuteur. En voyant la tristesse qui s’empara de nouveau de sa jeune cliente, celui-ci acquiesça de la tête et ajouta, doucement.
« Compris, deuxième solution. Je vous apporte ce qu’il faut ! »
Reconnaissante envers cet homme qui avait su voir qu’elle avait besoin à présent de solitude, elle lui adressa de nouveau un timide sourire, lui faisant comprendre qu’elle s’en remettait à lui pour choisir la boisson appropriée.
Le serveur O’Brian s’éloigna, emportant avec lui un peu de cette légèreté qui avait détourné brièvement Térésa de ses sombres pensées. Assise à cette table, replongée dans le brouhaha ambiant qui ne suffisait pas recouvrir la détonation qui lui revenait incessamment à l’esprit, Lisbon prit sa tête entre ses mains puis ferma les yeux, tentant d’oublier le regard implorant de Maria au moment où elle avait appuyé sur la détente.
Elle entendit soudain un bruit de chaise et réalisa alors que quelqu’un venait de s’asseoir face à elle : sans doute encore un des ces Don Juan qui voudrait tenter de la séduire lourdement ! Sans ouvrir les yeux, elle décida de faire comprendre à l’importun qu’il n’avait guère à intérêt à rester là.
« Qui que vous soyez, je vous donne un conseil : barrez-vous avant que je vous tire une balle dans le genou ! fit-elle le plus sèchement possible.
- Certains appelleraient cela de la brutalité policière, vous pourriez perdre votre insigne. » lui répondit alors une voix à laquelle elle ne s’était pas du tout attendu.
Totalement interloquée, Lisbon ouvrit les yeux et releva brusquement la tête pour tomber nez à nez avec son consultant, qui la regardait de son air angélique annonciateur généralement de grandes catastrophes.
« Jane ??
- Lisbon, répondit-il le plus calmement du monde.
- Mais…qu’est-ce que vous fichez ici ?
- Eh bien, je me réconcilie avec la tradition irlandaise, lui répondit-il en s’appuyant sur le dossier de sa chaise tout en regardant le décor qui s’offrait à lui. C’est plutôt sympathique, je ne connaissais pas cet endroit.
- Ne me dîtes pas que vous m’avez suivie ? demanda la flic, d’un ton très menaçant.
- Je ne vous le dirai pas ! » ponctua le mentaliste en hochant la tête.
Cette fois, Lisbon en perdit ses mots…pour un temps ! Elle avait été la dernière à quitter le CBI, elle en était certaine. Elle avait renvoyé les membres de son équipe un peu plus tôt, pour qu’ils se remettent eux aussi de cette terrible journée. Quant à son consultant, il était venu prendre congé sur les coups de vingt-et-une heures. Tous deux n’avaient pas beaucoup parlé, encore sous le coup du suicide de Maria auquel ils avaient assisté, impuissants. Jane avait simplement dit avant de quitter son équipière qu’elle ne devait rien se reprocher, qu’elle avait fait ce qu’il fallait. Puis sans rien ajouter de plus, il s’était dirigé vers l’ascenseur pour quitter le bâtiment. Lisbon avait d’ailleurs été un peu surprise qu’il la quitte ainsi, sans vraiment lui demander de ses nouvelles, mais après tout, il s’agissait de Jane.
Rassemblant ses pensées, elle posa son regard furibond sur le mentaliste qui se tenait assis face à elle, attendant patiemment qu’elle le réprimande.
« Bon sang, Jane, vous n’avez donc aucun respect de la vie privée des autres ?
- Bien sûr que si, par exemple je ne me permettrais jamais d’ouvrir votre courrier ou de fouiller dans votre tiroir à sous-vêtements, répondit-il avec nonchalance. Même si je sais qu’il s’agit du second tiroir de votre commode, dans votre chambre.
- Mon tiroir ? Espèce de …
- En revanche, la coupa-t-il en négligeant royalement l’air outré qu’elle arborait à cet instant, il m’arrive d’être un peu plus intrusif quand je m’inquiète pour mes amis et que je les vois sur le point de faire une énorme erreur qu’ils regretteront amèrement par la suite.»
Cette fois, Lisbon oublia provisoirement sa colère et resta clouée sur place face au regard redevenu sérieux de son partenaire qui ne la quittait pas des yeux.
Inspirant profondément pour tenter de retrouver son calme avant de noyer son impossible consultant dans la meilleure bière irlandaise du pub, Lisbon se redressa et tenta de retrouver sa contenance.
« J’ai besoin d’être seule, Jane, finit-elle par lâcher un peu sèchement.
- Cela je peux le comprendre, mais votre solitude va-t-elle nécessairement de paire avec l’alcool ? embraya-t-il le plus sérieusement possible.
- Allez-vous-en ! se contenta-t-elle de le rabrouer.
- Pas avant d’être sûr que vous ne replongerez pas ! Vous avez résisté depuis de longues années, alors ne gâchez pas tout ce soir !
- Jane pour la dernière fois, allez-vous-en ! le menaça-t-elle de nouveau en se penchant vers lui, la rage plein les yeux.
- Vous devrez me sortir manu militari et me jeter vous-même dans le caniveau, fit-il en se penchant vers elle également, car je ne vous quitterai pas tant que je ne serais pas certain de vous voir renoncer à la boisson ! »
Leurs visages étaient à présent très proches, ils se faisaient face sans ciller et ni l’un ni l’autre ne semblait gêné par cette proximité si inhabituelle. Un terrible duel se jouait à cet instant entre les iris émeraude et les yeux azur : Jane savait pertinemment que son amie était tentée ce soir de noyer sa douleur dans l’alcool et voulait l’empêcher de sombrer. De son côté Lisbon en voulait terriblement à son partenaire de vouloir contrôler les anciens démons de sa patronne quand lui-même s’abandonnait sans vergogne à ses noirs desseins.
« ‘xcusez moi, les z’amoureux ! » retentit soudain une voix guillerette à côté d’eux.
Jane et Lisbon rompirent leur contact visuel et reculèrent chacun pour s’adosser à leur chaise tandis que le patron revenait avec deux grandes tasses bien fumantes.
« Ouhh…y a comme qui dirait de l’eau dans le gaz par ici, commenta le brave homme en déposant un sombre breuvage devant Lisbon.
- Pas du tout, fit un peu sèchement la concernée en posant ses yeux sur ce que lui apportait son nouveau camarade. Alors qu’avez-vous jugé bon pour moi ?
- Ma spécialité, un bon irish café fait maison pour la princesse, rétorqua l’Irlandais. C’est ma recette perso, je vais peut-être l’appeler le « O’Brian’s coffee », vous m’en direz des nouvelles.
- Euh ? et qu’avez-vous mis dedans ? demanda Lisbon, un brin suspicieuse.
- Du café fort, très fort, de la crème fouettée, du sucre roux, un soupçon de cannelle et de poudre de cacao amer, répondit fièrement le patron du pub qui adressa un clin d’œil à sa cliente.
- Dîtes-moi ? Il ne manquerait pas quelque chose dans votre spécialité ?
- Ah bon, et quoi donc, ma jolie ? fit mine de ne pas comprendre O’Brian.
- Si je ne m’abuse, il devrait y avoir une bonne dose du whisky non ? En tant qu’Irlandais, vous devez savoir cela ?
- Faut pas croire ce qu’on raconte, le vrai Irish coffee se fait sans alcool, ma mignonne ! Faites-moi confiance ! »
Cette fois le brave homme se tourna vers Jane et posa devant lui une tasse de thé parfumée tout en lui adressant un sourire complice, auquel répondit le mentaliste sous les yeux d’une Térésa décontenancée.
« Ben voyons, lâcha-t-elle en montrant Jane de la main, je parie que cet emmerdeur vous a interdit de me servir de l’alcool, c’est ça ?
- Cela me fait beaucoup de peine de vous entendre parler de moi ainsi, s’offusqua le consultant qui fit mine de bouder tout en soufflant sur son thé pour le refroidir.
- La ferme, Jane ! le coupa-t-elle immédiatement sous les yeux rieurs de l’Irlandais.
- Ouh ! J’avais vu juste, elle a un sacré caractère la petite dame, je l’ai remarqué tout de suite, embraya ce dernier qui tapa sur l’épaule de Jane, manquant de lui faire renverser sa tasse.
- Et encore, là elle est calme, ne put s’empêcher de rajouter le consultant tout en reportant ses yeux sur sa partenaire qui fulminait face à lui.
- Bon dieu Jane, de quel droit vous mêlez-vous de ma vie ? Et vous, Monsieur, votre boulot consiste à servir vos clients, pas à vous immiscer dans leurs problèmes.
- Doucement tigresse, répondit O’Brian en levant les mains en guise de reddition. Je vous rappelle que vous ne m’avez passé aucune commande précise!
- Mais je…oh laissez tomber ! capitula la jeune femme, qui ne voulait pas passer ses nerfs sur le sympathique Irlandais.
- De toute façon, j’avais compris que vous étiez sur la corde raide avant que votre petit ami…
- On n’est pas ensemble ! le coupèrent en même temps les deux concernés, Jane d’un ton placide, Lisbon d’un ton furieux.
- Oui, bon...avant que votre blondinet ne me le confirme en me suppliant de ne pas vous servir d’alcool ! Je ne vous en aurais pas donné de toute façon, vous valez mieux que ça non ?» termina O’Brian de son ton bourru mais néanmoins amical.
A ces mots, Lisbon ne sut que répondre : voilà qu’un parfait étranger, vendeur d’alcool qui plus est, la poussait à résister à son vice et ne pas sombrer dans ses mauvais penchants passés.
« Oui, elle vaut beaucoup mieux que ça ! » ajouta Jane très calmement, en tenant sa tasse et savourant un thé qu’il trouvait visiblement très à son goût.
La jeune femme se sentait cernée et aurait vraiment aimé fuir : il lui aurait si été facile de se lever d’un bond, de planter là ces deux énergumènes qui prétendaient la connaître et de filer à l’autre bout de la ville dans un endroit où elle pourrait s’adonner à l’ivresse sans personne pour la juger. Pourtant, elle ne pouvait pas partir, elle ne pouvait physiquement pas partir ! Sans qu’elle sache pourquoi, l’ambiance joyeuse du pub, la musique irlandaise qui évoquait ses propres origines, l’accueil chaleureux de cet étrange O’Brian, la présence à la fois insupportable et apaisante de Jane sirotant son thé face à elle poussaient Lisbon à rester inerte sur cette chaise. Pire que cela, peu à peu elle prenait conscience de la lâcheté dont elle avait fait preuve et de la catastrophe qu’elle avait frôlée en entrant dans ce bar. Toutes ces années de combat intérieur, de volonté de fer, de courage pour lutter contre la dépendance et retrouver la dignité qu’elle avait perdue avaient failli voler en éclat ce soir.
Meurtrie, à bout de nerfs, mais surtout honteuse et affligée, Lisbon baissa la tête et renonça à lutter : les deux hommes la virent alors se cacher les yeux et devinèrent au bout de quelques secondes aux petits soubresauts que son corps faisait qu’elle pleurait silencieusement.
Jane échangea un regard confus avec l’Irlandais qui ne savait pas quoi faire : pour une raison qui lui échappait, cette étrange jeune femme lui était apparue tout de suite sympathique mais aussi fort vulnérable sous ses apparences de dur à cuire. En tant que tenancier de pub, il reconnaissait tout de suite les anciens alcooliques qui replongeaient et avait été navré de voir cette femme prête à jeter l’éponge et à se laisser tenter par l’enfer. Aussi quand il avait aperçu ce beau blond, tiré à quatre épingles dans son élégant costume trois pièces, s’approcher du bar pour lui demander de ne pas servir d’alcool à la jolie inconnue brune, O’Brian avait été ému : oui, lui l’Irlandais grande gueule habitué aux soulards et aux blagues de comptoir !
Reportant son regard sur la fliquette qui baissait enfin les armes, le sympathique patron sentit qu’il devait se retirer pour laisser le blondinet arranger la situation.
« Bon, ben moi…j’vous laisse, bredouilla-t-il, un peu confus.
- Merci infiniment, monsieur O’Brian, le salua gentiment Jane.
- Mwé…
- Si…vraiment » conclut le mentaliste d’un ton sérieux et sincère en mettant dans ces deux petits mots toute la reconnaissance qu’il éprouvait pour cet inconnu qui avait aidé Lisbon, à sa façon.
L’Irlandais hocha la tête puis repartit derrière son bar, laissant les deux enquêteurs tranquilles.
TBC... si vous suivez toujours!
Une fois encore vos commentaires me vont droit au coeur et je suis bien contente de compter quelques adeptes à ma 1ère fic multi-chapitres!
Il est vrai que cette histoire sera avant tout une plongée dans les esprits troublés et parfois confus de nos deux héros, du coup l'action ne sera guère présente, accordant une part belle à la psychologie des personnages (enfin, "psychologie" est un bien grand mot, n'étant pas moi-même fine psychologue ). Mais je m'attelle en ce moment à une autre fic où, je vous le promets, l'intrigue comptera beaucoup plus d'action et de rebondissements (à vrai dire, les héros, ainsi que la team, seront bien plus malmenés ).
Revenons donc à nos moutons et place aux remerciements amplement mérités...
- Spoiler:
- Jisbon: tu es ma 1ère commentatrice, cela se fête! J'espère ne pas te décevoir par la suite..;Pourquoi imagines-tu tout de suite que Jane va la consoler? Suis-je du genre à mettre en lumière la relation entre ces 2 là??
Mais non voyons, moi JAMAIS...
Bon d'accord, je reconnais m'adonner parfois à cette maladie répandue qui constitue ton pseudo: le JISBON! Biz et merci.
mococoa: ah, chère amie, j'attends tjs avec impatience ton regard à la fois critique et bienveillant. Je suis ravie que tu trouves en mes textes une certaine liitérarité, cela est très important pour moi. Et que dire du terme "idôle"..
si tu continues ainsi, je vais prendre la grosse tête et avoir un ego aussi démesuré que ce cher Patrick Jane Vraiment merci de ton soutien indéfectible et de ta généreuse attitude
Johel: et voici notre sage aînée! encore une fois, tu me gâtes de tes compliments et je t'en remercie du fond du coeur. Il est vrai que Jane est tellement complexe qu'on est tenté de lui accorder tout de suite le rôle central, pourtant notre Lisbon est elle aussi une perssonalité passionnante! Mais ils sont un peu les 2 faces d'une même pièce, on ne peut guère parler de l'un sans évoquer rapidement l'autre...j'espère que la suite te plaira toujours! AU fait, j'ai beau être Française, je n'aime pas non plus le terme "auteure" mis au féminin.. donc "auteur" me convient parfaitement! Biz ma grande
terpo4: coucou et merci à toi aussi de ton adorable comm. Eh oui, l'alcool est ce vieux démon qui titille notre héroine. Néanmoins, sois rassurée..je ne pourrais pas sombrer dans une fic totalement noire, aussi malgré un début très pensant je pense que tu devrais aimé la légèreté à venir, notamment dans le chapitre 2. Après tout, comme le souligne Rebecca dans le 2x08, "il n'existe pas d'ombre sans lumière"! Merci bcp et à très vite je l'espère
Voilou, voilou: place au chapitre 2, bien plus long cette fois! J'avoue sans réserve avoir eu un immense plaisir à rédiger celui-là, (je crois même que c'est mon préféré..). VOus allez y rencontrer un personnage intrigant qui, je crois, est proteur d'une touche de couleur nécessaire! quant au cadre "irlandais", disons simplement que je considère la littérature comme un voyage de l'esprit, il m'a donc semblé normal de vous proposer un peu d'évasion en pays celtique!
Biz à tous et au plaisir de vous revoir après...
____________________________________________________________________
chapitre 2: invitation.
Pour vous mettre dans l'ambiance :
https://www.youtube.com/watch?v=2iUPb7y0hgE
Quand elle poussa la porte du pub, Térésa découvrit une ambiance chaleureuse, empreinte de fête et de bonhommie. Elle savait pourtant que commençait ici la route qui la reconduirait vers l’Enfer et cependant le lieu n’avait rien de l’antre du démon ; au contraire, tout semblait si joyeux et léger !
Elle pénétra à l’intérieur, au son de la musique irlandaise qui résonnait de toute part. Plusieurs individus semblaient déjà passablement éméchés et s’évertuaient pourtant à poursuivre leur concours de boisson, l’honneur revenant à celui qui descendrait le plus vite une dizaine d’échoppes de bière irlandaise. Délaissant ce spectacle affligeant qui lui serra une fraction de seconde le cœur, Lisbon alla s’asseoir à une table dans un coin et laissa son regard se perdre dans le vide, l’esprit s’habituant peu à peu au brouhaha ambiant. Lui revint en mémoire les soirées solitaires qu’elle avait passées ici, à une époque où elle ne voyait pas l’intérêt de lutter contre sa dépendance à l’alcool. Elle souvint avoir été de très nombreuses fois accostée par des hommes venus tenter leur chance auprès d’elle, mais à chaque fois, encore sobre ou déjà bien ivre, elle les repoussait de manière plus ou moins aimable. Même aux moments les plus bas de son existence, jamais elle ne s’était adonnée à une telle déchéance en s’abandonnant au premier soulard venu.
S’approcha alors le patron, un individu jovial et barbu, proche de la soixantaine, qui avait tout du brave type irlandais. Elle ne le connaissait pas, n’étant pas revenue dans ce lieu depuis au moins dix ans.
« Hye M’mzelle !la salua-t-il chaleureusement tout en passant un coup de torchon à la table.
- Bonsoir, répondit-elle timidement.
- Ho, elle n’a pas l’air d’aller fort, la princesse ! C’est-y pas dommage d’avoir d’aussi jolis yeux qui paraissent si tristes !
- Je ne suis pas triste, lui assura-t-elle en souriant faiblement.
- For sure, darling ! rétorqua l’Irlandais d’un air peu convaincu. Et moi, j’suis Paul Newman !
- Impossible, vous n’avez pas ses beaux yeux bleus, le taquina-t-elle gentiment sans même s’en apercevoir.
- C’est vrai ! déplora-t-il de manière théâtrale. Ah, encore une femme qui n’aime que les regards d’un bleu limpide, j’ai vraiment pas de veine moi ! »
Devant la bonhommie de cet homme qu’elle ne connaissait pourtant pas, Lisbon ne put réprimer un sourire.
« Ah, voilà qui est mieux, commenta l’Irlandais, fier de sa pirouette qui avait amusé la jeune femme. Vous êtes tellement plus jolie quand vous souriez. »
Lisbon hocha la tête, faisant mine d’être exaspérée, mais son visage un peu plus détendu démentait son mécontentement.
« Alors que puis-je pour vous, princesse ? poursuivit le brave homme, son torchon posé sur l’épaule.
- Je…je voudrais boire quelque chose.
- Ça m’en serais douté ma petite dame, lui dit-il avec un sourire taquin. On vient rarement dans mon pub pour acheter une télévision.
- Attention, si vous continuez à vous moquer de moi, je pourrais bien aller noyer mon chagrin dans un autre bar que le vôtre, répondit-elle du même ton narquois.
- Primo, je tiens pas un bar, mais un vrai pub, dans la pure tradition de mon pays. Grande différence ! entreprit-il d’expliquer en levant son index droit devant le visage de la jeune femme comme il le ferait devant une petite fille à qui il donnerait une leçon de grammaire. Le pub O’Brian and sons pour vous servir.
- Toutes mes excuses, sire O’Brian, fit-elle, amusée malgré tout par le ton passionné de son interlocuteur.
- Secundo, je serais curieux de savoir quel chagrin peut pousser un bon flic comme vous à venir toute seule la nuit pour boire. »
Lisbon fut soudain bien surprise et perdit momentanément le peu de légèreté qu’elle avait trouvée en la compagnie de ce brave homme.
« Comment…comment avez-vous deviné que je suis flic ? lui demanda-t-elle, interloquée.
- Fastoche, J’suis extralucide, fit-il mine de répondre.
- On me l’a fait pas à moi !
- Et si je vous dis que je suis medium, ça marche !
- Encore moins, dit-elle en hochant la tête, tout en songeant qu’avec son consultant, elle avait appris à reconnaître les charlatans.
- Tans pis, je n’arriverai pas à vous épater, conclut l’Irlandais d’un air faussement déçu.
- Alors ?
- Votre insigne dépasse légèrement de sous votre pull et j’ai aperçu votre arme tout à l’heure quand vous êtes entrée.
- Bon sens de l’observation, fit-elle admirative.
- Déformation professionnelle, contra-t-il humblement. J’aime cerner assez vite mes clients pour éviter les problèmes.
- C’est plutôt malin, reconnut-elle en hochant de nouveau la tête. Et qu’est-ce qui vous fait croire que je suis un « bon » flic ?
- Oh ben, vous sortez tard, ce qui prouve que vous êtes une bosseuse ; vous avez observé tout à l’heure les soulards du bar et n’avez éprouvé aucune crainte, ce qui sous-entend qu’en cas de dérapage, vous savez vous défendre. Et puis ça se voit tout de suite que vous êtes une femme intelligente qui a du caractère, mais en même temps vos yeux laissent entrevoir une grande bonté. Donc, z’êtes à coup sûr excellente dans votre job ! »
Cette fois, Lisbon laissa un beau et franc sourire fendre son visage : décidemment, cet homme était une bouffée d’oxygène. Elle se surprit même à penser qu’à bien des égards, ce brave type lui rappelait quelqu’un de son entourage…la jeunesse et l’élégance en moins, peut-être.
« Alors c’est pour oublier un chagrin d’amour ou une enquête très difficile ? » embraya l’Irlandais plus sérieusement en croisant les bras.
A ces mots, le visage de Térésa se referma instantanément tandis qu’elle conserva ses yeux verts devenus brillants posés sur le sympathique interlocuteur. En voyant la tristesse qui s’empara de nouveau de sa jeune cliente, celui-ci acquiesça de la tête et ajouta, doucement.
« Compris, deuxième solution. Je vous apporte ce qu’il faut ! »
Reconnaissante envers cet homme qui avait su voir qu’elle avait besoin à présent de solitude, elle lui adressa de nouveau un timide sourire, lui faisant comprendre qu’elle s’en remettait à lui pour choisir la boisson appropriée.
Le serveur O’Brian s’éloigna, emportant avec lui un peu de cette légèreté qui avait détourné brièvement Térésa de ses sombres pensées. Assise à cette table, replongée dans le brouhaha ambiant qui ne suffisait pas recouvrir la détonation qui lui revenait incessamment à l’esprit, Lisbon prit sa tête entre ses mains puis ferma les yeux, tentant d’oublier le regard implorant de Maria au moment où elle avait appuyé sur la détente.
Elle entendit soudain un bruit de chaise et réalisa alors que quelqu’un venait de s’asseoir face à elle : sans doute encore un des ces Don Juan qui voudrait tenter de la séduire lourdement ! Sans ouvrir les yeux, elle décida de faire comprendre à l’importun qu’il n’avait guère à intérêt à rester là.
« Qui que vous soyez, je vous donne un conseil : barrez-vous avant que je vous tire une balle dans le genou ! fit-elle le plus sèchement possible.
- Certains appelleraient cela de la brutalité policière, vous pourriez perdre votre insigne. » lui répondit alors une voix à laquelle elle ne s’était pas du tout attendu.
Totalement interloquée, Lisbon ouvrit les yeux et releva brusquement la tête pour tomber nez à nez avec son consultant, qui la regardait de son air angélique annonciateur généralement de grandes catastrophes.
« Jane ??
- Lisbon, répondit-il le plus calmement du monde.
- Mais…qu’est-ce que vous fichez ici ?
- Eh bien, je me réconcilie avec la tradition irlandaise, lui répondit-il en s’appuyant sur le dossier de sa chaise tout en regardant le décor qui s’offrait à lui. C’est plutôt sympathique, je ne connaissais pas cet endroit.
- Ne me dîtes pas que vous m’avez suivie ? demanda la flic, d’un ton très menaçant.
- Je ne vous le dirai pas ! » ponctua le mentaliste en hochant la tête.
Cette fois, Lisbon en perdit ses mots…pour un temps ! Elle avait été la dernière à quitter le CBI, elle en était certaine. Elle avait renvoyé les membres de son équipe un peu plus tôt, pour qu’ils se remettent eux aussi de cette terrible journée. Quant à son consultant, il était venu prendre congé sur les coups de vingt-et-une heures. Tous deux n’avaient pas beaucoup parlé, encore sous le coup du suicide de Maria auquel ils avaient assisté, impuissants. Jane avait simplement dit avant de quitter son équipière qu’elle ne devait rien se reprocher, qu’elle avait fait ce qu’il fallait. Puis sans rien ajouter de plus, il s’était dirigé vers l’ascenseur pour quitter le bâtiment. Lisbon avait d’ailleurs été un peu surprise qu’il la quitte ainsi, sans vraiment lui demander de ses nouvelles, mais après tout, il s’agissait de Jane.
Rassemblant ses pensées, elle posa son regard furibond sur le mentaliste qui se tenait assis face à elle, attendant patiemment qu’elle le réprimande.
« Bon sang, Jane, vous n’avez donc aucun respect de la vie privée des autres ?
- Bien sûr que si, par exemple je ne me permettrais jamais d’ouvrir votre courrier ou de fouiller dans votre tiroir à sous-vêtements, répondit-il avec nonchalance. Même si je sais qu’il s’agit du second tiroir de votre commode, dans votre chambre.
- Mon tiroir ? Espèce de …
- En revanche, la coupa-t-il en négligeant royalement l’air outré qu’elle arborait à cet instant, il m’arrive d’être un peu plus intrusif quand je m’inquiète pour mes amis et que je les vois sur le point de faire une énorme erreur qu’ils regretteront amèrement par la suite.»
Cette fois, Lisbon oublia provisoirement sa colère et resta clouée sur place face au regard redevenu sérieux de son partenaire qui ne la quittait pas des yeux.
Inspirant profondément pour tenter de retrouver son calme avant de noyer son impossible consultant dans la meilleure bière irlandaise du pub, Lisbon se redressa et tenta de retrouver sa contenance.
« J’ai besoin d’être seule, Jane, finit-elle par lâcher un peu sèchement.
- Cela je peux le comprendre, mais votre solitude va-t-elle nécessairement de paire avec l’alcool ? embraya-t-il le plus sérieusement possible.
- Allez-vous-en ! se contenta-t-elle de le rabrouer.
- Pas avant d’être sûr que vous ne replongerez pas ! Vous avez résisté depuis de longues années, alors ne gâchez pas tout ce soir !
- Jane pour la dernière fois, allez-vous-en ! le menaça-t-elle de nouveau en se penchant vers lui, la rage plein les yeux.
- Vous devrez me sortir manu militari et me jeter vous-même dans le caniveau, fit-il en se penchant vers elle également, car je ne vous quitterai pas tant que je ne serais pas certain de vous voir renoncer à la boisson ! »
Leurs visages étaient à présent très proches, ils se faisaient face sans ciller et ni l’un ni l’autre ne semblait gêné par cette proximité si inhabituelle. Un terrible duel se jouait à cet instant entre les iris émeraude et les yeux azur : Jane savait pertinemment que son amie était tentée ce soir de noyer sa douleur dans l’alcool et voulait l’empêcher de sombrer. De son côté Lisbon en voulait terriblement à son partenaire de vouloir contrôler les anciens démons de sa patronne quand lui-même s’abandonnait sans vergogne à ses noirs desseins.
« ‘xcusez moi, les z’amoureux ! » retentit soudain une voix guillerette à côté d’eux.
Jane et Lisbon rompirent leur contact visuel et reculèrent chacun pour s’adosser à leur chaise tandis que le patron revenait avec deux grandes tasses bien fumantes.
« Ouhh…y a comme qui dirait de l’eau dans le gaz par ici, commenta le brave homme en déposant un sombre breuvage devant Lisbon.
- Pas du tout, fit un peu sèchement la concernée en posant ses yeux sur ce que lui apportait son nouveau camarade. Alors qu’avez-vous jugé bon pour moi ?
- Ma spécialité, un bon irish café fait maison pour la princesse, rétorqua l’Irlandais. C’est ma recette perso, je vais peut-être l’appeler le « O’Brian’s coffee », vous m’en direz des nouvelles.
- Euh ? et qu’avez-vous mis dedans ? demanda Lisbon, un brin suspicieuse.
- Du café fort, très fort, de la crème fouettée, du sucre roux, un soupçon de cannelle et de poudre de cacao amer, répondit fièrement le patron du pub qui adressa un clin d’œil à sa cliente.
- Dîtes-moi ? Il ne manquerait pas quelque chose dans votre spécialité ?
- Ah bon, et quoi donc, ma jolie ? fit mine de ne pas comprendre O’Brian.
- Si je ne m’abuse, il devrait y avoir une bonne dose du whisky non ? En tant qu’Irlandais, vous devez savoir cela ?
- Faut pas croire ce qu’on raconte, le vrai Irish coffee se fait sans alcool, ma mignonne ! Faites-moi confiance ! »
Cette fois le brave homme se tourna vers Jane et posa devant lui une tasse de thé parfumée tout en lui adressant un sourire complice, auquel répondit le mentaliste sous les yeux d’une Térésa décontenancée.
« Ben voyons, lâcha-t-elle en montrant Jane de la main, je parie que cet emmerdeur vous a interdit de me servir de l’alcool, c’est ça ?
- Cela me fait beaucoup de peine de vous entendre parler de moi ainsi, s’offusqua le consultant qui fit mine de bouder tout en soufflant sur son thé pour le refroidir.
- La ferme, Jane ! le coupa-t-elle immédiatement sous les yeux rieurs de l’Irlandais.
- Ouh ! J’avais vu juste, elle a un sacré caractère la petite dame, je l’ai remarqué tout de suite, embraya ce dernier qui tapa sur l’épaule de Jane, manquant de lui faire renverser sa tasse.
- Et encore, là elle est calme, ne put s’empêcher de rajouter le consultant tout en reportant ses yeux sur sa partenaire qui fulminait face à lui.
- Bon dieu Jane, de quel droit vous mêlez-vous de ma vie ? Et vous, Monsieur, votre boulot consiste à servir vos clients, pas à vous immiscer dans leurs problèmes.
- Doucement tigresse, répondit O’Brian en levant les mains en guise de reddition. Je vous rappelle que vous ne m’avez passé aucune commande précise!
- Mais je…oh laissez tomber ! capitula la jeune femme, qui ne voulait pas passer ses nerfs sur le sympathique Irlandais.
- De toute façon, j’avais compris que vous étiez sur la corde raide avant que votre petit ami…
- On n’est pas ensemble ! le coupèrent en même temps les deux concernés, Jane d’un ton placide, Lisbon d’un ton furieux.
- Oui, bon...avant que votre blondinet ne me le confirme en me suppliant de ne pas vous servir d’alcool ! Je ne vous en aurais pas donné de toute façon, vous valez mieux que ça non ?» termina O’Brian de son ton bourru mais néanmoins amical.
A ces mots, Lisbon ne sut que répondre : voilà qu’un parfait étranger, vendeur d’alcool qui plus est, la poussait à résister à son vice et ne pas sombrer dans ses mauvais penchants passés.
« Oui, elle vaut beaucoup mieux que ça ! » ajouta Jane très calmement, en tenant sa tasse et savourant un thé qu’il trouvait visiblement très à son goût.
La jeune femme se sentait cernée et aurait vraiment aimé fuir : il lui aurait si été facile de se lever d’un bond, de planter là ces deux énergumènes qui prétendaient la connaître et de filer à l’autre bout de la ville dans un endroit où elle pourrait s’adonner à l’ivresse sans personne pour la juger. Pourtant, elle ne pouvait pas partir, elle ne pouvait physiquement pas partir ! Sans qu’elle sache pourquoi, l’ambiance joyeuse du pub, la musique irlandaise qui évoquait ses propres origines, l’accueil chaleureux de cet étrange O’Brian, la présence à la fois insupportable et apaisante de Jane sirotant son thé face à elle poussaient Lisbon à rester inerte sur cette chaise. Pire que cela, peu à peu elle prenait conscience de la lâcheté dont elle avait fait preuve et de la catastrophe qu’elle avait frôlée en entrant dans ce bar. Toutes ces années de combat intérieur, de volonté de fer, de courage pour lutter contre la dépendance et retrouver la dignité qu’elle avait perdue avaient failli voler en éclat ce soir.
Meurtrie, à bout de nerfs, mais surtout honteuse et affligée, Lisbon baissa la tête et renonça à lutter : les deux hommes la virent alors se cacher les yeux et devinèrent au bout de quelques secondes aux petits soubresauts que son corps faisait qu’elle pleurait silencieusement.
Jane échangea un regard confus avec l’Irlandais qui ne savait pas quoi faire : pour une raison qui lui échappait, cette étrange jeune femme lui était apparue tout de suite sympathique mais aussi fort vulnérable sous ses apparences de dur à cuire. En tant que tenancier de pub, il reconnaissait tout de suite les anciens alcooliques qui replongeaient et avait été navré de voir cette femme prête à jeter l’éponge et à se laisser tenter par l’enfer. Aussi quand il avait aperçu ce beau blond, tiré à quatre épingles dans son élégant costume trois pièces, s’approcher du bar pour lui demander de ne pas servir d’alcool à la jolie inconnue brune, O’Brian avait été ému : oui, lui l’Irlandais grande gueule habitué aux soulards et aux blagues de comptoir !
Reportant son regard sur la fliquette qui baissait enfin les armes, le sympathique patron sentit qu’il devait se retirer pour laisser le blondinet arranger la situation.
« Bon, ben moi…j’vous laisse, bredouilla-t-il, un peu confus.
- Merci infiniment, monsieur O’Brian, le salua gentiment Jane.
- Mwé…
- Si…vraiment » conclut le mentaliste d’un ton sérieux et sincère en mettant dans ces deux petits mots toute la reconnaissance qu’il éprouvait pour cet inconnu qui avait aidé Lisbon, à sa façon.
L’Irlandais hocha la tête puis repartit derrière son bar, laissant les deux enquêteurs tranquilles.
TBC... si vous suivez toujours!
Calypsoh- Inspecteur de police
- Personnage préféré : alors ça c'est dur: j'aime les gamineries de Jane, la loyauté de Lisbon; le flegme de Cho; l'humour de Rigsby et la douceur de Van Pelt!!!
Localisation : à côté de Bruno Heller pour lui tenir la main lors de la rédaction des prochains épisodes!!
Re: Les démons du passé... ^
Tu ne crois tout de même pas que je lâcherai ta fic ainsi? Non mais!
Un chapitre excellent, évidemment.
Une Lisbon oscillant entre sa nature belliqueuse, rebelle, farouche et pourtant taquine et douce. Miam, j'en redemande.
Et un Jane effectivement en retrait, mais prêt à accepter son amitié envers sa Lisbon, et surtout, agir dans ce sens.
j'avoue que ce personnage, O'Brian, m'intrigue tout autant que m'attire. Tellement sympathique et vrai, que je me demande s'il n'est pas réel quelque part...
Enfin, bref, notre Lisbon entourée de gars qui pensent à son bien-être. Autant dire qu'elle n'y est pas habituée.
Hâte de voir où tout cela va nous mener.
Et puis, pour ta "littéralité", tu sais ce que j'en pense, et je ne vais point me répéter.
Un chapitre excellent, évidemment.
Une Lisbon oscillant entre sa nature belliqueuse, rebelle, farouche et pourtant taquine et douce. Miam, j'en redemande.
Et un Jane effectivement en retrait, mais prêt à accepter son amitié envers sa Lisbon, et surtout, agir dans ce sens.
j'avoue que ce personnage, O'Brian, m'intrigue tout autant que m'attire. Tellement sympathique et vrai, que je me demande s'il n'est pas réel quelque part...
Enfin, bref, notre Lisbon entourée de gars qui pensent à son bien-être. Autant dire qu'elle n'y est pas habituée.
Hâte de voir où tout cela va nous mener.
Et puis, pour ta "littéralité", tu sais ce que j'en pense, et je ne vais point me répéter.
mococoa- Inspecteur de police
- Personnage préféré : Jane, Lisbon, Cho
Loisirs : sport, lecture (des fics entre autres), The Mentalist
Localisation : Dans mes rêves
Re: Les démons du passé... ^
En lisant la description du pub, des habitués qui le fréquentent et surtout du patron j'ai l'impression de me retrouver dans un bon vieux film de John Ford "l'homme tranquille" (avec John Wayne et Maureen o'Hara)
Que dire de la musique d'ambiance...Je suis accro à la musique celtique depuis longtemps...
Le patron, chaleureux, accueillant et perspicace. Plein de gouaille et en même temps de compréhension...Le genre de type qu'on a envie d'avoir pour ami...
Une Lisbon sur le fil du rasoir et un Jane inquiet, protecteur...spectateur du désarroi de son amie.
Nul doute qu'il va utiliser ses talents pour l'aider...
J'ai dévoré ce chapitre et je n'ai qu'une hâte...pouvoir lire la suite... :bounce: :bounce: :bounce:
Que dire de la musique d'ambiance...Je suis accro à la musique celtique depuis longtemps...
Le patron, chaleureux, accueillant et perspicace. Plein de gouaille et en même temps de compréhension...Le genre de type qu'on a envie d'avoir pour ami...
Une Lisbon sur le fil du rasoir et un Jane inquiet, protecteur...spectateur du désarroi de son amie.
Nul doute qu'il va utiliser ses talents pour l'aider...
J'ai dévoré ce chapitre et je n'ai qu'une hâte...pouvoir lire la suite... :bounce: :bounce: :bounce:
Johel- In Jane we trust
- Personnage préféré : Jane et Cho
Loisirs : Lecture, ciné, jeux vidéo et suuuurf !
Localisation : près de l'océan
Re: Les démons du passé... ^
Alors-là, Calypsoh... Tu m'en bouche un coin, vraiment
Je me suis laissée emportée par ta fic qui est vraiment EXTRA
Lisbon qui revient sur les traces de ses vieux démons comme cette affaire avec cette pauvre adolescente qui a mit fin à ses jours après avoir tué son père violent et alcoolique puis maintenant sa dépendance à l'alcool
Le patron du pub irlandais O'Brian est vraiment un type bien, accueillant, chaleureux et très brillant niveau observation vers les clients... vraiment je l'admire C'est vraiment le genre de type qu'on voudrait avoir comme ami, c'est certain...
Jane qui a demandé au patron de ne pas servir d'alcool à Lisbon parce qu'il s'inquiète pour elle, il ne veut pas qu'elle gâche tout ses efforts qu'elle a fait durant toutes ces années et qu'il veut qu'elle s'accroche, qu'elle vit au jour le jour... Quel homme prévenant, attentif, protecteur
Avec ta fic, j'ai le décor, les personnages, l'ambiance des scènes dans la tête que j'ai tout à fait l'impression de me plonger dans un roman voir dans un épisode de la série et je te dis... RESPECT...
pour ce superb roman que tu m'as fait lire avec intrigue et plaisir
Je me suis laissée emportée par ta fic qui est vraiment EXTRA
Lisbon qui revient sur les traces de ses vieux démons comme cette affaire avec cette pauvre adolescente qui a mit fin à ses jours après avoir tué son père violent et alcoolique puis maintenant sa dépendance à l'alcool
Le patron du pub irlandais O'Brian est vraiment un type bien, accueillant, chaleureux et très brillant niveau observation vers les clients... vraiment je l'admire C'est vraiment le genre de type qu'on voudrait avoir comme ami, c'est certain...
Jane qui a demandé au patron de ne pas servir d'alcool à Lisbon parce qu'il s'inquiète pour elle, il ne veut pas qu'elle gâche tout ses efforts qu'elle a fait durant toutes ces années et qu'il veut qu'elle s'accroche, qu'elle vit au jour le jour... Quel homme prévenant, attentif, protecteur
Avec ta fic, j'ai le décor, les personnages, l'ambiance des scènes dans la tête que j'ai tout à fait l'impression de me plonger dans un roman voir dans un épisode de la série et je te dis... RESPECT...
pour ce superb roman que tu m'as fait lire avec intrigue et plaisir
JisbonAddict- Red John
- Personnage préféré : Jane, Lisbon & Cho
Loisirs : Lire des romans, écrire, faire du jogging, regarder Doctor Who, Mentalist et Rizzoli&Isles
Localisation : Dans ma Bretagne natale rêvant de Simon Baker, de David Tennant & de Matt Smith
Re: Les démons du passé... ^
j'arrive en retard désolée
J'ai lu le premier chapitre tard dans la nuit et j'ai tout simplement adorée, et oui, l'idée de Lisbon se rendant dans un Pub Irlandais m'a de suite enchanté , faut dire que je suis moi aussi d'origine irlandaise alors...
Bon, pour revenir à ta fic, c'est tout simplement superbe , l'enquête était très difficile, la jeune Maria rappelant à Lisbon sa propre experience d'un père violent , et la fin, quelle tragédie pour une jeune fille qui voulait juste protéger sa petite soeur , je comprends qu'elle soit bouleversée et c'est bien triste qu'elle décide d'oublier avec l'alcool.
Mais bien entendu, il fallait que quelqu'un arrive et l'en empêche, que ce oit le bien gentil O'Brian ou l'emmerdant Jane, tous les deux ne veulent pas voir Lisbon sombrer de nouveau et veulent l'aider, chacun à sa manière.
il y a un passage que j'ai adoré, vraiment trop drôle, quand Jane refuse de partir et que Lisbon s'énerve
==>
« Bon sang, Jane, vous n’avez donc aucun respect de la vie privée des autres ?
- Bien sûr que si, par exemple je ne me permettrais jamais d’ouvrir votre courrier ou de fouiller dans votre tiroir à sous-vêtements, répondit-il avec nonchalance. Même si je sais qu’il s’agit du second tiroir de votre commode, dans votre chambre.
- Mon tiroir ? Espèce de …
- En revanche, la coupa-t-il en négligeant royalement l’air outré qu’elle arborait à cet instant, il m’arrive d’être un peu plus intrusif quand je m’inquiète pour mes amis et que je les vois sur le point de faire une énorme erreur qu’ils regretteront amèrement par la suite.»
==> il sait tout sur elle, c'est dingue, à croire qu'il est déjà allé faire un tour dans sa commode , mais il n'oserait pas, ou peut-être que si, c'est Jane après tout
Tu sais quoi? Je l'adore ce O'Brian il me fait vraiment penser au gérant d'un Pub, à la fois professionnel et gentil, à l'écoute de ses clients et de bons conseils, il me fait penser à Stan, le vieux irlandais toujours au Pub, gentil, discret et présent quand on a un souci ou tout simplement pour te donner un sourire, ton perso me fait trop penser à lui
Tout ça pour dire que j'adore ta fic, l'idée est géniale et il me tarde de connaitre la suite, vraiment, savoir comment Lisbon va réussir à remonter la pente, car c'est pas tout les jours qu'on la voit pleurer comme ça, ça me fait penser au 2x03, quand elle pleure devant Jane et qu'il tente de la réconforter de son mieux, là encore on sent qu'il ne sait pas vraiment quoi faire, mais s'il laisse parler son coeur, alors il trouvera la solution
Donc ===>
J'ai lu le premier chapitre tard dans la nuit et j'ai tout simplement adorée, et oui, l'idée de Lisbon se rendant dans un Pub Irlandais m'a de suite enchanté , faut dire que je suis moi aussi d'origine irlandaise alors...
Bon, pour revenir à ta fic, c'est tout simplement superbe , l'enquête était très difficile, la jeune Maria rappelant à Lisbon sa propre experience d'un père violent , et la fin, quelle tragédie pour une jeune fille qui voulait juste protéger sa petite soeur , je comprends qu'elle soit bouleversée et c'est bien triste qu'elle décide d'oublier avec l'alcool.
Mais bien entendu, il fallait que quelqu'un arrive et l'en empêche, que ce oit le bien gentil O'Brian ou l'emmerdant Jane, tous les deux ne veulent pas voir Lisbon sombrer de nouveau et veulent l'aider, chacun à sa manière.
il y a un passage que j'ai adoré, vraiment trop drôle, quand Jane refuse de partir et que Lisbon s'énerve
==>
« Bon sang, Jane, vous n’avez donc aucun respect de la vie privée des autres ?
- Bien sûr que si, par exemple je ne me permettrais jamais d’ouvrir votre courrier ou de fouiller dans votre tiroir à sous-vêtements, répondit-il avec nonchalance. Même si je sais qu’il s’agit du second tiroir de votre commode, dans votre chambre.
- Mon tiroir ? Espèce de …
- En revanche, la coupa-t-il en négligeant royalement l’air outré qu’elle arborait à cet instant, il m’arrive d’être un peu plus intrusif quand je m’inquiète pour mes amis et que je les vois sur le point de faire une énorme erreur qu’ils regretteront amèrement par la suite.»
==> il sait tout sur elle, c'est dingue, à croire qu'il est déjà allé faire un tour dans sa commode , mais il n'oserait pas, ou peut-être que si, c'est Jane après tout
Tu sais quoi? Je l'adore ce O'Brian il me fait vraiment penser au gérant d'un Pub, à la fois professionnel et gentil, à l'écoute de ses clients et de bons conseils, il me fait penser à Stan, le vieux irlandais toujours au Pub, gentil, discret et présent quand on a un souci ou tout simplement pour te donner un sourire, ton perso me fait trop penser à lui
Tout ça pour dire que j'adore ta fic, l'idée est géniale et il me tarde de connaitre la suite, vraiment, savoir comment Lisbon va réussir à remonter la pente, car c'est pas tout les jours qu'on la voit pleurer comme ça, ça me fait penser au 2x03, quand elle pleure devant Jane et qu'il tente de la réconforter de son mieux, là encore on sent qu'il ne sait pas vraiment quoi faire, mais s'il laisse parler son coeur, alors il trouvera la solution
Donc ===>
VLS VLS VLS VLS VLS
Sweetylove30- Red John
- Personnage préféré : lisbon, jane
Loisirs : lecture, ecriture
Localisation : devant mon ordi avec Patrick Jane dans mes bras
Re: Les démons du passé... ^
ah oui, le jisbon me colle à la peau
quel chapitre
les émotions sont retranscrit avec brio, je te félicite
tu nous décris un très beau couple là,
fidèles à leurs principes et leurs caractères
alors vivement la suite :bounce:
quel chapitre
les émotions sont retranscrit avec brio, je te félicite
tu nous décris un très beau couple là,
fidèles à leurs principes et leurs caractères
alors vivement la suite :bounce:
Jiisbon- Stagiaire au CBI
- Personnage préféré : Lisbon & Jane
Localisation : N'importe où, tant que qu'il y a du soleil
Re: Les démons du passé... ^
coucou à tous!
Eh bien que dire à part "Houlala"..;(toute référence à une certaine réplique d'un certain personnage dans une certaine série serait purement fortuite )
Comme tjs vos comm me touchent énormément: je suis contente que le personnage d'O'Brian vous ait conquis car franchement, plus j'avançais dans l'écriture, plus j'aimais ce bon papy!
Le plus drôle dans l'histoire est que je ne suis moi-même jamais entrée dans un pub...
J'ai reconstitué le cadre selon la manière dont je l'imaginais en m'inspirant d'images vues dans les films ou décrites dans les livres! Parfois, j'avais peur de tomber dans le caricatural (les danseurs un peu ivres... ) ou de dépeindre plutôt un saloon du Far West!
Mais apparemment je n'ai choqué personne, pas même celles qui ont des origines gaéliques, donc OUF!!!
chère mococoa: mais j'espère bien que tu ne lâcheras pas ma fic, je serais vraiment navrée de perdre une lectrice telle que toi. Tu as parfaitement cerné la manière dont je vois Lisbon et Jane. Quant à O'brian, j'ignore s'il existe réellement, je peux t'assurer néanmoins que décris tel qu'il est ici, il sort tout droit de mon esprit "alambiqué"!! J'aimais bien l'idée en effet que Lisbon, qui n'a jamais besoin d'aide (et surtout pas d'hommes sur lesquels s'appuyer) soit ici cernée, certes pour la bonne cause, par DEUX garçons. Comme tjs merci pour ton indéfectible soutien et à très vite pour la suite, en n'espérant ne pas te décevoir.
"sage" Johel (le qualificatif te convient-il???: ): c'est amusant car mon père était fan de John Wayne et enfant, j'étais plus ou moins bercée par ce genre de film. Du coup il n'est pas impossible qu'à travers ce fictif O'Brian transparaissent quelques reminiscences de l'enfance. Je n'imaginais pas autrement cet Irlandais que plein de bagout et à l'expression parfois incorrecte (attention je ne veux vexer personne, non pas que les tenanciers de pub sont des illettrées hein...promis! ). MAis je voulais l'opposer à l'élégance et au raffinement naturels de Jane. Paradoxalement ces 2 personnages, de toute évidence totalement différents ont la même capacité à décrypter les gens..le parralélisme m'a mausée! Merci de ton engouement et de ta fidélité, tjs infaillible. Biz
JisbonAddict (j'adore vraiment ton pseudo ): eh bien, je vois que tu as abusé du smiley , ce qui est drôlement élogieux pour moi, merci bcp. Je constate que tu es tombée toi aussi sous le charme de notre Irlandais, je suis bien contente car ce personnage haut en couleurs a pour moi un rôle essentiel au milieu de ces 2 dramatiques "anti-héros" que sont à bien des égards Jane et LIsbon. Ravie que cela t'ait tant plu, j'espère qu'il en sera de même pour la suite, je ferai tout mon possible dans ce but..biz
Sweetylove: ah ma chère sweety, est-il vraiment besoin de mots entre nous hein? Surtout que je suis totalement enchantée que l'Irlandaise en toi ait apprécié le cadre!!! C'est aussi pour cela que j'avais posté le lien "youtube" pour la musique, pour creer l'ambiance adéquate.
POur le passage de la commode, j'imaginais bien Jane lâcher une bombe pareille, même s'il est vrai que dans la série il est rarement aussi "direct" avec Lisbon (sauf dans l'exceptionnel 4x10 où Monsieur
Par contre au risque de passer pour une inculte, qui est STAN, le vieil Irlandais??? J'avoue ne pas avoir compris la référence, toutes mes excuses...
Jisbon (tiens je me demande à quoi fait référence ton pseudo également? c'est dingue y a plein de Jisbon sur ce fofo...pourquoi donc?? ): merci aussi pour ton comm adorable. Le fait que tu trouves les perso fidèles à leurs caractères est un compliment magnifique, vraiment merci et à très vite pour la suite.
--> Ce soir il s'agissait avant tout de vous remercier: je vous poste la suite demain sans faute (elle est écrite, pas de souci, mais je me bats avec la tournure du dernier chapitre...et je voudrais boucler ce soir pour m'assurer que je vais dans le bon sens.)
En tout cas merci à tous, c'est vrai que "publier" ces modestes écrits procure un immense plaisir quand on a la chance d'avoir un public aussi réceptif et bienveillant que vous! gros biz
Eh bien que dire à part "Houlala"..;(toute référence à une certaine réplique d'un certain personnage dans une certaine série serait purement fortuite )
Comme tjs vos comm me touchent énormément: je suis contente que le personnage d'O'Brian vous ait conquis car franchement, plus j'avançais dans l'écriture, plus j'aimais ce bon papy!
Le plus drôle dans l'histoire est que je ne suis moi-même jamais entrée dans un pub...
J'ai reconstitué le cadre selon la manière dont je l'imaginais en m'inspirant d'images vues dans les films ou décrites dans les livres! Parfois, j'avais peur de tomber dans le caricatural (les danseurs un peu ivres... ) ou de dépeindre plutôt un saloon du Far West!
Mais apparemment je n'ai choqué personne, pas même celles qui ont des origines gaéliques, donc OUF!!!
chère mococoa: mais j'espère bien que tu ne lâcheras pas ma fic, je serais vraiment navrée de perdre une lectrice telle que toi. Tu as parfaitement cerné la manière dont je vois Lisbon et Jane. Quant à O'brian, j'ignore s'il existe réellement, je peux t'assurer néanmoins que décris tel qu'il est ici, il sort tout droit de mon esprit "alambiqué"!! J'aimais bien l'idée en effet que Lisbon, qui n'a jamais besoin d'aide (et surtout pas d'hommes sur lesquels s'appuyer) soit ici cernée, certes pour la bonne cause, par DEUX garçons. Comme tjs merci pour ton indéfectible soutien et à très vite pour la suite, en n'espérant ne pas te décevoir.
"sage" Johel (le qualificatif te convient-il???: ): c'est amusant car mon père était fan de John Wayne et enfant, j'étais plus ou moins bercée par ce genre de film. Du coup il n'est pas impossible qu'à travers ce fictif O'Brian transparaissent quelques reminiscences de l'enfance. Je n'imaginais pas autrement cet Irlandais que plein de bagout et à l'expression parfois incorrecte (attention je ne veux vexer personne, non pas que les tenanciers de pub sont des illettrées hein...promis! ). MAis je voulais l'opposer à l'élégance et au raffinement naturels de Jane. Paradoxalement ces 2 personnages, de toute évidence totalement différents ont la même capacité à décrypter les gens..le parralélisme m'a mausée! Merci de ton engouement et de ta fidélité, tjs infaillible. Biz
JisbonAddict (j'adore vraiment ton pseudo ): eh bien, je vois que tu as abusé du smiley , ce qui est drôlement élogieux pour moi, merci bcp. Je constate que tu es tombée toi aussi sous le charme de notre Irlandais, je suis bien contente car ce personnage haut en couleurs a pour moi un rôle essentiel au milieu de ces 2 dramatiques "anti-héros" que sont à bien des égards Jane et LIsbon. Ravie que cela t'ait tant plu, j'espère qu'il en sera de même pour la suite, je ferai tout mon possible dans ce but..biz
Sweetylove: ah ma chère sweety, est-il vraiment besoin de mots entre nous hein? Surtout que je suis totalement enchantée que l'Irlandaise en toi ait apprécié le cadre!!! C'est aussi pour cela que j'avais posté le lien "youtube" pour la musique, pour creer l'ambiance adéquate.
POur le passage de la commode, j'imaginais bien Jane lâcher une bombe pareille, même s'il est vrai que dans la série il est rarement aussi "direct" avec Lisbon (sauf dans l'exceptionnel 4x10 où Monsieur
- Spoiler:
- se permet qqk écarts
Par contre au risque de passer pour une inculte, qui est STAN, le vieil Irlandais??? J'avoue ne pas avoir compris la référence, toutes mes excuses...
Jisbon (tiens je me demande à quoi fait référence ton pseudo également? c'est dingue y a plein de Jisbon sur ce fofo...pourquoi donc?? ): merci aussi pour ton comm adorable. Le fait que tu trouves les perso fidèles à leurs caractères est un compliment magnifique, vraiment merci et à très vite pour la suite.
--> Ce soir il s'agissait avant tout de vous remercier: je vous poste la suite demain sans faute (elle est écrite, pas de souci, mais je me bats avec la tournure du dernier chapitre...et je voudrais boucler ce soir pour m'assurer que je vais dans le bon sens.)
En tout cas merci à tous, c'est vrai que "publier" ces modestes écrits procure un immense plaisir quand on a la chance d'avoir un public aussi réceptif et bienveillant que vous! gros biz
Calypsoh- Inspecteur de police
- Personnage préféré : alors ça c'est dur: j'aime les gamineries de Jane, la loyauté de Lisbon; le flegme de Cho; l'humour de Rigsby et la douceur de Van Pelt!!!
Localisation : à côté de Bruno Heller pour lui tenir la main lors de la rédaction des prochains épisodes!!
Re: Les démons du passé... ^
pour te répondre ma chère caly, Stan le viel irlandais est un ami, un habitué du Pub où je travail et en lisant la description de ton personnage, ça m'a fait penser à lui
j'adore l'Irlande, sauf le temps et je regrette qu'ici l'ambiance ne soit pas vraiment à la musique celtique mais plutôt les musiques de la radio sauf dans les coins trèèès reculé du pays
j'adore l'Irlande, sauf le temps et je regrette qu'ici l'ambiance ne soit pas vraiment à la musique celtique mais plutôt les musiques de la radio sauf dans les coins trèèès reculé du pays
Sweetylove30- Red John
- Personnage préféré : lisbon, jane
Loisirs : lecture, ecriture
Localisation : devant mon ordi avec Patrick Jane dans mes bras
Re: Les démons du passé... ^
Pour te répondre, très chère Caly
Ravie que mon pseudo te plaise malgré que je préfère qu'on m'appelle JA, c'est plus court
J'ai abusé des smileys car je trouve c'est plus expressif que des mots J'admire vraiment l'Irlandais et j'aimerais tant avoir un VRAI ami comme lui car j'ai connu des gens qui je pensais l'être mais on s'est moqué et traité comme une marionnette voilà pourquoi, on n'arrive plus à faire confiance aux autres
Enfin bref, je trouve que ton personnage est vraiment super bien décrit, hors du commun et comme tu le dis si bien, essentiel à ta fic
Puis j'avoue que j'adore l'Irlande et que j'aimerais trop pouvoir visiter ce pays la musique celtique, j'aime bien aussi étant donnée que j'ai des origines bretonnes
Ravie que mon pseudo te plaise malgré que je préfère qu'on m'appelle JA, c'est plus court
J'ai abusé des smileys car je trouve c'est plus expressif que des mots J'admire vraiment l'Irlandais et j'aimerais tant avoir un VRAI ami comme lui car j'ai connu des gens qui je pensais l'être mais on s'est moqué et traité comme une marionnette voilà pourquoi, on n'arrive plus à faire confiance aux autres
Enfin bref, je trouve que ton personnage est vraiment super bien décrit, hors du commun et comme tu le dis si bien, essentiel à ta fic
Puis j'avoue que j'adore l'Irlande et que j'aimerais trop pouvoir visiter ce pays la musique celtique, j'aime bien aussi étant donnée que j'ai des origines bretonnes
JisbonAddict- Red John
- Personnage préféré : Jane, Lisbon & Cho
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Localisation : Dans ma Bretagne natale rêvant de Simon Baker, de David Tennant & de Matt Smith
Re: Les démons du passé... ^
Allez, en route "mauvaise troupe"... comme promis voici la suite de notre virée en terre irlandaise.
Comme tjs, je tente d'osciller entre humour et émotion, car je ne parviens pas à tomber dans l'un ou l'autre totalement.
Bonne lecture à tous, en espérant que cela vous plaise tjs..
_____________________________________________________________________________________________
Chapitre 3 : confessions.
Plusieurs minutes s’écoulèrent pendant lesquelles Lisbon demeura le visage enfoui dans ses mains : elle ne faisait aucun bruit et personne assistant à la scène de l’extérieur n’aurait juré qu’un vrai drame se jouait à cette table. Jane ne rompit pas le silence, laissant à la brunette le temps nécessaire pour retrouver ses moyens. Il se contentait de l’observer, buvant de temps à autre une gorgée de thé mais sans jamais lâcher Térésa du regard. Jane ne savait que trop que les personnes les plus fortes étaient souvent celles qui faisaient les chutes les plus terribles. Habituée à se montrer vaillante et à masquer ses moindres faiblesses, Térésa Lisbon faisait partie de ces individus pour qui pleurer devant une tierce personne était une défaite, et pourtant ce soir elle pleurait devant lui. Mais l’ancien faux médium savait surtout que les démons du passé, chimères pernicieuses qui guettent le meilleur moment pour réapparaitre, se montraient de redoutables adversaires. Il luttait lui-même tous les jours avec les siens et s’aventurait bien souvent en eaux troubles à cause d’eux. Mais quand quelques heures plus tôt, en s’apprêtant à quitter le CBI, il s’était arrêté pour saluer son équipière, il avait lu dans ses yeux verts, droits et francs qu’elle faillirait ce soir là. Il avait déjà vu Lisbon fragilisée mais son instinct de mentaliste lui avait dicté que cette fois c’était différent : il avait perçu pour la première fois chez sa coriace partenaire de la vraie détresse et avait immédiatement su que Lisbon serait tentée de boire. Il s’était abstenu d’entrer directement dans le vif du sujet, conscient que la jeune femme serait en total déni. Aussi avait-il jugé bon de la laisser seule et d’attendre dans la DS de voir ce qu’il allait se produire. Au bout d’une heure, il avait aperçu la frêle silhouette de la jeune femme quitter le bâtiment fédéral, s’approcher de son SUV puis finalement décider de partir à pied. Et il l’avait suivie, discrètement, arpentant les mêmes rues qu’elle, surveillant ses gestes, guettant ses signes de faiblesse tout en conservant une distance raisonnable. En tant normal, l’excellente flic qu’elle était aurait senti que quelqu’un la filait mais ce soir l’esprit de la jeune femme avait été bien trop embrumé par le drame récent et elle ne s’était aperçu de rien. Puis il l’avait vu soudain chanceler, s’appuyer sur un lampadaire pendant quelques minutes pendant lesquelles Jane fut tenté de la rejoindre pour la réconforter. Finalement, il avait vu ses peurs confirmées en constatant que son amie se dirigeait alors vers un pub illuminé. Il se souvint qu’il avait éprouvé de la colère : sa patronne incarnait ce qu’il avait de plus droit et de plus fiable dans sa vie, elle ne pouvait pas se laisser aller à replonger dans l’alcool, pas elle, pas le pilier Lisbon.
Le fil de ses pensées fut coupé lorsque Jane constata que la jeune femme devant lui se séchait les yeux et semblait avoir retrouvé une certaine contenance. Il posa alors sa tasse et se recula dans son siège, fixant Térésa et attendant qu’elle prenne la parole. Celle-ci releva la tête puis sortit un mouchoir de sa poche. Jane sourit discrètement : les gestes de son amie semblaient plus assurés, son port de tête indiquait qu’elle avait repris de la vigueur et surtout il vit dans son regard que le pire était passé…du moins pour l’instant.
Lisbon inspira grandement et croisa alors les yeux de Jane, fixés sur elle.
« Arrêtez de me regarder ainsi, lui reprocha-t-elle d’une voix un peu éraillée.
- Vous regarder comment ?
- Comme si vous étiez réellement capable de lire chacune de mes pensées et de décrypter le moindre de mes secrets.
- Vous me connaissez depuis suffisamment longtemps, Lisbon, pour savoir que je lis réellement en vous comme dans un livre ouvert.
- Oui, eh bien arrêtez, c’est tout, lui demanda-t-elle en soufflant, signe d’une profonde lassitude. C’est déjà assez humiliant pour moi que vous m’ayez vue ainsi et que vous sachiez tout de mes travers, alors n’en rajoutez pas.
- En quoi est-ce humiliant ? demanda-t-il surpris. Je vous ai déjà vu pleurer auparavant et je savais déjà tout de vos anciens problèmes d’alcool.
- Pour une fois Jane, ne pourriez-vous pas cesser de vouloir avoir le dernier mot ? Juste pour une fois, le supplia-t-elle en fermant brièvement les yeux.
- D’accord, acquiesça-il simplement en terminant son thé.
- Merci. »
Lisbon posa ses mains sur la tasse encore chaude qui se tenait devant elle : le fameux Irish coffee sans alcool ! Tout en hochant la tête, la jeune femme fixait le breuvage « inoffensif » qui avait bien failli être de toute autre nature quelques temps auparavant. Elle laissa alors la musique irlandaise l’envahir peu à peu : elle avait toujours aimé cette ambiance, particulièrement la harpe et les violons. Plusieurs clients bien échauffés avaient d’ailleurs entamé quelques pas de danse folklorique, attirant ainsi l’attention des autres présents, et notamment celle de Jane. Cinq hommes en particulier dansaient avec passion sur un rythme celtique endiablé tandis que certaines autres personnes, O’Brian en tête, commençaient à taper dans les mains pour encourager les artistes.
« Savez-vous qu’en Irlande, je serais vénéré comme un vrai roi ? reprit l’air de rien Jane devant une Lisbon un peu perplexe. Eh bien oui, Saint Patrick !
- Un qualificatif qui ne vous va guère, fit remarquer la brunette, toujours un peu lasse.
- Lequel, « vénéré » ? dit-il un peu plus fort, pour couvrir la musique.
- Non « saint » ! ponctua-t-elle en hochant la tête.
- Je vous l’accorde » reconnut-il bien volontiers alors qu’il reportait son regard pétillant sur les danseurs.
Lisbon profita de cette pause pour fixer Jane à la dérobée quelques instants : dieu que cet homme pouvait l’exaspérer et la mettre hors d’elle ! Elle imaginait au moins deux fois par jour l’étrangler et rêvait parfois de commettre le crime parfait contre lui. Pourtant, il était aussi celui dont la présence l’apaisait le plus. Ce soir, s’il n’avait pas été là, elle aurait cédé à ses vieux démons. Et même si elle ne le reconnaitrait jamais devant lui, il lui apportait autant qu’il lui prenait, il l’aidait autant qu’il la mettait en mauvaise posture, il l’améliorait autant qu’il la pervertissait. Qui aurait pu croire que Patrick Jane, l’ange déchu, le personnage obscur et instable qu’il était, l’aurait aidée ce soir à rester sur la route de la raison et de la sagesse ?
Jane se retourna de nouveau vers elle et constata qu’elle ne l’avait pas lâché du regard depuis de longues minutes.
« C’est vous à présent qui me dévisagez, lui fit-il remarquer en souriant.
- Peut-être parce que je commence à savoir moi aussi à lire en vous, répondit-elle doucement, les yeux toujours tristes.
- Tiens, tiens, fit-il d’un ton narquois. Essayez donc! Je serai curieux de voir cela.
- Non, déclina-t-elle.
- Allez-y, l’invita-t-il, en se redressant pour être bien face à la jeune femme. Vous devez bien avoir appris quelques petites pratiques en me côtoyant.
- Jane, je n’ai pas la tête à cela, tenta-t-elle de nouveau de refuser.
- Je pense que s’il y a bien quelqu’un capable de lire un minimum en moi, c’est vous Lisbon. »
Jane avait prononcé ces mots d’un ton sérieux et apaisant qui toucha Térésa plus qu’elle ne saurait le dire. Elle plongea alors dans les yeux bleu limpide de son consultant et fut tentée, malgré elle de décrypter ce qu’elle y percevait.
« Vous…commença-t-elle avec hésitation. Vous m’avez suivie parce que vous aviez mesuré ma détresse de ce soir et aviez prévu ma folie. Alors vous avez voulu m’aider.
- ça c’était assez évident, la taquina-t-il. Vous pouvez mieux faire Madame Irma ?
- Vous aimez vraiment beaucoup la musique irlandaise à en juger l’attention avec laquelle vous observiez à l’instant le spectacle qui se jouait devant nous. Peut-être même avez-vous envie d’apprendre un jour à danser sur ce type de musique folklorique.
- Ce n’est pas faux, acquiesça-t-il en hochant la tête. Quoi d’autre ?
- Vous vous prêtez à ce petit jeu de divination avec moi car vous savez pertinemment que je ne pourrais jamais vraiment vous percer à jour, ce qui est assez hypocrite de votre part, continua-t-elle d’un ton plus assuré.
- Mmm…
- Pourtant, je crois que votre geste part d’une réelle bonne intention.
- Ah oui ? se redressa-t-il, fixant de nouveau toute son attention.
- Oui, embraya Lisbon en portant enfin sa tasse de café à ses lèvres. Je pense que vous tenez réellement à moi, Jane. »
Lisbon ne sut pas comment elle avait pu prononcer si facilement ces mots alors qu’elle-même doutait si souvent de ce postulat. Tout en sirotant le nectar irlandais concocté par O’Brian, elle réfléchissait à ce qu’elle allait dire par la suite.
« Bien sûr que je tiens à vous, reprit Jane un peu déboussolé. Vous le savez depuis le temps.
- Mais si vous êtes ici ce soir, ce n’est pas seulement pour me sauver. Vous avez vu ce soir une facette peu glorieuse et très intime de moi, continuait la jeune femme, imperturbable. Vous connaissiez ma faiblesse mais n’en aviez jamais été témoin auparavant. Alors pour rétablir l’équilibre, vous vous proposez de me montrer à votre tour un peu de votre vrai visage. Je sais par exemple que vous ne supportez pas l’idée que je puisse perdre pied parce que je représente votre garde fou. Sous vos airs de clown ahuri et derrière votre masque d’homme cynique, subsiste encore un peu de cette humanité que vous vous efforcez d’étouffer. Et pour une raison que j’ignore, il semblerait que je sois capable de faire ressurgir de temps à autre cet aspect positif de votre personnalité. Comme ce soir…»
Cette fois, Jane ne disait plus rien : il se contentait d’écouter religieusement le portrait que Lisbon dressait de lui. Il semblerait qu’elle fût bien meilleure juge qu’il ne l’avait pensé de prime abord. Il la fixait intensément tandis qu’elle poursuivait ses constatations, d’une voix posée.
« Vous avez été dévasté vous aussi par le suicide de Maria, qui ne le serait pas ? Mais vous le dissimulez, comme toujours, derrière une apparente frivolité qui trompe tout le monde. Tout le monde sauf moi, Jane. Vous êtes assis ici avec moi parce que vous vous dîtes qu’on a loupé quelque chose, que vous et moi avons échoué à sauver cette enfant de quinze ans, âge qu’aurait aujourd’hui votre petite fille. »
A l’évocation de sa tendre Charlotte, Jane se crispa et baissa la tête : Térésa ne mentionnait jamais la femme et l’enfant de son équipier, consciente que ce dernier n’aimait pas en parler. Mais ce soir, elle était sensée lire dans les pensées de Jane et celui-ci devait bien avouer qu’elle avait tout bon : l’image de Maria s’était superposée plusieurs fois ces derniers jours avec celle de sa propre fille.
Ne sachant pas quelle force la poussait à parler si franchement à son équipier, Lisbon eut le bref sentiment de se montrer cruelle envers lui. Pourtant, il n’y avait aucune méchanceté, aucune animosité dans ses propos. A vrai dire, elle n’avait jamais été aussi franche et spontanée avec Jane qu’en cet instant, comme si le fait qu’il l’autorise en principe à lire en lui, lui avait permis de mettre en mots toutes les sensations qu’elle éprouvait en le regardant.
« J’ai fait preuve d’une immense faiblesse devant vous tout à l’heure, mais vous faîtes preuve d’une immense faiblesse à votre tour devant moi en restant ici, en refusant de rentrer chez vous pour affronter seul la terrible réalité de la mort de Maria. Nous avons échoué tous les deux et nous pleurons tous les deux cet échec, chacun à notre façon. Moi en ayant ressenti la pitoyable envie de boire, vous en ayant ressenti le besoin de me secourir en dépit de votre résolution de ne vous attacher à personne. »
Jane releva la tête et Lisbon put voir les yeux du consultant briller: ainsi elle avait vu juste et était enfin parvenue à atteindre son équipier au plus profond de lui-même, et cela sans cri, sans colère, sans virulence…juste avec sincérité. Un peu embarrassée, Lisbon porta de nouveau à ses lèvres son breuvage tandis que Jane semblait se débattre à son tour avec ses démons. Le silence s’instaura quelques instants entre les partenaires, qui gardaient tous les deux les yeux baissés.
« Vous avez indéniablement progressé dans l’art de la lecture d’autrui, lâcha finalement assez froidement le consultant.
- Il semblerait que j’ai eu un bon professeur » répondit-elle tout aussi laconiquement.
Jane se pinça un peu les lèvres, conscient en effet de l’influence pas toujours positive qu’il avait sur la jeune femme. Mais ce soir, il fut attrapé par la lucidité dont faisait preuve son amie en dépit des tourments qui assaillaient son âme depuis l’après-midi.
En relevant la tête, Lisbon s’aperçut du trouble dans lequel elle avait jeté Jane et se sentit coupable.
« Je…pardon Jane, je… ne voulais pas vous blesser, tenta-t-elle de s’excuser.
- Je le sais, la coupa-t-il promptement. Je ne vous en veux pas.
- C’est juste que…enfin, vous m’avez…
- Térésa, je ne vous en veux pas. »
Le fait qu’il l’appelle par son prénom, chose qu’il faisait rarement, eut l’étrange effet d’apaiser quelque peu les craintes de la flic. Elle vit en effet dans le regard troublé de Jane que ce dernier avait été ébranlé, mais nullement vexé. Ils avaient cette folle capacité dans leur relation complexe de se confronter mille et une fois par jour sans parvenir à s’en vouloir vraiment.
« Et si nous rentrions ? » lui proposa-t-il gentiment, sans rien ajouter de plus.
Elle esquissa un faible sourire et acquiesça simplement : il se faisait tard et la journée avait été très éprouvante. Elle devait se reposer un minimum avant de réattaquer de bonne heure le lendemain matin : il faudrait se rendre auprès de la petite Julia pour déterminer des démarches à suivre, maintenant que la fillette se retrouvait seule.
Tous deux se levèrent et Jane, en parfait gentleman se dirigea vers le bar pour régler leurs consommations, suivie de Térésa qui voulait saluer le patron irlandais. Ce dernier se tenait derrière son comptoir, toujours à assister gaiement aux danses folkloriques un peu confuses que ses clients éméchés esquissaient. En voyant approcher les deux enquêteurs, O’Brian vint à leur rencontre, se postant ainsi vers la caisse enregistreuse.
« Combien vous dois-je ? demanda le mentaliste en sortant sa monnaie.
- 5$50 pour le thé, mon petit gars. Pour la demoiselle, c’est cadeau, répondit l’Irlandais en adressant un clin d’œil à Lisbon.
- Charmant ! ironisa Jane qui régla néanmoins en souriant.
- C’est gentil, mais je vais payer, vous n’avez pas à m’offrir le…
- Alors, il était bon mon Irish coffee spécial ? » la coupa O’Brian montrant clairement qu’il ne tenait pas du tout à la faire payer.
Lisbon comprit qu’elle ne gagnerait pas cette bataille, alors elle sourit au brave homme et lui confirma que sa boisson était délicieuse.
« J’me demande si je ne vais pas le baptiser, je pourrais peut-être lui donner votre nom ?
- Oh, il est doué ! Voilà une très jolie façon détournée d’apprendre comment vous vous appelez, Lisbon, fit remarquer innocemment Jane, malgré tout très reconnaissant envers ce bonhomme qui parvenait à détendre son amie.
- Lisbon ? cueillit sur le vif le patron. Et le prénom qui va avec ?
- Térésa, accepta de répondre la jeune femme.
- Eh bien, ma jolie demoiselle, je vais dès demain inscrire ma nouvelle boisson non alcoolisée sur la carte ; le Teresa’s coffee, ça sonne bien non ? Avec tarif spécial pour les forces de l’ordre, ça va sans dire.
- Voilà une très bonne idée ! surenchérit le mentaliste avec enthousiasme. Surtout que cela rend un bel hommage à ses origines irlandaises.
- C’est vrai ? releva le patron, en se tournant tout surpris vers la brunette. Vous faites partie du clan ?
- De loin, répliqua Lisbon en souriant. Mes arrières grands-parents ont émigré d’Irlande pour s’installer aux Etats-Unis. Mais je n’y suis moi-même jamais allée.
- Ça viendra, princesse ! Le sang gaélique finit toujours par ressortir, croyez-moi ! D’ailleurs, vos beaux yeux verts évoquent notre couleur nationale !
- Et moi je m’appelle Patrick, ça compte comme atout irlandais ? tenta de plaisanter ledit consultant.
- C’est un début, blondinet ! » rétorqua O’Brian de sa grosse voix bourrue.
Puis Lisbon s’avança et tendit son bras pour saluer le brave homme.
« Merci, monsieur, lâcha-t-elle timidement tandis que ses frêles doigts étaient recouverts par la grande poigne de l’Irlandais.
- Bah, c’est qu’un café.
- Non, c’est beaucoup plus… »
De son beau regard clair, la jeune femme gratifia le patron du pub d’un remerciement profond pour l’avoir aidée à se détourner de la boisson. Ce dernier hocha la tête, montrant qu’il avait fort bien compris le message implicite.
« Ça ira hein ? s’inquiéta-t-il sans relâcher la main de Lisbon.
- Oui, lui assura-t-elle sobrement, mais réellement convaincue. Et je vous promets de revenir profiter du Teresa’s coffee très vite.
- Avec grand plaisir ! répondit O’Brian, ravi. Passez quand vous voulez !
- Moi aussi ? s’immisça Jane comme à l’accoutumée. Je rêverais d’apprendre la danse folklorique irlandaise.
- Va y avoir du boulot, Paul Newman ! » le taquina O’Brian qui se tourna vers Lisbon en lui adressant un dernier clin d’œil complice.
Au souvenir de leur conversation quelques temps plus tôt sur les yeux bleus qu’aimait tant Térésa, cette dernière lâcha à son tour un beau sourire, qui s’agrandit en voyant la tête ahurie de Jane. Ce dernier sentait qu’une subtilité lui échappait et qu’il s’agissait d’une connivence entre son amie et l’Irlandais. Mais il ne releva pas, préférant ne pas se mêler de cette blague dont il apprendrait le fin mot un jour de toute façon. Lisbon passa devant et se dirigea vers la porte de sortie. A son tour Jane salua O’Brian de la tête et s’apprêtait à la suivre quand la voix du patron l’interpela une dernière fois.
« Hey blondinet ? fit il à Jane qui se retourna alors vers lui. Veillez bien sur elle, c’est une fille chouette. »
Jane plongea son regard dans celui du patron et y lut une vraie sollicitude pour Lisbon. Touché bien plus qu’il ne l’aurait cru, le mentaliste arbora un visage à la fois sérieux et ému.
« Promis. » finit-il par dire avec une profonde conviction qu’il ne pensait plus éprouver.
Puis adressant un dernier regard à l’Irlandais, il rejoignit Lisbon qui l’attendait devant la porte. O’Brian les regarda partir avec bienveillance : la jeune femme avait effectivement l’air d’aller mieux, du moins, elle ne semblait plus vouloir ce soir noyer son chagrin dans l’alcool. Il ignorait s’il reverrait un jour ces deux-là : quelque chose faisait dire à l’Irlandais qu’ils n’étaient pas au bout de leur peine mais que quoiqu’il arrive ils se soutiendraient l’un l’autre.
TBC...
Comme tjs, je tente d'osciller entre humour et émotion, car je ne parviens pas à tomber dans l'un ou l'autre totalement.
Bonne lecture à tous, en espérant que cela vous plaise tjs..
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Chapitre 3 : confessions.
Plusieurs minutes s’écoulèrent pendant lesquelles Lisbon demeura le visage enfoui dans ses mains : elle ne faisait aucun bruit et personne assistant à la scène de l’extérieur n’aurait juré qu’un vrai drame se jouait à cette table. Jane ne rompit pas le silence, laissant à la brunette le temps nécessaire pour retrouver ses moyens. Il se contentait de l’observer, buvant de temps à autre une gorgée de thé mais sans jamais lâcher Térésa du regard. Jane ne savait que trop que les personnes les plus fortes étaient souvent celles qui faisaient les chutes les plus terribles. Habituée à se montrer vaillante et à masquer ses moindres faiblesses, Térésa Lisbon faisait partie de ces individus pour qui pleurer devant une tierce personne était une défaite, et pourtant ce soir elle pleurait devant lui. Mais l’ancien faux médium savait surtout que les démons du passé, chimères pernicieuses qui guettent le meilleur moment pour réapparaitre, se montraient de redoutables adversaires. Il luttait lui-même tous les jours avec les siens et s’aventurait bien souvent en eaux troubles à cause d’eux. Mais quand quelques heures plus tôt, en s’apprêtant à quitter le CBI, il s’était arrêté pour saluer son équipière, il avait lu dans ses yeux verts, droits et francs qu’elle faillirait ce soir là. Il avait déjà vu Lisbon fragilisée mais son instinct de mentaliste lui avait dicté que cette fois c’était différent : il avait perçu pour la première fois chez sa coriace partenaire de la vraie détresse et avait immédiatement su que Lisbon serait tentée de boire. Il s’était abstenu d’entrer directement dans le vif du sujet, conscient que la jeune femme serait en total déni. Aussi avait-il jugé bon de la laisser seule et d’attendre dans la DS de voir ce qu’il allait se produire. Au bout d’une heure, il avait aperçu la frêle silhouette de la jeune femme quitter le bâtiment fédéral, s’approcher de son SUV puis finalement décider de partir à pied. Et il l’avait suivie, discrètement, arpentant les mêmes rues qu’elle, surveillant ses gestes, guettant ses signes de faiblesse tout en conservant une distance raisonnable. En tant normal, l’excellente flic qu’elle était aurait senti que quelqu’un la filait mais ce soir l’esprit de la jeune femme avait été bien trop embrumé par le drame récent et elle ne s’était aperçu de rien. Puis il l’avait vu soudain chanceler, s’appuyer sur un lampadaire pendant quelques minutes pendant lesquelles Jane fut tenté de la rejoindre pour la réconforter. Finalement, il avait vu ses peurs confirmées en constatant que son amie se dirigeait alors vers un pub illuminé. Il se souvint qu’il avait éprouvé de la colère : sa patronne incarnait ce qu’il avait de plus droit et de plus fiable dans sa vie, elle ne pouvait pas se laisser aller à replonger dans l’alcool, pas elle, pas le pilier Lisbon.
Le fil de ses pensées fut coupé lorsque Jane constata que la jeune femme devant lui se séchait les yeux et semblait avoir retrouvé une certaine contenance. Il posa alors sa tasse et se recula dans son siège, fixant Térésa et attendant qu’elle prenne la parole. Celle-ci releva la tête puis sortit un mouchoir de sa poche. Jane sourit discrètement : les gestes de son amie semblaient plus assurés, son port de tête indiquait qu’elle avait repris de la vigueur et surtout il vit dans son regard que le pire était passé…du moins pour l’instant.
Lisbon inspira grandement et croisa alors les yeux de Jane, fixés sur elle.
« Arrêtez de me regarder ainsi, lui reprocha-t-elle d’une voix un peu éraillée.
- Vous regarder comment ?
- Comme si vous étiez réellement capable de lire chacune de mes pensées et de décrypter le moindre de mes secrets.
- Vous me connaissez depuis suffisamment longtemps, Lisbon, pour savoir que je lis réellement en vous comme dans un livre ouvert.
- Oui, eh bien arrêtez, c’est tout, lui demanda-t-elle en soufflant, signe d’une profonde lassitude. C’est déjà assez humiliant pour moi que vous m’ayez vue ainsi et que vous sachiez tout de mes travers, alors n’en rajoutez pas.
- En quoi est-ce humiliant ? demanda-t-il surpris. Je vous ai déjà vu pleurer auparavant et je savais déjà tout de vos anciens problèmes d’alcool.
- Pour une fois Jane, ne pourriez-vous pas cesser de vouloir avoir le dernier mot ? Juste pour une fois, le supplia-t-elle en fermant brièvement les yeux.
- D’accord, acquiesça-il simplement en terminant son thé.
- Merci. »
Lisbon posa ses mains sur la tasse encore chaude qui se tenait devant elle : le fameux Irish coffee sans alcool ! Tout en hochant la tête, la jeune femme fixait le breuvage « inoffensif » qui avait bien failli être de toute autre nature quelques temps auparavant. Elle laissa alors la musique irlandaise l’envahir peu à peu : elle avait toujours aimé cette ambiance, particulièrement la harpe et les violons. Plusieurs clients bien échauffés avaient d’ailleurs entamé quelques pas de danse folklorique, attirant ainsi l’attention des autres présents, et notamment celle de Jane. Cinq hommes en particulier dansaient avec passion sur un rythme celtique endiablé tandis que certaines autres personnes, O’Brian en tête, commençaient à taper dans les mains pour encourager les artistes.
« Savez-vous qu’en Irlande, je serais vénéré comme un vrai roi ? reprit l’air de rien Jane devant une Lisbon un peu perplexe. Eh bien oui, Saint Patrick !
- Un qualificatif qui ne vous va guère, fit remarquer la brunette, toujours un peu lasse.
- Lequel, « vénéré » ? dit-il un peu plus fort, pour couvrir la musique.
- Non « saint » ! ponctua-t-elle en hochant la tête.
- Je vous l’accorde » reconnut-il bien volontiers alors qu’il reportait son regard pétillant sur les danseurs.
Lisbon profita de cette pause pour fixer Jane à la dérobée quelques instants : dieu que cet homme pouvait l’exaspérer et la mettre hors d’elle ! Elle imaginait au moins deux fois par jour l’étrangler et rêvait parfois de commettre le crime parfait contre lui. Pourtant, il était aussi celui dont la présence l’apaisait le plus. Ce soir, s’il n’avait pas été là, elle aurait cédé à ses vieux démons. Et même si elle ne le reconnaitrait jamais devant lui, il lui apportait autant qu’il lui prenait, il l’aidait autant qu’il la mettait en mauvaise posture, il l’améliorait autant qu’il la pervertissait. Qui aurait pu croire que Patrick Jane, l’ange déchu, le personnage obscur et instable qu’il était, l’aurait aidée ce soir à rester sur la route de la raison et de la sagesse ?
Jane se retourna de nouveau vers elle et constata qu’elle ne l’avait pas lâché du regard depuis de longues minutes.
« C’est vous à présent qui me dévisagez, lui fit-il remarquer en souriant.
- Peut-être parce que je commence à savoir moi aussi à lire en vous, répondit-elle doucement, les yeux toujours tristes.
- Tiens, tiens, fit-il d’un ton narquois. Essayez donc! Je serai curieux de voir cela.
- Non, déclina-t-elle.
- Allez-y, l’invita-t-il, en se redressant pour être bien face à la jeune femme. Vous devez bien avoir appris quelques petites pratiques en me côtoyant.
- Jane, je n’ai pas la tête à cela, tenta-t-elle de nouveau de refuser.
- Je pense que s’il y a bien quelqu’un capable de lire un minimum en moi, c’est vous Lisbon. »
Jane avait prononcé ces mots d’un ton sérieux et apaisant qui toucha Térésa plus qu’elle ne saurait le dire. Elle plongea alors dans les yeux bleu limpide de son consultant et fut tentée, malgré elle de décrypter ce qu’elle y percevait.
« Vous…commença-t-elle avec hésitation. Vous m’avez suivie parce que vous aviez mesuré ma détresse de ce soir et aviez prévu ma folie. Alors vous avez voulu m’aider.
- ça c’était assez évident, la taquina-t-il. Vous pouvez mieux faire Madame Irma ?
- Vous aimez vraiment beaucoup la musique irlandaise à en juger l’attention avec laquelle vous observiez à l’instant le spectacle qui se jouait devant nous. Peut-être même avez-vous envie d’apprendre un jour à danser sur ce type de musique folklorique.
- Ce n’est pas faux, acquiesça-t-il en hochant la tête. Quoi d’autre ?
- Vous vous prêtez à ce petit jeu de divination avec moi car vous savez pertinemment que je ne pourrais jamais vraiment vous percer à jour, ce qui est assez hypocrite de votre part, continua-t-elle d’un ton plus assuré.
- Mmm…
- Pourtant, je crois que votre geste part d’une réelle bonne intention.
- Ah oui ? se redressa-t-il, fixant de nouveau toute son attention.
- Oui, embraya Lisbon en portant enfin sa tasse de café à ses lèvres. Je pense que vous tenez réellement à moi, Jane. »
Lisbon ne sut pas comment elle avait pu prononcer si facilement ces mots alors qu’elle-même doutait si souvent de ce postulat. Tout en sirotant le nectar irlandais concocté par O’Brian, elle réfléchissait à ce qu’elle allait dire par la suite.
« Bien sûr que je tiens à vous, reprit Jane un peu déboussolé. Vous le savez depuis le temps.
- Mais si vous êtes ici ce soir, ce n’est pas seulement pour me sauver. Vous avez vu ce soir une facette peu glorieuse et très intime de moi, continuait la jeune femme, imperturbable. Vous connaissiez ma faiblesse mais n’en aviez jamais été témoin auparavant. Alors pour rétablir l’équilibre, vous vous proposez de me montrer à votre tour un peu de votre vrai visage. Je sais par exemple que vous ne supportez pas l’idée que je puisse perdre pied parce que je représente votre garde fou. Sous vos airs de clown ahuri et derrière votre masque d’homme cynique, subsiste encore un peu de cette humanité que vous vous efforcez d’étouffer. Et pour une raison que j’ignore, il semblerait que je sois capable de faire ressurgir de temps à autre cet aspect positif de votre personnalité. Comme ce soir…»
Cette fois, Jane ne disait plus rien : il se contentait d’écouter religieusement le portrait que Lisbon dressait de lui. Il semblerait qu’elle fût bien meilleure juge qu’il ne l’avait pensé de prime abord. Il la fixait intensément tandis qu’elle poursuivait ses constatations, d’une voix posée.
« Vous avez été dévasté vous aussi par le suicide de Maria, qui ne le serait pas ? Mais vous le dissimulez, comme toujours, derrière une apparente frivolité qui trompe tout le monde. Tout le monde sauf moi, Jane. Vous êtes assis ici avec moi parce que vous vous dîtes qu’on a loupé quelque chose, que vous et moi avons échoué à sauver cette enfant de quinze ans, âge qu’aurait aujourd’hui votre petite fille. »
A l’évocation de sa tendre Charlotte, Jane se crispa et baissa la tête : Térésa ne mentionnait jamais la femme et l’enfant de son équipier, consciente que ce dernier n’aimait pas en parler. Mais ce soir, elle était sensée lire dans les pensées de Jane et celui-ci devait bien avouer qu’elle avait tout bon : l’image de Maria s’était superposée plusieurs fois ces derniers jours avec celle de sa propre fille.
Ne sachant pas quelle force la poussait à parler si franchement à son équipier, Lisbon eut le bref sentiment de se montrer cruelle envers lui. Pourtant, il n’y avait aucune méchanceté, aucune animosité dans ses propos. A vrai dire, elle n’avait jamais été aussi franche et spontanée avec Jane qu’en cet instant, comme si le fait qu’il l’autorise en principe à lire en lui, lui avait permis de mettre en mots toutes les sensations qu’elle éprouvait en le regardant.
« J’ai fait preuve d’une immense faiblesse devant vous tout à l’heure, mais vous faîtes preuve d’une immense faiblesse à votre tour devant moi en restant ici, en refusant de rentrer chez vous pour affronter seul la terrible réalité de la mort de Maria. Nous avons échoué tous les deux et nous pleurons tous les deux cet échec, chacun à notre façon. Moi en ayant ressenti la pitoyable envie de boire, vous en ayant ressenti le besoin de me secourir en dépit de votre résolution de ne vous attacher à personne. »
Jane releva la tête et Lisbon put voir les yeux du consultant briller: ainsi elle avait vu juste et était enfin parvenue à atteindre son équipier au plus profond de lui-même, et cela sans cri, sans colère, sans virulence…juste avec sincérité. Un peu embarrassée, Lisbon porta de nouveau à ses lèvres son breuvage tandis que Jane semblait se débattre à son tour avec ses démons. Le silence s’instaura quelques instants entre les partenaires, qui gardaient tous les deux les yeux baissés.
« Vous avez indéniablement progressé dans l’art de la lecture d’autrui, lâcha finalement assez froidement le consultant.
- Il semblerait que j’ai eu un bon professeur » répondit-elle tout aussi laconiquement.
Jane se pinça un peu les lèvres, conscient en effet de l’influence pas toujours positive qu’il avait sur la jeune femme. Mais ce soir, il fut attrapé par la lucidité dont faisait preuve son amie en dépit des tourments qui assaillaient son âme depuis l’après-midi.
En relevant la tête, Lisbon s’aperçut du trouble dans lequel elle avait jeté Jane et se sentit coupable.
« Je…pardon Jane, je… ne voulais pas vous blesser, tenta-t-elle de s’excuser.
- Je le sais, la coupa-t-il promptement. Je ne vous en veux pas.
- C’est juste que…enfin, vous m’avez…
- Térésa, je ne vous en veux pas. »
Le fait qu’il l’appelle par son prénom, chose qu’il faisait rarement, eut l’étrange effet d’apaiser quelque peu les craintes de la flic. Elle vit en effet dans le regard troublé de Jane que ce dernier avait été ébranlé, mais nullement vexé. Ils avaient cette folle capacité dans leur relation complexe de se confronter mille et une fois par jour sans parvenir à s’en vouloir vraiment.
« Et si nous rentrions ? » lui proposa-t-il gentiment, sans rien ajouter de plus.
Elle esquissa un faible sourire et acquiesça simplement : il se faisait tard et la journée avait été très éprouvante. Elle devait se reposer un minimum avant de réattaquer de bonne heure le lendemain matin : il faudrait se rendre auprès de la petite Julia pour déterminer des démarches à suivre, maintenant que la fillette se retrouvait seule.
Tous deux se levèrent et Jane, en parfait gentleman se dirigea vers le bar pour régler leurs consommations, suivie de Térésa qui voulait saluer le patron irlandais. Ce dernier se tenait derrière son comptoir, toujours à assister gaiement aux danses folkloriques un peu confuses que ses clients éméchés esquissaient. En voyant approcher les deux enquêteurs, O’Brian vint à leur rencontre, se postant ainsi vers la caisse enregistreuse.
« Combien vous dois-je ? demanda le mentaliste en sortant sa monnaie.
- 5$50 pour le thé, mon petit gars. Pour la demoiselle, c’est cadeau, répondit l’Irlandais en adressant un clin d’œil à Lisbon.
- Charmant ! ironisa Jane qui régla néanmoins en souriant.
- C’est gentil, mais je vais payer, vous n’avez pas à m’offrir le…
- Alors, il était bon mon Irish coffee spécial ? » la coupa O’Brian montrant clairement qu’il ne tenait pas du tout à la faire payer.
Lisbon comprit qu’elle ne gagnerait pas cette bataille, alors elle sourit au brave homme et lui confirma que sa boisson était délicieuse.
« J’me demande si je ne vais pas le baptiser, je pourrais peut-être lui donner votre nom ?
- Oh, il est doué ! Voilà une très jolie façon détournée d’apprendre comment vous vous appelez, Lisbon, fit remarquer innocemment Jane, malgré tout très reconnaissant envers ce bonhomme qui parvenait à détendre son amie.
- Lisbon ? cueillit sur le vif le patron. Et le prénom qui va avec ?
- Térésa, accepta de répondre la jeune femme.
- Eh bien, ma jolie demoiselle, je vais dès demain inscrire ma nouvelle boisson non alcoolisée sur la carte ; le Teresa’s coffee, ça sonne bien non ? Avec tarif spécial pour les forces de l’ordre, ça va sans dire.
- Voilà une très bonne idée ! surenchérit le mentaliste avec enthousiasme. Surtout que cela rend un bel hommage à ses origines irlandaises.
- C’est vrai ? releva le patron, en se tournant tout surpris vers la brunette. Vous faites partie du clan ?
- De loin, répliqua Lisbon en souriant. Mes arrières grands-parents ont émigré d’Irlande pour s’installer aux Etats-Unis. Mais je n’y suis moi-même jamais allée.
- Ça viendra, princesse ! Le sang gaélique finit toujours par ressortir, croyez-moi ! D’ailleurs, vos beaux yeux verts évoquent notre couleur nationale !
- Et moi je m’appelle Patrick, ça compte comme atout irlandais ? tenta de plaisanter ledit consultant.
- C’est un début, blondinet ! » rétorqua O’Brian de sa grosse voix bourrue.
Puis Lisbon s’avança et tendit son bras pour saluer le brave homme.
« Merci, monsieur, lâcha-t-elle timidement tandis que ses frêles doigts étaient recouverts par la grande poigne de l’Irlandais.
- Bah, c’est qu’un café.
- Non, c’est beaucoup plus… »
De son beau regard clair, la jeune femme gratifia le patron du pub d’un remerciement profond pour l’avoir aidée à se détourner de la boisson. Ce dernier hocha la tête, montrant qu’il avait fort bien compris le message implicite.
« Ça ira hein ? s’inquiéta-t-il sans relâcher la main de Lisbon.
- Oui, lui assura-t-elle sobrement, mais réellement convaincue. Et je vous promets de revenir profiter du Teresa’s coffee très vite.
- Avec grand plaisir ! répondit O’Brian, ravi. Passez quand vous voulez !
- Moi aussi ? s’immisça Jane comme à l’accoutumée. Je rêverais d’apprendre la danse folklorique irlandaise.
- Va y avoir du boulot, Paul Newman ! » le taquina O’Brian qui se tourna vers Lisbon en lui adressant un dernier clin d’œil complice.
Au souvenir de leur conversation quelques temps plus tôt sur les yeux bleus qu’aimait tant Térésa, cette dernière lâcha à son tour un beau sourire, qui s’agrandit en voyant la tête ahurie de Jane. Ce dernier sentait qu’une subtilité lui échappait et qu’il s’agissait d’une connivence entre son amie et l’Irlandais. Mais il ne releva pas, préférant ne pas se mêler de cette blague dont il apprendrait le fin mot un jour de toute façon. Lisbon passa devant et se dirigea vers la porte de sortie. A son tour Jane salua O’Brian de la tête et s’apprêtait à la suivre quand la voix du patron l’interpela une dernière fois.
« Hey blondinet ? fit il à Jane qui se retourna alors vers lui. Veillez bien sur elle, c’est une fille chouette. »
Jane plongea son regard dans celui du patron et y lut une vraie sollicitude pour Lisbon. Touché bien plus qu’il ne l’aurait cru, le mentaliste arbora un visage à la fois sérieux et ému.
« Promis. » finit-il par dire avec une profonde conviction qu’il ne pensait plus éprouver.
Puis adressant un dernier regard à l’Irlandais, il rejoignit Lisbon qui l’attendait devant la porte. O’Brian les regarda partir avec bienveillance : la jeune femme avait effectivement l’air d’aller mieux, du moins, elle ne semblait plus vouloir ce soir noyer son chagrin dans l’alcool. Il ignorait s’il reverrait un jour ces deux-là : quelque chose faisait dire à l’Irlandais qu’ils n’étaient pas au bout de leur peine mais que quoiqu’il arrive ils se soutiendraient l’un l’autre.
TBC...
Calypsoh- Inspecteur de police
- Personnage préféré : alors ça c'est dur: j'aime les gamineries de Jane, la loyauté de Lisbon; le flegme de Cho; l'humour de Rigsby et la douceur de Van Pelt!!!
Localisation : à côté de Bruno Heller pour lui tenir la main lors de la rédaction des prochains épisodes!!
Re: Les démons du passé... ^
Waouh, quel chapitre
les émotions, les gestes, les réactions, tout y est !
alors respect
et hâte de voir la suite :bounce:
les émotions, les gestes, les réactions, tout y est !
alors respect
et hâte de voir la suite :bounce:
Jiisbon- Stagiaire au CBI
- Personnage préféré : Lisbon & Jane
Localisation : N'importe où, tant que qu'il y a du soleil
Re: Les démons du passé... ^
Quel chapitre EXTRA !!!
J'adore tout ce chapitre entier qui me fait transporter dans l'univers dans un épisode de la série
Jane qui a suivit de loin Lisbon parce qu'il ressentait qu'elle se sentait coupable de la mort de la jeune fille, qu'elle était bouleversée et anéantit puis il se faisait du souci pour elle puis il avait peur qu'elle ne retombe dans l'alcool
Puis leur conversation sonne parfaitement avec celle qu'ils ont dans la série puis super bonne idée cette échange de rôle
- Jane qui dit qu'il serait vénéré le roi en Irlande, Saint Patrick... Puis Lisbon dit que ça ne le convient pas le mot saint et l'autre qui confirme, ça fait sourire
- Lisbon qui essaye de lire en Jane et qui arrive à le percer à jour ainsi que sa vraie personnalité à la perfection mais il fut triste quand elle évoque sa fille, Charlotte qu'elle aurait eu l'âge de Maria aujourd'hui Lisbon qui s'en veut de l'avoir blessé mais il ne lui en veut pas et il dit son prénom "Teresa"
J'aime la discution avec le fameux patron du Pub qui baptise le nom de son Irish Coffee : Teresa's coffee Jane qui rajoute que c'est une bonne idée et que ça rend hommage à ses origines irlandaises puis cette phrase m'a fait sourire encore plus
Qu'est-ce que j'aime ce O'Brian, je l'admire
Un chapitre avec toutes ces émotions, ces gestes, ces regards, ces sourires... La magie y est et on est dans TM !!!
RESPECT
J'adore tout ce chapitre entier qui me fait transporter dans l'univers dans un épisode de la série
Jane qui a suivit de loin Lisbon parce qu'il ressentait qu'elle se sentait coupable de la mort de la jeune fille, qu'elle était bouleversée et anéantit puis il se faisait du souci pour elle puis il avait peur qu'elle ne retombe dans l'alcool
Puis leur conversation sonne parfaitement avec celle qu'ils ont dans la série puis super bonne idée cette échange de rôle
- Jane qui dit qu'il serait vénéré le roi en Irlande, Saint Patrick... Puis Lisbon dit que ça ne le convient pas le mot saint et l'autre qui confirme, ça fait sourire
- Lisbon qui essaye de lire en Jane et qui arrive à le percer à jour ainsi que sa vraie personnalité à la perfection mais il fut triste quand elle évoque sa fille, Charlotte qu'elle aurait eu l'âge de Maria aujourd'hui Lisbon qui s'en veut de l'avoir blessé mais il ne lui en veut pas et il dit son prénom "Teresa"
J'aime la discution avec le fameux patron du Pub qui baptise le nom de son Irish Coffee : Teresa's coffee Jane qui rajoute que c'est une bonne idée et que ça rend hommage à ses origines irlandaises puis cette phrase m'a fait sourire encore plus
Puis O'Brian qui demande à Jane de prendre soin d'elle et Jane lui promit- Moi aussi ? s’immisça Jane comme à l’accoutumée. Je rêverais d’apprendre la danse folklorique irlandaise.
- Va y avoir du boulot, Paul Newman ! » le taquina O’Brian qui se tourna vers Lisbon en lui adressant un dernier clin d’œil complice.
Qu'est-ce que j'aime ce O'Brian, je l'admire
Un chapitre avec toutes ces émotions, ces gestes, ces regards, ces sourires... La magie y est et on est dans TM !!!
RESPECT
JisbonAddict- Red John
- Personnage préféré : Jane, Lisbon & Cho
Loisirs : Lire des romans, écrire, faire du jogging, regarder Doctor Who, Mentalist et Rizzoli&Isles
Localisation : Dans ma Bretagne natale rêvant de Simon Baker, de David Tennant & de Matt Smith
Re: Les démons du passé... ^
Mais diable !!! Comment fais-tu? :bounce:
Comment fais-tu pour pouvoir exprimer pile poil ma pensée quant à la relation Jane/Lisbon. Comment? Tu lis en moi n'est-ce pas???
Bref, comme d'habitude, l'écriture est tellement fluide, apaisante et précise, que je vais bientôt être à court d'adjectifs pour la qualifier...
Je pense, tout comme toi, que Jane ne se rend pas forcément compte de la capacité qu'a Lisbon à le comprendre et à lire en lui. Et je pense que lorsqu'elle lui montrera de quoi elle est capable, notre cher consultant se rendra compte à quel point il tient à cette femme.
Bref, magnifique moment avec le Teresa's Coffee...Une marque de fabrique que devrait bientôt inventer Bruno Heller (et tu pourras profiter d'un petit pactole avec tes droits d'auteurs ) Bon bref, je divague
Sincérité. Voilà, si je devais décrire en UN mot ce chapitre: Sincérité.
Je vois le TBC qui me plait beaucoup beaucoup, donc je vais attendre
Comment fais-tu pour pouvoir exprimer pile poil ma pensée quant à la relation Jane/Lisbon. Comment? Tu lis en moi n'est-ce pas???
Bref, comme d'habitude, l'écriture est tellement fluide, apaisante et précise, que je vais bientôt être à court d'adjectifs pour la qualifier...
Je pense, tout comme toi, que Jane ne se rend pas forcément compte de la capacité qu'a Lisbon à le comprendre et à lire en lui. Et je pense que lorsqu'elle lui montrera de quoi elle est capable, notre cher consultant se rendra compte à quel point il tient à cette femme.
Bref, magnifique moment avec le Teresa's Coffee...Une marque de fabrique que devrait bientôt inventer Bruno Heller (et tu pourras profiter d'un petit pactole avec tes droits d'auteurs ) Bon bref, je divague
Sincérité. Voilà, si je devais décrire en UN mot ce chapitre: Sincérité.
Je vois le TBC qui me plait beaucoup beaucoup, donc je vais attendre
mococoa- Inspecteur de police
- Personnage préféré : Jane, Lisbon, Cho
Loisirs : sport, lecture (des fics entre autres), The Mentalist
Localisation : Dans mes rêves
Re: Les démons du passé... ^
quel chapitre...
Les danses irlandaises...bon dans un pub ça ne le fait pas forcément...mais chez moi ça provoque toujours une réaction épidermique (tout comme la musique celte...si en plus tu y ajoutes un bagpipe alors ...ça y est je vais me réécouter "amazing grace" pour la 10 millionième fois et revoir le spectacle de Lord of the dance )
Je vais reprendre une phrase de mococoa qui résume ce que je pense moi aussi...c'est fou les pensées que génère ton texte
Et cette connivence entre O’Brian et le duo Jane/Lisbon...
C'est toujours un plaisir de te lire, tu as un talent indéniable pour l'écriture qui fait qu'on ne s'ennuie jamais en parcourant tes textes...on en redemande
Si je te dis que j'ai aimé ton chapitre...me croiras-tu
J'attends la suite... :bounce: :bounce: :bounce:
Les danses irlandaises...bon dans un pub ça ne le fait pas forcément...mais chez moi ça provoque toujours une réaction épidermique (tout comme la musique celte...si en plus tu y ajoutes un bagpipe alors ...ça y est je vais me réécouter "amazing grace" pour la 10 millionième fois et revoir le spectacle de Lord of the dance )
Je vais reprendre une phrase de mococoa qui résume ce que je pense moi aussi...c'est fou les pensées que génère ton texte
Je pense, tout comme toi, que Jane ne se rend pas forcément compte de la capacité qu'a Lisbon à le comprendre et à lire en lui. Et je pense que lorsqu'elle lui montrera de quoi elle est capable, notre cher consultant se rendra compte à quel point il tient à cette femme.
Et cette connivence entre O’Brian et le duo Jane/Lisbon...
C'est toujours un plaisir de te lire, tu as un talent indéniable pour l'écriture qui fait qu'on ne s'ennuie jamais en parcourant tes textes...on en redemande
Si je te dis que j'ai aimé ton chapitre...me croiras-tu
J'attends la suite... :bounce: :bounce: :bounce:
Johel- In Jane we trust
- Personnage préféré : Jane et Cho
Loisirs : Lecture, ciné, jeux vidéo et suuuurf !
Localisation : près de l'océan
Re: Les démons du passé... ^
Alors je dois dire que je ne lis plus vraiment de fics
Mais j'aime beaucoup ta petite fic, très fluide, très littéraire (il t'est d'ailleurs resté quelque chose , moi c'est parti, emporté par le vent... )
En tout cas ça donne vraiment envie qu'il y ait un jour une discussion franche comme ça dans la série, ce qui fait cruellement défaut à mon goût
La tirade de Lisbon m'a fait pensé à un autre personnage d'une autre série que j'adore
()
Comme les autres j'apprécie ton personnage Irlandais et me conforte à l'idée qu'il faut qu'il y ait un jour un petit personnage comme ça qui intervienne sur la relation Jane/Lisbon (tu veux pas soumettre tes idées à Bruno )
Donc VLS
Mais j'aime beaucoup ta petite fic, très fluide, très littéraire (il t'est d'ailleurs resté quelque chose , moi c'est parti, emporté par le vent... )
En tout cas ça donne vraiment envie qu'il y ait un jour une discussion franche comme ça dans la série, ce qui fait cruellement défaut à mon goût
La tirade de Lisbon m'a fait pensé à un autre personnage d'une autre série que j'adore
()
Comme les autres j'apprécie ton personnage Irlandais et me conforte à l'idée qu'il faut qu'il y ait un jour un petit personnage comme ça qui intervienne sur la relation Jane/Lisbon (tu veux pas soumettre tes idées à Bruno )
Donc VLS
alamanga- Red John
- Personnage préféré : Cho, Lisbon, Jane. Van Pelt et Rigsby aussi.Abbott, Fischer, Wylie et Vega.
Loisirs : La TV, me balader, visiter...et rêver!
Localisation : Devant mon ordi, sous le soleil exactement!
Re: Les démons du passé... ^
Je commence par découvrir tes écrits par une fic en cours, je dois être un peu maso moi qui ne supporte pas d'attendre mais ça y est je me lance. Je ne sais pas dans quoi mais c'est ça la vie non.
Ah oui puis une fic centrée sur Lisbon, ça ne peut que me plaire, car je l'aime bien ma petite Lisbon avec ses défauts et ses qualités, c'est une femme forte au coeur tendre. Un soutien exemplaire à Jane. Bref, il serait peut être temps que je lise au lieu d'écrire.
Ah oui et j'ai une prédisposition à faire des coms sans queue ni tête, à parler aux personnages, à évoquer des trucs sans aucun rapport (notamment mon bon vieux Maurice, je ne sais pas si tu le connaitras). Milles excuses pour ceci et pour mes fautes.
Chapitre 1:
Oh !!! A peine quelques ligne de lu et je suis déjà sous le charme de ton écriture, de tes descriptions de lieux, des sentiments que tu fais passer. Pfff, toi tu es du genre dämon et enjoy, je vais devenir accro à tes écrits et après j'attendrai la suite comme une droguée en manque (c'est pas moi qui le dit, c'est juste qu'on me l'a remarqué). Bon continuons, en plus tu vas déchirer mon petit coeur de fan de Lisbonnette, je le sens. J'ai déjà envie de lui faire un gros calin.
En lisant l'histoire de Maria, on ne peut que penser au passé de Lisbon. Pff, ça va faire mal je le sens. Qu'est ce que je disais, le Flashback m'a tué. J'ai retenu mon souffle jusqu'au "Nonnnnnnnnnnn", tes mots font à chaque fois tilt et tu pousses les bons boutons pour que j'arrive à vire la scène sans soucis, je me crois devant mon poste ou mon ordi avec les images qui défilent au fur et à mesure de ma lecture.
Punaise, je suis à fond dans ton histoire et dans quelques instants il n'y aura plus rien. Ne jamais lire des fics en cours, jamais.
Au punaise, un pub irlandais et l'alcool qui coule à flot. Car c'est sur que pour résister à une bonne guiness, ou à une bonne cuite, le pub est de surcroit le pub irlandais n'est pas le meilleur endroit. Qu'est ce que j'aime les pubs pour leurs ambiances, la joies qu'il y a dedans.
Chapitre 2:
Oh j'adore ta description des pubs, c'est tellement ça. J'ai l'impression d'y être de voir toute cette chaleur humaine, ses rires qui fusent d'un coté, une conversation endiablée d'un autre, et la Guiness qui coule à flot avec des serveurs débordés.
Ca y est, je sens que je vais aimer ce personnage bien à toi. Il arrive à redonner quelque peu le sourire à Lisbonette et ça vaut tout l'or du monde pour moi. Et puis, j'aime bien la boutade sur les yeux bleus. Tiens Caly va nous faire du Jisbon, c'est bien étonnant tout ça
Je retrouve entre Lisbon et ce cher patron quelque chose que l'on voit souvent entre Lisbon et Jane:: les petites taquineries qui vont bien et qui me laisse un stupide sourire sur mon visage.
Punaise, je crois que j'ai eu la même réaction que Lisbon quand il a évoqué le fait qu'il soit flic. J'aime bien le coup du médium. Bien sur, ça me rappelle une certaine personne bon il est un peu plus vieux et n'a pas les yeux bleus mais il est doté d'un bon sens de l'observation mais qu'est ce que je l'aime ce personnage. Je l'AIME.
Ah Lisbon aussi d'ailleurs. Comment ne pas aimer un type comme ça et puis il lui change les idées au moins.
Oh Jane qui débarque aussi tôt, je m'y attendais pas. Et il a toujours la réplique qui fait mouche. Ou plutôt tu arrives à reproduire les petites phrases qui font mouches et qui sonnent tellement Jane. Punaise celui là, il peut passer du mec le plus détestable, enquiquineur au possible à un mec se souciant de ses amis et n'oubliant jamais d'être un soutien quel qu'il soit.
C'est dans ces moments là que je ne sais plus quoi penser de lui, est ce qu'il fait ça car il veut se faire pardonner et donc ne pas risquer de se la mettre à dos et de perdre des infos sur RJ ou est ce que c'est bien sincère. Mais là je suis plus sur un questionnement dans la série que sur ta fic.
Punaise, il est quand même chiant Jane, là le coup avec l'alcool même si je peux le comprendre, je le déteste, il est trop intrusif, elle a envie d'être seule, laisse la tranquille. Et je suis sure qu'elle est aussi responsable que toi, toute façon c'est pas mieux toi avec ta sacrosainte vengeance.
Bon peut être qu'il faudrait que je lise tout avant de mettre mes commentaires car tu viens d'exprimer ce que je viens de dire beaucoup mieux que moi.
Oh ça c'est la meilleure un Irish Coffee sans Whisky alors que le Whisky irlandais est tellement bon. Punaise, tu vois je l'aime bien car lui sans trop la froisser lui évite de retomber dans ses vieux démons alors que Jane tout ce qu'il arrive à faire c'est de la brusquer. Il faut la caresser dans le sens du poil notre chère Lisbon.
Non non, ce n'est pas possible cher O'Brian ne prend pas le parti de Jane, si non c'est trop facile. Ah mais il est intelligent ce O'Brian et beaucoup plus que Jane.
Oh punaise, la fin est émouvante à souhait, Lisbon qui ne peut pas partir qui a besoin de cette ambiance, de Jane, de O'Brian pour ne pas sombrer et qui se rend compte de sa presque erreur. Pff, faut la consoler là, c'est pas possible de la laisser pleurer sans rien faire. Pour une fois, Jane laisse ton coté enquiquineur et peur de s'engager dans une relation quelque qu'elle soit pour prendre Lisbonette dans tes bras ou la réconforter du moins.
Chapitre 3:
Tu commences fort avec les pensées de Jane. Quelle belle déclaration je trouve pour Lisbon, pour cette femme. J'aime voir l'admiration de Jane pour Lisbon, pour une fois ce n'est pas lui qui est au centre, il est celui qui voit les choses et non l'acteur et tout ce que tu lui as fait penser est une vrai Ôde à ma Lisbonette que j'adore et tellement vrai. Juste une question d'où est venue l'idée que Lisbon soit une ancienne alcoolique, c'est l'histoire du tiroir avec la bouteille de téquila qu'elle referme?
Bon bien sur tu déjoues tout ce que j'avais prévu, en ne faisant pas réagir Jane mais en le laissant observer quoique parfois même souvent c'est ce qu'il fait de mieux car on sait ce que ça fait quand monsieur agit. Punaise il est quand même ch.ant Jane, et je comprend parfaitement la lassitude de Lisbon dans ce moment là. Elle a un sacré courage de le supporter.
Lisbon va mieux, elle a repris les taquineries avec Jane Oh et l'inversion des rôles entre Jane et Lisbon, c'est un coup de génie. Lisbon qui se ressaisit petit à petit, qui devient plus sure d'elle et l'estocade à la fin. Du grand art. Et Jane qui doit être quelque peu déboussolé par cette dernière phrase.
Et je ne suis pas folle (bon si puisque c'est ta fic) mais je doute autant qu'elle de ce postulat. Bon d'accord c'est ta Lisbon et pas celle de la série mais elle se rapproche et je suis sure que Lisbon doute autant que moi. Enfin bref, passons.
Oh mais c'est qu'elle est douée notre Lisbon pour lire en Jane et son discours fait mal au coeur pour tout les deux car cet échec n'est pas de leur faute même s'ils s'en veulent. Ils se ressemblent tellement d'une certaine manière et la lecture de Jane que vient de faire Lisbon, nous le montre encore plus. Et je déteste que Jane soit aussi sec avec elle, c'est lui qui l'a cherché, c'est de sa faute et voilà Lisbon qui se sent coupable. Punaise c'est trop facile et c'est toujours comme ça. Monsieur Jane a le droit de faire mal, de dire ce qu'il pense mais les autres ne doivent rien lui dire, surtout pas le froisser. Mince, Jane assume c'est toi qui a commencé avec ce jeu, bien fait pour toi et heureusement qu'il ne lui en veut pas. Ca serait le monde à l'envers sinon.
Oh et O'Brian qui revient. Je l'aime beaucoup, beaucoup (je sais je l'ai déjà dit mais qu'est ce que tu veux je ne peux pas m'en empêcher). Et un Teresa's Coffee ça doit pas être si mauvais. Oh et le coup de Paul Newman, sacré clin d'oeil à leur conversation antérieure. Ca sera leur petit secret. Bon je m'aperçois à chaque fois que ce que je dis, tu le dis au paragraphe précédent en mieux. Oui j'avais dit que je lirais un gros bout avant mais je peux pas m'empêcher de réagir sur le vif et ça donne des trucs comme ça.
Oh j'aime beaucoup la dernière pensée de O'Brian même si je redoute le pire et j'espère le revoir un peu aussi.
C'est très angst comme fic et moi qui n'accroche pas trop, là je dois dire que je m'éclate à la lire. Bon ton écriture aide beaucoup, c'est un régal à lire.
Bon je crois que je ne vais pas plus t'embêter mais je vais lire la suite avec plaisir quand elle arrivera.
Ah oui puis une fic centrée sur Lisbon, ça ne peut que me plaire, car je l'aime bien ma petite Lisbon avec ses défauts et ses qualités, c'est une femme forte au coeur tendre. Un soutien exemplaire à Jane. Bref, il serait peut être temps que je lise au lieu d'écrire.
Ah oui et j'ai une prédisposition à faire des coms sans queue ni tête, à parler aux personnages, à évoquer des trucs sans aucun rapport (notamment mon bon vieux Maurice, je ne sais pas si tu le connaitras). Milles excuses pour ceci et pour mes fautes.
Chapitre 1:
Oh !!! A peine quelques ligne de lu et je suis déjà sous le charme de ton écriture, de tes descriptions de lieux, des sentiments que tu fais passer. Pfff, toi tu es du genre dämon et enjoy, je vais devenir accro à tes écrits et après j'attendrai la suite comme une droguée en manque (c'est pas moi qui le dit, c'est juste qu'on me l'a remarqué). Bon continuons, en plus tu vas déchirer mon petit coeur de fan de Lisbonnette, je le sens. J'ai déjà envie de lui faire un gros calin.
En lisant l'histoire de Maria, on ne peut que penser au passé de Lisbon. Pff, ça va faire mal je le sens. Qu'est ce que je disais, le Flashback m'a tué. J'ai retenu mon souffle jusqu'au "Nonnnnnnnnnnn", tes mots font à chaque fois tilt et tu pousses les bons boutons pour que j'arrive à vire la scène sans soucis, je me crois devant mon poste ou mon ordi avec les images qui défilent au fur et à mesure de ma lecture.
Punaise, je suis à fond dans ton histoire et dans quelques instants il n'y aura plus rien. Ne jamais lire des fics en cours, jamais.
Au punaise, un pub irlandais et l'alcool qui coule à flot. Car c'est sur que pour résister à une bonne guiness, ou à une bonne cuite, le pub est de surcroit le pub irlandais n'est pas le meilleur endroit. Qu'est ce que j'aime les pubs pour leurs ambiances, la joies qu'il y a dedans.
Chapitre 2:
Oh j'adore ta description des pubs, c'est tellement ça. J'ai l'impression d'y être de voir toute cette chaleur humaine, ses rires qui fusent d'un coté, une conversation endiablée d'un autre, et la Guiness qui coule à flot avec des serveurs débordés.
Ca y est, je sens que je vais aimer ce personnage bien à toi. Il arrive à redonner quelque peu le sourire à Lisbonette et ça vaut tout l'or du monde pour moi. Et puis, j'aime bien la boutade sur les yeux bleus. Tiens Caly va nous faire du Jisbon, c'est bien étonnant tout ça
Je retrouve entre Lisbon et ce cher patron quelque chose que l'on voit souvent entre Lisbon et Jane:: les petites taquineries qui vont bien et qui me laisse un stupide sourire sur mon visage.
Punaise, je crois que j'ai eu la même réaction que Lisbon quand il a évoqué le fait qu'il soit flic. J'aime bien le coup du médium. Bien sur, ça me rappelle une certaine personne bon il est un peu plus vieux et n'a pas les yeux bleus mais il est doté d'un bon sens de l'observation mais qu'est ce que je l'aime ce personnage. Je l'AIME.
Ah Lisbon aussi d'ailleurs. Comment ne pas aimer un type comme ça et puis il lui change les idées au moins.
Oh Jane qui débarque aussi tôt, je m'y attendais pas. Et il a toujours la réplique qui fait mouche. Ou plutôt tu arrives à reproduire les petites phrases qui font mouches et qui sonnent tellement Jane. Punaise celui là, il peut passer du mec le plus détestable, enquiquineur au possible à un mec se souciant de ses amis et n'oubliant jamais d'être un soutien quel qu'il soit.
C'est dans ces moments là que je ne sais plus quoi penser de lui, est ce qu'il fait ça car il veut se faire pardonner et donc ne pas risquer de se la mettre à dos et de perdre des infos sur RJ ou est ce que c'est bien sincère. Mais là je suis plus sur un questionnement dans la série que sur ta fic.
Punaise, il est quand même chiant Jane, là le coup avec l'alcool même si je peux le comprendre, je le déteste, il est trop intrusif, elle a envie d'être seule, laisse la tranquille. Et je suis sure qu'elle est aussi responsable que toi, toute façon c'est pas mieux toi avec ta sacrosainte vengeance.
Bon peut être qu'il faudrait que je lise tout avant de mettre mes commentaires car tu viens d'exprimer ce que je viens de dire beaucoup mieux que moi.
Oh ça c'est la meilleure un Irish Coffee sans Whisky alors que le Whisky irlandais est tellement bon. Punaise, tu vois je l'aime bien car lui sans trop la froisser lui évite de retomber dans ses vieux démons alors que Jane tout ce qu'il arrive à faire c'est de la brusquer. Il faut la caresser dans le sens du poil notre chère Lisbon.
Non non, ce n'est pas possible cher O'Brian ne prend pas le parti de Jane, si non c'est trop facile. Ah mais il est intelligent ce O'Brian et beaucoup plus que Jane.
Oh punaise, la fin est émouvante à souhait, Lisbon qui ne peut pas partir qui a besoin de cette ambiance, de Jane, de O'Brian pour ne pas sombrer et qui se rend compte de sa presque erreur. Pff, faut la consoler là, c'est pas possible de la laisser pleurer sans rien faire. Pour une fois, Jane laisse ton coté enquiquineur et peur de s'engager dans une relation quelque qu'elle soit pour prendre Lisbonette dans tes bras ou la réconforter du moins.
Chapitre 3:
Tu commences fort avec les pensées de Jane. Quelle belle déclaration je trouve pour Lisbon, pour cette femme. J'aime voir l'admiration de Jane pour Lisbon, pour une fois ce n'est pas lui qui est au centre, il est celui qui voit les choses et non l'acteur et tout ce que tu lui as fait penser est une vrai Ôde à ma Lisbonette que j'adore et tellement vrai. Juste une question d'où est venue l'idée que Lisbon soit une ancienne alcoolique, c'est l'histoire du tiroir avec la bouteille de téquila qu'elle referme?
Bon bien sur tu déjoues tout ce que j'avais prévu, en ne faisant pas réagir Jane mais en le laissant observer quoique parfois même souvent c'est ce qu'il fait de mieux car on sait ce que ça fait quand monsieur agit. Punaise il est quand même ch.ant Jane, et je comprend parfaitement la lassitude de Lisbon dans ce moment là. Elle a un sacré courage de le supporter.
Lisbon va mieux, elle a repris les taquineries avec Jane Oh et l'inversion des rôles entre Jane et Lisbon, c'est un coup de génie. Lisbon qui se ressaisit petit à petit, qui devient plus sure d'elle et l'estocade à la fin. Du grand art. Et Jane qui doit être quelque peu déboussolé par cette dernière phrase.
Et je ne suis pas folle (bon si puisque c'est ta fic) mais je doute autant qu'elle de ce postulat. Bon d'accord c'est ta Lisbon et pas celle de la série mais elle se rapproche et je suis sure que Lisbon doute autant que moi. Enfin bref, passons.
Oh mais c'est qu'elle est douée notre Lisbon pour lire en Jane et son discours fait mal au coeur pour tout les deux car cet échec n'est pas de leur faute même s'ils s'en veulent. Ils se ressemblent tellement d'une certaine manière et la lecture de Jane que vient de faire Lisbon, nous le montre encore plus. Et je déteste que Jane soit aussi sec avec elle, c'est lui qui l'a cherché, c'est de sa faute et voilà Lisbon qui se sent coupable. Punaise c'est trop facile et c'est toujours comme ça. Monsieur Jane a le droit de faire mal, de dire ce qu'il pense mais les autres ne doivent rien lui dire, surtout pas le froisser. Mince, Jane assume c'est toi qui a commencé avec ce jeu, bien fait pour toi et heureusement qu'il ne lui en veut pas. Ca serait le monde à l'envers sinon.
Oh et O'Brian qui revient. Je l'aime beaucoup, beaucoup (je sais je l'ai déjà dit mais qu'est ce que tu veux je ne peux pas m'en empêcher). Et un Teresa's Coffee ça doit pas être si mauvais. Oh et le coup de Paul Newman, sacré clin d'oeil à leur conversation antérieure. Ca sera leur petit secret. Bon je m'aperçois à chaque fois que ce que je dis, tu le dis au paragraphe précédent en mieux. Oui j'avais dit que je lirais un gros bout avant mais je peux pas m'empêcher de réagir sur le vif et ça donne des trucs comme ça.
Oh j'aime beaucoup la dernière pensée de O'Brian même si je redoute le pire et j'espère le revoir un peu aussi.
C'est très angst comme fic et moi qui n'accroche pas trop, là je dois dire que je m'éclate à la lire. Bon ton écriture aide beaucoup, c'est un régal à lire.
Bon je crois que je ne vais pas plus t'embêter mais je vais lire la suite avec plaisir quand elle arrivera.
Daidi- Co-admin
- Personnage préféré : Lisbon
Re: Les démons du passé... ^
bonsoir à tous mes chers amis! (ou "chères amies" devrais-je dire me semble-t-il? )
Eh bien, eh bien, euh...oups...gloups....pssssssssss....WAHOU!! Aoutch...
Voilà dans quel état j'erre (j'avoue un peu facile celui-là ) après vos splendides comm.
Place aux réponses et remerciements:
Alors, comme je risque d'être très prise ce we, je ne pourrais peut-être pas me connecter avant samedi ou dimanche. Aussi ai-je pensé vous livrer le chapitre 4 ce soir (en fait, il y en aura 6...et non 4 comme prévu au début mais je me suis laissé emporter ), et je surtout je ne voudrais pas laisser certaines lectrices addict en total manque, ce serait inhumain (hein Daidi?) Biz à tous et bonne lecture!
___________________________________________________________________________________________________
Chapitre 4: illusions.
En sortant du pub, Jane et Lisbon constatèrent que, malgré l’heure tardive, la chaleur était loin d’avoir diminué. Pour tout dire le temps s’était alourdi, rendant l’air encore plus pesant que pendant la journée. En outre, Lisbon avait tellement erré sans avoir la notion du temps qu’ils se trouvaient à présent à l’autre bout de Sacramento, assez éloignés du bâtiment fédéral.
« Je suppose que vous ne m’avez pas filée avec votre vieux tacot, fit la brunette en se tournant vers son voisin.
- Encore et toujours ce ton méprisant quand vous parlez de ma chère DS, déplora Jane une main dans la poche. Votre méconnaissance de l’élégance et du raffinement me désole.
- C’est oui ou c’est non ? le coupa-t-elle excédée.
- En effet, j’ai laissé mon véhicule sur le parking du CBI. Nous pouvons néanmoins prendre le bus.
- Je préfèrerais marcher, si vous le voulez bien. »
Jane l’invita gracieusement à le précéder et tous deux reprirent la route d’un bon pas. Bien qu’ils croisèrent encore quelques passants, les rues s’étaient considérablement vidées, donnant à nos deux enquêteurs une sensation de calme loin du brouhaha quotidien.
Ils demeurèrent quelques temps sans parler, profitant simplement de la présence de l’autre et resongeant tous deux à l’étrange soirée qu’ils venaient de passer.
« Que croyez-vous qu’il va arriver à Julia ? demanda timidement Lisbon au bout d’un moment, toujours en regardant droit devant elle.
- Eh bien, je suppose qu’elle va être placée en foyer d’accueil où elle bénéficiera d’un soutien psychologique. Elle devra d’abord surmonter les faits violents qu’elle a connus, les accepter pour pouvoir les dépasser et commencer à se reconstruire.
- Elle est toute seule à présent, regretta Lisbon qui resongea à la difficulté pour cette fillette de vivre sans sa sœur ainée tant chérie.
- C’est vrai mais je crois que dans le fond, Maria avait raison. » lâcha simplement Jane, toujours les mains dans les poches.
A ces mots, Lisbon stoppa net son avancée et se tourna vers le mentaliste, lui jetant un regard outré.
« La mort de Maria est certes un immense choc pour la petite mais c’est peut-être aussi l’occasion de faire table rase de tout ce détestable passé, tenta d’expliquer posément Jane qui sentait son amie sur la défensive.
- Donc, selon vous, cette gamine a eu raison de se faire sauter la cervelle !
- Ce n’est pas ce que j’ai dit, corrigea-t-il en levant son index devant le visage de Térésa. J’avance simplement l’idée que Julia, totalement isolée, a peut-être plus de chance de tomber dans une famille aimante. Si Maria avait été en prison, la petite aurait gardé l’espoir de retrouver un jour sa sœur et n’aurait jamais vraiment pu aller de l’avant. »
Lisbon soupira d’exaspération, outrée par ce qu’elle entendait. Néanmoins, elle avait à ses côtés un Jane qui conservait son calme et elle ne souhaitait pas se laisser aller contre lui à une colère aveugle qui n’avait pas lieu d’être ce soir. Elle inspira profondément et reprit la route, décidée à poursuivre le débat le plus paisiblement possible.
« Donc vous estimez que le sacrifice de Maria ne sera pas vain.
- Il ne doit pas l’être en tout cas. » déclara Jane, soulagé de ne pas voir déferler sur lui toute la haine refoulée de son équipière.
Ils arrivèrent au bout de la rue et débouchèrent sur l’avenue principale où la circulation était déjà plus dense. Ils s’arrêtèrent au passage piéton, attendant que le signal passe au vert.
« Comment faites-vous ? demanda Lisbon d’une voix douce en se tournant vers celui qui se tenait debout à ses côtés.
- Quoi donc ?
- Pour mettre de la distance entre vous et toute cette horreur ? Pour gérer ce à quoi nous avons assisté cet après-midi ?
- Vous oubliez que j’ai vu pire. » répondit Jane le plus sérieusement du monde.
Tous deux se dévisagèrent de nouveau : en voyant l’air grave qu’arborait son équipier, Lisbon se gifla mentalement pour son manque de tact. Elle avait été tellement bouleversée par la situation qu’elle ne savait plus très bien où elle en était, allant jusqu’à prononcer involontairement des mots malheureux.
Jane ne sembla pas lui en tenir rigueur : quand le feu pour piéton passa au vert, il posa simplement sa main dans le dos de Térésa pour l’inviter à traverser l’avenue. Arrivés de l’autre côté, ils reprirent leur progression vers le CBI, situé encore à une bonne distance.
« Je suis maladroite ce soir dans mon discours, fit remarquer la jeune femme tout en marchant.
- ça ne fait rien, je vous en ai fait voir de bien plus difficiles n’est-ce pas ? »
Une fois encore, Jane désamorçait une situation délicate à l’aide d’un sourire et d’un bon mot. Lisbon le remercia d’un regard tandis qu’ils poursuivaient leur promenade paisiblement.
« Vous arrive-t-il parfois de vous demander ce que serait votre vie…dans d’autres circonstances ? demanda-t-elle un peu hésitante.
- Vous voulez dire, dans un monde parallèle où les aliens seraient les maîtres du monde ? » esquiva-t-il habilement en plaisantant.
Malgré elle et malgré la peine qui pesait sur son âme, la jeune femme ne put s’empêcher d’esquisser à son tour un petit sourire devant les gamineries de son consultant ; elle savait pourtant qu’il s’agissait d’une pirouette de plus pour éviter de lui répondre. Mais elle poursuivit, en obstinée qu’elle était.
« Non, je veux dire…sans les drames que vous avez connus, sans les épreuves qui ont fait de vous l’homme que vous êtes.
- En général, j’évite de me poser la question, j’aurais bien trop peur de m’imaginer en avocat d’affaire coincé ou en surfeur professionnel idolâtré et traqué par les paparazzis, répondit-il narquois.
- Ne pouvez-vous pas être sérieux une minute ? s’insurgea-t-elle.
- Et vous ? Comment imaginez-vous votre autre vie ? » contra-t-il en la dévisageant.
Une fois encore, il se défilait et retournait la situation à son avantage, pour éviter d’affronter l’image qu’il renvoyait de lui. Lisbon le connaissait bien et en d’autres circonstances, elle se serait mise en colère, l’accusant de fuir lâchement la conversation dès que celle-ci devenait trop personnelle. Mais après ce que Jane avait accompli pour elle ce soir, après l’analyse plus que troublante qu’elle avait faite de lui au pub, elle ne pouvait lui en vouloir de redresser quelque peu autour de lui les remparts qu’elle avait passablement affaiblis. Aussi décida-t-elle de jouer la carte de la franchise : après tout, les masques étaient tombés plus d’une fois ce soir.
« Je rêve parfois de ne plus être confrontée à toute cette douleur et à tous ces crimes odieux, avoua-t-elle en levant la tête pour regarder le ciel étoilé. Entendez-moi bien, j’adore mon métier et je suis fière de contribuer même humblement à rendre cette ville plus sûre. Mais, je me dis que je pourrais moi aussi avoir une vie plus calme. »
A ses côtés, Jane laissa échapper un petit rire discret, qui ressemblait plus à un léger soupir.
« Vous me trouvez ridicule ? lui demanda-t-elle, un peu inquiète.
- Pas du tout, la rassura-t-il très sincèrement. C’est juste que je vous imagine mal dans un jardin ensoleillé avec un bouquet de fleurs sur la table et des petits chatons dans un panier.
- Sans aller jusqu’à cette image d’Epinal, disons simplement que j’aimerais pouvoir avoir autre chose dans ma vie que les meurtres et les tarés. »
Jane n’eut pas le temps de répondre que leur attention fut attirée par des ricanements. Un peu plus loin, dans un abribus, une jeune femme se trouvait importunée par deux hommes de toute évidence ivres. Ils n’avaient pas l’air bien méchants mais on ne savait jamais comment pouvait évoluer ce genre de situation.
« Hoho, ceux-là n’ont pas vraiment l’air de chatons dans un panier, plaisanta Jane reportant son regard sur son équipière qui portait déjà sa main sur son badge.
- Restez-là ! » se contenta-t-elle d’ordonner avant de se diriger d’un pas alerte vers l’abribus vitré.
Jane la regarda partir et éprouva une immense satisfaction à la voir toujours aussi dévouée à la justice. Il aurait été vraiment dommage qu’elle finisse ce soir à peu près dans le même état que les deux énergumènes qu’elle s’apprêtait à remettre en place.
« Allez M’dme, vous n’allez pas prendre ce bus mal famé, dit gaiment l’un des joyeux lurons à la jeune femme blonde assise sur le banc, un peu inquiète. Ce n’est pas très prudent !
- Ben c’est sûr, acquiesça son acolyte, tout aussi éméché. On va vous ramener, nous !
- Non ça ira, déclina poliment l’inconnue, franchement mal à l’aise.
- Excusez-moi, il y a un problème ici ? s’interposa Lisbon d’un ton courtois mais néanmoins assuré.
- Hey, Bart ! Regarde le joli petit lot qui arrive ! s’exclama le premier ivrogne.
- Voyons, on ne parle pas comme ça aux dames, frérot, fit le plus grand d’un air faussement scandalisé avant de se tourner vers la brunette. Bonsoir poupée !
- Messieurs, je vais vous demander de partir et de cesser d’importuner Madame, poursuivit la flic nullement impressionnée, tout en arborant son insigne.
- Oh ! Mais on ne l’ennuie pas du tout, on lui proposait simplement de la raccompagner chez elle, fit le premier homme en levant les mains.
- Je ne pense pas qu’elle ait besoin de votre aide et je crois qu’elle vous a clairement demandé de la laisser tranquille, répliqua Lisbon.
- Et vous, vous n’avez pas peur toute seule dans les rues la nuit venue ? prononça le plus grand d’une voix lascive un peu trop expressive.
- Ne vous faites pas de souci pour moi, ironisa-t-elle en tirant un peu sa veste pour dévoiler son holster. Allez messieurs, ne m’obligez pas à vous embarquer pour tapage nocturne sur la voie publique. Passez votre chemin.
- Ouh, j’adore ! s’exclama l’un des ivrognes en s’approchant de Lisbon avec un air de séducteur. Une femme flic armée et au caractère de feu, c’est sexy !
- Cela peut aussi être dangereux, fit-elle bien plus sèchement en posant sa main sur le buste de l’individu pour l’empêcher d’avancer plus près. Croyez-moi, vous feriez mieux de partir, et vite ! »
Cette fois, la jeune femme avait parlé d’un ton sans appel et arborait un regard noir qui glaça quelque peu son interlocuteur : de toute évidence, les deux ivrognes comprirent qu’ils n’avaient pas intérêt à insister.
« Allez Bart, laisse tomber, fit le second en passant son bras autour du cou de son frère. Allons finir notre soirée au Rook’s bar.
- Sage décision. » conclut Lisbon sans les lâcher du regard.
Ledit Bart jeta un dernier regard à la flic, et finit par se ranger à l’avis de son frère. Tous deux reprirent la route en titubant et passèrent devant Jane qui s’était approché malgré l’ordre de sa patronne.
« Vous allez bien ? demanda Lisbon à l’inconnue de l’abribus.
- Oui, oui, merci beaucoup, fit celle-ci en se passant la main sur le front. Ils n’ont rien fait de mal mais je n’étais pas très à l’aise.
- C’est compréhensible, commenta l’agent fédéral. Tenez je crois que voilà votre autocar. »
Effectivement à peine quelques secondes plus tard un bus jaune stoppa devant elles et la jeune femme blonde put monter à l’intérieur, après avoir encore une fois remercié sa sauveuse.
Après s’être assurée que tout était rentré dans l’ordre, Lisbon se retourna un peu vivement et failli percuter Jane, qui se trouvait juste derrière elle : elle ne l’avait pas entendu approcher.
Malgré leur grande proximité, ni l’un ni l’autre ne bougea. Jane la contemplait, plongeant dans ses yeux émeraude, tout en arborant un beau sourire qui surprit quelque peu la jeune femme.
« Pourquoi souriez-vous ainsi ? finit-elle par demander sans pour autant se reculer.
- Parce que j’aime avoir raison, répondit-il de son ton plaisantin habituel. Vous ne pourriez pas être quelqu’un d’autre que la brave et généreuse agent Lisbon, toujours soucieuse de la justice et prête à défendre les plus démunis.
- Je suppose que cela exclut d’office les fleurs et les chatons, rebondit-elle avec amusement en baissant furtivement la tête, contrainte de reconnaître une fois de plus que son impossible consultant avait vu juste.
- En effet ! »
Une fois encore, leurs yeux se croisèrent et ils ne purent rompre de suite le contact qui les unissait alors. Ces deux là se côtoyaient depuis si longtemps qu’il leur était devenu coutumier d’échanger plus de choses en un simple regard qu’avec de longs flots de paroles. Pourtant, il y avait quelque chose d’indéfinissable dans la scène qui se jouait devant l’abribus. Un frisson imperceptible parcourut la colonne vertébrale de la jeune femme tandis que Jane eut un instant le souffle coupé. Cela fut tellement furtif que la flic comme le consultant crurent avoir rêvé. Après quelques secondes, l’un comme l’autre prirent conscience de la trop grande proximité dans laquelle ils se trouvaient et firent chacun un pas en arrière, restaurant les distances raisonnables habituelles.
D’un signe de tête, Jane invita sa partenaire à reprendre la route, ce qu’elle accepta volontiers.
TBC (of course! )
Eh bien, eh bien, euh...oups...gloups....pssssssssss....WAHOU!! Aoutch...
Voilà dans quel état j'erre (j'avoue un peu facile celui-là ) après vos splendides comm.
Place aux réponses et remerciements:
- Spoiler:
- Jiisbon: comme toujours, ton enthousiasme fait chaud au coeur, merci ma chère! "émotions, gestes, réactions"..en effet, je tente de rendre ce coktail dans mes écrits et j'ai tjs peur (surtout ici où l'action est parfois reléguée au 2nd plan ) de tomber dans la psychologique de novice...Donc merci infiniment de me rassurer.
JA (puisqu'il faut t'appeler ainsi, t'as raison c'est plus court! ). J'ai tjs droit à de merveilleux comm de ta part et je t'en remercie vraiment. En plus tu parfaitement analyser mes pensées et celles que j'ai tenté de retranscrire à travers mon texte. Je vois que cet O'Brian a plu à plusieurs d'entre vous...tant mieux, moi aussi je l'adore ce bon papy! "La magie y est et on est dans TM ": bon ben, écoute, je fais mes valises pour LA et je propose de remplacer Mr Heller n'est-ce pas??
Vraiment merci infiniment; comme à chaque fois...
mococoa: "Comment? Tu lis en moi n'est-ce pas??? ": cela doit être à force de fréquenter les faux médiums...je me janise! (beau néologisme hein?). Oui je suis absolument persuadée que le personnage de Lisbon s'avère être bcp plus complexe que ce qu'on imagine! Pour les droits d'auteur, je n'ai guère d'espoir malheureusement, cet amateur de Heller va tout garder pour lui à coup sûr! Gros bisous à très vite.
Johel: ah "Amazing Grace"..
tu sais que j'ai failli mettre le lien youtube pour le chapitre 3 (pour souligner la tristesse de Lisbon), puis je me suis dit que cela n'allait pas avec la fin... gros gros biz ma chère Johel et merci encore/
alamanga: le fait que tu prennes du temps pour lire ma fic est un honneur ma chère ala...merci! Eh oui, la liitérature est une passion donc forcément dans mes écrits, je me laisse aller...ravie de ne pas vous décevoir. Je suis aussi de ton avis: il manque un peu actuellement dans la série une réelle confrontation entre nos deux héros, mais je reste persuadée que Heller sait ce qu'il fait! (bon quand je vois qu'il rprvoit de remettre- Spoiler:
- Erica dans les pattes de Janounet, suis pas si sûre finalement ! )"La tirade de Lisbon m'a fait pensé à un autre personnage d'une autre série que j'adore"--> ah ben mince, moi qui espérait être inédite? de quelle série s'agit-il?
Quant à soumettre des idées à Bruno Heller, bien sûr! je lui en parlerai la prochaine fois que je croiserai au rayon boucherie
Merci encore et au plasir de te retrouver ensuite!
Daidi: daidi, daidi... que dire après un tel comm?
Moi qui suis habituée à poster des messages de 10 plombes, je suis jalouse de ta super analyse! J'adore vraiment tous tes petits apartés (surtout ne change rien, ton style est vivifiant!! ). c'est vrai que je n'avais pas encore eu l'honneur de t'avoir pour lectrice, je suis absolument ravie que tu te sois risquée à te confronter à ma plume troublée!
Alors franchement, me mettre sur le même plan que Damon et enjoy..je suis tombée de ma chaise! Mais n'exagérons rien, elles sont toutes 2 des maîtres dans l'art de la fic Mentalist (entre autres) et jamais je n'aurais espéré que qq1 me compare à elles.
Ton engouement pour les pub m'a fait rire: je n'y suis moi-même jamais entrée!
Daidi, fine lectrice ; tu as relevé tous les indices que j'avais éparpillés (yeux bleus, perspicacité d'O Brian qui rappelle bien sûr Jane...)
"Et je suis sure qu'elle est aussi responsable que toi, toute façon c'est pas mieux toi avec ta sacrosainte vengeance": J'adore te voir parler aux personnages! en effet jane est le plus mal placé pour lui faire des reproches (d'ailleurs je pense que tu vas aimer à ce sujet une scène du chapitre 5, à venir ).
le Irish coffee sans whisky: c'est vrai, j'avoue que j'ai osé!
Mais j'ai trouvé le geste symbolique et touchant!
"d'où est venue l'idée que Lisbon soit une ancienne alcoolique, c'est l'histoire du tiroir avec la bouteille de téquila qu'elle referme?" --> l'ancien alccolisme de Lisbon est largement évoquée dans l'épisode 1x03 ainsi que dans le 2x03, quand le psy Carmen, (qui trouve Jane "saint d'esprit" ne l'oublions pas celle-là ) évoque le pbm avec Térésa.
POur la réaction "passive" de Jane, en efet j'ai souhaité surprendre le lecteur: tout donnait l'impression qu'il allait lui faire un bon discours, voire peut-être la rabrouer ou même l'hypnotiser mais j'ai plutôt voulu lui faire faire ce qu'il fait tout le temps: écouter et analyser la situation. Il laisse à Lisbon le temps qu'il n'accorde pas tjs aux autres.
le retour d'O'Brian? : bizarrement, je crois avoir compris que tu aimais ce personnage!
"Bon je crois que je ne vais pas plus t'embêter": rectification; un commentaire aussi analythique et passionnant que le tien ne me DERANGE JAMAIS!!! même si (je sdirais même "surtout si") il doit y avoir critique, j'adore débattre et partager des opinions sur un texte donc c'est vraiment un plaisir extrême d'avoir un tel message de ta part! (je me sens moins seule en plus, je en suis plus la seule barge qui fait des comm de 40 pages dans les fics! ) Merci merci/
Alors, comme je risque d'être très prise ce we, je ne pourrais peut-être pas me connecter avant samedi ou dimanche. Aussi ai-je pensé vous livrer le chapitre 4 ce soir (en fait, il y en aura 6...et non 4 comme prévu au début mais je me suis laissé emporter ), et je surtout je ne voudrais pas laisser certaines lectrices addict en total manque, ce serait inhumain (hein Daidi?) Biz à tous et bonne lecture!
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Chapitre 4: illusions.
En sortant du pub, Jane et Lisbon constatèrent que, malgré l’heure tardive, la chaleur était loin d’avoir diminué. Pour tout dire le temps s’était alourdi, rendant l’air encore plus pesant que pendant la journée. En outre, Lisbon avait tellement erré sans avoir la notion du temps qu’ils se trouvaient à présent à l’autre bout de Sacramento, assez éloignés du bâtiment fédéral.
« Je suppose que vous ne m’avez pas filée avec votre vieux tacot, fit la brunette en se tournant vers son voisin.
- Encore et toujours ce ton méprisant quand vous parlez de ma chère DS, déplora Jane une main dans la poche. Votre méconnaissance de l’élégance et du raffinement me désole.
- C’est oui ou c’est non ? le coupa-t-elle excédée.
- En effet, j’ai laissé mon véhicule sur le parking du CBI. Nous pouvons néanmoins prendre le bus.
- Je préfèrerais marcher, si vous le voulez bien. »
Jane l’invita gracieusement à le précéder et tous deux reprirent la route d’un bon pas. Bien qu’ils croisèrent encore quelques passants, les rues s’étaient considérablement vidées, donnant à nos deux enquêteurs une sensation de calme loin du brouhaha quotidien.
Ils demeurèrent quelques temps sans parler, profitant simplement de la présence de l’autre et resongeant tous deux à l’étrange soirée qu’ils venaient de passer.
« Que croyez-vous qu’il va arriver à Julia ? demanda timidement Lisbon au bout d’un moment, toujours en regardant droit devant elle.
- Eh bien, je suppose qu’elle va être placée en foyer d’accueil où elle bénéficiera d’un soutien psychologique. Elle devra d’abord surmonter les faits violents qu’elle a connus, les accepter pour pouvoir les dépasser et commencer à se reconstruire.
- Elle est toute seule à présent, regretta Lisbon qui resongea à la difficulté pour cette fillette de vivre sans sa sœur ainée tant chérie.
- C’est vrai mais je crois que dans le fond, Maria avait raison. » lâcha simplement Jane, toujours les mains dans les poches.
A ces mots, Lisbon stoppa net son avancée et se tourna vers le mentaliste, lui jetant un regard outré.
« La mort de Maria est certes un immense choc pour la petite mais c’est peut-être aussi l’occasion de faire table rase de tout ce détestable passé, tenta d’expliquer posément Jane qui sentait son amie sur la défensive.
- Donc, selon vous, cette gamine a eu raison de se faire sauter la cervelle !
- Ce n’est pas ce que j’ai dit, corrigea-t-il en levant son index devant le visage de Térésa. J’avance simplement l’idée que Julia, totalement isolée, a peut-être plus de chance de tomber dans une famille aimante. Si Maria avait été en prison, la petite aurait gardé l’espoir de retrouver un jour sa sœur et n’aurait jamais vraiment pu aller de l’avant. »
Lisbon soupira d’exaspération, outrée par ce qu’elle entendait. Néanmoins, elle avait à ses côtés un Jane qui conservait son calme et elle ne souhaitait pas se laisser aller contre lui à une colère aveugle qui n’avait pas lieu d’être ce soir. Elle inspira profondément et reprit la route, décidée à poursuivre le débat le plus paisiblement possible.
« Donc vous estimez que le sacrifice de Maria ne sera pas vain.
- Il ne doit pas l’être en tout cas. » déclara Jane, soulagé de ne pas voir déferler sur lui toute la haine refoulée de son équipière.
Ils arrivèrent au bout de la rue et débouchèrent sur l’avenue principale où la circulation était déjà plus dense. Ils s’arrêtèrent au passage piéton, attendant que le signal passe au vert.
« Comment faites-vous ? demanda Lisbon d’une voix douce en se tournant vers celui qui se tenait debout à ses côtés.
- Quoi donc ?
- Pour mettre de la distance entre vous et toute cette horreur ? Pour gérer ce à quoi nous avons assisté cet après-midi ?
- Vous oubliez que j’ai vu pire. » répondit Jane le plus sérieusement du monde.
Tous deux se dévisagèrent de nouveau : en voyant l’air grave qu’arborait son équipier, Lisbon se gifla mentalement pour son manque de tact. Elle avait été tellement bouleversée par la situation qu’elle ne savait plus très bien où elle en était, allant jusqu’à prononcer involontairement des mots malheureux.
Jane ne sembla pas lui en tenir rigueur : quand le feu pour piéton passa au vert, il posa simplement sa main dans le dos de Térésa pour l’inviter à traverser l’avenue. Arrivés de l’autre côté, ils reprirent leur progression vers le CBI, situé encore à une bonne distance.
« Je suis maladroite ce soir dans mon discours, fit remarquer la jeune femme tout en marchant.
- ça ne fait rien, je vous en ai fait voir de bien plus difficiles n’est-ce pas ? »
Une fois encore, Jane désamorçait une situation délicate à l’aide d’un sourire et d’un bon mot. Lisbon le remercia d’un regard tandis qu’ils poursuivaient leur promenade paisiblement.
« Vous arrive-t-il parfois de vous demander ce que serait votre vie…dans d’autres circonstances ? demanda-t-elle un peu hésitante.
- Vous voulez dire, dans un monde parallèle où les aliens seraient les maîtres du monde ? » esquiva-t-il habilement en plaisantant.
Malgré elle et malgré la peine qui pesait sur son âme, la jeune femme ne put s’empêcher d’esquisser à son tour un petit sourire devant les gamineries de son consultant ; elle savait pourtant qu’il s’agissait d’une pirouette de plus pour éviter de lui répondre. Mais elle poursuivit, en obstinée qu’elle était.
« Non, je veux dire…sans les drames que vous avez connus, sans les épreuves qui ont fait de vous l’homme que vous êtes.
- En général, j’évite de me poser la question, j’aurais bien trop peur de m’imaginer en avocat d’affaire coincé ou en surfeur professionnel idolâtré et traqué par les paparazzis, répondit-il narquois.
- Ne pouvez-vous pas être sérieux une minute ? s’insurgea-t-elle.
- Et vous ? Comment imaginez-vous votre autre vie ? » contra-t-il en la dévisageant.
Une fois encore, il se défilait et retournait la situation à son avantage, pour éviter d’affronter l’image qu’il renvoyait de lui. Lisbon le connaissait bien et en d’autres circonstances, elle se serait mise en colère, l’accusant de fuir lâchement la conversation dès que celle-ci devenait trop personnelle. Mais après ce que Jane avait accompli pour elle ce soir, après l’analyse plus que troublante qu’elle avait faite de lui au pub, elle ne pouvait lui en vouloir de redresser quelque peu autour de lui les remparts qu’elle avait passablement affaiblis. Aussi décida-t-elle de jouer la carte de la franchise : après tout, les masques étaient tombés plus d’une fois ce soir.
« Je rêve parfois de ne plus être confrontée à toute cette douleur et à tous ces crimes odieux, avoua-t-elle en levant la tête pour regarder le ciel étoilé. Entendez-moi bien, j’adore mon métier et je suis fière de contribuer même humblement à rendre cette ville plus sûre. Mais, je me dis que je pourrais moi aussi avoir une vie plus calme. »
A ses côtés, Jane laissa échapper un petit rire discret, qui ressemblait plus à un léger soupir.
« Vous me trouvez ridicule ? lui demanda-t-elle, un peu inquiète.
- Pas du tout, la rassura-t-il très sincèrement. C’est juste que je vous imagine mal dans un jardin ensoleillé avec un bouquet de fleurs sur la table et des petits chatons dans un panier.
- Sans aller jusqu’à cette image d’Epinal, disons simplement que j’aimerais pouvoir avoir autre chose dans ma vie que les meurtres et les tarés. »
Jane n’eut pas le temps de répondre que leur attention fut attirée par des ricanements. Un peu plus loin, dans un abribus, une jeune femme se trouvait importunée par deux hommes de toute évidence ivres. Ils n’avaient pas l’air bien méchants mais on ne savait jamais comment pouvait évoluer ce genre de situation.
« Hoho, ceux-là n’ont pas vraiment l’air de chatons dans un panier, plaisanta Jane reportant son regard sur son équipière qui portait déjà sa main sur son badge.
- Restez-là ! » se contenta-t-elle d’ordonner avant de se diriger d’un pas alerte vers l’abribus vitré.
Jane la regarda partir et éprouva une immense satisfaction à la voir toujours aussi dévouée à la justice. Il aurait été vraiment dommage qu’elle finisse ce soir à peu près dans le même état que les deux énergumènes qu’elle s’apprêtait à remettre en place.
« Allez M’dme, vous n’allez pas prendre ce bus mal famé, dit gaiment l’un des joyeux lurons à la jeune femme blonde assise sur le banc, un peu inquiète. Ce n’est pas très prudent !
- Ben c’est sûr, acquiesça son acolyte, tout aussi éméché. On va vous ramener, nous !
- Non ça ira, déclina poliment l’inconnue, franchement mal à l’aise.
- Excusez-moi, il y a un problème ici ? s’interposa Lisbon d’un ton courtois mais néanmoins assuré.
- Hey, Bart ! Regarde le joli petit lot qui arrive ! s’exclama le premier ivrogne.
- Voyons, on ne parle pas comme ça aux dames, frérot, fit le plus grand d’un air faussement scandalisé avant de se tourner vers la brunette. Bonsoir poupée !
- Messieurs, je vais vous demander de partir et de cesser d’importuner Madame, poursuivit la flic nullement impressionnée, tout en arborant son insigne.
- Oh ! Mais on ne l’ennuie pas du tout, on lui proposait simplement de la raccompagner chez elle, fit le premier homme en levant les mains.
- Je ne pense pas qu’elle ait besoin de votre aide et je crois qu’elle vous a clairement demandé de la laisser tranquille, répliqua Lisbon.
- Et vous, vous n’avez pas peur toute seule dans les rues la nuit venue ? prononça le plus grand d’une voix lascive un peu trop expressive.
- Ne vous faites pas de souci pour moi, ironisa-t-elle en tirant un peu sa veste pour dévoiler son holster. Allez messieurs, ne m’obligez pas à vous embarquer pour tapage nocturne sur la voie publique. Passez votre chemin.
- Ouh, j’adore ! s’exclama l’un des ivrognes en s’approchant de Lisbon avec un air de séducteur. Une femme flic armée et au caractère de feu, c’est sexy !
- Cela peut aussi être dangereux, fit-elle bien plus sèchement en posant sa main sur le buste de l’individu pour l’empêcher d’avancer plus près. Croyez-moi, vous feriez mieux de partir, et vite ! »
Cette fois, la jeune femme avait parlé d’un ton sans appel et arborait un regard noir qui glaça quelque peu son interlocuteur : de toute évidence, les deux ivrognes comprirent qu’ils n’avaient pas intérêt à insister.
« Allez Bart, laisse tomber, fit le second en passant son bras autour du cou de son frère. Allons finir notre soirée au Rook’s bar.
- Sage décision. » conclut Lisbon sans les lâcher du regard.
Ledit Bart jeta un dernier regard à la flic, et finit par se ranger à l’avis de son frère. Tous deux reprirent la route en titubant et passèrent devant Jane qui s’était approché malgré l’ordre de sa patronne.
« Vous allez bien ? demanda Lisbon à l’inconnue de l’abribus.
- Oui, oui, merci beaucoup, fit celle-ci en se passant la main sur le front. Ils n’ont rien fait de mal mais je n’étais pas très à l’aise.
- C’est compréhensible, commenta l’agent fédéral. Tenez je crois que voilà votre autocar. »
Effectivement à peine quelques secondes plus tard un bus jaune stoppa devant elles et la jeune femme blonde put monter à l’intérieur, après avoir encore une fois remercié sa sauveuse.
Après s’être assurée que tout était rentré dans l’ordre, Lisbon se retourna un peu vivement et failli percuter Jane, qui se trouvait juste derrière elle : elle ne l’avait pas entendu approcher.
Malgré leur grande proximité, ni l’un ni l’autre ne bougea. Jane la contemplait, plongeant dans ses yeux émeraude, tout en arborant un beau sourire qui surprit quelque peu la jeune femme.
« Pourquoi souriez-vous ainsi ? finit-elle par demander sans pour autant se reculer.
- Parce que j’aime avoir raison, répondit-il de son ton plaisantin habituel. Vous ne pourriez pas être quelqu’un d’autre que la brave et généreuse agent Lisbon, toujours soucieuse de la justice et prête à défendre les plus démunis.
- Je suppose que cela exclut d’office les fleurs et les chatons, rebondit-elle avec amusement en baissant furtivement la tête, contrainte de reconnaître une fois de plus que son impossible consultant avait vu juste.
- En effet ! »
Une fois encore, leurs yeux se croisèrent et ils ne purent rompre de suite le contact qui les unissait alors. Ces deux là se côtoyaient depuis si longtemps qu’il leur était devenu coutumier d’échanger plus de choses en un simple regard qu’avec de longs flots de paroles. Pourtant, il y avait quelque chose d’indéfinissable dans la scène qui se jouait devant l’abribus. Un frisson imperceptible parcourut la colonne vertébrale de la jeune femme tandis que Jane eut un instant le souffle coupé. Cela fut tellement furtif que la flic comme le consultant crurent avoir rêvé. Après quelques secondes, l’un comme l’autre prirent conscience de la trop grande proximité dans laquelle ils se trouvaient et firent chacun un pas en arrière, restaurant les distances raisonnables habituelles.
D’un signe de tête, Jane invita sa partenaire à reprendre la route, ce qu’elle accepta volontiers.
TBC (of course! )
Calypsoh- Inspecteur de police
- Personnage préféré : alors ça c'est dur: j'aime les gamineries de Jane, la loyauté de Lisbon; le flegme de Cho; l'humour de Rigsby et la douceur de Van Pelt!!!
Localisation : à côté de Bruno Heller pour lui tenir la main lors de la rédaction des prochains épisodes!!
Re: Les démons du passé... ^
je te trouve très sadique de t'arrêter là
un chapitre qui conserve la bonne ambiance et la magnifique amitié entre Jane et Lisbon, chose qui n'est pas si évidente que ça.
je te félicite encore une fois pour ce chapitre digne d'un écrivain et je suis sincère
alors, c'est avec une grande impatience que j'attends cette suite, qui sera, j'en suis sûre, aussi bien que celle_là.
un chapitre qui conserve la bonne ambiance et la magnifique amitié entre Jane et Lisbon, chose qui n'est pas si évidente que ça.
je te félicite encore une fois pour ce chapitre digne d'un écrivain et je suis sincère
alors, c'est avec une grande impatience que j'attends cette suite, qui sera, j'en suis sûre, aussi bien que celle_là.
Jiisbon- Stagiaire au CBI
- Personnage préféré : Lisbon & Jane
Localisation : N'importe où, tant que qu'il y a du soleil
Re: Les démons du passé... ^
Superbe moment entre Jane et Lisbon...
Pourquoi on a pas droit à ça dans la série
Notre chère Lisbon qui ne peut s'empêcher de jouer les "redresseuse de torts" avec Jane toujours en retrait ...
Quand au final...Il ne se passe rien...mais en même temps il se passe tellement de choses...
Quand je commence à lire un de tes textes je suis littéralement scotchée devant mon écran...Il n'y a que les bons bouquins qui me font cet effet en règle générale (il suffit de demander à mon compagnon combien de fois il doit m'appeler quand je suis plongée dans la lecture d'un livre qui me passionne )
pour cette histoire
Pourquoi on a pas droit à ça dans la série
Notre chère Lisbon qui ne peut s'empêcher de jouer les "redresseuse de torts" avec Jane toujours en retrait ...
Quand au final...Il ne se passe rien...mais en même temps il se passe tellement de choses...
Quand je commence à lire un de tes textes je suis littéralement scotchée devant mon écran...Il n'y a que les bons bouquins qui me font cet effet en règle générale (il suffit de demander à mon compagnon combien de fois il doit m'appeler quand je suis plongée dans la lecture d'un livre qui me passionne )
pour cette histoire
Johel- In Jane we trust
- Personnage préféré : Jane et Cho
Loisirs : Lecture, ciné, jeux vidéo et suuuurf !
Localisation : près de l'océan
Re: Les démons du passé... ^
Pour répondre à ta question, le personnage ne se situe pas très loin La petite rousse dans mon kitCalypsoh a écrit:"La tirade de Lisbon m'a fait pensé à un autre personnage d'une autre série que j'adore"--> ah ben mince, moi qui espérait être inédite? de quelle série s'agit-il?
Elle n'a pas sorti de réplique réellement comme ça, mais c'est tout à fait le style de son personnage de le faire Donc tu m'as vraiment ravie
Pour ton nouveau chapitre, alors là tu m'as fait un peu, beaucoup, passionnément (à la folie ) sourire sur ça:
J'en souris bêtement encore rien qu'en le mettant (surtout "le surfeur professionnel idolâtré" un jour dans la série, ils nous le font, je dis pas non )En général, j’évite de me poser la question, j’aurais bien trop peur de m’imaginer en avocat d’affaire coincé ou en surfeur professionnel idolâtré et traqué par les paparazzis, répondit-il narquois.
Et j'oubliais ça :
Bon ben là c'est au grand châtain juste à côté de la petite rousse qu tu m'as fait penséVous voulez dire, dans un monde parallèle où les aliens seraient les maîtres du monde ? » esquiva-t-il habilement en plaisantant.
Et que dire de ça :
Pourtant, il y avait quelque chose d’indéfinissable dans la scène qui se jouait devant l’abribus. Un frisson imperceptible parcourut la colonne vertébrale de la jeune femme tandis que Jane eut un instant le souffle coupé. Cela fut tellement furtif que la flic comme le consultant crurent avoir rêvé. Après quelques secondes, l’un comme l’autre prirent conscience de la trop grande proximité dans laquelle ils se trouvaient et firent chacun un pas en arrière, restaurant les distances raisonnables habituelles.
C'est que j'imagine tellement la scène , c'est tout à fait le genre de situation que j'aime, dans les séries, les films ou la vraie vie
Comme je rêve d'avoir vraiment une belle scène comme ça
Et puis le fait que Jane mette sa main derrière le dos de Lisbon, je l'avais déjà remarqué depuis longtemps et ça me fait bêtement devant mon écran (et après ils nous disent qu'il n'y a rien et qu'il n'y aura pas de Jisbon )
Voilà, sinon j'apprécie toujours autant ton écriture, j'aimerais tant écrire aussi joliment
V.L.S.
alamanga- Red John
- Personnage préféré : Cho, Lisbon, Jane. Van Pelt et Rigsby aussi.Abbott, Fischer, Wylie et Vega.
Loisirs : La TV, me balader, visiter...et rêver!
Localisation : Devant mon ordi, sous le soleil exactement!
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