La disparition de Teresa Lisbon ^

24 jours… 24 jours depuis la disparition de la plus prometteuse enquêtrice du CBI.
Quand Patrick Jane avait remarqué le retard de sa patronne, un lundi d’octobre, il n’avait pas pu s’empêcher de partager avec le reste de l’équipe ses sarcasmes habituels « tiens, Lisbon a une panne d’oreiller ! ».
3 heures plus tard, après 2 messages infructueux laissés sur son répondeur, il se montrait nettement plus tendu et impatient. « Ce n’est pas dans son habitude, je vais faire un tour chez elle, je reviens ».
Sitôt eu t-il garé la DS devant chez elle, qu’il remarqua le mot placardé sur sa porte. Son sang se figea dans ses vaines, des frissons glacés parcouraient son corps lui remémorant le sentiment d’impuissance et de désespoir qu’il avait pu ressentir 10 ans plus tôt. Avant de quitter son véhicule, il combina précipitamment un numéro sur son téléphone. « Cho, venez vite, je crois qu’il a eu Lisbon. ». Il raccrocha, sans laisser le temps à son interlocuteur de réagir et sorti de la voiture. Il respirait avec difficulté alors qu’il s’approchait du mot suffisamment près pour pouvoir le déchiffrer :

« Cher M. Jane, je constate que votre don remarquable d'observation semble mis à mal ces derniers temps, vous manquez cruellement de perspicacité pour retrouver ma trace et ce, malgré mes efforts évidents pour vous faciliter la tâche. La perte de la seule personne qui compte désormais à vos yeux vous rendra peut être l’envie de passer à la vitesse supérieure dans votre investigation. ».

Le mentalist sentait son cœur tambouriner dans sa poitrine, il poussa la porte entrouverte et aperçu alors le smiley rouge sang caractéristique des macabres dessins de Red John. La nausée le prit subitement, alors qu’il s’appuyait sur la commode de l’entrée. Il parcourut la pièce du regard essayant de retrouver un semblant de calme et de sang froid. Rien, la pièce était vide, et ne semblait pas en désordre. Il monta précipitamment les escaliers marbrés de petites taches de sang pour atteindre la chambre de Lisbon. Le lit était défait mais mis à part des signes de lutte évidents dans la pièce, rien, pas de corps. La salle de bain était vide également.
Jane s’effondra sur le sol. « Où est-elle ? ». C’est à ce moment là que l’équipe du CBI investit les lieux.
« Jane ! Où êtes-vous ? ».
- Je suis en haut. ».
Lorsque l’agent Cho pénétra dans la pièce, alors que les autres membres commençaient leur travail dans le petit duplex de Lisbon, il retrouva un Patrick Jane prostré, le regard vide.
« Elle n’est pas ici, il a prit son corps ou il l’a enlevé. C’est ici que ça s’est passé. Il l’a surprise en plein sommeil dans sa chambre, elle s’est défendu mais il l’a neutralisé rapidement. »
Patrick Jane désigna le vase en miette sur le sol, un morceau de Tshirt déchiré et les traces de sang sur la moquette puis repris son monologue en remontant sur ses pieds et se dirigeant vers le hall.
« Il l’a ensuite trainé dans l’escalier, elle était inconsciente ou peut être morte à ce moment là, il n’y a plus de signe de résistance en bas. »

Patrick Jane désigna alors le smiley : « Red John dessine toujours avec le sang de ses victimes, vous trouverez celui de Lisbon sur celui-ci. »
Grace intervient alors : « Pas de corps, on a fouillé toutes les pièces de la maison ainsi que le jardin, l’équipe du labo est en train de prélever des échantillons, Jane est ce que ça va ? »
Patrick Jane se rapprocha alors à nouveau du mot placardé sur la porte comme s’il le lisait pour la première fois.
Grace se rapprocha et posa sa main sur son épaule :
« Jane ?
- Elle est vivante. Il veut que je le retrouve, il sait pertinemment que s’il la tue, je me relèverai pas, ce qu’il veut c’est jouer avec moi, que je l’affronte. Il l’a enlevé et il a laissé des indices pour que je remonte jusqu’à lui. »


Durant 24 jours, Patrick Jane convaincu que sa coéquipière était quelque part, en vie, s’était démené comme jamais pour récolter des indices, interroger des suspects, en ce contre l’avis de sa hiérarchie qui doutait sérieusement de l’idée de la capture de l’agent. A leurs yeux, Red John l’avait tuée et elle devait être enterrée non loin d’ici. Il n’avait jamais pris d’otage, c’était improbable car différent des pratiques habituelles du sérial killer qui ne laissait rien derrière lui.
Jane pouvait compter seulement sur le soutien de l’équipe qui n’hésitait pas à prendre des risques pour l’aider à avancer.
Il dormait peu et commençait à ressembler au Patrick Jane de ses débuts au CBI.
Il était 18h quand son visage s’éclaira soudainement, il venait de comprendre une chose, une chose importante. Il se précipita sur une carte, attrapa ses clés et sorti avec empressement du CBI.



Lisbon et Jane couraient dans la forêt sous une pluie battante depuis 40 minutes. Teresa s’arrêta à bout de souffle contre un arbre.
- « J’en peux plus, il faut qu’on s’arrête. »
Jane se rapprocha d’elle.
- Non on ne peut pas s’arrêter, il faut mettre le plus de distance possible entre cette maison et nous, il avait peut être des complices, il faut continuer, dans deux heures tout au plus on sera sorti de la forêt ».
- Moins vite alors. »

La piste suivit par Jane l’avait emmené quelques heures plus tôt dans la province de Sonora au fin fond de la forêt de Stanislaus. Il y avait laissé sa voiture lorsque la piste était devenue impraticable et avait poursuivi à pied. A l’aide des différents éléments qu’il avait pu analyser, il en avait déduit des coordonnées GPS qui l’avaient emmené ici. Il n’avait sciemment prévenu personne au CBI pour ne pas être stoppé dans son élan de vengeance. Si Red John était à l’endroit en question, il devait être seul. Il envoya simplement un message à Cho et Rigsby pour les informer en quelques mots de ses plans sachant qu’ils arriveraient trop tard.
Jane était arrivé prés d’une maison délabrée dans laquelle il n’avait trouvé qu’un individu à neutraliser. Cela avait facile, il était armé et avait surpris l’individu par derrière. Il ne s’agissait pas de Red John, probablement l’un de ses disciples. Il ne l’avait donc pas tué, mais avait pris le soin de le bâillonner et de le ligoter à une chaise avant de libérer Teresa Lisbon, qu’il retrouva au sous sol de la maison. C’était bien trop simple, Patrick Jane sentait ses nerfs le lâcher : A quoi jouait-il ? Où tout cela allait il le mener ?

Patrick Jane et Teresa Lisbon suivaient maintenant le lit de la rivière, les pieds de Teresa la faisaient souffrir atrocement et freinaient sa progression. Sa robe longue ne l’aidant pas beaucoup, elle entreprit de la déchirer au niveau des genoux.
Jane revint sur ses pas et lui pris la main pour l’obliger à accélérer la cadence. Il mesurait la dégradation physique de son amie d’ordinaire si vigoureuse : ses bras étaient couverts de bleus, son visage amaigri et d’une pâleur inhabituelle. Elle ne tiendrait pas longtemps il fallait qu’il trouve une solution, d’autant plus que la pluie ne perdait pas en intensité.
Quand il aperçut la maisonnette en contre bas il prit sa décision : Ils allaient s’y reposer un peu, attendre que la pluie cesse. La clairière était dégagée : si des individus s’approchaient, il aurait le temps de réagir.
- « Une cabane de chasse ? murmura Lisbon
- Oui on va s’y arrêter un peu, vous avez besoin de vous reposer. »

Il ne mit pas trois minutes à ouvrir la porte. Ils pénétrèrent dans une petite pièce unique ou l’on distinguait dans la pénombre, une armoire, une gazinière et un poêle en plein milieu. L’unique fenêtre donnait sur la petite clairière. Teresa enleva la veste de Jane, totalement détrempée et retira immédiatement ses chaussures. Ses pieds étaient en sang. Jane quant à lui fouillait dans l’unique placard au fonds de la pièce.
- «J’ai trouvé des bougies et des allumettes. »
Il les lança à Teresa qui les rattrapa au vol. Pendant qu’elle allumait les bougies, Jane fouina dans l’armoire.
« Des vêtements secs, pas très seyant surement trop grand pour vous mais ça fera l’affaire. »
Il sorti également deux grandes couvertures qu’il posa prés du poêle.
Teresa regardait par la fenêtre. Elle se retourna vers Jane :
« On peut faire un feu dans le poêle, il y a quelques buches de ce coté là.
- Je m’en occupe.
- Jane ?
- Oui ?
- Donnez-moi votre arme.
Jane sorti son arme de son veston et la posa prés du meuble.
- C’est la mienne ?
- Je l’ai prise dans votre voiture.
Teresa saisit l’arme entre ses doigts. Elle était chargée mais n’avait pas servie.
- Depuis quand savez vous tirer ?
- Depuis un certain temps. Changez-vous vous êtes trempée. Je me retourne. »

Teresa saisit le T-shirt qu’avait déposé Jane à ses pieds, il était suffisamment long et grand pour la recouvrir jusqu’aux genoux. Elle ôta ce qui lui restait de robe et enfila le t-shirt avant de s’asseoir sur la couverture.
« C’est bon. »
Jane fit de même, et se vêtit du pantalon de chasse avec un T-shirt blanc. Teresa esquissa un sourire. « Ça vous change le look chasse ». Jane lui rendit son sourire. C’était la première fois depuis des semaines qu’il la voyait sourire et ça lui faisait chaud au cœur.
Le feu crépitait dans le poêle, Teresa en rapprocha ses mains. Jane s’était assis prés de la fenêtre et surveillait les mouvements extérieurs. Pour une fois les rôles étaient inversés, c’était lui qui couvrait ses arrières. Elle choisi ce moment pour rompre le silence.
« Jane ? Je voulais juste vous dire merci. Merci de m’avoir sorti de là. »
Patrick Jane quitta sa chaise pour venir s’asseoir à coté d’elle, son sourire était de retour.
- Je ne vous avais pas dis que je serais toujours là pour vous ? Et je vous rappelle que j’ai fais une promesse à Bosco vous concernant. Hors de question que ce vieux flic bourru vienne me hanter !
- Vous avez pris de gros risques, sauver ma vie devient une habitude pour vous.
- Lisbon, est-ce que vous voulez me parler de ce qui s’est passé là bas ?
Elle tourna son regard vers les flammes.
- On ne m’a pas mal traitée si c’est ce que vous voulez savoir. Peu de nourriture, 3 tentatives d’évasion sans succès, j’ai reçu quelques coups mais dans l’ensemble, je vais bien Jane. J’ai juste trouvé le temps long, vous en avez mis du temps pour me retrouver !
Jane s’allongea à son tour, pensif, sur la grande couverture les bras croisés derrière sa tête.
- « Avez-vous vu Red John ?
- Si c’est lui qui m’a enlevé, je n’ai pas vu son visage et je ne me souviens pas de grand-chose.
- Il n’avait pas donc à aucun moment prévu de vous tuer sinon il n’aurait pas pu résister à se dévoiler à vous.
- Je ne crois pas en effet. Je pense qu’il a simplement voulu m’utiliser contre vous.
Jane se tourna vers Lisbon.
- Je voulais m’excuser. M’excuser pour tout le mal que je vous ai causé.
- Non ne vous excusez pas, vous n’y êtes pour rien ce n’est pas votre faute. Je crois j’ai réalisé que vous aviez raison sur toute la ligne.
- A propos de ?
- Tuer Red John, je ne devrais pas dire ça mais ce type … Il ne vaut pas la peine d’être jugé. C’est un monstre, rien ne l’arrêtera. Jane, je vous aiderai si vous décidez d’aller jusqu’au bout, je vous aiderai à le capturer, à le faire disparaître et à échapper à la police."
Jane restait pensif les yeux fixés au plafond. Les paroles de Teresa le touchaient profondément mais il ne laissait rien paraître. L’impliquer n’avait jamais été dans ses projets et sur ce plan là, il ne changerait pas d’avis. Quand il se tourna à nouveau vers elle, il mit sa main sur son épaule et lui murmura :
« Teresa, j’aimerais que vous essayez de dormir un peu, vous êtes épuisée, on parlera de tout ça tout à l’heure. »
Elle acquiesça en signe d’approbation et ferma ses yeux. Jane la recouvrit de la deuxième couverture et resta un moment à la regarder dormir. Ses cheveux ondulés retombaient en cascade sur sa poitrine, sa chemise de nuit improvisée, beaucoup trop large, laissait entrevoir une épaule dénudée. Elle était belle et semblait si fragile à cet instant, loin très loin de la Teresa Lisbon qu’il avait l’habitude de côtoyer dans les murs du CBI. Le temps semblait s’être arrêté pour Patrick Jane et Teresa Lisbon dans cette petite maison de chasse.
Patrick Jane ne se rendit pas compte qu’il s’endormait lui aussi, bercé par la pluie à l’extérieur et la chaleur du poêle.

Un cri le réveilla en sursaut, celui de Lisbon qui s’était soudainement redressée, les joues en feu et les tempes moites de transpiration. Jane se redressa également précipitamment et l’a tenant par les épaules essaya de se montrer rassurant.
« Regardez moi, vous avez fait un cauchemar Lisbon, vous m’entendez ? »
Des larmes coulaient sur ses joues, elle se blottit dans ses bras et laissa ses sanglots s’exprimer librement. « Allez s’y ça fait du bien, tout est fini, vous ne risquez rien. ».
- Restez prés de moi, je vous en prie. »
Jane se dégagea de son étreinte doucement pour qu’elle s’étende à nouveau sur la couverture. Il s’allongea à son tour et l’a repris dans ses bras, il lui murmurait des mots apaisants et peu à peu il sentit qu’elle se calmait jusqu’à ce que ces pleurs cessent définitivement. Elle écoutait les battements réguliers de son cœur la tête appuyée contre sa poitrine et retrouvait un certain apaisement. Jane tenait fermement sa main droite dans la sienne prés de son cou pendant que son autre main venait caresser doucement sa nuque. Lentement, Jane se glissa de coté de façon à prendre quelques distances pour casser la proximité de leurs deux corps qui commençait à devenir troublante. La situation pouvait déraper facilement, il le savait. Teresa se rapprocha alors tout en douceur pour caresser son visage avec ses doigts. Il saisit vivement ses poignés.
« Je ne peux pas Teresa, je suis désolé.
- On ne fait rien de mal.
- Vous savez bien que si. »
Elle le sentait en proie à une lutte intérieure, d’un coté, il l’a désirait elle le sentait, mais de l’autre, il ne voulait pas franchir une limite qu’il s’était interdit.
- Jane, j’ai failli mourir, nous aurions pu ne jamais nous revoir. Ce soir, laissez moi être quelqu’un d’autre, laissez moi vous aimer, vous toucher, mettez de coté votre rancœur, votre vengeance. Regardez-moi dans les yeux et dites moi que vous ne ressentez rien pour moi. ».
Quand Jane plongea ses yeux azurs dans les siens il sut qu’elle avait gagné. Il rendit les armes, incapable de lutter, ou de prononcer le moindre mot. Ses sens en éveil, il enveloppa sa taille de ses bras et s’empara passionnément de ses lèvres.

Patrick Jane qui s’était interdit durant 10 années de laisser libre court à des sentiments amoureux, à ses désirs, semblait reprendre vie dans les bras de Teresa Lisbon, ce petit bout de femme fragile et forte à la fois qui le comprenait mieux que quiconque. Dans sa tête à cet instant, il n’y avait plus qu’elle, cette femme à la peau douce et parfumée qu’il aimait. Plus de colère, ni de ressentiment ou de culpabilité, juste l’envie d’aimer à nouveau, de s’abandonner en elle, de lui confier sa vie le temps d’une nuit.
Durant 24 jours et 24 nuits, Patrick Jane avait ressenti la peur, la colère, l’impuissance, des sentiments qu’il connaissait bien pour les avoir déjà vécu mais amplifiés cette fois ci par le doute laissé par Red John. Était-elle vivante ? La reverrait-il un jour ? Comment continuer sans elle ?
Le lendemain serait un jour différent, Patrick Jane retrouverait sans doute ses démons, son irrépressible quête de vengeance mais en attendant, dans l’instant présent, il était lui, plus vivant et plus heureux que jamais.

Trop bien j'adore ! Ton OS est vraiment superbe !

Whouaaaa, bel OS.

Je ne pense pas que Lisbon se jetterai dans les bras de Jane après avoir été enlevée par . Cependant, ton OS est doux, pas gnangnan. Il donne envie d'en savoir plus sur cette histoire.

Trop beau ton os, j'adore !!!!


Stp, refais-en plain des comme ça
c'est trop mignon....
Surtou la fin

Super OS j'adore

joli moment jisbon

Magnifique OS!
j'ai adoré!
bravo

super os !!!

Il est génial cet OS. Vraiment génial ! Merci.

super OS Jisbon...Il me fait regretter que le Jisbon n'existe que dans notre imagination et non dans la série. Je voudrais tant que TM se termine de cette façon mais je sais pertinemment que ça n'arrivera jamais et c'est là que mon coeur de Jisbonneuse se brise. Mon esprit de Teresa Lisbon me dit que jamais ma Lis' n'accepterait que Jane tue et encore moins lui proposerait son aide pour ça mais ça reste mon avis et ton OS est trés bien écrit et fait oublier ce que j'appellerais une incohérence, donc pas la peine que je m' étende dessus, je pense.

il est trop top ton OS

Ce que j'aime les HAPPY END !!!!!!félicitation c'est juste top !!!