Trop jeune pour mourir ^
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Jane Doe
Calypsoh
Johel
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Trop jeune pour mourir ^
Trop jeune pour mourir
2h/ Elle se réveilla en sursaut, après un début de nuit agitée. Elle se rendit dans la salle de bain, pour se rafraîchir. L'eau froide, sur son visage, l'aidait à revenir à la réalité. Elle leva la tête, se regarda dans le miroir. La peur se lisait dans ses yeux rougis.
Ce cauchemar était tellement réel. A tel point qu'elle luttait autant qu'elle le pouvait contre le sommeil, en retournant dans son lit. Malgré tout, sa volonté ne suffit pas à provoquer une insomnie. La fatigue la ramena inexorablement dans ce songe terrifiant.
4h/ Elle émergea violemment, en sueur, la respiration saccadée. Des larmes coulaient sur ses joues. Elle le regarda, il dormait paisiblement, ne se doutant de rien. Elle ressortit une deuxième fois, de la chambre, pour ne plus y retourner. Elle ne voulait pas revivre cette expérience. Même si il ne s'agissait que de divagations produites par son imagination, elle en était bouleversée.
Les détails, étaient incroyablement approchants. La douleur qu'elle avait ressenti en le voyant, là, inerte, le regard terne, la torturaient encore. Elle entendait sans cesse les coups de feu, les cris. La scène était terrifiante de réalisme. Ce n'était rien en comparaison de ce qui suivit.
Lorsqu'elle avait replongé dans ce cauchemar, elle s'était retrouvée dans un endroit glacial et dont le silence n'était troublé que par les chocs metalliques des pinces, scalpels et autre instruments chirurgicaux. Les légistes s'activaient devant un corps. Son corps. Celui de l'homme qui partageait sa vie.
Etre inquiète pour lui n'avait rien d'inédit, de par son emploi. "Ce sont les risques du métier", se plaisait-il à lui rappeler. Et elle en était consciente. Consciente qu'il pouvait disparaître du jour au lendemain.
D'ordinaire, elle parvenait à se raisonner et à se calmer, aussitôt, mais pas cette nuit-là. La sensation de frayeur qui s'était emparé d'elle, ne se dissipait pas.
L'ambiance pesante générée par l'accumulation de travail, au bureau, en était peut-être à l'origine. Son compagnon lui avait involontairement communiqué son stress. C'était forcément ça.
Le fait qu'elle puisse être confrontée, un jour, au pire, devenait une obsession permanente. En dépit de son malaise, elle refusait de l'évoquer avec lui, pour ne pas le détourner de ses obligations professionnelles. Elle voulait éviter qu'il soit distrait et que cela ne le mette en danger, aux mauvais moments.
6h/ Le réveil sonna, tirant le jeune homme de son sommeil. Il se retourna vers l'autre côté du lit, pour l'entourer de son bras, mais sa main ne rencontra que le contact glacé d'un matelas vide. La fraîcheur du drap, indiquait que l'absence de la jeune femme n'était pas récente.
Il se leva et la rejoignit, dans le séjour. Elle était recroquevillée sur le canapé, un énième café entre les mains, seul remède efficace pour la garder éveillée. Il s'assit à ses côtés.
- "Tu es là depuis longtemps?"
- "Quelques heures. Je n'arrivais pas à dormir et je ne voulais pas te déranger."
Il aperçut la cafetière remplie la veille, totalement à sec.
- "Et tu as bu tout ce café. Pour t'aider à dormir? Plutôt singulier comme remède."
Elle ne voulait pas lui faire part de son rêve, car il ne l'aurait pas prise au sérieux. D'ailleurs, si les rôles avaient été inversés, elle aurait eu une réaction similaire. Elle allait changer de conversation, mais il ne lui en laissa pas le temps.
- "Je crois que tu cherchais à te priver de sommeil."
Comme elle détournait les yeux, pour ne pas attiser sa curiosité, il releva la mèche qui masquait son visage épuisé.
- "Qu'est-ce qui te tracasse?"
- "Rien."
- "Ce n'est pas rien. Tu n'as pas fermé l'oeil de la nuit. Je ne veux pas que tu te rendes malade."
- "J'ai l'habitude d'enchaîner les gardes à la prison. Ce n'est pas une nuit blanche de plus qui fera la différence."
- "Tu devrais peut-être changer de boulot. Tu n'aurais plus à supporter ces types."
- "Je faisais ce boulot avant de te rencontrer, je n'ai pas l'intention d'arrêter. Sauf si toi tu renonce au tien."
- "Ok, je m'incline."
Il s'approcha du miroir de l'entrée, pour nouer sa cravate. Elle le suivit.
- "Laisse-moi faire."
Elle lui fit face et resserra la cravate, l'air préoccupée.
- "Tu es vraiment obligée d'aller au CBI? Tu pourrais travailler ici, aujourd'hui."
- "Pourquoi tu insistes tant pour que je reste?"
- "J'ai un mauvais pressentiment."
- "Tu as fais un cauchemar, c'est ça."
- "Oui, mais... je sens que quelque chose va se passer."
- "Tu as des prémonitions maintenant?"
- "Bien sûr que non. C'est une intuition."
- "Tu manques de repos, voilà tout."
Un peu offusquée par sa façon de prendre ça à la légère, elle lança sèchement: - "J'étais sûre que tu dirais ça."
Il la prit dans ses bras, pour mettre un terme à la dispute qui s'annonçait.
- "Ne te fâche pas. Tu sais ce qu'on va faire? Je vais au CBI, et je ne bouge pas de mon bureau. J'ai un tas de paperasse à remplir."
- "Tu me promets que tu n'iras pas sur le terrain?"
- "C'est promis. De toutes façons, que peut- il arriver, dans un bâtiment plein de flics. Toi fais moi le plaisir de faire une sieste."
Le bipeur de la jeune femme sonna, dans sa poche. Elle le saisi en soupirant.
- "La sieste attendra. Tu n'es pas le seul à devoir aller bosser, finalement."
Il l'embrassa et ils terminèrent de se préparer avant de quitter leur domicile. Au moment de rejoindre leurs voitures, elle le retint par le bras.
- "Fais attention à toi. Je t'aime."
- "Ne pense plus à ce cauchemar. Il ne m'arrivera rien. Moi aussi je t'aime."
La journée passa, pareille à toutes les autres. L'angoisse de la jeune femme s'était envolée comme par miracle. Elle avait réussi à se persuader que ce n'était qu'une idée lugubre qu'elle devait oublier.
Lorsqu'elle rentrerait chez elle, tout irait pour le mieux. Ils reprendraient le cours de leur vie.
Mais les choses ne se passèrent pas aussi bien, pour ce couple. Les horreurs qu'elle avait imaginé avaient eu lieu.
19h/ La sonnette retentit entre les murs de l'habitation. Elle cessa ses activités, pour aller dans le vestibule.
- "Tu as oublié tes clés?"
Sans écho, à sa question, elle ouvrit. L'identité de son visiteur réactiva ses craintes de la nuit, effaçant son sourire.
- "Gale. Qu'est-ce que..."
Il lui sembla inutile de terminer sa phrase. Elle savait pertinemment ce qui l'amenait chez elle. Elle le laissa entrer, pendant qu'elle retournait, dans le salon. Elle manqua se trouver mal, rattrapée de justesse par le porteur de la mauvaise nouvelle.
- "Venez vous asseoir."
Elle s'installa sur les marches de l'escalier.
- "Comment? Comment est-il mort?"
- "Il a reçu une balle. Je n'étais pas sur les lieux, mais le médecin m'a assuré qu'il n'avait pas souffert. Ca s'est passé très vite."
- "C'était une fusillade." Affirma-t-elle.
Il paraissait surpris.
- "Oui. Comment le savez-vous?"
- "Je le sais."
- "Ecoutez, j'avais beaucoup d'estime pour lui. Je vous donne ma parole que je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour faire la lumière sur cette tragédie. J'espère que cela pourra atténuer votre peine."
Elle esquissa un sourire forcé.
- "Je ne vois pas en quoi savoir que l'un des votre l'a abattu, accidentellement, pourrais atténuer ma peine."
- "J'en conviens et je suis désolé. Sachez qu'il recevra tous les honneurs, lors des ..."
Elle termina froidement, en se redressant sur ses pieds.
- "Des funérailles. On me remettra un joli drapeau, après la cérémonie. Ca n'a rien de réconfortant."
Il lui prit la main, l'écoutant se confier.
- "Je n'arrive pas à croire que c'est vraiment arrivé."
Elle fondit en larmes, dans ses bras tandis qu'il tentait d'apaiser son désarroi.
- "Si je pouvais prendre sa place, je le ferais sans hésiter. Luther était trop jeune pour mourir."
Le paradoxe de la situation était que la compagne de l'agent décédé n'était pas autant choqué qu'elle l'aurait du. C'était comme si elle s'y attendait, comme si elle le savait.
Son cauchemar se confondait, à présent, avec sa réalité.
FIN.
Invité- Invité
Re: Trop jeune pour mourir ^
Je ne sais pas pourquoi mais dès que j'ai vu le titre j'ai pensé à Wainwright
Mais malgré tout tu as réussi à installer le doute dans mon esprit jusqu'au passage de la cravate.
Ensuite la fin vient confirmer ma première idée.
Tes OS sont de vrais petites friandises qu'on dégustent toujours avec autant de plaisir
et
Mais malgré tout tu as réussi à installer le doute dans mon esprit jusqu'au passage de la cravate.
Ensuite la fin vient confirmer ma première idée.
Tes OS sont de vrais petites friandises qu'on dégustent toujours avec autant de plaisir
et
Johel- In Jane we trust
- Personnage préféré : Jane et Cho
Loisirs : Lecture, ciné, jeux vidéo et suuuurf !
Localisation : près de l'océan
Re: Trop jeune pour mourir ^
coucou chère auteure,
eh bien moi contrairement à notre illustre Johel je n'ai rien vu venir, j'ai tourné un bon moment en rond avant de savoir qui était l'homme. Donc bravo pour le suspens et surtout pour l'originalité de ce texte splendide
eh bien moi contrairement à notre illustre Johel je n'ai rien vu venir, j'ai tourné un bon moment en rond avant de savoir qui était l'homme. Donc bravo pour le suspens et surtout pour l'originalité de ce texte splendide
Calypsoh- Inspecteur de police
- Personnage préféré : alors ça c'est dur: j'aime les gamineries de Jane, la loyauté de Lisbon; le flegme de Cho; l'humour de Rigsby et la douceur de Van Pelt!!!
Localisation : à côté de Bruno Heller pour lui tenir la main lors de la rédaction des prochains épisodes!!
Re: Trop jeune pour mourir ^
Calypsoh a écrit:
eh bien moi contrairement à notre illustre Johel je n'ai rien vu venir, j'ai tourné un bon moment en rond avant de savoir qui était l'homme. Donc bravo pour le suspens et surtout pour l'originalité de ce texte splendide
Tout pareil ! Je me suis demandée tout au long de la lecture de qui il s'agissait, avant de le découvrir quand tu l'explicites. Le suspens est vraiment maîtrisé, mon coeur a battu la chamade tout au long de ton texte....bravo pour ce super OS et
Re: Trop jeune pour mourir ^
moi au début, je pensais à Lisbon après je savais plus trop
c'est à la phrase :" je vais au CBI et je resterai dans mon bureau" que j'ai pensé à Wainwright
vraiement bien écrit
c'est à la phrase :" je vais au CBI et je resterai dans mon bureau" que j'ai pensé à Wainwright
vraiement bien écrit
DAN54- Consultant au CBI
- Personnage préféré : JANE
Localisation : pas ou je voudrais
Re: Trop jeune pour mourir ^
OMG, j'avais oublié Luther et je voyais pas qui était le couple. Très bonne histoire, rien à critiquer, tout à féliciter !
Bravo, ça gère !
Bravo, ça gère !
Re: Trop jeune pour mourir ^
très bel OS, félicitations
nata09- Agent de circulation
- Personnage préféré : Lisbon
Loisirs : lire les fanfictions de mes séries préférées
Localisation : entrain de rétablir la circulation après que Jane ait provoqué un accident au grand desespoir de Lisbon
Re: Trop jeune pour mourir ^
Jane Doe a écrit:Calypsoh a écrit:
eh bien moi contrairement à notre illustre Johel je n'ai rien vu venir, j'ai tourné un bon moment en rond avant de savoir qui était l'homme. Donc bravo pour le suspens et surtout pour l'originalité de ce texte splendide
Tout pareil ! Je me suis demandée tout au long de la lecture de qui il s'agissait, avant de le découvrir quand tu l'explicites. Le suspens est vraiment maîtrisé, mon coeur a battu la chamade tout au long de ton texte....bravo pour ce super OS et
Pareil que vous.. je ne pensais pas du tout à luther.., super le suspens. Bien ecrit.
Bravo pour cet OS.
Saff45- Flic en uniforme
- Personnage préféré : Jane et Lisbon
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