OS - Tour à tour [Sherlock BBC]

Tour à tour
[Sherlock BBC]

Je me retrouvais là, dans ce cimetière à regarder une vulgaire pierre qui trônait sur une terre récemment retournée. C’est dingue, pourquoi suis-je venu ici, encore une fois ? La mort fait partie de la vie, tout le monde doit partir un jour… J’aurais simplement aimé que ça n’arrive pas si vite. Pas comme ça.

Une simple enquête, une enquête de routine. - Démanteler un groupe de terroriste. - Si seulement tu m’avais parlé de ce secret. Un secret de soldat, que de nombreuses personnes voulaient connaitre. Ils m’ont mis sur une fausse piste, et je n’ai rien vu. Du moins, pas assez vite… et pendant qu’ils te torturaient pour connaitre la vérité, moi je m’ennuyais en repensant à notre dispute. Quel cliché. La dernière fois que j’ai vu mon meilleur ami, je lui ai dit de foutre le camp… Excuses-moi pour ça.

Mycroft et ses larbins ont retrouvés des dossiers sur les lieux, et il m’a expliqué qu’ils menaçaient de me tuer si tu ne parlais pas. Quel imbécile d’avoir voulu me sauver. Me sauver pour me laisser seul ensuite, et n’avoir personne avec qui partager mon chagrin.

Alors aujourd’hui, la vie prend un goût amer, les couleurs semblent fades et le soleil ne me réchauffe plus. Le peu de sens que j’avais trouvé à ma vie s’est éteint avec toi.

John, si au moins tu avais été assez intelligent pour simuler ta mort.

Demander un miracle serait inutile. Il était mon ami, mais il faut l’avouer, ce n’était pas une lumière… Mon ami. Mon meilleur ami. Même parti, tu m’apprends l’humanité. Pour la première fois, j’ai mal. Mais pas ce mal physique que la douleur provoque à coups de balles dans ta chair, non. Ce mal à l’intérieur, qui ne se voit pas, mais qui est encore plus douloureux. Je ne connais rien aux sentiments, ni à l’humanité ou à l’amour. Mais si le manque de ta présence, de ton sourire, de ta voix et l’envie de te rejoindre veulent dire que j’étais amoureux, et bien soit.

Je comprends à présent ce que tu as ressentis lorsque j’ai simulé ma mort, et si j’avais su… non, en fait, j’aurais fait exactement ce que j’ai fait. Tu aurais été bien trop heureux de me savoir en vie, et tu n’aurais pas su tenir ta langue.

Je me surprends à sourire. S’il avait été là, il m’aurait frappé, encore.

Je soupire, m’avance de quelques pas et sors une main de la poche de mon manteau. Je la dépose ensuite sur le rebord du caillou, comme je l’aurais déposée sur son épaule. John Watson, tu aurais dû me laisser mourir. Tu étais le seul à être au courant du secret, ils ne t’auraient jamais… sauf si…

Dans un élan de réflexion, je m’accroupis devant sa tombe, tandis que je parle à voix haute.

- Il y avait bien une autre personne au courant. Déclara une voix derrière lui.  

- Mycroft, qu’est-ce que tu fais ici ?

- Je te cherchais Sherlock. Sourit-il.

- Encore un réseau terroriste bidon à me proposer ? ironisa-t-il sans lui adresser un regard.

Un silence régna quelques instants, je relevai ensuite les yeux.

- Moi, lâcha-t-il sans d’autres explications.

Les sourcils froncés, je laissais s’évanouir le sourire que j’esquissais quelques secondes auparavant. Mon cerveau se mit en marche. Mycroft était au courant, John lui en avait donc parlé. Mais quel genre de secret serait assez incroyable pour manifester l’intérêt de mon frère ? Et en quoi John serait lié à tout ça ?

Je secouais rapidement ma tête pour essayer de remettre mes idées dans le bon ordre, mais mon frère m’interrompit.

- Oh si, il l’est. Du moins, jusqu’à ce qu’il décide de ne plus l’être. On à résolu une affaire sans toi, sans Sherlock Holmes ! Quel dénouement surprenant. Je te laisse, j’ai du travail.  A bientôt petit frère. Dit-il en tournant les talons. Oh, pendant que j’y pense ! Watson, venez me voir avant de rendre votre résurrection publique. J’arrangerais ça. Ajouta-t-il en s’adressant à un arbre non-loin de là.

Tandis que Mycroft se dirigeait vers sa voiture, je m’avançais vers l’arbre en question. Curieux, mes pas étaient discrets et je pu entendre des feuilles qui craquaient.

- Sherlock. Déclara-t-il en s’avançant. Après un silence lourd, il continua. Je vais la faire court. Pas… mort.

Je soupirai en regardant autour de moi et déposa ma main sur la joue de John. Un peu surprit, il déglutit puis déposa sa main sur la mienne.

- Je l’aurais fait, tu sais. Murmura-t-il en se raclant la gorge. J’aurais donné ma vie pour te protéger.

Sherlock sourit et enlaça Watson.