Red Disappearance [Finish] ^

Bon bon bon. Je me lance dans la parution de ma fiction.
Je vous l'avoue, je flippe assez des réactions. Disons que... J'suis craintive ^^. Enfin, j'espère que ça se passera bien.
Je vous met le prologue et je verrais si je vous met le début du chapitre 1 demain ou si je vous fais un peu patienter. En fait, c'est des chapitres assez longs, donc pour faire durer le plaisir et pas vous en mettre un toutes les semaines, je vous mettrais les chapitres par petit bout. Mais trêve de bavardage, voici tout de suite le prologue.
Ah si, avant de le mettre, une dernière chose hyper importante. Merci à Shaitan pour son travail de correction sur ma story. J'suis vraiment une quiche en orthographe et si elle n'avait pas été là pour les corriger, je vous dis pas l'horreur ^^ Donc merci à toi encore une fois !





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RED DISAPPEARANCE
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PROLOGUE ▬ En Ligne ▬ Page 01
CHAPITRE 01 ▬ En Ligne ▬ Page 01
CHAPITRE 02 ▬ En Ligne ▬ Page 02
CHAPITRE 03 ▬ En Ligne ▬ Page 03
CHAPITRE 04 ▬ En Ligne ▬ Page 04
CHAPITRE 05 ▬ En Ligne ▬ Page 05
CHAPITRE 06 ▬ En Ligne ▬ Page 07
CHAPITRE 07 ▬ En Ligne ▬ Page 12
CHAPITRE 08 ▬ En Ligne ▬ Page 17
CHAPITRE 09 ▬ En Ligne ▬ Page 23
CHAPITRE 10 ▬ En Ligne ▬ Page 26
CHAPITRE 11 ▬ En Ligne ▬ Page 29
CHAPITRE 12 ▬ En Ligne ▬ Page 33
CHAPITRE 13 ▬ En Ligne ▬ Page 35
CHAPITRE 14 ▬ En Ligne ▬ Page 37
CHAPITRE 15 ▬ En Ligne ▬ Page 39
CHAPITRE 16 ▬ En Ligne ▬ Page 43
EPILOGUE ▬ En Ligne ▬ Page 46



Prologue
Elle n'en revenait pas. Il lui avait menti, l'avait trompée, trahie. Pire encore, il avait été aidé. D'un certain côté, elle comprenait pourquoi c'était lui qui avait été choisi pour faire ça, pour ainsi déjouer sa vigilance et pouvoir mieux la mettre à terre ensuite. Cela ne rendrait pas pour autant la chose facile. Elle avait pourtant appris à ne pas prendre ce genre d'action avec autant de cœur, autant de sentiment de trahison. Elle avait pourtant appris à se fermer aux autres pour, justement, ne pas être affecté par ce genre de tromperie.
Et elle voyait rouge. Elle ne voyait que du rouge partout autour d'elle. Du sang, de la peinture, de la fureur... tout avait pris cette teinte déchirante, preuve incontestable du passage du sadique John Le Rouge. Et alors qu'elle observait les yeux bleus si semblables à ceux qu'elle avait pu admirer il y a, lui semble-t-il, des siècles, elle réalisa combien ces yeux là ne pourraient jamais égaliser avec l'intensité de ceux qu'elle souhaitait retrouver, ceux qu'elle avait rêvés et idéalisés. Devant ses yeux, dans cette scène, c'était une toute autre paire d'azur qui la fixait sans bouger, sans émotion, sans vie. Cette paire-là, elle aurait aimé ne jamais la croiser. Elle voulait retrouver le ciel qui lui avait toujours donné le sentiment de vivre, pas ce bleu qui vous plonge dans un abysse sans fond.

Alors, voici la première partie du premier chapitre ^^ Je vous souhaites une bonne lecture. N'hésitez pas à me dire ce qui est bien et ce qui l'est moins ^^



Chapitre 1
The end of him
▬ En route, s'exclama soudainement Patrick Jane en se levant de son canapé, surprenant par là même ses trois collègues, sagement occupés à remplir leurs rapports.

Alors que Rygsby allait lui demander si tout allait bien et s'il avait un problème pour décider aussi soudainement de bouger, leur chef d'équipe sortit de son bureau, manteau de cuir sur le dos et clés de voiture dans la main.

▬ Cho, Rigsby, prenez une voiture. Van Pelt, tu nous conduis Jane et moi. On a une affaire.

Tous se levèrent, regardant Jane avec cette même expression de surprise qu'ils affichaient à chaque nouveau tour du mentaliste. Celui-ci souriait de toutes ses dents en suivant le pas de sa boss. Grace Van Pelt le regarda avec un œil suspicieux, décrochant un clin d'œil amusé du consultant. Teresa Lisbon, elle, était complètement hermétique au trouble de son équipe et ne prévoyait même pas de s'en soucier à un quelconque moment. Elle avait vu Jane debout lorsqu'elle était sortie du bureau, ainsi que l'air surpris de son équipe et avait décidé d'en faire abstraction tant que ce ne serait pas absolument nécessaire. A tous les coups, Jane avait encore fait un de ses tours abracadabrants.

▬ On va où ?, demanda finalement Cho alors qu'ils sortaient de l'ascenseur et se dirigeaient vers le parking de l'immeuble abritant les locaux du CBI.

▬ A la sortie de la ville, répondit Lisbon en montant dans la voiture de fonction. Un carambolage a dévasté une partie de l'autoroute et a révélé un cadavre sous la coulée récente de béton. Ils penchent pour un meurtre. Vous nous suivez.

▬ Okay boss, répondit l'Asiatique en prenant le volant de la seconde voiture.

Jane s'installa à l'arrière et mit immédiatement sa ceinture, vérifiant d'un coup d'œil rapide que les filles en avaient fait de même. On n’était jamais trop prudent et il savait que Lisbon, si elle avait d'autres soucis en tête, pouvait facilement oublier de s'attacher. Heureusement, aujourd'hui, il n'eut pas à jouer les papas poules.


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Lorsqu'ils arrivèrent sur les lieux, Jane sortit de la voiture et s'étira comme un chat. Lisbon fut immédiatement accostée par un des policiers déjà présents.

▬ Vous êtes Teresa Lisbon ?

▬ Oui !

▬ Enchanté, je suis l'inspecteur Colman. C'est une des accidentées qui a trouvé le corps. Il est impossible à identifier pour le moment. La victime, une jeune femme, n'avait aucun papier sur elle.

▬ Vous nous y conduisez ?, demanda Lisbon, bien que ce ne fut pas vraiment une question dans le ton.

Le policier les conduisit alors sur les lieux du sinistre. A vue d'œil, Jane pouvait compter une demi-douzaine de voitures, sans compter le fait que certaines reposaient étrangement sur les deux roues avant ou arrière, signe qu'il y en avait très probablement d'autres en dessous. Il pouvait même apercevoir les vitres d'un bus.

▬ Combien de gens sont impliqués dans l'accident, ne parvint-il à s'empêcher de demander.

▬ On en a dénombré une trentaine pour le moment. Le bus avait quinze passagers. On a pu atteindre et désincarcérer ceux présents dans sept voitures. Il nous en reste encore trois dont une encore impossible à atteindre. On ne sait pas combien de personnes sont coincés à l'intérieur.

Bien qu'habituée à la brutalité et aux morts de par son métier, l'agent Grace Van Pelt ne put s'empêcher de frissonner. Ce genre de fait divers lui faisait toujours froid dans le dos lorsqu'elle les voyait à la télévision alors y assister en direct... Sentant le regard de son équipe se perdre sur les conséquences de l'accident, l'agent Lisbon reprit rapidement l'attention des siens en commençant les habituelles questions et répartition des tâches.

▬ Où est la femme qui a trouvé le corps ? Nous aurions besoin de l'interroger. Vous n'avez touché à rien à proximité du cadavre ?, demanda-t-elle d'une traite en observant autour d'elle.

▬ Non, répondit immédiatement l'agent. On nous a bien stipulé qu'en général, vous vouliez qu'on ne touche à rien alors on a tout laissé comme c'était, autant que possible. La jeune femme est en train de se faire soigner dans un des camions de pompiers.

▬ Bien ! Van Pelt, Rigsby, vous vous occupez de la jeune femme. Nous on va voir la scène.

Et l'équipe se dispersa, deux partants vers les victimes, les trois autres suivant l'inspecteur Colman à travers les décombres pour trouver leur victime. Pendant le trajet les séparant de cette dernière, Jane tenta par tous les moyens d'auto-suggestion possible de ne pas s'attarder sur les véhicules défigurés, les gerbes de sang sur les vitres et les lamentations qu'on entendait au loin. Il n'était pas à l'aise dans ce genre d'environnement, emplie de souffrance et de violence. Comme-ci elle l'avait sentit, Lisbon ralentit momentanément le pas le temps qu'il la rattrape et resta à son niveau afin de garder un œil sur lui. Elle savait combien il avait la violence en horreur. Il avait beau être le plus morbide de tous et le plus excité par les différentes affaires qui tombaient entre leurs mains, dès qu'il était question de souffrance pour des innocents, il se sentait mal. C'était parfois même pire que de l'obliger à tenir une arme.

▬ Comment ça s'est passé ?, demanda finalement Jane, brisant le silence qui s'était instauré. Le carambolage je veux dire.

▬ Le bus a perdu le contrôle. On pense qu'il roulait trop vitre. Il a dévié sur les deux voies, entrainant une première voiture avec lui. Les autres ont eu beau freiner, ça n'a pas servi à grand chose.

Jane eut un rictus de dégoût rien qu'en imaginant le déroulement des évènements. Il n'eut cependant pas le temps de dire quoique ce soit, car ils arrivaient enfin près de leur affaire. Comme à son habitude, le consultant commença par observer soigneusement chaque détail. C'était une femme, certainement un mannequin au vu de ses mensurations. Elle devait être blonde lorsqu'elle était encore vivante, mais c'était une couleur artificielle qui avait été modifié par la nature depuis. Le corps était bien sous le béton, mais le sable qui recouvrait sa peau montrait qu'elle avait été enterrée avant que les travaux de coulée du goudron ne soient faits. Impossible pour ceux qui avaient réparé la route de savoir que le corps était là. Le policier poursuivit l'inspection que Jane faisait en silence.

▬ Quand les pompiers sont arrivés, ils ont d'abord pensé que c'était une victime de plus alors ils ont bougé la grosse plaque de béton qui la recouvrait. Et puis ils ont compris que ce n'était pas ça au vu de la décomposition du corps.

Celui-ci n'était en effet plus très frais. La peau avait une couleur assez désagréable et une sérieuse odeur de putréfaction rendait l'air difficilement respirable à proximité. Des insectes avaient attaqué les extrémités et le visage de la jeune femme, même si l'on en distinguait encore les principaux traits.

▬ Dès qu'ils se sont rendus compte de ça, ils nous ont appelés et nous leur avons dit de ne toucher à rien, mais quand on a été devant, on a pas su trop quoi faire. On a immédiatement penché pour un meurtre parce qu'elle s'est pris une balle dans la tête. Alors on a appelé notre supérieur qui nous a dit d'en faire de même et d'attendre, qu'il allait appeler quelqu'un de plus compétent. Puis il nous a rappelé pour nous dire que vous arriviez...

▬ C'est fini, vous pouvez dire aux secours d'emmener le corps, s'exclama soudainement Jane en se redressant.

Pendant que l'agent expliquait à Lisbon ce qu'il savait, Jane s'était penché sur la victime pour voir ce qu'il pourrait sentir au travers de l'odeur de décomposition. Il avait ensuite pu déterminer toute l'histoire de cette pauvre fille et pensait ne plus rien avoir à faire pour elle.

▬ Quoi ?, s'exclama sa supérieur en se tournant vers lui surprise. Non, Jane ! Vous, ajouta-t-elle à l'attention du policier, ne l'écoutez surtout pas.

▬ Si ! Si, vous pouvez m'écouter, répondit le blondinet. Lisbon, je sais ce qu'il s'est passé, c'est inutile de rester là plus longtemps, en plus l'ambiance est pas terrible dans le coin.

▬ Mais allez-y, soyez pas timide Jane ! Partagez ! Dites-nous votre théorie.

▬ Elle..., dit-il en désignant le corps, est très probablement mannequin... peut-être même actrice à ces heures. Enfin, elle n'est pas très connue, peut-être même pas très talentueuse, mais c'est son boulot quand même et elle s'y donne à fond. Les traces de bleus sur ses talons durcis montrent qu'elle passe des heures perchée sur des talons inconfortables. Sa robe est très jolie et très courte, comme dans tout défilé et elle avait un maquillage important et recherché au moment de sa mort. Mais elle avait des traces de mascara sur les joues donc je suppose qu'elle a pleuré et à chaudes larmes.

▬ Abrégez !, gronda l'agent du CBI.

▬ Elle s'est suicidée !

▬ Et qu'est-ce qui vous fait dire ça ?, demanda Colman, jusque là silencieux.

▬ Et bien d'abord, on lui a tiré dessus à bout portant, ce que font peu de tueurs, sauf si c'était des gens pas très clair qui voulaient l'effrayer et ne la tuer qu'en cas de désobéissance, comme quelqu'un a qui elle devrait de l'argent. Mais l'angle d'inclinaison de l'arme serait vraiment bizarre. La balle est entrée par la tempe...

Pour appuyer visuellement sa théorie afin que le policier comprenne bien ce qu'il déduisait, il posa son index sur la tempe gauche de Lisbon qui se teint immobile, roulant seulement des yeux vers Jane pour suivre elle aussi son explication.

▬ Mais elle est ressortie par le haut du crâne...

Il fit glisser son doigt le long du crâne de Lisbon jusqu'à le poser à l'endroit exacte où le second petit trou était visible sur la tête de la victime. Il fit ensuite de nouveau glisser sa main vers la tempe de sa boss et mima un pistolet avec celle-ci. Il se rapprocha d'elle jusqu'à plaquer leur deux torses l'un à l'autre, passant un bras autour de la fine taille de la demoiselle. Lisbon se tendit encore plus, si c'était possible. Elle aurait aimé bouger, s'éloigner du mentaliste, mais elle savait que cela n'avait aucune connotation... ne devrait avoir aucune connotation. Il ne faisait que démontrer sa théorie de manière bizarre, comme il le faisait toujours. N'est-ce pas ?

▬ Donc le tireur devait soit être positionné à peu près de cette manière contre elle, soit il était vraiment, vraiment plus petit qu'elle...

Il se détacha de Lisbon, la regardant dans les yeux pendant un petit moment, avant de regarder de nouveau le policier et de positionner son arme improvisé contre sa tempe, accordant le geste à la parole :

▬ Soit c'est un suicide. Elle tenait l'arme bien droite contre sa tempe, mais au moment de tirer, le recul de celle-ci a fait qu'elle a incliné le bras, faute de force pour la maintenir en place. D'où la trajectoire de la balle !

▬ Pas bête, s'exclama Cho, regardant Jane droit dans les yeux.

Lisbon observa l'agent asiatique revenir vers eux. Elle ne s'était même pas rendue compte qu'il était parti à l'écart, trop occupée à s'inquiéter pour Jane, puis à tenter de maitriser ses membres alors qu'il avait joué son petit manège.

▬ Et qu'est-ce qui vous fait choisir cette option plutôt que les deux premières ?, demanda Colman, complètement imperturbable, malgré le retour de Cho et son échange silencieux avec Jane.

Lisbon, elle, était intriguée par le comportement des deux hommes, mais n'eut pas le temps de relever. En effet, Jane se reconcentra sur l'agent de police.

▬ Et bien, je suppose que si un nain avait un problème avec elle, il aurait engagé quelqu'un de plus costaud pour s'en occuper. Ça aurait eu l'air bien plus effrayant que s'il avait fait le travail lui-même. Donc...

▬ Et un amant ?, demanda tout de même Lisbon. Ça pourrait coller avec la première de vos théories non ?

▬ Ça pourrait en effet, avoua Jane, un sourire radieux sur le visage.

▬ Mais ?

Parce qu'elle savait qu'il y avait un « mais ». Il y avait toujours un « mais » avec Patrick Jane.

▬ Mais c'est pas ce que je ressens ici !

▬ Ce que vous « ressentez », s'exclama l'agent Colman, surpris. Et depuis quand les agents ressentent ?

▬ Il est pas agent...

▬ J'suis pas agent, s'exclama Jane en même temps que sa patronne qui se tourna vers lui, un regard lançant des éclairs.

▬ C'est juste un consultant, poursuivit-elle. Il nous aide dans nos enquêtes. Jane, vous auriez une preuve de ce que vous avancez ?

▬ Elle a été enterrée avec précaution.

▬ Quoi ?

▬ C'est l'endroit idéal. S'il n'y avait pas eu cet accident, il est fort probable qu'elle n'aurait jamais été découverte. Idéal quand on ne veut pas qu'un corps soit retrouvé. Idéal quand on est responsable d'un meurtre, je vous l'accorde. Mais si ça avait été le cas, elle aurait été jetée dans un trou sans grande précaution. Or, elle avait les mains croisées sur son buste. Ses jambes sont encore droites. Elle a été soigneusement positionnée en position de repos éternel. Même pour un crime passionnel, le tueur aurait été rapide, de peur de se faire avoir. Là, celui qui l'a enterré semblait s'en ficher. Tout ce qu'il voulait, c'était qu'elle soit descente. Il l'a soigneusement positionnée avant de la recouvrir tout comme il a soigneusement choisi de l'enterrer ici, sachant que la route serait construite par dessus et qu'elle n'avait aucune chance d'être découverte. Elle porte une bague et un pendentif qui doivent valoir des milliers de dollars, elle était probablement issue d'une très bonne famille. Une famille qui tomberait de honte en découvrant que leur fille s'est suicidée. Je pense que c'est effectivement son amant qui l'a mise là. Mais il l'a fait pour lui éviter une honte à elle. Je suis sûr qu'il a convaincu les parents de notre demoiselle qu'elle a été enlevé par un fou et que depuis, ils recherchent toujours sa trace. Allez on s'en va.

Lisbon le regarda un moment, sans rien dire, puis soupira et hocha la tête.

▬ D'accord on s'en va ! Mais on vérifie que ce soit vrai. Je veux que Van Pelt trouve l'identité de la jeune femme, qu'on contacte sa famille et qu'on mène l'enquête jusqu'à ce qu'on ait des preuves tangibles. Et plus de conclusions hâtives Jane !

▬ Promis !

Ils retournèrent près des pompiers, blessés de l'accident et de leurs collègues quand Jane s'exclama soudainement :

▬ Ho ! J'ai oublié quelque-chose !

Lisbon se retourna, sourcils froncés et tête des mauvais jours, selon Jane.

▬ Jane !

▬ Je dois juste vérifier une dernière chose. Promis, je ne touche à rien !

Bien que peu ravis de le laisser faire, elle y concéda et indiqua à Cho, en silence, qu'ils devaient retourner près des autres. Alors qu'ils avançaient toujours dans les décombres, ils se retrouvèrent soudainement projetés vers l'avant, et atterrirent au sol sans avoir eu le temps de comprendre. Un bruit sourd avait accompagné le souffle qui les avait poussés au sol et tout ce que Lisbon entendit une fois par terre, c'était un bourdonnement désagréable dans ses oreilles. Ses yeux la brûlaient alors que de la poussière et de la fumée envahirent rapidement son champ de vision. Malgré la douleur lancinante dans son dos, elle se releva en serrant les dents. Au sol, elle ne voyait rien et il fallait qu'elle comprenne ce qu'il se passait. Elle ne réalisa que sa tête lui tournait que lorsque Cho la rattrapa, lui demandant une chose que le bourdonnement dans ses oreilles ne lui permit pas d'entendre. Elle fronça les sourcils en observant son agent, alors que celui-ci parlait de nouveau. Se concentrant sur les lèvres de l'Asiatique, elle identifia un « Boss, ça va ? ». Elle demanda ce qu'il s'était passé, sa propre voix ne traversant même pas le bourdonnement agaçant.
Regardant autour d'elle, elle identifia le véhicule devant où ils venaient juste de passer et appréhenda un incendie, à l'endroit même où le corps de leur victime devait se trouver. A l'endroit même où le consultant devait se trouver. Alors que le bourdonnement dans ses oreilles diminuait, elle réalisait ce qui venait de se passer et qu'une explosion avait pris lieu sous les pieds du mentaliste. S'arrachant des bras de son agent, elle fit quelques pas incertains vers l'endroit où Patrick Jane aurait dû se trouver. Elle le chercha, s'appuyant sur les décombres des voitures, alors qu'elle entendait plus loin les cris d'appels de Van Pelt et Rigsby, les hurlements des sirènes des pompiers et le brouhaha des gens qui s'approchent pour vous porter secours.
Mais ça, Teresa Lisbon s'en fichait. Tout ce qu'elle avait en tête, c'était que Jane avait été au cœur de l'explosion et qu'il était peut-être blessé. Probablement blessé. Certainement blessé. Jane était blessé et il fallait qu'elle le retrouve parmi les flammes. Peu importe l'arrivée des secours. Peu importe les appels de Cho, Rigsby et Van Pelt lui demandant d'être prudente, lui intimant que c'était dangereux. Peu importait l'affreux mal de crâne qui prenait naissance et lui donnait encore plus le vertige et la nausée. Il fallait qu'elle retrouve son consultant. Il fallait qu'elle le trouve et qu'elle le voie en train de respirer.
Mais elle ne le vit pas. Elle ne vit pas Jane, ni souriant, ni respirant, ni les yeux clos. Elle ne vit rien d'autre qu'un corps en flamme, avant de sombrer dans le noir...

Eloa a écrit:on s'imagine parfaitement les scènes, on s'y croirait !!

Ravis que ça vous plaise ! La suite demain, normalement ! J'hésite encore à savoir si je vous met tout le reste du chapitre d'un coup (à savoir 2,5 pages word), ou si je redécoupe en deux sachant que ça sera deux morceaux très inégaux en terme de taille.
Oui je sais, normalement on dévoile pas ce genre de questionnement et on fait croire que toute la découpe est faite précisément pour une bonne raison ^^

Désolé pour le double post. J'ai édité le chapitre 1 pour rajouter un bout de suite ^^ Ça commence à partir du mot en gras et rouge.
Bonne lecture !

Une suite y en a ne vous en faites pas !
Là je dois y aller, mais si ce soir, j'avance aussi vite que je n'ai déjà avancé aujourd'hui, je vous mettrais peut-être la fin du chapitre avant d'aller me coucher. Peut-être...

Voilà, je vous ai mis la fin du chapitre 1. Toujours dans le même sujet, repérable par le Lisbon en rouge et gras ^^
Bonne lecture !

Marine a écrit:Patriiiiiiick Je veux pas qu'il meurt

Allez ! Comme la fin du chapitre est assez sadique, je vous met la suite rapidement pour que vous sachiez ce qu'il va se passer par la suite !
Bonne lecture !
PS : J'ai édité le tout premier post pour vous mettre l'état d'avancement de la fiction (chapitres déjà écrits, prêts à poster, déjà en ligne)



Chapitre 2
A tragic death

L'agent du CBI Teresa Lisbon avalait son septième café noir sans sucre de la journée... et il n'était que neuf heures du matin. Elle avait passé la nuit à faire le tri dans ses dossiers, à relire entièrement des rapports et des entretiens avec un tas de gens dont elle mélangeait les noms maintenant. Elle s'en fichait cependant. Elle pouvait bien confondre tous les noms, elle avait les visages en tête. Plus d'une centaine de visages qu'elle avait assimilés dans les moindres détails. Il y a une semaine encore, elle ne s'en serait pas crue capable. Mais les choses avaient changé. Une semaine était passée et sa vision des choses également. Connaître ces visages n'était plus un atout. C'était une chose essentielle, impossible à omettre. Elle devait être incollable sur le sujet et elle faisait tout, jusqu'à n'en plus dormir, pour avoir cette maîtrise parfaite. Peu importait ce qu'en pensaient ses supérieurs, ses collègues, ses agents. De toute manière, elle se fichait de tout.
Elle sursauta lorsque la porte de son bureau s'ouvrit. Relevant la tête, elle amena immédiatement la main sur son arme, prête à dégainer et à tirer. Heureusement, elle reconnut Van Pelt avant d'avoir sorti l'arme de son fourreau. Grace la regarda une seconde sans réagir. Sa patronne était sur les nerfs et était devenue bien excessive depuis peu. Elle savait que cela était du au manque de sommeil et à la surconsommation de caféine, mais elle pensait connaître assez bien sa boss depuis le temps qu'elle travaillait avec elle. Elle savait que dans l'état actuel des choses, il lui était impossible de raisonner Lisbon.

▬ Patronne, c'est l'heure, dit-elle doucement, espérant que Lisbon serait plus coopérative qu'elle ne l'avait été hier encore.

▬ L'heure de quoi ?

Grace soupira doucement, peu désireuse de rentrer dans ce jeu d'ignorance que la brune avait instauré.

▬ Bien ! Vous savez que vous avez votre journée ! Allez-y.

▬ Vous savez qu'il serait bon de venir. Vous en avez besoin.

▬ Oh non, réagit l'agent du CBI. Je n'ai absolument pas besoin, ni aucune envie d'aller à cette mascarade. Vous, Rigsby et Cho voulez y aller ? Très bien ! Mais ne me forcez pas à rentrer dans ce jeu débile. Ça le ferait vomir de vous voir faire ça, vous le savez aussi bien que moi.

Refermant la porte du bureau, Grace vit que plusieurs visages s'étaient tournés dans leur direction. Les deux hommes de l'équipe s'étaient même levés, lui demandant du regard s'ils devaient intervenir. A travers les stores, elle lui intima de ne pas bouger, puis se tourna de nouveau vers sa boss qui s'était remis à lire un dossier.

▬ Ça ne le fera pas revenir, vous savez. Vous tuer à la tâche, ne vivre que pour ce dossier. C'est pas ce qui nous le ramènera.

▬ J'en ai rien à faire ! Je veux et je mettrai la main sur lui ! Vous n'allez pas m'en empêcher simplement pour aller dire « au revoir » à une boite vide !

▬ Ce n'est pas tant pour la boite vide que pour son âme. Vous savez qu'il est là. Vous êtes croyante vous aussi. Vous savez à quel point cette cérémonie est importante, pour nous comme pour son repos.

Grace sut qu'elle avait touché un point sensible. Si Patrick Jane avait maintes fois répété qu'il ne croyait pas en l'au-delà et en l'âme humaine, si Grace Van Pelt avait souvent rétorqué à l'inverse qu'il avait une âme éternelle, qu’il irait au Cieux le jour de sa mort, malgré son silence, Teresa Lisbon portait sur elle la réponse à sa position sur la question : une ? gardait toujours autour du cou. Oui elle était croyante. Mais depuis quelques jours, elle se demandait vraiment si elle devait continuer à y croire. Tant de choses, tant de morts injustes avaient eu lieu ces derniers temps et pourquoi ? S'il n'y avait pas de raison à ces morts, à ces rappels de Dieu auprès de lui, pourquoi tous ces anges devaient-ils quitter la Terre ? Quel dieu pouvait permettre que ces braves hommes et ces innocentes jeunes femmes meurent dans de telles conditions ? Ça n'avait pas de sens, et Lisbon ne souhaitait pas y trouver un sens un jour. Elle était trop en colère pour l'accepter.

▬ Jane est mort, patronne, murmura l'agent Van Pelt, son cœur se serrant de devoir faire ça. Il a été tué dans une explosion. Il était au cœur du brasier, si bien que son corps est complètement parti en cendre. Son cercueil sera vide parce qu'il a tellement été calciné qu'il a été impossible de récupérer la moindre partie de son corps, mais il faut l'enterrer pour que son âme puisse aller au Paradis. Et il faut que vous, vous veniez à l'enterrement pour pouvoir lui dire au revoir une dernière fois. Vous ne pourrez pas accepter sa mort sans ça. Et vous en avez besoin, tout comme nous. Vous êtes en colère et c'est normal mais...

▬ LA FERME !, hurla Lisbon, balançant la première chose qui lui passait sous la main, à savoir un mug en céramique, en direction de Van Pelt.

Celle-ci esquiva de justesse le projectile, qui alla s'éclater contre le mur de verre du fond, le fêlant au passage. Aussitôt, Rigsby et Cho entrèrent en trombe dans le bureau. Le premier se précipita vers la rouquine pour vérifier qu'elle n'avait rien. Le second s'approcha précautionneusement de sa supérieure hiérarchique. Celle-ci passa de la colère au remord en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire quand elle réalisa ce qu'elle venait de faire.

▬ Mon Dieu, Van Pelt je suis désolée, je...

▬ C'est rien, la rassura son agent. Ne vous en faites pas, je comprends. C'est à moi de m'excuser pour ce que j'ai dit.

▬ Non... Non, je n'aurais pas dû, je...

Exténuée, l'agent du CBI se laissa tomber sur son fauteuil, prenant sa tête entre ses mains et soupirant fortement. Passer autant de nuits blanches n'était vraiment pas bon et cela inquiétait de plus en plus Van Pelt. Cho attrapa le bras gauche de sa patronne et lui intima de le suivre, qu'elle allait l'emmener prendre l'air. Elle suivit sans opposer aucune résistance.
Une fois seul avec Grace, Rigsby posa ses mains sur les joues de celle-ci et la força à le regarder.

▬ Tu es sûr que ça va ?

▬ J'ai peur pour elle, avoua la jeune agent en regardant la porte du bureau de sa boss. Elle ne dort plus, ne mange presque pas. Elle est pire que ne l'était Jane à ce niveau là.

▬ Et elle devient carrément dingue surtout.

▬ Ne sois pas en colère contre elle, demanda la bleue à son partenaire. Elle a de la peine et elle est en colère. Elle a besoin de temps pour accepter.

▬ Pas au péril de ta santé ou de la nôtre. Même si je la comprends, elle n'en a pas le droit.

Agacée, Van Pelt se dégagea de l'étreinte de Rigsby en soupirant bruyamment.

▬ Si ça avait été toi dans cette explosion, j'aurais réagi de la même manière et je me serais complètement foutue de savoir ce qui était autorisé et interdit. On a perdu un des nôtres. Elle a perdu un de ses hommes. Et puis c'était Jane, merde.

Elle sortit du bureau, laissant un Rigsby bien perplexe. De quoi voulait-elle parler en parlant précisément de Jane ?


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Deux heures plus tard, toute l'équipe était réunie au Cimetière Catholique Ste Mary. Rigsby et Van Pelt ignoraient ce que Cho avait bien pu faire, mais il était parvenu à convaincre leur chef de venir avec eux. Et maintenant, en pleine cérémonie, Grace était en larmes dans les bras de son collègue, regardant à tour de rôle le cercueil vide et sa chef, probablement tout aussi vide. Cho et elle se tenaient droits comme des I, l'un à côté de l'autre, les yeux rivés sur le cercueil. Aucune larme, aucune sorte de chagrin, juste... rien. C'était comme s’ils étaient ailleurs. Si ça ne l'étonnait pas vraiment de la part de Cho, peu démonstratif quelles que soient les circonstances, sa chef avait montré une facette bien plus réactive et émotive ces derniers temps et la voir ainsi immobile et absente faisait presque peur.
Détournant le regard, elle regarda autour d'elle. Elle reconnaissait tous les gens présents, à l'exception du prêtre. Autour du cercueil à proprement parler, Il n'y avait qu'eux, leur équipe... Cette famille qu'ils étaient peu à peu devenue au fil du temps. Parce que pour Grace, cela ne faisait pas de doute. Cette équipe était sa seconde famille, aussi importante que sa famille biologique. Ils avaient tout partagé ensemble depuis quelques temps et elle venait de perdre un frère. Elle ne fut pas vraiment étonnée cependant de ne pas voir la famille de Jane. Sur son dossier, il était bien stipulé qu'il n'avait plus aucun contact avec son père, qui l'avait élevé et qu'il était fils unique. Mais elle avait beau le savoir, elle ne pouvait s'empêcher d'être triste. En dehors de l'équipe, il n'avait absolument personne...
Enfin personne... il suffisait de lever les yeux, de regarder par-delà leur équipe, à deux-trois mètres de leur petit cercle, pour voir un autre cercle, beaucoup plus important celui-là. C'était des gens qu'ils avaient aidés. Des femmes et des hommes dont le conjoint avait été tué, des victimes d'enlèvement retrouvées, toutes des personnes que Jane avait aidées au sein du CBI, venu lui rendre un dernier hommage. Elle avait été surprise de voir autant de monde. La plupart n'avaient pas apprécié ses méthodes, jusqu'à ce qu'elles portent leurs fruits. Elle ne pensait pas que ces gens voudraient un jour lui rendre hommage. Malgré tout, cela lui arracha un sourire. Lui qui détestait les remerciements. Lui qui se pensait haïssable. Aujourd'hui, ces gens étaient là pour lui et leur montraient que Jane avait eu tort sur toute la ligne. Il avait fait beaucoup pour eux et peu importaient ses erreurs et ses mensonges.
Bientôt, la cérémonie s'acheva et le prêtre les invita à s'approcher du cercueil pour venir faire le geste qui leur paraissait le plus approprié pour dire un dernier au revoir. Grace regarda sa chef, toujours immobile et se décida à avancer la première. Elle déposa une rose blanche sur la tombe de son amie et collègue, lui murmurant un « au revoir » accompagné d'un signe de croix. Puis Rigsby suivit, s'arrachant une larme coulant sur sa joue et lui maugréant :

▬ T'es qu'un sale con, Jane. Comme si t'avais le droit de nous abandonner, dit-il en regardant le ciel. Bon voyage, mon ami.

Puis il se retira, laissant le champ libre pour les autres. Cho posa à son tour une fleur, parce que c'était la coutume, même si ça paraîtrait aussi stupide à Jane que ça ne le lui semblait à lui. Toutefois, il ne prononça pas un mot. De toute façon, que pourrait-il dire à une boite vide ?
Tous trois se tournèrent vers Lisbon, qui ne bougeait toujours pas, fixant la boite vide. Alors le cercle plus grand des gens qui ne le connaissaient pas autant s'approcha à son tour. Toutes les personnes ou presque défilèrent devant le cercueil, remerciant une dernière fois le mentaliste pour ce qu'il avait fait pour eux. Eux, à l'inverse des agents du CBI partirent directement. La suite n'était pas de leur ressort. Ils ne connaissaient pas assez Patrick Jane. Et Lisbon était toujours debout, immobile, fixant ce cercueil qu'on vint mettre en terre, puis recouvrir. Et elle resta immobile jusqu'à ce que le dernier coup de pelle soit mis, jusqu'à ce que les hommes soient repartis, ne restant que la terre fraichement retournée, Lisbon et les siens.

▬ Patronne ?, appela Grace en douceur.

Celle-ci releva les yeux vers elle, sans pour autant qu'ils n'expriment quoique ce soit.

▬ Il faut y aller. Il faut rentrer maintenant...

Toujours sans un mot, elle contourna l'amas de terre pour rejoindre son équipe. C'est en silence qu'ils rejoignirent la voiture, Cho prenant le volant, Lisbon à ses côtés, Rigsby et Van Pelt à l'arrière. Ils arrivèrent bientôt aux bureaux du CBI. Alors que chacun prenait la direction de sa voiture, Lisbon elle, s'en alla vers le bâtiment.

▬ Patronne ? Vous ne rentrez pas ?, demanda Grace.

▬ Non, j'ai du travail en retard.

▬ Je pense qu'il faudrait vraiment que vous alliez vous reposer...

▬ Je ne t'ai pas demandé de penser, s'agaça la chef d'équipe, oubliant toutes les barrières de la politesse et du respect à ses agents. Laisse-moi tranquille, s'il-te-plait.

Cho coupa le moteur de son propre véhicule et s'en extirpa alors que Grace ne savait comment répondre à ça.

▬ J'ai quelques trucs à finir aussi ! Hightower me tuera si ce soir, je ne lui rends pas un rapport qu'elle m'a demandé.

En passant près de Grace, il ajouta tout bas :

▬ Je veille sur elle. Si elle est trop épuisée, je l'oblige à dormir.

Il rattrapa ensuite sa boss d'un pas rapide et tous deux disparurent dans le bâtiment. Grace avait les larmes aux yeux et Rigsby la prit dans ses bras.

▬ Laisse-lui du temps, Grace. Elle est en colère. Il faut que ça sorte, même contre ceux qui n'y sont pour rien.

▬ On y est tous passé.

▬ Et tu sais qu'on réagit tous différemment lors d'une perte. Elle se sent responsable, elle est en colère contre elle-même pour ne pas avoir su protéger Jane. C'est pire encore que d'être en colère contre le monde entier, ça met plus de temps pour passer.

▬ Elle ne reproche rien à Cho.

▬ Parce que Cho n'est pas du genre à montrer ses sentiments. Il doit l'apaiser, d'une certaine manière. Tu essayes de l'aider à faire son deuil, mais ce dont elle a besoin pour l'instant, c'est qu'on la laisse exprimer son ressentiment, comme elle l'entend. Je l'ai vue faire l'autre jour. Elle était furieuse pour une broutille, elle a tout envoyé promener. Il l'a laissée faire et quand la pression est redescendue, il lui a dit ce qu'elle avait besoin d'entendre pour se calmer. Je sais pas comment il fait, mais il sait exactement comment réagir avec elle.

Elle soupira. Si au moins l'un d'eux savait comment s'y prendre avec leur supérieure.

▬ Tu dois me trouver stupide hein ?

▬ Non, pas du tout, la rassura son collègue avec douceur. On a perdu un ami. On a pas envie d'en perdre un deuxième. C'est normal que tu réagisses comme ça. Tu l'aurais fait pour n'importe lequel d'entre nous.

▬ Elle est si différente d'ordinaire. On croirait presque que rien ne l'atteint.

▬ C'est sa façade. Elle est très attachée à ceux qui bossent sous ses ordres. Elle ne le montre pas parce qu'il faut qu'elle tienne son rôle de supérieur hiérarchique. Mais après un moment à bosser avec elle, on se rend vite compte qu'elle est très affectée par ce qui nous arrive, surtout quand on est au boulot. Allez vient, je te ramène.

L'homme passa un bras autour des épaules de sa partenaire et la conduisit jusqu'à sa voiture. Il la laissa s'installer côté passager avant de démarrer en direction de son appartement à elle.


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A l'intérieur des locaux du CBI, Lisbon avait quitté Cho dès qu'ils étaient arrivés à l'étage et s'était enfermée dans son bureau. L'Asiatique la surveillait du coin de l'œil.
Dans son bureau, la chef d'équipe était penchée sur le même dossier que le matin, prenant des notes sur une page qui avait désormais plus de gribouillages noirs que de coins blancs. C'était à se demander comment elle arrivait encore à lire la page qui était complètement vierge le matin même.
Poussant un gémissement frustré, elle ouvrit le tiroir à la gauche de son bureau et observa un instant la bouteille de scotch qui s'y trouvait. Finalement, elle décida d'en extraire le verre et la bouteille, s'en servit un bon fond et l'avala d'une traite. Elle sentit le liquide ambré et fort glisser le long de sa gorge, laissant un sillon brûlant fort agréable. Elle se servit un second verre, plus rempli cette fois-ci et le porta à ses lèvres. Elle avait fini de le terminer à petites gorgées entre deux instants de réflexion quand elle entendit la porte du bureau s'ouvrir doucement. Elle se tendit imperceptiblement, relevant brusquement la tête. Quand elle reconnut celle de Kimball Cho dans l'embrasure, elle se détendit et s'affaissa sur son fauteuil. Pendant une seconde, elle avait espéré que ce serait Jane qui apparaîtrait, sourire espiègle et enfantin collé sur le visage, yeux bleus brillant d'une lueur de joie feinte et phrase antipathique pour bien la mettre en rogne. Mais non, ce n'était que ce brave Cho.

▬ Qu'est-ce qu'il y a encore ?, grogna-t-elle.

Ne pouvait-elle donc avoir plus de cinq minutes de paix ?

▬ Je crois que vous devriez arrêter de boire, boss.

▬ On a même plus le droit de se faire un petit verre ?, demanda-t-elle en serrant les poings.

Elle posa son regard sur la bouteille qui était désormais vide à moitié. Etrange, elle aurait juré que celle-ci était presque pleine lorsqu'elle avait pris son premier verre.

▬ Je crois que vous comme moi savez que vous n'avez pas bu qu'« un petit verre » Lisbon. Ni même deux.

Il s'approcha alors, s'installant sur une des chaises en face de sa supérieure et posa un verre sur le bureau. Elle n'avait même pas remarqué qu'il en avait un dans la main en entrant. Il prit la bouteille encore ouverte et versa un peu de son contenu dans les deux récipients, en faisant glisser un vers elle, ramenant l'autre vers lui.

▬ Mais je dis ça pour vous, dit-il en soulevant son propre verre. Si vous tenez à continuer, laissez-moi vous accompagner.

▬ Van Pelt te tuerait si elle savait que tu me pousses au vice au lieu de me surveiller comme une gamine, rétorqua-t-elle en avalant la moitié de son verre d'une traite.

▬ Van Pelt ne comprend pas que certaines personnes ne se sentent pas mieux après un petit tour à l'église, répondit-il en avalant une gorgée à son tour. Quand j'étais chez les Playboys et qu'on perdait un des nôtres, on se réunissait tous et on buvait autant qu'on pouvait. Le nombre de fois où l'un de nous a fini à l'hôpital pour coma éthylique après la mort d'un des gars...

▬ Ça vous aidait ?, demanda Lisbon.

Elle était vraiment intéressée, n'ayant jamais vraiment réussi à passer une phase de deuil sans heurt. Soit elle n'acceptait pas, soit elle restait en colère et n'arrivait pas à passer complètement à autre chose. Il faut dire que sa première perte avait eu un effet dévastateur sur toute sa vie alors depuis, elle détestait perdre quelqu'un. Par sa faute encore plus.

▬ Non ! Mais ça permettait d'oublier pendant un temps le remords et le ressentiment. Assez longtemps pour pouvoir se relever. Mais c'est pas la meilleure solution. On voit où ça m'a mené.

Il termina son verre et se releva, gardant celui-ci dans la main et plantant son regard dans celui de sa chef. Entre eux, ils semblaient pouvoir parler. Cho avait vécu bien des pertes qu'il avait trouvées injuste. Il s'était forgé une carapace encore plus solide que celle de sa patronne. Il détestait, au moins tout autant qu'elle, montrer ses sentiments et il avait conscience qu'avec son statut, elle devait encore plus détester ça. Comment jouer les bonnes chefs dans un boulot comme agent du CBI si on était pas capable de se détacher de son équipe ? Du moins en apparence ?

▬ Apellez-moi quand vous voudrez rentrer chez vous. Je reste là, hors de question que vous preniez le volant avec ce que vous avez bu.

Et avant de lui laisser le temps de répondre, il sortit du bureau et retourna au sien continuer son travail. Lisbon le regarda un moment à travers les stores entrouverts, puis posa les yeux sur son bureau. Là, juste devant ses yeux, trônait une photo de l'équipe. Toute l'équipe. Elle sourit légèrement en se souvenant de Jane, empoignant fermement le premier passant dans les couloirs du CBI pour lui fourrer l'appareil photo dans les mains. C'était le jour de son anniversaire et, alors qu'elle croyait qu'il avait définitivement oublié ou omis de lui faire un cadeau, il lui avait caché un poney dans son bureau. Le poney que son père n'avait jamais voulu lui offrir lorsqu'elle était enfant. Elle avait souri à pleines dents et Jane avait déclaré qu'il fallait immortaliser ça. Il adorait la voir sourire. Il aimait d'autant plus être responsable de son sourire. Combien de fois avait-il essayé de la « dérider ». Observant la photo, elle pouvait se voir, assise en amazone, Rigsby la soutenant pour pas qu'elle ne se laisse emporter par l'animal récalcitrant. Elle se souvenait que le sourire que Jane abordait sur le cliché était dû à un mouvement brusque de l'animal qui avait manqué de désarçonner la brunette. Même Cho, coincé entre un Jane hilare et un Rigsby consciencieux de ne pas laisser sa patronne tomber, en avait souri, ce geste à jamais immortalisé sur la pellicule. Pour finir, accroupie devant l'animal, à demi en train de tomber en riant, Van Pelt complétait le tableau joyeux que Jane avait rapidement fait développer et s'était empressé de lui offrir en lui stipulant que cela ferait un souvenir exceptionnel de la bonne humeur qui pouvait régner dans l'équipe si on y mettait un peu du sien.
Cho était loin de se douter qu'il était si près de la vérité lorsqu'il pensait qu'elle s'énervait de la sorte avec Van Pelt pour éviter de montrer combien elle était affectée par l'idée de ne plus revoir le blondinet franchir les portes de son bureau pour l'emmerder ou foutre le bordel dans son travail. Qu'elle voulait reprendre une place de chef qui ne montre pas ses sentiments à son équipe. Après tout, elle était censée être la supérieure. Celle à qui on obéit, dont on respecte les ordres. Jane ne suivait jamais les ordres. Il n'avait pas respecté ses ordres ce jour-là, retournant près du corps alors qu'elle avait intimé à Cho et lui de repartir dans l'autre sens. Il lui avait dit qu'il n'en avait pour pas longtemps et au lieu de refuser, de lui dire qu'elle avait donné l'ordre de rentrer – soit dit en passant qu'il avait lui-même demandé deux minutes plus tôt – elle l'avait laissé faire ce qu'il voulait, une fois de plus. Et ça lui avait coûté la vie.

J'ai pas si je suis sadique et si je vous fait attendre demain (tard dans la soirée) ou si je vous met le second morceau de chapitre ce soir...
Sachant que j'aurais du stock pour au moins deux semaines encore (si jamais ma correcteuse a le temps de les corriger d'ici là ^^) et que la semaine prochaine prochaine, je suis pas là (si tout se passe bien...)... J'hésite !

Vous aimeriez que Jane ne soit pas mort hein ! Mais où serait l'intérêt de le faire croire s'il ne l'était pas ? Pourquoi faire souffrir ses amis et leur faire croire qu'il est mort ?