Red Disappearance [Finish] ^

Brixal a écrit:le parallèle que tu fais entre Jane et cette enquête est intéressant mais ... tu nous emmènes où

Pour tout dire, c'est pas moi qui guide ^^ C'est les personnages qui n'en font qu'à leur tête. Si si, j'vous jure !

ptdr grave ! Faut que j'me dépêche de te passer les derniers chapitres que tu comprennes que je racontes pas de bêtises quand je te dis que Lisbon échappe tellement à tout contrôle que j'ai vraiment peur de la suite xD

Et voici donc la première partie du chapitre suivant ! Chapitre pas plus gros que les autres mais découpé un peu plus vers la fin. Des plus petits bouts, mais qui viendront plus rapidement ^^
Bonne lecture.



Chapitre 4
Another subject
Je déteste ça, cette situation. On se retrouve exactement dans celle qu'on a toujours voulu éviter depuis que tu as commencé à travailler avec nous : ta perte. C'est drôle, enfin en un sens, on s'était préparés à te perdre. On avait tous essayé de se dire qu'un jour, quand on aurait attrapé John Le Rouge, tu nous quitterais. Mais on pensait tous à ton incarcération. On ne voulait absolument pas penser à l'éventualité qu'il t'aurait tué le premier. On aurait encore moins pensé te perdre avant de l'attraper. C'est injuste. Il était à toi après tout. Tu sais, malgré tout ce que je t'ai dit, si tu avais voulu le tuer, j'aurais tout fait pour t'en empêcher, pour toi, pour te protéger des conséquences. Mais si nous nous étions retrouvés tous les trois dans une pièce, je sais que je n'aurais pas employé tous les moyens. Je t'aurais laissé accomplir ta vengeance et te détruire en même temps. C'est peut-être mieux finalement que tu ne sois pas là lorsqu'on l'arrêtera. Je n'aurais pas pu vivre avec l'idée que je t'avais laissé faire et que c'était pour ça qu'on t'avait perdu. Je suis égoïste, n'est-ce pas ? Je tuerai John le Rouge de mes mains. Je te jure que je le retrouverai et que je lui ferai payer tout ce qu'il t'a fait. Le reste n'a pas d'importance.

Lorsqu'elle entendit frapper à la porte de son bureau, Lisbon referma le carnet et leva la tête. Cho entrait dans le bureau.

▬ Je n'ai pas le temps, Cho.

▬ Boss, on a des nouvelles intéressantes.

▬ D'accord, soupira-t-elle. Je t'écoute.

▬ LACCA est très active. Ils tentaient vraiment par tous les moyens de réduire Ames au silence. Sabotage interne pour faire couler l'émission, manifestation devant les studios d'enregistrement, menaces en tout genre. Ils étaient prêts à tout. Surtout Tyler Hiksen, le président de l'association et la secrétaire, Rory Galles.

▬ Interrogez-les. Ils doivent savoir quelque-chose, dit-elle avant de lui faire signe de sortir.

▬ Patron...

▬ Cho ! J'ai autre chose en tête là, grogna la chef d'équipe en levant un dossier pour qu'il puisse le voir.

▬ C'est l'affaire John Le Rouge ? Ça fait trois jours que vous êtes dessus non stop. Ce n'est pas bon Lisbon. Vous n'arriverez à rien.

▬ Est-ce que tu sais où Jane rangeait ses notes personnelles sur l'affaire ?

Cho soupira. Autant parler à un mur, il aurait plus de résultat à force de persévérance qu'avec le double de sueur contre Teresa Lisbon.

▬ Rigsby le sait. Il le voyait souvent remplir ses carnets.

Sans prêter plus attention à Cho, elle se leva, rangea son carnet dans le tiroir à la bouteille de whisky et rejoignit, ensuite, la grande salle. Rigsby et Van Pelt levèrent la tête, s'attendant à des ordres sur la marche à suivre pour continuer l'enquête en cours.

▬ Rigsby, où Jane rangeait ses notes personnelles sur John Le Rouge ?

▬ Dans son bureau, tiroir du bas, à droite, répondit Rigsby.

Avant même qu'il n'ait eu le temps de demander à voix haute pourquoi elle voulait savoir cela, il vit sa chef se diriger vers le fameux bureau, le regardant pour la première fois depuis des jours. Elle tenta d'ouvrir le fameux tiroir mais n'y parvint pas.

▬ Merde ! Fermé à clé !

Malgré tout, elle continua de tirer sur la poignée en espérant que cela cède, y mettant plus de rage à chaque tentative. Van Pelt et Rigsby se levèrent et les trois agents avancèrent de concert avec prudence vers leur chef.

▬ Heu... patronne, appela doucement la jeune rousse.

▬ Me faut quelque-chose pour ouvrir ce foutu tiroir, bouillonna-t-elle devant l'incompréhension de ces trois collègues.

Remarquant un coupe-papier en métal, très similaire à un couteau à la lame épaisse, sur le bureau, Lisbon le prit et commença à triturer les coins du tiroir jusqu'à parvenir à créer un espace assez grand entre un morceau de panneau défoncé et le tiroir abimé. Lorsqu'elle eut la place d'y introduire l'index, le majeur et l'annulaire, elle le fit et arracha littéralement le panneau de bois. Le verrou ne tarda pas à céder lui aussi, tandis que ces trois agents étaient toujours immobiles. Elle avait l'air si concentrée et déterminée qu'ils devaient avouer craindre un coup de coupe-papier s'ils tentaient quoique ce soit.
Après un bon quart d'heure à s'activer pour avoir accès au contenu du tiroir, elle en extirpa enfin un petit carnet à la couverture bordeaux. Elle reposa sur le bureau le pauvre coupe papier qui en avait pris pour son grade et se dirigea vers son bureau sans un regard vers son équipe. Les trois agents se regardèrent, partagés entre inquiétude et incompréhension.

▬ Elle devient folle, vous croyez ?, demanda Rigsby avec crainte.

▬ Nan. Elle veut juste finir le boulot entrepris par Jane, répondit Cho, le visage impassible alors qu'il regardait Lisbon se rasseoir dans son fauteuil, à travers les stores du bureau personnel de sa chef. Rigsby, elle m'a dit de faire venir Hiksen et Galles pour interrogatoire.

▬ Je m'en charge, acquiesça-t-il.

Une fois l'agent éloigné, Van Pelt se tourna vers son collègue et l'observa un moment sans rien dire, se mordillant la lèvre inférieure, en pleine réflexion intérieure. L'Asiatique n'avait toujours pas bougé, observant les moindres faits et gestes de sa boss. Celle-ci avait ouvert le petit carnet et le feuilletait avec attention. Au bout d'un moment qui sembla une éternité, il tourna enfin le regard vers la benjamine de l'équipe, le visage toujours fermé.

▬ Accouche.

▬ T'as l'air de savoir exactement comment elle fonctionne. Je sais que vous vous ressemblez plus qu'il n'y parait mais... le moindre de ces gestes semble avoir un sens pour toi alors même qu'il n'en a aucun.

▬ Chacun réagit différemment devant la mort, tu devrais le savoir.

▬ Je le sais mais...

▬ Elle avait le devoir de le protéger, elle a échoué. Que crois-tu qui lui reste comme devoir envers lui ? C'est rien d'autre que de la logique. En réfléchissant un peu, tu comprends pourquoi elle fait telle ou telle chose.

Avant qu'elle ne puisse répliquer, Kimball Cho s'éloigna et retourna à son bureau pour travailler. Grace resta un moment sur place, méditant les mots de son collègue.


▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬
Dans son bureau, Lisbon était penchée avec attention sur les notes personnelles de Jane. Avant de mourir, Sam Bosco, son ancien collègue et ami, avait dit quelque-chose à Jane. Il devait forcément lui avoir parlé de John Le Rouge et non pas d'elle, comme il l'avait nargué lorsqu'elle lui avait posé la question. Si c'était ça, il l'avait certainement consigné dans ses notes, non ? Et si elle ignorait une chose primordiale sur John Le Rouge, une chose qui avait coûté la vie de trois excellents agents, plus les dommages collatéraux, il lui fallait à tout prix le savoir. Sauf que retrouver une information parmi les gribouillis de Jane était mission impossible. Elle l'avait souvent vu écrire. Elle connaissait à la perfection ses lettres rondes et harmonieuses, si loin de ses pattes de mouches pleines d'encre à elle. Elle se souvenait parfaitement de l'application qu'il pouvait parfois mettre pour écrire quelque chose de propre. Mais là, tout n'était qu'un tas d'encre informe. Des mots en gros sur les pages et de microscopiques phrases autour et à l'intérieur du mot, des ratures, des schémas, des dessins de smiley presque plus effrayants réunis qu'un seul du vrai John Le Rouge.
Coincée entre deux pages, elle trouva une photo repliée, le côté blanc cachant la partie impressionnée. Elle ouvrit lentement la photographie pour y découvrir ce qu'elle savait déjà y trouver. C'était un cliché de famille. Jane, souriant, heureux, amoureux, avait sa fille dans ses bras. La petite avait les jambes enroulées autour de la taille de son père, ses bras autour du cou de sa mère. Celle-ci était le plus proche possible de son mari afin d'éviter à la petite d'être trop instable dans sa position, si bien que Jane avait passé son bras autour de la taille de son épouse. Dans cet entremêlement de corps, on pouvait lire l'amour profond que chaque membre de la famille portait aux deux autres. On pouvait aussi sentir combien ils étaient heureux ensemble, avant qu'un tueur en série ne vienne tout gâcher. Si le cliché lui arracha un faible sourire, il lui fit aussi un sentiment étrange dans la poitrine, juste au niveau de son cœur. Comme un sentiment soudain d'oppression. Elle avait déjà vu des photographies de la femme de Jane et de leur fille, mais elle n'avait jamais eu l'occasion de voir un cliché du couple ou du trio réuni et pour la première fois, elle saisissait vraiment l'ampleur des sentiments que le blondinet avait pour sa femme. Dans le regard de cet homme sur le cliché, on sentait que toute sa vie était liée au destin de ces deux femmes. En regardant cette photo, Lisbon n'avait aucun mal à se représenter les conséquences de leur mort. Elle avait eu le droit à tous les détails d'ailleurs et elle pouvait assurer que n'importe qui d'un peu observateur pouvait le prédire.
Poussant un grand soupir, elle replia la photo et ouvrit son tiroir de gauche. Elle fit glisser le cliché entre les pages de son propre carnet, celui où elle écrivait tout ce qu'elle pensait lorsqu'elle songeait au mentaliste. Elle referma le tiroir et regarda la clé quelques secondes avant de passer la chaine autour de son cou, y faisant pendre la clé qu'elle cacha sous son débardeur. Cette chaîne était désormais l'unique ornement qu'elle portait. La croix qui avait, jadis, sa place autour de son cou avait disparu le jour où elle avait mit cette clé à la place. Le jour où elle avait cessé de croire qu'elle pourrait revoir Jane vivant. Après un instant à revoir défiler quelques souvenirs du mentaliste, elle se remit à sa lecture.


▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬
En salle d'interrogatoire, Cho et Rigsby étaient assis l'un à côté de l'autre, faisant face à Tyler Hiksen. C'était un homme plutôt propre sur lui. Grand, brun, rasé de près. Un brillant homme d'affaire au regard légèrement inquiet, mais surtout très en colère.

▬ C'est cet enfoiré d'Ames ?, demanda l'homme avec hargne. Il a encore porté plainte contre moi ? C'est pas moi qui devrais être enfermé, c'est lui.

▬ Dereck Ames est mort, dit tout simplement Cho, regardant le convoqué droit dans les yeux, un stylo tournoyant légèrement entre ses doigts.

▬ Quoi ? Ho... Et vous croyez que c'est moi qui l'ai tué ?

▬ Nous voudrions savoir où vous étiez le soir du meurtre...

▬ Au dojo à la sortie de la ville, le coupa Hiksen.

▬ Mon collègue ne vous a même pas dit quand le meurtre avait eu lieu, répondit Cho en le fixant toujours.

▬ Et alors ? J'y suis tous les soirs. De sept heures trente à neuf heures, je me défoule sur le tatami. Il y a au moins quinze personnes qui pourront vous le jurer sur l'honneur. Après, je vais manger au restaurant en face du dojo. Un bar sympa et des spécialités asiatiques, le patron pourra lui aussi vous confirmer que j'y mange pratiquement tous les soirs. Les autres, je mange dans celui à côté, un fast food. Si c'était un de ces soirs, vous me verrez entrer et ressortir une heure plus tard sur la caméra vidéo surveillant l'entrée. Ensuite, je retourne au dojo. Je dors dans une petite salle au fond du bâtiment. Il y a également une caméra vidéo reliée à mon ordinateur qui donne une vue imprenable sur la porte de la pièce. Vous verrez que c'est le seul et unique accès et que j'y suis entré le soir pour n'en ressortir que le lendemain matin.

▬ Vous dormez là-bas ?, s'étonna Rigsby.

L'homme soupira fortement, se frottant le visage comme si la fatigue et le stress de l'interrogatoire l'assommait, plus qu'il ne l'agaçait.

▬ Ames, à dit à ma femme que je l'avais trompée. Elle l'a cru sans autre forme de procès pour moi, sans que j'aie le droit de lui dire quoique ce soit. Elle a demandé le divorce, a gagné et comme nous avons eu deux enfants ensemble et qu'elle a eu le droit de garde, je dois lui payer une pension alimentaire qui me bousille plus de la moitié de ce que je gagne chaque mois. Entre ça et les divers emprunts que je dois rembourser, j'ai à peine assez pour me payer un appartement. Du coup, mon meilleur ami, le propriétaire de la salle, me laisse y dormir afin que j'ai un toit et de quoi vivre. Le resto du soir est mon seul plaisir depuis que je vis de la sorte... et mon seul moyen de ne pas passer seul toutes mes soirées.

▬ Vous étiez vraiment coupable ?, l'interrogea Rigsby.

▬ Oui... Une regrettable erreur. Ma fem... ex-femme, ne me laisse même pas m'expliquer et m'excuser. Elle ne veut pas comprendre que je regrette.

▬ Donc vous lui en vouliez, demanda l'autre agent.

▬ Bien sûr. LACCA est mon arme contre lui. Bientôt, nous aurons réussi à faire supprimer son émission. Il est intolérable qu'un être comme lui puisse continuer à faire le mal comme ça autour de lui.

Rigsby sentit la colère monter en lui. Jane faisait le même boulot avant la fin tragique de sa famille. Il soulageait les âmes en peine en faisant croire qu'il communiquait avec leurs défunts et il révélait à des femmes bafouées les tromperies de leur mari. Il pensait faire le bien, il en avait fait, la plupart du temps. Wayne se souvenait parfaitement d'avoir vu une émission post-disparition de Jane des écrans. Nombres de gens s'étaient succédés, remerciant encore une fois le médium retiré des plateaux télés ou l'accusant d'avoir détruit leur couple en révélant leurs erreurs. Il s'était, à l'époque, déjà énervé contre les détracteurs de son collègue et ami et s'était attendri en voyant ces hommes et ses femmes, pleurer de joie en jurant par tous les saints que Jane leur avait redonné espoir et confiance en la vie, qu'il leur avait permis d'enfin faire leur deuil. Et il avait vu Jane à l'œuvre un nombre incalculable de fois. On avait beau voir plus souvent le mal que le bien, les choses qu'il avait faites avaient aidé beaucoup de monde. Plusieurs maux faisaient de grandes et belles choses avec les gens comme Jane. Et là, c'était comme si cet homme insultait son défunt ami.

▬ Ne blâmez pas les autres pour vos propres erreurs. Il n'a fait que dire à votre femme ce que vous lui cachiez. Elle n'aurait pas eu besoin d'aller lui poser la question si vous aviez été honnête dès le départ, déclara l'agent Rigsby en se penchant vers Hiksen, poings fermés et serrés sur la table.

▬ C'est quoi votre problème ? En quoi ça vous regarde ?

▬ Mon problème ? Vous voulez savoir c'est quoi mon problème ? C'est quand des hommes comme vous qui prétendent aimer leur femme et être honnêtes reprochent à d'autres le fait qu'ils n'ont pas été correctes avec...

▬ Je pense qu'il a compris, intervint Cho, voyant son collègue virer au cramoisi peu à peu. Tu devrais sortir et nous laisser.

▬ Mais...

▬ Sors, s'il-te-plait. Je m'occupe de finir d'interroger le monsieur. Tu devrais vérifier qu'il nous a dit vrai pour son alibi.

Rigsby regarda l'Asiatique quelques secondes dans les yeux, puis se redressa et quitta la pièce sans un regard de plus vers le suspect potentiel. A peine fut-il sorti et la porte refermée qu'il poussa un cri de frustration, à mi-chemin entre la plainte étouffée et le mugissement du taureau furieux. Grace qui passait par là se figea en l'entendant et se tourna vers lui, un sourcil levé, signe de sa perplexité.

▬ Ça va ?, lui demanda-t-elle.

▬ Ce type m'énerve. Il fait des conneries et reproche à un autre de le deviner, plutôt que de se reprocher son erreur. Si Jane avait été là, Hiksen l'aurait accusé de l'avoir cerné dans le détail et l'aurait mis dans le même sac qu'Ames.

▬ Mais il n'est plus là, répondit sa coéquipière en baissant les yeux.

▬ Je sais, soupira l'agent tristement. Et toi, sinon ? Tu as avancé ?

▬ Oui et non. Lisbon avait raison. Janet Ames nous a caché des éléments importants, mais rien qui permette d'avoir une piste sérieuse. Elle est soumise à des mesures restrictives vis-à-vis de Diana Glau, une de ces anciennes amies avec qui elle a eu une violence altercation. Le juge lui a même ordonné de suivre un stage de contrôle de soi.

▬ Violente, s'exclama Rigsby. Elle avait le mobile et n'a aucun alibi en plus.

▬ Tout comme Charles Crowley, soupira Grace.

▬ Et à son travail ? Il n'avait vraiment aucun problème ? Tout est beau dans le meilleur des mondes, comme le dit sa femme ?

▬ Les tensions inévitables de la profession plus le fait qu'il savait si bien jouer avec les gens, dit-elle. Du moins, ça c'est les choses rapportées « officiellement » par les médias. Il faudrait rendre une petite visite à la production pour avoir leur version des faits. J'allais voir Lisbon pour lui demander justement. Ah, boss, s'exclama-t-elle en voyant la chef d'équipe arriver.

Un dossier à la main, Lisbon leur adressa un regard puis s'arrêta une fois à leur hauteur.

▬ Du nouveau ?

Alors que Rigsby allait répondre, un agent passa avec, à son côté, Tyler Hiksen. Celui-ci semblait totalement libre de ces mouvements et c'était à peine si l'agent faisait attention à lui.

▬ Hey, vous allez où comme ça ?, demanda Rigsby, les sourcils froncés.

▬ Votre copain a dit que j'étais libre de partir. Que ce monsieur m'indiquerait le retour aux ascenseurs.

▬ Pardon ?, demanda Lisbon en fronçant les sourcils. Cho vous a dit de partir, comme ça ?

▬ Il a reçu un appel qui semblait important. Il était concentré et semblait encore plus... froid qu'il ne l'était au départ. Enfin, si c'est possible. Puis il a dit à son interlocuteur qu'il arrivait de suite et m'a dit que je pouvais partir.

Marine a écrit:Ah la la, je ne m'en lasse pas ! Tu me tiens en haleine avec ta fic, je veux savoir ce que va devenir Lisbon, le pourquoi de cette enquête sur la mort d'un médium, si John le rouge sera attrapé... vite, la suiiiiiiiiiiiiiiiiite !!!!!!!!!!!!!!!

Marine a écrit:Ah la la, je ne m'en lasse pas ! Tu me tiens en haleine avec ta fic, je veux savoir ce que va devenir Lisbon, le pourquoi de cette enquête sur la mort d'un médium, si John le rouge sera attrapé... vite, la suiiiiiiiiiiiiiiiiite !!!!!!!!!!!!!!!

Allez, je suis sympa, j'ai édité pour vous donner une nouvelle partie.
Bonne lecture !

Je vois qui en a chez qui ça s'arrange pas xD
Devrais-je m'inquiéter des effets secondaires de ma fic ?

Allez, je vous ai mis la troisième partie du chapitre, mais n'en abusez pas hein ! Surtout qu'après, pendant une semaine vous serez en diète sèche de suite !

Lilith a écrit:

pendant une semaine vous serez en diète sèche de suite !

Marine a écrit:Noooooooooooooooooooooooooooonnnnnnnnnnnnnnn !!!!!!!!!!!!!!!!! Une semaine c'est trop long !!!!!

Pas le choix ! Si je suis pas trop crevé, j'n'aurais accès qu'à MSN en viteuf avant d'aller au dodo, mais pendant une semaine, pas d'ordi pour moi ! J'vais même devoir continuer mes chapitres sur papier (si j'ai le temps de m'y consacrer un peu, ce qui sera pas gagné), donc si moi pas avoir d'ordi, moi pas pouvoir mettre nouveau chapitre ^^

Sorry Double post !
Fin du chapitre 4 ce soir ! Chapitre 5 débutera dès que je rentre de stage, promis !
Bonne lecture et lâchez vos impressions surtout ^^

Allez, j'suis pas si méchante, je vous mets donc cette grosse suite, même si j'ai pas eu de réaction sur la fin du chapitre 4 donc je sais pas si vous l'avez lu !



Chapitre 5
Red John is mine...
J'ai vraiment l'impression de devenir folle parfois. Quand je ferme les yeux, j'entends ta voix, je sens même ta présence et ton parfum. Je deviens vraiment dingue. On dirait une fille dont l'homme de sa vie est tombé au champ d'honneur et qui n'arrive pas à faire la part des choses. Grace voudrait que je « fasse mon deuil », comme elle dit. Elle ne comprend pas que ce que je ressens n'a rien à voir avec le chagrin. Tu n'es plus là, OK, j'ai de la peine, mais je vis avec. Ce que je ne supporte pas, c'est l'idée que John Le Rouge, lui, respire encore. Il devrait être mort. Il devrait t'avoir accompagné jusque dans les tréfonds et avoir été envoyé en Enfer tandis que toi tu as rejoint le Paradis. C'est pour ça que je le pourchasse. C'est pour ça que je continue de le traquer et que je le traquerai jusqu'à ce que ça donne des résultats. J'aimerais tellement savoir ce que Bosco t'a dit. Tu as des tas de notes sur John Le Rouge dans ton carnet. Tellement de choses que j'ignorais sur lui. Mais est-ce que ce sont tes interprétations ou des preuves concrètes ? Je n'en sais rien, tu ne le marques jamais. Et puis ce mot. « ERREURS ». Qu'est-ce que ça veux dire ? Pourquoi ce mot tout seul ? Ça doit être important, vu que ce mot est écrit en énorme, en gras, souligné et tous les autres moyens possibles pour que ce soit le premier qui attire le regard sur la page. Est-ce que cela signifie que John Le Rouge commet des erreurs ? Est-ce que c'est toi, nous, qui étions dans l'erreur sur quelque chose ? Est-ce que tes raisonnements sont erronés et tu t'en es rendu compte ? J'avance en aveugle Jane. J'aurais tellement besoin d'un indice supplémentaire...

L'agent Teresa Lisbon se réveilla en sursaut lorsqu'elle entendit une porte s'ouvrir. Elle mit plusieurs secondes à se rappeler où elle se trouvait et ce qu'elle y faisait. Dormir en position assise, la tête sur un élément dur comme une table n'était pas son moyen de prédilection de se reposer. Lorsque la brume devant ses yeux et dans son cerveau se dissipa, elle se rappela ne pas avoir quitté le bureau de la nuit. Elle se souvint avoir écrit quelques lignes avant de reprendre son « enquête secrète » et de finalement s'endormir à même son fauteuil, trop épuisée pour parvenir à lutter contre la fatigue. Regardant rapidement l'heure, elle constata qu'elle avait sombré dans l'inconscience pendant plus de trois heures.
Soixante-douze heures plus tôt, Hightower l'avait fait venir dans son bureau, lui reprochant ouvertement de faire passer son envie de retrouver John Le Rouge avant de s'occuper de l'affaire en cours. Or, elle était payée pour résoudre les crimes qu'on lui confiait, pas pour traquer jour et nuit un tueur en série sans rapporter de résultat concluant. Si elle devait chasser John Le Rouge avec autant d'acharnement, il lui fallait rendre des preuves tangibles pour pouvoir inculper quelqu'un. En conclusion, elle n'avait plus le droit de faire passer ses recherches sur le tueur avant les enquêtes qu'on lui confiait. Depuis, la chef d'équipe menait donc deux enquêtes de front, la première, elle la vivait le jour, avec ses coéquipiers. Elle traquait l'assassin de Dereck Ames, le « médium ». La seconde, en revanche, elle la suivait sur ses heures de repos, la nuit. Là, elle cherchait toutes les informations qui pourraient lui permettre de trouver l'identité de John Le Rouge. Il en découlait une fatigue vraiment importante contre laquelle elle luttait en permanence à grandes doses de travail et de caféine, jusqu'à ce que son corps se mette automatiquement en stand-by pour un sommeil réparateur et sans rêve, ni cauchemar.
Lorsqu'elle opina la présence de Cho dans le bureau, s'approchant, elle referma d'un coup sec le carnet et le cacha sous un dossier pendant que son agent posait sur la table une tasse fumante dont elle reconnut le contenu comme un café assez odorant. Il devait avoir mis la dose.

▬ Ah, Cho ! Merci.

▬ De rien, répondit l'Asiatique. J'ai pensé que vous en auriez besoin.

▬ Je n'ai pas passé la nuit ici Cho, tenta-t-elle avec conviction pourtant.

▬ Et moi je suis le président des Etats-Unis et je suis black !, répondit l'homme sans plus d'émotion que ça. Ayez l'air réveillée quand Van Pelt arrivera.

▬ Où étais-tu parti quand tu as laissé Hiksen s'en aller sans demander la permission ?, contre-attaqua la chef d'équipe.

Il ne répondit pas et la laissa seule. Après son retour ce jour-là, Lisbon avait tout tenté pour obtenir des aveux de son agent. Elle voulait savoir où il était partit, mais l'Asiatique n'avait pas lâché le morceau. Elle n'avait réussi qu'à obtenir un petit « c'était personnel », sans plus de précision. Or, Cho employant cette excuse signifiait que même sous la torture, il ne lâcherait pas le morceau. Elle tentait tout de même à chaque fois qu'elle le pouvait. Avec du temps et de la chance, ça l'agacerait peut-être de l'entendre poser la question à longueur de temps et il lui répondrait.
Oubliant momentanément, elle passa quelques minutes dans son bureau à feuilleter l'évolution de l'enquête. Assez de temps pour pouvoir être au courant des choses qu'elle avait manquées la veille. Assez longtemps pour finir son café et voir Van Pelt et Rigsby arriver, ensemble. La chef d'équipe se leva donc et rejoignit son équipe.

▬ Hiksen est définitivement innocenté. Son alibi est plus que concret. Les vidéos des caméras de surveillance le montrent clairement aux endroits indiqués comme tous les soirs et elles n'ont pas été trafiquées pour la nuit du meurtre. Sa femme et Crowley sont toujours suspects cependant. Qu'en est-il du côté de son travail ? Je ne trouve aucune mention là-dessus ?

▬ C'est parce qu'on est pas vraiment d'accord, répondit Van Pelt en baissant les yeux.

▬ Comment ça ?

▬ Rigsby pense que son associé Alexander Hengus, est honnête lorsqu'il dit que tout se passait bien, mais Van Pelt soutient qu'il y a quelque-chose de bizarre. Et on a pas accès à leurs dossiers, qu'il refuse de nous présenter sans mandat.

▬ Ton avis Cho ?, demanda la boss.

▬ Je pense qu'on devrait avoir un mandat. On trouvera dans les dossiers quelque-chose d'important.

▬ Bien ! Allez-y avec Rigsby, j'appelle immédiatement pour que vous l'ayez.

Les deux hommes partirent sans attendre, tandis que la rouquine se tournait vers sa boss.

▬ Patron, je dois encore rester là ?

▬ Oui.

▬ Je croyais que j'avais le droit à plus de terrain.

▬ J'ai besoin de toi, de ta compréhension et de ta... compassion à l'égard de la gente féminine pour mener un interrogatoire. Il faut la jouer fine et je sais que ni Cho, ni Rigsby n'arriveront à quelque-chose avec elle.

Grace se redressa légèrement, fière d'avoir un tel compliment de la part de sa supérieure, même si les mots employés lui faisaient se demander si c'était vraiment un compliment ou non. Finalement, elle se décida à le prendre tel quel puisqu'elle était, soit disant, la seule à pouvoir obtenir des réponses.

▬ Il s'agit de qui ?

▬ Rory Galles. C'est l'adjointe d'Hiksen dans LACCA. Elle est très secrète quand à la raison qui l'a poussée à rejoindre l'association, mais elle est une des plus actives. Je veux savoir pourquoi.

▬ Et vous pensez qu'elle ne le dira pas facilement ?

▬ Elle a été très frileuse pour venir jusqu'ici. Elle ne veut parler qu'en présence d'un avocat. Elle ne dira rien facilement, pas même son nom alors oui, il faut quelqu'un en qui elle pourra avoir confiance. Depuis qu'ils regardent les enquêtes à la télé, ils veulent tous un avocat avant de parler, ajouta Lisbon dans un soupir en s'éloignant.


▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬
Et c'est ainsi qu'une demi-heure plus tard, Grace Van Pelt se retrouvait face à une femme d'une trentaine d'année, brune à l'air indéfinissable entre l'énervement, l'inquiétude et l'ennui profond. Pendant plus de cinq minutes, la jeune agent se contenta de regarder la jeune femme, son avocat faisant de même, alternant entre sa cliente et elle. Ce fut d'ailleurs ce dernier, un homme dans la cinquantaine, marqué par les années, qui brisa en premier le silence.

▬ Agent Van Pelt. Pouvez-vous nous dire ce que nous faisons là si ce n'est pas pour que vous posiez vos questions à ma cliente !

▬ Vous aviez une liaison avec Dereck Ames, demanda-t-elle doucement à Rory Galles.

▬ Quoi ?

▬ Dereck Ames était un homme à femme. Il trompait sa femme et elle nous a affirmé avoir été sa maitresse avant de devenir sa femme. Un homme capable de quitter son épouse pour une autre qu'il trompera ensuite peut très bien avoir eu plusieurs maitresses, non ?

▬ Oui... Oui, c'est plausible en effet, je crois.

▬ Vous aviez une histoire avec lui et il a refusé de quitter sa femme pour vous ? Je suis certaine que c'était quelque-chose comme ça. Vous ne voulez pas dire pourquoi votre rancœur est aussi profonde contre Ames, alors ça ne peut n'être qu'une chose que vous n'aimeriez pas voir dites partout. Je comprends que vous vous sentiez mal, mademoiselle Galles. Mais ça vous ferait du bien de nous le dire. Si vous n'avez rien à vous reprocher, il n'y a aucune raison.

Elle garda sa voix la plus douce et son regard le plus compatissant pour Rory Galles. Cette dernière regardait la jeune agent en se mordant la lèvre inférieure. Elle voulait visiblement avouer quelque-chose, mais n'osait pas. Elle pesait intérieurement le pour et le contre.

▬ Rory, vous devriez tout leur dire, l'incita son avocat. Vous êtes innocente, vous n'avez rien à craindre et puis, il vaut mieux que ce soit vous qui leur en parliez plutôt qu'ils ne l'apprennent en faisant des recherches.

▬ Alors comme-ça il trompait sa petite blondasse, s'exclama finalement la femme, le regard baissé sur ses mains jointes sur la table. Je l'avais dit à Janet. Elle n'a pas voulu me croire.

▬ Vous connaissez Janet Ames ?

▬ Rory Galles, c'est mon nouveau nom. Je m'appelais Melinda Strens avant... Il y a des années.

▬ Vous étiez la femme d'Ames, se souvint l'agent Van Pelt en feuilletant le dossier dans sa mémoire. Celle qu'il a quittée pour épouser Janet.

La femme hocha la tête. Derrière la vitre sans teint, Lisbon prenait note en écoutant attentivement. Elle savait que la femme parlerait plus facilement à l'angélique Grace Van Pelt, mais elle n'imaginait pas qu'elle y parviendrait aussi vite. Soit l'ex-femme d'Ames avait vraiment une faible résistance, soit Grace était vraiment douée. Elle penchait pour un peu des deux... même si elle nierait devant sa jeune agent.

▬ Pourquoi avoir changé de nom ?, demanda Grace.

▬ Dereck Ames est connu. J'en avait assez de faire la une de la presse à scandale. « L'étoile montante dans la divination. Le grand Dereck Ames, habitué à communiquer avec les proches disparus de parfaits inconnus, quitte sa femme pour épouser sa maitresse. C'est une femme éplorée qu'il laisse derrière lui, devant faire le deuil de sa relation et de la famille qu'elle rêvait de fonder avec lui. Elle laisse sa place à la jeune et magnifique maitresse dont elle ignorait tout jusqu'à ce qu'Ames lui amène les papiers du divorce. Et blablabla » Tellement glorieux n'est-ce pas ? Changer de ville, de nom, devenir brune, c'était tellement plus simple que d'affronter la presse tous les jours. Mais il a fallu qu'il vienne ici.

▬ Vous étiez en colère, déduisit facilement l'agent.

▬ Oh oui je l'étais. Quand Hiksen a dit qu'il voulait anéantir son émission et l'obliger à quitter la ville, je m'y suis lancé corps et âme. Je voulais juste qu'il parte avant qu'on découvre qui j'étais. Je voulais qu'il change de ville, qu'il aille à New York comme il l'avait toujours voulu ou à Los Angeles. Tout tant qu'il était loin de moi. Mais je ne l'ai pas tué. Pourquoi faire ?

▬ Vous venger, supputa l'agent. Il vous avait trompée et s'exposait tous les jours avec sa nouvelle femme, sa maitresse de l'époque, en clamant partout qu'il l'aimait comme un fou.

Galles fut secouée d'un rire sans joie, plus amère et sarcastique que jamais.

▬ Si j'avais vraiment voulu le tuer pour ça, je l'aurais fait le jour de notre divorce. Pas après tant de temps. J'étais en colère, mais pas à ce point.

▬ Où étiez-vous le soir du meurtre, mademoiselle Galles ?

▬ Chez moi, devant ma télévision. Seule. Je regardais une de ces émissions de téléréalité où ça cri et pleure sans cesse. C'est divertissant et ça permet de ne pas penser à sa propre vie.


▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬
De l'autre côté de la vitre, un téléphone portable sonna. La brune décrocha à la seconde où elle parvint à sortir l'engin de sa poche.

▬ Lisbon.

▬ Boss, c'est bon, on a accès aux dossiers, répondit l'agent Cho.

▬ Et ?

▬ Bingo. Il y avait quelques petits problèmes de détournement de fond dans l'entreprise. Ames détournait et son partenaire le savait, mais le cachait. Sauf qu'ils allaient avoir un contrôle qui aurait révélé les fraudes du « médium ». Rigsby l'amène au bureau pour interrogatoire plus poussé.
Attends, pourquoi « Rigsby » et pas « on ». Tu es où toi ?

Elle n'eut que le silence en réponse pendant trop de secondes pour ne pas froncer les sourcils et s'interroger.

▬ J'ai quelque chose à faire.

▬ Cho. On travail là. J'ai besoin de savoir exactement où se trouvent mes agents.

L'Asiatique soupira à l'autre bout de la ligne avant de répondre.

▬ D'accord. J'ai une petite idée. Il faut que j'interroge une femme de LACCA pour être sûr. Seulement, comme ce n'est qu'une intuition et pas une preuve tangible qui me fait parler à cette personne, j'ai craint que vous ne soyez pas d'accord et...

▬ Qui ?, demanda simplement Lisbon.

▬ Rory Galles. L'adjointe d'Hiksen.

▬ C'est l'ex-femme d'Ames. Celle qu'il a quittée pour épouser Janet Ames. On le sait. Elle est ici, Van Pelt l'interroge déjà.

Encore une fois, elle n'obtint pour toute réponse qu'un long silence de réflexion de la part de l'Asiatique. Elle lui laissa un moment pour réfléchir, puis finalement, il reprit la parole avant qu'elle n'ait à le réveiller. Il lui concéda et lui promit d'arriver dans les plus brefs délais au QG. Il raccrocha ensuite, laissant une Lisbon bien perplexe. Depuis quand l'agent Kimball Cho, terre à terre et non émotif, d'aussi loin qu'elle le connaisse, se laissait-il guider par des intuitions ?
Du coin de l'œil, elle vit Grace se lever et sortir de la pièce, laissant la nouvellement suspecte et son avocat seuls. Elle passa ensuite dans la pièce où se trouvait Lisbon.

▬ Alors, on fait quoi boss ?

Elle n'a aucun alibi, tous les mobiles du monde, et elle n'était pas très coopérative jusqu'à présent. Elle est dans la liste des principaux suspects, même si elle coopère maintenant. Vois si elle fait partie de ceux qui menaçaient Ames de mort.

▬ Bien patron.

Une fois de nouveau seule, Lisbon poussa un profond soupir. Que n'aurait-elle pas donné pour une supposition douteuse et un plan foireux de Patrick Jane. Elle aurait même accepté de risquer sa place pour l'entendre lui dire « Je sais qui a fait le coup ! Suivez-moi ! ».


▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬
Au Cimetière Catholique Ste Mary, dans une des allées du fond, une tombe bien trop fraîche au goût de sa visiteuse accueillait une boite vide. Une boite pourtant pleine de beaucoup trop de signification à ses yeux. Juste à côté, deux noms qu'elle ne connaissait que trop bien, mais qu'elle n'appréciait pas de voir là. Devant elle, un nom qu'elle connaissait encore plus, qu'elle avait si souvent prononcé et qu'elle haïssait de voir inscrit sur cette pierre de marbre.
Fermant les yeux, elle sentit une brise légère lui caresser le visage, faisant virevolter ses cheveux dans tous les sens. Elle frissonna malgré l'air chaud de celle-ci. S'agenouillant ensuite devant la tombe de son consultant, elle retira les choses qui la salissaient. Quelques mauvaises herbes, des fleurs fanées, portées par le vent et venues des tombes voisines, de la terre... Elle observa un instant le marbre lisse et froid, retraçant du bout des doigts les fines lettres qui composaient le nom du blondinet aux yeux d'azur.

▬ J'aurais préféré qu'on n'inscrive rien sur la pierre. Il n'est pas là, alors pourquoi y mettre son nom ?, demanda-t-elle, plus pour la rhétorique qu'en attente réelle de réponse.

▬ Sans doute pour que vous ou les gens qui en ont besoin puissent venir ici poser ce genre de questions. Ou celles comme vous avez dans la tête.
C'est stupide, grogna l'agent Teresa Lisbon, observant la pierre tombale sans pouvoir s'en arracher.

Elle sentit son collègue s'approcher, mais ne broncha pas. Il ne la toucha pas, resta à une distance plus que raisonnable. Il ne cherchait pas à obtenir quelque chose d'elle, jamais. C'était si simple avec lui. Il lui laissait tout le temps dont elle avait besoin. Il attendait qu'elle veuille parler, la laissant totalement libre de le faire ou non, n'attendant jamais rien de ses attentions, pas même un remerciement. Elle appréciait de plus en plus l'Asiatique à ses côtés et arrivait de plus en plus à lui parler, à briser une carapace devenue trop lourde à porter.

▬ Est-ce qu'il te manque, Cho ?

▬ Tous les jours, avoua-t-il en baissant les yeux. C'est plus pareil sans lui au travail.

▬ J'aurais jamais pensé que son absence serait si lourde. Je savais qu'on ne serait plus aussi efficaces sans lui mais... Je m'en fous des résultats. C'est sa présence qui manque le plus. C'est si vide sans lui.

Elle sourit faiblement, retenant un petit rire sarcastique.

▬ Je n'ai plus personne contre qui m'énerver quand on avance pas ou que ça coince.

▬ Vous pouvez vous en prendre à moi si vous voulez, boss.

▬ Pourquoi tu me vouvoies toujours ?, demanda-t-elle en le regardant enfin. Ça fait des jours que je vous tutoie tous et vous, vous continuez de me vouvoyez.

▬ Le respect dû à notre chef, probablement.

▬ J'en ai marre de ces conneries, soupira-t-elle. On va tous mourir dans les bras les uns des autres si ça continue, alors autant arrêter ces histoires de hiérarchie.

Il la regarda un petit moment sans réagir, puis un très léger sourire se dessina sur son visage.

▬ Okay ! Mais je continue à t'appeler Lisbon ou boss.

▬ Marché conclu, opina-t-elle.

Son regard se posa à nouveau sur la pierre tombale, l'observant en silence. Elle ne cessait de se demander comment Jane aurait fait. Certaine qu'il aurait trouvé la réponse bien avant eux, comme toujours. Elle n'avait jamais compris exactement comment ces trucs fonctionnaient, mais ça marchait, sans doute aucun. Il savait lire dans la tête des gens et en ressortir le moindre secret. Même les affaires compliquées devenaient finalement simples avec lui. Elle avait tellement envie de mener cette enquête à terme rapidement. Oublier toutes ces histoires de médium, de manipulation, d'observation. Oublier que Patrick Jane avait, un jour, été dans leur équipe... Ouais, comme si elle le pouvait.

▬ Je vais le venger, Cho. Je trouverais John Le Rouge et je le tuerai. Bosco, Jane,... Il me prend toutes les personnes qui comptent pour moi. Il faut que je le tue avant qu'il ne s'en prenne à vous. Van Pelt, Rigsby ou toi. Je ne supporterais pas de vous mettre vous aussi en terre.

▬ Ce n'est pas John Le Rouge qui a tué Jane, boss.

▬ C'est tout comme. Il était au CBI uniquement pour le retrouver. Il ne s'occupait des autres affaires que parce que c'était son seul moyen d'avoir accès aux locaux et de pouvoir mener l'enquête sur John Le Rouge. Il n'aurait pas été dans cette foutue explosion si John Le Rouge n'avait pas tué sa famille. Il est responsable et je le trouverai, je lui ferai payer.

▬ Et tu finiras en prison pour ça, Lisbon. Si John Le Rouge ne t'a pas tuée avant.

▬ Peut m'importe. Au moins, lui sera mort avant moi et avant vous. Je dois retourner au bureau.

Il la regarda s'éloigner, jusqu'à ce qu'elle ne disparaisse. Une fois qu'elle fut partie, il se retourna vers les tombes et ferma un instant les yeux. Il regarda d'abord celle de son collègue et ami, puis regarda celle de l'épouse et la petite fille de celui-ci. S'agenouillant devant, il enleva rapidement les feuilles et la terre qui l'avaient salie, arracha la mauvaise herbe et les fleurs fanées qui l'encombraient. Lorsqu'il eut terminé de la nettoyer, il se releva, regarda le ciel et secoua négativement la tête. Il reprit, à son tour, le chemin qui menait vers la sortie du cimetière et rejoignit sa propre voiture.

Ah ah ! Mais qui dont peut avoir tué ce cher Ames ! La liste est si longue ! C'était pas un enfant de cœur ce gars là.
Enfin bref ! Premières "tension" Lisbon/Cho, enfin si on peut dire, dans cette suite. Elle commence aux derniers ▬ ▬ ▬ ▬ ^^

Lilith a écrit:

Depuis quand l'agent Kimball Cho, terre à terre et non émotif, d'aussi loin qu'elle le connaisse, se laissait-il guider par des intuitions ?

Lilith a écrit:

Que n'aurait-elle pas donné pour une supposition douteuse et un plan foireux de Patrick Jane. Elle aurait même accepté de risquer sa place pour l'entendre lui dire « Je sais qui a fait le coup ! Suivez-moi ! ».

Marine a écrit:

Lilith a écrit:

Depuis quand l'agent Kimball Cho, terre à terre et non émotif, d'aussi loin qu'elle le connaisse, se laissait-il guider par des intuitions ?

Bah c'est clair, je le comprends pas là

Ah j'ai pas mis les parties, mais celui-là est pas encore terminé ^^
Il reste encore un petit bout qui (sans surprise une fois que vous l'aurez lu je pense ^^) est mon passage préféré du chapitre ^^

Après heu... qu'est-ce qui te fait tant croire que Jane n'est pas mort Eloa. Et pourquoi il ferait silence radio s'il n'était pas mort ? Laissant croire à toute son équipe qu'il n'est plus et laissant croire à Lisbon que c'est de sa faute ? Il est pas machiavélique à ce point si ?
C'est dingue comme vous aimeriez qu'il ne soit pas mort.