c'est le blues, l' coup d' cafard le check out assuré... ^

Il faisait noir là ou j'étais. Moi qui croyais que le paradis était blanc. J'ai tenté d'ouvrir les yeux, en vain. Mes paupières étaient si lourdes que j'avais l'impression qu'on m'avait attaché des poids de dix kilos à chacun de mes cils. J'ai aussi tenté de comprendre pourquoi j'avais tant de mal à respirer. Une vague d'angoisse surgit lorsque j'ai entendu un bip strident donner à intervalle régulier : j'étais à l'hôpital..
J'ai entendu la porte de ma chambre s'ouvrir, une bouffée d'espoir apparut.

-Hey, Teresa...

Ce n'était que Van Pelt. J'étais ravi de l'entendre mais j'aurais préférée que ce soit lui. J'ai porté attention aux bruits. Elle ferma la porte puis un bruit de fauteuil se fit entendre.

-Oh tu étais là, je ne t'avais pas vu.
- C'pas grave, répondit une voix endormie.

IL ! Il était là ! Il était là pour moi dans ce fauteuil.

-Tu as passé la nuit ici?
- Non, non. Je m'étais juste assoupis quelques instants, mentit-il
- Ah, et pour toi un assoupissement dur toute une nuit ? Regarde toi Jane, tu as une tête d'endormi et en plus tu as les mêmes habits qu'hier... Avec quelques plis en plus, fit-elle remarquer.
- Je suis visiblement démasqué..., lui répondit Jane en essayant de mettre un peu d'ironie dans sa phrase.. sans grand succès...
- Tu... Tu devrais rentrer chez toi Jane, je ne sais pas si ta présence ici est.. enfin tu comprends...

NON ! Grâce non ! Qu'est-ce que tu lui dis ! Arrête ! Je le veux près de moi ! Ne le renvoie pas près de cette Kristina. S'il te plait... Non ! Épargne moi au moins ça.

-...en plus tu as l'air épuisé..
- Les fauteuils de l'hôpital ne sont pas très confortable je dois l'avouer. Et je n'ai pas beaucoup dormi.
- Dit plutôt que tu as surveillé Lisbon la quasi totalité de la nuit. Ce n'est pas une honte Jane ! Loin de là ! Au contraire... Elle a besoin de toi plus que tu ne peux l'imaginer.
- Pourquoi tu dis ça ?
- Elle te répondra à son réveil...

Elle crevait d'envie de tout lui dire ça en crevait mes oreilles. Elle savait tout. Pourquoi je l'aimais, comment je m'en suis rendue compte et pourquoi je suis descendue aux enfers ainsi que comment je me suis presque laissé crevé pour lui. Mais elle ne disait rien, elle respectait mon silence même si les sous-entendus étaient bien présents. Je ne savais pas ce qui se passait réellement mais j'ai cru entendre Jane souffler.

-Prends bien soin d'elle pendant mon absence. Je vais aller prendre une douche, je reviens dès que possible.
- Je ne te connaissais pas si protecteur envers elle...

Ils avaient dû échanger le regard qui signifiait "Fin de la discussion". J'ai sentit sa main frôler le bout de la mienne. Il l'a retiré puis remise cette fois ci en tenant deux de mes doigts et si rapidement il l'a de nouveau retiré. Des bruits de pas se firent entendre et la porte s'ouvrit puis se referma. Il était partit. Van Pelt me prit la main, la sensation ne fut pas la même...

-Hey Teresa, tu as vue ?! Il t'a tenu la main. Bon d'accord ce n'était pas grand chose. Mais je suis sure que c'était parce que j'étais là. Tu verrais sa tête. Voilà déjà une semaine que tu es dans cet état et...

QUOI ?! UNE SEMAINE ?! Depuis une semaine j'étais dans cet état là! Et il n'y avait qu'aujourd'hui que j'entendais les personnes qui parlaient autour de moi ! Et si Jane m'avait parlé ? Non, il ne fallait pas que je me fasse de films...

-Il passe tout son temps libre ici... Je me demande même ce qu'il en advient de sa pouf, comme tu dis, rigola-t-elle, enfin de Kristina.

Oui à ma grande surprise Grâce avait fait l'effort de rabaisser un temps soit peu Kristina, elle qui la respectait pour ses soit disant "dons".

-....Vue qu'il dort quasi tous les soirs ici. Déjà quatre fois que je le réveille. Je ne sais pas s'il t'a parlé de vous deux... Je ne pense pas vue que l'autre jour il m'a dit qu'il n'osait pas te parler depuis ton accident, qu'il ne faisait que te regarder parce que pour lui, il est dur de parler à ... Enfin, tu m'as comprise. Bref au CBI tout vas bien, mise à part le fait que tu manques à tout le monde...

Elle me parla ainsi pendant plusieurs minutes. Je l'ai mise en sourdine non pas parce que ça ne m'intéressait pas, mais presque. Et puis, je pensais à lui. Toujours à lui.
Deux jours passèrent. Mes cils étaient toujours lourd et Jane ne disait toujours rien. Il était à côté de moi, dans son fauteuil, soit en train de dormir, soit en train de me regarder. Contre toute attente j'ai entendu les tissus du fauteuil se frotter et sa chaleureuse main se mit sur la mienne. Comme jamais il ne l'avait fait, il entrelaça ses doigts aux miens. J'étais si bien là...

-Teresa ?

Il m'avait appelé par mon prénom. L'une des rares fois.

-J'ai une affreuse envie de te tutoyer tu m'excuseras mais si tu te réveilles je reprendrais les bonnes habitudes...Excuse moi de ne pas savoir quoi dire. Le seul truc dont je suis sûr c'est que je veux te voir parmi nous, avec moi. Tu es bien plus important pour moi que tu ne peux l'imaginer.

Je me sentais revivre avec ses mots magiques et magnifiques. Je comptais pour lui !
J'entends la porte, une autre personne avait dû entrer et se dirigeait vers lui.

-Chéri, elle ne t'entends pas, elle est dans le coma... il faut rentrer maintenant...

Kristina.... elle avait dû entendre son monologue, ou du moins une partie et s'était sûrement sentie obligé d'intervenir.
Je me suis sentie mourir une seconde fois. Mes paupières devenues si légères grâce à ses mots redevinrent plus lourdes que jamais. Mon moniteur cardiaque se mit à bipper en continue...

-LISBON! LISBON non !

Et j'entendais déjà une foule de médecin se précipiter vers mon corps où mon cœur ne battait plus... Pour lui.

A suivre.......

-Jane?....

Van Pelt était à coté de Jane, lui était toujours dans le fauteuil. Depuis l'incident il n'avait plus quitté la chambre.

-Depuis combien de temps ça dure?, demanda-t-il d'un ton plutôt calme
-Depuis quelques semaines déjà, répondit Van Pelt, depuis un mois en fait.., finit-elle par avouer.

Elle ne voulait pas en dire trop, par respect pour moi, mais elle voulait faire en sorte que Jane comprenne...

-Les médecins disent qu'elle était vraiment très faible... Mais Grâce pourquoi tu la laissé comme ça?
-Je l'ai aidé comme j'ai pu!, se défendit-elle, mais tu connais Lisbon aussi bien que moi si ce n'est voir plus, tu sais au combien c'est difficile de l'aider! Et je te signal que TU aurais pu être là aussi pour la soutenir! Ne rejette pas la faute sur moi!

Elle était sûrement offusquée de la manière dont Jane lui avait parlé et je la comprenais.

-Oui... excuse moi Grâce....
-Jane, tu aurais pu t'en rendre compte avant... toi seul était capable de l'aider, moi je ne peux pas faire grand chose.. tu es le seul qui puisse y tenir tête. Tu n'avais rien remarqué?
- Hé bien c'est vrai que... oui, j'ai vite fait remarqué qu'elle allait mal...
- VITE FAIT ! Jane ! Lisbon est dans un sale état depuis que...

A ces mots j'entendis Jane se lever brusquement.

- Depuis que quoi Grâce ? Depuis que QUOI ?
Grâce resta un moment silencieuse, avant de reprendre la parole.
- J'ai une question. Désolée si c'est indiscret Jane mais, tu lui as dit quoi?
- Je ne sais plus... Euh, que je ne savais pas m'y prendre avec les personnes dans le coma et j'ai avouer qu'elle comptait beaucoup pour moi... Ensuite Kristina est arrivé....
- Ah, et tu n'as rien remarqué?
- Non,

Grâce éclata de rire

- Mais ma parole ! Pour une fois qu'elle t'autoriserais à lire en quelqu'un, à deviner ses sentiments et là, en l'occurrence, en elle, fait le! J'ai envie d'une seule choses c'est de te remettre les yeux en face des trous avec une bonne claque. Mais je ne le ferai pas... Pour Lisbon.

Jane s'énerva.

- ….Pourquoi tant de mystère? Qui a t-il de si important que me cache Lisbon ?
- Je te pensais plus intelligent Jane.... Toi qui est capable de voir à travers les gens... Si c'est si évident pour moi, pour l'équipe, on pensait que ça serait aussi clair pour toi....

Je l'entendis se diriger vers la porte.

-Réfléchie bien Jane... ne reprend pas le risque de reperdre quelqu'un car tu n'as pas su réfléchir avant d'agir..

Jane ne savait que répondre je le sentais bien, comme à chaque fois que l'on parlait de sa famille....

J'écoutais la conversation sans pouvoir rien dire et quel affreux sentiment de se sentir si impuissante. Ses paroles résonnaient dans ma tête. Pour lui, rien d'envisageable était possible avec moi. Aucune fois il n'avait pensé au fait que je pouvais l'aimer. Il se fichais totalement de moi. Alors pourquoi était-il tout le temps avec moi, ici, à l'hôpital ?

J'ai entendu Grâce soupirer puis dire :

-Jane, pourquoi tu es là ?
- Je voulais juste...
- Rester au chevet de Lisbon. Être le premier à voir ses yeux ouverts, être la première personne qu'elle voit à son réveil. Être le premier à lui parler, à lui sourire. C'est ton « toi profond » qui veut ça.
- Je...
- Jane laisse parler ton inconscient cinq minutes. Pour elle...

Cette fois, ce fut lui qui soupira et j'ai entendue Grâce sortir de la chambre. Elle lui avait presque craché le morceau... Plusieurs minutes passèrent et sans que je m'y attende il me prit tendrement la main.

-Lisbon.... Je suis tellement désolée.... Si j'avais ravalé ma fierté et mis de côté mon arrogance je ne t'aurais pas fait tant souffrir. J'ai joué l'aveugle parce que j'étais sur que tu t'en ficherai de moi. Je connais ton attachement pour le règlement, fit-il en un sourire, Tu ne me disais rien par rapport à Kristina... Je pensais que tu allais me taquiner encore plus que d'habitude. Et j'avais bien trop peur d'être rejeté. Tess...

Il avait posé sa main dans mes cheveux et les caressait tendrement. Ses mains parcoururent mon visage. Il tremblait. Il tremblait beaucoup. De ses doigts il parcouru mon front et mes joues. Il s'arrêta un instant. Il ne disait plus rien et ne bougeait plus. Et lentement, très lentement il caressa mes lèvres avec son doigt... doucement. Toute la sensualité qu'il avait mis dans son geste me faisait revivre.


La porte s'ouvrit à la voler. J'ai entendu un claque résonner dans la chambre. Une voix pas si inconnu parla.

-La prochaine fois Patrick, essaie d'être un peu plus discret quand tu fais des avances à une autre femme!
- Kristina, fait moins de bruit on est dans un hôpital. Écoute, si tu veux je vais t'expliquer dehors.
- Oh mais y'a rien à expliquer. J'ai entendu tout ton monologue. Il me semble avoir entendu que tu ne m'aimais pas.
- Je...
- Non mais tais-toi tu me fais pitiez. Tu es comme tout les autres. Tu te fiches des sentiments des autres. Tu n'as d'yeux que pour ta petite personne. Tu mérite le malheur qui t'es arrivé il y a des années Patrick...
-... Je crois qu'on c'est tout dit. C'est fini, fit Jane difficilement

Ce qu'il venait d'entendre était très dur pour lui, cette dernière phrase l'avait touché en plein cœur et j'avais mal pour lui. Bien qu'il en ai fait le deuil, il n'aimait pas vraiment parler du drame qu'il avait vécu il y a des années.

- Ne t'inquiète pas Patrick, tu risque de souffrir et elle aussi, Je reviendrai crois moi.., ajouta Kristina avant de partir.

La porte se claqua rapidement, il reprit ma main.

-Teresa je t'en pris... réveille toi..., murmura-t-il dans un souffle

J'ai serré sa main... J'avais réussie à serrer sa main je le sentais.

-Lisbon! Teresa tu es réveille?! Lisbon ?!

J'ai ouvert péniblement la bouche avec le peu de force qui me restait pour souffler le mot que je voulais tant dire depuis mon état :

-Patrick....

à suivre...