Face à face (Jisbon/RJ) ^
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Re: Face à face (Jisbon/RJ) ^
Bonsoir fidèles lecteurs !
Merci à tout ceux qui m'ont lus jusqu'au bout, et surtout merci à ceux qui ont pris le temps de me commenter.
J'espère que ce dernier chapitre vous plaira.
Bonne lecture !
Chapitre 32 :
Merci à tout ceux qui m'ont lus jusqu'au bout, et surtout merci à ceux qui ont pris le temps de me commenter.
J'espère que ce dernier chapitre vous plaira.
Bonne lecture !
Chapitre 32 :
Cela faisait maintenant un mois qu’Elora avait été placée dans une famille d’accueil, et la douleur que j’éprouvais de l’avoir perdue était toujours aussi intense. Qui aurait cru que je m’attacherais autant à elle en si peu de temps. Elle avait marqué nos vies à jamais, et je savais qu’elle tiendrait toujours une place spéciale dans mon cœur. En soupirant, je me levais et allais prendre ma douche. Patrick et moi nous étions encore disputés à cause d’une broutille et il était resté dormir au CBI, comme avant. Le départ d’Elora l’avait beaucoup touché également et il s’était renfermé comme une huitre, refusant de se confier à moi, et la situation était devenue tendue entre nous, encore plus qu’elle ne l’était avant ce face à face fatal. Plus que jamais, nos chemins semblaient prendre des routes différentes. Le cœur serré, je prenais ma douche, priant pour que notre couple survive à tout ça.
N’ayant pas d’appétit, et surtout déprimant à l’idée de me préparer un petit déjeuner pour moi seule alors que j’aurais préféré en préparer un pour trois personnes, je quittais la maison le ventre vide. En ouvrant la portière de ma voiture, je me frappais la jambe contre, et grimaçais de douleur. J’étais sortie de l’hôpital au bout de quelques jours, mais certaines de mes blessures n’étaient pas encore tout à fait cicatrisées et me faisaient encore souffrir. Tout le monde s’accordait à dire que j’avais de la chance de m’en sortir à si bon compte, et je savais qu’ils avaient raison. Et pourtant, j’avais beaucoup perdu dans cette affaire. Elora pour commencer, qu’une assistante sociale avait déclarée traumatisée par cette histoire, et nous déclarant donc Patrick et moi inaptes à nous en occuper. Nous n’avions même pas le droit de venir la voir.
Ignorant la douleur de mes blessures, je grimpais en voiture et me rendais au bureau. Bien sûr, je n’avais pas encore l’autorisation de me rendre sur le terrain, mais je me faisais un devoir d’aller au bureau tout les matins afin de mettre mes dossiers à jours. Mais j’y allais aussi pour voir Patrick. Depuis qu’Elora avait été placée dans un foyer en attendant qu’elle soit jugée apte à l’adoption, il ne venait plus dormir à la maison. Tant qu’Elora avait été avec nous, il était revenu, ayant fait une promesse à la fillette, mais dès qu’elle était partie, il avait repris ses quartiers dans le gourbi qui lui servait de chez lui occasionnel. Alors ceux qui disaient que je m’en étais bien sortie ne savait pas de quoi ils parlaient. Parce qu’à cause de RJ et de ses manipulations, j’avais perdu Patrick, et j’en souffrais chaque jours un peu plus. D’ailleurs, j’appréhendais le jour où il nous annoncerait son départ.
Depuis que RJ était mort, je m’attendais à ce qu’il nous le dise, ou tout simplement à m’ apercevoir un matin qu’il était parti. Découvrir que le père de Patrick et l’insaisissable RedJohn n’étaient qu’une seule et même personne nous avait fait un choc à tous, et certaines mauvaises langues avaient même été jusqu’à insinué que Patrick l’avait toujours su, et qu’il avait couvert son père, ce qui expliquait que ce dernier avait toujours eu une longueur d’avance sur les flics du pays. Cho, d’habitude impassible avait faillit en venir aux mains en surprenant un agent faire courir ce genre de rumeur, mais le mal était fait, et Patrick s’était plus que jamais renfermé sur lui-même pour mon plus grand désespoir. J’avis l’impression que notre nuit d’amour remontait à des décennies alors qu’elle n’avait eu lieu qu’à peine deux mois plus tôt.
En soupirant, je me garais sur ma place de parking, et restais un moment assise derrière le volant, vérifiant qu’aucuns de mes pansements n’étaient visibles. Je détestais la pitié qui apparaissait dans le regard des gens lorsqu’ils apercevaient les larges bandages. Les médecins m’avaient assurés que je ne devrais garder aucunes cicatrices, mais en attendant mon corps me faisait horreur. Je me sentais souillée, et il m’arrivait de m’éveillée la nuit en ayant l’impression de sentir la lame de ce couteau entaillée ma peau. Evidemment, je n’en parlais pas. Seul Patrick semblait savoir ce que je traversais, mais il ne m’en parlait pas. De toute façon, il m’évitait méthodiquement et descendait de moins en moins dans les bureaux, ou alors ne le faisait que lorsque j’étais enfermée dans mon bureau, et que nous ne risquions pas de nous croisés.
Au départ, j’avais tenté de renouer le contact, de rétablir le dialogue entre nous, mais comme chacune de mes tentatives s’étaient soldées par une dispute, j’avais fini par déclarer forfait. Je n’étais pas de celles qui s’accrochaient désespérément à un homme qui ne voulait plus d’elles. Même si ça me brisait le cœur, je n’allais pas me couvrir de ridicule en lui courant après. Tout ce que je pouvais faire, c’était lui faire savoir que j’étais là s’il avait besoin de parler et que je ne lui tenais pas rigueur pour ce qu’il s’était passé. Parce que je savais que plus que tout, c’était l’idée de n’avoir pas réussi à me protéger de RJ, de la même façon qu’il pensait avoir échoué à protéger sa famille, qui le minait et l’éloignait de moi. Il pensait me protéger en prenant ses distances, mais il ne faisait que me faire un peu plus souffrir.
D’un bref hochement de tête, je saluais mon équipe et me rendais directement dans mon bureau. Un soupir de lassitude m’échappa en m’asseyant sur mon fauteuil, et dans des gestes mécaniques, j’allumais mon ordinateur avant de trier mon courrier. Alors que je m’apprêtais à m’atteler à ma pile de dossier quotidienne, mon téléphone se mit à sonner. Mon regard se posa sur l’écran, mais je ne connaissais pas le numéro de l’appelant, et il s’agissait d’un appel extérieur.
« Agent Lisbon » déclarais-je en décrochant.
« Bonjour agent Lisbon, ici Madame Westfield, du service à l’enfance » se présenta mon interlocutrice d’une voix posée mais dans laquelle je discernais une légère nervosité qui me mit immédiatement sur mes gardes.
« Que puis-je pour vous madame Westfield ? » m’enquis-je froidement, ne digérant toujours pas qu’elle m’ait retiré la garde d’Elora.
Machinalement, je levais la tête, et mon souffle se coupa en croisant le regard de Patrick. Je m’attendais à ce qu’il détourne les yeux, mais il ne le fit pas. Prenant une profonde inspiration, je lui fis signe, et à ma grande surprise, il hocha positivement la tête et avança vers moi. La voix de l’assistante sociale me ramena sur Terre.
« Il s’agit d’Elora. Depuis qu’elle a été placée à la Ruche, elle se renferme sur elle-même, elle reste à l’écart des autres enfants et refuse même de s’alimenter à tel point que nous avons dû l’hospitalisée. Et comme elle ne parle pas… » m’expliquait cette femme, sa gêne de plus en plus perceptible.
Et elle avait de quoi l’être. Même si le fait d’avoir dû abattre RJ l’avait profondément perturbée, Patrick et moi avions réussi à lui faire comprendre qu’elle avait fait ce qu’il fallait, que cela ne faisait pas d’elle un monstre. Nous lui avions dit que sans elle, nous serions morts, et que nous lui devions la vie. Elle avait finalement admis que nous avions raison, et retrouvait peu à peu un équilibre dans sa vie, mais cette femme avait à nouveau chamboulé sa vie en l’emmenant loin de nous, et à présent elle s’étonnait de la rechute d’Elora. Mais ça n’avait rien d’étonnant. Je branchais le haut-parleur lorsque Patrick entrait dans la pièce, et il écouta silencieusement la discussion, sa mâchoire se serrant furieusement en entendant le discours de l’assistante sociale. Il avait l’air tout aussi furieux que moi, et à nouveau los regards se croisèrent.
« Que voulez-vous que nous y fassions ? Je vous rappel que, et je vous cite « pour le bien d’Elora, nous devions restés aussi éloignés d’elle que possible, parce que nous avions un effet néfaste sur son développement » déclarais-je toujours aussi froidement.
« Ecoutez, j’admets que je me suis probablement trompée en agissant ainsi, aussi ais-je donné des ordres pour que vous puissiez rendre visite à Elora. Elle se trouve à l’hôpital Saint-Andrews » soupira-t-elle avant de raccrocher.
Je raccrochais en soupirant bruyamment, me contrôlant difficilement pour ne pas aller trouver cette femme pour lui apprendre son métier. Fermant les yeux, je me laissais aller contre le dossier de mon fauteuil, me demandant ce que je devais faire Elle nous avait dit que nous pouvions aller voir Elora à l’hôpital, mais ne serait-ce pas pire pour elle lorsqu’elle en sortirait et comprendrait que nous n’avions toujours pas le droit de faire partie de sa vie ?
« Tu devrais appeler Molly et lui expliquer la situation. Elle nous avait dit que nous pourrions compter sur elle si nous voulions tenter quelque chose concernant la garde de Elora » entendis-je Patrick déclaré d’un ton posé alors que la luminosité baissait progressivement, me faisant rouvrir les yeux.
« Patrick, nous savons tout les deux que lorsqu’elle apprendra que nous ne sommes plus en couple, elle nous dira la même chose que cette madame Westfield ! » soupirais-je en me levant pour aller me poster devant la fenêtre de mon bureau.
« Donc pour toi notre relation est déjà de l’histoire ancienne ? » m’interrogea-t-il en venant se poster près de moi.
« Tu as un sacré culot Patrick Jane ! » m’exclamais-je en me tournant vers lui, furieuse « Je te rappel que c’est toi qui es parti, toi qui m’évite depuis que RJ est mort ! »
« Je sais et j’en suis désolé, mais j’avais besoin de faire le point, et je voulais être sûr de ma décision avant d’aller de l’avant » soupira-t-il en plongeant son regard dans le mien.
« Et qu’as-tu décidé ? » voulus-je savoir, le cœur battant furieusement.
« J’ai commis beaucoup d’erreur dans ma vie, et j’en ai payé le prix fort. Et savoir que mon père était derrière tout ça m’as pas mal démoli, mais ça m’a fait prendre conscience que je ne pouvais pas continuer à fuir mon passé sous peine de perdre mon avenir. Et tu es mon avenir Teresa » déclara-t-il en posant ses mains sur mes joues.
« Patrick, je ne… » commençais-je avant d’être interrompue par son doigt sur mes lèvres.
« Je sais que je t’ai fait souffrir, mais ce temps loin de toi m’était nécessaire pour comprendre que j’avais besoin de toi dans ma vie. Tu m’as rendu mon équilibre, l’espoir que RJ m’avait enlevé. Auprès de toi j’ai l’impression d’être à ma place, d’avoir le droit au bonheur malgré tout » poursuivit-il en se penchant pour poser son front contre le mien.
« Tu es sûr de toi Patrick, parce que je ne supporterais pas un autre rejet » soufflais-je en posant mes mains sur les siennes.
« Certain Teresa. Je ne veux rien d’autre que toi. Toi et Elora. Je veux que nous formions une famille, et qui sait peut-être qu’un jour notre famille s’agrandira… » murmura-t-il tout contre mes lèvres sans pour autant m’embrasser.
Le regard rivé au sien, je lisais en lui comme jamais encore, et ce que je découvrais au fond de ses incroyables yeux bleu me bouleversa profondément. Un sourire étira mes lèvres, et laissant une de mes mains glissés sur sa nuque, je l’invitais d’une pression à m’embrasser enfin. Un gémissement de bien-être m’échappa lorsque ses lèvres se posèrent sur les miennes, et je me pressais contre lui, avide de retrouver ce que je croyais avoir perdu pour toujours. Ses bras m’entourèrent, et je me sentis soulevée de terre.
« Patrick, nous sommes au CBI… » protestais-je faiblement alors qu’il mettait un terme à notre baiser pour partir à l’exploration de mon cou.
« Les stores sont baissés et la porte verrouillée… » marmonna-t-il en me plaquant contre le mur de mon bureau.
Un long gémissement m’échappa lorsque ses mains s’aventurèrent sous mon chemisier, et j’étais sur le point de me laisser aller lorsqu’une vive douleur me rappela à l’ordre. Immédiatement, je me tendais, et Patrick cessa instantanément ses caresses, pour mon plus grand désespoir.
« Je suis désolé » souffla-t-il légèrement haletant.
« Pas moi… » le rassurais-je en l’embrassant tendrement alors qu’il me reposait délicatement à terre.
« Nous poursuivrons ceci dans un endroit un peu plus approprié… » m’assura-t-il avec un sourire plein de promesses avant de reprendre « En attendant, allons récupérer notre fille »
« Notre fille ». Je souriais en l’entendant parler d’Elora comme ça, et je sus que nous parviendrons à la reprendre avec nous. Patrick ne laisserait personne nous la reprendre, même s’il devait pour cela hypnotisé une ou deux personnes. Et je ne m’y opposerais pas. Pas alors que le bonheur d’Elora était en jeu.
« J’appellerais Molly de la voiture. Allons à l’hôpital » approuvais-je en l’embrassant avant de me défaire de son étreinte.
Mais je me stoppais en le voyant grimacer et porter une main à sa hanche droite, et je compris que je n’étais pas la seule à souffrir encore de mes blessures.
« Je sens que nous allons devoir remettre à plus tard la célébration de nos retrouvailles » constatais-je piteusement.
« Ne t’inquiètes pas pour ça, je t’assure que nous fêterons dignement le début de notre avenir commun, et dès ce soir… » clama aussitôt Patrick dans un sourire éblouissant qui me fit rire aux éclats.
Ouvrant la porte de mon bureau, j’expliquais rapidement la situation à l’équipe, et sans tenir compte de leurs sourires ravis et soulagés, j’entraînais Patrick à ma suite. J’avais conscience que tout n’était pas arrangé, et que les prochaines semaines allaient être difficile émotionnellement, mais nous avions déjà tellement traversés d’épreuves, surmontés tant d’obstacles, que ce n’était pas un petit détail comme le système judiciaire qui allait nous empêcher d’être heureux. Et puis avec Patrick dans mon équipe, nos adversaires, quels qu’ils soient n’avaient aucune chance. Mon avenir ne serait pas rose bonbon, mais je savais aussi qu’il serait définitivement moins gris et triste que ce qu’il me paraissait être le matin même, et finalement, je n’en demandais pas plus. Je prendrais les choses comme elles se présenteraient, et Patrick et moi réglerions nos problèmes comme nous le faisions depuis le début de notre improbable partenariat. Ensemble.
N’ayant pas d’appétit, et surtout déprimant à l’idée de me préparer un petit déjeuner pour moi seule alors que j’aurais préféré en préparer un pour trois personnes, je quittais la maison le ventre vide. En ouvrant la portière de ma voiture, je me frappais la jambe contre, et grimaçais de douleur. J’étais sortie de l’hôpital au bout de quelques jours, mais certaines de mes blessures n’étaient pas encore tout à fait cicatrisées et me faisaient encore souffrir. Tout le monde s’accordait à dire que j’avais de la chance de m’en sortir à si bon compte, et je savais qu’ils avaient raison. Et pourtant, j’avais beaucoup perdu dans cette affaire. Elora pour commencer, qu’une assistante sociale avait déclarée traumatisée par cette histoire, et nous déclarant donc Patrick et moi inaptes à nous en occuper. Nous n’avions même pas le droit de venir la voir.
Ignorant la douleur de mes blessures, je grimpais en voiture et me rendais au bureau. Bien sûr, je n’avais pas encore l’autorisation de me rendre sur le terrain, mais je me faisais un devoir d’aller au bureau tout les matins afin de mettre mes dossiers à jours. Mais j’y allais aussi pour voir Patrick. Depuis qu’Elora avait été placée dans un foyer en attendant qu’elle soit jugée apte à l’adoption, il ne venait plus dormir à la maison. Tant qu’Elora avait été avec nous, il était revenu, ayant fait une promesse à la fillette, mais dès qu’elle était partie, il avait repris ses quartiers dans le gourbi qui lui servait de chez lui occasionnel. Alors ceux qui disaient que je m’en étais bien sortie ne savait pas de quoi ils parlaient. Parce qu’à cause de RJ et de ses manipulations, j’avais perdu Patrick, et j’en souffrais chaque jours un peu plus. D’ailleurs, j’appréhendais le jour où il nous annoncerait son départ.
Depuis que RJ était mort, je m’attendais à ce qu’il nous le dise, ou tout simplement à m’ apercevoir un matin qu’il était parti. Découvrir que le père de Patrick et l’insaisissable RedJohn n’étaient qu’une seule et même personne nous avait fait un choc à tous, et certaines mauvaises langues avaient même été jusqu’à insinué que Patrick l’avait toujours su, et qu’il avait couvert son père, ce qui expliquait que ce dernier avait toujours eu une longueur d’avance sur les flics du pays. Cho, d’habitude impassible avait faillit en venir aux mains en surprenant un agent faire courir ce genre de rumeur, mais le mal était fait, et Patrick s’était plus que jamais renfermé sur lui-même pour mon plus grand désespoir. J’avis l’impression que notre nuit d’amour remontait à des décennies alors qu’elle n’avait eu lieu qu’à peine deux mois plus tôt.
En soupirant, je me garais sur ma place de parking, et restais un moment assise derrière le volant, vérifiant qu’aucuns de mes pansements n’étaient visibles. Je détestais la pitié qui apparaissait dans le regard des gens lorsqu’ils apercevaient les larges bandages. Les médecins m’avaient assurés que je ne devrais garder aucunes cicatrices, mais en attendant mon corps me faisait horreur. Je me sentais souillée, et il m’arrivait de m’éveillée la nuit en ayant l’impression de sentir la lame de ce couteau entaillée ma peau. Evidemment, je n’en parlais pas. Seul Patrick semblait savoir ce que je traversais, mais il ne m’en parlait pas. De toute façon, il m’évitait méthodiquement et descendait de moins en moins dans les bureaux, ou alors ne le faisait que lorsque j’étais enfermée dans mon bureau, et que nous ne risquions pas de nous croisés.
Au départ, j’avais tenté de renouer le contact, de rétablir le dialogue entre nous, mais comme chacune de mes tentatives s’étaient soldées par une dispute, j’avais fini par déclarer forfait. Je n’étais pas de celles qui s’accrochaient désespérément à un homme qui ne voulait plus d’elles. Même si ça me brisait le cœur, je n’allais pas me couvrir de ridicule en lui courant après. Tout ce que je pouvais faire, c’était lui faire savoir que j’étais là s’il avait besoin de parler et que je ne lui tenais pas rigueur pour ce qu’il s’était passé. Parce que je savais que plus que tout, c’était l’idée de n’avoir pas réussi à me protéger de RJ, de la même façon qu’il pensait avoir échoué à protéger sa famille, qui le minait et l’éloignait de moi. Il pensait me protéger en prenant ses distances, mais il ne faisait que me faire un peu plus souffrir.
D’un bref hochement de tête, je saluais mon équipe et me rendais directement dans mon bureau. Un soupir de lassitude m’échappa en m’asseyant sur mon fauteuil, et dans des gestes mécaniques, j’allumais mon ordinateur avant de trier mon courrier. Alors que je m’apprêtais à m’atteler à ma pile de dossier quotidienne, mon téléphone se mit à sonner. Mon regard se posa sur l’écran, mais je ne connaissais pas le numéro de l’appelant, et il s’agissait d’un appel extérieur.
« Agent Lisbon » déclarais-je en décrochant.
« Bonjour agent Lisbon, ici Madame Westfield, du service à l’enfance » se présenta mon interlocutrice d’une voix posée mais dans laquelle je discernais une légère nervosité qui me mit immédiatement sur mes gardes.
« Que puis-je pour vous madame Westfield ? » m’enquis-je froidement, ne digérant toujours pas qu’elle m’ait retiré la garde d’Elora.
Machinalement, je levais la tête, et mon souffle se coupa en croisant le regard de Patrick. Je m’attendais à ce qu’il détourne les yeux, mais il ne le fit pas. Prenant une profonde inspiration, je lui fis signe, et à ma grande surprise, il hocha positivement la tête et avança vers moi. La voix de l’assistante sociale me ramena sur Terre.
« Il s’agit d’Elora. Depuis qu’elle a été placée à la Ruche, elle se renferme sur elle-même, elle reste à l’écart des autres enfants et refuse même de s’alimenter à tel point que nous avons dû l’hospitalisée. Et comme elle ne parle pas… » m’expliquait cette femme, sa gêne de plus en plus perceptible.
Et elle avait de quoi l’être. Même si le fait d’avoir dû abattre RJ l’avait profondément perturbée, Patrick et moi avions réussi à lui faire comprendre qu’elle avait fait ce qu’il fallait, que cela ne faisait pas d’elle un monstre. Nous lui avions dit que sans elle, nous serions morts, et que nous lui devions la vie. Elle avait finalement admis que nous avions raison, et retrouvait peu à peu un équilibre dans sa vie, mais cette femme avait à nouveau chamboulé sa vie en l’emmenant loin de nous, et à présent elle s’étonnait de la rechute d’Elora. Mais ça n’avait rien d’étonnant. Je branchais le haut-parleur lorsque Patrick entrait dans la pièce, et il écouta silencieusement la discussion, sa mâchoire se serrant furieusement en entendant le discours de l’assistante sociale. Il avait l’air tout aussi furieux que moi, et à nouveau los regards se croisèrent.
« Que voulez-vous que nous y fassions ? Je vous rappel que, et je vous cite « pour le bien d’Elora, nous devions restés aussi éloignés d’elle que possible, parce que nous avions un effet néfaste sur son développement » déclarais-je toujours aussi froidement.
« Ecoutez, j’admets que je me suis probablement trompée en agissant ainsi, aussi ais-je donné des ordres pour que vous puissiez rendre visite à Elora. Elle se trouve à l’hôpital Saint-Andrews » soupira-t-elle avant de raccrocher.
Je raccrochais en soupirant bruyamment, me contrôlant difficilement pour ne pas aller trouver cette femme pour lui apprendre son métier. Fermant les yeux, je me laissais aller contre le dossier de mon fauteuil, me demandant ce que je devais faire Elle nous avait dit que nous pouvions aller voir Elora à l’hôpital, mais ne serait-ce pas pire pour elle lorsqu’elle en sortirait et comprendrait que nous n’avions toujours pas le droit de faire partie de sa vie ?
« Tu devrais appeler Molly et lui expliquer la situation. Elle nous avait dit que nous pourrions compter sur elle si nous voulions tenter quelque chose concernant la garde de Elora » entendis-je Patrick déclaré d’un ton posé alors que la luminosité baissait progressivement, me faisant rouvrir les yeux.
« Patrick, nous savons tout les deux que lorsqu’elle apprendra que nous ne sommes plus en couple, elle nous dira la même chose que cette madame Westfield ! » soupirais-je en me levant pour aller me poster devant la fenêtre de mon bureau.
« Donc pour toi notre relation est déjà de l’histoire ancienne ? » m’interrogea-t-il en venant se poster près de moi.
« Tu as un sacré culot Patrick Jane ! » m’exclamais-je en me tournant vers lui, furieuse « Je te rappel que c’est toi qui es parti, toi qui m’évite depuis que RJ est mort ! »
« Je sais et j’en suis désolé, mais j’avais besoin de faire le point, et je voulais être sûr de ma décision avant d’aller de l’avant » soupira-t-il en plongeant son regard dans le mien.
« Et qu’as-tu décidé ? » voulus-je savoir, le cœur battant furieusement.
« J’ai commis beaucoup d’erreur dans ma vie, et j’en ai payé le prix fort. Et savoir que mon père était derrière tout ça m’as pas mal démoli, mais ça m’a fait prendre conscience que je ne pouvais pas continuer à fuir mon passé sous peine de perdre mon avenir. Et tu es mon avenir Teresa » déclara-t-il en posant ses mains sur mes joues.
« Patrick, je ne… » commençais-je avant d’être interrompue par son doigt sur mes lèvres.
« Je sais que je t’ai fait souffrir, mais ce temps loin de toi m’était nécessaire pour comprendre que j’avais besoin de toi dans ma vie. Tu m’as rendu mon équilibre, l’espoir que RJ m’avait enlevé. Auprès de toi j’ai l’impression d’être à ma place, d’avoir le droit au bonheur malgré tout » poursuivit-il en se penchant pour poser son front contre le mien.
« Tu es sûr de toi Patrick, parce que je ne supporterais pas un autre rejet » soufflais-je en posant mes mains sur les siennes.
« Certain Teresa. Je ne veux rien d’autre que toi. Toi et Elora. Je veux que nous formions une famille, et qui sait peut-être qu’un jour notre famille s’agrandira… » murmura-t-il tout contre mes lèvres sans pour autant m’embrasser.
Le regard rivé au sien, je lisais en lui comme jamais encore, et ce que je découvrais au fond de ses incroyables yeux bleu me bouleversa profondément. Un sourire étira mes lèvres, et laissant une de mes mains glissés sur sa nuque, je l’invitais d’une pression à m’embrasser enfin. Un gémissement de bien-être m’échappa lorsque ses lèvres se posèrent sur les miennes, et je me pressais contre lui, avide de retrouver ce que je croyais avoir perdu pour toujours. Ses bras m’entourèrent, et je me sentis soulevée de terre.
« Patrick, nous sommes au CBI… » protestais-je faiblement alors qu’il mettait un terme à notre baiser pour partir à l’exploration de mon cou.
« Les stores sont baissés et la porte verrouillée… » marmonna-t-il en me plaquant contre le mur de mon bureau.
Un long gémissement m’échappa lorsque ses mains s’aventurèrent sous mon chemisier, et j’étais sur le point de me laisser aller lorsqu’une vive douleur me rappela à l’ordre. Immédiatement, je me tendais, et Patrick cessa instantanément ses caresses, pour mon plus grand désespoir.
« Je suis désolé » souffla-t-il légèrement haletant.
« Pas moi… » le rassurais-je en l’embrassant tendrement alors qu’il me reposait délicatement à terre.
« Nous poursuivrons ceci dans un endroit un peu plus approprié… » m’assura-t-il avec un sourire plein de promesses avant de reprendre « En attendant, allons récupérer notre fille »
« Notre fille ». Je souriais en l’entendant parler d’Elora comme ça, et je sus que nous parviendrons à la reprendre avec nous. Patrick ne laisserait personne nous la reprendre, même s’il devait pour cela hypnotisé une ou deux personnes. Et je ne m’y opposerais pas. Pas alors que le bonheur d’Elora était en jeu.
« J’appellerais Molly de la voiture. Allons à l’hôpital » approuvais-je en l’embrassant avant de me défaire de son étreinte.
Mais je me stoppais en le voyant grimacer et porter une main à sa hanche droite, et je compris que je n’étais pas la seule à souffrir encore de mes blessures.
« Je sens que nous allons devoir remettre à plus tard la célébration de nos retrouvailles » constatais-je piteusement.
« Ne t’inquiètes pas pour ça, je t’assure que nous fêterons dignement le début de notre avenir commun, et dès ce soir… » clama aussitôt Patrick dans un sourire éblouissant qui me fit rire aux éclats.
Ouvrant la porte de mon bureau, j’expliquais rapidement la situation à l’équipe, et sans tenir compte de leurs sourires ravis et soulagés, j’entraînais Patrick à ma suite. J’avais conscience que tout n’était pas arrangé, et que les prochaines semaines allaient être difficile émotionnellement, mais nous avions déjà tellement traversés d’épreuves, surmontés tant d’obstacles, que ce n’était pas un petit détail comme le système judiciaire qui allait nous empêcher d’être heureux. Et puis avec Patrick dans mon équipe, nos adversaires, quels qu’ils soient n’avaient aucune chance. Mon avenir ne serait pas rose bonbon, mais je savais aussi qu’il serait définitivement moins gris et triste que ce qu’il me paraissait être le matin même, et finalement, je n’en demandais pas plus. Je prendrais les choses comme elles se présenteraient, et Patrick et moi réglerions nos problèmes comme nous le faisions depuis le début de notre improbable partenariat. Ensemble.
Dernière édition par iliana le Dim 19 Fév 2012 - 13:49, édité 1 fois
iliana- Distributeur de café
- Personnage préféré : Jane
Loisirs : Lire, écouter de la musique, écrire, me balader et regarder les séries TV...
Localisation : derrière mon écran d'ordinateur
Re: Face à face (Jisbon/RJ) ^
Ils sont vivants...amochés (à tous les points de vue) mais vivants...tous les deux
Une fois encore ils se retrouvent grâce à la petite Elora
Mais que va t-il advenir de cette petite fille ?
C'est le dernier chapitre
Ou vas tu nous offrir les retrouvailles en épilogue ?
Dans tous les cas pour cette histoire que j'ai pris plaisir à lire.
Une fois encore ils se retrouvent grâce à la petite Elora
Mais que va t-il advenir de cette petite fille ?
C'est le dernier chapitre
Ou vas tu nous offrir les retrouvailles en épilogue ?
Dans tous les cas pour cette histoire que j'ai pris plaisir à lire.
Johel- In Jane we trust
- Personnage préféré : Jane et Cho
Loisirs : Lecture, ciné, jeux vidéo et suuuurf !
Localisation : près de l'océan
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