Vendetta ^

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Echange mouvementé

Le silence était total, il faisait sombre et humide. Personne ne parlait, les respirations étaient haletantes, saccadées, anarchiques. Un homme se tenait à genoux devant un autre, recevant coups et insultes, incapable de se relever et de se défendre. Plus loin, une petite fille hurlait qu’on le relâche, mais rien n’y faisait.

Patrick Jane n’en pouvait plus, il souffrait comme il n’avait jamais souffert de sa vie, il avait mal partout et ne demandait qu’une chose, que cette torture prenne fin. Il voyait Sarah un peu plus loin, maintenu dans les bras de Mark, se débattant, pleurant. C’était un spectacle insoutenable pour une enfant de cet âge net Jane maudissait Sanders pour ce qu’il faisait subir à sa propre fille.

L’heure du rendez-vous avec Lisbon était toute proche mais Jason n’en avait que faire, la simple vue de cet homme qui pouvait toucher Teresa, qui pouvait embrasser Teresa, qui pouvait lui faire l’amour, ça lui donnait envi de vomir. Alors il se délectait de le frapper jusqu’au sang, de le voir se tordre de douleur, de l’entendre gémir de souffrance. Il avait voulu lui prendre Teresa? Alors il devait en payer le prix.

Finalement, au bout de quelques minutes, Sanders cessa ses coups et Jane pu enfin respirer. Mark lâcha Sarah qui se précipita sur Jane, le serrant fort contre son petit corps tremblant de sanglots, lui promettant que c’était fini. Ironique non? C’était une petite fille de dix ans qui tentait de réconforter un homme comme lui, un homme qui avait fait tant de mal dans sa vie et qui pensait ne pas mériter tant de gentillesse.
La petite fille pleurait dans le cou du mentaliste, demandant que sa maman arrive vite, qu’elle les sorte de là, qu’elle les ramène à la maison pour ne plus jamais les quitter. Les vœux innocents d’une enfant.

Sanders se lava les mains et s’approcha de Mark avant de lui glisser quelque chose à l’oreille. Ce dernier eu un visage choqué avant de redevenir aussi neutre que possible. Puis Sanders sortit de la pièce et l’autre homme se rapprocha de Jane et de Sarah. La fillette, en le voyant si prêt d’elle, se redressa et fit une barrière de son corps entre lui et Jane. Ses petites mains sur les hanches, la tête droite, le regard perçant, elle ressemblait tant à sa mère ainsi. Jane posa une main sur son épaule mais la petite ne bougea pas, ne tourna même pas la tête, gardant les yeux sur Mark qui avait un petit sourire sur le visage à l’image qu’elle représentait.

“_ Sarah,” appela Jane, “cet homme est un ami, il ne nous fera pas de mal.”
“_ Mais il a laissé le méchant te taper, alors il est méchant lui aussi,” s’obstina la gamine.
“_ Tu es vraiment comme ta mère,” sourit Jane en attirant l’enfant à lui. “Crois-moi, il ne nous fera rien, il était obligé de t’empêcher de venir vers moi, il était obligé de me voir me faire taper, sinon Sanders aurait découvert qui il est et l’aurait tué. Il est là pour nous aider, ainsi que ta maman.”
“_ C’est vrai?” demanda Sarah, la voix pleine d’espoir.
“_ Oui c’est vrai,” répondit Mark, “je suis là pour vous aider et il faut faire vite car Teresa va bientôt arriver.”

Au simple nom de la jeune femme, le cœur de Jane fit des bons dans sa poitrine et un sourire illumina le visage de Sarah. Mais il se fana aussi vite qu’il était apparu, l’urgence de la situation la frappant de plein fouet. Elle n’était qu’une enfant, mais elle avait apprit ces derniers jours à penser comme une adulte, à penser à sa propre sécurité, à sauver sa vie. Et là, elle se doutait que les choses ne se passeraient pas aussi bien que voulait le lui faire croire Patrick. Elle savait que quelqu’un risquait de mourir et elle ne voulait pas que ce soit sa mère, ni Patrick. La seule personne qu’elle voulait voir morte était Jason Sanders, il devait payer pour tout le mal qu’il avait fait autour de lui, il ne méritait pas de clémence. Il ne méritait même pas de vivre.
La petite Sarah fini par relâcher tout ses muscles et se tourna vers Jane, lui adressant un grand sourire qui fit fondre le mentaliste, avant de se lover doucement dans ses bras.

“_ Tu es vraiment comme ta mère,” lui souffla-t-il en l’embrassant sur le haut de la tête.

Mark aida une fois de plus Jane à laver ses blessures avant de l’aider à se lever et de le conduire, lui et Sarah, devant le bâtiment où les attendait déjà Sanders.


Lisbon arriva à hauteur du bâtiment et coupa le contact de sa voiture. Elle vérifia que tout était en place, micro, émetteur, ainsi que son arme qu’elle avait caché à sa cheville. Elle savait que Sanders ne la fouillerait pas, il avait bien trop confiance ne lui et à sa capacité de lui faire peur avec les vies de Jane et Sarah. Elle savait qu’il penserait qu’elle ne viendrait pas armé pour ne pas risquer de les voir mourir, mais c’était justement là qu’il se trompait. Cet homme était bien trop confiant.

Elle sortit de sa voiture et avança dans l’obscurité de la ruelle, le soleil ne passant pas dans cette partie là. Elle n’avait pas peur, du moins pas pour elle, mais pour Jane et Sarah. Elle avait peur de ce que Jason aurait pu leur faire, elle savait que c’était un homme violent et qu’il n’hésiterait pas à s’en prendre à un homme sans défenses et à une petite fille, elle avait pu en juger par le passé.

Un peu plus loin devant elle, l’ombre du bâtiment apparut et Lisbon sentit son cœur tambouriner dans sa poitrine. La peur qui jusque là ne l’avait pas encore totalement envahit commença à faire son chemin et elle sentit des sueurs froides descendre le long de sa colonne vertébrale.

“_ Cho, vous m’entendez?” demanda-t-elle en chuchotant.
“_ Cinq sur cinq boss,” lui répondit l’asiatique.
“_ Je me rapproche du bâtiment, tenez vous prêt à mon signal.”
“_ Nous sommes prêt,” entendit-elle Van Pelt murmurer.

Lisbon eu un léger sourire. Elle avait vraiment la meilleure équipe qu’on puisse rêver avoir et elle avait une totale confiance en eux. Ils ne la laisseraient pas tomber, ils seraient avec elle jusqu’au bout et ensemble ils sauveraient Jane et Sarah.

Plus elle avançait et plus la culpabilité montait en elle. Pourquoi avait-elle rencontré cet homme? Comment avait-elle pu se laisser séduire par lui? Comment avait-elle pu mettre en danger les vies de deux êtres innocents? Jane avait déjà bien trop souffert dans sa vie, il ne méritait pas de souffrir encore, surtout pour une histoire qui ne le concernait pas. Et Sarah, la fillette était encore plus innocente, elle n’avait pas demandé à venir au monde, elle n’avait pas demandé à avoir un père tel que Jason Sanders. Mais elle était là maintenant et Lisbon allait tout faire pour la sortir des mains de ce monstre.

Enfin, Lisbon arriva devant le bâtiment et elle entendit des pas se rapprocher d’elle. En scrutant bien l’obscurité, elle aperçu Sanders, accompagné de ses fidèles acolytes tenant chacun un bras de Jane et de Sarah.
Elle s’arrêta à une distance respectable et les autres en firent autant. Et là elle le vit, Jason, aussi impressionnant que dans ses souvenirs. Elle eu un frisson de dégoût et chercha des yeux le regard de Jane. Le pauvre était couvert d’hématomes et de sang. Lui tenant la main, Sarah se tenait droite et fière, tout comme elle lorsqu’elle avait son âge. Elle leur sourit tristement et ils lui répondirent.

“_ Te voilà enfin Teresa,” dit alors Jason.
“_ Oui je suis là,” répondit-elle. “Cette histoire est entre toi et moi, alors laisse partir Jane et Sarah.”
“_ On s’amuse bien tous les trois, pourquoi les laisser s’en aller maintenant?” Ricana-t-il en caressant le visage de la fillette qui tenta de se dégager.
“_ Tu m’as demandé de venir, je suis venue, alors tiens ta parole et laisse les partir.”
“_ Pas tout de suite, mais ne t’inquiète pas, ils partiront, mais toi tu vas rester avec moi.”
“_ Tout ce que tu voudras.”

Lisbon croisa le regard de Jane en disant ça et elle le vit se tendre. Il ne voulait pas qu’elle mette sa vie en danger pour lui, il ne voulait pas la voire souffrir pur lui. Il revoyait en boucle les images de sa femme et de sa fille, le sang, la mort, le smiley. Il ne supporterait pas de vivre ça encore une fois, il ne supporterait pas de la voir mourir pour lui.

Sarah serra fort la main de Jane dans la sienne et il en fit de même, tentant de la rassurer autant qu’il le pouvait. Mais la peur en lui n’aidait pas. La petite fille se défit de la poigne de l’homme de main de Sanders et se raccrocha à Jane comme s’il était son sauveur. Ce dernier l’attrapa et, dans un gémissement, la prit dans ses bras, la serrant de toutes ses forces. Il sentit son petit corps trembler contre lui, ses petites mains se poser dans sa nuque, ses petites jambes lui entourer la taille et elle se serra si fort contre lui, comme si elle voulait fondre en lui pour sa protection. Jane se sentait le devoir de prendre soin d’elle, il l’aimait déjà tellement qu’il ne laisserait rien lui arriver, même s’il devait mourir pour s’assurer de sa survie.

Jane tourna les yeux vers Sanders, le scrutant de la tête aux pieds. Il pouvait voir dans son attitude à quel point l’homme avait de la haine pour Lisbon, mais aussi une bonne dose de désir. Sanders désirait Lisbon autant qu’il voulait sa mort, dans les pires souffrances possible avant. Il ne pouvait pas laisser une telle chose arriver, il ne pouvait pas rester ici et la voir donner sa vie ainsi.
Mais Lisbon n’était pas le genre de femme, ou plutôt le genre de flic, à laisser mourir des innocents à sa place. Il savait qu’elle était prête à tout.

Sanders fit un pas de plus vers Lisbon sans que cette dernière ne bouge. Elle attendait qu’il arrive, qu’il s’approche d’elle, comme si elle attendait la bonne opportunité pour agir. Sanders, si sure de lui, n’y fit même pas attention.
Jane tenta de capter le regard de sa collègue, de comprendre ce qu’elle avait en tête et elle se tourna enfin vers lui, croisant son regard par la même occasion. Et là il comprit. Elle n’était pas venu seule, elle avait tout prévu. Jane hocha la tête en signe de compréhension et serra un peu plus son emprise sur Sarah qui elle aussi serra ses bras autour de son cou. Il ne la lâcherait pas, ne prendrait aucun risque et n’agirait que lorsque Lisbon lui donnerait le signal.
Derrière lui, Mark serra son arme dans sa main, prêt à agir lorsque le moment serrait venu. Il n’avait que peu de temps pour agir, que peu d’opportunité. Lorsque Sanders serait assez près de Lisbon, alors il attraperait Jane et Sarah et les conduirait en sécurité, c’était sa promesse à la jeune femme.

Sanders s’arrêta juste devant Lisbon, ne la lâchant pas des yeux. Cela faisait si longtemps qu’il attendait ce moment, tant d’années qu’il la cherchait, qu’il espérait lui faire payer. Et maintenant, elle était là, devant lui, prête à donner sa vie pour cet imbécile de blondinet et leur fille. Il ne supportait pas l’idée qu’un autre homme puisse la toucher alors que lui ne pouvait rien faire. Il lui en voulait, oh ça oui. Mais il la désirait aussi et il l’aurait avant de la tuer. Il la toucherait une dernière fois, il lui ferait l’amour une dernière fois et ensuite elle partirait rejoindre sa famille, où qu’elle soit.

“_ Alors Teresa, tu n’es pas heureuse de me voir?” Ricana-t-il.
“_ Pas vraiment non,” répondit-elle sur le ton de la provocation.

Jane se tendit d’anticipation. Il ne fallait pas qu’elle fasse ça, elle devait faire plus attention et le provoquer n’allait certainement pas l’aider.

“_ Je vois que tu t’es endurcie depuis notre dernière rencontre,” constata-t-il. “J’aime bien, le jeu n’en sera que plus amusant.”
“_ Ce n’est pas un jeu Jason,” s’énerva Lisbon. “Relâche les et je reste avec toi, c’Est-ce que tu veux non? Alors tu l’auras.”
“_ Non Teresa!” cria Jane.
“_ La ferme!” hurla Lisbon à son consultant.

Jane en resta figé sur place. C’était bien la première fois que Lisbon lui criait dessus ainsi et il ne dit plus rien. Il avait l’habitude de l’entendre crier, de l’entendre l’engueuler pour tout un tas de choses qui n’avaient que peu d’importance aujourd’hui, mais cette fois c’était différent. Il y avait dans sa voix de la colère, de la haine et de la peur. Elle avait peur pour lui mais surtout elle avait peur de ce qu’il pourrait dire ou faire qui le mettrait encore plus en danger.

“_ Oh, madame donne des ordres aux hommes à présent, tu n’es plus la jeune fille que j’ai connu, celle qui faisait tout ce qu’on lui disait, qui se laissait toucher par n’importe qui.”

Lisbon serra les poings et Jane serra les dents. Entendre Sanders parler de Lisbon ainsi lui faisait mal, très mal. Il ne savait pas ce qu’elle avait vécu avec cet homme, elle n’avait pas voulu lui en parler, mais il ne voulait pas savoir. Elle avait fait ce qu’elle devait faire, elle avait agit pour protéger les siens, ce n’était pas possible autrement. Mais il ne voulait pas entendre Sanders lui rappeler cette période noire de sa vie.

“_ Je suis sure que notre ami ici présent ne sait pas tout ce que tu as fait pour moi avant de le connaitre,” continua-t-il, “ et je suis certain qu’il ne voudra même plus te toucher une fois que je lui aurais dis.”

Les larmes coulaient sur les joues à la fois de Lisbon et de Jane. La jeune femme n’était pas fière de ce qu’elle avait fait, et se l’entendre rappeler lui faisait mal. Elle n’osait même plus regarder Jane en face et n’oserait plus jamais. Il ne voudrait plus la toucher, ni même l’embrasser après ce que Jason venait de dire, même si ce n’était rien en comparaison de ses actions passées.
Jane était un homme bon, il ne méritait pas une femme souillée comme elle l’était. Si ils sortaient tous d’ici vivant, elle le laisserait partir, le laisserait vivre sa vie, loin d’elle.

“_ Je crois que nous avons assez parlé pour aujourd’hui,” reprit Sanders. “Il est temps d’agir à présent.”


Dans le camion un peu plus loin, Cho, Rigsby et Van Pelt écoutaient tout ce qu’il se passait devant le bâtiment. Ils avaient entendu Sanders parler du passé de Lisbon, lui rappeler tout ce qu’elle avait fait et dont elle voulait oublier le souvenir. Ils ne pouvaient malheureusement rien faire pour l’empêcher de parler, ils devaient attendre le signal de Lisbon.
Le stresse montait en eux, la peur de voir échouer l’échange et l’arrestation de Jason Sanders aussi. Ils ne savaient pas du tout comment les choses allaient évoluer, si Lisbon parviendrait à être assez forte. Elle était face à son plus grand cauchemar et ils savaient bien que, même si elle était la femme la plus forte qu’ils connaissent, elle avait elle aussi ses faiblesses.

“_ Il faut agir,” dit alors Rigsby qui avait du mal à attendre.
“_ Pas encore, il faut attendre le signal,” contra Van Pelt.
“_ Mais vous entendez ce qu’il dit? Il est en train de la plonger dans ses souvenirs, il cherche à la déstabiliser et je crois qu’il y arrive.”
“_ Si on intervient maintenant, on risque de mettre les vie de Jane et Sarah en danger, ainsi que celle de Lisbon.”
“_ Si elle ne nous donne pas le signal rapidement, nous y allons,” intervint Cho. “Elle est en train de perdre pieds, il ne faut pas la laisser faire.”

Les deux autres acquiescèrent, bien que Grace ne soit pas de cet avis. C’était dangereux, beaucoup trop dangereux et les choses risquaient de vite déraper. Mais elle savait aussi que s’ils attendaient trop longtemps, alors ils laisseraient passer leur chance et il serait trop tard. Cho avait raison, Lisbon était perdue dans ses souvenirs les plus horribles et ne parvenait plus à faire la part des choses. Elle avait besoin de leur aide pour sortir de là, pour sauver Jane et Sarah et ils allaient la lui donner.

Les agents laissèrent encore passer quelques minutes pour voir si leur patronne parvenait à se sortir de ses souvenirs, si elle arriver à faire ce pourquoi elle se trouvait là et leur patience fut récompensé.

“_ Tu n’as plus d’emprise sur moi Jason, je ne suis plus la même femme alors laisse les partir, c’est entre toi et moi,” entendirent-ils dire Lisbon.
“_ Tu as vraiment cru que je les laisserais partir tous les deux?” Se mit à rire Sanders. “Tu rêve ma chère Teresa. Je te laisse le choix, un seul d’entre eux partira, l’autre restera avec moi… et toi. Alors choisis bien.”

Ils n’en revenaient pas, tout ce qu’ils avaient prévu jusque là venait de tomber à l’eau à l’instant où Sanders avait parlé. Si seul l’un des otages pouvait partir, ils ne pourraient pas prendre le risque d’intervenir, ils ne pouvaient pas prendre le risque d’en tuer un.


Lisbon resta figée sur place. Elle ne l’avait pas vu venir celle-là, et elle ne savait plus quoi faire. Comment pouvait-elle choisir entre sa fille et l’aime qu’elle aimait? C’était impossible. Si elle en choisissait un, elle condamnait l’autre à mourir. Mais si elle ne choisissait pas, alors c’était les deux qui allaient mourir et ça elle ne le supporterait pas.

La jeune femme capta le regard de Jane et il hocha la tête. Elle comprit ce qu’il voulait et elle savait que c’était la meilleure solution, qu’ainsi au moins Sarah serait en sécurité. Il avait raison, mais elle avait du mal à accepter l’idée, cela voudrait dire l’envoyer à la mort alors qu’elle avait souffert de leur séparation pour lui sauver la vie. Tout ce qu’elle avait fait n’avait servi à rien.

Lisbon laissa ses yeux descendre sur sa fille, serrée dans les bras de Jane. La fillette avait peur, elle pouvait le voir, mais elle restait aussi très courageuse et ne lâchait pas Jason des yeux, comme si son simple regard pouvait le détruire et les sauver. Elle devait la sortir de là en priorité, qu’importe ce qui arriverait par la suite, la vie de la petite fille avait plus d’importance que n’importe quelle autre.

Lisbon se tourna de nouveau vers Jason et le fixa, reprenant son attitude forte et déterminé.

“_ Laisse partir Sarah et Jane et moi allons rester avec toi,” lui dit-elle.
“_ Tu es certaine de voir mourir ton blondinet?” Ricana Jason.
“_ Laisse la partir.”

Jane déglutit bien qu’il sache que ce soit la seule chose à faire. Mais la simple idée de se retrouver de nouveau face à cet homme et surtout à sa colère lui fit peur. Il sentit dans ses bras Sarah se raccrocher encore plus à lui, comme si elle ne voulait pas partir.
Il dégagea une mèche de cheveux de son visage et tomba dans ses yeux larmoyants.

“_ Je veux pas partir Patrick, je veux pas te laisser avec lui,” pleura-t-elle en plongeant son regard émeraude dans celui si bleu de Jane.
“_ Je sais mon ange, mais il le faut,” lui répondit-il en collant leur front. “Mais on va vite se revoir, je te le promets, et ta maman sera avec moi.”

La fillette tourna la tête vers sa mère qui tentait de son mieux de retenir ses larmes et lui fit un petit sourire. Sarah savait que cette promesse n’était faite que pour qu’elle parte, pour qu’elle soit en sécurité. Elle se doutait que Patrick et sa mère risquaient de mourir ici et qu’elle pourrait bien ne jamais les revoir. Mais elle savait aussi que c’était leur vœux le plus cher, la voir partir d’ici et vivre.
Alors elle se tourna de nouveau vers Patrick et le serra fort contre elle, pleurant encore un peu avant de se détacher de son corps. Jane la posa au sol et, avant de s’éloigner de lui, elle lui déposa un baiser sur la joue.

“_ Tu vas me manquer Patrick,” lui dit-elle.
“_ Toi aussi, mais tu vas vivre.”

Elle le regarda une dernière fois avant de marcher vers sa mère, sous les yeux de Sanders qui ne parvenait pas à cacher la jalousie qu’il ressentait face à Jane. Cet homme, cet étranger, qui avait tout l’amour de sa fille alors que lui n’avait rien.

Sarah arriva devant sa mère et elle se jeta dans ses bras, pleurant à chaudes larmes. Lisbon resserra ses bras autour de l’enfant et enfouis son visage dans sa chevelure brune. Elle pleurait elle aussi et ne s’en cachait pas.

“_ Je t’aime… maman,” souffla la petite.

Et Lisbon sentit son cœur faire des bonds dans sa poitrine. C’était la première fois que Sarah l’appelait maman et cela lui fit tout drôle. Elle en avait rêvait pendant si longtemps, ne sachant jamais quand elle trouverait le courage de lui dire la vérité. Elle pensait que sa fille lui en voudrait pour son mensonge, mais elle se rendit compte que non, Sarah ne lui en voulait pas.
Alors elle la serra encore plus fort, imprégnant cette sensation dans son esprit avant de la laisser partir.

La petite fille se dégagea de l’étreinte de sa mère et commença à s’éloigner d’elle, lentement, comme si elle ne voulait pas partir. Dans sa tête, Lisbon la pressait d’aller plus vite, son instinct lui disant qu’il allait se passer quelque chose. Et il ne se trompa pas. Du coin de l’œil, elle vit Jason faire un pas vers elle, et Sarah.
Elle ne prit même pas le temps de réfléchir et se jeta sur lui au moment où il passa à coté d’elle.

“_ GO!!!” hurla-t-elle.

Elle se retrouva au sol par-dessus Sanders et elle vit Sarah s’éloigner aussi vite que possible en courant. La jeune femme pria pour que sa fille s’éloigne le plus possible avant que ses collègues n’arrivent.

De son coté Jane s’était jeté au sol en entendant crier Lisbon, son propre instinct de survie lui dictant les gestes à faire. Derrière lui, Mark avait sortit son arme et tirait déjà sur les hommes de main de Sanders.
Il entendit au loin d’autres coups de feux et puis plus rien.

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La mort d'un héros

Le silence était total et Jane osa enfin relever la tête pour voir Mark à ses cotés, se tenant le bras droit d’une main et saignant un peu. Lui était en vie et sans blessures grâce à cet homme qu’il ne connaissait que depuis peu. Il lui devait la vie, il devait faire quelque chose pour lui, il ne pouvait pas le laisser se vider de son sang. Il rampa jusqu’à lui et vérifia sa blessure. Elle n’était pas très profonde mais assez pour qu’il saigne abondamment. Il tira sur sa chemise, en déchira une partie et l’utilisa pour faire un garrot. Mark grimaça de douleur mais n’émit aucun son, se laissant faire, reconnaissant de l’aide du mentaliste.

“_ Merci,” dit Jane tout en serrant le bout de chemise autour du bras de Mark.
“_ Je n’ai rien fait d’extraordinaire,” lui répondit ce dernier en grimaçant encore une fois. “Je ne pouvais pas vous laisser mourir, vous êtes un type bien et je sais que Teresa a besoin de vous.”
“_ Mais on ne se connaît même pas et vous avez risqué votre vie pour la mienne,” continua malgré tout le mentaliste.
“_ Vous auriez surement fait la même chose que moi à ma place.”
“_ Euh… à dire vrai, à chaque fois que je vois une arme je me cache derrière Lisbon,” admit-il en baissant un peu la tête.

Mark le regarda, surprit de cet aveu puis sourit. Cet homme était vraiment étrange et il se demandait ce que Teresa pouvait bien lui trouver. Mais il ne remettrait jamais en cause le jugement de la jeune femme. Elle avait vu quelque chose en lui qui lui avait permit de s’ouvrir un peu, de faire de nouveau confiance à un homme, c’était le principal pour lui.

Après cette petite discussion, Jane se tourna pour voir s’il y avait d’autres blessés, priant pour Lisbon aille bien. Il la chercha des yeux, ne la trouvant nulle part. Son cœur accéléra dans sa poitrine et il se leva d’un bon, ne prêtant même pas attention aux mises en gardes de Mark. Il voulait voir Lisbon, il voulait se rassurer, savoir qu’elle allait bien, qu’elle n’était pas blessée ou pire encore… morte.

Soudain, des cris attirèrent son attention et il tourna la tête pour voir la jeune femme braquer son arme devant elle. Il suivit la même direction et se figea en voyant Sanders, tenant la petite Sarah contre lui, une arme pointé sur Lisbon. Son sang se mit à bouillir dans ses veines de colère. Comment un homme pouvait-il faire autant de mal à sa propre fille, la chair de sa chair, le sang de son sang. Comment osait-il se servir d’elle comme d’un bouclier humain? C’était une chose qu’il ne comprenait pas et qu’il n’admettait pas. Il ne laisserait pas Sanders être la main qui ôterait la vie à Sarah, ni à Teresa.

“_ Lâche la Jason,” lui dit Lisbon.
“_ Jamais, c’est ma fille,” hurla-t-il.

Jane vit les yeux de Sarah s’agrandir de surprise et de peur. Il ne lui avait pas dit qui était son père, personne ne lui avait dit. Le mentaliste n’avait pas voulu que la petite fille sache que l’homme qui l’avait enlevé, qui avait fait souffrir sa maman et lui était son géniteur. Maintenant elle connaissait la vérité et il savait que ça ne serait pas facile pour elle de vivre avec ça. Il se promit d’être là pour elle, de l’aider de son mieux pour accepter cette nouvelle qui allait certainement bouleverser sa vie.

Mais ce qui importait le plus à cet instant était de sortir la fillette des mains de cet homme, de la mettre en sécurité loin de lui, de ses armes, de sa vie.
Jane ne supporterait pas de voir mourir une autre enfant, pas encore, surtout pas la fille de Lisbon. Il savait que la jeune femme ne s’en remettrait pas, il ne pourrait pas non plus s’en remettre, il s’était bien trop attaché à la fillette. Elle lui rappelait tellement sa fille, sa petite Charlotte, si douce, si gentille, si attachante. Il ne pouvait pas laisser une telle chose arriver encore. Cette fois il était là et il pouvait l’empêcher.

Le mentaliste regarda autour de lui, à la recherche de quelque chose qui pourrait lui venir en aide, un objet, n’importe quoi mais quelque chose d’utile. Malheureusement pour lui il ne trouva rien.
Il releva les yeux pour voir arriver derrière Lisbon Cho et Rigsby. Il ne voyait pas Van Pelt mais se doutait qu’elle devait couvrir leurs arrières quelque part. Le duo approcha lentement, arme en avant, prêt à s’en servir à n’importe quel moment. Il savait qu’aucun des deux ne manquerait sa cible, ils étaient trop bons tireurs.

Lisbon sentit plus qu’elle ne vit ses collègues approcher mais ne quitta pas Sanders des yeux, ni sa fille qui pleurait tout en essayant de rester forte, comme sa maman.

“_ C’est fini Jason, laisse la partir,” continua Lisbon.
“_ Ce sera fini quand je le dirais, et pas avant,” s’énerva Sanders qui resserra sa prise sur Sarah.
“_ Laissez-moi partir,” supplia soudain la petite fille, “s’il vous plait je veux ma maman.”

Lisbon sentit son cœur se serrer dans sa poitrine en entendant les pleurs de sa fille, tout comme Jane qui ne supportait plus de la voir dans cette mauvaise posture. Il fallait qu’il fasse quelque chose et vite. Voir Sarah pleurer, une arme pointée sur elle ne le rassurait pas du tout, même s’il savait que Sanders ne la tuerait pas. C’était quand même sa fille et le mentaliste avait comprit bien assez tôt que l’homme voulait la retrouver. Ce n’était pas pour la tuer maintenant, du moins le pensait-il et l’espérait-il.

Sarah tenta une fois de plus de se dégager des bras de son père mais ce dernier ne la laissa pas faire. C’était maintenant ou jamais.
Jane se redressa et avança lentement derrière Sanders qui ne faisait même pas attention à lui. Il faisait le moins de bruit possible, discret comme il ne l’avait jamais été. Plus qu’un mètre, il marcha, ne quittant pas l’homme des yeux. Plus que cinquante centimètre, il y était presque.

Mais alors qu’il allait l’attraper par derrière, Sanders se retourna et pointa son arme sur lui, l’obligeant à s’arrêter en levant les mains devant lui. Il pu voir le visage crispé de peur de Lisbon mais ne pouvait rien faire pour la rassurer, lui-même avait peur pour sa vie.

“_ Tu pensais me prendre par surprise?” S’énerva Sanders en approchant l’arme de Jane. “Tu pensais être plus fort que moi?”
“_ Je ne fais pas que le penser,” répondit Jane avec son air habituel.

Toujours autant provocateur, quelle que soit la situation. Mais cette fois c’était pour sauver la vie de Sarah alors qu’importe ce qui lui arriverait. Par contre les pensées de Lisbon n’étaient pas les mêmes. Pour elle, ni Sarah ni Jane ne devaient mourir, personne ne devait souffrir de ses mauvais choix. Elle était la seule à devoir en payer le prix.

La jeune femme tenta de faire un pas en avant, de s’approcher suffisamment de Sanders pour lui prendre Sarah, le désarmer et ainsi pouvoir l’arrêter. C’était ce qu’elle voulait faire, mais ce n’était pas aussi facile à faire que de le penser et elle s’en rendit vite compte lorsqu’elle fit le deuxième pas en avant et que Jason se tourna vers elle, pointant toujours son arme sur Jane et encerclant plus fort les épaules de Sarah.

“_ Tu crois que tu peux toi aussi être plus forte que moi Teresa?” hurla Jason. “Si tu es si forte, alors prouve le et sauve le.”

Lisbon vit dans son regard qu’il était prêt à tout, qu’il n’hésiterait pas à tuer Jane ou qui que ce soit qui se mettrait entre lui et sa fille. Elle se précipita vers lui, lâchant son arme au passage et attrapa sa fille qui en avait profité pour se libérer des bras de son père. La jeune femme la prit par le bras et la poussa le plus loin possible de Jason avant de se jeter de nouveau en avant.

Sanders se tourna vers Jane et tira. Le mentaliste tomba au sol dans un bruit sourd et il entendit Lisbon et Sarah hurler de douleurs. Il tenta de se relever mais n’y arriva pas. Il sentit une main se poser sur sa joue, une autre se poser sur son bras et quelqu’un lui parler. Puis tout devint noir et il perdit conscience.


Lorsqu’il rouvrit les yeux, Jane se retrouva face au visage ravageait par les larmes de Sarah. Il tenta une nouvelle fois de se lever, mais la fillette le força à rester au sol et elle appela de l’aide. Il vit ensuite Van Pelt s’agenouiller à ses cotés, elle aussi les larmes aux yeux.

“_ Non,” souffla-t-il en tentant de retenir ses propres larmes.

Il se releva finalement, pestant contre sa jeune collègue qui le forçait à rester allongé et fini par se mettre debout. Sa tête lui tourna un peu, ses jambes tremblèrent, mais il chercha. Il La chercha, partout autour de lui, priant de plus en plus fort, pleurant de plus en plus fort aussi jusqu’à ce que finalement ses yeux tombent sur elle. Et là, il se mit à courir dans sa direction, sa peur et l’adrénaline l’aidant à mettre un pied devant l’autre.

Un peu plus loin, Lisbon venait de tourner la tête pour voir Jane courir vers elle. Sans se soucier des protestations de Rigsby qui lui disait de ne pas bouger, elle se précipita à son tour vers lui, laissant ses larmes de joie couler le long de ses joues. Elle couru aussi vite que ses jambes tremblantes le lui permettaient. Elle arriva enfin en face de lui et s’arrêta. Jane en fit de même et ils restèrent un moment à se regarder dans les yeux. Cela faisait si longtemps qu’ils attendaient de se retrouver, de pouvoir de nouveau se regarder dans les yeux, se toucher, se sentir.

Jane posa une main sur la joue de Lisbon et elle ferma les yeux de bonheur. N’y tenant plus, elle se jeta dans ses bras, lui entourant la nuque et enfouissant son visage dans son cou. Jane l’encercla de ses bras et la serra fort contre lui, laissant ses larmes lui mouiller les cheveux. Il était heureux de l’avoir retrouvé, heureux de la tenir dans ses bras, de la sentir contre lui, en vie.

Ils s’écartèrent et plongèrent dans les yeux l’un de l’autre. Ils se parlaient sans paroles, se comprenaient sans mots. Ils se sourirent, leurs visages se rapprochèrent ainsi que leurs lèvres. Mais alors qu’ils allaient s’embrasser, une petite main tira sur la veste de Lisbon et elle baissa la tête pour voir sa fille lui sourirent. Elle se pencha et lui tendit les bras, Sarah s’y lova avec plaisir et elle se sera contre sa mère.

Jane observa la mère et sa fille se retrouver, lui arrachant un sourire de bonheur. Il avait réussis, il les avait réunis. Elles étaient enfin ensemble, heureuses et en vie. Lisbon releva la tête vers lui mais alors qu’elle allait se relever, son visage se tordit de douleur et elle se plia en deux de douleurs.

“_ Teresa? Ça va?” S’inquiéta Jane.
“_ J’ai mal,” murmura-t-elle en se tenant le ventre.

Elle tomba alors en avant, soutenue par les bras de Jane qui l’aida à s’allonger sur le sol. En écartant les mains, il vit du sang, beaucoup de sang et ses yeux se posèrent sur le ventre de Lisbon où une grande tache sombre apparaissait sur sa chemise blanche.

“_ Teresa ça va aller,” lui dit-il en posant sa main sur sa blessure tandis que l’autre lui caressait les cheveux.
“_ Maman, ne meurs pas s’il te plait,” pleura Sarah en se penchant au dessus de la jeune femme.
“_ Ça va aller ma chérie,” grimaça Lisbon, “Patrick va s’occuper… de toi.”

La jeune femme tourna son visage vers son mentaliste et plongea son regard dans le sien. Là encore, les mots étaient inutiles, ils se comprenaient parfaitement.

“_ Je prendrais soin d’elle,” lui promit-il.
“_ J’ai… confiance en… toi.”

Elle se tourna de nouveau vers sa fille, posant sa main sur sa joue avant de fermer les yeux de douleur. Puis sa main glissa, laissant une trainée de sang sur la joue de la petite fille, avant de tomber au sol.
Sarah leva des yeux larmoyant vers Jane qui pleurait lui aussi. Entre eux, la femme qui avait tout fait pour les sauver, qui avait risqué sa vie pour eux. A présent elle était là, inconsciente et personne ne savait si elle allait s’en sortir.

Des secouristes arrivèrent, surprenant Jane qui ne les avait même pas entendus. Les deux hommes le repoussèrent et il se laissa faire sans rien dire, prenant Sarah dans ses bras. Ils s’éloignèrent un peu, laissant les secouristes s’occuper de Lisbon.
Derrière eux, Cho, Rigsby et Van Pelt étaient également en attente de nouvelles. Tous le monde était nerveux, craignant le pire, priant pour que tout aille bien. Ils n’avaient pas fait tout ça pour la voir mourir maintenant, ils n’avaient pas risqué leur vie pour rien.

Les deux secouristes installèrent Lisbon sur un brancard et, tandis que l’un l’emmené vers l’ambulance, le second s’approcha du groupe.

“_ Elle a reçu un coup de couteau dans l’abdomen mais il ne semble pas avoir touché d’organes vitaux. On va la conduire à l’hôpital, mais normalement tout va bien.”
“_ Je peux monter avec vous?” demanda Jane, suppliant.
“_ Vous êtes blessé monsieur? Venez, on va s’occuper de vous,” lui dit-il, “la petite fille peut venir aussi.”

Jane pris Sarah dans ses bras et ils montèrent à l’arrière de l’ambulance qui partit, toutes sirènes hurlantes vers l’hôpital. Derrière eux, la voiture de l’équipe les suivait de prêt, pas question pour eux de les perdre de nouveau. Ils mirent également le gyrophare et se frayèrent un chemin dans la circulation dense de Sacramento. Les voitures s’écartaient sur leur passage, leur laissant la voie libre et les deux véhicules arrivèrent rapidement devant l’hôpital où une équipe les attendait déjà, prêt à s’occuper de Lisbon et de tout autre blessé.
Les ambulanciers sortirent le brancard sur lequel se trouvait encore Lisbon, inconsciente, saignant encore un peu de son ventre mais beaucoup moins qu’avant. Jane lui tenait la main d’un coté et Sarah de l’autre. La petite fille était obligée de courir derrière lui mais ne disait rien. Elle suivait sa mère, les larmes aux yeux. Elle avait vécu tant de choses en si peu de temps, elle aurait bien du mal à s’en remettre.

Mais une fois devant la porte du bloc opératoire, Jane du lâcher la main de la jeune femme pour que les médecins puissent s’occuper d’elle. Il prit Sarah dans ses bras et se dirigea vers la salle d’attente lorsqu’une infirmière s’approcha de lui.

“_ Vous êtes blessé monsieur?” Questionna-t-elle en lui montrant son bras.
“_ Euh, oui un peu,” lui répondit Jane.
“_ Venez avec moi, je vais m’occuper de ça.”

Jane la suivit jusqu’à une petite salle où il s’installa sur le lit, ne lâchant toujours pas Sarah. De toute façon, la petite fille était accrochée à lui et refusait de s’en séparer.
L’infirmière revint dans la pièce et commença à préparer le matériel. Elle sourit en voyant la fillette se cacher le visage dans la chemise de Jane en s’approchant d’eux.

“_ Votre fille m’a l’air un peu timide,” dit-elle.
“_ Ce… ce n’est pas ma fille,” démenti Jane.
“_ Oh, mais, où sont ses parents?” Questionna-t-elle.
“_ Sa mère est au bloc en ce moment.”

L’infirmière baissa la tête vers Sarah et lui sourit gentiment, lui tendant une sucette qu’elle avait prit dans un bocal sur le bureau. La petite fille hésita à la prendre, levant un regard interrogateur vers Jane qui l’autorisa. Elle se tourna de nouveau vers l’infirmière et lui sourit en prenant la friandise. Puis, elle lâcha la main de Jane et s’assit dans un fauteuil, attendant sagement qu’il soit soigné. Ce qui ne tarda pas, sa blessure n’étant que superficielle.

Jane descendit du lit, prit de nouveau la main de Sarah et remercia l’infirmière avant de se diriger vers la salle d’attente où se trouvaient déjà le reste de son équipe. Ensemble, ils attendirent des nouvelles de Lisbon.

L’angoisse montait en Jane, il avait peur que ce soit plus grave que le lui avait laisse penser le secouriste. Après tout ce qu’ils avaient vécu ces derniers jours, il se méfiait de tout et ne serait pleinement soulagé que lorsqu’il pourrait voir Lisbon, pas avant.
Mais une question tournait encore et encore dans sa tête et il se tourna vers Van Pelt pour avoir sa réponse.

“_ Grace, pourquoi pleurais-tu comme ça lorsque je me suis réveillé?” demanda-t-il.
“_ C’est… j’étais triste,” répondit-elle vaguement.
“_ Qu’est-ce que tu ne me dis pas?” interrogea-t-il de nouveau, soupçonnant qu’elle lui cachait quelque chose d’important qu’elle n’osait pas lui dire. “Quelqu’un est mort?”
“_ Mark Miles,” répondit Cho à la place de la jeune femme.

Ce fut le choc pour Jane qui ne se souvenait pas que la blessure de Mark fût si importante. Il l’avait aidé, il lui avait fait un garrot alors qu’est-ce qu’il s’était passé? Comment était-il mort?
Cho du comprendre les interrogations silencieuses de son ami car il continua.

“_ Quand Sanders à tiré sur toi, Mark s’est interposé en te poussant. Tu as perdu connaissance en te cognant la tête sur le sol.”
“_ Il… il est mort pour moi, Mark est mort pour me sauver la vie alors que… que je ne le connaissais même pas.”
“_ Ce n’est pas de ta faute Jane,” le rassura Rigsby, “avant de mourir, il a demandé à ce que tu prenne soin de Lisbon et de Sarah.”
“_ Et je le ferais, je prendrais soin d’elles si elles me laissent le faire,” assura Jane.

A ce moment-là, un médecin arriva vers le petit groupe et Jane fut le premier debout, se jetant presque sur le médecin.

“_ Comment va-t-elle docteur?” S’enquit-il.
“_ La blessure était superficielle, votre amie est tirée d’affaire.”
“_ On peut la voir?” demanda-t-il encore, suppliant.
“_ Elle est encore un peu endormit mais, je pense que oui mais pas plus de deux personnes à la fois, elle a encore besoin de repos.”

Jane le remercia et, sans même demander à ses collègues, il prit la main de Sarah et suivit le médecin jusqu’à la chambre de Lisbon, impatient de la voir. L’homme les laissa devant la porte et Jane l’ouvrit doucement, ne voulant pas réveiller la jeune femme si elle dormait encore. Mais lorsqu’il entra dans la pièce, il la vit bien réveillait, le sourire aux lèvres en les voyant arriver.

Sarah se précipita vers sa mère et grimpa sur le lit à l’aide du fauteuil et se glissa dans ses bras avec plaisir. Lisbon les referma sur elle et ferma les yeux de contentement, heureuse de serrer sa fille contre elle, heureuse qu’elle aille bien, que tout soit fini.
Jane s’installa sur le fauteuil et prit la main que lui tendait Lisbon, savourant le contact avec la jeune femme.

“_ Merci maman,” souffla Sarah.
“_ Pourquoi mon cœur?” S’enquit la jeune femme.
“_ Pour ne pas être morte, pour être venue nous chercher avec Patrick,” lui répondit-elle avec le sourire.
“_ De rien ma chérie, je n’aurais jamais laissé Jason te faire du mal.”

A l’entente de ce nom, Sarah se crispa et s’éloigna un peu de sa mère, soudain très sérieuse. Lisbon attendait la question qu’elle savait venir et l’appréhenda. Elle sentit Jane lui serrer la main comme pour l’encourager.

“_ C’est vrai ce qu’il a dit? Il était vraiment mon papa?”
“_ Oui ma chérie, il était vraiment ton papa et je suis désolée pour tout le mal qu’il t’a fait.”
“_ C’est pas ta faute maman, c’est lui le méchant et… il a fait du mal à Patrick.”

Lisbon releva les yeux vers Jane et ce dernier lui rendit son regard.
Sarah, se sentant de trop, descendit du lit et sourit à sa mère pour la rassurer.

“_ Je vais voir Grace, elle est triste alors je vais la consoler.”

Puis elle quitta la chambre en faisant un clin d’œil à Jane.
Les deux adultes n’étaient pas dupes, ils avaient parfaitement comprit pourquoi la fillette était partit et lui en étaient reconnaissant. Jane se releva de son fauteuil et prit place à coté de Lisbon au bord du lit, se rapprochant d’elle autant que possible sans la faire souffrir.

“_ Tu as tenue ta promesse,” souffla Jane.
“_ Et toi la tienne,” souffla-t-elle à son tour.

Le silence retomba dans la chambre. Ils ne savaient pas quoi dire, ils ne savaient plus vraiment où ils en étaient, ils avaient vécu tellement de choses ces derniers temps.
Ce fut Jane qui le brisa en se tournant vers la jeune femme.

“_ Tu vas pouvoir vivre avec ta fille maintenant, elle va être heureuse.”
“_ Moi aussi, même si je suis triste de la mort de Peter et Sally.”
“_ Je suis désolé Teresa, c’est de ma faute tout ça. Si je n’étais pas venu chez toi ce soir-là, rien de tout ça ne se serait passé, je ne serais jamais allé chez tes amis et Sanders n’aurait jamais trouvé Sarah.”
“_ Patrick, rien de tout ça n’est de ta faute alors sors toi cette idée de la tête. Jason aurait fini par la retrouvé et il aurait quand même tué mes amis. La seule chose dont tu es responsable c’est de m’avoir fait la peur de ma vie, j’ai bien cru que tu allais mourir pour sauver ma fille. Je ne sais pas ce que je serais devenue si je l’avais perdue.”
“_ Mais ce n’est pas le cas, elle est dehors avec Grace et tu vas pouvoir la ramener chez toi, tu vas avoir droit à une deuxième chance.”
“_ Patrick… je suis…”
“_ Ne dis rien, je suis heureux pour toi et pour Sarah. Vous méritez d’être heureuses toutes les deux.”
“_ Toi aussi tu le mérite Patrick. Je me suis dis que… peut-etre tu…”
“_ Pourrais venir vivre avec nous,” fini la petite voix de Sarah à la porte de la chambre.

Jane et Lisbon tournèrent la tête en même temps vers la fillette qui souriait à pleines dents, attendant leur réponse. Lisbon rendit son sourire à sa fille et lui fit signe de s’approcher, ce qu’elle fit. Jane l’aida à monter dans le lit avec eux et Sarah s’installa entre eux.

“_ Alors?” Insista Lisbon qui attendait toujours sa réponse.

Jane sembla réfléchir un instant et Lisbon regretta sa question. Il n’était pas prêt, c’était encore trop tôt pour lui, il avait encore tant de choses à régler avant. Elle se maudit de son impatience. Mais la main de Jane sur sa joue, lui faisant relever la tête vers lui, la rassura.

“_ Je serais honoré de partager ma vie avec vous,” sourit-il.
“_ Alors on est une famille maintenant?” Questionna Sarah.
“_ Je crois qu’on peut dire ça,” lui répondit-il.
“_ Alors t’attends quoi pour l’embrasser?”

Jane et Lisbon rirent en même temps de l’audace de Sarah et se regardèrent un instant, hésitant. Mais ils en avaient tellement envi, ils avaient attendu tellement longtemps cet instant que soudain tout devenait plus facile.
Jane se pencha vers Lisbon, lentement et la jeune femme se redressa pour venir à sa rencontre. Leurs lèvres se touchèrent avec délicatesse et le baiser resta simple, tendre, un simple effleurement de lèvres. Mais il était suffisant pour le moment, comme un pacte, comme ce fameux soir où ils s’étaient embrassés pour se promettre de se revoir, des jours plus tôt.
Ils se séparèrent pour voir Sarah leur sourire de toutes ses dents, heureuse comme elle ne l’avait pas été depuis longtemps. Elle venait de retrouver sa maman, en vie, et elle venait de se trouver un nouveau papa, s’il le voulait bien. La vie s’annonçait magnifique pour eux et plus personne ne pourrait plus jamais leur faire du mal.

Pendant ce tendre moment en famille, les trois compagnons ne se rendirent pas compte de la porte de la chambre qui se refermait, ni de l’homme qui venait juste de partir, un sourire mauvais sur le visage.

The End.

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