The Mentalist...The Ultimate Season
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Red Lies Run (Crossover "The Mentalist" / "Lie To Me" / "The Consultant(s)")

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Message  Irajonas Mer 31 Oct 2012 - 16:49

Un ami m'a dit qu'une confrontation entre Patrick Jane, Cal Lightman, et mon personnage de Eli Lavoro, ça pourrait détonner. Du coup, je tente avec cette idée. Voilà donc l'ouverture de
RED LIES RUN



Synopsis : Un homme tente de se faire exploser dans un parc de Washington, au nom d'une étrange organisation. Le Dr Lightman est engagé pour découvrir les intentions de l'organisation.

Chapitre 0 : Three Halves
Acte 0.0 : Cal Lightman

L’homme marche avec sérénité. Pourtant, on commence déjà à courir de partout. Mais pour lui, tout va bien. Chimiquement, tout va bien. Il avance en sifflant dans l’allée du parc alors qu’autour de lui, les gens sont terrifiés. Ils composent le 911, hurlent à la police, ils hésitent à foncer pour empêcher l’homme d’avancer, mais il leur fait trop peur.
Pourtant, il a le visage souriant. Presque béat… extatique. Il regarde le ciel comme s’il était ensoleillé. Sauf qu’il commence à pleuvoir. Mais il n’en a cure.
Il écarte les bras, tendant les mains vers le ciel. Dans sa main droite, il tient un boitier. De ce boitier, pendent deux fils. Ces deux fils sont reliés à son gilet, et c’est là que ça devient compliqué : sur le gilet sont accrochés pour près de quarante-cinq livres de C4. Très exactement quarante-six virgule deux livres. De C4, prêts à exploser. Ne suffit qu’une seule pression du pouce droit. Et puis…
- Sept, six…
Il crie bien fort, pour qu’on l’entende. Après tout, c’est un message important, non ? C’est un grand jour. Et il est le messager.
- Cinq, quatre…
La béatitude du sacrifié. Son destin n’est pas grand, et il le sait. Il joue un rôle dans lequel il est condamné à être détesté, décrié, banni des cœurs, banni des âmes, et il sait qu’il va faire du mal. Mais en même temps… quel bien en découlera ? Ca doit bien valoir le coup pour qu’on lui demande une chose pareille.
- Trois, deux…
Ils savaient sa dévotion, et ils savaient aussi qu’il ne voulait faire de mal à personne. Sachant cela, pour qu’ils lui demandent, c’est bien qu’il n’y avait pas d’autres choix pour annoncer le retour. Il n’y avait que ce choix là.
- Un… Zé…
Un coup de feu retentit, et la main droite de l’homme s’ouvre dans une giclée de sang. Une brigade armée arrive alors qu’il pousse un cri de douleur. Un homme arrive alors avec une veste trois quart, des yeux fatigués, et une posture avachie. Il a la tête penchée sur le côté, alors qu’il s’avance vers l’homme à grand pas.
- Toi, tu vas nous dire ce que tu sais sur la Fondation.
- Je vous emmerde, j’ai mal !
- Sans rire, un coup de feu dans la main, ça fait mal ? J’étais pas au courant. Mais ce n’est pas ça que je veux savoir.
Des agents du FBI se saisissent alors de l’homme.
- Vous êtes qui vous ? demande l’homme au C-4.
- Je suis le Dr Lightman. Je ne vous demanderai pas qui vous êtes, ça vous ferait trop plaisir.
- On en fait quoi, de celui-là, alors ? demande un des agents du FBI.
Les autres agents dégagent l’homme de son gilet d’explosifs. Pour eux, la menace est enfin écartée. Pour lui, les problèmes commencent.
- Si on le met avec les six autres, on devrait pouvoir en tirer quelque chose. Vous m’avez trouvé les deux informateurs dont ses copains nous ont parlé ?
- On en a trouvé un en Californie, des collègues à moi ont bossé avec lui.
- Et l’autre ?
- Il est sacrément loin, l’autre, c’est ça le problème.
- Il peut être aussi loin que vous voulez, le FBI peut toujours le rapatrier, non ?
- Il est en France, on n’a aucun pouvoir là-bas, comment voulez-vous que je le fasse revenir au pays ?
Le Dr. Cal Lightman hausse les épaules avec détachement. Il secoue la main dans le vide.
- Vous n’avez qu’à lui demander gentiment.
****
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Message  Irajonas Mar 6 Nov 2012 - 21:57

Acte 0.1 : Patrick Jane
Allongé sur son canapé, Patrick regarde fixement le plafond. Ainsi médite-t-il, à sa manière, sur son passé, et ses objectifs. Cela étant, il ressent des vibrations dans le sol, dures et « pointues », accompagnées d’un pas plus lourd et régulier. Il fait mine de dormir.
- Jane… appelle une vois féminine.
- Humff…
- Jane ! répète la voix.
- Chut, je rêve de crêpe.
Un coup dans le divan, et Patrick feint un réveil en sursaut. Il lève la tête, et découvre Lisbon, le fixant avec une grimace dérangée, et à ses côtés, un homme noir, qui a l’air d’une humeur aussi massacrante que l’agent du CBI. Il tient ses mains sur les hanches, en attendant que Patrick Jane daigne se lever de son canapé.
- Jane, insiste Lisbon, c’est l’agent Ben Reynolds, du FBI. Il aurait besoin de notre aide.
- Oui, parce que le FBI a fait ses preuves avec nous jusque là, grommelle Patrick en s’étirant.
- Monsieur Jane, je ne viens pas vous voir de gaieté de cœur, avoue Reynolds. On a arrêté plusieurs fanatiques qui ont voulu jouer à la bombe humaine sur des espaces publics de Washington.
- En quoi ça regarde le CBI ? demande Jane. A moins que je ne me trompe, Washington, c’est pas en Californie.
- Ca ne regarde pas le CBI, mais vous, en tant que personne, Monsieur Jane, répond Reynolds. Les hommes que nous avons appréhendés étaient prêts à se faire exploser au nom du retour d’une certaine « Fondation » qui aurait trouvé ses sources à Sacramento. Ca vous parle ?
Jane se passe les mains sur le visage, puis réfléchit un instant.
- Fondation, Sacramento… Il n’y aurait pas un rapport avec l’affaire Numéro 7 ?
- Si, exactement, dit Lisbon.
- Lavoro, le type qui voulait arrêter Numéro 7, il nous avait affirmé que la Fondation avait été dissoute.
- Sauf qu’elle est apparemment en train de se reconstruire, et ça inquiète le FBI. Vous êtes le dernier à avoir eu – officiellement – affaire avec quelqu’un se rapprochant des Gamma-Omega, et par extension, de la Fondation.
- C’est faux, la personne que vous cherchez, c’est Eli Lavoro. Il en sait plus sur cette Fondation que moi.
- Eli Lavoro, hein ? Figurez vous que c’est notre « Numéro 2 » sur la liste des témoins. Et, aux dernières nouvelles, il a refait sa vie en France. On a besoin de vous, insiste Ben Reynolds.
- Pour quoi faire ?
- Pour le convaincre de revenir chez nous, le temps de l’enquête sur la Fondation.
Jane sourit alors, et époussette son complet, avant de – enfin ! – se lever.
- Chic ! Un voyage en France, alors. Aux frais du FBI, hein ?
Reynolds soupire d’exaspération.
- N’allez pas dire que je ne vous avais pas prévenu, dit Lisbon, amusée.
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Message  Johel Mar 6 Nov 2012 - 22:15

yes le crossover
Lightman, Jane et Eli travaillant ensemble...Le FBI a du souci à se faire lol1
D'un autre côté le retour de la fondation, et l'évocation de n°7 risque de perturber Eli
En tous les cas ça commence fort et il semblerait que Jane ait droit à un petit voyage en France
J'imagine sa rencontre avec "l'équipe" d'Eli :shocked:
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Message  Irajonas Sam 17 Nov 2012 - 1:37

Acte 0.2 : Eli Lavoro
Une semaine plus tard, à Puyricard, dans le sud de la France. Dans une modeste brasserie de village, le serveur, Olivier, est appuyé contre le bar.
Il voit un homme noir à la carrure sportive rentrer, dans un costard strict. A ses côtés, un autre homme, blond, paraît émerveillé par tout ce qui l’entoure, les murs y compris.
Le téléphone du comptoir sonne. Olivier répond alors.
De son côté, Patrick s’assoit à une table, jetant les pans de sa veste vers l’arrière avec un sourire réjoui.
- Je ne vois vraiment pas ce qui vous fait sourire, blondinet, affirme Reynolds.
- La France. On est dans un bar, et les gens n’ont pas besoin de parler fort pour s’entendre, répond Patrick.
- Ouais. Et ils prononcent les « R » comme s’ils avaient mal à la gorge, et ils bouffent des grenouilles, grommelle Reynolds.
Olivier arrive alors entre eux.
- Bon, j’ai un anglais pourri, mais je peux vous dire ceci : tous les français ne mangent pas des grenouilles. Cela étant, le boss m’a envoyé vous servir ceci.
Olivier leur pose sur la table, devant chacun, un verre de vin rouge.
- On n’a rien commandé, dit Reynolds.
Olivier se contente d’un sourire narquois, puis quitte la table des deux américains. Patrick prend son verre avec délicatesse, puis observe la robe du vin.
- Du vin rouge, hein ? dit-il. Rouge.
Reynolds grimace.
- Et donc ?
Patrick sourit.
- Il sait que je suis là, affirme-t-il sans quitter le verre du regard. Il doit être derrière les caméras de surveillance.
Il repose son verre, puis inspecte les environs. Chaque coin de la salle, avant de trouver la caméra qui se trouve derrière le comptoir.
Patrick se lève, fixant du regard la caméra de surveillance.
- Vous faites quoi, là ? demande Reynolds.
Patrick ne répond pas. Il fixe toujours l’objectif de la caméra, en levant ses mains. Il avance de sept pas vers le comptoir, puis il les met devant lui, les bras tendus vers la caméra. Une main est ouverte. L’autre, a trois doigts baissés.
- Je ne voudrais pas vous manquer de respect, Mr. Jane – même si mes supérieurs m’ont assuré que vous vous en foutiez – mais vous avez l’air d’un idiot.
- Oui, comme tous les jours, murmure-t-il. Mais ça va le faire tilter.
Contre les attentes de Patrick, ce n’est pas Eli Lavoro qui passe les portes du bureau pour se présenter devant lui. Mais une femme au teint mat, au visage familier, avec de grands yeux, et une longue chevelure brune, qui le regarde avec un sourire.
- Votre humour est bidon. « Sept », hein ?
- Vous m’avez bien envoyé du rouge, rétorque l’intéressé.
Melissa bascule la tête sur le côté, l’air moqueur. Puis, elle et Patrick s’étreignent comme deux amis de longues dates.
Ce qui, à bien y réfléchir, aurait pu ne pas être loin de la réalité. S’ils s’étaient rencontrés plus de trois fois.
- C’est quand même bon de vous revoir, Patrick. Même si je doute fort que vous soyez venu pour me voir, moi.
- En effet, Melissa. Croyez-moi ou non, votre mari a attiré l’attention du FBI.
Elle lève un sourcil avec surprise.
- Ca vous surprend qu’il en soit capable ? demande Patrick.
- Non. Mais que vous ne l’ayez pas vu prendre votre place à table pour parler avec votre collègue, ça, ça me surprend.
Patrick se retourne. Les cheveux en bataille, une barbe légère, et ses grands yeux bleus le fixant, Eli Lavoro est assis face à un Reynolds médusé, et fait un signe de main à Patrick en souriant.
- J’expliquais à votre ami ici présent qu’il n’avait pas à se sentir mal à l’aise sous prétexte qu’il n’aime pas la France, mais je ne sais pas pourquoi, ça l’a mis encore plus mal à l’aise, commente Eli en haussant les épaules.
Le regard de Reynolds passe de Eli à Patrick, puis inversement, l’air de regretter d’avoir mis ces deux individus dans la même pièce. Patrick sourit en regardant le visage déconfit de Reynolds, et dans sa tête résonne une seule pensée :
« Ca va être rigolo ».
- Vous faites des crêpes, dans votre restaurant ? demande Patrick. Je crois qu’on a quelques choses à nous dire, Eli.
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Message  Johel Sam 17 Nov 2012 - 9:28

Jane en France...Avec Olivier pour l’accueillir.
Eli qui commence déjà à chercher Reynolds
Le pauvre agent du FBI n'a pas fini de souffrir avec Eli et le consultant.
L'histoire se met doucement en place.
J'attends de voir ce que vont donner les retrouvailles entre Jane et Eli
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Message  Irajonas Sam 23 Fév 2013 - 18:57

Chapitre 1 : Convaincre le dernier témoin
Eli et Patrick marchent côte à côte sur le Cour Mirabeau d’Aix en Provence, longeant la grande allée du côté des brasseries et des restaurants.
- Pourquoi le sud de la France, Eli ? demande Patrick.
- Je ne sais pas. J’avais d’anciens contacts un peu partout, mais avec Melissa, on a décidé ce s’installer ici. Peut-être à cause de la météo.
Patrick lève la tête vers le ciel, qui est d’un bleu total.
- Et c’est suffisamment loin des tracas d’Allison Kane, et même si je suis content de vous revoir, Patrick, je sais pertinemment que vous n’êtes pas là pour des vacances, et vous me faites chier rien qu’à l’idée que vous désiriez me voir revenir aux Etats-Unis.
Eli s’arrête et se retourne pour faire face à Patrick Jane, sans aucune once de sympathie sur le visage.
- Vu vos émotions, je sais que j’ai raison. Qu’est-ce qu’il se passe là-bas pour que vous ayez besoin de mon aide ?
Patrick s’apprête à parler, puis se tait. Il sait pertinemment qu’avec une personne comme Eli, les mots ne servent à rien. Alors, il reste muet.
- Je ne pense pas qu’il y a un rapport avec mes « facultés ». Vous seriez venu seul, pas avec un type du FBI. Encore moins un type d’encore plus mauvais poil que Lisbon. Hum…
Eli claque des doigts.
- Il y a un rapport avec Numéro 7. Je chauffe, pas vrai ?
Patrick n’essaie même pas de cacher ses émotions. Peine perdue, puisque Eli les reconnaîtra tout de suite.
- Bien. Mais si c’était uniquement rattaché à Numéro 7, vous seriez venu avec Lisbon, pas avec le grand costaud. Conclusion : la seule chose qui aurait pu pousser le FBI, au travers de numéro 7, à s’intéresser à moi, et à faire appel à vous pour me demander de revenir sur le territoire américain, c’est la Fondation.
- Gagné, Eli, félicite Patrick.
- Pas de quoi se réjouir. Je suis bien ici, Patrick. J’ai ma vie. J’ai un job à la Brasserie. Je suis même consultant pour la police locale !
- Sérieusement ? s’étonne Patrick.
- On ne change pas une équipe qui gagne. Enfin… si, mais là n’est pas la question. Je me reconstruis ici, alors pourquoi je retournerais là-bas ? Donnez-moi une raison.
Patrick sait pertinemment qu’il ne parviendra pas à convaincre Eli par le devoir, ni par les sentiments. Non, il doit le convaincre différemment.
- Je vous le demande personnellement, Eli, dit Patrick.
Eli souffle, les mains sur les hanches. Il perd son regard dans le vide quelques secondes, avant de lever les yeux vers Patrick.
- Je dois être revenu dans moins de trois semaines, dans ce cas.
- Pourquoi tant d’empressement ?
Eli balance la tête de gauche à droite.
- Melissa attend un mini-moi. Une mini-elle. Enfin… un mini-nous, quoi.
Patrick sourit alors, son visage prenant de manière comique l’allure d’un smiley.
- Eh bien, félicitations, Eli.
- Merci… Trois semaines, Patrick. Rien de plus.
- Trois semaines, rien de plus, confirme Patrick Jane en serrant la main d’Eli.
Ils reprennent alors le chemin de la Brasserie.
- Et donc, vous êtes consultant aussi ? demande Patrick sur le chemin.
- Oui. Pour le commissaire Sandra Nopera. Elle vous plairait, elle a un caractère encore pire que celui de Lisbon. Au fait, vous vous la tapez ?
Patrick sourit.
- Eli, restons sérieux.
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Message  Johel Sam 23 Fév 2013 - 20:50

joie5 La suite

Les retrouvailles entre Jane et Eli yes
Shocked L'humeur d'Eli. C'est le fait de devenir papa qui le met dans cet état ?hall
Soit dit en passant j'aime ça façon de l'expliquer lol1
Melissa attend un mini-moi. Une mini-elle. Enfin… un mini-nous, quoi
Nopera pire que Lisbon, ce n'est pas faux. La rencontre risque d'être trèèèèèèèèès intéressante.
Quand à la question d'Eli, elle a le mérite d'être directe joie
J'ai vraiment hâte de voir ce que ça va donner entre Lightman et Eli scratch et surtout combien de flics et agents du FBI vont devenir cross face à ce trio d'enfer .
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Message  Irajonas Lun 25 Fév 2013 - 0:09

Pour Eli, je le considère "en transition". Il chercher à trouver la bonne manière de se comporter maintenant qu'il s'apprête à avoir un enfant.
Dans la mesure où Patrick était père autrefois, et vu le rapport de respect mutuel de Patrick et d'Eli, je juge qu'en dépit de son passé tragique, Patrick saura comment raisonner Eli.
De même que des retrouvailles avec un agent du CBI père de famille qu'on connait bien.

Acte 2 (toute phrase suivie d'une astérisque est en français dans le texte. Sinon, en anglais.)
De retour à la Brasserie, Patrick et Reynolds font la connaissance du Commissaire Nopera. De toute évidence, Nopera est réticente au départ d’Eli.
- J’aimerais que quelqu’un me traduise ce que me dit M. Jane, et quelqu’un d’autre qu’Eli, s’il vous plaît, vu que vous êtes déterminé à me parler en même temps ! grommelle Nopera.*
Patrick Jane remarque la grande taille du Commissaire et lève les yeux.
- Vous êtes grande ! dit Jane en français.*
- Ah bon, vous parlez français ?
- Non*, dit-il, avant de retourner à l’anglais. Mais je trouve votre accent super rigolo. Surtout votre façon curieuse de prononcer les « n » et les « g », dans le sud français. On dirait que le sud, c’est le Texas de la France, en matière de prononciation.
- Il dit quoi, là ? demande le Commissaire Nopera.*
- Il parle pour ne rien dire, affirme Melissa. Patrick est un vieil ami du pays, Sandra.*
- Peu importe, il est là pour ramener Eli aux Etats-Unis, et j’ai besoin de vous, Eli. On a une affaire.*
Melissa fait la traduction à Patrick et à l’agent Reynolds.
- On a demandé l’accord d’Interpol pour venir contacter M. Lavoro, il s’agit pour nous d’une question de sécurité nationale. Melissa, faites la traduction.
Melissa s’exécute.
- Interpol ? s’étonne Eli. Waouh. J’ai du succès.
- T’es un crétin. T’es mon mari, et un crétin. Il n’y a rien de bien à ce qu’Interpol te connaisse.
- Quand même, c’est impressionnant.
Eli sourit.
- Patrick m’a convaincu, Sandra, dit-il. Vous pouvez prendre Piotr et Olivier avec vous sur le terrain, mais laissez Melissa et Tess dans mes locaux. J’insiste.*
Patrick murmure à Melissa pour lui demander la traduction. Puis il sourit.
- Vous ne lui avez pas dit que votre femme était enceinte, Eli ? demande Patrick.
Eli le regarde dans les yeux sans rien dire.
- J’ai entendu « pregnant ». Melissa, vous êtes enceinte ?*
Un grand silence pèse alors sur la salle. Patrick met les mains dans les poches. S’il est satisfait du malaise qu’il a fait peser, en revanche, il se sent coupable à l’égard d’Eli d’avoir dévoilé ce qui semblait être un secret.
- Mel, c’est pas des blagues ? demande Olivier depuis le comptoir.*
- Non, c’est sérieux, dit-elle. J’attends un bébé… *
Un nouveau silence arrive alors. Nopera s’avance vers Eli, et lui murmure :
- Félicitations, Eli. Et bon courage, Melissa. Vu le caractère de votre mari, vous aurez deux fois plus de boulot une fois que le gosse sera là.*
Melissa sourit.
- Bon dieu, ils parlent de quoi, là ? demande Reynolds.
- Patron ! crie Olivier à Eli. J’ai le droit de faire des blagues noires sur les gosses ? Genre, sur le temps de cuisson, ou « Y a quoi de pire que dix bébés dans une poubelle ? »*
- Non, Oli, rétorque Eli brutalement. Et, juste par curiosité, c’est quoi la réponse ?*
- Un bébé dans dix poubelles, répond le serveur.*
Eli secoue la tête avec une grimace. Il pose sa main sur l’épaule de Patrick.
- En route, Patrick. Plus vite on se casse, plus vite je reviens.

Acte 3
L’avion a décollé depuis une heure en direction de LAX. Après certains déboires passés, la compagnie Oceanic Airlines proposait des tarifs convenables.
Eli est assis entre Patrick et l’agent Reynolds. Patrick remarque que son ancien ami s’agrippe à ses accoudoirs.
- Vous n’aimez pas l’avion, Eli ? demande Patrick.
- Ce que je n’aime pas, c’est me rapprocher des Etats-Unis.
- C’est sûr, le sud de la France, c’est mieux. J’ai entendu dire que le crime organisé était violent dans le sud des grenouilles. Des géorgiens depuis pas longtemps, en plus. C’est pas des tendres.
- Et les Etats-Unis, vous trouvez que c’est mieux ? Vous ne vous êtes même pas demandé pourquoi il y avait plus de tueurs en série dans notre beau pays que nulle part ailleurs ?
Reynolds fronce les sourcils en regardant le manager de Brasserie.
- La société américaine est pleine de failles. Une bouillie intellectuelle fait que l’américain moyen est plus con que le « citoyen du monde civilisé » moyen. Demandez à un français de montrer où est Washington, il le saura à peu près, mais demandez à un américain de pointer la France, il y en a même qui pensent que c’est une île, et qui n’est pas sûr qu’en France, on parle français.
Ni Reynolds ni Patrick ne répondent.
- Et on veut montrer l’exemple, nous « les grands Etats-Unis d’Amérique ». Pour moi, y retourner, c’est comme rendre visite à un vieil oncle con comme un manche à balai et convaincu d’avoir toujours raison.
- Eh ben, vous n’y allez pas de main morte, soulève Reynolds.
- Eh bien… si on suit ce qu’on sait de la Fondation, ils sont fiers de leur héritage américain. Ils alimentent le clivage entre l’américain moyen et ceux qu’ils considèrent comme l’élite… On peut considérer que ces gens « intelligents » doivent avoir conscience des failles de notre système. S’ils étaient si intelligents, ils devraient lutter contre, au lieu de s’en servir, non ?
Reynolds grogne comme un animal.
- Vous n’êtes pas des patriotes, dit-il.
- Si. Mais pas de la même manière, répond Eli.
Devant le ton énigmatique de ce jeune exilé, Reynolds garde le silence.
- Et le toubib qui nous attend au pays ? demande Eli. C’est quel genre ?
- Le même genre que vous. Trop malin, trop crétin, trop chaotique. Avec vous trois, je m’attends au pire.
Patrick sourit en regardant ses mains, puis tourne le regard vers Eli.
- Il nous sous-estime, mon ami, dit le mentaliste.
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Dernière édition par Irajonas le Lun 25 Fév 2013 - 15:35, édité 1 fois
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Message  Johel Lun 25 Fév 2013 - 14:17

On est d'acord pour Eli, le bébé va l'amener à évoluer, c'est clair.

J'imagine assez bien l'échange entre français et anglais, et Jane qui met les pieds dans le plat en révélant la grossesse de Mélissa.
La blague d'Olivier hall Laughing
Eli n'a pas tort quand il parle de l'américain moyen. J'ai eu l'occasion d'en faire l'expérience grrr
Je crois que Reynolds est en dessous de la réalité quand il dit "...Avec vous trois, je m’attends au pire".
Je dois reconnaître que j'attends avec beaucoup de curiosité la façon dont tu vas gérer la rencontrer avec ce bon Dr Cal Lightman.
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Message  Irajonas Lun 25 Fév 2013 - 17:35

Bon, j'ai l'air de me répéter, mais je ressens le besoin de faire certains rappels et de bien mettre en place les relations. Patrick et Eli s'entendent aussi bien que Lisbon ne supporte pas Eli, et que Reynolds ne supporte pas Patrick.
La scène qui suivra celle-ci, confrontera indirectement l'équipe de Lisbon à celle de Lightman.
le but du jeu, c'est de créer une équipe spéciale pour répondre aux besoins de l'enquête sur la Fondation. Coordonnée par Reynolds, cette équipe verra chacun des Trois Sociopathes s'impliquer avec un chaperon pour le "maîtriser", le tout rassemblé au Groupe Lightman :
- Patrick sera chaperonné par Lisbon
- Lightman sera chaperonné par Gillian Foster
- Eli demandera à être chaperonné par... non, je ne préfère pas le dire tout de suite.

Acte 4
A Los Angeles, Lisbon attend patiemment dans le hall de l’aéroport.
LA X, comme on l’appelait.
Lisbon grimaçait en feuilletant un magazine qu’elle ne lit même pas. Elle essaye déjà d’imaginer ce qui l’attend.
Patrick était déjà un phénomène en soi. Et, les deux fois où elle a été confrontée à Eli Lavoro, ont été deux évènements difficiles à oublier. La première fois, Lavoro avait mis en scène une prise d’otage pour que le véritable auteur du crime se repose sur ses lauriers, et commette une erreur. La deuxième fois, Eli avait refait surface avec un « CD écarlate », où il avait mis en place un jeu de piste destiné à détourner l’attention du CBI le temps qu’il parvienne à remonter la trace d’un agent du FBI, responsable d’un meurtre.
Le plus inquiétant pour elle, était que Patrick s’était pris d’affection pour l’étrange jeune homme qui prétendait pouvoir lire dans les émotions des autres. Et il avait donné la preuve en direct, laissant toute son équipe pantoise.
Le chaos dont était capable Patrick ne pouvait que s’en trouver décupler avec une personnalité comme celle d’Eli. C’était bien le genre de personne qu’elle espérait ne jamais revoir.
Et puis, il y avait le dernier chaînon de la ligne du chaos : Cal Lightman. Ce type était une légende au sein des autorités. Le FBI faisait régulièrement appel à lui pour son champ d’expertise : la détection des mensonges. Lightman était considéré comme un détecteur de mensonge sur pattes. Il était aussi connu pour user de techniques bien en marge de ce qui était couramment accepté.
Patrick Jane. Eli Lavoro. Cal Lightman. Le moment où l’on mettrait les trois dans la même salle serait très certaine mémorable. Et c’était bien ce qui inquiétait Lisbon.
Lorsqu’elle reconnut le sourire d’imbécile heureux de Patrick, et la mine colérique de l’agent Reynolds, Lisbon se leva. A peine deux pas derrière les deux hommes, marchait Eli, visiblement mal à l’aise de se retrouver à nouveau sur le territoire américain.
- Bonjour, Teresa, dit Patrick. Je suis presque sûr que je vous ai manqué.
- Je n’irai pas jusque-là, Jane, rétorqua-t-elle. Disons que la vie est moins palpitante sans vous pour mettre le monde à feu à sang.
Eli entra dans son champ de vision, et la regarda dans les yeux. Il se mit alors à sourire, et tendit la main vers elle.
- Agent Lisbon ! s’exclama-t-il. Toujours emmerdée de me voir ?
Lisbon lui serra la main en levant les yeux au ciel. Puis, sans répondre à Eli, elle se tournant vers l’agent du FBI.
- Et maintenant, il va se passer quoi ? voulut-elle savoir.
- Pas le temps de prendre une pause, répondit Reynolds. J’ai déjà appelé vos supérieures, ils attendent qu’on rejoigne les locaux du CBI pour engager une vidéoconférence avec DC pour organiser l’équipe. De prime abord, laissez-moi vous dire que je sens que cette enquête n’aura rien d’habituel.
- Nous sommes deux à avoir ce ressentiment, alors, dit-elle. Monsieur Lavoro, on vous a expliqué la situation ?
- Retour de la Fondation, gens qui se font péter en public, et on me demande de venir pour vous filer un coup de main. Pour le reste, j’attends de rencontrer ce Dr. Lightman, dont on m’a dit tant de mal.
Reynolds leva les sourcils, l’air surpris. Eli lui lance un regard.
- Quoi, vous m’avez bien dit qu’il était pire que moi ?
- Je commence à me poser des questions à ce sujet, figurez-vous, la Grenouille.
Lisbon fit un geste du bras pour faire cesser la conversation.
- Allez, on y va, dit-elle.
Patrick mit les mains dans les poches. Lisbon ouvrit la marche, Reynolds la suivant. Derrière eux, Patrick et Eli marchaient côte à côte.
- Je crois qu’elle m’aime bien, dit Eli à son grand ami.
- Pensez vous. Elle n’a pas la patience de Melissa.
- Pourtant, elle vous supporte depuis cinq ans. Soit elle est maso, soit elle le veut bien.
Patrick lance un regard en coin à Eli.
- Vous vous prenez pour une agence matrimoniale, ou quoi ?
Eli éclate de rire.
- En termes d’émotions, vous savez bien que rien ne m’échappe, Patrick.
- Faites tout de même semblant d’être normal. Vous savez faire ?
Eli fait alors mine de réfléchir en regardant le ciel. Puis, avec le ton de l’ironie, il répond simplement :
- Naaaaaan…
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Message  Johel Lun 25 Fév 2013 - 21:44

J'ai beaucoup apprécié ce chapitre "léger", plein d'humour.
Lisbon est très réaliste quand à ce qui l'attend...Ce qui attend les "gens normaux" dans cette affaire.
Et toujours cette relation presque "père/fils" pourrait-on dire entre Jane et Eli.
Un Eli qui ne peut s'empêcher de taquiner Jane, c'est tellement rare de voir quelqu'un à la hauteur du mentaliste.
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Message  Irajonas Lun 25 Fév 2013 - 23:22

Il s'agit de l'avant dernier acte avant d'attaquer la vraie rencontre avec Lightman, et le coeur de l'enquête. Je crois avoir pris un gros pari en voulant faire ce cross-over, surtout pour une affaire comme la Fondation... et encore plus à ce moment de "The Consultant(s)". En tout cas, préparer une telle rencontre est grisant.

Acte 5
Toute l’équipe de Lisbon est rassemblée dans la salle de conférence, le directeur du CBI, Bertram, leur faisant face. L’agent Reynolds reste en retrait derrière le directeur. Assis entre Patrick Jane et Grace Van Pelt.
- On attend que le Groupe Lightman nous contacte en visioconférence. En attendant, Monsieur Lavoro.
- Oui ? fait Eli avec le ton d’un élève qui fait semblant d’être attentif.
- Je crois n’avoir jamais eu l’occasion de vous rencontrer, mais votre réputation vous précède. J’espère que cette fois, vous ne ferez pas d’esclandre ?
- Pas de soucis, je n’ai pas ma femme sous la main pour me prendre en otage.
Eli fait une moue en faisant semblant de réfléchir.
- … encore que le mariage est une forme de prise d’otage. Mais volontaire.
Patrick sourit de nouveau. Bertram se tourne vers lui.
- C’est votre disciple ?
- C’est un emmerdeur notoire, et comique à ses heures perdues. Eli, veuillez prendre Monsieur Bertram au sérieux, s’il vous plaît.
Eli acquiesce. Le fait que Patrick tienne Bertram dans son estime, même un peu, le pousse à calmer le jeu.
- Navré, Monsieur Bertram. J’ai un profond respect pour l’équipe de l’agent Lisbon, et s’ils vous respectent, moi également.
Bertram parait plus détendu. Même si ce n’est qu’à peine.
L’écran projecteur s’allume alors, et la salle entière tourne son regard dans la même direction.
Sur l’écran, un homme est debout dans un bureau. Il se tient courbé, portant un trois-quarts noir. A ses côtés se tient une femme élégante portent une robe stricte. Contrairement à l’homme, la femme se tient droite, les mains dans le dos.
- Je suis bien avec le CBI ? demande l’homme.
- Oui, Docteur Lightman. Je suis Gale Bertram, direction du Bureau d’Investigation Californien.
- Je sais qui vous êtes, merci, répond le Dr Lightman. Pourquoi tant de monde ?
Reynolds s’avance dans le champ de vision du Dr Lightman pour expliquer :
- Les témoins, considérés comme spécialistes et éléments primordiaux pour l’enquête sur la Fondation, à savoir Patrick Jane…
Reynolds le montre d’un signe de bras.
- Et Eli Lavoro…
Même rengaine.
- … sont connus pour leurs frasques et leur caractère…
- Chaotique ? propose Patrick.
- Emmerdant ? propose à son tour Eli.
Reynolds grogne dans sa barbe.
- … Bref, vu leurs antécédents, le FBI estime qu’ils doivent être chaperonnés par des éléments de confiance. En ce qui concerne Patrick Jane, l’agent Teresa Lisbon a montré ses aptitudes à maîtriser ses aléas. Quant à Monsieur Lavoro…
Un moment de silence plane alors sur le CBI.
- Quelqu’un se porte volontaire ? demande Bertram.
- Pour jouer la nounou avec moi ? Pourquoi pas Grace ?
L’agent Van Pelt sursaute, et se tourne vers Eli. Wayne Rigsby fronce alors les sourcils.
- Pourquoi je ferais ça ? demande-t-elle.
- Parce que je vous intrigue. Et que vous avez des questions à me poser, dit-il à l’agent Van Pelt.
Celle-ci ne répond pas. Eli lève alors les yeux vers Lisbon, puis vers Bertram.
- Quel homme voudrait décevoir une belle femme ? Et puis, une tension sexuel persiste entre les agents Rigsby et Van Pelt. Malgré tout, ils travaillent dans la même équipe. Je présume donc qu’ils ont été ensemble, mais qu’ils ont choisi de mettre leurs histoires de cul… pardon, de cœur, de côté pour donner priorité à leur carrière. Par conséquent, ça fait de ces deux personnes des agents exemplaires et professionnels.
- Dans ce cas, pourquoi on donnerait priorité à Van Pelt plutôt qu’à Rigsby ?
- Encore une fois : quel homme voudrait décevoir une belle femme ?
Van Pelt jette un regard vers Eli, l’air gênée.
Pendant tout ce temps, de son côté, le Dr Lightman observe la scène, amusé.
- Vous devriez faire comme ça. L’idée me plaît bien, affirme-t-il.
- D’autant que construire des binômes homme-femme a toujours fait ses preuves en termes d’efficacité, ajoute la femme aux côtés de Lightman.
- Vous êtes qui ? demande Patrick.
- Le Dr Gillian Foster. Psychologue, précise-t-elle. Et, connaissant l’agent Reynolds, je présume qu’il a considéré que je serais le chaperon de Cal.
Ce dernier se tourne vers elle.
- Tu me chaperonnes, maintenant ? dit-il.
- Très bien, affirme Bertram. Teresa Lisbon chaperonnera Patrick Jane. L’agent Van Pelt chaperonnera Eli Lavoro.
- Et Gillian Foster chaperonnera Cal Lightman, conclut l’agent Reynolds. Avons-nous un accord, Monsieur Bertram ?
Le concerné tend la main vers l’agent du FBI.
Dans la tête de Grace, c’est le chaos. Une nouvelle fois, l’aptitude d’Eli à sonder son esprit la met mal à l’aise. Et oui, en effet, elle aurait voulu en découvrir un peu plus sur cet étrange individu, mais elle s’était raisonnée à l’idée qu’elle devrait y renoncer. Et maintenant… ce type lui demande de la chaperonner. Elle ignore si elle doit y voir une occasion ou une source de problème.
- Maintenant, pourquoi avoir rassemblé autant de monde ? répète Lightman.
- Les agents Lisbon et Van Pelt vont être absent du CBI, j’estime que leurs collègues, les agents Cho et Rigsby ici présents, ont le droit de savoir pourquoi leur supérieur sera absente.
- On fera avec, répond simplement Cho.
Rigsby ne dit rien. Patrick donne un coup de coude à Wayne. Celui-ci finit, après plusieurs hésitations, par s’exprimer.
- On a été confrontés à une affaire approchant la Fondation la dernière fois qu’on a croisé la route d’Eli Lavoro. Je vais dire la vérité, ça ne m’enchante pas de travailler avec d’autres équipes le temps où les agents Lisbon et Van Pelt sont en déplacement, mais on comprend pourquoi, et on fera avec, comme a dit Cho.
L’agent asiatique acquiesce d’un signe de tête.
- Voilà, je pense pareil. Avec moins de parlote.
- Alors, cette mascarade n’a pas lieu d’être. Agent Reynolds, rapatriez moi les concernés au Group Lightman.
- Vous vous dirigerez vers Washington dès demain, affirme Bertram. Dans l’intervalle, reposez-vous. Vous aurez besoin de toutes vos forces.
- C’est ça, oui, dit le Dr Lightman avant d’éteindre l’écran depuis son bureau.
Patrick s’étire alors bruyamment sur sa chaise, et toute la salle de se tourne vers lui.
- J’aime bien ce monsieur Lightman.
Eli jette alors un coup d’œil vers Rigsby. Avant de partir vers Washington avec l’équipe concernée, il a besoin de poser des questions à l’agent Rigsby.
Eli sent des changements dans le comportement de Wayne Rigsby. Une plus grande détermination à rester en vie. Et plus de sérénité. Quelque chose lui apporte plus de calme. Eli détecte tout de suite de ce dont il peut s’agir. Et c’est bien pour cela qu’il compte trouver une occasion de s’adresser à Wayne en privé. Aussi, lorsqu’ils sortent de la salle, Eli s’empresse de l’attraper par le bras.
- Excusez-moi, agent Rigsby… Wayne, dit Eli.
- Qu’est-ce qu’il y a, Monsieur Lavoro ? demande l’agent.
- Je vous promets que je ne veux pas faire de mal à l’agent Van Pelt. Je pense juste qu’elle est la plus apte à la tâche que Bertram voulait confier à l’un d’entre vous. Et je vous promets de veiller à ce que rien ne lui arrive.
- Euh… l’objectif, c’est pas plutôt que ce soit elle qui vous protège ?
Eli ferme les yeux, et se reprend.
- Je ne venais pas vous voir pour ça. A vrai dire, je crois que j’ai besoin de vous poser quelques questions… d’ordre privé.
Wayne Rigsby est alors surpris que, pour une fois, quelqu’un vienne lui demander de l’aide dans sa vie privée. Et il est d’autant plus surpris de voir que c’est ce type qu’il n’a vu que deux fois qui le lui demande.
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Message  Johel Mar 26 Fév 2013 - 13:14

Eli et Van Pelt, ça promet. En fait ça ne m'étonne pas, je ne voyais pas qui tu pourrais proposer dans la mesure, ou comme tu l'écris dans la fic, les binômes hommes-femmes ont fait leurs preuves au niveau efficacité et que les rares femmes de l'entourage d'Eli étaient restées en France.
J'imagine la tête de Bertram en découvrant Eli, et Jane qui en rajoute.
Bon il est clair que ça façon de "balancer" sur Rigsby et Van Pelt n'est pas très classe mais d'un autre côté ça ne lui ressemblerait pas s'il se montrait respectueux des "règles de courtoisie".
La première approche avec Cal ne s'est pas trop mal passée, reste à voir ce que cela va donner lors de la rencontre "physique".
Quand au final avec Eli et Rigsby, je ne sais pas ce que tu as prévu mais en repensant à la série et aux scènes Rigsby/Ben je pense qu'on peut avoir quelque chose de touchant...Si tu te décides à aborder le sujet de la paternité en "profondeur".
On va attendre la suite pour voir Wink
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Message  Irajonas Mer 27 Fév 2013 - 0:10

Je m'éternise sur les préparatifs, parce que je n'ai pas fait exprès de développer une amitié entre Patrick et Eli, mais la dynamique me plaît de plus en plus au fur et à mesure que je l'écris. Mais c'est la fin du chapitre des préparatifs. Le chapitre suivant s'appellera "La Folle Méthode", et s'ouvrira directement sur le hall du Groupe Lightman.

Acte 6
Alors que tout le monde sort et se disperse, Patrick fait signe à Teresa de le suivre jusqu’à son bureau, où ils peuvent enfin s’isoler.
Patrick ne revêt plus le masque du bienheureux béat. Loin de là. Il tire plutôt sa tête que Lisbon nomme dans ses pensées « sa tête des John Le Rouge ». Mais ce n’est pas ce qu’elle voit en premier lieu.
- Vous jouez à quoi, avec Lavoro ? Quand je vous vois tous les deux, j’ai l’impression de voir deux lycéens flemmards du fond de la classe.
- Sa présence a quelque chose de rafraichissant… Mais peu importe. La dernière fois que j’ai eu affaire à lui, il m’a affirmé que John le Rouge a un moment fait partie de la Fondation, avant qu’elle ne soit dissoute. Et je soupçonne fortement John le Rouge d'avoir fait partie de Visualize. Les deux couplés, ça réduit nettement la Liste.
- Et donc ?
Patrick met les mains dans les poches, fixant Lisbon dans les yeux, attendant qu’elle comprenne. Heureusement, elle est vive d’esprit et comprend vite.
- Vous pensez que Lavoro peut vous aider à retrouver l’identité de John le Rouge en enquêtant sur la Fondation ? Il a bien dit qu’elle était dissoute.
- Oui, mais dans ce genre d’organisation, même à la dissolution, il y a toujours une personne qui veut garder de quoi la reconstruire. Il y a toujours du fanatisme là-dedans.
- Et aussi des manipulateurs qui se servent du fanatisme, rappelle Lisbon.
- Comme John le Rouge, affirme Patrick.
- C’est pour ça que vous sympathisez autant avec Lavoro, ou vous voyez vraiment un ami en lui ?
Patrick sourit alors, et retrouve son air béat.
- Bonne nuit, Lisbon.
Il lui tape l’épaule, puis prend congé, laissant Teresa au milieu de milles réflexions… et de milles raisons de s’inquiéter.

Acte 7
Quelques minutes auparavant, au même instant où Patrick et Lisbon s’isolent, Eli tapote l’épaule de Rigsby.
- Wayne… Agent Rigsby, se reprend Eli. Je sais que vous ne me connaissez que peu, et que vous me prenez très certainement pour un cinglé.
- Non, je vous prends pour un emmerdeur, répond Rigsby de manière sèche. Pourquoi vous vous êtes permis d’évoquer… mon passé avec Grace ?
- Je suis désolé. Croyez-moi. Mais je pense sincèrement que Grace est la mieux placée pour me chaperonner, et il fallait que je fasse vite. Lightman ne m’a pas l’air d’un type très patient. Et c’était la méthode la plus expéditive pour arriver à cette fin. Et puis, de toute façon, j’ai fait en sorte de vous valoriser, en disant que vous avez mis votre relation amoureuse en péril au profit de votre travail. J’en aurais été moi-même incapable.
Rigsby paraît plus détendu.
- Vous veniez me voir pour quoi, à la base ?
- Parce que vous êtes papa. Ça se sent.
Rigsby ne cherche même pas à savoir comment Eli a deviné. Il sait que des choses lui échappe, et préfère y renoncer.
- Quand je vous ai rencontré, vous étiez plus nerveux, prêt à mettre votre vie en danger. Maintenant, je sens plus de réserve. Il y a une chose qui vous oblige à rester en vie, et la plupart du temps, c’est un gosse, explique Eli.
- Vous allez être papa vous aussi, c’est ça ?
Eli acquiesce. Rigsby remarque alors que toute la confiance qu’Eli a en lui-même disparaît. Il a l’air plus fragile que jamais.
- Je m’inquiète. J’ai peur de ne pas être à la hauteur, admet Eli.
- Personne ne peut en être convaincu. Ben n’était pas prévu, mais je ne regrette rien. Et je peux vous dire… j’étais terrifié.
- Qu’est-ce qui vous a rassuré ? veut savoir Eli avec empressement. Je vous en prie, je ne veux pas décevoir Melissa… je ne veux pas rater avec mon enfant.
Eli tire alors une grimace.
- J’ai raté ma vie. Melissa est la seule chose de véritablement bien qui ne me soit jamais arrivé. Et il m’arrive encore d’être surpris de voir qu’elle me supporte aussi bien. Un type comme moi, comment ça peut s’occuper d’un gosse ?
De manière incontrôlable, des larmes naissent au coin des yeux d’Eli.
- Comment moi, je peux devenir père, alors que je ne suis pas foutu de m’occuper de moi-même comme il faut ?
- Vous vouliez savoir ce qui m’a rassuré ? Je n’étais pas seul. Il y avait Sarah… la mère de Ben. Elle savait ce que je ne pouvais pas faire, et elle a su combler mes lacunes. Et franchement… Si Melissa a su vous gérer, elle saura faire ce que vous ne pouvez pas faire.
Eli en a conscience. Il sait à quel point Melissa est extraordinaire. A ses yeux, et « en vrai ». Il sait qu’elle sera à la hauteur.
- Alors pourquoi j’ai quand même peur ?
Rigsby sourit, et tapote l’épaule d’Eli.
- Ca me rassure que vous ayez peur. Ça vous empêchera de faire trop de connerie.
Rigsby se permet alors de rajouter :
- Et ça me rassure, personnellement, de savoir que vous avez des faiblesses.
- Vous en doutiez ?
- A vrai dire… oui.
Eli sourit alors nerveusement.
- Vous êtes un type bien, Wayne. J’espère que vous n’en doutez pas, de ça.
Eli s’en va alors.
- Faites pas le con, avec Grace ! crie Rigsby.
- Je vous dois bien ça ! promet Eli.
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Message  Johel Mer 27 Fév 2013 - 9:36

hall Je n'avais pas pensé que Jane pourrait se servir d'Eli pour arriver jusqu'à :rj:
Du coup on peut se poser la même question que Lisbon sur son "amitié"
Tu nous offres un Jane aussi déstabilisant que dans la série Shocked

J'aime beaucoup le dialogue Rigsby/Eli
On y découvre toute la fragilité du grand costaud de l'équipe, ses doutes, ses incertitudes.
Et on découvre Eli sous un nouveau jour.
C'est un vrai plaisir que de lire ton histoire :thank1:
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Message  Irajonas Jeu 28 Fév 2013 - 15:31

Chapitre 2 : La Folle Méthode
Acte 1

Le Hall du Groupe Lightman est très lumineux. Tous les membres de l’équipe du projet sont réunis dans une salle de conférence, la plupart ayant fait un long trajet – en voiture – depuis Los Angeles. Malgré la fatigue, ils sont encore « chaud ». Et le Dr Lightman tient à connaître les gens avec qui il va travailler.
Il a étudié leurs dossiers respectifs. Chacun d’entre eux. Du moins, ceux qu’il ne connaît pas.
Les agents du CBI Teresa Lisbon et Grace Van Pelt ont fait preuve de leur efficacité, en dépit d’un grand nombre de plaintes du fait de leurs méthodes peu conventionnelles. Deux personnes douées dans leur métier malgré de fortes personnalités. Les dossiers les plus intéressants étant les suivants : Patrick Jane et Eli Lavoro.
Dans le hall, les docteurs Cal Lightman et Gillian Foster marchent d’un pas pressé vers la salle de conférence.
- Cal, avant qu’on commence, il faut que je sache : est-ce que tu as accepté l’offre du FBI pour l’enquête, ou parce que tu vois ça comme une expérience ?
- De quoi tu parles ?
- De Jane et Lavoro. Un mentaliste et un empathe. Je ne suis pas idiote, tu attends de voir comment ils fonctionnent.
- Peut-être bien, mais la priorité reste l’enquête, si tu as peur que je l’oublie.
Gillian force alors Cal à arrêter leur marche.
- Même moi, j’ignore comment on peut les appréhender. Ne joue pas avec eux.
Cal regarde le sol, puis relève la tête. Il passe machinalement sa langue sur ses lèvres, geste caractéristique des moments où il n’en fait qu’à sa tête.
- On va faire ce foutu débriefing, et après, je leur parlerai à eux deux personnellement. J’ai deux sociopathes dans mon équipe, il faut que je sache ce qu’il en est.
Gillian observe son ami et associé avec un certain désespoir. Quoiqu’elle fasse, Cal n’en fera qu’à sa tête. Et dire qu’il y a encore des gens convaincus qu’elle peut le gérer.
Personne ne gère Cal Lightman.

Acte 2
Dans la salle de conférence, seules deux personnes sont debout, et aussi debout qu’inquiètes.
Ils s’appelent Eli Locker et Ria Torres. Deux jeunes employés du Groupe Lightman. Face à eux, le reste de l’équipe garde le silence un long moment. Et Patrick et l’agent Reynolds commencent à perdre patience.
- On est chez Lightman, et c’est lui le dernier à arriver. Il se fout de notre gueule, ou quoi ? demande Reynolds.
- Non, ils discutent sans doute du fait de travailler avec deux cinglés.
Patrick et Eli lèvent la tête vers celui qui a prononcé ces mots : Eli Locker.
- Vous êtes qui ? demande Lavoro.
- Eli Locker, un assistant du Dr Lightman. J’ai fait des études dans la détection des micro-expressions et dans l’analyse des comportements de groupe.
Eli sourit alors, les bras croisés sur la table.
- On s’appelle pareil.
- Cool, on va former un groupe de rock et on va se faire appeler « The Elis ».
- Eli… le réprimande Ria.
- Et elle, c’est qui ? demande Patrick Jane.
Le Dr Lightman fait alors irruption d’un pas vif dans la salle, en prenant la parole :
- Elle, c’est Ria Torres. Une « naturelle ». Elle détecte les micro-expressions inconsciemment. Et vous, vous êtes un malade mental.
Cal Lightman enlève alors son trois-quarts, le posant sur le dossier d’une chaise. Il se tourne alors vers Eli Lavoro.
- Et vous, vous êtes pire.
- Oh, merci ! s’exclame le concerné. Vous savez comment parler aux gens.
Le Dr Lightman le regarde avec suspicion.
- Mouais… Bref, l’agent Reynolds vous a déjà fait part de l’objet de nos actions. La Fondation. Une organisation nationale née d’une confrérie créée à Sacramento. La Fondation a pris part à plusieurs actions criminelles, et use de la manipulation des masses.
- D’après mes recherches, ajoute Lavoro, ils sont à l’opposé des confréries secrètes dont on connait le nom, mais dont la majeure partie du monde ignore les intentions. Les objectifs de la Fondation, c’est d’avoir l’influence, le pouvoir, la domination. Bref, les clichés archétypes diaboliques usuels.
- Exact. Après les attentats du 11 septembre 2001, des soupçons se sont portés vers la Fondation, qui a été dissoute par la suite. Au jour d’aujourd’hui, la Fondation semble avoir refait surface, et on a déjà été confrontés à sept attentats, déjoués par les forces de l’Ordre…
Lightman fait alors défiler un diaporama sur l’écran projecteur.
- Deux d’entre eux à Washington. Un devant le Jefferson Memorial. L’autre devant la fontaine de la Maison Blanche. Un à Boston, devant le MIT. Un a Seattle, au vingt-troisième étage de la Space Needle. Un a eu lieu à New-York sur le Ground Zero et chantier du One World Trade Center. Ce qui nous a paru déplacé, à l’égard des soupçons portés à la Fondation. Enfin, un dernier a eu lieu de nouveau à Washington, dans un parc de banlieue. Le choix des endroits semble complète erratique.
- Il n’y a pas de comportement erratique là-dedans, l’important, selon moi, c’est moins l’emplacement de l’attentant que la ville en elle-même.
L’assemblée se tourne vers l’homme qui a prononcé ces mots. Patrick Jane. Celui-ci jette un regard furtif à chacun des membres de l’équipe.
- Oh, mon avis a donc tant d’importance ? dit-il. Je suis surpris, au milieu de tous ces experts du comportement.
- Veuillez développer votre pensée, Monsieur Jane, demande Lightman.
- Eh bien, vous avez une « naturelle », comme il vous plait de le dire, un type qui étudie les comportements des masses…
- Pas cette pensée-là, coupe Lightman. L’autre.
- Ah, oui, suis-je bête, ou bien fais-je semblant… La Fondation ne m’a pas l’air du genre à attacher de l’importance à la vie ou la mort de personnes « insignifiantes ». Et malgré tout, ils s’amuseraient à réitérer les tentatives les unes après les autres. Le but du jeu, ce n’est pas à tout prix de faire des morts, ils s’en foutent ! C’est de monter qu’ils sont Légion.
Nouveau silence. Patrick ouvre les mains.
- « Mon nom est Légion car je suis multiple ». Ils veulent bien vous montrer qu’ils sont suffisamment puissants pour être partout aux Etats-Unis. Rester à Washington est donc futile.
- A moins que notre chère équipe ait gardé sous surveillance les kamikazes ici, à Washington, ajoute Eli. Et vu le besoin compulsif du Dr Lightman à garder le contrôle sur tout ce qui lui passe sous la main, j’en déduis qu’ils sont ici, dans les locaux du Groupe Lightman.
Cal Lightman observe attentivement Eli et Patrick. Il fait danser sa langue dans sa bouche pour concentrer sa réflexion, puis fait un « hum » à peine audible en levant les yeux.
- Les deux zigotos, ils viennent avec moi.
- Pourquoi ? demande Van Pelt. Ils doivent rester en surveillance rapprochée.
- Ca ira, alors, je les surveillerai de près. Messieurs Jane et Lavoro, suivez-moi.
Patrick et Eli se regardent. Ce dernier murmure :
- Ca me rappelle l’époque où on venait me chercher pour aller dans le bureau du proviseur.
- C’était fréquent ?
- On aurait pu parler de visite hebdomadaire.
- Suivez-moi fissa ! ordonne Lightman.
Eli et Patrick se lèvent, et emboîte le pas au spécialiste de la détection des mensonges.
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Message  Johel Jeu 28 Fév 2013 - 21:26

J'avais oublié qu'il y avait un Eli dans l'équipe de Lightman (il va falloir que je reprenne les épisodes, je l'aimais bien Eli et son honnêteté :shocked: ).
Cal toujours aussi avenant hall

...Et vous, vous êtes un malade mental.
Cal Lightman enlève alors son trois-quarts, le posant sur le dossier d’une chaise. Il se tourne alors vers Eli Lavoro.
- Et vous, vous êtes pire.
- Oh, merci ! s’exclame le concerné. Vous savez comment parler aux gens.
Le premier contact ne se passe pas si mal finalement.
Les deux "zigotos" semblent avoir convaincu Lightman.
J'ai hâte de voir ce que tu nous réserves pour la suite.
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Message  Irajonas Ven 1 Mar 2013 - 17:08

J'ai eu tellement envie de confronter mes "Sociopaths Three" que j'en ai presque oublier l'objet de l'enquête. Fort heureusement, j'ai bien dit "presque".

En nettoyant des tables dans un centre pour enfants hier, j'ai étudié le mode opératoire des interrogatoires à venir. Je suis presque sûr que ça reste inédit. Quoiqu'il en soit, entre mon projet d'écrire cet interrogatoire, et prochainement, de bourrer la gueule aux Sociopaths Three.

Acte 3
Les « Trois Sociopathes » sont rassemblé dans une salle où les murs rayonnent d’une lumière blanche presque aveuglante, murs qui semblent fascinés Eli. Il les longe les uns après les autres lentement, passant la main sur le mur. Il les regarde de haut en bas.
- Eh, le barman, par ici, appelle Lightman.
Eli se retourne. Le Dr Lightman et Patrick sont face à face.
- Oui, pardon. Je regardais ces machins qui ne sont certainement pas des murs blancs.
Patrick sourit en regardant Lightman. Il lance un signe de doigt vers Eli.
- Il est rigolo, hein ?
- C’est vous, les rigolos. Monsieur Jane, en théorie, lorsqu’un témoin vient ici, il donne ses infos et il s’en va. Mais le FBI m’a tanné la tête pour vous incorporer à l’équipe de l’enquête sur la Fondation. Je les ai entendus parler entre eux, ils nous ont appelé les « Sociopaths Three ». J’ai besoin de savoir ce qu’il en est.
- Vous le savez déjà sans doute, le CBI vous aura transférer nos dossiers, à nous deux, affirme Eli.
- Oui, mais un dossier, ce sont des mots sur du papier dans un langage administratif à la con. Moi, ce que je veux, c’est savoir ce que chacun de vous deux a à voir avec la Fondation, et ce que vous pouvez apporter à l’enquête.
Patrick efface son sourire, et passe sa main sur le coin de la bouche.
- Ouais… murmure-t-il.
- C’est moi le premier d’entre nous à être remonter à la Fondation, affirme Eli. Il y a à peu près deux ans, je suis entré en guerre avec une… avec un patient atteint de schizophrénie du nom d’Allison Kane, qui se faisait appelé « Numéro 7 ».
- Pourquoi donc ?
- C’était le septième sujet d’étude d’un type qui comptait développer un traitement expérimental contre la schizophrénie. J’étais un des premiers sujets d’étude, et cette affaire s’est terminée par la mort d’un de mes amis les plus proches, Aaron Balket. Numéro 7 a été arrêtée, mais s’est échappé. J’ai perdu sa trace un temps avant de la retrouver en contact avec la confrérie à la source de la Fondation. Elle a apporté son savoir et sa manière de faire, peu orthodoxe, et a failli contribuer à la reconstruction de la Fondation.
- Vous n’en avez pas parlé lors de cette affaire, souligne Patrick Jane.
- A quoi bon, on a empêché qu’elle ne ressurgisse. Peu importe. Quoiqu’il en soit, Numéro 7 avait la même faculté que moi de s’imprégner des émotions alentours, et était une personne extrêmement intelligente, avec une interprétation de la symbolique tout aussi extrême. La Fondation était intéressée par son intelligence, et je connais le fonctionnement de la psyché de ces gars-là.
Lightman acquiesce avec une moue indifférente. Il se tourne vers Patrick.
- Et vous ?
- Monsieur Lavoro ici présent m’a affirmé que le tueur en série connu sous le nom de John Le Rouge a fait partie, un temps, de la Fondation. Et ce salopard a détruit m’a vie. Après quoi, j’ai rejoint le CBI dans le but de retrouver John Le Rouge et chercher vengeance.
- Et vous apportez quoi au CBI ?
- Lecture froide. Hypnose. Manipulation. De quoi pousser les meurtriers aux aveux sans qu’ils ne le fassent exprès.
Lightman tourne alors en rond dans la salle.
- Si j’ai bien compris, j’ai devant moi un charlatan et un type qui se prétend empathe. Et les deux sont personnellement impliqués dans l’affaire de la Fondation. Ca fait de vous des éléments chaotiques.
Le visage d’Eli se crispe alors.
- C’est quoi, l’émotion sur mon visage, d’après vous, Dr Lightman ? demande Eli.
- De la colère. Vous n’avez pas l’air d’apprécier la manière dont je vous parle.
- Ce n’est pas ma colère, c’est la vôtre, parce que vous ne pouvez pas me contrôler, ni monsieur Jane ici présent. Mais un point prédomine : notre envie de ne pas voir une organisation telle que la Fondation réapparaître. Je ne veux pas d’un autre Numéro 7.
- Ni d’un autre John le Rouge, ajoute Patrick.
Le Dr Lightman regarde Eli, le visage inexpressif. Le visage d’Eli, en revanche, se déforme d’une autre émotion.
- Et cette émotion, c’est quoi, d’après vous ? demande Eli.
- Du dégoût.
- Bravo. Donc, je vous dégoûte. Maintenant, éteignez vos putains de murs.
- Je vous demande pardon ?
Eli se tourne vers les murs blancs. Il les inspecte les uns après les autres, puis, se tourne vers celui qui fait face à la porte d’entrée de la salle. Il met les mains sur les hanches, puis crie alors.
- Eteignez les murs, Dr Foster !
Quelques secondes passent. Patrick se retourne. Il regarde Eli.
- Ca va être intéressant, murmure-t-il pour lui-même.
La lumière aveuglante des murs s’éteint alors, et ces murs se transforment en vitres parfaitement transparentes, derrière lesquelles les observent tous les membres de leur équipe. Le Dr Foster, déçue, fixe les « Sociopaths Three », les bras croisés.
Eli regarde chacun des membres de son équipe. Il est satisfait de savoir que ses soupçons étaient avérés. Il n’en est pas moins déçu pour autant.
C’est Patrick qui prend la parole.
- Cette mascarade est la preuve des talents d’Eli d’éprouver les émotions des autres. Nous avons accepté d’être là pour des raisons personnelles, mais c’est vous qui nous avez mandatés pour cette affaire. Soit vous faites avec nos raisons personnelles, tout en ayant connaissance de notre efficacité, soit vous doutez de notre stabilité, et alors, laissez-nous rentrer chez nous.
Personne ne répond à l’ancien médium. Le Dr Lightman s’avance.
- C’est bon, dit-il. J’ai eu les preuves que je voulais. On a notre méthode d’interrogation.
- Quelle méthode d’interrogation ? demande Foster.
- Les quelques fois où j’ai tenté une approche auprès des kamikazes, j’ai remarqué qu’ils souillaient leurs réactions de micro-expressions volontaires. C’est devenu très difficile de discerner le vrai du faux, avec eux.
- Et alors ?
- Eli Lavoro ressent les émotions alentours. Comment, je l’ignore, et je m’en fiche. Mais voilà ce qu’on va faire : on va les interroger, mais au lieu de filmer leurs réactions, on va filmer celles de Lavoro. Ce sont ses réactions à lui qui vont nous donner une fenêtre sur les émotions de nos kamikazes.
Lightman se tourne vers Lavoro.
- Vous êtes d’accord, bien sûr.
- Oui, jouer les cobayes, ça me connaît. Mais je risque de perdre le contrôle des émotions, si je reste trop concentrer sur les leurs.
- Je vous maîtriserai, dans ce cas, affirme Van Pelt derrière la vitre.
Eli s’avance vers la vitre. Il regarde Van Pelt sans rien dire. Patrick s’avance à son tour, mettant la main sur l’épaule de son ami.
- Je l’assommerai si nécessaire, ajoute Patrick.
D’une étrange reconnaissance, Eli lève les yeux vers Patrick.
- Merci.
Lightman claque les mains.
- Au boulot, maintenant !
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Message  Johel Sam 2 Mar 2013 - 9:31

Une beuverie entre les "Sociopaths Three", ça promet.
Lightman mis en défaut par Eli, ça doit être une sensation étrange pour lui qui a plus l'habitude d'être celui qui décrypte les autres.
Jane en retrait, Eli qui mène le jeu face à Cal.
Je ne sens pas bien cette histoire d'interrogatoire, même si Jane a promis "d'assomer" Eli.
Je vais attendre la suite pour voir si je me trompe.
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Message  Irajonas Dim 3 Mar 2013 - 12:31

L'interrogatoire va se prolonger jusqu'à l'acte 7 au moins, car il est caractéristique de l'approche des talents mélangées de Lightman, Jane et Lavoro. En priorité, c'est cette dynamique que je veux mettre en avant.

Acte 4
La Salle Blanche, où se trouvaient les « Sociopaths Three » quelques minutes plus tôt, a été déserté pour se transformer en salle d’interrogatoire. Les murs ont retrouvé leur lumière aveuglante d’un blanc trop pur. Une table a été posée, avec deux chaises d’un côté, et de l’autre, menotté, le dernier kamikaze en date.
Derrière les murs, l’observant comme au travers d’une vitre sans tain, les « Sociopaths Three » sont présents avec leurs chaperons. Ou plutôt, leurs « chaperonnes ». Ainsi que Ria Torres et Eli Locker.
- On a son identité ? demande Lisbon.
- Raoul Thalbourne, affirme Gillian Foster. Et, comme tous les autres, son casier judiciaire généreusement dévoilé par le FBI est vierge.
- Voilà pourquoi ils étaient généreux, fait Van Pelt d’un ton sarcastique. S’il n’y a rien à montrer…
- Lorsque je lui ai parlé d’architecture, il a simulé les micro-expressions de la tristesse et de la colère. Lorsque je lui ai parlé du quartier où il a tenté de se faire péter la couenne, il a simulé la joie. Ce qui n’a strictement aucun sens, émotionnellement, il serait étrange qu’il détruise un endroit qui lui plaît.
- Sauf si on lui a induit l’idée que ce serait un sacrifice, rappelle Patrick. Auquel cas, c’est un fanatique, et ça ne serait pas surprenant.
Il se tourne alors vers Gillian Foster.
- Vous avez des crêpes ?
- Pardon ?
- Des crêpes. Des crêpes salées.
- Ca a un rapport avec l’interrogatoire ? demande-t-elle.
- Non, il a juste faim, précise Lisbon.
- Mais maintenant qu’elle l’évoque, ça peut aussi être utile à l’enquête, fait soudain Patrick en se tapant les mains.
Il sourit alors en se tournant vers le Dr Lightman.
- On va se donner une base de travail ! s’exclame Patrick. Comment on va communiquer avec Eli, si il reste à l’extérieur de la boîte ?
- Monsieur Jane et moi, on va porter des écouteurs. Monsieur Lavoro aura un micro. Eli, donnez le micro à Eli, ordonne Lightman à son assistant.
- C’est moi qui les ai, affirme Ria Torres.
- Peut-être, mais c’est plus rigolo avec Eli. « Eli, donne à Eli »…
Ria lève les yeux au ciel, puis tend le micro à Eli Locker, qui le donne alors à son homonyme. Il s’agit d’un micro-casque que Eli installe sur son crâne.
- Merci Eli.
- De rien, Eli, répond Locker.
Locker reprend place debout à côté de Ria Torres en grognant. Jane et Lightman mettent leurs écouteurs, et épinglent des micros de petite taille à leur col.
- Faites un test, Lavoro, demande Lightman.
Eli approche le micro de sa bouche, et dit :
- Eli Locker et Ria Torres ont déjà couché ensemble.
Les deux concernés sursautent en retenant leur souffle. Lightman jette un regard vers eux, puis fait la moue.
- Hum. C’est un secret pour personne, et le micro marche. C’est parti, annonce-t-il.
- Avant, il me faut deux crêpes ! Une pour moi, et une pour monsieur Thalbourne.
Cal et Patrick prennent alors le chemin du couloir pour regagner la Salle Blanche. Dans l’intervalle, Lightman annonce à Patrick Jane :
- J’ai hâte de vous voir à l’œuvre.
- Et moi, j’ai hâte de manger, répond Patrick.

Acte 5
Raoul Thalbourne est un homme de taille moyenne, et de poids moyen. Tout est moyen chez lui. Même son intelligence. Et son rasage. Très moyen, ce dernier.
Devant lui sont assis le Dr Lightman et Patrick Jane. Ce dernier pose une crêpe sur la table, dans une assiette en carton. Et puis, Patrick se met à manger sa propre crêpe.
- Vous avez l’air satisfait que Thalbourne ne comprenne pas ce que vous faites, affirme Eli dans son oreillette. Ce qui, comme vous l’avez deviné, Patrick, signifie qu’il ne comprend rien à ce que vous faites. Proposez-lui la crêpe.
- Tenez, en gage de bonne foi, propose Lightman en montrant la crêpe.
Quelques secondes suivent, durant lesquelles Thalbourne ne fait montre d’aucune réaction.
- Il est surpris, mais se concentre pour ne pas que vous remarquiez la surprise. Maintenant, ordonnez-lui de manger la crêpe. Soyez agressif, autant que vous voulez.
Lightman se jette alors au-dessus de la table et saisit Thalbourne par le col.
- Notre grand ami en costard ici présent vous a préparé une crêpe, ne soyez pas malpoli, mangez-la !
Thalbourne regarde Lightman dans les yeux sans rien dire, puis redirige son regard vers la crêpe. Patrick continue à la manger, bruyamment.
De l’autre côté du mur, Eli sursaute, et son visage se déforme par la haine. Van Pelt se crispe, prête à immobiliser Eli.
- Non, c’est bon, Grace. J’ai juste commencé à aller plus loin dans son esprit. Mais c’est bon signe. Patrick, Cal, il a été surpris, puis a ressenti de la colère et du dégoût. Comment il fait pour cacher les expressions relatives, je l’ignore. Mais j’ai une base de travail. J’ai réussi à entrevoir une brèche.
Sous la table, Patrick lui fait un signe de main, le pouce en l’air. Un « ok ». Le message est passé.
- Cal, maintenant, on va s’engueuler, vous et moi.
- Pardon ? dit Lightman à voix haute.
- Je n’ai rien dit, répond Thalbourne.
- Je dois pousser les émotions de Thalbourne à leur paroxysme pour pouvoir rentrer dans son esprit, ajoute Eli. Parlez-moi à voix haute comme si je venais de vous traiter de manipulateur de merde.
- Non mais, et puis quoi, encore, c’est complètement foireux ! s’exclame Lightman.
- Aussi foireux qu’un poil de cul bien merdeux. Pour parler poliment, précise Eli.
- Arrêtez avec vos expressions à la con qui ne veulent rien dire. « Un poil de cul bien merdeux ? »
Eli sourit alors nerveusement, et Grace voit que le regard du jeune manager bascule rapidement de la gauche à la droite. Elle se tourne alors vers Lisbon.
- Je ne sais pas ce qu’il mijote, murmure cette dernière.
- A un moment donné, il va falloir les stopper, murmure à son tour Van Pelt à sa supérieure.
Grace remarque que les mains d’Eli se crispent sur ses accoudoirs. Ria Torres le remarque également, et voyant son visage, signal :
- Colère et dégoût.
- Il voit Lightman et Jane comme des pions qui se prennent pour une menace, alors qu’en réalité, ils sont insignifiants. Il reconnaît Patrick Jane. Enfin…
Eli se lève alors de sa chaise, et s’avance vers la paroi.
- Patrick, votre visage lui est familier.
Patrick Jane continue de mâcher bruyamment sa crêpe en fixant Raoul Thalbourne.
- Vous l’emmerdez, avec vos bruits, ajoute Eli. Continuez.
Grace Van Pelt remarque un mouvement, à peine perceptible, du bras d’Eli. Un mouvement de main qui se dirige vers sa hanche, se refermant dans le vide. Elle fronce les sourcils, et réalise : c’est le geste de quelqu’un qui cherche son arme.
Grace relève les yeux vers la salle d’interrogatoire.
- Je crois que ça fonctionne, leur truc, dit-elle à Lisbon.
- Pourquoi vous dites ça ?
- Lavoro fait le geste de chercher son arme à sa ceinture. Je crois que ça trahit l’intention de Thalbourne. Son agressivité augmente.
Eli se tourne vers Grace, et réalise qu’elle a raison. Il lutte contre une envie soudaine de se jeter à son cou pour l’étrangler. Il se demande alors s’il n’a pas fait une erreur en acceptant de servir de fenêtre : il est temps pour lui de se retirer de l’esprit de Raoul Thalbourne, et de concentrer ses pensées sur quoique ce soit d’autre qui lui permettrait de recentrer ses émotions.
Sauf qu’il a là la possibilité de contourner les défenses émotionnelles de Thalbourne et mener Lightman et Jane à obtenir les réponses qu’ils recherchent. Et pour Eli, c’est l’occasion d’empêcher de voir émerger un nouveau Numéro 7. Pour cela, il doit prendre le risque.
- Patrick, si je me montre agressif… faites ce que vous avez promis, supplie Eli.
- Vous perdez le contrôle ? murmure Patrick dans son micro.
- Pas encore. Mais vous savez ce que sous-entendent les mots « pas encore ».
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Message  Irajonas Lun 4 Mar 2013 - 18:26

Acte 6
Lorsque Numéro 7 est passée à la confrérie Gamma-Omega, plus communément surnommée la « GOmega », elle est arrivée avec une vision de la psyché humaine plutôt marginale.
Elle « construisait » sa psyché, son esprit, comme un architecte dessine les plans d’un bâtiment. Si l’Homme était un bâtiment, alors elle voyait le commun des mortels comme des maisons préfabriquées, et elle se voyait elle-même comme un gratte-ciel complexe, type World Trade Center. Et elle se considérait en chantier permanent. Ses méthodes de construction psychique ont intéressé certains Anciens de la GOmega, et l’ont adapté dans l’initiation de leurs novices. Raoul Thalbourne a fait partie de ces novices.
Il n’aura jamais l’intellect de Numéro 7. Ces Anciens de la GOmega lui ont appris à accepter les limites de son intelligence, comme on apprend à un ouvrier à se suffire de ses outils. Et ils lui ont appris à s’en servir de la meilleure manière possible. En construisant, par exemple, son bâtiment-psyché.
En ce moment même, alors que ces deux hommes étranges, le Dr Lightman et cet homme au sourire satisfait, se comportent de manière complètement irrationnelle face à lui, il se réfugie dans le grenier de son bâtiment-psyché. Il refrène ses émotions, et en mime d’autres, comme on lui a appris.
Mais, jusqu’alors à l’abri dans son grenier psychique, il a la sensation que quelqu’un est en train d’en forcer la trappe.
Patrick Jane lance un regard au Dr Lightman, et par ce regard, il voit qu’ils ont la même idée en tête.
- Pour un type de votre envergure, faire partie des GOmegas est plutôt surprenant. Ils s’intéressent aux gens exceptionnels, ce qui, de toute évidence, vous n’êtes pas, affirme Lightman.
- Vous ne savez rien de la Fondation.
Patrick se penche alors en avant.
- Ah, monsieur n’est pas muet ! Youpi ! Ce qui est étrange, c’est que la Fondation est née à Sacramento, en Californie. Mais vous, vous n’avez jamais quitté Washington. Comment vous avez fait pour cotoyer les GOmegas ?
Thalbourne ne répond rien, et retourne dans son mutisme.
De son côté, malgré l’absence de réaction sur le visage de Thalbourne, Eli, lui, réagit. Ria Torres lit l’émotion dans l’instant.
- C’est de la honte.
- Oui. Il a passé du temps à Sacramento, mais son dossier n’en fait pas mention. Ca veut dire que les GOmegas ont fait jouer leurs relations pour effacer ces histoires de son dossier. Patrick, Cal, il faut insister sur le temps passé à Sacramento.
Cal répond d’un signe de tête, puis dit :
- Qu’est-ce qu’il s’est passé en Californie pour que vous refusiez même d’y penser ?
Cette fois, le visage de Raoul Thalbourne affiche de la surprise. Et ce n’est pas une émotion feinte, elle est vraie.
- Vous avez fait quelque chose de moche à Sacramento, et personne ne doit le savoir. C’est quoi, une histoire de fesses ? Une aventure homosexuelle ? suppose Lightman.
- Ça rentre par une oreille et ça sort par l’autre, grommelle Thalbourne.
- Techniquement, l’oreille est un périphérique d’entrée, je me demande comment quelque chose peut en sortir, soulève Patrick.
- Ca dépend, dans le cadre d’une sodomie, le périphérique de sortie sert de périphérique d’entrée.
- Vous n’êtes vraiment que des mariolles. J’aurais pu avoir affaire avec le FBI, des professionnels, et au lieu de ça, j’ai deux abrutis qui jouent au plus con, et impossible de savoir lequel des deux va gagner.
- En fait, le plus con, il est derrière le mur, et il vous regarde. En ce moment même, il est dans votre tête, en train de lire dans vos émotions. Et sans même que vous n’ayez dit le moindre mot, il nous a donné la possibilité de briser vos défenses, et vous faire réagir à nos attaques. Maintenant, on sait quelles sont vos véritables secrets, et quelque chose a eu lieu à Sacramento. La Fondation vous a aidé à effacer cette histoire, et en échange, vous êtes son pantin. On va retrouver ce qu’il s’est passé à Sacramento, et je vous promets qu’on va vous l’envoyer dans la face.
Eli tente de garder son calme. Lightman l’a dénoncé trop tôt. Il pouvait faire cracher le morceau à Thalbourne, il lui suffisait d’aller à peine plus loin dans la psyché du kamikaze. Il aurait pu forcer la trappe du grenier psychique, et tout lui faire avouer. Lightman n’avait pas le droit de briser le secret !
- Il faut que je rentre dans la salle, affirme Eli.
Il retire son micro dans des gestes nerveux, puis se lèvent.
- Oh, restez la ! s’exclame Lisbon. Restez la, ça ne fait pas partie du plan !
- Lightman devait garder le secret, je devais rester en dehors du truc ! Maintenant, il faut que je sois devant Thalbourne, je dois faire ressortir son scandale de Sacramento !
- Vous pétez les plombs, Lavoro, dit Van Pelt en s’avançant vers lui.
- J’ai le contrôle ! s’exclame-t-il. J’ai le contrôle, je sais contrôler mes émotions.
Une émotion dans le dos d’Eli Lavoro. Un calme forcé, et une profonde inquiétude à l’égard d’Eli. Il se retourne, et voit Patrick, qui a quitté la Salle d’interrogation, et qui s’apprêtait à frapper Eli dans la nuque.
- Euh… je l’avoue, je ne suis pas doué pour frapper.
Un choc tombe d’un coup sur la nuque d’Eli, et le jeune manager de brasserie s’effondre au sol. Grace Van Pelt se tient debout derrière lui, se caressant le tranchant de la main.
- Moi si, affirme-t-elle.
Patrick lui lance un regard plein de reconnaissance.
- Emportez-le loin de Thalbourne, là où il n’y a pas d’émotions parasites.
- Une cellule, ça serait bien, propose Teresa avec sarcasme.
Patrick remue la tête de gauche à droite.
Dans la salle, Lightman se fout de savoir ce qu’il se passe dans la tête de tordu de Lavoro. Il regarde Thalbourne, satisfait de voir qu’ils ont enfin une brèche dans les expressions de Thalbourne. Lightman affiche un sourire. Et ce sourire fait naître de l’inquiétude chez Thalbourne.
Dans la tête de Lightman, ça y est : l’enquête commence.
Dans la tête de Patrick, c’est l’occasion de jouer avec les nerfs de Thalbourne.
Dans la tête d’Eli, ça fait « boum boum boum ».
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Message  Johel Lun 4 Mar 2013 - 21:15

oups Pardon pour ne pas voir posté de com pour le chapitre précédent, je n'ai pas été prévenue pc_crash
Le trio fonctionne à plein régime hall
Mais si Jane et Lightman ne risquent rien il n'en est pas de même pour Eli.
J'apprécie particulièrement le numéro de "duettistes" entre Jane et Lightman et l'histoire du "In et out" (c'est une bonne petite comédie avec Kévin Kline sur le même thème Wink )
Lightman qui prend le risque de révéler la présence d'Eli et Van Pelt obligée de l'assommer. Jane n'est décidément pas à la hauteur quand il faut "faire le coup de poing".
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Message  Irajonas Jeu 7 Mar 2013 - 15:14

Acte 7
Eli ouvre les yeux. Il est assis sur une chaise en métal froid, face à un étrange mur recouvert de photos de Cal Lightman, chaque photo décrivant une micro-expression différente. Il observe tous ces visages qui l’observent lui font froid dans le dos.
- Il fait flipper ce mec, grommelle Eli.
- Moins que vous, rétorque une autre voix.
Eli se tourne, et voit Grace Van Pelt assise à côté de lui. Elle semble avoir attendu qu’il se réveille. D’une certaine manière, il est soulagé. Il n’y a plus qu’elle et lui, il est enfin « sorti » de la psyché de Thalbourne.
C’était l’autre tranchant de son don. Le côté noir, le piège dans lequel il déteste tomber. Le danger qui le guette à chaque coin de rue.
- Qu’est-ce qu’il s’est passé, exactement, Eli ? demande son chaperon.
- Je suis allé tellement loin dans les émotions de Thalbourne que je m’y suis noyé.
- Comment ça ?
Eli se penche en avant, et tente de faire abstraction du visage omniprésent du Dr Lightman.
- Toutes les émotions alentours, elles passent par-là, dit-il en montrant son crâne. Sauf que, ben, quand elles passent dans une oreille, elles ne ressortent pas par l’autre.
Grace éprouve une certaine sympathie à l’égard d’Eli en découvrant ses failles et ses démons. Elle sait pertinemment qu’Eli ressent cette émotion, et pour une fois, ça ne la dérange pas.
- Vous faits comment, quand ça vous arrive dans la vie de tous les jours ? demande-t-elle.
- Melissa. Je me concentre sur elle. Quelles que soient les émotions parasites qui me traversent, il y a toujours le « Noyau » de mes émotions qui restent. Penser à Melissa fait remonter le Noyau.
- C’est étrange, comme vous en parlez. On dirait que c’est… une science complète.
- Les émotions sont une science, Grace. Sinon, à quoi servirait cet endroit ?
Eli montre d’un signe de main le Groupe Lightman. Effectivement, Grace acquiesce. Mais elle trouve aussi que cet aspect scientifique attribué aux émotions a quelque chose de sale. Et que c’est dommage, parce que les émotions, à la base, c’est beau.
- La beauté, c’est une émotion, aussi, Grace, dit Eli en trahissant les pensées de Van Pelt. Il n’y a pas de mot pour la définir. Il n’y a pas assez d’arts au monde pour la sublimer. Il n’y a qu’une seule chose, à ma connaissance, qui permet d’envisager l’envergure de la beauté, et ce sont les émotions. Science ou non, les émotions restent belles.
Devant les mots d’Eli, Grace se contente de faire un signe de tête.
- C’est parce que vous êtes capable de voir ça que j’ai préféré que ça soit vous mon chaperon, Grace. Vous pouvez me rattacher à ça, et me calmer. Melissa aurait été la solution adéquate, mais comme elle est enceinte… elle est en sécurité en France.
- Et vous êtes en sécurité avec moi, promet Van Pelt. Je vous assommerai encore pour vous le prouver.
- Cool, conclut Eli. C’est cool.

Acte 8
- Moi, je dis que c’est un truc sexuel morbide, affirme Lightman en regardant Thalbourne.
- Et moi, je penche plutôt pour un truc morbide sexuel, répond Jane.
- Vous y voyez une différence, Monsieur Jane ? s’enquit Lightman.
- Ben… aimer coucher avec les morts, c’est un truc sexuel morbide. Tuer quelqu’un pour coucher avec, c’est un truc morbide sexuel.
- Vous êtes un homme plein de poésie, Monsieur Jane, commente l’expert en mensonges.
- Hey ! Je suis là ! s’exclame Thalbourne.
Les deux hommes se retournent vers le kamikaze.
- Je suis là, inutile de parler entre vous, affirme ce dernier.
- Il est un peu con, qu’en pensez-vous, Monsieur Jane ? demande Thalbourne.
- Oui, à sa place, je ne ramènerai pas l’attention sur moi, répond innocemment Jane. Si j’avais à devenir, je dirais qu’intérieurement, Monsieur Thalbourne a envie qu’on découvre son secret.
Lightman sonde le visage de Thalbourne, qui détourne le regard.
- Ah ben tiens, il se déçoit lui-même, visiblement. Monsieur Jane, une remarque ?
- Oui. Que ce soit maintenant ou demain, il nous dira tout. La différence, c’est que d’ici demain, je vous propose de ne lui donner ni à manger ni à boire.
- Je suis d’accord. Je vous offre un café ?
- Du thé, ça ne serait pas de refus.
- En voilà un qui sait reconnaître les brevages de gentleman.
Jane et Lightman se lèvent, puis quittent la salle, prenant le temps de fermer bruyamment la porte à clef.
- Hé ! Hé ! Je veux parler ! crie alors Thalbourne.
Thalbourne s’agite sur sa chaise, peine perdue lorsqu’il se souvient qu’il est menotté.
- Je veux parler, je vous dis ! crie-t-il.
Il s’agite plus encore. La panique commence à le gagner.
- Je veux parler, putain ! hurle-t-il.
Les lumières des murs s’éteignent alors, et se transforment en parois transparentes derrière laquelle l’agent Ben Reynolds, les bras croisés, la mine mauvaise, le regarde fixement.
- Allez-y, moi, je vous écoute, affirme-t-il.
Thalbourne se mord les lèvres. Dans sa tête, le grenier psychique n’a plus de trappes. Ce n’est plus qu’un tas de planches en morceaux.
- Et merde…
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Message  Johel Jeu 7 Mar 2013 - 16:08

Quel dommage que tu aies si peu de coms.
Quand je pense à certaines..."choses" (que je n'appelle pas des fics) qui récoltent de coms dithyrambiques alors qu'ici rien...
Bon d'un autre côté ça t'évite les coms au combien constructifs des "kikoolol" Rolling Eyes

J'apprécie beaucoup le passage entre Eli et Grace. Il est clair que c'est la plus sensible et la plus apte à calmer Eli...Même si elle doit le mettre KO
Quand au numéro Jane/Lightman, je plains Thalbourne hall
Il est clair qu'il est en proie au doute total.
Les deux "sociopathes" ont réussi à démolir son "grenier psychique". L'image de fin est très explicite.
Maintenant que va t-il dire ?
Johel
Johel
In Jane we trust

Féminin Personnage préféré : Jane et Cho
Loisirs : Lecture, ciné, jeux vidéo et suuuurf !
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Red Lies Run (Crossover "The Mentalist" / "Lie To Me" / "The Consultant(s)") Empty Re: Red Lies Run (Crossover "The Mentalist" / "Lie To Me" / "The Consultant(s)")

Message  Irajonas Lun 11 Mar 2013 - 23:56

L'acte 10 a été difficile à écrire. Si, jusqu'à maintenant, j'ai pris plaisir à faire interagir Lightman, Patrick et Eli, y compris face à Thalbourne, il faut maintenant m'atteler à la tâche la plus difficile: qu'est-ce que cherche à provoquer la Fondation dans son retour, et contre quoi l'équipe fondée pour l'occasion va devoir lutter.
Le prochain chapitre, "Gathering Gate", est en préparation.

Acte 9
Dans la salle de réunion attribuée à l’équipe au Groupe Lightman, Eli et Patrick sont assis côte à côte en bout de table. Eli se masse toujours la nuque du coup que Van Pelt lui a porté.
- D’habitude, dit Patrick, le Dr Lightman obtient des résultats immédiats à ses interrogatoires en détectant les micro-expressions. Mais il n’a jamais réussi à rien obtenir avant aujourd’hui.
- Il a très bien pu préparer le terrain pour aujourd’hui, affirme Eli.
- Cessez la fausse modestie, mon ami. Ça vous plaît de vous dire que nous avons fait mieux que le FBI, ou que Lightman.
Eli se met à rire. Il retire sa main de sa nuque en baissant la tête. Patrick sourit à son tour.
- Pas besoin de lire dans les émotions pour détecter la fierté, Eli.
- Je suis fier, oui. Ce n’est pas pour autant que ça me plaît. J’en ai marre de franchir le Rubicon.
- C’est comme ça que vous appelez ce moment où vous allez trop loin dans l’esprit des gens ?
Eli acquiesce.
- J’aimerais pouvoir repousser le Rubicon. Pouvoir ressentir leurs émotions sans « devenir » leurs émotions.
- Il y a forcément un moyen. Quoiqu’il arrive, quelques soient les émotions parasites, votre esprit reste votre esprit. Vous avez le contrôle, Eli.
- J’aimerais vous croire, Patrick.
- Et moi j’aimerais vous croire, Lavoro, fait Locker alors qu’il rentre dans la salle.
Eli Locker rentre au pas de course, puis s’assoit au coin de la table, la tête penchée en avant, en fixant Eli Lavoro.
- L’empathie, ça existe. Le point où la sensibilité et l’imagination d’une personne se croisent de telle manière à ce qu’on se mette à la place d’une autre personne, pour supposer ce qu’elle peut ressentir, et se préoccuper de cet état de fait, c’est de l’empathie. Mais vous, vous prétendez être un empathe.
- On « prétend » lorsqu’on dit quelque chose qui n’est pas la vérité. Sauf que moi, je vous dis la vérité. Regardez-la sur mon visage.
Locker fixe Eli en plissant les yeux.
- Vous êtes doué pour masquer vos émotions. Comme Thalbourne, affirme Locker.
- Ce n’est pas parce que ça vous fait peur que je vais vous dire que je mens, rétorque Eli.
Les deux hommes sont homonymes, mais Eli Lavoro devine que Locker se met en rivalité face à lui. C’est comme ça, la plupart du temps, avec les homonymes : soit de cette ressemblance naît une amitié, soit un conflit. Pour Locker, c’est le temps du conflit.
- Vous êtes rationnel, je le conçois, Monsieur Locker, dit Lavoro. Et vous avez le droit de choisir de ne pas me croire. Mais malgré tout, je vous interdis de me traiter de menteur.
Lightman fait alors irruption dans la salle. Il observe les deux hommes qui ne cachent en rien leur face à face.
- J’ai l’impression de rater quelque chose, observe Lightman.
- Quelque chose d’intéressant, oserais-je dire, rajoute Patrick. Nos deux Elis semblent s’être déclaré la guerre.
Les deux hommes persistent à se fixer avec défi. Lavoro fait un geste de la tête sur le côté, baissant volontairement les yeux. Locker a ainsi la sensation d’avoir « remporté le défi ». Eli Lavoro, lui, s’en fiche éperdument. Alors, autant donner à Locker ce dont il a envie : une victoire.
Le jeune ami de Patrick se relève et s’avance vers Lightman.
- Où sont tous les flics ? demande-t-il au Docteur.
- Dans la salle d’à côté. Vous avez fait craquer Thalbourne en nous guidant dans ses émotions. Impressionnant.
- Vous avez trouvé les bonnes armes, je n’ai fait que vous montrer où tirer, fait Eli avec poésie.
Lightman sourit, narquois.
- Cette fausse modestie, sur votre visage, je suis presque sûr que c’est la vôtre.
Eli grimace, mais est en vérité plutôt amusé de voir quelqu’un lire dans ses émotions.
- Et « le gros vilain secret » de Thalbourne, alors ? demande Eli.
- L’incident du Freeway de Sacramento, en 1998, annonce Lightman.
Eli relève un sourcil.
- Je ne m’en rappelle pas, affirme-t-il.
- Personne ne s’en rappelle, ajoute Lightman. Et c’en est d’autant plus surprenant qu’il y a eu soixante-dix-sept morts.

Acte 10
En 1998, Raoul Thalbourne est étudiant à Sacramento. Soucieux de devenir juriste, comme ses parents, il rejoint les Gamma-Omega comme son père avant lui. Sauf que. Il fait partie de ces étudiants prêts à mettre la ville à feu et à sang pour passer « une soirée d’enfer ». La différence entre Raoul Thalbourne et les autres étudiants, c’est que cette expression a failli prendre réalité. Le soir du 16 avril 1998.
Alcool et cocaïne. Mauvais mélange. Raoul Thalbourne prend alors la voiture ce soir-là avec ses camarades, qui sont au nombre de trois. Une Skyline R33, trop puissante pour un Raoul bien trop jeune.
Sur l’autoroute, Raoul et ses amis pulvérisent les limitations de vitesse. Et la cocaïne rend Raoul extrêmement confiant. Lorsqu’une fil de semi-remorques se présente, il se met au défi de le doubler par la droite, dans le peu d’espace que présente l’écart entre la fil de camions, et le terre-plein central.
Après trois camions, tout se passe bien. Après quatre, Raoul et ses potes ont quelques frayeurs. Mais au sixième camion, Raoul a un geste spasmodique. Il donne un léger coup de volant sur la droite, et sa roue avant droite chevauche le terre-plein central. Dans un réflexe aussi incontrôlable que stupide, Raoul donne un coup de volant sec sur la gauche. Sa Skyline passe in extremis entre deux camions qui se suivent, et coupe la route jusqu’à la barrière de l’autre côté. La Skyline finit sa route dans cette barrière, avec un Raoul Thalbourne assommé, et ses potes dans le même état.
Mais le camion auquel Raoul a coupé la route a freiné sec pour l’éviter, faute de pouvoir faire autrement. Après quelques mètres, le chauffeur ne peut plus reprendre le contrôle de son véhicule, et le camion se retrouve en porte-feuille.
Le semi-remorque le suivant le percute alors, et traverse la remorque dans un bruit de tôle froissée alors que des bouteilles en sortent, s’éparpillant en vrac sur la route. On entend les pneus crisser, le métal se froisser, les moteurs forcer. Mais surtout, surtout, on entend les véhicules se percuter dans des fracas du diable. La vitesse des conducteurs sur le Freeway fait qu’ils n’ont pas le temps de freiner. Les camions qui se suivaient se percutent les uns les autres. Des voitures se retrouvent aplaties sous les remorques. Et puis, au bout de quelques minutes, c’est l’explosion. Des colonnes de flammes s’échappent alors que d’épaisses fumées noires viennent traverser la route, accompagnées par l’odeur nauséabonde d’une mort qui se repait des victimes du carnage.
Les bruits n’en finissent pas, cacophonie des enfers d’une harmonie morbide. Et cette harmonie, née du désordre, résonnera longtemps dans le crâne de Raoul.
Sa carrière, ses études, sa vie, tout aurait pu s’arrêter là pour Thalbourne. Mais voilà, les GOmegas existent. Et la Fondation aussi. La Fondation prit la décision de couvrir la responsabilité de Thalbourne. Et pour ce faire, ils ont fait en sorte que l’accident, que ce carambolage de folie, n’existe pas.
La Fondation fit taire les médias. Personne ne parla du carambolage. Cette même Fondation trouvera les fonds pour que les réparations sur le Freeway soient faites par une entreprise privée.
Toujours cette même Fondation, prendra en charge les obsèques et les soins de toutes les victimes, sous de multiples noms d’emprunts. Des sociétés fantômes se verront ouvertes pour apporter réparations auprès des sociétés de livraisons et de transports que représentaient les semi-remorques impliqués.
Pendant longtemps, Raoul Thalbourne s’est demandé comment la Fondation avait pu déployer des moyens pareils, et accomplir l’exploit de passer un tel massacre sous silence. Et, pendant plus longtemps encore, il s’est surtout demandé : Pourquoi ont-ils fait ça pour lui ?
Avec le temps, Raoul Thalbourne a découvert que plusieurs familles ayant apprécié le « geste » de la Fondation d’avoir pris en charge les obsèques de leur parent défunt dans l’accident, avaient fait des dons considérables aux « sociétés fantômes » créées lors de l’évènement. Mais, plus que tout, c’était un tour de force que voulait jouer la Fondation. Au-delà de la protection d’un de leur membre, il s’agissait de se prouver à eux-mêmes ce dont ils étaient capables. Et, ce jour-là, les félicitations furent de rigueur. La Fondation se réjouit de son exploit, dansant et festoyant sur leur réussite, et sur le dos de toutes les victimes de l’accident qui, en vérité, ne connaîtront jamais justice. Car le responsable de leur mort, Raoul Thalbourne, ne sera jamais inculpé. Personne ne saura jamais ce qu’il a fait. Et, pour ce faire, la Fondation ira jusqu’à supprimé toute trace de son passage en Californie.
Raoul Thalbourne est resté un homme libre, en dépit du nombre exact de 77 morts qu’il aura provoqué. Et, contrairement à ce que l’on pourrait penser, il n’est pas réveillé dans la nuit par la culpabilité, en réentendant dans sa tête les bruits de tôle et d’explosion. Non, ce qui le réveille dans la nuit, ce sont bien ces bruits dans sa tête, mais aussi une immense sensation de plaisir devant le chaos qu’il a provoqué. Aussi horrible que ce soit, Raoul Thalbourne et le responsable non jugé de 77 morts, qui jouit encore du massacre qu’il a commis. En cela, la Fondation a trouvé son parfait candidat pour ce que le FBI appellera en 2012 « une vague d’attentats fanatiques », et que la Fondation appellera, elle, la « Gathering Gate ».
****
I'J'
Irajonas
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Gardien du parking
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