Erreur fatale ^

Teresa Lisbon était assise par terre, adossée à sa porte d’entrée, en pleure. Quand elle l’avait vu allongé, elle l’avait cru mort. Des millions de pensées morbides étaient passés dans sa tête, à un tel point qu’à un moment, elle s’était même dit qu’elle allait le rejoindre là-haut sans tarder. Elle avait voulu mourir pour lui. Elle se sentait faible et désarmée, il lui avait volé son cœur et il était dans un sale état de sa faute parce qu’il n'était pas capable d'en prendre soin. Elle devait lui reprendre, elle devait vraiment le sortir de sa vie. A cause de lui, elle avait enchainé les conneries, elle s'était mise à boire, elle avait eu un accident de voiture, et un tueur en série en avait après elle. Le côté ironique de l’histoire, c’est que John Le Rouge veut la tuer uniquement parce qu’elle tient à Jane. Finalement, il n’avait pas que des mauvaises idées ce satané tueur en série. Aujourd’hui, Jane ne l’avait pas prit en compte. Il ne s’était pas préoccupé du mal qu’il allait encore lui faire. Mais cette fois, c’était la fois de trop.
Elle ferma les yeux pour tenter d’apaiser son cœur qui l’a faisait atrocement souffrir quand on frappa à la porte. Elle regarda sa montre, cela faisait deux heures qu’elle avait laissé Cho et Jane seuls, sans voiture. Elle se doutait donc bien que c’était Jane qui se trouvait de l’autre côté de la porte. Elle l’ignora royalement et garda les yeux clos.

- Je sais que vous êtes là, Lisbon.
- Je n’ai jamais affirmé le contraire.
- Lisbon ouvrez, je vous en supplie. Qu’on puisse s’expliquer autrement qu’à travers une porte !
- Il n’y à rien à expliquer, dégager Jane !
- Moi j’ai des choses à vous expliquer !
- Oui, vous allez encore me raconter l’histoire à votre manière, pour que je vous pardonne, comme à chaque fois, comme à chaque erreur que vous faîtes et qui me blesse ! Mais cette fois non, c’est trop tard. Vous avez franchi la limite. Partez maintenant.

Jane porta une main dans ses cheveux ce qui montra son agacement.

- Je suis vraiment désolé de vous avoir fait peur, Lisbon ! Mais c’est pour vous que j’ai fais ça ! Pour vous sauver la vie !
- Comme a chaque fois n’est-ce pas ?
- Lisbon…
- Je me demande vraiment ce que j'ai fait pour mériter ça, parce que, je n'ai rien fais de mal ... A part peut-être vous avoir trop aimer !

Jane se surprit à sourire après ce que Lisbon venait de lui avouer. Elle l’aimait. Oui, il le savait déjà depuis un petit moment maintenant, mais l’entendre lui dire lui donna l’impression soudaine d’avoir reprit goût à la vie.

- On va faire un deal vous et moi, d’accord ?
- Quoi encore ?
- Essayez une minute de voir comment sera votre vie si je n’en faisais plus partie. Et si vous ne voyez pas de différences, alors je m’en irais.

Lisbon se leva, respira un bon coup et ouvrit doucement la porte. Jane fut touché de voir l’état dans lequel elle était de sa faute. Ses yeux étaient gonflés et rougis par ses larmes, sa très légère couche de mascara avait coulé le long de ses joues. Mais aux yeux de Jane, elle n’en était pas moins belle pour autant.

- Laissez moi croire que ça va changer. Laissez moi croire que vous aimer ne rime pas avec danger. Murmura Lisbon.
- Aujourd’hui, j’aurais donné ma vie pour sauver la votre sans la moindre hésitation. On m’a toujours dit que l’on sait que l’on est amoureux le jour où on prend conscience que l'autre à plus d'importance à nos yeux que notre propre vie. Répondit Jane en souriant.

Lisbon lui lança un regard d’incompréhension mélangé à un regard rempli d’espoir. Se pourrait-il qu’il soit en train de lui avouer qu’il l’aime aussi ?

- Oui. Répondit Jane comme si il venait de lire dans ses pensées.

Jane s’approcha de Lisbon pour ne plus être qu’à quelques millimètres d’elle. Il prit son magnifique visage entre ses mains, et approcha doucement le sien. Leurs regards se croisèrent, des regards remplis de désirs. Jane posa alors tendrement ses lèvres sur celles de Lisbon. Une décharge électrique passa dans tous son corps. Si un jour on lui avait dit qu’après la mort de sa femme, il aurait de nouveau ressentit cette agréable sensation, si un jour on lui avait dit qu’il retomberait amoureux quelqu’un, il ne l’aurait jamais cru. Et pourtant…
Jane mit fin au baiser et se recula légèrement pour voir la réaction de la jeune femme. Elle gardait les yeux clos, de peur que ce moment de bonheur disparaisse. Une nouvelle larme roula sur sa joue.

- Teresa ? Demanda Jane, inquiet.

Elle ouvrit les yeux et il l’a vit lui sourire tristement.

- Ca ne marchera pas. Parfois l’amour ça ne suffit pas. Trop de souffrance, trop de déceptions, trop de peur. Beaucoup trop de choses nous sépare… Dit-elle, un sanglot dans la voix.
- Mais…

Elle lui posa le doigt sur sa bouche pour le faire taire.

- Chut, ne dis rien.

Elle enroula ses bras autour de la nuque de Jane et lui donna un second baiser beaucoup plus long et tendre que le précédent. Puis elle se recula de lui.

- Même si mon coeur est brisé, tu resteras la meilleure erreur que j'ai faite Patrick.

Elle lui tourna le dos et referma la porte sans un mot, le laissant seul avec ses regrets.

A l’hôpital, Rigsby dormait sur une chaise inconfortable au chevet de Grace. Il fut soudainement réveillé par un son strident. Ce son provenait du monitoring qui surveillait l’activité cardiaque de Grace.
Trois infirmières entrèrent précipitamment dans la chambre, une des deux demanda à Rigsby de sortir de la chambre. Il eut juste le temps d’entendre une infirmière crier :

- Elle fait un arrêt… Code bleu ! Amenez le chariot de réa !

Deux cœurs venaient de se briser, un autre venait de s’arrêter.

Cho était assis devant son ordinateur, Jane à ses côtés. Ils tentent d’effectuer un portrait robot de John Le Rouge avec les souvenirs de Jane.

- Cheveux noirs, yeux bleus. On ne va pas aller loin avec ça. Soupira Cho.
- Je fais ce que je peux moi ! Râla Jane.
- Je n’en doute pas…
- Je sens une pointe d’ironie dans votre voix ? Je me trompe ?

Cho alla répliquer quand Lisbon entra dans le bureau telle une tornade.

- Patron à propos d’hier, je …
- Plus tard Cho. Il faut que vous alliez à l’hôpital.
- Je m’occupe du portrait robot de John Le Rouge, patron !
- Je vais m’en occuper.
- Il y a un problème avec Van Pelt ? Demanda Jane qui avait remarqué le trouble de Lisbon.
- Elle a fait un arrêt cardiaque dans la nuit… Ils l’ont emmené en urgence en salle d’opération. Ils y sont depuis 4 heures maintenant.
- C’est plutôt une bonne nouvelle qu’ils y soient depuis autant de temps, cela signifie qu’elle est encore en vie. Rassura Jane.
- Bien, je pars maintenant. Dit Cho en enfilant sa veste.
- Tenez moi au courant dés que vous avez des nouvelles.
- Bien patron.

Cho partit laissant Jane et Lisbon seuls et horriblement gênés. Lisbon s’assit à la place de Cho et regarda le portrait robot sur l’écran de l’ordinateur.

- Vous ne vous rappelez de rien d’autre ?
- Alors ça y est, on recommence à se vouvoyer pour garder nos distances c’est ça ?
- C’est vague… On ne va pas aller loin avec ça. Lui répondit-elle sans faire attention à ce qu’il venait de dire.
- Vous avez finit de tous me répéter la même chose ? Vous vous êtes passé le mot ou quoi ?
- De quoi vous parlez ?
- Laissez tomber.

Lisbon haussa les épaules et lança une recherche d’identification. 123000 personnes correspondaient aux traits du visage de John Le Rouge.

- Et encore, ce n’est que les personnes dans les archives du CBI. Je vous laisse imaginer le nombre de personnes dans le monde. Soupira Lisbon, le regard parcourant les différents visages.
- Je l’ai laissé me tirer dessus.

Lisbon leva les yeux vers Jane.

- Pardon ?
- J’ai laissé John Le Rouge me tirer dessus.
- Je ne comprends pas là. Pourquoi vous me dîtes ça ? Vous croyez que parce que vous avez voulu vous suicider et non pas aller tuer un homme, je vais vous pardonner ? Vous devenez de plus en plus idiot ou je me trompe ?
- Quand j’ai pointé mon arme sur lui, j’allais le tuer. Je n’avais aucun doute sur ce que j’allais faire. Et puis il m’a parlé de vous. Il m’a dit que vous ne me le pardonneriez jamais. Et là j’ai douté.
- Quel est le rapport avec le fait que vous l’avez laissé vous tirer dessus ?
- C’était le seul moyen de me sortir de ce pétrin. Je savais que j’avais un gilet par balles alors je lui ai laissé prendre le dessus.
- Et si il avait visé autre chose ?! La tête par exemple ?
- J’ai eu de la chance.
- Vous êtes complétement inconscient.
- Un « merci » m’aurait suffit.
- Merci ?! MERCI ?! Vous tenez vraiment à ce que je vous remercie ? Alors je vous remercie Jane d’avoir tuer cet homme malgré toutes mes tentatives pour que vous ne le fassiez pas, merci de m’avoir fait sombrer dans une dépression parce que vous avez été emprisonné. Merci d’avoir été la cause de mon accident de voiture parce que je tentais de vous oublier dans l’alcool. Merci de m’avoir fait ressembler à tout ce que je peux détester ! Et par dessus tout, merci d’être entré dans ma vie dans le seul et unique but de la gâcher.

Jane regarda Lisbon, elle avait le visage déformé par la haine. Aucune larme, aucune tristesse. Juste de la haine. Alors il se leva calmement et prit la porte en silence, sans un mot, sans un dernier regard.


Cela faisait plus d’une heure que Kimball Cho regardait son coéquipier, Wayne Rigsby, faire les cents pas dans le couloir de l’hôpital.

- Ca fait 5 heures qu’elle est au bloc… Je suis en train de perdre la raison !
- Calme-toi.
- Comment tu fais pour être aussi calme ?!
- Peut-être parce que je ne suis pas amoureux de Grace ?

Rigsby regarda Cho, sidéré. C'est alors que les portes battantes du couloir de chirurgie s’ouvrirent sur un médecin, encore habillé de sa blouse.

- Je suis le médecin qui s’est occupé de mademoiselle Van Pelt.
- Dites moi qu’elle est vivante je vous en supplie.
- Votre amie va s’en sortir. Son cerveau est intact. Les lésions étaient opérables. Il va lui falloir du temps pour récupérer et surtout beaucoup de repos mais il n’y a plus aucun soucis à se faire.

Rigsby sauta de joie, remercia le médecin chaleureusement et serra Cho dans ses bras.

- Tu m’étouffes. Dit Cho.

Rigsby le lâcha, ils se regardèrent puis se mirent à rire. Un fou rire incontrôlable. La tension accumulée ces derniers jours venait de disparaître.
Mais pourquoi combien de temps ?


Teresa Lisbon entra dans le parking sous terrain du CBI tout en se dirigeant vers sa voiture quand un bruit derrière elle l’interpella. Elle se retourna précipitamment mais il n’y avait rien ni personne. Elle pensa alors qu’elle devenait paranoïaque, secoua la tête et s’apprêta à reprendre la direction de sa voiture.
Mais quand elle se retourna, elle fit face à un homme, les cheveux noirs ébène et les yeux bleus.
Ca ne pouvait être une coïncidence. C’était John Le Rouge. Elle vit alors qu'il tenait un couteau dans sa main droite dont la lame pointait vers elle. Elle n’eut pas le temps de réagir, de se défendre, ni même de s’enfuir qu’elle se retrouva avec un poignard planté dans son abdomen.

Des hurlements, puis plus rien...

Merci pour vos commentaires les filles ! Vous êtes trop gentilles

Je ne vous fais pas plus attendre, je poste la suite ! Bonne lecture

Chapitre XIII. Le début de la fin.

Wayne était seul au CBI. Assis derrière son bureau, il finissait ses rapports en retard à cause de toutes ses journées qu’il avait passé au chevet de Grace. Sa solitude fut interrompue par l’arrivée de son coéquipier, l’agent Kimball Cho.

- Salut.
- Tiens, tu es de retour parmi nous ?
- J’ai préféré la laisser se reposer au calme.
- Lisbon n’est pas encore là ?
- Non.
- Et Jane ?
- Non plus.
- Tout s’explique.
- Qu’est ce qui explique quoi ? Demanda Jane qui venait d’arriver.
- Lisbon n’est pas avec vous ? Bredouilla Rigsby.
- Je pensais qu’elle était déjà avec vous. Sa voiture est garée dans le parking sous terrain donc… Répondit Jane.
- Elle n’est pas ici, Jane. Dit Rigsby.
- Oh non… Murmura Cho.

Rigsby et Jane se retournèrent sur Cho qui avait les yeux rivés sur son écran de PC. Ils l’interrogèrent du regard.

- Quoi ? Qu’est ce que tu as trouvé ? Demanda Jane.

Cho tourna son écran vers les deux autres hommes de façon à ce qu’ils puissent voir le film qui se déroulait sous ses yeux. Lisbon se faisait poignarder par un homme face à elle, elle s’écroula par terre après que l’homme ait retiré violemment le couteau du ventre de la jeune femme. Puis on le voit l'a prendre dans ses bras, l’enfermer dans le coffre de sa voiture et démarrer en trombe.

L’agent Lisbon était assise sur une chaise, les mains liées derrière le dos. Elle ouvrit difficilement les yeux et grimaça de douleur. Sa chemise, autrefois blanche, était tachée de sang. Elle était gravement blessée, elle le savait. Il fallait qu’elle se fasse vite soigner mais en vue de la situation, ce n’était pas dans les projets de son kidnappeur. Elle examina les alentours et remarqua rapidement que le lieu ou elle était retenue prisonnière était le même hangar où elle avait retrouvé Jane quelques temps plutôt.
Elle était lucide, elle savait bien qu’elle ne sortirait pas vivante de cette situation. Personne ne réussissait à s'en sortir quand on devenait la cible de John Le Rouge.
Elle fut alors envahie de regrets et se mit à penser à tout ce qu’elle n’avait pas vécu. Elle allait mourir en n’ayant vécu que pour son travail. Elle ne pourrait jamais connaître le bonheur d’avoir une vraie famille, un mari, des enfants. Tout ça n’était définitivement pas pour elle.
Puis ses pensées se dirigèrent vers Jane, cet idiot profond qu’elle aimait terriblement fort. Elle repensait à comment elle l’avait traité la dernière fois qu’elle l’avait vu. Si elle avait su que ce soir là aurait été le dernier, tout aurait sûrement été différent…

- Enfin réveillée ma chère Teresa !
- Aller en enfer !
- Un beau jour, oui. Ca sera avec plaisir. Mais pour l’instant, je suis ici. Avec vous.
- Qu’est ce que vous attendez de moi ?
- Je ne vais pas vous tuer. Pas tout de suite, rassurez-vous. Pour l’instant j’ai trop besoin de vous pour attirer Jane ici.
- Il ne viendra pas ici. Il sait bien que ce serait du suicide.
- Justement.

Lisbon déglutit. Il avait raison, Jane viendrait justement parce que c’était dangereux…

- Et après ? Quand il sera ici vous ferez quoi ?

John Le Rouge lui sourit. S’approcha d’elle, mit une de ses mains sur l’épaule de Lisbon, sortit son poignard et entailla lentement la joue de Lisbon qui hurla de douleur.

- Je vous torturerai sous ses yeux.
- Vous ne vous en sortirez pas aussi facilement ! Hurla-t-elle.
- Je n’en doute pas une seule seconde. Comme je ne doute pas une seule seconde que l’on mourra tous les trois ce soir.

Il rit diaboliquement et sortit.

Non loin de là, une Citroën DS se gara devant le hangar.

Alors comme d'habitude, merci les filles pour vos commentaires

Crumberry, ne dis pas que tu me hais, je sais que tu m'aimes bien Et tu vas encore plus m'aimer après cette suite (musique triste )
honeyjane et Ju3993, Jane bluff toujours mais cette fois était-ce encore du bluff ou pas ?
En ce qui concerne ce que Jane a pu dire à John Le Rouge, les explications ne seront pas dans ce chapitre mais dans le prochain

Voilà la suite sans plus attendre

Chapitre XV. Derniers Adieux.

Teresa Lisbon était allongée sur un lit d’hôpital, c’était à la mode chez elle ces derniers temps pensa-t-elle quand elle ouvrit les yeux et qu’elle comprit où elle se trouvait.
Soudainement, des images vinrent lui embrouiller l’esprit : Une porte qui s’ouvre violemment. Des coups de feu, un corps qui s’écroule, des hurlements, puis, plus rien. C’était tout ce dont elle se souvenait. Elle était incapable de se souvenir comment elle était arrivée ici, qui avait été touché par le coup de feu ou même si Jane était encore en vie. Elle alla se lever précipitamment de son lit quand la porte de sa chambre s’ouvrit. Grace, vêtue de sa chemise d’hôpital, venait d’entrer dans la pièce.

- Bonsoir patron. Il paraît que vous serez ma voisine de chambre pour quelques jours.
- Van Pelt, je suis heureuse de vous voir de nouveau sur pied.
- Et vous, ça va ? Demanda-t-elle tendrement tout en s’approchant du lit afin de s’y asseoir.
- Je survivrais.

Grace lui sourit puis un silence pesant s’installa dans la pièce.

- Est-ce qu’il est vivant ? … Est-ce que Jane est vivant ? … Demanda Lisbon, peu sur d’elle.
- Il va bien patron. Lui répondit-elle en souriant. Je crois même qu’il n’a jamais été aussi heureux depuis des années.
- Alors le corps criblé de balles qui s’est écroulé c’était …
- C’était John Le Rouge. Cho et Rigsby ont vite compris où Jane était parti et ils l’ont abattu avant qu’il ne vous tue. Continua Grace.

De nouvelles images dans l’esprit de Lisbon vinrent interrompre la discussion des deux jeunes femmes. Des images, ou plutôt des paroles : « Le CBI, Lisbon, tout ça… Ce n’était rien. », « Je vous tuerais, même si pour cela d’autres personnes devront en mourir également. », « Je suis sincèrement désolé pour l’agent Lisbon, elle ne mérite pas de mourir mais elle s’est trouvée au mauvais endroit au mauvais moment et puis c’est tout. », « Sa mort ne me hantera pas. », « Tuez là. »
Lisbon frissonna. Ces paroles, elle ne les avait pas rêvé. Elle se souvenait de tout à présent. La colère, l’incompréhension, la souffrance et la sensation d’avoir été trahie prirent possession de son cœur, de son âme, de son corps tout entier.

- Et Jane ? Où est-il maintenant ?
- Patron … Commença Grace, plutôt mal à l’aise. Jane est …
- Il est parti c’est ça ?
- Quoi ? Oh ! Non pas du tout patron ! Jane n’est pas parti.
- Alors ou est-il ?
- En prison…

Lisbon eut le souffle coupé par cette révélation à laquelle elle ne s’attendait pas du tout.

- Déjà ?
- Vous êtes resté inconsciente pendant 2 jours… Wainwright ne pouvait pas se permettre d’attendre votre réveil pour remettre Jane en prison. C’était le deal, on ne pouvait rien faire pour empêcher ça…
- Je sais…

Grace se leva, ouvrit le tiroir de la table de chevet, en sortit une lettre et l’a tendit à Lisbon.

- Il m’a demandé de vous la donner dés votre réveil. Si vous avez besoin de quoi que se soit je suis à côté patron.

Grace quitta la chambre laissant Lisbon seule, figée avec la lettre dans sa main. Sur l’enveloppe était inscrit Lisbon. Elle reconnut immédiatement l’écriture de Jane et se surprit à sourire. Puis l’inquiétude s’empara d’elle. Elle ouvrit alors précipitamment l’enveloppe et s’empara de la lettre.

" Chère Teresa,

Si vous lisez cette lettre, cela signifie que vous vous êtes remis de vos blessures et dans ce cas j’en suis très heureux. J’aurais voulu être à vos côtés quand vous vous réveillerez mais cette requête ne m’a pas été accordé. J’en demandais un peu trop, Wainwright n’a pas apprécié.
J’ai alors eu l’idée de vous écrire cette lettre pour vous dire tout ce que je n’ai pas eu le temps de vous dire, tout ce que je n’ai jamais eu le cran de vous dire.
Vous êtes entré dans ma vie au moment où elle n’avait plus aucun sens. Vous êtes devenu le dernier pilier qui m’empêchait de m’écrouler. Vous m’avez sauvé. Vous m’avez rendu meilleur. Vous m’avez redonné le goût de vivre. Vous m’avez rendu ma vie. Et sans vraiment en être conscient, je me suis attachée à vous. En quelques années, vous êtes devenus la personne la plus importante à mes yeux. Et je crois que j’en ai enfin pris conscience après cette erreur fatale. Avoir tué cet homme a été le déclique. Je me suis rendu compte que je me préoccupais plus de votre vie que de ma vengeance. C’est là que j’ai compris. Compris que je vous aimé.
Les frissons, les accélérations des battements du cœur, les mains moites, le bonheur de retrouver la personne qu’on aime chaque matin, toutes ces sensations que je pensais disparues à jamais à la mort de ma femme, je les ai retrouvé en vous rencontrant. Et mon cœur s’est remit à battre le jour ou j’ai posé mes lèvres sur les votre...
Vous m’avez dit que beaucoup trop de choses nous séparait, c’était vrai. Aujourd’hui les choses sont différentes, mais je n’attends rien de vous. Je ne veux qu’une chose, votre bonheur. Je vous souhaite de tout mon cœur d’être heureuse, Teresa. Même si cela doit se faire sans moi, je m’y ferais. Après tout, Aimer quelqu’un se résume à ça, faire passer le bonheur de l’autre avant le sien.

Avec tout mon amour.
Patrick Jane.

Des larmes coulèrent le long des joues de la jeune femme. Jane avait renoncé à elle...

Bonjour à tous, je sais que ça fait une éternité que j'ai pas mis de suite mais j'ai été pas mal occupée, je suis désolée
Je n'attend pas plus longtemps et je vous poste le dernier chapitre avant l'épilogue. Bonne lecture

Chapitre XVI. Rédemption.

Trois semaines étaient passées et tellement de choses avaient changé. Teresa Lisbon était enfin sorti de l’hôpital, trois semaines qu’elle n’attendait que ça pour enfin pouvoir aller le voir et lui parler. Aujourd’hui, son vœu allait enfin être réalisé. Elle était assise, dans la salle des visites et l’attendait depuis quelques minutes déjà. Quand la porte s’ouvrit, son cœur se serra. Dieu comme il lui avait manqué. Il sourit quand il l’a vit et s’avança pour s’asseoir face à elle.

- Je suis désolée de ne pas être venu vous rendre visite avant, mais les médecins m’ont formellement interdit de sortir avant d’être complétement guéri.
- Vous allez mieux ?
- Il faut plus que ça pour me tuer en tout cas.
- Je suis vraiment désolé de vous avoir mêler à ça.
- Vous vous êtes suffisamment excusé dans votre lettre, Jane. Arrêtez maintenant.
- Pardon…

Lisbon le fusilla du regard.

- Oups. Lui dit-il en souriant de toutes ses dents.

Elle sourit en secouant la tête, exaspérée puis elle reprit rapidement son sérieux et le regarda dans les yeux.

- Je me souviens de tout, Jane.
- Comment ça ?
- Vous lui avez dit que ça vous étiez égale qu’il me tue.
- C’était seulement pour le déstabiliser. Je n’étais pas sérieux.
- Je sais.
- Vraiment ? Lui demanda t-il, visiblement surpris.
- Même si vos méthodes laissent encore un peu à désirer, je crois que j’ai appris à vous faire confiance. Elle leva les yeux au ciel. Que dieu me pardonne de vous dire ça d’ailleurs …

Il lui sourit, amusé.

- Merci Lisbon, de m’avoir accorder votre confiance. Rien ne pouvait me faire plus plaisir que ça.
- On a tous confiance en vous. Rigsby, Cho, Van Pelt et moi. Vous savez Jane, maintenant, votre famille c’est l’équipe. Et vous ferez toujours parti de cette famille, même si vous êtes ici pour les deux prochaines années.
- Deux ? Je dois purger une peine de 5 ans Lisbon.
- C’est une manière pour Wainwright de vous remercier d’avoir permit au CBI de mettre fin à la cavale de John Le Rouge.
- Après tout ce que nous avons vécu, toutes les épreuves que nous avons du affronter, deux ans qu’est ce que ça représente Teresa ?
- Pas grand chose, en effet.
- Tu m’attendras ?

Il avait osé la tutoyer, il voulait lui faire baisser la garde une bonne fois pour toute. Pour seule réponse, Lisbon lui sourit et lui prit la main. Un sourire, un geste. Comme une promesse qu’ils venaient de sceller. Une nouvelle vie qui s’offrait à eux. Une rédemption. Une renaissance.
Puis avant de quitter la salle des visites, elle se retourna une dernière fois et le regarda intensément.

- Je t’ai toujours attendu, Patrick.