Les liens du sang ^
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Re: Les liens du sang ^
Pardon pour le double post.
Voilà donc la suite, plus tôt que prévu.
Chapitre 35
Leigh Ann fréquenta Bertram pendant plusieurs semaines, de façon platonique. Ils se voyaient lors des parties de poker, au début, puis la fréquence de leur rencontres augmenta rapidement. Ils s'affichaient ensemble, en gardant des rapports amicaux. Toutefois, la jeune femme tenta maintes fois de faire évoluer leur relation qui stagnait.
Un soir, ils dînaient tous les deux dans un restaurant chic, où Bertram avait ses habitudes. Elle ne lui avait jamais posé de question personnelle, se contentant de discours plus légers. Cela lui convenait, jusqu'à ce jour. Ils étaient attablés, un whisky devant chacun d'eux. Bertram était fasciné par la tenue volontairement remarquable de la jeune femme, se résumant à une robe noire qui soulignait subtilement sa silhouette avantageuse.
Bertram: "Vous êtes très en beauté, ce soir, Leigh Ann."
Leigh Ann: "Vous aviez parlé d'un endroit sophistiqué, j'ai fait un effort pour me fondre dans la masse."
Bertram: "Ca me paraît compromis, avec ce que vous portez."
Leigh Ann: "Vous exagérez. Il y a des femmes bien plus belles que moi, ici."
Bertram: "Je vous assure que non. Bien. Vous connaissez mon opinion sur vous. Mais vous? Vous ne m'interrogez jamais sur ma vie personnelle. Pourquoi? Jane ne s'en est jamais privé."
Leigh Ann: "Peut-être parce que justement c'est personnel et ça ne me regarde pas."
Bertram: "Je suis tout de même curieux de savoir ce que vous pensez de moi, réellement, après tout ce temps. Soyez sincère. Nous sommes amis, à présent, n'ayez pas peur de me froisser."
Elle avala sa boisson d'un trait, et se lança.
Leigh Ann: "Vous l'aurez voulu. Vous êtes un meneur d'hommes, quelqu'un qui ressent le besoin de s'imposer par l'autorité. D'où votre poste, au CBI, j'imagine. Vous voulez qu'on vous respecte mais aussi, attiser la confiance de vos interlocuteurs. Ce qui explique l'alliance que vous portez, sans être marié. Les gens ont plus de mal à accorder du crédit à un célibataire, libre de toutes obligations."
Bertram: "Très impressionnant. Vous avez raison sur toute la ligne. Sauf pour l'alliance. Je la porte effectivement dans cette optique. Mais j'ai été marié."
Leigh Ann: "Vous n'avez pas le comportement d'un veuf. Je pari qu'elle est partie avec son prof de yoga."
Bertram: "Pas de yoga, le prof de tennis. Vous êtes redoutable."
Leigh Ann: "Vous savez, ce n'est qu'une histoire de déduction."
Il fronça les sourcils.
Leigh Ann: "Il n'y a pas de photo de votre femme, sur votre bureau. Si elle était décédée, vous en auriez une."
Il sourit en levant son verre. La jeune femme se sentait observée de toutes parts. En effet, tous les regards étaient braqués sur leur table.
Leigh Ann: "J'ai l'impression que nous ne passons pas inaperçus."
Bertram: "Il y a beaucoup de mes fréquentations, ici, ce soir. Que vont-ils penser en me voyant avec vous?"
Leigh Ann: "Oh, que vous vous offrez une call girl pour la soirée et que vous les aimez plus jeunes que vous."
Il manqua s'étouffer.
Bertram: "Vous croyez?"
Leigh Ann: "Ca vous pose un problème? Pas à moi."
Elle se leva de sa chaise pour se rapprocher de lui, posa sa main sur la sienne.
Bertram chuchota: "Qu'est-ce que vous faites?"
Leigh Ann: "Je donne à vos amis de quoi alimenter leurs conversations."
Elle l'embrassa à la commissure des lèvres, ce qui le paralysa de surprise. Abasourdi par ce baiser, il lui fallut quelques secondes pour s'en remettre. Il la suivit du regard, alors qu'elle se rendait dans les toilettes de l'établissement. La demoiselle avait vu juste, à propos du qu'en dira-t-on. Il ne fallut pas longtemps, pour que les convives ne se mettent à commenter ce à quoi ils avaient assisté.
L'attente fut interminable pour Bertram qui s'impatientait du retour de la jeune femme. Le fait est qu'il se sentait très mal à l'aise, dévisagé par cette foule. Non pas que cela le dérangeait outre mesure d'être l'objet des attentions, (en tant que directeur du CBI, il en était accoutumé) mais là, il ne s'agissait pas de l'homme public. La teneur des commérages le ciblait personnellement. Leigh Ann en entendit d'ailleurs quelques uns, en revenant vers la salle de réception. Chemin faisant, elle aperçut, du coin de l'oeil, l'asiatique, accoudé au comptoir du bar. Elle vint à sa rencontre, un brin contrariée, d'autant plus que de son tabouret, il avait une vue directe sur leur table.
Leigh Ann: "Tiens, tiens. Agent Cho. J'espère que le spectacle vous convient."
Cho conservant son flegme: "Je suis là par..."
Elle lui coupa la parole: "Par hasard. Avec votre salaire de flic, ça m'étonnerait que vous ayez les moyens de vous offrir ne serait-ce qu'un café ici. Quoiqu'il en soit, finissez votre verre et allez dire à votre commanditaire que sa soeur n'a pas besoin de garde rapprochée."
Cho: "C'est vrai que vous avez ce qu'il vous faut. Vous n'avez pas perdu de temps pour trouver un remplaçant à Wainwright."
Il tourna explicitement la tête, en direction du chef du CBI.
Leigh Ann: "Les apparences sont contre moi. Mais ce n'est pas ce que vous croyez."
Visiblement, Jane ne l'avait pas informé de tous les détails, ce qui expliquait son cynisme.
Cho: "Vous n'avez pas de comptes à me rendre. Je ne suis pas intime avec vous, contrairement à Bertram. D'abord le chef du département et maintenant, le directeur du CBI. Vous savez les choisir."
Elle encaissa cette remarque, sans se braquer contre lui, car, après tout, vu de l'extérieur, c'était l'impression que cela donnait.
Leigh Ann: "Vous êtes à côté de la plaque agent Cho. C'est pour ça que je ne relèverais pas ce que vous venez de dire."
Sans lui permettre de rétorquer, elle rejoignit la pièce à côté. Décidément, les problèmes de communication étaient devenu récurrents entre elle et Cho. Dès qu'ils se croisaient, une dispute éclatait systématiquement. Cette fois, c'était lui qui l'avait déclenchée, par le ton de ses propos. Néanmoins, il resta sur place et continua de les espionner.
De retour à sa table, la jeune femme attrapa son sac, sans se rasseoir.
Leigh Ann: "L'ambiance devient oppressante. Allons-y, vous voulez bien?"
Bertram: "J'allais vous le proposer."
Il paya la note, puis ils récupérèrent sa voiture, garée devant le restaurant, par un employé. Celui-ci tendit les clés à Bertram et reçut un billet en échange. L'asiatique était sortit, juste à ce moment, aperçut aussitôt par Leigh Ann. Elle lui adressa un regard qui le mettait en garde. Il comprit le message mais décida tout de même de les suivre. Le véhicule stoppa devant l'immeuble de Wainwright. Personne n'en descendit pendant de longues minutes. Cho ne distinguait rien, derrière les vitres teintées. Il imagina qu'ils devaient être en pleine discussion. En fait, il ne voulait pas envisager l'autre possibilité qui était inconcevable pour lui comme pour Jane. Il se trouve que sa première hypothèse était la bonne.
Leigh Ann: "Vous voulez monter pour boire un café?"
Il ne su quoi dire, surtout après ce qui s'était passé, au restaurant.
Leigh Ann: "S'il vous plait, Gale."
Comme il faisait preuve d'une grande réticence, elle insista sur le fait qu'elle éprouvait encore des difficultés à se retrouver, sans Luther, dans cet appartement et avait besoin d'une oreille attentive. La pensant de bonne foi, il la suivit, à nouveau.
Cho attendait au bas de l'immeuble, dans sa voiture, un livre dans les mains. Il n'en lu pas une ligne, trop préoccupé par ce qui se déroulait dans l'appartement de la jeune femme. Celle-ci invita Bertram à entrer et à se mettre à l'aise, pendant qu'elle préparait du café. Il ôta sa veste et desserra légèrement sa cravate, avant de s'asseoir avec elle, sur le sofa. Après une longue conversation, principalement accès sur leur souvenirs respectifs, au sujet de Luther, Bertram fit mine de se lever pour partir, vu l'heure tardive. Mais la jeune femme, à côté de lui, en avait décidé autrement. Elle saisi sa main, l'obligeant à rester assis et se rapprocha de lui, dangereusement. Avant qu'il n'ait le moindre réflexe, elle posa ses lèvres sur les siennes. Ce fut bref mais suffisant pour le troubler.
Bertram: "Leigh Ann... Je suis flatté, vous êtes une femme superbe. Mais j'ai l'âge d'être votre père."
Leigh Ann: "Et alors? Vous ne l'êtes pas."
Elle s'apprêtait à réitérer son geste, mais il la retint dans son élan.
Bertram: "Ca risque de déplaire à votre frère."
Leigh Ann: "C'est ma vie, pas la sienne."
Bertram: "Vous pourriez avoir n'importe qui. Pourquoi moi? Je n'ai rien d'un jeune homme."
Leigh Ann: "Vous me plaisez. Ce n'est pas un crime."
Bertram: "Je sais pourquoi vous faites ça. Vous essayez d'effacer Luther de votre mémoire. Ce n'est pas la bonne méthode."
Leigh Ann: "Je sais parfaitement ce que je fais."
Elle revint vers lui, défaisant complètement sa cravate, elle la fit glisser le long de son cou et commença à déboutonner le col de sa chemise.
Bertram: "Ce ne serait pas convenable."
Leigh Ann: "Vis à vis de qui?"
Bertram: "Jane. Les gens en général. J'ai une réputation a conserver."
Leigh Ann: "Vous êtes soucieux de votre image, je le conçois. Mais si il n'y avait pas tous ces paramètres à considérer, que feriez-vous?"
Bertram: "Je ferais mieux de rentrer chez moi."
Il allait lui échapper, alors, avant qu'il ne franchisse le seuil de l'appartement, elle essaya de le retenir.
Leigh Ann: "Gale! Ce soir, dans ce restaurant... Si je vous ai embrassé devant vos amis, c'était par provocation mais aussi... parce que j'en avais envie."
Bertram: "Ecoutez Leigh Ann, vous êtes encore sous le choc de la mort de Luther et si il doit se passer quelque chose, entre nous, un jour, je ne veux pas que ce soit pour de mauvaises raisons."
Leigh Ann: "Luther n'a rien à voir avec ça."
Il l'embrassa sur le front et sortit. La dernière phrase prononcée par la demoiselle était l'unique chose de vrai, dans tout ce qu'elle avait dit à Bertram. Une fois seule, elle se rendit compte que cet homme ne serait pas aussi facile à manipuler qu'elle l'aurait escompté. Pourtant, elle n'était pas loin de parvenir à le faire craquer. Elle l'aurait à l'usure. Peu importe le temps que cela prendrait, car c'était tout ce qui occupait son existence, désormais. Quand elle aurait découvert ce tatouage, sur lui, elle saurait qu'il faisait partie d'un groupe de policiers ripoux, dont Red John était probablement membre. Mais pour ça, il était impératif que Bertram se montre bien plus réceptif à ses avances. Ce tatouage était la clé. Grace à cet élément, non seulement, elle aurait enfin la certitude solide que ses soupçons étaient fondés, mais elle posséderait le moyen de faire pression sur lui.
Avant de se suicider, Bryan Mills qui avait confié, précédemment, à sa soeur, avoir croisé la route du tueur en série, avant les meurtres, lui avoua qu'il l'avait aussi vu ressortir de la villa. Après son crime, Red John était couvert du sang de ses victimes et s'était débarrassé de sa chemise. C'est là qu'il avait exposé cette marque à la vue de Mills, sans le savoir. C'était la seule description qu'il avait pu lui fournir, avant de mettre fin à ses jours.
Si elle se fiait aux indices qu'elle avait accumulé au cours de ses recherches, il était évident que ceux qui portaient ce signe étaient de près ou de loin liés à Red John. Bien sûr, elle n'avait pas fait état de cette ultime confidence de Mills à quiconque. Il ne semblait pas sain d'esprit à ce moment-là et elle ne l'avait pas cru. Ce n'est qu'en se remémorant la déposition de la prostitué de Los Angeles qu'elle s'était rendu compte de la véracité des allégations de Bryan Mills. Cela avait confirmé ses soupçons sur Bertram.
A peine une heure après leur arrivée chez Wainwright, Cho vit le directeur réapparaître en bas du bâtiment. Il fut interpellé par l'absence de sa cravate ainsi que par sa veste qu'il tenait à la main. Il se demanda logiquement si ils n'avaient fait que discuter. Inquiet et également jaloux (sans oser le reconnaître), il en fit part à Jane, immédiatement.
Le mentaliste, en compagnie de sa coéquipière, se trouvait dans son bureau, sur le canapé. Il sommeillait tandis qu'elle remplissait de la paperasse. Le portable du blond se mit à vibrer. Il écouta le rapport de son ami, sans sourciller et raccrocha en reprenant sa position horizontale.
Lisbon: "Alors?"
Jane: "Bertram est reparti de chez Leigh, à moitié débraillé."
Lisbon: "Et c'est tout ce que ça vous fait? Je croyais que vous cherchiez désespérément un moyen d'éloigner votre soeur de lui. Et en plus de ça, vous l'encouragez dans son projet de traquer Red John, alors que jusqu'à présent, il était votre chasse gardée. Je ne vous suis pas."
Jane se redressa: "Après la mort de Wainwright, Leigh n'avait plus aucun but. J'ai eu peur qu'elle n'envisage le pire. Alors, quand elle s'est mis en tête de se lancer à la poursuite de Red John, bien sûr que j'ai été effrayé, mais j'ai surtout été rassuré qu'elle ait retrouvé un sens à sa vie. Si je lui enlève cette motivation, elle n'aura plus rien à quoi se raccrocher."
Lisbon: "C'est un très gros risque, vous en avez conscience?"
Jane: "Ce dont j'ai conscience, c'est que ce risque lui permet de rester en vie. C'est paradoxal, je sais."
Il se recoucha aussitôt, en fermant les yeux. Sa collègue était déconcertée par son attitude envers elle et avait longtemps hésité à aborder ce problème. Il était grand temps de le faire.
Lisbon: "Qu'est-ce que vous faites ici, Jane?"
Jane: "Hum... Une sieste. Votre canapé est bien plus confortable que le mien."
Lisbon: "Je suis sérieuse. Vous ne m'adressez pratiquement pas la parole et quand vous vous y décidez, c'est uniquement pour évoquer votre soeur. Puis vous venez squatter mon bureau et c'est le silence total."
Jane s'assit: "Quel est le problème? J'ai toujours agit de cette manière. Rien n'a changé."
Lisbon: "C'est bien ça le problème. Vous vous complaisez dans l'immobilisme. Nous devions parler de notre relation et nous ne l'avons jamais fait. C'est vous qui me l'aviez suggéré."
Jane, d'un air innocent: "Vous êtes sûre? Je ne m'en souviens pas."
Lisbon désabusée: "Vous n'assumez même pas vos propres mots. J'abandonne. Ce petit jeu me fatigue."
Elle se replongea dans ses dossiers, résignée et terriblement déçue par l'incapacité de Jane à lui avouer une fois pour toutes ces sentiments envers elle. Cela ne semblait pas le déranger, ni troubler son sommeil. Il lui tournait le dos mais il ne dormait pas. La franchise de Térésa l'avait secoué. Il n'y avait pas d'ambiguïté pour lui. Ses sentiments étaient clairs, mais il n'arrivait pas à se livrer. Peut-être était-ce à cause de ce que son psychopathe de frère avait fait subir à Lisbon, ou bien à cause du souvenir d'Angela ou encore à cause de Red John... Non. Il se cherchait des excuses mais la vérité était que Jane était lâche et il le savait. Les deux femmes qui comptaient le plus pour lui, avaient traversé des épreuves traumatisantes et s'en étaient relevées, alors que lui ne progressait pas, terrifié à l'idée de perdre quelque chose ou plutôt quelqu'un qu'il n'avait pas encore. Se sentant de trop, il quitta ce bureau, pour se terrer dans son grenier. Lisbon le regarda par-dessus son dossier, persuadée que l'évolution qu'elle espérait ne se produirait pas de si tôt, voire jamais. Aurait-elle la volonté de l'attendre... Elle aurait aimé que Jane ait un peu du caractère fonceur de sa soeur qui ne se contentait pas d'attendre que les événements aient lieu par eux-même mais qui les provoquait.
TBC...
Suite
Voilà donc la suite, plus tôt que prévu.
Chapitre 35
Leigh Ann fréquenta Bertram pendant plusieurs semaines, de façon platonique. Ils se voyaient lors des parties de poker, au début, puis la fréquence de leur rencontres augmenta rapidement. Ils s'affichaient ensemble, en gardant des rapports amicaux. Toutefois, la jeune femme tenta maintes fois de faire évoluer leur relation qui stagnait.
Un soir, ils dînaient tous les deux dans un restaurant chic, où Bertram avait ses habitudes. Elle ne lui avait jamais posé de question personnelle, se contentant de discours plus légers. Cela lui convenait, jusqu'à ce jour. Ils étaient attablés, un whisky devant chacun d'eux. Bertram était fasciné par la tenue volontairement remarquable de la jeune femme, se résumant à une robe noire qui soulignait subtilement sa silhouette avantageuse.
Bertram: "Vous êtes très en beauté, ce soir, Leigh Ann."
Leigh Ann: "Vous aviez parlé d'un endroit sophistiqué, j'ai fait un effort pour me fondre dans la masse."
Bertram: "Ca me paraît compromis, avec ce que vous portez."
Leigh Ann: "Vous exagérez. Il y a des femmes bien plus belles que moi, ici."
Bertram: "Je vous assure que non. Bien. Vous connaissez mon opinion sur vous. Mais vous? Vous ne m'interrogez jamais sur ma vie personnelle. Pourquoi? Jane ne s'en est jamais privé."
Leigh Ann: "Peut-être parce que justement c'est personnel et ça ne me regarde pas."
Bertram: "Je suis tout de même curieux de savoir ce que vous pensez de moi, réellement, après tout ce temps. Soyez sincère. Nous sommes amis, à présent, n'ayez pas peur de me froisser."
Elle avala sa boisson d'un trait, et se lança.
Leigh Ann: "Vous l'aurez voulu. Vous êtes un meneur d'hommes, quelqu'un qui ressent le besoin de s'imposer par l'autorité. D'où votre poste, au CBI, j'imagine. Vous voulez qu'on vous respecte mais aussi, attiser la confiance de vos interlocuteurs. Ce qui explique l'alliance que vous portez, sans être marié. Les gens ont plus de mal à accorder du crédit à un célibataire, libre de toutes obligations."
Bertram: "Très impressionnant. Vous avez raison sur toute la ligne. Sauf pour l'alliance. Je la porte effectivement dans cette optique. Mais j'ai été marié."
Leigh Ann: "Vous n'avez pas le comportement d'un veuf. Je pari qu'elle est partie avec son prof de yoga."
Bertram: "Pas de yoga, le prof de tennis. Vous êtes redoutable."
Leigh Ann: "Vous savez, ce n'est qu'une histoire de déduction."
Il fronça les sourcils.
Leigh Ann: "Il n'y a pas de photo de votre femme, sur votre bureau. Si elle était décédée, vous en auriez une."
Il sourit en levant son verre. La jeune femme se sentait observée de toutes parts. En effet, tous les regards étaient braqués sur leur table.
Leigh Ann: "J'ai l'impression que nous ne passons pas inaperçus."
Bertram: "Il y a beaucoup de mes fréquentations, ici, ce soir. Que vont-ils penser en me voyant avec vous?"
Leigh Ann: "Oh, que vous vous offrez une call girl pour la soirée et que vous les aimez plus jeunes que vous."
Il manqua s'étouffer.
Bertram: "Vous croyez?"
Leigh Ann: "Ca vous pose un problème? Pas à moi."
Elle se leva de sa chaise pour se rapprocher de lui, posa sa main sur la sienne.
Bertram chuchota: "Qu'est-ce que vous faites?"
Leigh Ann: "Je donne à vos amis de quoi alimenter leurs conversations."
Elle l'embrassa à la commissure des lèvres, ce qui le paralysa de surprise. Abasourdi par ce baiser, il lui fallut quelques secondes pour s'en remettre. Il la suivit du regard, alors qu'elle se rendait dans les toilettes de l'établissement. La demoiselle avait vu juste, à propos du qu'en dira-t-on. Il ne fallut pas longtemps, pour que les convives ne se mettent à commenter ce à quoi ils avaient assisté.
L'attente fut interminable pour Bertram qui s'impatientait du retour de la jeune femme. Le fait est qu'il se sentait très mal à l'aise, dévisagé par cette foule. Non pas que cela le dérangeait outre mesure d'être l'objet des attentions, (en tant que directeur du CBI, il en était accoutumé) mais là, il ne s'agissait pas de l'homme public. La teneur des commérages le ciblait personnellement. Leigh Ann en entendit d'ailleurs quelques uns, en revenant vers la salle de réception. Chemin faisant, elle aperçut, du coin de l'oeil, l'asiatique, accoudé au comptoir du bar. Elle vint à sa rencontre, un brin contrariée, d'autant plus que de son tabouret, il avait une vue directe sur leur table.
Leigh Ann: "Tiens, tiens. Agent Cho. J'espère que le spectacle vous convient."
Cho conservant son flegme: "Je suis là par..."
Elle lui coupa la parole: "Par hasard. Avec votre salaire de flic, ça m'étonnerait que vous ayez les moyens de vous offrir ne serait-ce qu'un café ici. Quoiqu'il en soit, finissez votre verre et allez dire à votre commanditaire que sa soeur n'a pas besoin de garde rapprochée."
Cho: "C'est vrai que vous avez ce qu'il vous faut. Vous n'avez pas perdu de temps pour trouver un remplaçant à Wainwright."
Il tourna explicitement la tête, en direction du chef du CBI.
Leigh Ann: "Les apparences sont contre moi. Mais ce n'est pas ce que vous croyez."
Visiblement, Jane ne l'avait pas informé de tous les détails, ce qui expliquait son cynisme.
Cho: "Vous n'avez pas de comptes à me rendre. Je ne suis pas intime avec vous, contrairement à Bertram. D'abord le chef du département et maintenant, le directeur du CBI. Vous savez les choisir."
Elle encaissa cette remarque, sans se braquer contre lui, car, après tout, vu de l'extérieur, c'était l'impression que cela donnait.
Leigh Ann: "Vous êtes à côté de la plaque agent Cho. C'est pour ça que je ne relèverais pas ce que vous venez de dire."
Sans lui permettre de rétorquer, elle rejoignit la pièce à côté. Décidément, les problèmes de communication étaient devenu récurrents entre elle et Cho. Dès qu'ils se croisaient, une dispute éclatait systématiquement. Cette fois, c'était lui qui l'avait déclenchée, par le ton de ses propos. Néanmoins, il resta sur place et continua de les espionner.
De retour à sa table, la jeune femme attrapa son sac, sans se rasseoir.
Leigh Ann: "L'ambiance devient oppressante. Allons-y, vous voulez bien?"
Bertram: "J'allais vous le proposer."
Il paya la note, puis ils récupérèrent sa voiture, garée devant le restaurant, par un employé. Celui-ci tendit les clés à Bertram et reçut un billet en échange. L'asiatique était sortit, juste à ce moment, aperçut aussitôt par Leigh Ann. Elle lui adressa un regard qui le mettait en garde. Il comprit le message mais décida tout de même de les suivre. Le véhicule stoppa devant l'immeuble de Wainwright. Personne n'en descendit pendant de longues minutes. Cho ne distinguait rien, derrière les vitres teintées. Il imagina qu'ils devaient être en pleine discussion. En fait, il ne voulait pas envisager l'autre possibilité qui était inconcevable pour lui comme pour Jane. Il se trouve que sa première hypothèse était la bonne.
Leigh Ann: "Vous voulez monter pour boire un café?"
Il ne su quoi dire, surtout après ce qui s'était passé, au restaurant.
Leigh Ann: "S'il vous plait, Gale."
Comme il faisait preuve d'une grande réticence, elle insista sur le fait qu'elle éprouvait encore des difficultés à se retrouver, sans Luther, dans cet appartement et avait besoin d'une oreille attentive. La pensant de bonne foi, il la suivit, à nouveau.
Cho attendait au bas de l'immeuble, dans sa voiture, un livre dans les mains. Il n'en lu pas une ligne, trop préoccupé par ce qui se déroulait dans l'appartement de la jeune femme. Celle-ci invita Bertram à entrer et à se mettre à l'aise, pendant qu'elle préparait du café. Il ôta sa veste et desserra légèrement sa cravate, avant de s'asseoir avec elle, sur le sofa. Après une longue conversation, principalement accès sur leur souvenirs respectifs, au sujet de Luther, Bertram fit mine de se lever pour partir, vu l'heure tardive. Mais la jeune femme, à côté de lui, en avait décidé autrement. Elle saisi sa main, l'obligeant à rester assis et se rapprocha de lui, dangereusement. Avant qu'il n'ait le moindre réflexe, elle posa ses lèvres sur les siennes. Ce fut bref mais suffisant pour le troubler.
Bertram: "Leigh Ann... Je suis flatté, vous êtes une femme superbe. Mais j'ai l'âge d'être votre père."
Leigh Ann: "Et alors? Vous ne l'êtes pas."
Elle s'apprêtait à réitérer son geste, mais il la retint dans son élan.
Bertram: "Ca risque de déplaire à votre frère."
Leigh Ann: "C'est ma vie, pas la sienne."
Bertram: "Vous pourriez avoir n'importe qui. Pourquoi moi? Je n'ai rien d'un jeune homme."
Leigh Ann: "Vous me plaisez. Ce n'est pas un crime."
Bertram: "Je sais pourquoi vous faites ça. Vous essayez d'effacer Luther de votre mémoire. Ce n'est pas la bonne méthode."
Leigh Ann: "Je sais parfaitement ce que je fais."
Elle revint vers lui, défaisant complètement sa cravate, elle la fit glisser le long de son cou et commença à déboutonner le col de sa chemise.
Bertram: "Ce ne serait pas convenable."
Leigh Ann: "Vis à vis de qui?"
Bertram: "Jane. Les gens en général. J'ai une réputation a conserver."
Leigh Ann: "Vous êtes soucieux de votre image, je le conçois. Mais si il n'y avait pas tous ces paramètres à considérer, que feriez-vous?"
Bertram: "Je ferais mieux de rentrer chez moi."
Il allait lui échapper, alors, avant qu'il ne franchisse le seuil de l'appartement, elle essaya de le retenir.
Leigh Ann: "Gale! Ce soir, dans ce restaurant... Si je vous ai embrassé devant vos amis, c'était par provocation mais aussi... parce que j'en avais envie."
Bertram: "Ecoutez Leigh Ann, vous êtes encore sous le choc de la mort de Luther et si il doit se passer quelque chose, entre nous, un jour, je ne veux pas que ce soit pour de mauvaises raisons."
Leigh Ann: "Luther n'a rien à voir avec ça."
Il l'embrassa sur le front et sortit. La dernière phrase prononcée par la demoiselle était l'unique chose de vrai, dans tout ce qu'elle avait dit à Bertram. Une fois seule, elle se rendit compte que cet homme ne serait pas aussi facile à manipuler qu'elle l'aurait escompté. Pourtant, elle n'était pas loin de parvenir à le faire craquer. Elle l'aurait à l'usure. Peu importe le temps que cela prendrait, car c'était tout ce qui occupait son existence, désormais. Quand elle aurait découvert ce tatouage, sur lui, elle saurait qu'il faisait partie d'un groupe de policiers ripoux, dont Red John était probablement membre. Mais pour ça, il était impératif que Bertram se montre bien plus réceptif à ses avances. Ce tatouage était la clé. Grace à cet élément, non seulement, elle aurait enfin la certitude solide que ses soupçons étaient fondés, mais elle posséderait le moyen de faire pression sur lui.
Avant de se suicider, Bryan Mills qui avait confié, précédemment, à sa soeur, avoir croisé la route du tueur en série, avant les meurtres, lui avoua qu'il l'avait aussi vu ressortir de la villa. Après son crime, Red John était couvert du sang de ses victimes et s'était débarrassé de sa chemise. C'est là qu'il avait exposé cette marque à la vue de Mills, sans le savoir. C'était la seule description qu'il avait pu lui fournir, avant de mettre fin à ses jours.
Si elle se fiait aux indices qu'elle avait accumulé au cours de ses recherches, il était évident que ceux qui portaient ce signe étaient de près ou de loin liés à Red John. Bien sûr, elle n'avait pas fait état de cette ultime confidence de Mills à quiconque. Il ne semblait pas sain d'esprit à ce moment-là et elle ne l'avait pas cru. Ce n'est qu'en se remémorant la déposition de la prostitué de Los Angeles qu'elle s'était rendu compte de la véracité des allégations de Bryan Mills. Cela avait confirmé ses soupçons sur Bertram.
A peine une heure après leur arrivée chez Wainwright, Cho vit le directeur réapparaître en bas du bâtiment. Il fut interpellé par l'absence de sa cravate ainsi que par sa veste qu'il tenait à la main. Il se demanda logiquement si ils n'avaient fait que discuter. Inquiet et également jaloux (sans oser le reconnaître), il en fit part à Jane, immédiatement.
Le mentaliste, en compagnie de sa coéquipière, se trouvait dans son bureau, sur le canapé. Il sommeillait tandis qu'elle remplissait de la paperasse. Le portable du blond se mit à vibrer. Il écouta le rapport de son ami, sans sourciller et raccrocha en reprenant sa position horizontale.
Lisbon: "Alors?"
Jane: "Bertram est reparti de chez Leigh, à moitié débraillé."
Lisbon: "Et c'est tout ce que ça vous fait? Je croyais que vous cherchiez désespérément un moyen d'éloigner votre soeur de lui. Et en plus de ça, vous l'encouragez dans son projet de traquer Red John, alors que jusqu'à présent, il était votre chasse gardée. Je ne vous suis pas."
Jane se redressa: "Après la mort de Wainwright, Leigh n'avait plus aucun but. J'ai eu peur qu'elle n'envisage le pire. Alors, quand elle s'est mis en tête de se lancer à la poursuite de Red John, bien sûr que j'ai été effrayé, mais j'ai surtout été rassuré qu'elle ait retrouvé un sens à sa vie. Si je lui enlève cette motivation, elle n'aura plus rien à quoi se raccrocher."
Lisbon: "C'est un très gros risque, vous en avez conscience?"
Jane: "Ce dont j'ai conscience, c'est que ce risque lui permet de rester en vie. C'est paradoxal, je sais."
Il se recoucha aussitôt, en fermant les yeux. Sa collègue était déconcertée par son attitude envers elle et avait longtemps hésité à aborder ce problème. Il était grand temps de le faire.
Lisbon: "Qu'est-ce que vous faites ici, Jane?"
Jane: "Hum... Une sieste. Votre canapé est bien plus confortable que le mien."
Lisbon: "Je suis sérieuse. Vous ne m'adressez pratiquement pas la parole et quand vous vous y décidez, c'est uniquement pour évoquer votre soeur. Puis vous venez squatter mon bureau et c'est le silence total."
Jane s'assit: "Quel est le problème? J'ai toujours agit de cette manière. Rien n'a changé."
Lisbon: "C'est bien ça le problème. Vous vous complaisez dans l'immobilisme. Nous devions parler de notre relation et nous ne l'avons jamais fait. C'est vous qui me l'aviez suggéré."
Jane, d'un air innocent: "Vous êtes sûre? Je ne m'en souviens pas."
Lisbon désabusée: "Vous n'assumez même pas vos propres mots. J'abandonne. Ce petit jeu me fatigue."
Elle se replongea dans ses dossiers, résignée et terriblement déçue par l'incapacité de Jane à lui avouer une fois pour toutes ces sentiments envers elle. Cela ne semblait pas le déranger, ni troubler son sommeil. Il lui tournait le dos mais il ne dormait pas. La franchise de Térésa l'avait secoué. Il n'y avait pas d'ambiguïté pour lui. Ses sentiments étaient clairs, mais il n'arrivait pas à se livrer. Peut-être était-ce à cause de ce que son psychopathe de frère avait fait subir à Lisbon, ou bien à cause du souvenir d'Angela ou encore à cause de Red John... Non. Il se cherchait des excuses mais la vérité était que Jane était lâche et il le savait. Les deux femmes qui comptaient le plus pour lui, avaient traversé des épreuves traumatisantes et s'en étaient relevées, alors que lui ne progressait pas, terrifié à l'idée de perdre quelque chose ou plutôt quelqu'un qu'il n'avait pas encore. Se sentant de trop, il quitta ce bureau, pour se terrer dans son grenier. Lisbon le regarda par-dessus son dossier, persuadée que l'évolution qu'elle espérait ne se produirait pas de si tôt, voire jamais. Aurait-elle la volonté de l'attendre... Elle aurait aimé que Jane ait un peu du caractère fonceur de sa soeur qui ne se contentait pas d'attendre que les événements aient lieu par eux-même mais qui les provoquait.
TBC...
Suite
Dernière édition par lilia le Jeu 9 Jan 2014 - 23:50, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Les liens du sang ^
J'ai vraiment beaucoup de mal avec cette nouvelle intrigue autour de la traque de RJ/Bertram. J'ai l'impression que c'est une nouvelle fic, sans rapport flagrant avec la précédente, centrée sur l’Écorcheur, si ce n'est qu'on est après. Je suis surtout gênée par la nonchalance de Jane. Certes, il sait comme la vengeance peut être une planche de salut. Mais le fait qu'il abandonne si facilement sa planche de salut à sa sœur me déconcerte réellement. Qu'en est-il de la quête personnelle de Jane ?
Lisbon lassée par le comportement de Jane, qui est pourtant au clair avec ses sentiments, au clair mais trop peureux pour faire quelque chose....qu'est-ce qui va pouvoir faire bouger les choses ?
Lisbon lassée par le comportement de Jane, qui est pourtant au clair avec ses sentiments, au clair mais trop peureux pour faire quelque chose....qu'est-ce qui va pouvoir faire bouger les choses ?
Re: Les liens du sang ^
Je comprends pas trop la réaction de Bertram... Certes, je vois très bien pourquoi il l'a repoussé, mais pourquoi maintenant ? Je veux dire, Leigh le drague depuis le début, ça se voyait très bien qu'elle ne cherchait pas à être son amie.
Et je ne vois pas Bertram en Red John, car ce dernier serait beaucoup plus méfiant vis-à-vis de Leigh, elle reste une Jane après tout. Mais peut-être qu'il joue avec, ou alors ce n'est qu'un disciple
Comme Jane Doe, je comprends pas non plus la passivité de Jane. Leigh a en effet retrouvé un sens à sa vie mais pas sûr que ça soit le meilleur. En plus de risquer sa vie, quand elle aura trouvé et arrêté Red John, que fera-t-elle ?
Jane sait ses sentiments pour Lisbon mais il veut pas lui dire... Grr il est pas chiant celui-là ^^
Malgré tout, je continue à aimer ton histoire et il me tarde la suite !
Et je ne vois pas Bertram en Red John, car ce dernier serait beaucoup plus méfiant vis-à-vis de Leigh, elle reste une Jane après tout. Mais peut-être qu'il joue avec, ou alors ce n'est qu'un disciple
Comme Jane Doe, je comprends pas non plus la passivité de Jane. Leigh a en effet retrouvé un sens à sa vie mais pas sûr que ça soit le meilleur. En plus de risquer sa vie, quand elle aura trouvé et arrêté Red John, que fera-t-elle ?
Jane sait ses sentiments pour Lisbon mais il veut pas lui dire... Grr il est pas chiant celui-là ^^
Malgré tout, je continue à aimer ton histoire et il me tarde la suite !
0Camille- Agent de circulation
- Personnage préféré : Lisbon, Jane
Re: Les liens du sang ^
Merci Jane Doe et Camille.
Voici la suite...
Chapitre 36
L'avenir semblait mal engagée, aussi bien du côté de Jane que de celui de sa soeur. Chacun, à sa manière, avait compromis la suite des événements. Leigh Ann s'était montrée beaucoup trop entreprenante avec Bertram et l'avait fait fuir par son assurance. Quand à Jane, il avait blessé son amie, en se comportant comme Jane. Bien qu'il l'ai contrée, il adhérait entièrement à l'opinion de Lisbon sur le fait qu'il soit aussi passif par rapport aux agissements de sa cadette. Même si il était trop fier pour l'admettre devant elle, il devait redresser la situation.
Au terme de cette nuit de doutes, le mentaliste alla rendre visite à Leigh Ann, afin de la raisonner. Les choses étaient entrain de partir en vrille. Il était clair qu'elle ne maîtrisait plus rien. Alors, il fallait arrêter les frais, avant que cela n'empire. C'est donc armé d'une détermination sans failles, qu'il se rendit chez elle. Il sonna à la porte et la vit apparaître, dans l'entrebaillement. Elle portait une chemise d'homme et paraissait fatiguée par sa nuit. Cela aurait pu suffire au consultant pour en déduire qu'elle n'était pas seule, dans son lit, si il avait ignoré que Bertram l'avait quittée la veille.
Leigh Ann: "Salut Patrick. Qu'est-ce qui t'amène, de si bonne heure?"
Jane: "Jolie chemise. Un peu trop masculine."
Leigh Ann: "On se calme. Ce n'est pas celle de Gale."
Jane: "Gale. Tu l'appelle par son prénom? Je vois que ton plan avance bien."
Leigh Ann: "Pas autant que je le voudrais. A vrai dire, c'est plutôt mal parti."
Jane: "Tu es bien dépitée. Qu'est-ce qui s'est passé?"
Leigh Ann: "Rien. J'ai été explicite avec lui, mais il m'a repoussée. Il se trouve trop vieux pour moi."
Jane: "Il a raison. Je suis soulagé que Bertram en soit conscient. Ca t'incitera peut-être à arrêter cette folie."
Leigh Ann: "Je n'ai jamais dit ça. Il est réticent mais pas totalement fermé à l'idée d'avoir plus qu'une relation amicale."
Jane: "Qu'est-ce qui pourrait te faire renoncer? Il y a bien quelque chose."
Leigh Ann: "Pas quelque chose. Quelqu'un."
Jane: "Leigh... Si je pouvais le faire revenir, je le ferais."
Leigh Ann: "C'est bien la première fois que je regrette que tu ne sois pas un véritable médium. Je pourrais lui parler. Je ne sais même pas où il est enterré. Sa mère a agit en douce. Et en supposant que j'arrive à trouver le cimetière, je suis certaine que je n'aurais pas accès à sa sépulture."
Jane: "Elle n'a pas le droit de faire ça."
Leigh Ann: "Oui, mais elle en a le pouvoir et une fortune personnelle pour obtenir ce qu'elle veut de n'importe qui. Assez parlé de mes problèmes. Toi, tu n'as pas l'air bien plus en forme que moi. C'est Lisbon, n'est-ce pas. Raconte."
Jane: "Disons, pour faire court, que ton frère est le dernier des mufles."
Leigh Ann: "C'est à ce point-là. Tu n'as jamais été très subtil, en matière de relations sentimentales."
Jane: "Je te remercie de tes encouragements. Ca me fait chaud au coeur."
Leigh Ann: "Ne sois pas cynique. Ca ne te va pas au teint."
Elle lui arracha un sourire.
Leigh Ann: "J'aime mieux ça. Bouge pas d'ici, j'en ai pour une minute et après, on ira prendre le p'tit dej', en ville."
Elle fila dans sa chambre, afin de revêtir une tenue plus convenable. Dans la précipitation, elle en oublia que son portable était resté sur la table du salon. Evidemment, un message arriva, en son absence. Le mentaliste ne se priva pas de le lire, aussitôt. Il venait de Bertram. Quand la jeune femme revint dans la pièce, et qu'elle le prit sur le fait, sa réaction ne se fit pas attendre.
Leigh Ann: "Hey! Te gêne surtout pas."
Jane lui rendant l'appareil: "Désolé. Il a sonné, tu n'étais pas là, alors..."
Leigh Ann: "Tu t'aies dit que tu allais en profiter pour jeter un oeil."
Elle lu le sms, esquissant un sourire.
Jane: "Je peux te poser une question Leigh?"
Leigh Ann: "Oui, quoi?"
Jane: "Est-ce que tu es certaine de ne faire que jouer la comédie avec lui?"
Leigh Ann rougissant légèrement: "Qu'est-ce que tu insinues?"
Jane: "Tu es entrain de tomber amoureuse."
Leigh Ann: "N'importe quoi. Tu délires."
Jane: "Tu souris en lisant son message et tu as rougis à l'instant."
Leigh Ann: "Je suis bonne comédienne."
Il ne relâchait pas son attention sur elle, tandis qu'elle débarrassait leurs tasses. Son regard insistant l'insupporta.
Leigh Ann: "Quoi?"
Jane: "Tu perds ton sang froid, quand je parle de Bertram. Qu'est-ce qui t'arrive?"
Leigh Ann retrouvant son calme: "Ca fait plus de deux mois que je le côtoie et je n'ai pas détecté le plus petit signe d'agressivité chez lui. Il se comporte en vrai gentleman. Hier soir, n'importe quel type en aurait profité mais pas lui. C'est l'opposé de l'individu décrit par cette fille à L.A."
Jane: "Dans ce cas, ce n'est peut-être pas lui. Tu peux t'arrêter."
Leigh Ann: "Pas encore. Je dois savoir quelles sont ses réactions, dans un cadre plus privé. Et je n'ai pas eu l'occasion de voir..."
Jane: "Le tatouage. Il n'existe peut-être même pas! Tu te bases sur les élucubrations d'une droguée et d'un psychopathe."
Leigh Ann: "Il existe. Mills ne m'aurait pas menti, pas avant de se donner la mort."
L'heure avançait et il était temps que cette désagréable conversation s'achève, surtout pour elle.
Leigh Ann: "Ecoute Patrick, nous avons déjà parlé de tout ça. Je ne veux pas revenir là-dessus."
Insidieusement, elle se dirigea vers la porte et l'ouvrit, la gardant intentionnellement ouverte.
Jane se sentant visé par son invitation, la rejoignit: "Très bien, je m'en vais. Mais permet-moi de te donner un dernier conseil."
Leigh Ann soupira: "Je suis toute ouïe."
Jane: "Fais attention."
Leigh Ann: "Je fais toujours attention. Je me méfie de Bertram quoi que tu en dises."
Jane: "Il n'y a pas que de lui que tu dois te méfier, mais aussi de toi."
Leigh Ann: "Moi?"
Jane: "Tu as perdu ton mari depuis peu, tu es fragile, même si tu le nies. Bertram se montre prévenant et il est normal que tu développes des sentiments ambigus envers lui."
Leigh Ann: "Tu te trompes. Je gère parfaitement mes émotions. Tu vas être en retard au bureau."
Jane: "Comme tu voudras. Tu sais où me trouver."
Elle referma la porte sur lui. En y repensant, elle se rendit compte qu'elle s'était engagée sur un chemin glissant. Il y avait du vrai dans le discours de son frère. Leigh Ann était trop sûre d'elle et n'avait pas soupçonné un seul instant que cela puisse arriver. Elle s'obstinait à ne pas le croire. C'était complètement absurde qu'elle se laisse séduire et ce, malgré sa vulnérabilité actuelle, qu'elle ne voulait pas reconnaître.
Patrick était persuadé de ne pas faire fausse route concernant sa cadette. Il se mit en tête de trouver l'endroit où reposait Wainwright. Leigh Ann avait besoin de se recueillir près de son mari. C'était la seule solution pour lui faire reprendre ses esprits. Il retourna donc au CBI, pour demander l'aide de Van Pelt. D'une générosité hors du commun, elle ne la lui refuserait pas. Le blond entra dans l'open space et se faufila jusqu'au bureau de la rouquine, ne voulant pas être repéré par son équipière.
Jane: "Grace?"
Van Pelt: "Pourquoi tu chuchotes?"
Jane: "J'ai besoin que tu me rendes un service."
Van Pelt: "C'est quelque chose d'illégal pour que tu ne veuilles pas que Lisbon soit au courant?"
Jane: "Ce n'est pas illégal, je voudrais que tu fasses une recherche."
Van Pelt: "Qu'est-ce que tu veux savoir?"
Jane: "Où Wainwright a été enterré."
Van Pelt: "Ta soeur ne le sait pas? Je croyais qu'elle avait assisté à ses obsèques."
Jane: "C'est une histoire compliquée. La mère de Wainwright s'est arrangé pour l'en exclure."
Van Pelt: "C'est ignoble de faire une chose pareille."
Jane: "Tu peux trouver ce renseignement?"
Van Pelt: "Je m'y met tout de suite."
Jane: "Merci Grace. Pas un mot à Lisbon. Elle m'en veut déjà assez, ce n'est pas la peine d'en rajouter en l'informant que j'utilise les ressources du bureau à titre personnel."
Van Pelt: "Qu'est-ce que tu lui as encore fait?"
Jane: "J'ai parlé sans réfléchir."
Van Pelt: "Oh. Comme d'habitude. C'est pas grave, elle passera l'éponge."
Jane: "Pas cette fois."
L'asiatique, qui n'était pas présent jusque-là, déboula dans la salle, apportant une nouvelle inquiétante, à l'équipe.
Cho: "Ne t'installe pas dans ton canapé Jane. On a du boulot."
Un corps avait été signalé par la police de San Diego. Exposé dans une ruelle sordide, il portait la signature de Red John. Cette victime avait été agressée entre 23h et 1h du matin. L'information préoccupa tout le monde, sauf Jane. En effet, il était soulagé car Bertram se trouvait en compagnie de Leigh Ann, à cette heure-là. Il ne pouvait pas être l'auteur de ce meurtre et donc cela l'excluait de la liste des suspects capable d'endosser le rôle du tueur en série californien. Malheureusement, ce n'est pas ce qui détournerait la jeune femme de cet homme qui, selon elle, était en cheville avec Red John, faute d'être Red john lui-même. Si les risques pour sa vie en étaient minimisés, ils restaient toutefois possibles. Mais Leigh Ann s'en moquait éperdument et la visite de son frère ne lui fit ni chaud ni froid. Cela la conforta dans son choix de ne pas rompre le contact avec Bertram. D'ailleurs, elle partit directement à l'hôtel de ville.
A son arrivée, elle aperçu, depuis le hall, plusieurs individus, sortir du bureau du directeur du CBI. Elle se cacha dans une salle de réunion, vide, afin de les écouter, à leur insu, lorsqu'ils passeraient près d'elle. Elle distingua les badges à leurs ceintures. L'un d'eux dit aux autres: "Vous croyez qu'il le fera?". Son acolyte répondit: "Il sait ce qu'il risque dans le cas contraire."
Après s'être assurée que le couloir était désert, elle sortit de sa cachette pour se diriger vers le bureau de Bertram. Elle frappa et entra.
Bertram: "Leigh Ann."
Leigh Ann: "Je vous dérange?"
Bertram s'empressa de ranger un paquet, au fond de sa mallette: "Vous ne me dérangez jamais. Asseyez-vous, je vous en prie."
Leigh Ann: "Je voulais vous remercier pour l'invitation à dîner de ce soir. Je l'accepte avec plaisir."
Bertram: "Un simple coup de téléphone aurait suffit. Même si je suis ravi de vous revoir. Ne vous méprenez pas."
Leigh Ann: "J'ai été surprise que vous vouliez encore passer du temps avec moi, qui plus est, dans votre appartement et surtout, après mon attitude déplacée. Je dois m'excuser pour ça. J'ai précipité les choses. Des choses que vous ne souhaitez peut-être pas voir se produire entre nous. Je vous ai choqué."
Bertram: "Absolument pas. Mais vous devriez parler à quelqu'un, un psy, un ami. Je suis prêt à vous écouter si vous le souhaitez."
Leigh Ann: "Tout le monde veut m'aider en discutant, mais j'ai dépassé ce stade, il y a longtemps. J'ai besoin d'autre chose."
Elle planta son regard dans le sien. Bien qu'ils aient été séparés par un bureau et qu'il n'aient aucun échange physique, la tension était palpable.
Bertram: "Leigh Ann..."
Il quitta son fauteuil pour aller vers la fenêtre, où elle le suivit.
Leigh Ann: "Je sais que ce n'est pas convenable de la part d'une femme de tenir ce genre de propos. Mais je me sens seule. Si vous saviez ce que c'est difficile."
Devant l'expression du visage de Bertram, elle recula d'un pas.
Leigh Ann: "Vous êtes entrain de me juger, je le sens. Vous vous dites que je ne devais pas tenir tant que ça à Luther, pour me jeter dans les bras d'un autre, aussi rapidement après sa mort."
Bertram: "Je n'ai pas pensé à ça, sur le moment."
Leigh Ann: "Alors plus tard, en rentrant chez vous."
Bertram: "Non. Je comprend que vous cherchiez la compagnie d'un homme, de quelqu'un qui pourra vous apporter ce genre de réconfort. Je suis simplement surpris d'être cette personne."
Leigh Ann: "Vous l'êtes. J'ai confiance en vous. Je me sens en sécurité avec vous, Gale."
Elle se rapprocha de lui et l'embrassa en se hissant sur la pointe des pieds. Mais cette fois, elle n'essuya pas de refus. Au contraire, il participa volontier à cette étreinte, à laquelle la jeune femme mit fin, au bout de quelques secondes.
Leigh Ann: "A ce soir, Gale."
Bertram: "A ce soir."
Elle reprit sa veste, sur le dossier de sa chaise, en jetant discrètement un coup d'oeil à la mallette, sur le sol. Puis, elle partit, le laissant avec un sourire satisfait, sur le visage. Apparemment, il ne se doutait de rien. Leigh Ann était intriguée par ce colis qu'il avait pris soin de dissimuler. Elle imaginait qu'il s'agissait de quelque chose d'important qu'il rapporterait probablement chez lui, pour le mettre en lieu sûr. Ainsi, elle profiterait de leur soirée en tête à tête, pour découvrir ce que ces hommes lui avaient confié.
Occupé à analyser la dernière scène de crime de Red John, en date, le consultant reçut un appel de Van Pelt.
Jane: "Tu as une adresse?"
Van Pelt: "Justement non. Je n'ai rien. C'est bizarre."
Jane: "Comment ça?"
Van Pelt: "Il n'y a pas de trace du décès de Wainwright, que ce soit dans la presse, ou dans les archives de la ville de Philadelphie. Il n'est fait mention nulle part d'une inhumation ou d'une crémation d'un membre de la famille Wainwright, cette année. C'est comme si il s'était évaporé."
Il y eu un grand silence.
Van Pelt: "Jane? T'es là?"
Jane: "Merci Grace."
Van Pelt: "Désolée de ne pas avoir pu t'aider."
Jane: "Tu as fais bien plus."
Il referma le clapé de son mobile, un sourire naissant sur ses lèvres. La brunette, qui le surveillait de loin, vint à sa rencontre. Elle était plus glaciale qu'un iceberg avec lui, en réaction à leur entrevue matinale.
Lisbon: "Vous avez l'air fier de vous. Dois-je en déduire que vous avez résolu cette affaire. C'est pour ça qu'on vous paye, après tout."
Jane: "Oui. C'est Red John qui a tué cette femme. Je rentre à Sacramento. Vous n'avez plus besoin de moi, ici."
Il rejoignit sa DS, sous le regard ébahi de sa patronne.
Lisbon: "Jane!"
Il resta sourd à ses appels, attisant l'incompréhension de l'agent. Cho la rejoignit.
Lisbon: "Qu'est-ce qui peut être plus important que Red John, pour lui faire lâcher cette enquête?"
Cho: "Vous posez vraiment la question?"
Lisbon: "Leigh Ann. C'est à croire que plus rien d'autre ne compte pour Jane."
Il semblait évident que les priorités du consultant avaient changées brutalement. Il avait une intuition et espérait qu'elle se vérifierait. Il désirait plus que tout préserver sa soeur et tant pis si cela l'amenait à négliger la traque de son ennemi juré et même Lisbon. De toutes façons, il ne savait plus comment s'y prendre avec elle.
TBC...
Suite
Voici la suite...
Chapitre 36
L'avenir semblait mal engagée, aussi bien du côté de Jane que de celui de sa soeur. Chacun, à sa manière, avait compromis la suite des événements. Leigh Ann s'était montrée beaucoup trop entreprenante avec Bertram et l'avait fait fuir par son assurance. Quand à Jane, il avait blessé son amie, en se comportant comme Jane. Bien qu'il l'ai contrée, il adhérait entièrement à l'opinion de Lisbon sur le fait qu'il soit aussi passif par rapport aux agissements de sa cadette. Même si il était trop fier pour l'admettre devant elle, il devait redresser la situation.
Au terme de cette nuit de doutes, le mentaliste alla rendre visite à Leigh Ann, afin de la raisonner. Les choses étaient entrain de partir en vrille. Il était clair qu'elle ne maîtrisait plus rien. Alors, il fallait arrêter les frais, avant que cela n'empire. C'est donc armé d'une détermination sans failles, qu'il se rendit chez elle. Il sonna à la porte et la vit apparaître, dans l'entrebaillement. Elle portait une chemise d'homme et paraissait fatiguée par sa nuit. Cela aurait pu suffire au consultant pour en déduire qu'elle n'était pas seule, dans son lit, si il avait ignoré que Bertram l'avait quittée la veille.
Leigh Ann: "Salut Patrick. Qu'est-ce qui t'amène, de si bonne heure?"
Jane: "Jolie chemise. Un peu trop masculine."
Leigh Ann: "On se calme. Ce n'est pas celle de Gale."
Jane: "Gale. Tu l'appelle par son prénom? Je vois que ton plan avance bien."
Leigh Ann: "Pas autant que je le voudrais. A vrai dire, c'est plutôt mal parti."
Jane: "Tu es bien dépitée. Qu'est-ce qui s'est passé?"
Leigh Ann: "Rien. J'ai été explicite avec lui, mais il m'a repoussée. Il se trouve trop vieux pour moi."
Jane: "Il a raison. Je suis soulagé que Bertram en soit conscient. Ca t'incitera peut-être à arrêter cette folie."
Leigh Ann: "Je n'ai jamais dit ça. Il est réticent mais pas totalement fermé à l'idée d'avoir plus qu'une relation amicale."
Jane: "Qu'est-ce qui pourrait te faire renoncer? Il y a bien quelque chose."
Leigh Ann: "Pas quelque chose. Quelqu'un."
Jane: "Leigh... Si je pouvais le faire revenir, je le ferais."
Leigh Ann: "C'est bien la première fois que je regrette que tu ne sois pas un véritable médium. Je pourrais lui parler. Je ne sais même pas où il est enterré. Sa mère a agit en douce. Et en supposant que j'arrive à trouver le cimetière, je suis certaine que je n'aurais pas accès à sa sépulture."
Jane: "Elle n'a pas le droit de faire ça."
Leigh Ann: "Oui, mais elle en a le pouvoir et une fortune personnelle pour obtenir ce qu'elle veut de n'importe qui. Assez parlé de mes problèmes. Toi, tu n'as pas l'air bien plus en forme que moi. C'est Lisbon, n'est-ce pas. Raconte."
Jane: "Disons, pour faire court, que ton frère est le dernier des mufles."
Leigh Ann: "C'est à ce point-là. Tu n'as jamais été très subtil, en matière de relations sentimentales."
Jane: "Je te remercie de tes encouragements. Ca me fait chaud au coeur."
Leigh Ann: "Ne sois pas cynique. Ca ne te va pas au teint."
Elle lui arracha un sourire.
Leigh Ann: "J'aime mieux ça. Bouge pas d'ici, j'en ai pour une minute et après, on ira prendre le p'tit dej', en ville."
Elle fila dans sa chambre, afin de revêtir une tenue plus convenable. Dans la précipitation, elle en oublia que son portable était resté sur la table du salon. Evidemment, un message arriva, en son absence. Le mentaliste ne se priva pas de le lire, aussitôt. Il venait de Bertram. Quand la jeune femme revint dans la pièce, et qu'elle le prit sur le fait, sa réaction ne se fit pas attendre.
Leigh Ann: "Hey! Te gêne surtout pas."
Jane lui rendant l'appareil: "Désolé. Il a sonné, tu n'étais pas là, alors..."
Leigh Ann: "Tu t'aies dit que tu allais en profiter pour jeter un oeil."
Elle lu le sms, esquissant un sourire.
Jane: "Je peux te poser une question Leigh?"
Leigh Ann: "Oui, quoi?"
Jane: "Est-ce que tu es certaine de ne faire que jouer la comédie avec lui?"
Leigh Ann rougissant légèrement: "Qu'est-ce que tu insinues?"
Jane: "Tu es entrain de tomber amoureuse."
Leigh Ann: "N'importe quoi. Tu délires."
Jane: "Tu souris en lisant son message et tu as rougis à l'instant."
Leigh Ann: "Je suis bonne comédienne."
Il ne relâchait pas son attention sur elle, tandis qu'elle débarrassait leurs tasses. Son regard insistant l'insupporta.
Leigh Ann: "Quoi?"
Jane: "Tu perds ton sang froid, quand je parle de Bertram. Qu'est-ce qui t'arrive?"
Leigh Ann retrouvant son calme: "Ca fait plus de deux mois que je le côtoie et je n'ai pas détecté le plus petit signe d'agressivité chez lui. Il se comporte en vrai gentleman. Hier soir, n'importe quel type en aurait profité mais pas lui. C'est l'opposé de l'individu décrit par cette fille à L.A."
Jane: "Dans ce cas, ce n'est peut-être pas lui. Tu peux t'arrêter."
Leigh Ann: "Pas encore. Je dois savoir quelles sont ses réactions, dans un cadre plus privé. Et je n'ai pas eu l'occasion de voir..."
Jane: "Le tatouage. Il n'existe peut-être même pas! Tu te bases sur les élucubrations d'une droguée et d'un psychopathe."
Leigh Ann: "Il existe. Mills ne m'aurait pas menti, pas avant de se donner la mort."
L'heure avançait et il était temps que cette désagréable conversation s'achève, surtout pour elle.
Leigh Ann: "Ecoute Patrick, nous avons déjà parlé de tout ça. Je ne veux pas revenir là-dessus."
Insidieusement, elle se dirigea vers la porte et l'ouvrit, la gardant intentionnellement ouverte.
Jane se sentant visé par son invitation, la rejoignit: "Très bien, je m'en vais. Mais permet-moi de te donner un dernier conseil."
Leigh Ann soupira: "Je suis toute ouïe."
Jane: "Fais attention."
Leigh Ann: "Je fais toujours attention. Je me méfie de Bertram quoi que tu en dises."
Jane: "Il n'y a pas que de lui que tu dois te méfier, mais aussi de toi."
Leigh Ann: "Moi?"
Jane: "Tu as perdu ton mari depuis peu, tu es fragile, même si tu le nies. Bertram se montre prévenant et il est normal que tu développes des sentiments ambigus envers lui."
Leigh Ann: "Tu te trompes. Je gère parfaitement mes émotions. Tu vas être en retard au bureau."
Jane: "Comme tu voudras. Tu sais où me trouver."
Elle referma la porte sur lui. En y repensant, elle se rendit compte qu'elle s'était engagée sur un chemin glissant. Il y avait du vrai dans le discours de son frère. Leigh Ann était trop sûre d'elle et n'avait pas soupçonné un seul instant que cela puisse arriver. Elle s'obstinait à ne pas le croire. C'était complètement absurde qu'elle se laisse séduire et ce, malgré sa vulnérabilité actuelle, qu'elle ne voulait pas reconnaître.
Patrick était persuadé de ne pas faire fausse route concernant sa cadette. Il se mit en tête de trouver l'endroit où reposait Wainwright. Leigh Ann avait besoin de se recueillir près de son mari. C'était la seule solution pour lui faire reprendre ses esprits. Il retourna donc au CBI, pour demander l'aide de Van Pelt. D'une générosité hors du commun, elle ne la lui refuserait pas. Le blond entra dans l'open space et se faufila jusqu'au bureau de la rouquine, ne voulant pas être repéré par son équipière.
Jane: "Grace?"
Van Pelt: "Pourquoi tu chuchotes?"
Jane: "J'ai besoin que tu me rendes un service."
Van Pelt: "C'est quelque chose d'illégal pour que tu ne veuilles pas que Lisbon soit au courant?"
Jane: "Ce n'est pas illégal, je voudrais que tu fasses une recherche."
Van Pelt: "Qu'est-ce que tu veux savoir?"
Jane: "Où Wainwright a été enterré."
Van Pelt: "Ta soeur ne le sait pas? Je croyais qu'elle avait assisté à ses obsèques."
Jane: "C'est une histoire compliquée. La mère de Wainwright s'est arrangé pour l'en exclure."
Van Pelt: "C'est ignoble de faire une chose pareille."
Jane: "Tu peux trouver ce renseignement?"
Van Pelt: "Je m'y met tout de suite."
Jane: "Merci Grace. Pas un mot à Lisbon. Elle m'en veut déjà assez, ce n'est pas la peine d'en rajouter en l'informant que j'utilise les ressources du bureau à titre personnel."
Van Pelt: "Qu'est-ce que tu lui as encore fait?"
Jane: "J'ai parlé sans réfléchir."
Van Pelt: "Oh. Comme d'habitude. C'est pas grave, elle passera l'éponge."
Jane: "Pas cette fois."
L'asiatique, qui n'était pas présent jusque-là, déboula dans la salle, apportant une nouvelle inquiétante, à l'équipe.
Cho: "Ne t'installe pas dans ton canapé Jane. On a du boulot."
Un corps avait été signalé par la police de San Diego. Exposé dans une ruelle sordide, il portait la signature de Red John. Cette victime avait été agressée entre 23h et 1h du matin. L'information préoccupa tout le monde, sauf Jane. En effet, il était soulagé car Bertram se trouvait en compagnie de Leigh Ann, à cette heure-là. Il ne pouvait pas être l'auteur de ce meurtre et donc cela l'excluait de la liste des suspects capable d'endosser le rôle du tueur en série californien. Malheureusement, ce n'est pas ce qui détournerait la jeune femme de cet homme qui, selon elle, était en cheville avec Red John, faute d'être Red john lui-même. Si les risques pour sa vie en étaient minimisés, ils restaient toutefois possibles. Mais Leigh Ann s'en moquait éperdument et la visite de son frère ne lui fit ni chaud ni froid. Cela la conforta dans son choix de ne pas rompre le contact avec Bertram. D'ailleurs, elle partit directement à l'hôtel de ville.
A son arrivée, elle aperçu, depuis le hall, plusieurs individus, sortir du bureau du directeur du CBI. Elle se cacha dans une salle de réunion, vide, afin de les écouter, à leur insu, lorsqu'ils passeraient près d'elle. Elle distingua les badges à leurs ceintures. L'un d'eux dit aux autres: "Vous croyez qu'il le fera?". Son acolyte répondit: "Il sait ce qu'il risque dans le cas contraire."
Après s'être assurée que le couloir était désert, elle sortit de sa cachette pour se diriger vers le bureau de Bertram. Elle frappa et entra.
Bertram: "Leigh Ann."
Leigh Ann: "Je vous dérange?"
Bertram s'empressa de ranger un paquet, au fond de sa mallette: "Vous ne me dérangez jamais. Asseyez-vous, je vous en prie."
Leigh Ann: "Je voulais vous remercier pour l'invitation à dîner de ce soir. Je l'accepte avec plaisir."
Bertram: "Un simple coup de téléphone aurait suffit. Même si je suis ravi de vous revoir. Ne vous méprenez pas."
Leigh Ann: "J'ai été surprise que vous vouliez encore passer du temps avec moi, qui plus est, dans votre appartement et surtout, après mon attitude déplacée. Je dois m'excuser pour ça. J'ai précipité les choses. Des choses que vous ne souhaitez peut-être pas voir se produire entre nous. Je vous ai choqué."
Bertram: "Absolument pas. Mais vous devriez parler à quelqu'un, un psy, un ami. Je suis prêt à vous écouter si vous le souhaitez."
Leigh Ann: "Tout le monde veut m'aider en discutant, mais j'ai dépassé ce stade, il y a longtemps. J'ai besoin d'autre chose."
Elle planta son regard dans le sien. Bien qu'ils aient été séparés par un bureau et qu'il n'aient aucun échange physique, la tension était palpable.
Bertram: "Leigh Ann..."
Il quitta son fauteuil pour aller vers la fenêtre, où elle le suivit.
Leigh Ann: "Je sais que ce n'est pas convenable de la part d'une femme de tenir ce genre de propos. Mais je me sens seule. Si vous saviez ce que c'est difficile."
Devant l'expression du visage de Bertram, elle recula d'un pas.
Leigh Ann: "Vous êtes entrain de me juger, je le sens. Vous vous dites que je ne devais pas tenir tant que ça à Luther, pour me jeter dans les bras d'un autre, aussi rapidement après sa mort."
Bertram: "Je n'ai pas pensé à ça, sur le moment."
Leigh Ann: "Alors plus tard, en rentrant chez vous."
Bertram: "Non. Je comprend que vous cherchiez la compagnie d'un homme, de quelqu'un qui pourra vous apporter ce genre de réconfort. Je suis simplement surpris d'être cette personne."
Leigh Ann: "Vous l'êtes. J'ai confiance en vous. Je me sens en sécurité avec vous, Gale."
Elle se rapprocha de lui et l'embrassa en se hissant sur la pointe des pieds. Mais cette fois, elle n'essuya pas de refus. Au contraire, il participa volontier à cette étreinte, à laquelle la jeune femme mit fin, au bout de quelques secondes.
Leigh Ann: "A ce soir, Gale."
Bertram: "A ce soir."
Elle reprit sa veste, sur le dossier de sa chaise, en jetant discrètement un coup d'oeil à la mallette, sur le sol. Puis, elle partit, le laissant avec un sourire satisfait, sur le visage. Apparemment, il ne se doutait de rien. Leigh Ann était intriguée par ce colis qu'il avait pris soin de dissimuler. Elle imaginait qu'il s'agissait de quelque chose d'important qu'il rapporterait probablement chez lui, pour le mettre en lieu sûr. Ainsi, elle profiterait de leur soirée en tête à tête, pour découvrir ce que ces hommes lui avaient confié.
Occupé à analyser la dernière scène de crime de Red John, en date, le consultant reçut un appel de Van Pelt.
Jane: "Tu as une adresse?"
Van Pelt: "Justement non. Je n'ai rien. C'est bizarre."
Jane: "Comment ça?"
Van Pelt: "Il n'y a pas de trace du décès de Wainwright, que ce soit dans la presse, ou dans les archives de la ville de Philadelphie. Il n'est fait mention nulle part d'une inhumation ou d'une crémation d'un membre de la famille Wainwright, cette année. C'est comme si il s'était évaporé."
Il y eu un grand silence.
Van Pelt: "Jane? T'es là?"
Jane: "Merci Grace."
Van Pelt: "Désolée de ne pas avoir pu t'aider."
Jane: "Tu as fais bien plus."
Il referma le clapé de son mobile, un sourire naissant sur ses lèvres. La brunette, qui le surveillait de loin, vint à sa rencontre. Elle était plus glaciale qu'un iceberg avec lui, en réaction à leur entrevue matinale.
Lisbon: "Vous avez l'air fier de vous. Dois-je en déduire que vous avez résolu cette affaire. C'est pour ça qu'on vous paye, après tout."
Jane: "Oui. C'est Red John qui a tué cette femme. Je rentre à Sacramento. Vous n'avez plus besoin de moi, ici."
Il rejoignit sa DS, sous le regard ébahi de sa patronne.
Lisbon: "Jane!"
Il resta sourd à ses appels, attisant l'incompréhension de l'agent. Cho la rejoignit.
Lisbon: "Qu'est-ce qui peut être plus important que Red John, pour lui faire lâcher cette enquête?"
Cho: "Vous posez vraiment la question?"
Lisbon: "Leigh Ann. C'est à croire que plus rien d'autre ne compte pour Jane."
Il semblait évident que les priorités du consultant avaient changées brutalement. Il avait une intuition et espérait qu'elle se vérifierait. Il désirait plus que tout préserver sa soeur et tant pis si cela l'amenait à négliger la traque de son ennemi juré et même Lisbon. De toutes façons, il ne savait plus comment s'y prendre avec elle.
TBC...
Suite
Dernière édition par lilia le Jeu 16 Jan 2014 - 21:00, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Les liens du sang ^
Se pourrait-il que Wainwright soit encore vivant ?
Comment Jane va-t-il élucider ça ? Quid de sa relation avec Lisbon ? Il ne peut pas juste lui tourner le dos, quand même ? Jane...fais pas (trop) de con*eries !
Comment Jane va-t-il élucider ça ? Quid de sa relation avec Lisbon ? Il ne peut pas juste lui tourner le dos, quand même ? Jane...fais pas (trop) de con*eries !
Re: Les liens du sang ^
J'ai bien aimé ce chapitre. Même si j'ai du mal à voir Leigh et Bertram ensemble (même si ce n'est qu'un jeu)... ^^
Comme Jane Doe je me demande si Wainwright est vraiment mort ? Mais je me demande comment c'est possible !
Tu as éveillé ma curiosité, j'attends la suite avec grande impatience
Comme Jane Doe je me demande si Wainwright est vraiment mort ? Mais je me demande comment c'est possible !
Tu as éveillé ma curiosité, j'attends la suite avec grande impatience
0Camille- Agent de circulation
- Personnage préféré : Lisbon, Jane
Re: Les liens du sang ^
Je n'avais rien à faire aujourd'hui. Alors je me suis attaquée à ta fanfic. J'aime beaucoup l'intrigue. Elle est très bien ficelé. Tu écris très bien. Le seul petit bémol pour moi, c'est que j'aimerai que Lisbon soit un peu plus présente. Mais ça c'est juste parce que je l'adore. Tout le reste est très bien. Si Wainwright est vivant, pourquoi s'est-il fait passer pour mort ? C'est vraiment bizarre. Tu sais vraiment nous tenir en haleine. J'attends la suite avec impatience et curiosité !
Mystic-Dream- Agent de circulation
- Personnage préféré : Lisbon
Localisation : In your mind !
Re: Les liens du sang ^
Un grand merci collectif pour vos commentaires.
Chapitre 37
Le soir venu, Leigh Ann, qui n'avait pas l'intention de faire marche arrière, se préparait pour son rendez-vous. Pourtant, elle avait passé l'après-midi à peser le pour et le contre, à se convaincre du bien fondé de ce qu'elle s'apprêtait à faire, et qu'il n'y avait aucun autre moyen de connaître la vérité qui la mènerait à Red John. Mais, malgré ça, elle redoutait de se retrouver seule avec Bertram. Et si les dires de la fille de L.A. s'avéraient exacts, si cet homme lui faisait subir le même sort... Elle devait se reprendre, sortir ces idées de sa tête. Elle avait été trop loin pour renoncer maintenant.
De son côté, Jane, plutôt que de retourner immédiatement à Sacramento, décida de faire une halte à Malibu, dans l'appartement de sa soeur. Il y cherchait des affaires appartenant à Luther pouvant, éventuellement, l'orienter vers une piste. Au bout d'une demie-heure, réalisant l'absurdité de sa démarche, il repartit bredouille. En franchissant le seuil, il fut attiré par le panneau de liège accroché au mur, sur lequel étaient épinglés des cartes postales et la carte de visite d'une clinique privée de Philadelphie. Il la saisie pour lire une inscription au dos: "Merci de votre généreuse contribution. Dr James Clarkson." Il savait que ce qu'il imaginait n'était certainement qu'un faux espoir mais il s'accrochait à cette présomption. L'échec des investigations de Van Pelt et ce pseudo indice, venaient néanmoins étayer son hypothèse.
Jane monta dans son véhicule, pour poursuivre sa route, gardant une pensée pour Leigh Ann qui ne tarderait plus à rejoindre Bertram. Il mourait d'envie de lui dévoiler ses soupçons concernant Wainwright, mais cela aurait été prématuré. En effet, il se berçait peut-être d'illusions et ne voulait pas décevoir la jeune femme. Il devait, au préalable, s'assurer qu'il était sur la bonne voie. S'abstenant sagement de passer son appel, il du malgré tout, répondre à celui de sa soeur. Celle-ci, submergée par le stress, n'avait pas résisté à le contacter, pour se rassurer.
Jane: "Je pensais à toi, justement.Tout va bien, Leigh?"
Leigh Ann: "Oui, je voulais entendre ta voix."
Jane: "Tu as l'air inquiète. Tu n'es pas obligée d'y aller si tu ne t'en sens pas capable."
Leigh Ann: "Ca va aller. Je sais que ça va aller."
Jane: "Si tu le répètes trois fois, devant un miroir, tu en seras persuadée."
Leigh Ann: "La dernière fois que tu m'as dis ça, j'avais dix ans."
Jane: "Pour moi, tu seras toujours une petite fille."
Leigh Ann: "Sauf qu'aujourd'hui, je ne vais pas à un récital de guitare."
Jane: "Il est encore temps d'annuler."
Leigh Ann: "Et j'aurais fait tout ça pour rien. Hors de question."
Jane: "Tête de mule."
Leigh Ann: "Je suis pas ta soeur pour rien."
Jane: "Leigh... J'ai évité cette question, mais... je dois te la poser. Jusqu'où es-tu prête à aller avec Bertram?"
Leigh Ann: "J'ai beaucoup pensé à la manière dont je pourrais apercevoir ce tatouage, sans éveiller ses soupçons. Ca va être difficile de faire autrement, mais je n'opterais pour l'option intime qu'en dernier recours."
Jane: "C'est une torture de t'entendre parler de Bertram en ces termes."
Leigh Ann: "Ne t'inquiète pas. Je m'en sortirais très bien. Enfin... je ne veux pas dire... tu vois quoi..."
Jane: "Je te fais confiance."
Leigh Ann: "Je t'appelle demain. On déjeunera."
Jane: "Ne fais rien que tu regretterais, si ce n'est pas indispensable. N'oublie pas que Bertram n'est plus très jeune, il a peut-être le coeur fragile."
Leigh Ann: "Ah bon? Il m'a parut en excellente condition physique. Mais si il y a un problème, aucun soucis. J'ai l'adresse d'un excellent spécialiste à Philadelphie. Bien tenté cela dit."
Jane: "J'aurais essayé. J'ignorais que tu fréquentais ce genre de milieu."
Leigh Ann: "Oh, je ne l'ai rencontré qu'une fois. Lors d'un dîner de bienfaisance. La mère de Luther avait insisté pour qu'on l'y accompagne. C'est elle qui fait partie de son cercle d'amis pleins aux as. Comment on en est venu à parler de ça?"
Jane: "Je n'en sais rien. Mais ça a eu le mérite de te changer les idées."
Leigh Ann: "Merci Patrick. T'es un frère génial."
Jane: "Sois prudente, Leigh. Et n'oublie pas que tu as encore le choix."
Leigh Ann: "Mon choix est définitif. A demain."
Elle raccrocha, avant d'aller vérifier son allure, devant le miroir du vestibule. Elle ouvrit le tiroir de la commode où elle conservait précieusement la dernière photo qu'elle avait prise de Luther. L'émotion menaçait de l'assaillir, alors qu'elle regardait le visage du jeune homme. Elle détacha son bracelet et le déposa dessus, délicatement. Elle n'était pas du tout remise de sa disparition, même si elle se plaisait à affirmer le contraire à tout le monde, Jane le premier. Quoiqu'il en soit, elle avait quelque chose à faire, ce soir-là et ne devait pas se laisser distraire par d'autres choses.
Le taxi que la jeune femme attendait au bas de son immeuble se présenta, pour la conduire chez le directeur du CBI. Son domicile était situé dans un quartier résidentiel réservé aux citoyens privilégiés de Sacramento, à deux pas de l'hôtel de ville. Cela correspondait exactement à l'idée qu'elle s'était faite du personnage. Le véhicule s'arrêta au pied d'un building de grand standing, avec un portier en uniforme qui la fit entrer en la saluant. Vêtue d'un simple débardeur tombant sur un jean et des chaussures de sport, elle était en décalage total avec l'endroit.
- "Bonsoir Melle Jane. Mr Bertram vous attend."
Il la précéda dans l'ascenseur jusqu'à l'étage de l'appartement de Bertram. A l'ouverture des portes elle sortie, suivie de près par ce groom.
- "Bonne soirée Melle."
Leigh Ann: "Vous aussi."
Comme il ne bougeait pas, elle en déduisit qu'il attendait quelque chose de sa part. Elle lui remit un billet de cinq dollars et il disparut aussitôt, bizarrement offusqué. Elle sonna à la porte.
Bertram lui ouvrit: "Quelle ponctualité."
Leigh Ann: "C'est la première chose qu'on nous enseigne à l'académie de police."
Elle entra et fut immédiatement frappée par la tenue beaucoup moins guindée qu'à l'habitude, de son hôte.
Bertram: "Qu'y a-t-il?"
Elle le détaillait des pieds à la tête.
Leigh Ann: "Hum... Vous êtes différent."
Bertram: "C'est à cause du jean et du Tshirt?"
Leigh Ann: "Oui. Je ne vous ai jamais vu porter autre chose que vos costumes cravate, depuis que je vous connais."
Bertram: "C'est parce qu'on ne s'est jamais vu ailleurs qu'en public. Vous me trouvez ridicule, c'est ça?"
Leigh Ann: "Non, vous êtes très bien. J'aime beaucoup."
Bertram: "Vous n'êtes pas mal non plus. Le style décontracté vous va à ravir."
Leigh Ann: "Ce n'est pas vraiment raccord avec la classe de cet immeuble. Au fait, vous devez me devez cinq dollars pour le portier."
Elle jouait les filles détendues, mais en réalité, ce n'était qu'un subterfuge pour masquer sa nervosité. Lors de leur rendez-vous précédent, ils étaient chez elle, sur son terrain. Mais là, elle n'avait pas l'avantage.
Bertram esquissant un sourire: "Cinq dollars?"
Leigh Ann: "Qu'est-ce qui vous fait rire?"
Bertram: "C'est un quart de ce qu'il reçoit d'ordinaire."
Leigh Ann: "Ah, je comprend qu'il ait fait cette tête."
Tout en parlant, la jeune femme découvrait l'intérieur du domicile, stupéfaite par la décoration et l'atmosphère qui s'en dégageait. Il était à la fois simple et raffiné, ce qui la mis très vite à l'aise. Son attention fut attirée vers la baie vitrée qui donnait sur une terrasse panoramique surplombant la ville. Les lumières des immeuble scintillaient, lui offrant un spectacle qui aurait pu être romantique, en d'autres circonstances et surtout, en compagnie d'un autre.
Bertram: "Ca vous plait?"
Leigh Ann: "Il faudrait être difficile pour ne pas aimer. C'est magnifique."
Bertram: "C'est ce qui a motivé mon achat."
La jeune femme ne résista pas à l'envie de sortir sur le balcon, pour admirer la vue. Là, elle découvrit une autre surprise. Une table était dressée avec une bouteille de vin blanc, dans un seau à glace, au centre. Deux cloches recouvraient leur repas.
Leigh Ann: "Vous ne faites pas les choses à moitié monsieur Bertram. Je suis très impressionnée."
Bertram: "Je n'ai pas de mérite, j'ai un excellent traiteur."
Ils s'installèrent et la jeune femme souleva le couvercle de son assiette.
Leigh Ann: "Comment saviez-vous que le saumon à l'oseille était mon plat favori? Auriez-vous enquêté sur moi?"
Bertram: "J'ai mes sources. Le cuistot du restaurant où nous avions dîné ensemble, la première fois."
Leigh Ann: "C'était malin et très attentionné de votre part."
Bertram: "C'est un plaisir de vous faire plaisir."
L'ambiance était détendue jusqu'à la fin du repas. Mais, c'est à ce moment précis que les choses dégénérèrent. Leigh Ann se leva, son verre à la main et alla s'accouder au muret qui délimitait la terrasse. Lui, la rejoignit.
Bertram: "Qu'est-ce que vous faites ici, Leigh Ann?"
Elle lui fit face, interloquée.
Leigh Ann: "Je profite de cette soirée, avec vous."
Bertram: "Pourquoi? Pourquoi moi? Qu'est-ce que vous cherchez?"
Il devint subitement sérieux et accusateur.
Leigh Ann: "Vous êtes ce dont j'ai besoin, en ce moment."
Bertram: "Soyez plus précise."
Leigh Ann: "C'est un interrogatoire? Qu'est-ce qui vous prend?"
Bertram: "Répondez-moi. S'il vous plait."
Leigh Ann: "Très bien. Ecoutez Gale, je vais honnête avec vous. J'aimais Luther, mais avec lui, je vivais la peur au ventre. Je sursautais à chaque sonnerie de téléphone, craignant qu'on m'annonce qu'il ne rentrerait plus jamais à la maison. Mais avec vous, c'est différent. Vous avez quelque chose de rassurant. Je sais que je peux m'attacher à vous et qu'il ne vous arrivera rien. Vous êtes solide alors que Luther ne l'était pas. J'ai besoin de savoir que je ne perdrais pas encore quelqu'un pour qui j'ai des sentiments. Alors, si vous doutez encore de ma sincérité, je n'ai rien à faire ici."
Les larmes aux yeux, elle paraissait entièrement imprégnée par son personnage. Coupable, il la rattrapa, avant qu'elle ne rentre dans le séjour, pour s'en aller.
Bertram: "Leigh Ann! Pardonnez-moi. Je ne voulais pas vous blesser. Je suis tellement accoutumé aux tours de votre frère que j'ai cru que vous me meniez en bateau, dans un but que j'ignore."
Leigh Ann: "Je ne joue pas. Et si vous m'obligez à me justifier à nouveau, c'est que vous n'avez rien comprit."
Bertram: "Vous conviendrez de la légitimité de ma méfiance. Une superbe femme exprime de l'intérêt pour un homme de mon âge, du jour au lendemain. Il y a de quoi être septique sur ses motivations."
Leigh Ann: "C'est curieux qu'un homme aussi sûr de lui, se révèle complexé, à ce point, par un détail insignifiant. Pour votre gouverne, je me fiche de votre âge."
Elle traversa la pièce, furieuse. Son sac en bandoulière, elle se dirigea vers la porte.
Bertram: "Attendez! Ne partez pas, comme ça."
Leigh Ann s'arrêta et se retourna: "Je ne sais plus où j'en suis. Ce matin, j'ai pourtant été explicite. J'avais hâte de venir ici, ce soir. Je croyais qu'on passerait un bon moment. Mais visiblement, ce n'était pas votre intention. Vous faites tout pour me repousser. Vous allez jusqu'à faire un amalgame entre Patrick et moi. Il ne cautionne pas cette relation. Si tant est que celle-ci existe. Mais vu votre comportement, je suis fixée. Sachez que je n'aurait pas accordé d'importance à son opinion, je l'aurais obligé à accepter mon choix."
Bertram: "Leigh..."
Leigh Ann: "Non, j'en ai marre des sermons. Qu'est-ce qui vous bloque à la fin?"
Bertram: "J'aimerais avoir vingt ans de moins."
Leigh Ann: "Ca veut tout dire. Je vais vous faciliter les choses. Au revoir Gale."
Elle franchit le seuil, retenue par la main qui lui agrippait le bras.
Bertram: "Restez."
Leigh Ann, fixant le sol: "Pourquoi? Vous êtes trop vieux, je suis la soeur de Jane. Ce sont des obstacles insurmontables."
Il posa sa main sur sa joue et se baissa pour l'embrasser, afin de lui faire cesser son énumération. La jeune femme se surpris à apprécier ce geste, qui aurait du être une contrainte, au départ.
Cette nuit-là, Jane ne dérogea pas ses habitudes en ne fermant pas l'oeil. Dès son retour au CBI, il employa son temps à débusquer tout ce qui concernait le Dr James Clarckson. Il avait publié plusieurs articles dans des revues médicales et avait reçu un prix pour ses techniques novatrices en matière de chirurgie cardiaque. En faisant des recherches sur le net, il tomba sur une photo du dit Dr, le jour où il recevait sa récompense. La légende en dessous, précisait: "le Dr James Clarkson recevant sa récompense des mains de sa principale donatrice, Anabeth Collins Wainwright."
C'était trop beau pour être vrai. Jane n'osait pas croire que cette femme ait pu caché à tout le monde que son fils était en vie. Ce n'était qu'une supposition qui restait du domaine du fantasme. Non, il fallait que son intuition ne le trompe pas et il allait le vérifier par lui-même. Mais il ne pouvait pas s'aventurer seul, à Philadelphie. Il lui faudrait l'appui de quelqu'un de confiance, pour le seconder dans cette épineuse mission. Ayant obtenu les éléments qu'il désirait, Jane déconnecta l'ordinateur de Grace, puis, au lieu de monter se reposer, dans le grenier, il investit le canapé de Lisbon. Il était presque 8h et la brunette ne tarderait pas à prendre son poste. Jane se risquerait à rétablir le dialogue avec elle.
TBC...
Suite
Chapitre 37
Le soir venu, Leigh Ann, qui n'avait pas l'intention de faire marche arrière, se préparait pour son rendez-vous. Pourtant, elle avait passé l'après-midi à peser le pour et le contre, à se convaincre du bien fondé de ce qu'elle s'apprêtait à faire, et qu'il n'y avait aucun autre moyen de connaître la vérité qui la mènerait à Red John. Mais, malgré ça, elle redoutait de se retrouver seule avec Bertram. Et si les dires de la fille de L.A. s'avéraient exacts, si cet homme lui faisait subir le même sort... Elle devait se reprendre, sortir ces idées de sa tête. Elle avait été trop loin pour renoncer maintenant.
De son côté, Jane, plutôt que de retourner immédiatement à Sacramento, décida de faire une halte à Malibu, dans l'appartement de sa soeur. Il y cherchait des affaires appartenant à Luther pouvant, éventuellement, l'orienter vers une piste. Au bout d'une demie-heure, réalisant l'absurdité de sa démarche, il repartit bredouille. En franchissant le seuil, il fut attiré par le panneau de liège accroché au mur, sur lequel étaient épinglés des cartes postales et la carte de visite d'une clinique privée de Philadelphie. Il la saisie pour lire une inscription au dos: "Merci de votre généreuse contribution. Dr James Clarkson." Il savait que ce qu'il imaginait n'était certainement qu'un faux espoir mais il s'accrochait à cette présomption. L'échec des investigations de Van Pelt et ce pseudo indice, venaient néanmoins étayer son hypothèse.
Jane monta dans son véhicule, pour poursuivre sa route, gardant une pensée pour Leigh Ann qui ne tarderait plus à rejoindre Bertram. Il mourait d'envie de lui dévoiler ses soupçons concernant Wainwright, mais cela aurait été prématuré. En effet, il se berçait peut-être d'illusions et ne voulait pas décevoir la jeune femme. Il devait, au préalable, s'assurer qu'il était sur la bonne voie. S'abstenant sagement de passer son appel, il du malgré tout, répondre à celui de sa soeur. Celle-ci, submergée par le stress, n'avait pas résisté à le contacter, pour se rassurer.
Jane: "Je pensais à toi, justement.Tout va bien, Leigh?"
Leigh Ann: "Oui, je voulais entendre ta voix."
Jane: "Tu as l'air inquiète. Tu n'es pas obligée d'y aller si tu ne t'en sens pas capable."
Leigh Ann: "Ca va aller. Je sais que ça va aller."
Jane: "Si tu le répètes trois fois, devant un miroir, tu en seras persuadée."
Leigh Ann: "La dernière fois que tu m'as dis ça, j'avais dix ans."
Jane: "Pour moi, tu seras toujours une petite fille."
Leigh Ann: "Sauf qu'aujourd'hui, je ne vais pas à un récital de guitare."
Jane: "Il est encore temps d'annuler."
Leigh Ann: "Et j'aurais fait tout ça pour rien. Hors de question."
Jane: "Tête de mule."
Leigh Ann: "Je suis pas ta soeur pour rien."
Jane: "Leigh... J'ai évité cette question, mais... je dois te la poser. Jusqu'où es-tu prête à aller avec Bertram?"
Leigh Ann: "J'ai beaucoup pensé à la manière dont je pourrais apercevoir ce tatouage, sans éveiller ses soupçons. Ca va être difficile de faire autrement, mais je n'opterais pour l'option intime qu'en dernier recours."
Jane: "C'est une torture de t'entendre parler de Bertram en ces termes."
Leigh Ann: "Ne t'inquiète pas. Je m'en sortirais très bien. Enfin... je ne veux pas dire... tu vois quoi..."
Jane: "Je te fais confiance."
Leigh Ann: "Je t'appelle demain. On déjeunera."
Jane: "Ne fais rien que tu regretterais, si ce n'est pas indispensable. N'oublie pas que Bertram n'est plus très jeune, il a peut-être le coeur fragile."
Leigh Ann: "Ah bon? Il m'a parut en excellente condition physique. Mais si il y a un problème, aucun soucis. J'ai l'adresse d'un excellent spécialiste à Philadelphie. Bien tenté cela dit."
Jane: "J'aurais essayé. J'ignorais que tu fréquentais ce genre de milieu."
Leigh Ann: "Oh, je ne l'ai rencontré qu'une fois. Lors d'un dîner de bienfaisance. La mère de Luther avait insisté pour qu'on l'y accompagne. C'est elle qui fait partie de son cercle d'amis pleins aux as. Comment on en est venu à parler de ça?"
Jane: "Je n'en sais rien. Mais ça a eu le mérite de te changer les idées."
Leigh Ann: "Merci Patrick. T'es un frère génial."
Jane: "Sois prudente, Leigh. Et n'oublie pas que tu as encore le choix."
Leigh Ann: "Mon choix est définitif. A demain."
Elle raccrocha, avant d'aller vérifier son allure, devant le miroir du vestibule. Elle ouvrit le tiroir de la commode où elle conservait précieusement la dernière photo qu'elle avait prise de Luther. L'émotion menaçait de l'assaillir, alors qu'elle regardait le visage du jeune homme. Elle détacha son bracelet et le déposa dessus, délicatement. Elle n'était pas du tout remise de sa disparition, même si elle se plaisait à affirmer le contraire à tout le monde, Jane le premier. Quoiqu'il en soit, elle avait quelque chose à faire, ce soir-là et ne devait pas se laisser distraire par d'autres choses.
Le taxi que la jeune femme attendait au bas de son immeuble se présenta, pour la conduire chez le directeur du CBI. Son domicile était situé dans un quartier résidentiel réservé aux citoyens privilégiés de Sacramento, à deux pas de l'hôtel de ville. Cela correspondait exactement à l'idée qu'elle s'était faite du personnage. Le véhicule s'arrêta au pied d'un building de grand standing, avec un portier en uniforme qui la fit entrer en la saluant. Vêtue d'un simple débardeur tombant sur un jean et des chaussures de sport, elle était en décalage total avec l'endroit.
- "Bonsoir Melle Jane. Mr Bertram vous attend."
Il la précéda dans l'ascenseur jusqu'à l'étage de l'appartement de Bertram. A l'ouverture des portes elle sortie, suivie de près par ce groom.
- "Bonne soirée Melle."
Leigh Ann: "Vous aussi."
Comme il ne bougeait pas, elle en déduisit qu'il attendait quelque chose de sa part. Elle lui remit un billet de cinq dollars et il disparut aussitôt, bizarrement offusqué. Elle sonna à la porte.
Bertram lui ouvrit: "Quelle ponctualité."
Leigh Ann: "C'est la première chose qu'on nous enseigne à l'académie de police."
Elle entra et fut immédiatement frappée par la tenue beaucoup moins guindée qu'à l'habitude, de son hôte.
Bertram: "Qu'y a-t-il?"
Elle le détaillait des pieds à la tête.
Leigh Ann: "Hum... Vous êtes différent."
Bertram: "C'est à cause du jean et du Tshirt?"
Leigh Ann: "Oui. Je ne vous ai jamais vu porter autre chose que vos costumes cravate, depuis que je vous connais."
Bertram: "C'est parce qu'on ne s'est jamais vu ailleurs qu'en public. Vous me trouvez ridicule, c'est ça?"
Leigh Ann: "Non, vous êtes très bien. J'aime beaucoup."
Bertram: "Vous n'êtes pas mal non plus. Le style décontracté vous va à ravir."
Leigh Ann: "Ce n'est pas vraiment raccord avec la classe de cet immeuble. Au fait, vous devez me devez cinq dollars pour le portier."
Elle jouait les filles détendues, mais en réalité, ce n'était qu'un subterfuge pour masquer sa nervosité. Lors de leur rendez-vous précédent, ils étaient chez elle, sur son terrain. Mais là, elle n'avait pas l'avantage.
Bertram esquissant un sourire: "Cinq dollars?"
Leigh Ann: "Qu'est-ce qui vous fait rire?"
Bertram: "C'est un quart de ce qu'il reçoit d'ordinaire."
Leigh Ann: "Ah, je comprend qu'il ait fait cette tête."
Tout en parlant, la jeune femme découvrait l'intérieur du domicile, stupéfaite par la décoration et l'atmosphère qui s'en dégageait. Il était à la fois simple et raffiné, ce qui la mis très vite à l'aise. Son attention fut attirée vers la baie vitrée qui donnait sur une terrasse panoramique surplombant la ville. Les lumières des immeuble scintillaient, lui offrant un spectacle qui aurait pu être romantique, en d'autres circonstances et surtout, en compagnie d'un autre.
Bertram: "Ca vous plait?"
Leigh Ann: "Il faudrait être difficile pour ne pas aimer. C'est magnifique."
Bertram: "C'est ce qui a motivé mon achat."
La jeune femme ne résista pas à l'envie de sortir sur le balcon, pour admirer la vue. Là, elle découvrit une autre surprise. Une table était dressée avec une bouteille de vin blanc, dans un seau à glace, au centre. Deux cloches recouvraient leur repas.
Leigh Ann: "Vous ne faites pas les choses à moitié monsieur Bertram. Je suis très impressionnée."
Bertram: "Je n'ai pas de mérite, j'ai un excellent traiteur."
Ils s'installèrent et la jeune femme souleva le couvercle de son assiette.
Leigh Ann: "Comment saviez-vous que le saumon à l'oseille était mon plat favori? Auriez-vous enquêté sur moi?"
Bertram: "J'ai mes sources. Le cuistot du restaurant où nous avions dîné ensemble, la première fois."
Leigh Ann: "C'était malin et très attentionné de votre part."
Bertram: "C'est un plaisir de vous faire plaisir."
L'ambiance était détendue jusqu'à la fin du repas. Mais, c'est à ce moment précis que les choses dégénérèrent. Leigh Ann se leva, son verre à la main et alla s'accouder au muret qui délimitait la terrasse. Lui, la rejoignit.
Bertram: "Qu'est-ce que vous faites ici, Leigh Ann?"
Elle lui fit face, interloquée.
Leigh Ann: "Je profite de cette soirée, avec vous."
Bertram: "Pourquoi? Pourquoi moi? Qu'est-ce que vous cherchez?"
Il devint subitement sérieux et accusateur.
Leigh Ann: "Vous êtes ce dont j'ai besoin, en ce moment."
Bertram: "Soyez plus précise."
Leigh Ann: "C'est un interrogatoire? Qu'est-ce qui vous prend?"
Bertram: "Répondez-moi. S'il vous plait."
Leigh Ann: "Très bien. Ecoutez Gale, je vais honnête avec vous. J'aimais Luther, mais avec lui, je vivais la peur au ventre. Je sursautais à chaque sonnerie de téléphone, craignant qu'on m'annonce qu'il ne rentrerait plus jamais à la maison. Mais avec vous, c'est différent. Vous avez quelque chose de rassurant. Je sais que je peux m'attacher à vous et qu'il ne vous arrivera rien. Vous êtes solide alors que Luther ne l'était pas. J'ai besoin de savoir que je ne perdrais pas encore quelqu'un pour qui j'ai des sentiments. Alors, si vous doutez encore de ma sincérité, je n'ai rien à faire ici."
Les larmes aux yeux, elle paraissait entièrement imprégnée par son personnage. Coupable, il la rattrapa, avant qu'elle ne rentre dans le séjour, pour s'en aller.
Bertram: "Leigh Ann! Pardonnez-moi. Je ne voulais pas vous blesser. Je suis tellement accoutumé aux tours de votre frère que j'ai cru que vous me meniez en bateau, dans un but que j'ignore."
Leigh Ann: "Je ne joue pas. Et si vous m'obligez à me justifier à nouveau, c'est que vous n'avez rien comprit."
Bertram: "Vous conviendrez de la légitimité de ma méfiance. Une superbe femme exprime de l'intérêt pour un homme de mon âge, du jour au lendemain. Il y a de quoi être septique sur ses motivations."
Leigh Ann: "C'est curieux qu'un homme aussi sûr de lui, se révèle complexé, à ce point, par un détail insignifiant. Pour votre gouverne, je me fiche de votre âge."
Elle traversa la pièce, furieuse. Son sac en bandoulière, elle se dirigea vers la porte.
Bertram: "Attendez! Ne partez pas, comme ça."
Leigh Ann s'arrêta et se retourna: "Je ne sais plus où j'en suis. Ce matin, j'ai pourtant été explicite. J'avais hâte de venir ici, ce soir. Je croyais qu'on passerait un bon moment. Mais visiblement, ce n'était pas votre intention. Vous faites tout pour me repousser. Vous allez jusqu'à faire un amalgame entre Patrick et moi. Il ne cautionne pas cette relation. Si tant est que celle-ci existe. Mais vu votre comportement, je suis fixée. Sachez que je n'aurait pas accordé d'importance à son opinion, je l'aurais obligé à accepter mon choix."
Bertram: "Leigh..."
Leigh Ann: "Non, j'en ai marre des sermons. Qu'est-ce qui vous bloque à la fin?"
Bertram: "J'aimerais avoir vingt ans de moins."
Leigh Ann: "Ca veut tout dire. Je vais vous faciliter les choses. Au revoir Gale."
Elle franchit le seuil, retenue par la main qui lui agrippait le bras.
Bertram: "Restez."
Leigh Ann, fixant le sol: "Pourquoi? Vous êtes trop vieux, je suis la soeur de Jane. Ce sont des obstacles insurmontables."
Il posa sa main sur sa joue et se baissa pour l'embrasser, afin de lui faire cesser son énumération. La jeune femme se surpris à apprécier ce geste, qui aurait du être une contrainte, au départ.
Cette nuit-là, Jane ne dérogea pas ses habitudes en ne fermant pas l'oeil. Dès son retour au CBI, il employa son temps à débusquer tout ce qui concernait le Dr James Clarckson. Il avait publié plusieurs articles dans des revues médicales et avait reçu un prix pour ses techniques novatrices en matière de chirurgie cardiaque. En faisant des recherches sur le net, il tomba sur une photo du dit Dr, le jour où il recevait sa récompense. La légende en dessous, précisait: "le Dr James Clarkson recevant sa récompense des mains de sa principale donatrice, Anabeth Collins Wainwright."
C'était trop beau pour être vrai. Jane n'osait pas croire que cette femme ait pu caché à tout le monde que son fils était en vie. Ce n'était qu'une supposition qui restait du domaine du fantasme. Non, il fallait que son intuition ne le trompe pas et il allait le vérifier par lui-même. Mais il ne pouvait pas s'aventurer seul, à Philadelphie. Il lui faudrait l'appui de quelqu'un de confiance, pour le seconder dans cette épineuse mission. Ayant obtenu les éléments qu'il désirait, Jane déconnecta l'ordinateur de Grace, puis, au lieu de monter se reposer, dans le grenier, il investit le canapé de Lisbon. Il était presque 8h et la brunette ne tarderait pas à prendre son poste. Jane se risquerait à rétablir le dialogue avec elle.
TBC...
Suite
Dernière édition par lilia le Jeu 23 Jan 2014 - 17:43, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Les liens du sang ^
J'aime bien comment on voit évoluer les "sentiments" de Leigh dans ce chapitre. Au début elle hésite à aller à ce rendez-vous, elle souhaite même être avec quelqu'un d'autre que Bertram, ensuite elle est vraiment furieuse de voir qu'il a des doutes sur ce qu'elle ressent et pour finir elle apprécie son baiser. Je pense pas qu'elle soit amoureuse mais elle a beaucoup d'affection pour Bertram. Elle a l'air d'être pris dans son propre jeu :)
Tout laisse encore à croire que Luther est encore en vie. Je me demande pourquoi et comment. J'espère avoir bientôt des réponses.
Ah, Jane veut "rétablir" le dialogue avec Lisbon. Ouais, c'est parce qu'il a besoin d'elle . Enfin, c'est bien qu'il remarque qu'elle est indispensable !
Et je suis vraiment très contente du "retour" de Lisbon, elle me manque ^^
Tout laisse encore à croire que Luther est encore en vie. Je me demande pourquoi et comment. J'espère avoir bientôt des réponses.
Ah, Jane veut "rétablir" le dialogue avec Lisbon. Ouais, c'est parce qu'il a besoin d'elle . Enfin, c'est bien qu'il remarque qu'elle est indispensable !
Et je suis vraiment très contente du "retour" de Lisbon, elle me manque ^^
0Camille- Agent de circulation
- Personnage préféré : Lisbon, Jane
Re: Les liens du sang ^
Merci Camille! Voici la suite, avec une Lisbon plus présente que dans les précédents chapitres, et ce n'est pas fini.
Chapitre 38
Dès son entrée dans le bureau, Lisbon s'installa dans son fauteuil, un café à la main. Elle se plongea directement dans la paperasse, sans apercevoir les boucles blondes de son consultant qui dépassaient de la couverture. Soudain, il grommela en se retournant.
Lisbon en lâcha son gobelet, répandant le contenu sur ses papiers: "Jane! J'ai failli avoir une attaque!"
Jane s'assit: "Désolé. Je croyais que vous m'aviez vu."
Lisbon: "Oh, regardez-moi ça. Il y en a partout. Je dois transmettre ces dossiers au FBI, avant 10h."
Jane: "Le FBI?"
Lisbon: "C'est vrai. Vous nous avez lâché au beau milieu de l'enquête. Le FBI reprend l'affaire. La victime est la fille d'un sénateur de New York, en vacances en Californie. Vous le sauriez si vous nous aviez fait l'honneur de votre présence."
Jane: "Hum. Vous êtes encore en colère contre moi?"
Lisbon: "Oh, quelle idée. Pourquoi serais-je en colère? Vous désertez votre boulot, sans parler des promesses que vous ne tenez pas. Comment pourrais-je vous en vouloir."
Le blond, conscient de mériter les réprimandes de son amie, les accepta sans se défendre. Il s'assit de l'autre côté de son bureau, affrontant son regard noir.
Jane: "Je vous demande pardon pour tout ce que j'ai fais, ce que je n'ai pas fais, ce que j'ai dis et ce que je n'ai pas dis. Je me rattraperais."
Lisbon: "Sans blague."
Il traça une croix sur sa poitrine, déclenchant un sourire sur le visage de sa patronne qui se redressait dans son siège.
Lisbon: "D'accord. Je vous pardonne. Uniquement parce que je suis curieuse de voir comment vous allez vous y prendre."
Jane: "Vous le verrez. Mais avant ça..."
Lisbon: "Ca m'aurait étonné qu'il n'y ait pas un mais."
Jane: "J'ai besoin de votre aide."
Lisbon: "Ah. Et ce sera quoi cette fois? Votre soeur ou Red John?"
Jane: "Ni l'un ni l'autre. Pas directement, en tout cas."
La brunette lui adressa un regard intrigué.
Jane: "C'est Wainwright. Je crois. Non, je suis pratiquement sûr qu'il est vivant, quelque part."
Lisbon: "Vivant. Vous vous rendez compte de ce que vous dites? C'est absurde."
Jane: "C'est parfaitement censé, au contraire."
Lisbon: "Jane, moi aussi je voudrais qu'il soit en vie. Mais Luther Wainwright est mort. Cho était sur place. Il n'y a rien à espérer."
Jane: "Cho n'était pas dans la chambre quand il est soit-disant mort. C'est sa mère qui était auprès de lui. Personne n'a pu voir son corps, ensuite. Vous ne trouvez pas ça étrange?"
Lisbon: "Peut-être oui... Je n'en sais rien. Comment être certain que votre théorie tient la route?"
Jane: "Nous pouvons le vérifier, en allant à Philadelphie."
Lisbon: "Nous? Vous vous avancez un peu là."
Jane: "Il faut que vous veniez avec moi."
Lisbon: "Et moi, il me faut un cabriolet."
Jane: "Vous faites de l'ironie?"
Lisbon: "Non, vous croyez?"
Jane: "Alors, c'est oui."
Lisbon: "Je dois y réfléchir. Tout ça est peu trop hypothétique. Et puis, pour quelle raison auriez-vous besoin que je vous accompagne, là-bas?"
Jane: "Si je tombe sur Mme Wainwright, elle me fera expulser en moins d'une seconde. Vous, elle ne vous connait pas et ne sera donc pas sur ses gardes."
Lisbon: "Je vois. Vous voulez que je fasse diversion, pendant que vous fouinerez partout."
Jane: "Vous êtes contre cette idée, c'est ça. Je comprend. Le résultat est loin d'être garanti, ce ne sera peut-être qu'un coup d'épée dans l'eau. Mais nous devons essayer. Si vous ne le faites pas pour moi, faites-le pour Leigh."
Lisbon: "Je vous promet d'y penser."
Jane: "Merci Lisbon."
La gratifiant d'un sourire crispé, il la laissa à ses réflexions. La jeune femme l'avait sentit extrêmement perturbé par l'éventualité que Wainwright soit réellement en vie. Et d'après son argumentation, elle ne pouvait qu'admettre qu'il n'avait pas tords. Elle aussi commença à avoir des doutes qui nécessitaient un éclaircissement.
En ville, Leigh Ann se réveillait, dans un lit qui n'était pas le sien. En fait, l'espace d'un instant, elle ne savait plus où elle se trouvait. Ce n'est qu'en réalisant qu'elle ne portait rien sur elle, qu'elle redescendit sur terre. La silhouette de l'homme endormi près d'elle confirma que ce n'était pas une invention de son esprit. Sans bruit, elle quitta ces draps, ramassa le t-shirt de Bertram qui traînait sur le sol et le revêtit. Elle resta un long moment à l'observer, à son insu, debout, près du lit. Ses yeux fixaient son épaule gauche. Elle commença à remettre en question ses soupçons à l'égard de Bertram. Elle prenait conscience que ce retournement de situation était influencé par ce qui s'était produit cette nuit, entre eux.
Heureusement, sa raison refit surface et elle se mit en quête du colis qui justifiait sa présence dans cet appartement. Où Bertram pouvait-il dissimuler un coffre? Elle remarqua que la cloison séparant la salle de bain de la chambre était plus épais que les autres. En tapotant doucement dessus, un son creux raisonna. Poussée par son instinct de flic, elle entra dans la salle de bain, puis ouvrit l'armoire, au-dessus du lavabo, la cachette la plus courante. Mais la porte grinça. Un léger courant d'air lui souffla sur le poignet. Avant qu'elle n'ait eu le temps de toucher à quoi que ce soit, le propriétaire des lieux la surpris. Elle sursauta, en le voyant du coin de l'oeil.
Bertram: "Ah, voilà mon t-shirt."
Leigh Ann: "Oui, je te l'ai emprunté, ça ne t'ennuis pas j'espère."
Bertram: "Pas du tout. Il est plus saillant sur toi que sur moi."
Elle eu peur qu'il ne l'ait prise la main dans le sac.
Bertram: "Tu cherchais quelque chose?"
Leigh Ann: "De l'aspirine. J'ai une migraine, ça doit être le vin."
Bertram: "Dans la cuisine."
En refermant l'armoire, il la regarda, d'un air suspect, le précéder. Devant l'évier, il lui tendit un verre d'eau avec le remède qu'elle convoitait.
Leigh Ann: "Merci."
Bertram: "Ca va aller?"
Leigh Ann: "Ne t'inquiète pas, ça passera d'ici une heure. Je dois simplement me reposer. Mais ne te mets pas en retard, je claquerais la porte en sortant."
A son expression, il n'était pas disposé à lui offrir l'hospitalité.
Leigh Ann: "Ca te pose un problème, Gale? Je ne vais pas cambrioler ton appart si c'est ce qui te préoccupe."
Bertram: "Ce n'est pas la question. Mais, la femme de ménage va passer dans quinze minutes et elle est plutôt bruyante. Tu seras mieux chez toi."
Leigh Ann: "Ok. Si tu le dis. Je m'en vais."
Elle retourna s'habiller, dans la chambre et le rejoignit, dans le séjour.
Bertram: "Ne crois pas que je te mets dehors. Si je m'écoutais, je resterais ici, avec toi, toute la journée."
Leigh Ann: "Je ne suis pas vexée. Sois tranquille. On se revoit très vite."
Bertram: "Tu es libre pour déjeuner?"
Leigh Ann: "J'aurais adoré mais j'ai prévu de voir Patrick. Pourquoi pas ce soir?"
Bertram sourit: "Je ne peux pas refuser."
Elle vint déposer un baiser sur ses lèvres, tandis qu'il lui encerclait la taille de ses bras.
Leigh Ann: "Par contre, fais-moi le plaisir de changer de vêtements. Je doue que le look débardeur, caleçon soit très adapté au style du CBI."
Elle passa la porte, sans se retourner, bien qu'elle sente le regard appuyé de Bertram sur elle. Dans la rue, elle se demanda ce qui lui avait prit. Ses réactions lui apparaissaient improbables. Rien ne la forçait à l'embrasser, avant de partir. Pourtant, elle l'avait fait de sa propre initiative.
Un taxi l'amena devant le bâtiment fédéral. La jeune femme monta à l'étage du département des crimes majeurs. Ayant travaillé là, pendant plusieurs semaines, elle pu accéder sans inconvénients, aux locaux du CBI. Chamboulée par des sentiments contradictoires, Leigh Ann voulait l'avis d'une amie. Il n'y avait qu'une personne qui se rapprochait d'une confidente, pour elle. Complètement absorbée par ses pensées, suite au discourt de Jane, l'agent fut surprise par cette visite impromptue.
Leigh Ann entra dans le bureau: "Térésa. Bonjour."
Lisbon: "Que puis-je faire pour vous? Si vous venez plaider la cause de votre frère..."
Leigh Ann: "Je ne suis pas ici pour Patrick. J'ai besoin d'un conseil, c'est personnel."
Lisbon: "Jane est mieux placé que moi."
Leigh Ann; "En effet, si il était ma meilleure ami, pas mon frère."
Lisbon: "Oh... Ca concerne..."
Leigh Ann: "Bertram. Oui."
L'agent alla aussitôt verrouiller la porte, car la discussion s'annonçait privée et personne n'avait à s'en mêler. Lisbon voulait éviter que des oreilles indiscrètes ne les entendent, y comprit celles du consultant. La jeune femme avait l'air vraiment perturbée. Toutes les deux s'assirent dans le canapé.
Lisbon: "Qu'est-ce qui vous tracasse?"
Leigh Ann: "Vous n'ignorez pas que nous avons passé la nuit ensemble."
Lisbon: "Jane m'en a parlé. Ne me dites pas que... Bertram vous a fait du mal?"
Leigh Ann: "Si seulement... Ca simplifierait les choses."
Lisbon: "Qu'est-ce que vous voulez dire?"
Leigh Ann: "Il a été parfait. Je veux dire.. Pour être claire, coucher avec lui n'a pas été pénible... j'ai un peu honte de l'avouer, mais c'était... agréable."
Lisbon: "Ce n'est qu'une sensation physique. Les sentiments ne rentrent pas en ligne de compte."
Leigh Ann se pinçait les lèvres.
Lisbon: "A moins que vous ne m'ayez pas tout dit. Leigh Ann?"
Leigh Ann: "Vous avez déjà été attirée par la mauvaise personne?"
Lisbon: "Il me semble qu'on ne devait pas parler de Jane."
Leigh Ann: "J'ai surestimé ma force de caractère. Je suis tombée dans mon propre piège et le pire c'est que j'ai trompé Luther."
Lisbon: "Leigh..."
Leigh Ann: "C'est idiot, je sais. On ne peut pas être infidèle à un mort. Mais c'est ce que je ressens."
L'agent savait qu'elle ne pouvait pas lui faire part des soupçons de Jane, cela aurait été beaucoup trop tôt et elle ne possédait aucune preuve pour étayer ces convictions.
Lisbon: "Je suis navrée de ne pas vous apporter de solution."
Leigh Ann: "Vous m'avez écouté et c'est inestimable pour moi."
En ressortant, la jeune femme croisa le consultant qui descendait de son grenier.
Jane: "Tu es en avance. Tout va bien?"
Leigh Ann: "Je suis en pleine forme et je meurs de faim."
Ils se rendirent dans un restaurant, non loin de là. Ils ne décrochèrent pas un mot, avant d'arriver à destination. L'un comme l'autre faisait bonne figure, bien que chacun ait quelque chose à taire à l'autre. Dans le troquet, ils mirent du temps avant de délier leurs langues.
Leigh Ann: "Tu ne m'as pas encore demandé comment ça s'était passé avec Gale."
Jane: "C'est un sujet délicat à aborder avec sa soeur, voilà tout. Mais si tu veux m'en parler, vas-y, je t'écoute. Si tu pouvais éviter les détails."
Leigh Ann: "Je ne voudrais pas te choquer."
Jane: "Alors? Bertram s'est bien comporté?"
Leigh Ann: "On est pas obligé d'avoir cette conversation, tu sais."
Jane, soulagé: "Bien."
Leigh Ann: "Gale a un tatouage sur l'épaule droite. C'est celui que m'a décrit Bryan Mills, le même que celui que j'ai vu sur Jim Bradley."
Son visage se ferma instantanément.
Jane: "C'est ce que tu cherchais, pourquoi es-tu aussi déçue?"
Leigh Ann: "Quelque chose ne colle pas. Je ne l'imagine pas violer et torturer une femme. Alors la tuer de sang froid... Non. Mais il y a un truc pas net chez Bertram."
Jane: "Ca j'aurais pu te le dire. C'est d'ailleurs pour ça que tu dois laisser tomber. Il a peut-être joué les hommes sensibles pour t'amadouer et te cacher sa vrai nature."
Leigh Ann: "Quand je dis chez lui, c'est dans son appartement. Il planque un coffre dans un mur. Je l'ai presque trouvé, ce matin."
Jane: "Presque?"
Leigh Ann: "Je n'ai pas eu le temps de fouiller. Il a faillit me prendre sur le fait. J'essayerais la prochaine fois."
Jane: "Tu n'as pas sérieusement l'intention d'y retourner."
Leigh Ann: "Bien sûr que si. J'ai voulu rester dormir, en son absence, mais il a refusé de me laisser seule chez lui. Il y a quelque chose qu'il ne veut pas je découvre. Mais je le trouverais, fais-moi confiance."
Elle agissait bizarrement, fuyant tout contact visuel avec son frère, ce qu'il s'empressa de lui faire remarquer.
Jane: "Tu me caches quelque chose Leigh?"
Leigh Ann: "Non."
Son téléphone sonna à point nommé.
Leigh Ann: "C'est Gale. Il m'invite à boire un café, dans 10 minutes."
Jane: "Il ne peut plus se passer de toi. Et toi?"
La jeune femme lui sourit en venant l'embrasser sur la joue.
Leigh Ann: "A plus tard, p'tit génie."
A peine avait-elle disparu dans la rue, que le mentaliste reçu, à son tour, un message de Lisbon: "Réservez deux billets pour Philadelphie."
La détresse de Leigh Ann l'avait alarmée et convaincue d'accepter l'offre de son collègue, avant que sa cadette ne perde définitivement pied. Retrouver Luther n'était plus une option. A présent, c'était devenu primordial.
TBC...
Suite
Chapitre 38
Dès son entrée dans le bureau, Lisbon s'installa dans son fauteuil, un café à la main. Elle se plongea directement dans la paperasse, sans apercevoir les boucles blondes de son consultant qui dépassaient de la couverture. Soudain, il grommela en se retournant.
Lisbon en lâcha son gobelet, répandant le contenu sur ses papiers: "Jane! J'ai failli avoir une attaque!"
Jane s'assit: "Désolé. Je croyais que vous m'aviez vu."
Lisbon: "Oh, regardez-moi ça. Il y en a partout. Je dois transmettre ces dossiers au FBI, avant 10h."
Jane: "Le FBI?"
Lisbon: "C'est vrai. Vous nous avez lâché au beau milieu de l'enquête. Le FBI reprend l'affaire. La victime est la fille d'un sénateur de New York, en vacances en Californie. Vous le sauriez si vous nous aviez fait l'honneur de votre présence."
Jane: "Hum. Vous êtes encore en colère contre moi?"
Lisbon: "Oh, quelle idée. Pourquoi serais-je en colère? Vous désertez votre boulot, sans parler des promesses que vous ne tenez pas. Comment pourrais-je vous en vouloir."
Le blond, conscient de mériter les réprimandes de son amie, les accepta sans se défendre. Il s'assit de l'autre côté de son bureau, affrontant son regard noir.
Jane: "Je vous demande pardon pour tout ce que j'ai fais, ce que je n'ai pas fais, ce que j'ai dis et ce que je n'ai pas dis. Je me rattraperais."
Lisbon: "Sans blague."
Il traça une croix sur sa poitrine, déclenchant un sourire sur le visage de sa patronne qui se redressait dans son siège.
Lisbon: "D'accord. Je vous pardonne. Uniquement parce que je suis curieuse de voir comment vous allez vous y prendre."
Jane: "Vous le verrez. Mais avant ça..."
Lisbon: "Ca m'aurait étonné qu'il n'y ait pas un mais."
Jane: "J'ai besoin de votre aide."
Lisbon: "Ah. Et ce sera quoi cette fois? Votre soeur ou Red John?"
Jane: "Ni l'un ni l'autre. Pas directement, en tout cas."
La brunette lui adressa un regard intrigué.
Jane: "C'est Wainwright. Je crois. Non, je suis pratiquement sûr qu'il est vivant, quelque part."
Lisbon: "Vivant. Vous vous rendez compte de ce que vous dites? C'est absurde."
Jane: "C'est parfaitement censé, au contraire."
Lisbon: "Jane, moi aussi je voudrais qu'il soit en vie. Mais Luther Wainwright est mort. Cho était sur place. Il n'y a rien à espérer."
Jane: "Cho n'était pas dans la chambre quand il est soit-disant mort. C'est sa mère qui était auprès de lui. Personne n'a pu voir son corps, ensuite. Vous ne trouvez pas ça étrange?"
Lisbon: "Peut-être oui... Je n'en sais rien. Comment être certain que votre théorie tient la route?"
Jane: "Nous pouvons le vérifier, en allant à Philadelphie."
Lisbon: "Nous? Vous vous avancez un peu là."
Jane: "Il faut que vous veniez avec moi."
Lisbon: "Et moi, il me faut un cabriolet."
Jane: "Vous faites de l'ironie?"
Lisbon: "Non, vous croyez?"
Jane: "Alors, c'est oui."
Lisbon: "Je dois y réfléchir. Tout ça est peu trop hypothétique. Et puis, pour quelle raison auriez-vous besoin que je vous accompagne, là-bas?"
Jane: "Si je tombe sur Mme Wainwright, elle me fera expulser en moins d'une seconde. Vous, elle ne vous connait pas et ne sera donc pas sur ses gardes."
Lisbon: "Je vois. Vous voulez que je fasse diversion, pendant que vous fouinerez partout."
Jane: "Vous êtes contre cette idée, c'est ça. Je comprend. Le résultat est loin d'être garanti, ce ne sera peut-être qu'un coup d'épée dans l'eau. Mais nous devons essayer. Si vous ne le faites pas pour moi, faites-le pour Leigh."
Lisbon: "Je vous promet d'y penser."
Jane: "Merci Lisbon."
La gratifiant d'un sourire crispé, il la laissa à ses réflexions. La jeune femme l'avait sentit extrêmement perturbé par l'éventualité que Wainwright soit réellement en vie. Et d'après son argumentation, elle ne pouvait qu'admettre qu'il n'avait pas tords. Elle aussi commença à avoir des doutes qui nécessitaient un éclaircissement.
En ville, Leigh Ann se réveillait, dans un lit qui n'était pas le sien. En fait, l'espace d'un instant, elle ne savait plus où elle se trouvait. Ce n'est qu'en réalisant qu'elle ne portait rien sur elle, qu'elle redescendit sur terre. La silhouette de l'homme endormi près d'elle confirma que ce n'était pas une invention de son esprit. Sans bruit, elle quitta ces draps, ramassa le t-shirt de Bertram qui traînait sur le sol et le revêtit. Elle resta un long moment à l'observer, à son insu, debout, près du lit. Ses yeux fixaient son épaule gauche. Elle commença à remettre en question ses soupçons à l'égard de Bertram. Elle prenait conscience que ce retournement de situation était influencé par ce qui s'était produit cette nuit, entre eux.
Heureusement, sa raison refit surface et elle se mit en quête du colis qui justifiait sa présence dans cet appartement. Où Bertram pouvait-il dissimuler un coffre? Elle remarqua que la cloison séparant la salle de bain de la chambre était plus épais que les autres. En tapotant doucement dessus, un son creux raisonna. Poussée par son instinct de flic, elle entra dans la salle de bain, puis ouvrit l'armoire, au-dessus du lavabo, la cachette la plus courante. Mais la porte grinça. Un léger courant d'air lui souffla sur le poignet. Avant qu'elle n'ait eu le temps de toucher à quoi que ce soit, le propriétaire des lieux la surpris. Elle sursauta, en le voyant du coin de l'oeil.
Bertram: "Ah, voilà mon t-shirt."
Leigh Ann: "Oui, je te l'ai emprunté, ça ne t'ennuis pas j'espère."
Bertram: "Pas du tout. Il est plus saillant sur toi que sur moi."
Elle eu peur qu'il ne l'ait prise la main dans le sac.
Bertram: "Tu cherchais quelque chose?"
Leigh Ann: "De l'aspirine. J'ai une migraine, ça doit être le vin."
Bertram: "Dans la cuisine."
En refermant l'armoire, il la regarda, d'un air suspect, le précéder. Devant l'évier, il lui tendit un verre d'eau avec le remède qu'elle convoitait.
Leigh Ann: "Merci."
Bertram: "Ca va aller?"
Leigh Ann: "Ne t'inquiète pas, ça passera d'ici une heure. Je dois simplement me reposer. Mais ne te mets pas en retard, je claquerais la porte en sortant."
A son expression, il n'était pas disposé à lui offrir l'hospitalité.
Leigh Ann: "Ca te pose un problème, Gale? Je ne vais pas cambrioler ton appart si c'est ce qui te préoccupe."
Bertram: "Ce n'est pas la question. Mais, la femme de ménage va passer dans quinze minutes et elle est plutôt bruyante. Tu seras mieux chez toi."
Leigh Ann: "Ok. Si tu le dis. Je m'en vais."
Elle retourna s'habiller, dans la chambre et le rejoignit, dans le séjour.
Bertram: "Ne crois pas que je te mets dehors. Si je m'écoutais, je resterais ici, avec toi, toute la journée."
Leigh Ann: "Je ne suis pas vexée. Sois tranquille. On se revoit très vite."
Bertram: "Tu es libre pour déjeuner?"
Leigh Ann: "J'aurais adoré mais j'ai prévu de voir Patrick. Pourquoi pas ce soir?"
Bertram sourit: "Je ne peux pas refuser."
Elle vint déposer un baiser sur ses lèvres, tandis qu'il lui encerclait la taille de ses bras.
Leigh Ann: "Par contre, fais-moi le plaisir de changer de vêtements. Je doue que le look débardeur, caleçon soit très adapté au style du CBI."
Elle passa la porte, sans se retourner, bien qu'elle sente le regard appuyé de Bertram sur elle. Dans la rue, elle se demanda ce qui lui avait prit. Ses réactions lui apparaissaient improbables. Rien ne la forçait à l'embrasser, avant de partir. Pourtant, elle l'avait fait de sa propre initiative.
Un taxi l'amena devant le bâtiment fédéral. La jeune femme monta à l'étage du département des crimes majeurs. Ayant travaillé là, pendant plusieurs semaines, elle pu accéder sans inconvénients, aux locaux du CBI. Chamboulée par des sentiments contradictoires, Leigh Ann voulait l'avis d'une amie. Il n'y avait qu'une personne qui se rapprochait d'une confidente, pour elle. Complètement absorbée par ses pensées, suite au discourt de Jane, l'agent fut surprise par cette visite impromptue.
Leigh Ann entra dans le bureau: "Térésa. Bonjour."
Lisbon: "Que puis-je faire pour vous? Si vous venez plaider la cause de votre frère..."
Leigh Ann: "Je ne suis pas ici pour Patrick. J'ai besoin d'un conseil, c'est personnel."
Lisbon: "Jane est mieux placé que moi."
Leigh Ann; "En effet, si il était ma meilleure ami, pas mon frère."
Lisbon: "Oh... Ca concerne..."
Leigh Ann: "Bertram. Oui."
L'agent alla aussitôt verrouiller la porte, car la discussion s'annonçait privée et personne n'avait à s'en mêler. Lisbon voulait éviter que des oreilles indiscrètes ne les entendent, y comprit celles du consultant. La jeune femme avait l'air vraiment perturbée. Toutes les deux s'assirent dans le canapé.
Lisbon: "Qu'est-ce qui vous tracasse?"
Leigh Ann: "Vous n'ignorez pas que nous avons passé la nuit ensemble."
Lisbon: "Jane m'en a parlé. Ne me dites pas que... Bertram vous a fait du mal?"
Leigh Ann: "Si seulement... Ca simplifierait les choses."
Lisbon: "Qu'est-ce que vous voulez dire?"
Leigh Ann: "Il a été parfait. Je veux dire.. Pour être claire, coucher avec lui n'a pas été pénible... j'ai un peu honte de l'avouer, mais c'était... agréable."
Lisbon: "Ce n'est qu'une sensation physique. Les sentiments ne rentrent pas en ligne de compte."
Leigh Ann se pinçait les lèvres.
Lisbon: "A moins que vous ne m'ayez pas tout dit. Leigh Ann?"
Leigh Ann: "Vous avez déjà été attirée par la mauvaise personne?"
Lisbon: "Il me semble qu'on ne devait pas parler de Jane."
Leigh Ann: "J'ai surestimé ma force de caractère. Je suis tombée dans mon propre piège et le pire c'est que j'ai trompé Luther."
Lisbon: "Leigh..."
Leigh Ann: "C'est idiot, je sais. On ne peut pas être infidèle à un mort. Mais c'est ce que je ressens."
L'agent savait qu'elle ne pouvait pas lui faire part des soupçons de Jane, cela aurait été beaucoup trop tôt et elle ne possédait aucune preuve pour étayer ces convictions.
Lisbon: "Je suis navrée de ne pas vous apporter de solution."
Leigh Ann: "Vous m'avez écouté et c'est inestimable pour moi."
En ressortant, la jeune femme croisa le consultant qui descendait de son grenier.
Jane: "Tu es en avance. Tout va bien?"
Leigh Ann: "Je suis en pleine forme et je meurs de faim."
Ils se rendirent dans un restaurant, non loin de là. Ils ne décrochèrent pas un mot, avant d'arriver à destination. L'un comme l'autre faisait bonne figure, bien que chacun ait quelque chose à taire à l'autre. Dans le troquet, ils mirent du temps avant de délier leurs langues.
Leigh Ann: "Tu ne m'as pas encore demandé comment ça s'était passé avec Gale."
Jane: "C'est un sujet délicat à aborder avec sa soeur, voilà tout. Mais si tu veux m'en parler, vas-y, je t'écoute. Si tu pouvais éviter les détails."
Leigh Ann: "Je ne voudrais pas te choquer."
Jane: "Alors? Bertram s'est bien comporté?"
Leigh Ann: "On est pas obligé d'avoir cette conversation, tu sais."
Jane, soulagé: "Bien."
Leigh Ann: "Gale a un tatouage sur l'épaule droite. C'est celui que m'a décrit Bryan Mills, le même que celui que j'ai vu sur Jim Bradley."
Son visage se ferma instantanément.
Jane: "C'est ce que tu cherchais, pourquoi es-tu aussi déçue?"
Leigh Ann: "Quelque chose ne colle pas. Je ne l'imagine pas violer et torturer une femme. Alors la tuer de sang froid... Non. Mais il y a un truc pas net chez Bertram."
Jane: "Ca j'aurais pu te le dire. C'est d'ailleurs pour ça que tu dois laisser tomber. Il a peut-être joué les hommes sensibles pour t'amadouer et te cacher sa vrai nature."
Leigh Ann: "Quand je dis chez lui, c'est dans son appartement. Il planque un coffre dans un mur. Je l'ai presque trouvé, ce matin."
Jane: "Presque?"
Leigh Ann: "Je n'ai pas eu le temps de fouiller. Il a faillit me prendre sur le fait. J'essayerais la prochaine fois."
Jane: "Tu n'as pas sérieusement l'intention d'y retourner."
Leigh Ann: "Bien sûr que si. J'ai voulu rester dormir, en son absence, mais il a refusé de me laisser seule chez lui. Il y a quelque chose qu'il ne veut pas je découvre. Mais je le trouverais, fais-moi confiance."
Elle agissait bizarrement, fuyant tout contact visuel avec son frère, ce qu'il s'empressa de lui faire remarquer.
Jane: "Tu me caches quelque chose Leigh?"
Leigh Ann: "Non."
Son téléphone sonna à point nommé.
Leigh Ann: "C'est Gale. Il m'invite à boire un café, dans 10 minutes."
Jane: "Il ne peut plus se passer de toi. Et toi?"
La jeune femme lui sourit en venant l'embrasser sur la joue.
Leigh Ann: "A plus tard, p'tit génie."
A peine avait-elle disparu dans la rue, que le mentaliste reçu, à son tour, un message de Lisbon: "Réservez deux billets pour Philadelphie."
La détresse de Leigh Ann l'avait alarmée et convaincue d'accepter l'offre de son collègue, avant que sa cadette ne perde définitivement pied. Retrouver Luther n'était plus une option. A présent, c'était devenu primordial.
TBC...
Suite
Dernière édition par lilia le Dim 2 Fév 2014 - 20:39, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Les liens du sang ^
J'étais persuadée d'avoir laisser un commentaire...
Bon alors, Lisbon est de retour ! Je remarque qu'elle m'avait manqué
Ça fait plaisir de voir que Leigh se tourne vers elle pour parler de Bertram... :) et je suis très contente qu'elle accepte de suivre Jane à Philadelphie. Même si elle a pas accepté tout de suite, ce qui ce comprend très bien.
Il me tarde la suite ! Je me demande toujours si Luther est vivant, et pourquoi se ferait-il passer pour mort ?
Bon alors, Lisbon est de retour ! Je remarque qu'elle m'avait manqué
Ça fait plaisir de voir que Leigh se tourne vers elle pour parler de Bertram... :) et je suis très contente qu'elle accepte de suivre Jane à Philadelphie. Même si elle a pas accepté tout de suite, ce qui ce comprend très bien.
Il me tarde la suite ! Je me demande toujours si Luther est vivant, et pourquoi se ferait-il passer pour mort ?
0Camille- Agent de circulation
- Personnage préféré : Lisbon, Jane
Re: Les liens du sang ^
Merci Camille et Esmée (qui passe incognito ).
Chapitre 39
Très loin d'imaginer ce que son frère avait planifié avec Lisbon, Leigh Ann rejoignit donc l'adresse de son rendez-vous. Bertram lui avait indiqué le meilleur et aussi le plus cher torréfacteur de la ville. Elle n'était pas habituée à un tel luxe, ce qui, au vue des différents lieux de leurs rencontres, était indéniablement le cas de son ami. La jeune femme fréquentait plutôt les coffee shop bon marché que ce genre d'endroit hors de prix.
A son arrivée, elle le trouva, debout, accoudé au comptoir. Son allure était aux antipodes de celle qu'il affichait la veille.
Leigh Ann: "Désolée, mais le déjeuner a traîner en longueur."
Il l'embrassa sur la joue, avant de la conduire à une table en passant sa main dans le dos de la demoiselle.
Leigh Ann, stupéfaite par ce geste lui murmura: "Ouh. Qu'est-ce qui vous arrive, Mr Bertram? Quelqu'un pourrait vous voir."
Il recula une chaise, l'invitant à s'y asseoir, puis fit le tour de la table.
Bertram: "Disons que je ne suis pas fier de l'indélicatesse dont j'ai fait preuve, ce matin."
Leigh Ann: "Oh. Quand tu m'as mise à la porte. Ce n'est pas dramatique. Nous ne sommes qu'au début de notre liaison et il est bien naturel que tu préserves ton territoire. J'aurais fait la même chose."
Bertram: "Tu es d'une grande indulgence par rapport à ce manque évident de galanterie."
Leigh Ann: "J'espère que tu plaisantes! Si il y a bien une qualité qui te caractérise, c'est la galanterie."
Bertram: "Ca n'enlève rien au fait que je n'avais pas à faire ça."
Elle lui sourit, en reposant sa tasse.
Bertram: "Quoi?"
Leigh Ann: "J'ai connu des situations beaucoup plus contrariantes. Alors je t'assure que ça, ce n'était rien."
Bertram: "Une mauvaise expérience... amoureuse?"
Leigh Ann: "On peut dire ça. C'était avant Luther et ça ne c'est pas terminé de la plus classieuse des manières. Mais je ne ferais pas la même erreur avec toi. Je ne tiens pas à bousiller notre relation."
A l'expression du visage de son interlocuteur, elle cru qu'elle avait été trop loin, dans ses propos.
Leigh Ann: "Je... Je n'ai pas utilisé le meilleur terme."
Bertram: "Non, c'est tout à fait ça. Nous avons une relation."
Leigh Ann: "Ca me rassure que tu vois les choses comme moi."
Bertram: "Ah bon! A quoi est-ce que tu t'attendais?"
Leigh Ann: "Honnêtement, je m'attendais à ce que tu m'annonces que c'était terminé. Ca me paraissait logique."
Bertram, dans un large sourire: "Comment ça?"
Leigh Ann: "Et bien, tu as obtenus ce que tu voulais..."
Bertram: "J'ai le vague souvenir que nous étions deux à le vouloir."
La jeune femme pencha la tête sur le côté, en signe d'approbation.
Bertram: "Tu n'es pas le genre de femme avec qui on passe la nuit et que l'on congédit, le lendemain."
Il parlait, sans nul doute, des prostituées, par sa définition, ce qui réveilla les soupçons de la lieutenant, le concernant. Néanmoins, elle n'en laissa rien paraître.
Leigh Ann: "Dois-je comprendre que tu as déjà fait appel à ce type de... professionnelles?"
Bertram: "Quel homme n'y a jamais eu recours?"
Leigh Ann répondit immédiatement: "Patrick."
Bertram: "A ce sujet, comment a-t-il prit le fait que tu ais dormi chez moi? Car il est évident que tu lui as dit."
Leigh Ann: "Il n'était pas ravi. Je ne pense pas qu'il nous donnera sa bénédiction de si tôt. Mais il sait que je ne changerais pas d'avis sur toi et que tu es le seul à m'avoir redonné le sourire, depuis que Luther..."
Bertram: "Je n'ai pas la prétention de remplacer Luther et ça ne sera jamais le cas. Mais je ferais tout pour me montrer digne de ce rôle, auprès de toi."
Il tenait sa main pendant ce beau discours, auquel elle n'accordait aucun crédit même si elle souriait, apaisée par le ton rassurant de l'homme duquel elle aurait du avoir peur. Mais ça, elle en était incapable. Rien en lui ne déclenchait de craintes chez elle. Son instinct était peut-être faussé. Leigh Ann n'y prenait pas garde, car elle se sentait incroyablement bien en sa compagnie et refusait que cette sensation s'évapore. Malgré le charme de cet individu qui lui disait ce qu'elle avait besoin d'entendre, elle devait conserver les idées claires, en toutes circonstances. Seulement, il semblerait que ses émotions aient prit le pas sur sa raison. Certes, Bertram ne remplacerait pas Luther mais il comblait un vide qu'il avait laissé dans sa vie.
C'était précisément pour éviter que ce rapprochement ne devienne trop sérieux que Jane avait planifié son voyage en Pennsylvanie, sans en aviser sa soeur. Le soir-même, le mentaliste embarqua avec Lisbon, dans l'avion à destination de Philadelphie. C'était un vol de nuit de plusieurs heures qui aurait pu se révéler stressant pour l'agent, si elle n'avait pas dormi tout du long. A l'inverse, Jane passa la majeure partie du trajet à se torturer l'esprit, en ressassant ce que lui avait dit sa cadette. Celle-ci lui avait paru différente, comme si elle avait fait volte face, concernant Bertram. Il en avait déduit qu'elle en était malheureusement tombée amoureuse. C'était inévitable et il l'avait prévenue. Mais elle n'en avait pas tenu compte, persuadée qu'elle ne se ferait pas piéger. L'orgueil était le défaut principal de la famille Jane et Leigh Ann ne faisait pas exception à la règle.
Il fut tiré de ses soucis par le bras de sa partenaire qui le frôla, alors qu'elle se recroquevillait dans son siège. Ses cheveux tombaient sur son visage, dévoilant la cicatrice dans son cou. Délicatement, il replaça quelques mèches dessus. La jeune femme endormie soupira en se tournant vers lui pour caler sa tête contre l'épaule du blond. Celui-ci se mordait les lèvres en se flagellant mentalement de ne pas avoir réussi à la protéger de son tortionnaire. Il était déterminé à ne pas réitérer son erreur avec Leigh Ann.
Leur avion atterrit, le lendemain, dans la mâtinée. Motivé comme jamais, le consultant prit la direction des opérations, avec l'aval de Lisbon. Elle n'en restait pas moins attentive, afin de recadrer les débordements intempestifs qui le caractérisaient depuis qu'ils travaillaient ensemble. Jane loua une voiture pour leur simplifier la tâche et ne pas être tributaire des compagnies de taxi. Au moment de prendre le volant, il se dirigea vers la portière conducteur, en même temps que la jeune femme.
Lisbon: "On peut savoir, ce que vous faites?"
Jane: "Ca se voit non."
Lisbon: "Ah, non. Donnez-moi ces clés."
Jane: "Vous avez un vrai problème de confiance envers les autres."
Lisbon s'empara du trousseau: "Pas du tout. J'ai toute confiance en vous."
Jane: "Alors laissez-moi conduire."
Lisbon: "Non."
Jane: "Pourquoi? Je suis un excellent conducteur."
Lisbon: "C'est ça oui. Rappelez-moi quel est votre score de contraventions pour excès de vitesse?"
Il resta muet devant ce fait incontestable.
Lisbon: "Ne faites pas cette tête. Ce n'est pas contre vous. Mais je tiens à mourir dans mon lit, entourée de mes petits enfants."
Jane: "Serais-ce une façon détournée de me faire une proposition, chère collègue?"
Lisbon: "Fermez-là et montez."
Ils se rendirent à la clinique, selon les indications fournies par Van Pelt, afin d'y rencontrer le Dr Clackson. Une fois sur le parking de l'établissement, l'agent eut un doute sur les plans de son consultant. A dire vrai, elle ignorait encore si il en avait un et craignait qu'au contraire, il n'ait l'intention d'improviser. Pendant qu'ils patientaient, dans le hall, Jane scrutait attentivement le tableau précisant les divers services.
Lisbon: "Et maintenant? Vous avez prévu quoi? Jane? Qu'est-ce qu'on fait?"
Jane: "On improvise."
Elle changea de couleur, passant du rouge au blanc, instantanément.
Lisbon: "Vous me faites marcher, c'est ça?"
Jane: "Oui."
Lisbon souffla: "Je préfère."
Jane: "Attendez, vous ne savez pas encore de quoi il s'agit."
Lisbon: "Je sens que je vais détester votre plan."
Jane: "Vous avez rendez-vous avec le chef du service de chirurgie cardiaque" Il regarda la montre de la brunette "Dans cinq minutes. D'ailleurs, ce n'est pas lui; là-bas?"
Lisbon: "J'ai envie de vous étrangler, Jane!"
Jane: "Mais vous ne le ferez pas, il y a trop de témoins."
Un homme en blouse blanche, d'une quarantaine d'années, avançait droit sur elle, d'un pas assuré. Interpellé par une infirmière, il s'arrêta un instant.
Jane en profita pour briefer sa partenaire: "Votre père a subit un pontage coronarien et vous envisagez de le faire admettre dans cette clinique pour sa convalescence. Demandez une visite de l'établissement."
Lisbon: "Je n'ai aucun document pour lui prouver ce que j'avance. Comment vais-je le convaincre de ma bonne fois?"
Jane: "Servez-vous de votre charme."
Lisbon: "Pourquoi vous ne le faites pas?"
Jane: "Je crois qu'il sera plus sensible à votre chute de reins qu'à la mienne."
Lisbon: "Et vous, où serez-vous?"
Jane: "Dans son bureau, pour consulter le registre de ses patients. N'oubliez pas de sourire et tenez-vous bien droite."
Tandis qu'il s'éloignait, discrètement, Lisbon lui lança, à voix basse: "Je vous déteste, Jane!"
Jane: "Menteuse."
Lorsqu'elle se retourna, elle se retrouva nez à nez, avec celui qu'elle était chargée de tenir loin de son bureau. Il était l'archétype de l'homme sûr de lui et imbu de sa personne. Une sorte de Walter Mashburn avec un stéthoscope.
Lisbon: "Dr Clarckson?"
Dr: "C'est ce qui est écrit sur mon badge, en tout cas. Vous devez être Mme Lisbon."
Lisbon: "Mlle Lisbon."
Dr: "Ah, c'est une erreur de ma secrétaire. Donc j'en déduis que vous n'êtes pas ici, pour votre mari."
Lisbon: "En effet. Il s'agit de mon père."
Dr: "J'en suis ravi. Heu... Excusez-moi. Je suis navré que votre père soit souffrant. Mais je suis ravi que vous soyez célibataire. A moins que je ne sois présomptueux. Une jeune femme aussi séduisante ne peut décemment pas être seule. Ce serait un crime."
L'agent savait que le blond pouvait les entendre, depuis le bureau du médecin et décida de tester ses nerfs.
Lisbon: "Je suis libre comme l'air. Vous ne vous trompez pas."
Dr: "Bien. Mais je m'égare. Passons dans mon bureau, pour étudier votre cas, de plus près... le cas de votre père."
Il commença à pousser la porte. Jane retint son souffle, les yeux rivés sur la poignée.
Lisbon: "J'aimerais beaucoup que vous me fassiez visiter. J'ai passé des heures assise dans un avion et ça me permettrait de me dégourdir les jambes."
Dr: "Parfait. Allons-y."
Il la fit passer devant lui, une main dans le dos de la jeune femme. Le consultant les observa, dans l'ouverture de la porte, avec une pointe de jalousie. Dès qu'ils eurent disparu, au fond du couloir, il rechercha le document. Celui-ci était remisé dans un tiroir verrouillé, qu'il crocheta. Puis il ouvrit le registre et le parcouru, mais réalisa qu'il ne cherchait pas le bon nom. Si Luther était hospitalisé dans cette clinique, c'était sa mère qui l'y avait fait entrer et certainement sous un alias. Il repassa toute la liste des dernières admissions, se concentrant sur celles qui coïncidaient avec le décès du jeune homme. Soudain, il s'arrêta sur un nom "Robert Collins". Esquissant un sourire satisfait, il ressortit de la pièce, incognito et retourna à l'accueil.
Là, il s'adressa à une secrétaire: "Bonjour. Un de mes amis est hospitalisé ici. Pourriez-vous me donner le numéro de sa chambre?"
- "Quel est son nom?"
Jane: "Bobby, heu, Robert Collins."
Elle tapota sur son clavier: "Je suis désolé. Mr Collins n'est pas autorisé à recevoir de visite, en dehors de sa famille proche."
Jane: "Pouvez-vous au moins me dire comment il va?"
- "C'est interdit. Notre établissement garanti une confidentialité totale, à ses patients."
Jane: "Bobby est comme un frère pour moi. Mais vous n'y pouvez rien si c'est le règlement."
Après avoir tenté de l'attendrir avec ses yeux de chien battu, il lui tourna le dos.
- "D'accord. Je ne peux pas vous donner le numéro de sa chambre mais il se remet d'une attaque, qui s'est produite il y a un mois, suite à son opération."
Jane: "Une attaque?"
- "Oui, une attaque cérébrale. C'est assez fréquent après ce genre d'intervention."
Jane: "Il y a des séquelles?"
- "Je vous en ai déjà trop dis. Je tiens à ma place."
Jane: "Je ne dirais rien. S'il vous plait, c'est très important."
Elle hésita mais décida finalement de lui parler.
- "Dans de rares cas, des patients perdent une partie de leur mémoire. C'est le cas de Mr Collins. Je n'en sais pas plus."
Jane: "Merci infiniment."
Il avait sa réponse et retourna attendre sa collègue adossé à la portière passager de la voiture. La brunette reparut dix minutes plus tard.
Lisbon: "J'ai cru que je ne m'en débarrasserais jamais."
Jane: "Le courant avait l'air de bien passer entre vous et le doc."
Lisbon: "Clarckson? Pitié! Un dragueur ringard et pot de colle par dessus le marché. Beurk."
Jane: "Pourtant, vous lui avez dit que vous étiez libre comme l'air."
Lisbon: "Je le suis non? Et puis c'était votre idée. Je l'ai retenu assez longtemps pour que vous trouviez quelque chose?"
Il se mordait les lèvres, en fixant le sol.
Lisbon: "Oh non. Wainwright n'est pas ici. Il est bien mort, c'est ça?"
Jane: "Non. Il est ici."
Lisbon: "Vivant?"
Jane: "En quelques sortes. Il est amnésique, et j'ignore à quel point. Lisbon, si il ne se souvenait pas de Leigh, ce serait comme si il était mort, pour elle."
Il était très affecté par cette découverte.
Lisbon: "Vous devez aller le voir, pour vous en assurer. Qui sait, il se souviendra peut-être de vous et donc de votre soeur."
Jane: "Peut-être. Mais il y a un problème. Sa mère est véritablement retors. Elle a fait admettre son fils sous l'identité de Robert Collins. Et elle s'est arrangée pour que ses visites soient filtrées."
Lisbon: "Comment le savez-vous?"
Jane: "Il est arrivé ici, le jour où Wainwright est mort, et le nom de jeune fille de Mme Wainwright est Collins."
Lisbon: "Je ne veux pas être rabat joie, mais Collins est un nom très répandu."
C'est à ce moment qu'une voiture avec chauffeur déposa une femme, devant les marches de la clinique.
Lisbon la reconnue d'après la photo que lui avait montré le mentaliste, à Sacramento: "C'est pas vrai. Jane, vous aviez raison depuis le début."
Ils étaient hors de la vue de la mère de Luther et demeurèrent un long moment, là, ébahis par la situation.
Lisbon: "Il faut faire quelque chose. On ne peut pas laisser cette femme continuer à cacher la vérité à Leigh Ann. Je suis persuadée que Wainwright ne l'a pas oubliée."
Jane: "Il l'aurait contactée, si vous aviez raison."
Lisbon: "Oui, mais il ne l'a pas rayée de sa mémoire. Quand Mills l'a enlevée, il était prêt à tout, pour la retrouver. Il était bien trop amoureux d'elle pour ne pas avoir conservé des bribes de souvenir. On oubli pas si facilement quelqu'un qu'on aime."
Elle parlait en connaissance de cause et Patrick n'était pas non plus étranger à ce sentiment. Il l'avait ressenti et continuait de l'éprouver pour son épouse, au-delà de la mort. Cependant, il n'en oubliait pas le trouble qui le liait à sa partenaire, sans le préciser, pour le moment.
Luther était entrain de guérir de ses blessures physiques et il fallait, à présent, qu'ils l'aident au niveau psychologique, car ça ne serait pas sa mère qui réactiverait sa mémoire. Dans ce but, Lisbon saisi son téléphone.
Jane: "Qu'est-ce que vous faites?"
Lisbon: "J'annule nos billets retour. On ne partira pas d'ici, avant d'avoir vu et parlé à Wainwright."
Il la remercia d'un sourire, en serrant sa main.
A Sacramento, Leigh Ann avait à nouveau, délaissé son appartement au profit de celui de Bertram. Mais ce matin-là, elle était seule. Il lui avait laissé un mot, sur l'oreiller: "Tu es chez toi. Reste autant que tu le désires."
Etrange changement d'attitude de la part de l'homme qui l'avait cordialement poussée vers la sortie, la veille. Ne soupçonnant pas de malice, elle profita de son absence pour retenter sa chance avec le coffre fort. Comme la veille, elle s'attaqua à l'armoire, en retirant chaque étagère et appuya sur le fond. Ce-dernier s'ouvrit, sur une porte blindée. Elle parvint aisément à en trouver la combinaison. Au déclic, elle s'exclama: "Merci papa." Sa joie fut de courte durée, en constatant que ce coffre était vide. Sans se retourner, elle sentit une présence, dans la pièce.
Bertram: "Elle n'est plus là."
Leigh Ann: "Qu'est-ce que tu en as fait?"
Bertram: "Je l'ai détruite."
Leigh Ann: "Qu'est-ce qu'elle contenait?"
Il souriait mais ses yeux étaient glacial, effrayant.
Bertram: "Ils m'avaient prévenus, mais je ne voulais pas les croire."
Leigh Ann: "Qui? De quoi tu parles?"
Bertram: "Je t'en veux de m'obliger à faire ça."
Il s'approcha dangereusement, la contraignant à se coller contre le mur, puis il lui plaqua une main sur la gorge. Elle se débattait en empoignant son bras.
Bertram: "Je me suis trompé sur toi. Tu es obstinée comme ton frère."
Leigh Ann: "Je sais que tu n'es pas Red John. Alors dis-moi pourquoi tu fais ça?"
Bertram: "Ca n'a rien de personnel. Je ne fais qu'obéir aux ordres. Je tiens énormément à toi, plus que je ne le devrais."
Il augmenta la pression mais sans aller jusqu'au bout, tandis que la jeune femme plantait son regard dans le sien.
Bertram: "Ferme les yeux, ce sera rapide."
Leigh Ann: "Qu'est-ce que tu attends? Ce n'est pas difficile. Il te suffit de serrer les doigts. Comme il me suffisait d'appuyer sur la détente, la nuit dernière. Je n'aurais pas du renoncer."
Bertram surpris: "Pourquoi tu ne l'as pas fait?"
Leigh Ann: "Pour la même raison que toi, aujourd'hui."
Il pressa sa main, l'empêchant de respirer, mais avant qu'elle ne suffoque, il la libéra. La jeune femme toussa fortement en reprenant son souffle.
Bertram vint la relever: "Je ne voulais pas. Ils ne m'ont pas donné le choix."
Par réflexe, elle le repoussa violemment. Il recula pour s'avachir contre la cloison. Dès qu'elle eut récupérer ses forces, elle le rejoignit, le laissant la prendre dans ses bras. Elle n'avait pas peur de lui, car elle savait qu'il ne lui ferait aucun mal, elle l'avait toujours su.
Bertram: "Je suis désolé, Leigh."
Leigh Ann s'écarta de lui: "Je sais. Maintenant, tu vas tout me dire."
TBC...
Suite
Chapitre 39
Très loin d'imaginer ce que son frère avait planifié avec Lisbon, Leigh Ann rejoignit donc l'adresse de son rendez-vous. Bertram lui avait indiqué le meilleur et aussi le plus cher torréfacteur de la ville. Elle n'était pas habituée à un tel luxe, ce qui, au vue des différents lieux de leurs rencontres, était indéniablement le cas de son ami. La jeune femme fréquentait plutôt les coffee shop bon marché que ce genre d'endroit hors de prix.
A son arrivée, elle le trouva, debout, accoudé au comptoir. Son allure était aux antipodes de celle qu'il affichait la veille.
Leigh Ann: "Désolée, mais le déjeuner a traîner en longueur."
Il l'embrassa sur la joue, avant de la conduire à une table en passant sa main dans le dos de la demoiselle.
Leigh Ann, stupéfaite par ce geste lui murmura: "Ouh. Qu'est-ce qui vous arrive, Mr Bertram? Quelqu'un pourrait vous voir."
Il recula une chaise, l'invitant à s'y asseoir, puis fit le tour de la table.
Bertram: "Disons que je ne suis pas fier de l'indélicatesse dont j'ai fait preuve, ce matin."
Leigh Ann: "Oh. Quand tu m'as mise à la porte. Ce n'est pas dramatique. Nous ne sommes qu'au début de notre liaison et il est bien naturel que tu préserves ton territoire. J'aurais fait la même chose."
Bertram: "Tu es d'une grande indulgence par rapport à ce manque évident de galanterie."
Leigh Ann: "J'espère que tu plaisantes! Si il y a bien une qualité qui te caractérise, c'est la galanterie."
Bertram: "Ca n'enlève rien au fait que je n'avais pas à faire ça."
Elle lui sourit, en reposant sa tasse.
Bertram: "Quoi?"
Leigh Ann: "J'ai connu des situations beaucoup plus contrariantes. Alors je t'assure que ça, ce n'était rien."
Bertram: "Une mauvaise expérience... amoureuse?"
Leigh Ann: "On peut dire ça. C'était avant Luther et ça ne c'est pas terminé de la plus classieuse des manières. Mais je ne ferais pas la même erreur avec toi. Je ne tiens pas à bousiller notre relation."
A l'expression du visage de son interlocuteur, elle cru qu'elle avait été trop loin, dans ses propos.
Leigh Ann: "Je... Je n'ai pas utilisé le meilleur terme."
Bertram: "Non, c'est tout à fait ça. Nous avons une relation."
Leigh Ann: "Ca me rassure que tu vois les choses comme moi."
Bertram: "Ah bon! A quoi est-ce que tu t'attendais?"
Leigh Ann: "Honnêtement, je m'attendais à ce que tu m'annonces que c'était terminé. Ca me paraissait logique."
Bertram, dans un large sourire: "Comment ça?"
Leigh Ann: "Et bien, tu as obtenus ce que tu voulais..."
Bertram: "J'ai le vague souvenir que nous étions deux à le vouloir."
La jeune femme pencha la tête sur le côté, en signe d'approbation.
Bertram: "Tu n'es pas le genre de femme avec qui on passe la nuit et que l'on congédit, le lendemain."
Il parlait, sans nul doute, des prostituées, par sa définition, ce qui réveilla les soupçons de la lieutenant, le concernant. Néanmoins, elle n'en laissa rien paraître.
Leigh Ann: "Dois-je comprendre que tu as déjà fait appel à ce type de... professionnelles?"
Bertram: "Quel homme n'y a jamais eu recours?"
Leigh Ann répondit immédiatement: "Patrick."
Bertram: "A ce sujet, comment a-t-il prit le fait que tu ais dormi chez moi? Car il est évident que tu lui as dit."
Leigh Ann: "Il n'était pas ravi. Je ne pense pas qu'il nous donnera sa bénédiction de si tôt. Mais il sait que je ne changerais pas d'avis sur toi et que tu es le seul à m'avoir redonné le sourire, depuis que Luther..."
Bertram: "Je n'ai pas la prétention de remplacer Luther et ça ne sera jamais le cas. Mais je ferais tout pour me montrer digne de ce rôle, auprès de toi."
Il tenait sa main pendant ce beau discours, auquel elle n'accordait aucun crédit même si elle souriait, apaisée par le ton rassurant de l'homme duquel elle aurait du avoir peur. Mais ça, elle en était incapable. Rien en lui ne déclenchait de craintes chez elle. Son instinct était peut-être faussé. Leigh Ann n'y prenait pas garde, car elle se sentait incroyablement bien en sa compagnie et refusait que cette sensation s'évapore. Malgré le charme de cet individu qui lui disait ce qu'elle avait besoin d'entendre, elle devait conserver les idées claires, en toutes circonstances. Seulement, il semblerait que ses émotions aient prit le pas sur sa raison. Certes, Bertram ne remplacerait pas Luther mais il comblait un vide qu'il avait laissé dans sa vie.
C'était précisément pour éviter que ce rapprochement ne devienne trop sérieux que Jane avait planifié son voyage en Pennsylvanie, sans en aviser sa soeur. Le soir-même, le mentaliste embarqua avec Lisbon, dans l'avion à destination de Philadelphie. C'était un vol de nuit de plusieurs heures qui aurait pu se révéler stressant pour l'agent, si elle n'avait pas dormi tout du long. A l'inverse, Jane passa la majeure partie du trajet à se torturer l'esprit, en ressassant ce que lui avait dit sa cadette. Celle-ci lui avait paru différente, comme si elle avait fait volte face, concernant Bertram. Il en avait déduit qu'elle en était malheureusement tombée amoureuse. C'était inévitable et il l'avait prévenue. Mais elle n'en avait pas tenu compte, persuadée qu'elle ne se ferait pas piéger. L'orgueil était le défaut principal de la famille Jane et Leigh Ann ne faisait pas exception à la règle.
Il fut tiré de ses soucis par le bras de sa partenaire qui le frôla, alors qu'elle se recroquevillait dans son siège. Ses cheveux tombaient sur son visage, dévoilant la cicatrice dans son cou. Délicatement, il replaça quelques mèches dessus. La jeune femme endormie soupira en se tournant vers lui pour caler sa tête contre l'épaule du blond. Celui-ci se mordait les lèvres en se flagellant mentalement de ne pas avoir réussi à la protéger de son tortionnaire. Il était déterminé à ne pas réitérer son erreur avec Leigh Ann.
Leur avion atterrit, le lendemain, dans la mâtinée. Motivé comme jamais, le consultant prit la direction des opérations, avec l'aval de Lisbon. Elle n'en restait pas moins attentive, afin de recadrer les débordements intempestifs qui le caractérisaient depuis qu'ils travaillaient ensemble. Jane loua une voiture pour leur simplifier la tâche et ne pas être tributaire des compagnies de taxi. Au moment de prendre le volant, il se dirigea vers la portière conducteur, en même temps que la jeune femme.
Lisbon: "On peut savoir, ce que vous faites?"
Jane: "Ca se voit non."
Lisbon: "Ah, non. Donnez-moi ces clés."
Jane: "Vous avez un vrai problème de confiance envers les autres."
Lisbon s'empara du trousseau: "Pas du tout. J'ai toute confiance en vous."
Jane: "Alors laissez-moi conduire."
Lisbon: "Non."
Jane: "Pourquoi? Je suis un excellent conducteur."
Lisbon: "C'est ça oui. Rappelez-moi quel est votre score de contraventions pour excès de vitesse?"
Il resta muet devant ce fait incontestable.
Lisbon: "Ne faites pas cette tête. Ce n'est pas contre vous. Mais je tiens à mourir dans mon lit, entourée de mes petits enfants."
Jane: "Serais-ce une façon détournée de me faire une proposition, chère collègue?"
Lisbon: "Fermez-là et montez."
Ils se rendirent à la clinique, selon les indications fournies par Van Pelt, afin d'y rencontrer le Dr Clackson. Une fois sur le parking de l'établissement, l'agent eut un doute sur les plans de son consultant. A dire vrai, elle ignorait encore si il en avait un et craignait qu'au contraire, il n'ait l'intention d'improviser. Pendant qu'ils patientaient, dans le hall, Jane scrutait attentivement le tableau précisant les divers services.
Lisbon: "Et maintenant? Vous avez prévu quoi? Jane? Qu'est-ce qu'on fait?"
Jane: "On improvise."
Elle changea de couleur, passant du rouge au blanc, instantanément.
Lisbon: "Vous me faites marcher, c'est ça?"
Jane: "Oui."
Lisbon souffla: "Je préfère."
Jane: "Attendez, vous ne savez pas encore de quoi il s'agit."
Lisbon: "Je sens que je vais détester votre plan."
Jane: "Vous avez rendez-vous avec le chef du service de chirurgie cardiaque" Il regarda la montre de la brunette "Dans cinq minutes. D'ailleurs, ce n'est pas lui; là-bas?"
Lisbon: "J'ai envie de vous étrangler, Jane!"
Jane: "Mais vous ne le ferez pas, il y a trop de témoins."
Un homme en blouse blanche, d'une quarantaine d'années, avançait droit sur elle, d'un pas assuré. Interpellé par une infirmière, il s'arrêta un instant.
Jane en profita pour briefer sa partenaire: "Votre père a subit un pontage coronarien et vous envisagez de le faire admettre dans cette clinique pour sa convalescence. Demandez une visite de l'établissement."
Lisbon: "Je n'ai aucun document pour lui prouver ce que j'avance. Comment vais-je le convaincre de ma bonne fois?"
Jane: "Servez-vous de votre charme."
Lisbon: "Pourquoi vous ne le faites pas?"
Jane: "Je crois qu'il sera plus sensible à votre chute de reins qu'à la mienne."
Lisbon: "Et vous, où serez-vous?"
Jane: "Dans son bureau, pour consulter le registre de ses patients. N'oubliez pas de sourire et tenez-vous bien droite."
Tandis qu'il s'éloignait, discrètement, Lisbon lui lança, à voix basse: "Je vous déteste, Jane!"
Jane: "Menteuse."
Lorsqu'elle se retourna, elle se retrouva nez à nez, avec celui qu'elle était chargée de tenir loin de son bureau. Il était l'archétype de l'homme sûr de lui et imbu de sa personne. Une sorte de Walter Mashburn avec un stéthoscope.
Lisbon: "Dr Clarckson?"
Dr: "C'est ce qui est écrit sur mon badge, en tout cas. Vous devez être Mme Lisbon."
Lisbon: "Mlle Lisbon."
Dr: "Ah, c'est une erreur de ma secrétaire. Donc j'en déduis que vous n'êtes pas ici, pour votre mari."
Lisbon: "En effet. Il s'agit de mon père."
Dr: "J'en suis ravi. Heu... Excusez-moi. Je suis navré que votre père soit souffrant. Mais je suis ravi que vous soyez célibataire. A moins que je ne sois présomptueux. Une jeune femme aussi séduisante ne peut décemment pas être seule. Ce serait un crime."
L'agent savait que le blond pouvait les entendre, depuis le bureau du médecin et décida de tester ses nerfs.
Lisbon: "Je suis libre comme l'air. Vous ne vous trompez pas."
Dr: "Bien. Mais je m'égare. Passons dans mon bureau, pour étudier votre cas, de plus près... le cas de votre père."
Il commença à pousser la porte. Jane retint son souffle, les yeux rivés sur la poignée.
Lisbon: "J'aimerais beaucoup que vous me fassiez visiter. J'ai passé des heures assise dans un avion et ça me permettrait de me dégourdir les jambes."
Dr: "Parfait. Allons-y."
Il la fit passer devant lui, une main dans le dos de la jeune femme. Le consultant les observa, dans l'ouverture de la porte, avec une pointe de jalousie. Dès qu'ils eurent disparu, au fond du couloir, il rechercha le document. Celui-ci était remisé dans un tiroir verrouillé, qu'il crocheta. Puis il ouvrit le registre et le parcouru, mais réalisa qu'il ne cherchait pas le bon nom. Si Luther était hospitalisé dans cette clinique, c'était sa mère qui l'y avait fait entrer et certainement sous un alias. Il repassa toute la liste des dernières admissions, se concentrant sur celles qui coïncidaient avec le décès du jeune homme. Soudain, il s'arrêta sur un nom "Robert Collins". Esquissant un sourire satisfait, il ressortit de la pièce, incognito et retourna à l'accueil.
Là, il s'adressa à une secrétaire: "Bonjour. Un de mes amis est hospitalisé ici. Pourriez-vous me donner le numéro de sa chambre?"
- "Quel est son nom?"
Jane: "Bobby, heu, Robert Collins."
Elle tapota sur son clavier: "Je suis désolé. Mr Collins n'est pas autorisé à recevoir de visite, en dehors de sa famille proche."
Jane: "Pouvez-vous au moins me dire comment il va?"
- "C'est interdit. Notre établissement garanti une confidentialité totale, à ses patients."
Jane: "Bobby est comme un frère pour moi. Mais vous n'y pouvez rien si c'est le règlement."
Après avoir tenté de l'attendrir avec ses yeux de chien battu, il lui tourna le dos.
- "D'accord. Je ne peux pas vous donner le numéro de sa chambre mais il se remet d'une attaque, qui s'est produite il y a un mois, suite à son opération."
Jane: "Une attaque?"
- "Oui, une attaque cérébrale. C'est assez fréquent après ce genre d'intervention."
Jane: "Il y a des séquelles?"
- "Je vous en ai déjà trop dis. Je tiens à ma place."
Jane: "Je ne dirais rien. S'il vous plait, c'est très important."
Elle hésita mais décida finalement de lui parler.
- "Dans de rares cas, des patients perdent une partie de leur mémoire. C'est le cas de Mr Collins. Je n'en sais pas plus."
Jane: "Merci infiniment."
Il avait sa réponse et retourna attendre sa collègue adossé à la portière passager de la voiture. La brunette reparut dix minutes plus tard.
Lisbon: "J'ai cru que je ne m'en débarrasserais jamais."
Jane: "Le courant avait l'air de bien passer entre vous et le doc."
Lisbon: "Clarckson? Pitié! Un dragueur ringard et pot de colle par dessus le marché. Beurk."
Jane: "Pourtant, vous lui avez dit que vous étiez libre comme l'air."
Lisbon: "Je le suis non? Et puis c'était votre idée. Je l'ai retenu assez longtemps pour que vous trouviez quelque chose?"
Il se mordait les lèvres, en fixant le sol.
Lisbon: "Oh non. Wainwright n'est pas ici. Il est bien mort, c'est ça?"
Jane: "Non. Il est ici."
Lisbon: "Vivant?"
Jane: "En quelques sortes. Il est amnésique, et j'ignore à quel point. Lisbon, si il ne se souvenait pas de Leigh, ce serait comme si il était mort, pour elle."
Il était très affecté par cette découverte.
Lisbon: "Vous devez aller le voir, pour vous en assurer. Qui sait, il se souviendra peut-être de vous et donc de votre soeur."
Jane: "Peut-être. Mais il y a un problème. Sa mère est véritablement retors. Elle a fait admettre son fils sous l'identité de Robert Collins. Et elle s'est arrangée pour que ses visites soient filtrées."
Lisbon: "Comment le savez-vous?"
Jane: "Il est arrivé ici, le jour où Wainwright est mort, et le nom de jeune fille de Mme Wainwright est Collins."
Lisbon: "Je ne veux pas être rabat joie, mais Collins est un nom très répandu."
C'est à ce moment qu'une voiture avec chauffeur déposa une femme, devant les marches de la clinique.
Lisbon la reconnue d'après la photo que lui avait montré le mentaliste, à Sacramento: "C'est pas vrai. Jane, vous aviez raison depuis le début."
Ils étaient hors de la vue de la mère de Luther et demeurèrent un long moment, là, ébahis par la situation.
Lisbon: "Il faut faire quelque chose. On ne peut pas laisser cette femme continuer à cacher la vérité à Leigh Ann. Je suis persuadée que Wainwright ne l'a pas oubliée."
Jane: "Il l'aurait contactée, si vous aviez raison."
Lisbon: "Oui, mais il ne l'a pas rayée de sa mémoire. Quand Mills l'a enlevée, il était prêt à tout, pour la retrouver. Il était bien trop amoureux d'elle pour ne pas avoir conservé des bribes de souvenir. On oubli pas si facilement quelqu'un qu'on aime."
Elle parlait en connaissance de cause et Patrick n'était pas non plus étranger à ce sentiment. Il l'avait ressenti et continuait de l'éprouver pour son épouse, au-delà de la mort. Cependant, il n'en oubliait pas le trouble qui le liait à sa partenaire, sans le préciser, pour le moment.
Luther était entrain de guérir de ses blessures physiques et il fallait, à présent, qu'ils l'aident au niveau psychologique, car ça ne serait pas sa mère qui réactiverait sa mémoire. Dans ce but, Lisbon saisi son téléphone.
Jane: "Qu'est-ce que vous faites?"
Lisbon: "J'annule nos billets retour. On ne partira pas d'ici, avant d'avoir vu et parlé à Wainwright."
Il la remercia d'un sourire, en serrant sa main.
A Sacramento, Leigh Ann avait à nouveau, délaissé son appartement au profit de celui de Bertram. Mais ce matin-là, elle était seule. Il lui avait laissé un mot, sur l'oreiller: "Tu es chez toi. Reste autant que tu le désires."
Etrange changement d'attitude de la part de l'homme qui l'avait cordialement poussée vers la sortie, la veille. Ne soupçonnant pas de malice, elle profita de son absence pour retenter sa chance avec le coffre fort. Comme la veille, elle s'attaqua à l'armoire, en retirant chaque étagère et appuya sur le fond. Ce-dernier s'ouvrit, sur une porte blindée. Elle parvint aisément à en trouver la combinaison. Au déclic, elle s'exclama: "Merci papa." Sa joie fut de courte durée, en constatant que ce coffre était vide. Sans se retourner, elle sentit une présence, dans la pièce.
Bertram: "Elle n'est plus là."
Leigh Ann: "Qu'est-ce que tu en as fait?"
Bertram: "Je l'ai détruite."
Leigh Ann: "Qu'est-ce qu'elle contenait?"
Il souriait mais ses yeux étaient glacial, effrayant.
Bertram: "Ils m'avaient prévenus, mais je ne voulais pas les croire."
Leigh Ann: "Qui? De quoi tu parles?"
Bertram: "Je t'en veux de m'obliger à faire ça."
Il s'approcha dangereusement, la contraignant à se coller contre le mur, puis il lui plaqua une main sur la gorge. Elle se débattait en empoignant son bras.
Bertram: "Je me suis trompé sur toi. Tu es obstinée comme ton frère."
Leigh Ann: "Je sais que tu n'es pas Red John. Alors dis-moi pourquoi tu fais ça?"
Bertram: "Ca n'a rien de personnel. Je ne fais qu'obéir aux ordres. Je tiens énormément à toi, plus que je ne le devrais."
Il augmenta la pression mais sans aller jusqu'au bout, tandis que la jeune femme plantait son regard dans le sien.
Bertram: "Ferme les yeux, ce sera rapide."
Leigh Ann: "Qu'est-ce que tu attends? Ce n'est pas difficile. Il te suffit de serrer les doigts. Comme il me suffisait d'appuyer sur la détente, la nuit dernière. Je n'aurais pas du renoncer."
Bertram surpris: "Pourquoi tu ne l'as pas fait?"
Leigh Ann: "Pour la même raison que toi, aujourd'hui."
Il pressa sa main, l'empêchant de respirer, mais avant qu'elle ne suffoque, il la libéra. La jeune femme toussa fortement en reprenant son souffle.
Bertram vint la relever: "Je ne voulais pas. Ils ne m'ont pas donné le choix."
Par réflexe, elle le repoussa violemment. Il recula pour s'avachir contre la cloison. Dès qu'elle eut récupérer ses forces, elle le rejoignit, le laissant la prendre dans ses bras. Elle n'avait pas peur de lui, car elle savait qu'il ne lui ferait aucun mal, elle l'avait toujours su.
Bertram: "Je suis désolé, Leigh."
Leigh Ann s'écarta de lui: "Je sais. Maintenant, tu vas tout me dire."
TBC...
Suite
Dernière édition par lilia le Sam 22 Fév 2014 - 18:02, édité 2 fois
Invité- Invité
Re: Les liens du sang ^
J'adore la fin de ce chapitre ! Quel rebondissement ! J'ai hâte de voir ce que Bertram va dire.
Mystic-Dream- Agent de circulation
- Personnage préféré : Lisbon
Localisation : In your mind !
Re: Les liens du sang ^
]Merci Mystic-Dream, je ne fais pas attendre plus longtemps.
Chapitre 40
Ils étaient là, face à face, à se dévisager. Leigh Ann avait fait tomber le masque de Bertram, dévoilant sa vrai nature. Il y avait effectivement une part d'ombre et une violence latente chez cet homme, comme elle le pensait. Certes, elle avait cru faire fausse route et plus elle le fréquentait plus elle l'espérait. Mais voilà, Gale Bertram était autant capable d'être tendre et attentionné que de se montrer agressif et brutal. Il voulu revenir vers la jeune femme qui massait son cou endolori.
Bertram: "Laisse-moi t'aider."
Leigh Ann: "Reste où tu es."
Ne l'écoutant pas, il avança.
Leigh Ann saisit le pistolet qu'elle lui avait volé quand elle était dans ses bras, et le pointa sur lui.
Bertram, les mains ouvertes devant lui: "Tu n'as pas besoin de ça."
Leigh Ann: "Peut-être. Mais je ne sais pas si je dois te faire confiance. Je me suis brûlé les ailes à ce jeu-là."
Bertram: "Donc cette étreinte n'était qu'une ruse. Comme tout le reste. Tu as joué la comédie, toutes ces semaines."
Leigh Ann: "On est à égalité, dans ce cas."
Bertram: "Tu as tort. J'ai aimé passer du temps avec toi et j'ai fini par m'attacher à toi."
Leigh Ann: "C'est pour ça que tu voulais ma mort?"
Bertram: "Je te répète que ça n'était pas mon idée."
Leigh Ann: "De qui vient-elle?"
Bertram: "Si je te le dis, tu seras en danger."
Elle ne put retenir un fou rire sarcastique.
Leigh Ann: "Plus qu'aujourd'hui?"
Bertram: "Si j'avais vraiment voulu te tuer, nous n'aurions pas cette discussion."
Leigh Ann: "Pourquoi ne pas avoir utiliser ton flingue?"
Bertram: "Je devais faire passer ta mort pour un suicide."
Leigh Ann: "Vraiment?"
Bertram: "J'étais supposé t'étrangler, te ramener chez toi et simuler une pendaison."
La jeune femme esquissa un sourire, effarée par l'effroyable minutie du plan dont elle était censée être la victime.
Bertram: "Qu'est-ce qu'il y a?"
Leigh Ann: "C'était futé, vraiment très malin. J'imagine que j'aurais laissé une lettre pour expliquer mon geste."
Dans un soupir, il sortit une feuille de sa poche. Elle la lui prit et il lui agrippa le poignet, au passage.
Leigh Ann: "Lâche-moi immédiatement."
Elle le braqua une nouvelle fois, avec son arme.
Bertram, les mains en l'air: "Vas-y. Si tu ne le fais pas, ils s'en chargeront. De toutes façons, je suis déjà mort."
Leigh Ann relâcha lentement le percuteur: "Ne compte pas sur moi. Je sais ce que ça coûte d'abattre un flic. Tu devras t'en remettre à ton petit club de psychopathes."
Elle sortit de la salle de bain, à reculons, en continuant de le tenir en respect. Elle l'enferma, à l'intérieur.
Bertram, contre la porte, manoeuvrait la poignet frénétiquement: "Leigh, arrête! Qu'est-ce que tu fais?"
Leigh Ann: "Ta femme de ménage te libérera."
Bertram: "Attend! S'il te plait."
Elle reposa son sac et retourna près de la porte.
Leigh Ann: "Tu vas me dire qui sont ces types? Red John est l'un d'entre eux?"
Bertram: "J'aimerais pouvoir..."
Leigh Ann: "Mais tu vas te taire et protéger ce monstre qui a massacré ma famille. Je ne vois pas ce que tu pourrais me dire d'autre qui soit susceptible de m'intéresser."
Il l'entendit s'éloigner.
Bertram: "Je tiens à toi."
Leigh Ann revint sur ses pas: "Pour ta gouverne, quand on aime quelqu'un, on n'essaie pas de le tuer."
Bertram: "Je n'aurais jamais été jusque-là. Je ne peux pas, pas avec toi."
Après un long silence de la jeune femme, il pensa qu'elle était partie, sans bruit.
Bertram: "Leigh?"
Leigh Ann, adossée à la cloison: "C'était toi? Tu as agressé cette fille, à Los Angeles."
Bertram: "Oui."
Leigh Ann: "Comment j'ai pu être assez stupide pour croire que tu pouvais être innocent. Dire que j'étais entrain de tomber amoureuse. Quelle idiote."
Bertram: "Laisse-moi une chance de m'expliquer. A cette époque, je buvais beaucoup et l'alcool avait tendance à me rendre violent. J'ai frappé cette fille, je l'admets, mais quand je l'ai quitté, elle était en vie. Ce n'est que plus tard, que la police m'a apprit... Je regrette ce que j'ai fais."
Leigh Ann: "L'affaire a été enterrée. Par qui?"
Bertram: "Ton superviseur, l'inspecteur Cruz. Lui et les autres, ont toutes les preuves qui me feraient tomber pour ce crime. C'est ce que contenait l'enveloppe. Des copies du dossier. Ils me tiennent avec ça. Je ne voulais pas que tu les trouves."
Là, elle ouvrit la porte, stupéfaite que son équipier, en qui elle avait toujours eu une confiance sans failles, appartienne à ce groupe de flics corrompus. C'était le coup de grâce.
Bertram: "Tu n'es plus en sécurité, dans cette ville."
Leigh Ann: "Je n'aie pas l'intention de rester. Il est temps que je retourne à L.A., je dois retrouver ma vie."
Son regard était vide et ses propos paraissaient incohérents, à son interlocuteur.
Bertram: "Tu n'es pas sérieuse! Tu as pensé à Cruz?"
Leigh Ann: "Aux dernières nouvelles, il est toujours à l'hôpital et il n'est pas prêt d'en sortir. Mon supérieur m'a offert son poste, il y a plusieurs jours. J'hésitais mais... maintenant, je n'ai plus aucune raison de refuser."
Elle reprit ses affaires et passa le seuil de l'appartement, tandis que lui, restait dans le salon.
Bertram: "Alors, tu pars, c'est définitif?"
Leigh Ann: "Oui. Et tu devrais faire la même chose."
Elle claqua la porte derrière elle sans lui poser la question qu'il attendait, à savoir, pourquoi ses complices voulaient la disparition de Leigh Ann. Mais cette information lui était superflue car elle se doutait de la réponse. Elle s'était trop approchée de Red John et elle devait disparaître avant de toucher au but. Bertram n'était qu'un pion, aussi bien pour elle que pour ces hommes.
La jeune femme retourna donc à son domicile, afin de mettre ses affaires en ordre, en vue de son départ. Elle était un peu déstabilisée par le comportement et les paroles de Gale. Il l'avait épargnée volontairement, se mettant ,par conséquent, en danger lui-même. Elle ne pouvait pas ignorer ce fait et devait reconnaître sa sincérité quand aux sentiments qu'il prétendait éprouver pour elle. La lueur dans ses yeux était semblable à celle qu'elle percevait dans ceux de Luther. Elle en souffrait d'autant plus car elle savait que Bertram était le seul à l'avoir rendu heureuse, depuis le décès tragique de son fiancé. Mais envisager un avenir avec lui, était moralement inacceptable. Il s'en était pris à elle et malgré ça, elle n'arrivait pas à ressentir de la haine, envers lui.
A Philadelphie, Jane et Lisbon avaient prévus de rester en ville et avaient réservé des chambres, dans un hôtel, aux abords de la clinique. Ils ne savaient pas combien de temps leur séjour allait duré et préféraient parer à toutes éventualités. Le mentaliste avait insisté pour choisir cet endroit, qui lui permettrait de ne pas s'éloigner et ainsi, de surveiller l'établissement, plus facilement. Si Wainwright s'y trouvait, il finirait bien par l'apercevoir.
Planté dans le parc, devant l'hôpital, le blond passait son temps à épier les allées et venues des patients et des infirmiers, depuis leur arrivée. Cela faisait deux jours qu'ils avaient élu domicile à Philadelphie. Plusieurs fois, Jane cru voir un homme qui lui ressemblait mais celui-ci n'apparaissait toujours que de dos et ne tournait jamais la tête dans sa direction. Pourtant, tout dans son allure s'apparentait à Luther. Il avait la même taille, les cheveux bruns, la trentaine. Il se déplaçait avec difficultés, à l'aide d'une béquille, qui modifiait sa démarche.
Quand sa collègue rejoignit Patrick, sur son banc, il lui fit part de ses impressions. L'agent lui remit un gobelet de thé.
Lisbon: "Tenez. Ca vient du distributeur de l'entrée. Désolée, il n'y avait plus de Lapsang Souchong."
Jane: "Merci Lisbon."
Lisbon: "Alors, du nouveau? Qu'avez-vous découvert, en mon absence?"
Jane: "Vous voyez cet homme, là-bas?"
Lisbon: "Oui. Vous croyez que ça pourrait être lui?"
Jane: "Il n'y a qu'une façon d'en avoir le coeur net."
Il sauta de son banc et trottina jusqu'au service de rééducation. La brunette le suivit et parvint à l'intercepter, avant qu'il n'entre dans la salle.
Lisbon: "Vous êtes dingue? Vous ne pouvez pas faire ça."
Jane: "Pourquoi pas? Il n'y a pas de surveillants, on ne risque rien."
Lisbon: "Parce que sa mère est encore dans le secteur. Si elle vous surprend ici, elle fera un scandale."
Jane: "Pas si vous faites le guet. Restez ici et couvrez-moi. Partenaire."
Sous le regard furieux de Lisbon, il partit à la rencontre de son supposé beau-frère et le bouscula, pour provoquer la rencontre. Il le retint par le bras, s'excusant de sa maladresse. Le jeune homme chassa les mèches qui recouvraient son visage.
Jane sourit en le reconnaissant: "Nouvelle coiffure?"
- "On se connait?"
Jane: "A vous de me le dire, Luther."
Luther: "Oui. Ma mémoire est défaillante. Mais je me rappelle... Jane, Patrick Jane."
Jane, soulagé: "C'est exact. Je travaille pour vous, au CBI."
Luther: "Vous êtes le consultant de l'agent Lisbon. Ca me revient. Qu'est-ce que vous faites ici? C'est très loin de Sacramento. Il y a un problème là-bas?"
Jane: "Tout va bien."
Luther: "J'ai eu peur que mon appartement n'ait été vandalisé. Je n'ai pas eu la possibilité de prendre mes dispositions, à ce sujet. Et je sais qu'il n'est pas prudent de laisser un domicile vide, sans surveillance."
Jane: "Vide?"
Luther: "Quoi? Ne me dites pas que j'ai un animal de compagnie, un chien ou un poisson rouge que j'aurais oublié?"
Jane: "Soyez tranquille, vous n'avez rien de tout ça."
Luther: "Vous me rassurez. je m'en serais voulu d'avoir la mort d'un être vivant, sur la conscience."
Jane: "Ne vous en veuillez pas. Pas pour ça, en tout cas."
Luther: "Vous agissez bizarrement. Y a-t-il autre chose que devrais savoir?"
Jane: "En fait, il y a bien quelque chose."
Il allait évoquer Leigh Ann, mais une furie fit son entrée, se ruant sur les deux hommes. Térésa n'avait pas pu la retenir, à temps.
Mme Wainwright: "Mr Jane! Vous n'avez rien à faire ici! Laissez mon fils en paix!"
Luther: "Ca va, maman. Patrick est venu prendre de mes nouvelles."
Jane se tourna vers la femme, au bord de l'hystérie: "Absolument. D'ailleurs je le trouve en pleine forme." Il chuchota à son oreille: "Pour un mort."
Elle blêmit soudain, en réalisant que son stratagème était tombé à l'eau.
Mme Wainwright: "Je vous en prie, pas ici. Sortons un moment voulez-vous."
Jane: "Lisbon?"
Lisbon: "Je reste avec Wainwright."
Mme Wainwright lui lança un regard inquiet: "Ne le fatiguez pas, il a le coeur fragile. Vous comprenez."
Lisbon: "Ne vous faites pas de soucis, j'éviterais les sujets qui pourraient le stresser."
Elle rejoignit Luther, laissant ainsi Jane éclaircir la situation, avec la mère du soi-disant défunt. Ils se rendirent dans le parc réservé à la convalescence des patients récemment opérés, ce qui était le cas du jeune homme.
Jane étouffait sa colère: "Vous vous rendez compte de ce que vous avez fait! Tout le monde le croit mort!"
Mme Wainwright: "J'ai fais ça pour Luther. Je dois protéger mon fils."
Jane: "Le protéger! Mais de quoi? Ou plutôt de qui? Leigh Ann, je suppose."
Mme Wainwright: "Bien sûr, de votre soeur! Elle a failli causer sa mort. J'ai veillé à ce que cela ne se reproduise plus jamais."
Jane: "Allons, c'est ridicule! Votre fils n'est plus un enfant. Il sait se défendre."
Mme Wainwright: "Il est mon enfant et c'est mon devoir d'assurer son avenir. Vous, plus que quiconque devriez le comprendre."
Jane: "Vous n'avez pas le droit de l'arracher à la femme qu'il aime. Que se passera-t-il quand il commencera à se poser des questions sur sa vie à Sacramento? Que lui répondrez-vous quand il se souviendra de Leigh Ann?"
Mme Wainwright: "Ca n'arrivera pas. Son cerveau a effacé le souvenir de Leigh Ann et tout ce qui se rattache à elle. Elle n'existe plus pour Luther et c'est bien mieux ainsi."
Jane: "Mieux pour vous."
Il fit quelques pas, en se mordant les lèvres et s'arrêta net, en l'observant.
Jane: "Si il n'y a aucun espoir que Luther retrouve la mémoire, pourquoi êtes-vous aussi nerveuse à l'idée que l'agent Lisbon ne discute avec lui, en privé?"
Mme Wainwright: "Il n'est pas impossible qu'un jour, des souvenirs lui reviennent. Mais si on force sa mémoire... S'il vous plait, Patrick, ne lui dites rien. Il est très fragile et je ne veux pas qu'il rechute. Il ne supportera pas un tel choc, ça lui serait fatal. Je vous dis la vérité. Si vous ne me croyez pas, demandez au chirurgien."
Le mentaliste voyait de la sincérité chez cette mère, réellement soucieuse de la santé de son fils unique. Néanmoins, ce n'est pas ce qui effacerait le mal qu'elle avait fait.
Jane: "Ce n'est pas juste pour Leigh Ann et encore moins pour Luther. Vous en êtes consciente?"
Mme Wainwright: "J'en suis parfaitement consciente. Mais je ferais tout pour la survie de mon fils."
Jane: "Même au détriment de son bonheur?"
Mme Wainwright: "Je préfère le voir malheureux et vivant."
Sans surenchérir, Patrick retourna auprès du patient. Là, il lui remit, discrètement, une carte.
Jane: "Si quelque chose vous revenait, n'importe quoi. Appelez-moi, quelle que soit l'heure. Nous ne sommes pas de gros dormeurs, dans ma famille. Mais je ne vous apprend rien."
Luther: "Je ne comprend pas."
Le blond lui serra la main en y déposant un objet "emprunté", un peu plus tôt, chez sa cadette, à son insu.
Jane souffla à l'oreille du jeune homme: "Luther, vous lui manquez. Elle a besoin de vous."
Luther: "De qui vous parlez?"
Jane: "Vous vous souviendrez."
Lorsqu'il ouvrit son poing, il y découvrit un bracelet en or gris, scintillant d'éclats de diamants. Il tenait, dans le creux de sa main, le cadeau de fiançailles qu'il avait offert à Leigh Ann, mais n'en avait aucune idée. Jane espérait que ce bijoux l'aiderait à réactiver sa mémoire.
TBC...
Suite
Chapitre 40
Ils étaient là, face à face, à se dévisager. Leigh Ann avait fait tomber le masque de Bertram, dévoilant sa vrai nature. Il y avait effectivement une part d'ombre et une violence latente chez cet homme, comme elle le pensait. Certes, elle avait cru faire fausse route et plus elle le fréquentait plus elle l'espérait. Mais voilà, Gale Bertram était autant capable d'être tendre et attentionné que de se montrer agressif et brutal. Il voulu revenir vers la jeune femme qui massait son cou endolori.
Bertram: "Laisse-moi t'aider."
Leigh Ann: "Reste où tu es."
Ne l'écoutant pas, il avança.
Leigh Ann saisit le pistolet qu'elle lui avait volé quand elle était dans ses bras, et le pointa sur lui.
Bertram, les mains ouvertes devant lui: "Tu n'as pas besoin de ça."
Leigh Ann: "Peut-être. Mais je ne sais pas si je dois te faire confiance. Je me suis brûlé les ailes à ce jeu-là."
Bertram: "Donc cette étreinte n'était qu'une ruse. Comme tout le reste. Tu as joué la comédie, toutes ces semaines."
Leigh Ann: "On est à égalité, dans ce cas."
Bertram: "Tu as tort. J'ai aimé passer du temps avec toi et j'ai fini par m'attacher à toi."
Leigh Ann: "C'est pour ça que tu voulais ma mort?"
Bertram: "Je te répète que ça n'était pas mon idée."
Leigh Ann: "De qui vient-elle?"
Bertram: "Si je te le dis, tu seras en danger."
Elle ne put retenir un fou rire sarcastique.
Leigh Ann: "Plus qu'aujourd'hui?"
Bertram: "Si j'avais vraiment voulu te tuer, nous n'aurions pas cette discussion."
Leigh Ann: "Pourquoi ne pas avoir utiliser ton flingue?"
Bertram: "Je devais faire passer ta mort pour un suicide."
Leigh Ann: "Vraiment?"
Bertram: "J'étais supposé t'étrangler, te ramener chez toi et simuler une pendaison."
La jeune femme esquissa un sourire, effarée par l'effroyable minutie du plan dont elle était censée être la victime.
Bertram: "Qu'est-ce qu'il y a?"
Leigh Ann: "C'était futé, vraiment très malin. J'imagine que j'aurais laissé une lettre pour expliquer mon geste."
Dans un soupir, il sortit une feuille de sa poche. Elle la lui prit et il lui agrippa le poignet, au passage.
Leigh Ann: "Lâche-moi immédiatement."
Elle le braqua une nouvelle fois, avec son arme.
Bertram, les mains en l'air: "Vas-y. Si tu ne le fais pas, ils s'en chargeront. De toutes façons, je suis déjà mort."
Leigh Ann relâcha lentement le percuteur: "Ne compte pas sur moi. Je sais ce que ça coûte d'abattre un flic. Tu devras t'en remettre à ton petit club de psychopathes."
Elle sortit de la salle de bain, à reculons, en continuant de le tenir en respect. Elle l'enferma, à l'intérieur.
Bertram, contre la porte, manoeuvrait la poignet frénétiquement: "Leigh, arrête! Qu'est-ce que tu fais?"
Leigh Ann: "Ta femme de ménage te libérera."
Bertram: "Attend! S'il te plait."
Elle reposa son sac et retourna près de la porte.
Leigh Ann: "Tu vas me dire qui sont ces types? Red John est l'un d'entre eux?"
Bertram: "J'aimerais pouvoir..."
Leigh Ann: "Mais tu vas te taire et protéger ce monstre qui a massacré ma famille. Je ne vois pas ce que tu pourrais me dire d'autre qui soit susceptible de m'intéresser."
Il l'entendit s'éloigner.
Bertram: "Je tiens à toi."
Leigh Ann revint sur ses pas: "Pour ta gouverne, quand on aime quelqu'un, on n'essaie pas de le tuer."
Bertram: "Je n'aurais jamais été jusque-là. Je ne peux pas, pas avec toi."
Après un long silence de la jeune femme, il pensa qu'elle était partie, sans bruit.
Bertram: "Leigh?"
Leigh Ann, adossée à la cloison: "C'était toi? Tu as agressé cette fille, à Los Angeles."
Bertram: "Oui."
Leigh Ann: "Comment j'ai pu être assez stupide pour croire que tu pouvais être innocent. Dire que j'étais entrain de tomber amoureuse. Quelle idiote."
Bertram: "Laisse-moi une chance de m'expliquer. A cette époque, je buvais beaucoup et l'alcool avait tendance à me rendre violent. J'ai frappé cette fille, je l'admets, mais quand je l'ai quitté, elle était en vie. Ce n'est que plus tard, que la police m'a apprit... Je regrette ce que j'ai fais."
Leigh Ann: "L'affaire a été enterrée. Par qui?"
Bertram: "Ton superviseur, l'inspecteur Cruz. Lui et les autres, ont toutes les preuves qui me feraient tomber pour ce crime. C'est ce que contenait l'enveloppe. Des copies du dossier. Ils me tiennent avec ça. Je ne voulais pas que tu les trouves."
Là, elle ouvrit la porte, stupéfaite que son équipier, en qui elle avait toujours eu une confiance sans failles, appartienne à ce groupe de flics corrompus. C'était le coup de grâce.
Bertram: "Tu n'es plus en sécurité, dans cette ville."
Leigh Ann: "Je n'aie pas l'intention de rester. Il est temps que je retourne à L.A., je dois retrouver ma vie."
Son regard était vide et ses propos paraissaient incohérents, à son interlocuteur.
Bertram: "Tu n'es pas sérieuse! Tu as pensé à Cruz?"
Leigh Ann: "Aux dernières nouvelles, il est toujours à l'hôpital et il n'est pas prêt d'en sortir. Mon supérieur m'a offert son poste, il y a plusieurs jours. J'hésitais mais... maintenant, je n'ai plus aucune raison de refuser."
Elle reprit ses affaires et passa le seuil de l'appartement, tandis que lui, restait dans le salon.
Bertram: "Alors, tu pars, c'est définitif?"
Leigh Ann: "Oui. Et tu devrais faire la même chose."
Elle claqua la porte derrière elle sans lui poser la question qu'il attendait, à savoir, pourquoi ses complices voulaient la disparition de Leigh Ann. Mais cette information lui était superflue car elle se doutait de la réponse. Elle s'était trop approchée de Red John et elle devait disparaître avant de toucher au but. Bertram n'était qu'un pion, aussi bien pour elle que pour ces hommes.
La jeune femme retourna donc à son domicile, afin de mettre ses affaires en ordre, en vue de son départ. Elle était un peu déstabilisée par le comportement et les paroles de Gale. Il l'avait épargnée volontairement, se mettant ,par conséquent, en danger lui-même. Elle ne pouvait pas ignorer ce fait et devait reconnaître sa sincérité quand aux sentiments qu'il prétendait éprouver pour elle. La lueur dans ses yeux était semblable à celle qu'elle percevait dans ceux de Luther. Elle en souffrait d'autant plus car elle savait que Bertram était le seul à l'avoir rendu heureuse, depuis le décès tragique de son fiancé. Mais envisager un avenir avec lui, était moralement inacceptable. Il s'en était pris à elle et malgré ça, elle n'arrivait pas à ressentir de la haine, envers lui.
A Philadelphie, Jane et Lisbon avaient prévus de rester en ville et avaient réservé des chambres, dans un hôtel, aux abords de la clinique. Ils ne savaient pas combien de temps leur séjour allait duré et préféraient parer à toutes éventualités. Le mentaliste avait insisté pour choisir cet endroit, qui lui permettrait de ne pas s'éloigner et ainsi, de surveiller l'établissement, plus facilement. Si Wainwright s'y trouvait, il finirait bien par l'apercevoir.
Planté dans le parc, devant l'hôpital, le blond passait son temps à épier les allées et venues des patients et des infirmiers, depuis leur arrivée. Cela faisait deux jours qu'ils avaient élu domicile à Philadelphie. Plusieurs fois, Jane cru voir un homme qui lui ressemblait mais celui-ci n'apparaissait toujours que de dos et ne tournait jamais la tête dans sa direction. Pourtant, tout dans son allure s'apparentait à Luther. Il avait la même taille, les cheveux bruns, la trentaine. Il se déplaçait avec difficultés, à l'aide d'une béquille, qui modifiait sa démarche.
Quand sa collègue rejoignit Patrick, sur son banc, il lui fit part de ses impressions. L'agent lui remit un gobelet de thé.
Lisbon: "Tenez. Ca vient du distributeur de l'entrée. Désolée, il n'y avait plus de Lapsang Souchong."
Jane: "Merci Lisbon."
Lisbon: "Alors, du nouveau? Qu'avez-vous découvert, en mon absence?"
Jane: "Vous voyez cet homme, là-bas?"
Lisbon: "Oui. Vous croyez que ça pourrait être lui?"
Jane: "Il n'y a qu'une façon d'en avoir le coeur net."
Il sauta de son banc et trottina jusqu'au service de rééducation. La brunette le suivit et parvint à l'intercepter, avant qu'il n'entre dans la salle.
Lisbon: "Vous êtes dingue? Vous ne pouvez pas faire ça."
Jane: "Pourquoi pas? Il n'y a pas de surveillants, on ne risque rien."
Lisbon: "Parce que sa mère est encore dans le secteur. Si elle vous surprend ici, elle fera un scandale."
Jane: "Pas si vous faites le guet. Restez ici et couvrez-moi. Partenaire."
Sous le regard furieux de Lisbon, il partit à la rencontre de son supposé beau-frère et le bouscula, pour provoquer la rencontre. Il le retint par le bras, s'excusant de sa maladresse. Le jeune homme chassa les mèches qui recouvraient son visage.
Jane sourit en le reconnaissant: "Nouvelle coiffure?"
- "On se connait?"
Jane: "A vous de me le dire, Luther."
Luther: "Oui. Ma mémoire est défaillante. Mais je me rappelle... Jane, Patrick Jane."
Jane, soulagé: "C'est exact. Je travaille pour vous, au CBI."
Luther: "Vous êtes le consultant de l'agent Lisbon. Ca me revient. Qu'est-ce que vous faites ici? C'est très loin de Sacramento. Il y a un problème là-bas?"
Jane: "Tout va bien."
Luther: "J'ai eu peur que mon appartement n'ait été vandalisé. Je n'ai pas eu la possibilité de prendre mes dispositions, à ce sujet. Et je sais qu'il n'est pas prudent de laisser un domicile vide, sans surveillance."
Jane: "Vide?"
Luther: "Quoi? Ne me dites pas que j'ai un animal de compagnie, un chien ou un poisson rouge que j'aurais oublié?"
Jane: "Soyez tranquille, vous n'avez rien de tout ça."
Luther: "Vous me rassurez. je m'en serais voulu d'avoir la mort d'un être vivant, sur la conscience."
Jane: "Ne vous en veuillez pas. Pas pour ça, en tout cas."
Luther: "Vous agissez bizarrement. Y a-t-il autre chose que devrais savoir?"
Jane: "En fait, il y a bien quelque chose."
Il allait évoquer Leigh Ann, mais une furie fit son entrée, se ruant sur les deux hommes. Térésa n'avait pas pu la retenir, à temps.
Mme Wainwright: "Mr Jane! Vous n'avez rien à faire ici! Laissez mon fils en paix!"
Luther: "Ca va, maman. Patrick est venu prendre de mes nouvelles."
Jane se tourna vers la femme, au bord de l'hystérie: "Absolument. D'ailleurs je le trouve en pleine forme." Il chuchota à son oreille: "Pour un mort."
Elle blêmit soudain, en réalisant que son stratagème était tombé à l'eau.
Mme Wainwright: "Je vous en prie, pas ici. Sortons un moment voulez-vous."
Jane: "Lisbon?"
Lisbon: "Je reste avec Wainwright."
Mme Wainwright lui lança un regard inquiet: "Ne le fatiguez pas, il a le coeur fragile. Vous comprenez."
Lisbon: "Ne vous faites pas de soucis, j'éviterais les sujets qui pourraient le stresser."
Elle rejoignit Luther, laissant ainsi Jane éclaircir la situation, avec la mère du soi-disant défunt. Ils se rendirent dans le parc réservé à la convalescence des patients récemment opérés, ce qui était le cas du jeune homme.
Jane étouffait sa colère: "Vous vous rendez compte de ce que vous avez fait! Tout le monde le croit mort!"
Mme Wainwright: "J'ai fais ça pour Luther. Je dois protéger mon fils."
Jane: "Le protéger! Mais de quoi? Ou plutôt de qui? Leigh Ann, je suppose."
Mme Wainwright: "Bien sûr, de votre soeur! Elle a failli causer sa mort. J'ai veillé à ce que cela ne se reproduise plus jamais."
Jane: "Allons, c'est ridicule! Votre fils n'est plus un enfant. Il sait se défendre."
Mme Wainwright: "Il est mon enfant et c'est mon devoir d'assurer son avenir. Vous, plus que quiconque devriez le comprendre."
Jane: "Vous n'avez pas le droit de l'arracher à la femme qu'il aime. Que se passera-t-il quand il commencera à se poser des questions sur sa vie à Sacramento? Que lui répondrez-vous quand il se souviendra de Leigh Ann?"
Mme Wainwright: "Ca n'arrivera pas. Son cerveau a effacé le souvenir de Leigh Ann et tout ce qui se rattache à elle. Elle n'existe plus pour Luther et c'est bien mieux ainsi."
Jane: "Mieux pour vous."
Il fit quelques pas, en se mordant les lèvres et s'arrêta net, en l'observant.
Jane: "Si il n'y a aucun espoir que Luther retrouve la mémoire, pourquoi êtes-vous aussi nerveuse à l'idée que l'agent Lisbon ne discute avec lui, en privé?"
Mme Wainwright: "Il n'est pas impossible qu'un jour, des souvenirs lui reviennent. Mais si on force sa mémoire... S'il vous plait, Patrick, ne lui dites rien. Il est très fragile et je ne veux pas qu'il rechute. Il ne supportera pas un tel choc, ça lui serait fatal. Je vous dis la vérité. Si vous ne me croyez pas, demandez au chirurgien."
Le mentaliste voyait de la sincérité chez cette mère, réellement soucieuse de la santé de son fils unique. Néanmoins, ce n'est pas ce qui effacerait le mal qu'elle avait fait.
Jane: "Ce n'est pas juste pour Leigh Ann et encore moins pour Luther. Vous en êtes consciente?"
Mme Wainwright: "J'en suis parfaitement consciente. Mais je ferais tout pour la survie de mon fils."
Jane: "Même au détriment de son bonheur?"
Mme Wainwright: "Je préfère le voir malheureux et vivant."
Sans surenchérir, Patrick retourna auprès du patient. Là, il lui remit, discrètement, une carte.
Jane: "Si quelque chose vous revenait, n'importe quoi. Appelez-moi, quelle que soit l'heure. Nous ne sommes pas de gros dormeurs, dans ma famille. Mais je ne vous apprend rien."
Luther: "Je ne comprend pas."
Le blond lui serra la main en y déposant un objet "emprunté", un peu plus tôt, chez sa cadette, à son insu.
Jane souffla à l'oreille du jeune homme: "Luther, vous lui manquez. Elle a besoin de vous."
Luther: "De qui vous parlez?"
Jane: "Vous vous souviendrez."
Lorsqu'il ouvrit son poing, il y découvrit un bracelet en or gris, scintillant d'éclats de diamants. Il tenait, dans le creux de sa main, le cadeau de fiançailles qu'il avait offert à Leigh Ann, mais n'en avait aucune idée. Jane espérait que ce bijoux l'aiderait à réactiver sa mémoire.
TBC...
Suite
Dernière édition par lilia le Dim 2 Mar 2014 - 0:19, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Les liens du sang ^
Honte à moi, j'avais loupé plusieurs chapitres et je ne suis même plus prévenue d'une nouvelle publication bref, j'adore! je suis vraiment heureuse que Luther soit encore en vie! :) mais le fait qu'il ait perdu la mémoire j'espère qu'il la retrouvera. Hâte de lire le prochain chapitre !
Kat4- Agent de circulation
- Personnage préféré : Jane-Lisbon
Loisirs : Ecrire, lire, regarder Castle et Mentalist
Re: Les liens du sang ^
On n'est pas plus avancé ! Bertram n'est pas très loquace. Par contre, on a la confirmation que Luther est en vie. Bonne nouvelle
Mystic-Dream- Agent de circulation
- Personnage préféré : Lisbon
Localisation : In your mind !
Re: Les liens du sang ^
Il s'en ai passé des choses !
Bon, j'ai du mal à comprendre Leigh, pour être honnête elle commence peu à m'énerver... Je comprends que le décès de Luther l'a fasse souffrir mais ça n'excuse pas tout... Elle a mis Bertram en danger, il semble qu'elle ressent quelque chose pour lui mais ça n'a pas l'air de la préoccuper plus que ça (à moins que je me trompe... ). Pourtant elle savait qu'il était pas 'tout blanc', elle pensait même qu'il était Red John, elle savait à quoi s'attendre... Bref j'ai du mal à la suivre ! Et elle me semble un peu prétentieuse depuis la mort de Luther. J'espère que son retour arrangera les choses...
On sait que Leigh est en danger, malheureusement Bertram n'a pas voulu lui en dire plus. Et on n'en sait toujours pas plus sur Red John...
Luther est bien en vie, on en a maintenant la certitude ! Alors il a oublié Leigh, c'est vraiment pas de chance ! J'espère qu'il s'en souviendra vite sans problème . Je crois que Leigh a vraiment besoin de lui ! :)
Vivement la suite ! :)
Bon, j'ai du mal à comprendre Leigh, pour être honnête elle commence peu à m'énerver... Je comprends que le décès de Luther l'a fasse souffrir mais ça n'excuse pas tout... Elle a mis Bertram en danger, il semble qu'elle ressent quelque chose pour lui mais ça n'a pas l'air de la préoccuper plus que ça (à moins que je me trompe... ). Pourtant elle savait qu'il était pas 'tout blanc', elle pensait même qu'il était Red John, elle savait à quoi s'attendre... Bref j'ai du mal à la suivre ! Et elle me semble un peu prétentieuse depuis la mort de Luther. J'espère que son retour arrangera les choses...
On sait que Leigh est en danger, malheureusement Bertram n'a pas voulu lui en dire plus. Et on n'en sait toujours pas plus sur Red John...
Luther est bien en vie, on en a maintenant la certitude ! Alors il a oublié Leigh, c'est vraiment pas de chance ! J'espère qu'il s'en souviendra vite sans problème . Je crois que Leigh a vraiment besoin de lui ! :)
Vivement la suite ! :)
0Camille- Agent de circulation
- Personnage préféré : Lisbon, Jane
Re: Les liens du sang ^
Kat4, Mystic-Dream, Camille,
La suite...
Chapitre 41
Ignorant ce qui se tramait dans son dos, Leigh Ann se préparait à s'en aller, sans en aviser qui que ce soit. Elle voulait éviter que la nouvelle de ce départ précipité n'arrive aux oreilles de son frère. Celui-ci l'aurait empêchée de partir, par tous les moyens. Mais elle était déterminée à ne pas rester une minute de plus, à Sacramento. Etait-ce à cause de ses sentiments confus envers Bertram, ou bien de la menace qui semblait peser sur elle, selon lui, ou encore le souvenir de sa vie avec Luther qui emplissait cet endroit? Les raisons importaient peu et elle devait laisser tout ça derrière elle. Bien qu'elle ait décidé de ne pas faire d'adieux, en personne, elle ne pouvait pas décemment s'abstenir de rassurer Patrick. Dans cette optique, elle lui écrivit une lettre qu'elle déposa, en évidence, sur la table, dans le salon de son appartement. Puis, empoignant ses valises, elle jeta un ultime regard nostalgique, à travers la pièce, avant de refermer définitivement la porte, sur son ancienne vie.
Son seul regret était de ne pas avoir pu remettre la main sur le plus précieux objet qu'elle possédait, venant de Luther. Elle avait fouillé chaque recoins de son domicile, sans succès. Pourtant, la jeune femme aurait juré l'avoir rangé, dans le tiroir de la commode, dans le vestibule. Encore une chose chère à son coeur qui avait disparue. Elle devait tourner la page, mais c'était l'épreuve la plus pénible qu'elle ait eu à affronter, après le décès de Luther, qui resterait la pire.
Si il avait été là, tout aurait été différent. Jamais elle ne se serait rapprochée de Bertram, jamais elle n'aurait été aussi intime avec lui et surtout, jamais elle n'aurait éprouvé le moindre sentiment pour cet homme. Le fait est qu'il n'était pas là... Pas en Californie, en tout cas. Mais ça, elle l'ignorait.
C'est précisément cela que son frère voulait changer, en ramenant le jeune homme auprès d'elle. Le problème était qu'il fallait que Luther retrouve la mémoire avant, sans l'aide de personne. Si Jane tentait d'employer l'hypnose, il risquerait de bloquer irrémédiablement ses souvenirs. La patience semblait être la meilleure solution. Bien qu'il ne souhaitait pas repartir sans lui, Jane du se résigner car ils ne pouvaient pas demeurer à Philadelphie, indéfiniment. C'était irréaliste.
Chacun prépara ses valises et ils se rejoignirent dans le hall de l'hôtel. Ils réglèrent leurs séjours, puis prirent un taxi, pour l'aéroport. Dans la salle d'embarquement, l'agent brisa le silence instauré par son compagnon de voyage.
Lisbon: "Jane, est-ce que ça va? Vous n'avez pas dit un mot, depuis que nous avons décidé de quitter la ville."
Jane: "Je ne sais pas."
Lisbon: "Maintenant, nous avons la certitude que Wainwright est vivant, ça devrait vous réjouir."
Jane: "Si les circonstances étaient différentes, bien sûr."
Lisbon: "Vous parlez de son amnésie? Cet état ne sera pas permanent. Le bracelet lui rappellera votre soeur et tout le reste lui reviendra."
Jane: "Vous êtes trop optimiste."
Lisbon: "Il y a de quoi l'être, vous ne croyez pas? C'est déjà incroyable que nous l'ayons retrouvé."
Jane, désabusé: "Oui, on l'a retrouvé."
Lisbon: "Alors pourquoi j'ai la sensation que c'est très loin de vous satisfaire."
Jane: "Est-ce que vous avez vu son regard, quand j'ai fais allusion à une personne à qui il manquait? Il n'avait aucune idée de qui il s'agissait."
Lisbon: "Peut-être qu'avec du temps, ça s'arrangera."
Jane: "Pas en restant dans cette clinique avec ce dragon qu'il appelle maman. Non, le seul moyen serait qu'il voit Leigh Ann, face à face, pour lui créer un choc. Mais ça ne marchera pas."
Lisbon: "Ca a marché pour vous."
Jane: "Moi je ne risquais pas de faire une crise cardiaque."
Lisbon: "Vous avez raison. C'est un risque inutile. Et Leigh Ann? Qu'allez-vous faire? Vous allez le lui dire?"
Jane: "Non."
Lisbon dans l'incompréhension: "Comment ça non? Elle a le droit de savoir. Plus que n'importe qui. Elle a besoin de le savoir. Sans compter que ça l'éloignerait de Bertram, pour de bon."
Jane: "Je le sais. Mais je préfère attendre de voir comment l'état de Wainwright va évoluer. Je ne veux pas la faire souffrir en lui donnant de faux espoirs. Savoir que son fiancé est en vie est une chose, mais qu'il ne sait rien d'elle, en est une autre."
Il était bouleversé mais n'en laissait rien paraître. L'agent, à ses côtés, n'était pas dupe et par soucis de réconfort, elle s'invita dans ses bras. Il les referma sur elle, seulement un instant avant de se séparer d'elle, à l'annonce de l'imminence de l'embarquement.
Jane: "Merci d'être toujours là, Lisbon. Je ne mérite pas votre attention."
Lisbon: "C'est vrai. Vous ne la méritez pas. Ceci dit, cette démarche était principalement égoïste."
Il resta cloué sur place, quelques peu surpris par l'aplomb de la jeune femme.
Jane: "Qu'entendez-vous par là?"
Lisbon éluda habilement la question: "Notre avion va décoller. Votre soeur passe en priorité. En ce qui nous concerne, nous réglerons ça, une autre fois."
Il esquissa un sourire, fronçant les sourcils, alors qu'elle le tirait par le bras, vers le tarmac. Dès qu'ils furent installés, dans l'appareil, le mentaliste ne cessa de jouer, nerveusement, avec son alliance.
Lisbon: "Détendez-vous, nous serons bientôt à Sacramento."
Jane: "J'ai un mauvais pressentiment. C'est idiot, Leigh est en sécurité."
La jeune femme perdit son air décontracté, en repensant à la confession de cette dernière. Elle ne pouvait pas le lui cacher.
Lisbon: "Jane?"
Il tourna la tête vers elle.
Lisbon, perdant ses moyens, bafouilla: "Non rien."
Jane: "Vous alliez me dire quelque chose."
Lisbon: "Je ne devrais peut-être pas. Vous êtes suffisamment stressé."
Jane: "Ca a l'air sérieux. J'en déduis que ça concerne Leigh. Qu'est-ce que c'est?"
Lisbon: "Votre soeur est venu me parler, la veille de notre départ. Elle m'a dit ce qui s'était passé entre elle et Bertram."
Jane grimaçant: "Elle me l'a dit également et c'est pour ça que je voudrais déjà être là-bas. Je dois, à tous prix, éviter qu'elle ne s'implique trop dans cette histoire."
Lisbon: "Je suis désolé Jane. Pour ça, il est trop tard. Elle est déjà amoureuse. C'est ça qu'elle m'a confié."
Jane trépignant de rage, dans son siège: "Je me doutais que ça se produirait. Je l'avais prévenue mais elle n'en a fait qu'à sa tête, et voilà le résultat."
Lisbon: "Ne la blâmez pas. On ne choisit pas de qui on tombe amoureux, ou pourquoi. C'est imprévisible. Tout le monde n'a pas la faculté de résister à ce genre d'attraction. Leigh Ann est parfaitement normale. Elle est humaine, voilà tout."
Jane: "Mais... On parle de Bertram, là. Je n'imagine pas qu'elle puisse en être amoureuse."
Lisbon: "Admettez au moins, que c'est grâce à lui qu'elle est encore parmi nous. Sans lui, je crois qu'elle n'aurait pas hésité longtemps, avant de..."
Ne supportant pas d'entendre ce mot, il lui coupa la parole.
Jane: "J'ai compris. Inutile de préciser."
Tout ceci était extrêmement censé mais de là, à manifester de la reconnaissance pour cet individu qu'il ne tenait pas en grande estime, c'était exclu. Patrick ne le laisserait pas prendre plus d'importance, dans l'existence de sa soeur.
A leur retour, il ne s'attarda pas, dans l'aéroport et prit le premier taxi qui se présenta. Il serait plus juste de dire qu'il le vola à quelqu'un d'autre, en jouant des coudes. Le voyageur lésé l'agressa verbalement.
- "Hey! J'étais là avant vous, mon vieux! Faites la queue, comme tout le monde."
Jane faisant la sourde oreille, ouvrit la portière: "C'est une urgence."
L'homme, furieux, l'empoigna par le bras: "On est tous pressés ici, attendez-votre tour!"
Jane, examinant sa main, nota la trace d'un cercle, sur son annulaire: "Ne vous en faites pas, votre maîtresse ne va pas s'envoler, mon vieux."
Là, il l'avait poussé à bout. Il se retrouva expulsé du véhicule, sur le trottoir, sans ménagement. La brunette arriva in extremis, pour stopper l'altercation, avant qu'elle ne dégénère. Elle s'interposa entre les deux hommes.
Lisbon: "Qu'est-ce qui se passe ici?"
- "Ce type m'a grillé la priorité et il m'a insulté!"
Jane: "Il m'a agressé Lisbon."
- "C'est faux! Vous vous croyez tout permis! Je devrais appeler la police."
Jane: "Ca serait plutôt à moi de le faire."
Ils recommencèrent à tenter de s'étriper, alors la jeune femme exhiba sa plaque devant le visage de l'intéressé.
Lisbon: "Ca suffit! Elle est déjà là, la police. Maintenant, lâchez l'affaire et trouvez-vous un autre taxi. Je réquisitionne celui-ci."
Il écarta les bras et recula d'un pas.
- "T'as de la chance que ta copine soit là pour te défendre."
Lisbon, agacée: "Circulez!"
Jane: "Vous l'avez mouché, bravo."
Lisbon: "Ce genre d'embrouille n'arriverait pas si vous vous absteniez de provoquer tous ceux dont la tête ne vous revient pas."
Il ouvrit à peine la bouche, sans qu'elle ne lui laisse le loisir de s'exprimer.
Lisbon: "Bouclez-là et montez."
Pris en faute, Patrick se plia à ses ordres, sans essayer de se justifier, d'autant plus qu'il était responsable de cette rixe. C'est donc, dans un grand silence, qu'il laissa sa partenaire donner leur destination au conducteur. Lorsqu'elle annonça l'adresse de l'immeuble de Wainwright, Patrick lui lança un regard interrogatif.
Lisbon: "Quoi? Ca vous surprend? Je vous connais mieux que vous-même mon cher Mr Jane."
Il sourit, avant de venir l'embrasser sur la joue.
Jane: "Je sais que vous attendez autre chose de moi et je vous promets que..."
Le chauffeur: "Vous êtes arrivés. Ca fera 15 dollars."
Blasée qu'il ait été interrompu dans sa déclaration, elle régla la note et se rendit ensuite, dans le hall du bâtiment. Jane était planté devant l'interphone.
Lisbon: "Vous avez sonné?"
Jane: "Oui, mais elle ne répond pas."
Lisbon: "Elle est peut-être sortie."
Jane: "Ou bien, elle ne veut pas être dérangée parce qu'elle a de la compagnie."
Lisbon: "Ne tirez pas de conclusion hâtive. Rien ne prouve que ce soit Bertram."
Jane: "Qui d'autre? Leigh ne connait personne, en ville, en dehors de vous et de ce cher Gale."
Lisbon: "Vous oubliez Cho."
Jane: "Ce n'est pas Cho. Ma soeur et lui sont incapables de rester plus de cinq minutes, dans la même pièce, sans que ça ne tourne au vinaigre. Non, c'est Bertram."
Lisbon: "Parfait. Allez le vérifier par vous-même."
Si tôt dit, si tôt fait, ils se rendirent à l'étage de Wainwright. Le mentaliste hésitait à sonner, ne sachant comment justifier sa visite impromptue. Un voisin qui sortait de chez lui, les interpella.
- "Elle est partie hier."
Lisbon: "Partie?"
- "Vous cherchez bien Leigh Ann?"
Jane: "Où est-elle?"
- "Ca, je l'ignore. Je l'ai croisée dans l'ascenseur. A mon avis, elle n'est pas prête de revenir."
Jane: "Qu'est-ce qui vous fais dire ça? Vous êtes amis?"
- "Vous rigolez, c'est tout juste si je connais son prénom. Mais si je me fie à ses valises, elle est partie pour un moment."
Il disparut, dans les escaliers, les laissant dubitatifs, sur le palier. Toutefois, le blond ne voulait pas en rester là. Il crocheta la serrure.
Lisbon: "Vous n'allez pas forcer la porte! Qu'est-ce que vous espérez trouver?"
La porte s'ouvrit, sur un salon silencieux. Jane ramassa la lettre sur le meuble et s'assit dans un fauteuil, pendant que la jeune femme inspectait les autres pièces.
Lisbon revint de la chambre: "Le voisin a dit vrai. Elle a tout emporté. Visiblement, elle n'a pas l'intention de revenir."
Absorbé par les mots de sa soeur, il était hermétique à sa voix.
Lisbon: "Jane? Elle vous a laissé une lettre? Qu'est-ce qu'elle dit?"
Jane, les yeux rivés sur la feuille: "Elle est à Los Angeles."
Il fini sa lecture et lui tendit le courrier. Lisbon le parcourut rapidement
"Patrick,
je ne peux pas rester dans cette ville, pour des raisons personnelles. Avant que tu ne te fasses de fausses idées, sache que Gale n'est pour rien, dans ma décision. D'ailleurs, tu seras heureux d'apprendre que nous avons rompus et que j'ai jeté l'éponge concernant Red John. Tu peux dormir tranquille, ta petite soeur est hors de danger. Je regrette seulement de pas avoir pu finir, mais je dois me rendre à l'évidence. Je ne peux pas continuer à pourchasser une ombre. Il est illusoire de croire que toi ou moi pourrions le coincer. Personne ne le pourra. Alors, je te demande de faire une croix sur lui et d'avancer, sans regarder en arrière. Je n'ai pas besoin d'entrer dans les détails. Tu sais à quoi ou plutôt à qui, je fais allusion. N'est-ce pas?
Ne te fais pas de soucis pour moi, je suis simplement rentrée chez moi, à L.A. Donc, si tu le souhaites, tu peux disposer de cet appartement. Je te l'offre, ça me fait plaisir. Et puis, il sera plus confortable que ta minuscule chambre de motel.
Ne m'appelle pas, je serais pas mal occupée par le boulot. Je n'ai pas renoncé à obtenir mon grade de capitaine et je compte bien le décrocher. C'est moi qui te contacterais.
A très bientôt p'tit génie. Prend soin de toi.
Leigh.
Ps: j'ai égaré mon bracelet, si tu le trouves, envoie-le à mon adresse.
Lisbon: "Voilà qui règle la question de Bertram, c'est déjà ça."
Jane: "Mais pas celle de Luther."
Lisbon: "Maintenant que Bertram n'est plus dans l'équation, il n'y a rien qui presse. Wainwright vous appellera bientôt, j'en suis persuadé."
Jane: "C'est certain, mais quand? Dans un mois, un ans? Leigh n'attendra pas aussi longtemps."
Lisbon: "Ecoutez, Leigh Ann va bien et Wainwright va bien. Accordez-vous un peu de repos. Ca vous sera bénéfique. Vous devriez accepter son offre et emménager ici, jusqu'au retour de Wainwright."
Jane: "Si il revient."
Lisbon: "L'avenir me donnera raison."
Jane: "Il vaudrait mieux que ce soit un avenir proche."
Lisbon: "De quoi avez-vous peur?"
Jane: "Je connais ma soeur. Ce n'est pas parce qu'elle dit avoir mis un terme à leur liaison, que c'est définitif. Elle est tout à fait capable de retourner avec Bertram, un jour ou l'autre."
Lisbon: "Vous réfléchissez trop."
Elle se dirigea vers la porte, en éludant ce que Leigh Ann avait insinué à propos d'elle et de Jane. A sa grande surprise, c'est lui qui allait l'évoquer en premier.
Jane: "Où allez-vous?"
Lisbon: "Je vais passer chez moi et je file au CBI. Mais, prenez le temps qu'il vous faut. On ne croule pas sous les dossiers, en ce moment."
Jane: "Ne partez pas, tout de suite. Il faut qu'on discute. Leigh a raison."
Lisbon: "Sur le fait que vous devriez cesser de rechercher Red John?"
Jane: "Bien sûr que non. A propos de vous et moi."
Cette annonce eu pour effet immédiat de la faire revenir, près de lui. Elle avait attendu si longtemps, espérer sans y croire, que son consultant se livre. Ce moment était enfin arrivé et elle le devait à l'intervention de la cadette de Jane. Bien que sa vie parte en morceaux, Leigh Ann avait toujours encouragé leur relation. En cela, elle était la meilleure des soeurs pour Patrick et la meilleure amie de Térésa. A l'image du mentaliste, elle aurait voulu en faire plus pour l'aider mais, à partir de ce jour, c'était la patience qui prévalait. La brunette, incrédule, vint en face de Jane. Elle était suspendue à ses aveux supposés, craignant que comme d'habitude, il ne manque de courage.
Jane: "Ca fait longtemps que je n'ai pas convoité une femme."
Lisbon: "Convoité? C'est très vieux jeu, comme expression."
Jane: "Vous voyez, je suis maladroit. Je crois que j'ai perdu la main."
Lisbon: "Vous vous débrouillez très bien."
Jane: "Est-ce que vous accepteriez d'être vu, avec moi, en public?"
Lisbon: "Ce n'est pas banal comme invitation. Si votre question est, est-ce que je veux sortir avec vous? La réponse est oui."
Jane: "Commençons par un dîner. Nous verrons où ça nous mènera. Je ne veux pas tout gâcher en allant trop vite."
Lisbon: "Je suis entièrement d'accord."
Affichant un large sourire, elle passa la porte, plus heureuse que jamais. Il avait fallut traverser tant d'épreuves pour que Jane lui dévoile ses sentiments enfouis depuis aussi longtemps que les siens. Malgré sa joie, elle n'en perdait pas de vue que celle qui avait rendu ça possible, vivait un enfer qui, elle l'espérait, prendrait bientôt fin.
Mais Leigh Ann n'était pas la seule à souffrir de cette situation. De plus, il n'y avait pas qu'elle et Luther qui entraient en ligne de compte. Une troisième personne se trouvait aux prises avec le même cas de conscience. Lui avait choisi de disparaître des écrans radar, histoire de se faire discret quelques temps. Sous ses apparences de personnages manipulateur et insensible, il dissimulait une faiblesse que Leigh Ann avait révélée. Et cette faiblesse, c'était elle. Si encore, il ne s'agissait que de lui, mais ce trouble était réciproque. La distance censée atténuer ces sensations, jusqu'à les annihiler, ne ferait que les accroître.
Ce soir-là, dans son studio de L.A., elle éprouva une grande solitude et pour ne pas déprimer, elle s'assit en tailleur, dans son canapé. Essayant de se remémorer des événements heureux, elle ferma ses paupières. Elle commençait à se relaxer, visualisant des images agréables. Soudain, elle rouvrit les yeux, en réalisant que ses songes étaient orientés vers le souvenir d'un autre homme que Luther. Elle passa sa main dans ses cheveux en fixant son portable. Une pensée fugace envahie son esprit: "J'espère que tu es en sécurité, Gale."
Elle saisit l'appareil pour le reposer aussitôt, en murmurant: "Qu'est-ce que je fais, je déraille complètement."
Il lui était plus facile de le nier, mais elle savait que Bertram lui manquerait, un jour ou l'autre. Et voilà qu'elle se souciait de
du sort de cet homme. En revanche, Leigh Ann ne soupçonnait pas qu'il puisse prendre la place de son fiancé dans son esprit.
TBC...
Suite
La suite...
Chapitre 41
Ignorant ce qui se tramait dans son dos, Leigh Ann se préparait à s'en aller, sans en aviser qui que ce soit. Elle voulait éviter que la nouvelle de ce départ précipité n'arrive aux oreilles de son frère. Celui-ci l'aurait empêchée de partir, par tous les moyens. Mais elle était déterminée à ne pas rester une minute de plus, à Sacramento. Etait-ce à cause de ses sentiments confus envers Bertram, ou bien de la menace qui semblait peser sur elle, selon lui, ou encore le souvenir de sa vie avec Luther qui emplissait cet endroit? Les raisons importaient peu et elle devait laisser tout ça derrière elle. Bien qu'elle ait décidé de ne pas faire d'adieux, en personne, elle ne pouvait pas décemment s'abstenir de rassurer Patrick. Dans cette optique, elle lui écrivit une lettre qu'elle déposa, en évidence, sur la table, dans le salon de son appartement. Puis, empoignant ses valises, elle jeta un ultime regard nostalgique, à travers la pièce, avant de refermer définitivement la porte, sur son ancienne vie.
Son seul regret était de ne pas avoir pu remettre la main sur le plus précieux objet qu'elle possédait, venant de Luther. Elle avait fouillé chaque recoins de son domicile, sans succès. Pourtant, la jeune femme aurait juré l'avoir rangé, dans le tiroir de la commode, dans le vestibule. Encore une chose chère à son coeur qui avait disparue. Elle devait tourner la page, mais c'était l'épreuve la plus pénible qu'elle ait eu à affronter, après le décès de Luther, qui resterait la pire.
Si il avait été là, tout aurait été différent. Jamais elle ne se serait rapprochée de Bertram, jamais elle n'aurait été aussi intime avec lui et surtout, jamais elle n'aurait éprouvé le moindre sentiment pour cet homme. Le fait est qu'il n'était pas là... Pas en Californie, en tout cas. Mais ça, elle l'ignorait.
C'est précisément cela que son frère voulait changer, en ramenant le jeune homme auprès d'elle. Le problème était qu'il fallait que Luther retrouve la mémoire avant, sans l'aide de personne. Si Jane tentait d'employer l'hypnose, il risquerait de bloquer irrémédiablement ses souvenirs. La patience semblait être la meilleure solution. Bien qu'il ne souhaitait pas repartir sans lui, Jane du se résigner car ils ne pouvaient pas demeurer à Philadelphie, indéfiniment. C'était irréaliste.
Chacun prépara ses valises et ils se rejoignirent dans le hall de l'hôtel. Ils réglèrent leurs séjours, puis prirent un taxi, pour l'aéroport. Dans la salle d'embarquement, l'agent brisa le silence instauré par son compagnon de voyage.
Lisbon: "Jane, est-ce que ça va? Vous n'avez pas dit un mot, depuis que nous avons décidé de quitter la ville."
Jane: "Je ne sais pas."
Lisbon: "Maintenant, nous avons la certitude que Wainwright est vivant, ça devrait vous réjouir."
Jane: "Si les circonstances étaient différentes, bien sûr."
Lisbon: "Vous parlez de son amnésie? Cet état ne sera pas permanent. Le bracelet lui rappellera votre soeur et tout le reste lui reviendra."
Jane: "Vous êtes trop optimiste."
Lisbon: "Il y a de quoi l'être, vous ne croyez pas? C'est déjà incroyable que nous l'ayons retrouvé."
Jane, désabusé: "Oui, on l'a retrouvé."
Lisbon: "Alors pourquoi j'ai la sensation que c'est très loin de vous satisfaire."
Jane: "Est-ce que vous avez vu son regard, quand j'ai fais allusion à une personne à qui il manquait? Il n'avait aucune idée de qui il s'agissait."
Lisbon: "Peut-être qu'avec du temps, ça s'arrangera."
Jane: "Pas en restant dans cette clinique avec ce dragon qu'il appelle maman. Non, le seul moyen serait qu'il voit Leigh Ann, face à face, pour lui créer un choc. Mais ça ne marchera pas."
Lisbon: "Ca a marché pour vous."
Jane: "Moi je ne risquais pas de faire une crise cardiaque."
Lisbon: "Vous avez raison. C'est un risque inutile. Et Leigh Ann? Qu'allez-vous faire? Vous allez le lui dire?"
Jane: "Non."
Lisbon dans l'incompréhension: "Comment ça non? Elle a le droit de savoir. Plus que n'importe qui. Elle a besoin de le savoir. Sans compter que ça l'éloignerait de Bertram, pour de bon."
Jane: "Je le sais. Mais je préfère attendre de voir comment l'état de Wainwright va évoluer. Je ne veux pas la faire souffrir en lui donnant de faux espoirs. Savoir que son fiancé est en vie est une chose, mais qu'il ne sait rien d'elle, en est une autre."
Il était bouleversé mais n'en laissait rien paraître. L'agent, à ses côtés, n'était pas dupe et par soucis de réconfort, elle s'invita dans ses bras. Il les referma sur elle, seulement un instant avant de se séparer d'elle, à l'annonce de l'imminence de l'embarquement.
Jane: "Merci d'être toujours là, Lisbon. Je ne mérite pas votre attention."
Lisbon: "C'est vrai. Vous ne la méritez pas. Ceci dit, cette démarche était principalement égoïste."
Il resta cloué sur place, quelques peu surpris par l'aplomb de la jeune femme.
Jane: "Qu'entendez-vous par là?"
Lisbon éluda habilement la question: "Notre avion va décoller. Votre soeur passe en priorité. En ce qui nous concerne, nous réglerons ça, une autre fois."
Il esquissa un sourire, fronçant les sourcils, alors qu'elle le tirait par le bras, vers le tarmac. Dès qu'ils furent installés, dans l'appareil, le mentaliste ne cessa de jouer, nerveusement, avec son alliance.
Lisbon: "Détendez-vous, nous serons bientôt à Sacramento."
Jane: "J'ai un mauvais pressentiment. C'est idiot, Leigh est en sécurité."
La jeune femme perdit son air décontracté, en repensant à la confession de cette dernière. Elle ne pouvait pas le lui cacher.
Lisbon: "Jane?"
Il tourna la tête vers elle.
Lisbon, perdant ses moyens, bafouilla: "Non rien."
Jane: "Vous alliez me dire quelque chose."
Lisbon: "Je ne devrais peut-être pas. Vous êtes suffisamment stressé."
Jane: "Ca a l'air sérieux. J'en déduis que ça concerne Leigh. Qu'est-ce que c'est?"
Lisbon: "Votre soeur est venu me parler, la veille de notre départ. Elle m'a dit ce qui s'était passé entre elle et Bertram."
Jane grimaçant: "Elle me l'a dit également et c'est pour ça que je voudrais déjà être là-bas. Je dois, à tous prix, éviter qu'elle ne s'implique trop dans cette histoire."
Lisbon: "Je suis désolé Jane. Pour ça, il est trop tard. Elle est déjà amoureuse. C'est ça qu'elle m'a confié."
Jane trépignant de rage, dans son siège: "Je me doutais que ça se produirait. Je l'avais prévenue mais elle n'en a fait qu'à sa tête, et voilà le résultat."
Lisbon: "Ne la blâmez pas. On ne choisit pas de qui on tombe amoureux, ou pourquoi. C'est imprévisible. Tout le monde n'a pas la faculté de résister à ce genre d'attraction. Leigh Ann est parfaitement normale. Elle est humaine, voilà tout."
Jane: "Mais... On parle de Bertram, là. Je n'imagine pas qu'elle puisse en être amoureuse."
Lisbon: "Admettez au moins, que c'est grâce à lui qu'elle est encore parmi nous. Sans lui, je crois qu'elle n'aurait pas hésité longtemps, avant de..."
Ne supportant pas d'entendre ce mot, il lui coupa la parole.
Jane: "J'ai compris. Inutile de préciser."
Tout ceci était extrêmement censé mais de là, à manifester de la reconnaissance pour cet individu qu'il ne tenait pas en grande estime, c'était exclu. Patrick ne le laisserait pas prendre plus d'importance, dans l'existence de sa soeur.
A leur retour, il ne s'attarda pas, dans l'aéroport et prit le premier taxi qui se présenta. Il serait plus juste de dire qu'il le vola à quelqu'un d'autre, en jouant des coudes. Le voyageur lésé l'agressa verbalement.
- "Hey! J'étais là avant vous, mon vieux! Faites la queue, comme tout le monde."
Jane faisant la sourde oreille, ouvrit la portière: "C'est une urgence."
L'homme, furieux, l'empoigna par le bras: "On est tous pressés ici, attendez-votre tour!"
Jane, examinant sa main, nota la trace d'un cercle, sur son annulaire: "Ne vous en faites pas, votre maîtresse ne va pas s'envoler, mon vieux."
Là, il l'avait poussé à bout. Il se retrouva expulsé du véhicule, sur le trottoir, sans ménagement. La brunette arriva in extremis, pour stopper l'altercation, avant qu'elle ne dégénère. Elle s'interposa entre les deux hommes.
Lisbon: "Qu'est-ce qui se passe ici?"
- "Ce type m'a grillé la priorité et il m'a insulté!"
Jane: "Il m'a agressé Lisbon."
- "C'est faux! Vous vous croyez tout permis! Je devrais appeler la police."
Jane: "Ca serait plutôt à moi de le faire."
Ils recommencèrent à tenter de s'étriper, alors la jeune femme exhiba sa plaque devant le visage de l'intéressé.
Lisbon: "Ca suffit! Elle est déjà là, la police. Maintenant, lâchez l'affaire et trouvez-vous un autre taxi. Je réquisitionne celui-ci."
Il écarta les bras et recula d'un pas.
- "T'as de la chance que ta copine soit là pour te défendre."
Lisbon, agacée: "Circulez!"
Jane: "Vous l'avez mouché, bravo."
Lisbon: "Ce genre d'embrouille n'arriverait pas si vous vous absteniez de provoquer tous ceux dont la tête ne vous revient pas."
Il ouvrit à peine la bouche, sans qu'elle ne lui laisse le loisir de s'exprimer.
Lisbon: "Bouclez-là et montez."
Pris en faute, Patrick se plia à ses ordres, sans essayer de se justifier, d'autant plus qu'il était responsable de cette rixe. C'est donc, dans un grand silence, qu'il laissa sa partenaire donner leur destination au conducteur. Lorsqu'elle annonça l'adresse de l'immeuble de Wainwright, Patrick lui lança un regard interrogatif.
Lisbon: "Quoi? Ca vous surprend? Je vous connais mieux que vous-même mon cher Mr Jane."
Il sourit, avant de venir l'embrasser sur la joue.
Jane: "Je sais que vous attendez autre chose de moi et je vous promets que..."
Le chauffeur: "Vous êtes arrivés. Ca fera 15 dollars."
Blasée qu'il ait été interrompu dans sa déclaration, elle régla la note et se rendit ensuite, dans le hall du bâtiment. Jane était planté devant l'interphone.
Lisbon: "Vous avez sonné?"
Jane: "Oui, mais elle ne répond pas."
Lisbon: "Elle est peut-être sortie."
Jane: "Ou bien, elle ne veut pas être dérangée parce qu'elle a de la compagnie."
Lisbon: "Ne tirez pas de conclusion hâtive. Rien ne prouve que ce soit Bertram."
Jane: "Qui d'autre? Leigh ne connait personne, en ville, en dehors de vous et de ce cher Gale."
Lisbon: "Vous oubliez Cho."
Jane: "Ce n'est pas Cho. Ma soeur et lui sont incapables de rester plus de cinq minutes, dans la même pièce, sans que ça ne tourne au vinaigre. Non, c'est Bertram."
Lisbon: "Parfait. Allez le vérifier par vous-même."
Si tôt dit, si tôt fait, ils se rendirent à l'étage de Wainwright. Le mentaliste hésitait à sonner, ne sachant comment justifier sa visite impromptue. Un voisin qui sortait de chez lui, les interpella.
- "Elle est partie hier."
Lisbon: "Partie?"
- "Vous cherchez bien Leigh Ann?"
Jane: "Où est-elle?"
- "Ca, je l'ignore. Je l'ai croisée dans l'ascenseur. A mon avis, elle n'est pas prête de revenir."
Jane: "Qu'est-ce qui vous fais dire ça? Vous êtes amis?"
- "Vous rigolez, c'est tout juste si je connais son prénom. Mais si je me fie à ses valises, elle est partie pour un moment."
Il disparut, dans les escaliers, les laissant dubitatifs, sur le palier. Toutefois, le blond ne voulait pas en rester là. Il crocheta la serrure.
Lisbon: "Vous n'allez pas forcer la porte! Qu'est-ce que vous espérez trouver?"
La porte s'ouvrit, sur un salon silencieux. Jane ramassa la lettre sur le meuble et s'assit dans un fauteuil, pendant que la jeune femme inspectait les autres pièces.
Lisbon revint de la chambre: "Le voisin a dit vrai. Elle a tout emporté. Visiblement, elle n'a pas l'intention de revenir."
Absorbé par les mots de sa soeur, il était hermétique à sa voix.
Lisbon: "Jane? Elle vous a laissé une lettre? Qu'est-ce qu'elle dit?"
Jane, les yeux rivés sur la feuille: "Elle est à Los Angeles."
Il fini sa lecture et lui tendit le courrier. Lisbon le parcourut rapidement
"Patrick,
je ne peux pas rester dans cette ville, pour des raisons personnelles. Avant que tu ne te fasses de fausses idées, sache que Gale n'est pour rien, dans ma décision. D'ailleurs, tu seras heureux d'apprendre que nous avons rompus et que j'ai jeté l'éponge concernant Red John. Tu peux dormir tranquille, ta petite soeur est hors de danger. Je regrette seulement de pas avoir pu finir, mais je dois me rendre à l'évidence. Je ne peux pas continuer à pourchasser une ombre. Il est illusoire de croire que toi ou moi pourrions le coincer. Personne ne le pourra. Alors, je te demande de faire une croix sur lui et d'avancer, sans regarder en arrière. Je n'ai pas besoin d'entrer dans les détails. Tu sais à quoi ou plutôt à qui, je fais allusion. N'est-ce pas?
Ne te fais pas de soucis pour moi, je suis simplement rentrée chez moi, à L.A. Donc, si tu le souhaites, tu peux disposer de cet appartement. Je te l'offre, ça me fait plaisir. Et puis, il sera plus confortable que ta minuscule chambre de motel.
Ne m'appelle pas, je serais pas mal occupée par le boulot. Je n'ai pas renoncé à obtenir mon grade de capitaine et je compte bien le décrocher. C'est moi qui te contacterais.
A très bientôt p'tit génie. Prend soin de toi.
Leigh.
Ps: j'ai égaré mon bracelet, si tu le trouves, envoie-le à mon adresse.
Lisbon: "Voilà qui règle la question de Bertram, c'est déjà ça."
Jane: "Mais pas celle de Luther."
Lisbon: "Maintenant que Bertram n'est plus dans l'équation, il n'y a rien qui presse. Wainwright vous appellera bientôt, j'en suis persuadé."
Jane: "C'est certain, mais quand? Dans un mois, un ans? Leigh n'attendra pas aussi longtemps."
Lisbon: "Ecoutez, Leigh Ann va bien et Wainwright va bien. Accordez-vous un peu de repos. Ca vous sera bénéfique. Vous devriez accepter son offre et emménager ici, jusqu'au retour de Wainwright."
Jane: "Si il revient."
Lisbon: "L'avenir me donnera raison."
Jane: "Il vaudrait mieux que ce soit un avenir proche."
Lisbon: "De quoi avez-vous peur?"
Jane: "Je connais ma soeur. Ce n'est pas parce qu'elle dit avoir mis un terme à leur liaison, que c'est définitif. Elle est tout à fait capable de retourner avec Bertram, un jour ou l'autre."
Lisbon: "Vous réfléchissez trop."
Elle se dirigea vers la porte, en éludant ce que Leigh Ann avait insinué à propos d'elle et de Jane. A sa grande surprise, c'est lui qui allait l'évoquer en premier.
Jane: "Où allez-vous?"
Lisbon: "Je vais passer chez moi et je file au CBI. Mais, prenez le temps qu'il vous faut. On ne croule pas sous les dossiers, en ce moment."
Jane: "Ne partez pas, tout de suite. Il faut qu'on discute. Leigh a raison."
Lisbon: "Sur le fait que vous devriez cesser de rechercher Red John?"
Jane: "Bien sûr que non. A propos de vous et moi."
Cette annonce eu pour effet immédiat de la faire revenir, près de lui. Elle avait attendu si longtemps, espérer sans y croire, que son consultant se livre. Ce moment était enfin arrivé et elle le devait à l'intervention de la cadette de Jane. Bien que sa vie parte en morceaux, Leigh Ann avait toujours encouragé leur relation. En cela, elle était la meilleure des soeurs pour Patrick et la meilleure amie de Térésa. A l'image du mentaliste, elle aurait voulu en faire plus pour l'aider mais, à partir de ce jour, c'était la patience qui prévalait. La brunette, incrédule, vint en face de Jane. Elle était suspendue à ses aveux supposés, craignant que comme d'habitude, il ne manque de courage.
Jane: "Ca fait longtemps que je n'ai pas convoité une femme."
Lisbon: "Convoité? C'est très vieux jeu, comme expression."
Jane: "Vous voyez, je suis maladroit. Je crois que j'ai perdu la main."
Lisbon: "Vous vous débrouillez très bien."
Jane: "Est-ce que vous accepteriez d'être vu, avec moi, en public?"
Lisbon: "Ce n'est pas banal comme invitation. Si votre question est, est-ce que je veux sortir avec vous? La réponse est oui."
Jane: "Commençons par un dîner. Nous verrons où ça nous mènera. Je ne veux pas tout gâcher en allant trop vite."
Lisbon: "Je suis entièrement d'accord."
Affichant un large sourire, elle passa la porte, plus heureuse que jamais. Il avait fallut traverser tant d'épreuves pour que Jane lui dévoile ses sentiments enfouis depuis aussi longtemps que les siens. Malgré sa joie, elle n'en perdait pas de vue que celle qui avait rendu ça possible, vivait un enfer qui, elle l'espérait, prendrait bientôt fin.
Mais Leigh Ann n'était pas la seule à souffrir de cette situation. De plus, il n'y avait pas qu'elle et Luther qui entraient en ligne de compte. Une troisième personne se trouvait aux prises avec le même cas de conscience. Lui avait choisi de disparaître des écrans radar, histoire de se faire discret quelques temps. Sous ses apparences de personnages manipulateur et insensible, il dissimulait une faiblesse que Leigh Ann avait révélée. Et cette faiblesse, c'était elle. Si encore, il ne s'agissait que de lui, mais ce trouble était réciproque. La distance censée atténuer ces sensations, jusqu'à les annihiler, ne ferait que les accroître.
Ce soir-là, dans son studio de L.A., elle éprouva une grande solitude et pour ne pas déprimer, elle s'assit en tailleur, dans son canapé. Essayant de se remémorer des événements heureux, elle ferma ses paupières. Elle commençait à se relaxer, visualisant des images agréables. Soudain, elle rouvrit les yeux, en réalisant que ses songes étaient orientés vers le souvenir d'un autre homme que Luther. Elle passa sa main dans ses cheveux en fixant son portable. Une pensée fugace envahie son esprit: "J'espère que tu es en sécurité, Gale."
Elle saisit l'appareil pour le reposer aussitôt, en murmurant: "Qu'est-ce que je fais, je déraille complètement."
Il lui était plus facile de le nier, mais elle savait que Bertram lui manquerait, un jour ou l'autre. Et voilà qu'elle se souciait de
du sort de cet homme. En revanche, Leigh Ann ne soupçonnait pas qu'il puisse prendre la place de son fiancé dans son esprit.
TBC...
Suite
Dernière édition par lilia le Dim 16 Mar 2014 - 0:59, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Les liens du sang ^
Merci Esmée, pour ton mp!!!
Voilà la suite...
Chapitre 42
Au terme d'un long mois, sans aucune nouvelle de Luther, Jane avait perdu espoir que sa mémoire ne refasse, un jour, surface. Il finit par tirer un trait sur son retour éventuel, en Californie. Il était pratiquement sur le point de faire la même chose avec sa soeur. En effet, celle-ci ne s'était pas manifestée, depuis son départ, pour L.A.. Mais elle ne voulait pas couper les ponts, bien au contraire. Elle attendait de pouvoir lui annoncer une bonne nouvelle. Ce moment était venu. La jeune femme les invita, lui et Lisbon, à la rejoindre à Los Angeles. Elle leur expédia une carte, au CBI.
En prenant son poste, ce matin-là, l'agent la trouva, sur son bureau. Aussitôt, elle prévint son consultant. Ces deux-là, bien qu'ils se soient incontestablement rapprochés, connaissaient des débuts hésitants. Les sorties partagées n'avaient pas été nombreuses et peu concluantes. A leurs décharges, il est vrai que les conditions étaient loin d'être idéales, considérant les tensions et le stress généré par la délicate situation de Leigh Ann et Luther. Toutefois, dès que ce problème serait réglé (si il l'était un jour), Jane comptait se consacrer, plus sérieusement, à sa vie sentimentale, délaissée depuis une éternité.
C'est donc avec un enthousiasme, non dissimulé, que l'agent se planta devant le canapé du mentaliste. Plongé dans une lecture, visiblement passionnante, il leva le nez de son ouvrage.
Jane: "Et bien, vous avez l'air de bonne humeur. Qu'est-ce qui vous rend si euphorique?"
Lisbon lui donna la carte dans un sourire qui ne fut pas communicatif.
Jane, frustré en découvrant la raison de son optimisme: "Ah, ce n'est que ça."
Lisbon: "Ouha! Quelle joie. Votre soeur vient d'être nommée Capitaine, et c'est tout ce que ça vous fait? Ce n'est pas rien."
Jane: "Oui, je sais qu'elle en rêvait. Je suis fier et heureux pour elle. Mais..."
Lisbon: "Vous espériez que ce soit un courrier de Wainwright."
Il se redressa, d'un air sérieux, en réajustant son gilet.
Jane: "On ne peut rien vous cacher."
Lisbon: "Il va vous contacter."
Jane: "Arrêtez de me le répéter. Ca fait un mois, maintenant et toujours rien. C'est fichu."
Lisbon: "Pas nécessairement. J'ai peut-être une idée."
Jane, intrigué: "Laquelle?"
Lisbon: "Devinez. C'est vous le medium. Dépêchez-vous, la cérémonie commence à 15h. Ca nous laisse tout juste le temps pour nous préparer."
Elle se hâta vers l'ascenseur, en compagnie de Jane qui affichait une mine préoccupée. A l'intérieur de la cabine, il garda les yeux rivés sur les étages.
Jane: "Bertram est rentré à Sacramento, justement hier. Quelle coïncidence."
Lisbon soupira: "Vous pensez qu'il va assister à la cérémonie."
Jane: "J'espère que non. Mais Leigh l'a peut-être invité, lui-aussi."
Lisbon: "Vous croyez encore, qu'ils sont restés en contact. Arrêtez votre parano. Leigh vous a affirmé avoir rompu toute relation avec lui et je la crois. Faites-en autant. Ecoutez, elle a traversé une mauvaise passe mais c'est terminé, aujourd'hui. Vous devriez vous réjouir pour elle, plutôt que de broyer du noir."
Jane: "Je me méfie."
Lisbon: "A ce niveau-là, ce n'est plus de la méfiance, c'est de l'obsession."
Jane: "Je devrais rappeler Wainwright."
Lisbon: "Brillante idée. Si ça mère ne filtrait pas ses appels. Et en admettant que vous parveniez à l'avoir au téléphone, qu'est-ce que vous lui diriez? Ah oui, au fait, quand on s'est vu, j'ai oublié de vous vous précisez que vous êtes fiancé à ma soeur qui accessoirement, vous croit mort."
Jane: "Je ne serais pas aussi direct."
L'ascenseur s'ouvrit et le duo en sortit, pour se rendre sur le parking. La brunette persévérait dans ses convictions.
Lisbon: "Ne prévenez pas Wainwright, ça pourrait le tuer. Laissez-moi gérer votre soeur. Rendez-vous dans 30 minutes, à votre motel."
Elle entra dans le SUV, alors que le blond retournait à son véhicule, quelques mètres plus loin. Soudain, il se retourna.
Jane: "Que voulez-vous dire par gérer ma soeur?"
Lisbon éludant la question: "30 minutes Jane! Ne soyez pas en retard. Pas comme la dernière fois, au restaurant."
Jane: "Ma voiture n'avait pas démarré. D'ailleurs je me suis excusé."
Elle souriait, derrière son volant, avant d'enclencher la marche arrière et de quitter le parking. Un instant après, il fit de même. A 8h30, quand le mentaliste apparut sur l'escalier de son appartement, son amie était déjà là, debout contre la portière de sa voiture. Vêtue, tout en sobriété, d'un costume noir veste / pantalon, associé à une chemise blanche et des talons hauts. Elle faisait tourner son trousseau dans sa main, en le regardant s'avancer vers elle.
Jane: "Quelle ponctualité, ma chère!"
Elle s'aperçut qu'il portait une cravate.
Lisbon: "Vous vous êtes mis sur votre 31."
Jane la déshabillant du regard: "Je ne suis pas le seul, apparemment."
La jeune femme rougis instantanément.
Jane: "C'est normal. Ce n'est pas tous les jours que ma soeur devient Capitaine."
Lisbon esquissa un sourire: "Et ce n'est pas tous les jours que vous nouez une cravate. Je me demandais pourquoi vous n'en portiez jamais. J'ai compris. Vous appelez ça un noeud de cravate?"
Elle se positionna, face à lui et rattacha ce bout de tissus anarchique, de façon académique.
Jane: "Une vrai pro."
Lisbon: "J'ai été élevée avec trois frères, je vous rappelle. Tous étaient aussi doués que vous dans cet exercice."
Machinalement, elle épousseta les épaules de Jane, profitant de la hauteur procurée par ses chaussures. Le blond saisi cette opportunité en la surprenant par un baiser inopiné. Elle ferma les yeux et ne les rouvrit que lorsqu'il détacha ses lèvres des siennes, glissant sa main sur sa joue.
Lisbon: "Il y a des exercices dans lesquels vous êtes doué, Jane. Jane... on pourrait peut-être s'appeler par nos prénoms?"
Jane: "C'est un peu rapide, non?"
Lisbon ironisa: "Ca ne fait qu'une dizaine d'années que nous nous connaissons, après tout."
Il s'amusait à la taquiner et elle tomba dans le panneau, affichant un air renfrogné. Elle monta à la gauche du véhicule, pendant que le blond prenait place à côté.
Jane lui décocha un large sourire en caressant sa main: "Ne te fâche pas, Térésa. Je plaisantais."
Elle remarqua le tutoiement et plutôt que de mettre des mots sur ses sentiments, elle répondit au baiser précédemment donné, avec plus de fougue. Patrick mit fin à leur étreinte, à contre coeur. Mais il était temps d'y aller sinon ils seraient en retard. En vérité, cela arrangeait bien le mentaliste qui manquait d'assurance. Même si ses gestes n'avaient rien de confus, il éprouvait encore des difficultés à s'abandonner avec une autre femme que sa défunte épouse. Toutefois, il pourrait compter sur l'appuis de sa cadette qui ne manquerait pas de l'encourager vivement, dans ce sens. Pour ça, il ne doutait pas de l'acharnement de cette jeune femme qui n'aurait de cesse de le harceler, jusqu'à obtenir un résultat positif.
Patrick espérait qu'elle serait heureuse de les voir ensemble. Certes, ils ne l'étaient pas complètement, mais le blond avait amorcé un changement dans leur relation et ne s'arrêterait pas, en si bon chemin. Il souhaitait, à présent, rendre la pareille à sa soeur, si seulement Luther se manifestait rapidement.
Pendant les cinq heures de route, Jane consultait régulièrement son portable, qui restait désespérément silencieux. Concentrée sur sa conduite, la brunette savait ce qui le perturbait.
Lisbon: "Tu devrais essayer de dormir. Je te réveillerais si il sonne."
Jane: "Je..."
Lisbon: "N'essais pas de marchander."
Jane: "D'accord. Et toi, garde les yeux ouverts."
Lisbon: "Aucun problème. J'ai ingurgité assez de caféine pour tenir toute la journée."
Jane: "Il faut l'espérer."
Elle lui donna un léger coup dans l'épaule, qui le fit sourire. Puis, il croisa les bras, en se recroquevillant dans son siège, où il s'assoupit aussitôt. Afin qu'il ne soit pas dérangé par une sonnerie intempestive, Térésa subtilisa son téléphone et le plaça dans sa poche, en mode muet. La manoeuvre ne servit à rien car l'appareil ne reçut aucun appel. Le silence de Wainwright devenait inquiétant, pour elle-aussi.
A leur arrivée, devant le bâtiment de la police de Los Angeles, Lisbon distingua une personne en uniforme complet qui vint les accueillir. A mesure qu'elle se rapprochait de la voiture, elle reconnut son visage et les yeux bleus propres à la famille Jane. La jeune femme ôta sa casquette, pour la saluer, alors qu'elle sortait du véhicule. Quand à Patrick, il ne s'était pas rendu compte que le voyage était fini et continuait paisiblement sa sieste. Leigh Ann, d'humeur frondeuse, tapota doucement à la vitre, puis énergiquement. Le blond sursauta, déclenchant l'hilarité des deux femmes qui se tapèrent dans la main. Il ouvrit la portière et sortit, enfin.
Jane regarda, tour à tour, les responsables de son réveil en fanfare: "Je suppose que vous êtes contentes de vous, mesdemoiselles?"
Leigh Ann: "Ouais."
Lisbon: "Oh, aller ne sois pas si bougon, Patrick."
Leigh Ann: "Laissez Térésa. Il a un sale caractère quand on le prive de sa sacro sainte sieste."
Lisbon: "C'est clair, un gamin qu'on aurait privé de dessert."
Jane: "Ah! Je suis écroulé de rire."
Sa soeur vint se serrer dans ses bras.
Jane: "Tu m'as manqué p'tite soeur."
Leigh Ann: "J'espère bien."
Elle se décolla de sa poitrine pour le détailler des pieds à la tête, dans un rictus.
Jane: "Quoi? Ma cravate est de travers?"
Leigh Ann: "Tu n'en porte jamais. Et pour cause, tu n'as jamais su faire de noeud de cravate digne de ce nom."
Lisbon: "Rassurez-vous, il ne sait toujours pas. Je l'ai aidé."
La demoiselle s'écarta du couple, en croisant les bras.
Leigh Ann: "Vous deux... Ca y est? J'veux dire, vous êtes ensemble? Oui, c'est évident."
Sans leur permettre la moindre réponse, elle se jeta au cou de son frère. Il eut l'impression d'avoir retrouvé la Leigh Ann du passé, telle qu'elle était avant que Bryan Mills ne détruise tout sur son passage. Elle était redevenue une jeune femme pétillante et espiègle, à qui tout réussi. En tout cas, du point de vue professionnel, car sur le plan privé, une incertitude perdurait.
Leigh Ann, euphorique: "Je suis contente, pour vous deux. Tu en auras mis du temps, à te jeter à l'eau."
Lisbon: "Alors là, je ne peux qu'approuver."
Jane: "Assez parlé de moi, si ça ne vous ennuis pas."
Leigh Ann: "Oh, pourquoi? C'est tellement drôle de te mettre en boîte. Pour une fois que les rôles sont inversés."
Jane: "Tiens, j'ignorais que c'était ma fête."
Leigh Ann l'embrassa sur la joue: "Ok, ça suffit. Bien, vous venez avec moi?"
Ils la suivirent, dans la salle de réception, pour assister à la remise de sa nouvelle plaque, ainsi qu'à celle de trois autres Lieutenants. A la fin du protocole, une petite fête était organisée, par les collègues de ces-derniers. Leigh Ann, en conversation avec des amis, avait délaissé, un instant, ses invités, restés aux abords de la table des entremets. La réputation de la gourmandise du mentaliste n'était plus à faire, mais pourtant, il se désintéressa de cette tentante exposition de pâtisserie. Sa soeur paraissait capter toute son attention.
Lisbon: "Patrick, tout va bien?"
Jane: "Oui."
Lisbon: "Tu n'as pas touché au buffet. Ca ne te ressemble pas."
Jane: "J'ai l'estomac noué."
Lisbon: "Il n'y a aucune raison. Ta soeur est épanouie, regarde-là."
En effet, elle riait, affichant un visage rayonnant. Mais peut-être ne reflétait-il pas son réel état d'esprit.
Jane: "Elle simule. J'en mettrais ma main à couper."
Lisbon: "Tu dis n'importe quoi. Elle me semble bien dans sa peau, à moi."
Jane: "Elle sourit mais ses yeux raconte une toute autre histoire."
La jeune femme les rejoignit, en retirant ses gants blancs.
Leigh Ann: "Pardon. Je n'ai pas été trop longue?"
Lisbon: "Pas du tout."
Le blond fixait le poignet de sa soeur, avec intérêt.
Leigh Ann: "Oui, c'est la montre de Luther. L'hôpital de Sacramento me l'a renvoyée. C'est le seul effet personnel que sa mère a laissé sur place. Probablement, parce que c'est moi qui la lui ai offerte."
Elle étouffa son émotion, avant de reprendre.
Leigh Ann: "Luther m'a encouragé à passer le concours de Capitaine. C'est grâce à lui que j'ai persévéré. Avec cette montre, c'est un peu comme si il était ici... Mais, je renoncerais à ce grade et même à ma carrière dans la police, si ça pouvait le ramener."
Jane: "Leigh...
Leigh Ann: "Excusez-moi."
Son chagrin redoubla d'intensité. Echouant à retenir une larme qui perla sur sa joue, elle s'éclipsa dans son bureau, situé dans l'étage au-dessus. Bouleversé par sa tristesse, Jane s'apprêtait à la suivre, mais son amie l'en dissuada.
Lisbon: "Laisse-lui le temps de se remettre."
Jane: "Je savais que sa blessure n'était pas refermée. Il faut lui dire, Térésa. Il faut lui dire, maintenant."
Lisbon: "C'est exactement à ça que je pensais."
Jane fouilla sa veste: "Où est ce foutu téléphone?"
A ce moment précis, l'agent se rappela que l'appareil était en sa possession. Elle le sortit de sa poche, constatant qu'un message était arrivé.
Jane, à bout de patience: "J'y vais. Il est inutile qu'elle continue à endurer cette souffrance, pour rien."
Lisbon: "Attend. Tu as reçus un sms de Wainwright."
Ils consultèrent, en même temps, les mots de Luther: "Qui est Leigh Ann? Je vous rappellerais, nous devons parler."
La nouvelle Capitaine Jane venait elle-aussi de recevoir quelque chose à laquelle elle ne s'attendait pas. Dans les bureaux, un bouquet d'Iris jaune trônait devant son ordinateur. La carte coincée au milieu des fleurs contenait un message: Pour perpétuer la tradition. Félicitations, Leigh Ann. J'espère que tu pourras me pardonner un jour. G.B.
Leigh Ann: "Pas aujourd'hui!"
De rage, elle prit le bouquet et le jeta, sans autre forme de procès, dans la corbeille, avant de fondre en larmes, dans son fauteuil. La tête entre ses mains, elle pensait: "Je voudrais que tu sois là, Luther. Tu me manques tellement."
C'est là que son frère la surprit en plein désarroi. Térésa était juste derrière lui.
Lisbon lui souffla à l'oreille: "C'est le moment idéal."
Jane: "Je ne sais pas, tu devrais peut-être t'en charger?"
Lisbon: C'est mieux que ça vienne de toi."
La jeune femme releva la tête et quitta son siège en essuyant ses yeux rougis, d'un revers de la main.
Leigh Ann: "C'est quoi ces messes basses? Qu'est-ce que vous complotez?"
Lisbon: "Vous devriez vous asseoir."
Leigh Ann: "Je vous remercie, je suis bien, debout. J'ai eu un mauvais moment, c'est tout. Alors? Vous me dites ce qu'il y a?"
Jane: "Fais ce qu'elle te conseille, s'il te plait."
Leigh Ann: "Je dois avoir peur? Qu'est-ce qui ce passe?"
Jane: "Tu vas pouvoir partager ton succès avec Luther."
Leigh Ann: "C'est donc ça. Tu as trouvé où il est enterré?"
Jane: "Non."
Leigh Ann: "Ne me dis pas que tu vas entrer en "contact spirit" avec mon défunt fiancé. Je ne suis pas un de tes pigeons, désolée."
Jane: "Bien sûr que non. Et même si j'avais un tel don, ça ne marcherait pas."
Leigh Ann: "Ah oui? Parce qu'il ne trouvait pas grâce, à tes yeux? Je sais que tu ne l'as jamais vraiment apprécié."
Comme il s'enferrait dans des explications vaseuses, en tournant autour du pot, la brunette prit la parole.
Lisbon: "Ca ne marchera pas, parce qu'il est vivant."
Leigh Ann lui lança un regard noir: "Térésa! Je ne vous aurais pas imaginée si cruelle. Pourquoi vous dites ça? "
Jane: "Parce que c'est la vérité."
Elle fronça les sourcils, d'incompréhension, avant de vaciller, pâle comme un linge, à tel point que son frère du la soutenir pour l'allonger, sur un canapé, de l'open space.
TBC...
Suite
Voilà la suite...
Chapitre 42
Au terme d'un long mois, sans aucune nouvelle de Luther, Jane avait perdu espoir que sa mémoire ne refasse, un jour, surface. Il finit par tirer un trait sur son retour éventuel, en Californie. Il était pratiquement sur le point de faire la même chose avec sa soeur. En effet, celle-ci ne s'était pas manifestée, depuis son départ, pour L.A.. Mais elle ne voulait pas couper les ponts, bien au contraire. Elle attendait de pouvoir lui annoncer une bonne nouvelle. Ce moment était venu. La jeune femme les invita, lui et Lisbon, à la rejoindre à Los Angeles. Elle leur expédia une carte, au CBI.
En prenant son poste, ce matin-là, l'agent la trouva, sur son bureau. Aussitôt, elle prévint son consultant. Ces deux-là, bien qu'ils se soient incontestablement rapprochés, connaissaient des débuts hésitants. Les sorties partagées n'avaient pas été nombreuses et peu concluantes. A leurs décharges, il est vrai que les conditions étaient loin d'être idéales, considérant les tensions et le stress généré par la délicate situation de Leigh Ann et Luther. Toutefois, dès que ce problème serait réglé (si il l'était un jour), Jane comptait se consacrer, plus sérieusement, à sa vie sentimentale, délaissée depuis une éternité.
C'est donc avec un enthousiasme, non dissimulé, que l'agent se planta devant le canapé du mentaliste. Plongé dans une lecture, visiblement passionnante, il leva le nez de son ouvrage.
Jane: "Et bien, vous avez l'air de bonne humeur. Qu'est-ce qui vous rend si euphorique?"
Lisbon lui donna la carte dans un sourire qui ne fut pas communicatif.
Jane, frustré en découvrant la raison de son optimisme: "Ah, ce n'est que ça."
Lisbon: "Ouha! Quelle joie. Votre soeur vient d'être nommée Capitaine, et c'est tout ce que ça vous fait? Ce n'est pas rien."
Jane: "Oui, je sais qu'elle en rêvait. Je suis fier et heureux pour elle. Mais..."
Lisbon: "Vous espériez que ce soit un courrier de Wainwright."
Il se redressa, d'un air sérieux, en réajustant son gilet.
Jane: "On ne peut rien vous cacher."
Lisbon: "Il va vous contacter."
Jane: "Arrêtez de me le répéter. Ca fait un mois, maintenant et toujours rien. C'est fichu."
Lisbon: "Pas nécessairement. J'ai peut-être une idée."
Jane, intrigué: "Laquelle?"
Lisbon: "Devinez. C'est vous le medium. Dépêchez-vous, la cérémonie commence à 15h. Ca nous laisse tout juste le temps pour nous préparer."
Elle se hâta vers l'ascenseur, en compagnie de Jane qui affichait une mine préoccupée. A l'intérieur de la cabine, il garda les yeux rivés sur les étages.
Jane: "Bertram est rentré à Sacramento, justement hier. Quelle coïncidence."
Lisbon soupira: "Vous pensez qu'il va assister à la cérémonie."
Jane: "J'espère que non. Mais Leigh l'a peut-être invité, lui-aussi."
Lisbon: "Vous croyez encore, qu'ils sont restés en contact. Arrêtez votre parano. Leigh vous a affirmé avoir rompu toute relation avec lui et je la crois. Faites-en autant. Ecoutez, elle a traversé une mauvaise passe mais c'est terminé, aujourd'hui. Vous devriez vous réjouir pour elle, plutôt que de broyer du noir."
Jane: "Je me méfie."
Lisbon: "A ce niveau-là, ce n'est plus de la méfiance, c'est de l'obsession."
Jane: "Je devrais rappeler Wainwright."
Lisbon: "Brillante idée. Si ça mère ne filtrait pas ses appels. Et en admettant que vous parveniez à l'avoir au téléphone, qu'est-ce que vous lui diriez? Ah oui, au fait, quand on s'est vu, j'ai oublié de vous vous précisez que vous êtes fiancé à ma soeur qui accessoirement, vous croit mort."
Jane: "Je ne serais pas aussi direct."
L'ascenseur s'ouvrit et le duo en sortit, pour se rendre sur le parking. La brunette persévérait dans ses convictions.
Lisbon: "Ne prévenez pas Wainwright, ça pourrait le tuer. Laissez-moi gérer votre soeur. Rendez-vous dans 30 minutes, à votre motel."
Elle entra dans le SUV, alors que le blond retournait à son véhicule, quelques mètres plus loin. Soudain, il se retourna.
Jane: "Que voulez-vous dire par gérer ma soeur?"
Lisbon éludant la question: "30 minutes Jane! Ne soyez pas en retard. Pas comme la dernière fois, au restaurant."
Jane: "Ma voiture n'avait pas démarré. D'ailleurs je me suis excusé."
Elle souriait, derrière son volant, avant d'enclencher la marche arrière et de quitter le parking. Un instant après, il fit de même. A 8h30, quand le mentaliste apparut sur l'escalier de son appartement, son amie était déjà là, debout contre la portière de sa voiture. Vêtue, tout en sobriété, d'un costume noir veste / pantalon, associé à une chemise blanche et des talons hauts. Elle faisait tourner son trousseau dans sa main, en le regardant s'avancer vers elle.
Jane: "Quelle ponctualité, ma chère!"
Elle s'aperçut qu'il portait une cravate.
Lisbon: "Vous vous êtes mis sur votre 31."
Jane la déshabillant du regard: "Je ne suis pas le seul, apparemment."
La jeune femme rougis instantanément.
Jane: "C'est normal. Ce n'est pas tous les jours que ma soeur devient Capitaine."
Lisbon esquissa un sourire: "Et ce n'est pas tous les jours que vous nouez une cravate. Je me demandais pourquoi vous n'en portiez jamais. J'ai compris. Vous appelez ça un noeud de cravate?"
Elle se positionna, face à lui et rattacha ce bout de tissus anarchique, de façon académique.
Jane: "Une vrai pro."
Lisbon: "J'ai été élevée avec trois frères, je vous rappelle. Tous étaient aussi doués que vous dans cet exercice."
Machinalement, elle épousseta les épaules de Jane, profitant de la hauteur procurée par ses chaussures. Le blond saisi cette opportunité en la surprenant par un baiser inopiné. Elle ferma les yeux et ne les rouvrit que lorsqu'il détacha ses lèvres des siennes, glissant sa main sur sa joue.
Lisbon: "Il y a des exercices dans lesquels vous êtes doué, Jane. Jane... on pourrait peut-être s'appeler par nos prénoms?"
Jane: "C'est un peu rapide, non?"
Lisbon ironisa: "Ca ne fait qu'une dizaine d'années que nous nous connaissons, après tout."
Il s'amusait à la taquiner et elle tomba dans le panneau, affichant un air renfrogné. Elle monta à la gauche du véhicule, pendant que le blond prenait place à côté.
Jane lui décocha un large sourire en caressant sa main: "Ne te fâche pas, Térésa. Je plaisantais."
Elle remarqua le tutoiement et plutôt que de mettre des mots sur ses sentiments, elle répondit au baiser précédemment donné, avec plus de fougue. Patrick mit fin à leur étreinte, à contre coeur. Mais il était temps d'y aller sinon ils seraient en retard. En vérité, cela arrangeait bien le mentaliste qui manquait d'assurance. Même si ses gestes n'avaient rien de confus, il éprouvait encore des difficultés à s'abandonner avec une autre femme que sa défunte épouse. Toutefois, il pourrait compter sur l'appuis de sa cadette qui ne manquerait pas de l'encourager vivement, dans ce sens. Pour ça, il ne doutait pas de l'acharnement de cette jeune femme qui n'aurait de cesse de le harceler, jusqu'à obtenir un résultat positif.
Patrick espérait qu'elle serait heureuse de les voir ensemble. Certes, ils ne l'étaient pas complètement, mais le blond avait amorcé un changement dans leur relation et ne s'arrêterait pas, en si bon chemin. Il souhaitait, à présent, rendre la pareille à sa soeur, si seulement Luther se manifestait rapidement.
Pendant les cinq heures de route, Jane consultait régulièrement son portable, qui restait désespérément silencieux. Concentrée sur sa conduite, la brunette savait ce qui le perturbait.
Lisbon: "Tu devrais essayer de dormir. Je te réveillerais si il sonne."
Jane: "Je..."
Lisbon: "N'essais pas de marchander."
Jane: "D'accord. Et toi, garde les yeux ouverts."
Lisbon: "Aucun problème. J'ai ingurgité assez de caféine pour tenir toute la journée."
Jane: "Il faut l'espérer."
Elle lui donna un léger coup dans l'épaule, qui le fit sourire. Puis, il croisa les bras, en se recroquevillant dans son siège, où il s'assoupit aussitôt. Afin qu'il ne soit pas dérangé par une sonnerie intempestive, Térésa subtilisa son téléphone et le plaça dans sa poche, en mode muet. La manoeuvre ne servit à rien car l'appareil ne reçut aucun appel. Le silence de Wainwright devenait inquiétant, pour elle-aussi.
A leur arrivée, devant le bâtiment de la police de Los Angeles, Lisbon distingua une personne en uniforme complet qui vint les accueillir. A mesure qu'elle se rapprochait de la voiture, elle reconnut son visage et les yeux bleus propres à la famille Jane. La jeune femme ôta sa casquette, pour la saluer, alors qu'elle sortait du véhicule. Quand à Patrick, il ne s'était pas rendu compte que le voyage était fini et continuait paisiblement sa sieste. Leigh Ann, d'humeur frondeuse, tapota doucement à la vitre, puis énergiquement. Le blond sursauta, déclenchant l'hilarité des deux femmes qui se tapèrent dans la main. Il ouvrit la portière et sortit, enfin.
Jane regarda, tour à tour, les responsables de son réveil en fanfare: "Je suppose que vous êtes contentes de vous, mesdemoiselles?"
Leigh Ann: "Ouais."
Lisbon: "Oh, aller ne sois pas si bougon, Patrick."
Leigh Ann: "Laissez Térésa. Il a un sale caractère quand on le prive de sa sacro sainte sieste."
Lisbon: "C'est clair, un gamin qu'on aurait privé de dessert."
Jane: "Ah! Je suis écroulé de rire."
Sa soeur vint se serrer dans ses bras.
Jane: "Tu m'as manqué p'tite soeur."
Leigh Ann: "J'espère bien."
Elle se décolla de sa poitrine pour le détailler des pieds à la tête, dans un rictus.
Jane: "Quoi? Ma cravate est de travers?"
Leigh Ann: "Tu n'en porte jamais. Et pour cause, tu n'as jamais su faire de noeud de cravate digne de ce nom."
Lisbon: "Rassurez-vous, il ne sait toujours pas. Je l'ai aidé."
La demoiselle s'écarta du couple, en croisant les bras.
Leigh Ann: "Vous deux... Ca y est? J'veux dire, vous êtes ensemble? Oui, c'est évident."
Sans leur permettre la moindre réponse, elle se jeta au cou de son frère. Il eut l'impression d'avoir retrouvé la Leigh Ann du passé, telle qu'elle était avant que Bryan Mills ne détruise tout sur son passage. Elle était redevenue une jeune femme pétillante et espiègle, à qui tout réussi. En tout cas, du point de vue professionnel, car sur le plan privé, une incertitude perdurait.
Leigh Ann, euphorique: "Je suis contente, pour vous deux. Tu en auras mis du temps, à te jeter à l'eau."
Lisbon: "Alors là, je ne peux qu'approuver."
Jane: "Assez parlé de moi, si ça ne vous ennuis pas."
Leigh Ann: "Oh, pourquoi? C'est tellement drôle de te mettre en boîte. Pour une fois que les rôles sont inversés."
Jane: "Tiens, j'ignorais que c'était ma fête."
Leigh Ann l'embrassa sur la joue: "Ok, ça suffit. Bien, vous venez avec moi?"
Ils la suivirent, dans la salle de réception, pour assister à la remise de sa nouvelle plaque, ainsi qu'à celle de trois autres Lieutenants. A la fin du protocole, une petite fête était organisée, par les collègues de ces-derniers. Leigh Ann, en conversation avec des amis, avait délaissé, un instant, ses invités, restés aux abords de la table des entremets. La réputation de la gourmandise du mentaliste n'était plus à faire, mais pourtant, il se désintéressa de cette tentante exposition de pâtisserie. Sa soeur paraissait capter toute son attention.
Lisbon: "Patrick, tout va bien?"
Jane: "Oui."
Lisbon: "Tu n'as pas touché au buffet. Ca ne te ressemble pas."
Jane: "J'ai l'estomac noué."
Lisbon: "Il n'y a aucune raison. Ta soeur est épanouie, regarde-là."
En effet, elle riait, affichant un visage rayonnant. Mais peut-être ne reflétait-il pas son réel état d'esprit.
Jane: "Elle simule. J'en mettrais ma main à couper."
Lisbon: "Tu dis n'importe quoi. Elle me semble bien dans sa peau, à moi."
Jane: "Elle sourit mais ses yeux raconte une toute autre histoire."
La jeune femme les rejoignit, en retirant ses gants blancs.
Leigh Ann: "Pardon. Je n'ai pas été trop longue?"
Lisbon: "Pas du tout."
Le blond fixait le poignet de sa soeur, avec intérêt.
Leigh Ann: "Oui, c'est la montre de Luther. L'hôpital de Sacramento me l'a renvoyée. C'est le seul effet personnel que sa mère a laissé sur place. Probablement, parce que c'est moi qui la lui ai offerte."
Elle étouffa son émotion, avant de reprendre.
Leigh Ann: "Luther m'a encouragé à passer le concours de Capitaine. C'est grâce à lui que j'ai persévéré. Avec cette montre, c'est un peu comme si il était ici... Mais, je renoncerais à ce grade et même à ma carrière dans la police, si ça pouvait le ramener."
Jane: "Leigh...
Leigh Ann: "Excusez-moi."
Son chagrin redoubla d'intensité. Echouant à retenir une larme qui perla sur sa joue, elle s'éclipsa dans son bureau, situé dans l'étage au-dessus. Bouleversé par sa tristesse, Jane s'apprêtait à la suivre, mais son amie l'en dissuada.
Lisbon: "Laisse-lui le temps de se remettre."
Jane: "Je savais que sa blessure n'était pas refermée. Il faut lui dire, Térésa. Il faut lui dire, maintenant."
Lisbon: "C'est exactement à ça que je pensais."
Jane fouilla sa veste: "Où est ce foutu téléphone?"
A ce moment précis, l'agent se rappela que l'appareil était en sa possession. Elle le sortit de sa poche, constatant qu'un message était arrivé.
Jane, à bout de patience: "J'y vais. Il est inutile qu'elle continue à endurer cette souffrance, pour rien."
Lisbon: "Attend. Tu as reçus un sms de Wainwright."
Ils consultèrent, en même temps, les mots de Luther: "Qui est Leigh Ann? Je vous rappellerais, nous devons parler."
La nouvelle Capitaine Jane venait elle-aussi de recevoir quelque chose à laquelle elle ne s'attendait pas. Dans les bureaux, un bouquet d'Iris jaune trônait devant son ordinateur. La carte coincée au milieu des fleurs contenait un message: Pour perpétuer la tradition. Félicitations, Leigh Ann. J'espère que tu pourras me pardonner un jour. G.B.
Leigh Ann: "Pas aujourd'hui!"
De rage, elle prit le bouquet et le jeta, sans autre forme de procès, dans la corbeille, avant de fondre en larmes, dans son fauteuil. La tête entre ses mains, elle pensait: "Je voudrais que tu sois là, Luther. Tu me manques tellement."
C'est là que son frère la surprit en plein désarroi. Térésa était juste derrière lui.
Lisbon lui souffla à l'oreille: "C'est le moment idéal."
Jane: "Je ne sais pas, tu devrais peut-être t'en charger?"
Lisbon: C'est mieux que ça vienne de toi."
La jeune femme releva la tête et quitta son siège en essuyant ses yeux rougis, d'un revers de la main.
Leigh Ann: "C'est quoi ces messes basses? Qu'est-ce que vous complotez?"
Lisbon: "Vous devriez vous asseoir."
Leigh Ann: "Je vous remercie, je suis bien, debout. J'ai eu un mauvais moment, c'est tout. Alors? Vous me dites ce qu'il y a?"
Jane: "Fais ce qu'elle te conseille, s'il te plait."
Leigh Ann: "Je dois avoir peur? Qu'est-ce qui ce passe?"
Jane: "Tu vas pouvoir partager ton succès avec Luther."
Leigh Ann: "C'est donc ça. Tu as trouvé où il est enterré?"
Jane: "Non."
Leigh Ann: "Ne me dis pas que tu vas entrer en "contact spirit" avec mon défunt fiancé. Je ne suis pas un de tes pigeons, désolée."
Jane: "Bien sûr que non. Et même si j'avais un tel don, ça ne marcherait pas."
Leigh Ann: "Ah oui? Parce qu'il ne trouvait pas grâce, à tes yeux? Je sais que tu ne l'as jamais vraiment apprécié."
Comme il s'enferrait dans des explications vaseuses, en tournant autour du pot, la brunette prit la parole.
Lisbon: "Ca ne marchera pas, parce qu'il est vivant."
Leigh Ann lui lança un regard noir: "Térésa! Je ne vous aurais pas imaginée si cruelle. Pourquoi vous dites ça? "
Jane: "Parce que c'est la vérité."
Elle fronça les sourcils, d'incompréhension, avant de vaciller, pâle comme un linge, à tel point que son frère du la soutenir pour l'allonger, sur un canapé, de l'open space.
TBC...
Suite
Dernière édition par lilia le Sam 29 Mar 2014 - 18:03, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Les liens du sang ^
Je trouve que ce chapitre donne un coup de fraîcheur à ta fic !
Enfin, Lisbon et Jane ont avancé dans leur relation même vraiment très bien avancé . On retrouve la Leigh amoureuse de Luther, et ça fait du bien aussi ! Et pour finir, elle est enfin au courant qu'il est toujours vivant... Même si elle a eu un gros choc, ça se comprend. ^^
J'ai hâte de lire la suite !
Enfin, Lisbon et Jane ont avancé dans leur relation même vraiment très bien avancé . On retrouve la Leigh amoureuse de Luther, et ça fait du bien aussi ! Et pour finir, elle est enfin au courant qu'il est toujours vivant... Même si elle a eu un gros choc, ça se comprend. ^^
J'ai hâte de lire la suite !
0Camille- Agent de circulation
- Personnage préféré : Lisbon, Jane
Re: Les liens du sang ^
Merci Camille et Esmée!!
Voici la suite...
Chapitre 43
Le choc qu’elle venait de recevoir l’avait complètement sonnée. C’était irréel, à tel point que Leigh Ann cru avoir rêvé tout ça. Mais elle savait que ce n’était pas le cas, pas cette fois. Ces derniers mois, elle vivait cette scène, en songe, chaque nuit, de façon récurrente. Et dès qu’elle se réveillait, la cruelle réalité venait la frapper, en plein visage. Elle se tournait vers la place où Luther dormait. Mais celle-ci était désespérément vide et froide. Elle fermait les yeux, reposant sa tête sur l’oreiller, en tenant contre son cœur, une chemise imprégnée du parfum du jeune homme. Puis, elle pleurait. Pas une nuit, sans larmes, depuis qu’elle était seule, sans lui.
Après quelques secondes de semi-inconscience, Leigh Ann revint à elle. L’agent lui tendit un verre d’eau.
Leigh Ann : "Vous n’avez rien de plus fort ?"
Elle en bu une gorgée, en s’asseyant.
Lisbon : "Pas ici, désolée."
Jane : "Ca va ? Comment tu te sens ?"
Leigh Ann : "Comme quelqu'un qui serait passé sous un train. Tu le sais depuis quand ?"
Jane : "Ca n’a pas d’importance."
Elle haussa le ton, en le gratifiant d’un regard accusateur.
Leigh Ann : "Une semaine, un mois ? Plus ?"
Jane : "Un mois."
Leigh Ann : "Quoi ? Tu me l’as caché tout ce temps ! Pourquoi ? Qu’est-ce que tu attendais pour me le dire ? Hein ? Putain, Patrick! J’ai failli…"
Elle était hors d’elle, sachant qu’elle avait envisagé le pire, pour mettre un terme définitif à sa peine. Patrick, conscient que ce mensonge aurait pu coûter la vie à sa sœur, ne savait comment lui expliquer ce choix.
Leigh Ann : "Patrick ? C’est parce qu’il est toujours dans le coma ? C’est ça ?"
Jane : "En fait… Il a subit une intervention chirurgicale, très lourde et il y a eu des complications."
Leigh Ann : "Quel genre de complications ?"
Jane : "Il a fait un arrêt respiratoire de plusieurs minutes qui a endommagé son cerveau et affecté sa mémoire."
Leigh Ann incrédule: "Il est amnésique. Tu es entrain de me dire que Luther ne sait plus qui il est, qu’il a oublié toute sa vie."
Jane : "Pas exactement. Il se souvient du CBI, de sa famille, ses amis."
Leigh Ann : "Je ne te suis pas. Si il se rappelle de tout ça, en quoi est-il amnésique ?"
Le mentaliste vint l’entourer de ses bras et cela lui suffit pour comprendre ce qu’il en était. Elle s’agrippa à son frère, engouffrant son visage dans sa veste.
Leigh Ann : "Son amnésie… C’est moi."
Jane l'obligea à lever les yeux: "Hey! Tu es forte, tu l'as toujours été. N'abandonne pas sans te battre. Tout n'est pas si noir. Le médecin qui s'occupe de lui, à Philadelphie, a affirmé que son état pouvait n'être que temporaire et s'améliorer, au fil du temps."
Leigh Ann: "Il pourrait... En résumé, il n'en sait rien."
Jane: "Ne sois pas si défaitiste. Luther va déjà mieux."
Il lui fit lire le sms. Celui-ci illumina le visage de la jeune femme d'un sourire et sécha ses larmes.
Jane: "Tu fais toujours partie de lui et quand il te verra, tout se mettra en place naturellement, dans sa tête. Fais-moi confiance."
Leigh Ann: "Il faut que je le vois, tout de suite."
Jane: "Tu ne peux pas partir en Pennsylvanie. Tu viens de recevoir ton nouveau grade."
Leigh Ann: "Tu as raison, ce serait très mal venu, mais comment je pourrais rester ici, alors que Luther est à l'autre bout du pays."
Jane tenta de minimiser la déception de sa soeur: "Ecoute, Luther est encore le responsable du département des crimes majeurs et dès qu'il sera remis, il reprendra ses fonctions, à Sacramento. Sois patiente, il va revenir. Pour toi et pour sa carrière."
Il espérait que les motifs de son retour se fassent dans cet ordre.
Leigh Ann: "Savoir qu'il est vivant et devoir attendre pour le revoir, c'est insupportable. Mais d'accord, je vais essayer de prendre sur moi... C'est étrange."
Jane: "Qu'est-ce qui est étrange?"
Leigh Ann: "On m'a proposé deux affectations, les moeurs à Atlanta ou la criminelle à Sacramento. Ce que vous venez de m'annoncer élimine la première."
Jane: "Tu es sûre de toi? J'ai peut-être été optimiste, dans mes propos. Ca risque de prendre du temps. Je ne voudrais pas que tu sois déçue, par sa réaction."
Leigh Ann: "Peu importe qu'il ne se souvienne pas de moi, immédiatement. Je l'aime. Je refuse d'être à nouveau séparée de lui."
Elle était heureuse et Jane la voyait sourire sincèrement. Ca n'était pas arrivé depuis une éternité. Ce bonheur, si fragile, dépendait entièrement de l'évolution de l'état de Luther. Quoiqu'il en soit, la jeune femme avait prit la décision ferme et définitive de retourner à Sacramento afin de se réinstaller dans l'appartement cédé à son frère. Celui-ci n'y vit pas d'inconvénients car il ne s'y sentait pas à l'aise. Là-bas, l'espace était oppressant pour le mentaliste, accoutumé à des logements exigus, tels que sa chambre de motel.
Les modalités du transfert du Capitaine Jane vers la SacPD, furent réglées en quelques heures. Suite à quoi, elle rassembla ses bagages. Puis, tous les trois rallièrent la capitale Californienne, qu'ils atteignirent, à la tombée de la nuit. Lisbon déposa la fratrie, devant l'immeuble de Wainwright, avant de rentrer chez elle. Leigh Ann s'était éloignée du couple, faisant mine de composer le code d'accès de la porte. Mais, en fait, elle voulait les observer, en douce. Elle s'amusait de la maladresse de son grand frère. L'agent repartie, le mentaliste l'accompagna à l'appartement. Constatant de la malice dans les yeux de la demoiselle, il l'interrogea, en montant dans l'ascenseur.
Jane: "Quoi?"
Leigh Ann: "Tu aurais pu l'embrasser sur la bouche, tu sais. Vous en êtes où, Térésa et toi? Enfin, tu vois..."
Jane: "Heu... Ca ne te regarde pas."
Leigh Ann: "Oh, allez! Tu peux le dire à ta soeur. Vous avez sauté le pas?"
Jane: "Je ne vais pas parler de ça avec toi."
Il était tellement gêné par cet interrogatoire qu'il en rougissait comme un adolescent. Ce n'est pas ce qui allait arrêter sa cadette.
Leigh Ann: "Hum. Non. Vous ne l'avez pas fait. T'es incroyable Patrick! Ca fait des siècles que vous vous tournez autour."
Jane: "je suis navré si je ne suis pas aussi rapide que toi, dans ce domaine."
Cette pique bien envoyée, la laissa bouche bée. Il faisait référence à son "aventure" avec le directeur du CBI. Craignant d'avoir été trop injuste par ses mots, il s'en excusa aussitôt.
Jane: "Désolé, je ne voulais pas dire ça."
Leigh Ann: "Tu as raison, mon comportement avec Gale... C'était une erreur monumentale."
Jane: "Je crois que tu t'en veux de lui avoir menti."
Leigh Ann: "J'ai fais ce que j'avais à faire. Ce serait plutôt à lui de s'en vouloir."
Jane bloqua l'ascenseur: "Qu'est-ce qu'il t'a fait pour implorer ton pardon, sur cette carte?"
Leigh Ann: "Tu as vu les fleurs, j'aurais du m'en douter. Un fouineur comme toi, ne pouvait pas rater ce détail."
Jane: "Tu ne réponds pas à la question. Qu'est-ce que Bertram t'a fait?"
Leigh Ann: "Ce n'est qu'une formule, ça ne veut rien dire."
Elle n'allait pas lui raconter que Bertram l'avait malmenée et surtout pas qu'il avait tenter de l'étrangler. Patrick aurait été immédiatement venger sa soeur. Et ce, bien qu'il ne fasse pas le poids devant cet homme. Voulait-elle préserver son frère ou son ancien amant? Elle n'en était pas sûre elle-même.
Jane: "Une formule, vraiment. Je devrait peut-être aller lui poser la question, en personne."
Leigh Ann: "Laisse tomber, Patrick. Je ne veux pas penser à Gale Bertram. C'est de l'histoire ancienne."
Elle remit la cabine en marche. Mais quand les portes se rouvrirent, elle bloqua le passage, pour une dernière mise au point.
Leigh Ann: "Si tu dis un seul mot à Luther, à ce sujet, je ne te le pardonnerais pas. C'est clair?"
Jane: "Je ne te ferais jamais ça. Je pensais que tu le savais. Ca me fait de la peine que tu en doutes."
Si il était offusqué du manque de confiance que sa soeur lui accordait, elle n'en paraissait pas affectée. C'était un autre sentiment qui prédominait, chez elle. La peur que sa liaison passée, avec Bertarm, ne vienne compromettre sa relation avec Luther.
Leigh Ann: "Je te demande juste de ne pas tout ficher par terre. Tout ce que je veux c'est récupérer mon fiancé."
Jane: "Tu sais que tu peux compter sur moi."
Elle s'écarta finalement des portes et ils se dirigèrent vers l'appartement. Au moment où elle allait tourner la clé, dans la serrure, elle aperçut un rayon de lumière, sous la porte.
Leigh Ann: "Rassure-moi, tu as oublié d'éteindre, en partant."
Jane: "Je suis sûr que non."
Prudente, elle sortit son arme de son étui.
Jane chuchota, derrière elle: "Tu n'aurais pas donné une clé à Bertram, par hasard?"
Leigh Ann: " Quel humour."
Jane insista: "Il a pu en faire un double, sans que tu le saches."
Elle se retourna, l'incitant à reculer, dans le couloir.
Leigh Ann: "Qu'est-ce que tu veux me faire dire? Oui, j'ai eu un faible pour Gale, mais ce n'est plus d'actualité."
Jane: "Plus du tout?"
Leigh Ann: "Ok. Si tu veux tout savoir, il m'arrive d'y repenser. Pourquoi tu remet ça sur le tapis, aujourd'hui?"
Jane: "Il est important que tu saches où tu en es, afin de repartir sur de nouvelles bases avec Luther. Je ne fais pas ça pour te harceler, mais pour ton bien."
Leigh Ann: "Ne t'en fais pas. Je sais que tu ne cherches qu'à me protéger. Maintenant, reste en arrière, j'ai un cambrioleur à expulser de chez moi. A moins que tu t'en charge."
N'écoutant que son courage légendaire, il s'adossa au mur extérieur, et patienta pendant que la jeune femme, remontée, se mit en quête de l'intrus. Elle avança, en direction du bruit qui venait de la chambre. Le supposé voleur était assis, sur le matelas, une photo, entre les mains. Dès qu'elle le vit, de dos, elle sentit son coeur battre à tout rompre, dans sa poitrine et cela s'accentua quand il tourna la tête, dévoilant son visage. Elle pointa son arme vers le sol, stupéfaite.
Leigh Ann, incapable d'articuler d'autre mot, lança un timide: "Salut."
Luther répondit de la même manière: "Salut. Leigh Ann?"
Leigh Ann: "Seulement Leigh."
Jetant un rapide regard, autour du lit, elle vit les valises qui jonchaient le sol.
Leigh Ann: "Tu... Tu reviens vivre ici?"
Luther: "C'est dans mes projets."
Fébrile, Leigh Ann ne parvenait pas à exprimer clairement ce qu'elle ressentait et se perdait dans une discussion futile. Elle n'avait qu'une envie, qu'il la prenne dans ses bras. Mais elle n'osait pas faire le premier pas, par crainte de le brusquer.
Leigh Ann: "C'est une bonne nouvelle."
Luther: "Tu peux me parler franchement, inutile de prendre des gants avec moi."
Leigh Ann: "Très bien. Patrick m'a dit pour ta mémoire, pourtant, tu m'as reconnue tout de suite. C'est grâce à la photo?"
Luther: "Non. Je le savais, avant de la voir."
Il se leva pour lui parler, les yeux dans les yeux.
Leigh Ann: "Comment?"
Luther: "Il y a deux jours, je me baladais en ville. Il y avait une fête foraine avec une grande roue. Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai eu envie d'y monter. Une fois dans la nacelle, j'ai eu un flash. J'ai vu un visage. Le tiens. Soudain tout est devenu clair. C'est sur un manège comme celui-là, que je t'ai demandé ta main. J'ai tout de suite su que je devais revenir en Californie."
Il fouilla dans sa poche, puis, prit délicatement la main de la demoiselle, dans la sienne, afin d'accrocher le bracelet, à son poignet. Extrêmement émue, elle ne retint pas ses larmes et il la prit, enfin, dans ses bras. Elle appréciait le contact tant espéré de cet homme dont elle avait été incapable de faire le deuil.
Leigh Ann: "Tu es là. Tu es vraiment là."
Luther: "Oui. Je suis tellement désolé que tu aies eu à subir ça."
Leigh Ann: "Ce n'était pas de ta faute, ne culpabilise pas. On a perdu trop de temps. Je ne veux plus gaspiller mon énergie à chercher qui est responsable ou pas. Je t'aime et le reste m'est bien égal."
Luther: "Je t'aime aussi."
Il l'embrassa et elle posa sa tête sur son torse, apaisée par les battements de son coeur, alors qu'il lui caressait les cheveux. Le consultant les avait rejoint, depuis quelques secondes, en toute discrétion. Attendri par les retrouvailles du couple, il ne les dérangea pas, en demeurant dans l'embrasure de la porte, à les observer. Toutefois, si sa soeur était incontestablement amoureuse, il n'en était pas de même pour le jeune homme. Jane en eut la certitude en croisant son regard. Ce dernier ne traduisait pas un sentiment similaire.
Luther: "Jane!"
Jane: "Vous deviez me rappeler."
Luther: "J'ai préféré venir en personne. Il faut que je vous remercie. Je m'étais égaré et grâce à vous, j'ai retrouvé ma route. Votre visite à Philadelphie a débloqué beaucoup de choses."
La jeune femme avait croisé ses doigts avec ceux de Luther en le couvant des yeux.
Jane: "Bien, je vais vous laisser. Vous avez besoin d'être seuls."
Sa soeur vint déposer un baiser sur sa joue.
Leigh Ann: "Je ne pourrais jamais assez te remercier. Tu es un frère génial."
Elle s'éclipsa pour aller défaire ses valises. Les deux hommes restèrent dans le salon et Patrick saisi l'opportunité de parler à son beau frère.
Luther: "Je suis d'accord avec elle. Nous vous devons énormément. Que puis-je faire pour que nous soyons quittes. Demandez-moi ce que vous voulez."
Jane: "Moi? Je ne veux rien. Contentez-vous de prendre soin de ma soeur, rendez-là heureuse."
Le ton qu'il employait n'était en rien cordial, il était autoritaire.
Luther: "Est-ce que c'est un ordre?"
Jane: "Ne vous avisez pas de la faire souffrir. Et oui, c'est un ordre."
Luther: "Je ne veux que son bonheur."
Le blond le regarda attentivement, comme si il tentait d'interpréter l'expression de son visage.
Luther esquissa un sourire: "C'est une plaisanterie? Vous lisez mes pensées là? Alors regardez-moi bien. J'aime Leigh. Je suis fou d'elle. C'est assez convainquant pour vous?"
Jane: "Je suis trop protecteur, pardonnez-moi. Vous connaissez ça avec votre mère."
Luther: "Je vois ce que c'est en effet."
Jane: "Je repasserais plus tard, pour récupérer mes affaires."
Il serra la main de Luther et quitta les lieux, avant que sa soeur ne revienne dans la pièce. Patrick avait la sensation que le jeune homme n'était pas entièrement honnête avec lui et plus grave encore, avec sa fiancée. Quelque chose clochait dans son attitude, envers elle. Il semblait peu réceptif à l'affection qu'elle lui témoignait.
TBC...
Suite
Voici la suite...
Chapitre 43
Le choc qu’elle venait de recevoir l’avait complètement sonnée. C’était irréel, à tel point que Leigh Ann cru avoir rêvé tout ça. Mais elle savait que ce n’était pas le cas, pas cette fois. Ces derniers mois, elle vivait cette scène, en songe, chaque nuit, de façon récurrente. Et dès qu’elle se réveillait, la cruelle réalité venait la frapper, en plein visage. Elle se tournait vers la place où Luther dormait. Mais celle-ci était désespérément vide et froide. Elle fermait les yeux, reposant sa tête sur l’oreiller, en tenant contre son cœur, une chemise imprégnée du parfum du jeune homme. Puis, elle pleurait. Pas une nuit, sans larmes, depuis qu’elle était seule, sans lui.
Après quelques secondes de semi-inconscience, Leigh Ann revint à elle. L’agent lui tendit un verre d’eau.
Leigh Ann : "Vous n’avez rien de plus fort ?"
Elle en bu une gorgée, en s’asseyant.
Lisbon : "Pas ici, désolée."
Jane : "Ca va ? Comment tu te sens ?"
Leigh Ann : "Comme quelqu'un qui serait passé sous un train. Tu le sais depuis quand ?"
Jane : "Ca n’a pas d’importance."
Elle haussa le ton, en le gratifiant d’un regard accusateur.
Leigh Ann : "Une semaine, un mois ? Plus ?"
Jane : "Un mois."
Leigh Ann : "Quoi ? Tu me l’as caché tout ce temps ! Pourquoi ? Qu’est-ce que tu attendais pour me le dire ? Hein ? Putain, Patrick! J’ai failli…"
Elle était hors d’elle, sachant qu’elle avait envisagé le pire, pour mettre un terme définitif à sa peine. Patrick, conscient que ce mensonge aurait pu coûter la vie à sa sœur, ne savait comment lui expliquer ce choix.
Leigh Ann : "Patrick ? C’est parce qu’il est toujours dans le coma ? C’est ça ?"
Jane : "En fait… Il a subit une intervention chirurgicale, très lourde et il y a eu des complications."
Leigh Ann : "Quel genre de complications ?"
Jane : "Il a fait un arrêt respiratoire de plusieurs minutes qui a endommagé son cerveau et affecté sa mémoire."
Leigh Ann incrédule: "Il est amnésique. Tu es entrain de me dire que Luther ne sait plus qui il est, qu’il a oublié toute sa vie."
Jane : "Pas exactement. Il se souvient du CBI, de sa famille, ses amis."
Leigh Ann : "Je ne te suis pas. Si il se rappelle de tout ça, en quoi est-il amnésique ?"
Le mentaliste vint l’entourer de ses bras et cela lui suffit pour comprendre ce qu’il en était. Elle s’agrippa à son frère, engouffrant son visage dans sa veste.
Leigh Ann : "Son amnésie… C’est moi."
Jane l'obligea à lever les yeux: "Hey! Tu es forte, tu l'as toujours été. N'abandonne pas sans te battre. Tout n'est pas si noir. Le médecin qui s'occupe de lui, à Philadelphie, a affirmé que son état pouvait n'être que temporaire et s'améliorer, au fil du temps."
Leigh Ann: "Il pourrait... En résumé, il n'en sait rien."
Jane: "Ne sois pas si défaitiste. Luther va déjà mieux."
Il lui fit lire le sms. Celui-ci illumina le visage de la jeune femme d'un sourire et sécha ses larmes.
Jane: "Tu fais toujours partie de lui et quand il te verra, tout se mettra en place naturellement, dans sa tête. Fais-moi confiance."
Leigh Ann: "Il faut que je le vois, tout de suite."
Jane: "Tu ne peux pas partir en Pennsylvanie. Tu viens de recevoir ton nouveau grade."
Leigh Ann: "Tu as raison, ce serait très mal venu, mais comment je pourrais rester ici, alors que Luther est à l'autre bout du pays."
Jane tenta de minimiser la déception de sa soeur: "Ecoute, Luther est encore le responsable du département des crimes majeurs et dès qu'il sera remis, il reprendra ses fonctions, à Sacramento. Sois patiente, il va revenir. Pour toi et pour sa carrière."
Il espérait que les motifs de son retour se fassent dans cet ordre.
Leigh Ann: "Savoir qu'il est vivant et devoir attendre pour le revoir, c'est insupportable. Mais d'accord, je vais essayer de prendre sur moi... C'est étrange."
Jane: "Qu'est-ce qui est étrange?"
Leigh Ann: "On m'a proposé deux affectations, les moeurs à Atlanta ou la criminelle à Sacramento. Ce que vous venez de m'annoncer élimine la première."
Jane: "Tu es sûre de toi? J'ai peut-être été optimiste, dans mes propos. Ca risque de prendre du temps. Je ne voudrais pas que tu sois déçue, par sa réaction."
Leigh Ann: "Peu importe qu'il ne se souvienne pas de moi, immédiatement. Je l'aime. Je refuse d'être à nouveau séparée de lui."
Elle était heureuse et Jane la voyait sourire sincèrement. Ca n'était pas arrivé depuis une éternité. Ce bonheur, si fragile, dépendait entièrement de l'évolution de l'état de Luther. Quoiqu'il en soit, la jeune femme avait prit la décision ferme et définitive de retourner à Sacramento afin de se réinstaller dans l'appartement cédé à son frère. Celui-ci n'y vit pas d'inconvénients car il ne s'y sentait pas à l'aise. Là-bas, l'espace était oppressant pour le mentaliste, accoutumé à des logements exigus, tels que sa chambre de motel.
Les modalités du transfert du Capitaine Jane vers la SacPD, furent réglées en quelques heures. Suite à quoi, elle rassembla ses bagages. Puis, tous les trois rallièrent la capitale Californienne, qu'ils atteignirent, à la tombée de la nuit. Lisbon déposa la fratrie, devant l'immeuble de Wainwright, avant de rentrer chez elle. Leigh Ann s'était éloignée du couple, faisant mine de composer le code d'accès de la porte. Mais, en fait, elle voulait les observer, en douce. Elle s'amusait de la maladresse de son grand frère. L'agent repartie, le mentaliste l'accompagna à l'appartement. Constatant de la malice dans les yeux de la demoiselle, il l'interrogea, en montant dans l'ascenseur.
Jane: "Quoi?"
Leigh Ann: "Tu aurais pu l'embrasser sur la bouche, tu sais. Vous en êtes où, Térésa et toi? Enfin, tu vois..."
Jane: "Heu... Ca ne te regarde pas."
Leigh Ann: "Oh, allez! Tu peux le dire à ta soeur. Vous avez sauté le pas?"
Jane: "Je ne vais pas parler de ça avec toi."
Il était tellement gêné par cet interrogatoire qu'il en rougissait comme un adolescent. Ce n'est pas ce qui allait arrêter sa cadette.
Leigh Ann: "Hum. Non. Vous ne l'avez pas fait. T'es incroyable Patrick! Ca fait des siècles que vous vous tournez autour."
Jane: "je suis navré si je ne suis pas aussi rapide que toi, dans ce domaine."
Cette pique bien envoyée, la laissa bouche bée. Il faisait référence à son "aventure" avec le directeur du CBI. Craignant d'avoir été trop injuste par ses mots, il s'en excusa aussitôt.
Jane: "Désolé, je ne voulais pas dire ça."
Leigh Ann: "Tu as raison, mon comportement avec Gale... C'était une erreur monumentale."
Jane: "Je crois que tu t'en veux de lui avoir menti."
Leigh Ann: "J'ai fais ce que j'avais à faire. Ce serait plutôt à lui de s'en vouloir."
Jane bloqua l'ascenseur: "Qu'est-ce qu'il t'a fait pour implorer ton pardon, sur cette carte?"
Leigh Ann: "Tu as vu les fleurs, j'aurais du m'en douter. Un fouineur comme toi, ne pouvait pas rater ce détail."
Jane: "Tu ne réponds pas à la question. Qu'est-ce que Bertram t'a fait?"
Leigh Ann: "Ce n'est qu'une formule, ça ne veut rien dire."
Elle n'allait pas lui raconter que Bertram l'avait malmenée et surtout pas qu'il avait tenter de l'étrangler. Patrick aurait été immédiatement venger sa soeur. Et ce, bien qu'il ne fasse pas le poids devant cet homme. Voulait-elle préserver son frère ou son ancien amant? Elle n'en était pas sûre elle-même.
Jane: "Une formule, vraiment. Je devrait peut-être aller lui poser la question, en personne."
Leigh Ann: "Laisse tomber, Patrick. Je ne veux pas penser à Gale Bertram. C'est de l'histoire ancienne."
Elle remit la cabine en marche. Mais quand les portes se rouvrirent, elle bloqua le passage, pour une dernière mise au point.
Leigh Ann: "Si tu dis un seul mot à Luther, à ce sujet, je ne te le pardonnerais pas. C'est clair?"
Jane: "Je ne te ferais jamais ça. Je pensais que tu le savais. Ca me fait de la peine que tu en doutes."
Si il était offusqué du manque de confiance que sa soeur lui accordait, elle n'en paraissait pas affectée. C'était un autre sentiment qui prédominait, chez elle. La peur que sa liaison passée, avec Bertarm, ne vienne compromettre sa relation avec Luther.
Leigh Ann: "Je te demande juste de ne pas tout ficher par terre. Tout ce que je veux c'est récupérer mon fiancé."
Jane: "Tu sais que tu peux compter sur moi."
Elle s'écarta finalement des portes et ils se dirigèrent vers l'appartement. Au moment où elle allait tourner la clé, dans la serrure, elle aperçut un rayon de lumière, sous la porte.
Leigh Ann: "Rassure-moi, tu as oublié d'éteindre, en partant."
Jane: "Je suis sûr que non."
Prudente, elle sortit son arme de son étui.
Jane chuchota, derrière elle: "Tu n'aurais pas donné une clé à Bertram, par hasard?"
Leigh Ann: " Quel humour."
Jane insista: "Il a pu en faire un double, sans que tu le saches."
Elle se retourna, l'incitant à reculer, dans le couloir.
Leigh Ann: "Qu'est-ce que tu veux me faire dire? Oui, j'ai eu un faible pour Gale, mais ce n'est plus d'actualité."
Jane: "Plus du tout?"
Leigh Ann: "Ok. Si tu veux tout savoir, il m'arrive d'y repenser. Pourquoi tu remet ça sur le tapis, aujourd'hui?"
Jane: "Il est important que tu saches où tu en es, afin de repartir sur de nouvelles bases avec Luther. Je ne fais pas ça pour te harceler, mais pour ton bien."
Leigh Ann: "Ne t'en fais pas. Je sais que tu ne cherches qu'à me protéger. Maintenant, reste en arrière, j'ai un cambrioleur à expulser de chez moi. A moins que tu t'en charge."
N'écoutant que son courage légendaire, il s'adossa au mur extérieur, et patienta pendant que la jeune femme, remontée, se mit en quête de l'intrus. Elle avança, en direction du bruit qui venait de la chambre. Le supposé voleur était assis, sur le matelas, une photo, entre les mains. Dès qu'elle le vit, de dos, elle sentit son coeur battre à tout rompre, dans sa poitrine et cela s'accentua quand il tourna la tête, dévoilant son visage. Elle pointa son arme vers le sol, stupéfaite.
Leigh Ann, incapable d'articuler d'autre mot, lança un timide: "Salut."
Luther répondit de la même manière: "Salut. Leigh Ann?"
Leigh Ann: "Seulement Leigh."
Jetant un rapide regard, autour du lit, elle vit les valises qui jonchaient le sol.
Leigh Ann: "Tu... Tu reviens vivre ici?"
Luther: "C'est dans mes projets."
Fébrile, Leigh Ann ne parvenait pas à exprimer clairement ce qu'elle ressentait et se perdait dans une discussion futile. Elle n'avait qu'une envie, qu'il la prenne dans ses bras. Mais elle n'osait pas faire le premier pas, par crainte de le brusquer.
Leigh Ann: "C'est une bonne nouvelle."
Luther: "Tu peux me parler franchement, inutile de prendre des gants avec moi."
Leigh Ann: "Très bien. Patrick m'a dit pour ta mémoire, pourtant, tu m'as reconnue tout de suite. C'est grâce à la photo?"
Luther: "Non. Je le savais, avant de la voir."
Il se leva pour lui parler, les yeux dans les yeux.
Leigh Ann: "Comment?"
Luther: "Il y a deux jours, je me baladais en ville. Il y avait une fête foraine avec une grande roue. Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai eu envie d'y monter. Une fois dans la nacelle, j'ai eu un flash. J'ai vu un visage. Le tiens. Soudain tout est devenu clair. C'est sur un manège comme celui-là, que je t'ai demandé ta main. J'ai tout de suite su que je devais revenir en Californie."
Il fouilla dans sa poche, puis, prit délicatement la main de la demoiselle, dans la sienne, afin d'accrocher le bracelet, à son poignet. Extrêmement émue, elle ne retint pas ses larmes et il la prit, enfin, dans ses bras. Elle appréciait le contact tant espéré de cet homme dont elle avait été incapable de faire le deuil.
Leigh Ann: "Tu es là. Tu es vraiment là."
Luther: "Oui. Je suis tellement désolé que tu aies eu à subir ça."
Leigh Ann: "Ce n'était pas de ta faute, ne culpabilise pas. On a perdu trop de temps. Je ne veux plus gaspiller mon énergie à chercher qui est responsable ou pas. Je t'aime et le reste m'est bien égal."
Luther: "Je t'aime aussi."
Il l'embrassa et elle posa sa tête sur son torse, apaisée par les battements de son coeur, alors qu'il lui caressait les cheveux. Le consultant les avait rejoint, depuis quelques secondes, en toute discrétion. Attendri par les retrouvailles du couple, il ne les dérangea pas, en demeurant dans l'embrasure de la porte, à les observer. Toutefois, si sa soeur était incontestablement amoureuse, il n'en était pas de même pour le jeune homme. Jane en eut la certitude en croisant son regard. Ce dernier ne traduisait pas un sentiment similaire.
Luther: "Jane!"
Jane: "Vous deviez me rappeler."
Luther: "J'ai préféré venir en personne. Il faut que je vous remercie. Je m'étais égaré et grâce à vous, j'ai retrouvé ma route. Votre visite à Philadelphie a débloqué beaucoup de choses."
La jeune femme avait croisé ses doigts avec ceux de Luther en le couvant des yeux.
Jane: "Bien, je vais vous laisser. Vous avez besoin d'être seuls."
Sa soeur vint déposer un baiser sur sa joue.
Leigh Ann: "Je ne pourrais jamais assez te remercier. Tu es un frère génial."
Elle s'éclipsa pour aller défaire ses valises. Les deux hommes restèrent dans le salon et Patrick saisi l'opportunité de parler à son beau frère.
Luther: "Je suis d'accord avec elle. Nous vous devons énormément. Que puis-je faire pour que nous soyons quittes. Demandez-moi ce que vous voulez."
Jane: "Moi? Je ne veux rien. Contentez-vous de prendre soin de ma soeur, rendez-là heureuse."
Le ton qu'il employait n'était en rien cordial, il était autoritaire.
Luther: "Est-ce que c'est un ordre?"
Jane: "Ne vous avisez pas de la faire souffrir. Et oui, c'est un ordre."
Luther: "Je ne veux que son bonheur."
Le blond le regarda attentivement, comme si il tentait d'interpréter l'expression de son visage.
Luther esquissa un sourire: "C'est une plaisanterie? Vous lisez mes pensées là? Alors regardez-moi bien. J'aime Leigh. Je suis fou d'elle. C'est assez convainquant pour vous?"
Jane: "Je suis trop protecteur, pardonnez-moi. Vous connaissez ça avec votre mère."
Luther: "Je vois ce que c'est en effet."
Jane: "Je repasserais plus tard, pour récupérer mes affaires."
Il serra la main de Luther et quitta les lieux, avant que sa soeur ne revienne dans la pièce. Patrick avait la sensation que le jeune homme n'était pas entièrement honnête avec lui et plus grave encore, avec sa fiancée. Quelque chose clochait dans son attitude, envers elle. Il semblait peu réceptif à l'affection qu'elle lui témoignait.
TBC...
Suite
Dernière édition par lilia le Dim 13 Avr 2014 - 0:43, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Les liens du sang ^
Merci Esmée de ton commentaire, en mp!!
Voilà la suite...
Chapitre 44
L'aplomb avec lequel Luther lui avait certifié sa sincérité ne l'avait pas convaincu et Patrick en était très perturbé. Mais il n'en dit rien à sa soeur, trop heureux de revoir un sourire sur son visage. Ce visage qui était si terne depuis le drame qui l'avait frappée. Le bonheur de distinguer, à nouveau cette lueur, qui s'était rallumée, dans ses yeux, le rendait tellement euphorique qu'il ne voulait pas tout gâcher. Et puis, il relativisait en se persuadant qu'il se faisait des idées et que tout irait bien pour Leigh Ann, dorénavant.
Il sortit de l'immeuble, mais ne partit pas immédiatement. Il observait la baie vitrée qui donnait, sur la rue. Luther fermait les rideaux et il le vit. Son expression était la même que lorsqu'il serrait sa fiancée dans ses bras, aussi froide. Pourtant, la jeune femme, elle, ne s'en apercevait pas. Son voeux était exaucé, c'était tout ce qu'elle désirait. Elle avait retrouvé l'amour de sa vie, sans soupçonner une seconde, que lui, ne la considérait plus comme tel. Lui qui aurait tout sacrifié pour elle, par le passé, ne savait pas comment se comporter, face à elle, aujourd'hui. Il était resté silencieux, depuis le départ du mentaliste et c'est Leigh Ann qui se décida à briser la glace. Elle arriva dans son dos, alors qu'il était encore, devant la fenêtre. Elle vint se blottir contre lui. Il eut un sursaut qui incita la jeune femme à le lâcher.
Luther: "Pardon. Je ne m'y attendais pas."
Leigh Ann: "C'est rien. Je n'aurais pas du te surprendre. Mais tu m'as tellement manqué, j'ai cru que je ne tiendrais pas le coup sans toi."
Elle revint vers lui, encerclant sa nuque de ses mains, pour se rapprocher de ses lèvres. Après un baiser plus que bref, il lui saisie les mains délicatement, afin de s'en libérer, attisant l'incompréhension de la jeune femme.
Luther: "Le voyage m'a épuisé. Je dois me reposer, pour mon coeur."
Leigh Ann: "Oui. Bien sûr, ton coeur. Je ne veux pas compromettre ta convalescence. De toutes façons, on a tout le temps pour ça."
Luther: "Je sens de la déception dans ta voix."
Leigh Ann: "Pas du tout. Tu sais, après tout ce temps où j'ai cru ne plus pouvoir être avec toi, entendre ta voix, le simple fait de dormir, à tes côtés, dans notre lit, c'est un cadeau du ciel. Je n'en demande pas plus. Je suis consciente qu'il te faudra du temps pour reprendre tes marques."
Luther: "Tu es vraiment indulgente. Je te remercie Leigh Ann."
Leigh Ann: "Leigh. Et ne me remercie pas. Je t'aime c'est tout."
Ils rejoignirent leur chambre, ensemble, pour y passer la première nuit de leur nouvelle vie. C'était comme une chance inespérée qui s'offrait à eux, bien que la jeune femme soit légèrement déçue que ces retrouvailles ne se déroulent pas comme elle l'avait imaginé, au début. Elle en fit abstraction et dès que Luther fut endormi, elle se tourna vers lui, scrutant son visage, en appréciant chaque détail, écoutant chacun de ses souffles. Elle ne serait jamais plus comblée qu'en cet instant.
Même si il était indéniable qu'elle ressentait une certaine frustration, elle serait patiente, parce qu'il était le seul avec qui elle voulait être. Son incartade avec Bertram semblait définitivement appartenir au passé. Néanmoins, malgré toute la positivité dont elle faisait preuve, cela risquait de ne pas suffire à faire fonctionner son couple. D'ailleurs c'était le constat que le mentaliste avait malheureusement fait. Il sentait que quelque chose n'allait pas et il tenait à en discuter avec son amie. Il se rendit donc, directement chez elle. En voyant les phares de la DS, elle alla ouvrir la porte pour l'accueillir.
Lisbon: "Salut étranger. Laisse-moi deviner. Leigh Ann t'a fichu dehors, parce que tu ronflais trop fort."
Jane: "Je ne ronfle pas."
Lisbon: "C'est ça bien sûr. Pourquoi tu es ici? Mis à part la raison évidente."
Jane: "Je me sentais de trop, alors je les ai laissé tous les deux."
Lisbon: "Tous les deux? Est-ce que..."
Jane: "Wainwright est arrivé, quelques heures avant nous."
Lisbon: "Et comment est-il?"
Jane: "Il prétend avoir recouvré toute sa mémoire."
Lisbon: "Mais tu ne le crois pas."
Jane: "J'ai un doute."
Lisbon: "Tu te poses trop de questions. Ta soeur a retrouvé l'homme qu'elle aime. Réjouis-toi pour elle. Arrête de gamberger."
Jane: "Ca je ne peux pas. C'est ma petite soeur."
Elle esquissa un sourire.
Lisbon: "Vous êtes pareils toi et Leigh Ann. Toujours à vous inquiéter l'un pour l'autre, même quand tout va bien."
Jane: "Qu'y a-t-il de mal à ça?"
Lisbon: "Rien. Je trouve ça mignon que tu sois proche de ta famille. Mais tu ne crois pas qu'il est temps de penser à toi, maintenant? Et quand je dis à toi, je parle de nous."
Jane: "Tu as pleinement raison."
Il lui encercla la taille tandis qu'elle glissait sa main, dans ses boucles blondes.
Jane: "Si nous nous occupions de ce que tu as appelé, la chose évidente."
Il se pencha pour échanger un long baiser avec elle, avant de passer la nuit, dans ses bras. A son réveil, Térésa n'était pas du tout inquiète pour la soeur de Jane, confiante pour l'avenir du jeune couple. A présent, ils étaient réunis et à partir de ce jour, rien ne pourrait les séparer. Les semaines qui suivirent lui donnèrent raison. Cependant, si en public, Leigh Ann et Luther apparaissaient comme le couple idéal, se tenant la main, échangeant des sourires et des regards amoureux, derrière les murs de leur appartement, ce n'était pas aussi idyllique. Les liens qui existaient autrefois, entre eux, se désagrégeaient insidieusement, du fait du jeune homme. Sans en avoir conscience, il détruisait leur complicité, à petit feu. Cela avait commencé, quelques jours, après son retour, à Sacramento. Pendant une semaine, Leigh Ann et lui partageaient le même lit, comme avant. Enfin, presque comme avant...
Luther repoussait constamment la jeune femme, dès qu'elle se rapprochait de lui. Il utilisait sa prétendue fatigue, prétextant qu'il devait suivre les conseil du médecin. Elle ne le harcela pas, respectant l'homme qu'elle aimait. Elle se contenta donc de dormir, auprès de lui, en s'abstenant de tout contact physique qui apparemment, l'incommodait, au plus haut point. En effet, quand Leigh Ann posait, par habitude, sa main sur sa poitrine, il la repoussait instantanément, et la replaçait contre elle. Ces rejets perpétuels la faisait terriblement souffrir. Elle avait même fini par s'installer dans le canapé du salon. Si cela pouvait contribuer à le mettre plus à l'aise, elle consentait ce sacrifice.
Luther et Leigh Ann passèrent plusieurs semaines, dans ces conditions. Néanmoins, aucun changement ne s'opéra. Il était toujours distant, bien qu'elle multiplie les gestes affectueux envers lui, lors de soirées en tête à tête, autour d'un dîner ou simplement d'un verre, devant un film à la tv. Leur complicité renaissait peu à peu, à ces occasions, mais sans dépasser le cadre amical. Ce soir-là, Luther remarqua qu'elle était épuisée nerveusement et sachant qu'il en était la cause, il voulu tenter de l'apaiser. Il la rejoignit, dans la salle de bain, où elle se préparait à aller se coucher loin de leur chambre. Cette chambre qu'elle ne partageait plus avec celui qui était désormais, un étranger. C'est exactement ce qu'il était devenu. Luther ne manifestait aucune tendresse pour elle, il lui était indifférent. Malgré tout, il culpabilisait de la rendre malheureuse.
Elle se retira de la pièce, après avoir éteint les lumières. Dans le noir, elle heurta son ami.
Leigh Ann: "Pardon, je ne t'avais pas vu."
Ses mains étaient contre lui et elle s'en excusa aussitôt.
Leigh Ann: "Désolée."
Luther: "C'est à moi de m'excuser. Je voudrais que tout redevienne comme avant. C'est vrai Leigh Ann. Je ne sais pas comment..."
Leigh Ann: "Moi je sais."
Elle se risqua à embrasser timidement, son fiancé et comme à chaque fois, le baiser fut rompu, brusquement, par ce dernier.
Luther: "Leigh...
Leigh Ann: "S'il te plait, ne me repousse pas."
Luther: "Crois-moi, tu me plais beaucoup, ce n'est pas le problème."
Leigh Ann: "C'est à cause de ton opération? Tu crains que ce soit trop tôt?"
Luther: "Ca n'a rien à voir. Tout va bien de ce côté-là. Le médecin m'a donné son feu vert. Mais ce ne serait pas honnête."
Leigh Ann: "Comment ça? On ne fait rien de mal. Nous sommes fiancés et nous sommes amoureux. Tu as recouvré la mémoire, donc tu le sais. Tu le sais, n'est-ce pas?"
Luther: "Je le sais."
Leigh Ann: "Tu me fais peur. Dis-moi ce qu'il y a vraiment."
Luther: "Je dois t'avouer quelque chose. Mes souvenirs sont revenus, notre rencontre, notre vie ensemble, nos fiançailles et le mariage."
Leigh Ann: "Alors, où est le problème?"
Luther: "Mes sentiments pour toi, ne sont pas revenus."
Elle recula, abattue par ces révélations, libérant les larmes qui se répandirent sur ses joues.
Luther: "Je suis navré. Je ne veux pas te faire de mal. Mais il fallait que je te le dise."
Après avoir repris le dessus, elle revint vers lui, prenant son visage entre ses mains, pour le fixer droit dans les yeux.
Leigh Ann: "Très bien. Je ferais ce qu'il faut pour que tu te souviennes. Tu n'es pas seul. On est dans le même bateau et on s'en sortira ensemble."
Saisissant sa main, elle l'incita à la suivre, mais il ne bougea pas.
Luther: "Il vaudrait mieux que je dorme ailleurs, quelques temps. Je vais prendre une chambre en ville."
Leigh Ann: "Tu es sérieux?"
Luther: "Oui. Ca ne sera pas définitif, mais je dois prendre mes distances, pour y voir plus clair."
Leigh Ann: "Si tu crois que c'est la solution."
Dépitée, elle craqua, en couvrant son visage de ses mains, afin qu'il ne la voit pas pleurer. Il la prit dans ses bras.
Luther: "Je le fais pour nous, Leigh Ann."
Leigh Ann: "Reste avec moi, je t'en prie. Je ne veux pas te perdre, pas une deuxième fois."
Luther: "Tu ne me perdras pas."
Leigh Ann: "Comment pourras-tu te souvenir de nous, si tu n'es pas avec moi?"
Luther: "Je ne serais pas loin, si tu as besoin de moi."
Leigh Ann: "J'ai toujours besoin de toi."
Dans la chambre, il prépara sa valise, interrogée par sa fiancée.
Leigh Ann: "Tu t'en vas ce soir?"
Luther: "Ca ne sert à rien de retarder l'échéance. Je passerais te voir, au bureau, pour te donner mon adresse."
Il ouvrit un tiroir qu'elle referma aussitôt.
Luther: "Qu'est-ce que tu fais, Leigh Ann?"
Leigh Ann: "Pour la dernière fois, c'est Leigh! Cet appartement t'appartient. C'est à moi de partir."
Luther: "C'est aussi chez toi, il n'y a pas de raison que tu t'en aille."
Leigh Ann: "Si tu crois pouvoir négocier avec moi, c'est que tu ne me connais pas."
Luther esquissa un sourire crispé: "Ca je ne l'ai pas oublié."
Son sac bouclé, elle se dirigea vers la porte. Etouffant son émotion, elle fit bonne figure. Il porta ses affaires, dans le hall de l'immeuble.
Luther: "Tu n'as pas pris grand chose. Tu es certaine de n'avoir besoin de rien d'autre?"
Leigh Ann: "Ce dont j'ai besoin ne rentre pas dans ce sac."
Luther: "Ne le prend pas comme ça. C'est mieux pour nous deux."
Leigh Ann: "Si ça peux te soulager de le croire. Bien, voilà mon taxi. C'est le moment de se dire adieux."
Luther: "Non. A bientôt."
Il déposa un dernier baiser sur ses lèvres.
Leigh Ann: "Je t'aime Luther."
Luther: "J'aimerais pouvoir te répondre la même chose, mais ça n'aurait pas de valeur."
Elle se mordait les lèvres pour se contenir, alors il glissa ses mains dans ses cheveux pour coller son front contre le sien.
Luther: "Je te promets que je te le dirais à nouveau."
Elle monta dans le taxi, gardant la tête baissée. Croiser son regard était trop douloureux. Après avoir déposé son minuscule bagage, dans un motel miteux en centre ville, elle erra, sans but précis, atterrissant dans un bar, proche de l'hôtel de ville. Cet établissement ne lui était pas inconnu car elle l'avait fréquenté en de nombreuses occasions, les derniers mois, précédant le retour de Luther. Les bières précédèrent les verres de vodka qui furent suivis de bien d'autres. Un homme prit place sur un des tabourets vide, au comptoir, à côté d'elle. Il commanda un Whisky pur malt de 15 ans d'âge avec glace.
Leigh savait de qui il s'agissait, sans le regarder: "Bonsoir Gale."
Bertram: "Comment as-tu su que c'était moi?"
Leigh Ann: "Il n'y a que toi pour massacrer une boisson aussi noble avec de la glace."
Bertram: "Tu n'as rien perdu de ton franc parler."
Leigh Ann: "Ni toi de ton arrogance."
Bertram: "Ca va avec la description du poste de directeur. C'est une surprise de te revoir."
Leigh Ann: "Bonne j'espère."
Bertram: "Pourquoi es-tu venu ici, après tout ce temps?"
Leigh Ann: "Pour me saouler."
Bertram: "Il y a des tas d'endroits pour ça."'
Leigh Ann: "Oui, mais ici on peut le faire avec classe. Et c'est le seul endroit où j'avais des chances de tomber sur toi."
Bertram: "J'avoue que je n'espérais pas avoir de tes nouvelles. En particulier, après notre dernière entrevue."
Leigh Ann: "Tu parles. Si c'était vrai, pourquoi tu m'aurais fait livré des fleurs pour ma promotion? A quoi ça aurait rimé?"
Bertram: "Dois-je en déduire que tu m'as pardonné?"
Elle but son verre et commanda une autre tournée, en le dévisageant, sans pour autant répondre à sa question.
Leigh Ann:" Où sont ta veste et ta cravate? Tu t'es fais dépouillé?"
Bertram: "Je vois. Tu ne me répondra pas."
Elle leva un sourcil sans ouvrir la bouche.
Bertram: "Je viens ici pour me détendre, je les ai laissées dans ma voiture."
Là c'est lui qui lui adressa un regard appuyé.
Bertram: "Quelque chose ne va pas visiblement. Je t'ai aperçu avec Luther, en ville, ces jours-ci. C'est lui qui te mets dans cet état?"
Leigh Ann: "Quel fin psychologue. Tu as raté ta vocation."
Bertram: "Si tu continus à cette cadence, tu vas vite ne plus être maîtresse de tes actes."
Leigh Ann: "Laisse-moi résumer. D'abord tu essaies de m'étrangler et maintenant tu te soucis de ma santé. C'est trop choux."
Bertram: "Je n'avais pas l'intention de me poser en tant qu'objecteur de conscience. Je serais mal placé pour ce rôle."
Elle sourit.
Leigh Ann: "C'est le moins qu'on puisse dire."
Bertram: "Explique-moi ce que tu attends de moi."
Leigh Ann: "Ca va te paraître étrange et ça l'est. J'ai besoin d'un confident et tu as toujours su écouter."
Bertram: "Tu as raison c'est étrange."
Leigh Ann: "Avant que les choses ne se compliquent, avant qu'on aille trop loin, nous étions amis. Malgré ce qui s'est passé, j'ai encore confiance en toi. C'est plutôt dingue."
Bertram: "Pourquoi tu ne te confies pas à Jane?"
Leigh Ann, bafouilla dans son verre: "Il est trop occupé à roucouler."
Bertram: "Tu disais?"
Leigh Ann: "Des conneries."
Bertram: "De quoi voulais-tu qu'on parle?"
Leigh Ann: "Oh, rien de particulier, je voulais discuter. Mais laisse tomber c'était une idée stupide."
Le verre vide, devant elle ne tarda pas à être remplacé par un autre.
Bertram: "Discutons, alors. Ca freinera peut-être ta consommation. Tu ne devais pas rester, à Los Angeles?"
Leigh Ann: "Tu n'es pas au courant? Moi qui pensais que tu savais tout ce qui se passait dans cette ville... Je bosse à la criminelle Sacramento. Pour me rapprocher de mon cher et tendre. Tu vois où j'en suis, à me saouler dans un bar avec mon ex. Ah, c'est pathétique."
Bertram: "Je te trouve très dure avec toi."
Leigh Ann: "Assez parlé de moi. Toi, tu n'étais pas censé quitter la ville?"
Bertram: "Je suis parti, un moment. Le temps de régler certaines choses."
Leigh Ann: "Ouh, je vois. Ca concerne ta petite bande de sociopathes. Celle qui était supposée te menacer et vouloir me supprimer. Je savais que c'était du vent."
Bertram: "C'était la vérité. Nous étions menacés. Mais tu n'as plus à t'en faire."
L'état d'ébriété de la demoiselle la fit tituber, en descendant de son tabouret. Elle n'avait pas prêté attention à ces derniers mots, ce qui arrangeait bien son interlocuteur.
Bertram: "Je te reconduis, à ton appartement."
Leigh Ann: "J'habite plus là-bas. J'ai une chambre... Arg, je ne sais plus où. Je vais y aller, à pieds, ça me reviendra."
Avant d'atteindre la sortie de l'établissement, elle chuta, relevée par son compagnon de beuverie.
Bertram: "Tu n'iras pas loin dans ton état."
Il la transporta, comateuse, dans la voiture. Elle y somnola jusqu'à ce qu'ils arrivent au domicile du directeur du CBI. Là, elle entra et avança vers le placard contenant les bouteilles d'alcool.
Leigh Ann: "Tu m'offres un dernier verre?"
Bertram, sur la pas de la porte: "La dernière fois, on sait comment ça c'est terminé. Tu es sûre d'être prête à faire ça à Luther?"
Leigh Ann: "Luther? Il s'en fiche pas mal."
Elle le rejoignit et commença à lui enlever sa chemise, sans conviction. Bertram voyait qu'elle agissait par dépit et quand elle l'embrassa, il attrapa ses poignets, pour se séparer d'elle. Leigh Ann fondit en larme, contre lui. Il referma ses bras sur son dos, avant d'essuyer un refus soudain, de la jeune femme qui s'éloigna de lui.
Leigh Ann: "Je ne retomberais pas dans ce piège."
Sur le point de franchir la porte, elle hésitait à fuir, désorientée par sa situation.
Bertram: "Leigh, ce n'est pas prudent. Tu peux à peine mettre un pied devant l'autre."
Leigh Ann: "Merci de ta sollicitude, mais j'y arriverais. Je ne dois pas rester ici..."
Bertram: "Avec moi. C'est bien ce que tu allais dire."
Près de la porte ouverte, elle se retourna.
Leigh Ann: "Ecoute, Gale, j'ai apprécié ton aide. Ce soir et même... avant. Mais ce qui c'est passé n'a eu lieu que parce que je croyais que Luther était mort. Si j'avais su la vérité, j'aurais gardé mes distances avec toi."
Bertram: "Je n'en ai jamais douté. Cela dit, ça ne nous empêche pas d'être amis."
Leigh Ann: "En fait, il me paraît plus sage qu'on ne se voit plus, en dehors du boulot."
Il sourit de toutes ses dents, tandis qu'elle disparaissait dans le couloir, en pensant: "Nous allons très vite nous revoir, Leigh Ann."
La jeune femme monta, dans un taxi qui la déposa dans le seul endroit où elle trouverait refuge. Elle frappa à la porte et s'aperçu aussitôt, que la chambre était vide. Peu importe, elle entra et s'effondra sur le lit. Visiblement, personne n'y avait dormi, depuis plusieurs nuits.
A l'aube, Jane rentra chez lui. Sans allumer la lumière, il jeta sa veste, sur une chaise. Tout à coup, il distingua une silhouette, dans la pénombre. En s'en approchant, il découvrit l'identité du squatteur. Il soupira, puis remonta la couverture, sur la jeune femme.
Jane souffla: "Oh non, Leigh. J'aurais préféré me tromper, pour une fois."
Elle dormait et ne l'entendit pas. Mais son sommeil n'était pas serein. Elle fronçait les sourcils, ses yeux bougeaient, sous ses paupières closes. Son frère s'allongea, à sa droite face à elle. Il dégagea une mèche qui tombait sur son visage, en la plaçant derrière son oreille.
Jane murmurait: "Chut... Je suis là, je veille sur toi. Comme la lune veille sur la Terre. Tant qu'on est ensemble rien ne peut nous arriver, jamais."
Il avait l'habitude de lui répéter ces mots quand elle était enfant et qu'elle faisait des cauchemars. A cette époque, c'était imparable. Toutefois, le temps avait passé et ce réconfort ne serait pas aussi efficace, dans le cas présent. Patrick se doutait que sa petite soeur avait le coeur brisé et de la pire des manière, car celui qu'elle aimait l'avait réduit en miette.
TBC...
Suite
Voilà la suite...
Chapitre 44
L'aplomb avec lequel Luther lui avait certifié sa sincérité ne l'avait pas convaincu et Patrick en était très perturbé. Mais il n'en dit rien à sa soeur, trop heureux de revoir un sourire sur son visage. Ce visage qui était si terne depuis le drame qui l'avait frappée. Le bonheur de distinguer, à nouveau cette lueur, qui s'était rallumée, dans ses yeux, le rendait tellement euphorique qu'il ne voulait pas tout gâcher. Et puis, il relativisait en se persuadant qu'il se faisait des idées et que tout irait bien pour Leigh Ann, dorénavant.
Il sortit de l'immeuble, mais ne partit pas immédiatement. Il observait la baie vitrée qui donnait, sur la rue. Luther fermait les rideaux et il le vit. Son expression était la même que lorsqu'il serrait sa fiancée dans ses bras, aussi froide. Pourtant, la jeune femme, elle, ne s'en apercevait pas. Son voeux était exaucé, c'était tout ce qu'elle désirait. Elle avait retrouvé l'amour de sa vie, sans soupçonner une seconde, que lui, ne la considérait plus comme tel. Lui qui aurait tout sacrifié pour elle, par le passé, ne savait pas comment se comporter, face à elle, aujourd'hui. Il était resté silencieux, depuis le départ du mentaliste et c'est Leigh Ann qui se décida à briser la glace. Elle arriva dans son dos, alors qu'il était encore, devant la fenêtre. Elle vint se blottir contre lui. Il eut un sursaut qui incita la jeune femme à le lâcher.
Luther: "Pardon. Je ne m'y attendais pas."
Leigh Ann: "C'est rien. Je n'aurais pas du te surprendre. Mais tu m'as tellement manqué, j'ai cru que je ne tiendrais pas le coup sans toi."
Elle revint vers lui, encerclant sa nuque de ses mains, pour se rapprocher de ses lèvres. Après un baiser plus que bref, il lui saisie les mains délicatement, afin de s'en libérer, attisant l'incompréhension de la jeune femme.
Luther: "Le voyage m'a épuisé. Je dois me reposer, pour mon coeur."
Leigh Ann: "Oui. Bien sûr, ton coeur. Je ne veux pas compromettre ta convalescence. De toutes façons, on a tout le temps pour ça."
Luther: "Je sens de la déception dans ta voix."
Leigh Ann: "Pas du tout. Tu sais, après tout ce temps où j'ai cru ne plus pouvoir être avec toi, entendre ta voix, le simple fait de dormir, à tes côtés, dans notre lit, c'est un cadeau du ciel. Je n'en demande pas plus. Je suis consciente qu'il te faudra du temps pour reprendre tes marques."
Luther: "Tu es vraiment indulgente. Je te remercie Leigh Ann."
Leigh Ann: "Leigh. Et ne me remercie pas. Je t'aime c'est tout."
Ils rejoignirent leur chambre, ensemble, pour y passer la première nuit de leur nouvelle vie. C'était comme une chance inespérée qui s'offrait à eux, bien que la jeune femme soit légèrement déçue que ces retrouvailles ne se déroulent pas comme elle l'avait imaginé, au début. Elle en fit abstraction et dès que Luther fut endormi, elle se tourna vers lui, scrutant son visage, en appréciant chaque détail, écoutant chacun de ses souffles. Elle ne serait jamais plus comblée qu'en cet instant.
Même si il était indéniable qu'elle ressentait une certaine frustration, elle serait patiente, parce qu'il était le seul avec qui elle voulait être. Son incartade avec Bertram semblait définitivement appartenir au passé. Néanmoins, malgré toute la positivité dont elle faisait preuve, cela risquait de ne pas suffire à faire fonctionner son couple. D'ailleurs c'était le constat que le mentaliste avait malheureusement fait. Il sentait que quelque chose n'allait pas et il tenait à en discuter avec son amie. Il se rendit donc, directement chez elle. En voyant les phares de la DS, elle alla ouvrir la porte pour l'accueillir.
Lisbon: "Salut étranger. Laisse-moi deviner. Leigh Ann t'a fichu dehors, parce que tu ronflais trop fort."
Jane: "Je ne ronfle pas."
Lisbon: "C'est ça bien sûr. Pourquoi tu es ici? Mis à part la raison évidente."
Jane: "Je me sentais de trop, alors je les ai laissé tous les deux."
Lisbon: "Tous les deux? Est-ce que..."
Jane: "Wainwright est arrivé, quelques heures avant nous."
Lisbon: "Et comment est-il?"
Jane: "Il prétend avoir recouvré toute sa mémoire."
Lisbon: "Mais tu ne le crois pas."
Jane: "J'ai un doute."
Lisbon: "Tu te poses trop de questions. Ta soeur a retrouvé l'homme qu'elle aime. Réjouis-toi pour elle. Arrête de gamberger."
Jane: "Ca je ne peux pas. C'est ma petite soeur."
Elle esquissa un sourire.
Lisbon: "Vous êtes pareils toi et Leigh Ann. Toujours à vous inquiéter l'un pour l'autre, même quand tout va bien."
Jane: "Qu'y a-t-il de mal à ça?"
Lisbon: "Rien. Je trouve ça mignon que tu sois proche de ta famille. Mais tu ne crois pas qu'il est temps de penser à toi, maintenant? Et quand je dis à toi, je parle de nous."
Jane: "Tu as pleinement raison."
Il lui encercla la taille tandis qu'elle glissait sa main, dans ses boucles blondes.
Jane: "Si nous nous occupions de ce que tu as appelé, la chose évidente."
Il se pencha pour échanger un long baiser avec elle, avant de passer la nuit, dans ses bras. A son réveil, Térésa n'était pas du tout inquiète pour la soeur de Jane, confiante pour l'avenir du jeune couple. A présent, ils étaient réunis et à partir de ce jour, rien ne pourrait les séparer. Les semaines qui suivirent lui donnèrent raison. Cependant, si en public, Leigh Ann et Luther apparaissaient comme le couple idéal, se tenant la main, échangeant des sourires et des regards amoureux, derrière les murs de leur appartement, ce n'était pas aussi idyllique. Les liens qui existaient autrefois, entre eux, se désagrégeaient insidieusement, du fait du jeune homme. Sans en avoir conscience, il détruisait leur complicité, à petit feu. Cela avait commencé, quelques jours, après son retour, à Sacramento. Pendant une semaine, Leigh Ann et lui partageaient le même lit, comme avant. Enfin, presque comme avant...
Luther repoussait constamment la jeune femme, dès qu'elle se rapprochait de lui. Il utilisait sa prétendue fatigue, prétextant qu'il devait suivre les conseil du médecin. Elle ne le harcela pas, respectant l'homme qu'elle aimait. Elle se contenta donc de dormir, auprès de lui, en s'abstenant de tout contact physique qui apparemment, l'incommodait, au plus haut point. En effet, quand Leigh Ann posait, par habitude, sa main sur sa poitrine, il la repoussait instantanément, et la replaçait contre elle. Ces rejets perpétuels la faisait terriblement souffrir. Elle avait même fini par s'installer dans le canapé du salon. Si cela pouvait contribuer à le mettre plus à l'aise, elle consentait ce sacrifice.
Luther et Leigh Ann passèrent plusieurs semaines, dans ces conditions. Néanmoins, aucun changement ne s'opéra. Il était toujours distant, bien qu'elle multiplie les gestes affectueux envers lui, lors de soirées en tête à tête, autour d'un dîner ou simplement d'un verre, devant un film à la tv. Leur complicité renaissait peu à peu, à ces occasions, mais sans dépasser le cadre amical. Ce soir-là, Luther remarqua qu'elle était épuisée nerveusement et sachant qu'il en était la cause, il voulu tenter de l'apaiser. Il la rejoignit, dans la salle de bain, où elle se préparait à aller se coucher loin de leur chambre. Cette chambre qu'elle ne partageait plus avec celui qui était désormais, un étranger. C'est exactement ce qu'il était devenu. Luther ne manifestait aucune tendresse pour elle, il lui était indifférent. Malgré tout, il culpabilisait de la rendre malheureuse.
Elle se retira de la pièce, après avoir éteint les lumières. Dans le noir, elle heurta son ami.
Leigh Ann: "Pardon, je ne t'avais pas vu."
Ses mains étaient contre lui et elle s'en excusa aussitôt.
Leigh Ann: "Désolée."
Luther: "C'est à moi de m'excuser. Je voudrais que tout redevienne comme avant. C'est vrai Leigh Ann. Je ne sais pas comment..."
Leigh Ann: "Moi je sais."
Elle se risqua à embrasser timidement, son fiancé et comme à chaque fois, le baiser fut rompu, brusquement, par ce dernier.
Luther: "Leigh...
Leigh Ann: "S'il te plait, ne me repousse pas."
Luther: "Crois-moi, tu me plais beaucoup, ce n'est pas le problème."
Leigh Ann: "C'est à cause de ton opération? Tu crains que ce soit trop tôt?"
Luther: "Ca n'a rien à voir. Tout va bien de ce côté-là. Le médecin m'a donné son feu vert. Mais ce ne serait pas honnête."
Leigh Ann: "Comment ça? On ne fait rien de mal. Nous sommes fiancés et nous sommes amoureux. Tu as recouvré la mémoire, donc tu le sais. Tu le sais, n'est-ce pas?"
Luther: "Je le sais."
Leigh Ann: "Tu me fais peur. Dis-moi ce qu'il y a vraiment."
Luther: "Je dois t'avouer quelque chose. Mes souvenirs sont revenus, notre rencontre, notre vie ensemble, nos fiançailles et le mariage."
Leigh Ann: "Alors, où est le problème?"
Luther: "Mes sentiments pour toi, ne sont pas revenus."
Elle recula, abattue par ces révélations, libérant les larmes qui se répandirent sur ses joues.
Luther: "Je suis navré. Je ne veux pas te faire de mal. Mais il fallait que je te le dise."
Après avoir repris le dessus, elle revint vers lui, prenant son visage entre ses mains, pour le fixer droit dans les yeux.
Leigh Ann: "Très bien. Je ferais ce qu'il faut pour que tu te souviennes. Tu n'es pas seul. On est dans le même bateau et on s'en sortira ensemble."
Saisissant sa main, elle l'incita à la suivre, mais il ne bougea pas.
Luther: "Il vaudrait mieux que je dorme ailleurs, quelques temps. Je vais prendre une chambre en ville."
Leigh Ann: "Tu es sérieux?"
Luther: "Oui. Ca ne sera pas définitif, mais je dois prendre mes distances, pour y voir plus clair."
Leigh Ann: "Si tu crois que c'est la solution."
Dépitée, elle craqua, en couvrant son visage de ses mains, afin qu'il ne la voit pas pleurer. Il la prit dans ses bras.
Luther: "Je le fais pour nous, Leigh Ann."
Leigh Ann: "Reste avec moi, je t'en prie. Je ne veux pas te perdre, pas une deuxième fois."
Luther: "Tu ne me perdras pas."
Leigh Ann: "Comment pourras-tu te souvenir de nous, si tu n'es pas avec moi?"
Luther: "Je ne serais pas loin, si tu as besoin de moi."
Leigh Ann: "J'ai toujours besoin de toi."
Dans la chambre, il prépara sa valise, interrogée par sa fiancée.
Leigh Ann: "Tu t'en vas ce soir?"
Luther: "Ca ne sert à rien de retarder l'échéance. Je passerais te voir, au bureau, pour te donner mon adresse."
Il ouvrit un tiroir qu'elle referma aussitôt.
Luther: "Qu'est-ce que tu fais, Leigh Ann?"
Leigh Ann: "Pour la dernière fois, c'est Leigh! Cet appartement t'appartient. C'est à moi de partir."
Luther: "C'est aussi chez toi, il n'y a pas de raison que tu t'en aille."
Leigh Ann: "Si tu crois pouvoir négocier avec moi, c'est que tu ne me connais pas."
Luther esquissa un sourire crispé: "Ca je ne l'ai pas oublié."
Son sac bouclé, elle se dirigea vers la porte. Etouffant son émotion, elle fit bonne figure. Il porta ses affaires, dans le hall de l'immeuble.
Luther: "Tu n'as pas pris grand chose. Tu es certaine de n'avoir besoin de rien d'autre?"
Leigh Ann: "Ce dont j'ai besoin ne rentre pas dans ce sac."
Luther: "Ne le prend pas comme ça. C'est mieux pour nous deux."
Leigh Ann: "Si ça peux te soulager de le croire. Bien, voilà mon taxi. C'est le moment de se dire adieux."
Luther: "Non. A bientôt."
Il déposa un dernier baiser sur ses lèvres.
Leigh Ann: "Je t'aime Luther."
Luther: "J'aimerais pouvoir te répondre la même chose, mais ça n'aurait pas de valeur."
Elle se mordait les lèvres pour se contenir, alors il glissa ses mains dans ses cheveux pour coller son front contre le sien.
Luther: "Je te promets que je te le dirais à nouveau."
Elle monta dans le taxi, gardant la tête baissée. Croiser son regard était trop douloureux. Après avoir déposé son minuscule bagage, dans un motel miteux en centre ville, elle erra, sans but précis, atterrissant dans un bar, proche de l'hôtel de ville. Cet établissement ne lui était pas inconnu car elle l'avait fréquenté en de nombreuses occasions, les derniers mois, précédant le retour de Luther. Les bières précédèrent les verres de vodka qui furent suivis de bien d'autres. Un homme prit place sur un des tabourets vide, au comptoir, à côté d'elle. Il commanda un Whisky pur malt de 15 ans d'âge avec glace.
Leigh savait de qui il s'agissait, sans le regarder: "Bonsoir Gale."
Bertram: "Comment as-tu su que c'était moi?"
Leigh Ann: "Il n'y a que toi pour massacrer une boisson aussi noble avec de la glace."
Bertram: "Tu n'as rien perdu de ton franc parler."
Leigh Ann: "Ni toi de ton arrogance."
Bertram: "Ca va avec la description du poste de directeur. C'est une surprise de te revoir."
Leigh Ann: "Bonne j'espère."
Bertram: "Pourquoi es-tu venu ici, après tout ce temps?"
Leigh Ann: "Pour me saouler."
Bertram: "Il y a des tas d'endroits pour ça."'
Leigh Ann: "Oui, mais ici on peut le faire avec classe. Et c'est le seul endroit où j'avais des chances de tomber sur toi."
Bertram: "J'avoue que je n'espérais pas avoir de tes nouvelles. En particulier, après notre dernière entrevue."
Leigh Ann: "Tu parles. Si c'était vrai, pourquoi tu m'aurais fait livré des fleurs pour ma promotion? A quoi ça aurait rimé?"
Bertram: "Dois-je en déduire que tu m'as pardonné?"
Elle but son verre et commanda une autre tournée, en le dévisageant, sans pour autant répondre à sa question.
Leigh Ann:" Où sont ta veste et ta cravate? Tu t'es fais dépouillé?"
Bertram: "Je vois. Tu ne me répondra pas."
Elle leva un sourcil sans ouvrir la bouche.
Bertram: "Je viens ici pour me détendre, je les ai laissées dans ma voiture."
Là c'est lui qui lui adressa un regard appuyé.
Bertram: "Quelque chose ne va pas visiblement. Je t'ai aperçu avec Luther, en ville, ces jours-ci. C'est lui qui te mets dans cet état?"
Leigh Ann: "Quel fin psychologue. Tu as raté ta vocation."
Bertram: "Si tu continus à cette cadence, tu vas vite ne plus être maîtresse de tes actes."
Leigh Ann: "Laisse-moi résumer. D'abord tu essaies de m'étrangler et maintenant tu te soucis de ma santé. C'est trop choux."
Bertram: "Je n'avais pas l'intention de me poser en tant qu'objecteur de conscience. Je serais mal placé pour ce rôle."
Elle sourit.
Leigh Ann: "C'est le moins qu'on puisse dire."
Bertram: "Explique-moi ce que tu attends de moi."
Leigh Ann: "Ca va te paraître étrange et ça l'est. J'ai besoin d'un confident et tu as toujours su écouter."
Bertram: "Tu as raison c'est étrange."
Leigh Ann: "Avant que les choses ne se compliquent, avant qu'on aille trop loin, nous étions amis. Malgré ce qui s'est passé, j'ai encore confiance en toi. C'est plutôt dingue."
Bertram: "Pourquoi tu ne te confies pas à Jane?"
Leigh Ann, bafouilla dans son verre: "Il est trop occupé à roucouler."
Bertram: "Tu disais?"
Leigh Ann: "Des conneries."
Bertram: "De quoi voulais-tu qu'on parle?"
Leigh Ann: "Oh, rien de particulier, je voulais discuter. Mais laisse tomber c'était une idée stupide."
Le verre vide, devant elle ne tarda pas à être remplacé par un autre.
Bertram: "Discutons, alors. Ca freinera peut-être ta consommation. Tu ne devais pas rester, à Los Angeles?"
Leigh Ann: "Tu n'es pas au courant? Moi qui pensais que tu savais tout ce qui se passait dans cette ville... Je bosse à la criminelle Sacramento. Pour me rapprocher de mon cher et tendre. Tu vois où j'en suis, à me saouler dans un bar avec mon ex. Ah, c'est pathétique."
Bertram: "Je te trouve très dure avec toi."
Leigh Ann: "Assez parlé de moi. Toi, tu n'étais pas censé quitter la ville?"
Bertram: "Je suis parti, un moment. Le temps de régler certaines choses."
Leigh Ann: "Ouh, je vois. Ca concerne ta petite bande de sociopathes. Celle qui était supposée te menacer et vouloir me supprimer. Je savais que c'était du vent."
Bertram: "C'était la vérité. Nous étions menacés. Mais tu n'as plus à t'en faire."
L'état d'ébriété de la demoiselle la fit tituber, en descendant de son tabouret. Elle n'avait pas prêté attention à ces derniers mots, ce qui arrangeait bien son interlocuteur.
Bertram: "Je te reconduis, à ton appartement."
Leigh Ann: "J'habite plus là-bas. J'ai une chambre... Arg, je ne sais plus où. Je vais y aller, à pieds, ça me reviendra."
Avant d'atteindre la sortie de l'établissement, elle chuta, relevée par son compagnon de beuverie.
Bertram: "Tu n'iras pas loin dans ton état."
Il la transporta, comateuse, dans la voiture. Elle y somnola jusqu'à ce qu'ils arrivent au domicile du directeur du CBI. Là, elle entra et avança vers le placard contenant les bouteilles d'alcool.
Leigh Ann: "Tu m'offres un dernier verre?"
Bertram, sur la pas de la porte: "La dernière fois, on sait comment ça c'est terminé. Tu es sûre d'être prête à faire ça à Luther?"
Leigh Ann: "Luther? Il s'en fiche pas mal."
Elle le rejoignit et commença à lui enlever sa chemise, sans conviction. Bertram voyait qu'elle agissait par dépit et quand elle l'embrassa, il attrapa ses poignets, pour se séparer d'elle. Leigh Ann fondit en larme, contre lui. Il referma ses bras sur son dos, avant d'essuyer un refus soudain, de la jeune femme qui s'éloigna de lui.
Leigh Ann: "Je ne retomberais pas dans ce piège."
Sur le point de franchir la porte, elle hésitait à fuir, désorientée par sa situation.
Bertram: "Leigh, ce n'est pas prudent. Tu peux à peine mettre un pied devant l'autre."
Leigh Ann: "Merci de ta sollicitude, mais j'y arriverais. Je ne dois pas rester ici..."
Bertram: "Avec moi. C'est bien ce que tu allais dire."
Près de la porte ouverte, elle se retourna.
Leigh Ann: "Ecoute, Gale, j'ai apprécié ton aide. Ce soir et même... avant. Mais ce qui c'est passé n'a eu lieu que parce que je croyais que Luther était mort. Si j'avais su la vérité, j'aurais gardé mes distances avec toi."
Bertram: "Je n'en ai jamais douté. Cela dit, ça ne nous empêche pas d'être amis."
Leigh Ann: "En fait, il me paraît plus sage qu'on ne se voit plus, en dehors du boulot."
Il sourit de toutes ses dents, tandis qu'elle disparaissait dans le couloir, en pensant: "Nous allons très vite nous revoir, Leigh Ann."
La jeune femme monta, dans un taxi qui la déposa dans le seul endroit où elle trouverait refuge. Elle frappa à la porte et s'aperçu aussitôt, que la chambre était vide. Peu importe, elle entra et s'effondra sur le lit. Visiblement, personne n'y avait dormi, depuis plusieurs nuits.
A l'aube, Jane rentra chez lui. Sans allumer la lumière, il jeta sa veste, sur une chaise. Tout à coup, il distingua une silhouette, dans la pénombre. En s'en approchant, il découvrit l'identité du squatteur. Il soupira, puis remonta la couverture, sur la jeune femme.
Jane souffla: "Oh non, Leigh. J'aurais préféré me tromper, pour une fois."
Elle dormait et ne l'entendit pas. Mais son sommeil n'était pas serein. Elle fronçait les sourcils, ses yeux bougeaient, sous ses paupières closes. Son frère s'allongea, à sa droite face à elle. Il dégagea une mèche qui tombait sur son visage, en la plaçant derrière son oreille.
Jane murmurait: "Chut... Je suis là, je veille sur toi. Comme la lune veille sur la Terre. Tant qu'on est ensemble rien ne peut nous arriver, jamais."
Il avait l'habitude de lui répéter ces mots quand elle était enfant et qu'elle faisait des cauchemars. A cette époque, c'était imparable. Toutefois, le temps avait passé et ce réconfort ne serait pas aussi efficace, dans le cas présent. Patrick se doutait que sa petite soeur avait le coeur brisé et de la pire des manière, car celui qu'elle aimait l'avait réduit en miette.
TBC...
Suite
Dernière édition par lilia le Ven 9 Mai 2014 - 0:01, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Les liens du sang ^
J'avais loupé beaucoup de chapitres mais j'adore! c'est vraiment bien! Pauvre Leigh, je m'en suis doutée aussi lorsque Luther est réapparu, je trouvais ça trop... rapide, bizarre. Dis-moi que ça se finira bien pour eux Et j'aime la relation Jisbon, qui est encore timide, hésitante. C'est mimi
Kat4- Agent de circulation
- Personnage préféré : Jane-Lisbon
Loisirs : Ecrire, lire, regarder Castle et Mentalist
Re: Les liens du sang ^
Merci Kat4 & Esmée!!!
Voici la suite...
Chapitre 45
A 8h, l'alarme du téléphone de la jeune femme la tira brusquement de son sommeil. Elle attrapa aussitôt l'appareil, afin de couper ce bruit infernal qui agressait ses tympans tel un marteau piqueur. Elle s'assit sur le bord du lit, en se frottant le visage, pour se réveiller complètement. La chambre était encore vide et elle en déduisit que son frère n'était pas rentré de la nuit. Alors qu'elle pensait cela, la porte d'entrée claqua, derrière le mentaliste, les mains encombrées d'un sac en papier.
Jane: "Ah, tu es réveillé."
Leigh Ann: "Ouais, si on veut. Pourquoi tu n'es pas surpris de me voir?"
Jane: "Je t'ai trouvé ici, il y a environ trois heures."
Leigh Ann: "Hum. Qu'est-ce qu'il y a dans le sac?"
Il le posa sur la table et invita sa cadette à s'asseoir avec lui, tandis qu'il déballait ses achats: un gobelet de thé et un autre de café noir, sans sucre, accompagnés de deux muffins aux groseilles.
Leigh Ann: "Tu t'en aies souvenu."
Jane: "Bien sûr, tu en raffolais quand tu étais petite. J'espère que ça n'a pas changé."
Leigh Ann: "C'est bien une des seules choses qui n'a pas changé, dans ma vie."
Elle émietta consciencieusement sa viennoiserie, sans y goûter.
Jane: "Si tu me disais où tu étais hier soir?"
Elle sourit.
Leigh Ann: "Comme si tu ne le savais pas, déjà."
Jane haussa les épaules en penchant la tête: "Tes vêtements empestent la fumée de cigare cubains et il n'y a qu'un bar, en ville, qui les vend."
Leigh Ann: "Avant que tu me le demandes, Bertram était là-bas, lui-aussi."
Jane: " Mais ce n'est la raison de ta gueule de bois et de ta présence ici, n'est-ce pas?"
Leigh Ann: "Non, ce n'est pas lui."
Jane: "Luther."
Leigh Ann: "Ouais Luther. Il m'a avoué qu'il ne m'aimait pas. Il a joué la comédie pour me préserver, mais ça n'a pas fonctionné. Sa solution c'est de faire un break, le temps que ses sentiments reviennent. Tu parles! Je sais très bien ce que ça signifie. C'est la première étape avant une rupture définitive."
Jane: "J'irais lui parler. Vous séparer ne résoudra rien."
Leigh Ann: "Fais pas ça. Il a raison. C'est ridicule que nous vivions sous le même toit. Nous ne sommes plus un couple, depuis des semaines. Au mieux, nous sommes des colocataires."
Jane: "Tu dramatises un peu, tu ne crois pas. Si tu ne comptais pas pour lui, il aurait continué à te mentir. En étant honnête avec toi, il veut faire des efforts pour que les choses reviennent à la normale. Tout va s'arranger, tu verras."
Leigh Ann: "Evidemment."
La moue boudeuse de la demoiselle traduisait son scepticisme par rapport aux encouragements de son frère. Elle délaissa ce copieux petit déjeuner et se rendit, dans la salle de bain. Depuis l'autre pièce, le mentaliste continuait la conversation.
Jane: "Quels sont tes projets?"
Leigh Ann: "Là tout de suite, je file au bureau. Je ne suis pas en avance."
Jane: "Je voulais dire, ensuite."
Elle reparut vêtue du pantalon qu'elle portait la veille et d'une chemise au consultant.
Leigh Ann: "Je t'emprunte une chemise. Ca ne t'ennuis pas. La mienne sent trop l’alambic. Ca ferait mauvais genre, pour une chef de département."
Il s’empara du vêtement, remisé sur la corbeille à linge, et le renifla. Il remarqua effectivement, les effluves de tabac et de bière qui s’en dégageaient, mais une autre odeur y était mêlée, une odeur familière. Il s'agissait d'un parfum masculin, identique à celui qui flottait dans l'open space, en présence de Bertram.
Leigh Ann observant son manège: "Tu fais quoi, là?"
Jane: "Le col de ta chemise est imprégné de l'après rasage de Bertram."
Leigh Ann: "Et alors? Je t'ai dit qu'il était dans ce bar et que nous avions discuté."
Jane: "Discuté. Hum... Comment a-t-il pu transférer son parfum sur toi, si vous n'avez fait que discuter?"
Leigh Ann soupira fortement: "D'accord. On est allé chez lui et il m'a prise dans ses bras..."
Jane: "Et?"
Leigh Ann: "Je l'ai embrassé."
Le regard, au début compatissant du blond, devint noir de colère.
Leigh Ann: "Me regarde pas comme si j'avais commis un crime. J'étais super mal."
Jane: "A quel point? Au point de coucher avec lui? Encore une fois?"
Leigh Ann répondit sèchement: "Oui, à ce point-là. Sauf que je ne l'ai pas fait. Je suis partie, avant d'aller trop loin. Mais je t'avoue que ça n'a pas été facile de le repousser."
Jane: "Il s'est montré insistant?"
Leigh Ann: "Non. Ca n'a pas été facile, parce que j'avais envie de rester. Luther me rejette obstinément, alors que Gale... Gale me comprend, il est là quand j'ai besoin que quelqu'un me serre contre lui. Luther n'en est plus capable. Pas avec moi, en tout cas."
Jane: "Leigh, tu oublis que je suis là. C'est mon rôle de te soutenir. Je suis ton frère."
Leigh Ann: "Je sais. Mais tu ne peux pas tout arranger."
Jane: "Peut-être. Mais Bertram n'est pas une bonne solution à tes problèmes de couple."
Leigh Ann: "Tu ne l'aimes pas, ça n'est un secret pour personne."
Jane: "Ce n'est pas que je ne l'aime pas. Je n’aime pas qu’il tourne autour de ma petite soeur."
Leigh Ann: "Il n'est pas dangereux, je peux le gérer. Et... il est le seul ami que j’ai, en Californie."
Jane: "Ami! Un homme qu'il y a quelques mois, tu soupçonnais d'être un tueur en série!"
Leigh Ann: "J'ai fait une erreur. Et par-dessus le marché, après l'avoir accusé à tords, voilà que je me sers de lui comme d'un exutoire. Ce n'est pas reluisant."
Jane: "Je rêve! Tu n'es tout de même pas entrains de le plaindre!"
Leigh Ann: "Ce n'est pas ça. Il a été là pour moi et j'ai honte de la façon dont je l'ai traité, hier soir. Ca ne va pas te plaire, j'en suis sûre, mais je ne veux pas cesser de le voir, même si je lui ai dit le contraire. Tu vas trouver ça absurde, mais je me sens bien lorsqu’il est là."
Jane très contrarié par la confession de sa soeur: "Bien... Tu es une adulte, après tout. Mais fais-moi une faveur, restes-en à l'amitié, avec ce type."
Leigh Ann: "Ne t'en fais pas. Si Luther n'a plus de sentiments pour moi, je suis toujours amoureuse de lui et je ne le tromperais pas. Même si, de son côté..."
Jane: "Ce n'est pas son genre. Et puis, je le surveillerais de près, pour m'en assurer."
Leigh Ann: "Tu sais, je ne pourrais pas lui en vouloir d'aller voir ailleurs. Puisqu'il n'éprouve plus rien pour moi, il n'aurait pas conscience de me tromper. Je ne suis plus qu'une vague idée, une impression de déjà vu, dans son esprit."
Elle ravala les quelques larmes qui menaçaient de s'échapper de ses yeux et attrapa sa veste.
Jane: "Je te dépose, si tu veux."
Leigh Ann: "Le commissariat est à l'opposé du CBI, ça t'obligerait à faire un détour. Non, je vais marcher, ça me fera du bien."
Jane: "Tu sais où dormir, ce soir? Je présume que tu ne retourneras pas chez Luther."
Leigh Ann: "Je vais passer à l'appartement, quand il ne sera pas là, pour prendre des affaires et je louerais une chambre, en ville."
Jane: "Laisse tomber la chambre. Tu vas rester ici."
Leigh Ann: "Je ne veux pas m'imposer."
Jane: "Ca ne sera pas un souci. Et ça nous rappellera quand on partageait la même chambre dans la caravane d’Alex."
Leigh Ann: "Je me souviens surtout que tu te débrouillais toujours pour rejoindre la fille qui campaient derrière chez nous. Un peu comme aujourd'hui, en fait, à ceci près, que tu ne sors plus par la fenêtre. Ca marche bien entre Térésa et toi, apparemment."
Il rougit légèrement.
Leigh Ann: "Ne sois pas timide, Patrick. Je trouve ça génial que vous vous soyez trouvé."
Il la regarda d'un air triste.
Leigh Ann: "Tu devrais être heureux, pourquoi tu fais cette tête d'enterrement?"
Jane: "J'aurais voulu qu'on le soit, en même temps."
Leigh Ann: "Sourit, ce n'est pas la fin du monde. Tu mérites de recommencer à vivre."
Elle déposa un baiser sur sa joue, le serra brièvement dans ses bras et sortit. Bien qu'elle ait fait promettre à Jane de laisser Luther en paix, il ne l'entendait pas de cette oreille. C'est donc, en connaissance de cause qu'il brava l'interdiction, en allant frapper à la porte de son supérieur. Ce dernier l'autorisa à entrer, mais avec une appréhension dans la voix.
Wainwright: "Jane, que puis-je faire pour vous?"
Jane referma soigneusement derrière lui: "Pour moi, rien. Mais peut-être pourriez-vous m'expliquer ce que ma soeur fabriquait chez moi, cette nuit, au lieu d'être avec son mari."
Il paraissait évident que leur échange n'aurait rien de convivial.
Wainwright passa une main sur son visage, avant de répondre: "Nous ne sommes plus mariés, vous l'oubliez."
Jane: "Je sais, mais Leigh vous considère encore comme son époux, depuis que vous vous êtes dit oui, dans cette chapelle. Vous l'avez oublié ça aussi, à moins que ça ne représente rien pour vous!"
Wainwright: "Je me souviens de ce jour. Comment l'oublier. Le la veille du jour où votre frère m'a poignardé et laissé pour mort. Votre frère à tous les deux a failli foutre ma vie en l'air!"
Ces propos, déclarés avec une violence mêlée de colère, inhabituelle chez ce jeune homme d'un naturel si patient, choquèrent le mentaliste.
Jane: "Vous en voulez à Leigh, pour ce vous est arrivé. Votre mère vous a bien fait la leçon, visiblement."
Wainwright: "Ma mère n'a rien à voir là-dedans. C'est certainement injuste et cruel mais je n'arrive pas à aimer Leigh Ann, à nouveau. J'ai essayé. Je vous jure que je l'ai voulu de toutes mes forces, sans résultat. Quand je la regarde, l'espace d'un instant, je sens que mes sentiments reviennent et la seconde suivante... Je repense à l'agression. C'est un cercle vicieux."
Jane: "Vous devez le briser, avant qu'il ne soit trop tard, pour vous deux."
Wainwright: "Je sais ce qu'on a vécu, ensemble. Ces moments me manquent et j'ignore pourquoi. Je nous revois heureux et je voudrais comprendre pourquoi. Je n'ai pas pris cette décision à la légère. J'ai retourné le problème dans tous les sens. Cette séparation ne peut se révéler que bénéfique."
Jane septique: "C'est possible."
Wainwright: "Vous ne me semblez pas convaincu."
Jane: "Ca peut marcher, je ne dis pas le contraire. Mais à une condition."
Wainwright: "Laquelle?"
Le blond était debout et tournait en rond, dans la pièce, cherchant comment lui avouer, en partie, la confession de sa soeur, sans pour autant la trahir.
Jane: "Soyez honnête. Avez-vous une aventure avec une autre femme, Luther?"
Wainwright s'offusqua aussitôt: "Quoi! Pour qui me prenez-vous! Je ne ferais jamais une telle chose à Leigh Ann. J'ai beau ne pas ressentir les sentiments qui nous liaient, autrefois, j'ai trop de respect pour elle... Attendez une minute... Est-ce que votre soeur a eu quelqu'un?"
Jane: "A votre avis? Elle était anéantie par votre disparition."
Wainwright: "C'était sérieux?"
Jane: "Elle est tombée amoureuse, ce qui ne se serait pas produit si vous lui aviez donné des signes de vie. Donc oui, je pense que c'était sérieux."
Wainwright: "Qui était-ce? Je le connais?"
Jane: "Ca n'a pas d'importance. Ce qui importe, c'est qu'elle est susceptible de renouer avec cet homme. En restant passif, vous la poussez involontairement dans ses bras."
Après un silence, durant lequel le jeune agent était songeur, il réagit.
Wainwright: "Peut-être est-ce le mieux pour elle. Si il la rend heureuse."
Ce qu'il venait de déclarer fit bouillir intérieurement, le consultant.
Jane: "Vous délirez! C'est avec vous qu'elle est heureuse! Bon sang Luther! Réveillez-vous! Ce n'est pas pour cet homme qu'elle était prête à mettre fin à ses jours. C'était pour vous rejoindre. Elle ne l'aurait fait pour personne d'autre."
Le jeune homme se murait dans le silence, face à l'avalanche de reproches, dont il était la cible.
Jane: "Vous étiez le seul sur qui elle pouvait se reposer, le seul en qui elle avait une confiance totale et vous la faites souffrir, plus que quiconque, plus que moi, plus que Red John, en l'excluant ainsi de votre vie."
Wainwright: "Je ne vois pas de solution. C'est une impasse. Jane, dites-moi ce que je dois faire. Aidez-moi, je vous en prie."
Jane: "Redevenez l'homme que vous étiez, l'homme qu'elle aime. Sans quoi, vous aurez gâché son existence et la vôtre."
Il l'abandonna, seul, à méditer sur cette indéniable réalité, à laquelle, le jeune homme ne voyait aucune issue. La semaine suivante, Luther fit tout pour réveiller ses sentiments. Il passa des nuits entières à feuilleter leurs albums, à détailler chaque photo, de ce couple, dont il se sentait étranger, dans l'espoir de provoquer un déclic. Mais le miracle qu'il espérait de ne produisit pas. A bout de patience, il renonça, considérant l'inefficacité de sa démarche. A quoi bon s'acharner à observer ces scènes de bonheur, à jamais effacées, si ce n'est à se faire plus de mal.
De son côté, Jane consacrait un temps considérable à sa cadette, délaissant par la même, Lisbon. Celle-ci ne lui en tenait pas rigueur, car elle savait qu'il voulait prendre soin de sa soeur. C'était plus qu'un devoir pour lui, c'était un besoin. Il lui était inconcevable d'être heureux, si elle ne l'était pas. Le couple qu'il formait avec Térésa ne s'en trouvait pas ébranlé, mais bizarrement, encore plus solide. Dans la mesure du possible, ils essayaient de se retrouver en tête à tête, plusieurs soir, par semaine, principalement, chez l'agent. Jane avait souvent du mal à laisser sa petite soeur seule, mais elle l'obligeait à rejoindre sa petite amie. Il n'opposait jamais de résistance car la demoiselle se montrait autoritaire et refusait qu'il fasse du baby sitting, au lieu d'aller se distraire avec Térésa.
Une fois débarrassée de ce frère sur-protecteur, elle broyait du noir, assise devant la télévision. Elle imaginait ce que faisait Luther, au même moment. Etait-il endormi? Pensait-il à elle? Avait-il de la compagnie? Et tout un tas d'autres hypothèses qui lui minaient le moral. Ce qu'elle ignorait, c'est que le jeune homme était exactement comme elle, déprimé, dans son grand appartement, un tas de photos éparpillées, devant lui.
Bien qu'ils ne se soient croisés que rarement, en ville, ils échangeaient régulièrement des messages par téléphone interposé. Toutefois, ces sms se limitaient à un "bonne nuit" et rien d'autre. C'était devenu une habitude, chaque soir, ils s'envoyaient ces deux mots, le dernier lien qui subsistaient entre eux. Luther ne s'était jamais déplacé dans les locaux de la police de Sacramento et elle ne venait plus au CBI, depuis leur séparation. D'ailleurs, la jeune femme n'avait reçu la visite d'aucun des agents fédéraux, mis à part celle de son frère et Lisbon.
Le fait que Leigh Ann n'ait pas eu de contact avec le CBI était à priori, une bonne nouvelle, signe que la criminalité était en baisse. Mais cette accalmie allait brutalement cesser ce jour-là. A peine arrivée à son poste, la capitaine Jane fut alpaguée par son supérieur, le commandant Green, qui lui remit un dossier.
Green: "Jane! Trois corps en décomposition. Vous vous en chargez. Nous sommes en effectifs réduit aujourd'hui."
Il disparut dans son bureau.
Leigh Ann murmura: "Trois cadavre pour le p'tit dej'. Hum. Vous savez comment me faire plaisir."
Elle prit rapidement connaissance de l'affaire en question. Un charnier avait été signalé, dans une grange abandonnée, à l'extérieur de la ville. Trois corps rendus non identifiables, par le feu. En arrivant sur place, elle passa sous le ruban jaune et fut instantanément interpellée par un petit monticule de feuilles mortes au pied des victimes. A la manière dont il était formé, ce n'était pas le vent qui l'avait placé là. Elle enfila une paire de gans en latex et les balaya avec la main, découvrant sur le plancher, le sourire ensanglanté. Un Iris séché était posé, au centre. Machinalement, sans trop savoir pourquoi, elle le subtilisa et le rangea dans sa poche. Des pas, derrière elle, la firent se relever.
Leigh Ann: "Agent Cho. Qui vous a prévenu?"
Cho: "Le CBI est informé automatiquement dans ce genre de cas."
Leigh Ann: "C'est vrai."
L'asiatique jeta un oeil au dessin et s'éloigna pour passer un appel, puis revint vers elle.
Leigh Ann, blasée: "Je suppose que le CBI reprend le dossier."
Sa déception d'être mise sur la touche,était incontestable.
Cho: "Oui. Mais nous faisons équipe."
Leigh Ann: "Nous faisons équipe?"
Cho: "Exact."
Leigh Ann: "Vous voulez dire, nos deux services?"
Cho: "Je veux dire vous et moi."
Leigh Ann: "Qui a donné cet ordre? Luther?"
Cho: "Bertram. Il tient à ce qu'un membre de la police locale nous seconde et il a exigé que ce soit vous, comme nous avons déjà collaboré."
La jeune femme eut un mauvais pressentiment. Son instinct lui criait de se méfier. Les questions se bousculaient dans sa tête. Qui étaient ces hommes étendus, dans cet endroit, loin de toute présence humaine et pourquoi le directeur du CBI voulait qu'elle soit, sur cette enquête?
Le coroner dépêché sur les lieux, vint leur faire part de ses premières constatations. Selon toutes vraisemblances, il s'agissait d'une exécution. Les victimes avaient reçu une balle en pleine tête, et avaient été incinérées, en grande partie. La chronologie de ces événements restaient à établir. En revanche, la date des crimes était certaine. Ils avaient été perpétré environ dix à douze semaines, auparavant. Cette estimation coïncidait avec le moment où Bertram avait prétendu s'être absenté de Sacramento. Voilà qui ne manqua pas de troubler la jeune capitaine de police, déjà très perturbée par l'indice laissé au beau milieu de la scène de crime. Nul doute que cette fleur lui était destinée. Ce n'était pas un indice, mais un message laissé à son intention. L'auteur de ce carnage voulait qu'elle sache qui il était.
TBC...
Suite
Voici la suite...
Chapitre 45
A 8h, l'alarme du téléphone de la jeune femme la tira brusquement de son sommeil. Elle attrapa aussitôt l'appareil, afin de couper ce bruit infernal qui agressait ses tympans tel un marteau piqueur. Elle s'assit sur le bord du lit, en se frottant le visage, pour se réveiller complètement. La chambre était encore vide et elle en déduisit que son frère n'était pas rentré de la nuit. Alors qu'elle pensait cela, la porte d'entrée claqua, derrière le mentaliste, les mains encombrées d'un sac en papier.
Jane: "Ah, tu es réveillé."
Leigh Ann: "Ouais, si on veut. Pourquoi tu n'es pas surpris de me voir?"
Jane: "Je t'ai trouvé ici, il y a environ trois heures."
Leigh Ann: "Hum. Qu'est-ce qu'il y a dans le sac?"
Il le posa sur la table et invita sa cadette à s'asseoir avec lui, tandis qu'il déballait ses achats: un gobelet de thé et un autre de café noir, sans sucre, accompagnés de deux muffins aux groseilles.
Leigh Ann: "Tu t'en aies souvenu."
Jane: "Bien sûr, tu en raffolais quand tu étais petite. J'espère que ça n'a pas changé."
Leigh Ann: "C'est bien une des seules choses qui n'a pas changé, dans ma vie."
Elle émietta consciencieusement sa viennoiserie, sans y goûter.
Jane: "Si tu me disais où tu étais hier soir?"
Elle sourit.
Leigh Ann: "Comme si tu ne le savais pas, déjà."
Jane haussa les épaules en penchant la tête: "Tes vêtements empestent la fumée de cigare cubains et il n'y a qu'un bar, en ville, qui les vend."
Leigh Ann: "Avant que tu me le demandes, Bertram était là-bas, lui-aussi."
Jane: " Mais ce n'est la raison de ta gueule de bois et de ta présence ici, n'est-ce pas?"
Leigh Ann: "Non, ce n'est pas lui."
Jane: "Luther."
Leigh Ann: "Ouais Luther. Il m'a avoué qu'il ne m'aimait pas. Il a joué la comédie pour me préserver, mais ça n'a pas fonctionné. Sa solution c'est de faire un break, le temps que ses sentiments reviennent. Tu parles! Je sais très bien ce que ça signifie. C'est la première étape avant une rupture définitive."
Jane: "J'irais lui parler. Vous séparer ne résoudra rien."
Leigh Ann: "Fais pas ça. Il a raison. C'est ridicule que nous vivions sous le même toit. Nous ne sommes plus un couple, depuis des semaines. Au mieux, nous sommes des colocataires."
Jane: "Tu dramatises un peu, tu ne crois pas. Si tu ne comptais pas pour lui, il aurait continué à te mentir. En étant honnête avec toi, il veut faire des efforts pour que les choses reviennent à la normale. Tout va s'arranger, tu verras."
Leigh Ann: "Evidemment."
La moue boudeuse de la demoiselle traduisait son scepticisme par rapport aux encouragements de son frère. Elle délaissa ce copieux petit déjeuner et se rendit, dans la salle de bain. Depuis l'autre pièce, le mentaliste continuait la conversation.
Jane: "Quels sont tes projets?"
Leigh Ann: "Là tout de suite, je file au bureau. Je ne suis pas en avance."
Jane: "Je voulais dire, ensuite."
Elle reparut vêtue du pantalon qu'elle portait la veille et d'une chemise au consultant.
Leigh Ann: "Je t'emprunte une chemise. Ca ne t'ennuis pas. La mienne sent trop l’alambic. Ca ferait mauvais genre, pour une chef de département."
Il s’empara du vêtement, remisé sur la corbeille à linge, et le renifla. Il remarqua effectivement, les effluves de tabac et de bière qui s’en dégageaient, mais une autre odeur y était mêlée, une odeur familière. Il s'agissait d'un parfum masculin, identique à celui qui flottait dans l'open space, en présence de Bertram.
Leigh Ann observant son manège: "Tu fais quoi, là?"
Jane: "Le col de ta chemise est imprégné de l'après rasage de Bertram."
Leigh Ann: "Et alors? Je t'ai dit qu'il était dans ce bar et que nous avions discuté."
Jane: "Discuté. Hum... Comment a-t-il pu transférer son parfum sur toi, si vous n'avez fait que discuter?"
Leigh Ann soupira fortement: "D'accord. On est allé chez lui et il m'a prise dans ses bras..."
Jane: "Et?"
Leigh Ann: "Je l'ai embrassé."
Le regard, au début compatissant du blond, devint noir de colère.
Leigh Ann: "Me regarde pas comme si j'avais commis un crime. J'étais super mal."
Jane: "A quel point? Au point de coucher avec lui? Encore une fois?"
Leigh Ann répondit sèchement: "Oui, à ce point-là. Sauf que je ne l'ai pas fait. Je suis partie, avant d'aller trop loin. Mais je t'avoue que ça n'a pas été facile de le repousser."
Jane: "Il s'est montré insistant?"
Leigh Ann: "Non. Ca n'a pas été facile, parce que j'avais envie de rester. Luther me rejette obstinément, alors que Gale... Gale me comprend, il est là quand j'ai besoin que quelqu'un me serre contre lui. Luther n'en est plus capable. Pas avec moi, en tout cas."
Jane: "Leigh, tu oublis que je suis là. C'est mon rôle de te soutenir. Je suis ton frère."
Leigh Ann: "Je sais. Mais tu ne peux pas tout arranger."
Jane: "Peut-être. Mais Bertram n'est pas une bonne solution à tes problèmes de couple."
Leigh Ann: "Tu ne l'aimes pas, ça n'est un secret pour personne."
Jane: "Ce n'est pas que je ne l'aime pas. Je n’aime pas qu’il tourne autour de ma petite soeur."
Leigh Ann: "Il n'est pas dangereux, je peux le gérer. Et... il est le seul ami que j’ai, en Californie."
Jane: "Ami! Un homme qu'il y a quelques mois, tu soupçonnais d'être un tueur en série!"
Leigh Ann: "J'ai fait une erreur. Et par-dessus le marché, après l'avoir accusé à tords, voilà que je me sers de lui comme d'un exutoire. Ce n'est pas reluisant."
Jane: "Je rêve! Tu n'es tout de même pas entrains de le plaindre!"
Leigh Ann: "Ce n'est pas ça. Il a été là pour moi et j'ai honte de la façon dont je l'ai traité, hier soir. Ca ne va pas te plaire, j'en suis sûre, mais je ne veux pas cesser de le voir, même si je lui ai dit le contraire. Tu vas trouver ça absurde, mais je me sens bien lorsqu’il est là."
Jane très contrarié par la confession de sa soeur: "Bien... Tu es une adulte, après tout. Mais fais-moi une faveur, restes-en à l'amitié, avec ce type."
Leigh Ann: "Ne t'en fais pas. Si Luther n'a plus de sentiments pour moi, je suis toujours amoureuse de lui et je ne le tromperais pas. Même si, de son côté..."
Jane: "Ce n'est pas son genre. Et puis, je le surveillerais de près, pour m'en assurer."
Leigh Ann: "Tu sais, je ne pourrais pas lui en vouloir d'aller voir ailleurs. Puisqu'il n'éprouve plus rien pour moi, il n'aurait pas conscience de me tromper. Je ne suis plus qu'une vague idée, une impression de déjà vu, dans son esprit."
Elle ravala les quelques larmes qui menaçaient de s'échapper de ses yeux et attrapa sa veste.
Jane: "Je te dépose, si tu veux."
Leigh Ann: "Le commissariat est à l'opposé du CBI, ça t'obligerait à faire un détour. Non, je vais marcher, ça me fera du bien."
Jane: "Tu sais où dormir, ce soir? Je présume que tu ne retourneras pas chez Luther."
Leigh Ann: "Je vais passer à l'appartement, quand il ne sera pas là, pour prendre des affaires et je louerais une chambre, en ville."
Jane: "Laisse tomber la chambre. Tu vas rester ici."
Leigh Ann: "Je ne veux pas m'imposer."
Jane: "Ca ne sera pas un souci. Et ça nous rappellera quand on partageait la même chambre dans la caravane d’Alex."
Leigh Ann: "Je me souviens surtout que tu te débrouillais toujours pour rejoindre la fille qui campaient derrière chez nous. Un peu comme aujourd'hui, en fait, à ceci près, que tu ne sors plus par la fenêtre. Ca marche bien entre Térésa et toi, apparemment."
Il rougit légèrement.
Leigh Ann: "Ne sois pas timide, Patrick. Je trouve ça génial que vous vous soyez trouvé."
Il la regarda d'un air triste.
Leigh Ann: "Tu devrais être heureux, pourquoi tu fais cette tête d'enterrement?"
Jane: "J'aurais voulu qu'on le soit, en même temps."
Leigh Ann: "Sourit, ce n'est pas la fin du monde. Tu mérites de recommencer à vivre."
Elle déposa un baiser sur sa joue, le serra brièvement dans ses bras et sortit. Bien qu'elle ait fait promettre à Jane de laisser Luther en paix, il ne l'entendait pas de cette oreille. C'est donc, en connaissance de cause qu'il brava l'interdiction, en allant frapper à la porte de son supérieur. Ce dernier l'autorisa à entrer, mais avec une appréhension dans la voix.
Wainwright: "Jane, que puis-je faire pour vous?"
Jane referma soigneusement derrière lui: "Pour moi, rien. Mais peut-être pourriez-vous m'expliquer ce que ma soeur fabriquait chez moi, cette nuit, au lieu d'être avec son mari."
Il paraissait évident que leur échange n'aurait rien de convivial.
Wainwright passa une main sur son visage, avant de répondre: "Nous ne sommes plus mariés, vous l'oubliez."
Jane: "Je sais, mais Leigh vous considère encore comme son époux, depuis que vous vous êtes dit oui, dans cette chapelle. Vous l'avez oublié ça aussi, à moins que ça ne représente rien pour vous!"
Wainwright: "Je me souviens de ce jour. Comment l'oublier. Le la veille du jour où votre frère m'a poignardé et laissé pour mort. Votre frère à tous les deux a failli foutre ma vie en l'air!"
Ces propos, déclarés avec une violence mêlée de colère, inhabituelle chez ce jeune homme d'un naturel si patient, choquèrent le mentaliste.
Jane: "Vous en voulez à Leigh, pour ce vous est arrivé. Votre mère vous a bien fait la leçon, visiblement."
Wainwright: "Ma mère n'a rien à voir là-dedans. C'est certainement injuste et cruel mais je n'arrive pas à aimer Leigh Ann, à nouveau. J'ai essayé. Je vous jure que je l'ai voulu de toutes mes forces, sans résultat. Quand je la regarde, l'espace d'un instant, je sens que mes sentiments reviennent et la seconde suivante... Je repense à l'agression. C'est un cercle vicieux."
Jane: "Vous devez le briser, avant qu'il ne soit trop tard, pour vous deux."
Wainwright: "Je sais ce qu'on a vécu, ensemble. Ces moments me manquent et j'ignore pourquoi. Je nous revois heureux et je voudrais comprendre pourquoi. Je n'ai pas pris cette décision à la légère. J'ai retourné le problème dans tous les sens. Cette séparation ne peut se révéler que bénéfique."
Jane septique: "C'est possible."
Wainwright: "Vous ne me semblez pas convaincu."
Jane: "Ca peut marcher, je ne dis pas le contraire. Mais à une condition."
Wainwright: "Laquelle?"
Le blond était debout et tournait en rond, dans la pièce, cherchant comment lui avouer, en partie, la confession de sa soeur, sans pour autant la trahir.
Jane: "Soyez honnête. Avez-vous une aventure avec une autre femme, Luther?"
Wainwright s'offusqua aussitôt: "Quoi! Pour qui me prenez-vous! Je ne ferais jamais une telle chose à Leigh Ann. J'ai beau ne pas ressentir les sentiments qui nous liaient, autrefois, j'ai trop de respect pour elle... Attendez une minute... Est-ce que votre soeur a eu quelqu'un?"
Jane: "A votre avis? Elle était anéantie par votre disparition."
Wainwright: "C'était sérieux?"
Jane: "Elle est tombée amoureuse, ce qui ne se serait pas produit si vous lui aviez donné des signes de vie. Donc oui, je pense que c'était sérieux."
Wainwright: "Qui était-ce? Je le connais?"
Jane: "Ca n'a pas d'importance. Ce qui importe, c'est qu'elle est susceptible de renouer avec cet homme. En restant passif, vous la poussez involontairement dans ses bras."
Après un silence, durant lequel le jeune agent était songeur, il réagit.
Wainwright: "Peut-être est-ce le mieux pour elle. Si il la rend heureuse."
Ce qu'il venait de déclarer fit bouillir intérieurement, le consultant.
Jane: "Vous délirez! C'est avec vous qu'elle est heureuse! Bon sang Luther! Réveillez-vous! Ce n'est pas pour cet homme qu'elle était prête à mettre fin à ses jours. C'était pour vous rejoindre. Elle ne l'aurait fait pour personne d'autre."
Le jeune homme se murait dans le silence, face à l'avalanche de reproches, dont il était la cible.
Jane: "Vous étiez le seul sur qui elle pouvait se reposer, le seul en qui elle avait une confiance totale et vous la faites souffrir, plus que quiconque, plus que moi, plus que Red John, en l'excluant ainsi de votre vie."
Wainwright: "Je ne vois pas de solution. C'est une impasse. Jane, dites-moi ce que je dois faire. Aidez-moi, je vous en prie."
Jane: "Redevenez l'homme que vous étiez, l'homme qu'elle aime. Sans quoi, vous aurez gâché son existence et la vôtre."
Il l'abandonna, seul, à méditer sur cette indéniable réalité, à laquelle, le jeune homme ne voyait aucune issue. La semaine suivante, Luther fit tout pour réveiller ses sentiments. Il passa des nuits entières à feuilleter leurs albums, à détailler chaque photo, de ce couple, dont il se sentait étranger, dans l'espoir de provoquer un déclic. Mais le miracle qu'il espérait de ne produisit pas. A bout de patience, il renonça, considérant l'inefficacité de sa démarche. A quoi bon s'acharner à observer ces scènes de bonheur, à jamais effacées, si ce n'est à se faire plus de mal.
De son côté, Jane consacrait un temps considérable à sa cadette, délaissant par la même, Lisbon. Celle-ci ne lui en tenait pas rigueur, car elle savait qu'il voulait prendre soin de sa soeur. C'était plus qu'un devoir pour lui, c'était un besoin. Il lui était inconcevable d'être heureux, si elle ne l'était pas. Le couple qu'il formait avec Térésa ne s'en trouvait pas ébranlé, mais bizarrement, encore plus solide. Dans la mesure du possible, ils essayaient de se retrouver en tête à tête, plusieurs soir, par semaine, principalement, chez l'agent. Jane avait souvent du mal à laisser sa petite soeur seule, mais elle l'obligeait à rejoindre sa petite amie. Il n'opposait jamais de résistance car la demoiselle se montrait autoritaire et refusait qu'il fasse du baby sitting, au lieu d'aller se distraire avec Térésa.
Une fois débarrassée de ce frère sur-protecteur, elle broyait du noir, assise devant la télévision. Elle imaginait ce que faisait Luther, au même moment. Etait-il endormi? Pensait-il à elle? Avait-il de la compagnie? Et tout un tas d'autres hypothèses qui lui minaient le moral. Ce qu'elle ignorait, c'est que le jeune homme était exactement comme elle, déprimé, dans son grand appartement, un tas de photos éparpillées, devant lui.
Bien qu'ils ne se soient croisés que rarement, en ville, ils échangeaient régulièrement des messages par téléphone interposé. Toutefois, ces sms se limitaient à un "bonne nuit" et rien d'autre. C'était devenu une habitude, chaque soir, ils s'envoyaient ces deux mots, le dernier lien qui subsistaient entre eux. Luther ne s'était jamais déplacé dans les locaux de la police de Sacramento et elle ne venait plus au CBI, depuis leur séparation. D'ailleurs, la jeune femme n'avait reçu la visite d'aucun des agents fédéraux, mis à part celle de son frère et Lisbon.
Le fait que Leigh Ann n'ait pas eu de contact avec le CBI était à priori, une bonne nouvelle, signe que la criminalité était en baisse. Mais cette accalmie allait brutalement cesser ce jour-là. A peine arrivée à son poste, la capitaine Jane fut alpaguée par son supérieur, le commandant Green, qui lui remit un dossier.
Green: "Jane! Trois corps en décomposition. Vous vous en chargez. Nous sommes en effectifs réduit aujourd'hui."
Il disparut dans son bureau.
Leigh Ann murmura: "Trois cadavre pour le p'tit dej'. Hum. Vous savez comment me faire plaisir."
Elle prit rapidement connaissance de l'affaire en question. Un charnier avait été signalé, dans une grange abandonnée, à l'extérieur de la ville. Trois corps rendus non identifiables, par le feu. En arrivant sur place, elle passa sous le ruban jaune et fut instantanément interpellée par un petit monticule de feuilles mortes au pied des victimes. A la manière dont il était formé, ce n'était pas le vent qui l'avait placé là. Elle enfila une paire de gans en latex et les balaya avec la main, découvrant sur le plancher, le sourire ensanglanté. Un Iris séché était posé, au centre. Machinalement, sans trop savoir pourquoi, elle le subtilisa et le rangea dans sa poche. Des pas, derrière elle, la firent se relever.
Leigh Ann: "Agent Cho. Qui vous a prévenu?"
Cho: "Le CBI est informé automatiquement dans ce genre de cas."
Leigh Ann: "C'est vrai."
L'asiatique jeta un oeil au dessin et s'éloigna pour passer un appel, puis revint vers elle.
Leigh Ann, blasée: "Je suppose que le CBI reprend le dossier."
Sa déception d'être mise sur la touche,était incontestable.
Cho: "Oui. Mais nous faisons équipe."
Leigh Ann: "Nous faisons équipe?"
Cho: "Exact."
Leigh Ann: "Vous voulez dire, nos deux services?"
Cho: "Je veux dire vous et moi."
Leigh Ann: "Qui a donné cet ordre? Luther?"
Cho: "Bertram. Il tient à ce qu'un membre de la police locale nous seconde et il a exigé que ce soit vous, comme nous avons déjà collaboré."
La jeune femme eut un mauvais pressentiment. Son instinct lui criait de se méfier. Les questions se bousculaient dans sa tête. Qui étaient ces hommes étendus, dans cet endroit, loin de toute présence humaine et pourquoi le directeur du CBI voulait qu'elle soit, sur cette enquête?
Le coroner dépêché sur les lieux, vint leur faire part de ses premières constatations. Selon toutes vraisemblances, il s'agissait d'une exécution. Les victimes avaient reçu une balle en pleine tête, et avaient été incinérées, en grande partie. La chronologie de ces événements restaient à établir. En revanche, la date des crimes était certaine. Ils avaient été perpétré environ dix à douze semaines, auparavant. Cette estimation coïncidait avec le moment où Bertram avait prétendu s'être absenté de Sacramento. Voilà qui ne manqua pas de troubler la jeune capitaine de police, déjà très perturbée par l'indice laissé au beau milieu de la scène de crime. Nul doute que cette fleur lui était destinée. Ce n'était pas un indice, mais un message laissé à son intention. L'auteur de ce carnage voulait qu'elle sache qui il était.
TBC...
Suite
Dernière édition par lilia le Dim 8 Juin 2014 - 0:45, édité 2 fois
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