Les liens du sang ^
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Re: Les liens du sang ^
Honte à moi, j'avais loupé plusieurs chapitres et je ne suis même plus prévenue d'une nouvelle publication bref, j'adore! je suis vraiment heureuse que Luther soit encore en vie! :) mais le fait qu'il ait perdu la mémoire j'espère qu'il la retrouvera. Hâte de lire le prochain chapitre !
Kat4- Agent de circulation
- Personnage préféré : Jane-Lisbon
Loisirs : Ecrire, lire, regarder Castle et Mentalist
Re: Les liens du sang ^
On n'est pas plus avancé ! Bertram n'est pas très loquace. Par contre, on a la confirmation que Luther est en vie. Bonne nouvelle
Mystic-Dream- Agent de circulation
- Personnage préféré : Lisbon
Localisation : In your mind !
Re: Les liens du sang ^
Il s'en ai passé des choses !
Bon, j'ai du mal à comprendre Leigh, pour être honnête elle commence peu à m'énerver... Je comprends que le décès de Luther l'a fasse souffrir mais ça n'excuse pas tout... Elle a mis Bertram en danger, il semble qu'elle ressent quelque chose pour lui mais ça n'a pas l'air de la préoccuper plus que ça (à moins que je me trompe... ). Pourtant elle savait qu'il était pas 'tout blanc', elle pensait même qu'il était Red John, elle savait à quoi s'attendre... Bref j'ai du mal à la suivre ! Et elle me semble un peu prétentieuse depuis la mort de Luther. J'espère que son retour arrangera les choses...
On sait que Leigh est en danger, malheureusement Bertram n'a pas voulu lui en dire plus. Et on n'en sait toujours pas plus sur Red John...
Luther est bien en vie, on en a maintenant la certitude ! Alors il a oublié Leigh, c'est vraiment pas de chance ! J'espère qu'il s'en souviendra vite sans problème . Je crois que Leigh a vraiment besoin de lui ! :)
Vivement la suite ! :)
Bon, j'ai du mal à comprendre Leigh, pour être honnête elle commence peu à m'énerver... Je comprends que le décès de Luther l'a fasse souffrir mais ça n'excuse pas tout... Elle a mis Bertram en danger, il semble qu'elle ressent quelque chose pour lui mais ça n'a pas l'air de la préoccuper plus que ça (à moins que je me trompe... ). Pourtant elle savait qu'il était pas 'tout blanc', elle pensait même qu'il était Red John, elle savait à quoi s'attendre... Bref j'ai du mal à la suivre ! Et elle me semble un peu prétentieuse depuis la mort de Luther. J'espère que son retour arrangera les choses...
On sait que Leigh est en danger, malheureusement Bertram n'a pas voulu lui en dire plus. Et on n'en sait toujours pas plus sur Red John...
Luther est bien en vie, on en a maintenant la certitude ! Alors il a oublié Leigh, c'est vraiment pas de chance ! J'espère qu'il s'en souviendra vite sans problème . Je crois que Leigh a vraiment besoin de lui ! :)
Vivement la suite ! :)
0Camille- Agent de circulation
- Personnage préféré : Lisbon, Jane
Re: Les liens du sang ^
Kat4, Mystic-Dream, Camille,
La suite...
Chapitre 41
Ignorant ce qui se tramait dans son dos, Leigh Ann se préparait à s'en aller, sans en aviser qui que ce soit. Elle voulait éviter que la nouvelle de ce départ précipité n'arrive aux oreilles de son frère. Celui-ci l'aurait empêchée de partir, par tous les moyens. Mais elle était déterminée à ne pas rester une minute de plus, à Sacramento. Etait-ce à cause de ses sentiments confus envers Bertram, ou bien de la menace qui semblait peser sur elle, selon lui, ou encore le souvenir de sa vie avec Luther qui emplissait cet endroit? Les raisons importaient peu et elle devait laisser tout ça derrière elle. Bien qu'elle ait décidé de ne pas faire d'adieux, en personne, elle ne pouvait pas décemment s'abstenir de rassurer Patrick. Dans cette optique, elle lui écrivit une lettre qu'elle déposa, en évidence, sur la table, dans le salon de son appartement. Puis, empoignant ses valises, elle jeta un ultime regard nostalgique, à travers la pièce, avant de refermer définitivement la porte, sur son ancienne vie.
Son seul regret était de ne pas avoir pu remettre la main sur le plus précieux objet qu'elle possédait, venant de Luther. Elle avait fouillé chaque recoins de son domicile, sans succès. Pourtant, la jeune femme aurait juré l'avoir rangé, dans le tiroir de la commode, dans le vestibule. Encore une chose chère à son coeur qui avait disparue. Elle devait tourner la page, mais c'était l'épreuve la plus pénible qu'elle ait eu à affronter, après le décès de Luther, qui resterait la pire.
Si il avait été là, tout aurait été différent. Jamais elle ne se serait rapprochée de Bertram, jamais elle n'aurait été aussi intime avec lui et surtout, jamais elle n'aurait éprouvé le moindre sentiment pour cet homme. Le fait est qu'il n'était pas là... Pas en Californie, en tout cas. Mais ça, elle l'ignorait.
C'est précisément cela que son frère voulait changer, en ramenant le jeune homme auprès d'elle. Le problème était qu'il fallait que Luther retrouve la mémoire avant, sans l'aide de personne. Si Jane tentait d'employer l'hypnose, il risquerait de bloquer irrémédiablement ses souvenirs. La patience semblait être la meilleure solution. Bien qu'il ne souhaitait pas repartir sans lui, Jane du se résigner car ils ne pouvaient pas demeurer à Philadelphie, indéfiniment. C'était irréaliste.
Chacun prépara ses valises et ils se rejoignirent dans le hall de l'hôtel. Ils réglèrent leurs séjours, puis prirent un taxi, pour l'aéroport. Dans la salle d'embarquement, l'agent brisa le silence instauré par son compagnon de voyage.
Lisbon: "Jane, est-ce que ça va? Vous n'avez pas dit un mot, depuis que nous avons décidé de quitter la ville."
Jane: "Je ne sais pas."
Lisbon: "Maintenant, nous avons la certitude que Wainwright est vivant, ça devrait vous réjouir."
Jane: "Si les circonstances étaient différentes, bien sûr."
Lisbon: "Vous parlez de son amnésie? Cet état ne sera pas permanent. Le bracelet lui rappellera votre soeur et tout le reste lui reviendra."
Jane: "Vous êtes trop optimiste."
Lisbon: "Il y a de quoi l'être, vous ne croyez pas? C'est déjà incroyable que nous l'ayons retrouvé."
Jane, désabusé: "Oui, on l'a retrouvé."
Lisbon: "Alors pourquoi j'ai la sensation que c'est très loin de vous satisfaire."
Jane: "Est-ce que vous avez vu son regard, quand j'ai fais allusion à une personne à qui il manquait? Il n'avait aucune idée de qui il s'agissait."
Lisbon: "Peut-être qu'avec du temps, ça s'arrangera."
Jane: "Pas en restant dans cette clinique avec ce dragon qu'il appelle maman. Non, le seul moyen serait qu'il voit Leigh Ann, face à face, pour lui créer un choc. Mais ça ne marchera pas."
Lisbon: "Ca a marché pour vous."
Jane: "Moi je ne risquais pas de faire une crise cardiaque."
Lisbon: "Vous avez raison. C'est un risque inutile. Et Leigh Ann? Qu'allez-vous faire? Vous allez le lui dire?"
Jane: "Non."
Lisbon dans l'incompréhension: "Comment ça non? Elle a le droit de savoir. Plus que n'importe qui. Elle a besoin de le savoir. Sans compter que ça l'éloignerait de Bertram, pour de bon."
Jane: "Je le sais. Mais je préfère attendre de voir comment l'état de Wainwright va évoluer. Je ne veux pas la faire souffrir en lui donnant de faux espoirs. Savoir que son fiancé est en vie est une chose, mais qu'il ne sait rien d'elle, en est une autre."
Il était bouleversé mais n'en laissait rien paraître. L'agent, à ses côtés, n'était pas dupe et par soucis de réconfort, elle s'invita dans ses bras. Il les referma sur elle, seulement un instant avant de se séparer d'elle, à l'annonce de l'imminence de l'embarquement.
Jane: "Merci d'être toujours là, Lisbon. Je ne mérite pas votre attention."
Lisbon: "C'est vrai. Vous ne la méritez pas. Ceci dit, cette démarche était principalement égoïste."
Il resta cloué sur place, quelques peu surpris par l'aplomb de la jeune femme.
Jane: "Qu'entendez-vous par là?"
Lisbon éluda habilement la question: "Notre avion va décoller. Votre soeur passe en priorité. En ce qui nous concerne, nous réglerons ça, une autre fois."
Il esquissa un sourire, fronçant les sourcils, alors qu'elle le tirait par le bras, vers le tarmac. Dès qu'ils furent installés, dans l'appareil, le mentaliste ne cessa de jouer, nerveusement, avec son alliance.
Lisbon: "Détendez-vous, nous serons bientôt à Sacramento."
Jane: "J'ai un mauvais pressentiment. C'est idiot, Leigh est en sécurité."
La jeune femme perdit son air décontracté, en repensant à la confession de cette dernière. Elle ne pouvait pas le lui cacher.
Lisbon: "Jane?"
Il tourna la tête vers elle.
Lisbon, perdant ses moyens, bafouilla: "Non rien."
Jane: "Vous alliez me dire quelque chose."
Lisbon: "Je ne devrais peut-être pas. Vous êtes suffisamment stressé."
Jane: "Ca a l'air sérieux. J'en déduis que ça concerne Leigh. Qu'est-ce que c'est?"
Lisbon: "Votre soeur est venu me parler, la veille de notre départ. Elle m'a dit ce qui s'était passé entre elle et Bertram."
Jane grimaçant: "Elle me l'a dit également et c'est pour ça que je voudrais déjà être là-bas. Je dois, à tous prix, éviter qu'elle ne s'implique trop dans cette histoire."
Lisbon: "Je suis désolé Jane. Pour ça, il est trop tard. Elle est déjà amoureuse. C'est ça qu'elle m'a confié."
Jane trépignant de rage, dans son siège: "Je me doutais que ça se produirait. Je l'avais prévenue mais elle n'en a fait qu'à sa tête, et voilà le résultat."
Lisbon: "Ne la blâmez pas. On ne choisit pas de qui on tombe amoureux, ou pourquoi. C'est imprévisible. Tout le monde n'a pas la faculté de résister à ce genre d'attraction. Leigh Ann est parfaitement normale. Elle est humaine, voilà tout."
Jane: "Mais... On parle de Bertram, là. Je n'imagine pas qu'elle puisse en être amoureuse."
Lisbon: "Admettez au moins, que c'est grâce à lui qu'elle est encore parmi nous. Sans lui, je crois qu'elle n'aurait pas hésité longtemps, avant de..."
Ne supportant pas d'entendre ce mot, il lui coupa la parole.
Jane: "J'ai compris. Inutile de préciser."
Tout ceci était extrêmement censé mais de là, à manifester de la reconnaissance pour cet individu qu'il ne tenait pas en grande estime, c'était exclu. Patrick ne le laisserait pas prendre plus d'importance, dans l'existence de sa soeur.
A leur retour, il ne s'attarda pas, dans l'aéroport et prit le premier taxi qui se présenta. Il serait plus juste de dire qu'il le vola à quelqu'un d'autre, en jouant des coudes. Le voyageur lésé l'agressa verbalement.
- "Hey! J'étais là avant vous, mon vieux! Faites la queue, comme tout le monde."
Jane faisant la sourde oreille, ouvrit la portière: "C'est une urgence."
L'homme, furieux, l'empoigna par le bras: "On est tous pressés ici, attendez-votre tour!"
Jane, examinant sa main, nota la trace d'un cercle, sur son annulaire: "Ne vous en faites pas, votre maîtresse ne va pas s'envoler, mon vieux."
Là, il l'avait poussé à bout. Il se retrouva expulsé du véhicule, sur le trottoir, sans ménagement. La brunette arriva in extremis, pour stopper l'altercation, avant qu'elle ne dégénère. Elle s'interposa entre les deux hommes.
Lisbon: "Qu'est-ce qui se passe ici?"
- "Ce type m'a grillé la priorité et il m'a insulté!"
Jane: "Il m'a agressé Lisbon."
- "C'est faux! Vous vous croyez tout permis! Je devrais appeler la police."
Jane: "Ca serait plutôt à moi de le faire."
Ils recommencèrent à tenter de s'étriper, alors la jeune femme exhiba sa plaque devant le visage de l'intéressé.
Lisbon: "Ca suffit! Elle est déjà là, la police. Maintenant, lâchez l'affaire et trouvez-vous un autre taxi. Je réquisitionne celui-ci."
Il écarta les bras et recula d'un pas.
- "T'as de la chance que ta copine soit là pour te défendre."
Lisbon, agacée: "Circulez!"
Jane: "Vous l'avez mouché, bravo."
Lisbon: "Ce genre d'embrouille n'arriverait pas si vous vous absteniez de provoquer tous ceux dont la tête ne vous revient pas."
Il ouvrit à peine la bouche, sans qu'elle ne lui laisse le loisir de s'exprimer.
Lisbon: "Bouclez-là et montez."
Pris en faute, Patrick se plia à ses ordres, sans essayer de se justifier, d'autant plus qu'il était responsable de cette rixe. C'est donc, dans un grand silence, qu'il laissa sa partenaire donner leur destination au conducteur. Lorsqu'elle annonça l'adresse de l'immeuble de Wainwright, Patrick lui lança un regard interrogatif.
Lisbon: "Quoi? Ca vous surprend? Je vous connais mieux que vous-même mon cher Mr Jane."
Il sourit, avant de venir l'embrasser sur la joue.
Jane: "Je sais que vous attendez autre chose de moi et je vous promets que..."
Le chauffeur: "Vous êtes arrivés. Ca fera 15 dollars."
Blasée qu'il ait été interrompu dans sa déclaration, elle régla la note et se rendit ensuite, dans le hall du bâtiment. Jane était planté devant l'interphone.
Lisbon: "Vous avez sonné?"
Jane: "Oui, mais elle ne répond pas."
Lisbon: "Elle est peut-être sortie."
Jane: "Ou bien, elle ne veut pas être dérangée parce qu'elle a de la compagnie."
Lisbon: "Ne tirez pas de conclusion hâtive. Rien ne prouve que ce soit Bertram."
Jane: "Qui d'autre? Leigh ne connait personne, en ville, en dehors de vous et de ce cher Gale."
Lisbon: "Vous oubliez Cho."
Jane: "Ce n'est pas Cho. Ma soeur et lui sont incapables de rester plus de cinq minutes, dans la même pièce, sans que ça ne tourne au vinaigre. Non, c'est Bertram."
Lisbon: "Parfait. Allez le vérifier par vous-même."
Si tôt dit, si tôt fait, ils se rendirent à l'étage de Wainwright. Le mentaliste hésitait à sonner, ne sachant comment justifier sa visite impromptue. Un voisin qui sortait de chez lui, les interpella.
- "Elle est partie hier."
Lisbon: "Partie?"
- "Vous cherchez bien Leigh Ann?"
Jane: "Où est-elle?"
- "Ca, je l'ignore. Je l'ai croisée dans l'ascenseur. A mon avis, elle n'est pas prête de revenir."
Jane: "Qu'est-ce qui vous fais dire ça? Vous êtes amis?"
- "Vous rigolez, c'est tout juste si je connais son prénom. Mais si je me fie à ses valises, elle est partie pour un moment."
Il disparut, dans les escaliers, les laissant dubitatifs, sur le palier. Toutefois, le blond ne voulait pas en rester là. Il crocheta la serrure.
Lisbon: "Vous n'allez pas forcer la porte! Qu'est-ce que vous espérez trouver?"
La porte s'ouvrit, sur un salon silencieux. Jane ramassa la lettre sur le meuble et s'assit dans un fauteuil, pendant que la jeune femme inspectait les autres pièces.
Lisbon revint de la chambre: "Le voisin a dit vrai. Elle a tout emporté. Visiblement, elle n'a pas l'intention de revenir."
Absorbé par les mots de sa soeur, il était hermétique à sa voix.
Lisbon: "Jane? Elle vous a laissé une lettre? Qu'est-ce qu'elle dit?"
Jane, les yeux rivés sur la feuille: "Elle est à Los Angeles."
Il fini sa lecture et lui tendit le courrier. Lisbon le parcourut rapidement
"Patrick,
je ne peux pas rester dans cette ville, pour des raisons personnelles. Avant que tu ne te fasses de fausses idées, sache que Gale n'est pour rien, dans ma décision. D'ailleurs, tu seras heureux d'apprendre que nous avons rompus et que j'ai jeté l'éponge concernant Red John. Tu peux dormir tranquille, ta petite soeur est hors de danger. Je regrette seulement de pas avoir pu finir, mais je dois me rendre à l'évidence. Je ne peux pas continuer à pourchasser une ombre. Il est illusoire de croire que toi ou moi pourrions le coincer. Personne ne le pourra. Alors, je te demande de faire une croix sur lui et d'avancer, sans regarder en arrière. Je n'ai pas besoin d'entrer dans les détails. Tu sais à quoi ou plutôt à qui, je fais allusion. N'est-ce pas?
Ne te fais pas de soucis pour moi, je suis simplement rentrée chez moi, à L.A. Donc, si tu le souhaites, tu peux disposer de cet appartement. Je te l'offre, ça me fait plaisir. Et puis, il sera plus confortable que ta minuscule chambre de motel.
Ne m'appelle pas, je serais pas mal occupée par le boulot. Je n'ai pas renoncé à obtenir mon grade de capitaine et je compte bien le décrocher. C'est moi qui te contacterais.
A très bientôt p'tit génie. Prend soin de toi.
Leigh.
Ps: j'ai égaré mon bracelet, si tu le trouves, envoie-le à mon adresse.
Lisbon: "Voilà qui règle la question de Bertram, c'est déjà ça."
Jane: "Mais pas celle de Luther."
Lisbon: "Maintenant que Bertram n'est plus dans l'équation, il n'y a rien qui presse. Wainwright vous appellera bientôt, j'en suis persuadé."
Jane: "C'est certain, mais quand? Dans un mois, un ans? Leigh n'attendra pas aussi longtemps."
Lisbon: "Ecoutez, Leigh Ann va bien et Wainwright va bien. Accordez-vous un peu de repos. Ca vous sera bénéfique. Vous devriez accepter son offre et emménager ici, jusqu'au retour de Wainwright."
Jane: "Si il revient."
Lisbon: "L'avenir me donnera raison."
Jane: "Il vaudrait mieux que ce soit un avenir proche."
Lisbon: "De quoi avez-vous peur?"
Jane: "Je connais ma soeur. Ce n'est pas parce qu'elle dit avoir mis un terme à leur liaison, que c'est définitif. Elle est tout à fait capable de retourner avec Bertram, un jour ou l'autre."
Lisbon: "Vous réfléchissez trop."
Elle se dirigea vers la porte, en éludant ce que Leigh Ann avait insinué à propos d'elle et de Jane. A sa grande surprise, c'est lui qui allait l'évoquer en premier.
Jane: "Où allez-vous?"
Lisbon: "Je vais passer chez moi et je file au CBI. Mais, prenez le temps qu'il vous faut. On ne croule pas sous les dossiers, en ce moment."
Jane: "Ne partez pas, tout de suite. Il faut qu'on discute. Leigh a raison."
Lisbon: "Sur le fait que vous devriez cesser de rechercher Red John?"
Jane: "Bien sûr que non. A propos de vous et moi."
Cette annonce eu pour effet immédiat de la faire revenir, près de lui. Elle avait attendu si longtemps, espérer sans y croire, que son consultant se livre. Ce moment était enfin arrivé et elle le devait à l'intervention de la cadette de Jane. Bien que sa vie parte en morceaux, Leigh Ann avait toujours encouragé leur relation. En cela, elle était la meilleure des soeurs pour Patrick et la meilleure amie de Térésa. A l'image du mentaliste, elle aurait voulu en faire plus pour l'aider mais, à partir de ce jour, c'était la patience qui prévalait. La brunette, incrédule, vint en face de Jane. Elle était suspendue à ses aveux supposés, craignant que comme d'habitude, il ne manque de courage.
Jane: "Ca fait longtemps que je n'ai pas convoité une femme."
Lisbon: "Convoité? C'est très vieux jeu, comme expression."
Jane: "Vous voyez, je suis maladroit. Je crois que j'ai perdu la main."
Lisbon: "Vous vous débrouillez très bien."
Jane: "Est-ce que vous accepteriez d'être vu, avec moi, en public?"
Lisbon: "Ce n'est pas banal comme invitation. Si votre question est, est-ce que je veux sortir avec vous? La réponse est oui."
Jane: "Commençons par un dîner. Nous verrons où ça nous mènera. Je ne veux pas tout gâcher en allant trop vite."
Lisbon: "Je suis entièrement d'accord."
Affichant un large sourire, elle passa la porte, plus heureuse que jamais. Il avait fallut traverser tant d'épreuves pour que Jane lui dévoile ses sentiments enfouis depuis aussi longtemps que les siens. Malgré sa joie, elle n'en perdait pas de vue que celle qui avait rendu ça possible, vivait un enfer qui, elle l'espérait, prendrait bientôt fin.
Mais Leigh Ann n'était pas la seule à souffrir de cette situation. De plus, il n'y avait pas qu'elle et Luther qui entraient en ligne de compte. Une troisième personne se trouvait aux prises avec le même cas de conscience. Lui avait choisi de disparaître des écrans radar, histoire de se faire discret quelques temps. Sous ses apparences de personnages manipulateur et insensible, il dissimulait une faiblesse que Leigh Ann avait révélée. Et cette faiblesse, c'était elle. Si encore, il ne s'agissait que de lui, mais ce trouble était réciproque. La distance censée atténuer ces sensations, jusqu'à les annihiler, ne ferait que les accroître.
Ce soir-là, dans son studio de L.A., elle éprouva une grande solitude et pour ne pas déprimer, elle s'assit en tailleur, dans son canapé. Essayant de se remémorer des événements heureux, elle ferma ses paupières. Elle commençait à se relaxer, visualisant des images agréables. Soudain, elle rouvrit les yeux, en réalisant que ses songes étaient orientés vers le souvenir d'un autre homme que Luther. Elle passa sa main dans ses cheveux en fixant son portable. Une pensée fugace envahie son esprit: "J'espère que tu es en sécurité, Gale."
Elle saisit l'appareil pour le reposer aussitôt, en murmurant: "Qu'est-ce que je fais, je déraille complètement."
Il lui était plus facile de le nier, mais elle savait que Bertram lui manquerait, un jour ou l'autre. Et voilà qu'elle se souciait de
du sort de cet homme. En revanche, Leigh Ann ne soupçonnait pas qu'il puisse prendre la place de son fiancé dans son esprit.
TBC...
Suite
La suite...
Chapitre 41
Ignorant ce qui se tramait dans son dos, Leigh Ann se préparait à s'en aller, sans en aviser qui que ce soit. Elle voulait éviter que la nouvelle de ce départ précipité n'arrive aux oreilles de son frère. Celui-ci l'aurait empêchée de partir, par tous les moyens. Mais elle était déterminée à ne pas rester une minute de plus, à Sacramento. Etait-ce à cause de ses sentiments confus envers Bertram, ou bien de la menace qui semblait peser sur elle, selon lui, ou encore le souvenir de sa vie avec Luther qui emplissait cet endroit? Les raisons importaient peu et elle devait laisser tout ça derrière elle. Bien qu'elle ait décidé de ne pas faire d'adieux, en personne, elle ne pouvait pas décemment s'abstenir de rassurer Patrick. Dans cette optique, elle lui écrivit une lettre qu'elle déposa, en évidence, sur la table, dans le salon de son appartement. Puis, empoignant ses valises, elle jeta un ultime regard nostalgique, à travers la pièce, avant de refermer définitivement la porte, sur son ancienne vie.
Son seul regret était de ne pas avoir pu remettre la main sur le plus précieux objet qu'elle possédait, venant de Luther. Elle avait fouillé chaque recoins de son domicile, sans succès. Pourtant, la jeune femme aurait juré l'avoir rangé, dans le tiroir de la commode, dans le vestibule. Encore une chose chère à son coeur qui avait disparue. Elle devait tourner la page, mais c'était l'épreuve la plus pénible qu'elle ait eu à affronter, après le décès de Luther, qui resterait la pire.
Si il avait été là, tout aurait été différent. Jamais elle ne se serait rapprochée de Bertram, jamais elle n'aurait été aussi intime avec lui et surtout, jamais elle n'aurait éprouvé le moindre sentiment pour cet homme. Le fait est qu'il n'était pas là... Pas en Californie, en tout cas. Mais ça, elle l'ignorait.
C'est précisément cela que son frère voulait changer, en ramenant le jeune homme auprès d'elle. Le problème était qu'il fallait que Luther retrouve la mémoire avant, sans l'aide de personne. Si Jane tentait d'employer l'hypnose, il risquerait de bloquer irrémédiablement ses souvenirs. La patience semblait être la meilleure solution. Bien qu'il ne souhaitait pas repartir sans lui, Jane du se résigner car ils ne pouvaient pas demeurer à Philadelphie, indéfiniment. C'était irréaliste.
Chacun prépara ses valises et ils se rejoignirent dans le hall de l'hôtel. Ils réglèrent leurs séjours, puis prirent un taxi, pour l'aéroport. Dans la salle d'embarquement, l'agent brisa le silence instauré par son compagnon de voyage.
Lisbon: "Jane, est-ce que ça va? Vous n'avez pas dit un mot, depuis que nous avons décidé de quitter la ville."
Jane: "Je ne sais pas."
Lisbon: "Maintenant, nous avons la certitude que Wainwright est vivant, ça devrait vous réjouir."
Jane: "Si les circonstances étaient différentes, bien sûr."
Lisbon: "Vous parlez de son amnésie? Cet état ne sera pas permanent. Le bracelet lui rappellera votre soeur et tout le reste lui reviendra."
Jane: "Vous êtes trop optimiste."
Lisbon: "Il y a de quoi l'être, vous ne croyez pas? C'est déjà incroyable que nous l'ayons retrouvé."
Jane, désabusé: "Oui, on l'a retrouvé."
Lisbon: "Alors pourquoi j'ai la sensation que c'est très loin de vous satisfaire."
Jane: "Est-ce que vous avez vu son regard, quand j'ai fais allusion à une personne à qui il manquait? Il n'avait aucune idée de qui il s'agissait."
Lisbon: "Peut-être qu'avec du temps, ça s'arrangera."
Jane: "Pas en restant dans cette clinique avec ce dragon qu'il appelle maman. Non, le seul moyen serait qu'il voit Leigh Ann, face à face, pour lui créer un choc. Mais ça ne marchera pas."
Lisbon: "Ca a marché pour vous."
Jane: "Moi je ne risquais pas de faire une crise cardiaque."
Lisbon: "Vous avez raison. C'est un risque inutile. Et Leigh Ann? Qu'allez-vous faire? Vous allez le lui dire?"
Jane: "Non."
Lisbon dans l'incompréhension: "Comment ça non? Elle a le droit de savoir. Plus que n'importe qui. Elle a besoin de le savoir. Sans compter que ça l'éloignerait de Bertram, pour de bon."
Jane: "Je le sais. Mais je préfère attendre de voir comment l'état de Wainwright va évoluer. Je ne veux pas la faire souffrir en lui donnant de faux espoirs. Savoir que son fiancé est en vie est une chose, mais qu'il ne sait rien d'elle, en est une autre."
Il était bouleversé mais n'en laissait rien paraître. L'agent, à ses côtés, n'était pas dupe et par soucis de réconfort, elle s'invita dans ses bras. Il les referma sur elle, seulement un instant avant de se séparer d'elle, à l'annonce de l'imminence de l'embarquement.
Jane: "Merci d'être toujours là, Lisbon. Je ne mérite pas votre attention."
Lisbon: "C'est vrai. Vous ne la méritez pas. Ceci dit, cette démarche était principalement égoïste."
Il resta cloué sur place, quelques peu surpris par l'aplomb de la jeune femme.
Jane: "Qu'entendez-vous par là?"
Lisbon éluda habilement la question: "Notre avion va décoller. Votre soeur passe en priorité. En ce qui nous concerne, nous réglerons ça, une autre fois."
Il esquissa un sourire, fronçant les sourcils, alors qu'elle le tirait par le bras, vers le tarmac. Dès qu'ils furent installés, dans l'appareil, le mentaliste ne cessa de jouer, nerveusement, avec son alliance.
Lisbon: "Détendez-vous, nous serons bientôt à Sacramento."
Jane: "J'ai un mauvais pressentiment. C'est idiot, Leigh est en sécurité."
La jeune femme perdit son air décontracté, en repensant à la confession de cette dernière. Elle ne pouvait pas le lui cacher.
Lisbon: "Jane?"
Il tourna la tête vers elle.
Lisbon, perdant ses moyens, bafouilla: "Non rien."
Jane: "Vous alliez me dire quelque chose."
Lisbon: "Je ne devrais peut-être pas. Vous êtes suffisamment stressé."
Jane: "Ca a l'air sérieux. J'en déduis que ça concerne Leigh. Qu'est-ce que c'est?"
Lisbon: "Votre soeur est venu me parler, la veille de notre départ. Elle m'a dit ce qui s'était passé entre elle et Bertram."
Jane grimaçant: "Elle me l'a dit également et c'est pour ça que je voudrais déjà être là-bas. Je dois, à tous prix, éviter qu'elle ne s'implique trop dans cette histoire."
Lisbon: "Je suis désolé Jane. Pour ça, il est trop tard. Elle est déjà amoureuse. C'est ça qu'elle m'a confié."
Jane trépignant de rage, dans son siège: "Je me doutais que ça se produirait. Je l'avais prévenue mais elle n'en a fait qu'à sa tête, et voilà le résultat."
Lisbon: "Ne la blâmez pas. On ne choisit pas de qui on tombe amoureux, ou pourquoi. C'est imprévisible. Tout le monde n'a pas la faculté de résister à ce genre d'attraction. Leigh Ann est parfaitement normale. Elle est humaine, voilà tout."
Jane: "Mais... On parle de Bertram, là. Je n'imagine pas qu'elle puisse en être amoureuse."
Lisbon: "Admettez au moins, que c'est grâce à lui qu'elle est encore parmi nous. Sans lui, je crois qu'elle n'aurait pas hésité longtemps, avant de..."
Ne supportant pas d'entendre ce mot, il lui coupa la parole.
Jane: "J'ai compris. Inutile de préciser."
Tout ceci était extrêmement censé mais de là, à manifester de la reconnaissance pour cet individu qu'il ne tenait pas en grande estime, c'était exclu. Patrick ne le laisserait pas prendre plus d'importance, dans l'existence de sa soeur.
A leur retour, il ne s'attarda pas, dans l'aéroport et prit le premier taxi qui se présenta. Il serait plus juste de dire qu'il le vola à quelqu'un d'autre, en jouant des coudes. Le voyageur lésé l'agressa verbalement.
- "Hey! J'étais là avant vous, mon vieux! Faites la queue, comme tout le monde."
Jane faisant la sourde oreille, ouvrit la portière: "C'est une urgence."
L'homme, furieux, l'empoigna par le bras: "On est tous pressés ici, attendez-votre tour!"
Jane, examinant sa main, nota la trace d'un cercle, sur son annulaire: "Ne vous en faites pas, votre maîtresse ne va pas s'envoler, mon vieux."
Là, il l'avait poussé à bout. Il se retrouva expulsé du véhicule, sur le trottoir, sans ménagement. La brunette arriva in extremis, pour stopper l'altercation, avant qu'elle ne dégénère. Elle s'interposa entre les deux hommes.
Lisbon: "Qu'est-ce qui se passe ici?"
- "Ce type m'a grillé la priorité et il m'a insulté!"
Jane: "Il m'a agressé Lisbon."
- "C'est faux! Vous vous croyez tout permis! Je devrais appeler la police."
Jane: "Ca serait plutôt à moi de le faire."
Ils recommencèrent à tenter de s'étriper, alors la jeune femme exhiba sa plaque devant le visage de l'intéressé.
Lisbon: "Ca suffit! Elle est déjà là, la police. Maintenant, lâchez l'affaire et trouvez-vous un autre taxi. Je réquisitionne celui-ci."
Il écarta les bras et recula d'un pas.
- "T'as de la chance que ta copine soit là pour te défendre."
Lisbon, agacée: "Circulez!"
Jane: "Vous l'avez mouché, bravo."
Lisbon: "Ce genre d'embrouille n'arriverait pas si vous vous absteniez de provoquer tous ceux dont la tête ne vous revient pas."
Il ouvrit à peine la bouche, sans qu'elle ne lui laisse le loisir de s'exprimer.
Lisbon: "Bouclez-là et montez."
Pris en faute, Patrick se plia à ses ordres, sans essayer de se justifier, d'autant plus qu'il était responsable de cette rixe. C'est donc, dans un grand silence, qu'il laissa sa partenaire donner leur destination au conducteur. Lorsqu'elle annonça l'adresse de l'immeuble de Wainwright, Patrick lui lança un regard interrogatif.
Lisbon: "Quoi? Ca vous surprend? Je vous connais mieux que vous-même mon cher Mr Jane."
Il sourit, avant de venir l'embrasser sur la joue.
Jane: "Je sais que vous attendez autre chose de moi et je vous promets que..."
Le chauffeur: "Vous êtes arrivés. Ca fera 15 dollars."
Blasée qu'il ait été interrompu dans sa déclaration, elle régla la note et se rendit ensuite, dans le hall du bâtiment. Jane était planté devant l'interphone.
Lisbon: "Vous avez sonné?"
Jane: "Oui, mais elle ne répond pas."
Lisbon: "Elle est peut-être sortie."
Jane: "Ou bien, elle ne veut pas être dérangée parce qu'elle a de la compagnie."
Lisbon: "Ne tirez pas de conclusion hâtive. Rien ne prouve que ce soit Bertram."
Jane: "Qui d'autre? Leigh ne connait personne, en ville, en dehors de vous et de ce cher Gale."
Lisbon: "Vous oubliez Cho."
Jane: "Ce n'est pas Cho. Ma soeur et lui sont incapables de rester plus de cinq minutes, dans la même pièce, sans que ça ne tourne au vinaigre. Non, c'est Bertram."
Lisbon: "Parfait. Allez le vérifier par vous-même."
Si tôt dit, si tôt fait, ils se rendirent à l'étage de Wainwright. Le mentaliste hésitait à sonner, ne sachant comment justifier sa visite impromptue. Un voisin qui sortait de chez lui, les interpella.
- "Elle est partie hier."
Lisbon: "Partie?"
- "Vous cherchez bien Leigh Ann?"
Jane: "Où est-elle?"
- "Ca, je l'ignore. Je l'ai croisée dans l'ascenseur. A mon avis, elle n'est pas prête de revenir."
Jane: "Qu'est-ce qui vous fais dire ça? Vous êtes amis?"
- "Vous rigolez, c'est tout juste si je connais son prénom. Mais si je me fie à ses valises, elle est partie pour un moment."
Il disparut, dans les escaliers, les laissant dubitatifs, sur le palier. Toutefois, le blond ne voulait pas en rester là. Il crocheta la serrure.
Lisbon: "Vous n'allez pas forcer la porte! Qu'est-ce que vous espérez trouver?"
La porte s'ouvrit, sur un salon silencieux. Jane ramassa la lettre sur le meuble et s'assit dans un fauteuil, pendant que la jeune femme inspectait les autres pièces.
Lisbon revint de la chambre: "Le voisin a dit vrai. Elle a tout emporté. Visiblement, elle n'a pas l'intention de revenir."
Absorbé par les mots de sa soeur, il était hermétique à sa voix.
Lisbon: "Jane? Elle vous a laissé une lettre? Qu'est-ce qu'elle dit?"
Jane, les yeux rivés sur la feuille: "Elle est à Los Angeles."
Il fini sa lecture et lui tendit le courrier. Lisbon le parcourut rapidement
"Patrick,
je ne peux pas rester dans cette ville, pour des raisons personnelles. Avant que tu ne te fasses de fausses idées, sache que Gale n'est pour rien, dans ma décision. D'ailleurs, tu seras heureux d'apprendre que nous avons rompus et que j'ai jeté l'éponge concernant Red John. Tu peux dormir tranquille, ta petite soeur est hors de danger. Je regrette seulement de pas avoir pu finir, mais je dois me rendre à l'évidence. Je ne peux pas continuer à pourchasser une ombre. Il est illusoire de croire que toi ou moi pourrions le coincer. Personne ne le pourra. Alors, je te demande de faire une croix sur lui et d'avancer, sans regarder en arrière. Je n'ai pas besoin d'entrer dans les détails. Tu sais à quoi ou plutôt à qui, je fais allusion. N'est-ce pas?
Ne te fais pas de soucis pour moi, je suis simplement rentrée chez moi, à L.A. Donc, si tu le souhaites, tu peux disposer de cet appartement. Je te l'offre, ça me fait plaisir. Et puis, il sera plus confortable que ta minuscule chambre de motel.
Ne m'appelle pas, je serais pas mal occupée par le boulot. Je n'ai pas renoncé à obtenir mon grade de capitaine et je compte bien le décrocher. C'est moi qui te contacterais.
A très bientôt p'tit génie. Prend soin de toi.
Leigh.
Ps: j'ai égaré mon bracelet, si tu le trouves, envoie-le à mon adresse.
Lisbon: "Voilà qui règle la question de Bertram, c'est déjà ça."
Jane: "Mais pas celle de Luther."
Lisbon: "Maintenant que Bertram n'est plus dans l'équation, il n'y a rien qui presse. Wainwright vous appellera bientôt, j'en suis persuadé."
Jane: "C'est certain, mais quand? Dans un mois, un ans? Leigh n'attendra pas aussi longtemps."
Lisbon: "Ecoutez, Leigh Ann va bien et Wainwright va bien. Accordez-vous un peu de repos. Ca vous sera bénéfique. Vous devriez accepter son offre et emménager ici, jusqu'au retour de Wainwright."
Jane: "Si il revient."
Lisbon: "L'avenir me donnera raison."
Jane: "Il vaudrait mieux que ce soit un avenir proche."
Lisbon: "De quoi avez-vous peur?"
Jane: "Je connais ma soeur. Ce n'est pas parce qu'elle dit avoir mis un terme à leur liaison, que c'est définitif. Elle est tout à fait capable de retourner avec Bertram, un jour ou l'autre."
Lisbon: "Vous réfléchissez trop."
Elle se dirigea vers la porte, en éludant ce que Leigh Ann avait insinué à propos d'elle et de Jane. A sa grande surprise, c'est lui qui allait l'évoquer en premier.
Jane: "Où allez-vous?"
Lisbon: "Je vais passer chez moi et je file au CBI. Mais, prenez le temps qu'il vous faut. On ne croule pas sous les dossiers, en ce moment."
Jane: "Ne partez pas, tout de suite. Il faut qu'on discute. Leigh a raison."
Lisbon: "Sur le fait que vous devriez cesser de rechercher Red John?"
Jane: "Bien sûr que non. A propos de vous et moi."
Cette annonce eu pour effet immédiat de la faire revenir, près de lui. Elle avait attendu si longtemps, espérer sans y croire, que son consultant se livre. Ce moment était enfin arrivé et elle le devait à l'intervention de la cadette de Jane. Bien que sa vie parte en morceaux, Leigh Ann avait toujours encouragé leur relation. En cela, elle était la meilleure des soeurs pour Patrick et la meilleure amie de Térésa. A l'image du mentaliste, elle aurait voulu en faire plus pour l'aider mais, à partir de ce jour, c'était la patience qui prévalait. La brunette, incrédule, vint en face de Jane. Elle était suspendue à ses aveux supposés, craignant que comme d'habitude, il ne manque de courage.
Jane: "Ca fait longtemps que je n'ai pas convoité une femme."
Lisbon: "Convoité? C'est très vieux jeu, comme expression."
Jane: "Vous voyez, je suis maladroit. Je crois que j'ai perdu la main."
Lisbon: "Vous vous débrouillez très bien."
Jane: "Est-ce que vous accepteriez d'être vu, avec moi, en public?"
Lisbon: "Ce n'est pas banal comme invitation. Si votre question est, est-ce que je veux sortir avec vous? La réponse est oui."
Jane: "Commençons par un dîner. Nous verrons où ça nous mènera. Je ne veux pas tout gâcher en allant trop vite."
Lisbon: "Je suis entièrement d'accord."
Affichant un large sourire, elle passa la porte, plus heureuse que jamais. Il avait fallut traverser tant d'épreuves pour que Jane lui dévoile ses sentiments enfouis depuis aussi longtemps que les siens. Malgré sa joie, elle n'en perdait pas de vue que celle qui avait rendu ça possible, vivait un enfer qui, elle l'espérait, prendrait bientôt fin.
Mais Leigh Ann n'était pas la seule à souffrir de cette situation. De plus, il n'y avait pas qu'elle et Luther qui entraient en ligne de compte. Une troisième personne se trouvait aux prises avec le même cas de conscience. Lui avait choisi de disparaître des écrans radar, histoire de se faire discret quelques temps. Sous ses apparences de personnages manipulateur et insensible, il dissimulait une faiblesse que Leigh Ann avait révélée. Et cette faiblesse, c'était elle. Si encore, il ne s'agissait que de lui, mais ce trouble était réciproque. La distance censée atténuer ces sensations, jusqu'à les annihiler, ne ferait que les accroître.
Ce soir-là, dans son studio de L.A., elle éprouva une grande solitude et pour ne pas déprimer, elle s'assit en tailleur, dans son canapé. Essayant de se remémorer des événements heureux, elle ferma ses paupières. Elle commençait à se relaxer, visualisant des images agréables. Soudain, elle rouvrit les yeux, en réalisant que ses songes étaient orientés vers le souvenir d'un autre homme que Luther. Elle passa sa main dans ses cheveux en fixant son portable. Une pensée fugace envahie son esprit: "J'espère que tu es en sécurité, Gale."
Elle saisit l'appareil pour le reposer aussitôt, en murmurant: "Qu'est-ce que je fais, je déraille complètement."
Il lui était plus facile de le nier, mais elle savait que Bertram lui manquerait, un jour ou l'autre. Et voilà qu'elle se souciait de
du sort de cet homme. En revanche, Leigh Ann ne soupçonnait pas qu'il puisse prendre la place de son fiancé dans son esprit.
TBC...
Suite
Dernière édition par lilia le Dim 16 Mar 2014 - 0:59, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Les liens du sang ^
Merci Esmée, pour ton mp!!!
Voilà la suite...
Chapitre 42
Au terme d'un long mois, sans aucune nouvelle de Luther, Jane avait perdu espoir que sa mémoire ne refasse, un jour, surface. Il finit par tirer un trait sur son retour éventuel, en Californie. Il était pratiquement sur le point de faire la même chose avec sa soeur. En effet, celle-ci ne s'était pas manifestée, depuis son départ, pour L.A.. Mais elle ne voulait pas couper les ponts, bien au contraire. Elle attendait de pouvoir lui annoncer une bonne nouvelle. Ce moment était venu. La jeune femme les invita, lui et Lisbon, à la rejoindre à Los Angeles. Elle leur expédia une carte, au CBI.
En prenant son poste, ce matin-là, l'agent la trouva, sur son bureau. Aussitôt, elle prévint son consultant. Ces deux-là, bien qu'ils se soient incontestablement rapprochés, connaissaient des débuts hésitants. Les sorties partagées n'avaient pas été nombreuses et peu concluantes. A leurs décharges, il est vrai que les conditions étaient loin d'être idéales, considérant les tensions et le stress généré par la délicate situation de Leigh Ann et Luther. Toutefois, dès que ce problème serait réglé (si il l'était un jour), Jane comptait se consacrer, plus sérieusement, à sa vie sentimentale, délaissée depuis une éternité.
C'est donc avec un enthousiasme, non dissimulé, que l'agent se planta devant le canapé du mentaliste. Plongé dans une lecture, visiblement passionnante, il leva le nez de son ouvrage.
Jane: "Et bien, vous avez l'air de bonne humeur. Qu'est-ce qui vous rend si euphorique?"
Lisbon lui donna la carte dans un sourire qui ne fut pas communicatif.
Jane, frustré en découvrant la raison de son optimisme: "Ah, ce n'est que ça."
Lisbon: "Ouha! Quelle joie. Votre soeur vient d'être nommée Capitaine, et c'est tout ce que ça vous fait? Ce n'est pas rien."
Jane: "Oui, je sais qu'elle en rêvait. Je suis fier et heureux pour elle. Mais..."
Lisbon: "Vous espériez que ce soit un courrier de Wainwright."
Il se redressa, d'un air sérieux, en réajustant son gilet.
Jane: "On ne peut rien vous cacher."
Lisbon: "Il va vous contacter."
Jane: "Arrêtez de me le répéter. Ca fait un mois, maintenant et toujours rien. C'est fichu."
Lisbon: "Pas nécessairement. J'ai peut-être une idée."
Jane, intrigué: "Laquelle?"
Lisbon: "Devinez. C'est vous le medium. Dépêchez-vous, la cérémonie commence à 15h. Ca nous laisse tout juste le temps pour nous préparer."
Elle se hâta vers l'ascenseur, en compagnie de Jane qui affichait une mine préoccupée. A l'intérieur de la cabine, il garda les yeux rivés sur les étages.
Jane: "Bertram est rentré à Sacramento, justement hier. Quelle coïncidence."
Lisbon soupira: "Vous pensez qu'il va assister à la cérémonie."
Jane: "J'espère que non. Mais Leigh l'a peut-être invité, lui-aussi."
Lisbon: "Vous croyez encore, qu'ils sont restés en contact. Arrêtez votre parano. Leigh vous a affirmé avoir rompu toute relation avec lui et je la crois. Faites-en autant. Ecoutez, elle a traversé une mauvaise passe mais c'est terminé, aujourd'hui. Vous devriez vous réjouir pour elle, plutôt que de broyer du noir."
Jane: "Je me méfie."
Lisbon: "A ce niveau-là, ce n'est plus de la méfiance, c'est de l'obsession."
Jane: "Je devrais rappeler Wainwright."
Lisbon: "Brillante idée. Si ça mère ne filtrait pas ses appels. Et en admettant que vous parveniez à l'avoir au téléphone, qu'est-ce que vous lui diriez? Ah oui, au fait, quand on s'est vu, j'ai oublié de vous vous précisez que vous êtes fiancé à ma soeur qui accessoirement, vous croit mort."
Jane: "Je ne serais pas aussi direct."
L'ascenseur s'ouvrit et le duo en sortit, pour se rendre sur le parking. La brunette persévérait dans ses convictions.
Lisbon: "Ne prévenez pas Wainwright, ça pourrait le tuer. Laissez-moi gérer votre soeur. Rendez-vous dans 30 minutes, à votre motel."
Elle entra dans le SUV, alors que le blond retournait à son véhicule, quelques mètres plus loin. Soudain, il se retourna.
Jane: "Que voulez-vous dire par gérer ma soeur?"
Lisbon éludant la question: "30 minutes Jane! Ne soyez pas en retard. Pas comme la dernière fois, au restaurant."
Jane: "Ma voiture n'avait pas démarré. D'ailleurs je me suis excusé."
Elle souriait, derrière son volant, avant d'enclencher la marche arrière et de quitter le parking. Un instant après, il fit de même. A 8h30, quand le mentaliste apparut sur l'escalier de son appartement, son amie était déjà là, debout contre la portière de sa voiture. Vêtue, tout en sobriété, d'un costume noir veste / pantalon, associé à une chemise blanche et des talons hauts. Elle faisait tourner son trousseau dans sa main, en le regardant s'avancer vers elle.
Jane: "Quelle ponctualité, ma chère!"
Elle s'aperçut qu'il portait une cravate.
Lisbon: "Vous vous êtes mis sur votre 31."
Jane la déshabillant du regard: "Je ne suis pas le seul, apparemment."
La jeune femme rougis instantanément.
Jane: "C'est normal. Ce n'est pas tous les jours que ma soeur devient Capitaine."
Lisbon esquissa un sourire: "Et ce n'est pas tous les jours que vous nouez une cravate. Je me demandais pourquoi vous n'en portiez jamais. J'ai compris. Vous appelez ça un noeud de cravate?"
Elle se positionna, face à lui et rattacha ce bout de tissus anarchique, de façon académique.
Jane: "Une vrai pro."
Lisbon: "J'ai été élevée avec trois frères, je vous rappelle. Tous étaient aussi doués que vous dans cet exercice."
Machinalement, elle épousseta les épaules de Jane, profitant de la hauteur procurée par ses chaussures. Le blond saisi cette opportunité en la surprenant par un baiser inopiné. Elle ferma les yeux et ne les rouvrit que lorsqu'il détacha ses lèvres des siennes, glissant sa main sur sa joue.
Lisbon: "Il y a des exercices dans lesquels vous êtes doué, Jane. Jane... on pourrait peut-être s'appeler par nos prénoms?"
Jane: "C'est un peu rapide, non?"
Lisbon ironisa: "Ca ne fait qu'une dizaine d'années que nous nous connaissons, après tout."
Il s'amusait à la taquiner et elle tomba dans le panneau, affichant un air renfrogné. Elle monta à la gauche du véhicule, pendant que le blond prenait place à côté.
Jane lui décocha un large sourire en caressant sa main: "Ne te fâche pas, Térésa. Je plaisantais."
Elle remarqua le tutoiement et plutôt que de mettre des mots sur ses sentiments, elle répondit au baiser précédemment donné, avec plus de fougue. Patrick mit fin à leur étreinte, à contre coeur. Mais il était temps d'y aller sinon ils seraient en retard. En vérité, cela arrangeait bien le mentaliste qui manquait d'assurance. Même si ses gestes n'avaient rien de confus, il éprouvait encore des difficultés à s'abandonner avec une autre femme que sa défunte épouse. Toutefois, il pourrait compter sur l'appuis de sa cadette qui ne manquerait pas de l'encourager vivement, dans ce sens. Pour ça, il ne doutait pas de l'acharnement de cette jeune femme qui n'aurait de cesse de le harceler, jusqu'à obtenir un résultat positif.
Patrick espérait qu'elle serait heureuse de les voir ensemble. Certes, ils ne l'étaient pas complètement, mais le blond avait amorcé un changement dans leur relation et ne s'arrêterait pas, en si bon chemin. Il souhaitait, à présent, rendre la pareille à sa soeur, si seulement Luther se manifestait rapidement.
Pendant les cinq heures de route, Jane consultait régulièrement son portable, qui restait désespérément silencieux. Concentrée sur sa conduite, la brunette savait ce qui le perturbait.
Lisbon: "Tu devrais essayer de dormir. Je te réveillerais si il sonne."
Jane: "Je..."
Lisbon: "N'essais pas de marchander."
Jane: "D'accord. Et toi, garde les yeux ouverts."
Lisbon: "Aucun problème. J'ai ingurgité assez de caféine pour tenir toute la journée."
Jane: "Il faut l'espérer."
Elle lui donna un léger coup dans l'épaule, qui le fit sourire. Puis, il croisa les bras, en se recroquevillant dans son siège, où il s'assoupit aussitôt. Afin qu'il ne soit pas dérangé par une sonnerie intempestive, Térésa subtilisa son téléphone et le plaça dans sa poche, en mode muet. La manoeuvre ne servit à rien car l'appareil ne reçut aucun appel. Le silence de Wainwright devenait inquiétant, pour elle-aussi.
A leur arrivée, devant le bâtiment de la police de Los Angeles, Lisbon distingua une personne en uniforme complet qui vint les accueillir. A mesure qu'elle se rapprochait de la voiture, elle reconnut son visage et les yeux bleus propres à la famille Jane. La jeune femme ôta sa casquette, pour la saluer, alors qu'elle sortait du véhicule. Quand à Patrick, il ne s'était pas rendu compte que le voyage était fini et continuait paisiblement sa sieste. Leigh Ann, d'humeur frondeuse, tapota doucement à la vitre, puis énergiquement. Le blond sursauta, déclenchant l'hilarité des deux femmes qui se tapèrent dans la main. Il ouvrit la portière et sortit, enfin.
Jane regarda, tour à tour, les responsables de son réveil en fanfare: "Je suppose que vous êtes contentes de vous, mesdemoiselles?"
Leigh Ann: "Ouais."
Lisbon: "Oh, aller ne sois pas si bougon, Patrick."
Leigh Ann: "Laissez Térésa. Il a un sale caractère quand on le prive de sa sacro sainte sieste."
Lisbon: "C'est clair, un gamin qu'on aurait privé de dessert."
Jane: "Ah! Je suis écroulé de rire."
Sa soeur vint se serrer dans ses bras.
Jane: "Tu m'as manqué p'tite soeur."
Leigh Ann: "J'espère bien."
Elle se décolla de sa poitrine pour le détailler des pieds à la tête, dans un rictus.
Jane: "Quoi? Ma cravate est de travers?"
Leigh Ann: "Tu n'en porte jamais. Et pour cause, tu n'as jamais su faire de noeud de cravate digne de ce nom."
Lisbon: "Rassurez-vous, il ne sait toujours pas. Je l'ai aidé."
La demoiselle s'écarta du couple, en croisant les bras.
Leigh Ann: "Vous deux... Ca y est? J'veux dire, vous êtes ensemble? Oui, c'est évident."
Sans leur permettre la moindre réponse, elle se jeta au cou de son frère. Il eut l'impression d'avoir retrouvé la Leigh Ann du passé, telle qu'elle était avant que Bryan Mills ne détruise tout sur son passage. Elle était redevenue une jeune femme pétillante et espiègle, à qui tout réussi. En tout cas, du point de vue professionnel, car sur le plan privé, une incertitude perdurait.
Leigh Ann, euphorique: "Je suis contente, pour vous deux. Tu en auras mis du temps, à te jeter à l'eau."
Lisbon: "Alors là, je ne peux qu'approuver."
Jane: "Assez parlé de moi, si ça ne vous ennuis pas."
Leigh Ann: "Oh, pourquoi? C'est tellement drôle de te mettre en boîte. Pour une fois que les rôles sont inversés."
Jane: "Tiens, j'ignorais que c'était ma fête."
Leigh Ann l'embrassa sur la joue: "Ok, ça suffit. Bien, vous venez avec moi?"
Ils la suivirent, dans la salle de réception, pour assister à la remise de sa nouvelle plaque, ainsi qu'à celle de trois autres Lieutenants. A la fin du protocole, une petite fête était organisée, par les collègues de ces-derniers. Leigh Ann, en conversation avec des amis, avait délaissé, un instant, ses invités, restés aux abords de la table des entremets. La réputation de la gourmandise du mentaliste n'était plus à faire, mais pourtant, il se désintéressa de cette tentante exposition de pâtisserie. Sa soeur paraissait capter toute son attention.
Lisbon: "Patrick, tout va bien?"
Jane: "Oui."
Lisbon: "Tu n'as pas touché au buffet. Ca ne te ressemble pas."
Jane: "J'ai l'estomac noué."
Lisbon: "Il n'y a aucune raison. Ta soeur est épanouie, regarde-là."
En effet, elle riait, affichant un visage rayonnant. Mais peut-être ne reflétait-il pas son réel état d'esprit.
Jane: "Elle simule. J'en mettrais ma main à couper."
Lisbon: "Tu dis n'importe quoi. Elle me semble bien dans sa peau, à moi."
Jane: "Elle sourit mais ses yeux raconte une toute autre histoire."
La jeune femme les rejoignit, en retirant ses gants blancs.
Leigh Ann: "Pardon. Je n'ai pas été trop longue?"
Lisbon: "Pas du tout."
Le blond fixait le poignet de sa soeur, avec intérêt.
Leigh Ann: "Oui, c'est la montre de Luther. L'hôpital de Sacramento me l'a renvoyée. C'est le seul effet personnel que sa mère a laissé sur place. Probablement, parce que c'est moi qui la lui ai offerte."
Elle étouffa son émotion, avant de reprendre.
Leigh Ann: "Luther m'a encouragé à passer le concours de Capitaine. C'est grâce à lui que j'ai persévéré. Avec cette montre, c'est un peu comme si il était ici... Mais, je renoncerais à ce grade et même à ma carrière dans la police, si ça pouvait le ramener."
Jane: "Leigh...
Leigh Ann: "Excusez-moi."
Son chagrin redoubla d'intensité. Echouant à retenir une larme qui perla sur sa joue, elle s'éclipsa dans son bureau, situé dans l'étage au-dessus. Bouleversé par sa tristesse, Jane s'apprêtait à la suivre, mais son amie l'en dissuada.
Lisbon: "Laisse-lui le temps de se remettre."
Jane: "Je savais que sa blessure n'était pas refermée. Il faut lui dire, Térésa. Il faut lui dire, maintenant."
Lisbon: "C'est exactement à ça que je pensais."
Jane fouilla sa veste: "Où est ce foutu téléphone?"
A ce moment précis, l'agent se rappela que l'appareil était en sa possession. Elle le sortit de sa poche, constatant qu'un message était arrivé.
Jane, à bout de patience: "J'y vais. Il est inutile qu'elle continue à endurer cette souffrance, pour rien."
Lisbon: "Attend. Tu as reçus un sms de Wainwright."
Ils consultèrent, en même temps, les mots de Luther: "Qui est Leigh Ann? Je vous rappellerais, nous devons parler."
La nouvelle Capitaine Jane venait elle-aussi de recevoir quelque chose à laquelle elle ne s'attendait pas. Dans les bureaux, un bouquet d'Iris jaune trônait devant son ordinateur. La carte coincée au milieu des fleurs contenait un message: Pour perpétuer la tradition. Félicitations, Leigh Ann. J'espère que tu pourras me pardonner un jour. G.B.
Leigh Ann: "Pas aujourd'hui!"
De rage, elle prit le bouquet et le jeta, sans autre forme de procès, dans la corbeille, avant de fondre en larmes, dans son fauteuil. La tête entre ses mains, elle pensait: "Je voudrais que tu sois là, Luther. Tu me manques tellement."
C'est là que son frère la surprit en plein désarroi. Térésa était juste derrière lui.
Lisbon lui souffla à l'oreille: "C'est le moment idéal."
Jane: "Je ne sais pas, tu devrais peut-être t'en charger?"
Lisbon: C'est mieux que ça vienne de toi."
La jeune femme releva la tête et quitta son siège en essuyant ses yeux rougis, d'un revers de la main.
Leigh Ann: "C'est quoi ces messes basses? Qu'est-ce que vous complotez?"
Lisbon: "Vous devriez vous asseoir."
Leigh Ann: "Je vous remercie, je suis bien, debout. J'ai eu un mauvais moment, c'est tout. Alors? Vous me dites ce qu'il y a?"
Jane: "Fais ce qu'elle te conseille, s'il te plait."
Leigh Ann: "Je dois avoir peur? Qu'est-ce qui ce passe?"
Jane: "Tu vas pouvoir partager ton succès avec Luther."
Leigh Ann: "C'est donc ça. Tu as trouvé où il est enterré?"
Jane: "Non."
Leigh Ann: "Ne me dis pas que tu vas entrer en "contact spirit" avec mon défunt fiancé. Je ne suis pas un de tes pigeons, désolée."
Jane: "Bien sûr que non. Et même si j'avais un tel don, ça ne marcherait pas."
Leigh Ann: "Ah oui? Parce qu'il ne trouvait pas grâce, à tes yeux? Je sais que tu ne l'as jamais vraiment apprécié."
Comme il s'enferrait dans des explications vaseuses, en tournant autour du pot, la brunette prit la parole.
Lisbon: "Ca ne marchera pas, parce qu'il est vivant."
Leigh Ann lui lança un regard noir: "Térésa! Je ne vous aurais pas imaginée si cruelle. Pourquoi vous dites ça? "
Jane: "Parce que c'est la vérité."
Elle fronça les sourcils, d'incompréhension, avant de vaciller, pâle comme un linge, à tel point que son frère du la soutenir pour l'allonger, sur un canapé, de l'open space.
TBC...
Suite
Voilà la suite...
Chapitre 42
Au terme d'un long mois, sans aucune nouvelle de Luther, Jane avait perdu espoir que sa mémoire ne refasse, un jour, surface. Il finit par tirer un trait sur son retour éventuel, en Californie. Il était pratiquement sur le point de faire la même chose avec sa soeur. En effet, celle-ci ne s'était pas manifestée, depuis son départ, pour L.A.. Mais elle ne voulait pas couper les ponts, bien au contraire. Elle attendait de pouvoir lui annoncer une bonne nouvelle. Ce moment était venu. La jeune femme les invita, lui et Lisbon, à la rejoindre à Los Angeles. Elle leur expédia une carte, au CBI.
En prenant son poste, ce matin-là, l'agent la trouva, sur son bureau. Aussitôt, elle prévint son consultant. Ces deux-là, bien qu'ils se soient incontestablement rapprochés, connaissaient des débuts hésitants. Les sorties partagées n'avaient pas été nombreuses et peu concluantes. A leurs décharges, il est vrai que les conditions étaient loin d'être idéales, considérant les tensions et le stress généré par la délicate situation de Leigh Ann et Luther. Toutefois, dès que ce problème serait réglé (si il l'était un jour), Jane comptait se consacrer, plus sérieusement, à sa vie sentimentale, délaissée depuis une éternité.
C'est donc avec un enthousiasme, non dissimulé, que l'agent se planta devant le canapé du mentaliste. Plongé dans une lecture, visiblement passionnante, il leva le nez de son ouvrage.
Jane: "Et bien, vous avez l'air de bonne humeur. Qu'est-ce qui vous rend si euphorique?"
Lisbon lui donna la carte dans un sourire qui ne fut pas communicatif.
Jane, frustré en découvrant la raison de son optimisme: "Ah, ce n'est que ça."
Lisbon: "Ouha! Quelle joie. Votre soeur vient d'être nommée Capitaine, et c'est tout ce que ça vous fait? Ce n'est pas rien."
Jane: "Oui, je sais qu'elle en rêvait. Je suis fier et heureux pour elle. Mais..."
Lisbon: "Vous espériez que ce soit un courrier de Wainwright."
Il se redressa, d'un air sérieux, en réajustant son gilet.
Jane: "On ne peut rien vous cacher."
Lisbon: "Il va vous contacter."
Jane: "Arrêtez de me le répéter. Ca fait un mois, maintenant et toujours rien. C'est fichu."
Lisbon: "Pas nécessairement. J'ai peut-être une idée."
Jane, intrigué: "Laquelle?"
Lisbon: "Devinez. C'est vous le medium. Dépêchez-vous, la cérémonie commence à 15h. Ca nous laisse tout juste le temps pour nous préparer."
Elle se hâta vers l'ascenseur, en compagnie de Jane qui affichait une mine préoccupée. A l'intérieur de la cabine, il garda les yeux rivés sur les étages.
Jane: "Bertram est rentré à Sacramento, justement hier. Quelle coïncidence."
Lisbon soupira: "Vous pensez qu'il va assister à la cérémonie."
Jane: "J'espère que non. Mais Leigh l'a peut-être invité, lui-aussi."
Lisbon: "Vous croyez encore, qu'ils sont restés en contact. Arrêtez votre parano. Leigh vous a affirmé avoir rompu toute relation avec lui et je la crois. Faites-en autant. Ecoutez, elle a traversé une mauvaise passe mais c'est terminé, aujourd'hui. Vous devriez vous réjouir pour elle, plutôt que de broyer du noir."
Jane: "Je me méfie."
Lisbon: "A ce niveau-là, ce n'est plus de la méfiance, c'est de l'obsession."
Jane: "Je devrais rappeler Wainwright."
Lisbon: "Brillante idée. Si ça mère ne filtrait pas ses appels. Et en admettant que vous parveniez à l'avoir au téléphone, qu'est-ce que vous lui diriez? Ah oui, au fait, quand on s'est vu, j'ai oublié de vous vous précisez que vous êtes fiancé à ma soeur qui accessoirement, vous croit mort."
Jane: "Je ne serais pas aussi direct."
L'ascenseur s'ouvrit et le duo en sortit, pour se rendre sur le parking. La brunette persévérait dans ses convictions.
Lisbon: "Ne prévenez pas Wainwright, ça pourrait le tuer. Laissez-moi gérer votre soeur. Rendez-vous dans 30 minutes, à votre motel."
Elle entra dans le SUV, alors que le blond retournait à son véhicule, quelques mètres plus loin. Soudain, il se retourna.
Jane: "Que voulez-vous dire par gérer ma soeur?"
Lisbon éludant la question: "30 minutes Jane! Ne soyez pas en retard. Pas comme la dernière fois, au restaurant."
Jane: "Ma voiture n'avait pas démarré. D'ailleurs je me suis excusé."
Elle souriait, derrière son volant, avant d'enclencher la marche arrière et de quitter le parking. Un instant après, il fit de même. A 8h30, quand le mentaliste apparut sur l'escalier de son appartement, son amie était déjà là, debout contre la portière de sa voiture. Vêtue, tout en sobriété, d'un costume noir veste / pantalon, associé à une chemise blanche et des talons hauts. Elle faisait tourner son trousseau dans sa main, en le regardant s'avancer vers elle.
Jane: "Quelle ponctualité, ma chère!"
Elle s'aperçut qu'il portait une cravate.
Lisbon: "Vous vous êtes mis sur votre 31."
Jane la déshabillant du regard: "Je ne suis pas le seul, apparemment."
La jeune femme rougis instantanément.
Jane: "C'est normal. Ce n'est pas tous les jours que ma soeur devient Capitaine."
Lisbon esquissa un sourire: "Et ce n'est pas tous les jours que vous nouez une cravate. Je me demandais pourquoi vous n'en portiez jamais. J'ai compris. Vous appelez ça un noeud de cravate?"
Elle se positionna, face à lui et rattacha ce bout de tissus anarchique, de façon académique.
Jane: "Une vrai pro."
Lisbon: "J'ai été élevée avec trois frères, je vous rappelle. Tous étaient aussi doués que vous dans cet exercice."
Machinalement, elle épousseta les épaules de Jane, profitant de la hauteur procurée par ses chaussures. Le blond saisi cette opportunité en la surprenant par un baiser inopiné. Elle ferma les yeux et ne les rouvrit que lorsqu'il détacha ses lèvres des siennes, glissant sa main sur sa joue.
Lisbon: "Il y a des exercices dans lesquels vous êtes doué, Jane. Jane... on pourrait peut-être s'appeler par nos prénoms?"
Jane: "C'est un peu rapide, non?"
Lisbon ironisa: "Ca ne fait qu'une dizaine d'années que nous nous connaissons, après tout."
Il s'amusait à la taquiner et elle tomba dans le panneau, affichant un air renfrogné. Elle monta à la gauche du véhicule, pendant que le blond prenait place à côté.
Jane lui décocha un large sourire en caressant sa main: "Ne te fâche pas, Térésa. Je plaisantais."
Elle remarqua le tutoiement et plutôt que de mettre des mots sur ses sentiments, elle répondit au baiser précédemment donné, avec plus de fougue. Patrick mit fin à leur étreinte, à contre coeur. Mais il était temps d'y aller sinon ils seraient en retard. En vérité, cela arrangeait bien le mentaliste qui manquait d'assurance. Même si ses gestes n'avaient rien de confus, il éprouvait encore des difficultés à s'abandonner avec une autre femme que sa défunte épouse. Toutefois, il pourrait compter sur l'appuis de sa cadette qui ne manquerait pas de l'encourager vivement, dans ce sens. Pour ça, il ne doutait pas de l'acharnement de cette jeune femme qui n'aurait de cesse de le harceler, jusqu'à obtenir un résultat positif.
Patrick espérait qu'elle serait heureuse de les voir ensemble. Certes, ils ne l'étaient pas complètement, mais le blond avait amorcé un changement dans leur relation et ne s'arrêterait pas, en si bon chemin. Il souhaitait, à présent, rendre la pareille à sa soeur, si seulement Luther se manifestait rapidement.
Pendant les cinq heures de route, Jane consultait régulièrement son portable, qui restait désespérément silencieux. Concentrée sur sa conduite, la brunette savait ce qui le perturbait.
Lisbon: "Tu devrais essayer de dormir. Je te réveillerais si il sonne."
Jane: "Je..."
Lisbon: "N'essais pas de marchander."
Jane: "D'accord. Et toi, garde les yeux ouverts."
Lisbon: "Aucun problème. J'ai ingurgité assez de caféine pour tenir toute la journée."
Jane: "Il faut l'espérer."
Elle lui donna un léger coup dans l'épaule, qui le fit sourire. Puis, il croisa les bras, en se recroquevillant dans son siège, où il s'assoupit aussitôt. Afin qu'il ne soit pas dérangé par une sonnerie intempestive, Térésa subtilisa son téléphone et le plaça dans sa poche, en mode muet. La manoeuvre ne servit à rien car l'appareil ne reçut aucun appel. Le silence de Wainwright devenait inquiétant, pour elle-aussi.
A leur arrivée, devant le bâtiment de la police de Los Angeles, Lisbon distingua une personne en uniforme complet qui vint les accueillir. A mesure qu'elle se rapprochait de la voiture, elle reconnut son visage et les yeux bleus propres à la famille Jane. La jeune femme ôta sa casquette, pour la saluer, alors qu'elle sortait du véhicule. Quand à Patrick, il ne s'était pas rendu compte que le voyage était fini et continuait paisiblement sa sieste. Leigh Ann, d'humeur frondeuse, tapota doucement à la vitre, puis énergiquement. Le blond sursauta, déclenchant l'hilarité des deux femmes qui se tapèrent dans la main. Il ouvrit la portière et sortit, enfin.
Jane regarda, tour à tour, les responsables de son réveil en fanfare: "Je suppose que vous êtes contentes de vous, mesdemoiselles?"
Leigh Ann: "Ouais."
Lisbon: "Oh, aller ne sois pas si bougon, Patrick."
Leigh Ann: "Laissez Térésa. Il a un sale caractère quand on le prive de sa sacro sainte sieste."
Lisbon: "C'est clair, un gamin qu'on aurait privé de dessert."
Jane: "Ah! Je suis écroulé de rire."
Sa soeur vint se serrer dans ses bras.
Jane: "Tu m'as manqué p'tite soeur."
Leigh Ann: "J'espère bien."
Elle se décolla de sa poitrine pour le détailler des pieds à la tête, dans un rictus.
Jane: "Quoi? Ma cravate est de travers?"
Leigh Ann: "Tu n'en porte jamais. Et pour cause, tu n'as jamais su faire de noeud de cravate digne de ce nom."
Lisbon: "Rassurez-vous, il ne sait toujours pas. Je l'ai aidé."
La demoiselle s'écarta du couple, en croisant les bras.
Leigh Ann: "Vous deux... Ca y est? J'veux dire, vous êtes ensemble? Oui, c'est évident."
Sans leur permettre la moindre réponse, elle se jeta au cou de son frère. Il eut l'impression d'avoir retrouvé la Leigh Ann du passé, telle qu'elle était avant que Bryan Mills ne détruise tout sur son passage. Elle était redevenue une jeune femme pétillante et espiègle, à qui tout réussi. En tout cas, du point de vue professionnel, car sur le plan privé, une incertitude perdurait.
Leigh Ann, euphorique: "Je suis contente, pour vous deux. Tu en auras mis du temps, à te jeter à l'eau."
Lisbon: "Alors là, je ne peux qu'approuver."
Jane: "Assez parlé de moi, si ça ne vous ennuis pas."
Leigh Ann: "Oh, pourquoi? C'est tellement drôle de te mettre en boîte. Pour une fois que les rôles sont inversés."
Jane: "Tiens, j'ignorais que c'était ma fête."
Leigh Ann l'embrassa sur la joue: "Ok, ça suffit. Bien, vous venez avec moi?"
Ils la suivirent, dans la salle de réception, pour assister à la remise de sa nouvelle plaque, ainsi qu'à celle de trois autres Lieutenants. A la fin du protocole, une petite fête était organisée, par les collègues de ces-derniers. Leigh Ann, en conversation avec des amis, avait délaissé, un instant, ses invités, restés aux abords de la table des entremets. La réputation de la gourmandise du mentaliste n'était plus à faire, mais pourtant, il se désintéressa de cette tentante exposition de pâtisserie. Sa soeur paraissait capter toute son attention.
Lisbon: "Patrick, tout va bien?"
Jane: "Oui."
Lisbon: "Tu n'as pas touché au buffet. Ca ne te ressemble pas."
Jane: "J'ai l'estomac noué."
Lisbon: "Il n'y a aucune raison. Ta soeur est épanouie, regarde-là."
En effet, elle riait, affichant un visage rayonnant. Mais peut-être ne reflétait-il pas son réel état d'esprit.
Jane: "Elle simule. J'en mettrais ma main à couper."
Lisbon: "Tu dis n'importe quoi. Elle me semble bien dans sa peau, à moi."
Jane: "Elle sourit mais ses yeux raconte une toute autre histoire."
La jeune femme les rejoignit, en retirant ses gants blancs.
Leigh Ann: "Pardon. Je n'ai pas été trop longue?"
Lisbon: "Pas du tout."
Le blond fixait le poignet de sa soeur, avec intérêt.
Leigh Ann: "Oui, c'est la montre de Luther. L'hôpital de Sacramento me l'a renvoyée. C'est le seul effet personnel que sa mère a laissé sur place. Probablement, parce que c'est moi qui la lui ai offerte."
Elle étouffa son émotion, avant de reprendre.
Leigh Ann: "Luther m'a encouragé à passer le concours de Capitaine. C'est grâce à lui que j'ai persévéré. Avec cette montre, c'est un peu comme si il était ici... Mais, je renoncerais à ce grade et même à ma carrière dans la police, si ça pouvait le ramener."
Jane: "Leigh...
Leigh Ann: "Excusez-moi."
Son chagrin redoubla d'intensité. Echouant à retenir une larme qui perla sur sa joue, elle s'éclipsa dans son bureau, situé dans l'étage au-dessus. Bouleversé par sa tristesse, Jane s'apprêtait à la suivre, mais son amie l'en dissuada.
Lisbon: "Laisse-lui le temps de se remettre."
Jane: "Je savais que sa blessure n'était pas refermée. Il faut lui dire, Térésa. Il faut lui dire, maintenant."
Lisbon: "C'est exactement à ça que je pensais."
Jane fouilla sa veste: "Où est ce foutu téléphone?"
A ce moment précis, l'agent se rappela que l'appareil était en sa possession. Elle le sortit de sa poche, constatant qu'un message était arrivé.
Jane, à bout de patience: "J'y vais. Il est inutile qu'elle continue à endurer cette souffrance, pour rien."
Lisbon: "Attend. Tu as reçus un sms de Wainwright."
Ils consultèrent, en même temps, les mots de Luther: "Qui est Leigh Ann? Je vous rappellerais, nous devons parler."
La nouvelle Capitaine Jane venait elle-aussi de recevoir quelque chose à laquelle elle ne s'attendait pas. Dans les bureaux, un bouquet d'Iris jaune trônait devant son ordinateur. La carte coincée au milieu des fleurs contenait un message: Pour perpétuer la tradition. Félicitations, Leigh Ann. J'espère que tu pourras me pardonner un jour. G.B.
Leigh Ann: "Pas aujourd'hui!"
De rage, elle prit le bouquet et le jeta, sans autre forme de procès, dans la corbeille, avant de fondre en larmes, dans son fauteuil. La tête entre ses mains, elle pensait: "Je voudrais que tu sois là, Luther. Tu me manques tellement."
C'est là que son frère la surprit en plein désarroi. Térésa était juste derrière lui.
Lisbon lui souffla à l'oreille: "C'est le moment idéal."
Jane: "Je ne sais pas, tu devrais peut-être t'en charger?"
Lisbon: C'est mieux que ça vienne de toi."
La jeune femme releva la tête et quitta son siège en essuyant ses yeux rougis, d'un revers de la main.
Leigh Ann: "C'est quoi ces messes basses? Qu'est-ce que vous complotez?"
Lisbon: "Vous devriez vous asseoir."
Leigh Ann: "Je vous remercie, je suis bien, debout. J'ai eu un mauvais moment, c'est tout. Alors? Vous me dites ce qu'il y a?"
Jane: "Fais ce qu'elle te conseille, s'il te plait."
Leigh Ann: "Je dois avoir peur? Qu'est-ce qui ce passe?"
Jane: "Tu vas pouvoir partager ton succès avec Luther."
Leigh Ann: "C'est donc ça. Tu as trouvé où il est enterré?"
Jane: "Non."
Leigh Ann: "Ne me dis pas que tu vas entrer en "contact spirit" avec mon défunt fiancé. Je ne suis pas un de tes pigeons, désolée."
Jane: "Bien sûr que non. Et même si j'avais un tel don, ça ne marcherait pas."
Leigh Ann: "Ah oui? Parce qu'il ne trouvait pas grâce, à tes yeux? Je sais que tu ne l'as jamais vraiment apprécié."
Comme il s'enferrait dans des explications vaseuses, en tournant autour du pot, la brunette prit la parole.
Lisbon: "Ca ne marchera pas, parce qu'il est vivant."
Leigh Ann lui lança un regard noir: "Térésa! Je ne vous aurais pas imaginée si cruelle. Pourquoi vous dites ça? "
Jane: "Parce que c'est la vérité."
Elle fronça les sourcils, d'incompréhension, avant de vaciller, pâle comme un linge, à tel point que son frère du la soutenir pour l'allonger, sur un canapé, de l'open space.
TBC...
Suite
Dernière édition par lilia le Sam 29 Mar 2014 - 18:03, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Les liens du sang ^
Je trouve que ce chapitre donne un coup de fraîcheur à ta fic !
Enfin, Lisbon et Jane ont avancé dans leur relation même vraiment très bien avancé . On retrouve la Leigh amoureuse de Luther, et ça fait du bien aussi ! Et pour finir, elle est enfin au courant qu'il est toujours vivant... Même si elle a eu un gros choc, ça se comprend. ^^
J'ai hâte de lire la suite !
Enfin, Lisbon et Jane ont avancé dans leur relation même vraiment très bien avancé . On retrouve la Leigh amoureuse de Luther, et ça fait du bien aussi ! Et pour finir, elle est enfin au courant qu'il est toujours vivant... Même si elle a eu un gros choc, ça se comprend. ^^
J'ai hâte de lire la suite !
0Camille- Agent de circulation
- Personnage préféré : Lisbon, Jane
Re: Les liens du sang ^
Merci Camille et Esmée!!
Voici la suite...
Chapitre 43
Le choc qu’elle venait de recevoir l’avait complètement sonnée. C’était irréel, à tel point que Leigh Ann cru avoir rêvé tout ça. Mais elle savait que ce n’était pas le cas, pas cette fois. Ces derniers mois, elle vivait cette scène, en songe, chaque nuit, de façon récurrente. Et dès qu’elle se réveillait, la cruelle réalité venait la frapper, en plein visage. Elle se tournait vers la place où Luther dormait. Mais celle-ci était désespérément vide et froide. Elle fermait les yeux, reposant sa tête sur l’oreiller, en tenant contre son cœur, une chemise imprégnée du parfum du jeune homme. Puis, elle pleurait. Pas une nuit, sans larmes, depuis qu’elle était seule, sans lui.
Après quelques secondes de semi-inconscience, Leigh Ann revint à elle. L’agent lui tendit un verre d’eau.
Leigh Ann : "Vous n’avez rien de plus fort ?"
Elle en bu une gorgée, en s’asseyant.
Lisbon : "Pas ici, désolée."
Jane : "Ca va ? Comment tu te sens ?"
Leigh Ann : "Comme quelqu'un qui serait passé sous un train. Tu le sais depuis quand ?"
Jane : "Ca n’a pas d’importance."
Elle haussa le ton, en le gratifiant d’un regard accusateur.
Leigh Ann : "Une semaine, un mois ? Plus ?"
Jane : "Un mois."
Leigh Ann : "Quoi ? Tu me l’as caché tout ce temps ! Pourquoi ? Qu’est-ce que tu attendais pour me le dire ? Hein ? Putain, Patrick! J’ai failli…"
Elle était hors d’elle, sachant qu’elle avait envisagé le pire, pour mettre un terme définitif à sa peine. Patrick, conscient que ce mensonge aurait pu coûter la vie à sa sœur, ne savait comment lui expliquer ce choix.
Leigh Ann : "Patrick ? C’est parce qu’il est toujours dans le coma ? C’est ça ?"
Jane : "En fait… Il a subit une intervention chirurgicale, très lourde et il y a eu des complications."
Leigh Ann : "Quel genre de complications ?"
Jane : "Il a fait un arrêt respiratoire de plusieurs minutes qui a endommagé son cerveau et affecté sa mémoire."
Leigh Ann incrédule: "Il est amnésique. Tu es entrain de me dire que Luther ne sait plus qui il est, qu’il a oublié toute sa vie."
Jane : "Pas exactement. Il se souvient du CBI, de sa famille, ses amis."
Leigh Ann : "Je ne te suis pas. Si il se rappelle de tout ça, en quoi est-il amnésique ?"
Le mentaliste vint l’entourer de ses bras et cela lui suffit pour comprendre ce qu’il en était. Elle s’agrippa à son frère, engouffrant son visage dans sa veste.
Leigh Ann : "Son amnésie… C’est moi."
Jane l'obligea à lever les yeux: "Hey! Tu es forte, tu l'as toujours été. N'abandonne pas sans te battre. Tout n'est pas si noir. Le médecin qui s'occupe de lui, à Philadelphie, a affirmé que son état pouvait n'être que temporaire et s'améliorer, au fil du temps."
Leigh Ann: "Il pourrait... En résumé, il n'en sait rien."
Jane: "Ne sois pas si défaitiste. Luther va déjà mieux."
Il lui fit lire le sms. Celui-ci illumina le visage de la jeune femme d'un sourire et sécha ses larmes.
Jane: "Tu fais toujours partie de lui et quand il te verra, tout se mettra en place naturellement, dans sa tête. Fais-moi confiance."
Leigh Ann: "Il faut que je le vois, tout de suite."
Jane: "Tu ne peux pas partir en Pennsylvanie. Tu viens de recevoir ton nouveau grade."
Leigh Ann: "Tu as raison, ce serait très mal venu, mais comment je pourrais rester ici, alors que Luther est à l'autre bout du pays."
Jane tenta de minimiser la déception de sa soeur: "Ecoute, Luther est encore le responsable du département des crimes majeurs et dès qu'il sera remis, il reprendra ses fonctions, à Sacramento. Sois patiente, il va revenir. Pour toi et pour sa carrière."
Il espérait que les motifs de son retour se fassent dans cet ordre.
Leigh Ann: "Savoir qu'il est vivant et devoir attendre pour le revoir, c'est insupportable. Mais d'accord, je vais essayer de prendre sur moi... C'est étrange."
Jane: "Qu'est-ce qui est étrange?"
Leigh Ann: "On m'a proposé deux affectations, les moeurs à Atlanta ou la criminelle à Sacramento. Ce que vous venez de m'annoncer élimine la première."
Jane: "Tu es sûre de toi? J'ai peut-être été optimiste, dans mes propos. Ca risque de prendre du temps. Je ne voudrais pas que tu sois déçue, par sa réaction."
Leigh Ann: "Peu importe qu'il ne se souvienne pas de moi, immédiatement. Je l'aime. Je refuse d'être à nouveau séparée de lui."
Elle était heureuse et Jane la voyait sourire sincèrement. Ca n'était pas arrivé depuis une éternité. Ce bonheur, si fragile, dépendait entièrement de l'évolution de l'état de Luther. Quoiqu'il en soit, la jeune femme avait prit la décision ferme et définitive de retourner à Sacramento afin de se réinstaller dans l'appartement cédé à son frère. Celui-ci n'y vit pas d'inconvénients car il ne s'y sentait pas à l'aise. Là-bas, l'espace était oppressant pour le mentaliste, accoutumé à des logements exigus, tels que sa chambre de motel.
Les modalités du transfert du Capitaine Jane vers la SacPD, furent réglées en quelques heures. Suite à quoi, elle rassembla ses bagages. Puis, tous les trois rallièrent la capitale Californienne, qu'ils atteignirent, à la tombée de la nuit. Lisbon déposa la fratrie, devant l'immeuble de Wainwright, avant de rentrer chez elle. Leigh Ann s'était éloignée du couple, faisant mine de composer le code d'accès de la porte. Mais, en fait, elle voulait les observer, en douce. Elle s'amusait de la maladresse de son grand frère. L'agent repartie, le mentaliste l'accompagna à l'appartement. Constatant de la malice dans les yeux de la demoiselle, il l'interrogea, en montant dans l'ascenseur.
Jane: "Quoi?"
Leigh Ann: "Tu aurais pu l'embrasser sur la bouche, tu sais. Vous en êtes où, Térésa et toi? Enfin, tu vois..."
Jane: "Heu... Ca ne te regarde pas."
Leigh Ann: "Oh, allez! Tu peux le dire à ta soeur. Vous avez sauté le pas?"
Jane: "Je ne vais pas parler de ça avec toi."
Il était tellement gêné par cet interrogatoire qu'il en rougissait comme un adolescent. Ce n'est pas ce qui allait arrêter sa cadette.
Leigh Ann: "Hum. Non. Vous ne l'avez pas fait. T'es incroyable Patrick! Ca fait des siècles que vous vous tournez autour."
Jane: "je suis navré si je ne suis pas aussi rapide que toi, dans ce domaine."
Cette pique bien envoyée, la laissa bouche bée. Il faisait référence à son "aventure" avec le directeur du CBI. Craignant d'avoir été trop injuste par ses mots, il s'en excusa aussitôt.
Jane: "Désolé, je ne voulais pas dire ça."
Leigh Ann: "Tu as raison, mon comportement avec Gale... C'était une erreur monumentale."
Jane: "Je crois que tu t'en veux de lui avoir menti."
Leigh Ann: "J'ai fais ce que j'avais à faire. Ce serait plutôt à lui de s'en vouloir."
Jane bloqua l'ascenseur: "Qu'est-ce qu'il t'a fait pour implorer ton pardon, sur cette carte?"
Leigh Ann: "Tu as vu les fleurs, j'aurais du m'en douter. Un fouineur comme toi, ne pouvait pas rater ce détail."
Jane: "Tu ne réponds pas à la question. Qu'est-ce que Bertram t'a fait?"
Leigh Ann: "Ce n'est qu'une formule, ça ne veut rien dire."
Elle n'allait pas lui raconter que Bertram l'avait malmenée et surtout pas qu'il avait tenter de l'étrangler. Patrick aurait été immédiatement venger sa soeur. Et ce, bien qu'il ne fasse pas le poids devant cet homme. Voulait-elle préserver son frère ou son ancien amant? Elle n'en était pas sûre elle-même.
Jane: "Une formule, vraiment. Je devrait peut-être aller lui poser la question, en personne."
Leigh Ann: "Laisse tomber, Patrick. Je ne veux pas penser à Gale Bertram. C'est de l'histoire ancienne."
Elle remit la cabine en marche. Mais quand les portes se rouvrirent, elle bloqua le passage, pour une dernière mise au point.
Leigh Ann: "Si tu dis un seul mot à Luther, à ce sujet, je ne te le pardonnerais pas. C'est clair?"
Jane: "Je ne te ferais jamais ça. Je pensais que tu le savais. Ca me fait de la peine que tu en doutes."
Si il était offusqué du manque de confiance que sa soeur lui accordait, elle n'en paraissait pas affectée. C'était un autre sentiment qui prédominait, chez elle. La peur que sa liaison passée, avec Bertarm, ne vienne compromettre sa relation avec Luther.
Leigh Ann: "Je te demande juste de ne pas tout ficher par terre. Tout ce que je veux c'est récupérer mon fiancé."
Jane: "Tu sais que tu peux compter sur moi."
Elle s'écarta finalement des portes et ils se dirigèrent vers l'appartement. Au moment où elle allait tourner la clé, dans la serrure, elle aperçut un rayon de lumière, sous la porte.
Leigh Ann: "Rassure-moi, tu as oublié d'éteindre, en partant."
Jane: "Je suis sûr que non."
Prudente, elle sortit son arme de son étui.
Jane chuchota, derrière elle: "Tu n'aurais pas donné une clé à Bertram, par hasard?"
Leigh Ann: " Quel humour."
Jane insista: "Il a pu en faire un double, sans que tu le saches."
Elle se retourna, l'incitant à reculer, dans le couloir.
Leigh Ann: "Qu'est-ce que tu veux me faire dire? Oui, j'ai eu un faible pour Gale, mais ce n'est plus d'actualité."
Jane: "Plus du tout?"
Leigh Ann: "Ok. Si tu veux tout savoir, il m'arrive d'y repenser. Pourquoi tu remet ça sur le tapis, aujourd'hui?"
Jane: "Il est important que tu saches où tu en es, afin de repartir sur de nouvelles bases avec Luther. Je ne fais pas ça pour te harceler, mais pour ton bien."
Leigh Ann: "Ne t'en fais pas. Je sais que tu ne cherches qu'à me protéger. Maintenant, reste en arrière, j'ai un cambrioleur à expulser de chez moi. A moins que tu t'en charge."
N'écoutant que son courage légendaire, il s'adossa au mur extérieur, et patienta pendant que la jeune femme, remontée, se mit en quête de l'intrus. Elle avança, en direction du bruit qui venait de la chambre. Le supposé voleur était assis, sur le matelas, une photo, entre les mains. Dès qu'elle le vit, de dos, elle sentit son coeur battre à tout rompre, dans sa poitrine et cela s'accentua quand il tourna la tête, dévoilant son visage. Elle pointa son arme vers le sol, stupéfaite.
Leigh Ann, incapable d'articuler d'autre mot, lança un timide: "Salut."
Luther répondit de la même manière: "Salut. Leigh Ann?"
Leigh Ann: "Seulement Leigh."
Jetant un rapide regard, autour du lit, elle vit les valises qui jonchaient le sol.
Leigh Ann: "Tu... Tu reviens vivre ici?"
Luther: "C'est dans mes projets."
Fébrile, Leigh Ann ne parvenait pas à exprimer clairement ce qu'elle ressentait et se perdait dans une discussion futile. Elle n'avait qu'une envie, qu'il la prenne dans ses bras. Mais elle n'osait pas faire le premier pas, par crainte de le brusquer.
Leigh Ann: "C'est une bonne nouvelle."
Luther: "Tu peux me parler franchement, inutile de prendre des gants avec moi."
Leigh Ann: "Très bien. Patrick m'a dit pour ta mémoire, pourtant, tu m'as reconnue tout de suite. C'est grâce à la photo?"
Luther: "Non. Je le savais, avant de la voir."
Il se leva pour lui parler, les yeux dans les yeux.
Leigh Ann: "Comment?"
Luther: "Il y a deux jours, je me baladais en ville. Il y avait une fête foraine avec une grande roue. Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai eu envie d'y monter. Une fois dans la nacelle, j'ai eu un flash. J'ai vu un visage. Le tiens. Soudain tout est devenu clair. C'est sur un manège comme celui-là, que je t'ai demandé ta main. J'ai tout de suite su que je devais revenir en Californie."
Il fouilla dans sa poche, puis, prit délicatement la main de la demoiselle, dans la sienne, afin d'accrocher le bracelet, à son poignet. Extrêmement émue, elle ne retint pas ses larmes et il la prit, enfin, dans ses bras. Elle appréciait le contact tant espéré de cet homme dont elle avait été incapable de faire le deuil.
Leigh Ann: "Tu es là. Tu es vraiment là."
Luther: "Oui. Je suis tellement désolé que tu aies eu à subir ça."
Leigh Ann: "Ce n'était pas de ta faute, ne culpabilise pas. On a perdu trop de temps. Je ne veux plus gaspiller mon énergie à chercher qui est responsable ou pas. Je t'aime et le reste m'est bien égal."
Luther: "Je t'aime aussi."
Il l'embrassa et elle posa sa tête sur son torse, apaisée par les battements de son coeur, alors qu'il lui caressait les cheveux. Le consultant les avait rejoint, depuis quelques secondes, en toute discrétion. Attendri par les retrouvailles du couple, il ne les dérangea pas, en demeurant dans l'embrasure de la porte, à les observer. Toutefois, si sa soeur était incontestablement amoureuse, il n'en était pas de même pour le jeune homme. Jane en eut la certitude en croisant son regard. Ce dernier ne traduisait pas un sentiment similaire.
Luther: "Jane!"
Jane: "Vous deviez me rappeler."
Luther: "J'ai préféré venir en personne. Il faut que je vous remercie. Je m'étais égaré et grâce à vous, j'ai retrouvé ma route. Votre visite à Philadelphie a débloqué beaucoup de choses."
La jeune femme avait croisé ses doigts avec ceux de Luther en le couvant des yeux.
Jane: "Bien, je vais vous laisser. Vous avez besoin d'être seuls."
Sa soeur vint déposer un baiser sur sa joue.
Leigh Ann: "Je ne pourrais jamais assez te remercier. Tu es un frère génial."
Elle s'éclipsa pour aller défaire ses valises. Les deux hommes restèrent dans le salon et Patrick saisi l'opportunité de parler à son beau frère.
Luther: "Je suis d'accord avec elle. Nous vous devons énormément. Que puis-je faire pour que nous soyons quittes. Demandez-moi ce que vous voulez."
Jane: "Moi? Je ne veux rien. Contentez-vous de prendre soin de ma soeur, rendez-là heureuse."
Le ton qu'il employait n'était en rien cordial, il était autoritaire.
Luther: "Est-ce que c'est un ordre?"
Jane: "Ne vous avisez pas de la faire souffrir. Et oui, c'est un ordre."
Luther: "Je ne veux que son bonheur."
Le blond le regarda attentivement, comme si il tentait d'interpréter l'expression de son visage.
Luther esquissa un sourire: "C'est une plaisanterie? Vous lisez mes pensées là? Alors regardez-moi bien. J'aime Leigh. Je suis fou d'elle. C'est assez convainquant pour vous?"
Jane: "Je suis trop protecteur, pardonnez-moi. Vous connaissez ça avec votre mère."
Luther: "Je vois ce que c'est en effet."
Jane: "Je repasserais plus tard, pour récupérer mes affaires."
Il serra la main de Luther et quitta les lieux, avant que sa soeur ne revienne dans la pièce. Patrick avait la sensation que le jeune homme n'était pas entièrement honnête avec lui et plus grave encore, avec sa fiancée. Quelque chose clochait dans son attitude, envers elle. Il semblait peu réceptif à l'affection qu'elle lui témoignait.
TBC...
Suite
Voici la suite...
Chapitre 43
Le choc qu’elle venait de recevoir l’avait complètement sonnée. C’était irréel, à tel point que Leigh Ann cru avoir rêvé tout ça. Mais elle savait que ce n’était pas le cas, pas cette fois. Ces derniers mois, elle vivait cette scène, en songe, chaque nuit, de façon récurrente. Et dès qu’elle se réveillait, la cruelle réalité venait la frapper, en plein visage. Elle se tournait vers la place où Luther dormait. Mais celle-ci était désespérément vide et froide. Elle fermait les yeux, reposant sa tête sur l’oreiller, en tenant contre son cœur, une chemise imprégnée du parfum du jeune homme. Puis, elle pleurait. Pas une nuit, sans larmes, depuis qu’elle était seule, sans lui.
Après quelques secondes de semi-inconscience, Leigh Ann revint à elle. L’agent lui tendit un verre d’eau.
Leigh Ann : "Vous n’avez rien de plus fort ?"
Elle en bu une gorgée, en s’asseyant.
Lisbon : "Pas ici, désolée."
Jane : "Ca va ? Comment tu te sens ?"
Leigh Ann : "Comme quelqu'un qui serait passé sous un train. Tu le sais depuis quand ?"
Jane : "Ca n’a pas d’importance."
Elle haussa le ton, en le gratifiant d’un regard accusateur.
Leigh Ann : "Une semaine, un mois ? Plus ?"
Jane : "Un mois."
Leigh Ann : "Quoi ? Tu me l’as caché tout ce temps ! Pourquoi ? Qu’est-ce que tu attendais pour me le dire ? Hein ? Putain, Patrick! J’ai failli…"
Elle était hors d’elle, sachant qu’elle avait envisagé le pire, pour mettre un terme définitif à sa peine. Patrick, conscient que ce mensonge aurait pu coûter la vie à sa sœur, ne savait comment lui expliquer ce choix.
Leigh Ann : "Patrick ? C’est parce qu’il est toujours dans le coma ? C’est ça ?"
Jane : "En fait… Il a subit une intervention chirurgicale, très lourde et il y a eu des complications."
Leigh Ann : "Quel genre de complications ?"
Jane : "Il a fait un arrêt respiratoire de plusieurs minutes qui a endommagé son cerveau et affecté sa mémoire."
Leigh Ann incrédule: "Il est amnésique. Tu es entrain de me dire que Luther ne sait plus qui il est, qu’il a oublié toute sa vie."
Jane : "Pas exactement. Il se souvient du CBI, de sa famille, ses amis."
Leigh Ann : "Je ne te suis pas. Si il se rappelle de tout ça, en quoi est-il amnésique ?"
Le mentaliste vint l’entourer de ses bras et cela lui suffit pour comprendre ce qu’il en était. Elle s’agrippa à son frère, engouffrant son visage dans sa veste.
Leigh Ann : "Son amnésie… C’est moi."
Jane l'obligea à lever les yeux: "Hey! Tu es forte, tu l'as toujours été. N'abandonne pas sans te battre. Tout n'est pas si noir. Le médecin qui s'occupe de lui, à Philadelphie, a affirmé que son état pouvait n'être que temporaire et s'améliorer, au fil du temps."
Leigh Ann: "Il pourrait... En résumé, il n'en sait rien."
Jane: "Ne sois pas si défaitiste. Luther va déjà mieux."
Il lui fit lire le sms. Celui-ci illumina le visage de la jeune femme d'un sourire et sécha ses larmes.
Jane: "Tu fais toujours partie de lui et quand il te verra, tout se mettra en place naturellement, dans sa tête. Fais-moi confiance."
Leigh Ann: "Il faut que je le vois, tout de suite."
Jane: "Tu ne peux pas partir en Pennsylvanie. Tu viens de recevoir ton nouveau grade."
Leigh Ann: "Tu as raison, ce serait très mal venu, mais comment je pourrais rester ici, alors que Luther est à l'autre bout du pays."
Jane tenta de minimiser la déception de sa soeur: "Ecoute, Luther est encore le responsable du département des crimes majeurs et dès qu'il sera remis, il reprendra ses fonctions, à Sacramento. Sois patiente, il va revenir. Pour toi et pour sa carrière."
Il espérait que les motifs de son retour se fassent dans cet ordre.
Leigh Ann: "Savoir qu'il est vivant et devoir attendre pour le revoir, c'est insupportable. Mais d'accord, je vais essayer de prendre sur moi... C'est étrange."
Jane: "Qu'est-ce qui est étrange?"
Leigh Ann: "On m'a proposé deux affectations, les moeurs à Atlanta ou la criminelle à Sacramento. Ce que vous venez de m'annoncer élimine la première."
Jane: "Tu es sûre de toi? J'ai peut-être été optimiste, dans mes propos. Ca risque de prendre du temps. Je ne voudrais pas que tu sois déçue, par sa réaction."
Leigh Ann: "Peu importe qu'il ne se souvienne pas de moi, immédiatement. Je l'aime. Je refuse d'être à nouveau séparée de lui."
Elle était heureuse et Jane la voyait sourire sincèrement. Ca n'était pas arrivé depuis une éternité. Ce bonheur, si fragile, dépendait entièrement de l'évolution de l'état de Luther. Quoiqu'il en soit, la jeune femme avait prit la décision ferme et définitive de retourner à Sacramento afin de se réinstaller dans l'appartement cédé à son frère. Celui-ci n'y vit pas d'inconvénients car il ne s'y sentait pas à l'aise. Là-bas, l'espace était oppressant pour le mentaliste, accoutumé à des logements exigus, tels que sa chambre de motel.
Les modalités du transfert du Capitaine Jane vers la SacPD, furent réglées en quelques heures. Suite à quoi, elle rassembla ses bagages. Puis, tous les trois rallièrent la capitale Californienne, qu'ils atteignirent, à la tombée de la nuit. Lisbon déposa la fratrie, devant l'immeuble de Wainwright, avant de rentrer chez elle. Leigh Ann s'était éloignée du couple, faisant mine de composer le code d'accès de la porte. Mais, en fait, elle voulait les observer, en douce. Elle s'amusait de la maladresse de son grand frère. L'agent repartie, le mentaliste l'accompagna à l'appartement. Constatant de la malice dans les yeux de la demoiselle, il l'interrogea, en montant dans l'ascenseur.
Jane: "Quoi?"
Leigh Ann: "Tu aurais pu l'embrasser sur la bouche, tu sais. Vous en êtes où, Térésa et toi? Enfin, tu vois..."
Jane: "Heu... Ca ne te regarde pas."
Leigh Ann: "Oh, allez! Tu peux le dire à ta soeur. Vous avez sauté le pas?"
Jane: "Je ne vais pas parler de ça avec toi."
Il était tellement gêné par cet interrogatoire qu'il en rougissait comme un adolescent. Ce n'est pas ce qui allait arrêter sa cadette.
Leigh Ann: "Hum. Non. Vous ne l'avez pas fait. T'es incroyable Patrick! Ca fait des siècles que vous vous tournez autour."
Jane: "je suis navré si je ne suis pas aussi rapide que toi, dans ce domaine."
Cette pique bien envoyée, la laissa bouche bée. Il faisait référence à son "aventure" avec le directeur du CBI. Craignant d'avoir été trop injuste par ses mots, il s'en excusa aussitôt.
Jane: "Désolé, je ne voulais pas dire ça."
Leigh Ann: "Tu as raison, mon comportement avec Gale... C'était une erreur monumentale."
Jane: "Je crois que tu t'en veux de lui avoir menti."
Leigh Ann: "J'ai fais ce que j'avais à faire. Ce serait plutôt à lui de s'en vouloir."
Jane bloqua l'ascenseur: "Qu'est-ce qu'il t'a fait pour implorer ton pardon, sur cette carte?"
Leigh Ann: "Tu as vu les fleurs, j'aurais du m'en douter. Un fouineur comme toi, ne pouvait pas rater ce détail."
Jane: "Tu ne réponds pas à la question. Qu'est-ce que Bertram t'a fait?"
Leigh Ann: "Ce n'est qu'une formule, ça ne veut rien dire."
Elle n'allait pas lui raconter que Bertram l'avait malmenée et surtout pas qu'il avait tenter de l'étrangler. Patrick aurait été immédiatement venger sa soeur. Et ce, bien qu'il ne fasse pas le poids devant cet homme. Voulait-elle préserver son frère ou son ancien amant? Elle n'en était pas sûre elle-même.
Jane: "Une formule, vraiment. Je devrait peut-être aller lui poser la question, en personne."
Leigh Ann: "Laisse tomber, Patrick. Je ne veux pas penser à Gale Bertram. C'est de l'histoire ancienne."
Elle remit la cabine en marche. Mais quand les portes se rouvrirent, elle bloqua le passage, pour une dernière mise au point.
Leigh Ann: "Si tu dis un seul mot à Luther, à ce sujet, je ne te le pardonnerais pas. C'est clair?"
Jane: "Je ne te ferais jamais ça. Je pensais que tu le savais. Ca me fait de la peine que tu en doutes."
Si il était offusqué du manque de confiance que sa soeur lui accordait, elle n'en paraissait pas affectée. C'était un autre sentiment qui prédominait, chez elle. La peur que sa liaison passée, avec Bertarm, ne vienne compromettre sa relation avec Luther.
Leigh Ann: "Je te demande juste de ne pas tout ficher par terre. Tout ce que je veux c'est récupérer mon fiancé."
Jane: "Tu sais que tu peux compter sur moi."
Elle s'écarta finalement des portes et ils se dirigèrent vers l'appartement. Au moment où elle allait tourner la clé, dans la serrure, elle aperçut un rayon de lumière, sous la porte.
Leigh Ann: "Rassure-moi, tu as oublié d'éteindre, en partant."
Jane: "Je suis sûr que non."
Prudente, elle sortit son arme de son étui.
Jane chuchota, derrière elle: "Tu n'aurais pas donné une clé à Bertram, par hasard?"
Leigh Ann: " Quel humour."
Jane insista: "Il a pu en faire un double, sans que tu le saches."
Elle se retourna, l'incitant à reculer, dans le couloir.
Leigh Ann: "Qu'est-ce que tu veux me faire dire? Oui, j'ai eu un faible pour Gale, mais ce n'est plus d'actualité."
Jane: "Plus du tout?"
Leigh Ann: "Ok. Si tu veux tout savoir, il m'arrive d'y repenser. Pourquoi tu remet ça sur le tapis, aujourd'hui?"
Jane: "Il est important que tu saches où tu en es, afin de repartir sur de nouvelles bases avec Luther. Je ne fais pas ça pour te harceler, mais pour ton bien."
Leigh Ann: "Ne t'en fais pas. Je sais que tu ne cherches qu'à me protéger. Maintenant, reste en arrière, j'ai un cambrioleur à expulser de chez moi. A moins que tu t'en charge."
N'écoutant que son courage légendaire, il s'adossa au mur extérieur, et patienta pendant que la jeune femme, remontée, se mit en quête de l'intrus. Elle avança, en direction du bruit qui venait de la chambre. Le supposé voleur était assis, sur le matelas, une photo, entre les mains. Dès qu'elle le vit, de dos, elle sentit son coeur battre à tout rompre, dans sa poitrine et cela s'accentua quand il tourna la tête, dévoilant son visage. Elle pointa son arme vers le sol, stupéfaite.
Leigh Ann, incapable d'articuler d'autre mot, lança un timide: "Salut."
Luther répondit de la même manière: "Salut. Leigh Ann?"
Leigh Ann: "Seulement Leigh."
Jetant un rapide regard, autour du lit, elle vit les valises qui jonchaient le sol.
Leigh Ann: "Tu... Tu reviens vivre ici?"
Luther: "C'est dans mes projets."
Fébrile, Leigh Ann ne parvenait pas à exprimer clairement ce qu'elle ressentait et se perdait dans une discussion futile. Elle n'avait qu'une envie, qu'il la prenne dans ses bras. Mais elle n'osait pas faire le premier pas, par crainte de le brusquer.
Leigh Ann: "C'est une bonne nouvelle."
Luther: "Tu peux me parler franchement, inutile de prendre des gants avec moi."
Leigh Ann: "Très bien. Patrick m'a dit pour ta mémoire, pourtant, tu m'as reconnue tout de suite. C'est grâce à la photo?"
Luther: "Non. Je le savais, avant de la voir."
Il se leva pour lui parler, les yeux dans les yeux.
Leigh Ann: "Comment?"
Luther: "Il y a deux jours, je me baladais en ville. Il y avait une fête foraine avec une grande roue. Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai eu envie d'y monter. Une fois dans la nacelle, j'ai eu un flash. J'ai vu un visage. Le tiens. Soudain tout est devenu clair. C'est sur un manège comme celui-là, que je t'ai demandé ta main. J'ai tout de suite su que je devais revenir en Californie."
Il fouilla dans sa poche, puis, prit délicatement la main de la demoiselle, dans la sienne, afin d'accrocher le bracelet, à son poignet. Extrêmement émue, elle ne retint pas ses larmes et il la prit, enfin, dans ses bras. Elle appréciait le contact tant espéré de cet homme dont elle avait été incapable de faire le deuil.
Leigh Ann: "Tu es là. Tu es vraiment là."
Luther: "Oui. Je suis tellement désolé que tu aies eu à subir ça."
Leigh Ann: "Ce n'était pas de ta faute, ne culpabilise pas. On a perdu trop de temps. Je ne veux plus gaspiller mon énergie à chercher qui est responsable ou pas. Je t'aime et le reste m'est bien égal."
Luther: "Je t'aime aussi."
Il l'embrassa et elle posa sa tête sur son torse, apaisée par les battements de son coeur, alors qu'il lui caressait les cheveux. Le consultant les avait rejoint, depuis quelques secondes, en toute discrétion. Attendri par les retrouvailles du couple, il ne les dérangea pas, en demeurant dans l'embrasure de la porte, à les observer. Toutefois, si sa soeur était incontestablement amoureuse, il n'en était pas de même pour le jeune homme. Jane en eut la certitude en croisant son regard. Ce dernier ne traduisait pas un sentiment similaire.
Luther: "Jane!"
Jane: "Vous deviez me rappeler."
Luther: "J'ai préféré venir en personne. Il faut que je vous remercie. Je m'étais égaré et grâce à vous, j'ai retrouvé ma route. Votre visite à Philadelphie a débloqué beaucoup de choses."
La jeune femme avait croisé ses doigts avec ceux de Luther en le couvant des yeux.
Jane: "Bien, je vais vous laisser. Vous avez besoin d'être seuls."
Sa soeur vint déposer un baiser sur sa joue.
Leigh Ann: "Je ne pourrais jamais assez te remercier. Tu es un frère génial."
Elle s'éclipsa pour aller défaire ses valises. Les deux hommes restèrent dans le salon et Patrick saisi l'opportunité de parler à son beau frère.
Luther: "Je suis d'accord avec elle. Nous vous devons énormément. Que puis-je faire pour que nous soyons quittes. Demandez-moi ce que vous voulez."
Jane: "Moi? Je ne veux rien. Contentez-vous de prendre soin de ma soeur, rendez-là heureuse."
Le ton qu'il employait n'était en rien cordial, il était autoritaire.
Luther: "Est-ce que c'est un ordre?"
Jane: "Ne vous avisez pas de la faire souffrir. Et oui, c'est un ordre."
Luther: "Je ne veux que son bonheur."
Le blond le regarda attentivement, comme si il tentait d'interpréter l'expression de son visage.
Luther esquissa un sourire: "C'est une plaisanterie? Vous lisez mes pensées là? Alors regardez-moi bien. J'aime Leigh. Je suis fou d'elle. C'est assez convainquant pour vous?"
Jane: "Je suis trop protecteur, pardonnez-moi. Vous connaissez ça avec votre mère."
Luther: "Je vois ce que c'est en effet."
Jane: "Je repasserais plus tard, pour récupérer mes affaires."
Il serra la main de Luther et quitta les lieux, avant que sa soeur ne revienne dans la pièce. Patrick avait la sensation que le jeune homme n'était pas entièrement honnête avec lui et plus grave encore, avec sa fiancée. Quelque chose clochait dans son attitude, envers elle. Il semblait peu réceptif à l'affection qu'elle lui témoignait.
TBC...
Suite
Dernière édition par lilia le Dim 13 Avr 2014 - 0:43, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Les liens du sang ^
Merci Esmée de ton commentaire, en mp!!
Voilà la suite...
Chapitre 44
L'aplomb avec lequel Luther lui avait certifié sa sincérité ne l'avait pas convaincu et Patrick en était très perturbé. Mais il n'en dit rien à sa soeur, trop heureux de revoir un sourire sur son visage. Ce visage qui était si terne depuis le drame qui l'avait frappée. Le bonheur de distinguer, à nouveau cette lueur, qui s'était rallumée, dans ses yeux, le rendait tellement euphorique qu'il ne voulait pas tout gâcher. Et puis, il relativisait en se persuadant qu'il se faisait des idées et que tout irait bien pour Leigh Ann, dorénavant.
Il sortit de l'immeuble, mais ne partit pas immédiatement. Il observait la baie vitrée qui donnait, sur la rue. Luther fermait les rideaux et il le vit. Son expression était la même que lorsqu'il serrait sa fiancée dans ses bras, aussi froide. Pourtant, la jeune femme, elle, ne s'en apercevait pas. Son voeux était exaucé, c'était tout ce qu'elle désirait. Elle avait retrouvé l'amour de sa vie, sans soupçonner une seconde, que lui, ne la considérait plus comme tel. Lui qui aurait tout sacrifié pour elle, par le passé, ne savait pas comment se comporter, face à elle, aujourd'hui. Il était resté silencieux, depuis le départ du mentaliste et c'est Leigh Ann qui se décida à briser la glace. Elle arriva dans son dos, alors qu'il était encore, devant la fenêtre. Elle vint se blottir contre lui. Il eut un sursaut qui incita la jeune femme à le lâcher.
Luther: "Pardon. Je ne m'y attendais pas."
Leigh Ann: "C'est rien. Je n'aurais pas du te surprendre. Mais tu m'as tellement manqué, j'ai cru que je ne tiendrais pas le coup sans toi."
Elle revint vers lui, encerclant sa nuque de ses mains, pour se rapprocher de ses lèvres. Après un baiser plus que bref, il lui saisie les mains délicatement, afin de s'en libérer, attisant l'incompréhension de la jeune femme.
Luther: "Le voyage m'a épuisé. Je dois me reposer, pour mon coeur."
Leigh Ann: "Oui. Bien sûr, ton coeur. Je ne veux pas compromettre ta convalescence. De toutes façons, on a tout le temps pour ça."
Luther: "Je sens de la déception dans ta voix."
Leigh Ann: "Pas du tout. Tu sais, après tout ce temps où j'ai cru ne plus pouvoir être avec toi, entendre ta voix, le simple fait de dormir, à tes côtés, dans notre lit, c'est un cadeau du ciel. Je n'en demande pas plus. Je suis consciente qu'il te faudra du temps pour reprendre tes marques."
Luther: "Tu es vraiment indulgente. Je te remercie Leigh Ann."
Leigh Ann: "Leigh. Et ne me remercie pas. Je t'aime c'est tout."
Ils rejoignirent leur chambre, ensemble, pour y passer la première nuit de leur nouvelle vie. C'était comme une chance inespérée qui s'offrait à eux, bien que la jeune femme soit légèrement déçue que ces retrouvailles ne se déroulent pas comme elle l'avait imaginé, au début. Elle en fit abstraction et dès que Luther fut endormi, elle se tourna vers lui, scrutant son visage, en appréciant chaque détail, écoutant chacun de ses souffles. Elle ne serait jamais plus comblée qu'en cet instant.
Même si il était indéniable qu'elle ressentait une certaine frustration, elle serait patiente, parce qu'il était le seul avec qui elle voulait être. Son incartade avec Bertram semblait définitivement appartenir au passé. Néanmoins, malgré toute la positivité dont elle faisait preuve, cela risquait de ne pas suffire à faire fonctionner son couple. D'ailleurs c'était le constat que le mentaliste avait malheureusement fait. Il sentait que quelque chose n'allait pas et il tenait à en discuter avec son amie. Il se rendit donc, directement chez elle. En voyant les phares de la DS, elle alla ouvrir la porte pour l'accueillir.
Lisbon: "Salut étranger. Laisse-moi deviner. Leigh Ann t'a fichu dehors, parce que tu ronflais trop fort."
Jane: "Je ne ronfle pas."
Lisbon: "C'est ça bien sûr. Pourquoi tu es ici? Mis à part la raison évidente."
Jane: "Je me sentais de trop, alors je les ai laissé tous les deux."
Lisbon: "Tous les deux? Est-ce que..."
Jane: "Wainwright est arrivé, quelques heures avant nous."
Lisbon: "Et comment est-il?"
Jane: "Il prétend avoir recouvré toute sa mémoire."
Lisbon: "Mais tu ne le crois pas."
Jane: "J'ai un doute."
Lisbon: "Tu te poses trop de questions. Ta soeur a retrouvé l'homme qu'elle aime. Réjouis-toi pour elle. Arrête de gamberger."
Jane: "Ca je ne peux pas. C'est ma petite soeur."
Elle esquissa un sourire.
Lisbon: "Vous êtes pareils toi et Leigh Ann. Toujours à vous inquiéter l'un pour l'autre, même quand tout va bien."
Jane: "Qu'y a-t-il de mal à ça?"
Lisbon: "Rien. Je trouve ça mignon que tu sois proche de ta famille. Mais tu ne crois pas qu'il est temps de penser à toi, maintenant? Et quand je dis à toi, je parle de nous."
Jane: "Tu as pleinement raison."
Il lui encercla la taille tandis qu'elle glissait sa main, dans ses boucles blondes.
Jane: "Si nous nous occupions de ce que tu as appelé, la chose évidente."
Il se pencha pour échanger un long baiser avec elle, avant de passer la nuit, dans ses bras. A son réveil, Térésa n'était pas du tout inquiète pour la soeur de Jane, confiante pour l'avenir du jeune couple. A présent, ils étaient réunis et à partir de ce jour, rien ne pourrait les séparer. Les semaines qui suivirent lui donnèrent raison. Cependant, si en public, Leigh Ann et Luther apparaissaient comme le couple idéal, se tenant la main, échangeant des sourires et des regards amoureux, derrière les murs de leur appartement, ce n'était pas aussi idyllique. Les liens qui existaient autrefois, entre eux, se désagrégeaient insidieusement, du fait du jeune homme. Sans en avoir conscience, il détruisait leur complicité, à petit feu. Cela avait commencé, quelques jours, après son retour, à Sacramento. Pendant une semaine, Leigh Ann et lui partageaient le même lit, comme avant. Enfin, presque comme avant...
Luther repoussait constamment la jeune femme, dès qu'elle se rapprochait de lui. Il utilisait sa prétendue fatigue, prétextant qu'il devait suivre les conseil du médecin. Elle ne le harcela pas, respectant l'homme qu'elle aimait. Elle se contenta donc de dormir, auprès de lui, en s'abstenant de tout contact physique qui apparemment, l'incommodait, au plus haut point. En effet, quand Leigh Ann posait, par habitude, sa main sur sa poitrine, il la repoussait instantanément, et la replaçait contre elle. Ces rejets perpétuels la faisait terriblement souffrir. Elle avait même fini par s'installer dans le canapé du salon. Si cela pouvait contribuer à le mettre plus à l'aise, elle consentait ce sacrifice.
Luther et Leigh Ann passèrent plusieurs semaines, dans ces conditions. Néanmoins, aucun changement ne s'opéra. Il était toujours distant, bien qu'elle multiplie les gestes affectueux envers lui, lors de soirées en tête à tête, autour d'un dîner ou simplement d'un verre, devant un film à la tv. Leur complicité renaissait peu à peu, à ces occasions, mais sans dépasser le cadre amical. Ce soir-là, Luther remarqua qu'elle était épuisée nerveusement et sachant qu'il en était la cause, il voulu tenter de l'apaiser. Il la rejoignit, dans la salle de bain, où elle se préparait à aller se coucher loin de leur chambre. Cette chambre qu'elle ne partageait plus avec celui qui était désormais, un étranger. C'est exactement ce qu'il était devenu. Luther ne manifestait aucune tendresse pour elle, il lui était indifférent. Malgré tout, il culpabilisait de la rendre malheureuse.
Elle se retira de la pièce, après avoir éteint les lumières. Dans le noir, elle heurta son ami.
Leigh Ann: "Pardon, je ne t'avais pas vu."
Ses mains étaient contre lui et elle s'en excusa aussitôt.
Leigh Ann: "Désolée."
Luther: "C'est à moi de m'excuser. Je voudrais que tout redevienne comme avant. C'est vrai Leigh Ann. Je ne sais pas comment..."
Leigh Ann: "Moi je sais."
Elle se risqua à embrasser timidement, son fiancé et comme à chaque fois, le baiser fut rompu, brusquement, par ce dernier.
Luther: "Leigh...
Leigh Ann: "S'il te plait, ne me repousse pas."
Luther: "Crois-moi, tu me plais beaucoup, ce n'est pas le problème."
Leigh Ann: "C'est à cause de ton opération? Tu crains que ce soit trop tôt?"
Luther: "Ca n'a rien à voir. Tout va bien de ce côté-là. Le médecin m'a donné son feu vert. Mais ce ne serait pas honnête."
Leigh Ann: "Comment ça? On ne fait rien de mal. Nous sommes fiancés et nous sommes amoureux. Tu as recouvré la mémoire, donc tu le sais. Tu le sais, n'est-ce pas?"
Luther: "Je le sais."
Leigh Ann: "Tu me fais peur. Dis-moi ce qu'il y a vraiment."
Luther: "Je dois t'avouer quelque chose. Mes souvenirs sont revenus, notre rencontre, notre vie ensemble, nos fiançailles et le mariage."
Leigh Ann: "Alors, où est le problème?"
Luther: "Mes sentiments pour toi, ne sont pas revenus."
Elle recula, abattue par ces révélations, libérant les larmes qui se répandirent sur ses joues.
Luther: "Je suis navré. Je ne veux pas te faire de mal. Mais il fallait que je te le dise."
Après avoir repris le dessus, elle revint vers lui, prenant son visage entre ses mains, pour le fixer droit dans les yeux.
Leigh Ann: "Très bien. Je ferais ce qu'il faut pour que tu te souviennes. Tu n'es pas seul. On est dans le même bateau et on s'en sortira ensemble."
Saisissant sa main, elle l'incita à la suivre, mais il ne bougea pas.
Luther: "Il vaudrait mieux que je dorme ailleurs, quelques temps. Je vais prendre une chambre en ville."
Leigh Ann: "Tu es sérieux?"
Luther: "Oui. Ca ne sera pas définitif, mais je dois prendre mes distances, pour y voir plus clair."
Leigh Ann: "Si tu crois que c'est la solution."
Dépitée, elle craqua, en couvrant son visage de ses mains, afin qu'il ne la voit pas pleurer. Il la prit dans ses bras.
Luther: "Je le fais pour nous, Leigh Ann."
Leigh Ann: "Reste avec moi, je t'en prie. Je ne veux pas te perdre, pas une deuxième fois."
Luther: "Tu ne me perdras pas."
Leigh Ann: "Comment pourras-tu te souvenir de nous, si tu n'es pas avec moi?"
Luther: "Je ne serais pas loin, si tu as besoin de moi."
Leigh Ann: "J'ai toujours besoin de toi."
Dans la chambre, il prépara sa valise, interrogée par sa fiancée.
Leigh Ann: "Tu t'en vas ce soir?"
Luther: "Ca ne sert à rien de retarder l'échéance. Je passerais te voir, au bureau, pour te donner mon adresse."
Il ouvrit un tiroir qu'elle referma aussitôt.
Luther: "Qu'est-ce que tu fais, Leigh Ann?"
Leigh Ann: "Pour la dernière fois, c'est Leigh! Cet appartement t'appartient. C'est à moi de partir."
Luther: "C'est aussi chez toi, il n'y a pas de raison que tu t'en aille."
Leigh Ann: "Si tu crois pouvoir négocier avec moi, c'est que tu ne me connais pas."
Luther esquissa un sourire crispé: "Ca je ne l'ai pas oublié."
Son sac bouclé, elle se dirigea vers la porte. Etouffant son émotion, elle fit bonne figure. Il porta ses affaires, dans le hall de l'immeuble.
Luther: "Tu n'as pas pris grand chose. Tu es certaine de n'avoir besoin de rien d'autre?"
Leigh Ann: "Ce dont j'ai besoin ne rentre pas dans ce sac."
Luther: "Ne le prend pas comme ça. C'est mieux pour nous deux."
Leigh Ann: "Si ça peux te soulager de le croire. Bien, voilà mon taxi. C'est le moment de se dire adieux."
Luther: "Non. A bientôt."
Il déposa un dernier baiser sur ses lèvres.
Leigh Ann: "Je t'aime Luther."
Luther: "J'aimerais pouvoir te répondre la même chose, mais ça n'aurait pas de valeur."
Elle se mordait les lèvres pour se contenir, alors il glissa ses mains dans ses cheveux pour coller son front contre le sien.
Luther: "Je te promets que je te le dirais à nouveau."
Elle monta dans le taxi, gardant la tête baissée. Croiser son regard était trop douloureux. Après avoir déposé son minuscule bagage, dans un motel miteux en centre ville, elle erra, sans but précis, atterrissant dans un bar, proche de l'hôtel de ville. Cet établissement ne lui était pas inconnu car elle l'avait fréquenté en de nombreuses occasions, les derniers mois, précédant le retour de Luther. Les bières précédèrent les verres de vodka qui furent suivis de bien d'autres. Un homme prit place sur un des tabourets vide, au comptoir, à côté d'elle. Il commanda un Whisky pur malt de 15 ans d'âge avec glace.
Leigh savait de qui il s'agissait, sans le regarder: "Bonsoir Gale."
Bertram: "Comment as-tu su que c'était moi?"
Leigh Ann: "Il n'y a que toi pour massacrer une boisson aussi noble avec de la glace."
Bertram: "Tu n'as rien perdu de ton franc parler."
Leigh Ann: "Ni toi de ton arrogance."
Bertram: "Ca va avec la description du poste de directeur. C'est une surprise de te revoir."
Leigh Ann: "Bonne j'espère."
Bertram: "Pourquoi es-tu venu ici, après tout ce temps?"
Leigh Ann: "Pour me saouler."
Bertram: "Il y a des tas d'endroits pour ça."'
Leigh Ann: "Oui, mais ici on peut le faire avec classe. Et c'est le seul endroit où j'avais des chances de tomber sur toi."
Bertram: "J'avoue que je n'espérais pas avoir de tes nouvelles. En particulier, après notre dernière entrevue."
Leigh Ann: "Tu parles. Si c'était vrai, pourquoi tu m'aurais fait livré des fleurs pour ma promotion? A quoi ça aurait rimé?"
Bertram: "Dois-je en déduire que tu m'as pardonné?"
Elle but son verre et commanda une autre tournée, en le dévisageant, sans pour autant répondre à sa question.
Leigh Ann:" Où sont ta veste et ta cravate? Tu t'es fais dépouillé?"
Bertram: "Je vois. Tu ne me répondra pas."
Elle leva un sourcil sans ouvrir la bouche.
Bertram: "Je viens ici pour me détendre, je les ai laissées dans ma voiture."
Là c'est lui qui lui adressa un regard appuyé.
Bertram: "Quelque chose ne va pas visiblement. Je t'ai aperçu avec Luther, en ville, ces jours-ci. C'est lui qui te mets dans cet état?"
Leigh Ann: "Quel fin psychologue. Tu as raté ta vocation."
Bertram: "Si tu continus à cette cadence, tu vas vite ne plus être maîtresse de tes actes."
Leigh Ann: "Laisse-moi résumer. D'abord tu essaies de m'étrangler et maintenant tu te soucis de ma santé. C'est trop choux."
Bertram: "Je n'avais pas l'intention de me poser en tant qu'objecteur de conscience. Je serais mal placé pour ce rôle."
Elle sourit.
Leigh Ann: "C'est le moins qu'on puisse dire."
Bertram: "Explique-moi ce que tu attends de moi."
Leigh Ann: "Ca va te paraître étrange et ça l'est. J'ai besoin d'un confident et tu as toujours su écouter."
Bertram: "Tu as raison c'est étrange."
Leigh Ann: "Avant que les choses ne se compliquent, avant qu'on aille trop loin, nous étions amis. Malgré ce qui s'est passé, j'ai encore confiance en toi. C'est plutôt dingue."
Bertram: "Pourquoi tu ne te confies pas à Jane?"
Leigh Ann, bafouilla dans son verre: "Il est trop occupé à roucouler."
Bertram: "Tu disais?"
Leigh Ann: "Des conneries."
Bertram: "De quoi voulais-tu qu'on parle?"
Leigh Ann: "Oh, rien de particulier, je voulais discuter. Mais laisse tomber c'était une idée stupide."
Le verre vide, devant elle ne tarda pas à être remplacé par un autre.
Bertram: "Discutons, alors. Ca freinera peut-être ta consommation. Tu ne devais pas rester, à Los Angeles?"
Leigh Ann: "Tu n'es pas au courant? Moi qui pensais que tu savais tout ce qui se passait dans cette ville... Je bosse à la criminelle Sacramento. Pour me rapprocher de mon cher et tendre. Tu vois où j'en suis, à me saouler dans un bar avec mon ex. Ah, c'est pathétique."
Bertram: "Je te trouve très dure avec toi."
Leigh Ann: "Assez parlé de moi. Toi, tu n'étais pas censé quitter la ville?"
Bertram: "Je suis parti, un moment. Le temps de régler certaines choses."
Leigh Ann: "Ouh, je vois. Ca concerne ta petite bande de sociopathes. Celle qui était supposée te menacer et vouloir me supprimer. Je savais que c'était du vent."
Bertram: "C'était la vérité. Nous étions menacés. Mais tu n'as plus à t'en faire."
L'état d'ébriété de la demoiselle la fit tituber, en descendant de son tabouret. Elle n'avait pas prêté attention à ces derniers mots, ce qui arrangeait bien son interlocuteur.
Bertram: "Je te reconduis, à ton appartement."
Leigh Ann: "J'habite plus là-bas. J'ai une chambre... Arg, je ne sais plus où. Je vais y aller, à pieds, ça me reviendra."
Avant d'atteindre la sortie de l'établissement, elle chuta, relevée par son compagnon de beuverie.
Bertram: "Tu n'iras pas loin dans ton état."
Il la transporta, comateuse, dans la voiture. Elle y somnola jusqu'à ce qu'ils arrivent au domicile du directeur du CBI. Là, elle entra et avança vers le placard contenant les bouteilles d'alcool.
Leigh Ann: "Tu m'offres un dernier verre?"
Bertram, sur la pas de la porte: "La dernière fois, on sait comment ça c'est terminé. Tu es sûre d'être prête à faire ça à Luther?"
Leigh Ann: "Luther? Il s'en fiche pas mal."
Elle le rejoignit et commença à lui enlever sa chemise, sans conviction. Bertram voyait qu'elle agissait par dépit et quand elle l'embrassa, il attrapa ses poignets, pour se séparer d'elle. Leigh Ann fondit en larme, contre lui. Il referma ses bras sur son dos, avant d'essuyer un refus soudain, de la jeune femme qui s'éloigna de lui.
Leigh Ann: "Je ne retomberais pas dans ce piège."
Sur le point de franchir la porte, elle hésitait à fuir, désorientée par sa situation.
Bertram: "Leigh, ce n'est pas prudent. Tu peux à peine mettre un pied devant l'autre."
Leigh Ann: "Merci de ta sollicitude, mais j'y arriverais. Je ne dois pas rester ici..."
Bertram: "Avec moi. C'est bien ce que tu allais dire."
Près de la porte ouverte, elle se retourna.
Leigh Ann: "Ecoute, Gale, j'ai apprécié ton aide. Ce soir et même... avant. Mais ce qui c'est passé n'a eu lieu que parce que je croyais que Luther était mort. Si j'avais su la vérité, j'aurais gardé mes distances avec toi."
Bertram: "Je n'en ai jamais douté. Cela dit, ça ne nous empêche pas d'être amis."
Leigh Ann: "En fait, il me paraît plus sage qu'on ne se voit plus, en dehors du boulot."
Il sourit de toutes ses dents, tandis qu'elle disparaissait dans le couloir, en pensant: "Nous allons très vite nous revoir, Leigh Ann."
La jeune femme monta, dans un taxi qui la déposa dans le seul endroit où elle trouverait refuge. Elle frappa à la porte et s'aperçu aussitôt, que la chambre était vide. Peu importe, elle entra et s'effondra sur le lit. Visiblement, personne n'y avait dormi, depuis plusieurs nuits.
A l'aube, Jane rentra chez lui. Sans allumer la lumière, il jeta sa veste, sur une chaise. Tout à coup, il distingua une silhouette, dans la pénombre. En s'en approchant, il découvrit l'identité du squatteur. Il soupira, puis remonta la couverture, sur la jeune femme.
Jane souffla: "Oh non, Leigh. J'aurais préféré me tromper, pour une fois."
Elle dormait et ne l'entendit pas. Mais son sommeil n'était pas serein. Elle fronçait les sourcils, ses yeux bougeaient, sous ses paupières closes. Son frère s'allongea, à sa droite face à elle. Il dégagea une mèche qui tombait sur son visage, en la plaçant derrière son oreille.
Jane murmurait: "Chut... Je suis là, je veille sur toi. Comme la lune veille sur la Terre. Tant qu'on est ensemble rien ne peut nous arriver, jamais."
Il avait l'habitude de lui répéter ces mots quand elle était enfant et qu'elle faisait des cauchemars. A cette époque, c'était imparable. Toutefois, le temps avait passé et ce réconfort ne serait pas aussi efficace, dans le cas présent. Patrick se doutait que sa petite soeur avait le coeur brisé et de la pire des manière, car celui qu'elle aimait l'avait réduit en miette.
TBC...
Suite
Voilà la suite...
Chapitre 44
L'aplomb avec lequel Luther lui avait certifié sa sincérité ne l'avait pas convaincu et Patrick en était très perturbé. Mais il n'en dit rien à sa soeur, trop heureux de revoir un sourire sur son visage. Ce visage qui était si terne depuis le drame qui l'avait frappée. Le bonheur de distinguer, à nouveau cette lueur, qui s'était rallumée, dans ses yeux, le rendait tellement euphorique qu'il ne voulait pas tout gâcher. Et puis, il relativisait en se persuadant qu'il se faisait des idées et que tout irait bien pour Leigh Ann, dorénavant.
Il sortit de l'immeuble, mais ne partit pas immédiatement. Il observait la baie vitrée qui donnait, sur la rue. Luther fermait les rideaux et il le vit. Son expression était la même que lorsqu'il serrait sa fiancée dans ses bras, aussi froide. Pourtant, la jeune femme, elle, ne s'en apercevait pas. Son voeux était exaucé, c'était tout ce qu'elle désirait. Elle avait retrouvé l'amour de sa vie, sans soupçonner une seconde, que lui, ne la considérait plus comme tel. Lui qui aurait tout sacrifié pour elle, par le passé, ne savait pas comment se comporter, face à elle, aujourd'hui. Il était resté silencieux, depuis le départ du mentaliste et c'est Leigh Ann qui se décida à briser la glace. Elle arriva dans son dos, alors qu'il était encore, devant la fenêtre. Elle vint se blottir contre lui. Il eut un sursaut qui incita la jeune femme à le lâcher.
Luther: "Pardon. Je ne m'y attendais pas."
Leigh Ann: "C'est rien. Je n'aurais pas du te surprendre. Mais tu m'as tellement manqué, j'ai cru que je ne tiendrais pas le coup sans toi."
Elle revint vers lui, encerclant sa nuque de ses mains, pour se rapprocher de ses lèvres. Après un baiser plus que bref, il lui saisie les mains délicatement, afin de s'en libérer, attisant l'incompréhension de la jeune femme.
Luther: "Le voyage m'a épuisé. Je dois me reposer, pour mon coeur."
Leigh Ann: "Oui. Bien sûr, ton coeur. Je ne veux pas compromettre ta convalescence. De toutes façons, on a tout le temps pour ça."
Luther: "Je sens de la déception dans ta voix."
Leigh Ann: "Pas du tout. Tu sais, après tout ce temps où j'ai cru ne plus pouvoir être avec toi, entendre ta voix, le simple fait de dormir, à tes côtés, dans notre lit, c'est un cadeau du ciel. Je n'en demande pas plus. Je suis consciente qu'il te faudra du temps pour reprendre tes marques."
Luther: "Tu es vraiment indulgente. Je te remercie Leigh Ann."
Leigh Ann: "Leigh. Et ne me remercie pas. Je t'aime c'est tout."
Ils rejoignirent leur chambre, ensemble, pour y passer la première nuit de leur nouvelle vie. C'était comme une chance inespérée qui s'offrait à eux, bien que la jeune femme soit légèrement déçue que ces retrouvailles ne se déroulent pas comme elle l'avait imaginé, au début. Elle en fit abstraction et dès que Luther fut endormi, elle se tourna vers lui, scrutant son visage, en appréciant chaque détail, écoutant chacun de ses souffles. Elle ne serait jamais plus comblée qu'en cet instant.
Même si il était indéniable qu'elle ressentait une certaine frustration, elle serait patiente, parce qu'il était le seul avec qui elle voulait être. Son incartade avec Bertram semblait définitivement appartenir au passé. Néanmoins, malgré toute la positivité dont elle faisait preuve, cela risquait de ne pas suffire à faire fonctionner son couple. D'ailleurs c'était le constat que le mentaliste avait malheureusement fait. Il sentait que quelque chose n'allait pas et il tenait à en discuter avec son amie. Il se rendit donc, directement chez elle. En voyant les phares de la DS, elle alla ouvrir la porte pour l'accueillir.
Lisbon: "Salut étranger. Laisse-moi deviner. Leigh Ann t'a fichu dehors, parce que tu ronflais trop fort."
Jane: "Je ne ronfle pas."
Lisbon: "C'est ça bien sûr. Pourquoi tu es ici? Mis à part la raison évidente."
Jane: "Je me sentais de trop, alors je les ai laissé tous les deux."
Lisbon: "Tous les deux? Est-ce que..."
Jane: "Wainwright est arrivé, quelques heures avant nous."
Lisbon: "Et comment est-il?"
Jane: "Il prétend avoir recouvré toute sa mémoire."
Lisbon: "Mais tu ne le crois pas."
Jane: "J'ai un doute."
Lisbon: "Tu te poses trop de questions. Ta soeur a retrouvé l'homme qu'elle aime. Réjouis-toi pour elle. Arrête de gamberger."
Jane: "Ca je ne peux pas. C'est ma petite soeur."
Elle esquissa un sourire.
Lisbon: "Vous êtes pareils toi et Leigh Ann. Toujours à vous inquiéter l'un pour l'autre, même quand tout va bien."
Jane: "Qu'y a-t-il de mal à ça?"
Lisbon: "Rien. Je trouve ça mignon que tu sois proche de ta famille. Mais tu ne crois pas qu'il est temps de penser à toi, maintenant? Et quand je dis à toi, je parle de nous."
Jane: "Tu as pleinement raison."
Il lui encercla la taille tandis qu'elle glissait sa main, dans ses boucles blondes.
Jane: "Si nous nous occupions de ce que tu as appelé, la chose évidente."
Il se pencha pour échanger un long baiser avec elle, avant de passer la nuit, dans ses bras. A son réveil, Térésa n'était pas du tout inquiète pour la soeur de Jane, confiante pour l'avenir du jeune couple. A présent, ils étaient réunis et à partir de ce jour, rien ne pourrait les séparer. Les semaines qui suivirent lui donnèrent raison. Cependant, si en public, Leigh Ann et Luther apparaissaient comme le couple idéal, se tenant la main, échangeant des sourires et des regards amoureux, derrière les murs de leur appartement, ce n'était pas aussi idyllique. Les liens qui existaient autrefois, entre eux, se désagrégeaient insidieusement, du fait du jeune homme. Sans en avoir conscience, il détruisait leur complicité, à petit feu. Cela avait commencé, quelques jours, après son retour, à Sacramento. Pendant une semaine, Leigh Ann et lui partageaient le même lit, comme avant. Enfin, presque comme avant...
Luther repoussait constamment la jeune femme, dès qu'elle se rapprochait de lui. Il utilisait sa prétendue fatigue, prétextant qu'il devait suivre les conseil du médecin. Elle ne le harcela pas, respectant l'homme qu'elle aimait. Elle se contenta donc de dormir, auprès de lui, en s'abstenant de tout contact physique qui apparemment, l'incommodait, au plus haut point. En effet, quand Leigh Ann posait, par habitude, sa main sur sa poitrine, il la repoussait instantanément, et la replaçait contre elle. Ces rejets perpétuels la faisait terriblement souffrir. Elle avait même fini par s'installer dans le canapé du salon. Si cela pouvait contribuer à le mettre plus à l'aise, elle consentait ce sacrifice.
Luther et Leigh Ann passèrent plusieurs semaines, dans ces conditions. Néanmoins, aucun changement ne s'opéra. Il était toujours distant, bien qu'elle multiplie les gestes affectueux envers lui, lors de soirées en tête à tête, autour d'un dîner ou simplement d'un verre, devant un film à la tv. Leur complicité renaissait peu à peu, à ces occasions, mais sans dépasser le cadre amical. Ce soir-là, Luther remarqua qu'elle était épuisée nerveusement et sachant qu'il en était la cause, il voulu tenter de l'apaiser. Il la rejoignit, dans la salle de bain, où elle se préparait à aller se coucher loin de leur chambre. Cette chambre qu'elle ne partageait plus avec celui qui était désormais, un étranger. C'est exactement ce qu'il était devenu. Luther ne manifestait aucune tendresse pour elle, il lui était indifférent. Malgré tout, il culpabilisait de la rendre malheureuse.
Elle se retira de la pièce, après avoir éteint les lumières. Dans le noir, elle heurta son ami.
Leigh Ann: "Pardon, je ne t'avais pas vu."
Ses mains étaient contre lui et elle s'en excusa aussitôt.
Leigh Ann: "Désolée."
Luther: "C'est à moi de m'excuser. Je voudrais que tout redevienne comme avant. C'est vrai Leigh Ann. Je ne sais pas comment..."
Leigh Ann: "Moi je sais."
Elle se risqua à embrasser timidement, son fiancé et comme à chaque fois, le baiser fut rompu, brusquement, par ce dernier.
Luther: "Leigh...
Leigh Ann: "S'il te plait, ne me repousse pas."
Luther: "Crois-moi, tu me plais beaucoup, ce n'est pas le problème."
Leigh Ann: "C'est à cause de ton opération? Tu crains que ce soit trop tôt?"
Luther: "Ca n'a rien à voir. Tout va bien de ce côté-là. Le médecin m'a donné son feu vert. Mais ce ne serait pas honnête."
Leigh Ann: "Comment ça? On ne fait rien de mal. Nous sommes fiancés et nous sommes amoureux. Tu as recouvré la mémoire, donc tu le sais. Tu le sais, n'est-ce pas?"
Luther: "Je le sais."
Leigh Ann: "Tu me fais peur. Dis-moi ce qu'il y a vraiment."
Luther: "Je dois t'avouer quelque chose. Mes souvenirs sont revenus, notre rencontre, notre vie ensemble, nos fiançailles et le mariage."
Leigh Ann: "Alors, où est le problème?"
Luther: "Mes sentiments pour toi, ne sont pas revenus."
Elle recula, abattue par ces révélations, libérant les larmes qui se répandirent sur ses joues.
Luther: "Je suis navré. Je ne veux pas te faire de mal. Mais il fallait que je te le dise."
Après avoir repris le dessus, elle revint vers lui, prenant son visage entre ses mains, pour le fixer droit dans les yeux.
Leigh Ann: "Très bien. Je ferais ce qu'il faut pour que tu te souviennes. Tu n'es pas seul. On est dans le même bateau et on s'en sortira ensemble."
Saisissant sa main, elle l'incita à la suivre, mais il ne bougea pas.
Luther: "Il vaudrait mieux que je dorme ailleurs, quelques temps. Je vais prendre une chambre en ville."
Leigh Ann: "Tu es sérieux?"
Luther: "Oui. Ca ne sera pas définitif, mais je dois prendre mes distances, pour y voir plus clair."
Leigh Ann: "Si tu crois que c'est la solution."
Dépitée, elle craqua, en couvrant son visage de ses mains, afin qu'il ne la voit pas pleurer. Il la prit dans ses bras.
Luther: "Je le fais pour nous, Leigh Ann."
Leigh Ann: "Reste avec moi, je t'en prie. Je ne veux pas te perdre, pas une deuxième fois."
Luther: "Tu ne me perdras pas."
Leigh Ann: "Comment pourras-tu te souvenir de nous, si tu n'es pas avec moi?"
Luther: "Je ne serais pas loin, si tu as besoin de moi."
Leigh Ann: "J'ai toujours besoin de toi."
Dans la chambre, il prépara sa valise, interrogée par sa fiancée.
Leigh Ann: "Tu t'en vas ce soir?"
Luther: "Ca ne sert à rien de retarder l'échéance. Je passerais te voir, au bureau, pour te donner mon adresse."
Il ouvrit un tiroir qu'elle referma aussitôt.
Luther: "Qu'est-ce que tu fais, Leigh Ann?"
Leigh Ann: "Pour la dernière fois, c'est Leigh! Cet appartement t'appartient. C'est à moi de partir."
Luther: "C'est aussi chez toi, il n'y a pas de raison que tu t'en aille."
Leigh Ann: "Si tu crois pouvoir négocier avec moi, c'est que tu ne me connais pas."
Luther esquissa un sourire crispé: "Ca je ne l'ai pas oublié."
Son sac bouclé, elle se dirigea vers la porte. Etouffant son émotion, elle fit bonne figure. Il porta ses affaires, dans le hall de l'immeuble.
Luther: "Tu n'as pas pris grand chose. Tu es certaine de n'avoir besoin de rien d'autre?"
Leigh Ann: "Ce dont j'ai besoin ne rentre pas dans ce sac."
Luther: "Ne le prend pas comme ça. C'est mieux pour nous deux."
Leigh Ann: "Si ça peux te soulager de le croire. Bien, voilà mon taxi. C'est le moment de se dire adieux."
Luther: "Non. A bientôt."
Il déposa un dernier baiser sur ses lèvres.
Leigh Ann: "Je t'aime Luther."
Luther: "J'aimerais pouvoir te répondre la même chose, mais ça n'aurait pas de valeur."
Elle se mordait les lèvres pour se contenir, alors il glissa ses mains dans ses cheveux pour coller son front contre le sien.
Luther: "Je te promets que je te le dirais à nouveau."
Elle monta dans le taxi, gardant la tête baissée. Croiser son regard était trop douloureux. Après avoir déposé son minuscule bagage, dans un motel miteux en centre ville, elle erra, sans but précis, atterrissant dans un bar, proche de l'hôtel de ville. Cet établissement ne lui était pas inconnu car elle l'avait fréquenté en de nombreuses occasions, les derniers mois, précédant le retour de Luther. Les bières précédèrent les verres de vodka qui furent suivis de bien d'autres. Un homme prit place sur un des tabourets vide, au comptoir, à côté d'elle. Il commanda un Whisky pur malt de 15 ans d'âge avec glace.
Leigh savait de qui il s'agissait, sans le regarder: "Bonsoir Gale."
Bertram: "Comment as-tu su que c'était moi?"
Leigh Ann: "Il n'y a que toi pour massacrer une boisson aussi noble avec de la glace."
Bertram: "Tu n'as rien perdu de ton franc parler."
Leigh Ann: "Ni toi de ton arrogance."
Bertram: "Ca va avec la description du poste de directeur. C'est une surprise de te revoir."
Leigh Ann: "Bonne j'espère."
Bertram: "Pourquoi es-tu venu ici, après tout ce temps?"
Leigh Ann: "Pour me saouler."
Bertram: "Il y a des tas d'endroits pour ça."'
Leigh Ann: "Oui, mais ici on peut le faire avec classe. Et c'est le seul endroit où j'avais des chances de tomber sur toi."
Bertram: "J'avoue que je n'espérais pas avoir de tes nouvelles. En particulier, après notre dernière entrevue."
Leigh Ann: "Tu parles. Si c'était vrai, pourquoi tu m'aurais fait livré des fleurs pour ma promotion? A quoi ça aurait rimé?"
Bertram: "Dois-je en déduire que tu m'as pardonné?"
Elle but son verre et commanda une autre tournée, en le dévisageant, sans pour autant répondre à sa question.
Leigh Ann:" Où sont ta veste et ta cravate? Tu t'es fais dépouillé?"
Bertram: "Je vois. Tu ne me répondra pas."
Elle leva un sourcil sans ouvrir la bouche.
Bertram: "Je viens ici pour me détendre, je les ai laissées dans ma voiture."
Là c'est lui qui lui adressa un regard appuyé.
Bertram: "Quelque chose ne va pas visiblement. Je t'ai aperçu avec Luther, en ville, ces jours-ci. C'est lui qui te mets dans cet état?"
Leigh Ann: "Quel fin psychologue. Tu as raté ta vocation."
Bertram: "Si tu continus à cette cadence, tu vas vite ne plus être maîtresse de tes actes."
Leigh Ann: "Laisse-moi résumer. D'abord tu essaies de m'étrangler et maintenant tu te soucis de ma santé. C'est trop choux."
Bertram: "Je n'avais pas l'intention de me poser en tant qu'objecteur de conscience. Je serais mal placé pour ce rôle."
Elle sourit.
Leigh Ann: "C'est le moins qu'on puisse dire."
Bertram: "Explique-moi ce que tu attends de moi."
Leigh Ann: "Ca va te paraître étrange et ça l'est. J'ai besoin d'un confident et tu as toujours su écouter."
Bertram: "Tu as raison c'est étrange."
Leigh Ann: "Avant que les choses ne se compliquent, avant qu'on aille trop loin, nous étions amis. Malgré ce qui s'est passé, j'ai encore confiance en toi. C'est plutôt dingue."
Bertram: "Pourquoi tu ne te confies pas à Jane?"
Leigh Ann, bafouilla dans son verre: "Il est trop occupé à roucouler."
Bertram: "Tu disais?"
Leigh Ann: "Des conneries."
Bertram: "De quoi voulais-tu qu'on parle?"
Leigh Ann: "Oh, rien de particulier, je voulais discuter. Mais laisse tomber c'était une idée stupide."
Le verre vide, devant elle ne tarda pas à être remplacé par un autre.
Bertram: "Discutons, alors. Ca freinera peut-être ta consommation. Tu ne devais pas rester, à Los Angeles?"
Leigh Ann: "Tu n'es pas au courant? Moi qui pensais que tu savais tout ce qui se passait dans cette ville... Je bosse à la criminelle Sacramento. Pour me rapprocher de mon cher et tendre. Tu vois où j'en suis, à me saouler dans un bar avec mon ex. Ah, c'est pathétique."
Bertram: "Je te trouve très dure avec toi."
Leigh Ann: "Assez parlé de moi. Toi, tu n'étais pas censé quitter la ville?"
Bertram: "Je suis parti, un moment. Le temps de régler certaines choses."
Leigh Ann: "Ouh, je vois. Ca concerne ta petite bande de sociopathes. Celle qui était supposée te menacer et vouloir me supprimer. Je savais que c'était du vent."
Bertram: "C'était la vérité. Nous étions menacés. Mais tu n'as plus à t'en faire."
L'état d'ébriété de la demoiselle la fit tituber, en descendant de son tabouret. Elle n'avait pas prêté attention à ces derniers mots, ce qui arrangeait bien son interlocuteur.
Bertram: "Je te reconduis, à ton appartement."
Leigh Ann: "J'habite plus là-bas. J'ai une chambre... Arg, je ne sais plus où. Je vais y aller, à pieds, ça me reviendra."
Avant d'atteindre la sortie de l'établissement, elle chuta, relevée par son compagnon de beuverie.
Bertram: "Tu n'iras pas loin dans ton état."
Il la transporta, comateuse, dans la voiture. Elle y somnola jusqu'à ce qu'ils arrivent au domicile du directeur du CBI. Là, elle entra et avança vers le placard contenant les bouteilles d'alcool.
Leigh Ann: "Tu m'offres un dernier verre?"
Bertram, sur la pas de la porte: "La dernière fois, on sait comment ça c'est terminé. Tu es sûre d'être prête à faire ça à Luther?"
Leigh Ann: "Luther? Il s'en fiche pas mal."
Elle le rejoignit et commença à lui enlever sa chemise, sans conviction. Bertram voyait qu'elle agissait par dépit et quand elle l'embrassa, il attrapa ses poignets, pour se séparer d'elle. Leigh Ann fondit en larme, contre lui. Il referma ses bras sur son dos, avant d'essuyer un refus soudain, de la jeune femme qui s'éloigna de lui.
Leigh Ann: "Je ne retomberais pas dans ce piège."
Sur le point de franchir la porte, elle hésitait à fuir, désorientée par sa situation.
Bertram: "Leigh, ce n'est pas prudent. Tu peux à peine mettre un pied devant l'autre."
Leigh Ann: "Merci de ta sollicitude, mais j'y arriverais. Je ne dois pas rester ici..."
Bertram: "Avec moi. C'est bien ce que tu allais dire."
Près de la porte ouverte, elle se retourna.
Leigh Ann: "Ecoute, Gale, j'ai apprécié ton aide. Ce soir et même... avant. Mais ce qui c'est passé n'a eu lieu que parce que je croyais que Luther était mort. Si j'avais su la vérité, j'aurais gardé mes distances avec toi."
Bertram: "Je n'en ai jamais douté. Cela dit, ça ne nous empêche pas d'être amis."
Leigh Ann: "En fait, il me paraît plus sage qu'on ne se voit plus, en dehors du boulot."
Il sourit de toutes ses dents, tandis qu'elle disparaissait dans le couloir, en pensant: "Nous allons très vite nous revoir, Leigh Ann."
La jeune femme monta, dans un taxi qui la déposa dans le seul endroit où elle trouverait refuge. Elle frappa à la porte et s'aperçu aussitôt, que la chambre était vide. Peu importe, elle entra et s'effondra sur le lit. Visiblement, personne n'y avait dormi, depuis plusieurs nuits.
A l'aube, Jane rentra chez lui. Sans allumer la lumière, il jeta sa veste, sur une chaise. Tout à coup, il distingua une silhouette, dans la pénombre. En s'en approchant, il découvrit l'identité du squatteur. Il soupira, puis remonta la couverture, sur la jeune femme.
Jane souffla: "Oh non, Leigh. J'aurais préféré me tromper, pour une fois."
Elle dormait et ne l'entendit pas. Mais son sommeil n'était pas serein. Elle fronçait les sourcils, ses yeux bougeaient, sous ses paupières closes. Son frère s'allongea, à sa droite face à elle. Il dégagea une mèche qui tombait sur son visage, en la plaçant derrière son oreille.
Jane murmurait: "Chut... Je suis là, je veille sur toi. Comme la lune veille sur la Terre. Tant qu'on est ensemble rien ne peut nous arriver, jamais."
Il avait l'habitude de lui répéter ces mots quand elle était enfant et qu'elle faisait des cauchemars. A cette époque, c'était imparable. Toutefois, le temps avait passé et ce réconfort ne serait pas aussi efficace, dans le cas présent. Patrick se doutait que sa petite soeur avait le coeur brisé et de la pire des manière, car celui qu'elle aimait l'avait réduit en miette.
TBC...
Suite
Dernière édition par lilia le Ven 9 Mai 2014 - 0:01, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Les liens du sang ^
J'avais loupé beaucoup de chapitres mais j'adore! c'est vraiment bien! Pauvre Leigh, je m'en suis doutée aussi lorsque Luther est réapparu, je trouvais ça trop... rapide, bizarre. Dis-moi que ça se finira bien pour eux Et j'aime la relation Jisbon, qui est encore timide, hésitante. C'est mimi
Kat4- Agent de circulation
- Personnage préféré : Jane-Lisbon
Loisirs : Ecrire, lire, regarder Castle et Mentalist
Re: Les liens du sang ^
Merci Kat4 & Esmée!!!
Voici la suite...
Chapitre 45
A 8h, l'alarme du téléphone de la jeune femme la tira brusquement de son sommeil. Elle attrapa aussitôt l'appareil, afin de couper ce bruit infernal qui agressait ses tympans tel un marteau piqueur. Elle s'assit sur le bord du lit, en se frottant le visage, pour se réveiller complètement. La chambre était encore vide et elle en déduisit que son frère n'était pas rentré de la nuit. Alors qu'elle pensait cela, la porte d'entrée claqua, derrière le mentaliste, les mains encombrées d'un sac en papier.
Jane: "Ah, tu es réveillé."
Leigh Ann: "Ouais, si on veut. Pourquoi tu n'es pas surpris de me voir?"
Jane: "Je t'ai trouvé ici, il y a environ trois heures."
Leigh Ann: "Hum. Qu'est-ce qu'il y a dans le sac?"
Il le posa sur la table et invita sa cadette à s'asseoir avec lui, tandis qu'il déballait ses achats: un gobelet de thé et un autre de café noir, sans sucre, accompagnés de deux muffins aux groseilles.
Leigh Ann: "Tu t'en aies souvenu."
Jane: "Bien sûr, tu en raffolais quand tu étais petite. J'espère que ça n'a pas changé."
Leigh Ann: "C'est bien une des seules choses qui n'a pas changé, dans ma vie."
Elle émietta consciencieusement sa viennoiserie, sans y goûter.
Jane: "Si tu me disais où tu étais hier soir?"
Elle sourit.
Leigh Ann: "Comme si tu ne le savais pas, déjà."
Jane haussa les épaules en penchant la tête: "Tes vêtements empestent la fumée de cigare cubains et il n'y a qu'un bar, en ville, qui les vend."
Leigh Ann: "Avant que tu me le demandes, Bertram était là-bas, lui-aussi."
Jane: " Mais ce n'est la raison de ta gueule de bois et de ta présence ici, n'est-ce pas?"
Leigh Ann: "Non, ce n'est pas lui."
Jane: "Luther."
Leigh Ann: "Ouais Luther. Il m'a avoué qu'il ne m'aimait pas. Il a joué la comédie pour me préserver, mais ça n'a pas fonctionné. Sa solution c'est de faire un break, le temps que ses sentiments reviennent. Tu parles! Je sais très bien ce que ça signifie. C'est la première étape avant une rupture définitive."
Jane: "J'irais lui parler. Vous séparer ne résoudra rien."
Leigh Ann: "Fais pas ça. Il a raison. C'est ridicule que nous vivions sous le même toit. Nous ne sommes plus un couple, depuis des semaines. Au mieux, nous sommes des colocataires."
Jane: "Tu dramatises un peu, tu ne crois pas. Si tu ne comptais pas pour lui, il aurait continué à te mentir. En étant honnête avec toi, il veut faire des efforts pour que les choses reviennent à la normale. Tout va s'arranger, tu verras."
Leigh Ann: "Evidemment."
La moue boudeuse de la demoiselle traduisait son scepticisme par rapport aux encouragements de son frère. Elle délaissa ce copieux petit déjeuner et se rendit, dans la salle de bain. Depuis l'autre pièce, le mentaliste continuait la conversation.
Jane: "Quels sont tes projets?"
Leigh Ann: "Là tout de suite, je file au bureau. Je ne suis pas en avance."
Jane: "Je voulais dire, ensuite."
Elle reparut vêtue du pantalon qu'elle portait la veille et d'une chemise au consultant.
Leigh Ann: "Je t'emprunte une chemise. Ca ne t'ennuis pas. La mienne sent trop l’alambic. Ca ferait mauvais genre, pour une chef de département."
Il s’empara du vêtement, remisé sur la corbeille à linge, et le renifla. Il remarqua effectivement, les effluves de tabac et de bière qui s’en dégageaient, mais une autre odeur y était mêlée, une odeur familière. Il s'agissait d'un parfum masculin, identique à celui qui flottait dans l'open space, en présence de Bertram.
Leigh Ann observant son manège: "Tu fais quoi, là?"
Jane: "Le col de ta chemise est imprégné de l'après rasage de Bertram."
Leigh Ann: "Et alors? Je t'ai dit qu'il était dans ce bar et que nous avions discuté."
Jane: "Discuté. Hum... Comment a-t-il pu transférer son parfum sur toi, si vous n'avez fait que discuter?"
Leigh Ann soupira fortement: "D'accord. On est allé chez lui et il m'a prise dans ses bras..."
Jane: "Et?"
Leigh Ann: "Je l'ai embrassé."
Le regard, au début compatissant du blond, devint noir de colère.
Leigh Ann: "Me regarde pas comme si j'avais commis un crime. J'étais super mal."
Jane: "A quel point? Au point de coucher avec lui? Encore une fois?"
Leigh Ann répondit sèchement: "Oui, à ce point-là. Sauf que je ne l'ai pas fait. Je suis partie, avant d'aller trop loin. Mais je t'avoue que ça n'a pas été facile de le repousser."
Jane: "Il s'est montré insistant?"
Leigh Ann: "Non. Ca n'a pas été facile, parce que j'avais envie de rester. Luther me rejette obstinément, alors que Gale... Gale me comprend, il est là quand j'ai besoin que quelqu'un me serre contre lui. Luther n'en est plus capable. Pas avec moi, en tout cas."
Jane: "Leigh, tu oublis que je suis là. C'est mon rôle de te soutenir. Je suis ton frère."
Leigh Ann: "Je sais. Mais tu ne peux pas tout arranger."
Jane: "Peut-être. Mais Bertram n'est pas une bonne solution à tes problèmes de couple."
Leigh Ann: "Tu ne l'aimes pas, ça n'est un secret pour personne."
Jane: "Ce n'est pas que je ne l'aime pas. Je n’aime pas qu’il tourne autour de ma petite soeur."
Leigh Ann: "Il n'est pas dangereux, je peux le gérer. Et... il est le seul ami que j’ai, en Californie."
Jane: "Ami! Un homme qu'il y a quelques mois, tu soupçonnais d'être un tueur en série!"
Leigh Ann: "J'ai fait une erreur. Et par-dessus le marché, après l'avoir accusé à tords, voilà que je me sers de lui comme d'un exutoire. Ce n'est pas reluisant."
Jane: "Je rêve! Tu n'es tout de même pas entrains de le plaindre!"
Leigh Ann: "Ce n'est pas ça. Il a été là pour moi et j'ai honte de la façon dont je l'ai traité, hier soir. Ca ne va pas te plaire, j'en suis sûre, mais je ne veux pas cesser de le voir, même si je lui ai dit le contraire. Tu vas trouver ça absurde, mais je me sens bien lorsqu’il est là."
Jane très contrarié par la confession de sa soeur: "Bien... Tu es une adulte, après tout. Mais fais-moi une faveur, restes-en à l'amitié, avec ce type."
Leigh Ann: "Ne t'en fais pas. Si Luther n'a plus de sentiments pour moi, je suis toujours amoureuse de lui et je ne le tromperais pas. Même si, de son côté..."
Jane: "Ce n'est pas son genre. Et puis, je le surveillerais de près, pour m'en assurer."
Leigh Ann: "Tu sais, je ne pourrais pas lui en vouloir d'aller voir ailleurs. Puisqu'il n'éprouve plus rien pour moi, il n'aurait pas conscience de me tromper. Je ne suis plus qu'une vague idée, une impression de déjà vu, dans son esprit."
Elle ravala les quelques larmes qui menaçaient de s'échapper de ses yeux et attrapa sa veste.
Jane: "Je te dépose, si tu veux."
Leigh Ann: "Le commissariat est à l'opposé du CBI, ça t'obligerait à faire un détour. Non, je vais marcher, ça me fera du bien."
Jane: "Tu sais où dormir, ce soir? Je présume que tu ne retourneras pas chez Luther."
Leigh Ann: "Je vais passer à l'appartement, quand il ne sera pas là, pour prendre des affaires et je louerais une chambre, en ville."
Jane: "Laisse tomber la chambre. Tu vas rester ici."
Leigh Ann: "Je ne veux pas m'imposer."
Jane: "Ca ne sera pas un souci. Et ça nous rappellera quand on partageait la même chambre dans la caravane d’Alex."
Leigh Ann: "Je me souviens surtout que tu te débrouillais toujours pour rejoindre la fille qui campaient derrière chez nous. Un peu comme aujourd'hui, en fait, à ceci près, que tu ne sors plus par la fenêtre. Ca marche bien entre Térésa et toi, apparemment."
Il rougit légèrement.
Leigh Ann: "Ne sois pas timide, Patrick. Je trouve ça génial que vous vous soyez trouvé."
Il la regarda d'un air triste.
Leigh Ann: "Tu devrais être heureux, pourquoi tu fais cette tête d'enterrement?"
Jane: "J'aurais voulu qu'on le soit, en même temps."
Leigh Ann: "Sourit, ce n'est pas la fin du monde. Tu mérites de recommencer à vivre."
Elle déposa un baiser sur sa joue, le serra brièvement dans ses bras et sortit. Bien qu'elle ait fait promettre à Jane de laisser Luther en paix, il ne l'entendait pas de cette oreille. C'est donc, en connaissance de cause qu'il brava l'interdiction, en allant frapper à la porte de son supérieur. Ce dernier l'autorisa à entrer, mais avec une appréhension dans la voix.
Wainwright: "Jane, que puis-je faire pour vous?"
Jane referma soigneusement derrière lui: "Pour moi, rien. Mais peut-être pourriez-vous m'expliquer ce que ma soeur fabriquait chez moi, cette nuit, au lieu d'être avec son mari."
Il paraissait évident que leur échange n'aurait rien de convivial.
Wainwright passa une main sur son visage, avant de répondre: "Nous ne sommes plus mariés, vous l'oubliez."
Jane: "Je sais, mais Leigh vous considère encore comme son époux, depuis que vous vous êtes dit oui, dans cette chapelle. Vous l'avez oublié ça aussi, à moins que ça ne représente rien pour vous!"
Wainwright: "Je me souviens de ce jour. Comment l'oublier. Le la veille du jour où votre frère m'a poignardé et laissé pour mort. Votre frère à tous les deux a failli foutre ma vie en l'air!"
Ces propos, déclarés avec une violence mêlée de colère, inhabituelle chez ce jeune homme d'un naturel si patient, choquèrent le mentaliste.
Jane: "Vous en voulez à Leigh, pour ce vous est arrivé. Votre mère vous a bien fait la leçon, visiblement."
Wainwright: "Ma mère n'a rien à voir là-dedans. C'est certainement injuste et cruel mais je n'arrive pas à aimer Leigh Ann, à nouveau. J'ai essayé. Je vous jure que je l'ai voulu de toutes mes forces, sans résultat. Quand je la regarde, l'espace d'un instant, je sens que mes sentiments reviennent et la seconde suivante... Je repense à l'agression. C'est un cercle vicieux."
Jane: "Vous devez le briser, avant qu'il ne soit trop tard, pour vous deux."
Wainwright: "Je sais ce qu'on a vécu, ensemble. Ces moments me manquent et j'ignore pourquoi. Je nous revois heureux et je voudrais comprendre pourquoi. Je n'ai pas pris cette décision à la légère. J'ai retourné le problème dans tous les sens. Cette séparation ne peut se révéler que bénéfique."
Jane septique: "C'est possible."
Wainwright: "Vous ne me semblez pas convaincu."
Jane: "Ca peut marcher, je ne dis pas le contraire. Mais à une condition."
Wainwright: "Laquelle?"
Le blond était debout et tournait en rond, dans la pièce, cherchant comment lui avouer, en partie, la confession de sa soeur, sans pour autant la trahir.
Jane: "Soyez honnête. Avez-vous une aventure avec une autre femme, Luther?"
Wainwright s'offusqua aussitôt: "Quoi! Pour qui me prenez-vous! Je ne ferais jamais une telle chose à Leigh Ann. J'ai beau ne pas ressentir les sentiments qui nous liaient, autrefois, j'ai trop de respect pour elle... Attendez une minute... Est-ce que votre soeur a eu quelqu'un?"
Jane: "A votre avis? Elle était anéantie par votre disparition."
Wainwright: "C'était sérieux?"
Jane: "Elle est tombée amoureuse, ce qui ne se serait pas produit si vous lui aviez donné des signes de vie. Donc oui, je pense que c'était sérieux."
Wainwright: "Qui était-ce? Je le connais?"
Jane: "Ca n'a pas d'importance. Ce qui importe, c'est qu'elle est susceptible de renouer avec cet homme. En restant passif, vous la poussez involontairement dans ses bras."
Après un silence, durant lequel le jeune agent était songeur, il réagit.
Wainwright: "Peut-être est-ce le mieux pour elle. Si il la rend heureuse."
Ce qu'il venait de déclarer fit bouillir intérieurement, le consultant.
Jane: "Vous délirez! C'est avec vous qu'elle est heureuse! Bon sang Luther! Réveillez-vous! Ce n'est pas pour cet homme qu'elle était prête à mettre fin à ses jours. C'était pour vous rejoindre. Elle ne l'aurait fait pour personne d'autre."
Le jeune homme se murait dans le silence, face à l'avalanche de reproches, dont il était la cible.
Jane: "Vous étiez le seul sur qui elle pouvait se reposer, le seul en qui elle avait une confiance totale et vous la faites souffrir, plus que quiconque, plus que moi, plus que Red John, en l'excluant ainsi de votre vie."
Wainwright: "Je ne vois pas de solution. C'est une impasse. Jane, dites-moi ce que je dois faire. Aidez-moi, je vous en prie."
Jane: "Redevenez l'homme que vous étiez, l'homme qu'elle aime. Sans quoi, vous aurez gâché son existence et la vôtre."
Il l'abandonna, seul, à méditer sur cette indéniable réalité, à laquelle, le jeune homme ne voyait aucune issue. La semaine suivante, Luther fit tout pour réveiller ses sentiments. Il passa des nuits entières à feuilleter leurs albums, à détailler chaque photo, de ce couple, dont il se sentait étranger, dans l'espoir de provoquer un déclic. Mais le miracle qu'il espérait de ne produisit pas. A bout de patience, il renonça, considérant l'inefficacité de sa démarche. A quoi bon s'acharner à observer ces scènes de bonheur, à jamais effacées, si ce n'est à se faire plus de mal.
De son côté, Jane consacrait un temps considérable à sa cadette, délaissant par la même, Lisbon. Celle-ci ne lui en tenait pas rigueur, car elle savait qu'il voulait prendre soin de sa soeur. C'était plus qu'un devoir pour lui, c'était un besoin. Il lui était inconcevable d'être heureux, si elle ne l'était pas. Le couple qu'il formait avec Térésa ne s'en trouvait pas ébranlé, mais bizarrement, encore plus solide. Dans la mesure du possible, ils essayaient de se retrouver en tête à tête, plusieurs soir, par semaine, principalement, chez l'agent. Jane avait souvent du mal à laisser sa petite soeur seule, mais elle l'obligeait à rejoindre sa petite amie. Il n'opposait jamais de résistance car la demoiselle se montrait autoritaire et refusait qu'il fasse du baby sitting, au lieu d'aller se distraire avec Térésa.
Une fois débarrassée de ce frère sur-protecteur, elle broyait du noir, assise devant la télévision. Elle imaginait ce que faisait Luther, au même moment. Etait-il endormi? Pensait-il à elle? Avait-il de la compagnie? Et tout un tas d'autres hypothèses qui lui minaient le moral. Ce qu'elle ignorait, c'est que le jeune homme était exactement comme elle, déprimé, dans son grand appartement, un tas de photos éparpillées, devant lui.
Bien qu'ils ne se soient croisés que rarement, en ville, ils échangeaient régulièrement des messages par téléphone interposé. Toutefois, ces sms se limitaient à un "bonne nuit" et rien d'autre. C'était devenu une habitude, chaque soir, ils s'envoyaient ces deux mots, le dernier lien qui subsistaient entre eux. Luther ne s'était jamais déplacé dans les locaux de la police de Sacramento et elle ne venait plus au CBI, depuis leur séparation. D'ailleurs, la jeune femme n'avait reçu la visite d'aucun des agents fédéraux, mis à part celle de son frère et Lisbon.
Le fait que Leigh Ann n'ait pas eu de contact avec le CBI était à priori, une bonne nouvelle, signe que la criminalité était en baisse. Mais cette accalmie allait brutalement cesser ce jour-là. A peine arrivée à son poste, la capitaine Jane fut alpaguée par son supérieur, le commandant Green, qui lui remit un dossier.
Green: "Jane! Trois corps en décomposition. Vous vous en chargez. Nous sommes en effectifs réduit aujourd'hui."
Il disparut dans son bureau.
Leigh Ann murmura: "Trois cadavre pour le p'tit dej'. Hum. Vous savez comment me faire plaisir."
Elle prit rapidement connaissance de l'affaire en question. Un charnier avait été signalé, dans une grange abandonnée, à l'extérieur de la ville. Trois corps rendus non identifiables, par le feu. En arrivant sur place, elle passa sous le ruban jaune et fut instantanément interpellée par un petit monticule de feuilles mortes au pied des victimes. A la manière dont il était formé, ce n'était pas le vent qui l'avait placé là. Elle enfila une paire de gans en latex et les balaya avec la main, découvrant sur le plancher, le sourire ensanglanté. Un Iris séché était posé, au centre. Machinalement, sans trop savoir pourquoi, elle le subtilisa et le rangea dans sa poche. Des pas, derrière elle, la firent se relever.
Leigh Ann: "Agent Cho. Qui vous a prévenu?"
Cho: "Le CBI est informé automatiquement dans ce genre de cas."
Leigh Ann: "C'est vrai."
L'asiatique jeta un oeil au dessin et s'éloigna pour passer un appel, puis revint vers elle.
Leigh Ann, blasée: "Je suppose que le CBI reprend le dossier."
Sa déception d'être mise sur la touche,était incontestable.
Cho: "Oui. Mais nous faisons équipe."
Leigh Ann: "Nous faisons équipe?"
Cho: "Exact."
Leigh Ann: "Vous voulez dire, nos deux services?"
Cho: "Je veux dire vous et moi."
Leigh Ann: "Qui a donné cet ordre? Luther?"
Cho: "Bertram. Il tient à ce qu'un membre de la police locale nous seconde et il a exigé que ce soit vous, comme nous avons déjà collaboré."
La jeune femme eut un mauvais pressentiment. Son instinct lui criait de se méfier. Les questions se bousculaient dans sa tête. Qui étaient ces hommes étendus, dans cet endroit, loin de toute présence humaine et pourquoi le directeur du CBI voulait qu'elle soit, sur cette enquête?
Le coroner dépêché sur les lieux, vint leur faire part de ses premières constatations. Selon toutes vraisemblances, il s'agissait d'une exécution. Les victimes avaient reçu une balle en pleine tête, et avaient été incinérées, en grande partie. La chronologie de ces événements restaient à établir. En revanche, la date des crimes était certaine. Ils avaient été perpétré environ dix à douze semaines, auparavant. Cette estimation coïncidait avec le moment où Bertram avait prétendu s'être absenté de Sacramento. Voilà qui ne manqua pas de troubler la jeune capitaine de police, déjà très perturbée par l'indice laissé au beau milieu de la scène de crime. Nul doute que cette fleur lui était destinée. Ce n'était pas un indice, mais un message laissé à son intention. L'auteur de ce carnage voulait qu'elle sache qui il était.
TBC...
Suite
Voici la suite...
Chapitre 45
A 8h, l'alarme du téléphone de la jeune femme la tira brusquement de son sommeil. Elle attrapa aussitôt l'appareil, afin de couper ce bruit infernal qui agressait ses tympans tel un marteau piqueur. Elle s'assit sur le bord du lit, en se frottant le visage, pour se réveiller complètement. La chambre était encore vide et elle en déduisit que son frère n'était pas rentré de la nuit. Alors qu'elle pensait cela, la porte d'entrée claqua, derrière le mentaliste, les mains encombrées d'un sac en papier.
Jane: "Ah, tu es réveillé."
Leigh Ann: "Ouais, si on veut. Pourquoi tu n'es pas surpris de me voir?"
Jane: "Je t'ai trouvé ici, il y a environ trois heures."
Leigh Ann: "Hum. Qu'est-ce qu'il y a dans le sac?"
Il le posa sur la table et invita sa cadette à s'asseoir avec lui, tandis qu'il déballait ses achats: un gobelet de thé et un autre de café noir, sans sucre, accompagnés de deux muffins aux groseilles.
Leigh Ann: "Tu t'en aies souvenu."
Jane: "Bien sûr, tu en raffolais quand tu étais petite. J'espère que ça n'a pas changé."
Leigh Ann: "C'est bien une des seules choses qui n'a pas changé, dans ma vie."
Elle émietta consciencieusement sa viennoiserie, sans y goûter.
Jane: "Si tu me disais où tu étais hier soir?"
Elle sourit.
Leigh Ann: "Comme si tu ne le savais pas, déjà."
Jane haussa les épaules en penchant la tête: "Tes vêtements empestent la fumée de cigare cubains et il n'y a qu'un bar, en ville, qui les vend."
Leigh Ann: "Avant que tu me le demandes, Bertram était là-bas, lui-aussi."
Jane: " Mais ce n'est la raison de ta gueule de bois et de ta présence ici, n'est-ce pas?"
Leigh Ann: "Non, ce n'est pas lui."
Jane: "Luther."
Leigh Ann: "Ouais Luther. Il m'a avoué qu'il ne m'aimait pas. Il a joué la comédie pour me préserver, mais ça n'a pas fonctionné. Sa solution c'est de faire un break, le temps que ses sentiments reviennent. Tu parles! Je sais très bien ce que ça signifie. C'est la première étape avant une rupture définitive."
Jane: "J'irais lui parler. Vous séparer ne résoudra rien."
Leigh Ann: "Fais pas ça. Il a raison. C'est ridicule que nous vivions sous le même toit. Nous ne sommes plus un couple, depuis des semaines. Au mieux, nous sommes des colocataires."
Jane: "Tu dramatises un peu, tu ne crois pas. Si tu ne comptais pas pour lui, il aurait continué à te mentir. En étant honnête avec toi, il veut faire des efforts pour que les choses reviennent à la normale. Tout va s'arranger, tu verras."
Leigh Ann: "Evidemment."
La moue boudeuse de la demoiselle traduisait son scepticisme par rapport aux encouragements de son frère. Elle délaissa ce copieux petit déjeuner et se rendit, dans la salle de bain. Depuis l'autre pièce, le mentaliste continuait la conversation.
Jane: "Quels sont tes projets?"
Leigh Ann: "Là tout de suite, je file au bureau. Je ne suis pas en avance."
Jane: "Je voulais dire, ensuite."
Elle reparut vêtue du pantalon qu'elle portait la veille et d'une chemise au consultant.
Leigh Ann: "Je t'emprunte une chemise. Ca ne t'ennuis pas. La mienne sent trop l’alambic. Ca ferait mauvais genre, pour une chef de département."
Il s’empara du vêtement, remisé sur la corbeille à linge, et le renifla. Il remarqua effectivement, les effluves de tabac et de bière qui s’en dégageaient, mais une autre odeur y était mêlée, une odeur familière. Il s'agissait d'un parfum masculin, identique à celui qui flottait dans l'open space, en présence de Bertram.
Leigh Ann observant son manège: "Tu fais quoi, là?"
Jane: "Le col de ta chemise est imprégné de l'après rasage de Bertram."
Leigh Ann: "Et alors? Je t'ai dit qu'il était dans ce bar et que nous avions discuté."
Jane: "Discuté. Hum... Comment a-t-il pu transférer son parfum sur toi, si vous n'avez fait que discuter?"
Leigh Ann soupira fortement: "D'accord. On est allé chez lui et il m'a prise dans ses bras..."
Jane: "Et?"
Leigh Ann: "Je l'ai embrassé."
Le regard, au début compatissant du blond, devint noir de colère.
Leigh Ann: "Me regarde pas comme si j'avais commis un crime. J'étais super mal."
Jane: "A quel point? Au point de coucher avec lui? Encore une fois?"
Leigh Ann répondit sèchement: "Oui, à ce point-là. Sauf que je ne l'ai pas fait. Je suis partie, avant d'aller trop loin. Mais je t'avoue que ça n'a pas été facile de le repousser."
Jane: "Il s'est montré insistant?"
Leigh Ann: "Non. Ca n'a pas été facile, parce que j'avais envie de rester. Luther me rejette obstinément, alors que Gale... Gale me comprend, il est là quand j'ai besoin que quelqu'un me serre contre lui. Luther n'en est plus capable. Pas avec moi, en tout cas."
Jane: "Leigh, tu oublis que je suis là. C'est mon rôle de te soutenir. Je suis ton frère."
Leigh Ann: "Je sais. Mais tu ne peux pas tout arranger."
Jane: "Peut-être. Mais Bertram n'est pas une bonne solution à tes problèmes de couple."
Leigh Ann: "Tu ne l'aimes pas, ça n'est un secret pour personne."
Jane: "Ce n'est pas que je ne l'aime pas. Je n’aime pas qu’il tourne autour de ma petite soeur."
Leigh Ann: "Il n'est pas dangereux, je peux le gérer. Et... il est le seul ami que j’ai, en Californie."
Jane: "Ami! Un homme qu'il y a quelques mois, tu soupçonnais d'être un tueur en série!"
Leigh Ann: "J'ai fait une erreur. Et par-dessus le marché, après l'avoir accusé à tords, voilà que je me sers de lui comme d'un exutoire. Ce n'est pas reluisant."
Jane: "Je rêve! Tu n'es tout de même pas entrains de le plaindre!"
Leigh Ann: "Ce n'est pas ça. Il a été là pour moi et j'ai honte de la façon dont je l'ai traité, hier soir. Ca ne va pas te plaire, j'en suis sûre, mais je ne veux pas cesser de le voir, même si je lui ai dit le contraire. Tu vas trouver ça absurde, mais je me sens bien lorsqu’il est là."
Jane très contrarié par la confession de sa soeur: "Bien... Tu es une adulte, après tout. Mais fais-moi une faveur, restes-en à l'amitié, avec ce type."
Leigh Ann: "Ne t'en fais pas. Si Luther n'a plus de sentiments pour moi, je suis toujours amoureuse de lui et je ne le tromperais pas. Même si, de son côté..."
Jane: "Ce n'est pas son genre. Et puis, je le surveillerais de près, pour m'en assurer."
Leigh Ann: "Tu sais, je ne pourrais pas lui en vouloir d'aller voir ailleurs. Puisqu'il n'éprouve plus rien pour moi, il n'aurait pas conscience de me tromper. Je ne suis plus qu'une vague idée, une impression de déjà vu, dans son esprit."
Elle ravala les quelques larmes qui menaçaient de s'échapper de ses yeux et attrapa sa veste.
Jane: "Je te dépose, si tu veux."
Leigh Ann: "Le commissariat est à l'opposé du CBI, ça t'obligerait à faire un détour. Non, je vais marcher, ça me fera du bien."
Jane: "Tu sais où dormir, ce soir? Je présume que tu ne retourneras pas chez Luther."
Leigh Ann: "Je vais passer à l'appartement, quand il ne sera pas là, pour prendre des affaires et je louerais une chambre, en ville."
Jane: "Laisse tomber la chambre. Tu vas rester ici."
Leigh Ann: "Je ne veux pas m'imposer."
Jane: "Ca ne sera pas un souci. Et ça nous rappellera quand on partageait la même chambre dans la caravane d’Alex."
Leigh Ann: "Je me souviens surtout que tu te débrouillais toujours pour rejoindre la fille qui campaient derrière chez nous. Un peu comme aujourd'hui, en fait, à ceci près, que tu ne sors plus par la fenêtre. Ca marche bien entre Térésa et toi, apparemment."
Il rougit légèrement.
Leigh Ann: "Ne sois pas timide, Patrick. Je trouve ça génial que vous vous soyez trouvé."
Il la regarda d'un air triste.
Leigh Ann: "Tu devrais être heureux, pourquoi tu fais cette tête d'enterrement?"
Jane: "J'aurais voulu qu'on le soit, en même temps."
Leigh Ann: "Sourit, ce n'est pas la fin du monde. Tu mérites de recommencer à vivre."
Elle déposa un baiser sur sa joue, le serra brièvement dans ses bras et sortit. Bien qu'elle ait fait promettre à Jane de laisser Luther en paix, il ne l'entendait pas de cette oreille. C'est donc, en connaissance de cause qu'il brava l'interdiction, en allant frapper à la porte de son supérieur. Ce dernier l'autorisa à entrer, mais avec une appréhension dans la voix.
Wainwright: "Jane, que puis-je faire pour vous?"
Jane referma soigneusement derrière lui: "Pour moi, rien. Mais peut-être pourriez-vous m'expliquer ce que ma soeur fabriquait chez moi, cette nuit, au lieu d'être avec son mari."
Il paraissait évident que leur échange n'aurait rien de convivial.
Wainwright passa une main sur son visage, avant de répondre: "Nous ne sommes plus mariés, vous l'oubliez."
Jane: "Je sais, mais Leigh vous considère encore comme son époux, depuis que vous vous êtes dit oui, dans cette chapelle. Vous l'avez oublié ça aussi, à moins que ça ne représente rien pour vous!"
Wainwright: "Je me souviens de ce jour. Comment l'oublier. Le la veille du jour où votre frère m'a poignardé et laissé pour mort. Votre frère à tous les deux a failli foutre ma vie en l'air!"
Ces propos, déclarés avec une violence mêlée de colère, inhabituelle chez ce jeune homme d'un naturel si patient, choquèrent le mentaliste.
Jane: "Vous en voulez à Leigh, pour ce vous est arrivé. Votre mère vous a bien fait la leçon, visiblement."
Wainwright: "Ma mère n'a rien à voir là-dedans. C'est certainement injuste et cruel mais je n'arrive pas à aimer Leigh Ann, à nouveau. J'ai essayé. Je vous jure que je l'ai voulu de toutes mes forces, sans résultat. Quand je la regarde, l'espace d'un instant, je sens que mes sentiments reviennent et la seconde suivante... Je repense à l'agression. C'est un cercle vicieux."
Jane: "Vous devez le briser, avant qu'il ne soit trop tard, pour vous deux."
Wainwright: "Je sais ce qu'on a vécu, ensemble. Ces moments me manquent et j'ignore pourquoi. Je nous revois heureux et je voudrais comprendre pourquoi. Je n'ai pas pris cette décision à la légère. J'ai retourné le problème dans tous les sens. Cette séparation ne peut se révéler que bénéfique."
Jane septique: "C'est possible."
Wainwright: "Vous ne me semblez pas convaincu."
Jane: "Ca peut marcher, je ne dis pas le contraire. Mais à une condition."
Wainwright: "Laquelle?"
Le blond était debout et tournait en rond, dans la pièce, cherchant comment lui avouer, en partie, la confession de sa soeur, sans pour autant la trahir.
Jane: "Soyez honnête. Avez-vous une aventure avec une autre femme, Luther?"
Wainwright s'offusqua aussitôt: "Quoi! Pour qui me prenez-vous! Je ne ferais jamais une telle chose à Leigh Ann. J'ai beau ne pas ressentir les sentiments qui nous liaient, autrefois, j'ai trop de respect pour elle... Attendez une minute... Est-ce que votre soeur a eu quelqu'un?"
Jane: "A votre avis? Elle était anéantie par votre disparition."
Wainwright: "C'était sérieux?"
Jane: "Elle est tombée amoureuse, ce qui ne se serait pas produit si vous lui aviez donné des signes de vie. Donc oui, je pense que c'était sérieux."
Wainwright: "Qui était-ce? Je le connais?"
Jane: "Ca n'a pas d'importance. Ce qui importe, c'est qu'elle est susceptible de renouer avec cet homme. En restant passif, vous la poussez involontairement dans ses bras."
Après un silence, durant lequel le jeune agent était songeur, il réagit.
Wainwright: "Peut-être est-ce le mieux pour elle. Si il la rend heureuse."
Ce qu'il venait de déclarer fit bouillir intérieurement, le consultant.
Jane: "Vous délirez! C'est avec vous qu'elle est heureuse! Bon sang Luther! Réveillez-vous! Ce n'est pas pour cet homme qu'elle était prête à mettre fin à ses jours. C'était pour vous rejoindre. Elle ne l'aurait fait pour personne d'autre."
Le jeune homme se murait dans le silence, face à l'avalanche de reproches, dont il était la cible.
Jane: "Vous étiez le seul sur qui elle pouvait se reposer, le seul en qui elle avait une confiance totale et vous la faites souffrir, plus que quiconque, plus que moi, plus que Red John, en l'excluant ainsi de votre vie."
Wainwright: "Je ne vois pas de solution. C'est une impasse. Jane, dites-moi ce que je dois faire. Aidez-moi, je vous en prie."
Jane: "Redevenez l'homme que vous étiez, l'homme qu'elle aime. Sans quoi, vous aurez gâché son existence et la vôtre."
Il l'abandonna, seul, à méditer sur cette indéniable réalité, à laquelle, le jeune homme ne voyait aucune issue. La semaine suivante, Luther fit tout pour réveiller ses sentiments. Il passa des nuits entières à feuilleter leurs albums, à détailler chaque photo, de ce couple, dont il se sentait étranger, dans l'espoir de provoquer un déclic. Mais le miracle qu'il espérait de ne produisit pas. A bout de patience, il renonça, considérant l'inefficacité de sa démarche. A quoi bon s'acharner à observer ces scènes de bonheur, à jamais effacées, si ce n'est à se faire plus de mal.
De son côté, Jane consacrait un temps considérable à sa cadette, délaissant par la même, Lisbon. Celle-ci ne lui en tenait pas rigueur, car elle savait qu'il voulait prendre soin de sa soeur. C'était plus qu'un devoir pour lui, c'était un besoin. Il lui était inconcevable d'être heureux, si elle ne l'était pas. Le couple qu'il formait avec Térésa ne s'en trouvait pas ébranlé, mais bizarrement, encore plus solide. Dans la mesure du possible, ils essayaient de se retrouver en tête à tête, plusieurs soir, par semaine, principalement, chez l'agent. Jane avait souvent du mal à laisser sa petite soeur seule, mais elle l'obligeait à rejoindre sa petite amie. Il n'opposait jamais de résistance car la demoiselle se montrait autoritaire et refusait qu'il fasse du baby sitting, au lieu d'aller se distraire avec Térésa.
Une fois débarrassée de ce frère sur-protecteur, elle broyait du noir, assise devant la télévision. Elle imaginait ce que faisait Luther, au même moment. Etait-il endormi? Pensait-il à elle? Avait-il de la compagnie? Et tout un tas d'autres hypothèses qui lui minaient le moral. Ce qu'elle ignorait, c'est que le jeune homme était exactement comme elle, déprimé, dans son grand appartement, un tas de photos éparpillées, devant lui.
Bien qu'ils ne se soient croisés que rarement, en ville, ils échangeaient régulièrement des messages par téléphone interposé. Toutefois, ces sms se limitaient à un "bonne nuit" et rien d'autre. C'était devenu une habitude, chaque soir, ils s'envoyaient ces deux mots, le dernier lien qui subsistaient entre eux. Luther ne s'était jamais déplacé dans les locaux de la police de Sacramento et elle ne venait plus au CBI, depuis leur séparation. D'ailleurs, la jeune femme n'avait reçu la visite d'aucun des agents fédéraux, mis à part celle de son frère et Lisbon.
Le fait que Leigh Ann n'ait pas eu de contact avec le CBI était à priori, une bonne nouvelle, signe que la criminalité était en baisse. Mais cette accalmie allait brutalement cesser ce jour-là. A peine arrivée à son poste, la capitaine Jane fut alpaguée par son supérieur, le commandant Green, qui lui remit un dossier.
Green: "Jane! Trois corps en décomposition. Vous vous en chargez. Nous sommes en effectifs réduit aujourd'hui."
Il disparut dans son bureau.
Leigh Ann murmura: "Trois cadavre pour le p'tit dej'. Hum. Vous savez comment me faire plaisir."
Elle prit rapidement connaissance de l'affaire en question. Un charnier avait été signalé, dans une grange abandonnée, à l'extérieur de la ville. Trois corps rendus non identifiables, par le feu. En arrivant sur place, elle passa sous le ruban jaune et fut instantanément interpellée par un petit monticule de feuilles mortes au pied des victimes. A la manière dont il était formé, ce n'était pas le vent qui l'avait placé là. Elle enfila une paire de gans en latex et les balaya avec la main, découvrant sur le plancher, le sourire ensanglanté. Un Iris séché était posé, au centre. Machinalement, sans trop savoir pourquoi, elle le subtilisa et le rangea dans sa poche. Des pas, derrière elle, la firent se relever.
Leigh Ann: "Agent Cho. Qui vous a prévenu?"
Cho: "Le CBI est informé automatiquement dans ce genre de cas."
Leigh Ann: "C'est vrai."
L'asiatique jeta un oeil au dessin et s'éloigna pour passer un appel, puis revint vers elle.
Leigh Ann, blasée: "Je suppose que le CBI reprend le dossier."
Sa déception d'être mise sur la touche,était incontestable.
Cho: "Oui. Mais nous faisons équipe."
Leigh Ann: "Nous faisons équipe?"
Cho: "Exact."
Leigh Ann: "Vous voulez dire, nos deux services?"
Cho: "Je veux dire vous et moi."
Leigh Ann: "Qui a donné cet ordre? Luther?"
Cho: "Bertram. Il tient à ce qu'un membre de la police locale nous seconde et il a exigé que ce soit vous, comme nous avons déjà collaboré."
La jeune femme eut un mauvais pressentiment. Son instinct lui criait de se méfier. Les questions se bousculaient dans sa tête. Qui étaient ces hommes étendus, dans cet endroit, loin de toute présence humaine et pourquoi le directeur du CBI voulait qu'elle soit, sur cette enquête?
Le coroner dépêché sur les lieux, vint leur faire part de ses premières constatations. Selon toutes vraisemblances, il s'agissait d'une exécution. Les victimes avaient reçu une balle en pleine tête, et avaient été incinérées, en grande partie. La chronologie de ces événements restaient à établir. En revanche, la date des crimes était certaine. Ils avaient été perpétré environ dix à douze semaines, auparavant. Cette estimation coïncidait avec le moment où Bertram avait prétendu s'être absenté de Sacramento. Voilà qui ne manqua pas de troubler la jeune capitaine de police, déjà très perturbée par l'indice laissé au beau milieu de la scène de crime. Nul doute que cette fleur lui était destinée. Ce n'était pas un indice, mais un message laissé à son intention. L'auteur de ce carnage voulait qu'elle sache qui il était.
TBC...
Suite
Dernière édition par lilia le Dim 8 Juin 2014 - 0:45, édité 2 fois
Invité- Invité
Re: Les liens du sang ^
J'aime cette histoire!! Et je soupçonne Bertram de ne pas être innocent... reste à savoir à quel jeu il joue.... Et j'espère que Luther finira par retomber amoureux de Leigh. Hâte de lire la suite!!
Kat4- Agent de circulation
- Personnage préféré : Jane-Lisbon
Loisirs : Ecrire, lire, regarder Castle et Mentalist
Re: Les liens du sang ^
J'ai lu tous les chapitres en retard au cours de la nuit, je ne pouvais pas m'arrêter. J'aime le développement de ton histoire.
La quête de Leigh Ann pour retrouver , l'inquiétude de Jane envers sa soeur, sa relation avec Lisbon.
Le retour miraculeux de Luther.
C'est si triste qu'il n'ait plus de sentiments envers Leigh et j'espère vraiment qu'il se souviendra de ça, c'est important pour eux.
Et que dire de Bertram. Son attachement envers Leigh me fait peur. C'est malsain.
Il me tarde de lire la suite.
La quête de Leigh Ann pour retrouver , l'inquiétude de Jane envers sa soeur, sa relation avec Lisbon.
Le retour miraculeux de Luther.
C'est si triste qu'il n'ait plus de sentiments envers Leigh et j'espère vraiment qu'il se souviendra de ça, c'est important pour eux.
Et que dire de Bertram. Son attachement envers Leigh me fait peur. C'est malsain.
Il me tarde de lire la suite.
Sweetylove30- Red John
- Personnage préféré : lisbon, jane
Loisirs : lecture, ecriture
Localisation : devant mon ordi avec Patrick Jane dans mes bras
Re: Les liens du sang ^
Merci les filles, vous êtes trop sympas!!!
La suite va arriver, le chapitre est presque terminé mais je cale sur la fin (du chapitre, pas de la fic ). Je sais ce que je veux écrire, mais il faut que je me concentre dessus. J'avoue que j'ai un peu de mal, en ce moment, mon esprit vagabonde beaucoup. J'ai tendance à me disperser. Aller, promis, je vais essayer de m'y mettre ce week end, pour pouvoir poster mon chapitre, rapidement.
La suite va arriver, le chapitre est presque terminé mais je cale sur la fin (du chapitre, pas de la fic ). Je sais ce que je veux écrire, mais il faut que je me concentre dessus. J'avoue que j'ai un peu de mal, en ce moment, mon esprit vagabonde beaucoup. J'ai tendance à me disperser. Aller, promis, je vais essayer de m'y mettre ce week end, pour pouvoir poster mon chapitre, rapidement.
Invité- Invité
Re: Les liens du sang ^
Désolée pour le double post...
Cette fois ça y est, voilà la suite.
Chapitre 46
L'asiatique se tourna vers elle, interpellé par la réaction de sa collègue.
Cho: Si le fait qu'on travaille ensemble, vous pose un problème, je peux me faire remplacer. Rigsby et Van Pelt sont disponibles."
Leigh Ann: "Surtout pas!"
Ce refus franc et plus que direct fit sourire le stoïque agent.
Cho: "Quel enthousiasme."
Leigh Ann: "Ne vous méprenez pas. Je ne remets pas en cause leurs compétences, je suis certaine qu'ils sont de bons enquêteurs. Mais vous êtes le meilleur de l'équipe, voilà tout."
Il croisa les bras, bombant le torse.
Cho: "Je le sais."
Leigh Ann: "Wahoo, ça c'est de la modestie. N'allez pas prendre la grosse tête."
Cho: "Inutile d'être modeste, quand ce n'est que la vérité."
Leigh Ann: "Mouais..."
En retournant à leurs véhicules respectifs, la jeune femme continuait de cogiter, à propos de ce qu'elle avait trouvé, sur la scène de crime. A tel point, qu'elle ne prêta pas attention à la question de son partenaire. Il réitéra sa demande.
Cho: "Capitaine Jane? Leigh Ann!"
Leigh Ann: "Pardon. Vous me parliez?"
Cho: "Vous me suivez au CBI? Nous y feront le point sur l'affaire."
Elle acquiesça, bien que l'éventualité de se retrouver dans cet endroit, à deux pas du bureau de Luther, ne l'enchante guère.
Cho devina ses craintes: "Ne vous inquiétez pas, Wainwright est absent pour la matinée."
Elle lui sourit, soulagée de ne pas avoir à affronter le jeune homme, ce jour-là. Toutefois, une autre angoisse subsistait, concernant la possibilité d'une visite intempestive de Bertram. Cette épée de Damoclès menaçait de s'abattre sur elle. Relativisant, elle se dit que les choses pourraient être pires. Ils pourraient se trouver, tous les deux, au CBI, en même temps. Elle éclata de rire, nerveusement, derrière son volant, en entrant dans le parking du bâtiment fédéral et reprit son sérieux, en descendant de la voiture.
Aussitôt arrivés, les deux équipiers s'installèrent dans l'open space, où une table avait été aménagée à l'intention de la capitaine. Celle-ci y déposa ses affaires, en jetant des regards soucieux, vers le couloir.
Cho: "Détendez-vous. Je vous ai dit qu'il n'était pas là."
Il s'éclipsa dans la cuisine et en revint avec un café qu'il posa à côté de l'ordinateur, sur le bureau. La jeune femme esquissa un timide sourire, mais elle demeurait sur ses gardes. Terriblement nerveuse, elle bouscula la tasse, en répandant le contenu, sur le clavier. Elle épongea sa maladresse.
Leigh Ann: "Désolée. Je ne sais pas ce que j'ai, aujourd'hui."
Cho: "Le stress du premier jour. J'ai connu ça, moi aussi."
Leigh Ann, incrédule, leva un sourcil: "Vous? J'ai vraiment du mal à le croire."
Cho: "D'accord. Je ne sais pas ce que c'est mais je peux l'imaginer."
Leigh Ann: "C'est ridicule, j'ai déjà travaillé ici."
Cho: "Pas sur le dossier Red John."
Leigh Ann: "C'est vrai. La dernière fois, le coupable était mon propre frère. C'était très différent."
Cho: "Je ne voulais pas vous rappeler ce souvenir."
Leigh Ann: "Il n'y a pas de mal. C'était une enquête comme une autre et un dossier classé."
Sans plus de tergiversation, ils se mirent au travail et étudièrent les différentes pièces, à mesure qu'elles leur étaient transmises par la scientifique et le service des légistes. Durant plusieurs jours, ils ne se concentrèrent que sur ces meurtres, passant d'interminables heures, cloîtrés dans les murs du CBI. Parfois même, ils y restaient une partie de la nuit. C'est bien simple, ces deux-là ne se quittaient plus. Par chance, pour la demoiselle, ni Bertram ni Wainwright ne la croisèrent, dans le building ou ailleurs. Malheureusement, cela ne dura qu'un temps et elle finit par apercevoir son ex fiancé. Leigh Ann avait réussi à l'éviter, jusque-là et elle comptait continuer, dans cette voie car elle ne supportait pas la froideur de son comportement. Quant à lui, il l'observait quotidiennement, de loin. C'était automatique. Dès que la jeune femme apparaissait, dans le couloir, il la suivait des yeux, sans pouvoir s'en empêcher. Il commençait à ressentir quelque chose envers elle, mais c'était encore très flou. Il attendait un déclic, un miracle quelconque qui lui permettrait de renouer naturellement avec Leigh Ann. A force de la voir, il pensait que cela l'aiderait et c'est exactement ce qui se produisit, même si ce n'était pas comme il l'avait préconisé.
Chaque soir, en quittant son poste, Luther longeait la cloison de l'open space et chaque soir, il y voyait sa fiancée, échanger des sourires avec l'agent Cho, ainsi que de longues discussions qui n'avaient aucun rapport avec le travail. La complicité qui s'installait entre eux était loin de lui plaire. En rentrant chez lui, ce jour-là, il se souvint du discours moralisateur de Jane et surtout du passage mentionnant l'autre homme, celui qui l'avait remplacé auprès de Leigh Ann. Il s'était souvent interrogé sur son identité, mais à présent, le mystère était dissipé. L'évidence était là, sous ses yeux, depuis des jours. Jane l'avait prévenu et il n'avait pas bougé. Il s'en voulait, il était en colère, contre lui et contre Cho.
Au beau milieu de la nuit, le jeune homme, remonté, se rendit à l'appartement de son employé, afin de régler ses comptes avec lui. Il sonna une fois et frappa fortement, contre la porte. L'asiatique, qui ne dormait pas, ouvrit immédiatement.
Cho: "Agent Wainwright. Que faites-vous ici?"
Wainwright: "Il faut qu'on parle."
Il le fit entrer.
Cho: "Il est tard. Trop tard pour une visite de courtoisie."
C'est sans préambule qu'il lui annonça sèchement le motif de sa venue.
Wainwright: "Leigh Ann a un amant et je sais que c'est vous."
Devant l'absence de réaction de son interlocuteur, il ne put qu'en déduire sa culpabilité.
Wainwright: "Vous ne le niez pas? Vous n'avez rien à dire pour votre défense?"
Cho: "Si vous étiez un mari, Leigh Ann n'aurait pas été voir ailleurs."
L'agent furieux, donna un violent coup de poing, dans le visage de l'asiatique. Celui-ci vacilla, mais resta debout, portant sa main à sa pommette en sang. Persuadé qu'il allait riposter, son agresseur se tenait à bonne distance. Mais Cho ne poursuivit pas l'altercation.
Wainwright: "Je vous interdis de parler de ma femme de cette manière! C'est clair! Ne vous approchez plus d'elle."
Il partit en claquant la porte, après quoi, Cho alla constater les dégâts et nettoyer sa blessure. Le lendemain, il aurait un superbe oeil au beurre noir qui ne passerait pas inaperçu. C'est Leigh Ann qui fut la première à le remarquer, avant même qu'il n'en fasse état. Lui entra, comme d'habitude, dans l'open space et s'assit à son bureau.
Leigh Ann: "Cho?"
Cho: "Bonjour."
Leigh Ann: "Qu'est-ce qui vous est arrivé?"
Cho: "Je me suis cogné dans..."
Leigh Ann: "Une porte."
Cho: "C'est ça."
Elle savait qu'il mentait et lui l'avait parfaitement compris.
Leigh Ann: "Combien mesurait-elle, cette porte? Dans les 1m80, 84, je parie."
Cho: "Wainwright est passé chez moi, hier soir."
Leigh Ann: "Qu'est-ce qui lui a pris?"
Cho: "Il pense que nous couchons ensemble."
Elle en resta bouche bée. Que répondre à ça, en particulier de la façon si délicate avec laquelle cela était déclaré.
Les bureaux, vides, commencèrent à se remplir d'employés, Rigsby à leur tête. Ce dernier avança vers eux, intrigué par son collègue blessé.
Rigsby: "Hey vieux, qu'est-ce que tu as à l'oeil?"
Les deux lui répondirent en même temps qu'il s'était cogné dans une porte.
Rigsby: "Ok..."
Comme il ne partait pas et que la jeune femme voulait terminer sa conversation, en privé, elle l'incita à les laisser seuls.
Leigh Ann: "Vous n'avez pas autre chose à faire, agent Rigsby?"
Rigsby: "Oh. Excusez-moi, je vois que vous dérange."
Leigh Ann: "Perspicace."
Dans un sourire, le brun s'éclipsa, aussitôt. La demoiselle reprit la discussion laissée en suspens.
Leigh Ann: "Maintenant, expliquez-moi pourquoi vous n'avez pas démenti. Non mais, regardez-vous."
Cho: "J'ai présumé que vous préféreriez qu'il croit que vous aviez eu une aventure avec moi plutôt qu'avec Bertram."
Leigh Ann: "Et vous vous êtes laissé tabasser sans vous défendre? Pour moi? C'est du délire."
Cho: "Par amitié pour vous."
Leigh Ann: "Vous êtes inconscient. Vous n'aviez pas à me protéger. Mais... merci. De ne pas avoir riposté."
Cho: "Il n'y a pas de quoi. Je dois tout de même vous préciser que si ça se reproduit, je ne serais pas aussi complaisant avec lui."
Le concerné traversait justement le couloir, pour rejoindre son bureau. La jeune femme le suivit du regard, jusqu'à ce qu'il referme la porte, derrière lui.
Leigh Ann: "Ca ne se reproduira pas. Je vais dissiper ce malentendu, immédiatement."
Elle fila dans le couloir, où elle faillit bousculer son frère, dans la précipitation.
Jane: "Hey là! Doucement. On ne court pas dans les bureaux."
Leigh Ann: "Salut Patrick. Térésa, vous allez bien? Désolé, je n'ai pas le temps."
Sans attendre de réponses, elle continua son chemin.
Lisbon: "Elle a l'air très remontée. Je me demande contre quoi."
Jane: "Ou contre qui."
Le blond ne rejoignit pas tout de suite, sa partenaire. Il espionna sa cadette. Cette dernière claqua la porte, derrière elle, faisant sursauter le chef, dans son fauteuil.
Leigh Ann: "Qu'est-ce qui ne va pas chez toi! T'es malade!"
Wainwright: "Calme-toi. Tu devrais t'asseoir."
Leigh Ann: "Je suis calme! Et ne me dis pas ce j'ai à faire!"
Wainwright: "Ca, il est indéniable que tu débrouilles bien."
Leigh Ann: "Ca t'ennuierait de développer."
Wainwright: "Ne me prend pas pour un idiot. Je parle de ton manège avec l'agent Cho."
Elle aurait logiquement dut s'emporter, entrer dans une rage folle, mais non. Un sourire se dessina sur son visage.
Wainwright: "Quoi? Je ne vois pas ce qu'il y a de drôle là-dedans. Je suis entrain de t'accuser d'adultère."
Leigh Ann: "C'est marrant. Tu emplois le terme adultère, alors que nous ne sommes plus mariés et tu t'en prends physiquement à un homme qui pourrais te mettre KO, en une seconde. Ce qu'au passage, je n'approuve pas. Tu sais ce que ça signifie?"
Wainwright: "Que tu me fais passer pour le dernier des imbéciles."
Leigh Ann: "Dans ce domaine tu te débrouilles très bien tout seul. Non, ça signifie que tu es jaloux."
Wainwright: "Je ne suis pas jaloux. Je ne supporte pas que quelqu'un d'autre que moi soit aussi proche de toi."
Leigh Ann: "Tu es jaloux."
Elle se rapprocha de lui, afin de lui parler, en face.
Wainwright se leva, exaspéré: "Arrête de dire ça! Je ne suis pas jaloux! Je t'aime."
Il réalisa les mots qu'il avait prononcés, ces mots qui, soudain, prenaient tous leur sens. Il posa une main sur la joue de la jeune femme, émue aux larmes et l'embrassa.
Leigh Ann: "Tu es sincère? Tu le penses vraiment?"
Wainwright: "Aujourd'hui, oui. Je ne comprends pas comment j'ai pu l'oublier si longtemps. Mais quand je t'ai vu avec Cho, j'ai eu peur de t'avoir définitivement perdu."
Leigh Ann: "C'est bizarre, je craignais que la jalousie ne finisse par nous détruire mais c'est finalement ce qui nous a sauvé."
Elle se blottie contre la poitrine de son ami.
Wainwright: "Leigh, pardonne-moi de te demander ça, l'instant n'est pas approprié, mais... Est-ce que tout est fini entre vous deux?"
Elle n'allait pas lui avouer que l'homme qu'il soupçonnait n'était pas le bon, car il voudrait savoir de qui il s'agissait. Donc elle lui dit la vérité en occultant les détails.
Leigh Ann: "Il n'y a plus rien entre nous. Ce n'était qu'une aventure passagère."
Wainwright: "D'accord... Mais... Tu travailles avec lui..."
Leigh Ann: "Ce n'est pas mon idée. Je ne fais qu'obéir aux ordres, tu sais. Cho n'est pas une menace, je te le promets."
Wainwright: "J'aurais préféré que Bertram choisisse quelqu'un d'autre."
Une silhouette imposante apparut, dans l'encadrement de la porte. Le jeune homme, tenant sa fiancée par la taille, le salua, quelque peu embarrassé.
Luther: "Mr. Je ne vous attendais pas."
La jeune femme sentit son coeur rater un battement.
Bertram: "Je voulais m'assurer que vous aviez retrouvé vos marques, après cette longue absence."
Luther: "Tout se passe bien. Je vous remercie."
Bertram: "C'est ce que je constate. Mais je manque à tous mes devoirs."
Il saisit la main de Leigh Ann, pour en embrasser le dos.
Bertram: "Je suis ravi de vous revoir parmi nous."
Leigh Ann: "Merci de m'avoir permis de participer à ce cas."
Bertram: "C'est bien naturel. J'imagine que la capture de Red John vous tient à coeur autant qu'à votre frère. Vous avez une piste?"
Leigh Ann: "Peut-être. Je vous tiendrais au courant."
Bertram: "J'en suis certain."
Leigh Ann: "Je vous laisse. Luther, on se voit plus tard. Mr Bertram."
Elle tourna les talons, avant que l'un ou l'autre ne remarque son malaise. La jeune femme alla aussitôt dans la cuisine, en quête de caféine. Evidemment, le mentaliste, qui gardait constamment un oeil sur elle, la rejoignit.
Jane: "Je doute que ce soit le meilleur remède pour te calmer. Ca c'est mal passé avec Luther?"
Leigh Ann: "Au contraire. Il est redevenu lui-même. On va pouvoir reprendre notre vie. Je suis si heureuse, Patrick."
En effet, ses yeux brillants attestaient du bonheur qu'elle ressentait. Cependant, il y avait également une lueur d'effroi.
Jane: "Qu'est-ce que tu ne me dis pas?"
Leigh Ann: "J'ai un mauvais pressentiment. L'impression que quelque chose va venir briser tout ça."
Jane: "C'est moi le mentaliste, ici. Tout ira bien, sois tranquille. Que veux-tu qu'il se passe?"
Leigh Ann: "Toi, tu n'as pas croisé Bertram."
Jane: "Bertram? Il est ici?"
Leigh Ann: "Dans le bureau de Luther. Quand il est entré, j'ai cru que j'allais tourner de l'oeil."
Jane: "Qu'est-ce qu'il fait là?"
Leigh Ann: "Officiellement, il prend des nouvelles de Luther."
Jane: "Et officieusement?"
Leigh Ann: "Je ne sais pas. C'est toi le mentaliste de la famille."
Elle déposa son mug dans l'évier et se dirigea vers la sortie, avec son frère, croisant les doigts pour qu'il ne cherche pas à en savoir davantage sur le dossier qui les occupaient, elle et Cho. Patrick retourna dans son grenier, alors que sa soeur s'apprêtait à repartir, dans l'open space. Mais elle fut contrainte de faire demi-tour, parce qu'elle avait laissé son portable sur une des table.
Elle se pencha pour ramasser l'appareil et sentit un souffle dans son cou. C'était le directeur du CBI qui lui murmurait: "Tu m'as manqué Leigh Ann. Tu as trouvé mon cadeau, n'est-ce pas?"
Leigh Ann: "A quoi tu joues? Qu'est-ce que tu veux?"
Bertram: "Tu le sauras, très bientôt."
Quand elle se retourna, elle se rua dans le couloir, où elle vit les portes de l'ascenseur se refermer sur le sourire inquiétant de cet homme. Dans la seconde, Leigh Ann reçut un sms, lui indiquant une adresse et une heure de rendez-vous, ce soir-là. Prise au piège, elle ne savait plus que faire. Devait-elle y aller, au risque de se jeter dans la gueule du loup, tête la première? Il n'en était pas question, pas après son expérience avec l'écorcheur. Cette fois, il fallait qu'elle agisse différemment. Certes, Bertram ne voulait peut-être que discuter, mais il pourrait tout autant lui faire du mal. Après tout, si sa culpabilité n'avait pas été prouvée, il n'en demeurait pas moins, un candidat privilégié. La dernière scène de crime était là pour en attester.
Bertram prenait un plaisir malsain à jouer avec la jeune femme et elle voulait que cela cesse. Elle voulait connaître la vérité sur Gale Bertram. Néanmoins, ça ne serait pas possible, sans un minimum de soutient. Et elle ne l'obtiendrait que d'une personne. C'est précisément celle-ci qui la rejoignit, dans la cuisine. Descendu de son antre, afin de se préparer un thé, Jane surprit sa cadette, en flagrant délit d'élaboration de complot.
Jane: "Qu'est-ce que tu mijotes Leigh? Je reconnais ce regard. Celui qui dit que tu es sur le point de faire une bêtise."
Leigh Ann: "Justement, je voulais te voir. J'ai besoin que tu me donnes un coup de main."
Jane: "Je rêve où tu me demande de l'aide? Leigh Ann Jane, la femme qui n'a besoin de personne. Cette femme-là?"
Leigh Ann: "Arrête ton cirque. Oui, j'avoue que je ne peux pas y arriver, sans toi."
Il souriait car cette situation lui était inédite. Jamais sa soeur n'avait osé réclamer l'assistance de quiconque. Les circonstances devaient être extrêmement graves pour qu'elle s'y résolve. Il en perdit le sourire.
Leigh Ann: "C'est important Patrick."
Elle lui fit lire le message.
Jane: "Par pitié, dis-moi que tu ne vas pas y aller seule."
Leigh Ann: "J'ai retenu la leçon Bryan Mills. Je voudrais que tu m'accompagnes."
Jane: "Bien sûr que je viendrais. Mais tu dois me dire tout ce que tu m'as caché."
Leigh Ann: "Ca marche."
Ils repartirent en direction de l'escalier, mais la jeune femme bifurqua vers les quartiers de Wainwright.
Jane: "Qu'est-ce que tu fais?"
Leigh Ann: "Je dois d'abord parler à Luther, je lui ai assez menti."
Jane: "Tu es certaine que c'est une bonne idée? Ecoute, allons en discuter, en haut, et on verra ensuite, si ça vaut le coup d'informer Luther."
Une fois à l'étage, ils sortirent sur le balcon, afin de ne pas être dérangés. Là, Leigh Ann dévoila tout ce qu'elle avait découvert, au sujet de Bertram et en particulier, son intuition sur l'implication du directeur du CBI, dans les derniers meurtres attribués à Red John. Cette information avait été volontairement cachée à l'équipe de Lisbon, à l'exception de l'agent Cho.
Jane: "Pourquoi est-ce que ni Lisbon ni moi n'avons été mis au courant?"
Leigh Ann: "Je n'en sais pas plus. Officiellement, Cho et moi collaborons sur un triple homicide lié à une guerre des gangs de Sacramento. Je suppose que Bertram voulait vous tenir à l'écart."
Jane: "Dans quel but?"
Leigh Ann: "A ton avis? Dès que le nom de Red John revient sur le tapis, tu deviens incontrôlable."
Jane: "Tu sous-entends encore que Bertram est Red John?"
Leigh Ann: "Oui. Je suis persuadée qu'il a liquidé ces trois types pour me faire croire qu'il ne cherche qu'à me protéger et m'inciter à relâcher ma méfiance. Mais, au final, il va essayer de me supprimer, pour te torturer, un peu plus."
Jane: "Essayer? Qu'est-ce qui te permets de penser qu'il n'y parviendra pas."
Leigh Ann: "Tu seras avec moi."
Jane: "Si il ne vient pas seul, je ne te serais pas d'un grand secours."
Leigh Ann: "Ne t'en fais pas pour ça. Quoiqu'il arrive, Red John sera mort ce soir, qu'il soit Bertram ou un autre."
TBC...
Suite
Cette fois ça y est, voilà la suite.
Chapitre 46
L'asiatique se tourna vers elle, interpellé par la réaction de sa collègue.
Cho: Si le fait qu'on travaille ensemble, vous pose un problème, je peux me faire remplacer. Rigsby et Van Pelt sont disponibles."
Leigh Ann: "Surtout pas!"
Ce refus franc et plus que direct fit sourire le stoïque agent.
Cho: "Quel enthousiasme."
Leigh Ann: "Ne vous méprenez pas. Je ne remets pas en cause leurs compétences, je suis certaine qu'ils sont de bons enquêteurs. Mais vous êtes le meilleur de l'équipe, voilà tout."
Il croisa les bras, bombant le torse.
Cho: "Je le sais."
Leigh Ann: "Wahoo, ça c'est de la modestie. N'allez pas prendre la grosse tête."
Cho: "Inutile d'être modeste, quand ce n'est que la vérité."
Leigh Ann: "Mouais..."
En retournant à leurs véhicules respectifs, la jeune femme continuait de cogiter, à propos de ce qu'elle avait trouvé, sur la scène de crime. A tel point, qu'elle ne prêta pas attention à la question de son partenaire. Il réitéra sa demande.
Cho: "Capitaine Jane? Leigh Ann!"
Leigh Ann: "Pardon. Vous me parliez?"
Cho: "Vous me suivez au CBI? Nous y feront le point sur l'affaire."
Elle acquiesça, bien que l'éventualité de se retrouver dans cet endroit, à deux pas du bureau de Luther, ne l'enchante guère.
Cho devina ses craintes: "Ne vous inquiétez pas, Wainwright est absent pour la matinée."
Elle lui sourit, soulagée de ne pas avoir à affronter le jeune homme, ce jour-là. Toutefois, une autre angoisse subsistait, concernant la possibilité d'une visite intempestive de Bertram. Cette épée de Damoclès menaçait de s'abattre sur elle. Relativisant, elle se dit que les choses pourraient être pires. Ils pourraient se trouver, tous les deux, au CBI, en même temps. Elle éclata de rire, nerveusement, derrière son volant, en entrant dans le parking du bâtiment fédéral et reprit son sérieux, en descendant de la voiture.
Aussitôt arrivés, les deux équipiers s'installèrent dans l'open space, où une table avait été aménagée à l'intention de la capitaine. Celle-ci y déposa ses affaires, en jetant des regards soucieux, vers le couloir.
Cho: "Détendez-vous. Je vous ai dit qu'il n'était pas là."
Il s'éclipsa dans la cuisine et en revint avec un café qu'il posa à côté de l'ordinateur, sur le bureau. La jeune femme esquissa un timide sourire, mais elle demeurait sur ses gardes. Terriblement nerveuse, elle bouscula la tasse, en répandant le contenu, sur le clavier. Elle épongea sa maladresse.
Leigh Ann: "Désolée. Je ne sais pas ce que j'ai, aujourd'hui."
Cho: "Le stress du premier jour. J'ai connu ça, moi aussi."
Leigh Ann, incrédule, leva un sourcil: "Vous? J'ai vraiment du mal à le croire."
Cho: "D'accord. Je ne sais pas ce que c'est mais je peux l'imaginer."
Leigh Ann: "C'est ridicule, j'ai déjà travaillé ici."
Cho: "Pas sur le dossier Red John."
Leigh Ann: "C'est vrai. La dernière fois, le coupable était mon propre frère. C'était très différent."
Cho: "Je ne voulais pas vous rappeler ce souvenir."
Leigh Ann: "Il n'y a pas de mal. C'était une enquête comme une autre et un dossier classé."
Sans plus de tergiversation, ils se mirent au travail et étudièrent les différentes pièces, à mesure qu'elles leur étaient transmises par la scientifique et le service des légistes. Durant plusieurs jours, ils ne se concentrèrent que sur ces meurtres, passant d'interminables heures, cloîtrés dans les murs du CBI. Parfois même, ils y restaient une partie de la nuit. C'est bien simple, ces deux-là ne se quittaient plus. Par chance, pour la demoiselle, ni Bertram ni Wainwright ne la croisèrent, dans le building ou ailleurs. Malheureusement, cela ne dura qu'un temps et elle finit par apercevoir son ex fiancé. Leigh Ann avait réussi à l'éviter, jusque-là et elle comptait continuer, dans cette voie car elle ne supportait pas la froideur de son comportement. Quant à lui, il l'observait quotidiennement, de loin. C'était automatique. Dès que la jeune femme apparaissait, dans le couloir, il la suivait des yeux, sans pouvoir s'en empêcher. Il commençait à ressentir quelque chose envers elle, mais c'était encore très flou. Il attendait un déclic, un miracle quelconque qui lui permettrait de renouer naturellement avec Leigh Ann. A force de la voir, il pensait que cela l'aiderait et c'est exactement ce qui se produisit, même si ce n'était pas comme il l'avait préconisé.
Chaque soir, en quittant son poste, Luther longeait la cloison de l'open space et chaque soir, il y voyait sa fiancée, échanger des sourires avec l'agent Cho, ainsi que de longues discussions qui n'avaient aucun rapport avec le travail. La complicité qui s'installait entre eux était loin de lui plaire. En rentrant chez lui, ce jour-là, il se souvint du discours moralisateur de Jane et surtout du passage mentionnant l'autre homme, celui qui l'avait remplacé auprès de Leigh Ann. Il s'était souvent interrogé sur son identité, mais à présent, le mystère était dissipé. L'évidence était là, sous ses yeux, depuis des jours. Jane l'avait prévenu et il n'avait pas bougé. Il s'en voulait, il était en colère, contre lui et contre Cho.
Au beau milieu de la nuit, le jeune homme, remonté, se rendit à l'appartement de son employé, afin de régler ses comptes avec lui. Il sonna une fois et frappa fortement, contre la porte. L'asiatique, qui ne dormait pas, ouvrit immédiatement.
Cho: "Agent Wainwright. Que faites-vous ici?"
Wainwright: "Il faut qu'on parle."
Il le fit entrer.
Cho: "Il est tard. Trop tard pour une visite de courtoisie."
C'est sans préambule qu'il lui annonça sèchement le motif de sa venue.
Wainwright: "Leigh Ann a un amant et je sais que c'est vous."
Devant l'absence de réaction de son interlocuteur, il ne put qu'en déduire sa culpabilité.
Wainwright: "Vous ne le niez pas? Vous n'avez rien à dire pour votre défense?"
Cho: "Si vous étiez un mari, Leigh Ann n'aurait pas été voir ailleurs."
L'agent furieux, donna un violent coup de poing, dans le visage de l'asiatique. Celui-ci vacilla, mais resta debout, portant sa main à sa pommette en sang. Persuadé qu'il allait riposter, son agresseur se tenait à bonne distance. Mais Cho ne poursuivit pas l'altercation.
Wainwright: "Je vous interdis de parler de ma femme de cette manière! C'est clair! Ne vous approchez plus d'elle."
Il partit en claquant la porte, après quoi, Cho alla constater les dégâts et nettoyer sa blessure. Le lendemain, il aurait un superbe oeil au beurre noir qui ne passerait pas inaperçu. C'est Leigh Ann qui fut la première à le remarquer, avant même qu'il n'en fasse état. Lui entra, comme d'habitude, dans l'open space et s'assit à son bureau.
Leigh Ann: "Cho?"
Cho: "Bonjour."
Leigh Ann: "Qu'est-ce qui vous est arrivé?"
Cho: "Je me suis cogné dans..."
Leigh Ann: "Une porte."
Cho: "C'est ça."
Elle savait qu'il mentait et lui l'avait parfaitement compris.
Leigh Ann: "Combien mesurait-elle, cette porte? Dans les 1m80, 84, je parie."
Cho: "Wainwright est passé chez moi, hier soir."
Leigh Ann: "Qu'est-ce qui lui a pris?"
Cho: "Il pense que nous couchons ensemble."
Elle en resta bouche bée. Que répondre à ça, en particulier de la façon si délicate avec laquelle cela était déclaré.
Les bureaux, vides, commencèrent à se remplir d'employés, Rigsby à leur tête. Ce dernier avança vers eux, intrigué par son collègue blessé.
Rigsby: "Hey vieux, qu'est-ce que tu as à l'oeil?"
Les deux lui répondirent en même temps qu'il s'était cogné dans une porte.
Rigsby: "Ok..."
Comme il ne partait pas et que la jeune femme voulait terminer sa conversation, en privé, elle l'incita à les laisser seuls.
Leigh Ann: "Vous n'avez pas autre chose à faire, agent Rigsby?"
Rigsby: "Oh. Excusez-moi, je vois que vous dérange."
Leigh Ann: "Perspicace."
Dans un sourire, le brun s'éclipsa, aussitôt. La demoiselle reprit la discussion laissée en suspens.
Leigh Ann: "Maintenant, expliquez-moi pourquoi vous n'avez pas démenti. Non mais, regardez-vous."
Cho: "J'ai présumé que vous préféreriez qu'il croit que vous aviez eu une aventure avec moi plutôt qu'avec Bertram."
Leigh Ann: "Et vous vous êtes laissé tabasser sans vous défendre? Pour moi? C'est du délire."
Cho: "Par amitié pour vous."
Leigh Ann: "Vous êtes inconscient. Vous n'aviez pas à me protéger. Mais... merci. De ne pas avoir riposté."
Cho: "Il n'y a pas de quoi. Je dois tout de même vous préciser que si ça se reproduit, je ne serais pas aussi complaisant avec lui."
Le concerné traversait justement le couloir, pour rejoindre son bureau. La jeune femme le suivit du regard, jusqu'à ce qu'il referme la porte, derrière lui.
Leigh Ann: "Ca ne se reproduira pas. Je vais dissiper ce malentendu, immédiatement."
Elle fila dans le couloir, où elle faillit bousculer son frère, dans la précipitation.
Jane: "Hey là! Doucement. On ne court pas dans les bureaux."
Leigh Ann: "Salut Patrick. Térésa, vous allez bien? Désolé, je n'ai pas le temps."
Sans attendre de réponses, elle continua son chemin.
Lisbon: "Elle a l'air très remontée. Je me demande contre quoi."
Jane: "Ou contre qui."
Le blond ne rejoignit pas tout de suite, sa partenaire. Il espionna sa cadette. Cette dernière claqua la porte, derrière elle, faisant sursauter le chef, dans son fauteuil.
Leigh Ann: "Qu'est-ce qui ne va pas chez toi! T'es malade!"
Wainwright: "Calme-toi. Tu devrais t'asseoir."
Leigh Ann: "Je suis calme! Et ne me dis pas ce j'ai à faire!"
Wainwright: "Ca, il est indéniable que tu débrouilles bien."
Leigh Ann: "Ca t'ennuierait de développer."
Wainwright: "Ne me prend pas pour un idiot. Je parle de ton manège avec l'agent Cho."
Elle aurait logiquement dut s'emporter, entrer dans une rage folle, mais non. Un sourire se dessina sur son visage.
Wainwright: "Quoi? Je ne vois pas ce qu'il y a de drôle là-dedans. Je suis entrain de t'accuser d'adultère."
Leigh Ann: "C'est marrant. Tu emplois le terme adultère, alors que nous ne sommes plus mariés et tu t'en prends physiquement à un homme qui pourrais te mettre KO, en une seconde. Ce qu'au passage, je n'approuve pas. Tu sais ce que ça signifie?"
Wainwright: "Que tu me fais passer pour le dernier des imbéciles."
Leigh Ann: "Dans ce domaine tu te débrouilles très bien tout seul. Non, ça signifie que tu es jaloux."
Wainwright: "Je ne suis pas jaloux. Je ne supporte pas que quelqu'un d'autre que moi soit aussi proche de toi."
Leigh Ann: "Tu es jaloux."
Elle se rapprocha de lui, afin de lui parler, en face.
Wainwright se leva, exaspéré: "Arrête de dire ça! Je ne suis pas jaloux! Je t'aime."
Il réalisa les mots qu'il avait prononcés, ces mots qui, soudain, prenaient tous leur sens. Il posa une main sur la joue de la jeune femme, émue aux larmes et l'embrassa.
Leigh Ann: "Tu es sincère? Tu le penses vraiment?"
Wainwright: "Aujourd'hui, oui. Je ne comprends pas comment j'ai pu l'oublier si longtemps. Mais quand je t'ai vu avec Cho, j'ai eu peur de t'avoir définitivement perdu."
Leigh Ann: "C'est bizarre, je craignais que la jalousie ne finisse par nous détruire mais c'est finalement ce qui nous a sauvé."
Elle se blottie contre la poitrine de son ami.
Wainwright: "Leigh, pardonne-moi de te demander ça, l'instant n'est pas approprié, mais... Est-ce que tout est fini entre vous deux?"
Elle n'allait pas lui avouer que l'homme qu'il soupçonnait n'était pas le bon, car il voudrait savoir de qui il s'agissait. Donc elle lui dit la vérité en occultant les détails.
Leigh Ann: "Il n'y a plus rien entre nous. Ce n'était qu'une aventure passagère."
Wainwright: "D'accord... Mais... Tu travailles avec lui..."
Leigh Ann: "Ce n'est pas mon idée. Je ne fais qu'obéir aux ordres, tu sais. Cho n'est pas une menace, je te le promets."
Wainwright: "J'aurais préféré que Bertram choisisse quelqu'un d'autre."
Une silhouette imposante apparut, dans l'encadrement de la porte. Le jeune homme, tenant sa fiancée par la taille, le salua, quelque peu embarrassé.
Luther: "Mr. Je ne vous attendais pas."
La jeune femme sentit son coeur rater un battement.
Bertram: "Je voulais m'assurer que vous aviez retrouvé vos marques, après cette longue absence."
Luther: "Tout se passe bien. Je vous remercie."
Bertram: "C'est ce que je constate. Mais je manque à tous mes devoirs."
Il saisit la main de Leigh Ann, pour en embrasser le dos.
Bertram: "Je suis ravi de vous revoir parmi nous."
Leigh Ann: "Merci de m'avoir permis de participer à ce cas."
Bertram: "C'est bien naturel. J'imagine que la capture de Red John vous tient à coeur autant qu'à votre frère. Vous avez une piste?"
Leigh Ann: "Peut-être. Je vous tiendrais au courant."
Bertram: "J'en suis certain."
Leigh Ann: "Je vous laisse. Luther, on se voit plus tard. Mr Bertram."
Elle tourna les talons, avant que l'un ou l'autre ne remarque son malaise. La jeune femme alla aussitôt dans la cuisine, en quête de caféine. Evidemment, le mentaliste, qui gardait constamment un oeil sur elle, la rejoignit.
Jane: "Je doute que ce soit le meilleur remède pour te calmer. Ca c'est mal passé avec Luther?"
Leigh Ann: "Au contraire. Il est redevenu lui-même. On va pouvoir reprendre notre vie. Je suis si heureuse, Patrick."
En effet, ses yeux brillants attestaient du bonheur qu'elle ressentait. Cependant, il y avait également une lueur d'effroi.
Jane: "Qu'est-ce que tu ne me dis pas?"
Leigh Ann: "J'ai un mauvais pressentiment. L'impression que quelque chose va venir briser tout ça."
Jane: "C'est moi le mentaliste, ici. Tout ira bien, sois tranquille. Que veux-tu qu'il se passe?"
Leigh Ann: "Toi, tu n'as pas croisé Bertram."
Jane: "Bertram? Il est ici?"
Leigh Ann: "Dans le bureau de Luther. Quand il est entré, j'ai cru que j'allais tourner de l'oeil."
Jane: "Qu'est-ce qu'il fait là?"
Leigh Ann: "Officiellement, il prend des nouvelles de Luther."
Jane: "Et officieusement?"
Leigh Ann: "Je ne sais pas. C'est toi le mentaliste de la famille."
Elle déposa son mug dans l'évier et se dirigea vers la sortie, avec son frère, croisant les doigts pour qu'il ne cherche pas à en savoir davantage sur le dossier qui les occupaient, elle et Cho. Patrick retourna dans son grenier, alors que sa soeur s'apprêtait à repartir, dans l'open space. Mais elle fut contrainte de faire demi-tour, parce qu'elle avait laissé son portable sur une des table.
Elle se pencha pour ramasser l'appareil et sentit un souffle dans son cou. C'était le directeur du CBI qui lui murmurait: "Tu m'as manqué Leigh Ann. Tu as trouvé mon cadeau, n'est-ce pas?"
Leigh Ann: "A quoi tu joues? Qu'est-ce que tu veux?"
Bertram: "Tu le sauras, très bientôt."
Quand elle se retourna, elle se rua dans le couloir, où elle vit les portes de l'ascenseur se refermer sur le sourire inquiétant de cet homme. Dans la seconde, Leigh Ann reçut un sms, lui indiquant une adresse et une heure de rendez-vous, ce soir-là. Prise au piège, elle ne savait plus que faire. Devait-elle y aller, au risque de se jeter dans la gueule du loup, tête la première? Il n'en était pas question, pas après son expérience avec l'écorcheur. Cette fois, il fallait qu'elle agisse différemment. Certes, Bertram ne voulait peut-être que discuter, mais il pourrait tout autant lui faire du mal. Après tout, si sa culpabilité n'avait pas été prouvée, il n'en demeurait pas moins, un candidat privilégié. La dernière scène de crime était là pour en attester.
Bertram prenait un plaisir malsain à jouer avec la jeune femme et elle voulait que cela cesse. Elle voulait connaître la vérité sur Gale Bertram. Néanmoins, ça ne serait pas possible, sans un minimum de soutient. Et elle ne l'obtiendrait que d'une personne. C'est précisément celle-ci qui la rejoignit, dans la cuisine. Descendu de son antre, afin de se préparer un thé, Jane surprit sa cadette, en flagrant délit d'élaboration de complot.
Jane: "Qu'est-ce que tu mijotes Leigh? Je reconnais ce regard. Celui qui dit que tu es sur le point de faire une bêtise."
Leigh Ann: "Justement, je voulais te voir. J'ai besoin que tu me donnes un coup de main."
Jane: "Je rêve où tu me demande de l'aide? Leigh Ann Jane, la femme qui n'a besoin de personne. Cette femme-là?"
Leigh Ann: "Arrête ton cirque. Oui, j'avoue que je ne peux pas y arriver, sans toi."
Il souriait car cette situation lui était inédite. Jamais sa soeur n'avait osé réclamer l'assistance de quiconque. Les circonstances devaient être extrêmement graves pour qu'elle s'y résolve. Il en perdit le sourire.
Leigh Ann: "C'est important Patrick."
Elle lui fit lire le message.
Jane: "Par pitié, dis-moi que tu ne vas pas y aller seule."
Leigh Ann: "J'ai retenu la leçon Bryan Mills. Je voudrais que tu m'accompagnes."
Jane: "Bien sûr que je viendrais. Mais tu dois me dire tout ce que tu m'as caché."
Leigh Ann: "Ca marche."
Ils repartirent en direction de l'escalier, mais la jeune femme bifurqua vers les quartiers de Wainwright.
Jane: "Qu'est-ce que tu fais?"
Leigh Ann: "Je dois d'abord parler à Luther, je lui ai assez menti."
Jane: "Tu es certaine que c'est une bonne idée? Ecoute, allons en discuter, en haut, et on verra ensuite, si ça vaut le coup d'informer Luther."
Une fois à l'étage, ils sortirent sur le balcon, afin de ne pas être dérangés. Là, Leigh Ann dévoila tout ce qu'elle avait découvert, au sujet de Bertram et en particulier, son intuition sur l'implication du directeur du CBI, dans les derniers meurtres attribués à Red John. Cette information avait été volontairement cachée à l'équipe de Lisbon, à l'exception de l'agent Cho.
Jane: "Pourquoi est-ce que ni Lisbon ni moi n'avons été mis au courant?"
Leigh Ann: "Je n'en sais pas plus. Officiellement, Cho et moi collaborons sur un triple homicide lié à une guerre des gangs de Sacramento. Je suppose que Bertram voulait vous tenir à l'écart."
Jane: "Dans quel but?"
Leigh Ann: "A ton avis? Dès que le nom de Red John revient sur le tapis, tu deviens incontrôlable."
Jane: "Tu sous-entends encore que Bertram est Red John?"
Leigh Ann: "Oui. Je suis persuadée qu'il a liquidé ces trois types pour me faire croire qu'il ne cherche qu'à me protéger et m'inciter à relâcher ma méfiance. Mais, au final, il va essayer de me supprimer, pour te torturer, un peu plus."
Jane: "Essayer? Qu'est-ce qui te permets de penser qu'il n'y parviendra pas."
Leigh Ann: "Tu seras avec moi."
Jane: "Si il ne vient pas seul, je ne te serais pas d'un grand secours."
Leigh Ann: "Ne t'en fais pas pour ça. Quoiqu'il arrive, Red John sera mort ce soir, qu'il soit Bertram ou un autre."
TBC...
Suite
Dernière édition par lilia le Mar 19 Aoû 2014 - 20:03, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Les liens du sang ^
Je suis contente que Luther et Leigh soient de nouveau ensemble! enfin presque parce que je sens que Bertram na pas dit son dernier mot... J'ai hâte de lire la suite et de voir ce que tu nous réserves
Kat4- Agent de circulation
- Personnage préféré : Jane-Lisbon
Loisirs : Ecrire, lire, regarder Castle et Mentalist
Re: Les liens du sang ^
Je reviens, enfin, avec la suite!!!! Désolée pour le GROS retard.
Merci à toutes de votre patience.
Chapitre 47
Même si il était vexé par la réflexion de sa soeur, au sujet de Red John, Patrick savait qu'elle avait raison. Si il avait apprit qu'elle et Cho menaient une enquête liée au sérial killer, il aurait tout fait pour s'en mêler, quitte à interférer dans leur travail. De plus, Jane risquait de chercher à attenter à la vie de cet individu et ainsi, ce dernier n'atteindrait jamais les marches du tribunal et par conséquent, ne serait jamais jugé. C'était pourtant le but de Leigh Ann, qu'il soit punis pour ses crimes et jeté en prison, pour le restant de ses jours. Cependant, c'était le cas, jusqu'à ce jour.
A présent, elle avait changé d'optique, en se rangeant à l'opinion de son frère. Elle désirait autant que lui, voir ce monstre mourir, et de sa main, si la chose s'avérait inévitable. Toutefois, cela dépendrait de l'identité de Red John, car si la jeune femme devait avoir la preuve formelle que Bertram était le responsable de toutes ces exactions, elle ne pourrait peut-être pas y mettre un terme aussi expéditif. Peu importe ce qu'elle s'obstinait à prétendre, Jane avait beaucoup de difficultés à la croire capable d'aller jusqu'au bout. Elle avait beau s'évertuer à lui clamer qu'elle ne ferait pas marche arrière, elle-même ne pouvait pas en être certaine.
Leigh Ann avait hâte de se confronter à Bertram, hâte de connaître enfin, la vérité. Néanmoins, si elle espérait avoir mis la main sur Red John, l'idée que Gale Bertram ait assassiné sa famille lui était inconcevable. En fait, elle refusait d'imaginer qu'elle ait pu être aussi intime avec un criminel de son espèce. Voilà pourquoi, des heures avant de le rejoindre, sur le lieu du rendez-vous, la jeune femme semblait assaillit par le doute.
Jane: "Tu n'es pas prête Leigh."
Leigh Ann: "Pourquoi tu dis ça?"
Jane: "Tes mains tremblent et tu respires mal."
Leigh Ann: "Oh ça. J'ai arrêté de fumer, t'as oublié? Ah, je tuerais pour une cigarette."
Jane: "Il n'y a pas que ça, je le vois bien."
Sa cadette marcha jusqu'à la baie vitrée, le visage tendu.
Leigh Ann: "Si on se trompait."
Jane: "Comment ça?"
Leigh Ann: "Si Gale n'était pas Red John. Après tout, je ne l'ai soupçonné qu'en me basant sur les confidences de Brian Mills, sur ce tatouage. Mais, depuis, j'ai découvert qu'il n'était pas le seul à en avoir un."
Jane: "Que fais-tu du témoignage de la prostitué de L.A.? Elle t'a décrit un homme qui correspond à Bertram."
Leigh Ann: "On a pu la payer pour dire ça."
Jane: "Leigh, qu'est-ce qui t'arrive?"
Leigh Ann: "J'ai la conviction que Gale Bertram est mêlé à des trucs pas nets. Mais il n'est en aucun cas, celui que nous recherchons."
Jane: "Ca ne te ressemble pas de faire volte face. Quelqu'un m'a dit, il n'y a pas si longtemps, que tu ne renonçais jamais."
Leigh Ann: "C'est vrai. Du moins, ça l'était... Mais aujourd'hui, c'est différent."
Jane: "Cette fois, tu es impliquée émotionnellement. Ca va bien au-delà du devoir ou de la promesse que tu as faite à Charlotte. J'irais seul à ce rendez-vous."
Leigh Ann: "Non, je dois y aller. J'ai besoin de le voir."
Jane: "Besoin?"
Leigh Ann: "Ce n'est pas ce que tu crois."
Jane, toujours aussi septique: "Ah oui? Et qu'est-ce que je crois?"
Leigh Ann: "Tu le sais parfaitement! Patrick, je ne suis plus une gamine, bon sang!"
Jane: "Dans ce cas, dis-moi pourquoi tu as besoin de le voir?"
Leigh Ann: "Je veux qu'il me dise en face si oui ou non, il les a tuées."
Jane: "Tu espères qu'il ne l'ait pas fait."
Leigh Ann: "Oui... Non, je n'en sais rien. Je veux qu'il me parle."
L'incursion dans la pièce, du jeune chef, interrompu leur échange.
Leigh Ann, soudain livide: "Luther."
Wainwright: "Il y a un problème?"
La jeune femme blêmit de plus belle, car elle ignorait ce que son fiancé avait entendu. Elle chercha quoi dire et jeta un regard, à son frère, dans le but qu'il vienne à son secours. Mais, au lieu de la tirer de ce piège, ce dernier la laissa se débrouiller. Il se dirigea vers la porte.
Jane: "Je vais réparer mon tiroir à chaussettes."
Leigh Ann le rattrapa, dans le couloir, lui chuchotant: "Qu'est-ce que tu fais?"
Jane sur le même ton: "Je vous laisse un peu d'intimité."
Leigh Ann: "Mais, qu'est-ce que je vais lui dire?"
Jane: "Tu trouveras bien."
Il s'engagea dans l'escalier, éludant les supplications de sa cadette.
Leigh Ann: "Patrick. Tu me paiera ce coup-là."
Elle retourna dans le grenier, inspirant profondément pour dissimuler son stress.
Luther: "Alors, qu'est-ce qui se passe? A qui voulais-tu parler?"
Tout sourire, elle s'avança dans la pièce, s'arrêtant à quelques centimètres de lui.
Leigh Ann: "Et bien... A toi. J'ai une question à te poser."
Le jeune homme s'adossa à la table, près de la fenêtre, l'air intrigué.
Luther: "Je t'écoute."
Leigh Ann: "Tu sais que je t'aime."
Elle faisait des allées retours devant lui, jouant frénétiquement avec son bracelet.
Luther: "Moi aussi je t'aime. Tu m'inquiètes Leigh. Qu'est-ce qu'il y a?"
Elle baissa les yeux, en se mordant les lèvres, comme si elle cherchait ses mots. L'angoisse commença à s'emparer de son ami.
Luther: "Tu vas me quitter? C'est ça?"
Leigh Ann sourit, en posant sa main sur la sienne: "Non! Jamais de la vie. C'est tout le contraire. Epouse-moi."
Le visage de l'agent se détendit aussitôt.
Luther: "Encore?"
Leigh Ann: "Pour de bon, cette fois."
Luther: "Ok. Si tu es partante."
Leigh Ann: "C'est un oui?"
Luther: "C'est un oui. Mais tu es sûre que c'est tout ce que voulais me dire?"
Leigh Ann: "Oui."
Soulagée, la jeune femme se blottie dans ses bras. Elle n'était pas uniquement soulagée par sa réponse, mais surtout parce qu'elle avait réussi à éviter de lui dévoiler ses projets, imminents. Bien sûr, elle voulait lui faire cette demande, mais peut-être pas de cette manière. Ceci n'enlevait rien au fait qu'elle était heureuse de sa réponse.
Malgré tout, elle se fourvoyait en pensant qu'elle l'avait berné. En la serrant contre lui, Luther savait qu'elle lui cachait quelque chose. Néanmoins, il la savait sincère sur ses sentiments et ne voulait pas tout gâcher, donc, il ne l'interrogea pas d'avantage. De toutes façons, il comptait s'adresser à Jane, pour cela.
Le portable de la jeune femme vibra dans sa poche. Elle le saisit et lu le nom de l'expéditeur du message, avant de rapidement le ranger.
Leigh Ann: "Il faut que je passe au bureau."
Luther: "On se retrouve à la maison, ce soir."
Elle l'embrassa et s'empressa de quitter le CBI, sans prendre la peine de prévenir Jane. Ce dernier eut tout juste le temps de l'apercevoir entrer dans l'ascenseur. Dès que la porte se referma sur elle, Leigh Ann lut le sms de Bertram: "Dans 10 min, bar du restaurant habituel. Viens seule, c'est important."
Se rendre là-bas était probablement la pire décision qu'elle ait jamais prise, mais elle ne put s'en empêcher. D'ailleurs, ils allaient se rencontrer dans un lieu public, en pleine journée, ce qui éliminait tous risques. Malgré son empressement, elle se demandait pourquoi Bertram avait avancé leur entrevue.
Au CBI, Wainwright aussi voulait obtenir des réponses. Ils rejoignit le consultant, quelques secondes après le départ de sa fiancée.
Jane: "Qu'est-ce que vous avez dit à ma soeur pour la faire fuir si vite?"
Wainwright: "Rassurez-vous Jane, elle ne fuyait pas. Elle a reçu un message du bureau."
Jane: "Pardonnez mes conclusions hâtives, mais à ma décharge, ce ne serait pas la première fois que vous seriez la cause de son départ précipité."
Wainwright: "Je plaide coupable. Mais aujourd'hui, vous faites fausse route, beau frère."
Jane: "Ah. Et bien, félicitations et bienvenu dans la famille. A nouveau."
Le blond allait se rendre dans l'open space, mais son supérieur l'invita à venir, dans son bureau. Il verrouilla la porte.
Jane: "Leigh attendait votre demande, avec impatience."
Luther: "Je n'ai rien fait, c'est elle."
Jane: "Quand je vous disais qu'elle était impatiente."
Luther: "Quelque chose me dérange, pourtant. J'ai l'impression que Leigh voulait me dire autre chose."
Jane: "Qu'allez-vous imaginer?"
Luther: "Jane, j'ai déjà failli la perdre, alors si vous avez prévu un de vos plans, je veux savoir ce que c'est. Je ne veux pas vous court-circuiter, je veux seulement savoir si tout ça est lié à Red John."
Jane acquiesça et devant l'insistance de son interlocuteur, il lui exposa les faits, éludant consciencieusement la relation entre Bertram et sa soeur. Cela ne manqua pas de faire réagir le jeune homme.
Luther: "Je ne suis pas étonné. Leigh a toujours été comme ça, depuis qu'on s'est rencontré. Elle reste fidèle à ses valeurs. Mais là, elle va trop loin. Vous n'allez pas la laisser faire? Jane?"
Le mentaliste tardant à lui répondre favorablement, Luther comprit et entra dans une colère noire.
Luther: "Non. Vous n'allez pas l'arrêter. Jane, vous êtes inconscient! Si vous n'agissez pas, c'est moi qui le ferais!"
Il se mit à respirer difficilement, le front couvert de sueur. Frôlant le mal aise, il se rattrapa au premier meuble, à sa portée.
Jane: "Vous n'êtes pas encore assez solide. Soyez raisonnable et reposez-vous."
Luther: "Me reposer! Comment pouvez-vous être aussi calme! Leigh est sur le point de mettre sa vie en danger! Tout ça pour vous!"
Il avala des comprimés, qu'il gardait sur lui, en permanence.
Jane: "Vous ne devriez pas vous énerver, ce n'est pas bon pour vous."
Luther: "J'ignorais que vous étiez médecin en plus d'être consultant."
Jane: "Des sarcasmes. C'est bon signe."
Le jeune homme avait beaucoup de mal à reprendre le dessus, ce qui mit la puce à l'oreille du blond.
Jane: "Est-ce que Leigh sait que votre santé ne s'améliore pas?"
Luther: "Décidément, on ne peut pas avoir de secret pour Patrick Jane. Je n'ai rien dit à Leigh. Mais je ne pourrais pas garder mon poste, au CBI. On me laisse le choix entre un emploi de gratte-papier ou une retraite anticipée. Retraité à 30 ans, on dirait une mauvaise blague. A moi le travail de bureau et adieu le terrain."
Jane: "Ca ne vous changera pas tellement. Mais ce n'est pas ça le véritable problème. Dans ce cas de figure, vous aurez du mal à accepter que votre femme soit confronté aux dangers de la rue tandis que vous serez à l'abris."
Luther: "Vous l'accepteriez, vous?"
Jane: "Si vous l'aimez réellement, vous l'accepterez."
L'agent se leva et lui tendit la main, en souriant.
Luther: "Merci de votre franchise et pardonnez-moi de m'être emporté contre vous."
Jane: "Ce n'est rien."
Avant qu'il ne parte, Patrick lui posa une dernière question.
Jane: "Luther? Où est Leigh Ann, actuellement?"
Luther: "Je vous l'ai déjà dit. Elle est retournée au poste de police."
Jane: "Ah, c'est exact. Ma mémoire me joue des tours."
Luther: "Je croyais qu'il n'y avait que moi."
Le blond sourit en haussant les épaules et dès qu'il fut seul, il composa le numéro du bureau de sa cadette. Il se doutait qu'elle était entrain de faire quelque chose de stupide. Quand il obtint la communication, il en eu la certitude.
Le standard lui répondit: "Le capitaine Jane n'est pas venu, aujourd'hui. Souhaitez-vous lui transmettre un message?"
Jane: "Je vous remercie, ce n'est pas nécessaire."
Il raccrocha en murmurant: "Tu n'écoutes jamais personne Leigh. Qu'est-ce que tu fais?"
Sa partenaire entra à l'instant où il pestait contre sa soeur.
Lisbon: "Hey. Qu'est-ce que Leigh Ann a fait pour te mettre dans un état pareil?"
Jane: "Tu sais, une dispute fraternelle, rien d'exceptionnel."
Cette fois, c'est l'asiatique qui fit son entrée.
Jane: "Ce n'est plus un grenier, c'est un hall de gare."
Cho, l'air grave: "La voiture de ta soeur a été retrouvée, le moteur en flammes, à la sortie de la ville, près des entrepôts."
Lisbon: "Leigh Ann?"
Cho: "Elle n'était pas à l'intérieur. Mais il y avait du sang et deux séries d'empreintes, sur le volant."
Le mentaliste ne semblait pas surpris, ni même inquiet.
Lisbon, étonné par sa réaction: "Jane? A quoi vous pensez?"
Un appel, sur le portable de l'asiatique provoqua la peur dans le regard de celui-ci. Comme il l'avait prit, dans le couloir, il revint auprès de ses collègues. Lorsque Térésa aperçut son expression, elle paniqua.
Cho: "Le labo a analysé le sang et les empruntes. Ils étaient dans les fichiers du CBI. Jane, c'est le sang de Leigh Ann."
Lisbon: "Elle n'est probablement que blessée, sinon son agresseur l'aurait laissée dans la voiture."
Jane ne prêtait pas attention à ses déductions: "Et pour les empruntes?"
Cho: "Celle de Bertram. Je diffuse un avis de recherche."
Jane: "Ca ne servira à rien."
Lisbon: "Pourquoi?"
Jane: "Nous les retrouverons quand Leigh l'aura décidé et pas avant."
Lisbon: "Qu'est-ce que ça signifie Jane?"
Jane: "Bertram n'a pas enlevé ma soeur."
Lisbon: "Ca n'a aucun sens."
Jane: "Ca en a pour elle."
Les deux agents étaient perplexes quand à la tournure que prenait les derniers événements. Contrairement à eux, Jane était persuadé que sa soeur avait orchestré son enlèvement.
TBC...
Suite
Merci à toutes de votre patience.
Chapitre 47
Même si il était vexé par la réflexion de sa soeur, au sujet de Red John, Patrick savait qu'elle avait raison. Si il avait apprit qu'elle et Cho menaient une enquête liée au sérial killer, il aurait tout fait pour s'en mêler, quitte à interférer dans leur travail. De plus, Jane risquait de chercher à attenter à la vie de cet individu et ainsi, ce dernier n'atteindrait jamais les marches du tribunal et par conséquent, ne serait jamais jugé. C'était pourtant le but de Leigh Ann, qu'il soit punis pour ses crimes et jeté en prison, pour le restant de ses jours. Cependant, c'était le cas, jusqu'à ce jour.
A présent, elle avait changé d'optique, en se rangeant à l'opinion de son frère. Elle désirait autant que lui, voir ce monstre mourir, et de sa main, si la chose s'avérait inévitable. Toutefois, cela dépendrait de l'identité de Red John, car si la jeune femme devait avoir la preuve formelle que Bertram était le responsable de toutes ces exactions, elle ne pourrait peut-être pas y mettre un terme aussi expéditif. Peu importe ce qu'elle s'obstinait à prétendre, Jane avait beaucoup de difficultés à la croire capable d'aller jusqu'au bout. Elle avait beau s'évertuer à lui clamer qu'elle ne ferait pas marche arrière, elle-même ne pouvait pas en être certaine.
Leigh Ann avait hâte de se confronter à Bertram, hâte de connaître enfin, la vérité. Néanmoins, si elle espérait avoir mis la main sur Red John, l'idée que Gale Bertram ait assassiné sa famille lui était inconcevable. En fait, elle refusait d'imaginer qu'elle ait pu être aussi intime avec un criminel de son espèce. Voilà pourquoi, des heures avant de le rejoindre, sur le lieu du rendez-vous, la jeune femme semblait assaillit par le doute.
Jane: "Tu n'es pas prête Leigh."
Leigh Ann: "Pourquoi tu dis ça?"
Jane: "Tes mains tremblent et tu respires mal."
Leigh Ann: "Oh ça. J'ai arrêté de fumer, t'as oublié? Ah, je tuerais pour une cigarette."
Jane: "Il n'y a pas que ça, je le vois bien."
Sa cadette marcha jusqu'à la baie vitrée, le visage tendu.
Leigh Ann: "Si on se trompait."
Jane: "Comment ça?"
Leigh Ann: "Si Gale n'était pas Red John. Après tout, je ne l'ai soupçonné qu'en me basant sur les confidences de Brian Mills, sur ce tatouage. Mais, depuis, j'ai découvert qu'il n'était pas le seul à en avoir un."
Jane: "Que fais-tu du témoignage de la prostitué de L.A.? Elle t'a décrit un homme qui correspond à Bertram."
Leigh Ann: "On a pu la payer pour dire ça."
Jane: "Leigh, qu'est-ce qui t'arrive?"
Leigh Ann: "J'ai la conviction que Gale Bertram est mêlé à des trucs pas nets. Mais il n'est en aucun cas, celui que nous recherchons."
Jane: "Ca ne te ressemble pas de faire volte face. Quelqu'un m'a dit, il n'y a pas si longtemps, que tu ne renonçais jamais."
Leigh Ann: "C'est vrai. Du moins, ça l'était... Mais aujourd'hui, c'est différent."
Jane: "Cette fois, tu es impliquée émotionnellement. Ca va bien au-delà du devoir ou de la promesse que tu as faite à Charlotte. J'irais seul à ce rendez-vous."
Leigh Ann: "Non, je dois y aller. J'ai besoin de le voir."
Jane: "Besoin?"
Leigh Ann: "Ce n'est pas ce que tu crois."
Jane, toujours aussi septique: "Ah oui? Et qu'est-ce que je crois?"
Leigh Ann: "Tu le sais parfaitement! Patrick, je ne suis plus une gamine, bon sang!"
Jane: "Dans ce cas, dis-moi pourquoi tu as besoin de le voir?"
Leigh Ann: "Je veux qu'il me dise en face si oui ou non, il les a tuées."
Jane: "Tu espères qu'il ne l'ait pas fait."
Leigh Ann: "Oui... Non, je n'en sais rien. Je veux qu'il me parle."
L'incursion dans la pièce, du jeune chef, interrompu leur échange.
Leigh Ann, soudain livide: "Luther."
Wainwright: "Il y a un problème?"
La jeune femme blêmit de plus belle, car elle ignorait ce que son fiancé avait entendu. Elle chercha quoi dire et jeta un regard, à son frère, dans le but qu'il vienne à son secours. Mais, au lieu de la tirer de ce piège, ce dernier la laissa se débrouiller. Il se dirigea vers la porte.
Jane: "Je vais réparer mon tiroir à chaussettes."
Leigh Ann le rattrapa, dans le couloir, lui chuchotant: "Qu'est-ce que tu fais?"
Jane sur le même ton: "Je vous laisse un peu d'intimité."
Leigh Ann: "Mais, qu'est-ce que je vais lui dire?"
Jane: "Tu trouveras bien."
Il s'engagea dans l'escalier, éludant les supplications de sa cadette.
Leigh Ann: "Patrick. Tu me paiera ce coup-là."
Elle retourna dans le grenier, inspirant profondément pour dissimuler son stress.
Luther: "Alors, qu'est-ce qui se passe? A qui voulais-tu parler?"
Tout sourire, elle s'avança dans la pièce, s'arrêtant à quelques centimètres de lui.
Leigh Ann: "Et bien... A toi. J'ai une question à te poser."
Le jeune homme s'adossa à la table, près de la fenêtre, l'air intrigué.
Luther: "Je t'écoute."
Leigh Ann: "Tu sais que je t'aime."
Elle faisait des allées retours devant lui, jouant frénétiquement avec son bracelet.
Luther: "Moi aussi je t'aime. Tu m'inquiètes Leigh. Qu'est-ce qu'il y a?"
Elle baissa les yeux, en se mordant les lèvres, comme si elle cherchait ses mots. L'angoisse commença à s'emparer de son ami.
Luther: "Tu vas me quitter? C'est ça?"
Leigh Ann sourit, en posant sa main sur la sienne: "Non! Jamais de la vie. C'est tout le contraire. Epouse-moi."
Le visage de l'agent se détendit aussitôt.
Luther: "Encore?"
Leigh Ann: "Pour de bon, cette fois."
Luther: "Ok. Si tu es partante."
Leigh Ann: "C'est un oui?"
Luther: "C'est un oui. Mais tu es sûre que c'est tout ce que voulais me dire?"
Leigh Ann: "Oui."
Soulagée, la jeune femme se blottie dans ses bras. Elle n'était pas uniquement soulagée par sa réponse, mais surtout parce qu'elle avait réussi à éviter de lui dévoiler ses projets, imminents. Bien sûr, elle voulait lui faire cette demande, mais peut-être pas de cette manière. Ceci n'enlevait rien au fait qu'elle était heureuse de sa réponse.
Malgré tout, elle se fourvoyait en pensant qu'elle l'avait berné. En la serrant contre lui, Luther savait qu'elle lui cachait quelque chose. Néanmoins, il la savait sincère sur ses sentiments et ne voulait pas tout gâcher, donc, il ne l'interrogea pas d'avantage. De toutes façons, il comptait s'adresser à Jane, pour cela.
Le portable de la jeune femme vibra dans sa poche. Elle le saisit et lu le nom de l'expéditeur du message, avant de rapidement le ranger.
Leigh Ann: "Il faut que je passe au bureau."
Luther: "On se retrouve à la maison, ce soir."
Elle l'embrassa et s'empressa de quitter le CBI, sans prendre la peine de prévenir Jane. Ce dernier eut tout juste le temps de l'apercevoir entrer dans l'ascenseur. Dès que la porte se referma sur elle, Leigh Ann lut le sms de Bertram: "Dans 10 min, bar du restaurant habituel. Viens seule, c'est important."
Se rendre là-bas était probablement la pire décision qu'elle ait jamais prise, mais elle ne put s'en empêcher. D'ailleurs, ils allaient se rencontrer dans un lieu public, en pleine journée, ce qui éliminait tous risques. Malgré son empressement, elle se demandait pourquoi Bertram avait avancé leur entrevue.
Au CBI, Wainwright aussi voulait obtenir des réponses. Ils rejoignit le consultant, quelques secondes après le départ de sa fiancée.
Jane: "Qu'est-ce que vous avez dit à ma soeur pour la faire fuir si vite?"
Wainwright: "Rassurez-vous Jane, elle ne fuyait pas. Elle a reçu un message du bureau."
Jane: "Pardonnez mes conclusions hâtives, mais à ma décharge, ce ne serait pas la première fois que vous seriez la cause de son départ précipité."
Wainwright: "Je plaide coupable. Mais aujourd'hui, vous faites fausse route, beau frère."
Jane: "Ah. Et bien, félicitations et bienvenu dans la famille. A nouveau."
Le blond allait se rendre dans l'open space, mais son supérieur l'invita à venir, dans son bureau. Il verrouilla la porte.
Jane: "Leigh attendait votre demande, avec impatience."
Luther: "Je n'ai rien fait, c'est elle."
Jane: "Quand je vous disais qu'elle était impatiente."
Luther: "Quelque chose me dérange, pourtant. J'ai l'impression que Leigh voulait me dire autre chose."
Jane: "Qu'allez-vous imaginer?"
Luther: "Jane, j'ai déjà failli la perdre, alors si vous avez prévu un de vos plans, je veux savoir ce que c'est. Je ne veux pas vous court-circuiter, je veux seulement savoir si tout ça est lié à Red John."
Jane acquiesça et devant l'insistance de son interlocuteur, il lui exposa les faits, éludant consciencieusement la relation entre Bertram et sa soeur. Cela ne manqua pas de faire réagir le jeune homme.
Luther: "Je ne suis pas étonné. Leigh a toujours été comme ça, depuis qu'on s'est rencontré. Elle reste fidèle à ses valeurs. Mais là, elle va trop loin. Vous n'allez pas la laisser faire? Jane?"
Le mentaliste tardant à lui répondre favorablement, Luther comprit et entra dans une colère noire.
Luther: "Non. Vous n'allez pas l'arrêter. Jane, vous êtes inconscient! Si vous n'agissez pas, c'est moi qui le ferais!"
Il se mit à respirer difficilement, le front couvert de sueur. Frôlant le mal aise, il se rattrapa au premier meuble, à sa portée.
Jane: "Vous n'êtes pas encore assez solide. Soyez raisonnable et reposez-vous."
Luther: "Me reposer! Comment pouvez-vous être aussi calme! Leigh est sur le point de mettre sa vie en danger! Tout ça pour vous!"
Il avala des comprimés, qu'il gardait sur lui, en permanence.
Jane: "Vous ne devriez pas vous énerver, ce n'est pas bon pour vous."
Luther: "J'ignorais que vous étiez médecin en plus d'être consultant."
Jane: "Des sarcasmes. C'est bon signe."
Le jeune homme avait beaucoup de mal à reprendre le dessus, ce qui mit la puce à l'oreille du blond.
Jane: "Est-ce que Leigh sait que votre santé ne s'améliore pas?"
Luther: "Décidément, on ne peut pas avoir de secret pour Patrick Jane. Je n'ai rien dit à Leigh. Mais je ne pourrais pas garder mon poste, au CBI. On me laisse le choix entre un emploi de gratte-papier ou une retraite anticipée. Retraité à 30 ans, on dirait une mauvaise blague. A moi le travail de bureau et adieu le terrain."
Jane: "Ca ne vous changera pas tellement. Mais ce n'est pas ça le véritable problème. Dans ce cas de figure, vous aurez du mal à accepter que votre femme soit confronté aux dangers de la rue tandis que vous serez à l'abris."
Luther: "Vous l'accepteriez, vous?"
Jane: "Si vous l'aimez réellement, vous l'accepterez."
L'agent se leva et lui tendit la main, en souriant.
Luther: "Merci de votre franchise et pardonnez-moi de m'être emporté contre vous."
Jane: "Ce n'est rien."
Avant qu'il ne parte, Patrick lui posa une dernière question.
Jane: "Luther? Où est Leigh Ann, actuellement?"
Luther: "Je vous l'ai déjà dit. Elle est retournée au poste de police."
Jane: "Ah, c'est exact. Ma mémoire me joue des tours."
Luther: "Je croyais qu'il n'y avait que moi."
Le blond sourit en haussant les épaules et dès qu'il fut seul, il composa le numéro du bureau de sa cadette. Il se doutait qu'elle était entrain de faire quelque chose de stupide. Quand il obtint la communication, il en eu la certitude.
Le standard lui répondit: "Le capitaine Jane n'est pas venu, aujourd'hui. Souhaitez-vous lui transmettre un message?"
Jane: "Je vous remercie, ce n'est pas nécessaire."
Il raccrocha en murmurant: "Tu n'écoutes jamais personne Leigh. Qu'est-ce que tu fais?"
Sa partenaire entra à l'instant où il pestait contre sa soeur.
Lisbon: "Hey. Qu'est-ce que Leigh Ann a fait pour te mettre dans un état pareil?"
Jane: "Tu sais, une dispute fraternelle, rien d'exceptionnel."
Cette fois, c'est l'asiatique qui fit son entrée.
Jane: "Ce n'est plus un grenier, c'est un hall de gare."
Cho, l'air grave: "La voiture de ta soeur a été retrouvée, le moteur en flammes, à la sortie de la ville, près des entrepôts."
Lisbon: "Leigh Ann?"
Cho: "Elle n'était pas à l'intérieur. Mais il y avait du sang et deux séries d'empreintes, sur le volant."
Le mentaliste ne semblait pas surpris, ni même inquiet.
Lisbon, étonné par sa réaction: "Jane? A quoi vous pensez?"
Un appel, sur le portable de l'asiatique provoqua la peur dans le regard de celui-ci. Comme il l'avait prit, dans le couloir, il revint auprès de ses collègues. Lorsque Térésa aperçut son expression, elle paniqua.
Cho: "Le labo a analysé le sang et les empruntes. Ils étaient dans les fichiers du CBI. Jane, c'est le sang de Leigh Ann."
Lisbon: "Elle n'est probablement que blessée, sinon son agresseur l'aurait laissée dans la voiture."
Jane ne prêtait pas attention à ses déductions: "Et pour les empruntes?"
Cho: "Celle de Bertram. Je diffuse un avis de recherche."
Jane: "Ca ne servira à rien."
Lisbon: "Pourquoi?"
Jane: "Nous les retrouverons quand Leigh l'aura décidé et pas avant."
Lisbon: "Qu'est-ce que ça signifie Jane?"
Jane: "Bertram n'a pas enlevé ma soeur."
Lisbon: "Ca n'a aucun sens."
Jane: "Ca en a pour elle."
Les deux agents étaient perplexes quand à la tournure que prenait les derniers événements. Contrairement à eux, Jane était persuadé que sa soeur avait orchestré son enlèvement.
TBC...
Suite
Dernière édition par lilia le Dim 5 Oct 2014 - 20:06, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Les liens du sang ^
wow j'ai lu d'une traite... j'ai envie de savoir la suite^^ pauvre Luther, mais j'ai l'impression de voir chez Leigh un côté protecteur identique à celui de Patrick. J'ai hâte de savoir pourquoi elle a fait ça, ce qu'il va se passer par la suite!
Kat4- Agent de circulation
- Personnage préféré : Jane-Lisbon
Loisirs : Ecrire, lire, regarder Castle et Mentalist
Re: Les liens du sang ^
Merci Kat4, c'est toujours un plaisir de lire tes commentaires.
Et merci aussi Esmée pour ton mp.
Chapitre 48
L'angoisse moins que l'incompréhension régnait au sein de l'équipe, au CBI. Lisbon, sur le point de questionner son consultant, se ravisa en entendant des pas rapides, dans le couloir.
Lisbon pâli instantanément: "Wainwright."
Elle avait toutes les raisons de s'inquiéter, car le jeune homme fit un scandale, en débarquant, furieux.
Luther: "Jane! Dites-moi que c'est une mauvaise blague! Je savais qu'on ne pouvait pas vous faire confiance! Vous êtes un putain d'égoïste, prêt à tout pour retrouver Red John, même à entraîner votre propre soeur dans cette vendetta. Quitte à... quitte..."
Il perdit l'équilibre et s'affala, inconscient, devant le mentaliste. Lisbon s'agenouilla aussitôt pour vérifier son poux, tandis que Cho prévenait les secours.
Lisbon: "Son poux est très faible, il respire à peine. C'est de ce genre de choc dont parlait sa mère, à Philadelphie."
Le blond restait figé, en observant la scène, laissant sa collègue tenter de le ranimer.
Lisbon: "Ne faites pas ça Luther. Patrick, j'ai besoin de ton aide."
Mais il demeurait immobile, le regard hagard. La jeune femme poursuivi ses efforts jusqu'à l'arrivée des ambulanciers qui prirent le relais. Après plusieurs interminables minutes, Wainwright montra des signes encourageants et fut transporté à l'hôpital, par précaution. Sur le parking, Térésa saisit la main de son ami, encore sonné, pendant que l'ambulance prenait la route.
Jane: "C'est de ma faute. Il a raison."
Lisbon: "Ne dis pas n'importe quoi. Leigh Ann a décidé d'y aller, c'était son choix."
Jane: "Tu ne comprends pas que tout est parti de moi. C'est moi qui lui ai transmis cette obsession pour Red John. Ca a tué ma femme et ma fille. Maintenant, c'est son tour."
Lisbon serra plus fort sa main: "Tu as dis toi-même que c'était un plan de ta soeur. Leigh Ann sait ce qu'elle fait. Elle s'est déjà retrouvée seule avec Bertram et il ne lui a jamais fait de mal. Ca ne sera pas différent cette fois."
Jane: "Si Bertram est Red John, ce sera différent. Il aime jouer avec sa proie, faire tomber ses défenses, avant d'en finir."
Lisbon: "Ta soeur n'a rien d'une proie. D'accord, elle a eu un moment de faiblesse mais elle traversait une épreuve difficile. A présent, elle a remonté la pente."
Jane: "Tu omets un détail. C'était plus qu'un moment de faiblesse."
Lisbon: "Je sais. Mais elle y a mis un terme. C'est fini."
Jane, dans un rire nerveux: "Quand Leigh a rompu avec Danny, elle en était toujours amoureuse et ça a duré des années avant qu'elle ne le remplace."
Lisbon: "Que fais-tu de Wainwright?"
Jane: "Il était mort et ça a altéré son jugement. Même si elle aime sincèrement Luther, une partie d'elle est attirée vers Bertram."
Ces mots eurent toutes les peines du monde à être prononcé par lui. Pourtant, c'était l'exacte vérité.
Lisbon: "Tu penses vraiment que Bertram pourrait la tenir sous son contrôle?"
Jane: "Red John le pourrait, en utilisant son point faible."
L'asiatique les rejoignit, avec des nouvelles du chef.
Lisbon: "Cho, comment va-t-il?"
Cho: "Il a reprit conscience. C'était un malaise du au stress. Les médecins l'ont autorisé à sortir, à condition qu'il se repose."
Lisbon: "Dès qu'il sera dehors, il va revenir ici, c'est évident."
Cho: "Je l'ai raccompagné à son appartement et je me suis assuré qu'il prenne ses tranquillisants. Il ne devrait pas se réveiller avant ce soir."
Lisbon: "Bien joué."
Le blond sentait que l'agent ne leur avait pas tout dit. En effet, les informations qu'il détenait ne concernaient pas uniquement Wainwright.
Jane: "Et Leigh?"
Cho: "On a retrouvé son téléphone, dans une poubelle, à deux blocs de sa voiture. Aucune trace de ta soeur ni de Bertram."
Jane: "Il n'y avait rien d'inhabituel, dans son portable?"
Cho: "La scientifique l'a examiné. Elle n'a passé aucun appel depuis sa disparition. Par contre, il y avait ça, glissé dans la coque."
Il lui tendit le morceau de satin bleu que Jane noua autour de ses doigts en esquissant un sourire. Il n'y avait que la moitié du ruban. Leigh Ann lui envoyait un message.
Lisbon: "C'est le ruban de Charlotte."
Jane: "Leigh veut que je sache qu'elle n'a pas oublié sa promesse."
Son sourire se ternit, en réalisant ce que cela signifiait.
Lisbon: "Elle m'en a parlé."
Jane: "Ah oui? Alors tu sais aussi qu'elle ne reculera devant rien pour honorer sa promesse."
Lisbon: "A l'époque, elle croyait n'avoir rien à perdre. Ce n'est pas le cas, à l'heure actuelle."
Jane: "J'espère que tu as raison. Je l'espère vraiment."
Jusque-là, le mentaliste avait parut serein quand à l'avenir de sa cadette, mais soudain, il affichait ses véritables sentiments. Savoir que Leigh Ann pouvait être n'importe où, avec un homme dont finalement, il ignorait tout, le rendait malade. L'équipe avait cherché la jeune femme, dans chaque endroit susceptible de la cacher, de les cacher tous les deux, sans le moindre résultat. Plus les heures passaient, plus les chances de la retrouver s'amenuisaient. Lisbon avait beau soutenir le mentaliste, ses efforts se révélaient infructueux, car lui, connaissait parfaitement sa soeur. Dans ce genre de situation, Jane savait ce qu'il ferait, à sa place et ce n'était pas ce qui le rassurait.
C'était pourtant le but de Leigh Ann. En lui faisant parvenir ce ruban, elle désirait uniquement lui faire savoir qu'elle allait bien et qu'elle n'oubliait pas ce qu'elle avait et qu'elle comptait retrouver, quand elle aurait obtenu les réponses qui la taraudait, depuis des années.
Dans un théâtre abandonné, non loin du CBI, la jeune entra, à la suite du directeur qui la mena près de la scène.
Leigh Ann: "Maintenant qu'on est à l'abris, tu vas me dire ce que je veux savoir?"
Bertram: "Qu'est-ce que tu veux savoir?"
Leigh Ann: "Il faut vraiment que je te le répète encore?"
Bertram: "Je plaisante. Mais toi, est-ce que tu respecteras ta part du marché?"
Leigh Ann: "Oui, je n'ai qu'une parole. Je te laisserais quitter la ville. Tout ce que je veux ce sont des réponses."
Bertram: "Elles pourraient ne pas te convenir."
Leigh Ann: "Ce sera à moi d'en juger. Pourquoi as-tu avancé notre rendez-vous?"
Bertram: "On me surveille, tu le sais. Je voulais éviter qu'ils nous suivent."
Leign Ann: "Qui ça, NOUS? Ce n'est pas la première fois que tu y fais allusion. Ce n'est peut-être qu'une invention tordue de ta part."
Bertram, un sourire au coin des lèvres: "Le triple meurtre sur lequel tu as enquêté, tu t'en souviens?"
Elle hocha la tête.
Bertram: "Ils en faisaient partie."
Leigh Ann: "De quoi? De ton association? Je ne comprend pas ce qui t'a poussé à les éliminer."
Bertram: "Je n'ai jamais dis que c'était moi."
Leigh Ann: "Oh, je t'en prie. Tu as déposé un iris devant les cadavre, pour que je sache que tu étais le responsable. Pourquoi les avoir supprimés? Les loups ne se tuent pas entre eux, il me semble."
Bertram: "Ils te menaçaient. Je n'ai fais que te protéger. C'était eux ou toi."
Leigh Ann: "Tu m'as protégée? Si ma mémoire est bonne, tu as été le premier à essayer de me tuer."
Bertram: "Le second."
Leigh Ann: "Pardon?"
Bertram: "Le premier c'était Bryan Mills."
A bout de patience, la jeune femme revint à la raison principale de leur entrevue.
Leigh Ann: "Ca suffit! Je n'ai accepté de venir, que pour une seule chose. Dis-moi qui est Red John."
Loin de lui répondre, il continua à gagner du temps, en tournant autour du pot.
Bertram: "Ah, Leigh Ann... Tu es vraiment une jeune femme peu commune. J'avoue avoir été très troublé par toi. N'ayons pas peur des mots, tu m'as plu dès que je t'aie vu et tu me plais encore."
Leigh Ann agacée par son comportement: "Arrête! Est-ce que c'est toi? Gale, est-ce que tu as assassiné ma famille et détruit la vie de mon frère?"
Bertram: "Ce n'est pas si simple."
Leigh Ann: "C'est très simple, au contraire. Oui ou non?"
Bertram: "Quelle différence ça fera, quand tu le sauras? Oubli cette histoire et retourne auprès de ton fiancé."
La jeune femme, des sanglots dans la voix, était entrain de craquer sous la pression.
Leigh Ann: "Je ne peux pas laisser tomber, je n'aie pas le droit."
Il s'approcha d'elle pour essuyer une larme sur sa joue.
Leigh Ann: "Ne joue pas à ça."
Bertram: "Il y a quelques semaines, nous étions plus proches que ça et cela ne te posait pas de problème."
Leigh Ann: "J'avais perdu l'esprit. J'espérais que tu sois innocent. Mais ton attitude, tes secrets tendent à prouver ta culpabilité. Gale, si tu as eu, un jour, de l'affection envers moi, parle."
L'homme en face d'elle paraissait hésitant. Néanmoins, il décida d'accéder à sa requête. Etait-ce la détresse de Leigh Ann qui l'avait touché ou bien estimait-il qu'il n'avait rien à perdre en lui livrant la vérité? Toujours est-il qu'il se laissa aller à la serrer dans ses bras, étonné que la demoiselle ne le repousse pas. Toutefois, bien qu'elle ait accepté ce témoignage d'amitié, Leigh Ann, considérant ce geste comme déplacé, ne le fit pas durer plus que nécessaire. Elle s'écarta de lui, croisant les bras sur sa poitrine. Bertram allait ouvrir la bouche, quand il aperçu un homme dans l'entrée du théâtre. Ce dernier pointait une arme dans leur direction. Ce n'était pas un inconnu pour le directeur du CBI.
Bertram lui cria "Non", avant d'agripper la jeune femme et de la pousser sur le côté. Elle entendit une détonation, juste avant de se voir projetée sur le sol. C'est là qu'elle ressentit une intense brûlure dans l'épaule. En y portant sa main, elle constata une traînée de sang. Elle se releva, s'apprêtant à poursuivre le tireur, mais celui-ci avait déjà fuit. Elle retourna alors vers Bertram. Il s'était assis, le visage durcit par la douleur. Leigh Ann le rejoignit et c'est là qu'elle remarqua qu'il avait une blessure dans le ventre, générant une hémorragie importante. Immédiatement, elle retira sa veste pour la plaquer contre la plaie, comme elle l'avait fait pour Luther. A ceci près que les enjeux n'étaient pas les mêmes.
Leigh Ann: "Ne bouge pas. Reste tranquille."
Bertram: "Tu es blessée?"
Leigh Ann: "La balle n'a fait que m'effleurer."
Un passant attiré par le bruit, entra dans la salle, son portable à l'oreille.
Leigh Ann: "Hey vous! Donnez-moi ce téléphone!"
Il obtempéra, impressionné par le ton autoritaire de la jeune femme ainsi que par le badge, à sa ceinture.
Leigh Ann: "Composez le 911 et tenez-le près de mon oreille."
Le jeune homme détournait le regard, incommodé par le sang qui se répandait sur la chemise de Bertram. Leigh Ann obtint la communication, à l'instant précis où la victime s'enfonçait dans l'inconscience.
Leigh Ann: "Je suis le capitaine Jane, police de Sacramento, envoyez d'urgence une ambulance au cinéma Californien, un agent du CBI a été blessé par balle."
Elle raccrocha pour s'occuper de Bertram, tout en interrogeant le témoin.
Leigh Ann: "Vous avez vu qui a tiré?"
- "Pas vraiment. Il m'a bousculé, en sortant. Je n'ai vu que son flingue en fait."
Leigh Ann: "Quel genre de flingue?"
- "Comme le votre, un glock. J'ai cru que c'était un flic. Mais je me suis trompé. Les flics ne tirent pas sur d'autres flics."
Leigh Ann: "C'est ce que je croyais aussi."
Cette découverte n'en était pas une pour elle. Il était certain que la fameuse association à laquelle Bertram appartenait comptait beaucoup de membres. Et autant de suspects potentiels dans sa recherche de Red John. Le fait que Bertram ait été une cible ne le retirait pas de la liste pour autant. Il fallait absolument qu'il survive à cette agression. Lui seul détenait la clef de l'affaire. Si il venait à mourir, l'énigme Red John mourrait avec lui, si ce n'était Red John lui-même.
TBC...
Et merci aussi Esmée pour ton mp.
Chapitre 48
L'angoisse moins que l'incompréhension régnait au sein de l'équipe, au CBI. Lisbon, sur le point de questionner son consultant, se ravisa en entendant des pas rapides, dans le couloir.
Lisbon pâli instantanément: "Wainwright."
Elle avait toutes les raisons de s'inquiéter, car le jeune homme fit un scandale, en débarquant, furieux.
Luther: "Jane! Dites-moi que c'est une mauvaise blague! Je savais qu'on ne pouvait pas vous faire confiance! Vous êtes un putain d'égoïste, prêt à tout pour retrouver Red John, même à entraîner votre propre soeur dans cette vendetta. Quitte à... quitte..."
Il perdit l'équilibre et s'affala, inconscient, devant le mentaliste. Lisbon s'agenouilla aussitôt pour vérifier son poux, tandis que Cho prévenait les secours.
Lisbon: "Son poux est très faible, il respire à peine. C'est de ce genre de choc dont parlait sa mère, à Philadelphie."
Le blond restait figé, en observant la scène, laissant sa collègue tenter de le ranimer.
Lisbon: "Ne faites pas ça Luther. Patrick, j'ai besoin de ton aide."
Mais il demeurait immobile, le regard hagard. La jeune femme poursuivi ses efforts jusqu'à l'arrivée des ambulanciers qui prirent le relais. Après plusieurs interminables minutes, Wainwright montra des signes encourageants et fut transporté à l'hôpital, par précaution. Sur le parking, Térésa saisit la main de son ami, encore sonné, pendant que l'ambulance prenait la route.
Jane: "C'est de ma faute. Il a raison."
Lisbon: "Ne dis pas n'importe quoi. Leigh Ann a décidé d'y aller, c'était son choix."
Jane: "Tu ne comprends pas que tout est parti de moi. C'est moi qui lui ai transmis cette obsession pour Red John. Ca a tué ma femme et ma fille. Maintenant, c'est son tour."
Lisbon serra plus fort sa main: "Tu as dis toi-même que c'était un plan de ta soeur. Leigh Ann sait ce qu'elle fait. Elle s'est déjà retrouvée seule avec Bertram et il ne lui a jamais fait de mal. Ca ne sera pas différent cette fois."
Jane: "Si Bertram est Red John, ce sera différent. Il aime jouer avec sa proie, faire tomber ses défenses, avant d'en finir."
Lisbon: "Ta soeur n'a rien d'une proie. D'accord, elle a eu un moment de faiblesse mais elle traversait une épreuve difficile. A présent, elle a remonté la pente."
Jane: "Tu omets un détail. C'était plus qu'un moment de faiblesse."
Lisbon: "Je sais. Mais elle y a mis un terme. C'est fini."
Jane, dans un rire nerveux: "Quand Leigh a rompu avec Danny, elle en était toujours amoureuse et ça a duré des années avant qu'elle ne le remplace."
Lisbon: "Que fais-tu de Wainwright?"
Jane: "Il était mort et ça a altéré son jugement. Même si elle aime sincèrement Luther, une partie d'elle est attirée vers Bertram."
Ces mots eurent toutes les peines du monde à être prononcé par lui. Pourtant, c'était l'exacte vérité.
Lisbon: "Tu penses vraiment que Bertram pourrait la tenir sous son contrôle?"
Jane: "Red John le pourrait, en utilisant son point faible."
L'asiatique les rejoignit, avec des nouvelles du chef.
Lisbon: "Cho, comment va-t-il?"
Cho: "Il a reprit conscience. C'était un malaise du au stress. Les médecins l'ont autorisé à sortir, à condition qu'il se repose."
Lisbon: "Dès qu'il sera dehors, il va revenir ici, c'est évident."
Cho: "Je l'ai raccompagné à son appartement et je me suis assuré qu'il prenne ses tranquillisants. Il ne devrait pas se réveiller avant ce soir."
Lisbon: "Bien joué."
Le blond sentait que l'agent ne leur avait pas tout dit. En effet, les informations qu'il détenait ne concernaient pas uniquement Wainwright.
Jane: "Et Leigh?"
Cho: "On a retrouvé son téléphone, dans une poubelle, à deux blocs de sa voiture. Aucune trace de ta soeur ni de Bertram."
Jane: "Il n'y avait rien d'inhabituel, dans son portable?"
Cho: "La scientifique l'a examiné. Elle n'a passé aucun appel depuis sa disparition. Par contre, il y avait ça, glissé dans la coque."
Il lui tendit le morceau de satin bleu que Jane noua autour de ses doigts en esquissant un sourire. Il n'y avait que la moitié du ruban. Leigh Ann lui envoyait un message.
Lisbon: "C'est le ruban de Charlotte."
Jane: "Leigh veut que je sache qu'elle n'a pas oublié sa promesse."
Son sourire se ternit, en réalisant ce que cela signifiait.
Lisbon: "Elle m'en a parlé."
Jane: "Ah oui? Alors tu sais aussi qu'elle ne reculera devant rien pour honorer sa promesse."
Lisbon: "A l'époque, elle croyait n'avoir rien à perdre. Ce n'est pas le cas, à l'heure actuelle."
Jane: "J'espère que tu as raison. Je l'espère vraiment."
Jusque-là, le mentaliste avait parut serein quand à l'avenir de sa cadette, mais soudain, il affichait ses véritables sentiments. Savoir que Leigh Ann pouvait être n'importe où, avec un homme dont finalement, il ignorait tout, le rendait malade. L'équipe avait cherché la jeune femme, dans chaque endroit susceptible de la cacher, de les cacher tous les deux, sans le moindre résultat. Plus les heures passaient, plus les chances de la retrouver s'amenuisaient. Lisbon avait beau soutenir le mentaliste, ses efforts se révélaient infructueux, car lui, connaissait parfaitement sa soeur. Dans ce genre de situation, Jane savait ce qu'il ferait, à sa place et ce n'était pas ce qui le rassurait.
C'était pourtant le but de Leigh Ann. En lui faisant parvenir ce ruban, elle désirait uniquement lui faire savoir qu'elle allait bien et qu'elle n'oubliait pas ce qu'elle avait et qu'elle comptait retrouver, quand elle aurait obtenu les réponses qui la taraudait, depuis des années.
Dans un théâtre abandonné, non loin du CBI, la jeune entra, à la suite du directeur qui la mena près de la scène.
Leigh Ann: "Maintenant qu'on est à l'abris, tu vas me dire ce que je veux savoir?"
Bertram: "Qu'est-ce que tu veux savoir?"
Leigh Ann: "Il faut vraiment que je te le répète encore?"
Bertram: "Je plaisante. Mais toi, est-ce que tu respecteras ta part du marché?"
Leigh Ann: "Oui, je n'ai qu'une parole. Je te laisserais quitter la ville. Tout ce que je veux ce sont des réponses."
Bertram: "Elles pourraient ne pas te convenir."
Leigh Ann: "Ce sera à moi d'en juger. Pourquoi as-tu avancé notre rendez-vous?"
Bertram: "On me surveille, tu le sais. Je voulais éviter qu'ils nous suivent."
Leign Ann: "Qui ça, NOUS? Ce n'est pas la première fois que tu y fais allusion. Ce n'est peut-être qu'une invention tordue de ta part."
Bertram, un sourire au coin des lèvres: "Le triple meurtre sur lequel tu as enquêté, tu t'en souviens?"
Elle hocha la tête.
Bertram: "Ils en faisaient partie."
Leigh Ann: "De quoi? De ton association? Je ne comprend pas ce qui t'a poussé à les éliminer."
Bertram: "Je n'ai jamais dis que c'était moi."
Leigh Ann: "Oh, je t'en prie. Tu as déposé un iris devant les cadavre, pour que je sache que tu étais le responsable. Pourquoi les avoir supprimés? Les loups ne se tuent pas entre eux, il me semble."
Bertram: "Ils te menaçaient. Je n'ai fais que te protéger. C'était eux ou toi."
Leigh Ann: "Tu m'as protégée? Si ma mémoire est bonne, tu as été le premier à essayer de me tuer."
Bertram: "Le second."
Leigh Ann: "Pardon?"
Bertram: "Le premier c'était Bryan Mills."
A bout de patience, la jeune femme revint à la raison principale de leur entrevue.
Leigh Ann: "Ca suffit! Je n'ai accepté de venir, que pour une seule chose. Dis-moi qui est Red John."
Loin de lui répondre, il continua à gagner du temps, en tournant autour du pot.
Bertram: "Ah, Leigh Ann... Tu es vraiment une jeune femme peu commune. J'avoue avoir été très troublé par toi. N'ayons pas peur des mots, tu m'as plu dès que je t'aie vu et tu me plais encore."
Leigh Ann agacée par son comportement: "Arrête! Est-ce que c'est toi? Gale, est-ce que tu as assassiné ma famille et détruit la vie de mon frère?"
Bertram: "Ce n'est pas si simple."
Leigh Ann: "C'est très simple, au contraire. Oui ou non?"
Bertram: "Quelle différence ça fera, quand tu le sauras? Oubli cette histoire et retourne auprès de ton fiancé."
La jeune femme, des sanglots dans la voix, était entrain de craquer sous la pression.
Leigh Ann: "Je ne peux pas laisser tomber, je n'aie pas le droit."
Il s'approcha d'elle pour essuyer une larme sur sa joue.
Leigh Ann: "Ne joue pas à ça."
Bertram: "Il y a quelques semaines, nous étions plus proches que ça et cela ne te posait pas de problème."
Leigh Ann: "J'avais perdu l'esprit. J'espérais que tu sois innocent. Mais ton attitude, tes secrets tendent à prouver ta culpabilité. Gale, si tu as eu, un jour, de l'affection envers moi, parle."
L'homme en face d'elle paraissait hésitant. Néanmoins, il décida d'accéder à sa requête. Etait-ce la détresse de Leigh Ann qui l'avait touché ou bien estimait-il qu'il n'avait rien à perdre en lui livrant la vérité? Toujours est-il qu'il se laissa aller à la serrer dans ses bras, étonné que la demoiselle ne le repousse pas. Toutefois, bien qu'elle ait accepté ce témoignage d'amitié, Leigh Ann, considérant ce geste comme déplacé, ne le fit pas durer plus que nécessaire. Elle s'écarta de lui, croisant les bras sur sa poitrine. Bertram allait ouvrir la bouche, quand il aperçu un homme dans l'entrée du théâtre. Ce dernier pointait une arme dans leur direction. Ce n'était pas un inconnu pour le directeur du CBI.
Bertram lui cria "Non", avant d'agripper la jeune femme et de la pousser sur le côté. Elle entendit une détonation, juste avant de se voir projetée sur le sol. C'est là qu'elle ressentit une intense brûlure dans l'épaule. En y portant sa main, elle constata une traînée de sang. Elle se releva, s'apprêtant à poursuivre le tireur, mais celui-ci avait déjà fuit. Elle retourna alors vers Bertram. Il s'était assis, le visage durcit par la douleur. Leigh Ann le rejoignit et c'est là qu'elle remarqua qu'il avait une blessure dans le ventre, générant une hémorragie importante. Immédiatement, elle retira sa veste pour la plaquer contre la plaie, comme elle l'avait fait pour Luther. A ceci près que les enjeux n'étaient pas les mêmes.
Leigh Ann: "Ne bouge pas. Reste tranquille."
Bertram: "Tu es blessée?"
Leigh Ann: "La balle n'a fait que m'effleurer."
Un passant attiré par le bruit, entra dans la salle, son portable à l'oreille.
Leigh Ann: "Hey vous! Donnez-moi ce téléphone!"
Il obtempéra, impressionné par le ton autoritaire de la jeune femme ainsi que par le badge, à sa ceinture.
Leigh Ann: "Composez le 911 et tenez-le près de mon oreille."
Le jeune homme détournait le regard, incommodé par le sang qui se répandait sur la chemise de Bertram. Leigh Ann obtint la communication, à l'instant précis où la victime s'enfonçait dans l'inconscience.
Leigh Ann: "Je suis le capitaine Jane, police de Sacramento, envoyez d'urgence une ambulance au cinéma Californien, un agent du CBI a été blessé par balle."
Elle raccrocha pour s'occuper de Bertram, tout en interrogeant le témoin.
Leigh Ann: "Vous avez vu qui a tiré?"
- "Pas vraiment. Il m'a bousculé, en sortant. Je n'ai vu que son flingue en fait."
Leigh Ann: "Quel genre de flingue?"
- "Comme le votre, un glock. J'ai cru que c'était un flic. Mais je me suis trompé. Les flics ne tirent pas sur d'autres flics."
Leigh Ann: "C'est ce que je croyais aussi."
Cette découverte n'en était pas une pour elle. Il était certain que la fameuse association à laquelle Bertram appartenait comptait beaucoup de membres. Et autant de suspects potentiels dans sa recherche de Red John. Le fait que Bertram ait été une cible ne le retirait pas de la liste pour autant. Il fallait absolument qu'il survive à cette agression. Lui seul détenait la clef de l'affaire. Si il venait à mourir, l'énigme Red John mourrait avec lui, si ce n'était Red John lui-même.
TBC...
Invité- Invité
Re: Les liens du sang ^
justalittleword(Alias Lilia) Suite et fin de cette fic. Mieux vaut tard (voire très tard) que jamais.
Chapitre49
De par sa proximité, le CBI fut le premier à être dépêché sur place, suivi de près par le véhicule des secours. Dès que l'annonce des événements fut transmise au bâtiment fédéral, Jane et Lisbon se ruèrent au théâtre, en quelques secondes. Le mentaliste était si pressé qu'il faillit percuter le brancard, en descendant dans la salle. Il ne remarqua même pas le blessé, à l'inverse de sa partenaire.
Lisbon: "C'est Bertram. Qu'est-ce qui c'est passé ici? Tu crois que Leigh aurait pu..."
Jane: "Et comment se serait-elle blessée à l'épaule?"
L'agent se rendit alors compte de l'état de la jeune femme. Assise, au bas des marches, près de la scène, elle était prostrée, pendant qu'un infirmier entourait le haut de son bras d'un bandage. Ses mains étaient couvertes de sang. Elle fixait le sol. Son frère la rejoignit.
Leigh Ann: "Comme tu le vois, mon plan est une réussite... J'ai encore tout fait foirer."
Jane: "Qu'est-ce que tu racontes? Nous avons Bertram et il va nous dire ce qu'il sait."
Leigh Ann: "Je l'tenais. Il allait tout m'avouer. Mais quelqu'un s'est assuré de son silence."
Elle se redressa sur ses pieds, bien décidée à aller retrouver Bertram.
Jane: "Qu'est-ce que tu fais?"
Leigh Ann: "Je dois aller à l'hôpital. On en a pas terminé notre conversation lui et moi."
Jane: "Ce que tu dois faire c'est retourner auprès de Luther."
Leigh Ann: "C'est drôle. Gale m'a donné le même conseil, mot pour mot."
Jane: "Sois raisonnable, rentre chez toi. Luther a besoin de toi, en particulier aujourd'hui."
Il regretta aussitôt ses dernières paroles qui avait éveillées les soupçons de sa soeur.
Leigh Ann: "Pourquoi aujourd'hui? Qu'est-ce qui s'est passé? Quand je suis partie, il allait parfaitement bien. Qu'est-ce que tu lui as encore dit?"
Jane: "Disons qu'il a eu un léger malaise. Mais tout est rentré dans l'ordre.Rassure-toi."
Elle fronçait les sourcils, pinçant ses lèvres.
Jane: "D'accord. Il s'est emporté contre moi."
Leigh Ann: "A quel sujet?"
Jane: "A propos de toi."
Leigh Ann soupira: "Patrick! Quand est-ce que cette rivalité ridicule va s'arrêter? Hein? J'en ai plus qu'assez de devoir arbitrer vos querelles permanentes!"
La façon dont elle le réprimandait n'était pas aussi virulente qu'elle aurait du l'être. Il était évident que ce qui la préoccupait n'avait aucun rapport avec son compagnon.
Jane: "Je te demande pardon pour Luther. J'aurais du me maîtriser."
Leigh Ann: "Oublie ça. Lui aussi, a des tords. De toutes façons, il t'a toujours détesté. Il a cherché ce qui lui est arrivé aujourd'hui."
Son frère était ébahi par ces propos si durs et sans concession. Elle n'avait même pas défendu le jeune homme, comme elle l'aurait fait autrefois. Il était clair que Leigh Ann lui cachait quelque chose. Comme elle lui tournait le dos, il l'agrippa par l'épaule, l'incitant à se retourner.
Jane: "Leigh, regarde-moi."
Leigh Ann, agacée: "Laisse-moi. Je n'ai pas envie d'entendre un sermon."
Elle repoussa violemment la main de son frère, avant de gravir l'escalier, jusqu'à la sortie du cinéma. Il ne la suivrait pas, n'essaierait pas de la rattraper. Rien n'aurait pu la retenir, pas même son attachement pour sa famille ou son mari. Patrick réalisa soudain que sa soeur avait changé et qu'il était incapable de lire en elle. Malgré ce sentiment d'impuissance; il ne se faisait pas de soucis, persuadé de connaître l'endroit où elle se rendait. Il la retrouverait, au chevet de Bertram, à l'hôpital. C'est là qu'il se fourvoyait lourdement.
En effet, la jeune femme avait rejoint le directeur du CBI, en taxi, mais pas dans un hôpital. Après avoir roulé, à travers Sacramento, derrière l'ambulance, Leigh fit se garer le chauffeur, près du véhicule, à l'arrêt, au détours d'une ruelle sombre.
Pendant ce temps, au théâtre, Lisbon, inquiète du départ précipité de Leigh Ann, s'approcha du consultant pour en connaître les raisons. Lorsque Jane lui donna ce qu'il supposait être le motif de sa colère, l'agent fut stupéfaite de son absence de réaction.
Lisbon: "Tu la laisses partir comme ça? Sans chercher à la suivre?"
Jane: "Je doute qu'elle apprécierait ma démarche."
Lisbon: "Depuis quand espionner quelqu'un tu pose un problème?"
Jane: "Je ne tiens pas à ce qu'elle se braque contre moi. Je lui donne de l'espace, elle en a besoin."
Lisbon: "Je ne suis pas de ton avis. Ce n'est pas une mauvaise idée de la laisser respirer, mais elle ne devrait pas se trouver seule avec Bertram, en ce moment."
Jane: "Pourquoi? Il est blessé et inconscient, comment lui ferait-il du mal?"
La brunette lui saisi la main, pour le réconforter.
Lisbon: "Très bien. C'est ta soeur, c'est à toi de décider."
Jane: "Je suis certain qu'elle ne craint rien, là-bas. L'hôpital est l'endroit le plus sûr pour elle."
Lisbon: "Et le tireur?"
Jane: "Il ne visait pas Leigh. Il a touché sa cible et s'est échappé. On ne le retrouvera pas de sitôt."
Lisbon: "Ca ne te ressemble pas de dire ça. Le Jane que je connais mettrait tout en oeuvre pour retrouver ce type."
Jane: "Pure perte de temps. Il n'est personne."
Lisbon: "Personne? C'est vrai, il n'est que le meurtrier de Bertram, après tout."
Jane: "Ce n'est qu'un pion, manipulé par Red John."
Sans le savoir, il avait visé juste.
Au même moment, Leigh Ann montait à l'arrière de l'ambulance. Elle eu la surprise d'y trouver Bertram, seul. Celui-ci était entrain de changer de chemise et elle pu constater qu'il n'avait aucune blessure.
Bertram, dans un large sourire: "Leigh Ann! Quelle ponctualité!"
Leigh Ann, furieuse: "Qu'est-ce que c'est que ce cirque? Il y avait du sang sur toi. Je l'ai vu."
Il lui montra une petite poche contenant du sang de porc, qui était fixée à l'intérieur du vêtement qu'il venait de retirer.
Bertram: "Navré pour cette mise en scène, mais je me doutais que Jane te suivrais et il fallait que je fasse diversion pour m'assurer qu'on soit seul tous les deux."
Leigh Ann: "A quelques millimètres près, nous n'aurions pas cette discussion."
En voyant l'épaule de son interlocutrice, il constata que sa blessure aurait effectivement pu lui être fatale.
Bertram: "La balle n'était pas censée t'atteindre."
La jeune femme le fixait d'un regard noir, le visage fermé, impatiente d'entendre ce qu'il avait de si intéressant à lui révéler, qui ne devait être connu de son frère. Elle appuya son dos contre la porte du véhicule.
Leigh Ann: "Parfait. Je t'écoute. Mais je te préviens, si tu essais de m'embrouiller, je ne te raterais pas."
Elle posa sa main sur l'arme, à sa ceinture, afin d'illustrer ses paroles qui semblaient amuser son interlocuteur.
Bertram: "C'est une menace?"
Leigh Ann: "Non. C'est une promesse."
Devant le ton autoritaire de la jeune femme, il obtempéra et commença son récit.
Bertram: "La vérité c'est que... je suis Red John."
La main de la capitaine se posa sur son révolver, tentant de réfréner son envie de céder à ses pulsions.
Leigh Ann: "Espèce d'ordure. Tu as tué ma famille!"
Bertram: "Non."
Leigh Ann: "Te fou pas de moi! Tu viens de m'avouer que tu es Red John."
Bertram: "Ce n'est pas aussi simple."*
Leigh Ann: "Alors explique-toi!"
Bertram: "A l'époque des meurtres de Charlotte et Angela Jane, c'était un autre qui était à la tête de l'association Blake. Red John n'est pas le nom d'un homme, c'est un rang, dans l'organisation."
Leigh Ann: "Dans ce cas, de qui s'agit-il? Pourquoi n'est-il plus le chef de ta bande de dégénérés?"
Bertram: "Il est mort."
Leigh Ann: "Ah, comme c'est pratique! Laisse-moi deviner, tu l'as tué? Oh non, attend, il s'est suicidé. Je ne suis pas stupide, Gale, alors, quel est son nom? Où est-il?"
Bertram lui coupa la parole: "Timothy Carter!"
Leigh Ann: "Quoi? Impossible. Les meurtres ont continué après sa mort."
Bertram: "Lui est mort mais pas Red John. On a repris le flabeau."
La jeune femme comprit alors que son frère avait accompli sa vengeance, depuis longtemps, sans le savoir. Si elle n'en laissait rien transparaître, elle était bouleversée car Jane avait continué à gâcher sa vie, en recherchant un homme qu'il avait déjà punis. Mais il y avait pire que ça, dans la confession de Bertram. A mot couvert, il avait reconnu sa responsabilité dans la disparition et le massacre de plusieurs innocents.
Leigh Ann: "Tu t'inclus dans ce on?"
Bertram: "Ca m'est arrivé et ça m'arrive encore, à l'occasion."
Leigh Ann: "Tu n'as pas peur de te salir les mains, visiblement."
Bertram: "Est-ce que j'ai tué? Oui. Mais uniquement ceux qui se mettaient en travers de ma route."
Tout en parlant, il glissait sa main droite dans son dos, où une arme était coincée dans sa ceinture. Ce geste n'échappa pas à la jeune femme.
Leigh Ann dégaina et le braqua aussitôt: "Je te déconseille de faire ça."
Bertram la menaça, à son tour: "Je suis désolé Leigh Ann. Je ne peux pas te laisser repartir."
Leigh Ann: "C'est évident. Aujourd'hui c'est moi qui te barre la route. Dis-moi juste une chose. Pourquoi ne pas m'avoir supprimée avant. Tu avais besoin de soulager ta conscience?"
Bertram: "Tu méritais la vérité. Et je crois que j'ai un faible pour toi."
Ils restèrent immobiles, face à face, chacun à la merci de l'arme de l'autre, pendant de longues minutes. Un bruit de moteur mis fin à cette attente.
Bertram: "Tu aurais du rejoindre ton mari."
Il pressa la détente mais la relâcha aussitôt, touché en pleine poitrine.
Leigh Ann baissa son arme: "Je tiens toujours mes promesses Gale."
Alertés par les éclairs de lumières provenant de la ruelle, Jane et Lisbon se précipitèrent, au moment où la jeune femme sortait du véhicule.
Jane: "Leigh, tu vas bien?"
Un peu sonnée, elle hocha la tête, tandis que la brunette montait dans l'ambulance. Elle revint une seconde plus tard.
Jane: "Bertram?"
Lisbon: "C'est terminé."
Le mentaliste interrogea sa soeur qui lui expliqua ce qui venait de se passer.
Lisbon: "C'est de la légitime défense. Vous n'avez rien à craindre Leigh Ann."
L'agent contacta les autorités et s'occupa de régler l'affaire avec les autorités. Evidemment, Leigh Ann avait volontairement omis les détails au sujet de la réelle identité de l'assassin de sa famille, craignant que Jane ne réagisse mal. Elle préféra mentir en faisant endosser la responsabilité de ce crime, à Bertram.
Jane: "Tu as pris de gros risques et je devrais de sermonner... Je te remercie. Je t'aime petite soeur. Demande-moi ce que tu veux."
Il la serrait contre lui, embrassant ses cheveux.
Leigh Ann: "Je crois que j'ai déjà tout ce que je veux. Mais il me manque quelque chose pour que ce soit parfait.
Nul besoin d'en dire plus, le couple la conduisit chez elle. Là-bas, elle retrouverait son mari. Elle entra, craignant qu'il ne la repousse et à juste titre, cette fois. Lisbon et Jane repartirent, persuadés que tout irait bien, à présent. Mais la réalité était moins idyllique pour la jeune femme. Elle avait pris une décision, douloureuse mais nécessaire pour le bien de Luther. Infiniment stressée, elle entra, discrètement, dans le séjour. Lui, dormait, encore grogui par les tranquilisants. Soulagée par son absence, elle rédigea un court message et le déposa sur la table basse, avant de partir. Dès qu'il entendit la porte claquer, il arriva dans le séjour. A demi-éveillé, il s'assit dans le canapé et tomba directement sur le mot. Identifiant l'écriture de Leigh Ann, il s'empressa de le retourner pour le lire.
Luther,
je m'en vais. N'essaie pas de me retrouver. Je ne fais pas ça pour te punir, tu ne le mérite pas. Comme tu ne mérites pas de vivre avec une personne telle que moi, quelqu'un qui agit sans penser aux conséquences que ça aura sur toi. Je t'ai fais trop de mal. J'ai failli causer ta mort et je ne me le pardonnerais jamais. Ta mère avait raison, je ne suis pas celle qu'il te faut. Je te souhaite de trouver le bonheur, mais pas avec moi. Ne t'inquiète pas, tout ira bien pour moi. Prend soin de toi. Leigh.
Assommé par la nouvelle de cette rupture brutale, le jeune homme en resta dépité. Certes, il comprenait les motivations de sa femme, mais ça n'en restait pas moins douloureux pour lui. Malgré son désir de la faire changer d'avis, il la connaissait et savait que c'était inutile. Il n'y était jamais parvenu, depuis leur rencontre. Il ne tenterait donc ni de la retrouver ni de la contacter, respectant sa décision. Parce qu'il l'aimait, il la laissait partir, espérant toutefois, qu'elle reviendrait, un jour, dans sa vie.
Ignorant la peine que sa soeur venait d'infliger à Luther, Jane et Lisbon se dirigeaient vers leur avenir. Les épreuves qu'ils avaient traversées appartenaient au passé et ils étaient libres de vivre leur vie. Bien que le mentaliste ignorait que Leigh Ann avait enjolivé la vérité, il pensait sa vengeance accomplie par sa cadette. Cette dernière avait décidé de quitter la Californie pour ne jamais y revenir et prendre un nouveau départ, à l'autre bout du pays. Elle était heureuse d'avoir réaliser le souhait de son frère, même si, pour cela, elle s'était elle-même privée de son propre bonheur.
FIN.
Chapitre49
De par sa proximité, le CBI fut le premier à être dépêché sur place, suivi de près par le véhicule des secours. Dès que l'annonce des événements fut transmise au bâtiment fédéral, Jane et Lisbon se ruèrent au théâtre, en quelques secondes. Le mentaliste était si pressé qu'il faillit percuter le brancard, en descendant dans la salle. Il ne remarqua même pas le blessé, à l'inverse de sa partenaire.
Lisbon: "C'est Bertram. Qu'est-ce qui c'est passé ici? Tu crois que Leigh aurait pu..."
Jane: "Et comment se serait-elle blessée à l'épaule?"
L'agent se rendit alors compte de l'état de la jeune femme. Assise, au bas des marches, près de la scène, elle était prostrée, pendant qu'un infirmier entourait le haut de son bras d'un bandage. Ses mains étaient couvertes de sang. Elle fixait le sol. Son frère la rejoignit.
Leigh Ann: "Comme tu le vois, mon plan est une réussite... J'ai encore tout fait foirer."
Jane: "Qu'est-ce que tu racontes? Nous avons Bertram et il va nous dire ce qu'il sait."
Leigh Ann: "Je l'tenais. Il allait tout m'avouer. Mais quelqu'un s'est assuré de son silence."
Elle se redressa sur ses pieds, bien décidée à aller retrouver Bertram.
Jane: "Qu'est-ce que tu fais?"
Leigh Ann: "Je dois aller à l'hôpital. On en a pas terminé notre conversation lui et moi."
Jane: "Ce que tu dois faire c'est retourner auprès de Luther."
Leigh Ann: "C'est drôle. Gale m'a donné le même conseil, mot pour mot."
Jane: "Sois raisonnable, rentre chez toi. Luther a besoin de toi, en particulier aujourd'hui."
Il regretta aussitôt ses dernières paroles qui avait éveillées les soupçons de sa soeur.
Leigh Ann: "Pourquoi aujourd'hui? Qu'est-ce qui s'est passé? Quand je suis partie, il allait parfaitement bien. Qu'est-ce que tu lui as encore dit?"
Jane: "Disons qu'il a eu un léger malaise. Mais tout est rentré dans l'ordre.Rassure-toi."
Elle fronçait les sourcils, pinçant ses lèvres.
Jane: "D'accord. Il s'est emporté contre moi."
Leigh Ann: "A quel sujet?"
Jane: "A propos de toi."
Leigh Ann soupira: "Patrick! Quand est-ce que cette rivalité ridicule va s'arrêter? Hein? J'en ai plus qu'assez de devoir arbitrer vos querelles permanentes!"
La façon dont elle le réprimandait n'était pas aussi virulente qu'elle aurait du l'être. Il était évident que ce qui la préoccupait n'avait aucun rapport avec son compagnon.
Jane: "Je te demande pardon pour Luther. J'aurais du me maîtriser."
Leigh Ann: "Oublie ça. Lui aussi, a des tords. De toutes façons, il t'a toujours détesté. Il a cherché ce qui lui est arrivé aujourd'hui."
Son frère était ébahi par ces propos si durs et sans concession. Elle n'avait même pas défendu le jeune homme, comme elle l'aurait fait autrefois. Il était clair que Leigh Ann lui cachait quelque chose. Comme elle lui tournait le dos, il l'agrippa par l'épaule, l'incitant à se retourner.
Jane: "Leigh, regarde-moi."
Leigh Ann, agacée: "Laisse-moi. Je n'ai pas envie d'entendre un sermon."
Elle repoussa violemment la main de son frère, avant de gravir l'escalier, jusqu'à la sortie du cinéma. Il ne la suivrait pas, n'essaierait pas de la rattraper. Rien n'aurait pu la retenir, pas même son attachement pour sa famille ou son mari. Patrick réalisa soudain que sa soeur avait changé et qu'il était incapable de lire en elle. Malgré ce sentiment d'impuissance; il ne se faisait pas de soucis, persuadé de connaître l'endroit où elle se rendait. Il la retrouverait, au chevet de Bertram, à l'hôpital. C'est là qu'il se fourvoyait lourdement.
En effet, la jeune femme avait rejoint le directeur du CBI, en taxi, mais pas dans un hôpital. Après avoir roulé, à travers Sacramento, derrière l'ambulance, Leigh fit se garer le chauffeur, près du véhicule, à l'arrêt, au détours d'une ruelle sombre.
Pendant ce temps, au théâtre, Lisbon, inquiète du départ précipité de Leigh Ann, s'approcha du consultant pour en connaître les raisons. Lorsque Jane lui donna ce qu'il supposait être le motif de sa colère, l'agent fut stupéfaite de son absence de réaction.
Lisbon: "Tu la laisses partir comme ça? Sans chercher à la suivre?"
Jane: "Je doute qu'elle apprécierait ma démarche."
Lisbon: "Depuis quand espionner quelqu'un tu pose un problème?"
Jane: "Je ne tiens pas à ce qu'elle se braque contre moi. Je lui donne de l'espace, elle en a besoin."
Lisbon: "Je ne suis pas de ton avis. Ce n'est pas une mauvaise idée de la laisser respirer, mais elle ne devrait pas se trouver seule avec Bertram, en ce moment."
Jane: "Pourquoi? Il est blessé et inconscient, comment lui ferait-il du mal?"
La brunette lui saisi la main, pour le réconforter.
Lisbon: "Très bien. C'est ta soeur, c'est à toi de décider."
Jane: "Je suis certain qu'elle ne craint rien, là-bas. L'hôpital est l'endroit le plus sûr pour elle."
Lisbon: "Et le tireur?"
Jane: "Il ne visait pas Leigh. Il a touché sa cible et s'est échappé. On ne le retrouvera pas de sitôt."
Lisbon: "Ca ne te ressemble pas de dire ça. Le Jane que je connais mettrait tout en oeuvre pour retrouver ce type."
Jane: "Pure perte de temps. Il n'est personne."
Lisbon: "Personne? C'est vrai, il n'est que le meurtrier de Bertram, après tout."
Jane: "Ce n'est qu'un pion, manipulé par Red John."
Sans le savoir, il avait visé juste.
Au même moment, Leigh Ann montait à l'arrière de l'ambulance. Elle eu la surprise d'y trouver Bertram, seul. Celui-ci était entrain de changer de chemise et elle pu constater qu'il n'avait aucune blessure.
Bertram, dans un large sourire: "Leigh Ann! Quelle ponctualité!"
Leigh Ann, furieuse: "Qu'est-ce que c'est que ce cirque? Il y avait du sang sur toi. Je l'ai vu."
Il lui montra une petite poche contenant du sang de porc, qui était fixée à l'intérieur du vêtement qu'il venait de retirer.
Bertram: "Navré pour cette mise en scène, mais je me doutais que Jane te suivrais et il fallait que je fasse diversion pour m'assurer qu'on soit seul tous les deux."
Leigh Ann: "A quelques millimètres près, nous n'aurions pas cette discussion."
En voyant l'épaule de son interlocutrice, il constata que sa blessure aurait effectivement pu lui être fatale.
Bertram: "La balle n'était pas censée t'atteindre."
La jeune femme le fixait d'un regard noir, le visage fermé, impatiente d'entendre ce qu'il avait de si intéressant à lui révéler, qui ne devait être connu de son frère. Elle appuya son dos contre la porte du véhicule.
Leigh Ann: "Parfait. Je t'écoute. Mais je te préviens, si tu essais de m'embrouiller, je ne te raterais pas."
Elle posa sa main sur l'arme, à sa ceinture, afin d'illustrer ses paroles qui semblaient amuser son interlocuteur.
Bertram: "C'est une menace?"
Leigh Ann: "Non. C'est une promesse."
Devant le ton autoritaire de la jeune femme, il obtempéra et commença son récit.
Bertram: "La vérité c'est que... je suis Red John."
La main de la capitaine se posa sur son révolver, tentant de réfréner son envie de céder à ses pulsions.
Leigh Ann: "Espèce d'ordure. Tu as tué ma famille!"
Bertram: "Non."
Leigh Ann: "Te fou pas de moi! Tu viens de m'avouer que tu es Red John."
Bertram: "Ce n'est pas aussi simple."*
Leigh Ann: "Alors explique-toi!"
Bertram: "A l'époque des meurtres de Charlotte et Angela Jane, c'était un autre qui était à la tête de l'association Blake. Red John n'est pas le nom d'un homme, c'est un rang, dans l'organisation."
Leigh Ann: "Dans ce cas, de qui s'agit-il? Pourquoi n'est-il plus le chef de ta bande de dégénérés?"
Bertram: "Il est mort."
Leigh Ann: "Ah, comme c'est pratique! Laisse-moi deviner, tu l'as tué? Oh non, attend, il s'est suicidé. Je ne suis pas stupide, Gale, alors, quel est son nom? Où est-il?"
Bertram lui coupa la parole: "Timothy Carter!"
Leigh Ann: "Quoi? Impossible. Les meurtres ont continué après sa mort."
Bertram: "Lui est mort mais pas Red John. On a repris le flabeau."
La jeune femme comprit alors que son frère avait accompli sa vengeance, depuis longtemps, sans le savoir. Si elle n'en laissait rien transparaître, elle était bouleversée car Jane avait continué à gâcher sa vie, en recherchant un homme qu'il avait déjà punis. Mais il y avait pire que ça, dans la confession de Bertram. A mot couvert, il avait reconnu sa responsabilité dans la disparition et le massacre de plusieurs innocents.
Leigh Ann: "Tu t'inclus dans ce on?"
Bertram: "Ca m'est arrivé et ça m'arrive encore, à l'occasion."
Leigh Ann: "Tu n'as pas peur de te salir les mains, visiblement."
Bertram: "Est-ce que j'ai tué? Oui. Mais uniquement ceux qui se mettaient en travers de ma route."
Tout en parlant, il glissait sa main droite dans son dos, où une arme était coincée dans sa ceinture. Ce geste n'échappa pas à la jeune femme.
Leigh Ann dégaina et le braqua aussitôt: "Je te déconseille de faire ça."
Bertram la menaça, à son tour: "Je suis désolé Leigh Ann. Je ne peux pas te laisser repartir."
Leigh Ann: "C'est évident. Aujourd'hui c'est moi qui te barre la route. Dis-moi juste une chose. Pourquoi ne pas m'avoir supprimée avant. Tu avais besoin de soulager ta conscience?"
Bertram: "Tu méritais la vérité. Et je crois que j'ai un faible pour toi."
Ils restèrent immobiles, face à face, chacun à la merci de l'arme de l'autre, pendant de longues minutes. Un bruit de moteur mis fin à cette attente.
Bertram: "Tu aurais du rejoindre ton mari."
Il pressa la détente mais la relâcha aussitôt, touché en pleine poitrine.
Leigh Ann baissa son arme: "Je tiens toujours mes promesses Gale."
Alertés par les éclairs de lumières provenant de la ruelle, Jane et Lisbon se précipitèrent, au moment où la jeune femme sortait du véhicule.
Jane: "Leigh, tu vas bien?"
Un peu sonnée, elle hocha la tête, tandis que la brunette montait dans l'ambulance. Elle revint une seconde plus tard.
Jane: "Bertram?"
Lisbon: "C'est terminé."
Le mentaliste interrogea sa soeur qui lui expliqua ce qui venait de se passer.
Lisbon: "C'est de la légitime défense. Vous n'avez rien à craindre Leigh Ann."
L'agent contacta les autorités et s'occupa de régler l'affaire avec les autorités. Evidemment, Leigh Ann avait volontairement omis les détails au sujet de la réelle identité de l'assassin de sa famille, craignant que Jane ne réagisse mal. Elle préféra mentir en faisant endosser la responsabilité de ce crime, à Bertram.
Jane: "Tu as pris de gros risques et je devrais de sermonner... Je te remercie. Je t'aime petite soeur. Demande-moi ce que tu veux."
Il la serrait contre lui, embrassant ses cheveux.
Leigh Ann: "Je crois que j'ai déjà tout ce que je veux. Mais il me manque quelque chose pour que ce soit parfait.
Nul besoin d'en dire plus, le couple la conduisit chez elle. Là-bas, elle retrouverait son mari. Elle entra, craignant qu'il ne la repousse et à juste titre, cette fois. Lisbon et Jane repartirent, persuadés que tout irait bien, à présent. Mais la réalité était moins idyllique pour la jeune femme. Elle avait pris une décision, douloureuse mais nécessaire pour le bien de Luther. Infiniment stressée, elle entra, discrètement, dans le séjour. Lui, dormait, encore grogui par les tranquilisants. Soulagée par son absence, elle rédigea un court message et le déposa sur la table basse, avant de partir. Dès qu'il entendit la porte claquer, il arriva dans le séjour. A demi-éveillé, il s'assit dans le canapé et tomba directement sur le mot. Identifiant l'écriture de Leigh Ann, il s'empressa de le retourner pour le lire.
Luther,
je m'en vais. N'essaie pas de me retrouver. Je ne fais pas ça pour te punir, tu ne le mérite pas. Comme tu ne mérites pas de vivre avec une personne telle que moi, quelqu'un qui agit sans penser aux conséquences que ça aura sur toi. Je t'ai fais trop de mal. J'ai failli causer ta mort et je ne me le pardonnerais jamais. Ta mère avait raison, je ne suis pas celle qu'il te faut. Je te souhaite de trouver le bonheur, mais pas avec moi. Ne t'inquiète pas, tout ira bien pour moi. Prend soin de toi. Leigh.
Assommé par la nouvelle de cette rupture brutale, le jeune homme en resta dépité. Certes, il comprenait les motivations de sa femme, mais ça n'en restait pas moins douloureux pour lui. Malgré son désir de la faire changer d'avis, il la connaissait et savait que c'était inutile. Il n'y était jamais parvenu, depuis leur rencontre. Il ne tenterait donc ni de la retrouver ni de la contacter, respectant sa décision. Parce qu'il l'aimait, il la laissait partir, espérant toutefois, qu'elle reviendrait, un jour, dans sa vie.
Ignorant la peine que sa soeur venait d'infliger à Luther, Jane et Lisbon se dirigeaient vers leur avenir. Les épreuves qu'ils avaient traversées appartenaient au passé et ils étaient libres de vivre leur vie. Bien que le mentaliste ignorait que Leigh Ann avait enjolivé la vérité, il pensait sa vengeance accomplie par sa cadette. Cette dernière avait décidé de quitter la Californie pour ne jamais y revenir et prendre un nouveau départ, à l'autre bout du pays. Elle était heureuse d'avoir réaliser le souhait de son frère, même si, pour cela, elle s'était elle-même privée de son propre bonheur.
FIN.
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