Les liens du sang ^
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Re: Les liens du sang ^
Jane Doe, Camille et Kat4!!
Voilà la suite...
Chapitre 32
Malgré son impatience, Leigh Ann préféra attendre quelques temps, avant de revenir dans la société. Elle devait au préalable, recadrer certaines idées, afin de préparer un plan. Agir dans la précipitation ou sur le coup de l'émotion, n'était jamais judicieux. Elle choisit de réapparaître deux semaines plus tard, dans les locaux du CBI.
Dès son entrée, elle chercha du regard, son frère. Il n'était pas dans la cuisine, alors elle vérifia l'open space, depuis la porte. Elle se rappelait parfaitement de la façon dont elle avait vivement rejeté l'agent Cho, lors de sa visite et ne voulait pas avoir à s'excuser de son comportement. Car oui, elle n'en était pas fière. L'asiatique ne l'avait pas vu, le nez dans la paperasse. Par contre, Lisbon, elle, l'avait remarquée immédiatement. Elle vint prendre de ses nouvelles mais paraissait embarrassée par sa présence, spécialement ce jour-là.
Lisbon: "Bonjour Leigh Ann. Ca me fait plaisir de vous revoir. Comment allez-vous?"
Leigh Ann: "Si on faisait l'impasse sur cette question."
Lisbon: "Oui, excusez-moi, c'était idiot."
Leigh Ann: "Oublions ça. Vous m'offrez un café?"
Elles allèrent dans la cuisine et s'installèrent autour d'une table.
Lisbon: "Je suis désolée pour votre promotion, c'est injuste qu'on vous l'ai refusée et que vous ayez été sanctionnée."
Leigh Ann: "C'est comme ça, je ne peux rien y changer. Je n'ai pas respecté le règlement, en ne signalant pas que Mills était mon frère. Je suis la seule responsable."
Lisbon: "Si vous voulez, je pourrais en parler à Bertram. Il ferait jouer ses relations et vous auriez une chance d'obtenir votre grade de capitaine."
Leigh Ann esquissa un sourire: "Et à quel titre ferait-il ça? Je ne suis que la soeur de votre consultant. Patrick n'est même pas de la police. C'est très gentil mais laissez tomber. D'ailleurs où est-il? A l'étage?"
La jeune femme eut un blanc et ne répondit qu'après un bref instant, comme si elle cherchait un alibi.
Lisbon: "Jane s'est absenté... jusqu'à demain."
Leigh Ann, méfiante: "Et..."
Lisbon: "L'anniversaire de la mort de sa famille est dans quelques jours. Mais vous le savez déjà."
Leigh Ann: "Malheureusement... Il est à Malibu, au cimetière."
Lisbon: "Oui. Il est vraiment bouleversé. Plus que les années précédentes. Peut-être à cause de ce qui vous est arrivé, je suppose. Il n'a pas dit grand chose, si ce n'est qu'il voulait être seul."
Tout dasn les gestes et l'intonation de sa voix indiquait qu'elle dissimulait des informations.
Leigh Ann: "Rien d'autre? Il n'avait pas de projets précis?"
Lisbon: "Pas à ma connaissance."
Leigh Ann: "Dommage. Je comptais passer la soirée avec lui. C'est de plus en plus pénible de rester dans cet appartement, sans Luther. Il me manque et ça empire chaque jour. Merci de m'avoir accordé un peu de votre temps."
Elle se leva, avec l'énergie du désespoir.
Lisbon: "Attendez Leigh Ann. Vous n'allez pas retourner vous morfondre au fond de votre lit. Vous jouez au poker?"
Leigh Ann: "Oui. Pourquoi?"
Lisbon: "Ce soir, je participe à la partie hebdomadaire, en ville, avec quelques hauts pontes de Sacramento. Ca vous dit de m'y accompagner?"
Leigh Ann: "Ca dépend. Quels hauts pontes?"
Lisbon: "Juge, procureur... Il y a aussi Bertram qui vient régulièrement."
Leigh Ann: "Ca peut être intéressant. D'accord, je viendrais."
Lisbon: "Voilà l'adresse."
Elle lui tendit une carte de visite avec le nom d'un bar, restaurant. La jeune femme le glissa dans sa poche et ressortit de la pièce. Mais elle n'était pas venu uniquement pour son frère. Leigh Ann avait prévu de s'entretenir avec le patron de CBI. Elle frappa donc à sa porte et entra. L'apercevant de loin, Lisbon s'interrogea sur ce qu'elle allait faire dans cet endroit. Elle était attentive à ses faits et gestes car Jane lui avait demandé de veiller sur elle dès son retour au CBI, si il était absent.
La porte claqua derrière la jeune femme. Celle-ci avança dans le bureau de Bertram. Occupé au téléphone, son fauteuil à demi-tourné, il ne vit pas à qui il avait à faire. Ce n'est qu'en raccrochant qu'il s'en rendit compte et se leva pour lui serrer la main.
Bertram: "Melle Jane, pardonnez-moi, Mme Wainwright."
Leigh Ann: "Je n'ai pas eu le temps de m'habituer à ce nom. De plus, je vous épargne les détails sordides, mais le mariage a été annulé par la seule Mme Wainwright. Ce sera Melle Jane."
Bertram: "Je vois. J'ai été choqué d'apprendre le décès de L'agent Wianwright."
Leigh Ann: "Si je suis ici, c'est pour vous remercier. J'ai reçu votre carte de condoléances. J'ai été un peu longue à y répondre."
Bertram: "C'est on ne peut plus compréhensible. Mais vous n'étiez pas obligée de venir. Je n'attendais pas de retour."
Leigh Ann: "J'y tenais. Vous avez prit la peine d'écrire ce mot. J'ai été surprise. Généralement, c'est votre secrétaire qui s'en charge, dans ces cas-là. Je me trompe?"
Bertram: "Luther était un collaborateur et également un ami. C'était le moins que je pouvais faire."
Leigh Ann: "Ca me touche vraiment."
Il relâcha ses mains qu'il tenait depuis le début de leur conversation et retourna dans son fauteuil, l'invitant à prendre un siège.
Leigh Ann: "Je ne veux pas vous déranger, vous êtes un homme occupé. Je m'en voudrais d'affecter votre travail."
Bertram: "Vous ne me dérangez pas."
Le téléphone se remit à sonner, sitôt avait-il dit cela.
Leigh Ann se mit debout: "Vous voyez. Je vous laisse."
Bertram: "Le devoir m'appelle. A bientôt. Accepteriez-vous de prendre un verre, un de ces jours? Ca nous donnerait l'occasion de discuter plus sereinement."
Leigh Ann: "Avec plaisir. Quand vous voudrez."
En repartant, elle ne s'arrêta pas dans l'open space, mais ne pu s'empêcher de lancer un regard à l'asiatique. Elle voyait qu'il faisait de gros efforts pour ne pas quitter son écran des yeux. leigh Ann savait qu'il l'avait vu. Sa rancoeur n'était apparemment pas retombée, alors elle ne se risquerait pas à tenter d'apaiser les tentions entre eux. Elle ne pouvait s'en prendre qu'à elle, car c'est son agressivité qui avait créé cette ambiance détestable. Quoiqu'il en soit, Leigh Ann avait des préoccupations plus importantes, pour l'instant. Elle avait des projets pour la soirée. Elle espérait y rencontrer celui qui était devenu sa cible principale. La photo de ce dernier trônait au centre d'une toile d'araignée, élaborée par la jeune femme, dans son appartement de Malibu. C'est là que Jane se trouvait, au moment où sa soeur quittait le bâtiment fédéral.
Le mentaliste était effectivement allé se recueillir sur les tombes de sa famille et ensuite, intrigué par les cachotteries de sa cadette, il avait décidé d'inspecter son domicile, avec le consentement de Lisbon. Il en crocheta la serrure et pénétra dans le séjour, où il découvrit un tableau qui tapissait le mur du salon. Les renseignements qu'il contenait étaient similaires (à quelques différences près) à celui de Jane. Il était admiratif de la minutie du travail effectué. Elle y avait consacré des mois. Mais sa fascination se mua rapidement en frayeur. Il réalisa que sa petite soeur était entrain de devenir comme lui et depuis plus longtemps qu'il ne le pensait. Ce qu'il craignait depuis des années, s'était produit sans qu'il ne s'en doute.
Pourtant, tout avait si bien démarré pour sa soeur. Leigh Ann était enfin heureuse, elle avait trouvé un équilibre auprès de Luther. Pourquoi fallait-il qu'il disparaisse et dans de si tragiques conditions? Ce drame avait achevé de détruire la jeune femme déjà fragilisée par le décès de son père. Patrick aurait voulu prendre la place de son défunt mari si cela avait été possible. Ainsi, Leigh Ann se serrait consacrée à son couple plutôt que de se lancer sur les traces d'un psychopathe de plus. Bryan Mills était amplement suffisant, à son sens.
Mais voilà, la perte de Luther avant réveillé son désir de vengeance. Elle avait fait le choix de sacrifié sa sécurité au profit de sa seule famille. C'était encore et toujours son life motive et bien malin serait celui qui réussirait à l'en faire dévier. C'était ainsi depuis qu'il la connaissait et elle ne changerait pas. Malgré tout, il voulait à tout prix, la dissuader de commettre cette erreur ou au moins, essayer de l'en convaincre, avant qu'elle ne fasse quoi que ce soit de potentiellement dangereux.
Pour ça, Jane l'ignorait mais il était trop tard. Leigh Ann avait déjà enclenché son plan qui débutait ce soir. Lui ne reviendrait à Sacramento que le lendemain. Il ne pourrait donc pas la court-circuiter avant. Inutile de préciser que cette nuit fut la plus longue de son existence. Evidemment, il n'avait pas pu la joindre, son portable étant éteint, de même que celui de l'agent. Il se souvint alors que ce soir, Lisbon jouait au poker et qu'elle ne répondrait pas pendant la partie. Il réessaya et obtint sa correspondante.
Lisbon: "Tout va bien Jane? Vous avez pu trouvé un hôtel?"
Jane: "Non, je n'ai pas encore terminé, ici. Est-ce que vous avez des nouvelles de Leigh?"
Lisbon: "Elle est avec moi. Elle est passé au CBI pour vous voir. Comme vous n'étiez pas là, je l'ai invité à se joindre à moi."
Jane: "Ne la quittez pas d'une semelle, vous avez comprit Lisbon?"
Lisbon: "Il y a un problème Jane? Qu'avez-vous trouvé?"
Jane: "Je n'en suis pas sûr. Ce n'est peut-être rien. Dites-moi, quand vous lui avez proposer de venir à cette soirée, a-t-elle hésité ou trouvé une excuse pour ne pas y aller?"
Lisbon: "Non, elle a accepté tout de suite."
Jane: "Hum... Qui est là ce soir?"
Lisbon balaya la salle du regard: "Le juge, le procureur de Sacramento, votre soeur et moi. Pourquoi?"
Jane, soulagé qu'elle n'ait pas nommé Bertram: "Bien. Passez une bonne soirée. Je serais là dans la matinée."
Lisbon: "Allez dormir, à demain Jane."
Elle coupa son téléphone et le rangea, au moment où le directeur du CBI se présenta à la porte.
Leigh Ann murmura: "Parfait. C'est partit."
Il la reconnu de loin et vint à sa rencontre.
Bertram: "Melle Jane. Quelle surprise. Je ne m'attendais à vous revoir aussi tôt. Vous jouez au poker?"
Leigh Ann: "A l'occasion. Pour être honnête, c'est assez rare."
Bertram: "C'est votre idée Térésa?"
Lisbon: "Je me suis dit qu'un nouvel adversaire serait le bienvenu."
Bertram tout sourire: "Et vous aviez raison. Une Jane c'est un défit à relever."
Ils prirent place et la partie commença. Dès les premières donnes, la petite nouvelle se révéla redoutable et remporta mise sur mise.
Bertram irrité par cette chance indécente: "Vous ne jouez qu'à l'occasion?"
Leigh Ann d'un air innocent: "Oui. En fait je ne joue pas au poker, je gagne au poker. J'aurais du vous prévenir."
Il sourit, bien que la demoiselle l'ai délesté d'une somme conséquente.
Bertram: "Et moi, j'aurais du prendre des cours avec vous, pas avec votre frère. Je me suis trompé de Jane."
Tous les participants libérèrent la table. La jeune femme s'attarda quelques secondes pour ramasser ses gains. Il n'y avait plus qu'elle, Lisbon qui repoussait sa chaise et Bertram.
Leigh Ann soutenant son regard: "Il n'est pas trop tard. Je vous donnerais des cours particuliers, si vous voulez. Je suis très doué, et pas qu'avec les cartes."
Bertram: "Je m'en souviendrais."
Leigh Ann: "J'espère bien."
Là, Lisbon intervint et entraîna la jeune femme à l'écart, alors que les autres joueurs s'accoudaient au bar.
Leigh Ann: "Qu'est-ce qui vous prend?"
Lisbon: "C'est à moi de vous poser la question. C'était quoi ça?"
Leigh Ann hilare: "Quoi?"
Lisbon: "Vous flirtiez avec Bertram, ou j'ai rêvé?"
Leigh Ann: "Je ne savais pas que vous étiez mon chaperon."
Lisbon: Ce n'est pas une plaisanterie! Jane..."
Leigh Ann: "Ah! Nous y voilà. Patrick vous a chargé non pas de me distraire mais de me surveiller. Détendez-vous, je m'amuse c'est tout. J'ai besoin de me vider la tête. Et je suis une adulte, je fais ce que je veux."
Lisbon: "Oui, je le conçois. C'est votre droit. Mais Bertram..."
Leigh Ann: "Ne me regardez pas comme si j'avais totalement perdu l'esprit."
L'intéressé les rejoignit.
Bertram: "Mesdames, puis-je vous offrir quelque chose?"
Lisbon leva sa bière, à peine entamée: "Je vous remercie, mais nous n'allons pas tardé à rentrer."
Leigh Ann: "Moi je veux bien un scotch sans glace."
Il récupéra le verre et alla passer commande.
Lisbon: "Vous avez décidé de ne pas m'écouter."
Leigh Ann: "Rentrez chez vous Lisbon. Vous vous levez tôt demain. Moi je n'ai pas ce problème, grâce à Mills. Ne vous en faites pas, je trouverais un taxi ou une âme charitable pour me raccompagner. Si tant est que je dorme chez moi.
Lisbon: "Vous n'allez pas faire ça!"
Leigh Ann: "Du calme Térésa, je rigolais. Quoique..."
Effarée par la désinvolture inexplicable de la jeune femme, elle l'observa en compagnie de Bertram. Leigh Ann ne ressemblait plus à la jeune veuve dévastée qu'elle était il y a quelques semaines. Son désarroi semblait dissipé, alors qu'elle avait été au bord du suicide. C'était le jour et la nuit. Qu'est-ce qui avait pu motiver un changement si soudain?
Lisbon contacta aussitôt le consultant: "Jane, votre soeur m'inquiète."
Jane: "Qu'est-ce qu'elle a fait?"
Lisbon: "Ce n'est pas ce qu'elle a fait, c'est ce qu'elle pourrait faire."
Jane: "Passez la moi."
L'agent la rechercha sans la trouver.
Lisbon: "Elle est partie."
Jane: "Seule?"
Lisbon resta silencieuse.
Jane: "Lisbon? Avec qui est-elle partie?"
Lisbon: "Bertram n'est plus là non plus."
Jane: "Elle a déjà commencé."
Lisbon: "Jane, expliquez-moi."
Elle n'obtint pas de réponse. Il avait raccroché, pour examiner le mur avec une attention proche de la transe. Il y cherchait des indices susceptibles de l'aider à anticiper les actions de sa soeur et aussi à comprendre ce qui l'avait amenée à soupçonner cet homme.
TBC...
Suite
Voilà la suite...
Chapitre 32
Malgré son impatience, Leigh Ann préféra attendre quelques temps, avant de revenir dans la société. Elle devait au préalable, recadrer certaines idées, afin de préparer un plan. Agir dans la précipitation ou sur le coup de l'émotion, n'était jamais judicieux. Elle choisit de réapparaître deux semaines plus tard, dans les locaux du CBI.
Dès son entrée, elle chercha du regard, son frère. Il n'était pas dans la cuisine, alors elle vérifia l'open space, depuis la porte. Elle se rappelait parfaitement de la façon dont elle avait vivement rejeté l'agent Cho, lors de sa visite et ne voulait pas avoir à s'excuser de son comportement. Car oui, elle n'en était pas fière. L'asiatique ne l'avait pas vu, le nez dans la paperasse. Par contre, Lisbon, elle, l'avait remarquée immédiatement. Elle vint prendre de ses nouvelles mais paraissait embarrassée par sa présence, spécialement ce jour-là.
Lisbon: "Bonjour Leigh Ann. Ca me fait plaisir de vous revoir. Comment allez-vous?"
Leigh Ann: "Si on faisait l'impasse sur cette question."
Lisbon: "Oui, excusez-moi, c'était idiot."
Leigh Ann: "Oublions ça. Vous m'offrez un café?"
Elles allèrent dans la cuisine et s'installèrent autour d'une table.
Lisbon: "Je suis désolée pour votre promotion, c'est injuste qu'on vous l'ai refusée et que vous ayez été sanctionnée."
Leigh Ann: "C'est comme ça, je ne peux rien y changer. Je n'ai pas respecté le règlement, en ne signalant pas que Mills était mon frère. Je suis la seule responsable."
Lisbon: "Si vous voulez, je pourrais en parler à Bertram. Il ferait jouer ses relations et vous auriez une chance d'obtenir votre grade de capitaine."
Leigh Ann esquissa un sourire: "Et à quel titre ferait-il ça? Je ne suis que la soeur de votre consultant. Patrick n'est même pas de la police. C'est très gentil mais laissez tomber. D'ailleurs où est-il? A l'étage?"
La jeune femme eut un blanc et ne répondit qu'après un bref instant, comme si elle cherchait un alibi.
Lisbon: "Jane s'est absenté... jusqu'à demain."
Leigh Ann, méfiante: "Et..."
Lisbon: "L'anniversaire de la mort de sa famille est dans quelques jours. Mais vous le savez déjà."
Leigh Ann: "Malheureusement... Il est à Malibu, au cimetière."
Lisbon: "Oui. Il est vraiment bouleversé. Plus que les années précédentes. Peut-être à cause de ce qui vous est arrivé, je suppose. Il n'a pas dit grand chose, si ce n'est qu'il voulait être seul."
Tout dasn les gestes et l'intonation de sa voix indiquait qu'elle dissimulait des informations.
Leigh Ann: "Rien d'autre? Il n'avait pas de projets précis?"
Lisbon: "Pas à ma connaissance."
Leigh Ann: "Dommage. Je comptais passer la soirée avec lui. C'est de plus en plus pénible de rester dans cet appartement, sans Luther. Il me manque et ça empire chaque jour. Merci de m'avoir accordé un peu de votre temps."
Elle se leva, avec l'énergie du désespoir.
Lisbon: "Attendez Leigh Ann. Vous n'allez pas retourner vous morfondre au fond de votre lit. Vous jouez au poker?"
Leigh Ann: "Oui. Pourquoi?"
Lisbon: "Ce soir, je participe à la partie hebdomadaire, en ville, avec quelques hauts pontes de Sacramento. Ca vous dit de m'y accompagner?"
Leigh Ann: "Ca dépend. Quels hauts pontes?"
Lisbon: "Juge, procureur... Il y a aussi Bertram qui vient régulièrement."
Leigh Ann: "Ca peut être intéressant. D'accord, je viendrais."
Lisbon: "Voilà l'adresse."
Elle lui tendit une carte de visite avec le nom d'un bar, restaurant. La jeune femme le glissa dans sa poche et ressortit de la pièce. Mais elle n'était pas venu uniquement pour son frère. Leigh Ann avait prévu de s'entretenir avec le patron de CBI. Elle frappa donc à sa porte et entra. L'apercevant de loin, Lisbon s'interrogea sur ce qu'elle allait faire dans cet endroit. Elle était attentive à ses faits et gestes car Jane lui avait demandé de veiller sur elle dès son retour au CBI, si il était absent.
La porte claqua derrière la jeune femme. Celle-ci avança dans le bureau de Bertram. Occupé au téléphone, son fauteuil à demi-tourné, il ne vit pas à qui il avait à faire. Ce n'est qu'en raccrochant qu'il s'en rendit compte et se leva pour lui serrer la main.
Bertram: "Melle Jane, pardonnez-moi, Mme Wainwright."
Leigh Ann: "Je n'ai pas eu le temps de m'habituer à ce nom. De plus, je vous épargne les détails sordides, mais le mariage a été annulé par la seule Mme Wainwright. Ce sera Melle Jane."
Bertram: "Je vois. J'ai été choqué d'apprendre le décès de L'agent Wianwright."
Leigh Ann: "Si je suis ici, c'est pour vous remercier. J'ai reçu votre carte de condoléances. J'ai été un peu longue à y répondre."
Bertram: "C'est on ne peut plus compréhensible. Mais vous n'étiez pas obligée de venir. Je n'attendais pas de retour."
Leigh Ann: "J'y tenais. Vous avez prit la peine d'écrire ce mot. J'ai été surprise. Généralement, c'est votre secrétaire qui s'en charge, dans ces cas-là. Je me trompe?"
Bertram: "Luther était un collaborateur et également un ami. C'était le moins que je pouvais faire."
Leigh Ann: "Ca me touche vraiment."
Il relâcha ses mains qu'il tenait depuis le début de leur conversation et retourna dans son fauteuil, l'invitant à prendre un siège.
Leigh Ann: "Je ne veux pas vous déranger, vous êtes un homme occupé. Je m'en voudrais d'affecter votre travail."
Bertram: "Vous ne me dérangez pas."
Le téléphone se remit à sonner, sitôt avait-il dit cela.
Leigh Ann se mit debout: "Vous voyez. Je vous laisse."
Bertram: "Le devoir m'appelle. A bientôt. Accepteriez-vous de prendre un verre, un de ces jours? Ca nous donnerait l'occasion de discuter plus sereinement."
Leigh Ann: "Avec plaisir. Quand vous voudrez."
En repartant, elle ne s'arrêta pas dans l'open space, mais ne pu s'empêcher de lancer un regard à l'asiatique. Elle voyait qu'il faisait de gros efforts pour ne pas quitter son écran des yeux. leigh Ann savait qu'il l'avait vu. Sa rancoeur n'était apparemment pas retombée, alors elle ne se risquerait pas à tenter d'apaiser les tentions entre eux. Elle ne pouvait s'en prendre qu'à elle, car c'est son agressivité qui avait créé cette ambiance détestable. Quoiqu'il en soit, Leigh Ann avait des préoccupations plus importantes, pour l'instant. Elle avait des projets pour la soirée. Elle espérait y rencontrer celui qui était devenu sa cible principale. La photo de ce dernier trônait au centre d'une toile d'araignée, élaborée par la jeune femme, dans son appartement de Malibu. C'est là que Jane se trouvait, au moment où sa soeur quittait le bâtiment fédéral.
Le mentaliste était effectivement allé se recueillir sur les tombes de sa famille et ensuite, intrigué par les cachotteries de sa cadette, il avait décidé d'inspecter son domicile, avec le consentement de Lisbon. Il en crocheta la serrure et pénétra dans le séjour, où il découvrit un tableau qui tapissait le mur du salon. Les renseignements qu'il contenait étaient similaires (à quelques différences près) à celui de Jane. Il était admiratif de la minutie du travail effectué. Elle y avait consacré des mois. Mais sa fascination se mua rapidement en frayeur. Il réalisa que sa petite soeur était entrain de devenir comme lui et depuis plus longtemps qu'il ne le pensait. Ce qu'il craignait depuis des années, s'était produit sans qu'il ne s'en doute.
Pourtant, tout avait si bien démarré pour sa soeur. Leigh Ann était enfin heureuse, elle avait trouvé un équilibre auprès de Luther. Pourquoi fallait-il qu'il disparaisse et dans de si tragiques conditions? Ce drame avait achevé de détruire la jeune femme déjà fragilisée par le décès de son père. Patrick aurait voulu prendre la place de son défunt mari si cela avait été possible. Ainsi, Leigh Ann se serrait consacrée à son couple plutôt que de se lancer sur les traces d'un psychopathe de plus. Bryan Mills était amplement suffisant, à son sens.
Mais voilà, la perte de Luther avant réveillé son désir de vengeance. Elle avait fait le choix de sacrifié sa sécurité au profit de sa seule famille. C'était encore et toujours son life motive et bien malin serait celui qui réussirait à l'en faire dévier. C'était ainsi depuis qu'il la connaissait et elle ne changerait pas. Malgré tout, il voulait à tout prix, la dissuader de commettre cette erreur ou au moins, essayer de l'en convaincre, avant qu'elle ne fasse quoi que ce soit de potentiellement dangereux.
Pour ça, Jane l'ignorait mais il était trop tard. Leigh Ann avait déjà enclenché son plan qui débutait ce soir. Lui ne reviendrait à Sacramento que le lendemain. Il ne pourrait donc pas la court-circuiter avant. Inutile de préciser que cette nuit fut la plus longue de son existence. Evidemment, il n'avait pas pu la joindre, son portable étant éteint, de même que celui de l'agent. Il se souvint alors que ce soir, Lisbon jouait au poker et qu'elle ne répondrait pas pendant la partie. Il réessaya et obtint sa correspondante.
Lisbon: "Tout va bien Jane? Vous avez pu trouvé un hôtel?"
Jane: "Non, je n'ai pas encore terminé, ici. Est-ce que vous avez des nouvelles de Leigh?"
Lisbon: "Elle est avec moi. Elle est passé au CBI pour vous voir. Comme vous n'étiez pas là, je l'ai invité à se joindre à moi."
Jane: "Ne la quittez pas d'une semelle, vous avez comprit Lisbon?"
Lisbon: "Il y a un problème Jane? Qu'avez-vous trouvé?"
Jane: "Je n'en suis pas sûr. Ce n'est peut-être rien. Dites-moi, quand vous lui avez proposer de venir à cette soirée, a-t-elle hésité ou trouvé une excuse pour ne pas y aller?"
Lisbon: "Non, elle a accepté tout de suite."
Jane: "Hum... Qui est là ce soir?"
Lisbon balaya la salle du regard: "Le juge, le procureur de Sacramento, votre soeur et moi. Pourquoi?"
Jane, soulagé qu'elle n'ait pas nommé Bertram: "Bien. Passez une bonne soirée. Je serais là dans la matinée."
Lisbon: "Allez dormir, à demain Jane."
Elle coupa son téléphone et le rangea, au moment où le directeur du CBI se présenta à la porte.
Leigh Ann murmura: "Parfait. C'est partit."
Il la reconnu de loin et vint à sa rencontre.
Bertram: "Melle Jane. Quelle surprise. Je ne m'attendais à vous revoir aussi tôt. Vous jouez au poker?"
Leigh Ann: "A l'occasion. Pour être honnête, c'est assez rare."
Bertram: "C'est votre idée Térésa?"
Lisbon: "Je me suis dit qu'un nouvel adversaire serait le bienvenu."
Bertram tout sourire: "Et vous aviez raison. Une Jane c'est un défit à relever."
Ils prirent place et la partie commença. Dès les premières donnes, la petite nouvelle se révéla redoutable et remporta mise sur mise.
Bertram irrité par cette chance indécente: "Vous ne jouez qu'à l'occasion?"
Leigh Ann d'un air innocent: "Oui. En fait je ne joue pas au poker, je gagne au poker. J'aurais du vous prévenir."
Il sourit, bien que la demoiselle l'ai délesté d'une somme conséquente.
Bertram: "Et moi, j'aurais du prendre des cours avec vous, pas avec votre frère. Je me suis trompé de Jane."
Tous les participants libérèrent la table. La jeune femme s'attarda quelques secondes pour ramasser ses gains. Il n'y avait plus qu'elle, Lisbon qui repoussait sa chaise et Bertram.
Leigh Ann soutenant son regard: "Il n'est pas trop tard. Je vous donnerais des cours particuliers, si vous voulez. Je suis très doué, et pas qu'avec les cartes."
Bertram: "Je m'en souviendrais."
Leigh Ann: "J'espère bien."
Là, Lisbon intervint et entraîna la jeune femme à l'écart, alors que les autres joueurs s'accoudaient au bar.
Leigh Ann: "Qu'est-ce qui vous prend?"
Lisbon: "C'est à moi de vous poser la question. C'était quoi ça?"
Leigh Ann hilare: "Quoi?"
Lisbon: "Vous flirtiez avec Bertram, ou j'ai rêvé?"
Leigh Ann: "Je ne savais pas que vous étiez mon chaperon."
Lisbon: Ce n'est pas une plaisanterie! Jane..."
Leigh Ann: "Ah! Nous y voilà. Patrick vous a chargé non pas de me distraire mais de me surveiller. Détendez-vous, je m'amuse c'est tout. J'ai besoin de me vider la tête. Et je suis une adulte, je fais ce que je veux."
Lisbon: "Oui, je le conçois. C'est votre droit. Mais Bertram..."
Leigh Ann: "Ne me regardez pas comme si j'avais totalement perdu l'esprit."
L'intéressé les rejoignit.
Bertram: "Mesdames, puis-je vous offrir quelque chose?"
Lisbon leva sa bière, à peine entamée: "Je vous remercie, mais nous n'allons pas tardé à rentrer."
Leigh Ann: "Moi je veux bien un scotch sans glace."
Il récupéra le verre et alla passer commande.
Lisbon: "Vous avez décidé de ne pas m'écouter."
Leigh Ann: "Rentrez chez vous Lisbon. Vous vous levez tôt demain. Moi je n'ai pas ce problème, grâce à Mills. Ne vous en faites pas, je trouverais un taxi ou une âme charitable pour me raccompagner. Si tant est que je dorme chez moi.
Lisbon: "Vous n'allez pas faire ça!"
Leigh Ann: "Du calme Térésa, je rigolais. Quoique..."
Effarée par la désinvolture inexplicable de la jeune femme, elle l'observa en compagnie de Bertram. Leigh Ann ne ressemblait plus à la jeune veuve dévastée qu'elle était il y a quelques semaines. Son désarroi semblait dissipé, alors qu'elle avait été au bord du suicide. C'était le jour et la nuit. Qu'est-ce qui avait pu motiver un changement si soudain?
Lisbon contacta aussitôt le consultant: "Jane, votre soeur m'inquiète."
Jane: "Qu'est-ce qu'elle a fait?"
Lisbon: "Ce n'est pas ce qu'elle a fait, c'est ce qu'elle pourrait faire."
Jane: "Passez la moi."
L'agent la rechercha sans la trouver.
Lisbon: "Elle est partie."
Jane: "Seule?"
Lisbon resta silencieuse.
Jane: "Lisbon? Avec qui est-elle partie?"
Lisbon: "Bertram n'est plus là non plus."
Jane: "Elle a déjà commencé."
Lisbon: "Jane, expliquez-moi."
Elle n'obtint pas de réponse. Il avait raccroché, pour examiner le mur avec une attention proche de la transe. Il y cherchait des indices susceptibles de l'aider à anticiper les actions de sa soeur et aussi à comprendre ce qui l'avait amenée à soupçonner cet homme.
TBC...
Suite
Dernière édition par lilia le Ven 13 Déc 2013 - 18:14, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Les liens du sang ^
Donc Leigh Ann suspecte Bertram....et semble ne recule devant rien pour mettre son plan à execution....l'appartement de Leigh Ann semble être le double du grenier de son frère....creepy ! Leigh Ann va-t-elle se sortir de tout ça saine et sauve ? Lisbon et Jane seront-ils d'un quelconque secours ?
Re: Les liens du sang ^
ah non mais ne t'arrête pas là!!! Mais qu'est-ce qu'elle a commencé? Et pourquoi Bertram? J'adore! J'ai trop hâte de lire la suite !! :)
Kat4- Agent de circulation
- Personnage préféré : Jane-Lisbon
Loisirs : Ecrire, lire, regarder Castle et Mentalist
Re: Les liens du sang ^
J'adore Lisbon ^^ ! Elle est tellement... Lisbon :).
Apparemment Leigh soupçonne Bertram... Et on ne sait pas ce qu'elle a prévu de faire... J'espère que Lisbon et Jane pourront l'aider si elle se met en danger. Au moins ils sont sur le coup.
J'attends la suite
Apparemment Leigh soupçonne Bertram... Et on ne sait pas ce qu'elle a prévu de faire... J'espère que Lisbon et Jane pourront l'aider si elle se met en danger. Au moins ils sont sur le coup.
J'attends la suite
0Camille- Agent de circulation
- Personnage préféré : Lisbon, Jane
Re: Les liens du sang ^
Jane Doe, Kat4 et Camille.
Voilà la suite...
Chapitre 33
Suite à ce coup de fil, l'agent, très inquiète pour Leigh Ann, tenta de la trouver. Elle sortit sur le trottoir, devant le restaurant. Elle l'aperçut monter dans la voiture du directeur du CBI. La demoiselle avait visiblement décidé de ne pas tenir compte des mises en garde de Lisbon et n'en faisait qu'à sa tête. Térésa la pensait inconsciente mais c'était tout le contraire. Elle savait où elle allait et pourquoi. Ce soir n'était qu'une étape, une première prise de contact pour juger son adversaire. Certes, la culpabilité de cet homme n'était pas encore avérée et il lui faudrait déterminer son réel degrés d'implication, mais une chose ne faisait aucun doute, Bertram n'était pas d'une blancheur irréprochable. Ses soupçons, à l'égard de cet homme n'étaient pas le fruit du hasard ni de son imagination, mais ils résultaient de l'analyse de faits établis. L'incident dont il était question remontait à quelques années.
Bien sûr le nom de Bertram n'apparaissait nulle part et le témoignage que Leigh Ann avait recueilli à cette époque, s'était miraculeusement volatilisé des archives, du jour au lendemain. On lui avait ordonné d'oublier cette histoire qui n'était, selon ses supérieurs, que l'invention d'une prostituée délirante. Pourtant, Leigh avait vu les photos prises à l'hôpital, attestant des marques de coups qui recouvraient la totalité de son corps. La pauvre fille avait séjourné trois semaines aux soins intensif, à cause d'une pommette fracturée et de plusieurs côtes cassées, pour finir par décéder des suites d'un traumatisme crânien non décelé aux examens. Mais tout ça semblait destiné aux oubliettes, comme si ça n'était pas arrivé. Même si elle n'était pas d'accord avec cette décision, la lieutenant se rangea du côté de ses supérieurs. Il faut dire que ceux-ci l'y avait fortement encouragée car le fait qu'elle ait tiré sur un collègue jouait en sa défaveur. Ce n'était pas pas le moment de faire de vagues, si elle voulait conserver sa plaque. Leigh Ann avait donc obtempéré mais en gardant toutefois cette affaire dans un coin de sa mémoire.
La suspension dont elle avait écopé lui serait finalement utile. Elle mettrait à profit ce temps libre pour se consacrer entièrement à faire tomber le masque de cet individu, à priori hors d'atteinte. Leigh Ann se replongea dans ce vieux dossier, dès qu'elle rentra chez elle. Elle éplucha le témoignage de la victime et particulièrement la description qu'elle avait faite de son agresseur. C'était un homme grand, élégant, en costume gris, la petite cinquantaine. Au demeurant, ce portrait correspondait à la moitié des habitants de Californie. En revanche, un détail réduisait les possibilités. Il portait une arme rangée dans un étui, attaché à sa ceinture, en évidence. Seul un membre des forces de l'ordre ne chercherait pas à la dissimuler.
Mais ce n'était pas tout. Il y avait un élément qui le détachait définitivement du lot et que la jeune lieutenant était la seule à connaître, la seule à qui la victime s'était confiée. Le coupable avait un signe distinctif, un tatouage. D'après la description, elle savait qu'elle avait vu la même marque sur quelqu'un d'autre, sur l'épaule du lieutenant Bradley, avant qu'elle ne l'abatte. Un signe d'appartenance à un groupe? Quoiqu'il en soit, ça ne pouvait pas être une simple coïncidence. Ajouté à cela le fait que Red John ait sévit à la même époque et dans la même ville. Bertram avait le physique, l'âge et il était à Los Angeles pour assister à une conférence exactement, à cette période. Il était le candidat idéal. Et même si il n'était pas Red John; il était mêlé d'une façon ou d'une autre aux exactions du sérial killer. Elle en avait l'intuition.
La jeune femme savait ce qu'elle devait faire mais cela risquait de déplaire à son frère. Malgré tout, Leigh Ann ne le lui cacherait pas, car elle en avait assez de mentir. Alors, si Jane l'interrogeait, elle lui répondrait sans toutefois trop s'étendre sur ses intentions. De toutes façons, il ne cautionnerait pas ses actes, quels qu'en soit les aboutissants. Encore une nuit blanche pour elle et pour Patrick. Sans parler de Lisbon. L'agent n'avait pas pu retenir la soeur de Jane comme il le lui avait demandé. Si bien qu'elle n'osa pas le rappeler. Elle passa toute la nuit à ruminer, à imaginer ce qu'elle était entrain de faire, à espérer qu'elle ne franchise pas certaines limites.
Au petit matin, Jane vint frapper à la porte de Leigh Ann. La jeune femme rassembla les divers documents et photos qu'elle avait dispersé, un peu partout, sur le sol du salon. Elle en fit un tas qu'elle jeta rapidement dans un placard, à l'abris du regard affûté de son frère, avant d'ouvrir.
Jane, loin d'être aussi jovial que d'ordinaire, entra en lui faisant part de son assentiment: "Avec qui étais-tu cette nuit?"
Leigh Ann: "Hey là, doucement. Tu pourrais commencer par bonjour, comment ça va petite soeur, tu m'as manqué..."
Jane se calma: "Oui pardon. Je ne voulais pas être si agressif."
Leigh Ann: "C'est raté. Pour te répondre, je n'ai pas bougé d'ici. J'ai dormi sur le canapé."
La couverture en désordre, de même que les cigarettes écrasées dans le cendrier, sur la table, corroboraient ses dires.
Jane: "Et avant?"
Leigh Ann: "J'étais avec Lisbon, à la partie de poker. Mais je suppose que cette question était purement formelle. Elle t'a déjà fait son rapport. Donc je n'ai plus rien à ajouter. Tu sais tout."
Jane: "En effet. Tout, sauf ce que tu as fait après être montée dans la voiture de Bertram."
Leigh Ann: "Il a gentiment proposé de me raccompagner pour m'économiser le prix du taxi."
Jane, septique: "C'est tout? Tu es revenu directement?"
Leigh Ann: "Il m'a déposé devant l'immeuble et il est repartit."
Jane: "Le bar est situé à vingt minutes de ton immeuble. Vingt minutes où vous étiez seuls tous les deux."
Leigh Ann: "Et alors? De quoi tu as peur? Que ton patron m'ait sauté dessus, dans une ruelle sombre? Tu délires mon pauvre vieux."
Jane: "Tu ne le connais pas et je ne lui fais pas confiance."
Leigh Ann: "Patrick, si tu me parlais franchement? Qu'est-ce que tu as? Pourquoi tu t'inquiètes du fait que j'ai passé du temps avec Bertram? Et ne me ment pas. N'oubli pas que je suis ta soeur, je connais tous tes trucs."
Le mentaliste était embarrassé car il se trouvait dans une position délicate. Il avait pénétré par effraction chez elle et n'osait pas le lui avouer, de crainte qu'elle ne s'énerve contre lui.
Devant ce silence, c'est elle qui devina son forfait: "J'espère que tu n'as pas renversé la statuette en cristal, dans l'entrée. C'est un cadeau de Luther, j'y tiens beaucoup."
Jane: "Sois tranquille. J'ai fais très attention. Mais comment sais-tu que j'étais là-bas."
Leigh Ann: "Ton air coupable ne fait aucun doute et Lisbon m'a dit que tu étais à Malibu."
Jane: "Je suis désolé, j'aurais du te le dire. Mais tu ne voulais pas qu'on te dérange, alors..."
Leigh Ann: "C'est pas grave. J'aurais fait la même chose."
Ils s'assirent finalement, dans le salon et là, ils en vinrent au vif du sujet.
Leigh Ann: "Voilà qui explique ton intérêt soudain pour Bertram. Tu as vu le tableau."
Jane: "Je n'ai pas vu que ça. Tu peux m'expliquer ce que ça signifie? Pourquoi as-tu les copies du dossier Red John?"
Leigh Ann se mordant les lèvres: "Je n'avais pas prévu que tu t'introduises chez moi. Tu n'étais pas censé voir ça."
Jane: "Qu'est-ce que tu fais Leigh? Tu veux te lancer à la poursuite de Red John?"
Leigh Ann: "Ca me regarde. Ne t'en mêle pas."
Elle quitta le fauteuil pour s'accouder au meuble, face à son frère.
Jane haussa le ton: "Tu ne peux pas exiger que je reste en retrait. Red John m'appartient!"
Leigh Ann: "Encore ce refrain. Red John n'appartient à personne. Ni à toi, ni à moi. En tout cas, pas encore."
Patrick n'en croyait pas ses oreilles. Il se leva à son tour, le regard empli d'angoisse et de colère.
Jane: "Comment ça, pas encore?"
Leigh Ann: "Patrick, tu as une vie qui te tend les bras. Ne gâche pas tout. Laisse-moi faire et profite du temps qu'il te reste. Pour moi, c'est trop tard."
Jane: "Ne dis pas n'importe quoi. Il n'est pas trop tard et je refuse que tu te sacrifie. C'est à moi de le retrouver et de lui faire payer."
Leihg Ann: "Pourquoi tu insistes? Tu me connais assez. Je m'occupe de Red John. Toi, occupe-toi de Lisbon."
Jane: "Lisbon?"
Leigh Ann, les yeux aux ciel s'exclama: "C'est pas vrai. Tu es tellement aveuglé par ta vendetta que tu ne vois pas qu'elle est amoureuse de toi! Et abstiens-toi de me dire que ce n'est pas réciproque. Réagi, ou elle aussi tu la perdras."
Pendant un long moment, il ne sut quoi dire, tant ces propos sonnaient juste. Afin de couper court à ces divagations, il préféra changer de sujet.
Jane: "Dis-moi quels sont tes projets?"
Leigh Ann: "Tu vas me laisser faire?"
Jane: "Est-ce que j'ai le choix?"
Leigh Ann: "Et bien, je vais me rapprocher de Bertram. Devenir une amie."
Jane: "Vous n'avez pas franchement de points communs. Comment comptes-tu t'y prendre?"
Leigh Ann: "Ce n'est pas un problème. Le célèbre charme des Jane a déjà opéré. On déjeune ensemble aujourd'hui, dans le petit resto italien, en face du CBI."
Patrick retrouva des couleurs en sachant qu'ils seraient dans un lieu public et en plein jour. Mais quand il entendit la suite, il blêmit aussitôt.
Leigh Ann: "Pour le dîner, j'attend de voir comment se déroulera notre tête à tête."
Jane: "Ne t'engage pas sur ce terrain. C'est beaucoup trop risqué. Si il veut prolongé la soirée, qu'est-ce que tu feras?"
Leigh Ann: "J'espère que je pourrais me retrouver suffisamment proche de lui, physiquement, pour vérifier quelque chose."
Jane: "Quoi?"
Leigh Ann: "Une théorie. Je ne peux pas t'en dire plus, tant que je ne l'aurais pas vérifier par moi-même."
Jane: "Leigh! Je veux savoir de quoi il s'agit et je veux le savoir immédiatement!"
Il était en panique totale. Elle du se résoudre à tout lui avouer. Elle lui raconta précisément ce qu'elle avait découvert, à condition qu'il lui promette de ne pas intervenir ni de l'inciter à abandonner.
Jane: "Tu es consciente que pour trouver ce tatouage sur lui, sans éveiller ses soupçons, tu seras peut-être obligée de... Ca me rend malade."
Leigh Ann: "Je sais, j'ai bien réfléchi à cette éventualité."
Jane: "Admettons que Bertram porte ce tatouage. Ca ne signifie pas qu'il est celui que tu crois."
Leigh Ann: "Si ce n'est pas Red John, je m'arrangerais pour qu'il me conduise à lui."
Jane: "Si c'est lui, il pourrait te tuer."
Leigh Ann: "Ca en vaut la peine."
Jane: "C'est du suicide."
Il avait des yeux désespérés, alors que la jeune femme restait imperturbable. Elle se serra contre son coeur.
Jane: "Qu'est-il arrivé à cette fille, ensuite?"
Leigh Ann: "Je ne sais pas."
Jane: "Tu mens."
Leigh Ann: "Elle est morte. Mais je ne sais pas si ça a un rapport avec son agression. C'était une toxicomane."
Il la prit par les épaules.
Jane: "Non, c'est lui qui l'a tuée."
Leigh Ann: "Il l'a blessée grièvement mais pas dans l'intention de la tuer."
Jane: "Tu joues sur les mots. Pourquoi tu fais ça? Pourquoi tu ne veux pas simplement rester en vie? J'ai besoin que tu restes en vie. Tu es tout ce que j'ai."
Leigh Ann: "Je tâcherais de rester en vie. Et si... tu as Lisbon, elle ne t'abandonnera jamais."
Jane: "Elle ne remplacera pas ma soeur
Leigh Ann: "Je savais bien que ne la considérais pas comme tel."
Jane: "Tu as toujours su lire en moi."
Il la fixa un instant, avec une tristesse qui déchira la coeur de la jeune femme.
Leigh Ann: "Ca me fait mal de te voir dans cet état, par ma faute."
Jane: "Alors renonce. Je t'en prie. Tu n'as rien à prouver."
Leigh Ann: "Je ne peux pas, désolée. Je dois le faire."
Jane: "Je ne comprend pas."
Leigh Ann: "Un jour où je bordais Charlotte dans son lit, elle m'a dit qu'elle n'avait plus besoin de sa veilleuse parce que j'étais policier et que je la protégerais toujours des méchants. Elle me faisait confiance et je l'ai laissé mourir, comme Luther."
La jeune femme ne s'effondra pas, elle inspira à fond, l'embrassant sur la joue.
Leigh Ann: "Il faut que je me prépare. Je ne voudrais pas arriver en retard à mon premier rendez-vous."
Il s'avança vers la porte, à contre coeur. Avant de sortir, il se retourna.
Jane: "Sois-prudente. Je t'aime petite soeur."
Leigh Ann: "Tout ira bien. On se voit plus tard."
Il claqua la porte derrière lui, bouleversé. Sa cadette, cette petite fille qu'il avait vu grandir était devenu une femme courageuse et d'une générosité sans limites. C'est ça qui le terrorisait. Elle était capable de tout. Luther le lui avait confirmé.
TBC...
Suite
Voilà la suite...
Chapitre 33
Suite à ce coup de fil, l'agent, très inquiète pour Leigh Ann, tenta de la trouver. Elle sortit sur le trottoir, devant le restaurant. Elle l'aperçut monter dans la voiture du directeur du CBI. La demoiselle avait visiblement décidé de ne pas tenir compte des mises en garde de Lisbon et n'en faisait qu'à sa tête. Térésa la pensait inconsciente mais c'était tout le contraire. Elle savait où elle allait et pourquoi. Ce soir n'était qu'une étape, une première prise de contact pour juger son adversaire. Certes, la culpabilité de cet homme n'était pas encore avérée et il lui faudrait déterminer son réel degrés d'implication, mais une chose ne faisait aucun doute, Bertram n'était pas d'une blancheur irréprochable. Ses soupçons, à l'égard de cet homme n'étaient pas le fruit du hasard ni de son imagination, mais ils résultaient de l'analyse de faits établis. L'incident dont il était question remontait à quelques années.
Bien sûr le nom de Bertram n'apparaissait nulle part et le témoignage que Leigh Ann avait recueilli à cette époque, s'était miraculeusement volatilisé des archives, du jour au lendemain. On lui avait ordonné d'oublier cette histoire qui n'était, selon ses supérieurs, que l'invention d'une prostituée délirante. Pourtant, Leigh avait vu les photos prises à l'hôpital, attestant des marques de coups qui recouvraient la totalité de son corps. La pauvre fille avait séjourné trois semaines aux soins intensif, à cause d'une pommette fracturée et de plusieurs côtes cassées, pour finir par décéder des suites d'un traumatisme crânien non décelé aux examens. Mais tout ça semblait destiné aux oubliettes, comme si ça n'était pas arrivé. Même si elle n'était pas d'accord avec cette décision, la lieutenant se rangea du côté de ses supérieurs. Il faut dire que ceux-ci l'y avait fortement encouragée car le fait qu'elle ait tiré sur un collègue jouait en sa défaveur. Ce n'était pas pas le moment de faire de vagues, si elle voulait conserver sa plaque. Leigh Ann avait donc obtempéré mais en gardant toutefois cette affaire dans un coin de sa mémoire.
La suspension dont elle avait écopé lui serait finalement utile. Elle mettrait à profit ce temps libre pour se consacrer entièrement à faire tomber le masque de cet individu, à priori hors d'atteinte. Leigh Ann se replongea dans ce vieux dossier, dès qu'elle rentra chez elle. Elle éplucha le témoignage de la victime et particulièrement la description qu'elle avait faite de son agresseur. C'était un homme grand, élégant, en costume gris, la petite cinquantaine. Au demeurant, ce portrait correspondait à la moitié des habitants de Californie. En revanche, un détail réduisait les possibilités. Il portait une arme rangée dans un étui, attaché à sa ceinture, en évidence. Seul un membre des forces de l'ordre ne chercherait pas à la dissimuler.
Mais ce n'était pas tout. Il y avait un élément qui le détachait définitivement du lot et que la jeune lieutenant était la seule à connaître, la seule à qui la victime s'était confiée. Le coupable avait un signe distinctif, un tatouage. D'après la description, elle savait qu'elle avait vu la même marque sur quelqu'un d'autre, sur l'épaule du lieutenant Bradley, avant qu'elle ne l'abatte. Un signe d'appartenance à un groupe? Quoiqu'il en soit, ça ne pouvait pas être une simple coïncidence. Ajouté à cela le fait que Red John ait sévit à la même époque et dans la même ville. Bertram avait le physique, l'âge et il était à Los Angeles pour assister à une conférence exactement, à cette période. Il était le candidat idéal. Et même si il n'était pas Red John; il était mêlé d'une façon ou d'une autre aux exactions du sérial killer. Elle en avait l'intuition.
La jeune femme savait ce qu'elle devait faire mais cela risquait de déplaire à son frère. Malgré tout, Leigh Ann ne le lui cacherait pas, car elle en avait assez de mentir. Alors, si Jane l'interrogeait, elle lui répondrait sans toutefois trop s'étendre sur ses intentions. De toutes façons, il ne cautionnerait pas ses actes, quels qu'en soit les aboutissants. Encore une nuit blanche pour elle et pour Patrick. Sans parler de Lisbon. L'agent n'avait pas pu retenir la soeur de Jane comme il le lui avait demandé. Si bien qu'elle n'osa pas le rappeler. Elle passa toute la nuit à ruminer, à imaginer ce qu'elle était entrain de faire, à espérer qu'elle ne franchise pas certaines limites.
Au petit matin, Jane vint frapper à la porte de Leigh Ann. La jeune femme rassembla les divers documents et photos qu'elle avait dispersé, un peu partout, sur le sol du salon. Elle en fit un tas qu'elle jeta rapidement dans un placard, à l'abris du regard affûté de son frère, avant d'ouvrir.
Jane, loin d'être aussi jovial que d'ordinaire, entra en lui faisant part de son assentiment: "Avec qui étais-tu cette nuit?"
Leigh Ann: "Hey là, doucement. Tu pourrais commencer par bonjour, comment ça va petite soeur, tu m'as manqué..."
Jane se calma: "Oui pardon. Je ne voulais pas être si agressif."
Leigh Ann: "C'est raté. Pour te répondre, je n'ai pas bougé d'ici. J'ai dormi sur le canapé."
La couverture en désordre, de même que les cigarettes écrasées dans le cendrier, sur la table, corroboraient ses dires.
Jane: "Et avant?"
Leigh Ann: "J'étais avec Lisbon, à la partie de poker. Mais je suppose que cette question était purement formelle. Elle t'a déjà fait son rapport. Donc je n'ai plus rien à ajouter. Tu sais tout."
Jane: "En effet. Tout, sauf ce que tu as fait après être montée dans la voiture de Bertram."
Leigh Ann: "Il a gentiment proposé de me raccompagner pour m'économiser le prix du taxi."
Jane, septique: "C'est tout? Tu es revenu directement?"
Leigh Ann: "Il m'a déposé devant l'immeuble et il est repartit."
Jane: "Le bar est situé à vingt minutes de ton immeuble. Vingt minutes où vous étiez seuls tous les deux."
Leigh Ann: "Et alors? De quoi tu as peur? Que ton patron m'ait sauté dessus, dans une ruelle sombre? Tu délires mon pauvre vieux."
Jane: "Tu ne le connais pas et je ne lui fais pas confiance."
Leigh Ann: "Patrick, si tu me parlais franchement? Qu'est-ce que tu as? Pourquoi tu t'inquiètes du fait que j'ai passé du temps avec Bertram? Et ne me ment pas. N'oubli pas que je suis ta soeur, je connais tous tes trucs."
Le mentaliste était embarrassé car il se trouvait dans une position délicate. Il avait pénétré par effraction chez elle et n'osait pas le lui avouer, de crainte qu'elle ne s'énerve contre lui.
Devant ce silence, c'est elle qui devina son forfait: "J'espère que tu n'as pas renversé la statuette en cristal, dans l'entrée. C'est un cadeau de Luther, j'y tiens beaucoup."
Jane: "Sois tranquille. J'ai fais très attention. Mais comment sais-tu que j'étais là-bas."
Leigh Ann: "Ton air coupable ne fait aucun doute et Lisbon m'a dit que tu étais à Malibu."
Jane: "Je suis désolé, j'aurais du te le dire. Mais tu ne voulais pas qu'on te dérange, alors..."
Leigh Ann: "C'est pas grave. J'aurais fait la même chose."
Ils s'assirent finalement, dans le salon et là, ils en vinrent au vif du sujet.
Leigh Ann: "Voilà qui explique ton intérêt soudain pour Bertram. Tu as vu le tableau."
Jane: "Je n'ai pas vu que ça. Tu peux m'expliquer ce que ça signifie? Pourquoi as-tu les copies du dossier Red John?"
Leigh Ann se mordant les lèvres: "Je n'avais pas prévu que tu t'introduises chez moi. Tu n'étais pas censé voir ça."
Jane: "Qu'est-ce que tu fais Leigh? Tu veux te lancer à la poursuite de Red John?"
Leigh Ann: "Ca me regarde. Ne t'en mêle pas."
Elle quitta le fauteuil pour s'accouder au meuble, face à son frère.
Jane haussa le ton: "Tu ne peux pas exiger que je reste en retrait. Red John m'appartient!"
Leigh Ann: "Encore ce refrain. Red John n'appartient à personne. Ni à toi, ni à moi. En tout cas, pas encore."
Patrick n'en croyait pas ses oreilles. Il se leva à son tour, le regard empli d'angoisse et de colère.
Jane: "Comment ça, pas encore?"
Leigh Ann: "Patrick, tu as une vie qui te tend les bras. Ne gâche pas tout. Laisse-moi faire et profite du temps qu'il te reste. Pour moi, c'est trop tard."
Jane: "Ne dis pas n'importe quoi. Il n'est pas trop tard et je refuse que tu te sacrifie. C'est à moi de le retrouver et de lui faire payer."
Leihg Ann: "Pourquoi tu insistes? Tu me connais assez. Je m'occupe de Red John. Toi, occupe-toi de Lisbon."
Jane: "Lisbon?"
Leigh Ann, les yeux aux ciel s'exclama: "C'est pas vrai. Tu es tellement aveuglé par ta vendetta que tu ne vois pas qu'elle est amoureuse de toi! Et abstiens-toi de me dire que ce n'est pas réciproque. Réagi, ou elle aussi tu la perdras."
Pendant un long moment, il ne sut quoi dire, tant ces propos sonnaient juste. Afin de couper court à ces divagations, il préféra changer de sujet.
Jane: "Dis-moi quels sont tes projets?"
Leigh Ann: "Tu vas me laisser faire?"
Jane: "Est-ce que j'ai le choix?"
Leigh Ann: "Et bien, je vais me rapprocher de Bertram. Devenir une amie."
Jane: "Vous n'avez pas franchement de points communs. Comment comptes-tu t'y prendre?"
Leigh Ann: "Ce n'est pas un problème. Le célèbre charme des Jane a déjà opéré. On déjeune ensemble aujourd'hui, dans le petit resto italien, en face du CBI."
Patrick retrouva des couleurs en sachant qu'ils seraient dans un lieu public et en plein jour. Mais quand il entendit la suite, il blêmit aussitôt.
Leigh Ann: "Pour le dîner, j'attend de voir comment se déroulera notre tête à tête."
Jane: "Ne t'engage pas sur ce terrain. C'est beaucoup trop risqué. Si il veut prolongé la soirée, qu'est-ce que tu feras?"
Leigh Ann: "J'espère que je pourrais me retrouver suffisamment proche de lui, physiquement, pour vérifier quelque chose."
Jane: "Quoi?"
Leigh Ann: "Une théorie. Je ne peux pas t'en dire plus, tant que je ne l'aurais pas vérifier par moi-même."
Jane: "Leigh! Je veux savoir de quoi il s'agit et je veux le savoir immédiatement!"
Il était en panique totale. Elle du se résoudre à tout lui avouer. Elle lui raconta précisément ce qu'elle avait découvert, à condition qu'il lui promette de ne pas intervenir ni de l'inciter à abandonner.
Jane: "Tu es consciente que pour trouver ce tatouage sur lui, sans éveiller ses soupçons, tu seras peut-être obligée de... Ca me rend malade."
Leigh Ann: "Je sais, j'ai bien réfléchi à cette éventualité."
Jane: "Admettons que Bertram porte ce tatouage. Ca ne signifie pas qu'il est celui que tu crois."
Leigh Ann: "Si ce n'est pas Red John, je m'arrangerais pour qu'il me conduise à lui."
Jane: "Si c'est lui, il pourrait te tuer."
Leigh Ann: "Ca en vaut la peine."
Jane: "C'est du suicide."
Il avait des yeux désespérés, alors que la jeune femme restait imperturbable. Elle se serra contre son coeur.
Jane: "Qu'est-il arrivé à cette fille, ensuite?"
Leigh Ann: "Je ne sais pas."
Jane: "Tu mens."
Leigh Ann: "Elle est morte. Mais je ne sais pas si ça a un rapport avec son agression. C'était une toxicomane."
Il la prit par les épaules.
Jane: "Non, c'est lui qui l'a tuée."
Leigh Ann: "Il l'a blessée grièvement mais pas dans l'intention de la tuer."
Jane: "Tu joues sur les mots. Pourquoi tu fais ça? Pourquoi tu ne veux pas simplement rester en vie? J'ai besoin que tu restes en vie. Tu es tout ce que j'ai."
Leigh Ann: "Je tâcherais de rester en vie. Et si... tu as Lisbon, elle ne t'abandonnera jamais."
Jane: "Elle ne remplacera pas ma soeur
Leigh Ann: "Je savais bien que ne la considérais pas comme tel."
Jane: "Tu as toujours su lire en moi."
Il la fixa un instant, avec une tristesse qui déchira la coeur de la jeune femme.
Leigh Ann: "Ca me fait mal de te voir dans cet état, par ma faute."
Jane: "Alors renonce. Je t'en prie. Tu n'as rien à prouver."
Leigh Ann: "Je ne peux pas, désolée. Je dois le faire."
Jane: "Je ne comprend pas."
Leigh Ann: "Un jour où je bordais Charlotte dans son lit, elle m'a dit qu'elle n'avait plus besoin de sa veilleuse parce que j'étais policier et que je la protégerais toujours des méchants. Elle me faisait confiance et je l'ai laissé mourir, comme Luther."
La jeune femme ne s'effondra pas, elle inspira à fond, l'embrassant sur la joue.
Leigh Ann: "Il faut que je me prépare. Je ne voudrais pas arriver en retard à mon premier rendez-vous."
Il s'avança vers la porte, à contre coeur. Avant de sortir, il se retourna.
Jane: "Sois-prudente. Je t'aime petite soeur."
Leigh Ann: "Tout ira bien. On se voit plus tard."
Il claqua la porte derrière lui, bouleversé. Sa cadette, cette petite fille qu'il avait vu grandir était devenu une femme courageuse et d'une générosité sans limites. C'est ça qui le terrorisait. Elle était capable de tout. Luther le lui avait confirmé.
TBC...
Suite
Dernière édition par lilia le Mer 18 Déc 2013 - 2:09, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Les liens du sang ^
Je trouve Jane très conciliant avec sa sœur...d'accord, elle est dévastée par la mort de Luther mais de là à ce qu'il lui abandonne RJ...je sais pas...j'ai du mal. Aurait-il un plan caché ?
En attendant, frère et sœur se ressemblent...
Leigh Ann est prête à donner de sa personne pour se rapprocher de RJ...ce n'est en rien différent du comportement de Jane avec Lorelei...
J'aurais presque pu entendre Leigh Ann rétorquer qu' "au moins, ils auraient RJ"...cet échange me rappelle tellement l'épisode final de la saison 1, lorsque Jane avait déclaré à Lisbon être prêt à mourir pour sa vengeance.
La culpabilité semble être le sentiment le mieux partagé dans la fratrie Jane...
Quant à la relation Jane/Lisbon....une petite sœur, c'est parfois utile pour ouvrir les yeux de son grand frère
Voilà quelque chose que Jane avait besoin d'entendre...
Que va-t-il faire de cette "information" ?
Alors ça, j'adore !
Joli pied de nez à la théorie de la relation fraternelle, dont on voit bien qu'elle ne tient ici même pas aux yeux de Jane lui-même...excellent ! C'est subtilement amené, j'adore !
En attendant, frère et sœur se ressemblent...
lilia a écrit:Jane: "Tu es consciente que pour trouver ce tatouage sur lui, sans éveiller ses soupçons, tu seras peut-être obligée de... Ca me rend malade."
Leigh Ann: "Je sais, j'ai bien réfléchi à cette éventualité."
Leigh Ann est prête à donner de sa personne pour se rapprocher de RJ...ce n'est en rien différent du comportement de Jane avec Lorelei...
lilia a écrit:Jane: "Si c'est lui, il pourrait te tuer."
Leigh Ann: "Ca en vaut la peine."
Jane: "C'est du suicide."
J'aurais presque pu entendre Leigh Ann rétorquer qu' "au moins, ils auraient RJ"...cet échange me rappelle tellement l'épisode final de la saison 1, lorsque Jane avait déclaré à Lisbon être prêt à mourir pour sa vengeance.
lilia a écrit:Leigh Ann: "Un jour où je bordais Charlotte dans son lit, elle m'a dit qu'elle n'avait plus besoin de sa veilleuse parce que j'étais policier et que je la protégerais toujours des méchants. Elle me faisait confiance et je l'ai laissé mourir, comme Luther."
La culpabilité semble être le sentiment le mieux partagé dans la fratrie Jane...
Quant à la relation Jane/Lisbon....une petite sœur, c'est parfois utile pour ouvrir les yeux de son grand frère
lilia a écrit:
Leigh Ann, les yeux aux ciel s'exclama: "C'est pas vrai. Tu es tellement aveuglé par ta vendetta que tu ne vois pas qu'elle est amoureuse de toi! Et abstiens-toi de me dire que ce n'est pas réciproque. Réagi, ou elle aussi tu la perdras."
Voilà quelque chose que Jane avait besoin d'entendre...
Que va-t-il faire de cette "information" ?
lilia a écrit:Leigh Ann: "Je tâcherais de rester en vie. Et si... tu as Lisbon, elle ne t'abandonnera jamais."
Jane: "Elle ne remplacera pas ma soeur
Leigh Ann: "Je savais bien que ne la considérais pas comme tel."
Jane: "Tu as toujours su lire en moi."
Alors ça, j'adore !
Joli pied de nez à la théorie de la relation fraternelle, dont on voit bien qu'elle ne tient ici même pas aux yeux de Jane lui-même...excellent ! C'est subtilement amené, j'adore !
Re: Les liens du sang ^
Merci Jane Doe!!!
Chapitre 34
Malgré sa promesse de ne pas interférer dans les projets de sa soeur, Jane était déterminé à veiller sur sa sécurité, même de loin. Il était exclu qu'il la laisse livrée à elle-même, face à un individu dont il ne connaissait que l'image publique. Si Bertram se révélait ne pas être Red John, il restait le principal suspect dans l'agression sauvage d'une prostituée. Cela faisait de lui un prédateur et un danger potentiel pour Leigh Ann.
C'est là qu'il aurait eu bien besoin d'un coup de pouce, pour lui faire entendre raison. Le seul en étant capable n'était malheureusement plus de ce monde. D'ailleurs, s’il l'avait encore été, le problème ne se serait pas posé. Jane se sentait dépassé par les événements, car en fait, l'idée de sa soeur était excellente. Enfin, elle l'aurait été si l'appât avait été quelqu'un d'étranger au mentaliste. Mais c'était elle et c'est ce qui rendait les choses plus difficiles à accepter.
De retour au CBI, le consultant se donna un mal fou pour faire bonne figure, alors qu'il était rongé par l'angoisse. Ce n'était pas tant ce déjeuner que les prochaines entrevues prévisibles entre Leigh Ann et Bertram qui le dérangeaient, c'était, par-dessus tout, celles qui auraient lieu ailleurs qu'au milieu de la foule. Qui sait ce qui se passerait dans un cadre strictement privé?
Aujourd'hui, elle ne risquait rien, et cela tranquillisa légèrement son frère. Dans l'open space, il ne pu s'empêcher de camper, devant la fenêtre, dans l'attente de la voir et afin de s'assurer qu'il pourrait l'espionner, depuis là. Son thé entre les mains, il ne quittait pas le restaurant des yeux. Extrêmement concentré sur l'endroit, il en fit abstraction de tout ce qui l'entourait. Dans ces conditions, il ne remarqua pas la présence de sa coéquipière.
Lisbon: "Bonjour Jane."
Sa salutation inhabituellement timide, le fit se retourner.
Jane: "Oh... Bonjour Lisbon."
Il reprit aussitôt son observation.
Lisbon: "Qu'est-ce que vous faites?"
Jane: "J'observe les pigeons sur l'immeuble d'en face."
Lisbon se dressa sur la pointe des pieds, pour regarder par-dessus son épaule: "C'est votre soeur là-bas? Elle a l'air d'attendre quelqu'un."
Jane: "Elle déjeune avec Bertram."
Lisbon: "Donc, vous lui avez parlé. Jane, je suis désolée. Je n'ai pas pu la retenir, avant qu'elle ne parte avec lui."
Jane: "Rassurez-vous. Vous n'y êtes pour rien et je n'avais pas à vous confier une tâche dont j'aurais dû me charger moi-même. Je me repose trop souvent sur vous."
Lisbon: "J'espère qu'il ne s'est rien passé d'irréversible entre eux."
Jane: "Pas pour l'instant."
Lisbon: "Ca signifie qu'elle en a l'intention. Qu'est-ce que vous allez faire pour l'en dissuader?"
Jane: "Rien. Elle ne m'écoute plus. Je n'ai plus qu'à la laisser faire."
Lisbon, incrédule: "Qui êtes-vous? Vous n'êtes pas Patrick Jane. Jane aurait insisté jusqu'à convaincre sa soeur de ne pas sortir avec cet homme. Ce n'est pas le rôle d'un frère?"
Jane: "Ca n'a rien de personnel. Leigh ne le fait pas de gaieté de coeur, mais pour m'aider."
Lisbon: "Je comprends. C'est en rapport avec Red John. Elle est au courant pour votre liste ?"
Jane : Elle a fait ses propres déductions.
Elle paraissait moins stupéfaite par le choix de la jeune femme. Bertram n'était pas franchement le type d'homme avec qui elle s'afficherait, sauf par intérêt.
Jane: "Elle est douée, elle pourrait arriver à débusquer Red John..."
Lisbon compléta sa phrase: "Mais vous avez peur qu'elle ne se mette en danger."
Jane: "C'est idiot, n'est-ce pas. Elle sait se défendre. Mais je voudrais qu'elle oubli cette idée et qu'elle reconstruise sa vie, au lieu de la détruire inutilement."
Lisbon: "A-t-elle des amis, à Los Angeles, des collègues? Peut-être que l'un d'eux pourrait lui parler."
Un seul nom vint à l'esprit du mentaliste, mis à part celui de Luther. Il n'y avait que lui qui parvenait à la faire changer d'avis, à l'époque où ils formaient un couple.
Jane: "Il y aurait bien Danny."
Lisbon: "Parfait, appelez-le."
Jane: "Hum. Mauvaise idée. Ils ne se sont pas séparés en très bons termes.
Lisbon: "C'était il y a longtemps."
Jane retrouvant le sourire, en se remémorant cette histoire: "Pas assez longtemps, pour que l'un ou l'autre n'ait oublié."
Très intriguée par son changement d'humeur, l'agent voulu en savoir plus et il lui raconta les raisons et les conséquences de leur rupture.
Tous les tors incombaient à Danny. Il avait mérité amplement le châtiment infligé par Leigh Ann. Le couple, âgé d'une vingtaine d'années s'était fiancé la veille et avait prévu de l'annoncer à Patrick et Angela, dans l'après-midi. Leigh Ann qui avait dormi à la villa de Malibu, rejoignit le jeune homme, à son appartement, où une surprise plus que désagréable l'attendait. Elle ouvrit la porte avec sa clé, sans bruit. Pensant Danny endormi, elle se dirigea vers la chambre. En traversant le salon, elle sentit la rage s'emparer d'elle, à la vue des vêtements féminins qui jonchaient le sol, jusqu'à la porte de la chambre.
Lisbon: "J'ai saisi. Il a trompé Leigh Ann. Pas étonnant que vous ne vouliez pas le contacter. A la place de votre soeur, je n'aurais pas gardé mon sang froid. J'aurais explosé."
Jane: "C'est ce qu'elle a fait. Elle a ramassé les affaires de cette fille et les lui a jeté à la figure, avant de partir."
Lisbon: "Elle a été plutôt conciliante."
Jane: "Pas vraiment. Danny avait une voiture de collection, une jaguar cabriolet de 1969, garée dans la rue. Leigh est sorti avec un couteau et a éventré les sièges, rayé la carrosserie, et crevé les pneus. Danny tenait à cette voiture comme à la prunelle de ses yeux."
L'agent sourit largement à l'énoncé de ce récit. Il était clair que le beau-frère de Jane n'était pas le médiateur idéal.
Jane: "Si seulement j'avais une solution. Je voudrais que Luther soit en vie. C'est sa mort qui a tout déclenché. Leigh est perdue sans lui, elle a besoin de lui. Je ne sais pas quoi faire Lisbon."
Lisbon: "Plus vous vous opposerez à elle, plus elle s'obstinera dans ce sens. Faites-lui confiance et si ça tourne mal, elle saura mettre son orgueil de côté et solliciter votre aide. Je veillerais à ce que quelqu'un soit avec elle à chacune de leur rencontre publique, si ça peut vous rassurer. Elle ne le saura pas. Par contre, ni vous ni moi ne pouvons anticiper ce qui se passera lorsqu’ils seront seuls."
Jane: "Qui allez-vous choisir? Cho?"
Lisbon: "Il est tout indiqué. Il est votre ami le plus fiable, c'est le meilleur élément de l'équipe et accessoirement, il tient à votre soeur."
Jane accepta: "J'espère que je ne fais pas erreur."
Lisbon: "Je vous promet que ça se passera bien."
Jane: "Ca ne se passe jamais bien avec Red John. Il ne me reste plus qu'à essayer de penser à autre chose."
Lisbon: "Ce serait bien, en effet."
Elle était dans l'attente d'une proposition quelconque de sa part, telle qu'une invitation à dîner, ou à boire un verre. Mais comme d'habitude, il se défila.
Jane: "Avant ça, je vais demander l'accord de Cho."
Il ne paraissait pas du tout prêt à passer à autre chose, contrairement à Lisbon qui l'attendait lui, ce qu'il semblait ne pas comprendre. Et comme à chaque fois, la jeune femme musela sa frustration en lui accordant beaucoup trop de crédit. Elle lui pardonnait toujours tout et ne pouvait pas s'en empêcher. Désabusée, elle retourna dans son bureau. Le mentaliste, lui, se planta devant le bureau de l'asiatique.
Jane: "Ca va Cho? Tu es occupé?"
Cho: "Oui j'suis occupé et non je jouerais pas les gardes du corps pour ta soeur."
Jane: "Oh, pourquoi tu es si catégorique?"
Cho: "Pose lui la question."
Jane: "C'est à toi que je la pose."
Cho: "Tu deviens aussi chiant que Rigsby. Ok. Elle ne voulait pas de moi, de quelques façons que ce soit, il y a un mois. Je doute que ça ait changé, aujourd'hui."
Jane: "Leigh est parfois un peu virulente dans ses propos, mais elle ne les pensait pas."
Cho: "Ils sont sortis très naturellement, pourtant."
Jane: "Bah! Je suis sûr qu'elle le regrette et qu'elle ne sait pas comment s'excuser."
Cho: "Elle n'a pas fait d'efforts dans ce sens, quand elle est venu hier."
Jane: "Alors? Tu vas le faire."
Cho: "Ouais."
Le blond arbora un sourire satisfait, soulagé que sa soeur bénéficie d'un ange gardien comme lui. Elle serait entre de bonnes mains. Cho ne laisserait rien lui arriver de fâcheux, pour les raisons évoquées par sa patronne. Il s'en cachait mais il n'avait jamais cessé d'éprouver quelque chose de confus, pour Leigh Ann, même après les reproches cinglants dont elle l'avait gratifié.
La demoiselle était déjà dans le restaurant. Bertram était en retard. Elle patientait et cette attente lui donna du temps pour penser. Trop de temps. Le souvenir de Luther n'était jamais loin et revenait à la moindre occasion. La nostalgie commençait à l'envahir, quand son rendez-vous se présenta, à sa table.
Bertram: "Melle Jane. Je vous prie de m'excuser pour le retard. Un contre temps."
Leigh Ann: "Laissez-moi deviner. Hum... Un appel de dernière minute."
Bertram: "Oui. Mais j'ai éteint mon portable."
Leigh Ann: "Vous êtes tout à moi, alors, Mr Bertram."
Bertram, s'asseyant face à elle: "Si nous commandions."
Il prit la carte, esquissant un sourire, charmé par l'audace rafraîchissante de son invitée. La jeune femme ravala discrètement une larme et il s'en aperçu.
Bertram: "Ca ne va pas?"
Leigh Ann: "Si, si. C'est juste que, la dernière fois que j'ai dîné ici, Luther était avec moi."
Bertram: "Je suis un idiot. Je n'aurais pas du vous inviter dans ce restaurant."
Leigh Ann: "Pas du tout. Vous ne pouviez pas le savoir."
Bertram: "Nous pouvons aller ailleurs, si vous voulez."
Leigh Ann: "Non, j'adore cet endroit. Ca me fait du bien d'être ici, avec vous."
Bertram: "Votre compagnie m'est aussi très agréable. Je suppose que Jane n'est pas ravie de ce tête à tête."
Leigh Ann: "Patrick n'a plus de droit de regard sur mes fréquentations, depuis mes dix huit ans, vous savez."
Bertram: "C'était il n'y a pas si longtemps. Quel âge avez-vous?"
Leigh Ann: "On ne demande pas son âge à une femme."
Bertram: "C'est exact. Parlez-moi de vous. Qui est Leigh Ann Jane?"
Leigh Ann: "Ca n'a rien de très passionnant. J'ai passé ma jeunesse, le nez dans les bouquins puis je suis devenu flic."
Bertram: "Un policier talentueux aux dires de votre patron. Il ne tarit pas d'éloge sur vous."
Leigh Ann: "Si nous pouvions éviter ce sujet."
Bertram: "J'oubliais que vous étiez suspendue. Je suis maladroit."
Ce n'est pas cela qui la dérangeait mais elle voulait recentrer leur conversation dans une direction plus personnelle.
Leigh Ann: "Je ne sais rien de vous. Je ne vous connais que d'après les commentaires de Patrick qui ne sont pas vraiment élogieux, venant de lui."
Bertram: "Ca ne me surprend en aucune manière. Il ne m'aime pas, c'est de notoriété publique."
Leigh Ann: "Je ne vois pas pourquoi. Moi, je vous trouve charmant. Ce n'est pas parce que j'ai les mêmes aptitudes que lui, pour certaines choses, que j'adhère à tous ses jugements."
Bertram: "Vous m'en voyez ravi. Permettez-moi d'ajouter que vous avez bien plus de qualités c'est indéniable. En parlant de vos qualités, dites-moi, comment avez-vous fait pour gagner à trois reprises, hier soir?"
Leigh Ann: "Ah ça... C'est un secret. Si je vous le révèle, je devrais vous tuer."
Bertram: "Ouh... Dans ce cas, gardez votre secret."
Leigh Ann: "Il n'y a pas de secret. Je triche, voilà tout."
Par son aplomb, elle avait capté son attention, pour de bon. Il était de plus en plus séduit par cette jeune femme, de façon inexplicable. A la fin du repas, ils convinrent d'un second rendez-vous qui ne serait pas le dernier. Elle le tenait et si tout se passait comme elle le prévoyait, il ne lui faudrait pas longtemps pour être intime avec lui. Ce qui ne manquerait pas d'inquiéter le mentaliste.
Savoir Bertram dans l'entourage proche de sa cadette avait de quoi lui causer des nuits blanches. Il avait beau reconnaître qu'elle avait grandit et était libre de ses actes, l'éventualité de certaines situations lui était insupportable. Bertram ne correspondait pas aux critères de choix de sa soeur et n'était pas censé lui plaire. Elle allait devoir faire abstraction de ses goûts personnels, pour être crédible et parvenir à ses fins. Ce ne serait pas un exercice aisé pour la jeune femme, toujours éperdument éprise de son défunt fiancé. Elle n'avait pas fait son deuil, son subconscient refusant de croire à sa mort. Si au moins, elle avait eu la possibilité de voir le corps de Luther, cela l'aurait aidée. Mais Mme Wainwright en avait décidé autrement en lui enlevant également, le droit de se recueillir sur sa tombe, à Philadelphie.
TBC...
Suite
Chapitre 34
Malgré sa promesse de ne pas interférer dans les projets de sa soeur, Jane était déterminé à veiller sur sa sécurité, même de loin. Il était exclu qu'il la laisse livrée à elle-même, face à un individu dont il ne connaissait que l'image publique. Si Bertram se révélait ne pas être Red John, il restait le principal suspect dans l'agression sauvage d'une prostituée. Cela faisait de lui un prédateur et un danger potentiel pour Leigh Ann.
C'est là qu'il aurait eu bien besoin d'un coup de pouce, pour lui faire entendre raison. Le seul en étant capable n'était malheureusement plus de ce monde. D'ailleurs, s’il l'avait encore été, le problème ne se serait pas posé. Jane se sentait dépassé par les événements, car en fait, l'idée de sa soeur était excellente. Enfin, elle l'aurait été si l'appât avait été quelqu'un d'étranger au mentaliste. Mais c'était elle et c'est ce qui rendait les choses plus difficiles à accepter.
De retour au CBI, le consultant se donna un mal fou pour faire bonne figure, alors qu'il était rongé par l'angoisse. Ce n'était pas tant ce déjeuner que les prochaines entrevues prévisibles entre Leigh Ann et Bertram qui le dérangeaient, c'était, par-dessus tout, celles qui auraient lieu ailleurs qu'au milieu de la foule. Qui sait ce qui se passerait dans un cadre strictement privé?
Aujourd'hui, elle ne risquait rien, et cela tranquillisa légèrement son frère. Dans l'open space, il ne pu s'empêcher de camper, devant la fenêtre, dans l'attente de la voir et afin de s'assurer qu'il pourrait l'espionner, depuis là. Son thé entre les mains, il ne quittait pas le restaurant des yeux. Extrêmement concentré sur l'endroit, il en fit abstraction de tout ce qui l'entourait. Dans ces conditions, il ne remarqua pas la présence de sa coéquipière.
Lisbon: "Bonjour Jane."
Sa salutation inhabituellement timide, le fit se retourner.
Jane: "Oh... Bonjour Lisbon."
Il reprit aussitôt son observation.
Lisbon: "Qu'est-ce que vous faites?"
Jane: "J'observe les pigeons sur l'immeuble d'en face."
Lisbon se dressa sur la pointe des pieds, pour regarder par-dessus son épaule: "C'est votre soeur là-bas? Elle a l'air d'attendre quelqu'un."
Jane: "Elle déjeune avec Bertram."
Lisbon: "Donc, vous lui avez parlé. Jane, je suis désolée. Je n'ai pas pu la retenir, avant qu'elle ne parte avec lui."
Jane: "Rassurez-vous. Vous n'y êtes pour rien et je n'avais pas à vous confier une tâche dont j'aurais dû me charger moi-même. Je me repose trop souvent sur vous."
Lisbon: "J'espère qu'il ne s'est rien passé d'irréversible entre eux."
Jane: "Pas pour l'instant."
Lisbon: "Ca signifie qu'elle en a l'intention. Qu'est-ce que vous allez faire pour l'en dissuader?"
Jane: "Rien. Elle ne m'écoute plus. Je n'ai plus qu'à la laisser faire."
Lisbon, incrédule: "Qui êtes-vous? Vous n'êtes pas Patrick Jane. Jane aurait insisté jusqu'à convaincre sa soeur de ne pas sortir avec cet homme. Ce n'est pas le rôle d'un frère?"
Jane: "Ca n'a rien de personnel. Leigh ne le fait pas de gaieté de coeur, mais pour m'aider."
Lisbon: "Je comprends. C'est en rapport avec Red John. Elle est au courant pour votre liste ?"
Jane : Elle a fait ses propres déductions.
Elle paraissait moins stupéfaite par le choix de la jeune femme. Bertram n'était pas franchement le type d'homme avec qui elle s'afficherait, sauf par intérêt.
Jane: "Elle est douée, elle pourrait arriver à débusquer Red John..."
Lisbon compléta sa phrase: "Mais vous avez peur qu'elle ne se mette en danger."
Jane: "C'est idiot, n'est-ce pas. Elle sait se défendre. Mais je voudrais qu'elle oubli cette idée et qu'elle reconstruise sa vie, au lieu de la détruire inutilement."
Lisbon: "A-t-elle des amis, à Los Angeles, des collègues? Peut-être que l'un d'eux pourrait lui parler."
Un seul nom vint à l'esprit du mentaliste, mis à part celui de Luther. Il n'y avait que lui qui parvenait à la faire changer d'avis, à l'époque où ils formaient un couple.
Jane: "Il y aurait bien Danny."
Lisbon: "Parfait, appelez-le."
Jane: "Hum. Mauvaise idée. Ils ne se sont pas séparés en très bons termes.
Lisbon: "C'était il y a longtemps."
Jane retrouvant le sourire, en se remémorant cette histoire: "Pas assez longtemps, pour que l'un ou l'autre n'ait oublié."
Très intriguée par son changement d'humeur, l'agent voulu en savoir plus et il lui raconta les raisons et les conséquences de leur rupture.
Tous les tors incombaient à Danny. Il avait mérité amplement le châtiment infligé par Leigh Ann. Le couple, âgé d'une vingtaine d'années s'était fiancé la veille et avait prévu de l'annoncer à Patrick et Angela, dans l'après-midi. Leigh Ann qui avait dormi à la villa de Malibu, rejoignit le jeune homme, à son appartement, où une surprise plus que désagréable l'attendait. Elle ouvrit la porte avec sa clé, sans bruit. Pensant Danny endormi, elle se dirigea vers la chambre. En traversant le salon, elle sentit la rage s'emparer d'elle, à la vue des vêtements féminins qui jonchaient le sol, jusqu'à la porte de la chambre.
Lisbon: "J'ai saisi. Il a trompé Leigh Ann. Pas étonnant que vous ne vouliez pas le contacter. A la place de votre soeur, je n'aurais pas gardé mon sang froid. J'aurais explosé."
Jane: "C'est ce qu'elle a fait. Elle a ramassé les affaires de cette fille et les lui a jeté à la figure, avant de partir."
Lisbon: "Elle a été plutôt conciliante."
Jane: "Pas vraiment. Danny avait une voiture de collection, une jaguar cabriolet de 1969, garée dans la rue. Leigh est sorti avec un couteau et a éventré les sièges, rayé la carrosserie, et crevé les pneus. Danny tenait à cette voiture comme à la prunelle de ses yeux."
L'agent sourit largement à l'énoncé de ce récit. Il était clair que le beau-frère de Jane n'était pas le médiateur idéal.
Jane: "Si seulement j'avais une solution. Je voudrais que Luther soit en vie. C'est sa mort qui a tout déclenché. Leigh est perdue sans lui, elle a besoin de lui. Je ne sais pas quoi faire Lisbon."
Lisbon: "Plus vous vous opposerez à elle, plus elle s'obstinera dans ce sens. Faites-lui confiance et si ça tourne mal, elle saura mettre son orgueil de côté et solliciter votre aide. Je veillerais à ce que quelqu'un soit avec elle à chacune de leur rencontre publique, si ça peut vous rassurer. Elle ne le saura pas. Par contre, ni vous ni moi ne pouvons anticiper ce qui se passera lorsqu’ils seront seuls."
Jane: "Qui allez-vous choisir? Cho?"
Lisbon: "Il est tout indiqué. Il est votre ami le plus fiable, c'est le meilleur élément de l'équipe et accessoirement, il tient à votre soeur."
Jane accepta: "J'espère que je ne fais pas erreur."
Lisbon: "Je vous promet que ça se passera bien."
Jane: "Ca ne se passe jamais bien avec Red John. Il ne me reste plus qu'à essayer de penser à autre chose."
Lisbon: "Ce serait bien, en effet."
Elle était dans l'attente d'une proposition quelconque de sa part, telle qu'une invitation à dîner, ou à boire un verre. Mais comme d'habitude, il se défila.
Jane: "Avant ça, je vais demander l'accord de Cho."
Il ne paraissait pas du tout prêt à passer à autre chose, contrairement à Lisbon qui l'attendait lui, ce qu'il semblait ne pas comprendre. Et comme à chaque fois, la jeune femme musela sa frustration en lui accordant beaucoup trop de crédit. Elle lui pardonnait toujours tout et ne pouvait pas s'en empêcher. Désabusée, elle retourna dans son bureau. Le mentaliste, lui, se planta devant le bureau de l'asiatique.
Jane: "Ca va Cho? Tu es occupé?"
Cho: "Oui j'suis occupé et non je jouerais pas les gardes du corps pour ta soeur."
Jane: "Oh, pourquoi tu es si catégorique?"
Cho: "Pose lui la question."
Jane: "C'est à toi que je la pose."
Cho: "Tu deviens aussi chiant que Rigsby. Ok. Elle ne voulait pas de moi, de quelques façons que ce soit, il y a un mois. Je doute que ça ait changé, aujourd'hui."
Jane: "Leigh est parfois un peu virulente dans ses propos, mais elle ne les pensait pas."
Cho: "Ils sont sortis très naturellement, pourtant."
Jane: "Bah! Je suis sûr qu'elle le regrette et qu'elle ne sait pas comment s'excuser."
Cho: "Elle n'a pas fait d'efforts dans ce sens, quand elle est venu hier."
Jane: "Alors? Tu vas le faire."
Cho: "Ouais."
Le blond arbora un sourire satisfait, soulagé que sa soeur bénéficie d'un ange gardien comme lui. Elle serait entre de bonnes mains. Cho ne laisserait rien lui arriver de fâcheux, pour les raisons évoquées par sa patronne. Il s'en cachait mais il n'avait jamais cessé d'éprouver quelque chose de confus, pour Leigh Ann, même après les reproches cinglants dont elle l'avait gratifié.
La demoiselle était déjà dans le restaurant. Bertram était en retard. Elle patientait et cette attente lui donna du temps pour penser. Trop de temps. Le souvenir de Luther n'était jamais loin et revenait à la moindre occasion. La nostalgie commençait à l'envahir, quand son rendez-vous se présenta, à sa table.
Bertram: "Melle Jane. Je vous prie de m'excuser pour le retard. Un contre temps."
Leigh Ann: "Laissez-moi deviner. Hum... Un appel de dernière minute."
Bertram: "Oui. Mais j'ai éteint mon portable."
Leigh Ann: "Vous êtes tout à moi, alors, Mr Bertram."
Bertram, s'asseyant face à elle: "Si nous commandions."
Il prit la carte, esquissant un sourire, charmé par l'audace rafraîchissante de son invitée. La jeune femme ravala discrètement une larme et il s'en aperçu.
Bertram: "Ca ne va pas?"
Leigh Ann: "Si, si. C'est juste que, la dernière fois que j'ai dîné ici, Luther était avec moi."
Bertram: "Je suis un idiot. Je n'aurais pas du vous inviter dans ce restaurant."
Leigh Ann: "Pas du tout. Vous ne pouviez pas le savoir."
Bertram: "Nous pouvons aller ailleurs, si vous voulez."
Leigh Ann: "Non, j'adore cet endroit. Ca me fait du bien d'être ici, avec vous."
Bertram: "Votre compagnie m'est aussi très agréable. Je suppose que Jane n'est pas ravie de ce tête à tête."
Leigh Ann: "Patrick n'a plus de droit de regard sur mes fréquentations, depuis mes dix huit ans, vous savez."
Bertram: "C'était il n'y a pas si longtemps. Quel âge avez-vous?"
Leigh Ann: "On ne demande pas son âge à une femme."
Bertram: "C'est exact. Parlez-moi de vous. Qui est Leigh Ann Jane?"
Leigh Ann: "Ca n'a rien de très passionnant. J'ai passé ma jeunesse, le nez dans les bouquins puis je suis devenu flic."
Bertram: "Un policier talentueux aux dires de votre patron. Il ne tarit pas d'éloge sur vous."
Leigh Ann: "Si nous pouvions éviter ce sujet."
Bertram: "J'oubliais que vous étiez suspendue. Je suis maladroit."
Ce n'est pas cela qui la dérangeait mais elle voulait recentrer leur conversation dans une direction plus personnelle.
Leigh Ann: "Je ne sais rien de vous. Je ne vous connais que d'après les commentaires de Patrick qui ne sont pas vraiment élogieux, venant de lui."
Bertram: "Ca ne me surprend en aucune manière. Il ne m'aime pas, c'est de notoriété publique."
Leigh Ann: "Je ne vois pas pourquoi. Moi, je vous trouve charmant. Ce n'est pas parce que j'ai les mêmes aptitudes que lui, pour certaines choses, que j'adhère à tous ses jugements."
Bertram: "Vous m'en voyez ravi. Permettez-moi d'ajouter que vous avez bien plus de qualités c'est indéniable. En parlant de vos qualités, dites-moi, comment avez-vous fait pour gagner à trois reprises, hier soir?"
Leigh Ann: "Ah ça... C'est un secret. Si je vous le révèle, je devrais vous tuer."
Bertram: "Ouh... Dans ce cas, gardez votre secret."
Leigh Ann: "Il n'y a pas de secret. Je triche, voilà tout."
Par son aplomb, elle avait capté son attention, pour de bon. Il était de plus en plus séduit par cette jeune femme, de façon inexplicable. A la fin du repas, ils convinrent d'un second rendez-vous qui ne serait pas le dernier. Elle le tenait et si tout se passait comme elle le prévoyait, il ne lui faudrait pas longtemps pour être intime avec lui. Ce qui ne manquerait pas d'inquiéter le mentaliste.
Savoir Bertram dans l'entourage proche de sa cadette avait de quoi lui causer des nuits blanches. Il avait beau reconnaître qu'elle avait grandit et était libre de ses actes, l'éventualité de certaines situations lui était insupportable. Bertram ne correspondait pas aux critères de choix de sa soeur et n'était pas censé lui plaire. Elle allait devoir faire abstraction de ses goûts personnels, pour être crédible et parvenir à ses fins. Ce ne serait pas un exercice aisé pour la jeune femme, toujours éperdument éprise de son défunt fiancé. Elle n'avait pas fait son deuil, son subconscient refusant de croire à sa mort. Si au moins, elle avait eu la possibilité de voir le corps de Luther, cela l'aurait aidée. Mais Mme Wainwright en avait décidé autrement en lui enlevant également, le droit de se recueillir sur sa tombe, à Philadelphie.
TBC...
Suite
Dernière édition par lilia le Ven 27 Déc 2013 - 0:13, édité 3 fois
Invité- Invité
Re: Les liens du sang ^
lilia a écrit:
Lisbon: "Qu'est-ce que vous faites?"
Jane: "J'observe les pigeons sur l'immeuble d'en face."
Joli clin d’œil aux récents événements !
lilia a écrit:
Mais Mme Wainwright en avait décidé autrement en lui enlevant également, le droit de se recueillir sur sa tombe, à Philadelphie.
Comment c'est possible ? Je veux dire : je vois comment tu peux interdire à quelqu'un l'accès à la cérémonie d'adieu. Mais la tombe...elle peut pas la garder 24/7...je vois vraiment pas ce qui retient Leigh Ann de se recueillir sur la sépulture de Luther.
Je continue de m'interroger sur le comportement de Jane uniquement marqué par l'inquiétude pour sa cadette. Où est passé l'homme assoiffé de vengeance qui n'aurait laissé RJ à personne ?
Re: Les liens du sang ^
Je me demande toujours ce que veut faire Leigh avec Bertram . Je comprends bien qu'elle veuille se rapprocher de lui pour en savoir plus, mais je vois pas ce qu'elle pourrait trouver pour prouver que c'est bien Red John... En tout cas, pour l'instant son plan a l'air de marcher, Bertram ne se doute de rien.
Je me demande aussi pourquoi Jane laisse faire sa soeur, il aurait changé d'avis sur sa vengeance ? Ou alors, il attend d'être sûr que Red John est Bertram (ou pas) pour intervenir ?
J'ai bien aimé la discussion entre Leigh et Jane ! Ils se parlent sans se mentir :)
Et à quand cette discussion entre Jane et Lisbon, qu'on attends toutes ?
Vivement la suite
Je me demande aussi pourquoi Jane laisse faire sa soeur, il aurait changé d'avis sur sa vengeance ? Ou alors, il attend d'être sûr que Red John est Bertram (ou pas) pour intervenir ?
J'ai bien aimé la discussion entre Leigh et Jane ! Ils se parlent sans se mentir :)
Et à quand cette discussion entre Jane et Lisbon, qu'on attends toutes ?
Vivement la suite
0Camille- Agent de circulation
- Personnage préféré : Lisbon, Jane
Re: Les liens du sang ^
Merci Jane Doe et Camille.
Vous aurez des réponses à vos questions, au prochain chapitre. Notamment sur la passivité de Jane et les projets de sa soeur. Je vais essayer de boucler ce chapitre pour le poster ce week end. Enfin j'espère, vu le temps chaotique annoncé par chez moi. Je vais croiser les doigts et les orteils pour ne pas avoir de coupure d'aucune sorte.
Vous aurez des réponses à vos questions, au prochain chapitre. Notamment sur la passivité de Jane et les projets de sa soeur. Je vais essayer de boucler ce chapitre pour le poster ce week end. Enfin j'espère, vu le temps chaotique annoncé par chez moi. Je vais croiser les doigts et les orteils pour ne pas avoir de coupure d'aucune sorte.
Invité- Invité
Re: Les liens du sang ^
Pardon pour le double post.
Voilà donc la suite, plus tôt que prévu.
Chapitre 35
Leigh Ann fréquenta Bertram pendant plusieurs semaines, de façon platonique. Ils se voyaient lors des parties de poker, au début, puis la fréquence de leur rencontres augmenta rapidement. Ils s'affichaient ensemble, en gardant des rapports amicaux. Toutefois, la jeune femme tenta maintes fois de faire évoluer leur relation qui stagnait.
Un soir, ils dînaient tous les deux dans un restaurant chic, où Bertram avait ses habitudes. Elle ne lui avait jamais posé de question personnelle, se contentant de discours plus légers. Cela lui convenait, jusqu'à ce jour. Ils étaient attablés, un whisky devant chacun d'eux. Bertram était fasciné par la tenue volontairement remarquable de la jeune femme, se résumant à une robe noire qui soulignait subtilement sa silhouette avantageuse.
Bertram: "Vous êtes très en beauté, ce soir, Leigh Ann."
Leigh Ann: "Vous aviez parlé d'un endroit sophistiqué, j'ai fait un effort pour me fondre dans la masse."
Bertram: "Ca me paraît compromis, avec ce que vous portez."
Leigh Ann: "Vous exagérez. Il y a des femmes bien plus belles que moi, ici."
Bertram: "Je vous assure que non. Bien. Vous connaissez mon opinion sur vous. Mais vous? Vous ne m'interrogez jamais sur ma vie personnelle. Pourquoi? Jane ne s'en est jamais privé."
Leigh Ann: "Peut-être parce que justement c'est personnel et ça ne me regarde pas."
Bertram: "Je suis tout de même curieux de savoir ce que vous pensez de moi, réellement, après tout ce temps. Soyez sincère. Nous sommes amis, à présent, n'ayez pas peur de me froisser."
Elle avala sa boisson d'un trait, et se lança.
Leigh Ann: "Vous l'aurez voulu. Vous êtes un meneur d'hommes, quelqu'un qui ressent le besoin de s'imposer par l'autorité. D'où votre poste, au CBI, j'imagine. Vous voulez qu'on vous respecte mais aussi, attiser la confiance de vos interlocuteurs. Ce qui explique l'alliance que vous portez, sans être marié. Les gens ont plus de mal à accorder du crédit à un célibataire, libre de toutes obligations."
Bertram: "Très impressionnant. Vous avez raison sur toute la ligne. Sauf pour l'alliance. Je la porte effectivement dans cette optique. Mais j'ai été marié."
Leigh Ann: "Vous n'avez pas le comportement d'un veuf. Je pari qu'elle est partie avec son prof de yoga."
Bertram: "Pas de yoga, le prof de tennis. Vous êtes redoutable."
Leigh Ann: "Vous savez, ce n'est qu'une histoire de déduction."
Il fronça les sourcils.
Leigh Ann: "Il n'y a pas de photo de votre femme, sur votre bureau. Si elle était décédée, vous en auriez une."
Il sourit en levant son verre. La jeune femme se sentait observée de toutes parts. En effet, tous les regards étaient braqués sur leur table.
Leigh Ann: "J'ai l'impression que nous ne passons pas inaperçus."
Bertram: "Il y a beaucoup de mes fréquentations, ici, ce soir. Que vont-ils penser en me voyant avec vous?"
Leigh Ann: "Oh, que vous vous offrez une call girl pour la soirée et que vous les aimez plus jeunes que vous."
Il manqua s'étouffer.
Bertram: "Vous croyez?"
Leigh Ann: "Ca vous pose un problème? Pas à moi."
Elle se leva de sa chaise pour se rapprocher de lui, posa sa main sur la sienne.
Bertram chuchota: "Qu'est-ce que vous faites?"
Leigh Ann: "Je donne à vos amis de quoi alimenter leurs conversations."
Elle l'embrassa à la commissure des lèvres, ce qui le paralysa de surprise. Abasourdi par ce baiser, il lui fallut quelques secondes pour s'en remettre. Il la suivit du regard, alors qu'elle se rendait dans les toilettes de l'établissement. La demoiselle avait vu juste, à propos du qu'en dira-t-on. Il ne fallut pas longtemps, pour que les convives ne se mettent à commenter ce à quoi ils avaient assisté.
L'attente fut interminable pour Bertram qui s'impatientait du retour de la jeune femme. Le fait est qu'il se sentait très mal à l'aise, dévisagé par cette foule. Non pas que cela le dérangeait outre mesure d'être l'objet des attentions, (en tant que directeur du CBI, il en était accoutumé) mais là, il ne s'agissait pas de l'homme public. La teneur des commérages le ciblait personnellement. Leigh Ann en entendit d'ailleurs quelques uns, en revenant vers la salle de réception. Chemin faisant, elle aperçut, du coin de l'oeil, l'asiatique, accoudé au comptoir du bar. Elle vint à sa rencontre, un brin contrariée, d'autant plus que de son tabouret, il avait une vue directe sur leur table.
Leigh Ann: "Tiens, tiens. Agent Cho. J'espère que le spectacle vous convient."
Cho conservant son flegme: "Je suis là par..."
Elle lui coupa la parole: "Par hasard. Avec votre salaire de flic, ça m'étonnerait que vous ayez les moyens de vous offrir ne serait-ce qu'un café ici. Quoiqu'il en soit, finissez votre verre et allez dire à votre commanditaire que sa soeur n'a pas besoin de garde rapprochée."
Cho: "C'est vrai que vous avez ce qu'il vous faut. Vous n'avez pas perdu de temps pour trouver un remplaçant à Wainwright."
Il tourna explicitement la tête, en direction du chef du CBI.
Leigh Ann: "Les apparences sont contre moi. Mais ce n'est pas ce que vous croyez."
Visiblement, Jane ne l'avait pas informé de tous les détails, ce qui expliquait son cynisme.
Cho: "Vous n'avez pas de comptes à me rendre. Je ne suis pas intime avec vous, contrairement à Bertram. D'abord le chef du département et maintenant, le directeur du CBI. Vous savez les choisir."
Elle encaissa cette remarque, sans se braquer contre lui, car, après tout, vu de l'extérieur, c'était l'impression que cela donnait.
Leigh Ann: "Vous êtes à côté de la plaque agent Cho. C'est pour ça que je ne relèverais pas ce que vous venez de dire."
Sans lui permettre de rétorquer, elle rejoignit la pièce à côté. Décidément, les problèmes de communication étaient devenu récurrents entre elle et Cho. Dès qu'ils se croisaient, une dispute éclatait systématiquement. Cette fois, c'était lui qui l'avait déclenchée, par le ton de ses propos. Néanmoins, il resta sur place et continua de les espionner.
De retour à sa table, la jeune femme attrapa son sac, sans se rasseoir.
Leigh Ann: "L'ambiance devient oppressante. Allons-y, vous voulez bien?"
Bertram: "J'allais vous le proposer."
Il paya la note, puis ils récupérèrent sa voiture, garée devant le restaurant, par un employé. Celui-ci tendit les clés à Bertram et reçut un billet en échange. L'asiatique était sortit, juste à ce moment, aperçut aussitôt par Leigh Ann. Elle lui adressa un regard qui le mettait en garde. Il comprit le message mais décida tout de même de les suivre. Le véhicule stoppa devant l'immeuble de Wainwright. Personne n'en descendit pendant de longues minutes. Cho ne distinguait rien, derrière les vitres teintées. Il imagina qu'ils devaient être en pleine discussion. En fait, il ne voulait pas envisager l'autre possibilité qui était inconcevable pour lui comme pour Jane. Il se trouve que sa première hypothèse était la bonne.
Leigh Ann: "Vous voulez monter pour boire un café?"
Il ne su quoi dire, surtout après ce qui s'était passé, au restaurant.
Leigh Ann: "S'il vous plait, Gale."
Comme il faisait preuve d'une grande réticence, elle insista sur le fait qu'elle éprouvait encore des difficultés à se retrouver, sans Luther, dans cet appartement et avait besoin d'une oreille attentive. La pensant de bonne foi, il la suivit, à nouveau.
Cho attendait au bas de l'immeuble, dans sa voiture, un livre dans les mains. Il n'en lu pas une ligne, trop préoccupé par ce qui se déroulait dans l'appartement de la jeune femme. Celle-ci invita Bertram à entrer et à se mettre à l'aise, pendant qu'elle préparait du café. Il ôta sa veste et desserra légèrement sa cravate, avant de s'asseoir avec elle, sur le sofa. Après une longue conversation, principalement accès sur leur souvenirs respectifs, au sujet de Luther, Bertram fit mine de se lever pour partir, vu l'heure tardive. Mais la jeune femme, à côté de lui, en avait décidé autrement. Elle saisi sa main, l'obligeant à rester assis et se rapprocha de lui, dangereusement. Avant qu'il n'ait le moindre réflexe, elle posa ses lèvres sur les siennes. Ce fut bref mais suffisant pour le troubler.
Bertram: "Leigh Ann... Je suis flatté, vous êtes une femme superbe. Mais j'ai l'âge d'être votre père."
Leigh Ann: "Et alors? Vous ne l'êtes pas."
Elle s'apprêtait à réitérer son geste, mais il la retint dans son élan.
Bertram: "Ca risque de déplaire à votre frère."
Leigh Ann: "C'est ma vie, pas la sienne."
Bertram: "Vous pourriez avoir n'importe qui. Pourquoi moi? Je n'ai rien d'un jeune homme."
Leigh Ann: "Vous me plaisez. Ce n'est pas un crime."
Bertram: "Je sais pourquoi vous faites ça. Vous essayez d'effacer Luther de votre mémoire. Ce n'est pas la bonne méthode."
Leigh Ann: "Je sais parfaitement ce que je fais."
Elle revint vers lui, défaisant complètement sa cravate, elle la fit glisser le long de son cou et commença à déboutonner le col de sa chemise.
Bertram: "Ce ne serait pas convenable."
Leigh Ann: "Vis à vis de qui?"
Bertram: "Jane. Les gens en général. J'ai une réputation a conserver."
Leigh Ann: "Vous êtes soucieux de votre image, je le conçois. Mais si il n'y avait pas tous ces paramètres à considérer, que feriez-vous?"
Bertram: "Je ferais mieux de rentrer chez moi."
Il allait lui échapper, alors, avant qu'il ne franchisse le seuil de l'appartement, elle essaya de le retenir.
Leigh Ann: "Gale! Ce soir, dans ce restaurant... Si je vous ai embrassé devant vos amis, c'était par provocation mais aussi... parce que j'en avais envie."
Bertram: "Ecoutez Leigh Ann, vous êtes encore sous le choc de la mort de Luther et si il doit se passer quelque chose, entre nous, un jour, je ne veux pas que ce soit pour de mauvaises raisons."
Leigh Ann: "Luther n'a rien à voir avec ça."
Il l'embrassa sur le front et sortit. La dernière phrase prononcée par la demoiselle était l'unique chose de vrai, dans tout ce qu'elle avait dit à Bertram. Une fois seule, elle se rendit compte que cet homme ne serait pas aussi facile à manipuler qu'elle l'aurait escompté. Pourtant, elle n'était pas loin de parvenir à le faire craquer. Elle l'aurait à l'usure. Peu importe le temps que cela prendrait, car c'était tout ce qui occupait son existence, désormais. Quand elle aurait découvert ce tatouage, sur lui, elle saurait qu'il faisait partie d'un groupe de policiers ripoux, dont Red John était probablement membre. Mais pour ça, il était impératif que Bertram se montre bien plus réceptif à ses avances. Ce tatouage était la clé. Grace à cet élément, non seulement, elle aurait enfin la certitude solide que ses soupçons étaient fondés, mais elle posséderait le moyen de faire pression sur lui.
Avant de se suicider, Bryan Mills qui avait confié, précédemment, à sa soeur, avoir croisé la route du tueur en série, avant les meurtres, lui avoua qu'il l'avait aussi vu ressortir de la villa. Après son crime, Red John était couvert du sang de ses victimes et s'était débarrassé de sa chemise. C'est là qu'il avait exposé cette marque à la vue de Mills, sans le savoir. C'était la seule description qu'il avait pu lui fournir, avant de mettre fin à ses jours.
Si elle se fiait aux indices qu'elle avait accumulé au cours de ses recherches, il était évident que ceux qui portaient ce signe étaient de près ou de loin liés à Red John. Bien sûr, elle n'avait pas fait état de cette ultime confidence de Mills à quiconque. Il ne semblait pas sain d'esprit à ce moment-là et elle ne l'avait pas cru. Ce n'est qu'en se remémorant la déposition de la prostitué de Los Angeles qu'elle s'était rendu compte de la véracité des allégations de Bryan Mills. Cela avait confirmé ses soupçons sur Bertram.
A peine une heure après leur arrivée chez Wainwright, Cho vit le directeur réapparaître en bas du bâtiment. Il fut interpellé par l'absence de sa cravate ainsi que par sa veste qu'il tenait à la main. Il se demanda logiquement si ils n'avaient fait que discuter. Inquiet et également jaloux (sans oser le reconnaître), il en fit part à Jane, immédiatement.
Le mentaliste, en compagnie de sa coéquipière, se trouvait dans son bureau, sur le canapé. Il sommeillait tandis qu'elle remplissait de la paperasse. Le portable du blond se mit à vibrer. Il écouta le rapport de son ami, sans sourciller et raccrocha en reprenant sa position horizontale.
Lisbon: "Alors?"
Jane: "Bertram est reparti de chez Leigh, à moitié débraillé."
Lisbon: "Et c'est tout ce que ça vous fait? Je croyais que vous cherchiez désespérément un moyen d'éloigner votre soeur de lui. Et en plus de ça, vous l'encouragez dans son projet de traquer Red John, alors que jusqu'à présent, il était votre chasse gardée. Je ne vous suis pas."
Jane se redressa: "Après la mort de Wainwright, Leigh n'avait plus aucun but. J'ai eu peur qu'elle n'envisage le pire. Alors, quand elle s'est mis en tête de se lancer à la poursuite de Red John, bien sûr que j'ai été effrayé, mais j'ai surtout été rassuré qu'elle ait retrouvé un sens à sa vie. Si je lui enlève cette motivation, elle n'aura plus rien à quoi se raccrocher."
Lisbon: "C'est un très gros risque, vous en avez conscience?"
Jane: "Ce dont j'ai conscience, c'est que ce risque lui permet de rester en vie. C'est paradoxal, je sais."
Il se recoucha aussitôt, en fermant les yeux. Sa collègue était déconcertée par son attitude envers elle et avait longtemps hésité à aborder ce problème. Il était grand temps de le faire.
Lisbon: "Qu'est-ce que vous faites ici, Jane?"
Jane: "Hum... Une sieste. Votre canapé est bien plus confortable que le mien."
Lisbon: "Je suis sérieuse. Vous ne m'adressez pratiquement pas la parole et quand vous vous y décidez, c'est uniquement pour évoquer votre soeur. Puis vous venez squatter mon bureau et c'est le silence total."
Jane s'assit: "Quel est le problème? J'ai toujours agit de cette manière. Rien n'a changé."
Lisbon: "C'est bien ça le problème. Vous vous complaisez dans l'immobilisme. Nous devions parler de notre relation et nous ne l'avons jamais fait. C'est vous qui me l'aviez suggéré."
Jane, d'un air innocent: "Vous êtes sûre? Je ne m'en souviens pas."
Lisbon désabusée: "Vous n'assumez même pas vos propres mots. J'abandonne. Ce petit jeu me fatigue."
Elle se replongea dans ses dossiers, résignée et terriblement déçue par l'incapacité de Jane à lui avouer une fois pour toutes ces sentiments envers elle. Cela ne semblait pas le déranger, ni troubler son sommeil. Il lui tournait le dos mais il ne dormait pas. La franchise de Térésa l'avait secoué. Il n'y avait pas d'ambiguïté pour lui. Ses sentiments étaient clairs, mais il n'arrivait pas à se livrer. Peut-être était-ce à cause de ce que son psychopathe de frère avait fait subir à Lisbon, ou bien à cause du souvenir d'Angela ou encore à cause de Red John... Non. Il se cherchait des excuses mais la vérité était que Jane était lâche et il le savait. Les deux femmes qui comptaient le plus pour lui, avaient traversé des épreuves traumatisantes et s'en étaient relevées, alors que lui ne progressait pas, terrifié à l'idée de perdre quelque chose ou plutôt quelqu'un qu'il n'avait pas encore. Se sentant de trop, il quitta ce bureau, pour se terrer dans son grenier. Lisbon le regarda par-dessus son dossier, persuadée que l'évolution qu'elle espérait ne se produirait pas de si tôt, voire jamais. Aurait-elle la volonté de l'attendre... Elle aurait aimé que Jane ait un peu du caractère fonceur de sa soeur qui ne se contentait pas d'attendre que les événements aient lieu par eux-même mais qui les provoquait.
TBC...
Suite
Voilà donc la suite, plus tôt que prévu.
Chapitre 35
Leigh Ann fréquenta Bertram pendant plusieurs semaines, de façon platonique. Ils se voyaient lors des parties de poker, au début, puis la fréquence de leur rencontres augmenta rapidement. Ils s'affichaient ensemble, en gardant des rapports amicaux. Toutefois, la jeune femme tenta maintes fois de faire évoluer leur relation qui stagnait.
Un soir, ils dînaient tous les deux dans un restaurant chic, où Bertram avait ses habitudes. Elle ne lui avait jamais posé de question personnelle, se contentant de discours plus légers. Cela lui convenait, jusqu'à ce jour. Ils étaient attablés, un whisky devant chacun d'eux. Bertram était fasciné par la tenue volontairement remarquable de la jeune femme, se résumant à une robe noire qui soulignait subtilement sa silhouette avantageuse.
Bertram: "Vous êtes très en beauté, ce soir, Leigh Ann."
Leigh Ann: "Vous aviez parlé d'un endroit sophistiqué, j'ai fait un effort pour me fondre dans la masse."
Bertram: "Ca me paraît compromis, avec ce que vous portez."
Leigh Ann: "Vous exagérez. Il y a des femmes bien plus belles que moi, ici."
Bertram: "Je vous assure que non. Bien. Vous connaissez mon opinion sur vous. Mais vous? Vous ne m'interrogez jamais sur ma vie personnelle. Pourquoi? Jane ne s'en est jamais privé."
Leigh Ann: "Peut-être parce que justement c'est personnel et ça ne me regarde pas."
Bertram: "Je suis tout de même curieux de savoir ce que vous pensez de moi, réellement, après tout ce temps. Soyez sincère. Nous sommes amis, à présent, n'ayez pas peur de me froisser."
Elle avala sa boisson d'un trait, et se lança.
Leigh Ann: "Vous l'aurez voulu. Vous êtes un meneur d'hommes, quelqu'un qui ressent le besoin de s'imposer par l'autorité. D'où votre poste, au CBI, j'imagine. Vous voulez qu'on vous respecte mais aussi, attiser la confiance de vos interlocuteurs. Ce qui explique l'alliance que vous portez, sans être marié. Les gens ont plus de mal à accorder du crédit à un célibataire, libre de toutes obligations."
Bertram: "Très impressionnant. Vous avez raison sur toute la ligne. Sauf pour l'alliance. Je la porte effectivement dans cette optique. Mais j'ai été marié."
Leigh Ann: "Vous n'avez pas le comportement d'un veuf. Je pari qu'elle est partie avec son prof de yoga."
Bertram: "Pas de yoga, le prof de tennis. Vous êtes redoutable."
Leigh Ann: "Vous savez, ce n'est qu'une histoire de déduction."
Il fronça les sourcils.
Leigh Ann: "Il n'y a pas de photo de votre femme, sur votre bureau. Si elle était décédée, vous en auriez une."
Il sourit en levant son verre. La jeune femme se sentait observée de toutes parts. En effet, tous les regards étaient braqués sur leur table.
Leigh Ann: "J'ai l'impression que nous ne passons pas inaperçus."
Bertram: "Il y a beaucoup de mes fréquentations, ici, ce soir. Que vont-ils penser en me voyant avec vous?"
Leigh Ann: "Oh, que vous vous offrez une call girl pour la soirée et que vous les aimez plus jeunes que vous."
Il manqua s'étouffer.
Bertram: "Vous croyez?"
Leigh Ann: "Ca vous pose un problème? Pas à moi."
Elle se leva de sa chaise pour se rapprocher de lui, posa sa main sur la sienne.
Bertram chuchota: "Qu'est-ce que vous faites?"
Leigh Ann: "Je donne à vos amis de quoi alimenter leurs conversations."
Elle l'embrassa à la commissure des lèvres, ce qui le paralysa de surprise. Abasourdi par ce baiser, il lui fallut quelques secondes pour s'en remettre. Il la suivit du regard, alors qu'elle se rendait dans les toilettes de l'établissement. La demoiselle avait vu juste, à propos du qu'en dira-t-on. Il ne fallut pas longtemps, pour que les convives ne se mettent à commenter ce à quoi ils avaient assisté.
L'attente fut interminable pour Bertram qui s'impatientait du retour de la jeune femme. Le fait est qu'il se sentait très mal à l'aise, dévisagé par cette foule. Non pas que cela le dérangeait outre mesure d'être l'objet des attentions, (en tant que directeur du CBI, il en était accoutumé) mais là, il ne s'agissait pas de l'homme public. La teneur des commérages le ciblait personnellement. Leigh Ann en entendit d'ailleurs quelques uns, en revenant vers la salle de réception. Chemin faisant, elle aperçut, du coin de l'oeil, l'asiatique, accoudé au comptoir du bar. Elle vint à sa rencontre, un brin contrariée, d'autant plus que de son tabouret, il avait une vue directe sur leur table.
Leigh Ann: "Tiens, tiens. Agent Cho. J'espère que le spectacle vous convient."
Cho conservant son flegme: "Je suis là par..."
Elle lui coupa la parole: "Par hasard. Avec votre salaire de flic, ça m'étonnerait que vous ayez les moyens de vous offrir ne serait-ce qu'un café ici. Quoiqu'il en soit, finissez votre verre et allez dire à votre commanditaire que sa soeur n'a pas besoin de garde rapprochée."
Cho: "C'est vrai que vous avez ce qu'il vous faut. Vous n'avez pas perdu de temps pour trouver un remplaçant à Wainwright."
Il tourna explicitement la tête, en direction du chef du CBI.
Leigh Ann: "Les apparences sont contre moi. Mais ce n'est pas ce que vous croyez."
Visiblement, Jane ne l'avait pas informé de tous les détails, ce qui expliquait son cynisme.
Cho: "Vous n'avez pas de comptes à me rendre. Je ne suis pas intime avec vous, contrairement à Bertram. D'abord le chef du département et maintenant, le directeur du CBI. Vous savez les choisir."
Elle encaissa cette remarque, sans se braquer contre lui, car, après tout, vu de l'extérieur, c'était l'impression que cela donnait.
Leigh Ann: "Vous êtes à côté de la plaque agent Cho. C'est pour ça que je ne relèverais pas ce que vous venez de dire."
Sans lui permettre de rétorquer, elle rejoignit la pièce à côté. Décidément, les problèmes de communication étaient devenu récurrents entre elle et Cho. Dès qu'ils se croisaient, une dispute éclatait systématiquement. Cette fois, c'était lui qui l'avait déclenchée, par le ton de ses propos. Néanmoins, il resta sur place et continua de les espionner.
De retour à sa table, la jeune femme attrapa son sac, sans se rasseoir.
Leigh Ann: "L'ambiance devient oppressante. Allons-y, vous voulez bien?"
Bertram: "J'allais vous le proposer."
Il paya la note, puis ils récupérèrent sa voiture, garée devant le restaurant, par un employé. Celui-ci tendit les clés à Bertram et reçut un billet en échange. L'asiatique était sortit, juste à ce moment, aperçut aussitôt par Leigh Ann. Elle lui adressa un regard qui le mettait en garde. Il comprit le message mais décida tout de même de les suivre. Le véhicule stoppa devant l'immeuble de Wainwright. Personne n'en descendit pendant de longues minutes. Cho ne distinguait rien, derrière les vitres teintées. Il imagina qu'ils devaient être en pleine discussion. En fait, il ne voulait pas envisager l'autre possibilité qui était inconcevable pour lui comme pour Jane. Il se trouve que sa première hypothèse était la bonne.
Leigh Ann: "Vous voulez monter pour boire un café?"
Il ne su quoi dire, surtout après ce qui s'était passé, au restaurant.
Leigh Ann: "S'il vous plait, Gale."
Comme il faisait preuve d'une grande réticence, elle insista sur le fait qu'elle éprouvait encore des difficultés à se retrouver, sans Luther, dans cet appartement et avait besoin d'une oreille attentive. La pensant de bonne foi, il la suivit, à nouveau.
Cho attendait au bas de l'immeuble, dans sa voiture, un livre dans les mains. Il n'en lu pas une ligne, trop préoccupé par ce qui se déroulait dans l'appartement de la jeune femme. Celle-ci invita Bertram à entrer et à se mettre à l'aise, pendant qu'elle préparait du café. Il ôta sa veste et desserra légèrement sa cravate, avant de s'asseoir avec elle, sur le sofa. Après une longue conversation, principalement accès sur leur souvenirs respectifs, au sujet de Luther, Bertram fit mine de se lever pour partir, vu l'heure tardive. Mais la jeune femme, à côté de lui, en avait décidé autrement. Elle saisi sa main, l'obligeant à rester assis et se rapprocha de lui, dangereusement. Avant qu'il n'ait le moindre réflexe, elle posa ses lèvres sur les siennes. Ce fut bref mais suffisant pour le troubler.
Bertram: "Leigh Ann... Je suis flatté, vous êtes une femme superbe. Mais j'ai l'âge d'être votre père."
Leigh Ann: "Et alors? Vous ne l'êtes pas."
Elle s'apprêtait à réitérer son geste, mais il la retint dans son élan.
Bertram: "Ca risque de déplaire à votre frère."
Leigh Ann: "C'est ma vie, pas la sienne."
Bertram: "Vous pourriez avoir n'importe qui. Pourquoi moi? Je n'ai rien d'un jeune homme."
Leigh Ann: "Vous me plaisez. Ce n'est pas un crime."
Bertram: "Je sais pourquoi vous faites ça. Vous essayez d'effacer Luther de votre mémoire. Ce n'est pas la bonne méthode."
Leigh Ann: "Je sais parfaitement ce que je fais."
Elle revint vers lui, défaisant complètement sa cravate, elle la fit glisser le long de son cou et commença à déboutonner le col de sa chemise.
Bertram: "Ce ne serait pas convenable."
Leigh Ann: "Vis à vis de qui?"
Bertram: "Jane. Les gens en général. J'ai une réputation a conserver."
Leigh Ann: "Vous êtes soucieux de votre image, je le conçois. Mais si il n'y avait pas tous ces paramètres à considérer, que feriez-vous?"
Bertram: "Je ferais mieux de rentrer chez moi."
Il allait lui échapper, alors, avant qu'il ne franchisse le seuil de l'appartement, elle essaya de le retenir.
Leigh Ann: "Gale! Ce soir, dans ce restaurant... Si je vous ai embrassé devant vos amis, c'était par provocation mais aussi... parce que j'en avais envie."
Bertram: "Ecoutez Leigh Ann, vous êtes encore sous le choc de la mort de Luther et si il doit se passer quelque chose, entre nous, un jour, je ne veux pas que ce soit pour de mauvaises raisons."
Leigh Ann: "Luther n'a rien à voir avec ça."
Il l'embrassa sur le front et sortit. La dernière phrase prononcée par la demoiselle était l'unique chose de vrai, dans tout ce qu'elle avait dit à Bertram. Une fois seule, elle se rendit compte que cet homme ne serait pas aussi facile à manipuler qu'elle l'aurait escompté. Pourtant, elle n'était pas loin de parvenir à le faire craquer. Elle l'aurait à l'usure. Peu importe le temps que cela prendrait, car c'était tout ce qui occupait son existence, désormais. Quand elle aurait découvert ce tatouage, sur lui, elle saurait qu'il faisait partie d'un groupe de policiers ripoux, dont Red John était probablement membre. Mais pour ça, il était impératif que Bertram se montre bien plus réceptif à ses avances. Ce tatouage était la clé. Grace à cet élément, non seulement, elle aurait enfin la certitude solide que ses soupçons étaient fondés, mais elle posséderait le moyen de faire pression sur lui.
Avant de se suicider, Bryan Mills qui avait confié, précédemment, à sa soeur, avoir croisé la route du tueur en série, avant les meurtres, lui avoua qu'il l'avait aussi vu ressortir de la villa. Après son crime, Red John était couvert du sang de ses victimes et s'était débarrassé de sa chemise. C'est là qu'il avait exposé cette marque à la vue de Mills, sans le savoir. C'était la seule description qu'il avait pu lui fournir, avant de mettre fin à ses jours.
Si elle se fiait aux indices qu'elle avait accumulé au cours de ses recherches, il était évident que ceux qui portaient ce signe étaient de près ou de loin liés à Red John. Bien sûr, elle n'avait pas fait état de cette ultime confidence de Mills à quiconque. Il ne semblait pas sain d'esprit à ce moment-là et elle ne l'avait pas cru. Ce n'est qu'en se remémorant la déposition de la prostitué de Los Angeles qu'elle s'était rendu compte de la véracité des allégations de Bryan Mills. Cela avait confirmé ses soupçons sur Bertram.
A peine une heure après leur arrivée chez Wainwright, Cho vit le directeur réapparaître en bas du bâtiment. Il fut interpellé par l'absence de sa cravate ainsi que par sa veste qu'il tenait à la main. Il se demanda logiquement si ils n'avaient fait que discuter. Inquiet et également jaloux (sans oser le reconnaître), il en fit part à Jane, immédiatement.
Le mentaliste, en compagnie de sa coéquipière, se trouvait dans son bureau, sur le canapé. Il sommeillait tandis qu'elle remplissait de la paperasse. Le portable du blond se mit à vibrer. Il écouta le rapport de son ami, sans sourciller et raccrocha en reprenant sa position horizontale.
Lisbon: "Alors?"
Jane: "Bertram est reparti de chez Leigh, à moitié débraillé."
Lisbon: "Et c'est tout ce que ça vous fait? Je croyais que vous cherchiez désespérément un moyen d'éloigner votre soeur de lui. Et en plus de ça, vous l'encouragez dans son projet de traquer Red John, alors que jusqu'à présent, il était votre chasse gardée. Je ne vous suis pas."
Jane se redressa: "Après la mort de Wainwright, Leigh n'avait plus aucun but. J'ai eu peur qu'elle n'envisage le pire. Alors, quand elle s'est mis en tête de se lancer à la poursuite de Red John, bien sûr que j'ai été effrayé, mais j'ai surtout été rassuré qu'elle ait retrouvé un sens à sa vie. Si je lui enlève cette motivation, elle n'aura plus rien à quoi se raccrocher."
Lisbon: "C'est un très gros risque, vous en avez conscience?"
Jane: "Ce dont j'ai conscience, c'est que ce risque lui permet de rester en vie. C'est paradoxal, je sais."
Il se recoucha aussitôt, en fermant les yeux. Sa collègue était déconcertée par son attitude envers elle et avait longtemps hésité à aborder ce problème. Il était grand temps de le faire.
Lisbon: "Qu'est-ce que vous faites ici, Jane?"
Jane: "Hum... Une sieste. Votre canapé est bien plus confortable que le mien."
Lisbon: "Je suis sérieuse. Vous ne m'adressez pratiquement pas la parole et quand vous vous y décidez, c'est uniquement pour évoquer votre soeur. Puis vous venez squatter mon bureau et c'est le silence total."
Jane s'assit: "Quel est le problème? J'ai toujours agit de cette manière. Rien n'a changé."
Lisbon: "C'est bien ça le problème. Vous vous complaisez dans l'immobilisme. Nous devions parler de notre relation et nous ne l'avons jamais fait. C'est vous qui me l'aviez suggéré."
Jane, d'un air innocent: "Vous êtes sûre? Je ne m'en souviens pas."
Lisbon désabusée: "Vous n'assumez même pas vos propres mots. J'abandonne. Ce petit jeu me fatigue."
Elle se replongea dans ses dossiers, résignée et terriblement déçue par l'incapacité de Jane à lui avouer une fois pour toutes ces sentiments envers elle. Cela ne semblait pas le déranger, ni troubler son sommeil. Il lui tournait le dos mais il ne dormait pas. La franchise de Térésa l'avait secoué. Il n'y avait pas d'ambiguïté pour lui. Ses sentiments étaient clairs, mais il n'arrivait pas à se livrer. Peut-être était-ce à cause de ce que son psychopathe de frère avait fait subir à Lisbon, ou bien à cause du souvenir d'Angela ou encore à cause de Red John... Non. Il se cherchait des excuses mais la vérité était que Jane était lâche et il le savait. Les deux femmes qui comptaient le plus pour lui, avaient traversé des épreuves traumatisantes et s'en étaient relevées, alors que lui ne progressait pas, terrifié à l'idée de perdre quelque chose ou plutôt quelqu'un qu'il n'avait pas encore. Se sentant de trop, il quitta ce bureau, pour se terrer dans son grenier. Lisbon le regarda par-dessus son dossier, persuadée que l'évolution qu'elle espérait ne se produirait pas de si tôt, voire jamais. Aurait-elle la volonté de l'attendre... Elle aurait aimé que Jane ait un peu du caractère fonceur de sa soeur qui ne se contentait pas d'attendre que les événements aient lieu par eux-même mais qui les provoquait.
TBC...
Suite
Dernière édition par lilia le Jeu 9 Jan 2014 - 23:50, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Les liens du sang ^
J'ai vraiment beaucoup de mal avec cette nouvelle intrigue autour de la traque de RJ/Bertram. J'ai l'impression que c'est une nouvelle fic, sans rapport flagrant avec la précédente, centrée sur l’Écorcheur, si ce n'est qu'on est après. Je suis surtout gênée par la nonchalance de Jane. Certes, il sait comme la vengeance peut être une planche de salut. Mais le fait qu'il abandonne si facilement sa planche de salut à sa sœur me déconcerte réellement. Qu'en est-il de la quête personnelle de Jane ?
Lisbon lassée par le comportement de Jane, qui est pourtant au clair avec ses sentiments, au clair mais trop peureux pour faire quelque chose....qu'est-ce qui va pouvoir faire bouger les choses ?
Lisbon lassée par le comportement de Jane, qui est pourtant au clair avec ses sentiments, au clair mais trop peureux pour faire quelque chose....qu'est-ce qui va pouvoir faire bouger les choses ?
Re: Les liens du sang ^
Je comprends pas trop la réaction de Bertram... Certes, je vois très bien pourquoi il l'a repoussé, mais pourquoi maintenant ? Je veux dire, Leigh le drague depuis le début, ça se voyait très bien qu'elle ne cherchait pas à être son amie.
Et je ne vois pas Bertram en Red John, car ce dernier serait beaucoup plus méfiant vis-à-vis de Leigh, elle reste une Jane après tout. Mais peut-être qu'il joue avec, ou alors ce n'est qu'un disciple
Comme Jane Doe, je comprends pas non plus la passivité de Jane. Leigh a en effet retrouvé un sens à sa vie mais pas sûr que ça soit le meilleur. En plus de risquer sa vie, quand elle aura trouvé et arrêté Red John, que fera-t-elle ?
Jane sait ses sentiments pour Lisbon mais il veut pas lui dire... Grr il est pas chiant celui-là ^^
Malgré tout, je continue à aimer ton histoire et il me tarde la suite !
Et je ne vois pas Bertram en Red John, car ce dernier serait beaucoup plus méfiant vis-à-vis de Leigh, elle reste une Jane après tout. Mais peut-être qu'il joue avec, ou alors ce n'est qu'un disciple
Comme Jane Doe, je comprends pas non plus la passivité de Jane. Leigh a en effet retrouvé un sens à sa vie mais pas sûr que ça soit le meilleur. En plus de risquer sa vie, quand elle aura trouvé et arrêté Red John, que fera-t-elle ?
Jane sait ses sentiments pour Lisbon mais il veut pas lui dire... Grr il est pas chiant celui-là ^^
Malgré tout, je continue à aimer ton histoire et il me tarde la suite !
0Camille- Agent de circulation
- Personnage préféré : Lisbon, Jane
Re: Les liens du sang ^
Merci Jane Doe et Camille.
Voici la suite...
Chapitre 36
L'avenir semblait mal engagée, aussi bien du côté de Jane que de celui de sa soeur. Chacun, à sa manière, avait compromis la suite des événements. Leigh Ann s'était montrée beaucoup trop entreprenante avec Bertram et l'avait fait fuir par son assurance. Quand à Jane, il avait blessé son amie, en se comportant comme Jane. Bien qu'il l'ai contrée, il adhérait entièrement à l'opinion de Lisbon sur le fait qu'il soit aussi passif par rapport aux agissements de sa cadette. Même si il était trop fier pour l'admettre devant elle, il devait redresser la situation.
Au terme de cette nuit de doutes, le mentaliste alla rendre visite à Leigh Ann, afin de la raisonner. Les choses étaient entrain de partir en vrille. Il était clair qu'elle ne maîtrisait plus rien. Alors, il fallait arrêter les frais, avant que cela n'empire. C'est donc armé d'une détermination sans failles, qu'il se rendit chez elle. Il sonna à la porte et la vit apparaître, dans l'entrebaillement. Elle portait une chemise d'homme et paraissait fatiguée par sa nuit. Cela aurait pu suffire au consultant pour en déduire qu'elle n'était pas seule, dans son lit, si il avait ignoré que Bertram l'avait quittée la veille.
Leigh Ann: "Salut Patrick. Qu'est-ce qui t'amène, de si bonne heure?"
Jane: "Jolie chemise. Un peu trop masculine."
Leigh Ann: "On se calme. Ce n'est pas celle de Gale."
Jane: "Gale. Tu l'appelle par son prénom? Je vois que ton plan avance bien."
Leigh Ann: "Pas autant que je le voudrais. A vrai dire, c'est plutôt mal parti."
Jane: "Tu es bien dépitée. Qu'est-ce qui s'est passé?"
Leigh Ann: "Rien. J'ai été explicite avec lui, mais il m'a repoussée. Il se trouve trop vieux pour moi."
Jane: "Il a raison. Je suis soulagé que Bertram en soit conscient. Ca t'incitera peut-être à arrêter cette folie."
Leigh Ann: "Je n'ai jamais dit ça. Il est réticent mais pas totalement fermé à l'idée d'avoir plus qu'une relation amicale."
Jane: "Qu'est-ce qui pourrait te faire renoncer? Il y a bien quelque chose."
Leigh Ann: "Pas quelque chose. Quelqu'un."
Jane: "Leigh... Si je pouvais le faire revenir, je le ferais."
Leigh Ann: "C'est bien la première fois que je regrette que tu ne sois pas un véritable médium. Je pourrais lui parler. Je ne sais même pas où il est enterré. Sa mère a agit en douce. Et en supposant que j'arrive à trouver le cimetière, je suis certaine que je n'aurais pas accès à sa sépulture."
Jane: "Elle n'a pas le droit de faire ça."
Leigh Ann: "Oui, mais elle en a le pouvoir et une fortune personnelle pour obtenir ce qu'elle veut de n'importe qui. Assez parlé de mes problèmes. Toi, tu n'as pas l'air bien plus en forme que moi. C'est Lisbon, n'est-ce pas. Raconte."
Jane: "Disons, pour faire court, que ton frère est le dernier des mufles."
Leigh Ann: "C'est à ce point-là. Tu n'as jamais été très subtil, en matière de relations sentimentales."
Jane: "Je te remercie de tes encouragements. Ca me fait chaud au coeur."
Leigh Ann: "Ne sois pas cynique. Ca ne te va pas au teint."
Elle lui arracha un sourire.
Leigh Ann: "J'aime mieux ça. Bouge pas d'ici, j'en ai pour une minute et après, on ira prendre le p'tit dej', en ville."
Elle fila dans sa chambre, afin de revêtir une tenue plus convenable. Dans la précipitation, elle en oublia que son portable était resté sur la table du salon. Evidemment, un message arriva, en son absence. Le mentaliste ne se priva pas de le lire, aussitôt. Il venait de Bertram. Quand la jeune femme revint dans la pièce, et qu'elle le prit sur le fait, sa réaction ne se fit pas attendre.
Leigh Ann: "Hey! Te gêne surtout pas."
Jane lui rendant l'appareil: "Désolé. Il a sonné, tu n'étais pas là, alors..."
Leigh Ann: "Tu t'aies dit que tu allais en profiter pour jeter un oeil."
Elle lu le sms, esquissant un sourire.
Jane: "Je peux te poser une question Leigh?"
Leigh Ann: "Oui, quoi?"
Jane: "Est-ce que tu es certaine de ne faire que jouer la comédie avec lui?"
Leigh Ann rougissant légèrement: "Qu'est-ce que tu insinues?"
Jane: "Tu es entrain de tomber amoureuse."
Leigh Ann: "N'importe quoi. Tu délires."
Jane: "Tu souris en lisant son message et tu as rougis à l'instant."
Leigh Ann: "Je suis bonne comédienne."
Il ne relâchait pas son attention sur elle, tandis qu'elle débarrassait leurs tasses. Son regard insistant l'insupporta.
Leigh Ann: "Quoi?"
Jane: "Tu perds ton sang froid, quand je parle de Bertram. Qu'est-ce qui t'arrive?"
Leigh Ann retrouvant son calme: "Ca fait plus de deux mois que je le côtoie et je n'ai pas détecté le plus petit signe d'agressivité chez lui. Il se comporte en vrai gentleman. Hier soir, n'importe quel type en aurait profité mais pas lui. C'est l'opposé de l'individu décrit par cette fille à L.A."
Jane: "Dans ce cas, ce n'est peut-être pas lui. Tu peux t'arrêter."
Leigh Ann: "Pas encore. Je dois savoir quelles sont ses réactions, dans un cadre plus privé. Et je n'ai pas eu l'occasion de voir..."
Jane: "Le tatouage. Il n'existe peut-être même pas! Tu te bases sur les élucubrations d'une droguée et d'un psychopathe."
Leigh Ann: "Il existe. Mills ne m'aurait pas menti, pas avant de se donner la mort."
L'heure avançait et il était temps que cette désagréable conversation s'achève, surtout pour elle.
Leigh Ann: "Ecoute Patrick, nous avons déjà parlé de tout ça. Je ne veux pas revenir là-dessus."
Insidieusement, elle se dirigea vers la porte et l'ouvrit, la gardant intentionnellement ouverte.
Jane se sentant visé par son invitation, la rejoignit: "Très bien, je m'en vais. Mais permet-moi de te donner un dernier conseil."
Leigh Ann soupira: "Je suis toute ouïe."
Jane: "Fais attention."
Leigh Ann: "Je fais toujours attention. Je me méfie de Bertram quoi que tu en dises."
Jane: "Il n'y a pas que de lui que tu dois te méfier, mais aussi de toi."
Leigh Ann: "Moi?"
Jane: "Tu as perdu ton mari depuis peu, tu es fragile, même si tu le nies. Bertram se montre prévenant et il est normal que tu développes des sentiments ambigus envers lui."
Leigh Ann: "Tu te trompes. Je gère parfaitement mes émotions. Tu vas être en retard au bureau."
Jane: "Comme tu voudras. Tu sais où me trouver."
Elle referma la porte sur lui. En y repensant, elle se rendit compte qu'elle s'était engagée sur un chemin glissant. Il y avait du vrai dans le discours de son frère. Leigh Ann était trop sûre d'elle et n'avait pas soupçonné un seul instant que cela puisse arriver. Elle s'obstinait à ne pas le croire. C'était complètement absurde qu'elle se laisse séduire et ce, malgré sa vulnérabilité actuelle, qu'elle ne voulait pas reconnaître.
Patrick était persuadé de ne pas faire fausse route concernant sa cadette. Il se mit en tête de trouver l'endroit où reposait Wainwright. Leigh Ann avait besoin de se recueillir près de son mari. C'était la seule solution pour lui faire reprendre ses esprits. Il retourna donc au CBI, pour demander l'aide de Van Pelt. D'une générosité hors du commun, elle ne la lui refuserait pas. Le blond entra dans l'open space et se faufila jusqu'au bureau de la rouquine, ne voulant pas être repéré par son équipière.
Jane: "Grace?"
Van Pelt: "Pourquoi tu chuchotes?"
Jane: "J'ai besoin que tu me rendes un service."
Van Pelt: "C'est quelque chose d'illégal pour que tu ne veuilles pas que Lisbon soit au courant?"
Jane: "Ce n'est pas illégal, je voudrais que tu fasses une recherche."
Van Pelt: "Qu'est-ce que tu veux savoir?"
Jane: "Où Wainwright a été enterré."
Van Pelt: "Ta soeur ne le sait pas? Je croyais qu'elle avait assisté à ses obsèques."
Jane: "C'est une histoire compliquée. La mère de Wainwright s'est arrangé pour l'en exclure."
Van Pelt: "C'est ignoble de faire une chose pareille."
Jane: "Tu peux trouver ce renseignement?"
Van Pelt: "Je m'y met tout de suite."
Jane: "Merci Grace. Pas un mot à Lisbon. Elle m'en veut déjà assez, ce n'est pas la peine d'en rajouter en l'informant que j'utilise les ressources du bureau à titre personnel."
Van Pelt: "Qu'est-ce que tu lui as encore fait?"
Jane: "J'ai parlé sans réfléchir."
Van Pelt: "Oh. Comme d'habitude. C'est pas grave, elle passera l'éponge."
Jane: "Pas cette fois."
L'asiatique, qui n'était pas présent jusque-là, déboula dans la salle, apportant une nouvelle inquiétante, à l'équipe.
Cho: "Ne t'installe pas dans ton canapé Jane. On a du boulot."
Un corps avait été signalé par la police de San Diego. Exposé dans une ruelle sordide, il portait la signature de Red John. Cette victime avait été agressée entre 23h et 1h du matin. L'information préoccupa tout le monde, sauf Jane. En effet, il était soulagé car Bertram se trouvait en compagnie de Leigh Ann, à cette heure-là. Il ne pouvait pas être l'auteur de ce meurtre et donc cela l'excluait de la liste des suspects capable d'endosser le rôle du tueur en série californien. Malheureusement, ce n'est pas ce qui détournerait la jeune femme de cet homme qui, selon elle, était en cheville avec Red John, faute d'être Red john lui-même. Si les risques pour sa vie en étaient minimisés, ils restaient toutefois possibles. Mais Leigh Ann s'en moquait éperdument et la visite de son frère ne lui fit ni chaud ni froid. Cela la conforta dans son choix de ne pas rompre le contact avec Bertram. D'ailleurs, elle partit directement à l'hôtel de ville.
A son arrivée, elle aperçu, depuis le hall, plusieurs individus, sortir du bureau du directeur du CBI. Elle se cacha dans une salle de réunion, vide, afin de les écouter, à leur insu, lorsqu'ils passeraient près d'elle. Elle distingua les badges à leurs ceintures. L'un d'eux dit aux autres: "Vous croyez qu'il le fera?". Son acolyte répondit: "Il sait ce qu'il risque dans le cas contraire."
Après s'être assurée que le couloir était désert, elle sortit de sa cachette pour se diriger vers le bureau de Bertram. Elle frappa et entra.
Bertram: "Leigh Ann."
Leigh Ann: "Je vous dérange?"
Bertram s'empressa de ranger un paquet, au fond de sa mallette: "Vous ne me dérangez jamais. Asseyez-vous, je vous en prie."
Leigh Ann: "Je voulais vous remercier pour l'invitation à dîner de ce soir. Je l'accepte avec plaisir."
Bertram: "Un simple coup de téléphone aurait suffit. Même si je suis ravi de vous revoir. Ne vous méprenez pas."
Leigh Ann: "J'ai été surprise que vous vouliez encore passer du temps avec moi, qui plus est, dans votre appartement et surtout, après mon attitude déplacée. Je dois m'excuser pour ça. J'ai précipité les choses. Des choses que vous ne souhaitez peut-être pas voir se produire entre nous. Je vous ai choqué."
Bertram: "Absolument pas. Mais vous devriez parler à quelqu'un, un psy, un ami. Je suis prêt à vous écouter si vous le souhaitez."
Leigh Ann: "Tout le monde veut m'aider en discutant, mais j'ai dépassé ce stade, il y a longtemps. J'ai besoin d'autre chose."
Elle planta son regard dans le sien. Bien qu'ils aient été séparés par un bureau et qu'il n'aient aucun échange physique, la tension était palpable.
Bertram: "Leigh Ann..."
Il quitta son fauteuil pour aller vers la fenêtre, où elle le suivit.
Leigh Ann: "Je sais que ce n'est pas convenable de la part d'une femme de tenir ce genre de propos. Mais je me sens seule. Si vous saviez ce que c'est difficile."
Devant l'expression du visage de Bertram, elle recula d'un pas.
Leigh Ann: "Vous êtes entrain de me juger, je le sens. Vous vous dites que je ne devais pas tenir tant que ça à Luther, pour me jeter dans les bras d'un autre, aussi rapidement après sa mort."
Bertram: "Je n'ai pas pensé à ça, sur le moment."
Leigh Ann: "Alors plus tard, en rentrant chez vous."
Bertram: "Non. Je comprend que vous cherchiez la compagnie d'un homme, de quelqu'un qui pourra vous apporter ce genre de réconfort. Je suis simplement surpris d'être cette personne."
Leigh Ann: "Vous l'êtes. J'ai confiance en vous. Je me sens en sécurité avec vous, Gale."
Elle se rapprocha de lui et l'embrassa en se hissant sur la pointe des pieds. Mais cette fois, elle n'essuya pas de refus. Au contraire, il participa volontier à cette étreinte, à laquelle la jeune femme mit fin, au bout de quelques secondes.
Leigh Ann: "A ce soir, Gale."
Bertram: "A ce soir."
Elle reprit sa veste, sur le dossier de sa chaise, en jetant discrètement un coup d'oeil à la mallette, sur le sol. Puis, elle partit, le laissant avec un sourire satisfait, sur le visage. Apparemment, il ne se doutait de rien. Leigh Ann était intriguée par ce colis qu'il avait pris soin de dissimuler. Elle imaginait qu'il s'agissait de quelque chose d'important qu'il rapporterait probablement chez lui, pour le mettre en lieu sûr. Ainsi, elle profiterait de leur soirée en tête à tête, pour découvrir ce que ces hommes lui avaient confié.
Occupé à analyser la dernière scène de crime de Red John, en date, le consultant reçut un appel de Van Pelt.
Jane: "Tu as une adresse?"
Van Pelt: "Justement non. Je n'ai rien. C'est bizarre."
Jane: "Comment ça?"
Van Pelt: "Il n'y a pas de trace du décès de Wainwright, que ce soit dans la presse, ou dans les archives de la ville de Philadelphie. Il n'est fait mention nulle part d'une inhumation ou d'une crémation d'un membre de la famille Wainwright, cette année. C'est comme si il s'était évaporé."
Il y eu un grand silence.
Van Pelt: "Jane? T'es là?"
Jane: "Merci Grace."
Van Pelt: "Désolée de ne pas avoir pu t'aider."
Jane: "Tu as fais bien plus."
Il referma le clapé de son mobile, un sourire naissant sur ses lèvres. La brunette, qui le surveillait de loin, vint à sa rencontre. Elle était plus glaciale qu'un iceberg avec lui, en réaction à leur entrevue matinale.
Lisbon: "Vous avez l'air fier de vous. Dois-je en déduire que vous avez résolu cette affaire. C'est pour ça qu'on vous paye, après tout."
Jane: "Oui. C'est Red John qui a tué cette femme. Je rentre à Sacramento. Vous n'avez plus besoin de moi, ici."
Il rejoignit sa DS, sous le regard ébahi de sa patronne.
Lisbon: "Jane!"
Il resta sourd à ses appels, attisant l'incompréhension de l'agent. Cho la rejoignit.
Lisbon: "Qu'est-ce qui peut être plus important que Red John, pour lui faire lâcher cette enquête?"
Cho: "Vous posez vraiment la question?"
Lisbon: "Leigh Ann. C'est à croire que plus rien d'autre ne compte pour Jane."
Il semblait évident que les priorités du consultant avaient changées brutalement. Il avait une intuition et espérait qu'elle se vérifierait. Il désirait plus que tout préserver sa soeur et tant pis si cela l'amenait à négliger la traque de son ennemi juré et même Lisbon. De toutes façons, il ne savait plus comment s'y prendre avec elle.
TBC...
Suite
Voici la suite...
Chapitre 36
L'avenir semblait mal engagée, aussi bien du côté de Jane que de celui de sa soeur. Chacun, à sa manière, avait compromis la suite des événements. Leigh Ann s'était montrée beaucoup trop entreprenante avec Bertram et l'avait fait fuir par son assurance. Quand à Jane, il avait blessé son amie, en se comportant comme Jane. Bien qu'il l'ai contrée, il adhérait entièrement à l'opinion de Lisbon sur le fait qu'il soit aussi passif par rapport aux agissements de sa cadette. Même si il était trop fier pour l'admettre devant elle, il devait redresser la situation.
Au terme de cette nuit de doutes, le mentaliste alla rendre visite à Leigh Ann, afin de la raisonner. Les choses étaient entrain de partir en vrille. Il était clair qu'elle ne maîtrisait plus rien. Alors, il fallait arrêter les frais, avant que cela n'empire. C'est donc armé d'une détermination sans failles, qu'il se rendit chez elle. Il sonna à la porte et la vit apparaître, dans l'entrebaillement. Elle portait une chemise d'homme et paraissait fatiguée par sa nuit. Cela aurait pu suffire au consultant pour en déduire qu'elle n'était pas seule, dans son lit, si il avait ignoré que Bertram l'avait quittée la veille.
Leigh Ann: "Salut Patrick. Qu'est-ce qui t'amène, de si bonne heure?"
Jane: "Jolie chemise. Un peu trop masculine."
Leigh Ann: "On se calme. Ce n'est pas celle de Gale."
Jane: "Gale. Tu l'appelle par son prénom? Je vois que ton plan avance bien."
Leigh Ann: "Pas autant que je le voudrais. A vrai dire, c'est plutôt mal parti."
Jane: "Tu es bien dépitée. Qu'est-ce qui s'est passé?"
Leigh Ann: "Rien. J'ai été explicite avec lui, mais il m'a repoussée. Il se trouve trop vieux pour moi."
Jane: "Il a raison. Je suis soulagé que Bertram en soit conscient. Ca t'incitera peut-être à arrêter cette folie."
Leigh Ann: "Je n'ai jamais dit ça. Il est réticent mais pas totalement fermé à l'idée d'avoir plus qu'une relation amicale."
Jane: "Qu'est-ce qui pourrait te faire renoncer? Il y a bien quelque chose."
Leigh Ann: "Pas quelque chose. Quelqu'un."
Jane: "Leigh... Si je pouvais le faire revenir, je le ferais."
Leigh Ann: "C'est bien la première fois que je regrette que tu ne sois pas un véritable médium. Je pourrais lui parler. Je ne sais même pas où il est enterré. Sa mère a agit en douce. Et en supposant que j'arrive à trouver le cimetière, je suis certaine que je n'aurais pas accès à sa sépulture."
Jane: "Elle n'a pas le droit de faire ça."
Leigh Ann: "Oui, mais elle en a le pouvoir et une fortune personnelle pour obtenir ce qu'elle veut de n'importe qui. Assez parlé de mes problèmes. Toi, tu n'as pas l'air bien plus en forme que moi. C'est Lisbon, n'est-ce pas. Raconte."
Jane: "Disons, pour faire court, que ton frère est le dernier des mufles."
Leigh Ann: "C'est à ce point-là. Tu n'as jamais été très subtil, en matière de relations sentimentales."
Jane: "Je te remercie de tes encouragements. Ca me fait chaud au coeur."
Leigh Ann: "Ne sois pas cynique. Ca ne te va pas au teint."
Elle lui arracha un sourire.
Leigh Ann: "J'aime mieux ça. Bouge pas d'ici, j'en ai pour une minute et après, on ira prendre le p'tit dej', en ville."
Elle fila dans sa chambre, afin de revêtir une tenue plus convenable. Dans la précipitation, elle en oublia que son portable était resté sur la table du salon. Evidemment, un message arriva, en son absence. Le mentaliste ne se priva pas de le lire, aussitôt. Il venait de Bertram. Quand la jeune femme revint dans la pièce, et qu'elle le prit sur le fait, sa réaction ne se fit pas attendre.
Leigh Ann: "Hey! Te gêne surtout pas."
Jane lui rendant l'appareil: "Désolé. Il a sonné, tu n'étais pas là, alors..."
Leigh Ann: "Tu t'aies dit que tu allais en profiter pour jeter un oeil."
Elle lu le sms, esquissant un sourire.
Jane: "Je peux te poser une question Leigh?"
Leigh Ann: "Oui, quoi?"
Jane: "Est-ce que tu es certaine de ne faire que jouer la comédie avec lui?"
Leigh Ann rougissant légèrement: "Qu'est-ce que tu insinues?"
Jane: "Tu es entrain de tomber amoureuse."
Leigh Ann: "N'importe quoi. Tu délires."
Jane: "Tu souris en lisant son message et tu as rougis à l'instant."
Leigh Ann: "Je suis bonne comédienne."
Il ne relâchait pas son attention sur elle, tandis qu'elle débarrassait leurs tasses. Son regard insistant l'insupporta.
Leigh Ann: "Quoi?"
Jane: "Tu perds ton sang froid, quand je parle de Bertram. Qu'est-ce qui t'arrive?"
Leigh Ann retrouvant son calme: "Ca fait plus de deux mois que je le côtoie et je n'ai pas détecté le plus petit signe d'agressivité chez lui. Il se comporte en vrai gentleman. Hier soir, n'importe quel type en aurait profité mais pas lui. C'est l'opposé de l'individu décrit par cette fille à L.A."
Jane: "Dans ce cas, ce n'est peut-être pas lui. Tu peux t'arrêter."
Leigh Ann: "Pas encore. Je dois savoir quelles sont ses réactions, dans un cadre plus privé. Et je n'ai pas eu l'occasion de voir..."
Jane: "Le tatouage. Il n'existe peut-être même pas! Tu te bases sur les élucubrations d'une droguée et d'un psychopathe."
Leigh Ann: "Il existe. Mills ne m'aurait pas menti, pas avant de se donner la mort."
L'heure avançait et il était temps que cette désagréable conversation s'achève, surtout pour elle.
Leigh Ann: "Ecoute Patrick, nous avons déjà parlé de tout ça. Je ne veux pas revenir là-dessus."
Insidieusement, elle se dirigea vers la porte et l'ouvrit, la gardant intentionnellement ouverte.
Jane se sentant visé par son invitation, la rejoignit: "Très bien, je m'en vais. Mais permet-moi de te donner un dernier conseil."
Leigh Ann soupira: "Je suis toute ouïe."
Jane: "Fais attention."
Leigh Ann: "Je fais toujours attention. Je me méfie de Bertram quoi que tu en dises."
Jane: "Il n'y a pas que de lui que tu dois te méfier, mais aussi de toi."
Leigh Ann: "Moi?"
Jane: "Tu as perdu ton mari depuis peu, tu es fragile, même si tu le nies. Bertram se montre prévenant et il est normal que tu développes des sentiments ambigus envers lui."
Leigh Ann: "Tu te trompes. Je gère parfaitement mes émotions. Tu vas être en retard au bureau."
Jane: "Comme tu voudras. Tu sais où me trouver."
Elle referma la porte sur lui. En y repensant, elle se rendit compte qu'elle s'était engagée sur un chemin glissant. Il y avait du vrai dans le discours de son frère. Leigh Ann était trop sûre d'elle et n'avait pas soupçonné un seul instant que cela puisse arriver. Elle s'obstinait à ne pas le croire. C'était complètement absurde qu'elle se laisse séduire et ce, malgré sa vulnérabilité actuelle, qu'elle ne voulait pas reconnaître.
Patrick était persuadé de ne pas faire fausse route concernant sa cadette. Il se mit en tête de trouver l'endroit où reposait Wainwright. Leigh Ann avait besoin de se recueillir près de son mari. C'était la seule solution pour lui faire reprendre ses esprits. Il retourna donc au CBI, pour demander l'aide de Van Pelt. D'une générosité hors du commun, elle ne la lui refuserait pas. Le blond entra dans l'open space et se faufila jusqu'au bureau de la rouquine, ne voulant pas être repéré par son équipière.
Jane: "Grace?"
Van Pelt: "Pourquoi tu chuchotes?"
Jane: "J'ai besoin que tu me rendes un service."
Van Pelt: "C'est quelque chose d'illégal pour que tu ne veuilles pas que Lisbon soit au courant?"
Jane: "Ce n'est pas illégal, je voudrais que tu fasses une recherche."
Van Pelt: "Qu'est-ce que tu veux savoir?"
Jane: "Où Wainwright a été enterré."
Van Pelt: "Ta soeur ne le sait pas? Je croyais qu'elle avait assisté à ses obsèques."
Jane: "C'est une histoire compliquée. La mère de Wainwright s'est arrangé pour l'en exclure."
Van Pelt: "C'est ignoble de faire une chose pareille."
Jane: "Tu peux trouver ce renseignement?"
Van Pelt: "Je m'y met tout de suite."
Jane: "Merci Grace. Pas un mot à Lisbon. Elle m'en veut déjà assez, ce n'est pas la peine d'en rajouter en l'informant que j'utilise les ressources du bureau à titre personnel."
Van Pelt: "Qu'est-ce que tu lui as encore fait?"
Jane: "J'ai parlé sans réfléchir."
Van Pelt: "Oh. Comme d'habitude. C'est pas grave, elle passera l'éponge."
Jane: "Pas cette fois."
L'asiatique, qui n'était pas présent jusque-là, déboula dans la salle, apportant une nouvelle inquiétante, à l'équipe.
Cho: "Ne t'installe pas dans ton canapé Jane. On a du boulot."
Un corps avait été signalé par la police de San Diego. Exposé dans une ruelle sordide, il portait la signature de Red John. Cette victime avait été agressée entre 23h et 1h du matin. L'information préoccupa tout le monde, sauf Jane. En effet, il était soulagé car Bertram se trouvait en compagnie de Leigh Ann, à cette heure-là. Il ne pouvait pas être l'auteur de ce meurtre et donc cela l'excluait de la liste des suspects capable d'endosser le rôle du tueur en série californien. Malheureusement, ce n'est pas ce qui détournerait la jeune femme de cet homme qui, selon elle, était en cheville avec Red John, faute d'être Red john lui-même. Si les risques pour sa vie en étaient minimisés, ils restaient toutefois possibles. Mais Leigh Ann s'en moquait éperdument et la visite de son frère ne lui fit ni chaud ni froid. Cela la conforta dans son choix de ne pas rompre le contact avec Bertram. D'ailleurs, elle partit directement à l'hôtel de ville.
A son arrivée, elle aperçu, depuis le hall, plusieurs individus, sortir du bureau du directeur du CBI. Elle se cacha dans une salle de réunion, vide, afin de les écouter, à leur insu, lorsqu'ils passeraient près d'elle. Elle distingua les badges à leurs ceintures. L'un d'eux dit aux autres: "Vous croyez qu'il le fera?". Son acolyte répondit: "Il sait ce qu'il risque dans le cas contraire."
Après s'être assurée que le couloir était désert, elle sortit de sa cachette pour se diriger vers le bureau de Bertram. Elle frappa et entra.
Bertram: "Leigh Ann."
Leigh Ann: "Je vous dérange?"
Bertram s'empressa de ranger un paquet, au fond de sa mallette: "Vous ne me dérangez jamais. Asseyez-vous, je vous en prie."
Leigh Ann: "Je voulais vous remercier pour l'invitation à dîner de ce soir. Je l'accepte avec plaisir."
Bertram: "Un simple coup de téléphone aurait suffit. Même si je suis ravi de vous revoir. Ne vous méprenez pas."
Leigh Ann: "J'ai été surprise que vous vouliez encore passer du temps avec moi, qui plus est, dans votre appartement et surtout, après mon attitude déplacée. Je dois m'excuser pour ça. J'ai précipité les choses. Des choses que vous ne souhaitez peut-être pas voir se produire entre nous. Je vous ai choqué."
Bertram: "Absolument pas. Mais vous devriez parler à quelqu'un, un psy, un ami. Je suis prêt à vous écouter si vous le souhaitez."
Leigh Ann: "Tout le monde veut m'aider en discutant, mais j'ai dépassé ce stade, il y a longtemps. J'ai besoin d'autre chose."
Elle planta son regard dans le sien. Bien qu'ils aient été séparés par un bureau et qu'il n'aient aucun échange physique, la tension était palpable.
Bertram: "Leigh Ann..."
Il quitta son fauteuil pour aller vers la fenêtre, où elle le suivit.
Leigh Ann: "Je sais que ce n'est pas convenable de la part d'une femme de tenir ce genre de propos. Mais je me sens seule. Si vous saviez ce que c'est difficile."
Devant l'expression du visage de Bertram, elle recula d'un pas.
Leigh Ann: "Vous êtes entrain de me juger, je le sens. Vous vous dites que je ne devais pas tenir tant que ça à Luther, pour me jeter dans les bras d'un autre, aussi rapidement après sa mort."
Bertram: "Je n'ai pas pensé à ça, sur le moment."
Leigh Ann: "Alors plus tard, en rentrant chez vous."
Bertram: "Non. Je comprend que vous cherchiez la compagnie d'un homme, de quelqu'un qui pourra vous apporter ce genre de réconfort. Je suis simplement surpris d'être cette personne."
Leigh Ann: "Vous l'êtes. J'ai confiance en vous. Je me sens en sécurité avec vous, Gale."
Elle se rapprocha de lui et l'embrassa en se hissant sur la pointe des pieds. Mais cette fois, elle n'essuya pas de refus. Au contraire, il participa volontier à cette étreinte, à laquelle la jeune femme mit fin, au bout de quelques secondes.
Leigh Ann: "A ce soir, Gale."
Bertram: "A ce soir."
Elle reprit sa veste, sur le dossier de sa chaise, en jetant discrètement un coup d'oeil à la mallette, sur le sol. Puis, elle partit, le laissant avec un sourire satisfait, sur le visage. Apparemment, il ne se doutait de rien. Leigh Ann était intriguée par ce colis qu'il avait pris soin de dissimuler. Elle imaginait qu'il s'agissait de quelque chose d'important qu'il rapporterait probablement chez lui, pour le mettre en lieu sûr. Ainsi, elle profiterait de leur soirée en tête à tête, pour découvrir ce que ces hommes lui avaient confié.
Occupé à analyser la dernière scène de crime de Red John, en date, le consultant reçut un appel de Van Pelt.
Jane: "Tu as une adresse?"
Van Pelt: "Justement non. Je n'ai rien. C'est bizarre."
Jane: "Comment ça?"
Van Pelt: "Il n'y a pas de trace du décès de Wainwright, que ce soit dans la presse, ou dans les archives de la ville de Philadelphie. Il n'est fait mention nulle part d'une inhumation ou d'une crémation d'un membre de la famille Wainwright, cette année. C'est comme si il s'était évaporé."
Il y eu un grand silence.
Van Pelt: "Jane? T'es là?"
Jane: "Merci Grace."
Van Pelt: "Désolée de ne pas avoir pu t'aider."
Jane: "Tu as fais bien plus."
Il referma le clapé de son mobile, un sourire naissant sur ses lèvres. La brunette, qui le surveillait de loin, vint à sa rencontre. Elle était plus glaciale qu'un iceberg avec lui, en réaction à leur entrevue matinale.
Lisbon: "Vous avez l'air fier de vous. Dois-je en déduire que vous avez résolu cette affaire. C'est pour ça qu'on vous paye, après tout."
Jane: "Oui. C'est Red John qui a tué cette femme. Je rentre à Sacramento. Vous n'avez plus besoin de moi, ici."
Il rejoignit sa DS, sous le regard ébahi de sa patronne.
Lisbon: "Jane!"
Il resta sourd à ses appels, attisant l'incompréhension de l'agent. Cho la rejoignit.
Lisbon: "Qu'est-ce qui peut être plus important que Red John, pour lui faire lâcher cette enquête?"
Cho: "Vous posez vraiment la question?"
Lisbon: "Leigh Ann. C'est à croire que plus rien d'autre ne compte pour Jane."
Il semblait évident que les priorités du consultant avaient changées brutalement. Il avait une intuition et espérait qu'elle se vérifierait. Il désirait plus que tout préserver sa soeur et tant pis si cela l'amenait à négliger la traque de son ennemi juré et même Lisbon. De toutes façons, il ne savait plus comment s'y prendre avec elle.
TBC...
Suite
Dernière édition par lilia le Jeu 16 Jan 2014 - 21:00, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Les liens du sang ^
Se pourrait-il que Wainwright soit encore vivant ?
Comment Jane va-t-il élucider ça ? Quid de sa relation avec Lisbon ? Il ne peut pas juste lui tourner le dos, quand même ? Jane...fais pas (trop) de con*eries !
Comment Jane va-t-il élucider ça ? Quid de sa relation avec Lisbon ? Il ne peut pas juste lui tourner le dos, quand même ? Jane...fais pas (trop) de con*eries !
Re: Les liens du sang ^
J'ai bien aimé ce chapitre. Même si j'ai du mal à voir Leigh et Bertram ensemble (même si ce n'est qu'un jeu)... ^^
Comme Jane Doe je me demande si Wainwright est vraiment mort ? Mais je me demande comment c'est possible !
Tu as éveillé ma curiosité, j'attends la suite avec grande impatience
Comme Jane Doe je me demande si Wainwright est vraiment mort ? Mais je me demande comment c'est possible !
Tu as éveillé ma curiosité, j'attends la suite avec grande impatience
0Camille- Agent de circulation
- Personnage préféré : Lisbon, Jane
Re: Les liens du sang ^
Je n'avais rien à faire aujourd'hui. Alors je me suis attaquée à ta fanfic. J'aime beaucoup l'intrigue. Elle est très bien ficelé. Tu écris très bien. Le seul petit bémol pour moi, c'est que j'aimerai que Lisbon soit un peu plus présente. Mais ça c'est juste parce que je l'adore. Tout le reste est très bien. Si Wainwright est vivant, pourquoi s'est-il fait passer pour mort ? C'est vraiment bizarre. Tu sais vraiment nous tenir en haleine. J'attends la suite avec impatience et curiosité !
Mystic-Dream- Agent de circulation
- Personnage préféré : Lisbon
Localisation : In your mind !
Re: Les liens du sang ^
Un grand merci collectif pour vos commentaires.
Chapitre 37
Le soir venu, Leigh Ann, qui n'avait pas l'intention de faire marche arrière, se préparait pour son rendez-vous. Pourtant, elle avait passé l'après-midi à peser le pour et le contre, à se convaincre du bien fondé de ce qu'elle s'apprêtait à faire, et qu'il n'y avait aucun autre moyen de connaître la vérité qui la mènerait à Red John. Mais, malgré ça, elle redoutait de se retrouver seule avec Bertram. Et si les dires de la fille de L.A. s'avéraient exacts, si cet homme lui faisait subir le même sort... Elle devait se reprendre, sortir ces idées de sa tête. Elle avait été trop loin pour renoncer maintenant.
De son côté, Jane, plutôt que de retourner immédiatement à Sacramento, décida de faire une halte à Malibu, dans l'appartement de sa soeur. Il y cherchait des affaires appartenant à Luther pouvant, éventuellement, l'orienter vers une piste. Au bout d'une demie-heure, réalisant l'absurdité de sa démarche, il repartit bredouille. En franchissant le seuil, il fut attiré par le panneau de liège accroché au mur, sur lequel étaient épinglés des cartes postales et la carte de visite d'une clinique privée de Philadelphie. Il la saisie pour lire une inscription au dos: "Merci de votre généreuse contribution. Dr James Clarkson." Il savait que ce qu'il imaginait n'était certainement qu'un faux espoir mais il s'accrochait à cette présomption. L'échec des investigations de Van Pelt et ce pseudo indice, venaient néanmoins étayer son hypothèse.
Jane monta dans son véhicule, pour poursuivre sa route, gardant une pensée pour Leigh Ann qui ne tarderait plus à rejoindre Bertram. Il mourait d'envie de lui dévoiler ses soupçons concernant Wainwright, mais cela aurait été prématuré. En effet, il se berçait peut-être d'illusions et ne voulait pas décevoir la jeune femme. Il devait, au préalable, s'assurer qu'il était sur la bonne voie. S'abstenant sagement de passer son appel, il du malgré tout, répondre à celui de sa soeur. Celle-ci, submergée par le stress, n'avait pas résisté à le contacter, pour se rassurer.
Jane: "Je pensais à toi, justement.Tout va bien, Leigh?"
Leigh Ann: "Oui, je voulais entendre ta voix."
Jane: "Tu as l'air inquiète. Tu n'es pas obligée d'y aller si tu ne t'en sens pas capable."
Leigh Ann: "Ca va aller. Je sais que ça va aller."
Jane: "Si tu le répètes trois fois, devant un miroir, tu en seras persuadée."
Leigh Ann: "La dernière fois que tu m'as dis ça, j'avais dix ans."
Jane: "Pour moi, tu seras toujours une petite fille."
Leigh Ann: "Sauf qu'aujourd'hui, je ne vais pas à un récital de guitare."
Jane: "Il est encore temps d'annuler."
Leigh Ann: "Et j'aurais fait tout ça pour rien. Hors de question."
Jane: "Tête de mule."
Leigh Ann: "Je suis pas ta soeur pour rien."
Jane: "Leigh... J'ai évité cette question, mais... je dois te la poser. Jusqu'où es-tu prête à aller avec Bertram?"
Leigh Ann: "J'ai beaucoup pensé à la manière dont je pourrais apercevoir ce tatouage, sans éveiller ses soupçons. Ca va être difficile de faire autrement, mais je n'opterais pour l'option intime qu'en dernier recours."
Jane: "C'est une torture de t'entendre parler de Bertram en ces termes."
Leigh Ann: "Ne t'inquiète pas. Je m'en sortirais très bien. Enfin... je ne veux pas dire... tu vois quoi..."
Jane: "Je te fais confiance."
Leigh Ann: "Je t'appelle demain. On déjeunera."
Jane: "Ne fais rien que tu regretterais, si ce n'est pas indispensable. N'oublie pas que Bertram n'est plus très jeune, il a peut-être le coeur fragile."
Leigh Ann: "Ah bon? Il m'a parut en excellente condition physique. Mais si il y a un problème, aucun soucis. J'ai l'adresse d'un excellent spécialiste à Philadelphie. Bien tenté cela dit."
Jane: "J'aurais essayé. J'ignorais que tu fréquentais ce genre de milieu."
Leigh Ann: "Oh, je ne l'ai rencontré qu'une fois. Lors d'un dîner de bienfaisance. La mère de Luther avait insisté pour qu'on l'y accompagne. C'est elle qui fait partie de son cercle d'amis pleins aux as. Comment on en est venu à parler de ça?"
Jane: "Je n'en sais rien. Mais ça a eu le mérite de te changer les idées."
Leigh Ann: "Merci Patrick. T'es un frère génial."
Jane: "Sois prudente, Leigh. Et n'oublie pas que tu as encore le choix."
Leigh Ann: "Mon choix est définitif. A demain."
Elle raccrocha, avant d'aller vérifier son allure, devant le miroir du vestibule. Elle ouvrit le tiroir de la commode où elle conservait précieusement la dernière photo qu'elle avait prise de Luther. L'émotion menaçait de l'assaillir, alors qu'elle regardait le visage du jeune homme. Elle détacha son bracelet et le déposa dessus, délicatement. Elle n'était pas du tout remise de sa disparition, même si elle se plaisait à affirmer le contraire à tout le monde, Jane le premier. Quoiqu'il en soit, elle avait quelque chose à faire, ce soir-là et ne devait pas se laisser distraire par d'autres choses.
Le taxi que la jeune femme attendait au bas de son immeuble se présenta, pour la conduire chez le directeur du CBI. Son domicile était situé dans un quartier résidentiel réservé aux citoyens privilégiés de Sacramento, à deux pas de l'hôtel de ville. Cela correspondait exactement à l'idée qu'elle s'était faite du personnage. Le véhicule s'arrêta au pied d'un building de grand standing, avec un portier en uniforme qui la fit entrer en la saluant. Vêtue d'un simple débardeur tombant sur un jean et des chaussures de sport, elle était en décalage total avec l'endroit.
- "Bonsoir Melle Jane. Mr Bertram vous attend."
Il la précéda dans l'ascenseur jusqu'à l'étage de l'appartement de Bertram. A l'ouverture des portes elle sortie, suivie de près par ce groom.
- "Bonne soirée Melle."
Leigh Ann: "Vous aussi."
Comme il ne bougeait pas, elle en déduisit qu'il attendait quelque chose de sa part. Elle lui remit un billet de cinq dollars et il disparut aussitôt, bizarrement offusqué. Elle sonna à la porte.
Bertram lui ouvrit: "Quelle ponctualité."
Leigh Ann: "C'est la première chose qu'on nous enseigne à l'académie de police."
Elle entra et fut immédiatement frappée par la tenue beaucoup moins guindée qu'à l'habitude, de son hôte.
Bertram: "Qu'y a-t-il?"
Elle le détaillait des pieds à la tête.
Leigh Ann: "Hum... Vous êtes différent."
Bertram: "C'est à cause du jean et du Tshirt?"
Leigh Ann: "Oui. Je ne vous ai jamais vu porter autre chose que vos costumes cravate, depuis que je vous connais."
Bertram: "C'est parce qu'on ne s'est jamais vu ailleurs qu'en public. Vous me trouvez ridicule, c'est ça?"
Leigh Ann: "Non, vous êtes très bien. J'aime beaucoup."
Bertram: "Vous n'êtes pas mal non plus. Le style décontracté vous va à ravir."
Leigh Ann: "Ce n'est pas vraiment raccord avec la classe de cet immeuble. Au fait, vous devez me devez cinq dollars pour le portier."
Elle jouait les filles détendues, mais en réalité, ce n'était qu'un subterfuge pour masquer sa nervosité. Lors de leur rendez-vous précédent, ils étaient chez elle, sur son terrain. Mais là, elle n'avait pas l'avantage.
Bertram esquissant un sourire: "Cinq dollars?"
Leigh Ann: "Qu'est-ce qui vous fait rire?"
Bertram: "C'est un quart de ce qu'il reçoit d'ordinaire."
Leigh Ann: "Ah, je comprend qu'il ait fait cette tête."
Tout en parlant, la jeune femme découvrait l'intérieur du domicile, stupéfaite par la décoration et l'atmosphère qui s'en dégageait. Il était à la fois simple et raffiné, ce qui la mis très vite à l'aise. Son attention fut attirée vers la baie vitrée qui donnait sur une terrasse panoramique surplombant la ville. Les lumières des immeuble scintillaient, lui offrant un spectacle qui aurait pu être romantique, en d'autres circonstances et surtout, en compagnie d'un autre.
Bertram: "Ca vous plait?"
Leigh Ann: "Il faudrait être difficile pour ne pas aimer. C'est magnifique."
Bertram: "C'est ce qui a motivé mon achat."
La jeune femme ne résista pas à l'envie de sortir sur le balcon, pour admirer la vue. Là, elle découvrit une autre surprise. Une table était dressée avec une bouteille de vin blanc, dans un seau à glace, au centre. Deux cloches recouvraient leur repas.
Leigh Ann: "Vous ne faites pas les choses à moitié monsieur Bertram. Je suis très impressionnée."
Bertram: "Je n'ai pas de mérite, j'ai un excellent traiteur."
Ils s'installèrent et la jeune femme souleva le couvercle de son assiette.
Leigh Ann: "Comment saviez-vous que le saumon à l'oseille était mon plat favori? Auriez-vous enquêté sur moi?"
Bertram: "J'ai mes sources. Le cuistot du restaurant où nous avions dîné ensemble, la première fois."
Leigh Ann: "C'était malin et très attentionné de votre part."
Bertram: "C'est un plaisir de vous faire plaisir."
L'ambiance était détendue jusqu'à la fin du repas. Mais, c'est à ce moment précis que les choses dégénérèrent. Leigh Ann se leva, son verre à la main et alla s'accouder au muret qui délimitait la terrasse. Lui, la rejoignit.
Bertram: "Qu'est-ce que vous faites ici, Leigh Ann?"
Elle lui fit face, interloquée.
Leigh Ann: "Je profite de cette soirée, avec vous."
Bertram: "Pourquoi? Pourquoi moi? Qu'est-ce que vous cherchez?"
Il devint subitement sérieux et accusateur.
Leigh Ann: "Vous êtes ce dont j'ai besoin, en ce moment."
Bertram: "Soyez plus précise."
Leigh Ann: "C'est un interrogatoire? Qu'est-ce qui vous prend?"
Bertram: "Répondez-moi. S'il vous plait."
Leigh Ann: "Très bien. Ecoutez Gale, je vais honnête avec vous. J'aimais Luther, mais avec lui, je vivais la peur au ventre. Je sursautais à chaque sonnerie de téléphone, craignant qu'on m'annonce qu'il ne rentrerait plus jamais à la maison. Mais avec vous, c'est différent. Vous avez quelque chose de rassurant. Je sais que je peux m'attacher à vous et qu'il ne vous arrivera rien. Vous êtes solide alors que Luther ne l'était pas. J'ai besoin de savoir que je ne perdrais pas encore quelqu'un pour qui j'ai des sentiments. Alors, si vous doutez encore de ma sincérité, je n'ai rien à faire ici."
Les larmes aux yeux, elle paraissait entièrement imprégnée par son personnage. Coupable, il la rattrapa, avant qu'elle ne rentre dans le séjour, pour s'en aller.
Bertram: "Leigh Ann! Pardonnez-moi. Je ne voulais pas vous blesser. Je suis tellement accoutumé aux tours de votre frère que j'ai cru que vous me meniez en bateau, dans un but que j'ignore."
Leigh Ann: "Je ne joue pas. Et si vous m'obligez à me justifier à nouveau, c'est que vous n'avez rien comprit."
Bertram: "Vous conviendrez de la légitimité de ma méfiance. Une superbe femme exprime de l'intérêt pour un homme de mon âge, du jour au lendemain. Il y a de quoi être septique sur ses motivations."
Leigh Ann: "C'est curieux qu'un homme aussi sûr de lui, se révèle complexé, à ce point, par un détail insignifiant. Pour votre gouverne, je me fiche de votre âge."
Elle traversa la pièce, furieuse. Son sac en bandoulière, elle se dirigea vers la porte.
Bertram: "Attendez! Ne partez pas, comme ça."
Leigh Ann s'arrêta et se retourna: "Je ne sais plus où j'en suis. Ce matin, j'ai pourtant été explicite. J'avais hâte de venir ici, ce soir. Je croyais qu'on passerait un bon moment. Mais visiblement, ce n'était pas votre intention. Vous faites tout pour me repousser. Vous allez jusqu'à faire un amalgame entre Patrick et moi. Il ne cautionne pas cette relation. Si tant est que celle-ci existe. Mais vu votre comportement, je suis fixée. Sachez que je n'aurait pas accordé d'importance à son opinion, je l'aurais obligé à accepter mon choix."
Bertram: "Leigh..."
Leigh Ann: "Non, j'en ai marre des sermons. Qu'est-ce qui vous bloque à la fin?"
Bertram: "J'aimerais avoir vingt ans de moins."
Leigh Ann: "Ca veut tout dire. Je vais vous faciliter les choses. Au revoir Gale."
Elle franchit le seuil, retenue par la main qui lui agrippait le bras.
Bertram: "Restez."
Leigh Ann, fixant le sol: "Pourquoi? Vous êtes trop vieux, je suis la soeur de Jane. Ce sont des obstacles insurmontables."
Il posa sa main sur sa joue et se baissa pour l'embrasser, afin de lui faire cesser son énumération. La jeune femme se surpris à apprécier ce geste, qui aurait du être une contrainte, au départ.
Cette nuit-là, Jane ne dérogea pas ses habitudes en ne fermant pas l'oeil. Dès son retour au CBI, il employa son temps à débusquer tout ce qui concernait le Dr James Clarckson. Il avait publié plusieurs articles dans des revues médicales et avait reçu un prix pour ses techniques novatrices en matière de chirurgie cardiaque. En faisant des recherches sur le net, il tomba sur une photo du dit Dr, le jour où il recevait sa récompense. La légende en dessous, précisait: "le Dr James Clarkson recevant sa récompense des mains de sa principale donatrice, Anabeth Collins Wainwright."
C'était trop beau pour être vrai. Jane n'osait pas croire que cette femme ait pu caché à tout le monde que son fils était en vie. Ce n'était qu'une supposition qui restait du domaine du fantasme. Non, il fallait que son intuition ne le trompe pas et il allait le vérifier par lui-même. Mais il ne pouvait pas s'aventurer seul, à Philadelphie. Il lui faudrait l'appui de quelqu'un de confiance, pour le seconder dans cette épineuse mission. Ayant obtenu les éléments qu'il désirait, Jane déconnecta l'ordinateur de Grace, puis, au lieu de monter se reposer, dans le grenier, il investit le canapé de Lisbon. Il était presque 8h et la brunette ne tarderait pas à prendre son poste. Jane se risquerait à rétablir le dialogue avec elle.
TBC...
Suite
Chapitre 37
Le soir venu, Leigh Ann, qui n'avait pas l'intention de faire marche arrière, se préparait pour son rendez-vous. Pourtant, elle avait passé l'après-midi à peser le pour et le contre, à se convaincre du bien fondé de ce qu'elle s'apprêtait à faire, et qu'il n'y avait aucun autre moyen de connaître la vérité qui la mènerait à Red John. Mais, malgré ça, elle redoutait de se retrouver seule avec Bertram. Et si les dires de la fille de L.A. s'avéraient exacts, si cet homme lui faisait subir le même sort... Elle devait se reprendre, sortir ces idées de sa tête. Elle avait été trop loin pour renoncer maintenant.
De son côté, Jane, plutôt que de retourner immédiatement à Sacramento, décida de faire une halte à Malibu, dans l'appartement de sa soeur. Il y cherchait des affaires appartenant à Luther pouvant, éventuellement, l'orienter vers une piste. Au bout d'une demie-heure, réalisant l'absurdité de sa démarche, il repartit bredouille. En franchissant le seuil, il fut attiré par le panneau de liège accroché au mur, sur lequel étaient épinglés des cartes postales et la carte de visite d'une clinique privée de Philadelphie. Il la saisie pour lire une inscription au dos: "Merci de votre généreuse contribution. Dr James Clarkson." Il savait que ce qu'il imaginait n'était certainement qu'un faux espoir mais il s'accrochait à cette présomption. L'échec des investigations de Van Pelt et ce pseudo indice, venaient néanmoins étayer son hypothèse.
Jane monta dans son véhicule, pour poursuivre sa route, gardant une pensée pour Leigh Ann qui ne tarderait plus à rejoindre Bertram. Il mourait d'envie de lui dévoiler ses soupçons concernant Wainwright, mais cela aurait été prématuré. En effet, il se berçait peut-être d'illusions et ne voulait pas décevoir la jeune femme. Il devait, au préalable, s'assurer qu'il était sur la bonne voie. S'abstenant sagement de passer son appel, il du malgré tout, répondre à celui de sa soeur. Celle-ci, submergée par le stress, n'avait pas résisté à le contacter, pour se rassurer.
Jane: "Je pensais à toi, justement.Tout va bien, Leigh?"
Leigh Ann: "Oui, je voulais entendre ta voix."
Jane: "Tu as l'air inquiète. Tu n'es pas obligée d'y aller si tu ne t'en sens pas capable."
Leigh Ann: "Ca va aller. Je sais que ça va aller."
Jane: "Si tu le répètes trois fois, devant un miroir, tu en seras persuadée."
Leigh Ann: "La dernière fois que tu m'as dis ça, j'avais dix ans."
Jane: "Pour moi, tu seras toujours une petite fille."
Leigh Ann: "Sauf qu'aujourd'hui, je ne vais pas à un récital de guitare."
Jane: "Il est encore temps d'annuler."
Leigh Ann: "Et j'aurais fait tout ça pour rien. Hors de question."
Jane: "Tête de mule."
Leigh Ann: "Je suis pas ta soeur pour rien."
Jane: "Leigh... J'ai évité cette question, mais... je dois te la poser. Jusqu'où es-tu prête à aller avec Bertram?"
Leigh Ann: "J'ai beaucoup pensé à la manière dont je pourrais apercevoir ce tatouage, sans éveiller ses soupçons. Ca va être difficile de faire autrement, mais je n'opterais pour l'option intime qu'en dernier recours."
Jane: "C'est une torture de t'entendre parler de Bertram en ces termes."
Leigh Ann: "Ne t'inquiète pas. Je m'en sortirais très bien. Enfin... je ne veux pas dire... tu vois quoi..."
Jane: "Je te fais confiance."
Leigh Ann: "Je t'appelle demain. On déjeunera."
Jane: "Ne fais rien que tu regretterais, si ce n'est pas indispensable. N'oublie pas que Bertram n'est plus très jeune, il a peut-être le coeur fragile."
Leigh Ann: "Ah bon? Il m'a parut en excellente condition physique. Mais si il y a un problème, aucun soucis. J'ai l'adresse d'un excellent spécialiste à Philadelphie. Bien tenté cela dit."
Jane: "J'aurais essayé. J'ignorais que tu fréquentais ce genre de milieu."
Leigh Ann: "Oh, je ne l'ai rencontré qu'une fois. Lors d'un dîner de bienfaisance. La mère de Luther avait insisté pour qu'on l'y accompagne. C'est elle qui fait partie de son cercle d'amis pleins aux as. Comment on en est venu à parler de ça?"
Jane: "Je n'en sais rien. Mais ça a eu le mérite de te changer les idées."
Leigh Ann: "Merci Patrick. T'es un frère génial."
Jane: "Sois prudente, Leigh. Et n'oublie pas que tu as encore le choix."
Leigh Ann: "Mon choix est définitif. A demain."
Elle raccrocha, avant d'aller vérifier son allure, devant le miroir du vestibule. Elle ouvrit le tiroir de la commode où elle conservait précieusement la dernière photo qu'elle avait prise de Luther. L'émotion menaçait de l'assaillir, alors qu'elle regardait le visage du jeune homme. Elle détacha son bracelet et le déposa dessus, délicatement. Elle n'était pas du tout remise de sa disparition, même si elle se plaisait à affirmer le contraire à tout le monde, Jane le premier. Quoiqu'il en soit, elle avait quelque chose à faire, ce soir-là et ne devait pas se laisser distraire par d'autres choses.
Le taxi que la jeune femme attendait au bas de son immeuble se présenta, pour la conduire chez le directeur du CBI. Son domicile était situé dans un quartier résidentiel réservé aux citoyens privilégiés de Sacramento, à deux pas de l'hôtel de ville. Cela correspondait exactement à l'idée qu'elle s'était faite du personnage. Le véhicule s'arrêta au pied d'un building de grand standing, avec un portier en uniforme qui la fit entrer en la saluant. Vêtue d'un simple débardeur tombant sur un jean et des chaussures de sport, elle était en décalage total avec l'endroit.
- "Bonsoir Melle Jane. Mr Bertram vous attend."
Il la précéda dans l'ascenseur jusqu'à l'étage de l'appartement de Bertram. A l'ouverture des portes elle sortie, suivie de près par ce groom.
- "Bonne soirée Melle."
Leigh Ann: "Vous aussi."
Comme il ne bougeait pas, elle en déduisit qu'il attendait quelque chose de sa part. Elle lui remit un billet de cinq dollars et il disparut aussitôt, bizarrement offusqué. Elle sonna à la porte.
Bertram lui ouvrit: "Quelle ponctualité."
Leigh Ann: "C'est la première chose qu'on nous enseigne à l'académie de police."
Elle entra et fut immédiatement frappée par la tenue beaucoup moins guindée qu'à l'habitude, de son hôte.
Bertram: "Qu'y a-t-il?"
Elle le détaillait des pieds à la tête.
Leigh Ann: "Hum... Vous êtes différent."
Bertram: "C'est à cause du jean et du Tshirt?"
Leigh Ann: "Oui. Je ne vous ai jamais vu porter autre chose que vos costumes cravate, depuis que je vous connais."
Bertram: "C'est parce qu'on ne s'est jamais vu ailleurs qu'en public. Vous me trouvez ridicule, c'est ça?"
Leigh Ann: "Non, vous êtes très bien. J'aime beaucoup."
Bertram: "Vous n'êtes pas mal non plus. Le style décontracté vous va à ravir."
Leigh Ann: "Ce n'est pas vraiment raccord avec la classe de cet immeuble. Au fait, vous devez me devez cinq dollars pour le portier."
Elle jouait les filles détendues, mais en réalité, ce n'était qu'un subterfuge pour masquer sa nervosité. Lors de leur rendez-vous précédent, ils étaient chez elle, sur son terrain. Mais là, elle n'avait pas l'avantage.
Bertram esquissant un sourire: "Cinq dollars?"
Leigh Ann: "Qu'est-ce qui vous fait rire?"
Bertram: "C'est un quart de ce qu'il reçoit d'ordinaire."
Leigh Ann: "Ah, je comprend qu'il ait fait cette tête."
Tout en parlant, la jeune femme découvrait l'intérieur du domicile, stupéfaite par la décoration et l'atmosphère qui s'en dégageait. Il était à la fois simple et raffiné, ce qui la mis très vite à l'aise. Son attention fut attirée vers la baie vitrée qui donnait sur une terrasse panoramique surplombant la ville. Les lumières des immeuble scintillaient, lui offrant un spectacle qui aurait pu être romantique, en d'autres circonstances et surtout, en compagnie d'un autre.
Bertram: "Ca vous plait?"
Leigh Ann: "Il faudrait être difficile pour ne pas aimer. C'est magnifique."
Bertram: "C'est ce qui a motivé mon achat."
La jeune femme ne résista pas à l'envie de sortir sur le balcon, pour admirer la vue. Là, elle découvrit une autre surprise. Une table était dressée avec une bouteille de vin blanc, dans un seau à glace, au centre. Deux cloches recouvraient leur repas.
Leigh Ann: "Vous ne faites pas les choses à moitié monsieur Bertram. Je suis très impressionnée."
Bertram: "Je n'ai pas de mérite, j'ai un excellent traiteur."
Ils s'installèrent et la jeune femme souleva le couvercle de son assiette.
Leigh Ann: "Comment saviez-vous que le saumon à l'oseille était mon plat favori? Auriez-vous enquêté sur moi?"
Bertram: "J'ai mes sources. Le cuistot du restaurant où nous avions dîné ensemble, la première fois."
Leigh Ann: "C'était malin et très attentionné de votre part."
Bertram: "C'est un plaisir de vous faire plaisir."
L'ambiance était détendue jusqu'à la fin du repas. Mais, c'est à ce moment précis que les choses dégénérèrent. Leigh Ann se leva, son verre à la main et alla s'accouder au muret qui délimitait la terrasse. Lui, la rejoignit.
Bertram: "Qu'est-ce que vous faites ici, Leigh Ann?"
Elle lui fit face, interloquée.
Leigh Ann: "Je profite de cette soirée, avec vous."
Bertram: "Pourquoi? Pourquoi moi? Qu'est-ce que vous cherchez?"
Il devint subitement sérieux et accusateur.
Leigh Ann: "Vous êtes ce dont j'ai besoin, en ce moment."
Bertram: "Soyez plus précise."
Leigh Ann: "C'est un interrogatoire? Qu'est-ce qui vous prend?"
Bertram: "Répondez-moi. S'il vous plait."
Leigh Ann: "Très bien. Ecoutez Gale, je vais honnête avec vous. J'aimais Luther, mais avec lui, je vivais la peur au ventre. Je sursautais à chaque sonnerie de téléphone, craignant qu'on m'annonce qu'il ne rentrerait plus jamais à la maison. Mais avec vous, c'est différent. Vous avez quelque chose de rassurant. Je sais que je peux m'attacher à vous et qu'il ne vous arrivera rien. Vous êtes solide alors que Luther ne l'était pas. J'ai besoin de savoir que je ne perdrais pas encore quelqu'un pour qui j'ai des sentiments. Alors, si vous doutez encore de ma sincérité, je n'ai rien à faire ici."
Les larmes aux yeux, elle paraissait entièrement imprégnée par son personnage. Coupable, il la rattrapa, avant qu'elle ne rentre dans le séjour, pour s'en aller.
Bertram: "Leigh Ann! Pardonnez-moi. Je ne voulais pas vous blesser. Je suis tellement accoutumé aux tours de votre frère que j'ai cru que vous me meniez en bateau, dans un but que j'ignore."
Leigh Ann: "Je ne joue pas. Et si vous m'obligez à me justifier à nouveau, c'est que vous n'avez rien comprit."
Bertram: "Vous conviendrez de la légitimité de ma méfiance. Une superbe femme exprime de l'intérêt pour un homme de mon âge, du jour au lendemain. Il y a de quoi être septique sur ses motivations."
Leigh Ann: "C'est curieux qu'un homme aussi sûr de lui, se révèle complexé, à ce point, par un détail insignifiant. Pour votre gouverne, je me fiche de votre âge."
Elle traversa la pièce, furieuse. Son sac en bandoulière, elle se dirigea vers la porte.
Bertram: "Attendez! Ne partez pas, comme ça."
Leigh Ann s'arrêta et se retourna: "Je ne sais plus où j'en suis. Ce matin, j'ai pourtant été explicite. J'avais hâte de venir ici, ce soir. Je croyais qu'on passerait un bon moment. Mais visiblement, ce n'était pas votre intention. Vous faites tout pour me repousser. Vous allez jusqu'à faire un amalgame entre Patrick et moi. Il ne cautionne pas cette relation. Si tant est que celle-ci existe. Mais vu votre comportement, je suis fixée. Sachez que je n'aurait pas accordé d'importance à son opinion, je l'aurais obligé à accepter mon choix."
Bertram: "Leigh..."
Leigh Ann: "Non, j'en ai marre des sermons. Qu'est-ce qui vous bloque à la fin?"
Bertram: "J'aimerais avoir vingt ans de moins."
Leigh Ann: "Ca veut tout dire. Je vais vous faciliter les choses. Au revoir Gale."
Elle franchit le seuil, retenue par la main qui lui agrippait le bras.
Bertram: "Restez."
Leigh Ann, fixant le sol: "Pourquoi? Vous êtes trop vieux, je suis la soeur de Jane. Ce sont des obstacles insurmontables."
Il posa sa main sur sa joue et se baissa pour l'embrasser, afin de lui faire cesser son énumération. La jeune femme se surpris à apprécier ce geste, qui aurait du être une contrainte, au départ.
Cette nuit-là, Jane ne dérogea pas ses habitudes en ne fermant pas l'oeil. Dès son retour au CBI, il employa son temps à débusquer tout ce qui concernait le Dr James Clarckson. Il avait publié plusieurs articles dans des revues médicales et avait reçu un prix pour ses techniques novatrices en matière de chirurgie cardiaque. En faisant des recherches sur le net, il tomba sur une photo du dit Dr, le jour où il recevait sa récompense. La légende en dessous, précisait: "le Dr James Clarkson recevant sa récompense des mains de sa principale donatrice, Anabeth Collins Wainwright."
C'était trop beau pour être vrai. Jane n'osait pas croire que cette femme ait pu caché à tout le monde que son fils était en vie. Ce n'était qu'une supposition qui restait du domaine du fantasme. Non, il fallait que son intuition ne le trompe pas et il allait le vérifier par lui-même. Mais il ne pouvait pas s'aventurer seul, à Philadelphie. Il lui faudrait l'appui de quelqu'un de confiance, pour le seconder dans cette épineuse mission. Ayant obtenu les éléments qu'il désirait, Jane déconnecta l'ordinateur de Grace, puis, au lieu de monter se reposer, dans le grenier, il investit le canapé de Lisbon. Il était presque 8h et la brunette ne tarderait pas à prendre son poste. Jane se risquerait à rétablir le dialogue avec elle.
TBC...
Suite
Dernière édition par lilia le Jeu 23 Jan 2014 - 17:43, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Les liens du sang ^
J'aime bien comment on voit évoluer les "sentiments" de Leigh dans ce chapitre. Au début elle hésite à aller à ce rendez-vous, elle souhaite même être avec quelqu'un d'autre que Bertram, ensuite elle est vraiment furieuse de voir qu'il a des doutes sur ce qu'elle ressent et pour finir elle apprécie son baiser. Je pense pas qu'elle soit amoureuse mais elle a beaucoup d'affection pour Bertram. Elle a l'air d'être pris dans son propre jeu :)
Tout laisse encore à croire que Luther est encore en vie. Je me demande pourquoi et comment. J'espère avoir bientôt des réponses.
Ah, Jane veut "rétablir" le dialogue avec Lisbon. Ouais, c'est parce qu'il a besoin d'elle . Enfin, c'est bien qu'il remarque qu'elle est indispensable !
Et je suis vraiment très contente du "retour" de Lisbon, elle me manque ^^
Tout laisse encore à croire que Luther est encore en vie. Je me demande pourquoi et comment. J'espère avoir bientôt des réponses.
Ah, Jane veut "rétablir" le dialogue avec Lisbon. Ouais, c'est parce qu'il a besoin d'elle . Enfin, c'est bien qu'il remarque qu'elle est indispensable !
Et je suis vraiment très contente du "retour" de Lisbon, elle me manque ^^
0Camille- Agent de circulation
- Personnage préféré : Lisbon, Jane
Re: Les liens du sang ^
Merci Camille! Voici la suite, avec une Lisbon plus présente que dans les précédents chapitres, et ce n'est pas fini.
Chapitre 38
Dès son entrée dans le bureau, Lisbon s'installa dans son fauteuil, un café à la main. Elle se plongea directement dans la paperasse, sans apercevoir les boucles blondes de son consultant qui dépassaient de la couverture. Soudain, il grommela en se retournant.
Lisbon en lâcha son gobelet, répandant le contenu sur ses papiers: "Jane! J'ai failli avoir une attaque!"
Jane s'assit: "Désolé. Je croyais que vous m'aviez vu."
Lisbon: "Oh, regardez-moi ça. Il y en a partout. Je dois transmettre ces dossiers au FBI, avant 10h."
Jane: "Le FBI?"
Lisbon: "C'est vrai. Vous nous avez lâché au beau milieu de l'enquête. Le FBI reprend l'affaire. La victime est la fille d'un sénateur de New York, en vacances en Californie. Vous le sauriez si vous nous aviez fait l'honneur de votre présence."
Jane: "Hum. Vous êtes encore en colère contre moi?"
Lisbon: "Oh, quelle idée. Pourquoi serais-je en colère? Vous désertez votre boulot, sans parler des promesses que vous ne tenez pas. Comment pourrais-je vous en vouloir."
Le blond, conscient de mériter les réprimandes de son amie, les accepta sans se défendre. Il s'assit de l'autre côté de son bureau, affrontant son regard noir.
Jane: "Je vous demande pardon pour tout ce que j'ai fais, ce que je n'ai pas fais, ce que j'ai dis et ce que je n'ai pas dis. Je me rattraperais."
Lisbon: "Sans blague."
Il traça une croix sur sa poitrine, déclenchant un sourire sur le visage de sa patronne qui se redressait dans son siège.
Lisbon: "D'accord. Je vous pardonne. Uniquement parce que je suis curieuse de voir comment vous allez vous y prendre."
Jane: "Vous le verrez. Mais avant ça..."
Lisbon: "Ca m'aurait étonné qu'il n'y ait pas un mais."
Jane: "J'ai besoin de votre aide."
Lisbon: "Ah. Et ce sera quoi cette fois? Votre soeur ou Red John?"
Jane: "Ni l'un ni l'autre. Pas directement, en tout cas."
La brunette lui adressa un regard intrigué.
Jane: "C'est Wainwright. Je crois. Non, je suis pratiquement sûr qu'il est vivant, quelque part."
Lisbon: "Vivant. Vous vous rendez compte de ce que vous dites? C'est absurde."
Jane: "C'est parfaitement censé, au contraire."
Lisbon: "Jane, moi aussi je voudrais qu'il soit en vie. Mais Luther Wainwright est mort. Cho était sur place. Il n'y a rien à espérer."
Jane: "Cho n'était pas dans la chambre quand il est soit-disant mort. C'est sa mère qui était auprès de lui. Personne n'a pu voir son corps, ensuite. Vous ne trouvez pas ça étrange?"
Lisbon: "Peut-être oui... Je n'en sais rien. Comment être certain que votre théorie tient la route?"
Jane: "Nous pouvons le vérifier, en allant à Philadelphie."
Lisbon: "Nous? Vous vous avancez un peu là."
Jane: "Il faut que vous veniez avec moi."
Lisbon: "Et moi, il me faut un cabriolet."
Jane: "Vous faites de l'ironie?"
Lisbon: "Non, vous croyez?"
Jane: "Alors, c'est oui."
Lisbon: "Je dois y réfléchir. Tout ça est peu trop hypothétique. Et puis, pour quelle raison auriez-vous besoin que je vous accompagne, là-bas?"
Jane: "Si je tombe sur Mme Wainwright, elle me fera expulser en moins d'une seconde. Vous, elle ne vous connait pas et ne sera donc pas sur ses gardes."
Lisbon: "Je vois. Vous voulez que je fasse diversion, pendant que vous fouinerez partout."
Jane: "Vous êtes contre cette idée, c'est ça. Je comprend. Le résultat est loin d'être garanti, ce ne sera peut-être qu'un coup d'épée dans l'eau. Mais nous devons essayer. Si vous ne le faites pas pour moi, faites-le pour Leigh."
Lisbon: "Je vous promet d'y penser."
Jane: "Merci Lisbon."
La gratifiant d'un sourire crispé, il la laissa à ses réflexions. La jeune femme l'avait sentit extrêmement perturbé par l'éventualité que Wainwright soit réellement en vie. Et d'après son argumentation, elle ne pouvait qu'admettre qu'il n'avait pas tords. Elle aussi commença à avoir des doutes qui nécessitaient un éclaircissement.
En ville, Leigh Ann se réveillait, dans un lit qui n'était pas le sien. En fait, l'espace d'un instant, elle ne savait plus où elle se trouvait. Ce n'est qu'en réalisant qu'elle ne portait rien sur elle, qu'elle redescendit sur terre. La silhouette de l'homme endormi près d'elle confirma que ce n'était pas une invention de son esprit. Sans bruit, elle quitta ces draps, ramassa le t-shirt de Bertram qui traînait sur le sol et le revêtit. Elle resta un long moment à l'observer, à son insu, debout, près du lit. Ses yeux fixaient son épaule gauche. Elle commença à remettre en question ses soupçons à l'égard de Bertram. Elle prenait conscience que ce retournement de situation était influencé par ce qui s'était produit cette nuit, entre eux.
Heureusement, sa raison refit surface et elle se mit en quête du colis qui justifiait sa présence dans cet appartement. Où Bertram pouvait-il dissimuler un coffre? Elle remarqua que la cloison séparant la salle de bain de la chambre était plus épais que les autres. En tapotant doucement dessus, un son creux raisonna. Poussée par son instinct de flic, elle entra dans la salle de bain, puis ouvrit l'armoire, au-dessus du lavabo, la cachette la plus courante. Mais la porte grinça. Un léger courant d'air lui souffla sur le poignet. Avant qu'elle n'ait eu le temps de toucher à quoi que ce soit, le propriétaire des lieux la surpris. Elle sursauta, en le voyant du coin de l'oeil.
Bertram: "Ah, voilà mon t-shirt."
Leigh Ann: "Oui, je te l'ai emprunté, ça ne t'ennuis pas j'espère."
Bertram: "Pas du tout. Il est plus saillant sur toi que sur moi."
Elle eu peur qu'il ne l'ait prise la main dans le sac.
Bertram: "Tu cherchais quelque chose?"
Leigh Ann: "De l'aspirine. J'ai une migraine, ça doit être le vin."
Bertram: "Dans la cuisine."
En refermant l'armoire, il la regarda, d'un air suspect, le précéder. Devant l'évier, il lui tendit un verre d'eau avec le remède qu'elle convoitait.
Leigh Ann: "Merci."
Bertram: "Ca va aller?"
Leigh Ann: "Ne t'inquiète pas, ça passera d'ici une heure. Je dois simplement me reposer. Mais ne te mets pas en retard, je claquerais la porte en sortant."
A son expression, il n'était pas disposé à lui offrir l'hospitalité.
Leigh Ann: "Ca te pose un problème, Gale? Je ne vais pas cambrioler ton appart si c'est ce qui te préoccupe."
Bertram: "Ce n'est pas la question. Mais, la femme de ménage va passer dans quinze minutes et elle est plutôt bruyante. Tu seras mieux chez toi."
Leigh Ann: "Ok. Si tu le dis. Je m'en vais."
Elle retourna s'habiller, dans la chambre et le rejoignit, dans le séjour.
Bertram: "Ne crois pas que je te mets dehors. Si je m'écoutais, je resterais ici, avec toi, toute la journée."
Leigh Ann: "Je ne suis pas vexée. Sois tranquille. On se revoit très vite."
Bertram: "Tu es libre pour déjeuner?"
Leigh Ann: "J'aurais adoré mais j'ai prévu de voir Patrick. Pourquoi pas ce soir?"
Bertram sourit: "Je ne peux pas refuser."
Elle vint déposer un baiser sur ses lèvres, tandis qu'il lui encerclait la taille de ses bras.
Leigh Ann: "Par contre, fais-moi le plaisir de changer de vêtements. Je doue que le look débardeur, caleçon soit très adapté au style du CBI."
Elle passa la porte, sans se retourner, bien qu'elle sente le regard appuyé de Bertram sur elle. Dans la rue, elle se demanda ce qui lui avait prit. Ses réactions lui apparaissaient improbables. Rien ne la forçait à l'embrasser, avant de partir. Pourtant, elle l'avait fait de sa propre initiative.
Un taxi l'amena devant le bâtiment fédéral. La jeune femme monta à l'étage du département des crimes majeurs. Ayant travaillé là, pendant plusieurs semaines, elle pu accéder sans inconvénients, aux locaux du CBI. Chamboulée par des sentiments contradictoires, Leigh Ann voulait l'avis d'une amie. Il n'y avait qu'une personne qui se rapprochait d'une confidente, pour elle. Complètement absorbée par ses pensées, suite au discourt de Jane, l'agent fut surprise par cette visite impromptue.
Leigh Ann entra dans le bureau: "Térésa. Bonjour."
Lisbon: "Que puis-je faire pour vous? Si vous venez plaider la cause de votre frère..."
Leigh Ann: "Je ne suis pas ici pour Patrick. J'ai besoin d'un conseil, c'est personnel."
Lisbon: "Jane est mieux placé que moi."
Leigh Ann; "En effet, si il était ma meilleure ami, pas mon frère."
Lisbon: "Oh... Ca concerne..."
Leigh Ann: "Bertram. Oui."
L'agent alla aussitôt verrouiller la porte, car la discussion s'annonçait privée et personne n'avait à s'en mêler. Lisbon voulait éviter que des oreilles indiscrètes ne les entendent, y comprit celles du consultant. La jeune femme avait l'air vraiment perturbée. Toutes les deux s'assirent dans le canapé.
Lisbon: "Qu'est-ce qui vous tracasse?"
Leigh Ann: "Vous n'ignorez pas que nous avons passé la nuit ensemble."
Lisbon: "Jane m'en a parlé. Ne me dites pas que... Bertram vous a fait du mal?"
Leigh Ann: "Si seulement... Ca simplifierait les choses."
Lisbon: "Qu'est-ce que vous voulez dire?"
Leigh Ann: "Il a été parfait. Je veux dire.. Pour être claire, coucher avec lui n'a pas été pénible... j'ai un peu honte de l'avouer, mais c'était... agréable."
Lisbon: "Ce n'est qu'une sensation physique. Les sentiments ne rentrent pas en ligne de compte."
Leigh Ann se pinçait les lèvres.
Lisbon: "A moins que vous ne m'ayez pas tout dit. Leigh Ann?"
Leigh Ann: "Vous avez déjà été attirée par la mauvaise personne?"
Lisbon: "Il me semble qu'on ne devait pas parler de Jane."
Leigh Ann: "J'ai surestimé ma force de caractère. Je suis tombée dans mon propre piège et le pire c'est que j'ai trompé Luther."
Lisbon: "Leigh..."
Leigh Ann: "C'est idiot, je sais. On ne peut pas être infidèle à un mort. Mais c'est ce que je ressens."
L'agent savait qu'elle ne pouvait pas lui faire part des soupçons de Jane, cela aurait été beaucoup trop tôt et elle ne possédait aucune preuve pour étayer ces convictions.
Lisbon: "Je suis navrée de ne pas vous apporter de solution."
Leigh Ann: "Vous m'avez écouté et c'est inestimable pour moi."
En ressortant, la jeune femme croisa le consultant qui descendait de son grenier.
Jane: "Tu es en avance. Tout va bien?"
Leigh Ann: "Je suis en pleine forme et je meurs de faim."
Ils se rendirent dans un restaurant, non loin de là. Ils ne décrochèrent pas un mot, avant d'arriver à destination. L'un comme l'autre faisait bonne figure, bien que chacun ait quelque chose à taire à l'autre. Dans le troquet, ils mirent du temps avant de délier leurs langues.
Leigh Ann: "Tu ne m'as pas encore demandé comment ça s'était passé avec Gale."
Jane: "C'est un sujet délicat à aborder avec sa soeur, voilà tout. Mais si tu veux m'en parler, vas-y, je t'écoute. Si tu pouvais éviter les détails."
Leigh Ann: "Je ne voudrais pas te choquer."
Jane: "Alors? Bertram s'est bien comporté?"
Leigh Ann: "On est pas obligé d'avoir cette conversation, tu sais."
Jane, soulagé: "Bien."
Leigh Ann: "Gale a un tatouage sur l'épaule droite. C'est celui que m'a décrit Bryan Mills, le même que celui que j'ai vu sur Jim Bradley."
Son visage se ferma instantanément.
Jane: "C'est ce que tu cherchais, pourquoi es-tu aussi déçue?"
Leigh Ann: "Quelque chose ne colle pas. Je ne l'imagine pas violer et torturer une femme. Alors la tuer de sang froid... Non. Mais il y a un truc pas net chez Bertram."
Jane: "Ca j'aurais pu te le dire. C'est d'ailleurs pour ça que tu dois laisser tomber. Il a peut-être joué les hommes sensibles pour t'amadouer et te cacher sa vrai nature."
Leigh Ann: "Quand je dis chez lui, c'est dans son appartement. Il planque un coffre dans un mur. Je l'ai presque trouvé, ce matin."
Jane: "Presque?"
Leigh Ann: "Je n'ai pas eu le temps de fouiller. Il a faillit me prendre sur le fait. J'essayerais la prochaine fois."
Jane: "Tu n'as pas sérieusement l'intention d'y retourner."
Leigh Ann: "Bien sûr que si. J'ai voulu rester dormir, en son absence, mais il a refusé de me laisser seule chez lui. Il y a quelque chose qu'il ne veut pas je découvre. Mais je le trouverais, fais-moi confiance."
Elle agissait bizarrement, fuyant tout contact visuel avec son frère, ce qu'il s'empressa de lui faire remarquer.
Jane: "Tu me caches quelque chose Leigh?"
Leigh Ann: "Non."
Son téléphone sonna à point nommé.
Leigh Ann: "C'est Gale. Il m'invite à boire un café, dans 10 minutes."
Jane: "Il ne peut plus se passer de toi. Et toi?"
La jeune femme lui sourit en venant l'embrasser sur la joue.
Leigh Ann: "A plus tard, p'tit génie."
A peine avait-elle disparu dans la rue, que le mentaliste reçu, à son tour, un message de Lisbon: "Réservez deux billets pour Philadelphie."
La détresse de Leigh Ann l'avait alarmée et convaincue d'accepter l'offre de son collègue, avant que sa cadette ne perde définitivement pied. Retrouver Luther n'était plus une option. A présent, c'était devenu primordial.
TBC...
Suite
Chapitre 38
Dès son entrée dans le bureau, Lisbon s'installa dans son fauteuil, un café à la main. Elle se plongea directement dans la paperasse, sans apercevoir les boucles blondes de son consultant qui dépassaient de la couverture. Soudain, il grommela en se retournant.
Lisbon en lâcha son gobelet, répandant le contenu sur ses papiers: "Jane! J'ai failli avoir une attaque!"
Jane s'assit: "Désolé. Je croyais que vous m'aviez vu."
Lisbon: "Oh, regardez-moi ça. Il y en a partout. Je dois transmettre ces dossiers au FBI, avant 10h."
Jane: "Le FBI?"
Lisbon: "C'est vrai. Vous nous avez lâché au beau milieu de l'enquête. Le FBI reprend l'affaire. La victime est la fille d'un sénateur de New York, en vacances en Californie. Vous le sauriez si vous nous aviez fait l'honneur de votre présence."
Jane: "Hum. Vous êtes encore en colère contre moi?"
Lisbon: "Oh, quelle idée. Pourquoi serais-je en colère? Vous désertez votre boulot, sans parler des promesses que vous ne tenez pas. Comment pourrais-je vous en vouloir."
Le blond, conscient de mériter les réprimandes de son amie, les accepta sans se défendre. Il s'assit de l'autre côté de son bureau, affrontant son regard noir.
Jane: "Je vous demande pardon pour tout ce que j'ai fais, ce que je n'ai pas fais, ce que j'ai dis et ce que je n'ai pas dis. Je me rattraperais."
Lisbon: "Sans blague."
Il traça une croix sur sa poitrine, déclenchant un sourire sur le visage de sa patronne qui se redressait dans son siège.
Lisbon: "D'accord. Je vous pardonne. Uniquement parce que je suis curieuse de voir comment vous allez vous y prendre."
Jane: "Vous le verrez. Mais avant ça..."
Lisbon: "Ca m'aurait étonné qu'il n'y ait pas un mais."
Jane: "J'ai besoin de votre aide."
Lisbon: "Ah. Et ce sera quoi cette fois? Votre soeur ou Red John?"
Jane: "Ni l'un ni l'autre. Pas directement, en tout cas."
La brunette lui adressa un regard intrigué.
Jane: "C'est Wainwright. Je crois. Non, je suis pratiquement sûr qu'il est vivant, quelque part."
Lisbon: "Vivant. Vous vous rendez compte de ce que vous dites? C'est absurde."
Jane: "C'est parfaitement censé, au contraire."
Lisbon: "Jane, moi aussi je voudrais qu'il soit en vie. Mais Luther Wainwright est mort. Cho était sur place. Il n'y a rien à espérer."
Jane: "Cho n'était pas dans la chambre quand il est soit-disant mort. C'est sa mère qui était auprès de lui. Personne n'a pu voir son corps, ensuite. Vous ne trouvez pas ça étrange?"
Lisbon: "Peut-être oui... Je n'en sais rien. Comment être certain que votre théorie tient la route?"
Jane: "Nous pouvons le vérifier, en allant à Philadelphie."
Lisbon: "Nous? Vous vous avancez un peu là."
Jane: "Il faut que vous veniez avec moi."
Lisbon: "Et moi, il me faut un cabriolet."
Jane: "Vous faites de l'ironie?"
Lisbon: "Non, vous croyez?"
Jane: "Alors, c'est oui."
Lisbon: "Je dois y réfléchir. Tout ça est peu trop hypothétique. Et puis, pour quelle raison auriez-vous besoin que je vous accompagne, là-bas?"
Jane: "Si je tombe sur Mme Wainwright, elle me fera expulser en moins d'une seconde. Vous, elle ne vous connait pas et ne sera donc pas sur ses gardes."
Lisbon: "Je vois. Vous voulez que je fasse diversion, pendant que vous fouinerez partout."
Jane: "Vous êtes contre cette idée, c'est ça. Je comprend. Le résultat est loin d'être garanti, ce ne sera peut-être qu'un coup d'épée dans l'eau. Mais nous devons essayer. Si vous ne le faites pas pour moi, faites-le pour Leigh."
Lisbon: "Je vous promet d'y penser."
Jane: "Merci Lisbon."
La gratifiant d'un sourire crispé, il la laissa à ses réflexions. La jeune femme l'avait sentit extrêmement perturbé par l'éventualité que Wainwright soit réellement en vie. Et d'après son argumentation, elle ne pouvait qu'admettre qu'il n'avait pas tords. Elle aussi commença à avoir des doutes qui nécessitaient un éclaircissement.
En ville, Leigh Ann se réveillait, dans un lit qui n'était pas le sien. En fait, l'espace d'un instant, elle ne savait plus où elle se trouvait. Ce n'est qu'en réalisant qu'elle ne portait rien sur elle, qu'elle redescendit sur terre. La silhouette de l'homme endormi près d'elle confirma que ce n'était pas une invention de son esprit. Sans bruit, elle quitta ces draps, ramassa le t-shirt de Bertram qui traînait sur le sol et le revêtit. Elle resta un long moment à l'observer, à son insu, debout, près du lit. Ses yeux fixaient son épaule gauche. Elle commença à remettre en question ses soupçons à l'égard de Bertram. Elle prenait conscience que ce retournement de situation était influencé par ce qui s'était produit cette nuit, entre eux.
Heureusement, sa raison refit surface et elle se mit en quête du colis qui justifiait sa présence dans cet appartement. Où Bertram pouvait-il dissimuler un coffre? Elle remarqua que la cloison séparant la salle de bain de la chambre était plus épais que les autres. En tapotant doucement dessus, un son creux raisonna. Poussée par son instinct de flic, elle entra dans la salle de bain, puis ouvrit l'armoire, au-dessus du lavabo, la cachette la plus courante. Mais la porte grinça. Un léger courant d'air lui souffla sur le poignet. Avant qu'elle n'ait eu le temps de toucher à quoi que ce soit, le propriétaire des lieux la surpris. Elle sursauta, en le voyant du coin de l'oeil.
Bertram: "Ah, voilà mon t-shirt."
Leigh Ann: "Oui, je te l'ai emprunté, ça ne t'ennuis pas j'espère."
Bertram: "Pas du tout. Il est plus saillant sur toi que sur moi."
Elle eu peur qu'il ne l'ait prise la main dans le sac.
Bertram: "Tu cherchais quelque chose?"
Leigh Ann: "De l'aspirine. J'ai une migraine, ça doit être le vin."
Bertram: "Dans la cuisine."
En refermant l'armoire, il la regarda, d'un air suspect, le précéder. Devant l'évier, il lui tendit un verre d'eau avec le remède qu'elle convoitait.
Leigh Ann: "Merci."
Bertram: "Ca va aller?"
Leigh Ann: "Ne t'inquiète pas, ça passera d'ici une heure. Je dois simplement me reposer. Mais ne te mets pas en retard, je claquerais la porte en sortant."
A son expression, il n'était pas disposé à lui offrir l'hospitalité.
Leigh Ann: "Ca te pose un problème, Gale? Je ne vais pas cambrioler ton appart si c'est ce qui te préoccupe."
Bertram: "Ce n'est pas la question. Mais, la femme de ménage va passer dans quinze minutes et elle est plutôt bruyante. Tu seras mieux chez toi."
Leigh Ann: "Ok. Si tu le dis. Je m'en vais."
Elle retourna s'habiller, dans la chambre et le rejoignit, dans le séjour.
Bertram: "Ne crois pas que je te mets dehors. Si je m'écoutais, je resterais ici, avec toi, toute la journée."
Leigh Ann: "Je ne suis pas vexée. Sois tranquille. On se revoit très vite."
Bertram: "Tu es libre pour déjeuner?"
Leigh Ann: "J'aurais adoré mais j'ai prévu de voir Patrick. Pourquoi pas ce soir?"
Bertram sourit: "Je ne peux pas refuser."
Elle vint déposer un baiser sur ses lèvres, tandis qu'il lui encerclait la taille de ses bras.
Leigh Ann: "Par contre, fais-moi le plaisir de changer de vêtements. Je doue que le look débardeur, caleçon soit très adapté au style du CBI."
Elle passa la porte, sans se retourner, bien qu'elle sente le regard appuyé de Bertram sur elle. Dans la rue, elle se demanda ce qui lui avait prit. Ses réactions lui apparaissaient improbables. Rien ne la forçait à l'embrasser, avant de partir. Pourtant, elle l'avait fait de sa propre initiative.
Un taxi l'amena devant le bâtiment fédéral. La jeune femme monta à l'étage du département des crimes majeurs. Ayant travaillé là, pendant plusieurs semaines, elle pu accéder sans inconvénients, aux locaux du CBI. Chamboulée par des sentiments contradictoires, Leigh Ann voulait l'avis d'une amie. Il n'y avait qu'une personne qui se rapprochait d'une confidente, pour elle. Complètement absorbée par ses pensées, suite au discourt de Jane, l'agent fut surprise par cette visite impromptue.
Leigh Ann entra dans le bureau: "Térésa. Bonjour."
Lisbon: "Que puis-je faire pour vous? Si vous venez plaider la cause de votre frère..."
Leigh Ann: "Je ne suis pas ici pour Patrick. J'ai besoin d'un conseil, c'est personnel."
Lisbon: "Jane est mieux placé que moi."
Leigh Ann; "En effet, si il était ma meilleure ami, pas mon frère."
Lisbon: "Oh... Ca concerne..."
Leigh Ann: "Bertram. Oui."
L'agent alla aussitôt verrouiller la porte, car la discussion s'annonçait privée et personne n'avait à s'en mêler. Lisbon voulait éviter que des oreilles indiscrètes ne les entendent, y comprit celles du consultant. La jeune femme avait l'air vraiment perturbée. Toutes les deux s'assirent dans le canapé.
Lisbon: "Qu'est-ce qui vous tracasse?"
Leigh Ann: "Vous n'ignorez pas que nous avons passé la nuit ensemble."
Lisbon: "Jane m'en a parlé. Ne me dites pas que... Bertram vous a fait du mal?"
Leigh Ann: "Si seulement... Ca simplifierait les choses."
Lisbon: "Qu'est-ce que vous voulez dire?"
Leigh Ann: "Il a été parfait. Je veux dire.. Pour être claire, coucher avec lui n'a pas été pénible... j'ai un peu honte de l'avouer, mais c'était... agréable."
Lisbon: "Ce n'est qu'une sensation physique. Les sentiments ne rentrent pas en ligne de compte."
Leigh Ann se pinçait les lèvres.
Lisbon: "A moins que vous ne m'ayez pas tout dit. Leigh Ann?"
Leigh Ann: "Vous avez déjà été attirée par la mauvaise personne?"
Lisbon: "Il me semble qu'on ne devait pas parler de Jane."
Leigh Ann: "J'ai surestimé ma force de caractère. Je suis tombée dans mon propre piège et le pire c'est que j'ai trompé Luther."
Lisbon: "Leigh..."
Leigh Ann: "C'est idiot, je sais. On ne peut pas être infidèle à un mort. Mais c'est ce que je ressens."
L'agent savait qu'elle ne pouvait pas lui faire part des soupçons de Jane, cela aurait été beaucoup trop tôt et elle ne possédait aucune preuve pour étayer ces convictions.
Lisbon: "Je suis navrée de ne pas vous apporter de solution."
Leigh Ann: "Vous m'avez écouté et c'est inestimable pour moi."
En ressortant, la jeune femme croisa le consultant qui descendait de son grenier.
Jane: "Tu es en avance. Tout va bien?"
Leigh Ann: "Je suis en pleine forme et je meurs de faim."
Ils se rendirent dans un restaurant, non loin de là. Ils ne décrochèrent pas un mot, avant d'arriver à destination. L'un comme l'autre faisait bonne figure, bien que chacun ait quelque chose à taire à l'autre. Dans le troquet, ils mirent du temps avant de délier leurs langues.
Leigh Ann: "Tu ne m'as pas encore demandé comment ça s'était passé avec Gale."
Jane: "C'est un sujet délicat à aborder avec sa soeur, voilà tout. Mais si tu veux m'en parler, vas-y, je t'écoute. Si tu pouvais éviter les détails."
Leigh Ann: "Je ne voudrais pas te choquer."
Jane: "Alors? Bertram s'est bien comporté?"
Leigh Ann: "On est pas obligé d'avoir cette conversation, tu sais."
Jane, soulagé: "Bien."
Leigh Ann: "Gale a un tatouage sur l'épaule droite. C'est celui que m'a décrit Bryan Mills, le même que celui que j'ai vu sur Jim Bradley."
Son visage se ferma instantanément.
Jane: "C'est ce que tu cherchais, pourquoi es-tu aussi déçue?"
Leigh Ann: "Quelque chose ne colle pas. Je ne l'imagine pas violer et torturer une femme. Alors la tuer de sang froid... Non. Mais il y a un truc pas net chez Bertram."
Jane: "Ca j'aurais pu te le dire. C'est d'ailleurs pour ça que tu dois laisser tomber. Il a peut-être joué les hommes sensibles pour t'amadouer et te cacher sa vrai nature."
Leigh Ann: "Quand je dis chez lui, c'est dans son appartement. Il planque un coffre dans un mur. Je l'ai presque trouvé, ce matin."
Jane: "Presque?"
Leigh Ann: "Je n'ai pas eu le temps de fouiller. Il a faillit me prendre sur le fait. J'essayerais la prochaine fois."
Jane: "Tu n'as pas sérieusement l'intention d'y retourner."
Leigh Ann: "Bien sûr que si. J'ai voulu rester dormir, en son absence, mais il a refusé de me laisser seule chez lui. Il y a quelque chose qu'il ne veut pas je découvre. Mais je le trouverais, fais-moi confiance."
Elle agissait bizarrement, fuyant tout contact visuel avec son frère, ce qu'il s'empressa de lui faire remarquer.
Jane: "Tu me caches quelque chose Leigh?"
Leigh Ann: "Non."
Son téléphone sonna à point nommé.
Leigh Ann: "C'est Gale. Il m'invite à boire un café, dans 10 minutes."
Jane: "Il ne peut plus se passer de toi. Et toi?"
La jeune femme lui sourit en venant l'embrasser sur la joue.
Leigh Ann: "A plus tard, p'tit génie."
A peine avait-elle disparu dans la rue, que le mentaliste reçu, à son tour, un message de Lisbon: "Réservez deux billets pour Philadelphie."
La détresse de Leigh Ann l'avait alarmée et convaincue d'accepter l'offre de son collègue, avant que sa cadette ne perde définitivement pied. Retrouver Luther n'était plus une option. A présent, c'était devenu primordial.
TBC...
Suite
Dernière édition par lilia le Dim 2 Fév 2014 - 20:39, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Les liens du sang ^
J'étais persuadée d'avoir laisser un commentaire...
Bon alors, Lisbon est de retour ! Je remarque qu'elle m'avait manqué
Ça fait plaisir de voir que Leigh se tourne vers elle pour parler de Bertram... :) et je suis très contente qu'elle accepte de suivre Jane à Philadelphie. Même si elle a pas accepté tout de suite, ce qui ce comprend très bien.
Il me tarde la suite ! Je me demande toujours si Luther est vivant, et pourquoi se ferait-il passer pour mort ?
Bon alors, Lisbon est de retour ! Je remarque qu'elle m'avait manqué
Ça fait plaisir de voir que Leigh se tourne vers elle pour parler de Bertram... :) et je suis très contente qu'elle accepte de suivre Jane à Philadelphie. Même si elle a pas accepté tout de suite, ce qui ce comprend très bien.
Il me tarde la suite ! Je me demande toujours si Luther est vivant, et pourquoi se ferait-il passer pour mort ?
0Camille- Agent de circulation
- Personnage préféré : Lisbon, Jane
Re: Les liens du sang ^
Merci Camille et Esmée (qui passe incognito ).
Chapitre 39
Très loin d'imaginer ce que son frère avait planifié avec Lisbon, Leigh Ann rejoignit donc l'adresse de son rendez-vous. Bertram lui avait indiqué le meilleur et aussi le plus cher torréfacteur de la ville. Elle n'était pas habituée à un tel luxe, ce qui, au vue des différents lieux de leurs rencontres, était indéniablement le cas de son ami. La jeune femme fréquentait plutôt les coffee shop bon marché que ce genre d'endroit hors de prix.
A son arrivée, elle le trouva, debout, accoudé au comptoir. Son allure était aux antipodes de celle qu'il affichait la veille.
Leigh Ann: "Désolée, mais le déjeuner a traîner en longueur."
Il l'embrassa sur la joue, avant de la conduire à une table en passant sa main dans le dos de la demoiselle.
Leigh Ann, stupéfaite par ce geste lui murmura: "Ouh. Qu'est-ce qui vous arrive, Mr Bertram? Quelqu'un pourrait vous voir."
Il recula une chaise, l'invitant à s'y asseoir, puis fit le tour de la table.
Bertram: "Disons que je ne suis pas fier de l'indélicatesse dont j'ai fait preuve, ce matin."
Leigh Ann: "Oh. Quand tu m'as mise à la porte. Ce n'est pas dramatique. Nous ne sommes qu'au début de notre liaison et il est bien naturel que tu préserves ton territoire. J'aurais fait la même chose."
Bertram: "Tu es d'une grande indulgence par rapport à ce manque évident de galanterie."
Leigh Ann: "J'espère que tu plaisantes! Si il y a bien une qualité qui te caractérise, c'est la galanterie."
Bertram: "Ca n'enlève rien au fait que je n'avais pas à faire ça."
Elle lui sourit, en reposant sa tasse.
Bertram: "Quoi?"
Leigh Ann: "J'ai connu des situations beaucoup plus contrariantes. Alors je t'assure que ça, ce n'était rien."
Bertram: "Une mauvaise expérience... amoureuse?"
Leigh Ann: "On peut dire ça. C'était avant Luther et ça ne c'est pas terminé de la plus classieuse des manières. Mais je ne ferais pas la même erreur avec toi. Je ne tiens pas à bousiller notre relation."
A l'expression du visage de son interlocuteur, elle cru qu'elle avait été trop loin, dans ses propos.
Leigh Ann: "Je... Je n'ai pas utilisé le meilleur terme."
Bertram: "Non, c'est tout à fait ça. Nous avons une relation."
Leigh Ann: "Ca me rassure que tu vois les choses comme moi."
Bertram: "Ah bon! A quoi est-ce que tu t'attendais?"
Leigh Ann: "Honnêtement, je m'attendais à ce que tu m'annonces que c'était terminé. Ca me paraissait logique."
Bertram, dans un large sourire: "Comment ça?"
Leigh Ann: "Et bien, tu as obtenus ce que tu voulais..."
Bertram: "J'ai le vague souvenir que nous étions deux à le vouloir."
La jeune femme pencha la tête sur le côté, en signe d'approbation.
Bertram: "Tu n'es pas le genre de femme avec qui on passe la nuit et que l'on congédit, le lendemain."
Il parlait, sans nul doute, des prostituées, par sa définition, ce qui réveilla les soupçons de la lieutenant, le concernant. Néanmoins, elle n'en laissa rien paraître.
Leigh Ann: "Dois-je comprendre que tu as déjà fait appel à ce type de... professionnelles?"
Bertram: "Quel homme n'y a jamais eu recours?"
Leigh Ann répondit immédiatement: "Patrick."
Bertram: "A ce sujet, comment a-t-il prit le fait que tu ais dormi chez moi? Car il est évident que tu lui as dit."
Leigh Ann: "Il n'était pas ravi. Je ne pense pas qu'il nous donnera sa bénédiction de si tôt. Mais il sait que je ne changerais pas d'avis sur toi et que tu es le seul à m'avoir redonné le sourire, depuis que Luther..."
Bertram: "Je n'ai pas la prétention de remplacer Luther et ça ne sera jamais le cas. Mais je ferais tout pour me montrer digne de ce rôle, auprès de toi."
Il tenait sa main pendant ce beau discours, auquel elle n'accordait aucun crédit même si elle souriait, apaisée par le ton rassurant de l'homme duquel elle aurait du avoir peur. Mais ça, elle en était incapable. Rien en lui ne déclenchait de craintes chez elle. Son instinct était peut-être faussé. Leigh Ann n'y prenait pas garde, car elle se sentait incroyablement bien en sa compagnie et refusait que cette sensation s'évapore. Malgré le charme de cet individu qui lui disait ce qu'elle avait besoin d'entendre, elle devait conserver les idées claires, en toutes circonstances. Seulement, il semblerait que ses émotions aient prit le pas sur sa raison. Certes, Bertram ne remplacerait pas Luther mais il comblait un vide qu'il avait laissé dans sa vie.
C'était précisément pour éviter que ce rapprochement ne devienne trop sérieux que Jane avait planifié son voyage en Pennsylvanie, sans en aviser sa soeur. Le soir-même, le mentaliste embarqua avec Lisbon, dans l'avion à destination de Philadelphie. C'était un vol de nuit de plusieurs heures qui aurait pu se révéler stressant pour l'agent, si elle n'avait pas dormi tout du long. A l'inverse, Jane passa la majeure partie du trajet à se torturer l'esprit, en ressassant ce que lui avait dit sa cadette. Celle-ci lui avait paru différente, comme si elle avait fait volte face, concernant Bertram. Il en avait déduit qu'elle en était malheureusement tombée amoureuse. C'était inévitable et il l'avait prévenue. Mais elle n'en avait pas tenu compte, persuadée qu'elle ne se ferait pas piéger. L'orgueil était le défaut principal de la famille Jane et Leigh Ann ne faisait pas exception à la règle.
Il fut tiré de ses soucis par le bras de sa partenaire qui le frôla, alors qu'elle se recroquevillait dans son siège. Ses cheveux tombaient sur son visage, dévoilant la cicatrice dans son cou. Délicatement, il replaça quelques mèches dessus. La jeune femme endormie soupira en se tournant vers lui pour caler sa tête contre l'épaule du blond. Celui-ci se mordait les lèvres en se flagellant mentalement de ne pas avoir réussi à la protéger de son tortionnaire. Il était déterminé à ne pas réitérer son erreur avec Leigh Ann.
Leur avion atterrit, le lendemain, dans la mâtinée. Motivé comme jamais, le consultant prit la direction des opérations, avec l'aval de Lisbon. Elle n'en restait pas moins attentive, afin de recadrer les débordements intempestifs qui le caractérisaient depuis qu'ils travaillaient ensemble. Jane loua une voiture pour leur simplifier la tâche et ne pas être tributaire des compagnies de taxi. Au moment de prendre le volant, il se dirigea vers la portière conducteur, en même temps que la jeune femme.
Lisbon: "On peut savoir, ce que vous faites?"
Jane: "Ca se voit non."
Lisbon: "Ah, non. Donnez-moi ces clés."
Jane: "Vous avez un vrai problème de confiance envers les autres."
Lisbon s'empara du trousseau: "Pas du tout. J'ai toute confiance en vous."
Jane: "Alors laissez-moi conduire."
Lisbon: "Non."
Jane: "Pourquoi? Je suis un excellent conducteur."
Lisbon: "C'est ça oui. Rappelez-moi quel est votre score de contraventions pour excès de vitesse?"
Il resta muet devant ce fait incontestable.
Lisbon: "Ne faites pas cette tête. Ce n'est pas contre vous. Mais je tiens à mourir dans mon lit, entourée de mes petits enfants."
Jane: "Serais-ce une façon détournée de me faire une proposition, chère collègue?"
Lisbon: "Fermez-là et montez."
Ils se rendirent à la clinique, selon les indications fournies par Van Pelt, afin d'y rencontrer le Dr Clackson. Une fois sur le parking de l'établissement, l'agent eut un doute sur les plans de son consultant. A dire vrai, elle ignorait encore si il en avait un et craignait qu'au contraire, il n'ait l'intention d'improviser. Pendant qu'ils patientaient, dans le hall, Jane scrutait attentivement le tableau précisant les divers services.
Lisbon: "Et maintenant? Vous avez prévu quoi? Jane? Qu'est-ce qu'on fait?"
Jane: "On improvise."
Elle changea de couleur, passant du rouge au blanc, instantanément.
Lisbon: "Vous me faites marcher, c'est ça?"
Jane: "Oui."
Lisbon souffla: "Je préfère."
Jane: "Attendez, vous ne savez pas encore de quoi il s'agit."
Lisbon: "Je sens que je vais détester votre plan."
Jane: "Vous avez rendez-vous avec le chef du service de chirurgie cardiaque" Il regarda la montre de la brunette "Dans cinq minutes. D'ailleurs, ce n'est pas lui; là-bas?"
Lisbon: "J'ai envie de vous étrangler, Jane!"
Jane: "Mais vous ne le ferez pas, il y a trop de témoins."
Un homme en blouse blanche, d'une quarantaine d'années, avançait droit sur elle, d'un pas assuré. Interpellé par une infirmière, il s'arrêta un instant.
Jane en profita pour briefer sa partenaire: "Votre père a subit un pontage coronarien et vous envisagez de le faire admettre dans cette clinique pour sa convalescence. Demandez une visite de l'établissement."
Lisbon: "Je n'ai aucun document pour lui prouver ce que j'avance. Comment vais-je le convaincre de ma bonne fois?"
Jane: "Servez-vous de votre charme."
Lisbon: "Pourquoi vous ne le faites pas?"
Jane: "Je crois qu'il sera plus sensible à votre chute de reins qu'à la mienne."
Lisbon: "Et vous, où serez-vous?"
Jane: "Dans son bureau, pour consulter le registre de ses patients. N'oubliez pas de sourire et tenez-vous bien droite."
Tandis qu'il s'éloignait, discrètement, Lisbon lui lança, à voix basse: "Je vous déteste, Jane!"
Jane: "Menteuse."
Lorsqu'elle se retourna, elle se retrouva nez à nez, avec celui qu'elle était chargée de tenir loin de son bureau. Il était l'archétype de l'homme sûr de lui et imbu de sa personne. Une sorte de Walter Mashburn avec un stéthoscope.
Lisbon: "Dr Clarckson?"
Dr: "C'est ce qui est écrit sur mon badge, en tout cas. Vous devez être Mme Lisbon."
Lisbon: "Mlle Lisbon."
Dr: "Ah, c'est une erreur de ma secrétaire. Donc j'en déduis que vous n'êtes pas ici, pour votre mari."
Lisbon: "En effet. Il s'agit de mon père."
Dr: "J'en suis ravi. Heu... Excusez-moi. Je suis navré que votre père soit souffrant. Mais je suis ravi que vous soyez célibataire. A moins que je ne sois présomptueux. Une jeune femme aussi séduisante ne peut décemment pas être seule. Ce serait un crime."
L'agent savait que le blond pouvait les entendre, depuis le bureau du médecin et décida de tester ses nerfs.
Lisbon: "Je suis libre comme l'air. Vous ne vous trompez pas."
Dr: "Bien. Mais je m'égare. Passons dans mon bureau, pour étudier votre cas, de plus près... le cas de votre père."
Il commença à pousser la porte. Jane retint son souffle, les yeux rivés sur la poignée.
Lisbon: "J'aimerais beaucoup que vous me fassiez visiter. J'ai passé des heures assise dans un avion et ça me permettrait de me dégourdir les jambes."
Dr: "Parfait. Allons-y."
Il la fit passer devant lui, une main dans le dos de la jeune femme. Le consultant les observa, dans l'ouverture de la porte, avec une pointe de jalousie. Dès qu'ils eurent disparu, au fond du couloir, il rechercha le document. Celui-ci était remisé dans un tiroir verrouillé, qu'il crocheta. Puis il ouvrit le registre et le parcouru, mais réalisa qu'il ne cherchait pas le bon nom. Si Luther était hospitalisé dans cette clinique, c'était sa mère qui l'y avait fait entrer et certainement sous un alias. Il repassa toute la liste des dernières admissions, se concentrant sur celles qui coïncidaient avec le décès du jeune homme. Soudain, il s'arrêta sur un nom "Robert Collins". Esquissant un sourire satisfait, il ressortit de la pièce, incognito et retourna à l'accueil.
Là, il s'adressa à une secrétaire: "Bonjour. Un de mes amis est hospitalisé ici. Pourriez-vous me donner le numéro de sa chambre?"
- "Quel est son nom?"
Jane: "Bobby, heu, Robert Collins."
Elle tapota sur son clavier: "Je suis désolé. Mr Collins n'est pas autorisé à recevoir de visite, en dehors de sa famille proche."
Jane: "Pouvez-vous au moins me dire comment il va?"
- "C'est interdit. Notre établissement garanti une confidentialité totale, à ses patients."
Jane: "Bobby est comme un frère pour moi. Mais vous n'y pouvez rien si c'est le règlement."
Après avoir tenté de l'attendrir avec ses yeux de chien battu, il lui tourna le dos.
- "D'accord. Je ne peux pas vous donner le numéro de sa chambre mais il se remet d'une attaque, qui s'est produite il y a un mois, suite à son opération."
Jane: "Une attaque?"
- "Oui, une attaque cérébrale. C'est assez fréquent après ce genre d'intervention."
Jane: "Il y a des séquelles?"
- "Je vous en ai déjà trop dis. Je tiens à ma place."
Jane: "Je ne dirais rien. S'il vous plait, c'est très important."
Elle hésita mais décida finalement de lui parler.
- "Dans de rares cas, des patients perdent une partie de leur mémoire. C'est le cas de Mr Collins. Je n'en sais pas plus."
Jane: "Merci infiniment."
Il avait sa réponse et retourna attendre sa collègue adossé à la portière passager de la voiture. La brunette reparut dix minutes plus tard.
Lisbon: "J'ai cru que je ne m'en débarrasserais jamais."
Jane: "Le courant avait l'air de bien passer entre vous et le doc."
Lisbon: "Clarckson? Pitié! Un dragueur ringard et pot de colle par dessus le marché. Beurk."
Jane: "Pourtant, vous lui avez dit que vous étiez libre comme l'air."
Lisbon: "Je le suis non? Et puis c'était votre idée. Je l'ai retenu assez longtemps pour que vous trouviez quelque chose?"
Il se mordait les lèvres, en fixant le sol.
Lisbon: "Oh non. Wainwright n'est pas ici. Il est bien mort, c'est ça?"
Jane: "Non. Il est ici."
Lisbon: "Vivant?"
Jane: "En quelques sortes. Il est amnésique, et j'ignore à quel point. Lisbon, si il ne se souvenait pas de Leigh, ce serait comme si il était mort, pour elle."
Il était très affecté par cette découverte.
Lisbon: "Vous devez aller le voir, pour vous en assurer. Qui sait, il se souviendra peut-être de vous et donc de votre soeur."
Jane: "Peut-être. Mais il y a un problème. Sa mère est véritablement retors. Elle a fait admettre son fils sous l'identité de Robert Collins. Et elle s'est arrangée pour que ses visites soient filtrées."
Lisbon: "Comment le savez-vous?"
Jane: "Il est arrivé ici, le jour où Wainwright est mort, et le nom de jeune fille de Mme Wainwright est Collins."
Lisbon: "Je ne veux pas être rabat joie, mais Collins est un nom très répandu."
C'est à ce moment qu'une voiture avec chauffeur déposa une femme, devant les marches de la clinique.
Lisbon la reconnue d'après la photo que lui avait montré le mentaliste, à Sacramento: "C'est pas vrai. Jane, vous aviez raison depuis le début."
Ils étaient hors de la vue de la mère de Luther et demeurèrent un long moment, là, ébahis par la situation.
Lisbon: "Il faut faire quelque chose. On ne peut pas laisser cette femme continuer à cacher la vérité à Leigh Ann. Je suis persuadée que Wainwright ne l'a pas oubliée."
Jane: "Il l'aurait contactée, si vous aviez raison."
Lisbon: "Oui, mais il ne l'a pas rayée de sa mémoire. Quand Mills l'a enlevée, il était prêt à tout, pour la retrouver. Il était bien trop amoureux d'elle pour ne pas avoir conservé des bribes de souvenir. On oubli pas si facilement quelqu'un qu'on aime."
Elle parlait en connaissance de cause et Patrick n'était pas non plus étranger à ce sentiment. Il l'avait ressenti et continuait de l'éprouver pour son épouse, au-delà de la mort. Cependant, il n'en oubliait pas le trouble qui le liait à sa partenaire, sans le préciser, pour le moment.
Luther était entrain de guérir de ses blessures physiques et il fallait, à présent, qu'ils l'aident au niveau psychologique, car ça ne serait pas sa mère qui réactiverait sa mémoire. Dans ce but, Lisbon saisi son téléphone.
Jane: "Qu'est-ce que vous faites?"
Lisbon: "J'annule nos billets retour. On ne partira pas d'ici, avant d'avoir vu et parlé à Wainwright."
Il la remercia d'un sourire, en serrant sa main.
A Sacramento, Leigh Ann avait à nouveau, délaissé son appartement au profit de celui de Bertram. Mais ce matin-là, elle était seule. Il lui avait laissé un mot, sur l'oreiller: "Tu es chez toi. Reste autant que tu le désires."
Etrange changement d'attitude de la part de l'homme qui l'avait cordialement poussée vers la sortie, la veille. Ne soupçonnant pas de malice, elle profita de son absence pour retenter sa chance avec le coffre fort. Comme la veille, elle s'attaqua à l'armoire, en retirant chaque étagère et appuya sur le fond. Ce-dernier s'ouvrit, sur une porte blindée. Elle parvint aisément à en trouver la combinaison. Au déclic, elle s'exclama: "Merci papa." Sa joie fut de courte durée, en constatant que ce coffre était vide. Sans se retourner, elle sentit une présence, dans la pièce.
Bertram: "Elle n'est plus là."
Leigh Ann: "Qu'est-ce que tu en as fait?"
Bertram: "Je l'ai détruite."
Leigh Ann: "Qu'est-ce qu'elle contenait?"
Il souriait mais ses yeux étaient glacial, effrayant.
Bertram: "Ils m'avaient prévenus, mais je ne voulais pas les croire."
Leigh Ann: "Qui? De quoi tu parles?"
Bertram: "Je t'en veux de m'obliger à faire ça."
Il s'approcha dangereusement, la contraignant à se coller contre le mur, puis il lui plaqua une main sur la gorge. Elle se débattait en empoignant son bras.
Bertram: "Je me suis trompé sur toi. Tu es obstinée comme ton frère."
Leigh Ann: "Je sais que tu n'es pas Red John. Alors dis-moi pourquoi tu fais ça?"
Bertram: "Ca n'a rien de personnel. Je ne fais qu'obéir aux ordres. Je tiens énormément à toi, plus que je ne le devrais."
Il augmenta la pression mais sans aller jusqu'au bout, tandis que la jeune femme plantait son regard dans le sien.
Bertram: "Ferme les yeux, ce sera rapide."
Leigh Ann: "Qu'est-ce que tu attends? Ce n'est pas difficile. Il te suffit de serrer les doigts. Comme il me suffisait d'appuyer sur la détente, la nuit dernière. Je n'aurais pas du renoncer."
Bertram surpris: "Pourquoi tu ne l'as pas fait?"
Leigh Ann: "Pour la même raison que toi, aujourd'hui."
Il pressa sa main, l'empêchant de respirer, mais avant qu'elle ne suffoque, il la libéra. La jeune femme toussa fortement en reprenant son souffle.
Bertram vint la relever: "Je ne voulais pas. Ils ne m'ont pas donné le choix."
Par réflexe, elle le repoussa violemment. Il recula pour s'avachir contre la cloison. Dès qu'elle eut récupérer ses forces, elle le rejoignit, le laissant la prendre dans ses bras. Elle n'avait pas peur de lui, car elle savait qu'il ne lui ferait aucun mal, elle l'avait toujours su.
Bertram: "Je suis désolé, Leigh."
Leigh Ann s'écarta de lui: "Je sais. Maintenant, tu vas tout me dire."
TBC...
Suite
Chapitre 39
Très loin d'imaginer ce que son frère avait planifié avec Lisbon, Leigh Ann rejoignit donc l'adresse de son rendez-vous. Bertram lui avait indiqué le meilleur et aussi le plus cher torréfacteur de la ville. Elle n'était pas habituée à un tel luxe, ce qui, au vue des différents lieux de leurs rencontres, était indéniablement le cas de son ami. La jeune femme fréquentait plutôt les coffee shop bon marché que ce genre d'endroit hors de prix.
A son arrivée, elle le trouva, debout, accoudé au comptoir. Son allure était aux antipodes de celle qu'il affichait la veille.
Leigh Ann: "Désolée, mais le déjeuner a traîner en longueur."
Il l'embrassa sur la joue, avant de la conduire à une table en passant sa main dans le dos de la demoiselle.
Leigh Ann, stupéfaite par ce geste lui murmura: "Ouh. Qu'est-ce qui vous arrive, Mr Bertram? Quelqu'un pourrait vous voir."
Il recula une chaise, l'invitant à s'y asseoir, puis fit le tour de la table.
Bertram: "Disons que je ne suis pas fier de l'indélicatesse dont j'ai fait preuve, ce matin."
Leigh Ann: "Oh. Quand tu m'as mise à la porte. Ce n'est pas dramatique. Nous ne sommes qu'au début de notre liaison et il est bien naturel que tu préserves ton territoire. J'aurais fait la même chose."
Bertram: "Tu es d'une grande indulgence par rapport à ce manque évident de galanterie."
Leigh Ann: "J'espère que tu plaisantes! Si il y a bien une qualité qui te caractérise, c'est la galanterie."
Bertram: "Ca n'enlève rien au fait que je n'avais pas à faire ça."
Elle lui sourit, en reposant sa tasse.
Bertram: "Quoi?"
Leigh Ann: "J'ai connu des situations beaucoup plus contrariantes. Alors je t'assure que ça, ce n'était rien."
Bertram: "Une mauvaise expérience... amoureuse?"
Leigh Ann: "On peut dire ça. C'était avant Luther et ça ne c'est pas terminé de la plus classieuse des manières. Mais je ne ferais pas la même erreur avec toi. Je ne tiens pas à bousiller notre relation."
A l'expression du visage de son interlocuteur, elle cru qu'elle avait été trop loin, dans ses propos.
Leigh Ann: "Je... Je n'ai pas utilisé le meilleur terme."
Bertram: "Non, c'est tout à fait ça. Nous avons une relation."
Leigh Ann: "Ca me rassure que tu vois les choses comme moi."
Bertram: "Ah bon! A quoi est-ce que tu t'attendais?"
Leigh Ann: "Honnêtement, je m'attendais à ce que tu m'annonces que c'était terminé. Ca me paraissait logique."
Bertram, dans un large sourire: "Comment ça?"
Leigh Ann: "Et bien, tu as obtenus ce que tu voulais..."
Bertram: "J'ai le vague souvenir que nous étions deux à le vouloir."
La jeune femme pencha la tête sur le côté, en signe d'approbation.
Bertram: "Tu n'es pas le genre de femme avec qui on passe la nuit et que l'on congédit, le lendemain."
Il parlait, sans nul doute, des prostituées, par sa définition, ce qui réveilla les soupçons de la lieutenant, le concernant. Néanmoins, elle n'en laissa rien paraître.
Leigh Ann: "Dois-je comprendre que tu as déjà fait appel à ce type de... professionnelles?"
Bertram: "Quel homme n'y a jamais eu recours?"
Leigh Ann répondit immédiatement: "Patrick."
Bertram: "A ce sujet, comment a-t-il prit le fait que tu ais dormi chez moi? Car il est évident que tu lui as dit."
Leigh Ann: "Il n'était pas ravi. Je ne pense pas qu'il nous donnera sa bénédiction de si tôt. Mais il sait que je ne changerais pas d'avis sur toi et que tu es le seul à m'avoir redonné le sourire, depuis que Luther..."
Bertram: "Je n'ai pas la prétention de remplacer Luther et ça ne sera jamais le cas. Mais je ferais tout pour me montrer digne de ce rôle, auprès de toi."
Il tenait sa main pendant ce beau discours, auquel elle n'accordait aucun crédit même si elle souriait, apaisée par le ton rassurant de l'homme duquel elle aurait du avoir peur. Mais ça, elle en était incapable. Rien en lui ne déclenchait de craintes chez elle. Son instinct était peut-être faussé. Leigh Ann n'y prenait pas garde, car elle se sentait incroyablement bien en sa compagnie et refusait que cette sensation s'évapore. Malgré le charme de cet individu qui lui disait ce qu'elle avait besoin d'entendre, elle devait conserver les idées claires, en toutes circonstances. Seulement, il semblerait que ses émotions aient prit le pas sur sa raison. Certes, Bertram ne remplacerait pas Luther mais il comblait un vide qu'il avait laissé dans sa vie.
C'était précisément pour éviter que ce rapprochement ne devienne trop sérieux que Jane avait planifié son voyage en Pennsylvanie, sans en aviser sa soeur. Le soir-même, le mentaliste embarqua avec Lisbon, dans l'avion à destination de Philadelphie. C'était un vol de nuit de plusieurs heures qui aurait pu se révéler stressant pour l'agent, si elle n'avait pas dormi tout du long. A l'inverse, Jane passa la majeure partie du trajet à se torturer l'esprit, en ressassant ce que lui avait dit sa cadette. Celle-ci lui avait paru différente, comme si elle avait fait volte face, concernant Bertram. Il en avait déduit qu'elle en était malheureusement tombée amoureuse. C'était inévitable et il l'avait prévenue. Mais elle n'en avait pas tenu compte, persuadée qu'elle ne se ferait pas piéger. L'orgueil était le défaut principal de la famille Jane et Leigh Ann ne faisait pas exception à la règle.
Il fut tiré de ses soucis par le bras de sa partenaire qui le frôla, alors qu'elle se recroquevillait dans son siège. Ses cheveux tombaient sur son visage, dévoilant la cicatrice dans son cou. Délicatement, il replaça quelques mèches dessus. La jeune femme endormie soupira en se tournant vers lui pour caler sa tête contre l'épaule du blond. Celui-ci se mordait les lèvres en se flagellant mentalement de ne pas avoir réussi à la protéger de son tortionnaire. Il était déterminé à ne pas réitérer son erreur avec Leigh Ann.
Leur avion atterrit, le lendemain, dans la mâtinée. Motivé comme jamais, le consultant prit la direction des opérations, avec l'aval de Lisbon. Elle n'en restait pas moins attentive, afin de recadrer les débordements intempestifs qui le caractérisaient depuis qu'ils travaillaient ensemble. Jane loua une voiture pour leur simplifier la tâche et ne pas être tributaire des compagnies de taxi. Au moment de prendre le volant, il se dirigea vers la portière conducteur, en même temps que la jeune femme.
Lisbon: "On peut savoir, ce que vous faites?"
Jane: "Ca se voit non."
Lisbon: "Ah, non. Donnez-moi ces clés."
Jane: "Vous avez un vrai problème de confiance envers les autres."
Lisbon s'empara du trousseau: "Pas du tout. J'ai toute confiance en vous."
Jane: "Alors laissez-moi conduire."
Lisbon: "Non."
Jane: "Pourquoi? Je suis un excellent conducteur."
Lisbon: "C'est ça oui. Rappelez-moi quel est votre score de contraventions pour excès de vitesse?"
Il resta muet devant ce fait incontestable.
Lisbon: "Ne faites pas cette tête. Ce n'est pas contre vous. Mais je tiens à mourir dans mon lit, entourée de mes petits enfants."
Jane: "Serais-ce une façon détournée de me faire une proposition, chère collègue?"
Lisbon: "Fermez-là et montez."
Ils se rendirent à la clinique, selon les indications fournies par Van Pelt, afin d'y rencontrer le Dr Clackson. Une fois sur le parking de l'établissement, l'agent eut un doute sur les plans de son consultant. A dire vrai, elle ignorait encore si il en avait un et craignait qu'au contraire, il n'ait l'intention d'improviser. Pendant qu'ils patientaient, dans le hall, Jane scrutait attentivement le tableau précisant les divers services.
Lisbon: "Et maintenant? Vous avez prévu quoi? Jane? Qu'est-ce qu'on fait?"
Jane: "On improvise."
Elle changea de couleur, passant du rouge au blanc, instantanément.
Lisbon: "Vous me faites marcher, c'est ça?"
Jane: "Oui."
Lisbon souffla: "Je préfère."
Jane: "Attendez, vous ne savez pas encore de quoi il s'agit."
Lisbon: "Je sens que je vais détester votre plan."
Jane: "Vous avez rendez-vous avec le chef du service de chirurgie cardiaque" Il regarda la montre de la brunette "Dans cinq minutes. D'ailleurs, ce n'est pas lui; là-bas?"
Lisbon: "J'ai envie de vous étrangler, Jane!"
Jane: "Mais vous ne le ferez pas, il y a trop de témoins."
Un homme en blouse blanche, d'une quarantaine d'années, avançait droit sur elle, d'un pas assuré. Interpellé par une infirmière, il s'arrêta un instant.
Jane en profita pour briefer sa partenaire: "Votre père a subit un pontage coronarien et vous envisagez de le faire admettre dans cette clinique pour sa convalescence. Demandez une visite de l'établissement."
Lisbon: "Je n'ai aucun document pour lui prouver ce que j'avance. Comment vais-je le convaincre de ma bonne fois?"
Jane: "Servez-vous de votre charme."
Lisbon: "Pourquoi vous ne le faites pas?"
Jane: "Je crois qu'il sera plus sensible à votre chute de reins qu'à la mienne."
Lisbon: "Et vous, où serez-vous?"
Jane: "Dans son bureau, pour consulter le registre de ses patients. N'oubliez pas de sourire et tenez-vous bien droite."
Tandis qu'il s'éloignait, discrètement, Lisbon lui lança, à voix basse: "Je vous déteste, Jane!"
Jane: "Menteuse."
Lorsqu'elle se retourna, elle se retrouva nez à nez, avec celui qu'elle était chargée de tenir loin de son bureau. Il était l'archétype de l'homme sûr de lui et imbu de sa personne. Une sorte de Walter Mashburn avec un stéthoscope.
Lisbon: "Dr Clarckson?"
Dr: "C'est ce qui est écrit sur mon badge, en tout cas. Vous devez être Mme Lisbon."
Lisbon: "Mlle Lisbon."
Dr: "Ah, c'est une erreur de ma secrétaire. Donc j'en déduis que vous n'êtes pas ici, pour votre mari."
Lisbon: "En effet. Il s'agit de mon père."
Dr: "J'en suis ravi. Heu... Excusez-moi. Je suis navré que votre père soit souffrant. Mais je suis ravi que vous soyez célibataire. A moins que je ne sois présomptueux. Une jeune femme aussi séduisante ne peut décemment pas être seule. Ce serait un crime."
L'agent savait que le blond pouvait les entendre, depuis le bureau du médecin et décida de tester ses nerfs.
Lisbon: "Je suis libre comme l'air. Vous ne vous trompez pas."
Dr: "Bien. Mais je m'égare. Passons dans mon bureau, pour étudier votre cas, de plus près... le cas de votre père."
Il commença à pousser la porte. Jane retint son souffle, les yeux rivés sur la poignée.
Lisbon: "J'aimerais beaucoup que vous me fassiez visiter. J'ai passé des heures assise dans un avion et ça me permettrait de me dégourdir les jambes."
Dr: "Parfait. Allons-y."
Il la fit passer devant lui, une main dans le dos de la jeune femme. Le consultant les observa, dans l'ouverture de la porte, avec une pointe de jalousie. Dès qu'ils eurent disparu, au fond du couloir, il rechercha le document. Celui-ci était remisé dans un tiroir verrouillé, qu'il crocheta. Puis il ouvrit le registre et le parcouru, mais réalisa qu'il ne cherchait pas le bon nom. Si Luther était hospitalisé dans cette clinique, c'était sa mère qui l'y avait fait entrer et certainement sous un alias. Il repassa toute la liste des dernières admissions, se concentrant sur celles qui coïncidaient avec le décès du jeune homme. Soudain, il s'arrêta sur un nom "Robert Collins". Esquissant un sourire satisfait, il ressortit de la pièce, incognito et retourna à l'accueil.
Là, il s'adressa à une secrétaire: "Bonjour. Un de mes amis est hospitalisé ici. Pourriez-vous me donner le numéro de sa chambre?"
- "Quel est son nom?"
Jane: "Bobby, heu, Robert Collins."
Elle tapota sur son clavier: "Je suis désolé. Mr Collins n'est pas autorisé à recevoir de visite, en dehors de sa famille proche."
Jane: "Pouvez-vous au moins me dire comment il va?"
- "C'est interdit. Notre établissement garanti une confidentialité totale, à ses patients."
Jane: "Bobby est comme un frère pour moi. Mais vous n'y pouvez rien si c'est le règlement."
Après avoir tenté de l'attendrir avec ses yeux de chien battu, il lui tourna le dos.
- "D'accord. Je ne peux pas vous donner le numéro de sa chambre mais il se remet d'une attaque, qui s'est produite il y a un mois, suite à son opération."
Jane: "Une attaque?"
- "Oui, une attaque cérébrale. C'est assez fréquent après ce genre d'intervention."
Jane: "Il y a des séquelles?"
- "Je vous en ai déjà trop dis. Je tiens à ma place."
Jane: "Je ne dirais rien. S'il vous plait, c'est très important."
Elle hésita mais décida finalement de lui parler.
- "Dans de rares cas, des patients perdent une partie de leur mémoire. C'est le cas de Mr Collins. Je n'en sais pas plus."
Jane: "Merci infiniment."
Il avait sa réponse et retourna attendre sa collègue adossé à la portière passager de la voiture. La brunette reparut dix minutes plus tard.
Lisbon: "J'ai cru que je ne m'en débarrasserais jamais."
Jane: "Le courant avait l'air de bien passer entre vous et le doc."
Lisbon: "Clarckson? Pitié! Un dragueur ringard et pot de colle par dessus le marché. Beurk."
Jane: "Pourtant, vous lui avez dit que vous étiez libre comme l'air."
Lisbon: "Je le suis non? Et puis c'était votre idée. Je l'ai retenu assez longtemps pour que vous trouviez quelque chose?"
Il se mordait les lèvres, en fixant le sol.
Lisbon: "Oh non. Wainwright n'est pas ici. Il est bien mort, c'est ça?"
Jane: "Non. Il est ici."
Lisbon: "Vivant?"
Jane: "En quelques sortes. Il est amnésique, et j'ignore à quel point. Lisbon, si il ne se souvenait pas de Leigh, ce serait comme si il était mort, pour elle."
Il était très affecté par cette découverte.
Lisbon: "Vous devez aller le voir, pour vous en assurer. Qui sait, il se souviendra peut-être de vous et donc de votre soeur."
Jane: "Peut-être. Mais il y a un problème. Sa mère est véritablement retors. Elle a fait admettre son fils sous l'identité de Robert Collins. Et elle s'est arrangée pour que ses visites soient filtrées."
Lisbon: "Comment le savez-vous?"
Jane: "Il est arrivé ici, le jour où Wainwright est mort, et le nom de jeune fille de Mme Wainwright est Collins."
Lisbon: "Je ne veux pas être rabat joie, mais Collins est un nom très répandu."
C'est à ce moment qu'une voiture avec chauffeur déposa une femme, devant les marches de la clinique.
Lisbon la reconnue d'après la photo que lui avait montré le mentaliste, à Sacramento: "C'est pas vrai. Jane, vous aviez raison depuis le début."
Ils étaient hors de la vue de la mère de Luther et demeurèrent un long moment, là, ébahis par la situation.
Lisbon: "Il faut faire quelque chose. On ne peut pas laisser cette femme continuer à cacher la vérité à Leigh Ann. Je suis persuadée que Wainwright ne l'a pas oubliée."
Jane: "Il l'aurait contactée, si vous aviez raison."
Lisbon: "Oui, mais il ne l'a pas rayée de sa mémoire. Quand Mills l'a enlevée, il était prêt à tout, pour la retrouver. Il était bien trop amoureux d'elle pour ne pas avoir conservé des bribes de souvenir. On oubli pas si facilement quelqu'un qu'on aime."
Elle parlait en connaissance de cause et Patrick n'était pas non plus étranger à ce sentiment. Il l'avait ressenti et continuait de l'éprouver pour son épouse, au-delà de la mort. Cependant, il n'en oubliait pas le trouble qui le liait à sa partenaire, sans le préciser, pour le moment.
Luther était entrain de guérir de ses blessures physiques et il fallait, à présent, qu'ils l'aident au niveau psychologique, car ça ne serait pas sa mère qui réactiverait sa mémoire. Dans ce but, Lisbon saisi son téléphone.
Jane: "Qu'est-ce que vous faites?"
Lisbon: "J'annule nos billets retour. On ne partira pas d'ici, avant d'avoir vu et parlé à Wainwright."
Il la remercia d'un sourire, en serrant sa main.
A Sacramento, Leigh Ann avait à nouveau, délaissé son appartement au profit de celui de Bertram. Mais ce matin-là, elle était seule. Il lui avait laissé un mot, sur l'oreiller: "Tu es chez toi. Reste autant que tu le désires."
Etrange changement d'attitude de la part de l'homme qui l'avait cordialement poussée vers la sortie, la veille. Ne soupçonnant pas de malice, elle profita de son absence pour retenter sa chance avec le coffre fort. Comme la veille, elle s'attaqua à l'armoire, en retirant chaque étagère et appuya sur le fond. Ce-dernier s'ouvrit, sur une porte blindée. Elle parvint aisément à en trouver la combinaison. Au déclic, elle s'exclama: "Merci papa." Sa joie fut de courte durée, en constatant que ce coffre était vide. Sans se retourner, elle sentit une présence, dans la pièce.
Bertram: "Elle n'est plus là."
Leigh Ann: "Qu'est-ce que tu en as fait?"
Bertram: "Je l'ai détruite."
Leigh Ann: "Qu'est-ce qu'elle contenait?"
Il souriait mais ses yeux étaient glacial, effrayant.
Bertram: "Ils m'avaient prévenus, mais je ne voulais pas les croire."
Leigh Ann: "Qui? De quoi tu parles?"
Bertram: "Je t'en veux de m'obliger à faire ça."
Il s'approcha dangereusement, la contraignant à se coller contre le mur, puis il lui plaqua une main sur la gorge. Elle se débattait en empoignant son bras.
Bertram: "Je me suis trompé sur toi. Tu es obstinée comme ton frère."
Leigh Ann: "Je sais que tu n'es pas Red John. Alors dis-moi pourquoi tu fais ça?"
Bertram: "Ca n'a rien de personnel. Je ne fais qu'obéir aux ordres. Je tiens énormément à toi, plus que je ne le devrais."
Il augmenta la pression mais sans aller jusqu'au bout, tandis que la jeune femme plantait son regard dans le sien.
Bertram: "Ferme les yeux, ce sera rapide."
Leigh Ann: "Qu'est-ce que tu attends? Ce n'est pas difficile. Il te suffit de serrer les doigts. Comme il me suffisait d'appuyer sur la détente, la nuit dernière. Je n'aurais pas du renoncer."
Bertram surpris: "Pourquoi tu ne l'as pas fait?"
Leigh Ann: "Pour la même raison que toi, aujourd'hui."
Il pressa sa main, l'empêchant de respirer, mais avant qu'elle ne suffoque, il la libéra. La jeune femme toussa fortement en reprenant son souffle.
Bertram vint la relever: "Je ne voulais pas. Ils ne m'ont pas donné le choix."
Par réflexe, elle le repoussa violemment. Il recula pour s'avachir contre la cloison. Dès qu'elle eut récupérer ses forces, elle le rejoignit, le laissant la prendre dans ses bras. Elle n'avait pas peur de lui, car elle savait qu'il ne lui ferait aucun mal, elle l'avait toujours su.
Bertram: "Je suis désolé, Leigh."
Leigh Ann s'écarta de lui: "Je sais. Maintenant, tu vas tout me dire."
TBC...
Suite
Dernière édition par lilia le Sam 22 Fév 2014 - 18:02, édité 2 fois
Invité- Invité
Re: Les liens du sang ^
J'adore la fin de ce chapitre ! Quel rebondissement ! J'ai hâte de voir ce que Bertram va dire.
Mystic-Dream- Agent de circulation
- Personnage préféré : Lisbon
Localisation : In your mind !
Re: Les liens du sang ^
]Merci Mystic-Dream, je ne fais pas attendre plus longtemps.
Chapitre 40
Ils étaient là, face à face, à se dévisager. Leigh Ann avait fait tomber le masque de Bertram, dévoilant sa vrai nature. Il y avait effectivement une part d'ombre et une violence latente chez cet homme, comme elle le pensait. Certes, elle avait cru faire fausse route et plus elle le fréquentait plus elle l'espérait. Mais voilà, Gale Bertram était autant capable d'être tendre et attentionné que de se montrer agressif et brutal. Il voulu revenir vers la jeune femme qui massait son cou endolori.
Bertram: "Laisse-moi t'aider."
Leigh Ann: "Reste où tu es."
Ne l'écoutant pas, il avança.
Leigh Ann saisit le pistolet qu'elle lui avait volé quand elle était dans ses bras, et le pointa sur lui.
Bertram, les mains ouvertes devant lui: "Tu n'as pas besoin de ça."
Leigh Ann: "Peut-être. Mais je ne sais pas si je dois te faire confiance. Je me suis brûlé les ailes à ce jeu-là."
Bertram: "Donc cette étreinte n'était qu'une ruse. Comme tout le reste. Tu as joué la comédie, toutes ces semaines."
Leigh Ann: "On est à égalité, dans ce cas."
Bertram: "Tu as tort. J'ai aimé passer du temps avec toi et j'ai fini par m'attacher à toi."
Leigh Ann: "C'est pour ça que tu voulais ma mort?"
Bertram: "Je te répète que ça n'était pas mon idée."
Leigh Ann: "De qui vient-elle?"
Bertram: "Si je te le dis, tu seras en danger."
Elle ne put retenir un fou rire sarcastique.
Leigh Ann: "Plus qu'aujourd'hui?"
Bertram: "Si j'avais vraiment voulu te tuer, nous n'aurions pas cette discussion."
Leigh Ann: "Pourquoi ne pas avoir utiliser ton flingue?"
Bertram: "Je devais faire passer ta mort pour un suicide."
Leigh Ann: "Vraiment?"
Bertram: "J'étais supposé t'étrangler, te ramener chez toi et simuler une pendaison."
La jeune femme esquissa un sourire, effarée par l'effroyable minutie du plan dont elle était censée être la victime.
Bertram: "Qu'est-ce qu'il y a?"
Leigh Ann: "C'était futé, vraiment très malin. J'imagine que j'aurais laissé une lettre pour expliquer mon geste."
Dans un soupir, il sortit une feuille de sa poche. Elle la lui prit et il lui agrippa le poignet, au passage.
Leigh Ann: "Lâche-moi immédiatement."
Elle le braqua une nouvelle fois, avec son arme.
Bertram, les mains en l'air: "Vas-y. Si tu ne le fais pas, ils s'en chargeront. De toutes façons, je suis déjà mort."
Leigh Ann relâcha lentement le percuteur: "Ne compte pas sur moi. Je sais ce que ça coûte d'abattre un flic. Tu devras t'en remettre à ton petit club de psychopathes."
Elle sortit de la salle de bain, à reculons, en continuant de le tenir en respect. Elle l'enferma, à l'intérieur.
Bertram, contre la porte, manoeuvrait la poignet frénétiquement: "Leigh, arrête! Qu'est-ce que tu fais?"
Leigh Ann: "Ta femme de ménage te libérera."
Bertram: "Attend! S'il te plait."
Elle reposa son sac et retourna près de la porte.
Leigh Ann: "Tu vas me dire qui sont ces types? Red John est l'un d'entre eux?"
Bertram: "J'aimerais pouvoir..."
Leigh Ann: "Mais tu vas te taire et protéger ce monstre qui a massacré ma famille. Je ne vois pas ce que tu pourrais me dire d'autre qui soit susceptible de m'intéresser."
Il l'entendit s'éloigner.
Bertram: "Je tiens à toi."
Leigh Ann revint sur ses pas: "Pour ta gouverne, quand on aime quelqu'un, on n'essaie pas de le tuer."
Bertram: "Je n'aurais jamais été jusque-là. Je ne peux pas, pas avec toi."
Après un long silence de la jeune femme, il pensa qu'elle était partie, sans bruit.
Bertram: "Leigh?"
Leigh Ann, adossée à la cloison: "C'était toi? Tu as agressé cette fille, à Los Angeles."
Bertram: "Oui."
Leigh Ann: "Comment j'ai pu être assez stupide pour croire que tu pouvais être innocent. Dire que j'étais entrain de tomber amoureuse. Quelle idiote."
Bertram: "Laisse-moi une chance de m'expliquer. A cette époque, je buvais beaucoup et l'alcool avait tendance à me rendre violent. J'ai frappé cette fille, je l'admets, mais quand je l'ai quitté, elle était en vie. Ce n'est que plus tard, que la police m'a apprit... Je regrette ce que j'ai fais."
Leigh Ann: "L'affaire a été enterrée. Par qui?"
Bertram: "Ton superviseur, l'inspecteur Cruz. Lui et les autres, ont toutes les preuves qui me feraient tomber pour ce crime. C'est ce que contenait l'enveloppe. Des copies du dossier. Ils me tiennent avec ça. Je ne voulais pas que tu les trouves."
Là, elle ouvrit la porte, stupéfaite que son équipier, en qui elle avait toujours eu une confiance sans failles, appartienne à ce groupe de flics corrompus. C'était le coup de grâce.
Bertram: "Tu n'es plus en sécurité, dans cette ville."
Leigh Ann: "Je n'aie pas l'intention de rester. Il est temps que je retourne à L.A., je dois retrouver ma vie."
Son regard était vide et ses propos paraissaient incohérents, à son interlocuteur.
Bertram: "Tu n'es pas sérieuse! Tu as pensé à Cruz?"
Leigh Ann: "Aux dernières nouvelles, il est toujours à l'hôpital et il n'est pas prêt d'en sortir. Mon supérieur m'a offert son poste, il y a plusieurs jours. J'hésitais mais... maintenant, je n'ai plus aucune raison de refuser."
Elle reprit ses affaires et passa le seuil de l'appartement, tandis que lui, restait dans le salon.
Bertram: "Alors, tu pars, c'est définitif?"
Leigh Ann: "Oui. Et tu devrais faire la même chose."
Elle claqua la porte derrière elle sans lui poser la question qu'il attendait, à savoir, pourquoi ses complices voulaient la disparition de Leigh Ann. Mais cette information lui était superflue car elle se doutait de la réponse. Elle s'était trop approchée de Red John et elle devait disparaître avant de toucher au but. Bertram n'était qu'un pion, aussi bien pour elle que pour ces hommes.
La jeune femme retourna donc à son domicile, afin de mettre ses affaires en ordre, en vue de son départ. Elle était un peu déstabilisée par le comportement et les paroles de Gale. Il l'avait épargnée volontairement, se mettant ,par conséquent, en danger lui-même. Elle ne pouvait pas ignorer ce fait et devait reconnaître sa sincérité quand aux sentiments qu'il prétendait éprouver pour elle. La lueur dans ses yeux était semblable à celle qu'elle percevait dans ceux de Luther. Elle en souffrait d'autant plus car elle savait que Bertram était le seul à l'avoir rendu heureuse, depuis le décès tragique de son fiancé. Mais envisager un avenir avec lui, était moralement inacceptable. Il s'en était pris à elle et malgré ça, elle n'arrivait pas à ressentir de la haine, envers lui.
A Philadelphie, Jane et Lisbon avaient prévus de rester en ville et avaient réservé des chambres, dans un hôtel, aux abords de la clinique. Ils ne savaient pas combien de temps leur séjour allait duré et préféraient parer à toutes éventualités. Le mentaliste avait insisté pour choisir cet endroit, qui lui permettrait de ne pas s'éloigner et ainsi, de surveiller l'établissement, plus facilement. Si Wainwright s'y trouvait, il finirait bien par l'apercevoir.
Planté dans le parc, devant l'hôpital, le blond passait son temps à épier les allées et venues des patients et des infirmiers, depuis leur arrivée. Cela faisait deux jours qu'ils avaient élu domicile à Philadelphie. Plusieurs fois, Jane cru voir un homme qui lui ressemblait mais celui-ci n'apparaissait toujours que de dos et ne tournait jamais la tête dans sa direction. Pourtant, tout dans son allure s'apparentait à Luther. Il avait la même taille, les cheveux bruns, la trentaine. Il se déplaçait avec difficultés, à l'aide d'une béquille, qui modifiait sa démarche.
Quand sa collègue rejoignit Patrick, sur son banc, il lui fit part de ses impressions. L'agent lui remit un gobelet de thé.
Lisbon: "Tenez. Ca vient du distributeur de l'entrée. Désolée, il n'y avait plus de Lapsang Souchong."
Jane: "Merci Lisbon."
Lisbon: "Alors, du nouveau? Qu'avez-vous découvert, en mon absence?"
Jane: "Vous voyez cet homme, là-bas?"
Lisbon: "Oui. Vous croyez que ça pourrait être lui?"
Jane: "Il n'y a qu'une façon d'en avoir le coeur net."
Il sauta de son banc et trottina jusqu'au service de rééducation. La brunette le suivit et parvint à l'intercepter, avant qu'il n'entre dans la salle.
Lisbon: "Vous êtes dingue? Vous ne pouvez pas faire ça."
Jane: "Pourquoi pas? Il n'y a pas de surveillants, on ne risque rien."
Lisbon: "Parce que sa mère est encore dans le secteur. Si elle vous surprend ici, elle fera un scandale."
Jane: "Pas si vous faites le guet. Restez ici et couvrez-moi. Partenaire."
Sous le regard furieux de Lisbon, il partit à la rencontre de son supposé beau-frère et le bouscula, pour provoquer la rencontre. Il le retint par le bras, s'excusant de sa maladresse. Le jeune homme chassa les mèches qui recouvraient son visage.
Jane sourit en le reconnaissant: "Nouvelle coiffure?"
- "On se connait?"
Jane: "A vous de me le dire, Luther."
Luther: "Oui. Ma mémoire est défaillante. Mais je me rappelle... Jane, Patrick Jane."
Jane, soulagé: "C'est exact. Je travaille pour vous, au CBI."
Luther: "Vous êtes le consultant de l'agent Lisbon. Ca me revient. Qu'est-ce que vous faites ici? C'est très loin de Sacramento. Il y a un problème là-bas?"
Jane: "Tout va bien."
Luther: "J'ai eu peur que mon appartement n'ait été vandalisé. Je n'ai pas eu la possibilité de prendre mes dispositions, à ce sujet. Et je sais qu'il n'est pas prudent de laisser un domicile vide, sans surveillance."
Jane: "Vide?"
Luther: "Quoi? Ne me dites pas que j'ai un animal de compagnie, un chien ou un poisson rouge que j'aurais oublié?"
Jane: "Soyez tranquille, vous n'avez rien de tout ça."
Luther: "Vous me rassurez. je m'en serais voulu d'avoir la mort d'un être vivant, sur la conscience."
Jane: "Ne vous en veuillez pas. Pas pour ça, en tout cas."
Luther: "Vous agissez bizarrement. Y a-t-il autre chose que devrais savoir?"
Jane: "En fait, il y a bien quelque chose."
Il allait évoquer Leigh Ann, mais une furie fit son entrée, se ruant sur les deux hommes. Térésa n'avait pas pu la retenir, à temps.
Mme Wainwright: "Mr Jane! Vous n'avez rien à faire ici! Laissez mon fils en paix!"
Luther: "Ca va, maman. Patrick est venu prendre de mes nouvelles."
Jane se tourna vers la femme, au bord de l'hystérie: "Absolument. D'ailleurs je le trouve en pleine forme." Il chuchota à son oreille: "Pour un mort."
Elle blêmit soudain, en réalisant que son stratagème était tombé à l'eau.
Mme Wainwright: "Je vous en prie, pas ici. Sortons un moment voulez-vous."
Jane: "Lisbon?"
Lisbon: "Je reste avec Wainwright."
Mme Wainwright lui lança un regard inquiet: "Ne le fatiguez pas, il a le coeur fragile. Vous comprenez."
Lisbon: "Ne vous faites pas de soucis, j'éviterais les sujets qui pourraient le stresser."
Elle rejoignit Luther, laissant ainsi Jane éclaircir la situation, avec la mère du soi-disant défunt. Ils se rendirent dans le parc réservé à la convalescence des patients récemment opérés, ce qui était le cas du jeune homme.
Jane étouffait sa colère: "Vous vous rendez compte de ce que vous avez fait! Tout le monde le croit mort!"
Mme Wainwright: "J'ai fais ça pour Luther. Je dois protéger mon fils."
Jane: "Le protéger! Mais de quoi? Ou plutôt de qui? Leigh Ann, je suppose."
Mme Wainwright: "Bien sûr, de votre soeur! Elle a failli causer sa mort. J'ai veillé à ce que cela ne se reproduise plus jamais."
Jane: "Allons, c'est ridicule! Votre fils n'est plus un enfant. Il sait se défendre."
Mme Wainwright: "Il est mon enfant et c'est mon devoir d'assurer son avenir. Vous, plus que quiconque devriez le comprendre."
Jane: "Vous n'avez pas le droit de l'arracher à la femme qu'il aime. Que se passera-t-il quand il commencera à se poser des questions sur sa vie à Sacramento? Que lui répondrez-vous quand il se souviendra de Leigh Ann?"
Mme Wainwright: "Ca n'arrivera pas. Son cerveau a effacé le souvenir de Leigh Ann et tout ce qui se rattache à elle. Elle n'existe plus pour Luther et c'est bien mieux ainsi."
Jane: "Mieux pour vous."
Il fit quelques pas, en se mordant les lèvres et s'arrêta net, en l'observant.
Jane: "Si il n'y a aucun espoir que Luther retrouve la mémoire, pourquoi êtes-vous aussi nerveuse à l'idée que l'agent Lisbon ne discute avec lui, en privé?"
Mme Wainwright: "Il n'est pas impossible qu'un jour, des souvenirs lui reviennent. Mais si on force sa mémoire... S'il vous plait, Patrick, ne lui dites rien. Il est très fragile et je ne veux pas qu'il rechute. Il ne supportera pas un tel choc, ça lui serait fatal. Je vous dis la vérité. Si vous ne me croyez pas, demandez au chirurgien."
Le mentaliste voyait de la sincérité chez cette mère, réellement soucieuse de la santé de son fils unique. Néanmoins, ce n'est pas ce qui effacerait le mal qu'elle avait fait.
Jane: "Ce n'est pas juste pour Leigh Ann et encore moins pour Luther. Vous en êtes consciente?"
Mme Wainwright: "J'en suis parfaitement consciente. Mais je ferais tout pour la survie de mon fils."
Jane: "Même au détriment de son bonheur?"
Mme Wainwright: "Je préfère le voir malheureux et vivant."
Sans surenchérir, Patrick retourna auprès du patient. Là, il lui remit, discrètement, une carte.
Jane: "Si quelque chose vous revenait, n'importe quoi. Appelez-moi, quelle que soit l'heure. Nous ne sommes pas de gros dormeurs, dans ma famille. Mais je ne vous apprend rien."
Luther: "Je ne comprend pas."
Le blond lui serra la main en y déposant un objet "emprunté", un peu plus tôt, chez sa cadette, à son insu.
Jane souffla à l'oreille du jeune homme: "Luther, vous lui manquez. Elle a besoin de vous."
Luther: "De qui vous parlez?"
Jane: "Vous vous souviendrez."
Lorsqu'il ouvrit son poing, il y découvrit un bracelet en or gris, scintillant d'éclats de diamants. Il tenait, dans le creux de sa main, le cadeau de fiançailles qu'il avait offert à Leigh Ann, mais n'en avait aucune idée. Jane espérait que ce bijoux l'aiderait à réactiver sa mémoire.
TBC...
Suite
Chapitre 40
Ils étaient là, face à face, à se dévisager. Leigh Ann avait fait tomber le masque de Bertram, dévoilant sa vrai nature. Il y avait effectivement une part d'ombre et une violence latente chez cet homme, comme elle le pensait. Certes, elle avait cru faire fausse route et plus elle le fréquentait plus elle l'espérait. Mais voilà, Gale Bertram était autant capable d'être tendre et attentionné que de se montrer agressif et brutal. Il voulu revenir vers la jeune femme qui massait son cou endolori.
Bertram: "Laisse-moi t'aider."
Leigh Ann: "Reste où tu es."
Ne l'écoutant pas, il avança.
Leigh Ann saisit le pistolet qu'elle lui avait volé quand elle était dans ses bras, et le pointa sur lui.
Bertram, les mains ouvertes devant lui: "Tu n'as pas besoin de ça."
Leigh Ann: "Peut-être. Mais je ne sais pas si je dois te faire confiance. Je me suis brûlé les ailes à ce jeu-là."
Bertram: "Donc cette étreinte n'était qu'une ruse. Comme tout le reste. Tu as joué la comédie, toutes ces semaines."
Leigh Ann: "On est à égalité, dans ce cas."
Bertram: "Tu as tort. J'ai aimé passer du temps avec toi et j'ai fini par m'attacher à toi."
Leigh Ann: "C'est pour ça que tu voulais ma mort?"
Bertram: "Je te répète que ça n'était pas mon idée."
Leigh Ann: "De qui vient-elle?"
Bertram: "Si je te le dis, tu seras en danger."
Elle ne put retenir un fou rire sarcastique.
Leigh Ann: "Plus qu'aujourd'hui?"
Bertram: "Si j'avais vraiment voulu te tuer, nous n'aurions pas cette discussion."
Leigh Ann: "Pourquoi ne pas avoir utiliser ton flingue?"
Bertram: "Je devais faire passer ta mort pour un suicide."
Leigh Ann: "Vraiment?"
Bertram: "J'étais supposé t'étrangler, te ramener chez toi et simuler une pendaison."
La jeune femme esquissa un sourire, effarée par l'effroyable minutie du plan dont elle était censée être la victime.
Bertram: "Qu'est-ce qu'il y a?"
Leigh Ann: "C'était futé, vraiment très malin. J'imagine que j'aurais laissé une lettre pour expliquer mon geste."
Dans un soupir, il sortit une feuille de sa poche. Elle la lui prit et il lui agrippa le poignet, au passage.
Leigh Ann: "Lâche-moi immédiatement."
Elle le braqua une nouvelle fois, avec son arme.
Bertram, les mains en l'air: "Vas-y. Si tu ne le fais pas, ils s'en chargeront. De toutes façons, je suis déjà mort."
Leigh Ann relâcha lentement le percuteur: "Ne compte pas sur moi. Je sais ce que ça coûte d'abattre un flic. Tu devras t'en remettre à ton petit club de psychopathes."
Elle sortit de la salle de bain, à reculons, en continuant de le tenir en respect. Elle l'enferma, à l'intérieur.
Bertram, contre la porte, manoeuvrait la poignet frénétiquement: "Leigh, arrête! Qu'est-ce que tu fais?"
Leigh Ann: "Ta femme de ménage te libérera."
Bertram: "Attend! S'il te plait."
Elle reposa son sac et retourna près de la porte.
Leigh Ann: "Tu vas me dire qui sont ces types? Red John est l'un d'entre eux?"
Bertram: "J'aimerais pouvoir..."
Leigh Ann: "Mais tu vas te taire et protéger ce monstre qui a massacré ma famille. Je ne vois pas ce que tu pourrais me dire d'autre qui soit susceptible de m'intéresser."
Il l'entendit s'éloigner.
Bertram: "Je tiens à toi."
Leigh Ann revint sur ses pas: "Pour ta gouverne, quand on aime quelqu'un, on n'essaie pas de le tuer."
Bertram: "Je n'aurais jamais été jusque-là. Je ne peux pas, pas avec toi."
Après un long silence de la jeune femme, il pensa qu'elle était partie, sans bruit.
Bertram: "Leigh?"
Leigh Ann, adossée à la cloison: "C'était toi? Tu as agressé cette fille, à Los Angeles."
Bertram: "Oui."
Leigh Ann: "Comment j'ai pu être assez stupide pour croire que tu pouvais être innocent. Dire que j'étais entrain de tomber amoureuse. Quelle idiote."
Bertram: "Laisse-moi une chance de m'expliquer. A cette époque, je buvais beaucoup et l'alcool avait tendance à me rendre violent. J'ai frappé cette fille, je l'admets, mais quand je l'ai quitté, elle était en vie. Ce n'est que plus tard, que la police m'a apprit... Je regrette ce que j'ai fais."
Leigh Ann: "L'affaire a été enterrée. Par qui?"
Bertram: "Ton superviseur, l'inspecteur Cruz. Lui et les autres, ont toutes les preuves qui me feraient tomber pour ce crime. C'est ce que contenait l'enveloppe. Des copies du dossier. Ils me tiennent avec ça. Je ne voulais pas que tu les trouves."
Là, elle ouvrit la porte, stupéfaite que son équipier, en qui elle avait toujours eu une confiance sans failles, appartienne à ce groupe de flics corrompus. C'était le coup de grâce.
Bertram: "Tu n'es plus en sécurité, dans cette ville."
Leigh Ann: "Je n'aie pas l'intention de rester. Il est temps que je retourne à L.A., je dois retrouver ma vie."
Son regard était vide et ses propos paraissaient incohérents, à son interlocuteur.
Bertram: "Tu n'es pas sérieuse! Tu as pensé à Cruz?"
Leigh Ann: "Aux dernières nouvelles, il est toujours à l'hôpital et il n'est pas prêt d'en sortir. Mon supérieur m'a offert son poste, il y a plusieurs jours. J'hésitais mais... maintenant, je n'ai plus aucune raison de refuser."
Elle reprit ses affaires et passa le seuil de l'appartement, tandis que lui, restait dans le salon.
Bertram: "Alors, tu pars, c'est définitif?"
Leigh Ann: "Oui. Et tu devrais faire la même chose."
Elle claqua la porte derrière elle sans lui poser la question qu'il attendait, à savoir, pourquoi ses complices voulaient la disparition de Leigh Ann. Mais cette information lui était superflue car elle se doutait de la réponse. Elle s'était trop approchée de Red John et elle devait disparaître avant de toucher au but. Bertram n'était qu'un pion, aussi bien pour elle que pour ces hommes.
La jeune femme retourna donc à son domicile, afin de mettre ses affaires en ordre, en vue de son départ. Elle était un peu déstabilisée par le comportement et les paroles de Gale. Il l'avait épargnée volontairement, se mettant ,par conséquent, en danger lui-même. Elle ne pouvait pas ignorer ce fait et devait reconnaître sa sincérité quand aux sentiments qu'il prétendait éprouver pour elle. La lueur dans ses yeux était semblable à celle qu'elle percevait dans ceux de Luther. Elle en souffrait d'autant plus car elle savait que Bertram était le seul à l'avoir rendu heureuse, depuis le décès tragique de son fiancé. Mais envisager un avenir avec lui, était moralement inacceptable. Il s'en était pris à elle et malgré ça, elle n'arrivait pas à ressentir de la haine, envers lui.
A Philadelphie, Jane et Lisbon avaient prévus de rester en ville et avaient réservé des chambres, dans un hôtel, aux abords de la clinique. Ils ne savaient pas combien de temps leur séjour allait duré et préféraient parer à toutes éventualités. Le mentaliste avait insisté pour choisir cet endroit, qui lui permettrait de ne pas s'éloigner et ainsi, de surveiller l'établissement, plus facilement. Si Wainwright s'y trouvait, il finirait bien par l'apercevoir.
Planté dans le parc, devant l'hôpital, le blond passait son temps à épier les allées et venues des patients et des infirmiers, depuis leur arrivée. Cela faisait deux jours qu'ils avaient élu domicile à Philadelphie. Plusieurs fois, Jane cru voir un homme qui lui ressemblait mais celui-ci n'apparaissait toujours que de dos et ne tournait jamais la tête dans sa direction. Pourtant, tout dans son allure s'apparentait à Luther. Il avait la même taille, les cheveux bruns, la trentaine. Il se déplaçait avec difficultés, à l'aide d'une béquille, qui modifiait sa démarche.
Quand sa collègue rejoignit Patrick, sur son banc, il lui fit part de ses impressions. L'agent lui remit un gobelet de thé.
Lisbon: "Tenez. Ca vient du distributeur de l'entrée. Désolée, il n'y avait plus de Lapsang Souchong."
Jane: "Merci Lisbon."
Lisbon: "Alors, du nouveau? Qu'avez-vous découvert, en mon absence?"
Jane: "Vous voyez cet homme, là-bas?"
Lisbon: "Oui. Vous croyez que ça pourrait être lui?"
Jane: "Il n'y a qu'une façon d'en avoir le coeur net."
Il sauta de son banc et trottina jusqu'au service de rééducation. La brunette le suivit et parvint à l'intercepter, avant qu'il n'entre dans la salle.
Lisbon: "Vous êtes dingue? Vous ne pouvez pas faire ça."
Jane: "Pourquoi pas? Il n'y a pas de surveillants, on ne risque rien."
Lisbon: "Parce que sa mère est encore dans le secteur. Si elle vous surprend ici, elle fera un scandale."
Jane: "Pas si vous faites le guet. Restez ici et couvrez-moi. Partenaire."
Sous le regard furieux de Lisbon, il partit à la rencontre de son supposé beau-frère et le bouscula, pour provoquer la rencontre. Il le retint par le bras, s'excusant de sa maladresse. Le jeune homme chassa les mèches qui recouvraient son visage.
Jane sourit en le reconnaissant: "Nouvelle coiffure?"
- "On se connait?"
Jane: "A vous de me le dire, Luther."
Luther: "Oui. Ma mémoire est défaillante. Mais je me rappelle... Jane, Patrick Jane."
Jane, soulagé: "C'est exact. Je travaille pour vous, au CBI."
Luther: "Vous êtes le consultant de l'agent Lisbon. Ca me revient. Qu'est-ce que vous faites ici? C'est très loin de Sacramento. Il y a un problème là-bas?"
Jane: "Tout va bien."
Luther: "J'ai eu peur que mon appartement n'ait été vandalisé. Je n'ai pas eu la possibilité de prendre mes dispositions, à ce sujet. Et je sais qu'il n'est pas prudent de laisser un domicile vide, sans surveillance."
Jane: "Vide?"
Luther: "Quoi? Ne me dites pas que j'ai un animal de compagnie, un chien ou un poisson rouge que j'aurais oublié?"
Jane: "Soyez tranquille, vous n'avez rien de tout ça."
Luther: "Vous me rassurez. je m'en serais voulu d'avoir la mort d'un être vivant, sur la conscience."
Jane: "Ne vous en veuillez pas. Pas pour ça, en tout cas."
Luther: "Vous agissez bizarrement. Y a-t-il autre chose que devrais savoir?"
Jane: "En fait, il y a bien quelque chose."
Il allait évoquer Leigh Ann, mais une furie fit son entrée, se ruant sur les deux hommes. Térésa n'avait pas pu la retenir, à temps.
Mme Wainwright: "Mr Jane! Vous n'avez rien à faire ici! Laissez mon fils en paix!"
Luther: "Ca va, maman. Patrick est venu prendre de mes nouvelles."
Jane se tourna vers la femme, au bord de l'hystérie: "Absolument. D'ailleurs je le trouve en pleine forme." Il chuchota à son oreille: "Pour un mort."
Elle blêmit soudain, en réalisant que son stratagème était tombé à l'eau.
Mme Wainwright: "Je vous en prie, pas ici. Sortons un moment voulez-vous."
Jane: "Lisbon?"
Lisbon: "Je reste avec Wainwright."
Mme Wainwright lui lança un regard inquiet: "Ne le fatiguez pas, il a le coeur fragile. Vous comprenez."
Lisbon: "Ne vous faites pas de soucis, j'éviterais les sujets qui pourraient le stresser."
Elle rejoignit Luther, laissant ainsi Jane éclaircir la situation, avec la mère du soi-disant défunt. Ils se rendirent dans le parc réservé à la convalescence des patients récemment opérés, ce qui était le cas du jeune homme.
Jane étouffait sa colère: "Vous vous rendez compte de ce que vous avez fait! Tout le monde le croit mort!"
Mme Wainwright: "J'ai fais ça pour Luther. Je dois protéger mon fils."
Jane: "Le protéger! Mais de quoi? Ou plutôt de qui? Leigh Ann, je suppose."
Mme Wainwright: "Bien sûr, de votre soeur! Elle a failli causer sa mort. J'ai veillé à ce que cela ne se reproduise plus jamais."
Jane: "Allons, c'est ridicule! Votre fils n'est plus un enfant. Il sait se défendre."
Mme Wainwright: "Il est mon enfant et c'est mon devoir d'assurer son avenir. Vous, plus que quiconque devriez le comprendre."
Jane: "Vous n'avez pas le droit de l'arracher à la femme qu'il aime. Que se passera-t-il quand il commencera à se poser des questions sur sa vie à Sacramento? Que lui répondrez-vous quand il se souviendra de Leigh Ann?"
Mme Wainwright: "Ca n'arrivera pas. Son cerveau a effacé le souvenir de Leigh Ann et tout ce qui se rattache à elle. Elle n'existe plus pour Luther et c'est bien mieux ainsi."
Jane: "Mieux pour vous."
Il fit quelques pas, en se mordant les lèvres et s'arrêta net, en l'observant.
Jane: "Si il n'y a aucun espoir que Luther retrouve la mémoire, pourquoi êtes-vous aussi nerveuse à l'idée que l'agent Lisbon ne discute avec lui, en privé?"
Mme Wainwright: "Il n'est pas impossible qu'un jour, des souvenirs lui reviennent. Mais si on force sa mémoire... S'il vous plait, Patrick, ne lui dites rien. Il est très fragile et je ne veux pas qu'il rechute. Il ne supportera pas un tel choc, ça lui serait fatal. Je vous dis la vérité. Si vous ne me croyez pas, demandez au chirurgien."
Le mentaliste voyait de la sincérité chez cette mère, réellement soucieuse de la santé de son fils unique. Néanmoins, ce n'est pas ce qui effacerait le mal qu'elle avait fait.
Jane: "Ce n'est pas juste pour Leigh Ann et encore moins pour Luther. Vous en êtes consciente?"
Mme Wainwright: "J'en suis parfaitement consciente. Mais je ferais tout pour la survie de mon fils."
Jane: "Même au détriment de son bonheur?"
Mme Wainwright: "Je préfère le voir malheureux et vivant."
Sans surenchérir, Patrick retourna auprès du patient. Là, il lui remit, discrètement, une carte.
Jane: "Si quelque chose vous revenait, n'importe quoi. Appelez-moi, quelle que soit l'heure. Nous ne sommes pas de gros dormeurs, dans ma famille. Mais je ne vous apprend rien."
Luther: "Je ne comprend pas."
Le blond lui serra la main en y déposant un objet "emprunté", un peu plus tôt, chez sa cadette, à son insu.
Jane souffla à l'oreille du jeune homme: "Luther, vous lui manquez. Elle a besoin de vous."
Luther: "De qui vous parlez?"
Jane: "Vous vous souviendrez."
Lorsqu'il ouvrit son poing, il y découvrit un bracelet en or gris, scintillant d'éclats de diamants. Il tenait, dans le creux de sa main, le cadeau de fiançailles qu'il avait offert à Leigh Ann, mais n'en avait aucune idée. Jane espérait que ce bijoux l'aiderait à réactiver sa mémoire.
TBC...
Suite
Dernière édition par lilia le Dim 2 Mar 2014 - 0:19, édité 1 fois
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