Rouge de gêne

Le sourire ensanglanté, première chose qui frappait l’œil des personnes regardant dans la pièce. En baissant les yeux un peu vers la droite, on voyait le grand lit défait, avec les cadavres à l'intérieur des couverture. Jane s'approcha, puis tira sur le drap. Sur le coup, il eu un léger malaise et une grande peur. Étaient allongés, devant lui, une femme et une jeune filles, d'environ le même âge que la sienne lorsqu'elle est morte. Patrick refoula les souvenirs en lui. Il savait le message que John le Rouge voulait lui passer.
«Ce n'est pas tout, dit Cho. Il y a aussi autre chose que j'aimerais que tu vois.»
Il sortit de la pièce, tourna la porte, puis y prit un message. Il retourna vers Patrick en lui tendant le papier. Jane pris la feuille, hésitant, et commença à la lire. Tu m'amuse beaucoup , Patrick. Continue à chercher, bonne chance dans tes recherches petit vaux rien! Le message était suivit d'un sourire tracé marqueur rouge. Jane regarda les victimes. Il redonna le message à Cho et observa la pièce en entier. Tout était là. La scène de crime était aussi parfaite que les précédentes. Enfin, presque. Sur le sol, il a avait des goutes de sang. Étonnant? Oui! Parce que ces goutes ne provenaient d'aucun des deux cadavres. Patrick étudia toutes les trajectoires possible, et conclut que, en effet, il s'agissait du sang de quelqu'un d'autre. Il souleva le drap en entier et découvrit une arme bien serrée dans la main de la femme qui était sans doute la mère de la jeune fille à côté d'elle.
«Il faut vérifier si le sang de la victime et celui-ci correspondent. Si ce n'est pas le cas, John le Rouge aura fait l'erreur qui le mènera à sa perte!» dit-il, avec un peu plus d'espoir.

Jane vit une autre marque de sang du côté de la porte. Il la suivit, et en vit une autre, qui avait été légèrement essuyée. Il sourit nerveusement.
«Voilà pourquoi il a raté son crime. Il a mal organisé le meurtre et a manqué de temps. Il a donc fait son possible pour essuyer toutes les traces de sang, mais celle-ci a été passée trop vite, puis les deux autres dans la chambre ont été totalement oubliées.»
Puis, rapidement, il leva la tête et se dirigea vers la salle de bain. Rien. Il alla voir dans la cuisine, qui était rattachée à l'entrée, bref, la première pièce dans laquelle on entrait en arrivant dans la maison. L'évier avait récemment été utilisé. Jane sourit de plus belle. Dans l'évier se trouvait un petit linge mouillé avec une tache rouge. Rouge...sang!
«Voilà, on a John le Rouge. Je vais voir Lisbon et elle va être fière de moi!» dit-il avec son plus beau sourire.
«En fait... c'est-à-dire que...»
«Quoi?»
«Lisbon... ne veut pas que tu travaille sur cette enquête.»
«Quoi? Pourquoi?» questionna Jane, déçu.
«Je ne devrais pas t'en parler. Tu lui demandera. Bon, on doit retourner au bureau, ils vont se poser des questions.»
Cho sortit et se dirigea vers sa voiture, suivit de Jane. Tous deux retournèrent au CBI. Cho avait reçu l'ordre de faire des interrogatoires, tandis que Jane était allé s'installer... à l'étonnement de Lisbon, il n'était pas couché sur son canapé, comme à l'habitude, lorsqu'elle arriva devant lui. Non, à la place, il était rivé devant des tonnes de dossiers concernant John le Rouge. Sans faire de bruit, elle s'approcha de lui, puis lui arracha d'un coup les dossiers, et retourna à son bureau sans dire mot.
«Hey! Qu'est-ce qui vous prend?!»

Jane regarda en direction du bureau de Lisbon, perplexe. Il se leva, puis se dirigea vers Cho. Celui-ci le regarda brièvement puis retourna ses yeux vers son écran.
«Jane. Je crois que tu devrais aller la voir. Elle a quelque chose à te dire.»
«Ah bon? C'est à propos de John le Rouge?»
Aucune réponse. Patrick se dirigea rapidement vers l'espace de travail de Lisbon, sans en savoir la raison. Il cogna trois fois, puis ouvrit doucement la porte. Il vit Lisbon en train d'écrire et d'étudier des dossiers.
«Euh... Lisbon? Je peux te parler?»
Patrick ne voyait plus en Lisbon l'attirance pour lui qu'il pouvait voir le jour précédent. Il était convaincu d'avoir quelque chose à se reprocher mais, il avait beau chercher, il ne trouvait pas.
«Pourquoi m'avez-vous arraché les dossiers? Est-ce que ça a un lien avec le dernier meurtre de John le Rouge? Pourquoi es-tu si froide avec moi?»
Elle attendit quelques secondes avant de parler.
«Assied-toi.»
Jane s'approcha lentement, le regard remplie de craintes. Il n'aimait pas la façon dont Lisbon le regardait.
«Es-tu froide avec moi à cause de hier?»
Le jour antérieur, il lui avait montré une marque d'affection en posant ses mains sur son visage. Patrick se disait que c'était sans doute ce qui gênait sa patronne.
«Le sang sur la scène de crime. Celui dans le couloir, celui sur la serviette dans l'évier de la cuisine.»
«Oui?» dit-il, intéressé.
«Il....l'ADN a été étudié.»
«Et puis?» fit-il, d'autant plus intéressé.»
«Comment John le Rouge aurait-il pu avoir un échantillon de ton sang?»
«Pardon?! fit le consultant, stupéfait. Mon sang, tu dis?»
Lisbon laissa couler une larme, qu'elle essuya aussitôt. Elle reprit sa respiration, puis se rendit à l'évidence. Elle se leva, sortit de la pièce et revint avec Cho. Puis, elle demanda à Patrick de se lever.
«Les... les mains derrière la tête.»
Elle avait les yeux en larmes, elle sanglotait maintenant et Jane sentait toute la peur dans sa voix.
«Au nom de la loi, je vous arrête... vous êtes...»
Elle respira longuement. Jane ne savait pas comment réagir. Il ne comprenait rien. Qu'avait-il pourtant fait?
«Vous êtes suspecté de....»
«Qu...»
«...de meurtre et de complot pour meurtre.»
Puis il suivit Cho, les mains menottées derrière le dos. Il était effrayé. Le pire n'était pas l'arrestation, mais l'était dans lequel Lisbon se trouvait. Il comprenait qu'il venait de perdre sa confiance, mais ne savait pas pourquoi. Comment John le Rouge aurait-il pu avoir un échantillon de ton sang? Il répéta cette question dans sa tête, puis il comprit que le sang retrouvé sur la scène du crime était le sien.
Cho le fit entrer dans la salle d'interrogatoire à contre-cœur. Le collègue avec qui il s'était toujours très bien entendu était maintenant devant lui, suspecté d'un meurtre, et il devait l'interroger. Avant même que Cho ne commence à parler, Jane l'interrompit.
«C'est une mise en scène, c'est évident! John le Rouge a trouvé le moyen de se procurer mon sang et l'a déposé pour faire de fausses piste. Tu ne crois pas vraiment que j'ai fais ce crime, tout de même?»
«Écoute Jane. Je ne sais pas si tu l'as fait, mais j'espère que non. J'ai reçu l'ordre de t'interroger.»

L'interrogatoire fut longue et pénible pour les deux hommes. Cho était convaincu que Jane disait vrai, mais son intuition n'était pas assez convaincante pour le laisser. Il avait reçu un ordre et n'avait pas le choix de le respecter.

«Admettons que ce sang a été placé là pour qu'on te soupçonne. Pourquoi la victime aurait-elle une arme dans la main?»
Patrick revu la scène dans sa tête. Lorsqu'il avait soulevé le drap au complet, il avait vu l'arme dans la main de la victime.
«John le Rouge aurait très bien pu mettre l'arme dans la main de la victime. Voilà son erreur! L'erreur de John n'est pas le sang qu'il a laissé, puisqu'il l'a lui même mis en place. Son erreur, c'est l'arme! Si la victime aurait tiré sur John, elle aurait lâché l'arme avant de ramener son bras de l'autre côté. On voit voit clairement que c'est une droitière, pourquoi aurait-elle tenu l'arme de la mains gauche quand ça aurait été plus facile de tirer avec la main droite étant donné que le tueur était à sa droite?»
Des tonnes de possibilités défilèrent dans la tête de Patrick, dont celle qu'il venait d'expliquer qui, selon lui, était la plus plausible. Ensuite, une autre lu vint à l'esprit.
«Revérifiez les échantillons d'ADN. Je ne réponds à aucune question jusqu'à ce que ce soit fait.»
Évidemment, Cho connaissait très bien Jane et savait qu'il n'avait pas son mot à dire et qu'il ne le ferait pas changer d'avis. Il lui demanda de rester dans la pièce puis sortis, et revint environ 15 minutes après.
«Les échantillons seront vérifiés. En attendant, je dois te garder ici. Dans une demi-heure, on pourra le savoir.»
Patrick ne réagit pas et continu de réfléchir. Cette hypothèse le terrifiait, mais il ne voyait aucun indice qui prouverait le contraire. Il devrait attendre une demi-heure avant de le savoir. Le temps passait très lentement et Jane et Cho s’impatientaient. Après deux minutes, Cho reprit la parole.
«Jane. Pourquoi veux-tu qu'on revérifie l'ADN?»
«Si John le Rouge n'a pas pu être en possession d'échantillon de mon propre sang, il s'agit peut-être d'ADN très proche du miens, mais pas tout à fait le même. Une erreur a peut-être été commise en laboratoire...»
«Et donc il s'agirait du sang de...?»
Patrick fixait la table et bougeait les doigts nerveusement. Il espérait avoir tort, mais était certain de ce qu'il croyait.
«Un membre de ma famille.»