Réminiscence (SPOILERS) ^

Excellent !! J'adore et j'attends patiemment le prochain chapitre

Je viens de lire ta fic et je dois dire que tu m'as franchement bluffé

On a l'impression d'y être vraiment, de plonger dans la série à maximum C'est la première fois que je lis une tes fics et franchement, je te dis...
RESPECT

Trois ans après que Jane est tiré sur , un meurtre a lieu avec le même mode opératoire c'est vraiment tordue cette histoire
Lisbon qui a une vie de couple depuis ce temps-là Ca m'étonne un peu Puis je plussois tout ce que vient de dire Sweety et Karya :
Elle n'est pas elle-même, mais je pense que soit c'est à cause de la présence de Jane qu'elle est encore en colère après lui après le mal qu'il a fait soit parce qu'elle est avec un autre homme à qui elle ment et ce dernier ne sait rien du lien fort entre elle et Jane.

Ah! Les sacrés journalistes qui s'intéressent à l'affaire pour avoir une mise en bouche aussi une parfaite publicité pour leur journal. Ils sont vraiment de vrais charognard !

Continue comme ça; ta fic est vraiment EXTRA

Il ne me reste plus qu'à dire...
VLS VLS VLS

je viens de lire ta fic et elle me plait énormément,j'ai vraiment accroché sur celle ci en tout cas bravo.On a l'impression d'etre plongé au coeur de la série j'adore ce que tu écris continue comme ça
En tout ca j'attend la suite avec impatience

Je soutiens Karya, ne pas connaître Prison Break c'est un sacrilège

C'est toujours aussi prenant et bien écrit

VLS :vivement: :vivement:

Merci beaucoup tout le monde. La prochaine publication devait avoir lieu demain mais pour des circonstances personnelles je ne pourrais pas publier pendant plusieurs jours. Désolée j'espère que vous comprendrez.

Ne t'inquiètes pas. Comme je le dis toujours la vie privée prime sur une fic postée où pas.
Vu la qualité de ce que tu nous offre on sera patientes

Johel a écrit:Ne t'inquiètes pas. Comme je le dis toujours la vie privée prime sur une fic postée où pas.
Vu la qualité de ce que tu nous offre on sera patientes

Je plussois ce que dit Johel puis en même temps, prends ton temps.

Bon avant de faire mon com, j'espère que ce contre temps n'est pas trop grave et comme le souligne si bien Johel, la vie privée prône sur le fo' et le reste.


Si non oui, je suis à la bourre mais je te lis quand même alors je dois dire que j'adore la tournure des évènements. Le coup du binome Rigsby/Lisbon est super intéressant et puis on a pas trop l'habitude de les voir ensemble souvent Cho prend sa place et je trouve que le coup de sa carrure comme rempart mais qui en fait n'en est pas un, j'adore. Bon je suis pas sure d'être clair sur ce coup là.

Jane qui explose à l'annonce, il va devenir un lion en cage. La suite risque d'être intéressante.

Bref comme d'habitude un vrai plaisir à lire, pas d'anicroche, tout ce tien et est très réaliste. Ca serait bien qu'un jour Bruno passe par ici, ça pourrait lui donner des idées Bon, j'arrête mes bêtises et je serais présente pour la suite et occupes toi de toi avant tout.

Ah oui au fait merci pour ta réponse imprécise car ça m'a réconforté d'un coté.

Halala, certains proches aiment nous faire de grosses frayeurs, enfin après plusieurs nuits d'insomnies voilà que les choses sont rentrés dans l'ordre, c'est l'heure du fameux: "plus de peur que de mal!". Me revoilà donc de bonne humeur pour poster cette suite!! La vie est belle, profitez-en! Je vous remercie encore de tout vos messages qui m'ont fait très plaisir. Je ne vous fait pas attendre plus longtemps, voilà la suite!!!



Chapitre III :

C’était souvent ainsi.

Le bonheur fugace de revoir ce visage si familier imprégnait d’abord leur pores, puis dépassé ce stade le retour inévitable à la réalité les dépossédait.

Tout semblait vide : le canapé, le grenier, la tasse de thé.

Parfois, Lisbon avait la sensation qu’en se retournant, il serait là, fidèle au poste mais il n’était pas là. Son ombre agaçante ne suivait plus ses traces. Depuis trois ans déjà, cette sensation s’aggravait à chaque nouveau départ. Les visites, bien que régulières, s’était faites moins nombreuses. En quittant la prison ce jour-là, ce même sentiment vrilla ses sens.

Elle regrettait déjà les prémices de cette promesse implicite : « Nous ferons de notre mieux»

Elle le ferait, elle le savait. Elle se jetterait à corps perdu dans cette enquête qu’elle arracherait à qui de droit. Elle entraînerait son équipe dans son malheur et tels des Junkies ils y trouveraient leur compte parce que c’était Jane, parce que c’était l’affaire de leur vie, celle qui les avait marqué au fer rouge, celle dont jamais ils ne pourraient se détacher.

Les journalistes, pressés contre elle, ne l’effrayaient pas. Les yeux démentiels de la foule en délire ne l’effrayaient pas. Seul ce goût de l’adrénaline passé l’effrayait, l’adrénaline et ses veines battant à tout rompre.

Son énergie paralysée dans le mouvement, paralysée dans une chute infernale pourrait-elle être stoppée avant que trop engagée, elle ne commette elle aussi une erreur ?

Pour l’instant, elle cavalait sur la pente, la démarche assurée de Rigsby lui indiqua qu’il faisait de même. Pour Jane, pour l’un des leurs ils risqueraient tout. John le rouge ou un de ses fervents admirateurs se jouait de lui ? Très bien, ils seraient là.

-Pétriani ne voudra jamais de nous sur cette enquête boss, s’inquiéta Rigsby.

-Je le sais…il me l’a déjà fait comprendre, soupira Lisbon.

Assise, dans la voiture, Lisbon observait les journalistes au loin. L'oeil pétillant, un sourire, se grava finalement sur son visage.

-Ils pourraient nous être utile

-Je ne suis pas sûr de vous suivre…

-Vous vous souvenez de Ron Crosswhite ?

-Le type accusé à tort de meurtre qui a pris Jane en otage ?

-Oui celui-là même. Des politiciens ont tout fait que pour la police locale ait l’affaire…

-…et grâce aux médias on a réussi à faire pression sur Bertram, continua Rigsby pour elle

-Exactement !

-Vous comptez vraiment lui faire deux fois le même coup ?

-Non…, sourit-elle, mais le fait qu’il sache que je suis capable de le faire devrait suffire. Regardez tous ces gens, ils sont des sympathisants de Jane. Une phrase de notre part et ils sont capables de faire la révolution. Bertram ne veut pas de ça !

-Vous êtes redoutables boss ! Petriani va être furieux !!

Un sourire démoniaque tordit ses lèvres, il lutta pour ne pas frotter ses mains de contentement. Le goût des problèmes lui avait foutrement manqué !

-C’est un rite de passage quand il s’agit de Jane. Demandez à Minelli ou Laroche !

-Bon sang , qu’est-ce que ça m’avait manqué

-Et moi donc !, sourit Lisbon complice. Prévenez Grace et Cho. Je m’occupe de Bertram.


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La discussion fut houleuse. Elle ne lésina pas sur les menaces. Elle pouvait être incisive quand elle le voulait, une vraie vipère. Il lui suffisait d’une bonne raison, elle en avait justement une, Jane. Bertram le comprit à ses dépens. Après plus de deux heures de conversations, il céda. Elle l’avait gagné, elle avait gagné cette enquête, mieux elle l’avait arrachée !

Epuisée, elle quitta les locaux non sans avoir envoyé un texto à ses collègues.

« Bertram dans la poche, rendez-vous demain 8h »

Elle devait l’admettre, elle était fière de son coup. Manipuler les politiques, les faire tomber dans leurs propres pièges, voilà qui était grisant. Souriante et auto-satisfaite, elle franchit la porte de son appartement.

La télé était allumée. Finn était là. Elle pouvait distinguer ses larges épaules et sa chevelure brune. Il était assis au bord du canapé, son dos figé s’arcboutait vers l’avant. Ses coudes étaient fermement enfoncés dans ses genoux. Elle se mordit la lèvre inférieure. Elle l’avait presque oublié. Comment avait-elle pu l’oublier ? Elle lui donnait toujours des nouvelles en cours de journée mais aujourd’hui pour la première fois depuis un an, elle ne l’avait pas fait. Le son de la télé augmenta, sa propre image défila à l’écran.

« L’agent Lisbon a aujourd’hui rencontré son ancien collègue Patrick Jane. Elle n’a fait aucune déclaration…»

Ces images défilaient en boucle depuis des heures. Il les avait donc regardés pendant tout ce temps… ça sentait mauvais.

-Tu le connais vaguement hein ?! ironisa-t-il

-Finn, je…

-Combien d’enquêtes ? Coupa-t-il sèchement

-Je te demande pardon ?

-Sur combien de tes enquêtes il a travaillé ?!

Ses yeux, brillants de colère la scrutaient, à présent à la recherche de la moindre défaillance dans son discours. C’était le prix du mensonge et de la perte de confiance

-Toutes, murmura-t-elle, toutes celles que j’ai menées les 7 années précédant son arrestation.

La télé commande vola contre la table basse.

-Je monte me coucher !

Son corps buta contre celui de Lisbon qui le stoppa dans son élan.

-Attend je vais t’expliquer…

Rageusement, il l’éloigna de lui, fuyant le contact de sa peau qu’il avait pourtant jusque-là trouvée si douce.
Il ne la comprenait pas, il l’aimait mais il ne la comprenait pas. Elle refusait constamment de lui donner les clés les plus essentielles de sa vie, un fois encore il devait forcer la porte et il détestait ça. Il détestait avoir le sentiment de violer une partie de son passé. Comment pouvait-il la connaître autrement ? Pourquoi refusait-elle de le laisser passer. Pourquoi ne pouvait-il acquérir sa confiance ?

-Et bien vas-y, explique moi pourquoi je n’apprends ça que maintenant ?

Aucun mot ne put sortir de sa gorge. Elle le voulait mais elle en était incapable. Pourquoi l’avait-elle fait ? Pourquoi ne lui avait-elle rien dit ? Elle l’ignorait elle-même et se poser la question était suffisamment douloureux.

Un soupir quitta les lèvres de Finn, il était navré, il était en colère, il était déçu. Lourdement, il monta les escaliers sans la regarder.

-Je prendrais le canapé, murmura-t-elle.

Toute autosatisfaction l’avait quittée. A présent, elle avait honte, honte de ce mensonge terrible, honte de ne pas pouvoir l’expliquer…

Ses yeux fixèrent le plafond. Elle alluma la télé. De nouvelles images d’elle défilaient à l’écran. Elle observa ses traits. Elle sortait de la prison, sa démarche était rapide et on pouvait voir les vestiges d’un sourire sur ses lèvres. Elle soupira et éteignit la télé. Elle avait envie de voir Jane.

Contente que les nouvelles soient bonnes pour toi
Que dire d'autre que
Pendant la lecture je me suis retrouvée dans la série avec une Lisbon combative, prête à tout pour avoir l'enquête
la "non-explication" avec l'homme qui semble partager sa vie depuis 1 an...on dirait presque Jane "omettant" d'évoquer certains moments de son passé

Et la dernière phrase

enjoy a écrit:Elle avait envie de voir Jane.

pour cette suite

PS : il n'y a pas que Lisbon qui a envie de voir Jane...vivement le 23 septembre !

Contente de voir que tout s'est arrangé pour toi

Trop trop géniial ce chapitre

Mais elle devient super maligne notre Lisbonnette pour manipuler les politiciens Elle a eu un excellent prof pendant 7 ans
C'est trop super , l'équipe reprend l'enquête pour aider Jane Bravo Lisbon !

Ce pauvre Finn qui se sent trahi par le mensonge de sa petite amie et celle-ci qui n'arrive pas à l'expliquer mais je dois dire que face à cette scène, je m'en rejouis Sadique

Ses yeux fixèrent le plafond. Elle alluma la télé. De nouvelles images d’elle défilaient à l’écran. Elle observa ses traits. Elle sortait de la prison, sa démarche était rapide et on pouvait voir les vestiges d’un sourire sur ses lèvres. Elle soupira et éteignit la télé. Elle avait envie de voir Jane.

J'aime trop ce dernier passage et comme l'as si bien dit Johel : Lisbon n'est pas la seule à avoir l'envie de voir Jane... Vivement le 23 septembre et j'ajoute aussi Vivement le 31 août !!

Bravo pour ce super chapitre !!

VLS VLS

pour commencer, je suis contente que tes soucis se soient arrangés
et pour la fic, je m'attendait à la réaction du compagnon de Lisbon, Finn, c'était logique. Elle lui a menti pendant tout le temps qu'ils étaient ensemble, enfin pas vraiment menti mais en lui cachant toute la vérité, c'était un mensonge.
Le coup de la manipulation, on sent bien que Jane ne lui a pas causé que des ennuis mais lui a aussi apprit quelques tours maintenant reste à savoir si ça va marcher jusqu'au bout.
Cette enquête c'est celle de leur vie, à toute l'équipe, mais ce sera peut-être aussi celle qui les détruira; à force de s'investir, d'en oublier le reste, ils pourraient s'y perdre. Mais que ne ferait-on pas pour un ami aussi important que Patrick Jane
Que Lisbon veuille voir Jane après sa dispute avec Finn, ça veut tout dire, elle a des sentiments pour lui, peut-être pas de l'amour comme je le voudrais, en tant que Jisbonneuse mais une profonde amitié, un lien si fort entre eux, ça ne disparait pas comme ça. Si durant les 3 dernières années Lisbon est allée voir Jane, c'est qu'ele en avait besoin, si elle ne lui a pas tourné le dos après ce qu'il a fait, c'est qu'il et plus important que son action.
J'espère que tout va s'arranger pour Jane, pour Lisbon et pour l'équipe, qu'ils résoudront cette affaire ensemble.
Après, pour ce qui est du couple Finn/Lisbon, je ne sais pas encore ce que je préfère.
Donc, je te dis un gros VLS mais prens quand même le temps qu'il te faudras pour l'écrire, on peut attendre

Je viens de découvrir ta fic, ben oui je suis à la bourre et alors
J'aime beaucoup ton style, tout file parfaitement et c'est très réaliste. Bravo et à bientôt.

Tout d'abord, je suis heureuse que tu puisses dire plus de peur que de mal.


Une fois de plus, je suis fan de ton approche, des sentiments que tu procures à la lecture de ce chapitre et de la subtilité dont tu fais preuve pour que j'imagine sans problèmes toutes les scènes que tu décris. En plus quand tu t'appuies sur la série, l'effet est encore plus fort. Bon je me répète mais c'est de suite mon ressenti après la lecture d'un de tes chapitres.

Je ne sais pas si c'est ce que tu as voulu faire mais la relation Finn/Lisbon j'ai trouvé un parallèle perturbant (mais dans le bon sens du terme, bref c'est pas péjoratif bien au contraire. J'espère que tu m'as comprise car je suis pas sure d'être claire) avec celle de Lisbon/Jane de nos années. Ce coté où Finn veut en savoir plus sur elle comme Lisbon veux en savoir plus sur Jane et ce coté où les deux mettent une barrière pour se protéger. J'ai adoré ce parallèle même s'il n'est que dans ma tête.

Bref, j'ai adoré le fait qu'elle sa batte pour avoir l'enquête je la retrouve bien dans ces moments là et j'aime cette Lisbon. J'aime la façon dont tu parles de toute cette fin, du dénouement de la saison 3, des conséquences. Et le contente que vous soyez de retour boss (je suis pas sure de l'expression exacte), je le trouve assez percutant et assez touchant.

Haloa, une petite suite en ce vendredi soir, pour ceux qui ne connaitraient pas Jekyll et Hide ces personnages (qui sont en réalité une seule et même personne) sont tirés d'une nouvelle de Robert Louis Stevenson. Le docteur Jekyll a voulu mettre au point une drogue séparant son bon de son mauvais côté. Alternativement chacune de ses personnalités prenait le dessus sur l'autre, Jekyll étant son bon côté et Hyde son mauvais côté. (D'ailleurs il y'a une excellente série anglaise de quelques épisodes basée sur cette nouvelle pour ce que ça intéresse)
Tout ça pour expliquer une des phrases de cette suite!

Johel: Merci beaucoup , c'est vrai que quelque part l'attitude de Lisbon qui omet son passé pourrait faire penser à Jane. Je n'ai pas l'impression que Lisbon soit du genre à se confier, c'est peut etre un de ces points qui à mes yeux les rapproche. Merci beaucoup en tout cas.

Jisbonaddict Merci, merci, merci! Je suis contente que cette fin t'ai plu, elle s'est imposée d'elle même, je n'ai plus voulu y toucher après, j'ai bien fait! Et puis c'est tellement rare de ne pas vouloir revenir sur un passage du texte, parfois j'ai l'impression de passer plus de temps à corriger qu'à écrire!! Merci encore!

Sweetylove Merci!!! Comme tu le dis cette enquête bien qu'étant celle de leur vie, pourrait aussi être celle qui va la détruire. Quand je pense à la fin de la série (en priant pour que fin un jour il y'ai, parce que les séries sans fin Rrrr) je réalise qu'une fin tragique pour eux serait (malheureusement) tout à fait réaliste.

Daidi Merci pour ta review, le fait que tu trouves ça fidèle à la série c'est un des plus beaux compliments qu'on puisse me faire, en plus pour la coup ça veut dire que ma vision de la série n'est pas trop erronée et si ma vision n'est pas trop fausse ils mettront forcément du Jisbon dans la série CQFD mdr Bon allez, on fait un compromis, du friendship ça m'ira très bien!! Bruno si tu me lis ^^ lol Encore merci





Chapitre IV

Le pas silencieux de Finn n’éveilla pas ses sens, ni même son regard douloureusement posé sur elle. Les disputes entre eux, si elles n’étaient pas rares se voulaient innocentes. Celle-là était différente, porteuse de sens, elle laisserait des traces. Il n’eut pas le courage de la réveiller, ou de laisser un mot ; il faudrait qu’il prenne sur lui d’abord, alors il quitta la pièce pour une journée qu’il espérait salvatrice.

Ironiquement à son réveil, elle rechercha ce mot. Ce rituel, qu’elle avait tant de fois jugé anodin, marquait à présent un vide dans son espace. Voilà pourquoi elle n’aimait pas s’attacher, elle avait peur du vide et ses peurs étaient justifiées.

Seul le travail ne l’effrayait pas, dans ce domaine-là elle était douée, elle avait le contrôle. Le CBI était, à bien des égards, le premier amour de sa vie. Elle ne voulait pas songer à la tristesse de cet état de fait. Il fallait des gens comme elle, des gens investis au prix de leur vie privée, pour stopper des criminels comme John le rouge.

Cet objectif s’inscrivit, comme bien souvent, dans ses priorités. Oublier ses tracas personnels n’était pas pour lui déplaire.

Reprendre une enquête entamée n’était pas sans inconvénients.

Les preuves n’étaient plus fraîches, il fallait, en outre, composer avec les habitudes de ses collègues, voir avec leurs incompétences. En premier lieu, elle chassa donc tous les inopportuns encore présent sur SA scène de crime. SON enquête, SON équipe, au cas où quelqu’un ne l’aurait pas compris.

A l’évidence, ce qui les frappa en premier fut le smiley dessiné sur le mur du salon. Un frisson les traversa. Revoir ce smiley inhumain, leur pire cauchemar avait quelque chose d’effroyable malgré leurs certitudes. La main de Red John n’était peut-être pas derrière ce smiley, mais elle suffisait pour l’évoquer ; les anciennes plaies se trouvaient violemment exposées.

Le corps de la victime n’était plus là. La morgue l’avait pris en charge. Le sang étalé sur le carrelage témoignait de l’horreur du crime. En faisant demi-tour sur elle-même, Lisbon distingua, accroché sur le côté intérieur de la porte du salon, un papier. Grace le vit en même temps qu’elle. Armée de gants en plastiques, elle murmura à l’intention de son patron :



« Si les portes de la perception étaient décrassées, l'homme verrait chaque chose telle qu'elle est : infinie. »
William Blake
Prêt à reprendre le Jeu ?



-La perception, Jane est doué de perception, constata Cho. Si les portes de la perception étaient décrassées, sous-entendu si Jane n’était pas aveugle, l’homme verrait chaque chose telle qu’elle est : infinie. Est-ce à dire que John le rouge est encore en vie là est la question ?

-Cette interprétation est à prendre en compte, souligna Lisbon, en souriant.

Les vertus littéraires de Cho pourraient leur être utiles si le tueur semait d’autres poèmes.

-Grace, vérifiez si on a fait état des poèmes de William Blake dans la presse après l’arrestation de Jane. Si ce n’est pas le cas deux possibilités s’offrent à nous : un, C’est John le Rouge, deux c’est quelqu’un qui a connu John le rouge…

-Trois, notre tueur est en veine…simple hasard, émit Rigsby sous le regard sceptique de ses collègues.

-Vraiment, c’est ça sa votre théorie ? souligna, ironiquement, Lisbon

-Il ne faut jamais dire fontaine, je ne boirais pas de ton eau…

Un sourire se grava sur le visage de Rigsby tout à fait conscient de l’improbabilité de cette situation. Jane n’étant plus là pour détendre l’atmosphère, il se chargeait de ce rôle, ce n’était, pour tout dire, pas vraiment dans les attributions de Cho…

-Soit, Rigsby vous restez là, vous procédez aux relevés habituels…

-La précédente équipe ne l’a pas fait hier ?

-Je ne connais pas ces gens… par contre vous je vous connais et je connais votre travail… je vous veux sur ces relevés

Légèrement flatté par cette marque de confiance Rigsby ne contesta pas, il était presque fièr d’être de corvée.

Lisbon fit un clin d’œil à Van Pelt.

- c’est ça les hommes il faut savoir les caresser dans le sens du poil…murmura-t-elle

Cho qui avait entendu, retint un sourire.

-Cho vous venez avec moi à la morgue,

Leur équipe était bien rôdée comme toujours mais comme souvent, insidieusement, elle regrettait la présence de Jane. Si leurs regards étaient plus aiguisés qu’auparavant, jamais ils ne seraient être à sa hauteur. Elle songea amèrement, qu’elle ne l’avait pas prévenu de leur succès, elle ne l’avait même pas appelé pour lui dire qu’ils avaient l’enquête. Inconsciemment, elle le savait au courant. Cette enquête était presque aussi importante pour elle que pour lui. Forcément, il savait que tôt ou tard elle récupérait cette enquête. Elle irait le mettre au parfum plus tard, par principe. Pas un seul instant, elle ne songea « par envie », pourtant cette envie était bien là secrètement refoulée parmi les habitudes passées.


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Elle accéda à la prison, les clichés du corps et de la scène de crime en main. Elle voulait son avis. Elle avait la note laissée par le criminel aussi, bref leur seuls éléments.

Elle salua Freddy, qui était ravi de la voir deux jours de suite. « Ravi pour Monsieur Jane, c’est un bon bougre » lui avait-il confié. Ses yeux roulèrent sur eux même. Comment faisait-il pour tous les mettre dans sa poche ?

Jane l’attendait. Lorsqu’elle arriva, il était à la fenêtre entrain de jauger les portes du pénitencier. Elle devina, qu’il observait la foule et les journalistes.

-Rassurez-vous ils finiront par se lasser.

-Vous devriez prendre une liste des personnes présentes, l’admirateur de John le rouge est peut-être parmi eux…

-Pourquoi serait-il là ?

-Pour me narguer, grinça-t-il

-J’essayerais d’arranger ça…

-J’en conclus que vous avez réussi, sourit-il en la regardant enfin, vous avez récupéré l’enquête

-Comme si vous n’étiez pas au courant…

-Je n’y peux rien si j’ai foi en vous

-Méfiez-vous ça pourrait se retourner contre vous…, le mit-elle en garde

-Je ne crois pas non…

Son sourire confiant la déstabilisa, elle n’était plus habituée à leurs joutes verbales et autres confidences, plus de la même manière en tout cas. En faire preuve en ce lieu, à ses yeux, glacial lui semblait étrange. Elle n’était jamais tout à fait à son aise ici. Elle étala devant lui les photos de la scène de crime, puis celles du corps de la victime. Elle n’hésita pas une seconde. Depuis longtemps, il était à ses yeux un enquêteur, le fait qu’il soit en prison ne changeait rien pour elle.

Jane attrapa une photo du corps. Les traits de son visage se tendirent comme à chaque fois. De son autre main, il attrapa une des photos de la scène du crime. Il les regarda attentivement. Installé sur une chaise, il ne parla pas pendant un quart d’heure, passant d’une photo à l’autre. Finalement, il essuya son front fiévreux.

-Alors ? demanda Lisbon

-Difficile à dire, se serait plus évident si j’étais sur les lieux.

-Ne rêvez pas Jane mes compétences ont des limites, qu’est-ce que vous en pensez ?

-Il est doué, c’est très ressemblant…

-Ressemblant comme dans ce n'est pas John le rouge ? Est-ce que quelque chose le distingue?

-Non, confessa-t-il

-Pourtant vous restez persuadé que c’est un admirateur n’est-ce pas ?

-C’est vrai

-Est-ce que je dois me fier à vos aptitudes de mentalist ou est-ce que c’est votre orgueil qui parle ? s'agaçat-elle

-Je ne vois pas de quoi vous parlez, feignit-il

-Je vous en prie Jane vous voyez très bien de quoi je veux parler ! S’énerva-t-elle, vous avez besoin que ce soit lui sans quoi vous aurez échoué dans vos plans et tué un homme inutilement !

-Ce n’était déjà pas pardonnable avant, que se soit lui ou non ne changerait rien, haussa-t-il des épaules

-ça ne changerait rien pour moi, ça changerait tout pour vous, pointât-t-elle du doigt. Vous n’étiez déjà pas à l’aise avec votre acte vous le savez très bien…

Pris en faute, il baissa la tête. Il était dur à présent d’admettre qu’elle avait raison, le fait est que pour lui ça changerait tout. Non pas qu’il regretta son geste, contrairement à ce qu’elle semblait croire, mais il regretterait de s’en être pris à la mauvaise cible. Ce vaut rien, qu’il soit John le rouge ou non ne méritait pas particulièrement de vivre. Par contre, sa présence ici n’aurait plus de sens si ce n’était pas John le rouge. L’idée qu’il ait pu inutilement leur infliger une telle douleur le rendait malade.

-Je ne peux pas vous dire si c’est l’œuvre de John le Rouge avoua-t-il encore, mais j’espère que ce n’est pas le cas…

-Je n’espérerais pas trop à votre place

Elle lui tendit l’inscription du tueur, inscription dont il prit connaissance en soupirant.

-Vous devriez la joindre à mon carnet, il est chez moi, je vous autorise à l’ouvrir. Il pourrait vous être utile.

Lisbon écarquilla les yeux de surprises. Jamais, elle n’aurait cru cela possible. Venait-il de l’autoriser à lire son carnet ? , son bien le plus précieux depuis ces dernières années ?

-Vous êtes la seule personne en qui j’ai une totale confiance

Il posa ses mains sur la sienne.

-Promettez-moi juste de ne pas être effrayée par ce que vous lirez…

Effrayée, elle le serait forcément…mais elle passerait outre. Elle avait été effrayée quand il avait tiré sur un homme, elle le serait encore en lisant ses désirs de vengeance mais ça ne l’empêcherait pas de songer à l’homme bon qu’il pouvait être. En chacun de nous se cachait un Jekyll et un Hyde, elle espérait juste que le Jekyll de Jane serait plus fort.

-J’en prendrais soin, répondit-elle avec sincérité

Il retira ses mains et lui offrit un sourire. Il balaya les photos de sa main qu’il déposa sur le côté.

-Bon la journée de travail est finie pour vous, s’enthousiasma-t-il et si on commençait notre visite quotidienne, pas de Red John, pas d’affaire, juste vous et moi !

-Euh…très bien, de quoi voulez-vous parler, commença-t-elle mal-à-l’aise

-Comment va l’équipe ?

-Ils vont bien, ils ont l’air en tout cas…

-et vous ? demanda-t-il soucieux

Un timide sourire se fixa sur ses lèvres.

-ça va bien

-Vous mentez

-Je ne mens pas ria-t-elle

-Comment ça va avec… comment s’appelle-t-il déjà ?


-Finn, soupira-t-elle, tout va très bien avec Finn

-Ou la menteuse, elle est…, entama-t-il sur un air connu

Rapidement, elle déposa un doigt contre ses lèvres.

-Jane ne faites pas ça, le gronda-t-elle

Sous le sourire de Jane, elle retira sa main, un peu troublée de son geste précipité.

-Dites-moi tout, murmura-t-il sur le ton de la confidence

-Pourquoi je ferais ça ?

-Parce que vous êtes sûre que ça ne pourra pas sortir de ces murs…et parce que je suis votre ami…c’est ce que font des amis Lisbon, ils parlent…

Elle soupira, visiblement agacé par ses soi-disant arguments qui la mettaient au pied du mur.

-Il m’en veut parce que je ne lui ai pas parlé de vous, maugréa-t-elle

Jane mit une main sur sa poitrine faussement scandalisé.

-Vous ne lui avez pas parlé de moi ?! Je suis vexé Lisbon, depuis le temps que vous vous fréquentez !

-Vous n’allez pas vous y mettre vous aussi !, s’agaça-t-elle

Jane rit, puis plus sérieusement il posa son regard sur elle.

-Pourquoi ne pas l’avoir fait?

-Je ne sais pas, haussa-t-elle des épaules

-J’ai tué un homme... ce n’est pas très glorieux… je n’aurais pas envie d’en parler non plus, constata-t-il innocemment

-Quoi… s’étonna-t-elle, je…non je n’ai pas honte de vous si c’est ce que vous insinuez…Je me fous de ce que l’on pense de vous… je vous connais…c’est tout ce dont j’ai besoin

Jane ne répondit pas, pourtant la conviction qu’il lut sur son visage le libéra d’un poids qu’il ne savait pas porter.

Pour la remercier de ce cadeau inattendu, il attrapa une de ses mèches de cheveux et il la fit glisser derrière son oreille.

-ça s’arrangera, lui promit-il, personne ne peut détester Teresa Lisbon

-Dites ça aux criminels que j’arrête… ironisa-t-elle sous son regard profond

Elle quitta enfin ses yeux protecteurs, la visite était terminée pour ce soir. Jane ressentit, le besoin comme parfois de la serrer maladroitement dans ses bras et il le fit. Enfermé dans cette prison c’était le seul droit qu’il pouvait encore s’octroyer.

-Je suis désolée de vous attirer dans toute cette histoire, murmura-t-il à propos de l’affaire.

-Avec ou sans votre demande, j’y serais allé….Je ne vous laisse pas tomber Jane, lui promit-elle en se détachant de lui.

Le chemin du retour fut difficile. Elle n’eut pas le courage de prendre le canapé. Le vide béant traînait encore à ses pieds, elle avait juste besoin de toucher le bord. Elle se glissa alors au côté de Finn en priant pour qu’il ne la chasse pas. La lumière de la lune éclairait la chambre, il ne dormait pas, aussi le fixa-t-elle de ses yeux innocents.

-Je suis désolée, murmura-t-elle à son intention

Il soupira légèrement avant de caresser son visage.

-Dure journée hein ? murmura-t-il à son tour

Le sourire fragile qu’elle lui tendit répondit pour elle. Il l’attrapa alors par la taille, histoire de la faire glisser jusqu’à lui. De ses mains, il encadra son visage scella un baiser sur ses lèvres, puis sur le dessus de son front.

-ça s’arrangera, entendit-elle pour la seconde fois de la journée

C'est magnifique J'adore la tendresse que tu mets dans certains passages.

J'adore! Vivement la suite! :vivement:

Comme toujours enjoy, tu assure. Lire tes fics sont un vrai régal. On ne peut pas s'en passer.

Trop trop géniial

Vraiment j'adore

On a l'impression de vivre l'enquête dans les moindre détails même avec la complicité entre Jane et Lisbon, j'ai trop adoré ce petit moment de tendresse entre eux

Ta fic est vraiment EXTRA Un vrai régal

VLS VLS VLS

C'est vraiment génial Comme toujours avec toi j'ai l'impression de lire un vrai roman

VLS :vivement: :vivement:

A chaque fois que je me lance dans la lecture d'un de tes chapitres j'oublie tout ce qui m'entoure
Ta façon d'écrire nous plonge dans l'histoire...on est happé par les phrases, on est avec les personnages
Tu as une façon unique de dépeindre les relations entre Jane et Lisbon, c'est pudique, tendre...
Et bien entendu c'est toujours trop court
pour cette fic

Pff, c'est désespérant. Je te déteste tu le sais car bien sur chacun de tes chapitres sont trop courts. Ben oui je n'ai aucune patience et un bon livre je le dévore quitte à faire une nuit blanche et ben avec toi ça serait pareil j'en suis sure sauf que malgré moi malgré toi je dois m'arrêter. (je crois que je fais pas dans l'original car après avoir fait mon com j'ai lu les autres. Tant pis )

Bref que dire de ce chapitre tout en intensité avec le pronom possessif si bien accentué par Lisbon, cet entretien entre les deux qui m'a fait passé par toutes les émotions envers Jane de l'envie de le tuer avec son air qui m'exaspère et celui de le réconforter quand il craint que Lisbon ait honte de lui. Et puis tu le sais mais ce que j'adore c'est que l'équipe fait partie intégrante de ta fic chacun apportant sa pierre à l'édifice et le coup de Cho je me suis dit punaise l'idée de génie.

Bref, je vais attendre la suite patiemment, gentiment mais je serais au rendez vous. Merci pour ces petits moments.

waou, j'adore !!!

j'ai dévoré tous les chapitres, j'aime ta façon d'écrire.

VLS !!!

Bon je vous ai encore fait patienter quelque jours mais fallait que je trouve l'inspiration, j'en ai profité pour lire une ou deux choses sur William Blake que je ne connaissais pas avant Mentalist, honte à moi! Qui a dit qu'on ne se cultivait pas en regardant des séries hein?! J'apprends des tas de trucs moi! mdr

Remerciements en spoiler

Spoiler:

Chapitre V

Finn laissa sa main glisser contre le visage de Teresa. Il dessina un cercle contre sa mâchoire contractée, souligna ses traits rageusement durci. Elle avait vu le corps mutilé d’une jeune femme aujourd’hui, il en était persuadé… les informations déjà, son regard surtout. Comment son regard pouvait-il supporter de telles horreurs ?

L'implication se lisait dans ses yeux noircis. Jamais encore il n’avait vu une telle détermination dans son regard. Jamais encore il n’avait vu une telle crainte. Il ne pourrait pas se dresser contre elle, il ne pourrait pas l’arrêter dans ses démarches, peu importe son inquiétude. Elle n’accepterait que l’espace de ses bras et encore temporairement. Il repoussa les traces de leur dispute passée, il écarta cette discussion que tôt ou tard ils devraient avoir. Il fit la seule chose qu’elle l’autorisait encore à faire. Il l’entoura de ses bras.

L’étreinte de Finn calma ses angoisses sourdes. La nuit était porteuse d’images et d’ombres non désirées. Le jour elle les chassait sans difficulté mais le soir venu, elles s’imposaient grignotant de part en part son imagination. Sa respiration s’apaisa finalement et quelques heures durant elle dormit d’un sommeil sans rêve.

Au cœur de la nuit, ses yeux s’ouvrirent pourtant brutalement. Pourvue d’une énergie nouvelle, l’image obsédante du carnet de Jane s’imposa à elle. Il était 4 h du matin. Il était bien trop tôt pour partir malgré tout le besoin de tourner les pages entachées par Jane la vrillait de part en part. Elle glissa sur le côté, Finn grogna mais elle continua son avancée. A tâtons, elle attrapa ses habits posés sur la chaise. Alors qu’elle marchait sur la pointe des pieds la lumière de la chambre s’alluma. Elle se figea sur place, puis lentement se tourna vers la voix endormie de Finn.

-Ou vas-tu ? demanda-t-il d’une voix légèrement rauque

-…travailler…rendors-toi, murmura-t-elle

Finn se tourna, finalement, vers le réveil.

-A 4h du matin ? demanda-t-il sceptique

Elle fit demi-tour pour déposer un baiser sur ses lèvres, en espérant que ce geste suffirait pour bannir ses inquiétudes.

-Je suis pleinement réveillée autant être utile… murmura-t-elle. Jane a laissé des notes sur John le rouge je veux y jeter un œil…

Maintenant qu’il était au courant, elle se devait d’être honnête. Elle se détesterait autrement.

-Très bien, murmura-t-il difficilement

Après un dernier sourire, elle reprit sa trajectoire, à mi-chemin, pourtant, il la rappela.

-Teresa ?

-Hmm

-Tu fais tout ça à cause de John le rouge ou pour Jane ?

Sa poitrine se compressa légèrement mais elle ne quitta pas son regard.

-Pour ces deux raisons réunies… mais aussi pour les victimes… Bonne nuit, murmura-t-elle en atteignant l’interrupteur.

Elle ne vit pas le corps de Finn se figer. Elle ne vit pas sa main passer difficilement sur son visage. Une fois de plus, elle avait éteint la lumière à temps…


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Sur le trajet, elle réalisa qu’elle évitait, inconsciemment, cette route habituellement. Voir la maison de Jane provoquait chez elle une sensation désagréable. Cette maison n’était faite que de fantômes. Une partie de Jane flottait là aussi, une partie qu’elle n’était plus prête à affronter depuis son départ.

Cette maison, qu’elle n’avait pas vu depuis longtemps, se dressait maintenant face à elle, majestueuse. Elle l’entendait presque murmurer son nom, suavement elle crépitait : Vas-y Teresa, entres ! Ce n’était que le chant de ses propres désirs. Dans cette maison se trouvait l’objet de ses convoitises, le carnet de Jane. Ce n’était pas tant les informations qu’elle voulait même si nécessairement ça l’intéressait. Elle souhaitait, avant tout, découvrir une nouvelle part de Jane, aussi effrayante soit-elle. Elle voulait voir au-delà de la surface, aujourd’hui elle en avait la possibilité.

Sa main trembla contre la porte lorsqu’elle la poussa, incertaine. La maison était vide, seul trônait au milieu du salon un piano. Ses mains glissèrent dessus. Elle monta à l’étage, difficilement. Resserrant sa veste contre sa poitrine elle soupira. A chaque pas, les dossiers de Charlotte et Angela Jane se rappelaient à sa mémoire. La porte de la chambre était ouverte, un matelas trônait sous le smiley de John le rouge. Chaque nuit, il s’invitait dans les songes de Patrick Jane.

Elle s’allongea sur le matelas, observant à son tour le smiley, se mettant à la place du consultant. Sa main glissa sous l’oreiller, elle resta un temps crispée sur le carnet. Elle le déposa contre sa poitrine, à la recherche du courage nécessaire. La couverture brûlait presque ses doigts agités. Précieusement, elle ouvrit le livre. Pendant plus de deux heures elle plongea au cœur de l’ouvrage de Patrick Jane. Rayures enragées et phrases obsédantes occupées le livre, phrase incomplètes, désirs de vengeance. Méfiance envers les siens. Il avait pratiquement soupçonné chaque membre du CBI alors qu’il recherchait la taupe. Certains noms avaient été rayés de sa liste après coup et après investigation certainement. Quatre tirets ne possédaient pas de noms accolés. Elle devina qu’il n’avait pas osé entacher cette liste du nom des membres de son équipe. Ils étaient les seuls à ne pas figurer sur la liste, comme s'il n’avait pas pu aller plus loin, inscrire leur nom s’était déjà les trahir. Elle en fut secrètement soulagée.

Leurs noms s'étalaient pourtant sur une autre liste à l’entête de laquelle elle figurait à sa grande surprise. Au-dessus de cette liste, en lettre majuscule Jane avait inscrit : CIBLES POTENTIELLES. Leurs quatre noms étaient soulignés. A cela s’ajoutaient ceux de Minelli, Hightower, Danny et Christina.

Son doigt glissa sur le cercle dessiné autour de son propre nom. Elle manqua un battement. Pensait-il réellement qu’elle était un des objectifs de John le rouge ? Elle s’inquiéta aussitôt pour ses collègues. Ils n’étaient pourtant pas plus en danger qu’hier, les voir sur cette liste faisait pourtant toute la différence. Elle y’avait déjà pensé elle-même après la mort de Bosco, aucun d’eux n’étaient en sécurité ça relevait de l’évidence, mais là s’était inscrit sur le papier, gravé en gros caractère. C’était presque réel, concret. Rapidement, elle tourna la page, elle ne voulait pas penser à ça pas maintenant. Elle reconnut aussi le poème Tyger, tyger. Jane avait établi un profil de l’homme qu’il avait rencontré, un profil de ses impressions.

-Intelligent/perspicace

-Aisé/Bonne éducation

-Sociopathe

De ça de là il avait laissé d’autres phrases à ses yeux tout à fait incompréhensibles.

Le tigre et l’agneau, qui est l’agneau ?

L'agneau, Cho avait parlé de ce poème non, lié à celui du tigre? Si ses souvenirs étaient bons il en avait parlé avant le drame du centre commercial.

Elle n’y comprenait plus rien. Le carnet de Jane reflétait bien son état d’esprit vis-à-vis de John le rouge: torturé. De ce qu’elle avait compris de William Blake, l’interprétation de ses ouvrages était elle-même difficile, l’auteur ayant longtemps été considéré comme un fou avant d’être vu de nos jours comme un visionnaire. John le rouge savait-il de quoi il parlait en citant ces textes ou s’y retrouvait-il dans sa folie ? Etait-ce au moins John le rouge qui les narguait actuellement?!

Un peu plus et se serait ELLE la folle, un mal de crâne pointait déjà le bout de son nez.

Son téléphone la sortit de ses réflexions emmêlées, l’ID de Van Pelt apparu à l’écran.

-Lisbon, prononça-t-elle à son intention

A l’autre bout du fil Grace poussa un soupir de soulagement.

-Tout va bien patron ?

-Euh oui… un problème Van Pelt ?

-Il est 9h… vous nous aviez donné rendez-vous à 8h00, on commençait à s’inquiéter…

-9h ?! sursauta Lisbon.

Elle regarda sa montre, plongée dans sa lecture elle n’avait pas vu l’heure.

-J’arrive, je suis chez Jane, je serais là dans un quart d’heure !

-Chez Jane ? s’étonna Grace

-Oui, j’avais des papiers à récupérer, j’arrive !

-Boss attendez, nous sommes attendu à Santa Bay, on peut s’y retrouver là-bas si vous préférez.

-Santa Bay ?

-Un nouveau corps, soupira Van Pelt, même mode opératoire.

-Il a laissé un mot ?

-D’après l’inspecteur sur place, il a laissé le mot suivant : Rouge-gorge mis en cage, Voilà tout le ciel en rage, Un Colombier plein de colombes et de ramiers, À fait frissonner l'enfer en tous ses ateliers. D’après Cho s’est un extrait du poème Un arbre empoisonné de William Blake.

-Vous pouvez répéter, le poème je veux dire.

-Oui, biensûr

Lisbon attrapa un stylo dans sa poche et griffonna quelque mots sur le papier en écoutant Grace.

-Très bien, merci Grace, on se retrouve la-bas.

En raccrochant elle observa, le carnet de Jane. A côté de l’écriture de ce dernier se trouvait maintenant adjointe la sienne. Elle observa le smiley et murmura pour elle-même, les vers de William Blake.

Rouge-gorge mis en cage
Voilà tout le ciel en rage
Un Colombier plein de colombes et de ramiers
À fait frissonner l'enfer en tous ses ateliers

Inconsciemment Teresa Lisbon venait de se mouler dans l’esprit de Patrick Jane.

Il est peut être un peu tard pour lire un tel chapitre mais alors là quel chapitre.

Bon déjà le Finn, il me fait pitié mais ces POV sont bouleversants même si je suis pas spécialement fan de lui il est touchant même attachant et puis il a l'air de tenir à Lisbon. Que demander de plus?
Puis le passage sur les démons de la nuit qui s'efface la journée c'est tellement vrai, et ça fait tellement réfléchir. Bref, là tu m'a fait assoir en ce début de chapitre (bon pas techniquement puisque je suis allongée mais bon) mais j'avais peur de la suite et une fois de plus tu vas en crescendo

Et oui, car la suite, tout ce qui se passe avec le carnet sans m'en rendre compte j'avais légèrement retenu mon souffle. Pff, toutes ces émotions et puis Blake quel auteur quand même je l'avais étudié vaguement mais tu m'a rafraichit la mémoire avec sa folie et ses poèmes. D'ailleurs tu fais des choix judicieux pour les poèmes. Et j'aime bien Cho en decripteur de poème. Mais le fait qu'elle était prise par sa lecture c'est un peu la même chose que moi et tes chapitres. Et je ne t'en voudrais jamais, tu postes déjà et j'en suis bien heureuse. Mais punaise la description que tu fais du petit carnet rouge, elle est pff je trouve pas les mots sidérantes, tellement ce que j'aimerais voir dans la série. Quand tu as décrit les phrases raturées et le reste j'ai revu le premier épisode où Jane est dans un café et écrit écrit écrit. Oui à chacun de tes écrits je pense à un épisode de TM ce n'est pas ma faute ça fait tilt sans que j'y pense et je dois dire que j'aime ça car je me dis que c'est une fic comme je les aime pas trop éloigner des personnages.

Bon j'espère que mon com est à peu prés français du moins compréhensible, c'est qu'il se fait tard et mes neurones se mettent au repos petit à petit.

Comme d'habitude, j'espère que ton imagination te permettra d'écrire assez vite.