Broken heart and New Chance ^

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Nouvelle chance

Depuis le départ de ses collègues, Lisbon était à la recherche de Jane. Cela faisait bien une heure qu’elle le cherchait dans tous les coins sans l’avoir trouvé et elle commençait à s’inquiéter. Mais où pouvait-il bien être, et surtout que pouvait-il faire? Elle avait été soulagée de pouvoir se séparer de lui pendant un moment, cela devenait difficile de rester en sa présence avec tout ce qu’elle ressentait actuellement, mais d’un autre côté, elle aimait être avec lui. Tout ceci commençait à l’embêter sérieusement, elle n’était pas le genre de femme à se laisser distraire par ses sentiments, habituellement, elle était plus forte que ça. Jane était vraiment impossible, mais elle ne le changerait pour rien au monde.

La jeune femme passa devant l’accueil et croisa Nadine, la réceptionniste. La blonde semblait un peu tendue et inquiète, ce qui alerta Lisbon. A force de traîner avec Jane, elle commençait elle aussi à lire dans le comportement des gens, bien plus qu’elle ne le faisait déjà avant, de part son travail de flic. Elle s’avança donc vers elle, histoire de savoir ce qui se passait. Peut-être que le fait de la venue des agents du CBI lui avait fait peur, auquel cas, peut-être était-elle impliquée dans la mort d’Amelia. Elle devait en avoir le cœur net, et elle pourrait même apprendre où se trouvait Jane. Nadine était la réceptionniste, elle devait donc savoir ce que faisaient les patients de l’institut.

-“ Nadine, auriez-vous vu mon … mari ?” demanda Lisbon avec un petit sourire.
-“ Votre mari ?” Le corps de la jeune femme se tendit encore un peu.
-“ Oui, mon mari, Patrick” affirma Lisbon.
-“ Oh, oui. Et bien, il m’a dit qu’il partait il y a une heure” expliqua la blonde. “ Il m’a dit ne pas pouvoir continuer ainsi, que… votre couple ne tiendrait pas. Je suis désolée.”
-“ Quoi ? Comment ça ? il est partit ? ce n’est pas possible, il n’aurait pas fait ça sans me prévenir” s’inquiéta aussitôt la brunette.
-“ C’est pourtant ce qu’il m’a dit, je suis navrée.”
-“ Merci.”

Lisbon s’éloigna de l’accueil, la tête basse. Elle ne comprenait pas, Jane ne pouvait pas être partit, il ne pouvait pas l’avoir laissée, pas après la discussion qu’ils avaient eut ce matin. Il lui avait bien fait comprendre qu’il ne laisserait pas tomber, qu’importent ses sentiments pour elle. Alors pourquoi serait-il partit maintenant? Non, il devait y avoir une autre raison, il devait certainement avoir des problèmes, il n’y avait pas d’autre explication. Elle devait trouver où il était, ce qui lui était arrivé, car il lui était arrivé quelque chose. Lisbon avait un mauvais pressentiment et elle ne se trompait jamais. Elle connaissait assez Jane pour savoir qu’il avait le don de s’attirer des problèmes, elle devait donc savoir où il était allé en dernier et elle saurait où le trouver.

La dernière fois qu’elle l’avait vu, il partait se promener dans le parc de la propriété. Jane aimait la nature, il aimait se retrouver seul parfois pour réfléchir. Et après tout ce qu’ils s’étaient dit ce matin, il avait beaucoup de choses à penser. Le premier endroit où elle devait chercher était donc le parc, elle s’y dirigea d’un bon pas. Elle marcha sur le petit chemin, cherchant des traces du passage de son collègue et elle arriva devant un petit étang, un endroit qu’elle savait plaire au mentaliste. Elle s’assit sur le banc, réfléchissant où il pouvait être allé. En laissant son regard se perdre sur l’étendue d’eau, elle vit quelque chose briller sur le sol, près du bord. Elle se leva, s’agenouilla pour ramasser une montre.

-“ Oh non,” souffla-t-elle en constatant que c’était une montre qu’elle avait offerte à Jane pour son anniversaire. “ Patrick, où es-tu.”

Elle se releva, scruta les parages de son regard, peut-être qu’il l’avait fait tomber et qu’il la cherchait en ce moment. Ce devait être ça, il ne pouvait en être autrement, il ne pouvait pas avoir disparu comme ça. Tellement prise dans ses recherches, elle n’entendit pas les pas qui se rapprochaient d’elle par derrière. Mais alors que l’homme allait s’en prendre à elle, la jeune femme se retourna et lui fit face. Elle eut le réflexe de déjouer le coup qu’il allait lui donner. Il tenta un autre, qu’elle esquiva une fois de plus et c’est elle qui le mit à Terre.

-“ Où est-il ?” Cracha-t-elle à l’homme qu’elle reconnu comme étant le jardinier. “ Où est Patrick ?”
-“ Vous ne le saurez jamais” ricana l’homme.
-“ Je vais vous faire parler” insista-t-elle en appuyant son pied contre la gorge de l’homme qui se trouvait toujours à terre et qui commença à suffoquer. “ Parlez maintenant ou ça pourrait mal finir.”
-“ Il… il est dans… la cabane” souffla-t-il.
-“ Quelle cabane ?”
-“ Dans la forêt, il est dans la forêt.”

Lisbon donna un bon coup dans le visage de l’homme, à un endroit bien précis et il perdit connaissance. Elle s’occuperait de lui plus tard, pour le moment elle devait trouver Jane, c’était tout ce qui importait. Elle partit en courant dans la forêt à la recherche de cette cabane, l’endroit où elle pourrait le retrouver. Elle pria pour qu’il ne lui soit rien arrivé, qu’il aille bien, qu’il ne soit pas blessé. Elle ne le supporterait pas si c’était le cas, elle ne s’en remettrait pas. Elle devait absolument le retrouver avant qu’il ne soit trop tard. Elle couru le plus vite qu’elle le pouvait, ne sachant pas vers où aller, mais elle finirait par trouver cette cabane. A force de courir, elle fini par trouver la cabane, celle dont lui avait parlé le jardinier et elle s’arrêta devant la porte qu’elle tenta d’ouvrir sans succès.

-“ Patrick ?” Appela-t-elle. “ Patrick tu es là ?”

Mais elle n’obtint pas de réponse. Elle tenta d’ouvrir une fois de plus, mais toujours rien. Le verrou était trop dur à ouvrir, elle n’y arrivait pas et elle s’énerva, tapant de toutes ses forces contre la porte en bois. Elle ne pouvait pas le laisser là, elle ne pouvait pas partir pour trouver du renfort. Jane était peut-être mal, il avait besoin d’elle. N’arrivant pas à quoi que ce soit, elle tenta de trouver une autre entrée et fini par trouver une fenêtre. Elle était un peu haute, mais avec l’aide d’une caisse qui traînait au sol, elle parvint à l’atteindre et elle se faufila à l’intérieur. Une fois dedans, elle continua de chercher Jane, mais elle ne le trouva pas. L’homme avait dit qu’il était ici, alors il devait y être, il devait être là.

Des gémissements se firent entendre du sol et Lisbon chercha une trappe qui la mènerait à la cave. Les vieilles cabanes avaient toujours des caves et celle-ci ne devait pas déroger à la règle. En soulevant le tapis au centre de la pièce, elle la trouva et l’ouvrit pour descendre dans le noir par l’escalier en bois. Elle se serait crut dans un de ces films d’horreur où la fille se retrouvait ensuite piégée dans la cave à la merci du tueur. Mais par chance, ce n’était pas un film d’horreur et le tueur ne s’en prendrait pas à elle. De toute façon, elle savait parfaitement se défendre. Elle posa le pied sur la dernière marche et avança dans la pénombre. Elle remarqua une forme tout au fond, contre un mur et elle se mit à courir pour tomber à genoux à côté d’un Jane inconscient.

-“ Patrick” l’appela-t-elle doucement en posant une main sur sa joue. “ Patrick ouvre les yeux s’il te plait.”

Elle le secoua un peu, mais il ne se réveillait pas. Elle eut peur qu’il ne soit blessé et chercha, mais rien, il allait bien. Il avait bien une bosse derrière la tête, ce qui pouvait expliquer son inconscience, mais il devrait quand même se réveiller. Elle lui donna de petites tapes sur les joues et elle vit avec soulagement les yeux de Jane s’ouvrir doucement pour s’encrer dans les siens.

-“ Te… Teresa” murmura-t-il.
-“ Oui Patrick, c’est moi, tu vas bien ?” lui demanda-t-elle en l’aidant à se lever.
-“ Mal au crane” répondit-il.
-“ Que s’est-il passé ? Le jardinier a tenté de s’en prendre à moi et c’est grâce à lui que je t’ai trouvé. Nadine m’a dit que tu était parti.”
-“ Elle est dans le coup” ajouta le mentaliste. “ Je l’ai surprise se disputant avec le jardinier et une autre personne m’a assommé.”
-“ Ils se disputaient à quel sujet ?”
-“ La venue de Cho et Rigsby, mais je ne pense pas que ce soient nos coupables.”
-“ Alors pourquoi ?”
-“ Je pense qu’ils ont autre chose à cacher, mais pas les meurtres.”
-“ Ok, on en discutera plus tard, pour le moment on retourne à l’institut, je veux que tu vois un médecin.”
-“ Je vais bien, pas besoin de médecin.”
-“ Patrick, je vais être certaine que tu vas bien, alors tu vas voir un médecin. Et ne m’oblige pas à te l’ordonner.”

Le couple sortit de la cabane et marcha lentement jusqu’à l’institut. Jane accepta finalement de voir le médecin, juste pour faire plaisir à Lisbon. Il se sentait bien, un peu migraineux, mais il allait bien. Mais si c’était le seul moyen de rassurer sa collègue, alors il le ferait.




Jane était couché sur le lit, dans leur chambre tandis que Lisbon parlait avec le médecin. Il avait été examiné et il allait bien. Mais Lisbon voulait parler au praticien, voulant s’assurer qu’il n’irait pas plus mal plus tard. Elle était toujours un peu inquiète pour le mentaliste et cela fit sourire Jane. Elle avait rappelé Cho et Rigsby qui étaient venus arrêter Nadine et le jardinier. Le couple avait fini par avouer faire du trafic de stupéfiants depuis un certain temps et la venue du CBI leur avait fait peur. Ils n’étaient donc pas le tueur tant recherché. Jane ne savait toujours pas qui était la troisième personne, celle qui l’avait assommé, mais il finirait pas trouver. Pour le moment, il avait besoin de se reposer et il savait que Lisbon allait s’assurer qu’il le fasse.

Une fois que le médecin quitta la chambre, la brunette revint vers le lit où elle s’assit à côté de Jane. Elle le regardait avec un petit sourire aux lèvres, heureuse de le voir en vie, avec elle. Sa disparition lui avait vraiment fait peur, elle s’était revue l’année passée lorsqu’il avait été enlevé par Rachel. Elle avait eut si peur de ne jamais le revoir à ce moment-là, et aujourd’hui elle avait ressentit la même chose. Elle ne pouvait définitivement pas vivre sans lui, il était bien trop important pour elle.

-“ Ça va Teresa ?” lui demanda Jane en lui prenant la main.
-“ Ce serait plutôt à moi de te demander ça” sourit-elle en serrant ses doigts.
-“ Je vais bien, crois-moi. Et je voulais m’excuser.”
-“ Pourquoi ?”
-“ T’avoir fait peur.”

Lisbon baissa la tête. Oui elle avait eut peur, plus que jamais. Mais ce n’était en rien la faute de Jane cette fois, il n’avait rien fait de mal. Il s’était juste retrouvé au mauvais endroit au mauvais moment. Ça aurait pu lui coûter la vie cette fois, mais tout c’était bien fini, c’est tout ce qui comptait. Ne résistant pas plus longtemps, et oubliant ce qu’elle avait décidé le matin même, la jeune femme s’installa sur le lit et se serra contre Jane.

-“ J’ai vraiment eu peur pour toi tu sais” souffla-t-elle en posant sa tête sur son épaule.
-“ Et moi j'ai eu peur de ne jamais te revoir” ajouta-t-il en lui entourant les épaules de son bras.
-“ Si tu pouvais arrêter de me faire des peurs comme ça, ce serait gentil.”
-“ Eh, cette fois je n’y étais pour rien” se défendit-il.
-“ Je sais, mais ça ne change rien.”

Le silence retomba dans la chambre, chacun réfléchissant à ce qu’ils venaient de vivre. Lisbon savait ce qu’elle avait dit ce matin, mais elle n’était plus certaine de pouvoir se tenir à ses paroles. Le fait d’avoir faillit perdre Jane lui avait ouvert les yeux, elle ne pouvait plus mettre ses sentiments de côté. Elle aimait Jane, plus que tout et elle ne voulait plus jamais avoir peur comme ça pour lui. Elle savait que cela arriverait encore bien souvent, beaucoup trop, mais c’était leur travail et elle se s’imaginait pas le faire sans lui. Et elle ne voulait plus se tenir éloignée de lui, elle ne voulait plus prétendre que tout allait bien alors que la seule chose qu’elle voulait faire était le prendre dans ses bras, pour s’assurer qu’il allait bien.

-“ Patrick, j’ai réfléchis” commença-t-elle. “ On ne peut pas continuer comme ça.”
-“ Comment ça ?”
-“ Je ne veux plus avoir peur pour toi comme ça, je ne veux plus te voir risquer ta vie.”
-“ Tu veux… tu veux que je quitte le CBI ? Tu ne veux plus travailler avec moi ?” S’inquiéta Jane.
-“ Non, je ne pourrais pas travailler sans toi.”
-“ Alors explique-toi.”
-“ A chaque fois qu’il t’arrive quelque chose, la seule chose que je veux faire est te prendre dans mes bras, m’assurer que tu vas bien. Je ne veux plus continuer comme ça.”
-“ Alors qu’est-ce que tu veux faire ?” demanda-t-il, une lueur d’espoir dans la voix.
-“ Je veux… je veux être avec toi.”
-“ Mais je croyais que…”
-“ Je sais ce que j’ai dis, mais je ne veux plus faire semblant Patrick. J’ai des sentiments pour toi et je ne veux plus les enfouir en moi.”

Jane n’en revenait pas, elle venait de lui avouer ses sentiments de la façon la plus romantique à ses yeux. Le fait d’avouer ne pas pouvoir s’empêcher de vouloir le prendre dans ses bras, avouer son attachement pour lui. Que pouvait-il demander de plus ? Il aimait la jeune femme autant qu’elle pouvait l’aimer. Elle voulait vivre quelque chose avec lui autant qu’il le voulait. Bien sûr il avait peur, il savait qu’il n’était pas le meilleur des hommes, qu’il avait fait souffrir tant de personnes. Mais il voulait croire à une nouvelle chance que lui offrait la vie, une nouvelle chance d’être heureux et il ne voulait pas passer à côté, pas cette fois, pas encore. Si Lisbon voulait vraiment de lui, si elle acceptait de partager sa vie avec lui malgré tout ce qu’il avait fait, alors il le voulait aussi.

La jeune femme se redressa sur ses coudes afin de le regarder dans les yeux. Il ne lui avait toujours pas répondu, il n’avait encore rien dit et elle eut peur qu’il ne le veuille plus. Elle l’avait repoussé ce matin, elle lui avait dit ne pas pouvoir, alors il était normal que maintenant ce soit lui qui la rejette. Elle n’aurait pas dut espérer autant, elle n’aurait pas dut croire qu’ils avaient une chance. Mais alors qu’elle allait se lever, il lui attrapa le bras et l’attira à lui.

-“ Reste Teresa” la supplia-t-il.
-“ Patrick…”
-“ Je le veux moi aussi, je veux qu’on tente notre chance.”
-“ Tu le veux vraiment ?”
-“ Si tu es toujours d’accord, alors oui.”
-“ Oh que oui je le veux” cria-t-elle presque de joie en lui sautant au cou.

Jane la réceptionna comme il put et la serra dans ses bras de toutes ses forces. La jeune femme plaqua ses lèvres sur celles de son collègue et l’embrassa comme elle n’avait jamais embrassé un homme. Jane répondit avec joie, lui rendant son baiser avec tout l’amour qu’il avait pour elle, passant ses mains dans son dos et la plaquant contre lui. Ils roulèrent sur le lit, il se retrouva sur elle et il continua de l’embrasser, glissant dans son cou. Il redécouvrait quelque chose qu’il n’avait plus goûté depuis des années, quelque chose qu’il ne pensait pas pouvoir un jour retrouver de nouveau. Sentir la peau d’une femme sous ses lèvres, sous ses mains, sentir son corps sous le sien. Tout ceci était à la fois familier et si étrange. Mais il se sentait près à s’y habituer, il se sentait près à redécouvrir tout ça, avec elle, Teresa Lisbon.

Il stoppa ses baisers un instant, se redressa sur ses avants bras et plongea son regard dans celui de la femme. Il pourrait s’y perdre pour l’éternité, il ne pourrait plus jamais s’en passer. Il aimait cette femme, il aimait tout en elle et il voulait apprendre à en aimer plus. Lisbon lui sourit, posant une main sur sa joue et l’attira à lui pour un autre baiser. Il fut plus doux cette fois, plus tendre, moins impatient. Ils s’installèrent ensuite sur le lit, Lisbon sur le torse de Jane, lui les mains dans son dos.

-“ Tu es vraiment certaine ?” Il était toujours un peu inquiet qu’elle change d’avis.
-“ Plus que jamais” sourit-elle. “ C’est la meilleure décision que j’ai prise de ma vie.”
-“ Alors tant mieux, parce que je ne pourrais plus me passer de toi.”
-“ Moi non plus.”

Ils s’embrassèrent une fois de plus avant que finalement la jeune femme ne se lève. Ils avaient encore une enquête à mener, un tueur à trouver. Leur histoire passerait après, pour le moment, il fallait qu’ils trouvent celui qui s’en prenait à toutes ces femmes, qu’il l’empêche de nuire de nouveau. Après seulement, ils pourraient penser à eux.

*****

Une piste

Jane était toujours au lit, Lisbon lui avait interdit de se lever, sous prétexte que cela pourrait faire empirer son mal de crane. Il avait bien tenté de se lever, mais il avait dut admettre qu’elle n’avait pas tort, sa douleur était bien plus intense à chaque mouvements qu’il faisait. Alors il restait là, allongé bien sagement en attendant d’aller mieux. Mais il s’ennuyait, il avait envie de bouger, de faire quelque chose au lieu de rester là à ne rien faire. Il avait besoin de s’occuper, et rester au lit ne l’aiderait pas.
Lisbon était sortie lui chercher à manger et se mélanger un peu au reste des patients de l’institut. Il ne fallait pas qu’ils perdent le peu d’avancée qu’ils avaient obtenu. Ils n’avaient pas grand-chose, ils ne savaient pas par où commencer. La seule chose qu’ils avaient, c’étaient ces autres meurtres. Il semblerait que le tueur sévissait depuis des années et que personne n’avait fait de rapprochements entre tous ces meurtres. Mais pourtant il y avait bien un lien, il y avait quelque chose et Jane voulait savoir quoi.

Le mentaliste n’aimait pas ne pas comprendre, ne pas savoir. Il était habitué à toujours tout savoir mais pas cette fois. Le problème, c’est que Teresa correspondait au profil des victimes, elle était brune aux yeux verts, et il ne voulait surtout pas qu’il lui arrive quoi que ce soit. Maintenant qu’ils s’étaient enfin avoué ce qu’ils ressentaient l’un pour l’autre, il ne voulait pas la perdre. En ce moment, il n’était pas en mesure de lui venir en aide, il était même incapable de prendre soin de lui-même. Il n’aimait pas se sentir diminué comme ça, même pas capable de se lever de son lit sans ressentir d’horribles douleurs dans la tête. Mais que pouvait-il y faire ?

Il voyait tout de même le bon côté des choses, au moins, la randonnée ne serait pas pour lui puisqu’il devait rester au lit le temps de se remettre totalement. Il envisageait même de feindre une rémission lente afin d’échapper également aux autres activités. Il ne voulait absolument pas y participer, il ne se sentait pas prêt pour ça et, connaissant Lisbon comme il la connaissait, elle ne l’était pas non plus. Ils pourraient en profiter pour passer un peu de temps ensemble et ils continueraient leur enquête lors des repas. Ce n’était peut-être pas la bonne manière de le faire, mais au moins ils n’éveilleraient pas les soupçons, ainsi, personne ne verrait qu’ils n’étaient pas mariés et n’avaient donc pas de problèmes de couple. Quoi que pour ça, ce n’était peut-être pas totalement vrai.

Les deux collègues agissaient comme un vieux couple depuis… si longtemps que Jane avait du mal à se souvenir de leur toute première dispute. Mais il avait apprit à les aimer, à les provoquer même, rien que pour voir la colère dans les yeux de la jeune femme, cette passion qu’elle mettait dans ses propos lorsqu’elle voulait lui faire comprendre quelque chose. C’était ça qui lui avait plut dès le départ, mais aussi sa gentillesse, sa compassion, sa douceur. Et sa beauté. Pendant longtemps il n’avait pas voulu le voir, mais Teresa Lisbon avait une beauté naturelle qui ne nécessitait pas des heures de préparations. Il se demandait maintenant pourquoi il s’était refusé le droit au bonheur et à l’amour durant toutes ces années alors qu’il aurait put l’avoir bien plus tôt.

La porte de la chambre s’ouvrit, le sortant de ses rêveries et il tourna la tête en souriant en voyant Teresa, les mains chargées de bonnes choses. Elle posa le tout sur la petite table devant le canapé, se redressa et sourit à son collègue. Elle fut étonnée de le trouver encore au lit, pour une fois qu’il obéissait aux ordres. Elle s’avança vers le lit, y posa un genou et se pencha pour venir à la rencontre de Jane. Elle déposa un baiser sur ses lèvres, fermant les yeux en sentant les lèvres de son consultant bouger sous les siennes. Elle sentit ensuite une main se poser dans sa nuque et elle se retrouva plaquée sur son torse. Elle lui entoura le cou de ses bras, approfondissant le baiser, passant une jambe de chaque coté du mentaliste. Elle s’étonnait elle-même de son audace, mais elle en avait tellement envie, tellement besoin. Après ce qui lui était arrivé, après avoir faillit le perdre, elle avait besoin de ce contact qui lui prouvait qu’il était bien là, vivant. Mais alors qu’elle se plaquait encore plus contre lui, elle l’entendit gémir et elle se redressa vivement.

-“ Patrick, ça va ?” S’inquiéta-t-elle.
-“ Ça va, juste un peu mal à la tête” répondit-il en posant une main sur son front.
-“ Je suis désolée” s’excusa-t-elle en se redressant.

Mais Jane la retint d’une main, l’obligeant à revenir sur lui. Il ne voulait pas qu’elle s’éloigne de lui, même s’il avait mal à la tête. Il avait besoin de son contact, de sentir son corps contre le sien. Il ne s’expliquait pas tout ce qu’il ressentait en ce moment, ce besoin de la sentir près de lui, de la sentir contre lui. Quelques jours plus tôt, si on lui avait dit qu’il apprécierait avoir la jeune femme contre lui, il en aurait rit. Mais aujourd’hui, c’était vital pour lui, avoir Lisbon dans sa vie, et plus encore, dans son cœur. Il avait fait un énorme pas en avant, un pas qu’il ne pensait pas faire un jour.

-“ Reste contre moi Teresa” souffla-t-il. “ J’ai besoin de toi.”
-“ Moi aussi Patrick, mais j’ai encore plus besoin de toi en bonne santé.”
-“ Ça va passer, ne t’inquiète pas.”
-“ Ok, je t’ai ramené à manger, pas grand-chose mais je suis certaine que ça va te plaire” dit-elle en tentant de se lever, mais Jane la retint encore. “ Patrick, si tu veux manger, il faut que tu me laisse me lever.”
-“ D’accord, mais tu reviens vite.”
-“ Je vais juste chercher ce que j’ai ramené, je ne pars pas à l’autre bout du monde.”
-“ Encore une chance pour moi.”

Lisbon lui sourit, se leva, rapporta le repas de son collègue et s’installa contre la tête du lit. Elle l’observa manger, prenant garde à ce qu’il mange bien tout, comme une mère. Une fois qu’il eut fini, il posa le tout sur la table de nuit et se tourna vers la jeune femme.

-“ L’avantage de mon état” commença-t-il, et ne manqua pas la grimace qu’elle fit à ces mots, “ c’est que nous allons manquer toutes les activités du centre.”
-“ Je suis persuadée que ça te fait vraiment plaisir” sourit-elle.

Lisbon connaissait assez bien Jane pour savoir qu’il n’était pas un fan des exercices. Dès le premier jour elle avait sut que la randonnée ne lui plairait pas, pas plus que de partir à la redécouverte de leur sexualité. Elle n’était pas plus fan de cette activité précise, mais ils devaient se fondre dans la masse afin de ne pas éveiller les soupçons.

-“ Tu as des idées sur l’enquête ?” demanda Lisbon pour oublier ses pensées.
-“ Je pense que le coupable est un homme, qu’il en a après les femmes, mais pas toutes. Ce que je ne comprends pas, c’est la diversité qu’il y a entre les victimes. Aucune n’avait les mêmes centres d’intérêts, elles ne travaillaient pas dans les mêmes branches. Certaines étaient brunes et d’autres blondes. Certaines avaient les yeux verts et d’autres bleus. Il n’y a qu’un point qui revient à chaque fois, elles ont toujours soit les yeux verts, soit les cheveux bruns, pas forcement ensemble.”
-“ Il en aurait après une femme, ou plusieurs, et se rabattrait sur d’autres, ne pouvant pas atteindre celles qu’il veut ?”
-“ Je ne sais pas, je suis un peu perdu. Ce que je ne comprends vraiment pas c’est pourquoi ici, et pourquoi faire passer ça pour des suicides ?”
-“ Pour ne pas éveiller les soupçons, c’est peut-être aussi pour ça qu’il n’agit pas souvent.”
-“ Tu es certain qu’il s’agit d’un patient de l’institut ? Ça ne pourrait pas être quelqu’un qui travail ici ?”
-“ Comment tu sais que je pensais à ça ?”
-“ Je te connais bien Patrick, je lis dans tes pensées.”
-“ Et je pense à quoi là ?”

Jane laissa ses doigts se balader sur le ventre de Lisbon, souriant en la sentant frissonner et remonta sa main vers sa poitrine. Il voulait lui montrer ce qu’il voulait, lui faire comprendre qu’il envisageait sérieusement d’aller plus loin avec elle. Lisbon ferma les yeux de bien être, consciente de ce qui se passait, bien que ce ne soit vraiment pas le bon moment. Elle lui attrapa la main au moment où il la plaquait sur un sein.

-“ Patrick” gémit-elle, “ ce n’est pas le bon moment, on pourra faire ça plus tard.”
-“ Comme tu voudras” il retira sa main, “ mais sache que je n’oublie pas.”
-“ Si jamais ça arrive, je te le rappellerais” et elle lui fit un clin d’œil.

Lisbon se releva du lit, prit son portable et composa le numéro de Van Pelt.


Grace Van Pelt tapait sur son ordinateur à la recherche de quelque chose pour faire avancer l’enquête. L’attaque contre Jane l’avait un peu chamboulée, de l’imaginer attaché dans une cave, sans personne pour lui venir en aide, sur le point d’être tué. Elle avait vraiment eut peur pour lui, mais pas autant que sa patronne, elle le savait. La jeune femme se concentra sur son travail et soudain, son regard s’illumina lorsqu’elle tomba sur quelque chose d’intéressant. A ce moment-là, son portable sonna et elle répondit en voyant le nom de l’appelant.

-“ Bonjour patron, je crois que j’ai trouvé quelque chose” sourit-elle, bien que Lisbon ne puisse pas la voir.
-“ Qu’avez-vous trouvé ?” S’enquit la jeune femme.
-“ J’ai fait des recherches dans le passé de tous les hommes patients du centre” expliqua-t-elle, “ et il y en a un de suspect…Jeff Peters.”
-“ Je vous écoute.”
-“ Il est représentant en cosmétique, je sais c’est étrange pour un homme, mais j’ai trouvé qu’il y avait eut des suicides de femmes dans chaque villes où il s’est rendu pour son travail. Là encore, la police n’a fait aucun rapprochement. En même temps, les villes étaient éloignées les unes des autres, les femmes ne se connaissaient pas.”
-“ Ok, dites à Cho de le faire venir pour l’interroger” recommanda Lisbon. “ Et voyez s’il y a une ou des femmes à qui il pourrait en vouloir dans son entourage proche. Il doit y avoir une raison pour qu’il s’en prenne aux femmes comme ça.”
-“ Je continue de chercher. Et de votre côté, comment ça va ?”
-“ Jane va bien, un peu fatigué et il a mal à la tête, mais au moins il reste en place.”
-“ Bonne chance patron.”

Puis, la rouquine raccrocha son portable et se remit au travail. Elle était rassurée, Jane allait bien, il allait encore casser les pieds à Lisbon pendant longtemps et cela lui convenait. Enfin, elle plaignait parfois sa patronne, la pauvre devait supporter le mentaliste chaque jour et Grace était heureuse que ce ne soit pas elle. Puis, elle se remit au travail et lança de nouvelles recherches sur l’entourage de Jeff Peters. Il était leur seul suspect pour le moment, et toutes ces morts autour de lui ne pouvaient que le rendre coupable aux yeux des agents du CBI.

Elle entendit Cho et Rigsby revenir de la cafétéria et leur fit signe de s’approcher. Les deux hommes s’installèrent sur leurs chaises qu’ils approchèrent du bureau de la jeune femme et attendirent ses explications.

-“ Nous avons un suspect potentiel” leur dit-elle en tournant son écran vers eux. “ Jeff Peters. Il y a eu cinq suicides dans son entourage, dans les villes où il s’est rendu pour son travail.”
-“ Le même nombre qu’à l’institut” remarqua Rigsby. “ Quelles années ?”
-“ A chaque fois ça s’est passé avec une année d’écart avec les morts de l’institut.”
-“ Donc, il a tué tout les ans, mais personne n’a jamais fait le lien” récapitula Cho. “ Autre chose ? Des femmes dans son proche entourage qui pourraient correspondre aux victimes ?”
-“ Je cherche encore. Je vous tiens au courant quand j’ai quelque chose, mais Lisbon veut que vous fassiez venir Peters pour un interrogatoire.”
-“ Ok, on s’en occupe.”

Les deux hommes s’éloignèrent et se mirent au travail tandis que la rouquine continuait de chercher. Peters devait avoir une, ou plusieurs femmes, dans son entourage qui pouvaient correspondre aux victimes. Peut-être qu’il en avait après l’une de ces femmes, ce qui expliquerait pourquoi il tuait. Il fallait qu’elle trouve quelque chose et au plus vite. L’idée de sa patronne et de Jane se faisant passer pour un couple ne lui plaisait pas beaucoup. Jane devait certainement rendre Lisbon dingue, ce qui voulait dire que lorsqu’elle reviendrait, ils allaient tous vivre un enfer.

Son ordinateur émit des bips et elle se repositionna face à l’écran pour voir apparaître des photos, des rapports de polices et tout un tas d’informations.

-“ Oh mon Dieu” souffla-t-elle avant d’imprimer le tout.

Elle venait enfin de trouver ce qu’elle cherchait, l’élément déclencheur chez Jeff Peters. Lisbon n’allait pas en revenir, elle-même avait un peu de mal à y croire, et pourtant elle avait le tout sous les yeux. Il fallait absolument que les autres voient ça.



Lisbon avait raccroché son téléphone et était revenue vers le lit. Jane l’invita à se réinstaller avec lui, mais elle déclina son offre, lui arrachant une petite moue désapprobatrice. Mais elle tint bon, enfin presque puisque finalement, son regard de chien battu eut raison d’elle et elle vint s’allonger contre lui. Comment aurait-elle put lui résister ? Il savait parfaitement comment s’y prendre avec elle, mais au lieu de lui en vouloir, elle se contenta d’apprécier de se trouver contre lui. La jeune femme avait du mal à se reconnaître, cela ne lui ressemblait pas de se laisser aller comme ça avec un homme. Elle n’avait pas eut l’habitude d’avoir des hommes dans sa vie, mais avec Jane tout était différent.

La jeune femme releva la tête vers le mentaliste pour le trouver endormi. Elle sourit, se redressa pour lui déposer un baiser sur les lèvres puis se leva et quitta la chambre. Elle allait profiter de son sommeil pour continuer sa petite enquête. En marchant dans le couloir, elle croisa l’un des hommes de l’institut qui lui lança un drôle de regard, mais elle n’y fit pas plus attention et se dirigea vers l’accueil. Elle voulait savoir à quoi ressemblait Jeff Peters, elle avait le nom mais pas le visage. Mais alors qu’elle allait tourner, elle sentit une main se poser sur sa bouche, une autre plaqua un couteau sous sa gorge.

-“ Pas un bruit” lui souffla la voix d’un homme. “ Tu vas me suivre sans histoire.”

Lisbon regarda autour d’elle dans l’espoir de voir arriver quelqu’un, mais il n’y avait personne. Tout le monde était parti en randonnée, elle était seule et Jane ne pouvait pas lui venir en aide. Elle se fit entraîner de force dans le couloir jusqu’à une porte qui menait vers l’extérieur et l’homme la poussa ensuite dans une camionnette. Avant de refermer la porte du véhicule, il lui donna un coup sur la tête et tout devint noir. Sa dernière pensée fut pour Jane.