Broken heart and New Chance ^

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Fin de l'enquête

Lisbon avait refermé la porte derrière elle, et bien qu’elle ait dit à Jane qu’ils avaient le temps pour ça, elle espérait secrètement qu’il vienne la rejoindre dans la salle de bain. D’avoir été dans ses bras lui avait fait tant de bien, elle s’était sentie en sécurité et aurait voulut y rester plus longtemps. Mais ils avaient un travail à faire et ne pouvaient pas se permettre de se laisser distraire. Alors, elle quitta ses vêtements et entra dans la cabine de douche afin de se laver. Elle laissa l’eau couler sur son corps, mais plus le temps passait et plus les souvenirs de son enlèvement lui revenaient. Elle se laissa tomber au sol ressentant encore les mains de Peters sur elle. Le trajet dans la voiture avait duré longtemps, elle avait été inconsciente une bonne partie de ce temps, mais elle avait sentit qu’ils s’arrêtaient à un moment et elle avait entendu la porte à côté d’elle s’ouvrir. Elle n’en avait parlé à personne, et encore moins à Jane.

Lorsqu’elle était revenue et qu’il l’avait prise dans ses bras, elle avait été si heureuse de pouvoir s’y blottir. De voir les larmes dans ses si beaux yeux bleus, elle savait que s’il venait à l’apprendre, il deviendrait fou. Elle ne voulait pas qu’il s’en veuille, qu’il culpabilise car elle savait que c’est-ce qu’il ferait. Il n’avait rien fait d’autre que la toucher, n’était pas allé plus loin. Mais malgré tout elle se sentait sale, elle se sentait mal. Elle devait oublier et pour ça elle devait se laver, encore et encore. Elle ne se rendit pas compte du temps qu’elle avait passé, mais l’eau froide la ramena à la réalité. Elle fini par se lever, s’enveloppa dans une serviette et s’apprêtait à s’habiller lorsque la porte s’ouvrit.

-“ Teresa ?” Appela la voix inquiète de Jane.
-“ Patrick, que fais-tu là ?” La jeune femme resserra la serviette autour d’elle.
-“ Ça fait un moment que tu es dans la salle de bain et comme tu ne sortais pas je me suis inquiété” s’expliqua-t-il. “ Je t’ai appelé mais tu ne répondais pas, alors je suis venu voir si tu allais bien.”

Lisbon s’en voulu de lui avoir fait peur ainsi, elle n’avait pas réalisé qu’elle avait passé autant de temps sous la douche et elle n’avait même pas entendu Jane l’appeler. Elle avait été si prise dans ses souvenirs. La jeune femme releva les yeux vers Jane pour voir qu’il attendait toujours qu’elle lui parle, qu’elle s’explique. Elle devait le lui dire, elle ne pourrait pas lui cacher longtemps de toute façon. Jane était doué et il finirait par tout découvrir. Il valait mieux qu’il l’apprenne par elle que par ses propres déductions. Elle avait juste peur de sa réaction, elle ne voulait pas qu’il la repousse, bien qu’elle ne pense pas qu’il le fasse. Peut-être ne voudrait-il plus la toucher pendant un temps, croyant que c’était le mieux pour elle.

La jeune femme se précipita alors dans ses bras et Jane la réceptionna avec force, la serrant contre lui. Il sentait que quelque chose n’allait pas, qu’elle lui cachait des choses importantes. Mais il devait la laisser lui parler si elle le voulait, il ne devait pas la pousser. Il connaissait assez Lisbon pour savoir que, plus on lui posait de questions, plus elle se renfermait sur elle-même. Lisbon était le genre de femme à tout gérer seule, sans l’aide de personne et que leur relation étant toute nouvelle, il ne devait pas trop en attendre d’elle. Mais la façon dont elle venait de se jeter dans ses bras, la façon qu’elle avait de se serrer contre lui comme si elle cherchait du réconfort. Il sentait que quelque chose n’allait définitivement pas.

Le mentaliste fit donc la seule chose qu’il pouvait faire à cet instant, être là pour elle, en silence. Juste sa présence suffisait à la calmer et en ce moment elle avait besoin de calme. Mais elle ne devait pas rester ainsi, elle allait prendre froid et Jane ne voulait pas qu’elle tombe malade maintenant. Il l’entraina dans la chambre avec lui, la jeune femme le suivant sans un mot, mais sans le lâcher pour autant. Il l’installa sur le lit, tira la couverture et l’aida à se glisser dessous avant de la remonter sur elle. Mais alors qu’il allait s’éloigner, elle lui attrapa le poigner et l’obligea à revenir contre elle.

-“ Patrick, je dois te parler de quelque chose, mais je ne veux pas que tu m’interrompes.”
-“ Que se passe-t-il Teresa ? Tu m’inquiètes.”
-“ Il s’est passé quelque chose là bas, mais je ne veux pas que tu t’énerves ou que tu réagisses différemment avec moi après ce que je vais te dire.”

Jane comprit le sérieux de la situation, que ce que Lisbon avait à lui dire était difficile. Alors il s’installa confortablement dans le lit, l’entourant de ses bras et attendit qu’elle parle. Il n’allait pas l’interrompre, il allait l’écouter jusqu’au bout et il pria intérieurement que ce ne soit pas aussi grave qu’il le pensait.



Après avoir écouté Lisbon jusqu’au bout sans ne jamais rien dire, après avoir calmé ses larmes et l’avoir aidée à s’endormir, Jane s’était levé. Il avait besoin de réfléchir, il avait besoin de se vider la tête. Il s’en voulait horriblement, il se sentait responsable de ce qui lui était arrivé. S’il n’avait pas été blessé, ils seraient allés avec les autres en randonnée et elle n’aurait jamais été enlevée. Il savait qu’il ne pouvait pas vraiment se le reprocher, mais il ne pouvait s’en empêcher. Il ne l’avait pas protégée, il n’avait pas été là lorsqu’elle avait eu besoin de lui. Et maintenant ? Elle souffrait. Que pouvait-il faire pour elle si ce n’est être là lorsqu’elle avait besoin de lui ? C’était tout ce qu’il pouvait faire et c’était ce qu’elle attendait de lui. Il retourna donc vers le lit et se recoucha, Lisbon roulant automatiquement vers lui. Elle nicha son nez contre son torse et il lui posa un baiser sur le front.

-“ Dors ma douce” lui souffla-t-il.
-“ Mmm” gémit-elle sans ouvrir les yeux.

Il resserra ses bras autour d’elle, s’assura qu’elle était bien installée et se laissa retomber sur l’oreiller derrière lui. Il n’arrivait pas à dormir, il ne cessait de penser à ce qu’elle venait de lui dire. Comment une chose pareille avait-elle put lui arriver ? Mais ce qu’il ne comprenait pas, c’était pourquoi Peters lui avait fait ça, pourquoi avoir profité d’elle alors qu’il ne l’avait fait à aucune autre de ses victimes ? Qui avait-il de plus chez Lisbon qu’il n’y avait pas chez les autres ? Il ne comprenait pas, il devait s’être passé quelque chose pour qu’il change de Modus Operandi. Jane n’aimait pas ne pas savoir et il finirait par découvrir ce qu’il cherchait.

Il baissa les yeux sur la jeune femme contre lui et sourit en la voyant froncer le nez lorsqu’une mèche de cheveux lui retomba sur le visage. Elle ne semblait plus aussi perturbée qu’elle ne l’était lorsqu’il l’avait trouvée dans la salle de bain. Sûrement le fait de lui avoir parlé, d’avoir vidé son sac. Il savait que parler pouvait faire du bien, parfois. Lui-même n’était pas encore prêt à parler, mais il savait qu’il le ferait un jour. Il avait confiance en Lisbon, elle était la seule à qui il pourrait parler de ses peurs, de ses craintes. Elle le comprenait, depuis toujours, et il était heureux de l’avoir dans sa vie.

Après la mort de sa famille, il n’avait pas pensé refaire sa vie, il ne voulait pas refaire sa vie. Il voulait être seul, sans attache et pouvoir ainsi accomplir sa vengeance. Mais pour ça il avait eut besoin du CBI et était donc devenu consultant chez eux. C’est là qu’il avait rencontré la jeune femme et le jour même de leur rencontre, il avait sentit quelque chose en lui, quelque chose qu’il n’avait pas ressentit depuis longtemps. En travaillant avec elle, peu à peu son cœur s’était rouvert et elle avait fait sa place sans même s’en rendre compte. Elle avait toujours été celle vers qui il se tournait, même s’il lui avait toujours caché des choses.

Au fur et à mesure de leur collaboration, il avait apprit à apprécier sa présence. Il aimait la voir sourire, voir ses yeux briller de joie ou tout simplement l’entendre lui crier dessus. C’était une chose qu’elle faisait tous les jours, il savait où pousser pour qu’elle s’énerve, mais elle ne le restait jamais bien longtemps. Et il aimait par-dessus tout la faire rougir, elle était belle avec ses joues rosies lorsqu’elle était mal à l’aise. Mais il ne s’était rendu compte de son attachement à elle que lorsqu’elle avait prit cette balle alors qu’ils étaient au téléphone. Il avait crut la perdre ce jour-là, lorsque le coup de feu avait retentit et qu’elle ne lui répondait pas. Il avait crut qu’elle était morte à cause de lui et de son obsession. Mais par chance, elle s’en était sortie et avait malgré tout continué à travailler avec lui, même après qu’il ait tué un homme.

Teresa Lisbon était une femme extraordinaire, la femme la plus forte qu’il connaisse et de lui avoir ouvert son cœur était la meilleure chose qu’il ait faite depuis la mort de sa femme. Elle avait sut trouver sa place sans la chercher, sans le pousser. Et maintenant qu’elle y était, il refusait de la voir disparaitre. Il l’aimait trop pour ça, plus qu’il ne pensait pouvoir aimer de nouveau. Il aimait toujours sa femme, Angela était son premier amour et il l’aimerait pour le reste de sa vie. Mais il avait assez de place pour Teresa, et il pensait même qu’ils pourraient éventuellement fonder une famille, si elle le voulait bien. Il n’était pas encore prêt pour ça, comme il se doutait qu’elle ne l’était pas non plus. Mais plus tard, lorsqu’ils auraient posé les bases de leur relation, peut-être qu’ils pourraient en parler.

Jane déposa un baiser sur le haut de la tête de Lisbon et ferma les yeux. Il ne trouva pas facilement le sommeil, mais il y parvint et il dormit bien plus longtemps qu’il n’en avait l’habitude. Depuis qu’il passait ses nuits avec Lisbon, il avait réapprit à vraiment se reposer. Ce furent les doigts de Lisbon lui chatouillant le nez qui le réveillèrent. Il ouvrit doucement les yeux pour constater qu’il faisait encore nuit, mais que la jeune femme semblait bien réveillée. Il lui sourit et remonta une main qu’il passa sous la serviette qu’elle portait encore mais qui ne couvrait plus vraiment son corps. Elle ferma les yeux en gémissant légèrement, mais ne l’arrêta pas.

-“ C’est comme ça que tu réveilles l’homme de ta vie ?” lui demanda-t-il.
-“ Qui te dis que c’est toi” répondit-elle le plus sérieusement du monde.

En voyant le visage de Jane changer, son sourire se faner, elle regretta d’avoir voulut faire de l’humour et tenta de se rattraper en se penchant vers lui et en posant ses lèvres sur les siennes doucement, tendrement, tandis qu’elle se déplaçait sur lui. La serviette glissa complètement et elle se retrouva entièrement nue sur lui, cachée simplement par la couverture.

-“ Je plaisantais Patrick” souffla-t-elle contre sa bouche.
-“ Moi aussi” répliqua-t-il en capturant sauvagement ses lèvres.

Son sourire revint et elle ne s’occupa plus que de lui, ses lèvres, ses joues, son cou, son torse à peine découvert. Elle tenta de le lui retirer sa chemise, mais une main se posa sur la sienne et la força à lever les yeux vers lui.

-“ Je ne veux pas commencer quelque chose que je ne pourrais pas finir” murmura-t-il.
-“ Tu n’as pas d’endurance ?” Sourit-elle, aguicheuse.
-“ Oh ce n’est pas ça, mais Cho doit passer ce matin et je ne voudrais pas qu’il nous découvre dans une situation compromettante.”
-“ Dans ce cas.”

Lisbon se leva donc, sortit du lit et se dirigea vers la salle de bain, faisant dos à Jane et lui offrant une vue magnifique sur ce qu’il ne pourrait pas toucher avant la fin de la journée. Avant d’entrer dans la pièce, la jeune femme tourna la tête et fit un petit clin d’œil à son collègue. Jane se posa une main sur les yeux, soupirant de frustration. Cette femme allait le tuer si elle continuait ainsi, mais il l’aimait comme ça et ne voulait pas qu’elle change. Mais à l’idée qu’il ne pourrait pas la toucher du reste de la journée, il se leva d’un bond et la rejoignit pour une douche commune. Rien de bien méchant, rien d’érotique ni de coquin, juste une douche où ils se retrouvèrent nus l’un devant l’autre pour la première fois.



Cho arriva sur les coups de dix heures, allant directement à la chambre de sa patronne qu’il savait attendre sa venue. Il avait avec lui tout ce que Van Pelt avait découvert la veille et il étala tout les dossiers sur la table basse devant le canapé

-“ Jeff Peters, de son vrai nom, Jeff Messie, est recherché pour les meurtres de Jordan et Jill Messie” expliqua-t-il. “ Les deux jeunes femmes avaient disparu après leur cours de danse il y a douze ans et ne furent retrouvées que deux semaines plus tard.”
-“ Un rapport avec Peters ?” demanda Lisbon, “ enfin je veux dire Messie.”
-“ C’étaient ses petites sœurs, des jumelles, des fausses jumelles, l’une brune aux yeux bleus et l’autre blonde aux yeux verts.”
-“ Il aurait tué ses sœurs ? Pour quelle raison ?”
-“ Jeff était un garçon un peu différent des autres lorsqu’il était jeune. Il était très attaché à ses sœurs, un peu trop même. Il les suivait partout, faisait fuir leurs petits amis et a fini par aller voir un psy pendant une période de trois ans. Après ça, tous le monde pensait qu’il était redevenu un peu plus normal. Il a reprit ses études, a commencé la médecine et s’est rapproché de ses sœurs de nouveau.”
-“ Qu’est-ce qui l’a fait changer ?”
-“ Personne ne le sait, personne ne l’avait soupçonné à la disparition de ses sœurs. Et il a lui-même disparu juste avant qu’on ne les retrouve. Des preuves ont étés trouvées sur les jeunes femmes l’incriminant et depuis il était recherché.”
-“ Donc, après avoir enlevé et tué ses sœurs, il a changé d’identité, s’est marié et a continué de tuer, un peu partout où son travail le menait ainsi qu’à l’institut,” résuma Lisbon.
-“ Il a également changé de profession pour ne pas être retrouvé” fini Jane.
-“ Nous avons donc notre tueur” ajouta Cho. “ Vous pouvez rentrer maintenant.”

Jane et Lisbon se regardèrent, conscient qu’à présent ils n’avaient plus de raisons de rester. Mais ni l’un ni l’autre ne voulait partir, ils voulaient encore profiter d’un peu de temps ensemble, loin du travail, loin des obligations de la vie. Lisbon se tourna vers Cho qui sembla comprendre.

-“ Vous avez besoin de repos après l’agression de Jane et votre enlèvement” annonça-t-il en ramassant les dossiers. “ Je m’occupe de tout en votre absence.”
-“ Merci Cho” lui sourit Jane.
-“ Prenez soin de vous” finit-il avant de quitter la chambre.

Le couple se retrouva donc seul et Jane vint se placer derrière Lisbon, lui entourant la taille et la plaquant contre lui. Il posa ses lèvres dans sa nuque, juste en dessous de l’oreille et murmura.

-“ Je sais exactement ce qu’on peut faire pour passer le temps.”

Lisbon sourit en se retournant dans ses bras pour l’embrasser langoureusement tout en le faisant reculer vers le lit où ils tombèrent en riant.

*****

Epilogue

L’agent Kimball Cho s’assit derrière le volant de sa voiture, posant le dossier Peters sur le siège passager. Un léger sourire naquit aux coins de ses lèvres, chose qui ne lui arrivait jamais. Mais aujourd’hui, il était content, plus que content même. Sa patronne, Teresa Lisbon et son consultant, Patrick Jane, étaient ensemble, enfin. Il ne croyait pas que ce jour arriverait, mais il pouvait se rassurer maintenant. Ils avaient enfin réussis à surmonter leurs barrières personnelles pour aller de l’avant. Ils avaient bien souffert tous les deux lors de cette enquête, mais au moins ils avaient trouvé le moyen de surmonter tout ça.

Il démarra et rentra au bureau. Il avait encore de la paperasse à faire, chose que faisait habituellement Lisbon, mais elle avait mieux à faire pour le moment et il ne pouvait pas lui en vouloir. Ça ne le dérangeait pas, pas qu’il aimait en faire, mais ça faisait partie du métier. La seule chose qui lui posait un petit problème était le fait qu’il devrait expliquer l’absence de leur patronne à ses deux autres collègues. Ils allaient certainement chercher à savoir où elle se trouvait, ainsi que Jane, maintenant que l’enquête était finie. Mais il trouverait bien quelque chose à leur dire, il ne voulait pas qu’ils se mêlent de leurs vies privées.

L’asiatique arriva rapidement au bureau, monta directement à l’étage des crimes majeurs. Il s’installa à sa place, évitant les regards curieux de Rigsby et Van Pelt qui agissaient exactement comme il l’avait prévu. Il commença à taper son rapport lorsque Rigsby vint se placer à coté de lui.

-“ Alors, où sont Lisbon et Jane ?” demanda-t-il.
-“ Ça ne te regarde pas” lui répondit-il simplement.
-“ Ils sont encore sur place ?” S’enquit Van Pelt.
-“ Ils ont besoin de repos.”

Les deux autres agents s’envoyèrent un regard qui parlait plus que les mots et reprirent leur travail. Si Jane et Lisbon étaient ensemble, c’était une bonne nouvelle, et qu’importe le pari qui circulait sur eux. Ils étaient heureux pour eux, ils méritaient cette nouvelle chance.





Cela faisait deux jours que l’enquête était finie, deux jours que Jane et Lisbon s’étaient avoués leur attachement l’un pour l’autre. Après le départ de Cho, ils avaient apprit à bien mieux se connaître qu’ils ne se connaissaient déjà, savourant chaque instant ensemble. C’était la première fois pour Jane depuis Angela et pour Lisbon depuis Walter. Mais ensemble, ils avaient apprit, ou plutôt réapprit les sensations d’un corps contre le sien. Ils étaient à présent allongés dans le lit, Lisbon sur le torse de Jane après une autre séance intensive de découverte. La jeune femme savait déjà que Jane était un homme tendre, mais elle en était encore plus sûre maintenant. Elle venait de passer les deux plus beaux jours de sa vie dans ses bras et refusait de le quitter.

Pourtant, elle savait qu’ils ne pourraient pas rester dans cette chambre jusqu’à la fin de leur séjour, ils allaient bien devoir en sortir, ne serait-ce que pour ne pas paraître suspects. Pour le moment, l’agression de Jane et l’enlèvement de Lisbon avaient été de bonnes excuses, mais ça ne durerait pas toujours. La jeune femme leva les yeux vers son amant et un sourire illumina son visage en constatant qu’il dormait profondément, ça ne lui arrivait pas souvent de dormir aussi bien. Elle se dégagea délicatement de lui, ne voulant pas le réveiller, trouva ses vêtements éparpillés un peu partout sur le sol de la chambre et s’habilla rapidement avant de quitter la chambre. Elle alla directement vers la grande salle pour se trouver quelque chose à manger et ramener quelque chose pour Jane.

En arrivant, elle tomba sur le Dr Harrison. La femme lui sourit avant de l’entraîner à l’écart et Lisbon sut à cet instant que leur couverture était foutue. Elle était même étonnée qu’elle ne s’en soit pas rendu compte plus tôt. Les deux femmes se retrouvèrent dans un coin tranquille, à l’abri des oreilles indiscrètes.

-“ Alors madame Jane, ou devrais-je dire agent Lisbon.
-“ Je suis désolée de vous avoir menti docteur” s’excusa aussitôt Lisbon, “ mais…”
-“ C’était pour les besoins de votre enquête” la coupa le Dr Harrison. “ Vous savez, j’avais deviné dès le premier jour que vous n’étiez pas mariés, mais j’ai vu aussi qu’il y avait quelque chose entre vous, c’était évident. J’ai juste attendu de voir quand vous le verriez vous aussi.”
-“ Je…” Lisbon ne savait pas quoi dire à ça.
-“ Vos sentiments pour cet homme vous faisaient peur, je peux voir que vous n’êtes pas quelqu’un qui ouvre facilement son cœur, tout comme Mr Jane et je pense que votre petit séjour ici vous aura enfin ouvert les yeux.”
-“ Jane et moi…” commença Lisbon, cherchant ses mots, “ nous sommes amis depuis longtemps, mais il a vécu un drame et je ne voulais pas le forcer à quoi que ce soit.”
-“ Vous êtes une femme bien Teresa, une femme de cœur” ajouta le Dr Harrison, “ mais maintenant, ne perdez plus de temps.”

Puis, elle fit demi-tour, laissant Lisbon seule dans le coin de la pièce, avec ses pensées. Finalement, ils n’avaient pas été de si bon comédiens, puisque le Dr avait tout de suite comprit la supercherie. Mais elle avait aussi vu les sentiments réels qu’il y avait entre eux, bien avant eux. Lisbon pouvait à présent dire que leur venue à l’institut, même si c’était pour une enquête, avait eut du bon. Grâce à cette petite supercherie, elle avait eut le courage d’avouer son attachement à Jane, et plus encore, ses sentiments. Grâce à ça, ils avaient fait un grand pas en avant et étaient à présent en couple. Elle espérait juste que cela durerait pour toujours, elle ne supporterait pas d’avoir de nouveau le cœur brisé.

Elle fini par reprendre ses esprits et marcha dans la grande salle, croisant les regards compatissants des autres couples qui avaient sut pour son enlèvement. Elle leur répondit poliment d’un sourire, mais elle n’avait qu’une envie, prendre de quoi manger et repartir le plus vite possible s’enfermer dans sa chambre avec Jane. Elle ne supportait pas la compassion des autres, leur pitié pour elle alors qu’elle n’était pas à plaindre. Elle était flic, ce genre de chose pouvait arriver dans son métier et elle y était préparée. Mais les gens ici ne savaient pas qui elle était vraiment, pour eux elle n’était qu’une patiente de plus de l’institut, venue pour régler ses problèmes de couples. Elle ne pouvait donc pas leur en vouloir, ce qui ne voulait pas dire qu’elle aimait pour autant tous ces regards et ces mots gentils.

Lisbon arriva enfin devant le buffet, se prépara une assiette qu’elle partagerait avec Jane, sous les regards des gens qui ne la lâchaient pas des yeux. Ils n’avaient vraiment que ça à faire ? C’était de plus en plus insupportable pour elle, mais elle devait garder son sang froid, elle ne devait surtout pas s’énerver au risque de passer pour une folle aux yeux de tous. Elle se fit le plus discrète possible, bien que ce fut difficile. Et au moment où elle allait quitter le réfectoire, elle sentit une main se poser sur son bras, la faisant ainsi se retourner. Elle tomba sur Stacy Peters, la femme de Jeff Peters. La femme semblait mal à l’aise, les yeux larmoyant et Lisbon eut pitié d’elle.

-“ Madame Jane” commença Stacy, “ je… je suis désolée de ce que mon mari vous a fait, à vous et à toutes ces femmes.”
-“ Vous n’y pouviez rien Stacy” lui dit Lisbon, “ vous ne pouviez pas savoir ce qu’il faisait.”
-“ Mais j’avais des soupçons, je le trouvais étrange depuis plusieurs années déjà. Il était si gentil au début de notre mariage, l’homme parfait et j’avais du mal à croire qu’un homme comme lui s’intéresse à une femme comme moi.”
-“ Vous étiez amoureuse.”
-“ Oui et c’était la première fois de ma vie que ça m’arrivait. Je ne suis pas une fille qu’on peut dire canon, je n’ai rien fait d’extraordinaire dans ma vie, mais quand Jeff s’est tourné vers moi, j’étais la plus heureuse des femmes. Je m’en veux juste de ne pas avoir vu qui il était vraiment, j’aurais pu sauver toutes ces vies.”
-“ Ecoutez-moi Stacy” souffla Lisbon en lui posant une main sur l’épaule, “ vous ne pouviez pas savoir ce qu’il faisait, vous ne pouviez pas l’empêcher de tuer et vous devriez vous estimer heureuse d’être encore en vie.” En effet, la jeune femme était aussi brune que Lisbon avec les mêmes yeux verts. “ Venez avec moi, je vous emmène voir le Dr Harrison, vous devriez lui parler, elle pourra vous aider.”

Stacy suivit Lisbon dans le couloir, sachant parfaitement qu’elle avait raison, qu’elle devait s’estimer heureuse d’être en vie alors que toutes ces femmes étaient mortes en ayant vu son mari peut-être une seule fois. Elle avait vécu avec lui pendant des années sans jamais rien voir de sa folie, ou peut-être avait-elle simplement fermé les yeux pour ne pas voir. Comme on dit, l’amour rend aveugle, et elle avait aimé Jeff plus que tout au monde. Maintenant, elle devrait réapprendre à vivre sans lui, mais elle aurait besoin d’aide pour ça, seule elle n’y arriverait pas.

Les deux femmes arrivèrent devant la porte du bureau du Dr Harrison, Lisbon frappa et la voix du médecin lui répondit d’entrer. Lisbon ouvrit la porte et laissa passer Stacy avant de s’éclipser, jetant un regard au docteur qui comprit quel était le problème. Puis, elle referma la porte, laissant les deux femmes. Stacy s’en remettrait, elle n’en doutait pas. Ce ne serait pas facile, il lui faudrait du temps, mais avec l’aide du Dr Harrison elle y arriverait. Elle retourna donc à sa chambre, oubliant par la même occasion l’assiette qu’elle avait préparée. Elle avait l’esprit complètement ailleurs maintenant qu’elle avait rencontré la femme de son kidnappeur.

Lorsqu’elle arriva dans la chambre, Lisbon entra, se dirigeant directement face à la fenêtre, ne prenant même pas attention à Jane qui sortait de la salle de bain en serviette pour tout vêtement. Le mentaliste s’en inquiéta et la rejoignit aussi vite que possible, posant ses mains sur les épaules de la jeune femme, mais elle ne réagit pas plus et il sentit son inquiétude monter encore plus. Il la fit se retourner et là seulement elle se rendit compte de sa présence.

-“ Patrick” souffla-t-elle, “ désolée j’étais ailleurs.”
-“ J’ai bien vu” lui sourit-il, “ il y a un problème ?”
-“ J’ai rencontré la femme de Jeff Peters.”
-“ Oh, et comment va-t-elle ?”
-“ Mal, mais elle est avec le Dr Harrison en ce moment et je pense que ça va aller.”
-“ Je la plains la pauvre femme, être mariée à un tueur en série.”
-“ Oui, c’était son premier amour en plus.”
-“ Ça ne va vraiment pas être facile, mais si elle est bien entourée alors ça passera.”

La jeune femme releva les yeux vers son amant, constatant pour la première fois dans quelle tenue il se trouvait et elle eut un petit sourire. Elle posa sa main à plat sur le torse de Jane et le sentit frissonner sous ses doigts. Elle remonta sa main jusqu’à son cou et fini par la poser sur sa joue. Elle était vraiment heureuse, elle avait dans sa vie l’homme le plus merveilleux du monde, patient, à l’écoute, charmant. Comment avait-elle fait toutes ces années pour ne pas voir ça, pour ne pas voir l’homme qui travaillait à ses côtés chaque jour ? La réponse était simple, elle le savait encore en deuil, encore bien trop amoureux de sa défunte épouse pour penser à refaire sa vie. Et elle, l’amour lui faisait peur, elle ne voulait pas avoir une fois de plus le cœur brisé par un homme.

Mais aujourd’hui, ils étaient ensemble, ils s’aimaient et ils ne se sépareraient jamais. La jeune femme lui sourit avant de l’écarter d’elle et de se diriger vers le canapé. En s’asseyant, elle se rendit compte qu’elle avait oublié ce pourquoi elle était partit, à savoir, de quoi manger. Mais Jane vint s’asseoir à côté d’elle, posa une main sur son genou et la remonta sur sa cuisse, la faisant sourire face à cette demande très explicite.

-“ Tu veux quelque chose Patrick ?” lui demanda-t-elle.
-“ Il se pourrait bien que oui” sourit-il en se penchant vers elle.
-“ Je croyais que tu était rassasié après les deux derniers jours.”
-“ Avec toi jamais.”

Et il lui captura les lèvres avec amour, la faisant se coucher sur le canapé sous lui, s’installant sur elle tandis que ses mains repartaient à la découverte de ce corps qu’il connaissait déjà si bien. Il ne se passerait jamais de l’embrasser, de la toucher, de l’aimer. Cette femme était celle qu’il cherchait sans vraiment le faire depuis la mort de sa femme. Il savait qu’un jour il penserait à refaire sa vie, même s’il s’était juré de ne jamais le faire. Mais son cœur battait pour cette femme, depuis le jour de leur rencontre, depuis ce jour béni où il avait croisé son regard émeraude.

Il voulait l’aimer, jusqu’à la fin de sa vie et en ce moment, il voulait lui faire l’amour. Mais pas comme ça, pas ici, pas sur ce canapé. Elle méritait plus que ça, elle méritait d’être traitée comme une princesse. Il se redressa donc, la prit dans ses bras et la porta jusqu’au lit où il la déposa délicatement. Il s’allongea sur elle et reprit ce qu’il avait arrêté. Elle répondit amoureusement à ses baisers, ses caresses, gémissant sans retenue. On pouvait les entendre, mais elle s’en fichait, tout comme lui. Ils s’aimaient et c’est tout ce qui comptait.

Finalement, cet institut portait vraiment bien son nom. L’institut ‘Nouvelle chance’, et c’était exactement ce qu’ils venaient d’avoir, une nouvelle chance. La vie leur offrait une nouvelle chance et ils venaient de la saisir les bras ouverts.