Broken heart and New Chance ^

Titre: Broken heart and New Chance

Rating: K

Genre: Romantique j'y crois pas, je fais une fic romantique

Personnages: Jane, Lisbon, l'équipe ainsi que d'autres de mon invention

Résumé: Une femme a été tuée lors d'un séminaire dans un institut pour les couples ayant des problèmes. L'équipe de Lisbon est sur l'affaire, mais Jane a une idée pour mener l'enquête

*****

Prologue

La pièce était calme et sombre, seuls de légers sanglots se faisaient encore entendre et les agents restaient silencieux en attendant que l’homme se calme. Cho gardait comme toujours son air impassible, ne montrait pas ses émotions, comme s’il ne ressentait rien. Lisbon pour sa part sentait une boule se former dans sa gorge et elle s’excusa auprès de son agent avant de se lever et de rejoindre la porte. Elle ne supportait plus d’entendre les pleurs de l’homme et ne voulait pas se ridiculiser face à son agent.

Elle sortit de la salle d’interrogatoire et se rendit dans la pièce adjacente rejoindre ses collègues pour avoir leur avis. Un homme était venu les voir pour leur signaler la mort de sa femme dans des circonstances étranges et il demandait l’aide du CBI. Personne ne voulait croire à son histoire mais elle le croyait, elle ne savait pas pourquoi quelque chose en cet homme lui disait qu’elle pouvait avoir confiance, qu’il était honnête et qu’il avait vraiment besoin d’aide.

La jeune femme entra dans la pièce et tomba sur Wayne Rigsby qui lui fit face. Il était perplexe, il ne savait pas quoi penser de l’homme, Lisbon pouvait le voir sur son visage. En même temps, combien de fois des hommes étaient-ils venus les voir pour leur dire que leur femme avait été tuée et qu’ils ne savaient pas qui avaient pu faire ça ? Et combien de ces hommes étaient les vrais meurtriers ? Il était normal que l’agent se montre méfiant. Elle-même avait eu des doutes au début, mais le regard de Josh Sanford lui avait rappelé celui de son père à la mort de sa mère et tous ses doutes s’étaient envolés.

Lisbon se tourna ensuite vers Jane qui fixait toujours la vitre derrière laquelle se trouvait l’homme. Il ne le quittait pas des yeux et Lisbon pouvait voir qu’il était affecté par cette histoire. Ayant lui-même perdu sa femme, il ne comprenait que trop bien ce qu'il pouvait ressentir. Mais Lisbon ne voulait pas le voir faire n’importe quoi juste pour aider cet homme, elle ne voulait pas qu’il en fasse une affaire personnelle comme elle savait qu’il risquait de faire. Elle aurait bien voulu l’éloigner de cette affaire, mais elle ne le pouvait pas, ils allaient avoir besoin de lui pour trouver le coupable, Jane était un vrai détecteur de mensonge, son aide serait vraiment appréciable.

-“ Vous avez un avis ?” demanda l’agent senior à son consultant.
-“ Il dit la vérité” lui répondit ce dernier sans pour autant lui faire face.
-“ Donc il est innocent et quelqu’un d’autre à tué sa femme” attesta-t-elle.
-“ Je doute qu’elle se soit vraiment suicidée comme le prétend la police locale” continua Jane, “ d’après ce qu’il nous a raconté et après avoir vu les photos de son couple, je peux vous certifier qu’ils étaient heureux, même s’ils avaient quelques petits problèmes, comme dans tout les couples.”
-“ Il va falloir nous rendre sur place alors, interroger les autres participants à ce séminaire” dit Lisbon, “ je vais en parler à Wainwright.”

Elle quitta ensuite la pièce, laissant son agent et son consultant observer Cho qui continuait de poser des questions à Josh afin d’en savoir un peu plus sur ce qui s’était passé, les circonstances de la découverte du corps d’Amelia, sa femme. Elle devait trouver un moyen de se rendre sur place pour mener cette enquête, mais ce ne serait pas facile puisque la police locale avait classé ça en suicide et qu’il n’y avait donc pas d’enquête. Mais elle savait être persuasive, elle parviendrait à le décider.




Lisbon ressortit quelques minutes plus tard, un large sourire aux lèvres, elle avait réussi. Le nouveau patron n’avait émis aucune objection et elle pouvait donc mener l’enquête comme elle l’entendait. Il ne restait qu’à prévenir son équipe qui l’attendait dans l’open space. Lorsqu’elle arriva, toutes les têtes se levèrent vers elle et elle leur sourit.

-“ Nous avons l’affaire” leur dit-elle. “ Van Pelt, je veux que vous fassiez des recherches sur cet institut, je veux savoir qui y travail, qui était présent au moment de la mort d’Amelia Sanford, je veux tout savoir sur les employés.”
-“ Oui patron, je m’en occupe tout de suite” acquiesça la rouquine.
-“ Cho et Rigsby, vous vous occupez du mari, cherchez à en apprendre un maximum sur son couple, sur les raisons qui les ont poussés à se rendre là bas.”
-“ C’est parti” lança Rigsby qui se leva de sa chaise, suivit de Cho.
-“ Et moi ?” Demanda la voix d’un Jane allongé sur son canapé, les yeux fermés.
-“ Vous venez avec moi, nous nous rendons sur place” lui dit-elle en partant prendre ses affaires dans son bureau.

Le mentaliste ouvrit les yeux pour la regarder s’éloigner avant de sortir son portable et de composer un numéro, un large sourire aux lèvres. Il préparait un mauvais coup, encore, et il savait que Lisbon allait lui en vouloir à mort, mais c’était pour le bien de l’enquête, elle s’en remettrait. Il attendit quelques secondes avant d’entendre une voix chantonnant lui répondre.

-“ Institut ‘Nouvelle Chance’, Nadine à votre écoute.”

*****

Mr & Mrs Jane

Jane suivait Lisbon depuis un moment, d’abord dans l’ascenseur, puis sur le parking où ils trouvèrent la voiture de la jeune femme. Il était fier de lui, il venait de trouver un moyen infaillible de mener l’enquête en toute discrétion sans que personne ne se doute de rien. Mais il savait aussi qu’il allait en entendre parler pendant longtemps, par les membres de l’équipe, et par Lisbon elle-même. Elle allait lui en vouloir, il le savait et il le redoutait un peu. Il était habitué de s’en prendre plein les oreilles, c’était son lot quotidien depuis presque dix ans et il ne s’en lassait pas. Pour une raison étrange, il aimait lorsque la jeune femme lui criait dessus, il aimait entendre sa voix atteindre des notes qu’il ne pensait pas possible par un être humain. Mais Lisbon y parvenait, et tout ça grâce à lui, ou plutôt à cause de lui.

Il monta du côté passager tandis que la chef d’équipe se plaçait derrière le volant. Elle ne se doutait pas de ce qui l’attendait, mais le connaissant, elle aurait dut se douter qu’il préparait un mauvais coup. Il avait sa tête des plans foireux, mais elle était tellement concentrée sur l’enquête qu’elle ne s’en aperçut pas. Elle démarra la voiture et ils partirent pour la petite ville où se trouvait l’institut ‘Nouvelle chance’. Il se laissa donc aller en arrière, ferma les yeux et fit semblant de dormir, comme il en avait l’habitude.

Le trajet se fit en silence, Jane se reposant et Lisbon se concentrant sur la route. La jeune femme repensait à l’enquête, à ce que Josh Sanford avait dit, à ses larmes, sa peine. Elle ne pouvait s’empêcher de faire le parallèle avec son père lorsqu’il avait perdu sa mère. Cet homme était dévasté, il venait de perdre ce qu’il y avait de plus important pour lui, il avait perdu son amour, son âme sœur, sa moitié et maintenant il était seul, perdu. Son père avait ressentit la même chose, il avait tant souffert qu’il n’avait pas vu qu’il n’était pas vraiment seul, qu’il avait des enfants qui avaient besoin de lui.

Elle avait toujours été là pour lui, avait tout fait pour lui faire oublier sa peine, mais ça n’avait servit à rien et il avait peu à peu sombré dans la dépression pour finir par en mourir. Elle avait donc été dans l’obligation de prendre sur elle l’éducation de ses frères, de les aimer autant que ses parents l’auraient fait. Mais qu’avait Josh à présent ? Pas d’enfant, pas de famille, il n’avait que des amis. Cela suffirait-il pour l’aider ? Pour lui permettre se remonter la pente ?

Mais elle serait là pour l’aider ne serait-ce qu’un peu. Elle allait trouver le meurtrier de sa femme, elle allait lui rendre justice et peut-être que cela l’aiderait un peu. Si elle avait put trouver l’homme qui avait ôté la vie de sa mère, peut-être que son père aurait put se remettre de sa perte, peut-être aurait-il mieux pris de ses enfants et peut-être qu’il serait encore en vie. Mais tout ça était du passé, elle ne pouvait pas le changer. Il lui restait l’avenir, ça elle pouvait se le fabriquer.

Lisbon tourna légèrement la tête sur le côté et contempla un instant son consultant endormi sur le siège passager. Il avait l’air détendu, tranquille, mais elle savait qu’au fond de lui il ne l’était pas, qu’il était tourmenté par son passé et qu’il n’arrivait pas à aller de l’avant. Elle espéra tout de même qu’un jour il puisse faire son deuil, qu’il puisse refaire sa vie, être heureux. Il le méritait, il n’était pas aussi sombre qu’il voulait lui faire croire. Elle le connaissait bien, et elle s’étonnait parfois de le connaître aussi bien.

Elle reporta son attention sur la route pour voir une grande bâtisse se dessiner derrière les arbres. Ils étaient arrivés, l’institut ‘Nouvelle chance’, là où Amelia était morte. Son esprit repassa en mode agent du CBI lorsqu’elle se gara devant le bâtiment. Elle coupa le moteur et se tourna vers son consultant, le trouvant si attendrissant ainsi, mais elle devait le réveiller. Elle se rapprocha donc de Jane, se pencha vers lui pour lui parler lorsque ce dernier ouvrit la bouche, la surprenant.

-“ Ce n’est pas bien Lisbon, de profiter que je dors pour vouloir m’embrasser” sourit-il.
-“ Que… Quoi ? Mais… n’importe quoi” s’offusqua la jeune femme, le rouge lui montant aux joues.
-“ Je savais que je vous plaisais, mais je ne vous croyais pas le genre de femme à profiter du sommeil d’un homme” continua-t-il en détachant sa ceinture.
-“ Jane” gronda-t-elle.

Le mentaliste sortit du véhicule, se tourna vers Lisbon qui en avait fait autant et ne put s’empêcher d’éclater de rire face à la tête que faisait la jeune femme. Elle était outrée qu’il puisse penser une telle chose venant d’elle, qu’il puisse imaginer qu’elle ait envie de l’embrasser alors que la plupart du temps elle avait plutôt envie de le frapper. Mais le rouge sur ses joues était très significatif, Lisbon se sentait découverte, comme si Jane pouvait réellement lire en elle et elle se sentait mal à l’aise.

Pour chasser cette tension qu’elle sentait naître entre eux, Lisbon ferma la voiture à clé et se dirigea vers le bâtiment, elle avait du monde à interroger et elle ne voulait pas perdre de temps. Cet endroit ne lui plaisait pas du tout, se retrouver ici, au milieu de tous ces couples qui ne faisaient que lui rappeler qu’elle était toujours seule, que personne ne partageait sa vie. Même si ces gens étaient en crise, ils étaient ensemble, ils avaient quelqu’un à aimer, pour le meilleur et pour le pire comme on dit. Et elle, qu’avait-elle ? Un travail, rien que ça.

Elle sentit plus qu’elle n’entendit Jane s’approcher d’elle et poser une main dans le bas de son dos, comme il en avait l’habitude, et elle sentit des frissons lui parcourir la colonne vertébrale, comme à chaque fois. Elle ne pouvait s’en empêcher, seul Jane était capable de lui faire ressentir ces choses mais jamais elle ne le lui avouerait. Il n’en serait que trop heureux et continuerait de la taquiner, chose qu’elle ne voulait absolument pas. Si au fond d’elle elle ressentait des choses pour lui, elle savait que pour lui ce n’était pas le cas. Il s’amusait à la mettre mal à l’aise, à flirter avec elle, mais ce n’était jamais sérieux.

Jane se rapprocha un peu plus d’elle et souffla quelques mots à son oreille, ce qui la fit encore frissonner.

-“ Il faut que je vous dise quelque chose Lisbon.”
-“ Ça peut attendre Jane, nous avons du travail” lui dit-elle en se dégageant.
-“ Mais c’est important Lisbon” insista-t-il, “il faut que je vous le dise maintenant.”
-“ Plus tard.”

Et sur ces mots, Lisbon continua de marcher, s’éloignant de son consultant. Jane s’arrêta un moment, ne sachant plus quoi faire. Il avait sentit que cette affaire commençait à peser à la jeune femme, et il avait compris pourquoi. Il avait compris que cela lui rappelait un peu sa propre histoire, qu’elle pensait à la mort de sa mère, au déclin de son père. Et lorsqu’ils étaient arrivés devant l’institut, il avait sentit que de se retrouver au milieu de tout ces couples la mettait mal à l’aise. Mais lorsqu’elle allait apprendre qu’ils allaient rester plus longtemps que le reste de la journée, ce serait pire. Il avait tenté de détendre un peu l’atmosphère avec sa petite blague, mais ça n’avait pas fonctionné comme il le souhaitait.

Il se précipita vers Lisbon lorsqu’il vit qu’elle était déjà devant la porte, prête à entrer. Il la rejoignit rapidement et repassa Sa main autour de sa taille, gagnant par la même occasion un regard noir de la part de la jeune femme qui tenta une fois de plus de se dégager, mais il maintint la pression et elle fini par abandonner. Ils rentrèrent donc ainsi, comme un couple et furent immédiatement abordés par une femme charmante au sourire radieux.

-“ Bonjour, je m’appelle Nadine” se présenta-t-elle, “ puis-je vous aider ?”
-“ Oui je suis…” commença Lisbon, mais elle fut coupée par Jane.
-“ Nous sommes monsieur et madame Jane” répondit-il à sa place.

Lisbon se figea instantanément contre lui, relevant la tête pour lui lancer le regard le plus noir qu’elle avait en réserve. Alors c’était ça, il venait encore une fois de faire un de ses mauvais coups et elle se retrouver au pied du mur, incapable de se sortir de cette situation. Elle ne savait plus quoi faire, plus quoi dire. Elle avait l’habitude de ses plans foireux, mais jamais il n’était allé aussi loin.

-“ Oh oui, vous êtes ici pour le séminaire” sourit un peu plus la jeune femme. “ Vous avez été rapide, vous n’avez appelé que ce matin.”

Nouveau regard noir de Lisbon et Jane se sentit soudain mal à l’aise, comme cela ne lui arrivait jamais. Il savait que Lisbon allait lui en vouloir, il savait qu’elle allait lui en faire voir de toutes les couleurs. Mais il savait aussi qu’elle comprendrait son point de vue lorsqu’il s’expliquerait. Il lui prit la main et l’entraîna avec lui un peu plus loin, à l’abri des oreilles indiscrètes. Il devait absolument s’expliquer, il devait lui faire comprendre qu’il ne voulait absolument pas jouer avec ses sentiments, chose qu’il savait lui avait traversé l’esprit. Elle le suivit sans un mot, tiraillée entre colère et appréhension. Il voulait se justifier, il voulait lui exposer son point de vue et elle savait déjà ce qu’il allait lui dire, mais allait-elle lui donner raison ? Elle savait d’ores et déjà que oui, bien malgré elle, Lisbon savait qu’elle marcherait toujours avec lui.

-“ Ecoutez Lisbon, je sais que vous devez certainement m’en vouloir, mais réfléchissez un instant” commença-t-il sans laisser le temps à la jeune femme de dire un mot. “ Si nous agissons comme un couple, si nous assistons à ce séminaire, que nous nous mêlons à la masse de couples en crise, il nous sera plus facile de les interroger sans que personne ne sache qui nous sommes vraiment.”
-“ Et qui vous dit que nous n’y arriverons pas en agissant en tant que nous même ?” Contra-t-elle dans l’espoir infime de le faire changer d’avis.
-“ Peut-être bien que oui, mais il serait préférable de ne pas prendre ce risque et de continuer en tant que couple” expliqua-t-il, “ les gens ne font pas facilement confiance à la police, vous en savez quelque chose. Et puis Josh Sanford méritait qu’on retrouve l’assassin de sa femme.”

Il venait de toucher son point sensible, il le savait et il savait aussi qu’elle lui accorderait cette chance. Il regrettait un peu de devoir agir ainsi, mais il n’avait pas le choix. Au visage de la jeune femme, il sut qu’elle venait de céder et il lui fit un léger sourire, une sorte de façon de se racheter.

-“ Bien, mais si ça dure trop longtemps alors on avouera la vérité” concéda-t-elle. “ Mais pas de mauvaise blagues Jane, je vous préviens que si vous faite la moindre bêtise vous le paierez cher.”
-“ Je vous le promets Lisbon.”
-“ Mais avant il faut que je contacte Cho.”
-“ Allez-y pendant que je m’occupe du reste.”

Jane déposa un léger baiser sur la joue de Lisbon, la faisait rougir de nouveau avant de retourner auprès de Nadine qui les attendait, toujours avec son sourire. Lisbon quand à elle, sortit téléphoner à son bras droit, lui exposa la situation, lui demanda de venir le lendemain faire son enquête et surtout de faire comme s’il ne les connaissait pas. Elle revint ensuite auprès de Jane qui passa de nouveau son bras autour de sa taille, lui provoquant encore une fois cette drôle de sensation. Nadine leur tendit alors les documents.

-“ Bien, venez signer les quelques papiers et je vous montrerais votre chambre” poursuivit-elle en passant derrière le comptoir.

Jane la suivit et attrapa un stylo. Il parcouru rapidement les quelques pages et apposa sa signature en bas de chacune d’elles, passant ensuite le tout à Lisbon qui fini par signer de mauvaise grâce. Elle se doutait qu’elle se lançait une fois de plus dans une histoire dont elle ne sortirait pas indemne, mais pour le bien de l’enquête elle le devait. Elle espérait juste que Jane ne lui jouerait pas de sales tours comme il en avait l’habitude. Mais alors que Nadine les dirigeait vers le couloir, elle réalisa alors qu’elle n’avait pas de rechanges avec elle, ni même Jane d’ailleurs.

-“ Il y a tout ce qu’il faut dans la voiture” lui souffla-t-il à l’oreille.
-“ Comment ça ?”
-“ Vous avez toujours un sac de prêt dans votre coffre, ainsi que moi, il n’y a pas de problèmes.”

Et il avait raison, elle conservait toujours dans son coffre un sac au cas où ils devraient rester sur place pour une enquête, tout comme chaque membre de son équipe. Il avait vraiment bien calculé son coup et elle pouvait lui reconnaître au moins une qualité, il était prévoyant. Elle suivit donc la blonde dans le couloir, croisant au passage des couples qui les saluèrent gentiment avant que Nadine ne s’arrête devant une porte.

-“ Voici votre chambre” leur dit-elle. “ Je vous laisse vous installer et je préviens le docteur Harrison de votre arrivée. Elle vous attendra d’ici une petite heure.”

Puis elle partit, laissant le ‘couple’ seul découvrir le chambre. Jane ouvrit la porte, laissa galamment passer Lisbon devant lui et entra à son tour. Il referma la porte derrière lui puis se retourna pour tomber sur le regard noir de Lisbon. Encore une fois, elle ne pouvait s’empêcher de lui faire des reproches et même sans mots il la comprenait. Ils avaient cette façon de se parler, ce lien si particulier entre eux que personne ne pouvait comprendre. Et le regard de Lisbon voulait tout simplement dire qu’elle lui en voulait de l’avoir impliquée dans cette histoire, de s’être joué d’elle, encore une fois, de l’avoir manipulée afin qu’elle accepte son idée.

Elle croisa ses bras sur sa poitrine, fixant le mentaliste de ses yeux verts si expressifs, attendant une bonne explication. Elle en avait déjà eut une bien entendu, mais ce qu’elle voulait surtout savoir c’est pourquoi il ne lui en avait pas parlé avant, pourquoi il avait attendu d’être sur place, face à Nadine pour qu’elle sache enfin le fin mot de l’histoire. S’il lui en avait parlé plus tôt, s’il lui avait exposé son idée avant de quitter le CBI, alors peut-être qu’elle aurait dit oui, ou peut-être pas, mais là, il était encore une fois allé trop loin.

Mais si elle devait être honnête avec elle-même, si elle devait dire la vérité, alors le fait qu’elle lui en veuille autant ne venait pas seulement de son silence. Ce qui la gênait surtout était de devoir jouer la femme de Jane sur une période indéterminée, devoir passer tout ce temps avec lui, rien qu’avec lui. Elle avait peur de ce qui se passerait à leur retour chez eux, elle avait peur des changements qui pourraient avoir lieu après ce séminaire. Elle savait que pour Jane ce n’était qu’un jeu, mais pour elle il en était tout autre. Elle savait que ses sentiments pour lui étaient trop forts, bien plus forts qu’elle ne l’avait jamais soupçonné et elle savait que de passer tout ce temps avec lui ne l’aiderait pas du tout.

Jane pour sa part se doutait de ce qui travaillait Lisbon, ou du moins le pensait-il. Il pensait encore que Lisbon lui en voulait pour l’avoir manipulée, qu’elle lui reprochait de lui avoir une fois de plus menti et de l’avoir embarquée dans un de ses plans. Oui, c’était exactement ce à quoi il pensait, mais il avait tort et ne s’en doutait même pas. Comment aurait-il put savoir que ce qui posait problème à la jeune femme était simplement de se retrouver seule avec lui, de partager une chambre avec lui, et surtout un lit ? En effet, il y avait un grand lit au centre de la pièce, et ils allaient devoir le partager.

Le mentaliste avança dans la chambre et se plaça devant la jeune femme, posant ses mains sur ses épaules et plantant son regard droit dans le sien.

-“ Ecoutez Lisbon, je sais que vous m’en voulez encore et je vous comprends” commença-t-il, “ je me ferais pardonner, mais pour le moment, nous avons un rôle à jouer.”
-“ Attention Jane, je vous prends au mot” sourit-elle finalement.
-“ Je vous fait confiance sur ce point Lisbon” sourit-il à son tour. “ Et pour commencer nous devons cessez avec les ‘Jane’ et les ‘Lisbon’. Maintenant ce sera Patrick et Teresa et on se tutoie.”
-“ Je crois que je pourrais m’y faire… Patrick.”
-“ Bien Teresa, tu apprends vite. Et il va aussi falloir s’habituer à ce que je te prenne dans mes bras et que je… t’embrasse” finit-il en baissant un peu la tête.

Lisbon sentit que cette partie là allait être la plus difficile pour le mentaliste. Il aimait encore sa femme, il ne cesserait jamais de l’aimer. Il n’avait pas posé les yeux sur une autre femme depuis Angela, il n’avait jamais envisagé de le faire et aujourd’hui, il allait devoir faire, avec Lisbon. Lorsqu’il avait eut l’idée de les faire passer pour un couple, il n’avait pas pensé à ça. Il ne savait pas s’il pourrait le faire, il ne savait pas s’il trouverait la force en lui pour aller aussi loin. Il sentit la main de Lisbon se poser sur sa joue et remonter son visage pour plonger dans ses yeux.

-“ Je sais à quel point c’est difficile pour toi, je serais là pour t’aider” lui dit-elle en caressant sa joue tendrement.
-“ Merci Teresa” souffla-t-il en posant sa main sur la joue de la jeune femme. “ Bon, et si on y allait ?”

Ils se sourirent une dernière fois avant que Jane ne s’éloigne de Lisbon pour se diriger vers la porte lorsque cette dernière lui attrapa le bras.

-“ Et on fait comment pour le lit ?” demanda-t-elle.
-“ Comment ça ?”
-“ Il est hors de question que je dorme avec toi durant tout le séjour” dit-elle en croisant les bras sur sa poitrine.
-“ Je ne te sauterais pas dessus si c’est-ce qui te fait peur” répondit Jane en lui faisant un clin d’œil.
-“ Que… Non c’est pas ça… c’est que…”
-“ Pas d’inquiétude Teresa, je dormirais sur le canapé là” indiqua-t-il vers le divan dans un coin de la pièce, près d’une table basse. “ J’ai l’habitude.”
-“ Comme tu veux” céda-t-elle, même si elle trouvait que le canapé était un peu petit. “ Et il faut aussi trouver une raison à notre présence ici.”
-“ On improvisera une fois sur place” et il sortit avant qu’elle ne puisse ajouter quoi que ce soit.

Lisbon souffla de désespoir et leva les yeux au ciel face à l’attitude désinvolte de son collègue. Ils allaient devoir faire attention à ce qu’ils allaient dire et faire s’ils ne voulaient pas se faire démasquer. Cette enquête risquait d’être bien plus délicate qu’elle ne l’imaginait au départ, mais ce qu’elle redoutait le plus était toutes les activités imposées aux couples durant ce séminaire. Elle fini par sortir de la chambre et suivit Jane dans le couloir, mais en chemin elle tomba sur le planning des activités qu’elle parcouru rapidement.




-“ Oh non.”

La semaine allait être longue, très longue.

*****

Première visite

Jane se trouvait devant le bureau du docteur Harrison, il attendait que Lisbon arrive avec impatience. Il n’aimait pas les psys, ne les avait jamais aimés et il savait qu’il en était de même pour la jeune femme. Cette première visite allait être une vraie torture, aussi bien pour l’un que pour l’autre, mais elle était nécessaire à leur implication dans ce séminaire s’ils ne voulaient pas se faire démasquer. Ils allaient devoir faire attention, allaient devoir jouer le couple à problèmes ce qui n’allait pas être le plus difficile pour eux. Ils passaient déjà tout leur temps à se disputer, tout le monde s’accordait à dire qu’ils agissaient comme un vieux couple.

Le mentaliste vit arriver la jeune femme, mais l’expression de son visage l’inquiéta un peu et il vint à sa rencontre, lui prenant la main dans la sienne par pur réflexe et fut surpris qu’elle ne le repousse pas. Il y avait définitivement quelque chose qui n’allait pas avec elle et il voulait savoir de quoi il s’agissait.

-“ Teresa, qu’y a-t-il ?” lui demanda-t-il.
-“ J’ai vu le programme de la semaine” répondit-elle en levant les yeux vers lui.
-“ Et ?” Insista-t-il.
-“ Et ? As-tu jeté un œil au programme ?” Commença-t-elle à s’emporter. “ Toutes les activités auxquelles nous allons devoir participer ? Je refuse de faire ça.”
-“ Attends, montre moi ça.”

Sans lâcher la main de Jane, Lisbon l’entraîna dans le couloir, ce dernier la suivant, de plus en plus intrigué par ce programme. Ça ne pouvait pas être si terrible que ça, peu de choses pouvaient faire peur à la grande agent Teresa Lisbon. Alors si elle avait vraiment peur, alors ça devait être plus important qu’il ne l’imaginait. Ils arrivèrent enfin devant le tableau que Jane parcouru et son visage changea pour devenir l’exacte reflet de celui de sa collègue. Il comprenait à présent ce qui la gênait et il ne savait pas s’il pourrait faire la moitié de ce qui y était inscrit.

-“ ‘Développement du lien et de l’intimité dans le couple" qu’est-ce qu’ils veulent dire par là ?” demanda Jane.
-“ Je crois que c’est assez explicite, nous devons réapprendre à nous aimer je pense, par… par l’acte…” mais elle ne put finir sa phrase.

Lisbon baissa la tête, le rouge lui montant aux joues. Elle n’osait plus regarder Jane en face, pas après la demie phrase qu’elle venait de dire. Rien que d’imaginer ce que cette thérapie de couple exigeait, l’idée de passer un moment intime avec Jane… Elle avait du mal à l’imaginer. Elle savait que si jamais elle faisait ça, elle ne résisterait pas longtemps à son charme, à son sourire, à ses gestes. Cet homme était exaspérant mais à la fois si charmant, et de se retrouver ici avec lui ne l'aidait pas. Comment pourrait-elle résister à la tentation de lui sauter dessus, de lui arracher ses vêtements et de lui faire l’amour comme une bête ? ‘Oh mon Dieu’ pensa-t-elle à l’instant où les mots traversèrent son esprit. Elle ne devait pas penser à ça, elle ne devait absolument pas laisser ses fantasmes empiéter sur son enquête, il fallait qu’elle les enferme dans son tiroir concernant son consultant, bien au fond de son esprit. Elle le faisait déjà depuis longtemps, elle pouvait encore le faire, il ne devait jamais savoir ce qu’elle imaginait faire avec lui.

La main de Jane se posa sur son épaule et elle sursauta, relevant la tête vers lui, les joues aussi rouges qu’une tomate, peut-être même bien plus. Mais comment faisait-il pour toujours la mettre dans des états pareils rien qu’en la touchant, en lui parlant ? Il était vraiment incroyable, il était vraiment doué dans tout ce qu’il faisait, même pour la séduire. Il avait beau dire qu’il ne tenterait jamais de faire ça, il le faisait quand même sans s’en rendre compte. Cet homme allait la rendre folle, que ce soit dans le travail comme dans la vie privée. Mais maintenant elle devait reprendre le dessus avant qu’il ne lise encore dans ses pensées, comme il savait si bien le faire.

Elle s’éloigna du mur et se dirigea vers le bureau du médecin qui devait certainement les attendre depuis un moment. Il serait bête qu’ils arrivent en retard lors de leur première visite, elle ne voulait pas se faire remarquer, surtout pas maintenant. Elle entendit Jane la rattraper dans le couloir et passer son bras autour de sa taille, encore une fois. Lisbon leva les yeux au ciel pour la forme, elle commençait à s’habituer à ses petites attentions et il fallait absolument qu’elle arrête. Alors, elle le repoussa un peu trop brusquement car Jane ne retenta pas de la toucher et garda même ses distances. Ils arrivèrent devant le bureau juste quand le docteur Harrison ouvrait la porte.

-“ Monsieur et madame Jane je suppose ? Je suis le docteur Mary Harrison” se présenta la femme en leur faisant signe d’entrer dans la pièce.

Jane posa sa main dans le bas du dos de Lisbon, par habitude, mais elle le repoussa encore une fois, ce qui ne passa pas inaperçu au médecin. Ils prirent place sur le canapé, chacun à un bout, le plus loin possible l’un d l’autre. Jane ne comprenait pas ce qui se passait avec Lisbon mais il finirait bien par le découvrir. Il reporta donc son attention sur le médecin, enfin la psychiatre. La femme était âgée d’environ cinquante ou cinquante cinq ans, les cheveux gris remontaient en chignon sur l’arrière de sa tête dont quelques boucles s’échappaient. Elle avait un visage accueillant, un sourire charmant et son attitude était vraiment attachante. Elle devait faire du bon travail si on en jugeait par les différentes décorations qui avaient été adressées à l’établissement. Des diplômes trônaient sur les murs derrière le bureau.

Le mentaliste se tourna de nouveau vers la psy et croisa le regard de la femme qui le fixait intensément. Il se sentit soudain légèrement mal à l’aise, il n’avait pas vraiment l’habitude d’être l’objet d’étude ainsi, c’était toujours lui qui le faisait en temps normal. Il tenta néanmoins de ne pas laisser paraître son mal aise et tenta de prendre de nouveau la main de Lisbon qui était sur le canapé et à sa grande surprise ne se dégagea pas. Il tourna la tête vers elle et put voir qu’elle était aussi tendue que lui. Ça n’allait pas être facile, mais il était un maître dans l’art de la manipulation, il parviendrait donc à en faire autant avec cette femme aussi douée soit-elle dans son domaine, il était meilleur dans le sien.

-“ Bien, si nous commencions ?” proposa le docteur Harrison. “ Ici, on ne m’appelle pas docteur Harrison mais Mary, donc vous pouvez en faire autant.”

Le couple garda le silence, écoutant attentivement les paroles du médecin. Mary ne s’en offusqua pas, elle avait l’habitude de ce genre de réaction, les couples n’étaient jamais vraiment à l’aise lors de leur première rencontre. Elle devait gagner leur confiance, mais en regardant bien ce couple, elle se doutait que ça n’allait pas être facile. Ils semblaient ne pas aimer les psys, comme la plupart de ses patients, mais elle arrivait toujours à faire son travail et elle y arriverait avec eux. Ils finiraient par se détendre en sa présence, ils finiraient par lui parler. Mary observa bien la façon dont le couple se tenait éloigné l’un de l’autre mais aussi comment ils se tenaient la main. Ils avaient certes des problèmes dans leur couple, mais ils tenaient l’un à l’autre, ils avaient un lien particulier entre l’un en l’autre, c’était indéniable, peut-être quelque chose de plus fort que l’amour, un lien que personne ne pourrait jamais détruire. Mais il y avait quelque chose qui les avait conduit ici et Mary le découvrirait.

-“ Alors, si vous me disiez pourquoi vous êtes ici ?” interrogea Mary.
-“ C’est tout bête” commença Jane, “ je pense qu’il doit y avoir un petit problème de confiance entre nous.”
-“ Un problème de confiance vous dites ?” répéta le docteur. “ Qu’est-ce qui vous fait dire ça Patrick.”
-“ Et bien lorsque je ne suis pas à la maison, ou au bureau avec elle, nous travaillons ensemble” expliqua-t-il, “ elle ne cesse de m’appeler et elle ne me croit pas lorsque je lui dis où je me trouve.”
-“ C’est normal,” intervint Lisbon “ tu fais toujours n’importe quoi, je suis obligée de te surveiller de près.”
-“ Pourquoi dites vous ça Teresa ?” La questionna Mary.
-“ Il a une tendance à faire et dire n’importe quoi, ce qui énerve pas mal de monde. Il faut bien que quelqu’un le surveille.”
-“ Mais je suis adulte Teresa, je peux me surveiller moi-même, je peux prendre soin de moi.”
-“ Et si jamais quelqu’un décide de s’en prendre à toi, tu ne sais pas te défendre” affirma Lisbon en se tournant vers son consultant.

Il savait vraiment comment la mettre hors d’elle, il avait encore une fois trouvé le moyen de la mettre en colère, et ça seulement après deux minutes dans la pièce. Lorsqu’il avait dit qu’il improviserait, elle ne se doutait pas qu’il sortirait quelque chose comme ça, qu’il lui mettrait leurs problèmes sur le dos, comme si c’était sa faute à elle s’il faisait n’importe quoi. Il était insupportable, il n’en faisait qu’à sa tête et c’était toujours à elle de réparer les pots cassés.

-“ Je suis adulte Teresa, je te le répète, je suis parfaitement capable de prendre soin de moi et tu le sais, tu veux juste montrer à quel point tu es forte.”
-“ Et ton nez cassé ? Tu t’en rappelle ? Si j’avais été là ce ne serait pas arrivé.”
-“ Ça aurait pu arriver n’importe quand, que tu sois là ou pas.”
-“ Si j’avais été là, il ne te serait rien arrivé, car j’aurais fait en sorte que tu ne fasse pas n’importe quoi. Je ne peux pas avoir confiance en toi si tu ne me dis pas la vérité et que tu vas dire et faire n’importe quoi. Un jour tu pourrais te faire tuer” la dernière phrase avait été soufflée et Lisbon baissa la tête.

Le silence retomba dans la pièce, Lisbon retira sa main de celle de Jane et se croisa les bras sur la poitrine, comme pour se protéger du monde extérieur. Elle en avait trop dit, elle s’était laissé emporter une fois de plus et tout ça à cause de Jane. Si ça commençait comme ça, alors le reste de leur séjour allait être un enfer pour elle. Elle ne leva même pas la tête lorsque Jane lui posa une main sur l’épaule, elle l’ignora, tout comme elle ignora le regard que le docteur Harrison posait sur elle. Lisbon savait qu’elle venait de se ridiculiser, qu’elle avait laisse ses sentiments prendre le dessus sur son rôle de flic, mais elle n’y pouvait rien, Jane avait cet effet sur elle. Comment pouvait-elle toujours se laisser avoir par lui ainsi ?

-“ Teresa, vous allez bien ?” S’inquiéta Mary.
-“ Quoi ?” Lisbon fit Lisbon en relevant brusquement la tête.
-“ Je vous demandais si vous alliez bien” répéta le médecin.
-“ Ça va oui, je crois que le voyage m’a un peu fatiguée, je vais aller me reposer dans ma chambre.”

Elle se leva et sortit de la pièce, sans un regard pour Jane, ni pour le docteur Harrison. Avant de refermer la porte, elle posa les yeux sur Jane et vit son inquiétude pour elle, ce qui la toucha et la calma un peu. Elle lut un ‘on se voit dans la chambre’ sur ses lèvres puis elle tira et ferma la porte, laissant son consultant avec le docteur. Il allait lui en vouloir de l’avoir laissé seul avec cette femme, il était comme elle, il n’aimait pas les psys, mais elle ne pouvait pas rester, par après son débordement.

Lorsqu’elle arriva dans la chambre, elle se laissa tomber sur le lit et ferma les yeux. Elle se traita de tous les noms pour s’être laissée emporter ainsi, pour ne pas avoir sut voir la comédie de Jane et d’avoir agit de façon impulsive. Elle savait maintenant que c’était ça qu’il voulait dire par ‘on improvisera’, mais elle avait laissé parler ses sentiments au lieu de jouer le jeu pour le bien de l’enquête. Comment pourrait-elle regarder Jane dans les yeux de nouveau, comment pourrait-elle se faire respecter de lui maintenant qu’il savait ce qu’elle pensait ? Elle était vraiment une idiote.




Dans le bureau, Jane regardait toujours la porte par laquelle Teresa était partie quelques minutes plus tôt. Il avait improvisé leurs problèmes de couples, mais il commençait à croire que ce n’était pas le cas pour elle, qu’elle pensait vraiment ce qu’elle avait dit, qu’elle avait agit d’instinct, ou alors elle était vraiment une bonne comédienne. Il allait devoir lui parler afin de comprendre pourquoi elle s’était emportée ainsi au lieu de jouer le jeu avec lui. Mais pour le moment, il devait surtout sortir d’ici, il avait besoin d’aller la voir.

-“ Je crois que Teresa à vraiment peur pour vous Patrick” lui dit Mary, “ elle s’inquiète de ce qui pourrait vous arriver si elle ne se trouve pas avec vous.”
-“ Je dois bien admettre que parfois je suis un peu trop… insouciant” admit Jane, “ mais je ne me doutais pas qu’elle ressentait ça.”

Il ne jouait plus la comédie, il était honnête dans ses propos. Lisbon était inquiète qu’un jour il puisse lui arriver plus qu’un coup de poings dans le nez, elle avait peur que quelqu’un s’en prenne physiquement à lui et qu’elle ne soit pas là pour le protéger. Il ne s’était jamais douté qu’elle puisse avoir cette peur en elle, mais il fallait qu’il la rassure et vite. Soudain, il réalisa que cette idée était peut-être mauvaise, que se faire passer pour un couple à problèmes n’apporterait pas que du bien, même pour les besoins de l’enquête.

-“ Je pense que vous devriez aller la voir Patrick, elle a besoin de vous. Vous avez besoin de communiquer dans votre couple, de vous dire les choses et de faire en sorte que Teresa n‘ait plus peur pour vous.”
-“ Je sais et je vais tout faire pour que ça aille mieux. Je crois que je vais y aller.”
-“ On se revoit ce soir au diner.”

Le mentaliste se leva, salua le docteur Harrison et partit vers sa chambre et celle de Lisbon. Il ne perdit pas de temps et, lorsqu’il entra dans la chambre, il trouva la jeune femme allongée sur le lit en position fœtal, tremblante. Elle pleurait, il l’avait fait pleurer et il s’en voulut. Il se précipita vers le lit pour la prendre dans ses bras, et encore une fois elle se laissa faire. Il la serra contre lui, passa sa main dans son dos de bas en haut pour la calmer, ce qui ne tarda pas. Il la sentit attraper sa chemise et la serrer entre ses doigts, se cachant le visage contre son torse. Comment avait-il put lui faire ça, comment avait-il put la faire souffrir autant ? Il devait faire quelque chose pour elle.

-“ Je suis désolé Teresa” lui souffla-t-il, “ je ne voulais pas te faire autant de mal.”
-“ Non c’est moi, je n’aurais pas du m’emporter comme ça” renifla Lisbon en s’écartant du torse de Jane. “ Je suis désolée d’avoir ruiné notre couverture.”
-“ Oh non loin de là” lui assura-t-il, “ le docteur pense que nous avons un gros problème de communication c’est tout.”
-“ Sérieusement ?”
-“ Elle m’a dit de te parler plus, de faire en sorte que tu n’ais plus peur pour moi.”
-“ Ça risque d’être difficile” murmura la jeune femme.
-“ Je sais que je fais souvent n’importe quoi, mais je ne pensais pas que ça te touchait à ce point.”
-“ Tu es un membre de mon équipe Patrick, il est normal que je m’inquiète de ce qui pourrait t’arriver quand je ne suis pas là. Tu n’es pas flic, tu n’es qu’un consultant.”

Le couple se regarda un instant, avant que Lisbon ne réalise qu’elle se trouvait toujours dans les bras de Jane, les bras du mentaliste autour de sa taille, ses mains lui touchant la peau mise à nue par sa chemise. Elle tenta de combattre la rougeur qui voulait prendre place sur ses joues, mais échoua royalement. Elle baissa donc la tête mais Jane lui releva le visage d’un doigt doux sous le menton.

-“ Tu sais que tu es belle quand tu rougis ?” Sourit-il.

Elle lui donna un coup dans l’épaule avant d’esquisser un sourire et de se lever du lit. Elle ne voulait pas rester plus longtemps dans cette position, elle ne voulait pas prendre de risque car elle sentait sa volonté céder peu à peu par cette proximité. Elle se dirigea donc vers la salle de bain pour se rafraîchir le visage, laissant Jane sur le lit. D’ailleurs, ce dernier n’en menait pas large. D’avoir vu Lisbon pleurer, de l’avoir prise dans ses bras, serrer contre lui, de l’avoir sentie lui rendre son étreinte et surtout, de savoir ce qui l’avait mise dans cet état, il ne savait plus quoi penser.

Il repensa à la façon dont elle c’était emportée dans le bureau du docteur Harrison, la façon dont elle lui avait répondu. Ce n’était pas de la comédie, il savait qu’elle ressentait bien tout ça, qu’elle avait vraiment peur pour lui lorsqu’elle ne se trouvait pas avec lui. Et la façon dont il agissait, il ne prenait pas garde à ses agissement, il faisait ce qu’il pensait être le mieux pour mener les enquêtes, pour résoudre les affaires et trouver les coupables. Mais il allait devoir revoir ses approches avec les gens, si c’était le seul moyen de soulager les craintes de sa collègue.

Il s’assit sur le bord du lit, écoutant l’eau couler dans la salle de bain. Il n’avait vu Lisbon perdre son sang froid ainsi qu’une fois et c’était lorsqu’elle avait été accusée de meurtre. Elle gardait toujours tout pour elle, ne laissait jamais voir ce qu’elle ressentait et aujourd’hui ça avait été l’inverse. Toute cette comédie allait être difficile autant pour elle que pour lui. Il avait l’habitude de jouer les charmeurs, de flirter avec les femmes, mais ça n’allait jamais plus loin. Son idée de se faire passer pour un couple avec Lisbon n’était par une première, mais jamais ils n’avaient été aussi loin. Peut-être qu’ils devraient tout abandonner maintenant, il ne voulait pas prendre le risque de heurter les sentiments de Lisbon, elle était trop importante pour lui.

Il entendit la porte s’ouvrir et Lisbon vint le rejoindre au pied du lit. Ils gardèrent le silence un moment, la tension était encore trop présente dans la chambre. La jeune femme posa une main sur le bras du mentaliste et il leva les yeux vers elle.

-“ Il est hors de question d’abandonner Patrick” lui dit-elle. “ Si le médecin croit vraiment que nous avons des problèmes de couple, alors nous devons continuer.”
-“ Mais je ne veux pas…”
-“ Je sais que j’ai agis un peu trop vite, je ferais plus attention à présent.”
-“ Teresa…”
-“ Non Patrick, tu dois savoir que j’ai toujours peur pour mes collègues et plus pour toi parce que tu n’es pas flic, tu ne peux pas te défendre comme Cho ou Rigsby. Quand tu fais n’importe quoi j’ai peur que ça finisse mal. Il faut juste que tu fasses plus attention à l’avenir.”
-“ Je le ferais, ne t’inquiète pas. Mais promets moi de me le dire quand tu ressens quelque chose comme ça.”
-“ Je le ferais. Mais maintenant il faut que nous allions rejoindre les autres.”

Ils se sourirent avant de se lever et de sortir de la chambre. Ils venaient de se parler honnêtement, de se dire tout ce qu’ils avaient sur le cœur, enfin presque tout. Ils ne pouvaient pas se dire la totale vérité, c’était trop tôt pour ça. Mais d’ici la fin du séminaire, non seulement ils auraient apprit à mieux se connaître mais en plus ils auraient apprit à tout se dire. Jane voulait absolument que Lisbon ait confiance en lui, qu’elle cesse de s’inquiéter pour lui même s’il n’était pas avec elle. Il allait tout faire pour ça.