Le prix de la vengeance [Spoiler Saison 4] ^

Le vol avait semblé long pour Lisbon. Elle savait que de se rendre à Chicago prendrait du temps, mais elle avait oublié à quel point. Elle profita de ce temps pour réfléchir, à sa vie, à son travail, sa famille… et Jane. Elle ne pouvait cesser de penser à lui, au soutien qu’il avait été pour elle. Bien entendu, il ne la forçait pas à accepter sa présence, si elle était honnête avec elle-même, elle l’avait même repoussé. Mais il n’avait pas abandonné et elle lui en était reconnaissante. Cet homme était exceptionnel. Malgré ce qu’elle avait vécu, il avait toujours été disponible pour elle. Il avait attendu qu’elle vienne vers lui, n’avait rien fait tant qu’elle n’avait pas fait le premier pas.

Aujourd’hui, alors qu’elle s’éloignait de lui, elle n’était plus certaine que ce soit une bonne idée. Elle savait qu’elle avait besoin de temps et de solitude pour faire le point, pour se remettre de ce qu’elle avait vécu. Se retrouver en famille lui ferait du bien. Elle n’avait pas vu son frère depuis longtemps et elle mourrait d’envie de se retrouver avec lui et sa nièce. Mais elle avait aussi très envie d’être avec Jane. L’étreinte qu’ils avaient partagé avant son départ lui avait rappelé tout ces moments qu’ils avaient vécu ensemble avant son enlèvement. Elle voulait pouvoir revivre tout ça, mais avant elle avait besoin de se remettre vraiment.

Elle présenta son passeport à l’agent de sécurité et avança avec sa valise. Elle n’eut pas à chercher dans la foule, son frère vint directement à sa rencontre. Elle posa sa valise et son frère la prit pour la serrer dans ses bras. Elle lui rendit son étreinte, trop heureuse de le revoir. Ils restèrent ainsi une éternité avant de se séparer, un grand sourire sur chacun de leur visage.

-“ La voiture est dehors” dit-il en prenant la valise.

Lisbon suivit Tommy sans un mot. Elle aurait put lui dire qu’elle était parfaitement capable de porter sa valise elle-même, mais elle n’en fit rien. Ça faisait du bien de se laisser aller un peu, de laisser les autres s’occuper d’elle. Cela lui rappela Jane et sa façon de l’aider et elle sentit une boule dans sa gorge. Le simple fait de penser à Jane la rendait triste, mais ça finirait par passer. Ils montèrent dans la voiture, Lisbon sur le siège passager. Elle avait l’habitude de conduire, mais elle ne savait pas où vivait son frère, il avait déménagé peu de temps avant son enlèvement. Elle tourna donc la tête et regarda le paysage, laissant ses souvenirs d’enfance revenir en mémoire.

Ils arrivèrent peu de temps après devant une jolie petite maison de banlieue et Teresa fut surprise. Elle s’attendait plus à un appartement en centre ville, c’était plus son truc. Mais il semblait avoir changé, comme s’il avait décidé de se ranger. Il avait une fille qui avait besoin d’attention et il avait fait des sacrifices pour qu’elle soit heureuse. Une fois la voiture arrêtée, Teresa vit Annie sortir en courant de la maison et venir lui ouvrir la porte.

-“ Tante Reese, ça fait trop plaisir de te voir” s’enthousiasma Annie en prenant sa tante dans ses bras.
-“ Moi aussi Annie, moi aussi” sourit la jeune femme en lui rendant son étreinte.
-“ Tu restes longtemps ?” Interrogea l’adolescente.
-“ Je ne sais pas encore, mais tu seras la première à savoir quand je partirai” lui répondit Teresa en suivant la jeune fille vers la voiture. “ Mais tu ne devrais pas être en cours en ce moment ?”
-“ Ce sont les vacances tante Reese, du coup on va pouvoir passer du temps ensemble.”

Lisbon sourit et elles entrèrent dans la maison, Tommy les suivant avec la valise. L’homme regarda sa sœur avec un petit sourire sur le visage, mais il savait que ce n’était qu’une apparence. Il la connaissait assez bien pour savoir qu’elle n’allait pas bien et que c’était la raison principale de sa visite. Pas qu’elle ne veuille pas les voir, mais après son enlèvement et son retour, il se doutait qu’elle allait avoir besoin de souffler et de s’éloigner de Sacramento. Il ne savait rien de ce qu’elle avait vécu, honnêtement, il ne voulait rien savoir. Un homme avait fait du mal à sa sœur et si jamais il le trouvait, il lui ferait payer. Personne n’avait le droit de la faire souffrir, elle était comme une mère pour lui et il serait prêt à tout pour elle.

Il posa la valise dans l’entrée, ferma la porte et rejoignit sa famille. Ils n’auraient pas beaucoup de temps ensemble, il voulait donc en profiter le plus possible. Pour l’instant, elle allait bien, mais bientôt, elle ferait des cauchemars et il se réveillerait au milieu de la nuit pour la consoler. Il était prêt à le faire, il n’avait pas peur. Ce qui le terrifiait le plus c’était de voir sa sœur si forte avant être si vulnérable maintenant. Il ferait tout ce qui était en son pouvoir pour l’aider de son mieux.




Il était tard, Tommy et Annie étaient au lit depuis longtemps déjà, mais Teresa ne parvenait pas à trouver le sommeil. Elle avait passé une excellente soirée, avait rit avec son frère et sa nièce. Aucun d’eux ne lui avait posé de question sur ce qu’elle avait vécu lors de son enlèvement, ils n’avaient même pas mentionné cette période. Ils s’étaient contentés de parler de leurs vies depuis la dernière fois qu’ils s’étaient vus. Annie apprit à sa tante qu’elle avait enfin décidé de vraiment travailler au collège, qu’elle voulait être comme elle. Mais elle ne perdait pas l’idée de devenir flic, ce qui fit sourire Lisbon.

Mais maintenant, seule dans son lit dans la chambre d’ami, elle se sentait vraiment, mais vraiment seule. Avant de se coucher, elle avait regardé par la fenêtre, habitude qu’elle avait prise au cours des semaines précédentes. Et bien entendu, elle ne vit pas la voiture de Jane. Elle le savait, mais une petite part d’elle espérait le voir. Il lui manquait, bien plus qu’elle ne le pensait. Elle était venue ici pour faire le vide, pour oublier un peu sa vie et repartir sur de bonnes bases. Elle voulait oublier ce qu’elle avait vécu, oublier qu’elle avait été une des victimes de John LeRouge. Mais c’était bien plus facile à dire qu’à faire.

Au bout de plusieurs minutes d’incertitudes, elle sortit son téléphone et appuya sur la touche d’appel rapide. Elle n’attendit que deux sonneries avant d’entendre la voix de son collègue et son cœur fit un bond dans sa poitrine. Cela lui faisait toujours le même effet d’entendre sa voix. Comment pourrait-elle rester ici et lui là-bas si cette distance lui faisait cette effet là ?

-“ Lisbon, tu es là ?” Demanda le consultant, inquiet de ne pas l’entendre.
-“ Oui… oui je suis là” souffla-t-elle d’une petite voix.
-“ Tout va bien ?” Son inquiétude augmenta, elle semblait mal.
-“ Oui c’est juste que…” Elle hésita.

Pouvait-elle lui dire qu’il lui manquait horriblement, qu’elle voulait revenir après être partie depuis une seule journée ? Elle ne le pouvait pas, ce serait lui donner de faux espoirs et elle ne le voulait pas. Il comptait trop pour elle et elle ne voulait pas lui faire de peine.

-“ C’est juste que la vie est différente ici et qu’il fait bien plus froid” finit-elle par dire pour cacher son trouble.
-“ Oh, et… la famille, ça va ?” Voulut-il savoir, ne voulant pas la pousser.

Il savait que Lisbon ne lui disait pas la vérité, qu’elle lui cachait quelque chose. Il savait aussi qu’il devait lui manquer, tout comme elle lui manquait. Une journée et c’était déjà de trop. Mais c’était pour le mieux, il le savait, même si c’était difficile.

-“ Il fait si froid que ça ?” Dit-il.
-“ Pas tant que ça, j’étais habituée, il va falloir que je m’y réhabitue.
-“ Ça viendra vite, ne t’inquiète pas.”

Il savait qu’en disant ça, il appuyait sur le fait qu’elle allait rester à Chicago plus longtemps. Il ne voulait pas qu’elle reste loin trop longtemps, même s’il savait que c’était pour le mieux. Ils avaient été séparés pendant trois long mois, il avait cru devenir fou. Quand il l’avait retrouvée, il pensait que tout serait comme avant, tout en sachant qu’il y aurait tout de même une période difficile. Il s’y était préparé, mais pas à ce qu’elle s’éloigne de lui de son plein gré.

-“ Annie travaille de mieux en mieux au collège” continua Lisbon. “ Mais elle veut toujours être flic, il n’y a rien que je puisse faire pour la faire changer d’avis.”
-“ Elle est têtue, comme sa tante” sourit Jane.
-“ Oui et je sais qu’elle ferait une bonne flic, mais je ne veux pas qu’elle perde la chance d’avoir une vie. Je ne veux pas qu’elle devienne comme moi.”
-“ Mais tu as une vie Lisbon, tu as une carrière, des collègues, des amis” tenta-t-il.
-“ Mais c’est tout, je n’ai que mon travail. Dis-moi ce que j’ai en dehors de ça ?”
-“ Moi” souffla-t-il.

Lisbon sentit son cœur se serrer d’avantage. Oui, elle l’avait lui, elle l’avait toujours eut. Jane avait toujours été là pour elle, même lorsque tout allait au plus mal. Tout comme elle avait été là pour lui quand il en avait besoin. Mais cette fois, c’était différent et il n’y avait rien que Jane puisse faire pour l’aider. Elle aurait voulu qu’il le puisse, mais il ne le pouvait pas. Il était bien trop proche d’elle pour ça et aussi trop proche de son kidnappeur.

-“ Jane, je sais que je t’ai si jamais je vais vraiment mal, que tu seras toujours là pour me sauver, tu me l’as promis” lui rappela-t-elle. “ Mais ce n’est pas ce que je veux dire. Ce qu’il y a c’est que… Je ne suis plus toute jeune, j’ai passé ma vie à tenter de rendre justice à toutes ces victimes. Mais en faisant ça, j’ai laissé passer ma vie et maintenant je n’ai rien.”
-“ Tu as fait du bien autour de toi, tu as aidé beaucoup de famille à faire leur deuil.”
-“ Mais pas toi, je n’ai rien pus faire pour t’aider et je suis même devenue une autre de ses victimes alors que je suis sensée être capable de me défendre. Je n’ai pas réussis à empêcher ce monstre de m’enlever et par la même occasion je t’ai fait souffrir.”

Jane avait du mal à retenir ses larmes en entendant tout ce que lui disait Lisbon. Elle avait raison sur un point, qu’elle soit devenue une autre victime de John LeRouge lui faisait mal, mais elle n’y était pour rien. Lisbon n’était pas responsable de sa souffrance, le tueur l’était. Ça lui faisait mal qu’elle se croit responsable.

-“ Teresa” commença-t-il, utilisant son prénom pour rendre ce qu’il comptait lui dire plus personnel. “Je sais que ça va te faire mal d’entendre ça mais… je pense qu’il vaudrait mieux que tu ne m’appelles plus pendant quelques temps.”
-“ Quoi ? Mais pourquoi ?” Cria presque Lisbon.
-“ Ne crois pas que je ne veux pas t’entendre mais… Je crois que tu as besoin de couper les ponts complètement si tu veux te remettre. Tu dois oublier John LeRouge pendant un temps et je suis comme un lien avec lui.”
-“ Mais…”
-“ Si tu as vraiment besoin de me parler, je serai là, toujours. Mais il te faut penser à autre chose.”
-“ Donc, tu ne veux plus que je t’appelle. Très bien, je ne t’embêterai plus.”

Elle raccrocha avant que Jane ne puisse dire quoi que ce soit, des larmes pleins les yeux. Elle jeta son téléphone de l’autre côté de la chambre et se laissa tomber sur l’oreiller, pleurant à chaudes larmes. Au bout de quelques minutes, elle se calma et se rendit compte de ce qu’elle venait de faire. Elle s’était énervée contre Jane pour rien, il voulait juste lui venir en aide. En y réfléchissant bien, il n’avait pas tort. Elle avait besoin de se vider la tête, d’oublier l’enfer qu’elle avait vécu pendant ces trois mois, ou plutôt d’oublier sa peur. N’ayant toujours aucun souvenir de ce qu’elle avait put vivre là-bas, elle faisait toujours des cauchemars. Elle devait reprendre goût à la vie, redevenir celle qu’elle avait toujours été.

Elle voulut le rappeler, s’excuser, mais elle avait trop honte pour ça. Il voulait juste l’aider, qu’elle se remette vite et qu’elle revienne. Elle se sentait tellement mal qu’elle lui avait reproché de vouloir l’aider. Elle se leva de son lit, attrapa le téléphone sur le sol et fini par composer son numéro. Elle ne pouvait pas lui en vouloir, elle avait trop besoin de lui. Elle attendit, encore et encore, mais il ne répondit pas. Elle tenta une fois de plus, mais toujours rien. Il lui en voulait et refusait de lui parler. Elle savait qu’elle était en faute, qu’elle ne pouvait pas lui en vouloir. Mais elle appela une dernière fois.

-“ Jane” commença-t-elle sur la boite vocale, “ je suis désolée pour ce que j’ai dis, je ne voulais pas être aussi dure. Je… je comprends pourquoi tu m’as dit ça et je ne t’en veux pas. C’est juste que… Je suis désolée. J’espère qu’on pourra vite se reparler. Ne fait pas trop de bêtises.”

Elle raccrocha, retourna se coucher et pria pour que Jane lui pardonne rapidement. Elle ne voulait pas qu’il s’éloigne d’elle, elle avait trop besoin de lui.




Tommy retourna dans sa chambre en se passant une main sur le visage. Il s’assit sur son lit, la fatigue visible sur son visage. Cela faisait deux semaines que Teresa était arrivée, deux semaines que toutes les nuits c’était la même chose. Elle se réveillait en hurlant et en suppliant. Il tentait de la calmer, lui assurait qu’elle était en sécurité et une fois qu’elle s’était rendormie, il retournait se coucher. Il avait voulut lui faire dire pourquoi elle faisait tout ces cauchemars, ce qu’elle avait vécu. Mais elle ne disait jamais rien, gardait le silence et en général, le lendemain elle faisait comme si rien ne s’était passé. Il n’en pouvait plus, il était fatigué, sur les nerfs. Il voulait l’aider du mieux possible, mais il ne s’en sentait plus capable.

Il aimait sa sœur, elle avait toujours été là pour lui quand il en avait besoin et c’était son tour. Mais il n’y arrivait plus, il avait l’impression de devenir fou. Annie faisait de son mieux pour l’aider et le soutenir. Mais même elle ne savait plus quoi faire. La jeune fille passait une bonne partie de ses journées avec sa tante, elle essayait de la faire sourire et parfois ça fonctionnait. Mais dernièrement, elle se renfermait de plus en plus et aucun d’eux ne savait comment l’aider. Un petit coup à la porte lui fit lever les yeux.

-“ Encore un cauchemar ?” Demanda Annie en prenant place sur le lit à côté de son père, posant une main sur son épaule.
-“ Oui et je ne sais plus quoi faire pour l’aider” souffla l’homme.
-“ Je crois avoir une idée” annonça-t-elle.
-“ Et je peux savoir quoi ?” S’inquiéta Tommy.
-“ Tu verras bien.”

Annie se leva et quitta la chambre, laissant son père seul. Elle s’enferma dans sa chambre, prit son portable et composa un numéro qu’elle connaissait par cœur, celui de Patrick Jane. Le jour suivant l’arrivée de sa tante, Annie avait reçu un appel de Jane, ce qui l’avait quelque peu surprise. Il lui avait parlé de sa dispute avec Teresa et avait demandé à la jeune fille s’il pouvait garder un œil sur elle pour lui. Sachant qu’elle n’allait pas bien, Annie avait accepté et faisait de son mieux pour que sa tante aille mieux. Malheureusement, elle savait qu’il n’y avait rien à faire et que la seule personne qui pourrait lui venir en aide était Jane.

-“ Salut Patrick” salua Annie, sachant parfaitement qu’elle ne le réveillait pas.
-“ Un problème Annie, un autre cauchemar ?” Demanda-t-il.
-“ Oui, encore un et elle ne va vraiment pas mieux” souffla la jeune fille.
-“ Je sais, je pensais que ça l’aiderait de venir chez vous.”
-“ Mais il n’y a que vous qui puissiez l’aider.”
-“ Je ne pense pas que ce soit une bonne idée, je lui rappelle trop ce qu’elle a vécu. Elle a besoin d’une pause.”
-“ Non, la pause à été bien assez longue” s’énerva l’adolescente. “ Ma tante va mal et il n’y a que vous pour l’aider.”
-“ Je te l’ai dit Annie, ce n’est pas une bonne idée.”
-“ Elle a hurlé votre nom cette nuit, elle vous a supplié de venir l’aider” lui dit-elle alors. “ Elle a vraiment besoin de vous. Je pense que les souvenirs reviennent et que vous êtes le seul à pouvoir l’aider sur ce coup. Mon père n’en peut plus et j’ai l’impression de devenir folle. J’aime ma tante, mais là c’est plus possible.”

Jane écouta les paroles de la jeune fille et finit par prendre sa décision. Lisbon avait besoin de lui et il ne pouvait pas rester sans rien faire. Lui-même avait l’impression de devenir fou avec cette distance entre eux. Et maintenant que les souvenirs semblaient revenir, il serait plus à même de lui venir en aide. Peut-être qu’il découvrirait ce que John LeRouge avait implanté dans sa tête, peut-être qu’il trouverait comment changer tout ça. Et peut-être qu’après, Lisbon serait de nouveau elle-même. Et avec de la chance, ils pourraient peut-être vivre ce qu’ils avaient vécu ensemble, avant toute cette histoire. Ça faisait beaucoup de peut-être, mais c’était déjà un début d’espoir. Il ne pouvait pas laisser passer sa chance, il ne pouvait pas laisser cette histoire briser la jeune femme.

-“ Je vais venir Annie” lui dit-il alors. “ Mais surtout ne dit rien à ta tante, je veux lui faire la surprise.”
-“ Merci Patrick.”
-“ De rien. J’espère vraiment pouvoir l’aider.”
-“ Moi aussi.”

Puis, Annie raccrocha et alla se coucher. Elle pria pour que Jane parvienne à aider sa tante et qu’ainsi elle redevienne comme avant. Elle ne savait toujours pas ce qu’elle avait vécu, mais ce devait être assez horrible pour la changer à ce point. La jeune fille finit par s’endormir avec un nouvel espoir au fond du cœur.

Lisbon se trouvait dans sa chambre, emballant ses affaires dans une valise. Elle savait qu’elle n’avait plus rien à faire chez son frère, elle le rendait fou, ainsi que Annie. Ils ne lui avaient rien dit, mais elle le savait, elle était flic. Elle savait que ses cauchemars toutes les nuits devenaient insupportables, et le fait qu’elle garde le silence n’était pas mieux. Les souvenirs revenaient peu à peu, pas assez pour qu’elle se souvienne vraiment, mais assez pour la torturer. Les mots de John LeRouge, tout ce qu’il avait voulut lui faire croire bien qu’elle sache que ce n’était que des mensonges. Jane n’aurait jamais fait ce que le tueur lui avait dit, elle le savait, elle avait confiance en lui.

La jeune femme savait que Jane et son équipe l’avaient cherchée tout ce temps, que jamais ils n’avaient abandonné. Surtout Jane. Ils étaient proches avant toute cette histoire, très proches. Elle commençait même à se sentir assez à l’aise pour aller plus loin avec lui, quand il serait prêt. Elle le connaissait assez pour savoir qu’il lui fallait encore un peu de temps et elle était prête à le lui donner. Mais elle n’en avait pas eut l’occasion et elle le regrettait. Elle ne savait pas si elle pourrait un jour être de nouveau assez à l’aise avec Jane. Le simple fait de se retrouver dans la même pièce que lui la rendait nerveuse, alors imaginer se remettre avec lui…

Deux semaines qu’elle était partit et elle avait envie de revenir. Elle pensait qu’en s’éloignant de Sacramento, du CBI et de Jane elle pourrait se remettre. Mais en réalité, elle se sentait encore plus mal, bien plus mal. Elle avait trop besoin de lui dans sa vie. Mais alors pourquoi à chaque fois qu’elle se trouvait avec lui elle n’avait qu’une envie, s’éloigner ? Pourquoi à chaque fois qu’elle s’éloignait, elle avait envie de le retrouver ? Elle avait l’impression de devenir folle rien que d’y penser. Elle devait trouver un moyen de redevenir elle-même, de redevenir l’agent Teresa Lisbon et retrouver sa vie. Elle n’en pouvait plus d’être ainsi, ce n’était pas elle.

Annie arriva dans sa chambre à ce moment là, curieuse. Elle regarda autour de la pièce, constata que tout était rangé, comme si personne n’était venu ici, comme si elle n’avait pas passé les deux dernières semaines ici. L’adolescente s’approcha de sa tante, le regard interrogateur. Lisbon n’osa pas la regarder, sachant parfaitement ce qu’elle verrait dans les yeux de sa tante.

-“ Tu ne peux pas partir” lança Annie.
-“ Ecoute, je sais que tu voudrais que je reste, et moi aussi. Mais ce n’est pas possible.”
-“ Pourquoi ?”
-“ Je suis un poids pour vous, ça ne m’aide pas de savoir que je vous fais souffrir. Je voulais redevenir moi-même, mais pas comme ça.”
-“ Mais tu peux rester, on peut t’aider” tenta tout de même Annie.
-“ Je suis désolée Annie, mais personne ne peut m’aider” souffla Teresa. “ Le mieux pour tout le monde c’est que je parte. Mais je reste en ville, on continuera de se voir, je te le promets.”

Annie ne trouva rien à dire, sa tante avait probablement raison sur un point. Son père et elle ne pouvaient rien pour elle, mais une personne pouvait l’aider, elle le savait. Elle ne pouvait toutefois rien dire à sa tante, elle savait qu’elle le prendrait mal, qu’elle lui en voudrait de lui avoir caché les conversations qu’ils avaient échangé les deux dernières semaines. Elle finirait par l’apprendre, mais la jeune fille ne voulait pas que cela vienne d’elle. C’est pourquoi elle ne dit rien lorsque Lisbon prit son sac, vint lui poser un baiser sur le front et quitta la chambre. Elle savait qu’elles se verraient encore et Annie espérait que Jane arriverait vite. Sa tante avait vraiment besoin de lui, qu’importe ce qu’elle pouvait dire.

L’adolescente descendit à la suite de sa tante, voulant profiter encore un peu de sa présence chez elle. Un petit déjeuner ensemble avant son départ serait sympa. Elle commença donc à sortir ce qu’il fallait et Lisbon vint l’aider. Elles mangèrent comme tous les matins, se racontant des choses et d’autres, avant que Lisbon ne décide qu’il était temps de partir. Annie la prit dans ses bras et la serra fort. Lisbon lui rendit son étreinte.

-“ Tu diras à ton père que je l’appellerai dans la soirée” dit Lisbon en s’écartant d’Annie.
-“ Je le ferai, mais il ne sera sûrement pas content” commenta la jeune fille.
-“ Je sais, je lui expliquerai.”
-“ Alors on se voit quand ?”
-“ Demain, je voudrais prendre une journée pour m’installer. Ça te va ?”
-“ Ouais, bonne journée alors.”

Elles se prirent dans les bras une dernière fois avant que Lisbon prenne sa valise et quitte l’appartement. Un taxi allait arriver dans peu de temps et la conduirait en ville afin qu’elle trouve un hôtel. Elle avait juste voulut prendre du recul par rapport à sa vie, mais maintenant elle était encore plus perdue, elle ne savait plus quoi faire pour reprendre sa vie en main. John LeRouge l’avait détruite, il avait fait de sa vie un enfer et elle ne savait plus quoi faire.




L’avion de Jane se posa dans l’après-midi et il trouva rapidement un taxi qui le conduisit chez Tommy et Annie. Il n’y avait aucune voiture devant la maison, ce qui voulait dire que Tommy devait certainement être encore au travail. Mais Annie devait être là, sauf si elle était sortie avec sa tante faire les boutiques, un truc de filles. Il avait du mal à s’imaginer Lisbon allant de rayon en rayon à la recherche de vêtements ou de trucs féminins. Pas qu’elle ne soit pas féminine, elle l’était, mais à sa façon. C’est-ce qui lui avait plut chez elle au départ, son côté garçon manqué tout en étant une femme. Elle était forte, courageuse, avait du caractère. Mais tout ça c’était avant son enlèvement, avant que le tueur qui lui avait prit sa famille lui prenne aussi cette femme merveilleuse.

Jane s’en voulait de ne pas avoir sut ce qui allait arriver, de ne pas avoir put empêcher ça. Il l’avait cherché pendant si longtemps, n’avait jamais perdu espoir. Et maintenant qu’elle était de retour, c’était comme si elle n’était pas vraiment là. L’homme avait brisé quelque chose en elle, et lui, le grand mentaliste, ne savait pas comment le reconstruire. Sans elle, il n’était pas certain de pouvoir continuer, elle avait toujours était celle à le maintenir dans le droit chemin. Il survivrait, mais il ne serait plus le même. Elle était la première à lui avoir ouvert vraiment les yeux, à lui avoir fait comprendre qu’il pouvait encore vivre après la mort de sa famille. Elle était celle à lui montrer qu’il pouvait encore aimer, que ce n’était pas interdit.

Au début, il pensait que les sentiments qu’il ressentait pour elle étaient faux, que ce n’était que parce qu’elle avait toujours été là pour lui. Il pensait que l’intérêt qu’elle lui portait, que sa gentillesse et son aide avaient influencé son jugement. Mais au fil du temps, il avait dut se rendre à l’évidence, il aimait Lisbon pour ce qu’elle était, pas pour ce qu’elle faisait. Il l’aimait parce qu’elle était elle, Teresa Lisbon. Et il ferait tout pour qu’elle redevienne cette femme, celle qui avait ouvert son cœur à un nouvel amour. Il ne lui avait jamais vraiment dit ces mots, ceux qui lui feraient comprendre ce qu’il ressentait pour elle. Il n’était pas prêt à lui dire avant, mais les choses avaient changé et aujourd’hui, il l’était. S’il voulait pouvoir vraiment l’aider, il devait être honnête, lui faire comprendre qu’il n’y avait pas qu’elle qui allait mal. Elle devait comprendre qu’il allait mal lui aussi et qu’il avait besoin qu’elle se rétablisse pour aller mieux.

Le blond frappa à la porte et fut surprit quand elle s’ouvrit presque immédiatement. Annie le regarda avec un pauvre sourire et Jane commença à s’inquiéter. Il jeta un rapide coup d’œil dans l’appartement derrière la jeune fille à la recherche de celle pour qui il était venu, mais il ne la trouva pas. Un nouveau regard vers Annie lui fit comprendre. Pas besoin de mot, il savait.

-“ Où s’est-elle installée ?” Demanda-t-il.
-“ Je ne sais pas, elle est juste partie” murmura Annie, toujours aussi triste du départ de sa tante. “ Elle a dit que c’était mieux pour tout le monde.”
-“ C’est certainement ce qu’elle pense, mais ce n’est pas vrai” tenta-t-il de la rassurer. -“ Elle veut vous protéger, ton père et toi.”
-“ Mais nous protéger de quoi ?”
-“ D’elle.”

Annie resta sans voix. Elle n’avait pas pensé à ça, elle n’avait pensé à rien en réalité. Sa tante avait toujours était comme ça, vouloir protéger tout le monde. Ce qu’elle ne prenait pas en compte, c’est qu’elle avait elle aussi besoin qu’on la protège. Seule dans sa situation, elle ne s’en sortirait pas. Elle avait plus besoin d’aide qu’elle ne le pensait.

-“ Ne t’inquiète pas Annie, je vais la retrouver” promit Jane.
-“ Je sais, j’ai confiance en vous” sourit la jeune fille.

Jane laissa sa valise chez Annie et repartit. Il ne savait pas dans quel hôtel elle était allée, il ne connaissait pas la ville. Mais il la retrouverait, il ne la laisserait pas seule, surtout en ce moment. Elle faisait des cauchemars, depuis le début et ses souvenirs revenaient. Elle allait avoir besoin de lui si elle ne voulait pas devenir dingue avec tous ces souvenirs. Il pouvait l’aider à les comprendre, du moins il l’espérait.

Il fit le tour du quartier, observa les lieux. C’était un endroit tranquille et Tommy avait vraiment bien choisit. Il marcha comme ça jusqu’à ce qu’il se retrouve en ville. Il continua sa marche aléatoire tout en réfléchissant. Le seul moyen de la retrouver était de l’appeler, mais il ne savait pas si elle lui répondrait. Deux semaines plus tôt, il lui avait dit qu’il serait mieux qu’ils ne s’appellent plus. Elle l’avait mal pris, mais avait fini par le rappeler. Et cette fois, il ne lui avait pas répondu, même s’il en mourrait d’envie.

Aujourd’hui, il pouvait tout changer. Il pouvait la retrouver, s’expliquer et même faire la paix. Il avait trop besoin d’elle pour la laisser partir comme ça. Il sortit donc son portable et composa son numéro. Il attendit quelques secondes et tomba sur le répondeur. Ne sachant pas quoi dire, il ne laissa pas de message. Mais il rappela une seconde fois, puis une troisième et à la quatrième il commençait à perdre espoir. Et comme si elle avait sentit sa peine, elle décrocha.

-“ Lisbon ?”
-“ Jane, je pensais que tu ne voulais plus me parler” lui répondit-elle sèchement.
-“ Je suis désolé, je ne voulais pas te faire de mal, mais j’aimerais vraiment te voir.”
-“ Alors tu vas devoir attendre, car je ne rentrerai pas avant longtemps.”
-“ Dis moi juste où tu es et je te rejoins” lui dit-il.
-“ Tu… tu es à Chicago ?” Elle ne s’attendait pas à ça.
-“ Oui, je suis venu te rejoindre. S’il te plait, dis-moi où tu es.”

Lisbon n’en revenait pas, il était venu, pour elle. Lors de leur dernier appel, elle était certaine qu’il ne voulait plus lui parler. Et aujourd’hui, elle avait la preuve qu’elle s’était trompée. Jane ne lui en voulait pas, il ne refusait pas de lui parler et était même venu jusqu’ici pour elle. Que demander de plus ?

-“ Lisbon, tu es toujours là ?”
-“ Euh… oui, oui je suis là.”
-“ Alors, où es-tu ? Si tu veux bien me voir.”
-“ Je suis… assise sur un banc, dans le parc au coin de la rue où vit Tommy.”
-“ J’arrive.”

Il raccrocha et se dépêcha de revenir sur ses pas. Et dire qu’il était passé à côté de ce parc sans même la voir. A chaque pas qui le rapprochait d’elle, il sentait son cœur battre un peu plus vite. Il y était presque, après deux semaines, il allait la revoir et il se sentait nerveux. Patrick Jane n’était jamais nerveux, mais il n’avait été amoureux qu’une fois et à ce moment là, il se souvenait avoir été très nerveux. Dans quelques minutes il allait revoir Lisbon et il avait bien l’intention de lui dire ce qu’il ressentait pour elle. Il ne savait pas si c’était vraiment une bonne idée de le faire maintenant, mais il en avait besoin. Ça lui pesait de garder ça pour lui.

Jane arriva enfin devant le parc qu’il scruta des yeux et il la repéra, un peu plus loin, toujours sur le même banc. Et comme si elle avait sentit sa présence, elle releva les yeux vers lui et se redressa d’un coup. Elle fit un pas hésitant vers lui, puis un autre et encore un autre. Jane fit de même, lentement. Finalement, Lisbon courut vers lui et se jeta dans ses bras. Elle l’entoura de ses bras et le serra fort. Jane répondit à son étreinte avec enthousiasme et enfouit son visage dans ses cheveux. Il inspira l’odeur de son parfum, il savoura la chaleur de son corps. Il était si heureux de la revoir après tout ce temps, si heureux.

-“ Jane” souffla-t-elle contre son torse. “ Merci.”
-“ De quoi ?” Demanda-t-il, sans la relâcher.
-“ D’être là, d’être avec moi” répondit-elle.
-“ Je serais toujours là pour toi Lisbon, toujours.”
-“ Je sais.”

Elle se décala de lui afin de pouvoir le regarder dans les yeux. Il avait des cernes, il était fatigué. Mais ses yeux brillaient d’une lueur qu’elle ne lui avait encore jamais vue, une lueur qui ressemblait étrangement à celle se trouvant dans ses propres yeux. Si c’était bien la même chose, alors elle savait parfaitement la raison de leur présence. Elle lui passa une main sur la joue, la caressa avec tendresse et frissonna lorsque la main de Jane se posa sur la sienne.

Jane la regarda avec tendresse et amour. Elle semblait fatiguée, bien plus qu’avant de partir et il s’en voulut de ne pas avoir été là pour elle. Mais il était là maintenant et il ne la laisserait pas. Elle semblait vraiment heureuse de le voir et ne plus lui en vouloir pour leur dispute. Il s’en voulait tellement de l’avoir fait souffrir alors que tout ce qu’elle cherchait était du réconfort et du soutien. Aujourd’hui il était là pour ça et il ferait tout pour qu’elle le sache et qu’elle comprenne.

Il les dirigea vers le banc où ils s’installèrent l’un à côté de l’autre. Jane prit les mains de Lisbon dans les siennes et la jeune femme se sentit frissonner une fois de plus. Soudainement, elle eut envie de partir, de s’éloigner le plus possible de lui. Un mal de tête la prit, si fort qu’elle fut obligée de se prendre la tête dans les mains.

-“ Lisbon, est-ce que ça va ?” S’inquiéta Jane.
-“ Ma tête, j’ai mal à la tête” se lamenta-t-elle.

Jane posa une main sur son front, la seconde dans son dos et l’aida à se lever, mais la douleur fut si grande que la jeune femme se laissa tomber au sol. Jane l’aida et la serra contre lui, ne sachant pas quoi faire.
Lisbon fut assaillit par des souvenirs qu’elle n’avait pas encore revus dans ses cauchemars. Elle se revit dans cette chambre, puis dans le salon, John LeRouge accroupit devant elle, une main sur son front. Elle revit l’homme lui parler d’une voix lente, ferme, hypnotisante. Il lui expliquait quelque chose, mais elle avait du mal à entendre, toutefois, elle entendit parfaitement bien le nom de Jane, encore et encore.

-“ Lisbon… Teresa… parle moi” supplia Jane à côté d’elle.
-“ Il… il me parle de toi” gémit-elle. “ Il me dit que… il dit que tu te fiches de moi… que tu… ne viendras pas me chercher” continua-t-elle.

Jane sentit son cœur se serrer à ces mots. L’homme avait voulut faire croire à Lisbon qu’il ne se souciait pas d’elle, mais elle ne pouvait pas y avoir cru, ce n’était pas possible. A moins que…

-“ Teresa, t’a-t-il hypnotisée ?” Voulut-il savoir.
-“ Je… je crois… c’est comme…. Comme quand tu …. M’as aidée…. Quand…”
-“ Je vois” comme la fois où il l’avait aidé à se souvenir lorsqu’elle était accusée de meurtre. “ Te touchait-il à ce moment là ?”
-“ Oui… le… front.”

C’était donc ça. En posant sa main sur le front de Lisbon, il avait éveillé les souvenirs bloqués. Il fallait donc maintenant qu’il sache ce que l’homme lui avait dit exactement, tout ce qu’il avait dit. Il risquait d’avoir mal d’entendre tout ça, mais il le devait, pour le bien de Lisbon. Jane l’aida à s’asseoir sur le banc et attendit qu’elle se calme un peu, que la douleur disparaisse. Elle avait encore un peu de mal à reprendre son souffle, mais peu à peu, elle se calma, surtout lorsque Jane s’écarta d’elle. Lisbon finit par lever les yeux vers son ami et vit l’inquiétude dans son regard, ainsi que la culpabilité. Elle s’en voulait car elle savait que c’était de sa faute, que si elle ne s’était pas faite enlever, elle ne serait pas dans cet état et Jane ne se sentirait pas aussi coupable.

-“ Okay Teresa, on va aller chez ton frère, tu as besoin de repos.”
-“ Non, j’ai une chambre d’hôtel, je préfère aller là-bas” protesta-t-elle.
-“ La maison de ton frère est plus proche et… tu auras besoin d’un environnement familier pour ce que je vais faire” expliqua-t-il.
-“ Que veux-tu faire ?”
-“ Je veux t’aider à faire remonter tous tes souvenirs.”
-“ Mais je ne veux pas” s’emporta-t-elle en se levant. “ Je ne veux pas me souvenir, je préfère oublier tout ça.”
-“ Il le faut pourtant, tu n’iras jamais mieux sinon.”
-“ Non” cria-t-elle une dernière fois avant de partir.

Jane la regarda s’éloigner avant de partir à sa poursuite, refusant de la laisser partir. S’il la laissait s’en aller maintenant, il n’aurait aucune chance de la retrouver, elle ne répondrait pas à ses appels. Il voulait absolument lui faire comprendre le bien de ce qu’il voulait faire. Il la rattrapa facilement, la fatigue de la jeune femme la ralentissant beaucoup. Il lui attrapa un bras et la força à se tourner vers lui. Lisbon se débattit, mais là encore, sa grande fatigue ne l’aidait pas beaucoup. Et même si cela permettait à Jane de la retenir, il n’aimait pas la voir si faible. Il regrettait le temps où elle pouvait le frapper droit dans le nez s’il était trop agaçant.

-“ Lisbon calme toi” murmura Jane en l’attirant contre lui, l’entourant de ses bras.
-“ Laisse-moi partir Jane” supplia-t-elle.
-“ Je ne peux pas faire ça, tu le sais” ça la faisait mal de l’entendre supplier.
-“ Pourquoi tu veux vraiment ramener tous ces souvenirs” demanda-t-elle en s’éloignant de lui, juste assez pour le regarder dans les yeux. “ Je ne veux pas me rappeler de cette période, je veux oublier et redevenir l’agent Lisbon.”
-“ Et tu le seras, quand je t’aurais aidé.”
-“ Non, tout ce que tu veux c’est ramener ces souvenirs et pouvoir les utiliser pour te rapprocher de John LeRouge. C’est toujours ce que tu fais, tu utilises les gens pour arriver à tes fins et tu vas m’utiliser pour l’attraper et accomplir ta vengeance.”
-“ Pourquoi ferais-je une chose pareille ?” S’offensa-t-il.
-“ Parce que je ne suis qu’un pion pour toi, rien de plus. Tout comme je l’étais pour lui. Personne ne s’inquiète pour moi, personne ne tient à moi. Je finirais ma vie seule et ça me va très bien.”
-“ Tout ça est faux et tu le sais très bien.”
-“ Je…. Je ne sais pas, je ne sais plus. Je suis perdue Jane, je ne sais plus quoi penser, je ne suis plus moi-même à cause de ce qu’il m’a fait.”
-“ Et je veux t’aider à redevenir toi-même.”
-“ Mais je ne pourrais jamais, pas tant que…”
-“ Que quoi Lisbon, que quoi ?”
-“ Que… tu seras là.”

Jane recula, choqué par les paroles de Lisbon. Elle ne pouvait pas vraiment penser ça, elle ne pouvait pas lui reprocher ce qu’elle avait vécu. Pas après toutes les années qu’elle avait passé à lui dire qu’il n’y était pour rien, qu’il ne pouvait pas se reprocher les agissements du tueur. John LeRouge l’avait vraiment changé et il n’était plus certain de pouvoir y faire quoi que ce soit.
Lorsqu’il reposa ses yeux sur la jeune femme, il put voir qu’elle était autant choquée que lui par ce qu’elle venait de dire. Elle avait les yeux brillants, refusant de laisser glisser les larmes. Une fois de plus, elle lui avait fait du mal alors qu’elle avait toujours tout fait pour le protéger. Elle tenta de s’approcher de lui, mais il recula encore et cette fois, les larmes coulèrent le long de ses joues.

-“ Je suis désolée” s’excusa-t-elle. “ Je ne voulais pas, je te jure que je ne voulais pas dire ça.”

Elle attendit une réponse, un geste, mais rien ne vint.

-“ Je vais te laisser, merci d’être venu, mais je pense qu’il vaut mieux que tu repartes. Au revoir Jane.”

Et elle partit, laissant le consultant seul dans le parc. Il ne bougea pas lorsqu’elle passa la barrière, mais lorsqu’elle s’apprêta à traverser la rue, il sortit de sa transe. Il lui courut après, traversant sans même regarder avant. Il entendit un coup de klaxon, un cri, puis plus rien.

Et elle partit, laissant le consultant seul dans le parc. Il ne bougea pas lorsqu’elle passa la barrière, mais lorsqu’elle s’apprêta à traverser la rue, il sortit de sa transe. Il lui courut après, traversant sans même regarder avant. Il entendit un coup de klaxon, un cri, puis plus rien.

-“ Jane, ouvre les yeux,” entendit-il dans le lointain. “ S’il te plait, ouvre les yeux.”
-“ Lisbon…” Murmura-t-il.
-“ Merci mon Dieu” souffla-t-elle. “ Ça va?”

Jane se redressa avec l’aide de Lisbon, il s’assit et regarda autour de lui. La voiture se trouvait en travers de la route, le chauffeur à côté, le regardant avec inquiétude. Des curieux s’étaient rassemblés dans la rue, tous voulaient voir ce qu’il se passait. Lisbon se tenait juste à côté de lui, une main toujours dans son dos et l’autre lui tenant la main. Il la regarda, curieux. Quelques minutes plus tôt elle le fuyait, et maintenant elle lui tenait la main.

Il tenta de se lever, mais Lisbon l’en empêcha avec une main sur son épaule. Alors il resta assit, encore un peu étourdi. Il remarqua alors seulement qu’il n’avait aucune blessure, qu’il n’avait mal nulle part si ce n’est au bras gauche, celui sur lequel il se trouvait lorsqu’il avait ouvert les yeux. En regardant un peu mieux Lisbon, il remarqua qu’elle était essoufflée, ses cheveux étaient en bataille. Et il comprit ce qu’il c’était passé.

-“ Tu m’as sauvé” dit-il simplement en la regardant dans les yeux.
-“ Je ne pouvais pas te laisser te faire renverser par cette voiture” murmura-t-elle. “ Je suis désolée d’être partie comme ça.”
-“ Je ne t’en veux pas Lisbon, mais tu dois vraiment me laisser t’aider” insista-t-il.

Lisbon le regarda un instant avant de détourner les yeux. Elle savait qu’il avait raison, elle devait le laisser l’aider. Ça ne voulait pas dire qu’elle était d’accord, elle avait vraiment peur de ce qu’elle pourrait se rappeler. Si Jane parvenait à faire revenir tout les souvenirs qu’elle refusait, elle savait qu’elle ne pourrait plus jamais les oublier. Était-elle prête à ça ? Pourrait-elle vivre avec ça ? Un regard à Jane lui fit comprendre qu’il avait autant peur qu’elle, mais qu’il était prêt à souffrir.

Jane leva une main qu’il posa sur la joue de la jeune femme, son regard était suppliant. Il voulait absolument l’aider, qu’importe les risques. Lisbon ferma les yeux, savourant la simple caresse. Ça lui avait tant manqué et elle voulait pouvoir de nouveau en profiter, revivre cette histoire qu’ils avaient eut des mois plus tôt. Jane retira sa main de sa joue, mais lui attrapa de nouveau la main qu’il sera fort. La décision était prise, elle le ferait.

-“ C’est d’accord” lui dit-elle avec un regard sérieux.
-“ Tu es certaine que c’est vraiment ce que tu veux ?” Voulut-il savoir. “ Si tu le fais pour moi alors ne le fais pas.”
-“ Je le fais pour toi… et pour moi” avoua-t-elle. “ Je veux retrouver ma vie… avec toi.”
-“ Alors viens, on va chez ton frère.”
-“ D’accord, mais vas-y doucement” lui dit-elle en l’aidant à se lever.
-“ Oui maman” plaisanta-t-il.

Cette petite phrase arracha un sourire à Lisbon et, une fois sur ses pieds, ils s’éloignèrent sur le trottoir. La foule se dissipa, le conducteur de la voiture remonta dans son véhicule et repartit. Le duo marcha lentement, Lisbon ne voulait pas prendre de risque, elle ne savait pas si Jane allait vraiment bien. Il semblait aller bien, il lui souriait et refusait de lâcher sa main.

Lorsque Lisbon était partit, elle en voulait à son ami de la pousser à revivre le moment le plus horrible de sa vie. Elle était déjà de l’autre côté de la route lorsqu’elle avait entendu Jane l’appeler, mais avait choisit de l’ignorer. Elle avait continué de s’éloigner, s’était tournée une fois tout de même. Elle avait des sentiments pour lui, elle avait vécu tant de choses avec cet homme. Et c’est là qu’elle avait vu arriver la voiture, ainsi que Jane traverser la route sans regarder. Elle avait alors courut le plus vite possible et l’avait poussé sur le trottoir juste à temps.

Maintenant, ils étaient tout les deux en route pour la maison de Tommy et elle se sentait de plus en plus nerveuse à chaque pas. Elle devait le faire, elle le savait, mais ça ne voulait pas dire que c’était facile. Elle devait absolument se souvenir de tout si elle voulait retrouver sa vie. John LeRouge ne lui avait pas fait de mal, de ça elle en était sûre. Il l’avait toujours nourrit correctement, avait fait en sorte qu’elle ne manque de rien. Par contre, il y avait ces périodes dont elle ne se souvenait pas, des heures entières complètements noires dans sa mémoire. Cela lui faisait penser à ce que le Dr Carmen lui avait fait, cette drogue qu’il lui avait fait prendre.

A l’hôpital on lui avait fait des examens, et rien n’avait laissé penser qu’elle ait put être droguée. Mais ça ne pouvait être que ça, elle n’aurait jamais laissé John LeRouge lui insuffler des idées dans la tête. Elle ne savait plus, elle était totalement perdue et seul Jane pourrait l’aider. Sa peur ne partirait pas comme ça, peut-être que Jane n’arriverait pas à l’hypnotiser, ou alors il n’arriverait pas à savoir comment la sortir de cet état. Elle ne savait pas, mais elle lui faisait confiance. Elle avait toujours eut confiance en lui, même si elle ne lui avait jamais vraiment dit. Pas au début de leur collaboration, mais la confiance s’était installée peu à peu au fil du temps jusqu’à ce que sa confiance en lui soit totale.

Une fois devant la porte de la maison, elle frappa et Annie arriva dans l’instant, son sourire disparaissant en voyant sa tante maintenir Jane. Elle l’aida et elles installèrent le mentaliste sur le canapé. Lisbon se rendit dans la cuisine et revint avec un verre d’eau qu’elle lui donna. Elle s’installa à côté de lui, une soudaine envie en elle de se trouver aussi près de lui que possible. Annie s’assit sur le fauteuil en face, attendant des explications.

-“ Je vais bien Annie, pas besoin de t’inquiéter” la rassura Jane.
-“ J’en doute” répondit la jeune fille. “ Vous êtes bien pâle pour quelqu’un qui va bien. Alors, que s’est-il passé ?”
-“ J’ai évité une voiture, grâce à ta tante” ajouta-t-il en regardant Lisbon.
-“ Et comment c’est arrivé ?” Questionna encore l’adolescente.
-“ On… on a eut une dispute” avoua Teresa.
-“ A quel sujet ?” Continua Annie.
-“ Je ne voulais pas que Jane m’aide” reprit Lisbon, un peu agacée par la curiosité de sa nièce. “ J’avais peur de ce que je pourrais apprendre, mais Jane a trouvé les mots juste, alors j’ai accepté.”
-“ C’est vrai ?” S’enthousiasma Annie.
-“ Oui, ta tante à dit oui” lui assura Jane. “ Mais je vais me reposer un peu avant de commencer. Je pense qu’il vaudrait mieux remettre ça à demain matin.”
-“ Quoi ? Mais pourquoi ?” Annie ne voulait pas attendre, elle voulait savoir, maintenant.
-“ Parce que nous avons tout les deux eut des émotions fortes aujourd’hui et que ça ne fonctionnera pas dans notre état de nervosité” expliqua Jane. “ Nous avons besoin d’une bonne nuit de sommeil et je veux laisser le temps à ta tante de bien réfléchir.”
-“ J’ai dis oui Jane” rétorqua Lisbon.
-“ Je sais, mais c’était après que j’ai faillit me faire renverser. Tu as eu peur pour moi et je veux que tu sois certaine de ton choix.”
-“ Merci Jane.”

Cet homme était vraiment parfait, enfin pas vraiment parfait, mais il n’en était pas loin. Il pensait à elle avant de penser à lui et c’est-ce qui plaisait tant à Lisbon. Quelques années en arrière, il n’était pas comme ça, il ne pensait qu’a lui. Mais au fil du temps, il avait changé et depuis quelques mois, il était devenu bien plus prévenant envers elle. La vie n’avait pas été facile pour eux et encore moins ces trois derniers mois, mais ils avaient une chance de tout recommencer. Jane ferait tout pour elle et Lisbon ferait tout pour lui. Si cela voulait dire le laisser l’hypnotiser et faire ressurgir les souvenirs effrayants qu’elle voulait absolument oublier, alors qu’il en soit ainsi.

-“ Bon et bien, je vais nous préparer de quoi manger” sourit Annie, voulant laisser un peu d’intimité à sa tante et Jane. “ Quelque chose vous tente ?”
-“ Ce que tu voudras Annie, merci” répondit Teresa.

Elle se tourna ensuite vers Jane, laissant sa nièce s’occuper du repas. Toute son attention était tournée vers Jane. Elle avait eut tellement peur lorsqu’elle avait vu cette voiture, elle avait cru qu’elle allait le perdre, pour de bon. Mais il allait bien, et c’est tout ce qui comptait pour elle en ce moment. Elle se rapprocha encore plus de lui, c’était instinctif, elle avait besoin de lui. Jane passa un bras autour de ses épaules, la serrant avec tendresse. La voir ainsi, si affectueuse, ça l’effrayait. Pas que Lisbon ne soit pas affectueuse, elle l’avait beaucoup été avant son enlèvement. Mais aujourd’hui, il ressentait ça différemment. Elle n’était plus la femme d’avant et il voulait la retrouver.

Finalement, au bout de quelques minutes, Lisbon se décala de Jane, se leva et monta dans la chambre d’ami. Jane la laissa faire, il ne chercha pas à la retenir. Il savait qu’elle avait besoin de temps et qu’elle était fatiguée. Elle allait certainement dormir et il en aurait bien fait de même, mais il devait avant tout parler avec Annie. Il avait besoin d’en savoir plus sur les cauchemars de Lisbon avant de pouvoir faire quoi que ce soit et il savait que Lisbon ne lui dirait rien.




L’homme avait un sourire mauvais sous son masque, ne permettant ainsi pas de voir son visage. Celui qui se trouvait en face de lui ne disait rien, attendant de savoir ce qu’il allait lui dire. C’était la première fois qu’il avait l’occasion de le rencontrer et il était nerveux. Il avait enfin la chance de montrer de quoi il était capable et il voulait faire les choses bien. Il avait entendu parler de l’homme, qui ne le connaissait pas, et il était fier d’avoir été choisit parmi tout les candidats potentiels.

L’homme au masque se leva, s’approcha de sa jeune recrue et fit le tour de la chaise, une main sur son épaule. Le jeune homme tenta de réprimer des frissons, mais il n’y parvint pas. Il était encore jeune, manipulable et l’homme masqué sourit. Il ferait de lui ce qu’il voulait, il lui manipulerait le cerveau et obtiendrait tout ce dont il avait besoin. Avec un esprit aussi faible que celui là, ce ne serait pas difficile.

-“ Sais-tu qui je suis ?” Demanda l’homme masqué.
-“ Ou… oui” répondit le jeune.
-“ Alors tu sais pourquoi tu es là ?”
-“ Pour vous aider” murmura-t-il.
-“ Et tu feras tout ce que je te dirais de faire, sans poser de question” assura l’homme.
-“ Oui.”
-“ Bien, alors voilà ce que tu vas faire.”

L’homme masqué souffla quelques mots à l’oreille de l’autre, ensuite, le jeune se leva et sortit de la pièce. De l’autre côté de la porte l’attendaient deux autres hommes. Ils lui mirent une cagoule sur le visage et l’entraînèrent avec eux. Le jeune homme suivit sans un mot, il savait que ce serait signer sa fin si jamais il le faisait. Il avait une mission, et il allait l’accomplir. Ils montèrent tous dans une fourgonnette, roulèrent plusieurs minutes et s’arrêtèrent. Les deux hommes firent sortir le jeune puis repartirent.

Une fois seul, le jeune retira sa cagoule pour se retrouver devant chez lui. Il rentra dans l‘appartement, salua sa mère et sa sœur et monta directement dans sa chambre. Il avait quelque chose à faire, il devait recevoir plus de détail via sa boite mail et il s’installa devant son ordinateur, dans l'attente de ce qui allait arriver. Il n’eut pas à attendre longtemps avant de recevoir un mail d’une adresse inconnue qu’il ouvrit immédiatement. Il lut le tout et effaça le mail, il ne laisserait aucune trace au cas où les choses ne se passeraient pas correctement.

Il était de plus en plus nerveux, jamais il n’avait fait ça et il ne savait pas s’il pourrait aller jusqu’au bout. Mais il le devait, on lui avait fait confiance. L’homme qu’il prenait comme un père lui avait dit pouvoir l’aider à devenir quelqu’un d’important et il n’avait pas hésité. D’après ce qu’il lui avait dit, cela faisait déjà un moment qu’il était surveillé et le grand chef avait vu en lui du potentiel. Ce qu’il ne savait pas, c’est qu’il avait été choisit uniquement parce qu’il était jeune, sans réelle expérience. Quelqu’un dont on pourrait facilement se débarrasser.

-“ Benoit, le repas est prêt” cria sa sœur dans le couloir.
-“ J’arrive Penny” lui répondit-il avant d’éteindre son ordinateur.

Il descendit rejoindre sa famille, sa mère était déjà dans la cuisine à mettre la table et Penny vint l’aider. Il s’assit, laissant son regard balayer la pièce, passant de sa mère à sa sœur. Il aimait sa famille et il savait que le jour où elles apprendraient ce qu’il s’apprêtait à faire, elles ne le lui pardonneraient pas. Mais il avait la chance de devenir quelqu’un d’important, de travailler pour quelqu’un craint de tous et c’est tout ce qui importait pour lui.

-“ Où étais-tu cet après-midi ?” Demanda Penny en prenant place à table.
-“ Un ami” répondit-il rapidement.
-“ Et quel ami ?” Insista-t-elle.
-“ Ça te regarde pas” s’énerva Benoit.
-“ Cessez de vous disputer” intervint la mère.

Le repas se passa ainsi, les deux adolescents se jetant des regards en coin sans se dire un mot. Mais la tension était oppressante, comme chaque jour. Penny était trop curieuse au goût de Benoit, et si elle continuait à poser des questions elle pourrait avoir des problèmes. Il aimait sa sœur, il ne voulait pas qu’elle ait des ennuis, il voulait juste aider sa famille. Son travail lui apporterait beaucoup d’argent, il pourrait ainsi aider sa famille et devenir important pour cette organisation. On lui avait confié une tache de grande importance, du moins de ce qu’on lui avait dit. Sa famille n’avait pas beaucoup de moyen et c’était sa chance de changer cette situation.

Une fois le repas fini, il remonta dans sa chambre. Il s’allongea sur son lit et prit en main la photo d’une femme qu’il observa un moment avant de la ranger dans le tiroir de sa table de nuit. Il connaissait la personne sur la photo, c’était une femme gentille. Il était dommage qu’elle soit sa mission, mais il le devait, pour le bien de sa famille. Il avait encore le temps de tout préparer, elle ne rentrerait pas avant encore quelques temps, il ne savait pas quand exactement. Il n’aurait pas de mal à l’approcher, elle parlait de temps en temps avec sa mère et il avait eut l’occasion de lui parler par le passé. Il ne savait pas vraiment pourquoi elle était la cible, mais ça n’avait pas d’importance pour lui, du moment que ça lui permettait d’aider sa famille. Il ramassa son MP3, plaça les écouteurs sur ses oreilles et lança la musique.




Jane monta dans la chambre chercher Lisbon. Le repas était prêt et Annie avait même préparé la table. Il ne manquait que Teresa et il avait proposé d’aller la chercher. Il frappa à la porte, mais comme il n’obtint pas de réponse, il se décida à entrer. Il trouva la jeune femme allongée sur le lit, profondément endormie. Il voulut repartir pour la laisser tranquille, mais un gémissement retint son attention. Lorsqu’il tourna les yeux vers elle, il la vit agitée. Il s’approcha donc d’elle, s’assit sur le bord du lit et lui posa une main sur l’épaule.

-“ Teresa, ouvre les yeux” murmura-t-il à son oreille.

Lisbon sursauta et ouvrit les yeux, un peu perdue. Lorsqu’elle vit que Jane se trouvait à côté d’elle, le regard inquiet, elle comprit. Elle devait certainement avoir encore fait un cauchemar. Elle s’assit et lui sourit doucement, voulant le rassurer.

-“ Ça va Jane” lui dit-elle.
-“ Encore un cauchemar ?” Demanda-t-il.
-“ Comme toujours, mais c’est rien.”
-“ Bon, le repas est prêt.”

Il ne voulait pas la pousser à parler, il le ferait bien assez le lendemain. Ce soir, il voulait qu’elle se détende, qu’elle passe une bonne soirée. Il la suivit hors de la chambre et rejoignit la famille Lisbon dans la cuisine. Un repas joyeux avant la séance d’hypnose du lendemain. Le calme avant la tempête.