L'Escapade ^

- … Je vous aime Jane, presque autant que j’aime Cho, Rigsby et Van Pelt. Presque, me répétai-je.
Oh la tête qu’il a fait quand je lui ai dit que je l’aimais, j’en pleurais presque de rire, comme je lui ai fait peur ! Ne vous inquiétez pas monsieur le consultant, je ne vous dirais jamais que je vous aime. Le blondinet m’a l’air un peu perdu, je vais le reformuler autrement.
- En gros je ne vous déteste pas trop, expliquais-je.
Il y eut un cours silence et Jane appela le médecin pour lui demander s’il était sur qu’ils avaient mis la bonne dose de morphine. Ce dernier, baissa en effet celle-ci alors que je protestais, je me sens très bien moi ! Pfffff… On resta pendant quelques minutes, juste à se regarder, ce silence pour lui devait être gênant, mais je planais encore un peu, donc moi je me sentais tout simplement bien. Il brisa l’ambiance pesante.
- Vous ne m'avez pas encore dit ce qui vous est arrivé.
- Juste un bout de verre qui traînait.
- Je ne vous crois pas, vous n’êtes pas aussi maladroite.
- Bah, peut-être que si, rétorquais-je.
- Non, pour mettre votre pied dans un état pareil il en faut, et quand vous avez déboulé sur le parking vous aviez l’air un peu… perdue.
- Qui ne serai pas ‘perdue’ alors qu’il se vide de son sang?
- Non, il y a autre chose… Je dirai que… Vous avez un problème, avec votre appartement, dit-il finalement.
Franchement, que peut-on lui cacher à ce type ?
- Bon d’accord, j’ai juste un petit problème d’appart…, avouai-je.
- De quel genre ?
- Genre des crétins l’ont saccagé et il est inhabitable, répondis-je avec énervement.
- Oh...
Il se met à sautiller sur ses pieds comme il le fait souvent, il a l’air d’un gamin quand il fait ça, mais dieu ce qu’il est irrésistible ! C’est moi qui ai dis ça ?
- Et vous comptez faire quoi ?
- J’en sais rien.
- Moi, je sais, vous pourriez habiter chez moi ?
- Moi ? Cohabiter avec quelqu’un… comme vous ? Jane… J’ai un flingue et les nerfs à fleur de peau en ce moment, mieux vaut éviter que ça s’enflamme.
Il se mit à sourire.
- Je suis prêt à courir le risque, et puis, vous m’aimez ‘presque’ autant que les autres.
- Mais je vous déteste presque aussi, lui rappelai-je.
- C’est moi où tout ça est très ambigu ?
- Ca l’est mais ne comptez pas sur moi pour vous aider à y voir clair.
Jane s’apprêtait à partir puis finalement il me dit :
- Vous ne me détestez pas Lisbon.
- Presque pas.
- Vous m’aimez bien.
- Si ça vous fait plaisir de le croire.
- C’est la morphine qui vous fait délirer.
- Essayez de vous en persuader, en attendant la morphine je la sens presque plus.
Sur ces mots il disparut dans le couloir, je l’entendis dire quelques mots au médecin, puis plus rien, j’en conclus donc qu’il était parti.

Je m’étais reposé une bonne partie de la nuit, à mon réveil on me fit les points de sutures et j’attendais désormais impatiemment de pouvoir sortir. Alors que je me sentais ignorée par les infirmières qui ne répondait pas à mes questions, Jane entra dans la pièce.
- Bonjour, comment va votre pied ?
Je haussais les épaules, j’étais encore sous morphine et je ne savais pas ce que les infirmières et le docteur avaient traficotés à ce fichu pied.
- J’ai parlé au médecin, vous pouvez sortir dès maintenant.
Ah bah pas trop tôt, ils auraient pus me prévenir moi quand même !
- Mais vous devez utiliser ça, ajouta Jane en me désignant une paire de béquilles et en me les apportant près du lit.
Ah ça non !
- Hors de question, vous croyez que je vais pouvoir pourchasser les suspects avec ces trucs là ?!
- Avec ou sans ça vous ne pourrez pas courir de toute façon. Et ca m’étonnerai qu’Hightower vous envoie sur le terrain dans cet état.
- Je m’arrangerais avec elle, mais pas de béquilles !
Il me parut un instant pensif puis il me sourit, je ne sais pas ce qui lui est passé par la tête, mais sans aucun doute ça me concerne.
- Comme vous voulez.
Aucune résistance ? Ca ne lui ressemble pas… Je me lève, prends mon sac qui se trouve sur une chaise à coté et saute à cloche pied jusqu’aux toilettes de ma chambre en lançant des regard méfiants à mon consultant. Après un moment j’ai, non sans mal, réussi à m’habiller. Je sortis donc des toilettes, j’avais sur moi ma tenue de service habituelle, seul mon pied gauche était chaussé car le pied droit, sous conseil du doc, ne devait pas l’être pour pas risquer de m’ouvrir les points de sutures et revenir ici, l’enfer, le domicile de Satan, la villa d’Hadès… l’horreur quoi. Je pris donc mes affaires et quitta cet hôpital de malheur, toujours sur un pied et suivit du blond. Arrivé sur le parking je demandais à Jane qu’est-ce qu’il avait fait cette nuit.
- Rien d’important, me répond t-il.
Je n’insistais pas. Soudain je perdis équilibre et bascula en arrière, par chance je me rattrapa sur Jane qui me soutenait à présent. Je me laissa allez à quelques secondes contre son épaule, à la limite de son torse, quelques secondes de répits, n'allez pas vous imaginer des trucs hein ! Pendant ces quelques secondes, je l’avoue, je me délectais discrètement, de son odeur. Innocemment, bien évidemment ! Mais je dus m’écarter, sinon ça allait lui sembler un peu louche, enfaîte ça l’était déjà, mais il devait ne pas l’avoir remarquer… Ah ce type, il me surprendra toujours, il devine tout sur tout, des trucs les plus compliqués les uns que les autres, et ce truc anodin il le remarque même pas… C’est une chance pour moi. Alors que je m’éloignais de lui, je sentis son bras m’attraper, il s’approche, met mon bras autour de son cou et me soutiens la taille pour m’aider à marcher à peu près normalement. Bien sur, moi je protestais, ce qui lui laissa une occasion de plus pour me traiter de tête de mule. Finalement on monta dans ça DS et il démarra pas plus lentement que d’habitude.
- Aufaite, on va où ? demandais-je.
- Chez moi.
Ah mais non ! C’est qui la tête de mule maintenant ?
- J’avais pas dit oui que je sache.
- Et …?
- Et ?.. Et… Et… Raaah, que vous êtes énervant.
Il se met à rire. Il m’énerve… et pourtant ce crétin arrive à m’emplire d’émoi.
- De toute façon on va être en retard au boulot, donc vous allez au QG et vous ne discutez pas.
Patrick tourna la tête pour me regarder.
- Non mais c’est pas vrai ! C’est une manie chez vous de ne pas regarder la route quand vous conduisez ?! Faites attention, m’exclamais-je.
Il m’obéit, alors là j’y crois pas.
- Lisbon, on est en congé pour deux jours là, vous vous souvenez ?
Ahhh oui… Je me sens bête tout à coup.
- Ahhhhh, donc pas de CBI ?
- Pas de CBI, confirma t-il.
Zuuut, et moi je dis quoi pour contester maintenant ?