L'Escapade ^

Il était maintenant 9h30, Jane était dans la cuisine à faire bouillir sans doute son thé, moi j’étais dans le salon, assis sur le canapé. Il m’avait passé une de ses chemises, portant son odeur qui me rends folle, ainsi qu’un de ces Jean dont j’ignorait l’existence. Si je haïssais pas les mecs, on pourrai croire que je suis totalement, éperdument, in love de mon consultant, et que je suis irrécupérable. A part ça j’avais des chansons dans la tête… Ah oui je vous ai pas dit, comment ai-je pus omettre ça, il se trouve que Jane maîtrise super bien les solo sous la douche, donc un duo pour lui c’était pas un problème… Donc voilà pourquoi j’ai « Singin’ in the rain » qui me passe dans la tête en boucle maintenant… I’m singin’ in the rain, just singin’ in the rain…. Oh tiens, il sort de la cuisine, avec non pas une mais deux tasse de thé, il attend quelqu’un ??
- Tenez, me dit-il.
- Désolé… Je suis pas fan du thé, encore moins le matin.
- Ahh oui c’est vrai, tan pis… Vous mangerez quoi ?
- Rien, 9h30 c’est pas mon heure.
- D’accord… Vous êtes sur que vous ne voulez pas de thé ? Vous me paraissez un peu tendue.
- Pas du tout.
- Si vous l’dites.
Un ange passa le temps que Jane avale les deux tasses de thé. Après il me regarda tout content, qu’est-ce qu’il lui est passé par la tête encore ?
- Vous voulez vous balader ?
- Pourquoi pas.
Il ouvrit la porte et me laissa passé, c’est vrai que les environs étaient agréable pour faire une balade. Nous marchâmes quelques minutes dans le bois, puis on rejoint une rue pour finalement aller dans un parc. J’avais réussi à m’adapter à mon pied, surtout car j’avais désobéit au doc et avait mit une chaussure, au grand dam de Jane, impuissant malgré lui. On se lançait des regards, observait le paysage, vous voyez ce genre d’instant presque parfait… jusqu’à ce que Patrick s’arrête devant un marchant de glace.
- Vous en voulez une ? me demanda t-il.
- Non, j’ai pas faim.
- Vous rigolez, ça doit faire combien de temps que vous avez pas mangé, hier soir à l’hôpital non ?
- Non, hier matin en réalité, mais j’ai pas faim.
- … D’accord.
Il pris un cornet de glace vanille, et nous fîmes sens inverses pour rentrer. Sur le chemin du retour l’ambiance n’était plus la même. C’est pas m’a faute si j’ai pas faim, c’est comme ça depuis un moment déjà, mes repas sont composés d’un café et de vitamine le matin, d’un petit sandwich le midi, et d’un verre d’eau et de deux somnifère le soir, je ne mange rien d’autre, même pas les pizza de fin d’enquêtes, pour cause j’ai pas d’appétit. Si je consultais un de ces crétins de psy, il en conclurait que c’est à cause d’un choque émotionnel, mais bien sur je le sais déjà, ca à commencé il y a pile deux mois juste après… juste après quelques chose de je ne souhaite pas parler. Quand on arriva enfin chez Jane il était environ midi et demi. A peine rentré, il alla dans sa cuisine, c’est fou se qu’il est scotché à cette pièce lui, et il me demande ce que je veux manger ce midi.
- Pas faim, lui répondis-je.
Alors là il sortit de la cuisine et le planta devant moi, presque énervé. J’ai dis un truc qui fallait pas ?
- C’est pas vrai, c’est quoi votre problème Lisbon ?
- Pardon ? m’indignais-je.
- Vous avez rien dans le ventre donc vous allez manger, alors dites moi ce qui vous ferai plaisir.
- Rien, ne prenez pas la peine de cuisiner pour moi, j’ai un appétit d’oiseau.
- Les oiseaux eux ils mangent au moins.
Je soupirais, qu’est ce qu’il est agaçant. Je fonctionne comme ça depuis deux mois et ça n’a aucun impact sur moi, bon, je suis légèrement plus fatigué, et je dois prendre des vitamines, mais en attendant j’ai pas perdu un gramme, j’ai même pris quelques kilos, c’est la preuve que mon métabolisme fonctionne non ? Je vois pas d’où ils sortent ces kilos d’ailleurs, à moins que… non non non non, c’est pas possible, non… En voyant ma mine décomposée Jane s’inquiéta.
- Lisbon, vous êtes sure que vous n'êtes pas malade ? Un virus s’attrape vite, et puis vous me semblez pas chanceuse en ce moment… dites vous avez pas de la fièvre ?
Il posa sa main sur mon front, je mis un temps de réaction avant de le bousculer violemment.
- Bas les pattes !! Franchement Tous les mêmes ! Fichez-moi la paix bon sang de bois, je suis majeure et vaccinée, j’ai pas besoin de vous !
Sur ce je sortais en claquant la porte, je m’étais en peu emportés, mais j’avais mes raisons. Encore il a de la chance, je me suis à peu prêt maîtrisée, tel que je me connais j’aurai pu le mettre K.O.

POV Jane
Lisbon fit demi-tour et rentra, toujours en pétard, mais qu’est-ce que j’ai fais encore ?
- J’ai oublié quelque choses !
Elle fouilla dans son sac et pris son portefeuille, elle s’apprêtait à sortir quand elle s’immobilisa, fixant un point que j’arrivais pas à situer, puis elle désigna une statuette que personnellement j’appelais ‘nid à poussière’, qui se trouvait sur un de mes meubles.
- Plutôt joli ça.
- Vous trouvez ? demandais-je surpris et intéressé.
- J’vous ai pas parlé à vous ! Arrêtez toute suite de vouloir m’amadouer, je sais ce que vous cherchez à faire ! On me la fait pas… heu ..Plus..Pas… Raaa ! Vous savez quoi ? Faites comme si j’existais pas !
- Lisbon…
Je m’approchais doucement d’elle, comme pour apprivoiser un chaton sauvage, ou plutôt une gazelle. Je posais une main sur son épaule pour tenter de calmer son hystérie et de la détendre, mais ça ne fît qu’amplifier, elle m’envoya un royal coup de poing au nez.
- Interdit de m’approcher à moins de deux mètre vous ! Attention, j’ai une arme et je serai capable de la vidée sur vous si vous faites un pas de plus…
Son ton changea soudainement
- Ah oui, et merci pour la chemise, c’est très gentil, dites, vous avez envie de fraises ? Oh vous voyez ce que vous me faites encore, vous le faites exprès j’en suis sur, vous utilisez vos trucs de chez pas quoi sur moi, mais vous ne m’aurez pas !
Mais qu’est ce que j’ai fais ? Sur ces derniers mots la petite furie brune disparue de mon champ de vu. Je la comprends de moins en moins, il n’y a aucune logique dans ce qu’elle dit, les choses n’ont aucun rapport les unes avec les autres… J’ai l’impression de l’effrayer, mais pourquoi ? … Je sens un terrible mal de crane m’envahir.
Je ne revis pas Lisbon de la journée, elle rentrait enfin le soir, avec un sac de la pharmacie et une barquette de fraises qu’elle me mit entre les mains. Quand j’essaya de lui parler elle m’ignora et me demanda où elle allait dormir cette nuit, je lui indiquais que sa chambre étais celle à droite de la salle de bain et elle pris ses affaires et monta dans les escaliers. D’ailleurs elle trébucha mais quand je me suis précipité vers elle, elle m’agressivement envoyé promener pour finalement monter et s’enfermer dans la salle de bain.

POV Lisbon
J’avais passé une bonne partie de l’après midi au CBI, dans mon bureau, il n’y avait qu’un service de l’étage qui travaillait donc peu de monde, ça me laissait le temps de ruminer mes douloureuses pensées. Après je suis allez prendre ce qu’il me fallait à la pharmacie, puis finalement, j’ai acheté des fraises, pour Jane car finalement j’en veux pas. J’étais à présent dans la salle de bain, et dans quelques minutes, j’aurai le verdict. Cinq minutes plus tard… Positif… Je me disais bien que j’avais du retard, mais comme je m’étais plongé dans le boulot pour oublier cette histoire, j’en avait aussi oublier mes règles… Positif… Je ne peux pas le croire… Je jette le test dans la poubelle et sors, encore incrédule, de la salle de bain pour aller dans ma chambre. Je m’assis sur le lit. Cela expliquait pourquoi ça faisait un certain temps je suis bizarre et plus émotive…Dans ma famille il paraît que le reste des symptômes n’apparaissent qu’au troisième mois. Une question me vint à l’esprit, serai ce possible que je sois attirée par Jane juste à cause de mes hormones ? Je laisse vite tombé tout ça et m’allonge. J’ai pas pris de somnifère ce soir, donc comme chaque soir où j’en prends pas, j’arrive pas à dormir et ces images repassent en boucles dans ma tête. Je commence à réaliser que j’ai en moi un petit être issu d’un viol… Les pensées, souvenirs et émotions se bousculent, les larmes commence à dévaler mes joues, je fonds en sanglot. Je me glissais sous le drap, pour me sentir en sécurité, ça marchait pas vraiment. Je me sens honteuse et souillée, comme le soir où cela s’est produit. J’entends la porte de ma chambre s’ouvrire, sur le coup j’ai eu peur mais c’est sans doute Jane qui m’a entendu, je ne peux pas m’empêcher de pleurer, donc je continu, en silence. Je le sens s’asseoir sur le lit, je stress. Il soulève le drap et me voit, je me sens d’autant plus honteuse qu’il me voie dans cet état. Je pleur de plus belle, me redresse et lui donne des coups de poings dans son torse pour lui montrer que je veux pas de lui et qu’il doit partir, me laisser seule. Si on peut appeler ça des coups de poings, à cause de mon état émotionnel, ces coups sont ridicules, même un gamin taperai plus fort. Finalement j’abandonne et il me prend dans ses bras, je sanglote et me laisse aller, blottie contre lui. J’ai envie que tout ça s’arrête, que ce ne soit qu’un cauchemar, mais c’est bien réel. Je suis fatiguée, perdue, complètement anéantie et surtout…
-…J’ai peur, arrivai-je à articuler.
Je le serrais plus fort, il cherchait à me réconforter. On s’allongeait dans le lit, j’étais toujours dans ses bras, la chemise qu’il portait était trempée de mes larmes. Je passais encore un long moment à pleurer, je ne sais pas exactement combien de temps. Finalement, mes larmes ont séché, il veillait sur moi, j’avais un peu moins peur, je me sentais en sécurité dans ses bras. Je parvins donc à m’endormir, tandis que lui était toujours éveillé. Je sens que demain je vais devoir m’expliquer.

J'ai vraiment hate de lire la suite