Affaire classée ^
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Re: Affaire classée ^
(caly en mode fan chiante )
S'il te plait pourrais-tu, je te prie, avec toutes mes supplications humbles, me donner l'espoir fou d'eventuellement pouvoir peut-être envisager de loin, sans te commander, une potentielle petite suite????
biz merci
S'il te plait pourrais-tu, je te prie, avec toutes mes supplications humbles, me donner l'espoir fou d'eventuellement pouvoir peut-être envisager de loin, sans te commander, une potentielle petite suite????
biz merci
Calypsoh- Inspecteur de police
- Personnage préféré : alors ça c'est dur: j'aime les gamineries de Jane, la loyauté de Lisbon; le flegme de Cho; l'humour de Rigsby et la douceur de Van Pelt!!!
Localisation : à côté de Bruno Heller pour lui tenir la main lors de la rédaction des prochains épisodes!!
Re: Affaire classée ^
Merci à tous pour vos commentaires, heureuse de voir que la mort de Tommy ne vous a pas fait fuir! Oui oui j'ai été longue à publier cette suite, je me suis laissée aller comme qui dirait, et ma connexion internet n'a pas été une grande aide. (Cette suite là n'étant pas très très longue j'essaierais d'en rajouter une demain)
Sweetie: Merci beaucoup pour ta review . On devrait revoir James d'ici bientôt, j'ai déjà ma petite idée concernant la scène que je lui réserve. Je ne pouvais pas dire adieu aux frères Lisbon comme ça, donc on devrait les voir au moins encore une fois,sauf Tommy bien évidemment! Je laisse aux séries la fâcheuse manie de faire ressusciter leurs morts
Johel:Merci Johel pour toutes tes reviews qui me font toujours très plaisir Je ne voyais pas non plus une fin toute rose... même si pour le coup j'avais peur d'avoir un peu trop maltraité la famille Lisbon!! Enfin bon, ce que j'aime dans le registre dramatique c'est qu'on peut toujours y glisser une petite lueur d'espoir!
Daidi:Merkiiiiiiiiiii Effectivement j'ai pensé à toi lorsque j'ai fait mourir le personnage de Tommy. Je me suis dit quand même Daidi elle l'aimait bien ce personnage... puis moi aussi je l'aimais bien. Je ne sais pas pourquoi mon choix c'est porté sur lui. Je pense que c'est parce que dans ma tête il avait une relation particulière avec Teresa tout comme James avec Jane. Bref, je suis quand même contente que tu ne m'en veuilles pas et que ça t'ai plu!!
Calypsoh: J'adore ton enthousiasme, tes reviews sont pleines de vie, c'est un régal!!! Tes supplications humbles ont été entendues! C'est bien t'as raison, des fois j'ai besoin d'un petit coup de pied aux fesses, métaphoriquement parlant bien entendu! mdr Ha et pour ce qui est de la macarena, faudrait que j'essaye... j'ai peur de ce que ça pourrait donner mdr
Jisbon: Contente que les ressentis de Teresa soient bien passés... c'est tout ce que j'attendais!! Merci encore
Chapitre XXI
Chacun de ses mouvements étaient lourds. Ses pas la guidaient de son lit à sa fenêtre jours après jours. Elle observait alors les gens, le paysage, les mouvements. Elle restait distante de cette autre vie qui pouvait l’attendre dehors. Elle se laissait grignoter par le néant, n’opposant aucune lutte.
Elle fonctionnait par étape, elle le savait. Inconsciemment, elle avait débuté son plan, étape 1 aller mal, étape 2 faire semblant d’aller bien, étape 3… elle avait le temps de parvenir à l’étape 3.
Pour chaque phase brûlante de sa vie elle avait mis en place ce plan et elle avait survécu. Ses défenses étaient féroces, elle serait faire face…plus tard.
Pour l’instant elle allait mal. Sa douleur n’était, pourtant, pas déchirante, elle était silencieuse, sournoise. Elle la savait tapie là quelque part, prête à fondre sur sa proie. En attendant, elle errait dans son appartement, anesthésiée… Elle était au cœur de la tornade là où tout est encore trop calme et silencieux.
On lui avait proposé des jours de repos et elle les avait pris plus par soucis de tranquillité que par réelle envie. Elle détestait la compassion, ici il n’y avait pas de regard à affronter, pas de pitié.
Elle était en haut, assise sur son lit et elle ne faisait rien. Elle écoutait le silence, pensait, attendait.
Un bruit la sortie de sa longue léthargie. Ses sourcils se froncèrent alors qu’elle attrapait son arme.
Silencieusement, elle s’engagea dans les escaliers, prête à tirer en cas de besoin. Elle traversa le salon, de loin, elle entendit le ronronnement de sa cafetière. Était-on là pour lui voler du café ?! Rapidement, elle fit face à son assaillant, arme au poing.
-Cho ?! S’étonna-t-elle
-Bonjour boss. Du café ?
Avant qu’elle n’ait pu répondre, il lui tendit une tasse.
-Qu’est-ce que vous faites là ? Et comment êtes-vous entré ?!
-Jane m’a dit que vous cachiez votre clé sous le paillasson, ce n’est pas très prudent si vous voulez mon avis.
-Quoi ? Co- comment est-ce que Jane sait ça ?!
-ça, il faut le demander à Jane…
-et vous ne pouviez pas sonner, comme tout le monde ?
Cho la regarda serein,
-Nous savons très bien l’un comme l’autre que vous ne m’auriez pas ouvert.
Sans plus de manière, il attrapa une des madeleines de Lisbon et il la trempa dans son café.
-Vous n’avez pas répondu à ma première question…
-Je suis là… pour boire votre café… et accessoirement pour vous tenir compagnie.
-Je n’ai pas besoin qu’on me tienne compagnie
-Je suis d’accord avec vous mais les autres ne sont pas du même avis… alors je suis là…
D’un signe main, il l’invita à s’asseoir, ce qu’elle fit avec réticence. Pourquoi l’invitait-il à s’asseoir, elle était chez elle non ?
Elle but son café en silence, et manga à son tour quelques madeleines sous le regard de Cho, regard qui bientôt l’agaça.
-Je n’ai pas l’intention de vous parler, alors arrêtez de me regarder comme ça !
-Je n’ai pas l’intention de vous faire parler… à vrai dire c’est pour ça que je suis là
-Je ne suis pas sûre de vous suivre Cho
-Vous ne voulez pas d’une présence chez vous et l’équipe ne veut pas vous laissez seule,… Je suis un bon compromis…
Lisbon fronça les sourcils, où voulait-t-il en venir ?
-Je suis du genre silencieux, vous ne remarquerez même pas ma présence…
Il leva sa tasse et la fit tinter contre celle de Lisbon, puis en silence il la porta à ses lèvres. Toute la journée il vaqua tranquillement dans son appartement tout en lui laissant son espace vital. Il s’installa devant le match et elle s’installa à ses côtés.
Elle trouva l’intention touchante… malgré tout… et le silence de Cho réconfortant. Ses pensées glissèrent bientôt loin de ce lieu, laissant place au visage de Tommy et comme dans un sable mouvant elle se laissa emporter en oubliant presque sa présence. Pourtant, bientôt, elle sentit sa main presser la sienne en signe de réconfort. Il ne tourna même pas la tête vers elle, l’air absorbé par le match, l’air seulement. Un léger sourire se grava sur les lèvres de Lisbon et il retira sa main. C’était aussi simple que ça avec Cho. Lisbon prit une inspiration profonde, le cœur soudain un peu gonflé. Peut-être réussirait-il à la faire pleurer finalement… Un nouveau sourire se grava sur son visage… non pas Cho. Ils étaient trop fier l’un et l’autre…
Une question la taraudait néanmoins, pourquoi Jane n’était-il pas venu ? Pourquoi ne l’avait-il pas appelé depuis leur retour à Sacramento ? Le voir manger des madeleines dans sa cuisine lui aurait paru moins incongru. La présence de Cho était certainement plus facile à affronter mais Jane n’avait jamais cherché à lui rendre la vie facile, il préférait la pousser dans ses derniers retranchement. Alors pourquoi n’était-il pas venu ?…
Elle aurait pu le demander à Cho mais elle préférait encore le silence. La fin de la journée approcha et Cho attrapa sa veste. Elle fut à la fois soulagée et déçue de le voir partir.
-Le baby sitting est terminé ? demanda-t-elle, un léger sourire dans la voix
-Ce n’était pas du baby sitting…prenez ça pour une visite à une vieille amie…
-Pas très amusante cette amie, vous n’avez pas dit un mot de la journée
Un sourire furtif se glissa sur les lèvres de Cho
-Il faut croire que le silence est une passion qu’on aime partager…
-Assurément
Après une hésitation, il lui offrit une accolade maladroite.
-Il faut vous en sortir boss, on a besoin de vous…
Ses yeux brillèrent mais elle ne répondit pas, fidèle à leur pacte silencieux.
Après un dernier signe de tête, il la laissa. Elle ferma la porte et sa respiration se fit plus douloureuse, elle n’était pas prête pour l’étape 2, elle en était maintenant certaine.
Le lendemain matin Lisbon se réveilla de mauvaise humeur. Sa nuit avait été peuplée de cauchemars. Dans la plupart, elle se trouvait assise au milieu d’un cave, elle attendait Tommy. Lorsqu’il arrivait, elle le voyait se figer au milieu de l’escalier puis du sang sortait de sa poitrine. Il lui demandait de l’aide mais elle restait là …assise au milieu de cette cave.
Au petit matin, elle se réveilla en sursaut, le corps en sueur et la respiration haletante. Un goût amer se fixa sur sa langue, celui de la culpabilité.
Personne ne pourrait lui retirer cette culpabilité. Comme pour se punir, elle prit la clé que Cho avait remise sous le paillasson. Aujourd’hui elle ne voulait pas de visite. Elle ne la méritait pas.
Sweetie: Merci beaucoup pour ta review . On devrait revoir James d'ici bientôt, j'ai déjà ma petite idée concernant la scène que je lui réserve. Je ne pouvais pas dire adieu aux frères Lisbon comme ça, donc on devrait les voir au moins encore une fois,sauf Tommy bien évidemment! Je laisse aux séries la fâcheuse manie de faire ressusciter leurs morts
Johel:Merci Johel pour toutes tes reviews qui me font toujours très plaisir Je ne voyais pas non plus une fin toute rose... même si pour le coup j'avais peur d'avoir un peu trop maltraité la famille Lisbon!! Enfin bon, ce que j'aime dans le registre dramatique c'est qu'on peut toujours y glisser une petite lueur d'espoir!
Daidi:Merkiiiiiiiiiii Effectivement j'ai pensé à toi lorsque j'ai fait mourir le personnage de Tommy. Je me suis dit quand même Daidi elle l'aimait bien ce personnage... puis moi aussi je l'aimais bien. Je ne sais pas pourquoi mon choix c'est porté sur lui. Je pense que c'est parce que dans ma tête il avait une relation particulière avec Teresa tout comme James avec Jane. Bref, je suis quand même contente que tu ne m'en veuilles pas et que ça t'ai plu!!
Calypsoh: J'adore ton enthousiasme, tes reviews sont pleines de vie, c'est un régal!!! Tes supplications humbles ont été entendues! C'est bien t'as raison, des fois j'ai besoin d'un petit coup de pied aux fesses, métaphoriquement parlant bien entendu! mdr Ha et pour ce qui est de la macarena, faudrait que j'essaye... j'ai peur de ce que ça pourrait donner mdr
Jisbon: Contente que les ressentis de Teresa soient bien passés... c'est tout ce que j'attendais!! Merci encore
Chapitre XXI
Chacun de ses mouvements étaient lourds. Ses pas la guidaient de son lit à sa fenêtre jours après jours. Elle observait alors les gens, le paysage, les mouvements. Elle restait distante de cette autre vie qui pouvait l’attendre dehors. Elle se laissait grignoter par le néant, n’opposant aucune lutte.
Elle fonctionnait par étape, elle le savait. Inconsciemment, elle avait débuté son plan, étape 1 aller mal, étape 2 faire semblant d’aller bien, étape 3… elle avait le temps de parvenir à l’étape 3.
Pour chaque phase brûlante de sa vie elle avait mis en place ce plan et elle avait survécu. Ses défenses étaient féroces, elle serait faire face…plus tard.
Pour l’instant elle allait mal. Sa douleur n’était, pourtant, pas déchirante, elle était silencieuse, sournoise. Elle la savait tapie là quelque part, prête à fondre sur sa proie. En attendant, elle errait dans son appartement, anesthésiée… Elle était au cœur de la tornade là où tout est encore trop calme et silencieux.
On lui avait proposé des jours de repos et elle les avait pris plus par soucis de tranquillité que par réelle envie. Elle détestait la compassion, ici il n’y avait pas de regard à affronter, pas de pitié.
Elle était en haut, assise sur son lit et elle ne faisait rien. Elle écoutait le silence, pensait, attendait.
Un bruit la sortie de sa longue léthargie. Ses sourcils se froncèrent alors qu’elle attrapait son arme.
Silencieusement, elle s’engagea dans les escaliers, prête à tirer en cas de besoin. Elle traversa le salon, de loin, elle entendit le ronronnement de sa cafetière. Était-on là pour lui voler du café ?! Rapidement, elle fit face à son assaillant, arme au poing.
-Cho ?! S’étonna-t-elle
-Bonjour boss. Du café ?
Avant qu’elle n’ait pu répondre, il lui tendit une tasse.
-Qu’est-ce que vous faites là ? Et comment êtes-vous entré ?!
-Jane m’a dit que vous cachiez votre clé sous le paillasson, ce n’est pas très prudent si vous voulez mon avis.
-Quoi ? Co- comment est-ce que Jane sait ça ?!
-ça, il faut le demander à Jane…
-et vous ne pouviez pas sonner, comme tout le monde ?
Cho la regarda serein,
-Nous savons très bien l’un comme l’autre que vous ne m’auriez pas ouvert.
Sans plus de manière, il attrapa une des madeleines de Lisbon et il la trempa dans son café.
-Vous n’avez pas répondu à ma première question…
-Je suis là… pour boire votre café… et accessoirement pour vous tenir compagnie.
-Je n’ai pas besoin qu’on me tienne compagnie
-Je suis d’accord avec vous mais les autres ne sont pas du même avis… alors je suis là…
D’un signe main, il l’invita à s’asseoir, ce qu’elle fit avec réticence. Pourquoi l’invitait-il à s’asseoir, elle était chez elle non ?
Elle but son café en silence, et manga à son tour quelques madeleines sous le regard de Cho, regard qui bientôt l’agaça.
-Je n’ai pas l’intention de vous parler, alors arrêtez de me regarder comme ça !
-Je n’ai pas l’intention de vous faire parler… à vrai dire c’est pour ça que je suis là
-Je ne suis pas sûre de vous suivre Cho
-Vous ne voulez pas d’une présence chez vous et l’équipe ne veut pas vous laissez seule,… Je suis un bon compromis…
Lisbon fronça les sourcils, où voulait-t-il en venir ?
-Je suis du genre silencieux, vous ne remarquerez même pas ma présence…
Il leva sa tasse et la fit tinter contre celle de Lisbon, puis en silence il la porta à ses lèvres. Toute la journée il vaqua tranquillement dans son appartement tout en lui laissant son espace vital. Il s’installa devant le match et elle s’installa à ses côtés.
Elle trouva l’intention touchante… malgré tout… et le silence de Cho réconfortant. Ses pensées glissèrent bientôt loin de ce lieu, laissant place au visage de Tommy et comme dans un sable mouvant elle se laissa emporter en oubliant presque sa présence. Pourtant, bientôt, elle sentit sa main presser la sienne en signe de réconfort. Il ne tourna même pas la tête vers elle, l’air absorbé par le match, l’air seulement. Un léger sourire se grava sur les lèvres de Lisbon et il retira sa main. C’était aussi simple que ça avec Cho. Lisbon prit une inspiration profonde, le cœur soudain un peu gonflé. Peut-être réussirait-il à la faire pleurer finalement… Un nouveau sourire se grava sur son visage… non pas Cho. Ils étaient trop fier l’un et l’autre…
Une question la taraudait néanmoins, pourquoi Jane n’était-il pas venu ? Pourquoi ne l’avait-il pas appelé depuis leur retour à Sacramento ? Le voir manger des madeleines dans sa cuisine lui aurait paru moins incongru. La présence de Cho était certainement plus facile à affronter mais Jane n’avait jamais cherché à lui rendre la vie facile, il préférait la pousser dans ses derniers retranchement. Alors pourquoi n’était-il pas venu ?…
Elle aurait pu le demander à Cho mais elle préférait encore le silence. La fin de la journée approcha et Cho attrapa sa veste. Elle fut à la fois soulagée et déçue de le voir partir.
-Le baby sitting est terminé ? demanda-t-elle, un léger sourire dans la voix
-Ce n’était pas du baby sitting…prenez ça pour une visite à une vieille amie…
-Pas très amusante cette amie, vous n’avez pas dit un mot de la journée
Un sourire furtif se glissa sur les lèvres de Cho
-Il faut croire que le silence est une passion qu’on aime partager…
-Assurément
Après une hésitation, il lui offrit une accolade maladroite.
-Il faut vous en sortir boss, on a besoin de vous…
Ses yeux brillèrent mais elle ne répondit pas, fidèle à leur pacte silencieux.
Après un dernier signe de tête, il la laissa. Elle ferma la porte et sa respiration se fit plus douloureuse, elle n’était pas prête pour l’étape 2, elle en était maintenant certaine.
Le lendemain matin Lisbon se réveilla de mauvaise humeur. Sa nuit avait été peuplée de cauchemars. Dans la plupart, elle se trouvait assise au milieu d’un cave, elle attendait Tommy. Lorsqu’il arrivait, elle le voyait se figer au milieu de l’escalier puis du sang sortait de sa poitrine. Il lui demandait de l’aide mais elle restait là …assise au milieu de cette cave.
Au petit matin, elle se réveilla en sursaut, le corps en sueur et la respiration haletante. Un goût amer se fixa sur sa langue, celui de la culpabilité.
Personne ne pourrait lui retirer cette culpabilité. Comme pour se punir, elle prit la clé que Cho avait remise sous le paillasson. Aujourd’hui elle ne voulait pas de visite. Elle ne la méritait pas.
Dernière édition par enjoy le Lun 4 Juil 2011 - 19:17, édité 1 fois
enjoy- Inspecteur de police
Re: Affaire classée ^
Oh my God !!!
Ce chapitre est peut-être court et en retard pour toi, mais il est magnifique.
Tout ces sentiments refoulés...
J'adore Cho: je trouve que dans une situation dure ou embarrassante ou je ne sais quoi, mais pas facile à affronter, c'est le meilleur ami qu'on puisse avoir. J'aurais aimé que Lisbon s'en aperçoive aussi, mais je comprend que le soutien de Jane lui manque: depuis le début, il est le seul à qui elle montre ses faiblesses.
En tout cas j'attends ta suite avec impatience, en espérant que Lisbon ne se détruise pas entre temps...
Ce chapitre est peut-être court et en retard pour toi, mais il est magnifique.
Tout ces sentiments refoulés...
J'adore Cho: je trouve que dans une situation dure ou embarrassante ou je ne sais quoi, mais pas facile à affronter, c'est le meilleur ami qu'on puisse avoir. J'aurais aimé que Lisbon s'en aperçoive aussi, mais je comprend que le soutien de Jane lui manque: depuis le début, il est le seul à qui elle montre ses faiblesses.
En tout cas j'attends ta suite avec impatience, en espérant que Lisbon ne se détruise pas entre temps...
Karya- Gardien du parking
Re: Affaire classée ^
un chapitre pleins des sentiments et émouvant, bravo
j'ai hâte de savoir pourquoi Jane ne vient pas peut être parce qu'il réfléchis, allez savoir ...
VLS !!! VLS !!! VLS !!!
et ne t'inquiètes pas, on saura attendre la suite
j'ai hâte de savoir pourquoi Jane ne vient pas peut être parce qu'il réfléchis, allez savoir ...
VLS !!! VLS !!! VLS !!!
et ne t'inquiètes pas, on saura attendre la suite
Jiisbon- Stagiaire au CBI
- Personnage préféré : Lisbon & Jane
Localisation : N'importe où, tant que qu'il y a du soleil
Re: Affaire classée ^
Encore un chapitre magnifique
Cho est un personnage que j'apprécie tout particulièrement. Silencieux, discret mais le plus présent pour les autres...Je le vois comme un grand frère, un ami, un confident...Le rôle que tu lui offre dans cette suite
Quand à l'absence de Jane j'aimerais connaitre ton explication
et encore pour tes histoires
Cho est un personnage que j'apprécie tout particulièrement. Silencieux, discret mais le plus présent pour les autres...Je le vois comme un grand frère, un ami, un confident...Le rôle que tu lui offre dans cette suite
Quand à l'absence de Jane j'aimerais connaitre ton explication
et encore pour tes histoires
Johel- In Jane we trust
- Personnage préféré : Jane et Cho
Loisirs : Lecture, ciné, jeux vidéo et suuuurf !
Localisation : près de l'océan
Re: Affaire classée ^
Un très beau chapitre! Pauvre Lisbon, j'espère qu'elle va finir par surmonter cette douloureuse épreuvre.
Et que Jane se décide enfin à venir la consolée.
Et que Jane se décide enfin à venir la consolée.
Re: Affaire classée ^
Je m'attendais à tout mais certainement pas à ça. Cho qui vient chez Lisbon par effraction, c'est en même temps très doux et tellement dans leur amitié et dans le sens de la relation qu'ils ont l'air d'avoir avec Cho qui comprends ce qu'elle veut et qui est là malgré tout avec bien sur l'excuse des autres.
Par contre, j'ai un peu peur pour Lisbon. Tu sais tu m'as tué Tommy, tu peux peut être épargner Lisbon. Moi je dis ça je dis rien
Franchement, à chaque chapitre que je lis, je suis sur les fesses donc j'ai décidé de rester assise en attendant la suite.
mais faut que jane s'explique car je crains le pire avec lui ou alors il a décidé d'être raisonnable et il pensait que cho était la meilleure solution. Là j'en suis pas sure.
Merci pour cette fic, pour ton écriture et tes idées originales et bien pensées
Par contre, j'ai un peu peur pour Lisbon. Tu sais tu m'as tué Tommy, tu peux peut être épargner Lisbon. Moi je dis ça je dis rien
Franchement, à chaque chapitre que je lis, je suis sur les fesses donc j'ai décidé de rester assise en attendant la suite.
mais faut que jane s'explique car je crains le pire avec lui ou alors il a décidé d'être raisonnable et il pensait que cho était la meilleure solution. Là j'en suis pas sure.
Merci pour cette fic, pour ton écriture et tes idées originales et bien pensées
Daidi- Co-admin
- Personnage préféré : Lisbon
Re: Affaire classée ^
coucou!
Iceman est le meilleur!!!!
Vraiment tu es très douée pour surprendre tes lecteurs, j'adore ça! Eh oui, là où tout le monde attendait JAne, tu nous sers un Cho efficace, direct et silencieux. c'est CHO quoi!!!
Un superbe chapitre, avec peu de dialogues (ce qui va à merveille avec nos 2 personnages). Je suis ravie que tu aies mise en avant l'amitié Cho/Lisbon...et j'ai vraiment aimé le fait qu'il rentre chez elle par effraction..pour faire du CAFE!!!!
On sent que la guérison de notre héroine va être longue et difficile, j'espère néanmoins qu'elle va vite s'en remettre et retrouver sa famille de coeur!!
bravo et merci d'avoir entendu mes "supplications"!!!!
Iceman est le meilleur!!!!
Vraiment tu es très douée pour surprendre tes lecteurs, j'adore ça! Eh oui, là où tout le monde attendait JAne, tu nous sers un Cho efficace, direct et silencieux. c'est CHO quoi!!!
Un superbe chapitre, avec peu de dialogues (ce qui va à merveille avec nos 2 personnages). Je suis ravie que tu aies mise en avant l'amitié Cho/Lisbon...et j'ai vraiment aimé le fait qu'il rentre chez elle par effraction..pour faire du CAFE!!!!
On sent que la guérison de notre héroine va être longue et difficile, j'espère néanmoins qu'elle va vite s'en remettre et retrouver sa famille de coeur!!
bravo et merci d'avoir entendu mes "supplications"!!!!
Calypsoh- Inspecteur de police
- Personnage préféré : alors ça c'est dur: j'aime les gamineries de Jane, la loyauté de Lisbon; le flegme de Cho; l'humour de Rigsby et la douceur de Van Pelt!!!
Localisation : à côté de Bruno Heller pour lui tenir la main lors de la rédaction des prochains épisodes!!
Re: Affaire classée ^
Wow c tro magnifique!!! Ta fic est superbe félicitation!!!!
Je veux la suite vite!!
Je veux la suite vite!!
Calliope69- Distributeur de café
- Personnage préféré : Teresa Lisbon et Patrick Jane
Loisirs : Regarder des séries TV,me balader et nager dans les eaux chaudes du Pacifique
Localisation : Quelques part à 1200 km de l'Australie <3
Re: Affaire classée ^
Je met les remerciements en spoiler comme ça ça prendra moins de place
Chapitre XXII
Un éclat de rire déchira le silence.
Lisbon se trouvait dans sa baignoire vide…avec une bouteille de whisky pleine.
Son sweat-shirt, des chips, un whisky, une baignoire ? Quoi de mieux pour noyer son chagrin ? « Noyer », « baignoire » le rapprochement lexical l’amusait… Tout était si drôle…Elle, la baignoire… Elle et la baignoire… La baignoire et elle.
Elle était ivre, totalement ivre. Elle leva son verre vers le ciel.
-A ta santé Tommy ! … Tu ne trouves pas ça ironique ? Je trinque à ta SANTE, toi qui est déjà mort.
Cul sec, elle avala son whisky réprimant à peine un gémissement de satisfaction. Sa tête s’ancra sur le rebord de la baignoire. Délicieusement, le breuvage réchauffa sa poitrine.
Elle s’était permis cette faiblesse, celle qui poursuivait sa famille, celle qui avait touché son père puis son frère.
Juste pour cette fois avait-elle pensé, juste pour cette fois…
La sonnette de la porte d’entrée interrompit son moment d’hilarité et un instant elle se figea. Ne plus faire aucun bruit, arrêter de respirer… exploser de rire, bien évidemment.
-C’est fermmmé… murmura-t-elle, telle une enfant.
Son téléphone posé sur la vasque de l’évier sonna à son tour. Elle attrapa une éponge de bain qu’elle jeta sur le dit portable
-Mais laissez-moi tranquille…, grimaça-t-elle
Elle étendit ses jambes dans la baignoire et se laissa glisser à l’intérieur en riant.
Soudain elle entendit la voix de Jane provenir du salon.
-Lisbon ? Lisbon vous êtes là ?!
-Oh non,… soupira-t-elle…j’avais pourtant enlevé la clé.
Des pas précipités lui indiquèrent qu’il se trouvait à présent dans les escaliers.
Elle se mit en chien de fusil, ce qui ne fut pas chose aisée vu la taille de la dite baignoire. Un sourire germa sur ses lèvres.
-C’est l’heure de jouer à cache-cache, gloussa-t-elle, sa bouteille collée contre sa poitrine.
Jane ouvrit la porte et après une inspection consciencieuse il se pencha au-dessus de la baignoire, elle lui fit alors un signe de la main et un grand sourire.
-Lisbon, mais qu’est-ce que vous faites là ?
-Ce n’est pas du jeu, vous n’avez pas compté jusqu’à 100 !
-Quoi ?
-Si vous aviez compté jusqu’à 100 j’aurais pu éventuellement changer de cachette, mais maintenant c’est fichu ! Redescendez, on recommence !
-De toute évidence, vous avez trop bu
Il chercha à attraper SA bouteille, ce que bien évidement elle n’apprécia pas mais alors pas du tout !
-Ah non pas touche, vous interrompez mon tête à tête avec Tommy et puis comment êtes-vous rentré d’abord ?! J’avais pourtant enlevé la clé !
-Je sais fracturer une porte Lisbon au cas où vous l’auriez oublié…
-J’ai toujours su que vous étiez un charlatan, répondit-elle en faisant la moue
-Vu que c’est en partie vrai, je ne me vexerais pas, mais maintenant il faut sortir de cette baignoire…
Il se pencha pour l’aider mais elle le repoussa en faisant batailler ses mains dans le vide.
-Ha non, laissez-moi tranquille, je veux être seule chez moi. Maintenant que vous êtes sûr que je ne me suis pas tranchée les veines vous pouvez rentrer chez vous !
Un silence lourd pesa sur la pièce alors que Jane la jaugeait du regard.
-Ne me regardez pas comme ça je n’ai pas l’intention de me trancher les veines… j’ai passé trop de temps à nettoyer la salle de bain pour ça !
Jane, le visage grave, ne répondit pas. Il la tira juste hors de la baignoire, elle trébucha et il la releva tout en lui rendant sa bouteille, trop précieuse à l’heure actuelle.
-Je peux me débrouiller toute seule, lâchez-moi
-Un jour vous devrez reconnaître que vous avez besoin de moi…
Elle lui fit face et tamponna le goulot de sa bouteille contre sa poitrine
-Je n’ai pas besoin de vous ! Maintenant, si vous permettez je vais descendre au salon et sans votre aide…
Jane réprima un grognement. Quelle tête de mule quand elle s’y mettait.
Accrochée à la rambarde elle se hissa dans les escaliers. A une ou deux reprises son équilibre se fit précaire. Jane se tenait derrière elle prêt à toute éventualité. Parfois, ses mains se déposaient sur la taille de Lisbon, il recueillait alors un regard noir…vraiment très noir…
Arrivée en bas, elle se laissa choir dans son canapé. Elle avait pour unique tenue son sweat de sport mais malgré tout elle se sentait à l’aise, l’alcool aidant. Elle regarda sa bouteille puis elle l’agita devant Jane.
-Dit au revoir à Patrick, au revoir Patrickkkkk !!!
-Je ne pars pas ! déclara-t-il sur un ton légèrement sec
Il n’aimait pas la voir comme ça, ça ne lui ressemblait pas et ça l’inquiétait. Dans d’autres circonstances s’aurait pu être drôle… dans d’autres circonstances seulement.
Lisbon le défia du regard. Elle n’aimait pas son ton. Elle n’aimait pas du tout son ton. Qui était-il pour employer ces airs de sermonneur ? Qui était-il pour lui reprocher son comportement lui qui si souvent se voulait inconséquent ? Qui était-il lui qui n’avait pas été là ces derniers jours ? Sa rage si bien contenue dans la matinée éclata en paroles revêches.
-Et moi je dis que vous partez, je ne vous ai pas invité à entrer
Elle ne rigolait plus. La façon dont elle passa des sourires enfantins à la colère le déstabilisa un peu.
-Je m’inquiétais pour vous…
-Je ne vois pas pourquoi !
-Votre frère est mort Lisbon
-Merci de me le rappeler !
Elle rageait. Afin, de marquer la fin de cette conversation, elle ouvrit sa porte d’entrée en grand mais il ne bougea pas alors elle attendit.
-Je suis très doué à un, deux, trois soleils lui signifia-t-il
De toute évidence, il n’avait pas l’intention de bouger.
Hors d’elle, elle claqua la porte.
-Vous n’êtes pas véritablement en colère contre moi, même si vous ressentez le besoin de me donner cette impression…
-Si je suis en colère contre vous !
-Non… ajouta-t-il calmement, vous êtes en colère tout court…
-C’est faux !
-alors pourquoi cette bouteille d’alcool ?
-Parce qu’elle a bon goût, déclara-t-elle comme si elle énonçait là une évidence
Jane s’approcha d’elle et il attrapa sa bouteille.
-Vous êtes en colère…mais c’est une bonne chose
-Et si je vous mets au tapis se sera toujours une bonne chose ?!
-Vous ne le ferez pas… je vous l’ai dit vous n’êtes pas en colère contre moi. Tout au plus vous l’êtes contre le monde entier ou contre vous-même.
Elle le défia du regard, tout en s’approchant dangereusement. Elle pouvait la sentir, elle pouvait sentir sa rage s’embraser au fond de ses tripes.
-Si vous saviez combien je vous déteste pour m’avoir poussée à rouvrir cette enquête…
Quelque chose se brisa dans le regard de Jane et devant elle, elle put voir danser les affres de la culpabilité. Pourtant elle continua, voulant lui faire du mal, voulant se faire du mal.
-alors oui je suis en colère contre vous et oui je suis en colère contre l’univers pour m’avoir pris Tommy. Je suis aussi en colère contre Martha la psychopathe, siffla-t-elle avec dégoût. Je suis en colère contre Eric pour avoir partagé le lit d’une meurtrière et pour n’avoir rien vu. Je suis en colère parce que JE n’ai rien vu.
Elle s’approcha encore.
-ET par-dessus tout, je suis en colère contre Tommy. Sa mâchoire se contracta. Je hais Tommy parce qu’il nous a lâchement abandonné. Je le HAIS parce qu’il ne s’est pas suffisamment battu. Je le hais parce qu’il est parti tout comme mon père et ma mère. Et quand à vous, Patrick Jane, JE VOUS HAIS parce qu’un jour vous ferez comme lui… un jour vous partirez à votre tour et vous finirez soit au fond d’un caveau soit au fond d’une cellule de prison, alors si croyez-moi quand je vous dis que je suis en colère après vous !
Jane fut lacéré par la dureté de ses traits et la violence de ses mots. Ces paroles-là étaient les plus lourdes qu’on lui ait offert d’entendre. Difficilement, il ravala sa salive. Lisbon fière de son petit effet tourna les talons et elle le laissa planté là comme un vulgaire élément du décor.
Elle attrapa une nouvelle bouteille. Elle avait trouvé les mots justes pour le faire partir, elle guetta le bruit de la porte mais jamais il ne l’ouvrit. Derrière elle, elle entendit les pas de Jane et à son tour elle se figea.
Il posa sa main tremblante sur son épaule.
-Je ne le ferais pas, murmura-t-il difficilement
Sa voix se brisa sur ces mots si difficiles à prononcer. Il ferma les yeux, encore un peu incertain. Était-il réellement en train de le faire ? Venait-il de s’aventurer sur une promesse fragile?
Elle se tourna vers lui le regard hagard.
-Quoi ? Chuchota-t-elle fébrile et un peu perdue
Jane l’enlaça de ses bras alors que les siens restaient ballants. Malgré tout, il renforça son étreinte non pour l’aider elle mais pour s’aider lui, pour se donner la force nécessaire de continuer sur cette route.
-Je ne le ferais pas, glissa-t-il à son oreille. Vous n’avez pas tué Martha… , il hésita, … Je ne le ferais pas moi non plus… Je…Je ne le tuerais pas… Je ne partirais pas Teresa… Je vous le promets.
Lisbon, sous le choc, lâcha sa bouteille. Elle avait trop bu, forcément elle avait trop bu. Jane ne relâcha pas son étreinte, quelque part il l’étouffa, incapable d’affronter seul son choix.
-Dites quelque chose, je vous en prie, la supplia-t-il
Mais sa bouche bée resta scellée et ses bras restèrent ballants. Contre elle, la respiration de Jane se fit plus chaotique comme si tout à coup il était en proie à la panique.
Alors il l’avait réellement fait ?
-Je suis toujours en colère contre vous, c’est vrai vous avez fracturé ma porte…chuchota-t-elle d’une voix douce
C’était tout ce qu’elle était capable de dire en cet instant.
Ses mains se joignirent doucement contre le dos de Jane dont la digue céda. Entendre sa respiration difficile, sentir son dos tremblant, éprouver de si près sa douleur lui rappela la sienne et enfin elle pleura.
Légèrement honteux, ils se séparèrent quelques minutes après. Ils s’évitèrent du regard. Lisbon rangea sa bouteille, dont elle n’avait, étrangement, plus besoin.
Jane s’installa sur le canapé. Que faisait-on après avoir renoncé à une vengeance ? Il essuya son front soudain fiévreux.
Lisbon lui offrit du thé puis elle s’installa à l’autre bout du canapé, encore sous le choc.
Elle ne voulait pas en parler. Elle ne voulait pas parler de ces mots qu’il venait de prononcer. Elle avait peur de les avoir rêvés. Ils étaient encore trop fragiles pour qu’on ose y toucher.
-Pourquoi n’être venu que maintenant ? demanda-t-elle doucement.
Sa question glissa hors de ses lèvres naturellement. L’alcool désinhibait, on ne luttait pas contre les mots dans ce genre de situation.
Jane parut de nouveau honteux, il tortilla ses mains l’une contre l’autre, puis il soupira.
-Ma femme et ma fille ont été assassinées. On voit des horreurs tous les jours au CBI mais pour moi l’addition a été élevée. J’étais malheureux, j’étais le seul à souffrir. Je pouvais me vautrer égoïstement dans cette souffrance. Ça ne me gênait pas…
Chaotiquement, sa main passa sur son visage. Il hésita, puis il l’affronta. Il affronta ce regard plein de douleurs passées, présentes et à venir.
-Aujourd’hui votre ardoise se rapproche de la mienne et quand je l’ai réalisé…j’ai eu…j’ai eu envie de fuir loin de vous.
Il se détestait actuellement il se détestait, il dévoilait tout son égoïsme mais elle devait savoir sans quoi il se haïrait.
-Je ne voulais pas voir votre souffrance…
-Je vous rappelle tout ça n’est-ce pas ? Votre femme, votre fille ?
La réponse était évidente, aussi il ne la formula pas.
-Je suis désolée…
Il attrapa une de ses mains doucement.
-Je déteste vous voir à cette place… Je déteste voir cette lueur au fond de vos yeux… Je déteste ça, confessa-t-il
-Pourtant vous êtes là…
-Votre belle-sœur m’a appelé, elle s’inquiétait pour vous. Je n’ai pas su répondre à ses questions ...Il fallait que je réponde à ses questions. Je ne pouvais pas rester là pendant que vous…
-Je comprends…
Elle comprenait. Lui se détestait pour l’avoir laissée de côté mais elle, elle COMPRENAIT. D’où sortait donc cette jeune femme ? Comment pouvait-elle haïr le monde entier, elle avec sa bonté ?
-Comment va James ?
-Bien, il semblerait… Trop bien si vous voulez mon avis. C’est un leurre.
Une lueur d’inquiétude passa sur son visage et elle détourna le regard.
-J’ai filtré tous mes appels, avoua-t-elle
-Je le sais. Je ne devrais pas vous demander ça Lisbon mais je pense que vous devez faire quelque chose pour lui et pour Ethan. Vous avez été là pour eux après la mort de vos parents alors ils auront foncièrement besoin de vous maintenant. Ne les laissez pas tomber, ne faites pas ce que j’ai failli faire…
Lisbon hocha de la tête soudain consciente de sa responsabilité. Jane sourit, il voulait lui donner une raison de se battre, elle venait de la saisir.
-Est-ce que vous m’accompagnerez ? demanda-t-elle hésitante
-Oui, bien sûr, je le ferais si vous voulez bien de moi…
-Alors demain, nous irons voir James… Vous pouvez dormir sur le canapé
Teresa se leva, elle serra doucement son épaule puis elle s’engagea dans les escaliers, pourtant à mi-chemin elle s’arrêta.
-Jane ? demanda-t-elle timidement
-Mhmh ?
-Vous y renoncez vraiment ? A john le rouge je veux dire ?
Une pointe d’angoisse trahissait sa voix. Il devait faire preuve d’assurance pour eux deux.
-Vraiment.
Sa voix ne céda pas, ses yeux ne cillèrent pas, ses mains ne tremblèrent pas. La promesse était bien là solidement ancrée entre leurs deux regards. Il ne faillirait pas.
Il espérait qu’il ne faillirait pas…au fond de son corps la promesse était déjà plus fragile, moins certaine mais elle était bien réelle. Ses mains tremblèrent enfin quand Lisbon quitta son champ de vision. « Tu fais le bon choix » se répéta-t-il, « tu fais le bon choix »…
Lisbon de son côté ne ferma pas l’œil. « Je ne partirais pas Teresa… je vous le promets »
Cette douce promesse elle l’avait attendue des années durant.
Pourquoi n’y croyait-elle pas ?
Elle le détesterait s’il venait à la rompre, elle ne voulait pas le détester. Il ne la rompra pas, il ne la rompra pas, il ne la rompra pas.
Ses paupières se fermèrent et une légère brise de vent glissa sur son visage.
-Dis-moi qu’il ne la rompra pas Tommy …
- Spoiler:
Karya: Contente que le passage avec Cho t'ait plu. Je trouve aussi que c'est le meilleur ami qu'on puisse avoir dans une telle situation, silencieux et présent, tout ce qu'il faut!! Merci pour ton message
Jiisbon: Merci beaucoup pour ta review et ta patience. Je suis ravie que tu es aimée! Pour ce qui est des raisons de Jane une réponse dans le présent chapitre...
Johel: Merci, merci, merci!!! J'adore vraiment vraiment Rigsby qui est un de mes personnages préférés mais parfois je trouve celui de Cho sous exploité alors autant se faire plaisir dans une fic!
Elodie 14:Hihi merci, promis j'essaierais de ne pas TROP martyriser Lisbon!!
Daidi: Merci à toi pour tes belles reviews! Je suis ravie de faire tomber sur les fesses, c'est vrai dans un sens c'est le plus beau compliment qu'on puisse me faire!!! Et puis y'a toujours le sanythol pour les blessures en tout genre! Ouais bad joke ===================> je sors lol
Calypsoh: merciiiiiii!! Et oui Iceman est le meilleur, Iceman est doux, Iceman est frais et Iceman est vraiment TRES utile! mdr Bon par contre je vais devenir prévisible, ben oui faut bien que je le fasse venir le Jane. A noter qu'une de tes reviews m'a inspiré quand aux raisons de Jane, quand aux raisons de son absence! Et oui partout où l'on passe l'inspiration nous guette!
Calliope 69: Contente que ça te plaise, ça me touche vraiment!! Et pour ce qui est de la suite la voilà!!
Chapitre XXII
Un éclat de rire déchira le silence.
Lisbon se trouvait dans sa baignoire vide…avec une bouteille de whisky pleine.
Son sweat-shirt, des chips, un whisky, une baignoire ? Quoi de mieux pour noyer son chagrin ? « Noyer », « baignoire » le rapprochement lexical l’amusait… Tout était si drôle…Elle, la baignoire… Elle et la baignoire… La baignoire et elle.
Elle était ivre, totalement ivre. Elle leva son verre vers le ciel.
-A ta santé Tommy ! … Tu ne trouves pas ça ironique ? Je trinque à ta SANTE, toi qui est déjà mort.
Cul sec, elle avala son whisky réprimant à peine un gémissement de satisfaction. Sa tête s’ancra sur le rebord de la baignoire. Délicieusement, le breuvage réchauffa sa poitrine.
Elle s’était permis cette faiblesse, celle qui poursuivait sa famille, celle qui avait touché son père puis son frère.
Juste pour cette fois avait-elle pensé, juste pour cette fois…
La sonnette de la porte d’entrée interrompit son moment d’hilarité et un instant elle se figea. Ne plus faire aucun bruit, arrêter de respirer… exploser de rire, bien évidemment.
-C’est fermmmé… murmura-t-elle, telle une enfant.
Son téléphone posé sur la vasque de l’évier sonna à son tour. Elle attrapa une éponge de bain qu’elle jeta sur le dit portable
-Mais laissez-moi tranquille…, grimaça-t-elle
Elle étendit ses jambes dans la baignoire et se laissa glisser à l’intérieur en riant.
Soudain elle entendit la voix de Jane provenir du salon.
-Lisbon ? Lisbon vous êtes là ?!
-Oh non,… soupira-t-elle…j’avais pourtant enlevé la clé.
Des pas précipités lui indiquèrent qu’il se trouvait à présent dans les escaliers.
Elle se mit en chien de fusil, ce qui ne fut pas chose aisée vu la taille de la dite baignoire. Un sourire germa sur ses lèvres.
-C’est l’heure de jouer à cache-cache, gloussa-t-elle, sa bouteille collée contre sa poitrine.
Jane ouvrit la porte et après une inspection consciencieuse il se pencha au-dessus de la baignoire, elle lui fit alors un signe de la main et un grand sourire.
-Lisbon, mais qu’est-ce que vous faites là ?
-Ce n’est pas du jeu, vous n’avez pas compté jusqu’à 100 !
-Quoi ?
-Si vous aviez compté jusqu’à 100 j’aurais pu éventuellement changer de cachette, mais maintenant c’est fichu ! Redescendez, on recommence !
-De toute évidence, vous avez trop bu
Il chercha à attraper SA bouteille, ce que bien évidement elle n’apprécia pas mais alors pas du tout !
-Ah non pas touche, vous interrompez mon tête à tête avec Tommy et puis comment êtes-vous rentré d’abord ?! J’avais pourtant enlevé la clé !
-Je sais fracturer une porte Lisbon au cas où vous l’auriez oublié…
-J’ai toujours su que vous étiez un charlatan, répondit-elle en faisant la moue
-Vu que c’est en partie vrai, je ne me vexerais pas, mais maintenant il faut sortir de cette baignoire…
Il se pencha pour l’aider mais elle le repoussa en faisant batailler ses mains dans le vide.
-Ha non, laissez-moi tranquille, je veux être seule chez moi. Maintenant que vous êtes sûr que je ne me suis pas tranchée les veines vous pouvez rentrer chez vous !
Un silence lourd pesa sur la pièce alors que Jane la jaugeait du regard.
-Ne me regardez pas comme ça je n’ai pas l’intention de me trancher les veines… j’ai passé trop de temps à nettoyer la salle de bain pour ça !
Jane, le visage grave, ne répondit pas. Il la tira juste hors de la baignoire, elle trébucha et il la releva tout en lui rendant sa bouteille, trop précieuse à l’heure actuelle.
-Je peux me débrouiller toute seule, lâchez-moi
-Un jour vous devrez reconnaître que vous avez besoin de moi…
Elle lui fit face et tamponna le goulot de sa bouteille contre sa poitrine
-Je n’ai pas besoin de vous ! Maintenant, si vous permettez je vais descendre au salon et sans votre aide…
Jane réprima un grognement. Quelle tête de mule quand elle s’y mettait.
Accrochée à la rambarde elle se hissa dans les escaliers. A une ou deux reprises son équilibre se fit précaire. Jane se tenait derrière elle prêt à toute éventualité. Parfois, ses mains se déposaient sur la taille de Lisbon, il recueillait alors un regard noir…vraiment très noir…
Arrivée en bas, elle se laissa choir dans son canapé. Elle avait pour unique tenue son sweat de sport mais malgré tout elle se sentait à l’aise, l’alcool aidant. Elle regarda sa bouteille puis elle l’agita devant Jane.
-Dit au revoir à Patrick, au revoir Patrickkkkk !!!
-Je ne pars pas ! déclara-t-il sur un ton légèrement sec
Il n’aimait pas la voir comme ça, ça ne lui ressemblait pas et ça l’inquiétait. Dans d’autres circonstances s’aurait pu être drôle… dans d’autres circonstances seulement.
Lisbon le défia du regard. Elle n’aimait pas son ton. Elle n’aimait pas du tout son ton. Qui était-il pour employer ces airs de sermonneur ? Qui était-il pour lui reprocher son comportement lui qui si souvent se voulait inconséquent ? Qui était-il lui qui n’avait pas été là ces derniers jours ? Sa rage si bien contenue dans la matinée éclata en paroles revêches.
-Et moi je dis que vous partez, je ne vous ai pas invité à entrer
Elle ne rigolait plus. La façon dont elle passa des sourires enfantins à la colère le déstabilisa un peu.
-Je m’inquiétais pour vous…
-Je ne vois pas pourquoi !
-Votre frère est mort Lisbon
-Merci de me le rappeler !
Elle rageait. Afin, de marquer la fin de cette conversation, elle ouvrit sa porte d’entrée en grand mais il ne bougea pas alors elle attendit.
-Je suis très doué à un, deux, trois soleils lui signifia-t-il
De toute évidence, il n’avait pas l’intention de bouger.
Hors d’elle, elle claqua la porte.
-Vous n’êtes pas véritablement en colère contre moi, même si vous ressentez le besoin de me donner cette impression…
-Si je suis en colère contre vous !
-Non… ajouta-t-il calmement, vous êtes en colère tout court…
-C’est faux !
-alors pourquoi cette bouteille d’alcool ?
-Parce qu’elle a bon goût, déclara-t-elle comme si elle énonçait là une évidence
Jane s’approcha d’elle et il attrapa sa bouteille.
-Vous êtes en colère…mais c’est une bonne chose
-Et si je vous mets au tapis se sera toujours une bonne chose ?!
-Vous ne le ferez pas… je vous l’ai dit vous n’êtes pas en colère contre moi. Tout au plus vous l’êtes contre le monde entier ou contre vous-même.
Elle le défia du regard, tout en s’approchant dangereusement. Elle pouvait la sentir, elle pouvait sentir sa rage s’embraser au fond de ses tripes.
-Si vous saviez combien je vous déteste pour m’avoir poussée à rouvrir cette enquête…
Quelque chose se brisa dans le regard de Jane et devant elle, elle put voir danser les affres de la culpabilité. Pourtant elle continua, voulant lui faire du mal, voulant se faire du mal.
-alors oui je suis en colère contre vous et oui je suis en colère contre l’univers pour m’avoir pris Tommy. Je suis aussi en colère contre Martha la psychopathe, siffla-t-elle avec dégoût. Je suis en colère contre Eric pour avoir partagé le lit d’une meurtrière et pour n’avoir rien vu. Je suis en colère parce que JE n’ai rien vu.
Elle s’approcha encore.
-ET par-dessus tout, je suis en colère contre Tommy. Sa mâchoire se contracta. Je hais Tommy parce qu’il nous a lâchement abandonné. Je le HAIS parce qu’il ne s’est pas suffisamment battu. Je le hais parce qu’il est parti tout comme mon père et ma mère. Et quand à vous, Patrick Jane, JE VOUS HAIS parce qu’un jour vous ferez comme lui… un jour vous partirez à votre tour et vous finirez soit au fond d’un caveau soit au fond d’une cellule de prison, alors si croyez-moi quand je vous dis que je suis en colère après vous !
Jane fut lacéré par la dureté de ses traits et la violence de ses mots. Ces paroles-là étaient les plus lourdes qu’on lui ait offert d’entendre. Difficilement, il ravala sa salive. Lisbon fière de son petit effet tourna les talons et elle le laissa planté là comme un vulgaire élément du décor.
Elle attrapa une nouvelle bouteille. Elle avait trouvé les mots justes pour le faire partir, elle guetta le bruit de la porte mais jamais il ne l’ouvrit. Derrière elle, elle entendit les pas de Jane et à son tour elle se figea.
Il posa sa main tremblante sur son épaule.
-Je ne le ferais pas, murmura-t-il difficilement
Sa voix se brisa sur ces mots si difficiles à prononcer. Il ferma les yeux, encore un peu incertain. Était-il réellement en train de le faire ? Venait-il de s’aventurer sur une promesse fragile?
Elle se tourna vers lui le regard hagard.
-Quoi ? Chuchota-t-elle fébrile et un peu perdue
Jane l’enlaça de ses bras alors que les siens restaient ballants. Malgré tout, il renforça son étreinte non pour l’aider elle mais pour s’aider lui, pour se donner la force nécessaire de continuer sur cette route.
-Je ne le ferais pas, glissa-t-il à son oreille. Vous n’avez pas tué Martha… , il hésita, … Je ne le ferais pas moi non plus… Je…Je ne le tuerais pas… Je ne partirais pas Teresa… Je vous le promets.
Lisbon, sous le choc, lâcha sa bouteille. Elle avait trop bu, forcément elle avait trop bu. Jane ne relâcha pas son étreinte, quelque part il l’étouffa, incapable d’affronter seul son choix.
-Dites quelque chose, je vous en prie, la supplia-t-il
Mais sa bouche bée resta scellée et ses bras restèrent ballants. Contre elle, la respiration de Jane se fit plus chaotique comme si tout à coup il était en proie à la panique.
Alors il l’avait réellement fait ?
-Je suis toujours en colère contre vous, c’est vrai vous avez fracturé ma porte…chuchota-t-elle d’une voix douce
C’était tout ce qu’elle était capable de dire en cet instant.
Ses mains se joignirent doucement contre le dos de Jane dont la digue céda. Entendre sa respiration difficile, sentir son dos tremblant, éprouver de si près sa douleur lui rappela la sienne et enfin elle pleura.
Légèrement honteux, ils se séparèrent quelques minutes après. Ils s’évitèrent du regard. Lisbon rangea sa bouteille, dont elle n’avait, étrangement, plus besoin.
Jane s’installa sur le canapé. Que faisait-on après avoir renoncé à une vengeance ? Il essuya son front soudain fiévreux.
Lisbon lui offrit du thé puis elle s’installa à l’autre bout du canapé, encore sous le choc.
Elle ne voulait pas en parler. Elle ne voulait pas parler de ces mots qu’il venait de prononcer. Elle avait peur de les avoir rêvés. Ils étaient encore trop fragiles pour qu’on ose y toucher.
-Pourquoi n’être venu que maintenant ? demanda-t-elle doucement.
Sa question glissa hors de ses lèvres naturellement. L’alcool désinhibait, on ne luttait pas contre les mots dans ce genre de situation.
Jane parut de nouveau honteux, il tortilla ses mains l’une contre l’autre, puis il soupira.
-Ma femme et ma fille ont été assassinées. On voit des horreurs tous les jours au CBI mais pour moi l’addition a été élevée. J’étais malheureux, j’étais le seul à souffrir. Je pouvais me vautrer égoïstement dans cette souffrance. Ça ne me gênait pas…
Chaotiquement, sa main passa sur son visage. Il hésita, puis il l’affronta. Il affronta ce regard plein de douleurs passées, présentes et à venir.
-Aujourd’hui votre ardoise se rapproche de la mienne et quand je l’ai réalisé…j’ai eu…j’ai eu envie de fuir loin de vous.
Il se détestait actuellement il se détestait, il dévoilait tout son égoïsme mais elle devait savoir sans quoi il se haïrait.
-Je ne voulais pas voir votre souffrance…
-Je vous rappelle tout ça n’est-ce pas ? Votre femme, votre fille ?
La réponse était évidente, aussi il ne la formula pas.
-Je suis désolée…
Il attrapa une de ses mains doucement.
-Je déteste vous voir à cette place… Je déteste voir cette lueur au fond de vos yeux… Je déteste ça, confessa-t-il
-Pourtant vous êtes là…
-Votre belle-sœur m’a appelé, elle s’inquiétait pour vous. Je n’ai pas su répondre à ses questions ...Il fallait que je réponde à ses questions. Je ne pouvais pas rester là pendant que vous…
-Je comprends…
Elle comprenait. Lui se détestait pour l’avoir laissée de côté mais elle, elle COMPRENAIT. D’où sortait donc cette jeune femme ? Comment pouvait-elle haïr le monde entier, elle avec sa bonté ?
-Comment va James ?
-Bien, il semblerait… Trop bien si vous voulez mon avis. C’est un leurre.
Une lueur d’inquiétude passa sur son visage et elle détourna le regard.
-J’ai filtré tous mes appels, avoua-t-elle
-Je le sais. Je ne devrais pas vous demander ça Lisbon mais je pense que vous devez faire quelque chose pour lui et pour Ethan. Vous avez été là pour eux après la mort de vos parents alors ils auront foncièrement besoin de vous maintenant. Ne les laissez pas tomber, ne faites pas ce que j’ai failli faire…
Lisbon hocha de la tête soudain consciente de sa responsabilité. Jane sourit, il voulait lui donner une raison de se battre, elle venait de la saisir.
-Est-ce que vous m’accompagnerez ? demanda-t-elle hésitante
-Oui, bien sûr, je le ferais si vous voulez bien de moi…
-Alors demain, nous irons voir James… Vous pouvez dormir sur le canapé
Teresa se leva, elle serra doucement son épaule puis elle s’engagea dans les escaliers, pourtant à mi-chemin elle s’arrêta.
-Jane ? demanda-t-elle timidement
-Mhmh ?
-Vous y renoncez vraiment ? A john le rouge je veux dire ?
Une pointe d’angoisse trahissait sa voix. Il devait faire preuve d’assurance pour eux deux.
-Vraiment.
Sa voix ne céda pas, ses yeux ne cillèrent pas, ses mains ne tremblèrent pas. La promesse était bien là solidement ancrée entre leurs deux regards. Il ne faillirait pas.
Il espérait qu’il ne faillirait pas…au fond de son corps la promesse était déjà plus fragile, moins certaine mais elle était bien réelle. Ses mains tremblèrent enfin quand Lisbon quitta son champ de vision. « Tu fais le bon choix » se répéta-t-il, « tu fais le bon choix »…
Lisbon de son côté ne ferma pas l’œil. « Je ne partirais pas Teresa… je vous le promets »
Cette douce promesse elle l’avait attendue des années durant.
Pourquoi n’y croyait-elle pas ?
Elle le détesterait s’il venait à la rompre, elle ne voulait pas le détester. Il ne la rompra pas, il ne la rompra pas, il ne la rompra pas.
Ses paupières se fermèrent et une légère brise de vent glissa sur son visage.
-Dis-moi qu’il ne la rompra pas Tommy …
enjoy- Inspecteur de police
Re: Affaire classée ^
Comme à la fin de chacun de tes chapitre je suis
Que dire après avoir lu un tel passage...
Cette relation que tu as noué entre Jane et Lisbon, cette tendresse dans leur courte étreinte, ce partage de leur souffrance
Jane qui se dévoile encore plus...J'attendais l'explication de son absence mais c'est tout bonnement magnifique
La promesse qu'il n'est pas sûr de tenir, la promesse à laquelle elle ne croit pas ...
Que dire après avoir lu un tel passage...
Cette relation que tu as noué entre Jane et Lisbon, cette tendresse dans leur courte étreinte, ce partage de leur souffrance
Jane qui se dévoile encore plus...J'attendais l'explication de son absence mais c'est tout bonnement magnifique
La promesse qu'il n'est pas sûr de tenir, la promesse à laquelle elle ne croit pas ...
Johel- In Jane we trust
- Personnage préféré : Jane et Cho
Loisirs : Lecture, ciné, jeux vidéo et suuuurf !
Localisation : près de l'océan
Re: Affaire classée ^
Waouh, que d'émotions ...
Lisbon saoul qui dit tout ce qu'elle pense ... Bravo
et la promesse de Jane ...
Lisbon saoul qui dit tout ce qu'elle pense ... Bravo
et la promesse de Jane ...
VLS !!! VLS !!! VLS !!!
Jiisbon- Stagiaire au CBI
- Personnage préféré : Lisbon & Jane
Localisation : N'importe où, tant que qu'il y a du soleil
Re: Affaire classée ^
Johel a écrit:Comme à la fin de chacun de tes chapitre je suis
Que dire après avoir lu un tel passage...
Cette relation que tu as noué entre Jane et Lisbon, cette tendresse dans leur courte étreinte, ce partage de leur souffrance
Jane qui se dévoile encore plus...J'attendais l'explication de son absence mais c'est tout bonnement magnifique
La promesse qu'il n'est pas sûr de tenir, la promesse à laquelle elle ne croit pas ...
J'aime pas le vol de commentaire, mais la Johel, je suis désolée, il était trop parfait.
J'écoutais The Reason d'Hoobastank alors que je lisais ton chapitre, les paroles sont tellement parfaites pour ce que tu as écrits. Pour le Jisbon.
Ça m'a complètement subjuguée.
Karya- Gardien du parking
Re: Affaire classée ^
Voilà, c'est le premier message que je poste, mais cette fois je n'ai pas pu m'en empêcher.
Ta suite est vraiment magnifique, ma gorge en est encore serrée.
Alors je n'ai qu'une chose à dire, j'attends la suite avec une très grande impatience !
Ta suite est vraiment magnifique, ma gorge en est encore serrée.
Alors je n'ai qu'une chose à dire, j'attends la suite avec une très grande impatience !
MadMouse- Livreur de Pizza
- Personnage préféré : Lisbon, Jane et Cho bien sur !
Localisation : Chut, c'est un secret !
Re: Affaire classée ^
Flash info.
Une jeune internaute, surnommée Calypsoh, a fait ce matin une apoplexie devant son ordi. LA raison de son état: un chapitre fantastibullisitque posté par une certaine enjoy
Ne me cherchez plus, je suis officielemment éteinte ...certains disent "Voir Naples et mourir", ce à quoi je répondrai "Lire enjoy et mourir"..
C EST ENORMISSIME.
encore une fois, tu nous scotches sur place avec tes écrits. MAis comment fais-tu pour être si fidèle à la vision que j'ai des personnages de TM?? A chauqe fois je me dis que je rêverais de voir nos acteurs jouer de telles scènes...c'est sublime.
- les vieux démons de Lisbon: eh oui, on sent bien depuis le début de la série que plane l'ombre de l'alcolo au-dessus de la tête de notre pauvre Térésa. Ici on la voit "noyer son chagrin"...et au milieu de tout ce drame tu nous cases la super réplique qui m'a vraiment faite marrer:
"Quoi de mieux pour noyer son chagrin ? « Noyer », « baignoire » le rapprochement lexical l’amusait… Tout était si drôle…Elle, la baignoire… Elle et la baignoire… La baignoire et elle"..je me demande qui on pourrait trouver dans la série pour jouer le rôle délicat de la baignoire?
-le venue de Jane: ah ben voilà, Zorro arrive enfin.
On se demandait tous pourquoi il n'était pas venu plus tôt, je pensais davantage à sa culpabilité (il est fort à ce jeu là notre Jane... :pas_poss: ) mais toi tu donnes une explication encore plus profonde: son impossibilité de voir la profonde tristesse de Lisbon, trop semblable à la sienne
Après la visite "chaste et amicale" d'Iceman, tu nous concoctes ici une entrevue plus electrique, avec plus de tension entre Lisbon et Jane. MAis peut-il en être autrement entre ces 2 là?
je tiens tout de même à saluer la pertinente observation de notre Mr Mentalist, fort pour comprendre les gens. En voyant Lisbon dans cet état, en crise de rire et une bouteille à la main, voulant jouer à cache-cahce dans la baignoire, habillée, il en conclut admirablementl a réplique suivante
De toute évidence, vous avez trop bu ""
Brillante déduction Mr Jane!
- " Un jour vous devrez reconnaître que vous avez besoin de moi": GLOUPS§§§ là moi je fonds...
"Il n’aimait pas la voir comme ça, ça ne lui ressemblait pas et ça l’inquiétait. Dans d’autres circonstances s’aurait pu être drôle… dans d’autres circonstances seulement."--> tu as parfaitement distillé le comique de la situation grotesque dans laquelle se trouve Lisbon (et sa chère bouteille) et le malheur que cela traduit en réalité. BRAVO!
- la harangue de Lisbon: OH MY GOD!!
En voilà une qui sait dire ce qui blesse. J'en avais mal pour notre Patou
et pourtant il reste là et surtout fait ce à quoi nous ne nous attendions pas ici: renoncer à sa vengeance
- la promesse: THE BEST MOMENT EVIDEMMENT!
"Jane l’enlaça de ses bras alors que les siens restaient ballants. Malgré tout, il renforça son étreinte non pour l’aider elle mais pour s’aider lui, pour se donner la force nécessaire de continuer sur cette route.
-Je ne le ferais pas, glissa-t-il à son oreille. Vous n’avez pas tué Martha… , il hésita, … Je ne le ferais pas moi non plus… Je…Je ne le tuerais pas… Je ne partirais pas Teresa… Je vous le promets."
--> NO COMMENT tant cela est PARFAIT!
-l'apaisement de Lisbon: c'est incroyable comme les seules paroles de Jane ont presque suffi à la dégriser après la colère, l'éclat, on retrouve le silence, le calme, la confession...la tendresse!
on ne peut pas faire plus JIsbon quand on y réfléchit
-"Je ne devrais pas vous demander ça Lisbon mais je pense que vous devez faire quelque chose pour lui et pour Ethan. Vous avez été là pour eux après la mort de vos parents alors ils auront foncièrement besoin de vous maintenant. Ne les laissez pas tomber, ne faites pas ce que j’ai failli faire…"
--> un Jane raisonnable face à une Lisbon qui fuit ses responsabilités..belle inversion des rôles, chapeau!
-l'incertitude finale: là encore, on voit Jane (qui fut maitre de l'entretien depuis le début de la scène) moins sûr de lui: à la fin il est pris d'hésitations et de doutes. Quant à Lisbon (affaiblie pendant tout le passage), elle recouvre qch qu'elle avait perdu: l'espoir qu'elle fonde en Patrick.
eh bien une fois encore je ne peux qu'applaudir et applaudir encore tant de talent! bravo à toi chère enjoy, vraiment bravo et merci.
Une jeune internaute, surnommée Calypsoh, a fait ce matin une apoplexie devant son ordi. LA raison de son état: un chapitre fantastibullisitque posté par une certaine enjoy
Ne me cherchez plus, je suis officielemment éteinte ...certains disent "Voir Naples et mourir", ce à quoi je répondrai "Lire enjoy et mourir"..
C EST ENORMISSIME.
encore une fois, tu nous scotches sur place avec tes écrits. MAis comment fais-tu pour être si fidèle à la vision que j'ai des personnages de TM?? A chauqe fois je me dis que je rêverais de voir nos acteurs jouer de telles scènes...c'est sublime.
- les vieux démons de Lisbon: eh oui, on sent bien depuis le début de la série que plane l'ombre de l'alcolo au-dessus de la tête de notre pauvre Térésa. Ici on la voit "noyer son chagrin"...et au milieu de tout ce drame tu nous cases la super réplique qui m'a vraiment faite marrer:
"Quoi de mieux pour noyer son chagrin ? « Noyer », « baignoire » le rapprochement lexical l’amusait… Tout était si drôle…Elle, la baignoire… Elle et la baignoire… La baignoire et elle"..je me demande qui on pourrait trouver dans la série pour jouer le rôle délicat de la baignoire?
-le venue de Jane: ah ben voilà, Zorro arrive enfin.
On se demandait tous pourquoi il n'était pas venu plus tôt, je pensais davantage à sa culpabilité (il est fort à ce jeu là notre Jane... :pas_poss: ) mais toi tu donnes une explication encore plus profonde: son impossibilité de voir la profonde tristesse de Lisbon, trop semblable à la sienne
Après la visite "chaste et amicale" d'Iceman, tu nous concoctes ici une entrevue plus electrique, avec plus de tension entre Lisbon et Jane. MAis peut-il en être autrement entre ces 2 là?
je tiens tout de même à saluer la pertinente observation de notre Mr Mentalist, fort pour comprendre les gens. En voyant Lisbon dans cet état, en crise de rire et une bouteille à la main, voulant jouer à cache-cahce dans la baignoire, habillée, il en conclut admirablementl a réplique suivante
De toute évidence, vous avez trop bu ""
Brillante déduction Mr Jane!
- " Un jour vous devrez reconnaître que vous avez besoin de moi": GLOUPS§§§ là moi je fonds...
"Il n’aimait pas la voir comme ça, ça ne lui ressemblait pas et ça l’inquiétait. Dans d’autres circonstances s’aurait pu être drôle… dans d’autres circonstances seulement."--> tu as parfaitement distillé le comique de la situation grotesque dans laquelle se trouve Lisbon (et sa chère bouteille) et le malheur que cela traduit en réalité. BRAVO!
- la harangue de Lisbon: OH MY GOD!!
En voilà une qui sait dire ce qui blesse. J'en avais mal pour notre Patou
et pourtant il reste là et surtout fait ce à quoi nous ne nous attendions pas ici: renoncer à sa vengeance
- la promesse: THE BEST MOMENT EVIDEMMENT!
"Jane l’enlaça de ses bras alors que les siens restaient ballants. Malgré tout, il renforça son étreinte non pour l’aider elle mais pour s’aider lui, pour se donner la force nécessaire de continuer sur cette route.
-Je ne le ferais pas, glissa-t-il à son oreille. Vous n’avez pas tué Martha… , il hésita, … Je ne le ferais pas moi non plus… Je…Je ne le tuerais pas… Je ne partirais pas Teresa… Je vous le promets."
--> NO COMMENT tant cela est PARFAIT!
-l'apaisement de Lisbon: c'est incroyable comme les seules paroles de Jane ont presque suffi à la dégriser après la colère, l'éclat, on retrouve le silence, le calme, la confession...la tendresse!
on ne peut pas faire plus JIsbon quand on y réfléchit
-"Je ne devrais pas vous demander ça Lisbon mais je pense que vous devez faire quelque chose pour lui et pour Ethan. Vous avez été là pour eux après la mort de vos parents alors ils auront foncièrement besoin de vous maintenant. Ne les laissez pas tomber, ne faites pas ce que j’ai failli faire…"
--> un Jane raisonnable face à une Lisbon qui fuit ses responsabilités..belle inversion des rôles, chapeau!
-l'incertitude finale: là encore, on voit Jane (qui fut maitre de l'entretien depuis le début de la scène) moins sûr de lui: à la fin il est pris d'hésitations et de doutes. Quant à Lisbon (affaiblie pendant tout le passage), elle recouvre qch qu'elle avait perdu: l'espoir qu'elle fonde en Patrick.
eh bien une fois encore je ne peux qu'applaudir et applaudir encore tant de talent! bravo à toi chère enjoy, vraiment bravo et merci.
Calypsoh- Inspecteur de police
- Personnage préféré : alors ça c'est dur: j'aime les gamineries de Jane, la loyauté de Lisbon; le flegme de Cho; l'humour de Rigsby et la douceur de Van Pelt!!!
Localisation : à côté de Bruno Heller pour lui tenir la main lors de la rédaction des prochains épisodes!!
Re: Affaire classée ^
Bon ben j'ai compris une chose avec toi je m'assois sur le par terre bien avant de lire le premier mot de tes nouveaux chapitres xD.
Mais là voir Lisbon comme ça, je trouve ça tellement plausible et c'est tellement bien écrit. Son désarroi, sa sensibilité à fleur de peau, le fait qu'elle se noie dans son chagrin (d'ailleurs ta phrase était superbement trouvée) et puis quand elle évoque Tommy, j'ai eu un petit pincement au coeur (il faut que je m'y fasse à ce qu'il n'apparaitra plus)
Puis l'affrontement Jane/Lisbon est absolument sublime, on sent la force de Lisbon contre toute aide et Jane qui se bat contre vent et marées. Et sa colère contre tous le monde, là je dois dire que j'ai eu un sentiment de peine profonde. Et puis je l'imagine bien comme ça pas avoir une douleur introvertie quand on vient la chercher.
Et puis la déclaration de Jane si je m'attendais à ça comme excuse, tu tapes fort une nouvelle fois. Tu m'amènes toujours où je ne m'y attends pas et je dois dire que j'adore cet effet de surprise , ce coté de ne pas tomber dans le prévisible.
Oh j'ai une lueur d'espoir on va revoir James et Ethan et je prie pour que j'ai raison mais bon avec ton coup de ne pas faire le prévisible j'ai un peu peur.
Et puis cette dernière phrase Là je dois dire que je fonds en la lisant
Mais là voir Lisbon comme ça, je trouve ça tellement plausible et c'est tellement bien écrit. Son désarroi, sa sensibilité à fleur de peau, le fait qu'elle se noie dans son chagrin (d'ailleurs ta phrase était superbement trouvée) et puis quand elle évoque Tommy, j'ai eu un petit pincement au coeur (il faut que je m'y fasse à ce qu'il n'apparaitra plus)
Puis l'affrontement Jane/Lisbon est absolument sublime, on sent la force de Lisbon contre toute aide et Jane qui se bat contre vent et marées. Et sa colère contre tous le monde, là je dois dire que j'ai eu un sentiment de peine profonde. Et puis je l'imagine bien comme ça pas avoir une douleur introvertie quand on vient la chercher.
Et puis la déclaration de Jane si je m'attendais à ça comme excuse, tu tapes fort une nouvelle fois. Tu m'amènes toujours où je ne m'y attends pas et je dois dire que j'adore cet effet de surprise , ce coté de ne pas tomber dans le prévisible.
Oh j'ai une lueur d'espoir on va revoir James et Ethan et je prie pour que j'ai raison mais bon avec ton coup de ne pas faire le prévisible j'ai un peu peur.
Et puis cette dernière phrase Là je dois dire que je fonds en la lisant
Daidi- Co-admin
- Personnage préféré : Lisbon
Re: Affaire classée ^
Je suis désolée, je me permet un petit remerciement collectif par manque de temps (oui je sais c'est mal, très maaaaaaal, pardon, pardon, pardon. Alors merci à Johel, Jisbon, Karya, Madmouse, Calypsoh et Daidi ;-)
Je tiens à préciser que les morceaux qui sont entre guillemets dans ce chapitre correspondent aux paroles (traduites) de I will be your mirror de Velvet Underground.
Le prochain chapitre devrait être en théorie, le dernier.
Chapitre XXIII
Aider James, dit Jimmy.
Objectif hautement réalisable…
Un mot, un seul : Efficacité
-Pff, soupira Teresa, qu’est-ce que je vais pouvoir lui dire ?
-Je n’en sais rien moi, faites comme d’habitude.
Teresa avala son café. Elle l’aimait noir avec une pointe de sucre. Le café était alors à la fois abrupt et doux. Jane lui buvait un thé, un thé aux saveurs indéchiffrable, un thé qui reste en bouche.
Autour de cette table s’unissait force et douceur, mystère et volupté.
-D’habitude, on fait semblant…
-C’est ce que vous avez fait à la mort de vos parents ? Vous avez fait semblant ?
-Non, soupira-t-elle…On en a parlé, ensuite on a fait semblant
-Alors parlez-en… mais ne faîtes pas semblant cette fois
-Vous pouvez parler, vous passez votre temps à faire semblant
-Faites ce que je dis, pas ce que je fais
-ça ne me dit toujours pas ce que je dois lui dire, maugréa-t-elle
-Je suis sûr que vous trouverez les mots. Mettez le juste sur la bonne voie.
-Hier, je me roulais au fond de ma baignoire, une bouteille à la main ; alors pour ce qui est de le mettre sur la bonne voie, ça me paraît un peu compromis… C’est ridicule, comment je pourrais l’aider, je ne sais même pas comment gérer ma propre douleur…
Jane la fixa surpris de cette révélation. Ses yeux d’abord étonnés, se firent généreux... Il lui tendit une douceur qu’elle attrapa mais il ne la lâcha pas. Il accrocha son regard.
-Occupez-vous de la sienne et laissez-moi m’occuper de la vôtre.
Lisbon troublée, avala difficilement son met. Que voulait-il dire ? Que comptait-t-il faire pour elle ? On ne pouvait rien faire pour elle.
-Vous devriez-vous préparer, la femme de James va nous attendre.
Lisbon hocha de la tête, silencieusement.
Se préparer, mécaniquement. Ne pas penser à ce retour difficile, ne pas penser aux âmes mortes, ne pas penser à la tristesse qui imprègne les pores de ma peau.
Elle enfila une robe. Une robe c’est joyeux, une robe c’est plein de vie. Elle s’offrit ce mensonge. Le miroir lui conta une autre histoire : yeux cernés, regard vide, épaules voutées, lèvres frémissantes.
Un sourire, on redresse les épaules, on fait ça pour ses frères. On cache ce cœur en bandoulière et on va de l’avant. On est forte.
En rejoignant Jane, elle fit presque illusion. Son regard était différent, pas de tricherie avec lui.
Le trajet fut silencieux à l’approche de Bakersville. Dans chaque paysage, derrière chaque colline, elle vit le visage de Tommy.
Là-bas au loin, une jeune fille et son petit frère se baladaient main dans la main, doux mirage d’une vie passée.
Lorsqu’elle vit sa caravane, elle détourna les yeux. Plus loin la maison de James, lui rappela sa mission.
Tu es là pour aider James.
Une inspiration… Une expiration, tout va bien…
Elle frappa à la porte et ce qu’elle vit la troubla. James, enjoué lui ouvrit la porte. Sa présence le percuta de plein fouet. Une demi-seconde son sourire s’évada… une demie seconde seulement. Une demi-seconde de vérité pour un siècle de mensonge. Il l’accueillit à bras ouvert, à renfort d’étreintes qu’elle jugea fausses. Sourires, rires…autant de maquillage inutile. Elle se prêta au jeu. Elle révèlerait ses cartes plus tard. Elle serra dans ses bras Mandy, la femme de James.
-Ne t’en fais pas, je vais arranger ça, lui murmura-t-elle à l’oreille.
Étrangement, l’assurance battait dans ses veines. Face à l’adversité, elle était meilleure. Elle serait gérer la situation.
-Qu’est-ce qui nous vaut votre visite ? demanda James
-J’ai quelque jours de repos, j’avais besoin d’être auprès de ma famille, ça ne te dérange pas au moins ?
-Non bien sûr que non
Encore un sourire forcé. Il était doué. Il ne lui avait encore jamais fait ce tour. Trop de morts sûrement.
Je vois clair dans ton jeu James.
-Mandy m’a dit que tu avais repris le travail
-Oui, tu sais ce que s’est…je dois partir d’ailleurs…
- Déjà?
-J’ai des heures à rattraper, mais on se voit plus tard…
La porte se ferma ainsi, sur ce visage déformé par un imposteur.
-Il n’a pas d’heure à rattraper, signala Jane
-Merci, ça je l’avais compris toute seule…Il m’évite
-Mais non, ne dis pas ça, sourit Mandy
-Je t’en prie Mandy, ça saute aux yeux
-Bon d’accord, peut-être qu’il t’évite un peu…
-Pourquoi papa t’évite ?, murmura Chloé
La jeune demoiselle se glissa dans les bras de sa tante.
-Hey ma chérie, comment vas-tu ?
-T’as pas répondu à ma question, pourquoi papa il t’évite ?
-Et bien parce que ton papa est triste à cause de Tommy et par ce qu’il ne veut pas que je le vois. Il veut jouer les grands costauds, tu comprends.
-Moi aussi, je suis triste, est-ce que je dois jouer les grands costauds ?
-non, ria Lisbon, non tu n’as pas besoin de jouer les grands costauds. Quand tu es triste, il faut juste que tu en parles, c’est d’accord ?
-C’est d’accord! Et pour papa tu vas faire quoi ?
-ça tu ne dois pas y penser, dis-toi juste que tout ira très bien. Maintenant, si tu le veux bien Tata voudrait parler à maman et à Jane.
-D’accord.
Chloé enroula ses petites mains autour du cou de sa tante, elle resserra légèrement son étreinte.
-Tout va s’arranger tata, lui murmura-t-elle à l’oreille
Puis, elle s’échappa, heureuse, en gloussant. Bon sang, l’entendre rire était si bon.
-Comment as-tu fait pour élever une petite fille aussi merveilleuse ?
-Un jour, je te donnerais la recette...
Mandy lui offrit un sourire complice. Elle regretta ses absences à Noël et Thanksgiving. Mandy aurait pu être une amie si elle avait fait un effort. Maintenant, elle était une alliée.
-Pourquoi fait-il ça ? demanda Mandy, Je ne comprends pas, est-ce qu’il était comme ça après la mort de vos parents ?
-Non,
-Votre mari a beaucoup perdu Mandy, intervint Jane, je suppose que c’est plus facile ainsi. Ce qui se cache derrière le masque est bien plus terrifiant que ce que vous voyez.
Teresa échangea un regard avec lui. Il se basait sur son expérience personnelle. Son regard à elle était perçant. Elle cherchait la faille. Elle cherchait l’homme sous la carapace. De temps en temps, elle le voyait apparaître tel un fantôme. Plus, souvent... dernièrement.
-Que voulez-vous dire ?
-Et bien, il y’a la douleur, la culpabilité, la haine de soi…
- mais pourquoi ?
-Il ne l’a pas sauvé…Il n’a pas sauvé Tommy
Le visage de mandy s’effilocha. Était-ce réellement possible, se pouvait-il que James sous airs détendus se sente en réalité responsable ?
-Ne t’inquiètes pas, la rassura Teresa. Je lui montrerais qu’il n’y est pour rien.
« Je serai ton miroir
Je refléterai ce que tu es, au cas où tu ne le saurais pas »
- Vas lui parler maintenant je t’en prie, je vais appeler son patron, il aime beaucoup James, il comprendra
- Très bien, Jane ?
-C’est bon ne vous inquiétez pas pour moi, je vais voir si je trouve Ethan
-Ok, à nous deux James !
Elle attrapa son téléphone et composa son numéro.
-Teresa ?
-Oui James, dit est-ce que tu pourrais me retrouver à côté de la maison des Sugsburry ? Tu sais cette maison isolée sur la colline où on jouait quand on était gosse.
-Heu, je travaille là
-Mandy va arranger ça avec ton patron…
-Je ne crois pas…
-C’est un ordre James, coupa-t-elle
-Je n’ai plus 10 ans Teresa
- Tu n’es peut-être pas mineur mais je suis encore ta sœur aînée alors tu as deux options soit tu t’y rends par toi-même, soit je t’y traine par la peau des fesses!
Son discours fut ponctué par un silence.
-C’est bien ce que je pensais. Dans une demi-heure, sur la colline, je t’attends.
Elle raccrocha un sourire aux lèvres.
-Permettez-moi de vous dire que vous êtes une sœur diabolique Teresa
-Je sais Jane, je sais !
Arrivée sur la colline, les souvenirs affluèrent. Cette colline c’était l’histoire d’une épopée connut par la seule famille Lisbon. Cette colline c’était des heures de jeux, de ravissement et d’angoisse.
Elle s’installa dans l’herbe qu’elle caressa du bout des doigts. Elle se sentait étrangement paisible. La vue de ce versant était magnifique. Sous ses yeux se déployait une végétation dense.
Lorsque James s’installa à côté d’elle dans un calme olympien, elle profita d’abord du silence. Le bruissement des feuilles berça cet échange qui n’avait pas commencé.
-C’est magnifique, murmura-t-elle
-C’est vrai…
-j’adorais cet endroit quand nous étions petit
-Est-ce que tout va bien Teresa ?
Un sourire glissa sur son visage.
-Je te retourne la question James…
-Je ne comprend pas
-Mandy s’inquiète pour toi… Je m’inquiète pour toi
-Mandy se fait des soucis pour rien, je vais très bien, sourit-il
-Tu n’as pas lâché prise une seule fois depuis sa mort James. Tu es resté de marbre à l’hôpital, tu es resté de marbre à l’enterrement, ça ne te ressemble pas.
-J’ai encaissé le choc, Teresa. Je suis passé au-dessus de tout ça, je vais bien, je travaille, je vis ma vie. Tu t’inquiètes pour rien.
-Mandy dit que tu ne parles jamais de lui, ce n’est pas normal.
-Et pourquoi Mandy ne me dis pas tout ça à moi ?!
-Oh je t’en prie ne la blâme pas, elle n’y est pour rien. Elle fait ce qu’elle peut pour t’aider.
-Je n’ai pas besoin d’être aidé, tu ne gères peut-être pas la douleur mais je compose très bien avec. Fin de la conversation.
Il perdait son calme. James ne perdait jamais son calme avec elle. Tommy oui, Ethan aussi mais pas James. Elle était sur la corde sensible. Les mots étaient presque blessants mais ils étaient déjà moins travaillés, plus bruts. Il fallait qu’elle creuse encore.
-Tu te mens à toi-même et tu le sais très bien. Tu ne sais pas plus gérer la douleur que moi parce que cette douleur elle est irréaliste. Tu as juste choisi de l’ignorer parce que tu as peur de la comprendre. Tu as peur de comprendre combien tu aimais Tommy mais c’est là devant toi James, regardes cette colline souviens toi comme on s’amusait ensemble. Souviens de toi des rires de Tommy, de nos rires. C’est chez nous James, tu ne peux pas oublier ça, tu ne peux pas oublier Tommy.
« Je serai le vent, la pluie et le coucher de soleil
La lumière à ta porte qui te montre que tu es chez toi »
-Je rentre !
-Non, le stoppa-t-elle, tu ne rentres pas, pas tant que tu porteras ce foutu masque. Tu crois que je ne le vois pas, tu crois vraiment que je vais tomber dans le panneau. Je travaille depuis plus de 7 ans avec quelqu’un qui porte un masque, je ne le supporterais pas venant de toi alors hurle si tu le veux, détruit tout, pleure, fais ce qui te chante mais montres- moi ce qui se cache sous cette carapace.
-Tu veux savoir ce qui se cache sous ma carapace ? Mais que se cache-t-il sous ta carapace ?! Depuis qu’on est gosse tu joues les filles fortes. Tu fais tout pour garder le contrôle alors que se cache-t-il sous la tienne. Pourquoi est-ce que tu ressens le besoin de tout régenter comme ça Teresa ? Pourquoi est-ce que tu ne me laisses pas tranquille ?!
-Parce que tu es mon frère ! Si Ethan était à ta place qu’est-ce que tu ferais pour lui ? Si j’étais à ta place qu’est-ce que tu ferais pour moi ?
-Si tu étais à ma place, tu ne me laisserais rien faire pour toi
-alors ne fais pas les mêmes erreurs que moi, murmura-t-elle
James s’avança aux abords de la colline. Il soupira, ce combat-là était éprouvant. Teresa l’interpréta comme un signe de faiblesse. Elle gagnait du terrain. Cette conversation-là n’était pas fausse, elle était tranchante de vérité.
-Je ne peux pas… Je ne peux pas lâcher prise. Si je lâche prise ça signifie qu’il est réellement mort.
-Il est réellement mort James, Tommy est mort.
Ses poumons étaient en feu, sa gorge serrée. Son cœur s’emballait.
-Pourquoi ? Qu’est-ce qu’on a loupé ?
Teresa soupira, un sourire triste se grava sur son visage.
-Tu te souviens quand Tommy prenait sa bicyclette et qu’il venait ici ? Maman rageait parce qu’il était incontrôlable. Il passait son temps à s’élancer du haut de la colline, ses pieds quittés les pédales et il se laissait transporter. Je l’entends encore crier « Je vole maman, je vole ! »
-Il se prenait pour Icare
-Un jour maman m’a confié Tommy. On était tous les quatre. Tommy a voulu descendre la colline, j’ai refusé mais il ne m’a pas écouté. Il s’est cassé le bras.
-Je me souviens de ça, tu t’es excusée pendant des jours.
-Je n’étais pas responsable…C’était un accident. Tu n’es pas responsable de ce qui est arrivé à Tommy James
-J’aurais dû l’arrêter, Tommy a toujours été si incontrôlable… Je l’ai pourtant laissé partir devant. C’était inconscient ! Je n’ai pas pensé aux conséquences. Dans le fond, j’ai dû trouver ça mieux, lui l’alcoolique en première ligne, moi le père de famille derrière ! Je suis un monstre Teresa.
« Quand tu penses que la nuit a vu ton esprit
Qu'à l'intérieur tu es tordu et méchant
Laisse-moi te montrer que tu es aveugle
S'il te plait baisse tes mains
Parce que je te vois »
-Tu n’es pas comme ça James, tu n’es pas un monstre, tu es un type bien. Tu ne pouvais pas savoir qu’il s’élancerait dans les escaliers sans réfléchir et par-dessus tu ne pouvais pas savoir que Martha tirerait.
« Je trouve ça dur de croire que tu ne sache pas
La beauté que tu es
Mais si tu ne le sais pas, laisse-moi être tes yeux
Une main dans ton obscurité, alors tu ne seras pas effrayé
Je serai ton miroir, je refléterai ce que tu es »
-Tu as toujours été le plus réfléchi, le plus calme. Maman disait de toi « voilà un homme dont le cœur sera doux » et elle avait raison. Tommy était cassé, il était brisé. Il s’est éloigné de nous mais il t’admirait, il t’admirait tant…
James ferma les yeux, soudain dévasté.
Teresa se glissa dans ses bras.
-ça va aller, murmura-t-elle.
Lorsqu'il rouvrit les yeux se fut pour observer la colline. Tommy avait volé une fois de trop, il était libre maintenant.
Je tiens à préciser que les morceaux qui sont entre guillemets dans ce chapitre correspondent aux paroles (traduites) de I will be your mirror de Velvet Underground.
Le prochain chapitre devrait être en théorie, le dernier.
Chapitre XXIII
Aider James, dit Jimmy.
Objectif hautement réalisable…
Un mot, un seul : Efficacité
-Pff, soupira Teresa, qu’est-ce que je vais pouvoir lui dire ?
-Je n’en sais rien moi, faites comme d’habitude.
Teresa avala son café. Elle l’aimait noir avec une pointe de sucre. Le café était alors à la fois abrupt et doux. Jane lui buvait un thé, un thé aux saveurs indéchiffrable, un thé qui reste en bouche.
Autour de cette table s’unissait force et douceur, mystère et volupté.
-D’habitude, on fait semblant…
-C’est ce que vous avez fait à la mort de vos parents ? Vous avez fait semblant ?
-Non, soupira-t-elle…On en a parlé, ensuite on a fait semblant
-Alors parlez-en… mais ne faîtes pas semblant cette fois
-Vous pouvez parler, vous passez votre temps à faire semblant
-Faites ce que je dis, pas ce que je fais
-ça ne me dit toujours pas ce que je dois lui dire, maugréa-t-elle
-Je suis sûr que vous trouverez les mots. Mettez le juste sur la bonne voie.
-Hier, je me roulais au fond de ma baignoire, une bouteille à la main ; alors pour ce qui est de le mettre sur la bonne voie, ça me paraît un peu compromis… C’est ridicule, comment je pourrais l’aider, je ne sais même pas comment gérer ma propre douleur…
Jane la fixa surpris de cette révélation. Ses yeux d’abord étonnés, se firent généreux... Il lui tendit une douceur qu’elle attrapa mais il ne la lâcha pas. Il accrocha son regard.
-Occupez-vous de la sienne et laissez-moi m’occuper de la vôtre.
Lisbon troublée, avala difficilement son met. Que voulait-il dire ? Que comptait-t-il faire pour elle ? On ne pouvait rien faire pour elle.
-Vous devriez-vous préparer, la femme de James va nous attendre.
Lisbon hocha de la tête, silencieusement.
Se préparer, mécaniquement. Ne pas penser à ce retour difficile, ne pas penser aux âmes mortes, ne pas penser à la tristesse qui imprègne les pores de ma peau.
Elle enfila une robe. Une robe c’est joyeux, une robe c’est plein de vie. Elle s’offrit ce mensonge. Le miroir lui conta une autre histoire : yeux cernés, regard vide, épaules voutées, lèvres frémissantes.
Un sourire, on redresse les épaules, on fait ça pour ses frères. On cache ce cœur en bandoulière et on va de l’avant. On est forte.
En rejoignant Jane, elle fit presque illusion. Son regard était différent, pas de tricherie avec lui.
Le trajet fut silencieux à l’approche de Bakersville. Dans chaque paysage, derrière chaque colline, elle vit le visage de Tommy.
Là-bas au loin, une jeune fille et son petit frère se baladaient main dans la main, doux mirage d’une vie passée.
Lorsqu’elle vit sa caravane, elle détourna les yeux. Plus loin la maison de James, lui rappela sa mission.
Tu es là pour aider James.
Une inspiration… Une expiration, tout va bien…
Elle frappa à la porte et ce qu’elle vit la troubla. James, enjoué lui ouvrit la porte. Sa présence le percuta de plein fouet. Une demi-seconde son sourire s’évada… une demie seconde seulement. Une demi-seconde de vérité pour un siècle de mensonge. Il l’accueillit à bras ouvert, à renfort d’étreintes qu’elle jugea fausses. Sourires, rires…autant de maquillage inutile. Elle se prêta au jeu. Elle révèlerait ses cartes plus tard. Elle serra dans ses bras Mandy, la femme de James.
-Ne t’en fais pas, je vais arranger ça, lui murmura-t-elle à l’oreille.
Étrangement, l’assurance battait dans ses veines. Face à l’adversité, elle était meilleure. Elle serait gérer la situation.
-Qu’est-ce qui nous vaut votre visite ? demanda James
-J’ai quelque jours de repos, j’avais besoin d’être auprès de ma famille, ça ne te dérange pas au moins ?
-Non bien sûr que non
Encore un sourire forcé. Il était doué. Il ne lui avait encore jamais fait ce tour. Trop de morts sûrement.
Je vois clair dans ton jeu James.
-Mandy m’a dit que tu avais repris le travail
-Oui, tu sais ce que s’est…je dois partir d’ailleurs…
- Déjà?
-J’ai des heures à rattraper, mais on se voit plus tard…
La porte se ferma ainsi, sur ce visage déformé par un imposteur.
-Il n’a pas d’heure à rattraper, signala Jane
-Merci, ça je l’avais compris toute seule…Il m’évite
-Mais non, ne dis pas ça, sourit Mandy
-Je t’en prie Mandy, ça saute aux yeux
-Bon d’accord, peut-être qu’il t’évite un peu…
-Pourquoi papa t’évite ?, murmura Chloé
La jeune demoiselle se glissa dans les bras de sa tante.
-Hey ma chérie, comment vas-tu ?
-T’as pas répondu à ma question, pourquoi papa il t’évite ?
-Et bien parce que ton papa est triste à cause de Tommy et par ce qu’il ne veut pas que je le vois. Il veut jouer les grands costauds, tu comprends.
-Moi aussi, je suis triste, est-ce que je dois jouer les grands costauds ?
-non, ria Lisbon, non tu n’as pas besoin de jouer les grands costauds. Quand tu es triste, il faut juste que tu en parles, c’est d’accord ?
-C’est d’accord! Et pour papa tu vas faire quoi ?
-ça tu ne dois pas y penser, dis-toi juste que tout ira très bien. Maintenant, si tu le veux bien Tata voudrait parler à maman et à Jane.
-D’accord.
Chloé enroula ses petites mains autour du cou de sa tante, elle resserra légèrement son étreinte.
-Tout va s’arranger tata, lui murmura-t-elle à l’oreille
Puis, elle s’échappa, heureuse, en gloussant. Bon sang, l’entendre rire était si bon.
-Comment as-tu fait pour élever une petite fille aussi merveilleuse ?
-Un jour, je te donnerais la recette...
Mandy lui offrit un sourire complice. Elle regretta ses absences à Noël et Thanksgiving. Mandy aurait pu être une amie si elle avait fait un effort. Maintenant, elle était une alliée.
-Pourquoi fait-il ça ? demanda Mandy, Je ne comprends pas, est-ce qu’il était comme ça après la mort de vos parents ?
-Non,
-Votre mari a beaucoup perdu Mandy, intervint Jane, je suppose que c’est plus facile ainsi. Ce qui se cache derrière le masque est bien plus terrifiant que ce que vous voyez.
Teresa échangea un regard avec lui. Il se basait sur son expérience personnelle. Son regard à elle était perçant. Elle cherchait la faille. Elle cherchait l’homme sous la carapace. De temps en temps, elle le voyait apparaître tel un fantôme. Plus, souvent... dernièrement.
-Que voulez-vous dire ?
-Et bien, il y’a la douleur, la culpabilité, la haine de soi…
- mais pourquoi ?
-Il ne l’a pas sauvé…Il n’a pas sauvé Tommy
Le visage de mandy s’effilocha. Était-ce réellement possible, se pouvait-il que James sous airs détendus se sente en réalité responsable ?
-Ne t’inquiètes pas, la rassura Teresa. Je lui montrerais qu’il n’y est pour rien.
« Je serai ton miroir
Je refléterai ce que tu es, au cas où tu ne le saurais pas »
- Vas lui parler maintenant je t’en prie, je vais appeler son patron, il aime beaucoup James, il comprendra
- Très bien, Jane ?
-C’est bon ne vous inquiétez pas pour moi, je vais voir si je trouve Ethan
-Ok, à nous deux James !
Elle attrapa son téléphone et composa son numéro.
-Teresa ?
-Oui James, dit est-ce que tu pourrais me retrouver à côté de la maison des Sugsburry ? Tu sais cette maison isolée sur la colline où on jouait quand on était gosse.
-Heu, je travaille là
-Mandy va arranger ça avec ton patron…
-Je ne crois pas…
-C’est un ordre James, coupa-t-elle
-Je n’ai plus 10 ans Teresa
- Tu n’es peut-être pas mineur mais je suis encore ta sœur aînée alors tu as deux options soit tu t’y rends par toi-même, soit je t’y traine par la peau des fesses!
Son discours fut ponctué par un silence.
-C’est bien ce que je pensais. Dans une demi-heure, sur la colline, je t’attends.
Elle raccrocha un sourire aux lèvres.
-Permettez-moi de vous dire que vous êtes une sœur diabolique Teresa
-Je sais Jane, je sais !
Arrivée sur la colline, les souvenirs affluèrent. Cette colline c’était l’histoire d’une épopée connut par la seule famille Lisbon. Cette colline c’était des heures de jeux, de ravissement et d’angoisse.
Elle s’installa dans l’herbe qu’elle caressa du bout des doigts. Elle se sentait étrangement paisible. La vue de ce versant était magnifique. Sous ses yeux se déployait une végétation dense.
Lorsque James s’installa à côté d’elle dans un calme olympien, elle profita d’abord du silence. Le bruissement des feuilles berça cet échange qui n’avait pas commencé.
-C’est magnifique, murmura-t-elle
-C’est vrai…
-j’adorais cet endroit quand nous étions petit
-Est-ce que tout va bien Teresa ?
Un sourire glissa sur son visage.
-Je te retourne la question James…
-Je ne comprend pas
-Mandy s’inquiète pour toi… Je m’inquiète pour toi
-Mandy se fait des soucis pour rien, je vais très bien, sourit-il
-Tu n’as pas lâché prise une seule fois depuis sa mort James. Tu es resté de marbre à l’hôpital, tu es resté de marbre à l’enterrement, ça ne te ressemble pas.
-J’ai encaissé le choc, Teresa. Je suis passé au-dessus de tout ça, je vais bien, je travaille, je vis ma vie. Tu t’inquiètes pour rien.
-Mandy dit que tu ne parles jamais de lui, ce n’est pas normal.
-Et pourquoi Mandy ne me dis pas tout ça à moi ?!
-Oh je t’en prie ne la blâme pas, elle n’y est pour rien. Elle fait ce qu’elle peut pour t’aider.
-Je n’ai pas besoin d’être aidé, tu ne gères peut-être pas la douleur mais je compose très bien avec. Fin de la conversation.
Il perdait son calme. James ne perdait jamais son calme avec elle. Tommy oui, Ethan aussi mais pas James. Elle était sur la corde sensible. Les mots étaient presque blessants mais ils étaient déjà moins travaillés, plus bruts. Il fallait qu’elle creuse encore.
-Tu te mens à toi-même et tu le sais très bien. Tu ne sais pas plus gérer la douleur que moi parce que cette douleur elle est irréaliste. Tu as juste choisi de l’ignorer parce que tu as peur de la comprendre. Tu as peur de comprendre combien tu aimais Tommy mais c’est là devant toi James, regardes cette colline souviens toi comme on s’amusait ensemble. Souviens de toi des rires de Tommy, de nos rires. C’est chez nous James, tu ne peux pas oublier ça, tu ne peux pas oublier Tommy.
« Je serai le vent, la pluie et le coucher de soleil
La lumière à ta porte qui te montre que tu es chez toi »
-Je rentre !
-Non, le stoppa-t-elle, tu ne rentres pas, pas tant que tu porteras ce foutu masque. Tu crois que je ne le vois pas, tu crois vraiment que je vais tomber dans le panneau. Je travaille depuis plus de 7 ans avec quelqu’un qui porte un masque, je ne le supporterais pas venant de toi alors hurle si tu le veux, détruit tout, pleure, fais ce qui te chante mais montres- moi ce qui se cache sous cette carapace.
-Tu veux savoir ce qui se cache sous ma carapace ? Mais que se cache-t-il sous ta carapace ?! Depuis qu’on est gosse tu joues les filles fortes. Tu fais tout pour garder le contrôle alors que se cache-t-il sous la tienne. Pourquoi est-ce que tu ressens le besoin de tout régenter comme ça Teresa ? Pourquoi est-ce que tu ne me laisses pas tranquille ?!
-Parce que tu es mon frère ! Si Ethan était à ta place qu’est-ce que tu ferais pour lui ? Si j’étais à ta place qu’est-ce que tu ferais pour moi ?
-Si tu étais à ma place, tu ne me laisserais rien faire pour toi
-alors ne fais pas les mêmes erreurs que moi, murmura-t-elle
James s’avança aux abords de la colline. Il soupira, ce combat-là était éprouvant. Teresa l’interpréta comme un signe de faiblesse. Elle gagnait du terrain. Cette conversation-là n’était pas fausse, elle était tranchante de vérité.
-Je ne peux pas… Je ne peux pas lâcher prise. Si je lâche prise ça signifie qu’il est réellement mort.
-Il est réellement mort James, Tommy est mort.
Ses poumons étaient en feu, sa gorge serrée. Son cœur s’emballait.
-Pourquoi ? Qu’est-ce qu’on a loupé ?
Teresa soupira, un sourire triste se grava sur son visage.
-Tu te souviens quand Tommy prenait sa bicyclette et qu’il venait ici ? Maman rageait parce qu’il était incontrôlable. Il passait son temps à s’élancer du haut de la colline, ses pieds quittés les pédales et il se laissait transporter. Je l’entends encore crier « Je vole maman, je vole ! »
-Il se prenait pour Icare
-Un jour maman m’a confié Tommy. On était tous les quatre. Tommy a voulu descendre la colline, j’ai refusé mais il ne m’a pas écouté. Il s’est cassé le bras.
-Je me souviens de ça, tu t’es excusée pendant des jours.
-Je n’étais pas responsable…C’était un accident. Tu n’es pas responsable de ce qui est arrivé à Tommy James
-J’aurais dû l’arrêter, Tommy a toujours été si incontrôlable… Je l’ai pourtant laissé partir devant. C’était inconscient ! Je n’ai pas pensé aux conséquences. Dans le fond, j’ai dû trouver ça mieux, lui l’alcoolique en première ligne, moi le père de famille derrière ! Je suis un monstre Teresa.
« Quand tu penses que la nuit a vu ton esprit
Qu'à l'intérieur tu es tordu et méchant
Laisse-moi te montrer que tu es aveugle
S'il te plait baisse tes mains
Parce que je te vois »
-Tu n’es pas comme ça James, tu n’es pas un monstre, tu es un type bien. Tu ne pouvais pas savoir qu’il s’élancerait dans les escaliers sans réfléchir et par-dessus tu ne pouvais pas savoir que Martha tirerait.
« Je trouve ça dur de croire que tu ne sache pas
La beauté que tu es
Mais si tu ne le sais pas, laisse-moi être tes yeux
Une main dans ton obscurité, alors tu ne seras pas effrayé
Je serai ton miroir, je refléterai ce que tu es »
-Tu as toujours été le plus réfléchi, le plus calme. Maman disait de toi « voilà un homme dont le cœur sera doux » et elle avait raison. Tommy était cassé, il était brisé. Il s’est éloigné de nous mais il t’admirait, il t’admirait tant…
James ferma les yeux, soudain dévasté.
Teresa se glissa dans ses bras.
-ça va aller, murmura-t-elle.
Lorsqu'il rouvrit les yeux se fut pour observer la colline. Tommy avait volé une fois de trop, il était libre maintenant.
enjoy- Inspecteur de police
Re: Affaire classée ^
quel chapitre !
Jane toujours discret mais présent dont le masque semble se fissurer de plus en plus...
Cet échange entre Lisbon et son frère, cette souffrance qu'on ose pas s'avouer, cette perte que l'on ne veut pas admettre
Et cette reconnaissance finale
Jane toujours discret mais présent dont le masque semble se fissurer de plus en plus...
Cet échange entre Lisbon et son frère, cette souffrance qu'on ose pas s'avouer, cette perte que l'on ne veut pas admettre
Et cette reconnaissance finale
enjoy a écrit:Tommy avait volé une fois de trop, il était libre maintenant.
Johel- In Jane we trust
- Personnage préféré : Jane et Cho
Loisirs : Lecture, ciné, jeux vidéo et suuuurf !
Localisation : près de l'océan
Re: Affaire classée ^
Pff, que dire, que dire. Je ne sais pas trouver les mots qu'il faut. Moi aussi j'étais un peu comme James, je me voilais la face sur la mort de Tommy mais il faut que je me fasse une raison.
Mais revenons à ce chapitre, la phrase de Jane à Lisbon sur le fait qu'il s'occupera de sa douleur est vraiment très belle, tout en retenue comme leur relation, c'est beau à lire.
Oh et qu'est ce qu'elle est touchante Chloé
Et puis la confrontation Lisbon/ James, c'est fort, c'est du pur bonheur la façon dont tu manies les émotions car là la façon dont tu arrives à faire craquer James avec l'abnégation de Lisbon. Bref, j'ai beaucoup apprécié cette scène avec les retours en arrière sur leur passé car ces souvenirs rendent la scène encore plus touchante pour moi.
Puis je ne sais pas si c'est fait exprès mais j'aime beaucoup le fait que Jane appelle Lisbon par son prénom et qu'elle ne change rien. C'est je trouve typiquement ce que l'on peut voir dans la série.
Bref, ça va être dur de dire aurevoir à cette fic mais il faut bien une fin.
Mais revenons à ce chapitre, la phrase de Jane à Lisbon sur le fait qu'il s'occupera de sa douleur est vraiment très belle, tout en retenue comme leur relation, c'est beau à lire.
Oh et qu'est ce qu'elle est touchante Chloé
Et puis la confrontation Lisbon/ James, c'est fort, c'est du pur bonheur la façon dont tu manies les émotions car là la façon dont tu arrives à faire craquer James avec l'abnégation de Lisbon. Bref, j'ai beaucoup apprécié cette scène avec les retours en arrière sur leur passé car ces souvenirs rendent la scène encore plus touchante pour moi.
Puis je ne sais pas si c'est fait exprès mais j'aime beaucoup le fait que Jane appelle Lisbon par son prénom et qu'elle ne change rien. C'est je trouve typiquement ce que l'on peut voir dans la série.
Bref, ça va être dur de dire aurevoir à cette fic mais il faut bien une fin.
Daidi- Co-admin
- Personnage préféré : Lisbon
Re: Affaire classée ^
Mon Dieu, ce chapitre tout en émotion
Il est génial. Vraiment. De la tristesse, du soutien, de la fraternité, du deuil et de l'espoir.
La façon dont Jane se mêle à la famille de Lisbon, comme s'il avait toujours était là. Je sais que c'est son travail, mais il y a quelque chose en plus, non ?
Chloé: Mon coup de cœur du jour (et pas seulement parce que c'est mon prénom à moi, elle est trognonne cette gamine ^^)
La tristesse de James, et son masque si comparable à celui de sa sœur à cet instant. Et les paroles de Teresa, si pleines de vérité, si belles est émouvantes.
Ils ont besoin les uns des autres, et je trouve que dans ce chapitres, tu montres plus. Ils se soutiennent les uns les autres, et ça, c'est juste extraordinaire après un drame.
Il est génial. Vraiment. De la tristesse, du soutien, de la fraternité, du deuil et de l'espoir.
La façon dont Jane se mêle à la famille de Lisbon, comme s'il avait toujours était là. Je sais que c'est son travail, mais il y a quelque chose en plus, non ?
Chloé: Mon coup de cœur du jour (et pas seulement parce que c'est mon prénom à moi, elle est trognonne cette gamine ^^)
La tristesse de James, et son masque si comparable à celui de sa sœur à cet instant. Et les paroles de Teresa, si pleines de vérité, si belles est émouvantes.
Ils ont besoin les uns des autres, et je trouve que dans ce chapitres, tu montres plus. Ils se soutiennent les uns les autres, et ça, c'est juste extraordinaire après un drame.
Karya- Gardien du parking
Re: Affaire classée ^
coup de coeur pour ce chapitre ! la comparaison entre James et jane est pas mal, j'ai bien aimé
Jane est la pour Lisbon et elle est la pour James
bref un chapitre GENIAL !!!
VLS !!! VLS !!! VLS !!!
Jane est la pour Lisbon et elle est la pour James
bref un chapitre GENIAL !!!
VLS !!! VLS !!! VLS !!!
Jiisbon- Stagiaire au CBI
- Personnage préféré : Lisbon & Jane
Localisation : N'importe où, tant que qu'il y a du soleil
Re: Affaire classée ^
Merci Johel, je suis contente que la dernière phrase du précédent chapitre t'ai plu, c'est une de celles qui m'est cher alors ça me touche d'autant plus! Merci encore pour chaque reviews, vraiment! (Mille fois!!!!)
Merci pour tout Daidi, à chaque fois tu arrives à me toucher et à vrai dire, mes remerciements me paraissent toujours un peu plats à côté! Je suis encore désolée pour Tommy, j'espère qu' un jour tu me pardonneras lol. Peut-être qu'un jour Tommy reviendra dans une autre fiction sous les mêmes traits qui sait...! Encore merci, je n'ai pas encore trouvé le synonyme qui marque un degré de gratitude un peu plus élevé mais un jour je trouverais!
Merci Karya, j'aime la manière dont tu vois les choses, et la manière dont tu as perçu le texte, quelque part ça me donne l'impression d'avoir su retranscrire ce que à ce moment là je voulais retranscrire. ça me rassure et c'est motivant pour la suite (et fin pour le coup). J'ai adoré créer le personnage de Chloé, la force des enfants dans les situations difficiles m'impressionne toujours. Leur innocence rend tout plus léger, je voulais un peu de cette innocence dans cette fic. (PS: J'adore ton prénom!)
jiisbon: Merciiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii, heureuse que t'ai eu un coup de coeur pour le chapitre!!! Merci pour tes encouragements et voilà la suite ;-)
Chapitre XXIV
Terasa ramenait James à la maison… dans tous les sens du terme. Elle les avait toujours tous ramené à la maison. Le savait-elle ? Elle ne l’observait pas, elle fixait la route. Elle semblait apaisée. Un poids avait quitté ses épaules.
La douleur était moins brute parce que James serait là, parce que sa famille serait là. Elle entrevoyait un espoir, léger, certes, mais un espoir quand même.
En tant que flic, on lui avait enseigné les étapes du deuil : Déni, colère, marchandage, tristesse, acception.
Chez elle, le processus n’avait jamais été linéaire, elle voguait d’un sentiment à l’autre et pour la première fois elle avait touché du doigt l’acception. Alors oui, elle ferait des retours en arrière ; elle connaîtrait encore la colère, elle connaîtrait encore la tristesse mais aujourd’hui elle avait vu ce que pourrait être l’avenir. En demandant à James de comprendre cette mort, elle l’avait comprise elle-même, elle l’avait réalisée. Ça faisait mal mais elle avait accepté l’évidence.
Pour elle, dont la foi avait été bousculée, il y’avait malgré tout un après. Tommy avait un après. C’était peut-être stupide, c’était peut-être faux mais elle, elle y croyait. Peu importe alors, si c’était réel pourvu que ça rende la chose moins douloureuse, plus acceptable. Et pour le reste, ils feraient ensemble, ils soigneraient leurs blessures.
Cette fenêtre d’espoir, cette sensation de légèreté elle ne durerait pas alors elle respira, elle respira cette vague d’air frais profitant de cet entre-deux là.
Lorsqu’elle vit, en se garant, Jane et Ethan sur le perron, une bière à la main, cette sensation de légèreté s’ancra un peu plus profondément en elle. Tout avait l’air si normal. Chloé jouait dans le jardin sous le regard attentif de Mandy. Peut-être qu’un jour se serait ça la normalité. Peut-être qu’un jour cette vie sans Tommy ne serait pas douloureuse, peut-être qu’elle serait acceptable… encore et toujours ce mot ACCEPTABLE.
Jane s’inscrivait-il lui aussi dans cette normalité ? Étrangement, elle le comprenait au tableau. De loin, il la salua. Un petit geste à son attention, encore un. Un petit geste qui veut dire « coucou, content que tu sois revenu » mais un petit geste qui signifie aussi « hey comment ça va ? ». Elle pencha la tête et répondit à son tour par un sourire. Chez elle, ça voulait dire « ça va bien » ou « vous me faites rire mais je ne veux pas vous le dire ». Actuellement, ça voulait dire « ça va bien », « James ira bien ».
James marcha jusqu’à Mandy, il l’attrapa par la taille, glissa sa tête dans son cou et huma son odeur.
-Je suis tellement désolé. Merci, murmura-t-il à son oreille.
L’étreinte de Mandy se fit étouffante comme si depuis des semaines, elle ne l’avait pas vu. Elle oublia sa famille, elle oublia leurs regards rivés sur elle. Tout ce qui comptait à cet instant, c’était son mari. Elle voulait être là pour son mari. Elle voulait qu’il sente son amour, qu’il sache qu’elle serait toujours là pour lui. Elle l’avait promis quelques années plus tôt : « pour le meilleur et pour le pire ». Ils dépasseraient le pire et alors ils pourraient vivre le meilleur. Après le temps de la douleur resterait les moments de douceur, les matins de printemps, les sourires de Chloé. Elle lui donnerait des matins de Printemps. Chloé ferait le reste.
Chloé se jeta sur ses parents fidèle à la promesse implicite de sa mère.
-Papa, papa, t’es revenu ; cria-t-elle enjouée.
Son père la hissa alors dans ses bras.
-Oui ma chérie…
-ça va mieux, hein ? Parce que si ça va mieux peut-être que ce soir on aura droit à des hamburgers !
-ça va mieux, ria James et pour ce qui est des hamburgers on verra.
Il embrassa une dernière fois sa fille. Toute fière, elle courut jusqu’à Jane et elle tira sur sa veste.
-T’as vu, je te l’avais dit, tata c’est la meilleure !
-Oui, ria Jane, t’avais raison.
Toute fière de sa sagesse Chloé repartit en dansant. « J’avais raison », ria-t-elle en tourbillonnant sur elle-même.
Teresa embrassa son frère Ethan. Il la serra plus fort que d’habitude. Perdre quelqu’un c’est comprendre qu’on peut perdre les autres. On se sert alors plus fort. On se montre combien on s’aime et puis un jour on oublie. On oublie que ça peut arriver, le sort nous le rappelle alors. Elle n’oublierait plus. Elle profiterait de chaque étreinte, de chaque sourire, de chaque fête familiale. Elle avait trop souvent oublié…
Ethan disparut, seul Jane resta à côté d’elle fidèle au poste, comme si souvent ces derniers temps.
-Comment va-t-il ? demanda-t-elle
-Bien
-Vraiment ?
-Les choses sont difficiles, il a le sentiment de ne pas l’avoir assez connu, mais il ira bien. Vous avez fait du bon travail avec James.
-Comment le savez-vous, je ne vous ai même pas raconté comment ça s’est passé…
-Chloé me l’a dit, à sa manière
-Tata c’est la meilleure hein, ria Lisbon
-Vous l’êtes…
-Arrêtez-vous allez me mettre mal-à-l’aise, vous savez très bien que je déteste ça
-Faux, vous adorez ça !
-Jane, gronda-t-elle, un sourire en coin
-Très bien, très bien je capitule ! Mandy nous a invités à manger ce soir, j’ai dit oui.
-Tiens donc, vous avez dit oui…
-Est-ce que je n’aurais pas dû ?
-Non, non au contraire c’est juste que… oubliez ça, c’est très bien
C’est juste étrange pensa-t-elle. Il était si doué pour se faire apprécier, un tour de passe-passe et il vous avait dans la poche. Il connaissait sa famille depuis quelques semaines seulement et déjà il s’était adapté. Pas de faux semblant, espéra-t-elle. Chaque jour elle apprenait à faire confiance à Jane mais parfois elle doutait encore. C’était dans sa nature. Il ne cessait de lui prouver combien elle avait tort.
Lorsque pendant le diner des éclats de rires s’élevèrent, elle regarda l’assemblée. Hamburgers et décontraction étaient à la table. Elle était silencieuse pour sa part. Elle se plaisait à observer. Elle essayait de graver ces moments, histoire d’y penser quand elle irait mal. Son regard croisa celui de James. Ils partagèrent quelques secondes de silence. James lui offrit un sourire reconnaissant. Leurs yeux surplombèrent la table puis se rejoignirent encore. Silencieusement, Teresa comprit qu’elle et James étaient en train de conclure un pacte : Veiller ensemble sur cette famille.
Le repas se termina dehors. La soirée était chaude. Lisbon s’isola un peu. L’heure du départ approchait. Quelques semaines plus tôt, elle avait fui les lieux, aujourd’hui elle avait envie de rester. En s’éloignant, le sentiment de solitude la rattraperait. Pourtant, elle devait partir. Elle les embrassa tour à tour. L’ambiance jusqu’alors si légère se teinta de nuances. Ils en revenaient à la tristesse mais ils pourraient toujours s’attacher à des moments de ce genre. La seule larme qu’elle versa fut pour Chloé qui a grand renfort de tendresse la serra en sachant que ce câlin là devait être unique.
Jane à son tour les salua. Les poignées se firent chaleureuses. Mandy l’embrassa sur la joue et lui murmura des remerciements. Secrètement, Lisbon conserva cette image en mémoire. Ça la touchait que Jane se soit fondu parmi eux. Quelque part ça les liait un peu plus.
Jane prit le volant. A côté de lui, Lisbon retira une boite du vide poche, la boite faite par son père. Elle observa les photos. Elle observa Tommy. Elle observa son père qui finalement ne les avait pas abandonnés. Elle observa Jane et sa famille. A mi- mots elle le remercia. Il lui avait ouvert une porte de son passé, elle ne l’avait encore jamais remercié pour cela.
-Est-ce que ça signifie que je dois vous compter parmi les miens ?, osa-t-elle demander
Jane lui jeta un coup d’œil, ses mains étaient un peu moites. Il repensa aux paroles de James.
-C’était déjà le cas auparavant…
Arrivé à Sacramento, il la déposa mais il ne put repartir. Il frappa à sa porte. Elle était sur le palier étonnée de le voir encore là. Lui, ne savait pas quoi dire.
-James pense que ça a une signification…
-Pardon ?, demanda-t-elle
-Il sait que je veux renoncer à ma vengeance et il pense que ça a une signification. Est-ce que ça a une signification ? demanda-t-il incertain.
Teresa fut décontenancée par cette question qu’elle n’attendait pas.
-Je ne sais pas. Est-ce que s’en a une ?
Jane ria nerveusement. Elle ne l’avait jamais vu si mal à l’aise.
-Sincèrement, je n’en ai pas la moindre idée !
Cette conversation était-elle gênante ? Parce que là, tout de suite, elle se sentait gênée.
-Habituellement…, murmura Jane, quand une femme me…
-Jane, coupa-t-elle précipitamment, vous êtes sûr de vouloir avoir heu cette conversation ?
-Quelle conversation ?
-Et bien, je ne sais pas, cette conversation. Je veux dire il est tard, je suis fatiguée, vous êtes fatigué, le dernier mois a été pour le moins mouvementé, peut-être qu’on devrait parler de tout ça plus tard, vous voyez ?
-Oui, oui bien sûr vous avez raison ! se rattrapa-t-il
-Bonne nuit Jane.
La porte se referma sur lui lorsqu’il la stoppa.
-Est-ce que cette conversation vous effraie ? Non parce que j’ai le sentiment qu’elle vous effraie…Ce qui la rend pour le coup importante.
-Je, quoi, non cette conversation ne m’effraie absolument pas ! nia-t-elle. Pourquoi m’effraierait-elle ?
-Alors laissez-moi rentrer et finissons là Teresa.
Lisbon se tortilla quelques secondes. Gentiment, il poussa la porte et elle n’opposa pas trop de résistance. Il s’installa dans le canapé mais elle, resta à sa place. Jugeant cette distance préférable. AU PIRE, elle pourrait toujours fuir en courant.
-Ok, commença Jane sans la regarder, donc je disais, quand habituellement une femme me… me plaît
Lisbon grimaça, OH MON DIEU, pensa-t-elle, je déteste déjà cette conversation.
-Je, mon alliance me… je n’arrête pas de penser à mon alliance, bafouilla-t-il
-Ok, donc je résume, reprit Lisbon sceptique, quand une femme vous plaît vous pensez à votre alliance…
Où voulait-il en venir ?
-Ce n’est pas le cas avec vous, précisa-t-il
Bizarrement, elle ne s’attendait pas à ça…
-Heu, très bien…Rassurez-vous, je ne le prends pas mal…
-Pourtant, jamais avant je n’aurais renoncé à ma vengeance.
Ok là, elle commençait à avoir la migraine. Était-elle la seule à ne pas comprendre où se perdait-il lui-même dans son raisonnement ?
-Et d’après James ça a son importance n’est-ce pas ? Questionna-t-elle. Nous sommes amis Jane, vous ne voulez pas que je souffre, ce n’est pas incohérent. Vous n’avez pas besoin d’y voir une autre explication.
Jane croisa ses mains qu’il plaça sous son menton et il observa le vide. Tout à coup il se leva ce qui surprit un peu Lisbon. Cette phrase devait l’avoir convaincu, il rentrait chez lui, enfin…
Il n’ouvrit pas la porte, il s’approcha juste.
-Mais si ça a une autre signification ?
Lisbon écarquilla les yeux.
-Pardon ? Heu… je… je ne sais pas.
Jane s’approcha encore. Il dépassa cette limite, cette limite que respectent les inconnus lorsqu’ils se parlent. La frontière qui sépare l’espace vital du reste, celle qui marque la différence entre les proches et le proche.
Il observa les réactions de Lisbon. Pupilles dilatées, légère accélération cardiaque pour elle.
Mains moites, respiration saccadée pour lui.
Il eût envie de se pencher. Par réflexe, il regarda ses lèvres qui frémirent légèrement.
L’électricité était là, de toute évidence. Percuté par ce constat, il fit un pas en arrière de façon un peu incontrôlée.
-Wahou, ça ça ne ment pas… articula-t-il
Les yeux de Lisbon paniquèrent.
Comprendre ou ne pas comprendre… Qu’est-ce qui était le plus effrayant ?
-Peut-être que je devrais partir… ajouta-t-il
-Peut-être, oui…
Pourquoi ne bougeait-il pas…
Il regarda sa bague et à voix haute fit le constat auquel il était rationnellement parvenu.
-Vous êtes une femme plaisante Teresa, si je ne pense pas à cette bague ce n’est pas parce que vous ne me plaisez pas, c’est parce que vous êtes différente…
-Je crois que cette conversation me met mal-à-l’aise précisa-t-elle.
-Très bien, alors ça n’aggravera pas les choses…
-Qu’est-ce qui n’aggravera pas…
Un baiser la stoppa.
Ses lèvres frémirent au contact de celles de Jane.
Etourdissant, pensa-t-il
Elle, elle paniqua, malgré tout, parce qu’elle était comme ça dans le fond. Parce que ce n’était pas n’importe quel inconnu, parce que c’était Jane.
-Jane, je… le repoussa-t-elle légèrement
-Je sais, ce n’est pas le bon moment… votre frère est mort, vous êtes secouée, je suis secoué…Il buvait ces excuses prêt à les accepter…pour l’instant. Je voulais juste vérifié que ça a une signification.
Il embrassa sa joue.
-Je viendrais vous voir demain.
-Ce n’est pas la peine… articula-t-elle difficilement,
-Je serais toujours là Lisbon même si je ne pourrais jamais vivre la perte de Tommy comme vous la vivez, même si vous avez l’impression que je ne peux pas comprendre…Je ne voudrais pas avoir à fracturer votre porte…encore
Lisbon sourit, elle ouvrit la porte. Jane sortit, sur le palier il la fixa. Une dernière chose et il pourrait partir.
-Il avait raison vous savez… ça a une signification…
Son index frôla ses lèvres.
Elle frissonna.
Ça le fit sourire.
Ça l’agaça.
Il disparut silencieusement, la laissant seule avec ce trop-plein d’information, qu’elle était incapable de déchiffrer. Elle s’emmitoufla sous sa couette. Étrangement les parcelles de malheur et de bonheur s’entrechoquaient souvent dans un même espace. Son esprit rationnel avait du mal à suivre. Pouvait-on sourire tout en étant triste ? Probablement. Serait-elle capable de l’être ? Elle n’en savait rien.
N’oublies pas de vivre chaque moment, chaque étreinte, chaque fête de famille. Quelques jours encore et elle s'en souviendrait.
THE END
« Aimer c’est prendre soin de la solitude de l’autre sans jamais la combler, ni même la connaître » Christian Bohin
Merci pour tout Daidi, à chaque fois tu arrives à me toucher et à vrai dire, mes remerciements me paraissent toujours un peu plats à côté! Je suis encore désolée pour Tommy, j'espère qu' un jour tu me pardonneras lol. Peut-être qu'un jour Tommy reviendra dans une autre fiction sous les mêmes traits qui sait...! Encore merci, je n'ai pas encore trouvé le synonyme qui marque un degré de gratitude un peu plus élevé mais un jour je trouverais!
Merci Karya, j'aime la manière dont tu vois les choses, et la manière dont tu as perçu le texte, quelque part ça me donne l'impression d'avoir su retranscrire ce que à ce moment là je voulais retranscrire. ça me rassure et c'est motivant pour la suite (et fin pour le coup). J'ai adoré créer le personnage de Chloé, la force des enfants dans les situations difficiles m'impressionne toujours. Leur innocence rend tout plus léger, je voulais un peu de cette innocence dans cette fic. (PS: J'adore ton prénom!)
jiisbon: Merciiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii, heureuse que t'ai eu un coup de coeur pour le chapitre!!! Merci pour tes encouragements et voilà la suite ;-)
Chapitre XXIV
Terasa ramenait James à la maison… dans tous les sens du terme. Elle les avait toujours tous ramené à la maison. Le savait-elle ? Elle ne l’observait pas, elle fixait la route. Elle semblait apaisée. Un poids avait quitté ses épaules.
La douleur était moins brute parce que James serait là, parce que sa famille serait là. Elle entrevoyait un espoir, léger, certes, mais un espoir quand même.
En tant que flic, on lui avait enseigné les étapes du deuil : Déni, colère, marchandage, tristesse, acception.
Chez elle, le processus n’avait jamais été linéaire, elle voguait d’un sentiment à l’autre et pour la première fois elle avait touché du doigt l’acception. Alors oui, elle ferait des retours en arrière ; elle connaîtrait encore la colère, elle connaîtrait encore la tristesse mais aujourd’hui elle avait vu ce que pourrait être l’avenir. En demandant à James de comprendre cette mort, elle l’avait comprise elle-même, elle l’avait réalisée. Ça faisait mal mais elle avait accepté l’évidence.
Pour elle, dont la foi avait été bousculée, il y’avait malgré tout un après. Tommy avait un après. C’était peut-être stupide, c’était peut-être faux mais elle, elle y croyait. Peu importe alors, si c’était réel pourvu que ça rende la chose moins douloureuse, plus acceptable. Et pour le reste, ils feraient ensemble, ils soigneraient leurs blessures.
Cette fenêtre d’espoir, cette sensation de légèreté elle ne durerait pas alors elle respira, elle respira cette vague d’air frais profitant de cet entre-deux là.
Lorsqu’elle vit, en se garant, Jane et Ethan sur le perron, une bière à la main, cette sensation de légèreté s’ancra un peu plus profondément en elle. Tout avait l’air si normal. Chloé jouait dans le jardin sous le regard attentif de Mandy. Peut-être qu’un jour se serait ça la normalité. Peut-être qu’un jour cette vie sans Tommy ne serait pas douloureuse, peut-être qu’elle serait acceptable… encore et toujours ce mot ACCEPTABLE.
Jane s’inscrivait-il lui aussi dans cette normalité ? Étrangement, elle le comprenait au tableau. De loin, il la salua. Un petit geste à son attention, encore un. Un petit geste qui veut dire « coucou, content que tu sois revenu » mais un petit geste qui signifie aussi « hey comment ça va ? ». Elle pencha la tête et répondit à son tour par un sourire. Chez elle, ça voulait dire « ça va bien » ou « vous me faites rire mais je ne veux pas vous le dire ». Actuellement, ça voulait dire « ça va bien », « James ira bien ».
James marcha jusqu’à Mandy, il l’attrapa par la taille, glissa sa tête dans son cou et huma son odeur.
-Je suis tellement désolé. Merci, murmura-t-il à son oreille.
L’étreinte de Mandy se fit étouffante comme si depuis des semaines, elle ne l’avait pas vu. Elle oublia sa famille, elle oublia leurs regards rivés sur elle. Tout ce qui comptait à cet instant, c’était son mari. Elle voulait être là pour son mari. Elle voulait qu’il sente son amour, qu’il sache qu’elle serait toujours là pour lui. Elle l’avait promis quelques années plus tôt : « pour le meilleur et pour le pire ». Ils dépasseraient le pire et alors ils pourraient vivre le meilleur. Après le temps de la douleur resterait les moments de douceur, les matins de printemps, les sourires de Chloé. Elle lui donnerait des matins de Printemps. Chloé ferait le reste.
Chloé se jeta sur ses parents fidèle à la promesse implicite de sa mère.
-Papa, papa, t’es revenu ; cria-t-elle enjouée.
Son père la hissa alors dans ses bras.
-Oui ma chérie…
-ça va mieux, hein ? Parce que si ça va mieux peut-être que ce soir on aura droit à des hamburgers !
-ça va mieux, ria James et pour ce qui est des hamburgers on verra.
Il embrassa une dernière fois sa fille. Toute fière, elle courut jusqu’à Jane et elle tira sur sa veste.
-T’as vu, je te l’avais dit, tata c’est la meilleure !
-Oui, ria Jane, t’avais raison.
Toute fière de sa sagesse Chloé repartit en dansant. « J’avais raison », ria-t-elle en tourbillonnant sur elle-même.
Teresa embrassa son frère Ethan. Il la serra plus fort que d’habitude. Perdre quelqu’un c’est comprendre qu’on peut perdre les autres. On se sert alors plus fort. On se montre combien on s’aime et puis un jour on oublie. On oublie que ça peut arriver, le sort nous le rappelle alors. Elle n’oublierait plus. Elle profiterait de chaque étreinte, de chaque sourire, de chaque fête familiale. Elle avait trop souvent oublié…
Ethan disparut, seul Jane resta à côté d’elle fidèle au poste, comme si souvent ces derniers temps.
-Comment va-t-il ? demanda-t-elle
-Bien
-Vraiment ?
-Les choses sont difficiles, il a le sentiment de ne pas l’avoir assez connu, mais il ira bien. Vous avez fait du bon travail avec James.
-Comment le savez-vous, je ne vous ai même pas raconté comment ça s’est passé…
-Chloé me l’a dit, à sa manière
-Tata c’est la meilleure hein, ria Lisbon
-Vous l’êtes…
-Arrêtez-vous allez me mettre mal-à-l’aise, vous savez très bien que je déteste ça
-Faux, vous adorez ça !
-Jane, gronda-t-elle, un sourire en coin
-Très bien, très bien je capitule ! Mandy nous a invités à manger ce soir, j’ai dit oui.
-Tiens donc, vous avez dit oui…
-Est-ce que je n’aurais pas dû ?
-Non, non au contraire c’est juste que… oubliez ça, c’est très bien
C’est juste étrange pensa-t-elle. Il était si doué pour se faire apprécier, un tour de passe-passe et il vous avait dans la poche. Il connaissait sa famille depuis quelques semaines seulement et déjà il s’était adapté. Pas de faux semblant, espéra-t-elle. Chaque jour elle apprenait à faire confiance à Jane mais parfois elle doutait encore. C’était dans sa nature. Il ne cessait de lui prouver combien elle avait tort.
Lorsque pendant le diner des éclats de rires s’élevèrent, elle regarda l’assemblée. Hamburgers et décontraction étaient à la table. Elle était silencieuse pour sa part. Elle se plaisait à observer. Elle essayait de graver ces moments, histoire d’y penser quand elle irait mal. Son regard croisa celui de James. Ils partagèrent quelques secondes de silence. James lui offrit un sourire reconnaissant. Leurs yeux surplombèrent la table puis se rejoignirent encore. Silencieusement, Teresa comprit qu’elle et James étaient en train de conclure un pacte : Veiller ensemble sur cette famille.
Le repas se termina dehors. La soirée était chaude. Lisbon s’isola un peu. L’heure du départ approchait. Quelques semaines plus tôt, elle avait fui les lieux, aujourd’hui elle avait envie de rester. En s’éloignant, le sentiment de solitude la rattraperait. Pourtant, elle devait partir. Elle les embrassa tour à tour. L’ambiance jusqu’alors si légère se teinta de nuances. Ils en revenaient à la tristesse mais ils pourraient toujours s’attacher à des moments de ce genre. La seule larme qu’elle versa fut pour Chloé qui a grand renfort de tendresse la serra en sachant que ce câlin là devait être unique.
Jane à son tour les salua. Les poignées se firent chaleureuses. Mandy l’embrassa sur la joue et lui murmura des remerciements. Secrètement, Lisbon conserva cette image en mémoire. Ça la touchait que Jane se soit fondu parmi eux. Quelque part ça les liait un peu plus.
Jane prit le volant. A côté de lui, Lisbon retira une boite du vide poche, la boite faite par son père. Elle observa les photos. Elle observa Tommy. Elle observa son père qui finalement ne les avait pas abandonnés. Elle observa Jane et sa famille. A mi- mots elle le remercia. Il lui avait ouvert une porte de son passé, elle ne l’avait encore jamais remercié pour cela.
-Est-ce que ça signifie que je dois vous compter parmi les miens ?, osa-t-elle demander
Jane lui jeta un coup d’œil, ses mains étaient un peu moites. Il repensa aux paroles de James.
-C’était déjà le cas auparavant…
Arrivé à Sacramento, il la déposa mais il ne put repartir. Il frappa à sa porte. Elle était sur le palier étonnée de le voir encore là. Lui, ne savait pas quoi dire.
-James pense que ça a une signification…
-Pardon ?, demanda-t-elle
-Il sait que je veux renoncer à ma vengeance et il pense que ça a une signification. Est-ce que ça a une signification ? demanda-t-il incertain.
Teresa fut décontenancée par cette question qu’elle n’attendait pas.
-Je ne sais pas. Est-ce que s’en a une ?
Jane ria nerveusement. Elle ne l’avait jamais vu si mal à l’aise.
-Sincèrement, je n’en ai pas la moindre idée !
Cette conversation était-elle gênante ? Parce que là, tout de suite, elle se sentait gênée.
-Habituellement…, murmura Jane, quand une femme me…
-Jane, coupa-t-elle précipitamment, vous êtes sûr de vouloir avoir heu cette conversation ?
-Quelle conversation ?
-Et bien, je ne sais pas, cette conversation. Je veux dire il est tard, je suis fatiguée, vous êtes fatigué, le dernier mois a été pour le moins mouvementé, peut-être qu’on devrait parler de tout ça plus tard, vous voyez ?
-Oui, oui bien sûr vous avez raison ! se rattrapa-t-il
-Bonne nuit Jane.
La porte se referma sur lui lorsqu’il la stoppa.
-Est-ce que cette conversation vous effraie ? Non parce que j’ai le sentiment qu’elle vous effraie…Ce qui la rend pour le coup importante.
-Je, quoi, non cette conversation ne m’effraie absolument pas ! nia-t-elle. Pourquoi m’effraierait-elle ?
-Alors laissez-moi rentrer et finissons là Teresa.
Lisbon se tortilla quelques secondes. Gentiment, il poussa la porte et elle n’opposa pas trop de résistance. Il s’installa dans le canapé mais elle, resta à sa place. Jugeant cette distance préférable. AU PIRE, elle pourrait toujours fuir en courant.
-Ok, commença Jane sans la regarder, donc je disais, quand habituellement une femme me… me plaît
Lisbon grimaça, OH MON DIEU, pensa-t-elle, je déteste déjà cette conversation.
-Je, mon alliance me… je n’arrête pas de penser à mon alliance, bafouilla-t-il
-Ok, donc je résume, reprit Lisbon sceptique, quand une femme vous plaît vous pensez à votre alliance…
Où voulait-il en venir ?
-Ce n’est pas le cas avec vous, précisa-t-il
Bizarrement, elle ne s’attendait pas à ça…
-Heu, très bien…Rassurez-vous, je ne le prends pas mal…
-Pourtant, jamais avant je n’aurais renoncé à ma vengeance.
Ok là, elle commençait à avoir la migraine. Était-elle la seule à ne pas comprendre où se perdait-il lui-même dans son raisonnement ?
-Et d’après James ça a son importance n’est-ce pas ? Questionna-t-elle. Nous sommes amis Jane, vous ne voulez pas que je souffre, ce n’est pas incohérent. Vous n’avez pas besoin d’y voir une autre explication.
Jane croisa ses mains qu’il plaça sous son menton et il observa le vide. Tout à coup il se leva ce qui surprit un peu Lisbon. Cette phrase devait l’avoir convaincu, il rentrait chez lui, enfin…
Il n’ouvrit pas la porte, il s’approcha juste.
-Mais si ça a une autre signification ?
Lisbon écarquilla les yeux.
-Pardon ? Heu… je… je ne sais pas.
Jane s’approcha encore. Il dépassa cette limite, cette limite que respectent les inconnus lorsqu’ils se parlent. La frontière qui sépare l’espace vital du reste, celle qui marque la différence entre les proches et le proche.
Il observa les réactions de Lisbon. Pupilles dilatées, légère accélération cardiaque pour elle.
Mains moites, respiration saccadée pour lui.
Il eût envie de se pencher. Par réflexe, il regarda ses lèvres qui frémirent légèrement.
L’électricité était là, de toute évidence. Percuté par ce constat, il fit un pas en arrière de façon un peu incontrôlée.
-Wahou, ça ça ne ment pas… articula-t-il
Les yeux de Lisbon paniquèrent.
Comprendre ou ne pas comprendre… Qu’est-ce qui était le plus effrayant ?
-Peut-être que je devrais partir… ajouta-t-il
-Peut-être, oui…
Pourquoi ne bougeait-il pas…
Il regarda sa bague et à voix haute fit le constat auquel il était rationnellement parvenu.
-Vous êtes une femme plaisante Teresa, si je ne pense pas à cette bague ce n’est pas parce que vous ne me plaisez pas, c’est parce que vous êtes différente…
-Je crois que cette conversation me met mal-à-l’aise précisa-t-elle.
-Très bien, alors ça n’aggravera pas les choses…
-Qu’est-ce qui n’aggravera pas…
Un baiser la stoppa.
Ses lèvres frémirent au contact de celles de Jane.
Etourdissant, pensa-t-il
Elle, elle paniqua, malgré tout, parce qu’elle était comme ça dans le fond. Parce que ce n’était pas n’importe quel inconnu, parce que c’était Jane.
-Jane, je… le repoussa-t-elle légèrement
-Je sais, ce n’est pas le bon moment… votre frère est mort, vous êtes secouée, je suis secoué…Il buvait ces excuses prêt à les accepter…pour l’instant. Je voulais juste vérifié que ça a une signification.
Il embrassa sa joue.
-Je viendrais vous voir demain.
-Ce n’est pas la peine… articula-t-elle difficilement,
-Je serais toujours là Lisbon même si je ne pourrais jamais vivre la perte de Tommy comme vous la vivez, même si vous avez l’impression que je ne peux pas comprendre…Je ne voudrais pas avoir à fracturer votre porte…encore
Lisbon sourit, elle ouvrit la porte. Jane sortit, sur le palier il la fixa. Une dernière chose et il pourrait partir.
-Il avait raison vous savez… ça a une signification…
Son index frôla ses lèvres.
Elle frissonna.
Ça le fit sourire.
Ça l’agaça.
Il disparut silencieusement, la laissant seule avec ce trop-plein d’information, qu’elle était incapable de déchiffrer. Elle s’emmitoufla sous sa couette. Étrangement les parcelles de malheur et de bonheur s’entrechoquaient souvent dans un même espace. Son esprit rationnel avait du mal à suivre. Pouvait-on sourire tout en étant triste ? Probablement. Serait-elle capable de l’être ? Elle n’en savait rien.
N’oublies pas de vivre chaque moment, chaque étreinte, chaque fête de famille. Quelques jours encore et elle s'en souviendrait.
THE END
« Aimer c’est prendre soin de la solitude de l’autre sans jamais la combler, ni même la connaître » Christian Bohin
Dernière édition par enjoy le Mer 13 Juil 2011 - 23:49, édité 1 fois
enjoy- Inspecteur de police
Re: Affaire classée ^
waouh, la tu m'as comblé ...
une fin sublime, le baiser s'intégrait parfaitement, une fin dans un alignement parfait.
c'est tout à fait ce que j'attendais
on comprend tout, pas de jisbon d'un coup, tout s'installe et se révèle avec une certaine logique, je fond ...
les questions et les paraphrase donnaient une certaine réflexion, bravo.
je crois que ce chapitre m'as subjugué, il était noble, doux, parfait.
je ne sais pas quoi rajouter d'autres, mise à part que j'ai hâte de relire tes écrits !
continue comme ça.
une fin sublime, le baiser s'intégrait parfaitement, une fin dans un alignement parfait.
c'est tout à fait ce que j'attendais
on comprend tout, pas de jisbon d'un coup, tout s'installe et se révèle avec une certaine logique, je fond ...
les questions et les paraphrase donnaient une certaine réflexion, bravo.
je crois que ce chapitre m'as subjugué, il était noble, doux, parfait.
je ne sais pas quoi rajouter d'autres, mise à part que j'ai hâte de relire tes écrits !
continue comme ça.
Jiisbon- Stagiaire au CBI
- Personnage préféré : Lisbon & Jane
Localisation : N'importe où, tant que qu'il y a du soleil
Re: Affaire classée ^
Ce chapitre m'a achevé
Cette valse hésitation entre Jane et Lisbon, ces non-dits qui pourtant en disent tant
Et cette phrase qui résume tout
Un léger baiser pour conclure cette histoire...que j'ai dévorée de bout en bout.enjoy a écrit:Jane s’approcha encore. Il dépassa cette limite, cette limite que respectent les inconnus lorsqu’ils se parlent. La frontière qui sépare l’espace vital du reste, celle qui marque la différence entre les proches et le proche
pour tout le plaisir que tu m'as offert au cours de cette lecture
Johel- In Jane we trust
- Personnage préféré : Jane et Cho
Loisirs : Lecture, ciné, jeux vidéo et suuuurf !
Localisation : près de l'océan
Re: Affaire classée ^
une fin magnifique pour une fic merveilleuse comme toujours avec toi
tu sais parfaitement nous embarquer dans un tourbillon de sentiments, d'actions, de réflexions, le tout sans jamais nous perdre et pour ça je te dis
ta fin n'est pas vraiment une fin mais laisse libre court à notre imagination pour une suite éventuelle et pour ça je te dis RESPECT
de voir Jane s'intégrer si facilement à la famille de Lisbon, de le voir se remettre en question par amour c'est superbe
et Lisbon n'est pas mieux, elle est perdu dans tout ça, trop de sentiments pour cette femme qui oublis si souvent de vivre, j'ai adoré
il me tarde de te lire à nouveau
tu sais parfaitement nous embarquer dans un tourbillon de sentiments, d'actions, de réflexions, le tout sans jamais nous perdre et pour ça je te dis
ta fin n'est pas vraiment une fin mais laisse libre court à notre imagination pour une suite éventuelle et pour ça je te dis RESPECT
de voir Jane s'intégrer si facilement à la famille de Lisbon, de le voir se remettre en question par amour c'est superbe
et Lisbon n'est pas mieux, elle est perdu dans tout ça, trop de sentiments pour cette femme qui oublis si souvent de vivre, j'ai adoré
il me tarde de te lire à nouveau
Sweetylove30- Red John
- Personnage préféré : lisbon, jane
Loisirs : lecture, ecriture
Localisation : devant mon ordi avec Patrick Jane dans mes bras
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