United (traduction) ^

Il faisait noir, le soleil n'avait pas encore fait son apparition et pourtant Lisbon était assise sur le rebord du lit malgré l'horloge qui indiquait seulement cinq heures du matin. Dormir avait été quasi impossible sachant qu'il y avait sur le lavabo de la salle de bain un test de grossesse. Elle avait les yeux écarquillés, son cœur battait de façon anarchique à l'idée qu'il puisse avoir un bébé qui grandissait en elle ou non. Juste quelques minutes en plus et elle trouverait la force nécessaire pour aller faire ce test. Tout au long de sa vie, jamais elle n'avait voulu échouer à un test mais cette fois-ci elle espérait que le résultat serait négatif. Elle voulait des enfants mais pas pour le moment et elle irait bien si cela n'arrivait jamais. Juste parce qu'elle en voulait ne signifiait pas qu'elle en aurait un jour.

Après une profonde inspiration, elle sortit du lit et prit la direction de la salle de bain. Pas de meilleur moment que maintenant. Elle avait eu envie de le faire dès que possible après avoir acheter le test de grossesse mais la notice stipulait qu'il était préférable d'attendre le petit matin. Elle estimait que cinq heures était le petit matin. Il y avait une petite voix dans sa tête qui lui disait de réveiller Jane, qu'il aurait voulu être présent, mais elle l'ignora. Elle voulait le faire seule - c'était moins gênant- et elle l'avait été assez la veille lorsqu'ils étaient aller acheter le test à la pharmacie.

Tout le monde avait un enfant avec eux, les autres clients du magasins avait soit un bébé, soit un enfant et Lisbon ne pouvait s'empêcher de penser que c'était une blague cruelle. Elle n'avait pas été aidé lorsque son mari avait insisté pour venir et que la vielle dame à la caisse avait commenté qu'ils feraient de magnifiques enfants - Elle leur avait même souhaité le meilleur et espérait que ce serait une petite fille. Inutile de dire que "embarrasser" était le mot adéquat pour décrire Lisbon lorsqu'elle était retournée à son véhicule.

La lumière allumée, elle s'enferma dans la salle de bain et savoura la sensation de fraîcheur du carrelage sur ses pieds nus. Pendant quelques secondes, la seule chose qu'elle pouvait faire après avoir fermer la porte était de regarder la boite. Ses mains ne voulaient pas l'ouvrir, ses yeux se contentaient de la fixer. Elle savait qu'elle avait fait mieux que beaucoup de femmes qui s'étaient retrouvées enceintes. Elle avait un mari, un travail qui payait suffisant pour subvenir aux dépenses qu'engendraient un enfant, mais ce n'était pas ce qui l'effrayait. Ses craintes étaient plus profondes, plus sombres. Il y avait plusieurs facteurs qui rentraient en compte dans le fait que ce n'était pas le meilleur moment pour mettre un bébé au monde mais elle savait qu'elle avait toujours été terrifiée par une chose très personnelle qui lui faisait se demander si elle était prête à avoir un enfant.

Ne pouvant pas attendre plus longtemps, elle prit la boite et l'ouvrit. Ses mains tremblaient en même temps qu'elle sortit le test de la boite, elle avait choisi un test numérique par commodité. Elle aimait l'idée d'être en mesure de lire les mots "enceinte" ou "pas enceinte" au lieu de l'unique ou double ligne. Elle était rassurée de lire les instructions tout en redoutant les prochaines minutes.

Avec un gémissement, elle renonça à ne pas le faire et suivi toutes les instructions de la notice. Elle n'avait jamais pensé qu'un jour elle ferait pipi sur un de ces bâtonnets, mais la vie avait un sens de l'humour tordu. Le résultat serait affiché d'ici trois minutes mais après quelques secondes elle se retrouvait assise sur le bord de la baignoire, le test étant posé sur le rebord du lavabo. Elle ne pouvait pas le regarder. Angoissée, elle se rongea les ongles comme lorsqu'elle était une enfant. Trois minutes, elle pouvait le faire.

Vingt huit secondes plus tard, elle faisait les cent pas et marmonnait à propos de "si" il y avait un bébé. Elle aurait besoin de faire plus attention dans son travail et devrait également commencer à manger plus sainement, prendre des vitamines et tout un tas d'autres choses. Elle ferait tout ce qui est en son pouvoir pour que le petit soit en bonne santé. Juste quelques secondes plus tard, un léger coup à la porte la fit sursauter.

"Teresa, tu vas bien ?"

"Oui, tu peux entrer." La porte s'ouvrit et elle était déjà de retour sur le rebord de la baignoire. Elle n'arrivait pas à rester immobile. Les premières choses qu'elle remarqua furent les boucles blondes indisciplinées et les yeux fatigués de Jane lorsqu'il passa la tête pour voir ce qu'il se passait. Si ils avaient un bébé, elle espérait qu'il ou elle aurait les mêmes boucles que son père.

Elle s'était convaincue qu'elle pouvait le faire seule, qu'elle ne voulait pas qu'il soit là avant de connaître le résultat mais elle n'en était plus aussi sûre à présent. Elle l'avait invité car elle voulait une personne pour la garder saine d'esprit pendant cette attente. Elle ne l'avait pas réalisé jusqu'à qu'il soit là. "J'ai fait le test. Il faut attendre à présent."

Sa voix tremblait, des larmes perlaient aux coins de ses yeux lorsque Jane entra dans la pièce. Il hocha la tête, prononcer le moindre mot étant inutile, et s'installa à ses côtés. La chaleur de son corps fut la bienvenue, son tee-shirt ne la réchauffant pas. Penchée sur lui, Lisbon fit de son mieux pour garder ses émotions sous contrôle lorsqu'il passa un bras autour de sa taille pour l'attirer contre lui.

" Combien de temps on doit attendre?"

"Plus qu'une minute." Il y avait de la nervosité dans son ton et une expression indéchiffrable sur son visage. "Patrick, si je suis... Enceinte, j'aimerai notre bébé. Je sais que je n'étais pas vraiment ouverte à la discussion sur le sujet enfant et j'ai besoin que tu le saches".

Quelques larmes coulèrent lorsqu'il l'embrassa sur le front. Avec un reniflement elle lui offrit un sourire et se prépara. Elle espérait qu'elle ne l'était pas afin d'avoir plus de temps pour se préparer à l'idée d'avoir un enfant ensemble mais elle s'attendait à lire le mot "enceinte". Elle se préparait à lire ce mot qui changerait leur vie.

"Je n'ai aucun doute à ce sujet." Un silence confortable résonnait dans la pièce. Lisbon se blottit un peu plus dans ses bras et posa sa tête sur son épaule. Ils restèrent ainsi jusqu'à ce que le temps soit écoulé. Il lui fallut quelques profondes respirations avant de se diriger vers le comptoir et encore un peu avant qu'elle trouve le courage de regarder.

Les doigts tremblants, elle prit le bâtonnet. Ses yeux lisaient, relisaient le mot inscrit. Des larmes coulant sur ses joues, sa lèvre frémissante, Jane la rejoignit immédiatement et lui murmura des mots de réconfort. Elle ne pouvait pas former de mots pour lui dire le résultat donc elle lui montra et enfouit son visage contre sa poitrine, un léger sourire étirant ses lèvres. Pas enceinte. L'inquiétude qu'elle avait ressentie, l'émotion et son épuisement ne faisaient qu'empirer les choses - d'où les larmes le long de ses joues. Elle était soulagée, pourtant il y avait un autre sentiment qui s'insinuait en elle et il lui fallu quelques secondes pour comprendre laquelle: la déception. Elle ignorait d'où ça venait et elle la repoussa au plus profond de son esprit.

Jane la serra, l'enveloppa de ses bras et la tira contre lui. Elle accepta et se blottit plus contre lui, aimant être tenu dans ses bras. Tenant encore le test dans sa main, elle se recula légèrement pour le regarder - lui montrer qu'elle souriait et dès qu'elle le fit elle se senti coincée. Ses yeux la prirent en otage, doux et affamés, obscurcis par sa faim. Un regard et elle sentit son corps réagir, envoyant une décharge dans son corps. Il porta ses mains sur son visage et lui murmura un "Je t'aime".

"Retournons au lit, Patrick." Son insinuation ne tomba pas dans l'oreille d'un sourd, elle put le voir par la contraction faible dans sa mâchoire. Avec le risque bébé pesant sur eux, ils n'avaient pas vraiment été le couple le plus intime - la plupart du temps - et elle avait envie de lui, le besoin de lui coulant dans ses veines. C’était la première fois qu’elle tentait quelque chose de sexuel -enfin a part ce matin où elle l’avait réveillé pour lui donner du plaisir et qu’il avait retourné la situation.

Son regard se posa sur sa bouche, il ne disait rien mais il n'en avait pas besoin. Elle voulait céder à son envie de l'embrasser mais elle ressentait toujours cette nervosité à l'idée de faire le premier pas. Elle avait raison, c'est ce qu'il fit. Ses lèvres épousèrent les siennes. Elle l'avait tenu éloigné ces derniers jours, prétextant qu'elle ne se sentait pas d'humeur mais elle lui résistait. Absorbée par ce baiser, elle laissa tomber le test de grossesse et posa ses mains sur sa poitrine. Ils avaient environ une heure avant que le réveil ne brise leur moment et Lisbon voulait être nue entre ses bras.

Un grondement sourd retentit dans sa poitrine en poussant ses hanches contre les siennes, un besoin de prendre le contrôle et d'accélérer un peu les choses, comme ce baiser. Elle ne voulait pas de la lenteur, elle avait juste envie de lui. Cela n'avait rien à voir avec ce qu'elle avait ressenti et ça n'allait pas la faire stopper, le soulagement et la déception se mélangeant agréablement avec l'amour et la luxure. Un puissant cocktail qui lui donnait de l'audace. Elle détestait être toujours nerveuse envers lui mais c'était également excitant, tester ses réactions et se délecter de ce gémissement. Peut être que ce n'était pas un moment approprié pour se jeter sur lui de cette façon mais elle en avait besoin.

Il était difficile de se détacher de lui compte tenu des mains la tenant fermement contre son dos et sa hanche, mais elle réussit. Avec un petit sourire, elle se dirigea vers la chambre à coucher et elle savait qu'il la suivrait. Elle ne fut pas déçue, il lui prit la main avant qu'elle atteigne le lit et captura ses lèvres pour une courte et douce caresse.

"Teresa, penses-tu vraiment que c'est le meilleur moment pour..."

"J'ai besoin de toi." L'urgence dans son ton les surpris tous les deux. Elle semblait désespérée et c'était exactement ce qu'elle ressentait. Elle n'était pas sûre de grand chose excepté qu'elle le voulait et la tension sexuelle entre eux était de nouveau devenue gênante. Elle ne pouvait reprendre ces mots, ils avaient été prononcés subitement et elle n'avait pas besoin de rajouter un "s'il te plait" à la fin. Pendant un bref moment elle baissa la tête mais avant le moindre embarras, elle songeait qu'il ne devait pas être tabou de dire une telle chose. Même après deux mois, elle devait parfois se rappeler qu'elle ne devait pas se sentir gênée à son envie de lui, à son envie de le toucher.

Après avoir essuyer les dernières larmes de son visage, elle retira sa chemise et enleva ses sous-vêtements. Debout devant lui, nue du moindre vêtement, elle le regarda se débarrasser également du moindre tissu qui pouvait recouvrir sa peau. Ils ne disposaient pas d'assez de temps pour se taquiner, pour enlever délicatement leurs vêtements dans des gestes lents. Elle ne s'en souciait pas et il était facile de voir que lui aussi.

Ce qu'elle sentit ensuite fut ses lèvres sur sa mâchoire, alternant sucements et mordillements jusqu'au bas de son cou. Les yeux fermés, un petit halètement d'approbation s'échappa de ses lèvres lorsque ses mains se posèrent dans son dos et commencèrent une douce caresses le longs de sa colonne vertébrale. Il n'était pas difficile de se laisser aller entre ses mains. Son toucher était doux et ferme lorsqu'ils tombèrent sur le lit. La chaleur dans son corps s'intensifia lorsqu'elle sentit ses doigts glisser le long de sa hanche pour atteindre l'endroit où elle avait le plus envie de lui. Elle n'avait pas envie de perdre du temps - elle avait envie de le ressentir en elle. Elle voulait juste que le sentiment d'angoisse qu'elle avait ressenti dans sa poitrine disparaisse. Elle était supposée être heureuse.

A cheval sur ses hanches, elle oublia toutes ses stupides insécurités qu'elle avait dans la chambre à coucher et pris le contrôle. Elle devait arrêter de penser qu'elle avait des relations sexuelles avec Patrick Jane et devait commencer à penser "j'ai des relations sexuelles avec mon mari". C'était encore difficile à certains moments, mais dès qu'elle pris la boîte de préservatifs conservée dans leur table de chevet, elle se sentit Teresa, Mme Jane et elle oublia tout ce qui l'empêchait de conserver ce contrôle.

Ce fut lorsqu’elle le regarda, vit le désir dans ses yeux et sentit ses mains sur ses hanches et qu’elle réalisa qu'elle pouvait s'habituer à le voir ainsi, nu sous elle. Avec une profonde respiration, elle descendit sur lui et resta pendant quelques secondes à regarder sa réaction. Elle se sentait puissante, sexy, aimée. Il lui faisait ressentir ces choses et se penchant pour l'embrasser, elle laissa son corps se déhancher dans un rythme qui leur était propre. Lèvres effleurées, langues se goûtant, dents se frottant et soupirs étouffés furent entendu. Perdue dans ce moment, le mouvement entre eux, Lisbon laissa une main se perdre dans ses cheveux et s’accrocha avec la seconde.

Le sentiment dans sa poitrine ne partait pas. Elle voulait qu'il s'en aille. Rompant avec sa bouche, elle trouva un endroit particulièrement sensible en dessous de son oreille. Ses lèvres sur sa peau, elle accéléra le rythme pour tenter de se libérer - une sorte de réconfort. Ses mains verrouillées sur elle, tentant de ralentir les choses. Elle ne comprenait pas. Elle ne savait pas pourquoi elle se sentit si mal alors que le résultat était celui qu'elle avait souhaité.

"Chérie, ralentis. On a le temps." Ses paroles étaient tendues. Dès qu'elle s'est éloignée de sa poitrine, redressant son dos pour quelque chose de plus frénétique et rude, il la suivit. Il ralentit leur rythme en se redressant également et l'enlaça étroitement qu'elle n'eut d'autre choix que de céder. Elle voulait se battre contre lui mais laissa sa tête retomber sur son épaule. La combustion dans son ventre grandit avec ce rythme plus lent, leurs mouvements plus doux. Elle se sentait rapprocher mais la libération semblait encore si loin. Un nœud désagréable se formait dans sa gorge, signe de déception. Jane ne s'arrêtait pas, murmurant à son oreille tout en la caressant. Il ne lui fallut pas longtemps.

Une chaleur pris possession d'elle à une rapidité à laquelle elle ne s'était pas attendue, un orgasme se rapprochait. Un cri étranglé franchit ses lèvres et elle se raidit. Quelques secondes auparavant, elle pensait que la libération était loin et maintenant elle n'était plus qu'un corps mou qui avait cédé. Ses épaules tremblaient doucement, une boule s'était formée dans sa gorge et des larmes lui picotaient les yeux. Elle ne saurait pas dire si il était satisfait ou non. Tout ce qu'elle savait, c'était qu'il y avait des larmes le long de ses joues, et qu'elle n'arrivait pas à les faire stopper.

"Chut, c'est okay. Je le ressens aussi." Il lui fallut quelques secondes pour réaliser qu'il s'était arrêté et qu'à présent il la berçait doucement, tenant sa tête avec une main sur sa nuque. Il savait qu'elle était en larmes et elle s'en fichait. " Je le ressens aussi. Même si nous ne sommes pas prêts, il y a cette pointe de déception parce qu'on a envisagé cette possibilité."

Il avait raison. Elle ne dit rien mais elle savait qu'il avait raison. Elle s'était laissée penser à ce que les choses seraient si bébé il y avait et apparemment lui aussi. S'agrippant à lui, elle a gardé son visage blotti sur sa peau et sentit quelque chose d’humide contre sa joue - il était mouillé. Surprise par le fait qu'il soit autant affecté, elle releva la tête pour le regarder et trouva un timide sourire. Après quelques profondes respirations, elle se calma.

"Tu le ressens ?"

"Bien sûr. Je pense également qu'on devrait mettre cette question d'enfant derrière nous . Nous y repenserons lors de notre anniversaire des six mois - Si nous sommes tous les deux à l'aise avec cette idée alors nous essayerons d'avoir un bébé, quand penses-tu ?". Une infime partie d'elle paniqua à l'idée de leur anniversaire des six mois parce qu'il n'était pas très loin, déjà trois mois d'écoulés, mais avec un léger soupir elle acquiesça.

"Je t'aime." Elle faillit s'étouffer en prononçant ses mots mais réussi tout de même à les lui dire. Ce n'est pas qu'elle ne le lui avait jamais dit mais avec ce nœud dans sa gorge, cela était difficile. Leurs lèvres se rencontrèrent pour un tendre et doux baiser. Avec ce simple baiser, il réussi à chasser cette sensation d'oppression que Lisbon ressentait. Elle n'avait jamais pensé réagir comme elle venait de le faire. Elle avait prévu d'être soulagée et heureuse mais elle avait eu tort. L'écarter n'était pas quelque chose qu'elle voulait faire mais ils avaient besoin de bouger.

"Bien que je veuille rester dans cette position avec toi Teresa..." Elle savait ce qu'il allait dire et le libéra avant qu'il ne puisse finir sa phrase. Le travail attendait, la vie continuait et le serrement dans son cœur allait s'estomper. C'était pour le mieux, bien qu'elle n'en soit pas totalement convaincus. C'était de sa faute de toute façon, elle s'était laissée aller à imaginer des choses pour le bébé avant de savoir si oui ou non il serait là. Maintenant elle savait. Pas enceinte et bien que cela réduise le stress qu’elle avait ressentit, ça ne venait pas sans effet secondaire.

Le matelas bougea alors Jane se dirigea vers la salle de bain et Lisbon se blottit dans son oreiller avec un profond soupir. Ses yeux se fermèrent, sa main trouva ses tempes qui commençaient à la faire souffrir, signe d'imminents maux de tête. Juste un autre jour dans la vie maritale. Bien qu'elle ne se sente pas bien, elle sortit du lit et se dirigea vers la commode. Elle n'était pas enceinte, ce qui était une bonne chose étant donné le peu de stabilité de leur mariage et elle n'était pas prête à être mère mais elle avait envisagé la possibilité. C'était pour le mieux, elle voulait quelques temps entre eux avant qu'un enfant pointe le bout de son nez. Un peu plus de trois mois avant de reconsidérer le projet "bébé". La déception éprouvée lui faisait repenser la question si oui ou non elle serait capable de gérer la venue d'un enfant.

Un soupir grave retentit dans la salle de bain et la seule chose que Jane pouvait faire était de rire et finir de boutonner sa veste tout en regardant la femme sautillant avec une chaussure, tentant désespérément de faire passer l'autre à son pied. Il trouvait tout cela très amusant, mais si les regards pouvaient tuer, il serait un homme très, très mort. Peut-être que ça n'avait pas été une bonne idée d’éteindre l'alarme et passer un peu plus de temps à la réveiller - elle ne s’était pas du tout plaint jusqu'à ce qu'elle remarque l’heure de l'horloge. Elle n'était plus contente après ça, le poussant de sur elle et saisissant immédiatement les vêtements à la hâte. Il n'était pas dans une telle hâte, prenant son temps avec chaque bouton et pourtant il termina avant elle. Il savait que c'était seulement parce qu'elle essayait de ne rien oublier et dans ce processus elle avait déjà oublié de se brosser les cheveux et mettre une chemise - pas que ça le gêne qu’elle soit seulement en soutien-gorge et pantalon, mais il n'avait pas particulièrement envie de partager ce privilège avec quiconque en dehors de leur maison.

Le feu dans les yeux, les cheveux en désordre - même s'il savait qu'elle était en colère contre lui - c’était tout simplement sexy et la raison de son sourire sans cesse croissant. C'est quand elle s'arrêta devant lui, les mains sur les hanches qu'il ne put résister de l‘attraper. Elle agit rapidement, sortant de son emprise et entra dans le placard comme si elle venait de se rendre compte qu'elle ne portait pas de chemise.

“ C'est de ta faute. Nous sommes en retard et c'est de ta faute."

"Oh vas-y chérie, c'est juste un jour."
Une paire de chaussettes qu'il avait laissées sur le sol le frappa dans la poitrine avant de revenir sur le tapis. Elle n'était pas dans le meilleur état d'esprit, il devait apprendre à ne pas se la mettre à dos, mais en réalité, c'était tellement facile.

“ Pas de ‘chérie’ avec moi." Le sourire sur son visage ne fit que grandir avec ses mouvements frénétiques. Elle lui rappelait un bourdon bourdonnant dans tous les sens. " Et retire ce sourire de ton visage bon sang."

" Oui madame." Un autre regard rencontra son sourire. Elle n'était manifestement pas impressionné, mais il s‘en fichait un peu. Ça faisait un peu spectacle et c'était amusant de la voir si troublée. Il avait l'intention de lui donner le cadeau qu'il avait choisi pour elle - trois mois de mariage méritaient quelque chose - mais entendre les malédictions marmonnées dirigées contre lui prouvait que ce n'était probablement pas le meilleur moment. Il lui donnerait un peu de temps pour se calmer et se rendre compte que ce n'était pas la fin du monde.

“ N’avons-nous vraiment pas de vêtements propres dans cette maison ?" Avec un soupir, il s'approcha derrière elle, les mains montant jusqu'à sa cage thoracique nue comme elle continuait de chercher une chemise. "Arrête ça."

"Teresa, quel est le problème avec cette chemise ?" Il faisait allusion à la chemise à manches courtes qu'elle venait de négliger et malgré sa demande, ses mains ne s'arrêtèrent pas. Sa peau était vraiment trop tentante. Elle était tendue jusqu'à ce qu'il pousse ses cheveux en désordre sur le côté et laisse ses lèvres se poser à l'arrière de son cou. Ses muscles se détendirent, ses épaules s’affaissèrent alors qu’un soupir glissait de ses lèvres. Il avait gagné la bataille, mordillant légèrement sa peau. Ses doigts saisirent le tissu rouge, le tirant du cintre et elle inclina la tête pour lui donner un meilleur accès.

" Cela ne signifie pas que tu es pardonné."

" Bien sûr que non. Ça ne m'a jamais traversé l'esprit." C'est exactement ce qui avait trotté dans la tête, mais elle n'avait pas besoin de le savoir.

“ Je suis sérieuse. Je suis toujours en colère contre toi pour ça." Il choisit de jouer ses cartes avec soin, ne pas commenter le fait qu'elle avait les yeux fermés et s’était laissée retomber contre son torse. Il l’agacerait bien plus s'il choisissait d'être arrogant à ce sujet. "Ok, ok ça suffit. Nous devons aller."

“ Rabat-joie." Il pouvait presque la sentir rouler des yeux, et il ne s’en souciait pas. " Tu gâches tout mon plaisir."

“ Je vais tout gâcher pour le prochain mois si tu ne me lâches pas. Je ne pense pas que le canapé soit très confortable mais tu vas me le dire n'est-ce pas ?" Tout entre eux allait bien ces dernières semaines et le niveau de confort semblait avoir grandi. Les chamailleries étaient de retour en plein essor. Évidemment, puisqu’elle le menaçait de dormir sur le canapé pendant un mois juste pour se sentir un peu dans le jeu.

Relâchant son emprise, il acquiesça et la laissa se glisser dans la chemise rouge - elle avait l'air superbe en rouge. La voir torse nu était super, mais il préférait que cela reste privé. Les autres n'avaient pas besoin de voir ce qui était à lui. Elle le tuerait si elle savait ce qu'il pensait, pensée qui faisait naître un petit rire. Pendant ce temps elle avait attrapé son téléphone cellulaire sur la table de chevet. La peur d'une grossesse avait en quelque sorte resserré leurs liens. Bien que lui, comme elle, avaient conclu qu'ils n'étaient pas prêts à avoir un enfant pour l'instant, il avait aussi ressenti un peu de déception. Il s'était laissé se demander comment serait leur bébé, que Lisbonne serait une magnifique femme enceinte. Il était pour le mieux, il voulait qu'elle se sente à l'aise avec l'idée avant d'entrer dans quelque chose d'aussi important que la conception d'un enfant. En outre, ils avaient besoin de temps à deux pour communiquer, se découvrir et de temps pour s'installer dans une routine qui maintenant incluait leurs relations amoureuses.

"Prête?" Incapable d'étouffer son rire, il hocha la tête et observa son visage alors qu‘elle tentait de comprendre ce qu‘il trouvait de si amusant.

“ Je suis prêt, mais toi, ma chère , tu devrais au moins tenter de te brosser les cheveux d'abord. Sauf si tu veux que tout le monde au travail pense que je t’ai sauté dessus dans l'ascenseur."

" On ne sait jamais, j'aurais pu être celle à te sauter dessus." Assommé par sa réplique, elle le laissa sourire tandis qu'elle passait une brosse à travers ses cheveux emmêlés. En général, ils avaient du temps le matin, mais il était en train de reconsidérer l'idée d'éteindre l'alarme si cela signifiait la voir courir en paniquant tout en faisant semblant d'être en colère contre lui et lui lancer des insultes et des plaisanteries. Il y avait encore tant de côtés d’elle qu'il ne connaissait pas encore - il avait vraiment hâte de les voir tous dans les années à venir. " D'accord, allons-y."

Il était toujours penché à la porte quand elle attrapa sa main et le tira assez rapidement. Une douleur traversa son bras, jusqu'à son épaule et il l’extirpa de son étreinte afin de soulager son inconfort en l'étirant dans toutes les directions. Elle le regarda curieusement et il essaya de masquer l'expression douloureuse qu'il savait être affiché sur son visage. Elle lui avait demandé la semaine dernière comment son épaule allait et il avait dit très bien, ce qui était le cas tant qu'il n’allait trop vite ou qu’il ne soulevait rien de lourd.

" Patrick, tu vas bien?"

“ Oui, très bien."

" Je pensais que tu avais dit ..."

“ Les mouvements rapides me font toujours un peu mal, pas grand-chose. Ça va." Comment était-il censé lui dire qu'il n'était pas allé voir le physiothérapeute, comme il était censé le faire? Il faisait semblant de réserver des rendez-vous les jours où ils travaillaient pour une raison. Il savait qu'elle ne quitterait pas le bureau pour quelque chose qui n'était pas une question de vie ou de mort et qu'il avait eu raison. Son épaule se remettait bien toute seule et ce n’était pas comme s’il avait besoin de ce bras de toute façon

Dans l'espoir de la distraire, il entrelaça doucement ses doigts dans les siens et la tira en bas des escaliers. Sauf s’ils voulaient avoir une heure de retard ils devaient y aller et il y avait toujours l‘excuse de son estomac gargouillant. Il avait faim, des œufs lui faisaient envie. Peut-être qu'ils pourraient s’arrêter pour une commande à emporter ou quelque chose. Elle ne voudrait probablement pas, mais il pouvait essayer. Ils venaient juste d’arriver à la porte d'entrée quand elle tira ses clés de voiture de sa poche et s'arrêta, se tourna vers lui et haussa un sourcil. Uh oh.

“ Quand est ton prochain rendez-vous de physiothérapie?"

" Lundi, à une heure." Il mentait. Il ne voulait pas qu'elle sache qu'il n'avait même pas été à un seul rendez-vous depuis plusieurs semaines.

“ Je veux être là cette fois." Sa voix semblait nonchalante mais il savait qu'elle était inquiète, c’était écrit sur son visage. Il ne voulait pas lui dire la vérité tout de suite, ça ruinerait leurs humeurs et malgré son retard, elle n'était pas dans ce qu'il avait étiqueter une humeur massacrante. Elle n'était toujours pas contente qu'il ait éteint l'alarme mais elle vivrait avec. Il ne voulait pas tout foutre en l’air alors il choisi donc de se taire et il d'ouvrir la porte côté passager. Plus tard, il s’assurerait de dire la vérité à ce sujet.




Il n'y avait vraiment pas grand-chose que Lisbon ne pouvait deviner quand il s’agissait son mari. Il devenait presque facile à lire. Elle pouvait dire quand il était réellement heureux ou contrarié ou qu‘il mentait. Il avait menti au sujet des rendez-vous pour son épaule, elle le savait, et pourtant elle ne voulait pas dire quoi que ce soit parce qu'elle en avait été informé par un appel téléphonique demandant quand il reviendrait puisqu’il ne s’était pas montré depuis plusieurs semaines. Même sans cet appel, elle aurait sut qu'il ne disait pas la vérité. Ça la gênait un peu, bien qu’elle ne soit pas la plus honnête avec lui non plus, ce qui était une autre raison pour laquelle elle ne voulait pas y faire face. Après tout, elle gardait elle aussi un secret, elle n'avait pas dit à Jane que Hightower ne savait pas qu'ils étaient mariés. Si quelque chose devait détruire leur mariage, elle avait le sentiment que ce serait les secrets.

Ils étaient tous les deux tellement bon à cacher les choses et il était si plaisant de la faire marcher. Tout comme l'alarme, bien que sa vengeance dans l'ascenseur avait été plutôt douce et agréable. Apparemment, le plaquer contre le mur de l'ascenseur et laisser errer ses mains et ses lèvres était un moyen sûr de l’exciter et en fait ça avait été agréable pour elle aussi, mais son plan avait été simple. Lui donner envie, le laisser en manque. Ça avait marché, dès qu'elle avait sentit son excitation, elle avait reculé et attendu que les portes s'ouvrent alors qu'il était en débraillé et silencieux de stupéfaction.

Un sourire satisfait étira ses lèvres - en se renversant sur sa chaise - alors qu’elle se rappelait la manière dont il avait immédiatement choisi de prendre l'ascenseur en sens inverse afin de se calmer. Oh oui, la vengeance avait goût sucré. Peut-être même que leurs problèmes ne sèmeraient pas la zizanie entre eux - après tout, ils partageaient encore des choses personnelles une fois par jour. Ils avaient été très proches ces derniers temps, presque au point d'être considéré comme l'un ‘de ces’ couples mariés et elle savait que c'était à cause de la peur de la grossesse. Même après quelques semaines, elle était encore un peu déçue qu'elle ne soit pas encore enceinte.

Les rêves qu'elle avait d’avoir une famille ne l‘aidaient pas beaucoup, pas plus que le fait que son frère, Jon-Jon ait décidé qu'elle pourrait garder sa nièce pour une semaine complète le mois prochain. Elle avait essayé de le faire changer d‘avis, en lui disant qu'elle n'habitait pas vraiment près et qu’il lui serait tellement plus facile de trouver une baby-sitter près de chez lui, mais il n'avait pas écouté. Ainsi, dans quelques semaines, il allait amener Jolisa et la laisserait pour une durée de sept jours. Le monde conspirait vraiment contre elle, mais peut-être que d'ici là, le sentiment serait partit et ça serait plus simple.

Levant les yeux au bruit de pas, elle trouva Jane lui souriant doucement sur le pas de la porte et d'un signe de la tête, elle lui fit signe d’entrer Comme s'il partirait si on lui disait de toute façon. Le petit sourire doux devint l’un qui lui disait qu’il préparait quelque chose et elle se tendit immédiatement sur sa chaise, alors qu’il avançait avec les mains derrière son dos.

" Je t'ai acheté quelque chose." Quatre mots que les femmes aimaient généralement entendre, mais quand ils sortaient de la bouche de Patrick Jane, Lisbon ne pouvait que spéculer ce que tous ces quatre mots pouvaient indiquer. Le grand sourire sur son visage ne facilita pas ses inquiétudes. “ Je voulais te le donner ce matin, mais tu n'étais pas exactement contente de moi."

" Tu nous as mis en retard."

"Oh oublie ça, tu veux? C'est pas comme si ça nous avait tué." En dépit de vouloir paraître renfrogné, Lisbon sentit ses lèvres s’étirer quand il sortit une petite boîte de derrière lui. "Trois mois".

Elle savait exactement combien de temps ça faisait, mais elle ne lui avait pas acheté quoi que ce soit et tout à coup elle se sentit coupable de ne pas y avoir pensé. Ils n'avaient pas célébré le deuxième mois et elle avait simplement supposé que celui-ci ne serait pas extraordinaire non plus. Bien qu‘ils avaient eut beaucoup à penser au moment du deuxième mois, la peur des bébés et autres. Il avait l'air fier de lui-même pour la boîte qu’il offrait et elle savait sans même l'ouvrir que c'était une boîte à bijoux. Avait-il quelque chose pour lui offrir des bijoux et commencer des conversations personnelles dans son bureau ? C'était probablement juste un autre de ses 'caprices' qu'elle ne serait jamais capable de lui faire passer.

Se levant de sa chaise, elle fit le tour du bureau pour le rencontrer de l'autre côté et laisser plusieurs centimètres entre eux juste au cas où quelqu'un passait. Ses stores n’étaient pas fermés, elle regarda rapidement vers la vitre et décida qu'elle pourrait au moins accepter son cadeau. Avec les doigts tremblants, elle saisit avec précaution la petite boîte et souleva le petit couvercle. Un sourire s'épanouit sur son visage avant même de l’avoir complètement ouvert. Une chaîne en or s’offrait à elle et elle leva les yeux de surprise et de légère confusion.

" J'ai pensé que tu pourrais l'utiliser pour y mettre tes bagues quand tu travailles au lieu de les mettre dans ta poche en espérant qu'elles ne tombent pas."

" Patrick, c'est ..." Il n'était plus Jane dans un moment comme celui-ci, même pas pendant lorsqu'ils travaillaient. “ J'aime, je te remercie."

C’était simple, c'était parfait et avec empressement, elle sortit ses bagues de sa poche et retira la chaîne de sa boite. Après avoir dévissé le fermoir, elle y glissa les anneaux et la ramena autour de son cou. Elle voulait la porter immédiatement et était reconnaissante de voir que la chaîne était assez longue pour se cacher sous sa chemise, plus longue que sa croix, de cette façon elles ne s‘emmêleraient pas. Il avait probablement fait exprès, s’assurant que ça ne gênerait pas le bijou qu'elle portait le plus.

Il s’approcha pour l’aider, passant derrière elle et lui prenant les deux extrémités du collier et lui disant de soulever ses cheveux. Elle fit ce qu'il lui demandait, le laissant réunir les deux extrémités ensemble, les fermer puis faire glisser une main vers le bas de la chaîne à l'avant de sa chemise. Son souffle se bloqua dans sa gorge, ses yeux s'élargirent quand il a rangé les bijoux sous sa chemise, veillant à placer les anneaux entre ses seins. Son pouce caressa la chair tendre et avant même qu'elle ne puisse ouvrir la bouche pour lui dire d'arrêter, les lèvres se posèrent contre son cou. Ses yeux se fermèrent, une douce morsure lui arrachant un gémissement alors qu’il murmurait un doux “... ne regarde pas maintenant ..." et bien sûr ses yeux s'ouvrirent dès que ses paroles s‘enregistrèrent dans son esprit.

Tout son corps se figea, ses muscles se tendirent quand elle vit que son patron regardait de l'extérieur. Bien sûr, Jane ne savait pas, il pensait qu'elle avait été une bonne épouse et qu’elle avait dit à Hightower qu'ils étaient mariés, mais elle s’était dégonflée et avait fait comme si elle avait épousé quelqu'un en dehors du travail. Ce n'était pas bon. Haussant les mains chaudes de Jane loin de ses épaules, elle s'éloigna rapidement et fit semblant de ne pas voir la lueur de douleur assombrir ses traits quand elle retourna à son bureau.

Personne ne s'attardait plus devant son bureau maintenant, mais elle n'avait aucune idée de ce que son patron avait vu ou ce que tout cela signifiait. Elle avait eut l'espoir de garder les choses secrètes le plus longtemps possible à des fins égoïstes, mais quelque chose lui disait ce ne serait plus possible bien longtemps. Elle ne serait pas surprise si elle était appelée pour une réunion impromptue avec Hightower avant son départ ce soir.

" Qu'est-ce qui ne va pas ?" Baissant la tête de honte, Lisbon haussa juste les épaules et s'occupa avec quelque chose sur son bureau. “ Es-tu contrariée que Hightower nous ait vus ? Nous ne faisions rien d'inapproprié Teresa, et elle sait que nous sommes mariés."

“ Jane, travaille s'il te plaît. Remettons-nous simplement au travail." L’appeler par son nom de famille attirait toujours son attention et cette fois ne s’avéra pas différente. Son attitude changea immédiatement bien qu’elle put sentir une pointe de colère le traverser. " Désolé, je ne veux pas faire la publicité de ma vie personnelle ok? C'est pourquoi je voulais garder toutes les démonstrations d'affection en dehors du bureau."

“ Ça va aller, ce n’est pas comme si elle ne savait pas à propos de nous." Se moqua-t-il légèrement, Lisbon ne pouvait pas s'empêcher de penser que c’était exactement ce qui la tracassait tellement - Hightower ne savait pas à propos d’eux et maintenant tout était foutu.

" Tu as raison. Merci pour le cadeau, je l'aime vraiment Patrick et je savais que ce jour marque nos trois mois mais je… Je ne t‘ai rien acheté." Une légère rougeur lui monta aux joues.

“ J'ai acheté un cadeau à ma femme parce que je pensais qu'elle aimerait. Tu n'as pas besoin de m’offrir quoi que ce soit."

“ D'accord. Maintenant tu peux y aller s‘il te plait ?" Il lui offrit un sourire et se dirigea vers la porte un peu triste. Elle avait réussi à esquiver le sujet avec lui, il n'avait pas relevé le changement de sujet. Heureusement, il n'était pas au courant et avec de la chance ça ne changerait pas. Elle ne voulait pas voir la douleur dans ses yeux si elle devait jamais lui dire la vérité. Pourquoi avait-elle même menti en premier lieu ? Elle se sentait idiote, elle aurait dût dire la vérité et, plus important maintenant, elle devait penser à une excuse pour expliquer pourquoi elle avait caché une telle chose. Elle savait que son patron voudrait très probablement des réponses. C'était exactement ce dont elle avait besoin. Le Karma n’était pas sympa avec elle. Elle avait été un peu en colère après Jane pour avoir menti au sujet de ses séances de physiothérapie et là il venait de l’avoir en révélant son plus gros mensonge.

Une horrible journée, c'est ce qu'elle avait été pour Lisbon et même plongée dans un bain dans les bras de son mari n'y changeait rien. Sa tête la faisait souffrir et bien qu'elle soit penchée en arrière contre le corps de son époux, elle n'arrivait pas à se détendre. Elle se raidissait à chaque fois que ses doigts touchaient sa peau. La chaleur de l'eau contrastait avec la froideur qu'elle ressentait et c'était sans doute dû à la culpabilité et la honte qu'elle éprouvait lorsqu'elle avait parlé à Hightower de ce qu'elle avait vu. Ça faisait environ une semaine depuis que Jane lui avait donné une chaîne pour mettre leurs alliances, ce qui signifiait également une semaine que leur patron les avait surpris pendant un moment intime. Elle s'était attendue à être convoquée par cette dernière avant la fin de cette journée mais ça n'avait pas été le cas. Ni le lendemain ou celui d'après. Ça la rendait folle d'avoir perdu cette initiative.

Elle ne se sentait pas bien depuis deux jours et sortir de son lit avait été une tâche difficile, mais elle faisait semblant d'aller bien. Elle ne voulait pas énerver Jane et maintenant elle avait l'impression de ne pas mériter son amour ou tout geste romantique. Elle ne méritait pas ses gestes doux, de protection et elle n'aurait définitivement pas eu droit à ce moment entre eux si il savait qu'elle était malade. Peut être qu'il le savait, après tout il avait fait couler ce bain chaud et s'était assuré qu'elle mange. Il était trop perspicace pour ne pas voir son teint pâle, ce qui signifiait qu'il savait qu'elle n'était pas à cent pour cent avec lui. Peut être qu'elle se sentait mal à cause de la façon dont s'était déroulée son entrevue avec Hightower plus tôt dans la journée.

~~

Elle était nerveuse, se sentait comme si il y avait des avions faisant des loopings dans son estomac et ça n'aidait pas la légère nausée qu'elle avait depuis le début de la journée, mais elle savait qu'elle ne pouvait pas simplement oublier. Elle devait savoir pourquoi Hightower n'avait rien dit à propos de "l'affection" que Jane avait affiché. Après une dernière profonde inspiration, elle frappa légèrement et poussa lentement la porte.

"Madame ? Vous avez une minute ?". Elle hésita un moment, jusqu'à elle soit debout devant son bureau. Lisbon baissa les yeux pendant quelques secondes et bien qu'elle avait toujours sut conserver un certain professionnalisme, cette fois était différente. "Je, euh, je me demandais pourquoi vous n'avez rien dit à propos de ce que vous avez vu il y a quelques jours."

"Et que suis-je censé avoir vu il y a quelques jours ?"

"Vous... Vous avez vu Jane et…" Les yeux fermés, Lisbon tenta de rassembler ses pensées et de comprendre pourquoi sa patronne restait muette. " Jane et moi n'avons pas eu un comportement très professionnel dans mon bureau il y a quelques jours et je sais que vous nous avez vu."

"Oh ça. Mm, oui je l'ai vu."

"Je suis désolée, je suis confuse madame." Confusion n'était pas la première chose qu'elle ressentait. Elle s'attendait à être réprimandée, peut être renvoyée pour avoir menti sur quelque chose d'aussi énorme que d'être mariée à un membre de son équipe. Après le fiasco Rigsby/Van Pelt, Lisbon était terrifiée à l'idée de ce que pourrait faire Hightower au sujet de leur relation. Même s'il n'était juste que consultant, il était une part entière dans l'équipe et comme elle savait être remplaçable, elle s'inquiétait pour son travail.

Le soupir qui s'échappa des lèvres de son patron quand elle se pencha en arrière sur sa chaise, fit accélérer le rythme cardiaque de Lisbon. Elle était prête à faire face aux conséquences, après tout elle avait déjà pensé à l'éventualité de perdre son travail bien qu'elle n'avait imaginé que ça serait à cause de son mariage. Nerveuse, elle tenta de contrôler son estomac pour garder et non pas renvoyer son contenu. Depuis quelques jours ces maux de ventre ne faisaient qu'empirer.

"Je vais être totalement honnête avec vous agent Lisbon. Ce ne sont pas mes affaires que vous trompiez votre mari mais ça le devient lorsque vous le faites avec Patrick Jane."

" Je ne trompe pas mon mari." Etourdie par l'accusation, les pièces du puzzle prenaient enfin forme. Elle n'était pas réprimandée pour avoir épousé un membre de son équipe parce que son patron n'y avait pas pensé. Il était clair qu'elle n'avait pas vu la chaîne qu'il lui avait offerte où elle avait placé leurs alliances. " Jane... Patrick est..."

"Il est quoi ?" Refoulant ses larmes et luttant contre la douleur dans sa tête, Lisbon n'arrivait pas à formuler la phrase qu'elle voulait. Elle voulait dire que Jane était son mari, qu'elle n'avait jamais trompé son époux.

"Il est... Il n'est rien. Je suis désolée, c'était une mauvaise idée..." D'un pas rapide, elle sortit du bureau et se détesta pour ce qu'elle avait dit. Elle n'aurait jamais dû aller confronter Hightower.

~~~

En colère contre elle-même de se dégonfler encore une fois, Lisbon gémit et se décala dans le bain. Son coude cogna dans la cuisse de Jane, le faisant se plaindre en un cri. Elle murmura des excuses et ils se réinstallèrent, mais le bain ne suffit pas à enlever sa fatigue et à soulager son corps endolori. Sans même mentionner son mensonge qu'elle gardait secret. Jane n'avait rien fait, il était aimant et pourtant elle n'avait parlé de lui à personne, même pas à ses frères. L'équipe était au courant seulement parce qu'ils étaient présents pour le mariage et parce que Jane s'était occupé de tout. Techniquement elle leur mentait à eux aussi car ils pensaient que Jane et elle se fréquentaient depuis longtemps avant de se marier. Ces mensonges la rendaient malade. La première chose qu'elle ferait lundi serait d'aller dans le bureau de Hightower et lui dire la vérité : Patrick Jane était son mari. Peu importe sa punition, elle l'accepterait.

" Teresa, il y a quelque chose qui te tracasse ?" Surprise par la question murmurée à son oreille, elle pouvait affirmer qu'il connaissait déjà la réponse. Elle ne pouvait pas vraiment lui dire la vérité mais elle ne comptait pas également lui mentir. Pour cette fois elle comptait lui dire une partie de la vérité au lieu d'un autre mensonge.

" Je ne me sens pas très bien."

" Je sais. Tu as de la fièvre mais ce n'est pas exactement ce que je voulais dire et tu le sais. Ne joue pas avec moi, tu n'es pas très douée dans ce domaine." Son ton n'était plus aussi doux cette fois mais moqueur et accusatoire. Ses mains avaient stoppé ses douces caresses sur son ventre et chaque parcelle de calme qu'elle éprouvait avait disparu. Elle s'assit rapidement et le regarda par dessus son épaule. " Teresa, pas de jeu. Y a-t-il quelque chose que tu veux me dire ?"

"N... Non."

"Dis moi la vérité." A la hâte, elle se leva du bain chaud. Frissonnant immédiatement, elle s'enroula dans une serviette. Il avait raison, elle se sentait vraiment comme si elle était fiévreuse. Que ce soit le fait qu'elle se sentait honteuse ou simplement qu'elle avait merdé une nouvelle fois, elle l'ignorait.

"Tu m'as menti, tu n'as pas rendez-vous lundi pour ton épaule!"

"Oh, parce que tu ne m'as pas menti dernièrement ? Bon, Madeleine a juste oublié que j'étais l'homme avec qui tu es marié alors ?" Son coeur s'est arrêté l'espace d'un instant, sa lèvre frémissante comme-ci elle retenait ses larmes. Il savait. Comment pouvait-il le savoir ? Elle s'était attendue à ce qu'il l'apprenne mais plus tard aurait été le mieux. Elle ne voulait pas se battre, pas aujourd'hui. Elle ne se sentait pas bien et n'avait tout simplement plus d'énergie. Sa tête la faisait souffrir, son corps était endolori et elle avait des vertiges. "J'ai essayé de te trouver et je l'ai fait, mais tu parlais avec Hightower. J'ai tout entendu."

Il sortit également de la baignoire et attrapa une serviette. Quand il était sorti, il n'avait que quelques centimètres qui les séparaient et Lisbon pouvait voir à quel point elle l'avait blessé. Elle n'avait pas voulu ça. Soudain tout cela lui semblait incroyablement idiot.

"T... Tu as écouté ma conversation avec..."

"Je pensais que tu lui avais dit pour moi mais j'avais de toute évidence tort. Je ne sais pas pourquoi je l'ai supposé étant donné que tu ne dis jamais rien."

"Ce n'est pas vrai ! Je t'en ai dit plus qu'à quiconque !" L'émotion dans sa voix était perceptible, les larmes débordant déjà. Elle se sentait trop faible pour se battre et tout ce qu'elle voulait était dormir.

"Et pourtant tu n'as jamais mentionné une seule fois que nous sommes mariés." Le plus triste c'est qu'elle ne savait même pas pourquoi elle essayait de se défendre alors qu'elle savait qu'il était dans son droit. Elle avait su dès le début que ça lui exploserait en plein visage.

"Pourquoi as-tu pris la peine de nous faire couler un bain si tu savais que notre nuit finirait ainsi ?"

"Parce que je ne le savais pas ! Je pensais que tu aurais une bonne explication, que tu me le dirais toi-même." Son estomac se contracta, son mal de tête se propagea jusqu'à ses yeux. Saisissant sa tête entre ses mains, elle siffla et s'assit sur le couvercle des toilettes.

"Pouvons-nous repousser cette conversation ? Je ne me sens pas bien."

"Tu devrais prendre quelque chose pour faire tomber la fièvre." La douceur était de retour. "Tu aurais dû me le dire."

"Je sais mais je ne peux expli..."

"Je ne veux pas l'entendre. Au moins maintenant, je sais pourquoi tu ne voulais pas que je te touche au travail, je n'avais seulement pas réalisé que c'était parce que tu avais honte." Avec ces tristes mots, il retourna dans la chambre et elle savait qu'il avait raison. Elle n'avait pas le droit d'être en colère contre lui pour ces faux rendez-vous chez le médecin quand elle avait menti à son patron sur leur mariage. Pour une fois, elle n'allait même pas tenter de mendier. Il avait cependant tort, elle n'avait pas honte de lui. Elle ressentait beaucoup de chose, comme celle d'être stupide à présent, mais sûrement pas de la honte. Peut être honteuse d'elle-même, mais pas de lui.

Une vague de nausées l'a pris, la faisant gémir et incliner la tête vers le plafond. Elle passa ses bras autour de son corps et continua à frissonner. La chambre était encore plus froide à présent que l'homme qu'elle aimait avait disparu. La lumière aggrava son mal de tête mais elle levait tout de même les yeux vers le plafond et murmura à elle même.

"Okay le karma, j'ai saisi. Non seulement vous me poussez dans la boue mais en plus vous me frappez alors que je suis à terre." Elle se disputait avec son mari et était en plus malade. Deux choses qu'elle détestait. Le monde riait vraiment à ses dépens et elle le méritait.

Lorsque les frissons furent trop forts, elle se sécha rapidement et sortit nue de la salle de bain. Elle n'espérait pas détourner la colère de Jane, elle savait qu'un geste aussi bas ne fonctionnerait pas sur cet homme mais elle ne voulait pas à avoir à retourner dans la salle de bain pour ranger sa serviette une fois qu'elle aurait trouvé de quoi s'habiller pour la nuit.

Il était déjà installé dans le lit tandis qu'elle se dirigeait vers la commode. Tirant silencieusement sur le tiroir, elle sortit des vêtements chauds et les enfila. Son regard se posa sur la poitrine de son époux qui se soulevait au rythme de sa respiration tandis qu'il regardait la peinture blanche du plafond. La tension était palpable et elle n'avait aucune idée de quoi dire. 'Désolée' n'était pas suffisant mais la part d'elle affectée par la maladie ne désirait qu'une chose : se blottir entre ses bras. Il n'était pas réellement en colère mais plus triste et blessé. Il avait parfaitement le droit de vouloir être seul. Elle refoula son envie de s'installa à ses côtés.

"Patrick, pour ce que ça vaut - et je sais que ce n'est pas grand chose - j'essayais de le lui dire." Elle n'obtint aucune réponse mais elle ne s'attendait pas à en recevoir une. Vêtue d'un sweat-shirt, un pantalon et de chaussettes épaisses, elle attrapa un oreiller et se dirigea vers la porte.

" Où vas-tu Teresa ?"

"Dormir sur le canapé."

"Pas tant que tu es malade. Reviens ici. Ce n'est pas parce que je ne suis pas heureux en ce moment que je vais te virer du lit." Elle pouvait voir dans ses yeux qu'en dépit d'être bouleversé, il était également inquiet pour sa santé.

"Ça va, je vais juste prendre quelque chose et ..."

"Pourquoi ne pas venir dans le lit avant qu'on commence à se battre pour ça aussi. Je vais te chercher des médicaments." Il s'était levé avant qu'elle ne puisse dire quoique ce soit et il était plus sage de l'écouter. Elle s'installa dans le lit et remonta les couvertures sur son corps. Il n'était plus dans la chambre et Lisbon savait qu'il avait trouvé l'armoire à pharmacie rien qu'au bruit.

Son ventre lui faisait de plus en plus mal. Jane était revenu et lui tendait à présent le médicament qu'il fallait qu'elle prenne. En faisant une grimace, elle avala ce liquide rosâtre qui n'avait pas bon goût. Il la regarda attentivement et elle pouvait voir qu'il était tendu. Il était toujours en colère contre elle et elle ne pouvait pas le lui reprocher.

"Merci Patrick."

"Comment peux-tu me mentir comme ça ?" Elle essuya son visage d'une main et se blottit sous les couvertures couvrant tout son corps.

"J'aimerai pouvoir te donner une réponse satisfaisante mais je ne peux pas. J'ai eu peur mais en aucun cas honte." Le médicament avait été laissé à porter de main sur la table de chevet. Jane retourna s'installer de son côté du lit, restant loin d'elle pour lui faire prendre encore plus conscience des conséquences que ses actions avaient causé.

"Et bien tu l'as fait. Oui j'ai menti au sujet de mes rendez-vous mais c'est totalement différent de ce que tu as fait."

"Je le sais. Peut être qu'on devrait juste dormir un peu et en reparler demain."

"Oui. Peut être." Il n'y eut pas de "bonne nuit" échangés, pas de "je t'aime", rien de plus qu'un soupir de chacun. C'était la première nuit depuis très longtemps qu'ils n'échangeraient aucune caresse ou ne parleraient pas de tout et de rien. C'était la première nuit depuis bien longtemps qu'ils s'endormaient en gardant de la distance entre leurs deux corps. Lisbon n'aimait pas ça mais fit avec. Il n'y avait rien de plus qu'elle pouvait faire. Elle ne s'attendait pas à ce qu'il lui pardonne du jour au lendemain son mensonge mais elle trouvait qu'il le prenait mieux que ce qu'elle pensait. Le sommeil ne semblait pas vouloir venir pour aucun d'eux. Elle se sentait épuisée et ressentait comme une envie de vomir.

"Patrick, je vais bientôt le dire à Hightower et j'avais l'intention de le lui dire lorsqu'elle j'ai réalisé qu'elle pensait que je te trompais avec toi même. Je sais que ce n'est pas ..."

"Arrête ça. Je n'ai pas envie de me battre ce soir et tu as besoin de te reposer." Les deux côtés du lit semblaient soudain très espacés, comme ci ils étaient les deux opposés de la Terre.

Un silence pesant s'installa. Lisbon n'arrivait pas à croire qu'il s'inquiétait encore pour sa santé malgré sa colère. Elle ne s'attendait pas à ce qu'il joue les infirmières, d'autant plus qu'il avait tout entendu dans le bureau de leur patron.

Le lit bougea, le bruit de pieds nus sur le plancher et elle sut qu'il avait disparu. Elle ne se retourna pas, ne savait pas ce qu'il faisait mais quand elle entendit le bruit caractéristique de froissement de tissus et de fermeture éclair, elle sut qu'elle avait vraiment foiré.

"Je vais faire en tour en voiture pour réfléchir. Ne m'attends pas, tu as besoin de repos et assure toi de prendre une autre dose de ce médicament demain matin." Dès qu'elle entendit le mot "matin", elle sut qu'il n'avait pas l'intention de rentrer cette nuit. Elle savait que c'était de sa faute, qu'elle méritait cela et après un hochement de tête silencieux, elle le laissa partir. Dès qu'elle entendit la porte d'entrée se fermer, des larmes se déversèrent sur ses joues et elle eut froid. Elle détestait être malade. Elle détestait l'idée d'avoir laissé son mari partir. Elle détestait le fait qu'il n'ait pas crié sur elle - elle l'aurait mieux supporté que cette déception qu'elle avait lu en lui. Elle détestait pleurer quand tout ce qu'elle voulait faire était dormir et elle détestait vraiment ce lit vide.

Une violente douleur traversa son estomac. Elle se leva précipitamment et alla à la salle de bain pour finalement s'agenouiller au dessus des toilettes. Elle devait rajouter une autre chose à sa liste : elle détestait vomir. Elle se sentait faible et ces spasmes violents qui l'avaient poussé à rendre le contenu de son estomac venaient de la fragiliser encore plus. Après avoir tirer la chasse d'eau, elle se laissa glisser sur le sol dur et froid de la salle de bain. Il était trop tôt pour appeler Jane et lui demander de rentrer à la maison. Il avait besoin de temps, elle le comprenait mais elle se sentait incroyablement seule.

La douleur dans son ventre diminuait, ses mains tremblaient et elle avait l'impression que sa maison s'était transformée en igloo, mais elle était trop épuisée pour se déplacer. Elle resta sur le sol froid, laissant ses yeux se fermer. Cette journée était vraiment un enfer.