United (traduction) ^

Titre: United

Rating: T, je mettrais les partie NC17 dans la partie concerné mais vous préviendrais avant

Genre: Romance , ben oui c'est une traduction, si ça avait été de moi ce serait un drame

Personnage: toute l'équipe

Résumé: Avec John le Rouge hors de leurs vies, Lisbon pensait que Jane allait bien jusqu'à ce qu'il lui pose une question qui la laisse en pleine interrogation sur sa vie. Elle ne sait pas quoi lui répondre, mais une fois fait, elle sait que les choses ne seront plus jamais les mêmes.

* Chapitre 1, dans ce poste
* Chapitre 2
* Chapitre 3
* Chapitre 4
* Chapitre 5
* Chapitre 6, Partie I
* Chapitre 6, Partie II
* Chapitre 7
* Chapitre 8
* Chapitre 9, Partie I
* Chapitre 9, Partie II
* Chapitre 10, Partie I
* Chapitre 10, Partie II

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Chapitre 1

C’était un jour typique au travail. Lisbon a presque rit à cette pensée. Comme si un jour au CBI pouvait être typique pour son équipe. Là encore, peut-être le fait que ce ne soit jamais typique rendait cela typique. Il était normal pour eux d’être anormal. Pas longtemps avant que Jane n’arrive, mais ils ne seraient pas les mêmes sans lui. Lisbon avait bien dû l’admettre. Malgré ses plans foireux et ses tours de mains pour torturer les hauts dignitaires, elle aimait l’avoir dans les alentours. Elle aimait parfois, et d’autres fois elle aurait aimé se cacher sous la table et ne jamais en sortir. Il avait la capacité de savoir tout ce qu’elle ne voulait pas dire au monde et que faisait-il de cette information? Il le disait à tous le monde bien sûre.

Elle avait était plus cool avec lui ces dernier mois. John Le Rouge n’était plus là et elle ne pouvait rien faire d’autre que de materner Jane. Elle voulait être certaine qu’il allait bien mais il avait prouvé que c’était le cas en annonçant quelque chose dans l’ascenseur. Les commérages se répandent comme une trainée de poudre.

Tous le bâtiment était à présent au courant qu’elle avait eu un rancard le soir précédent et cela ne s’était pas terminé comme elle l’espérait. Elle était un peu -beaucoup- furieuse contre Jane qui avait si facilement amené la conversation sur sa vie privé comme si c’était quelque chose qu’il était supposé faire. Mais encore, malgré ça, elle se serait sentit bien seule s’il n’avait pas été là. Elle ne lui avouerait jamais, cela flatterait son égo et il en avait déjà bien assez.

Il la provoquait, c’était quelque chose dont elle était habituée avec lui, mais elle n’était pas stupide. Elle savait que leurs conversations n’étaient pas toujours sérieuses et que Jane ne la provoquerait pas comme ça sur quelque chose s’il savait la rendre triste. Ils n’avaient jamais abordé leur histoire familiale ou leur passé qu’ils avaient tout les deux essayé de et échoué à bloquer à travers le temps. Les seules circonstances dans lesquelles ils avaient partagé quelques vague choses sur eux étaient seulement si cela était apporté par une enquête ou si c’était pertinent. Au sujet de la pertinence, Lisbon savait qu’elle avait besoin de calmer ses pensées déviantes et finir de remplir les documents encombrant son bureau. Après avoir prit une profonde inspiration, elle poussa le consultant hors de son esprit -il s’y trouvait de plus en plus souvent- et prit le stylo qu’elle avait négligemment laissé tomber sur le bureau.

Son dos la faisait souffrir. Elle avait gardé la même position bien trop longtemps, mais ça avait été un long jour de travail paresseux. Pas de nouvelles affaires, juste les anciennes qui avait besoin d’être classé et rangé. L’espace entre ses omoplates lui faisait mal, envoyant la douleur dans le bas de son os et dans son cou. Elle détestait les douleurs dorsales. Qu’importe le nombre de fois où elle s’étirait, la douleur revenait dans la seconde. Elle pouvait quand même travailler, mais elle était la première à admettre qu’elle travaillait mieux sans ces douleurs. Les maux et douleurs ne l’avaient jamais arrêté dans son travail mais il était plus facile et plaisant de travailler quand on allait bien.

Le formulaire dans ses mains se moquait d’elle, la fixant et la provoquant sur son incapacité à se concentrer suffisamment pour écrire. Son esprit semblait être partout et n’importe où aujourd’hui et elle ne pouvait rien y faire. Elle avait besoin d’arrêter de penser à des choses banales car le papier devant elle n’allait pas se remplir tout seul, mais elle se trouvait encore avec un consultant et un rendez-vous manqué dans la tête.

Ils n’étaient pas vraiment ensemble. Jane n’avait rien à voir avec son rendez-vous manqué, quoi que ça ne l’ai pas aidé de passer son temps à se demander à quoi ressemblerait un rendez-vous avec Patrick Jane au lieu de Mr Lenteur. Ce n’est pas que monsieur rouquin était de mauvaise compagnie, c’était quelqu’un de bien. Ca ne la dérangeait pas de l’entendre lui parler de sa journée, ça lui avait évité de parler de la sienne, mais il avait semblé prendre les choses lentement. D’où le petit nom qu’elle lui avait donné.

La soirée dernière n’avait pas été leur premier rendez-vous, ni même le second. Non, c’était le sixième et il n’avait toujours pas décidé de faire quoi que ce soit. Rien. Pas de baiser sur la main ou sur la joue. Il n’avait jamais tenté de lui serrer la main ou de la toucher tout simplement. D’accord, elle était une adulte et cela pouvait sembler gamin, mais beaucoup d’hommes auraient déjà tenté quelque chose, sinon ils seraient partit directement pour le grand prix.

A la fin de cette soirée, elle savait qu’elle n’accepterait plus un seul rendez-vous avec lui. Elle était une femme, avait des envi et diner dans un grand restaurant, avec des chandelles pour rentrer seule chez elle le soir ne faisait pas partie de ses envies. Lors de leur premier rendez-vous il lui avait dit qu’il aimait allé doucement, et elle était d’accord avec ça. Mais par doucement elle n’avait pas réalisé qu’il voulait dire aussi vite qu’un escargot.

Elle rit à l’image qu’elle se donnait d’elle-même et laissa une nouvelle fois tomber son stylo dans un soupir. Il n’y avait aucun moyen pour elle de se changer les idées pour en finir avec ça. Elle ne savait pas pourquoi elle avait l’esprit si dispersé et cela l’ennuyait profondément mais il n’y avait rien qu’elle puisse faire. Quelque chose faisait courir son esprit et le remplissait de choses sans intérêt. Juste au moment où elle allait se lever et se faire un café, Jane entra dans son bureau avec une drôle d’expression sur le visage.

C’était étrange de le voir si confus et qu’importe ce qui le faisait ressentir ça, cela semblait venir de l’intérieur. Elle ouvrit la bouche pour lui demander s’il allait bien, mais les mots moururent avant de pouvoir sortir.

« Il y a quelque chose que je voudrais vous demander », Jane était nerveux. Il n’était jamais nerveux. Du moins Lisbon ne l’avait jamais vu le montrer par le passé mais c’était clair à présent à son sourire timide et hésitant et la façon dont il s’essuyait les mains sur son pantalon.
« Allez-y. »
« Ce… cela vous sûrement vous sembler étrange et vous allez croire que je vous fait une blague, mais… »
« Jane, posez votre question. » Il y avait de la provocation dans sa voix et il était agréable de pouvoir inverser les rôles de temps en temps quand elle en avait la possibilité.

Lisbon ne savait pas vraiment ce qu’elle s’apprêtait à entendre, mais ce qu’il fit juste après la laissa sans voix. Parce qu’elle n’avait pas assez vu de choses étranges chez Jane. Il fit deux pas hésitants vers son bureau, rien de spéciale jusque-là mais elle était toujours un peu embarrassée par son comportement. C'était bizarre même pour lui.

« Je vous ais apporté quelque chose, » sa main disparut dans sa poche et il en sortit une petite boite. Son cœur accéléra un peu et lorsqu’il l’ouvrit pour lui montrer ce qu’elle cachait à l’intérieur, ses yeux s’agrandirent. « Epousez-moi. »

C’était comme si le monde s’arrêtait au moment où les mots avaient franchis ses lèvres. Il ne pouvait pas être sérieux, elle savait qu’il lui faisait une blague mais elle ne pouvait pas s’empêcher d’admirer la bague. Elle était belle, rien de bien élaboré, juste un simple diamant avec deux émeraudes de chaque coté, mais elle pensa que c’était le plus beau bijou qu’elle n’ait jamais vu. Elle avait toujours aimé les choses simples.

Ressemblant à un poisson alors qu’elle cherchait quoi dire, elle se laissa finalement aller à la réalisation de ce qu’il venait juste d’arriver. Un rire arriva du plus profond de ses poumons alors qu’elle secouait la tête. Un autre jour typiquement anormal.

« Très drôle Jane, que vouliez-vous vraiment me demander? » sourit-elle, regardant toujours la petite boite noir dans sa main ouverte. Elle était vraiment adorable et elle pensa qu’elle devait probablement appartenir à sa femme, ou alors il l’avait emprunté à quelqu’un. Ce ne fut que lorsqu’elle releva la tête pour rencontrer son regard que son air joyeux changea.

Il regardait par-dessus son épaule, tentant d’éviter ses yeux interrogateurs et ce fut l’un des rares moments où elle put voir toutes les émotions qu’il ressentait. Il semblait anéanti, il ne jouait pas la comédie et son cœur se serra dans sa poitrine quand elle baissa de nouveau les yeux sur la bague qu’il lui tendait toujours.

« Jane, est-ce que vous êtes vraiment en train de… » la phrase se termina dans le néant. Elle le savait déjà et cela la terrifiait. Que diable se passait-il?
« Oui, je vous demande de m’épouser. »
« Nous n’avons jamais eu de rendez-vous, nous ne nous sommes, » s’en suivit une pause durant laquelle ses joues rosirent, « …jamais embrassé. »

Cela semblait être un bon argument, elle ne savait pas quoi lui dire d’autre et il était toujours en train de la fixer de ses yeux perçant. Il trouva le courage de la regarder de nouveau, ne faisant aucun geste pour refermer la boite. Elle était complètement ébahie. Elle ne savait pas si elle devait être énervée après lui ou désolée pour lui. Il ressemblait à un anxieux petit garçon triste qui venait de se créer des problèmes.

« Allez-vous bien Jane? » Elle pensait qu’il s’était cogné ou qu’il avait perdu la tête, quelque chose l’avait poussé à faire ça.

Is bien. Je n’avais seulement pas réalisé que de minuscules détails comme un rendez-vous ou un baiser avaient quelque chose à voir avec les sentiments. »Il semblait presque énervé maintenant, elle était si confuse. Ses émotions avaient changé plus vite qu’elle ne pouvait le prévoir et cela lui donna le tournis.

Avec un soupir, il déposa la boite sur son bureau et partit, la laissant seule se demandant si tout cela venait juste d’arriver ou si c’était seulement un rêve.

Le regardant partir, elle pu voir la tension sur ses épaules alors qu’il secouait la tête. Il n’était plus nerveux et Lisbon se sentit un peu coupable. Elle venait de le rejeter, disant tout sauf le mot non. Le truc c’est qu’elle ne savait pas ce qui l’avait amené à faire ça. Il n’avait pas agit différemment ces derniers temps, rien qui sorte de l’ordinaire avec lui, et soudain ça.

Une part d’elle espérait que cela avait à voir avec la mort de John Le Rouge cinq mois plus tôt. Tout était arrivée dans une intense impasse. John Le Rouge contre le SWATT, c’était logique de savoir qui allait gagner. Elle avait eu peur que Jane parte, ou qu’il leur en veuille de ne pas lui avoir laissé la chance d’en finir avec le tueur comme il le voulait mais elle n’avait jamais pensé que cela puisse arriver. Peut-être qu’il n’allait pas aussi bien qu’elle l’avait pensé.

Malgré le cocktail d’émotions -aucune ressemblant à ce que devrait ressentir une femme après une demande en mariage- Lisbon retira la bague de la boite. Elle la regarda attentivement, réalisant qu’elle était douce au touché. Serrant les lèvres, elle repensa aux années passé à travailler avec cet homme qui, tel un ninja, avait attaqué son cerveau. Ils avaient eu plusieurs moments qui avaient pu mené à quelque chose mais ils n'avaient jamais fait et elle l’avait toujours comme un signe.

Juste par curiosité, elle céda au désir qui lui démangeait la main. Délicatement, elle glissa la bague à son annulaire gauche et fut surprise qu’il soit de la bonne taille. Fixant sa main, elle se demanda combien de temps cela pourrait prendre pour s’habituer à ce symbole de l’amour et là elle se réprimanda et secoua la tête pour oublier cette pensée. Elle n’était pas dans un comte de fée.

Elle n’était pas aveugle ni stupide, elle savait qu’il y avait une attraction entre eux, mais elle n’avait jamais pensé qu’il pourrait vouloir l’épouser. C’était Jane. Il avait déjà été marié, il avait eu un enfant et il avait tout perdu. Il était abimé et elle se dit qu’il avait toujours été hors limites. Indisponible. Elle avait pensé des fois qu’il pouvait se passer quelque chose et d’autre fois que ce n’était qu’un froid manipulateur mais à cette exacte seconde alors qu’elle était assise en regardant l’anneau à son doigt, elle repensa à ses mots. Était-ce sa façon de lui dire qu’il l’aimait?

Avec un grognement, elle laissa sa tête tomber dans ses mains mas ne fit rien pour retirer la bague. Son typique jour anormal était devenu étrange et cela voulait dire quelque chose. Le matin même, sous la douce, elle avait imaginé e que serait sa journée. Rapports, enquêtes, nettoyer les bêtises de Jane et recommencer. Elle n’avait jamais, en un million d’années, pensait à ça, elle n’était même pas sûr que c’était vraiment arrivé. Elle avait vécu si longtemps dans le dénie qu’à présent elle était coincée.. Elle n’avait pas dit le mot non parce qu’elle ne le voulait pas. Ca ne pouvait pas être arrivé.

Aimait-elle Patrick Jane? Oui. Elle n’y avait jamais vraiment réfléchis, mais il y avait une différence entre aimer quelqu’un et épouser quelqu’un. Avec un soupir fatigué, elle se dit qu’elle devrait le remercier. Il avait focalisé son esprit sur une seule chose. A la fin de la journée elle devrait aller le voir mais elle pouvait repousser tout ça jusque là. Elle avait besoin de penser à ce qu’elle allait lui dire et comment ils pourraient continuer à vivre après ça.

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Chapitre 2

Inconfortable, épuisé émotionnellement et un peu fâché, Jane regardait fixement le plafond au-dessus de son canapé. Elvis n'était pas vraiment de bonne compagnie maintenant qu'il se sentait comme s'il se venait de rendre ridicule. Lisbon l'avait regardé comme s'il avait un troisième oeil quand il lui avait demandé de l'épouser. Il était peut-être habitué à ce genre de regard de sa part, mais ce soir ça le dérangeait. Il n'était pas certain de savoir pourquoi. Bien sûr ils n'étaient pas sortis, quoiqu'il ait compté tous les soirs où ils avaient diner comme des rendez-vous et elle avait raison, ils ne s'étaient jamais embrassés mais cela n'a pas signifié qu'il ne l'aimait pas. Il ne comprenait pas ses excuses quand quelque chose d’aussi insignifiant qu'aller voir un film ou de manger ensemble n’ait aucun rapport avec des sentiments. Il lui avait acheté une bague, s'était assuré qu'ils étaient seuls et lui avait fait sa demande. Il aurait pu se mettre à genoux, mais il n‘y avait pas pensé sur le moment. Ceci n'était pas sa première proposition mais la nervosité était bien présente, toujours la même.

Ce n’était pas vraiment tiré par les cheveux -du moins ne le pensait-il pas- que les quelques derniers mois avaient conduit à ça. Après la mort de John Le Rouge il avait songé à quitter le CBI. Techniquement, la raison pour laquelle il l’avait rejoint était partit par conséquent sa raison de rester, du moins le pensait-il. C’est à ce moment qu’il décida qu’il avait besoin de réévaluer certaines choses et savoir où aller à partir de là. Il n’avait jamais pensé à l’après John Le Rouge, jamais. Il ne s’y était jamais laissé tenter, au cas où il n’y aurait pas de futur pour lui mais une fois qu’il prit le temps de distinguer les sentiments dans sa poitrine, il réalisa qu’il ne pouvait pas partir. Il ne pouvait pas s’éloigner de la femme à laquelle il était attaché. A la seconde où il réalisa qu’il était tombé amoureux de Lisbon, il se détesta pour ça. Il détesta l’idée d’être si stupide mais finalement s’habitua à elle. Ce n’était pas si bizarre et ne le surprit probablement pas tant que ça.

Ils avaient travaillé ensemble pendant si longtemps que ça ne devait pas tant le choquer et en y réfléchissant bien, il ne l’était pas. Cela semblait juste normal et facile, aussi simple que de respirer. En premier lieu ça l’ennuya car il pensait qu’il devait lui en vouloir de lui avoir retiré sa vengeance. Il pensait qu’il devait être en colère contre tous. En colère contre tout et tous comme le soir où il était rentré chez lui et avait découvert sa famille.

Mais il ne pouvait pas être en colère contre elle bien qu’il ait essayé. Ça ne marchait pas. Ils avaient eu des disputes mais rien de plus que ça. Elle avait fait son travail, elle était Lisbon. Elle avait toujours fait son travail et il ne pouvait pas la haïr pour ça. A la place, il l’aima pour ça. Le soir où il arriva à cette conclusion, il sortit et acheta la bague. Ce fut aussi ce soir-là où il retira son alliance et la rangea dans un lieu sure. C’était il y a quatre mois. Il n’était pas prêt à plus que son amitié à ce moment là, John Le Rouge venait juste d’être tué mais il savait qu’un jour il lui demanderait.

Aujourd’hui avait été ce jour et elle avait dit tout ce qui lui passait par la tête sauf non. Il avait laissé la bague sur son bureau et avait rejoint son canapé et c’est là qu’il était depuis lors. Il n’avait pas bougé une fois. Si l’équipe l’avait remarqué ils ne l’avaient pas dit et étaient partit sans même prendre la peine de dire bonne nuit. Il attendait patiemment qu’elle vienne le confronté, car il savait qu’elle le ferait. C’était Lisbon, ça la rongerait jusqu’à ce qu’elle sache pourquoi il lui avait fait ça maintenant. Il voulait qu’elle lui dise oui, il avait besoin qu’elle lui dise oui. Il voulait de nouveau être marié, il voulait porter une alliance qui dirait qu’il était déjà prit. Avec un soupir fatigué, il laissa ses yeux se fermer et fit le vœux de continuer d’essayer. Elle devait dire oui.


Quelque chose sonnait, faisant grogner Lisbon et elle tapa sur ce qu’elle savait être son réveil. Lorsque sa main frappa l’agrafeuse sur son bureau, elle réalisa qu’elle n’était pas chez elle, endormit dans son lit. Elle était toujours au travail et avait dû s’assoupir. Ouvrant doucement les yeux elle les laissa s’habituer à la faible lumière. Il faisait sombre, ce qui voulait dire qu’il était tard et lorsqu’elle tourna la tête pour scruter les alentours, elle émit un gémissement en posant sa main à la base de sa nuque. Ce n’était pas une bonne idée de bouger si vite. Elle se massa la partie douloureuse et recommença, plus lentement cette fois.

La sonnerie continuait, son téléphone clignotant sur son bureau. Un coup d’œil à l’appelant et elle sut que ce n’était pas si important. Certainement quelqu’un qui voulait lui vendre quelque chose ou un représentant. Avec un grognement elle laissa la boite vocale prendre le message et décida rapidement de rentrer chez elle. Elle savait qu’elle se rendormirait si elle restait. Récupérant ses affaires un peu partout, elle soupira à la vue de la petite boite noir et elle baissa les yeux sur sa main gauche. La bague était toujours là, elle avait oublié de l’enlever. Jana. Cet homme savait comment la perturber, c’était certain.

Tortillant les doigts, elle vit les pierres scintiller et se surprit à sourire. Ce n’était pas si difficile qu’elle le pensait de s’y habituer, bien que cela reste encore étrange de voir une bague de fiançailles sur elle. Avec une profonde inspiration, elle se dirigea vers l’open space. Elle savait qu’il devait probablement l’attendre, et ils devaient parler. Elle voulait savoir ce qui l’avait amené à ça et pourquoi il avait choisi ce jour, parmi tant d’autres, pour lui faire sa demande. Elle ne pouvait même pas penser à ce mot sans se demander si elle devait s’engager avec lui. Ce n’était pas quelque chose que l’on fait comme ça, c’était quelque chose qui venait après plusieurs rendez-vous, baisers, des mois à se découvrir l’un l’autre. Jane le savait. Il avait été marié par le passé, ce n’était pas comme s’il était un enfant qui demandait sans savoir en demandant ce genre de chose.

La raison pour laquelle elle songeait à s‘engager avec lui, elle voulait dire oui. Elle voulait être irrationnelle et tenter sa chance mais elle savait qu’elle ne devait pas. Elle savait comment tout cela allait finir et il y avait bien trop de possibilités d’avoir le cœur brisé. Elle pensait seulement qu’elle avait tellement l’habitude de le materner qu’elle ne voulait pas lui dire non. Elle était tellement accoutumée à l’inviter chez elle pour diner et lui offrir le canapé pour dormir. Parfois c’était pour des raisons purement égoïstes et parfois elle se faisait juste du souci pour lui. C’était Jane et il pouvait se montrer si distant qu’elle avait peur. Surtout après tout ce qu’il c’était passé avec John Le Rouge.

Ses boucles indisciplines furent les première choses qu’elle vit, une petite douleur nostalgique filtra en elle mais elle la repoussa. Ils n’étaient pas sur la même longueur d’onde, elle savait qu’ils ne l’étaient pas et elle ne pouvait pas s’engager avec lui tant qu’elle ne savait pas ce qu’il attendait. Lorsqu’elle se posta directement à coté de son canapé en cuir marron, elle faillit repartir. Ses yeux étaient fermé, il ronflait doucement. Il dormait mais elle ne pouvait pas partir.

« Jane. » elle ria presque de murmurer mais le son ne le réveilla pas. Elle lui poussa l’épaule avec sa jambe et réessaya. « Jane. »

« Mmph, hm? » elle aurait voulu le frapper pour avoir implanter l ‘idée de la vie conjugale dans sa tête. Ça ne la laisserait jamais tranquille et elle se retrouva à sourire de nouveau en le oyant se battre pour ouvrir les yeux. Elle n’aurait pas dû se demander combien de matin elle se réveillerait pour voir ça se reproduire. Elle était là pour le faire oublier, pas pour sauter dans quelque chose qui bouleverserait son monde entier. « Lisbon. »

Ils utilisaient toujours leur nom de famille, une autre raison pour laquelle elle ne pouvait pas dire oui à une telle mauvaise idée. Ils avaient utilisé leur prénom parfois, plus ces derniers temps mais ça ne voulait rien dire, ….n’est-ce pas? Elle ne savait pas et n’était pas certaine de savoir pourquoi lorsqu’il tapota l’espace libre à coté de sa tête, elle s’assit. Elle tenta de plier ses mains sur ses genoux mais il les attrapa avec les siennes et passa ses doigts sur la bague qu’elle devait encore retirer.

« Vous le portez, est-ce que ça veut dire… »

« Non, je ne sais pas. Vous m’avez vraiment surprise aujourd’hui. » Ils n’avaient jamais été intimes, ne s’étaient jamais tenus les mains, n’avaient jamais fait quoi que ce soit de ce genre lorsqu’il retourna sa main pour pauser sa bouche dans sa paume. Sa respiration se hacha. Ça n’aidait pas ses plans pour dire non.

« Je pensais à ça en le proposant. »
« Je ne dis pas oui mais, hypothétiquement parlant, qu’est-ce que cet engagement changera pour nous? »

« Nous aurons un endroit où aller, quelqu’un vers qui se tourner quel que soient les circonstances. » Tout ce qu’il disait ne criait pas plus qu’une grande amitié.

« Et une fois que nous serons mariés? »

« Je déménagerait, ou je pourrait le faire avant je suppose. Nous aurons besoin de… »

« Non Jane, je veux dire, » avec ces yeux endormit fixé sur elle il lui était difficile de trouver les mots qu’elle cherchait. Comment était-elle supposé demander s’ils pourraient s’embrasser ou aller plus loin? Comment était-elle supposait demander si ça aller changer leur relations physiques? « Où cela nous mène-t-il? Pourquoi m’avoir demandé de vous épouser? »

« Je le voulais, j’ai acheté la bague il y a des mois mais ce n’était jamais le bon moment. Ça l’est maintenant Teresa. » Une secousse de plaisir lui traversa le corps entier lorsqu’il se tourna pour lui faire face, reniflant doucement tandis qu’il maintenait leurs mains liées. «  Dites juste oui, s’il vous plait? »

Ce n’était pas juste, quelque chose n’allait pas. Il lui semblait presque désespéré pour qu’elle soit d’accord, Jane n’était jamais désespéré pour quoi que ce soit. Elle ne pouvait pas voir son expression, il avait toujours son visage pressé contre le sien et elle savait qu’elle devait partir. Elle devait lui dire que tout ceci passerait, que tout redeviendrait normal, mais elle ne pouvait pas. Ses jambes ne voulaient pas coopérer, ni même sa bouche. Ses lèvres bougèrent et elle parla, mais ce ne fut pas le mot qu’elle avait répété dans sa tête depuis sa proposition.

«  Oui. » Son cœur martelait dans sa poitrine, son cerveau lui hurlait déjà dessus de faire quelque chose de si stupide, mais lorsqu’il s’assit brusquement, la surprenant en l’enlaçant dans une étreinte, elle cessa d’écouter. Il était là à la serrer. Peut-être un peu trop fort, mais elle ne dit rien. Elle soupira et laissa ses main se poser dans son dos. Beaucoup de gens ce seraient embrassé, mais ils ne le firent pas. Il était évident que le mariage n’avait pas la même signification pour lui que pour elle. Elle ne pouvait empêcher son esprit de vagabonder vers les sombres pensées qui la raillaient fièrement, se moquant d’elle, lui faisant penser que c’était peut-être sa façon à lui de remplacer ce qu’il avait perdu. De remplacer sa femme.

« Je peux venir avec vous? » Peut-être qu’elle avait tort. Peut-être voulait-il fêter leurs fiançailles. Elle n’avait jamais imaginé qu’elle aurait pu penser à Jane et au mot mariage dans la même phrase. Ils avaient tout les deux perdu la tête, c’était la seule explication à tout ça, ou alors c’était un rêve fou et elle allait se réveiller et en rire pendant qu’elle se laverait les cheveux.

« Bien sur, mais il faut que nous soyons clair sur ce que cela signifies, » ils n’avaient pas encore fini de parler. Elle avait dit oui, mais cela ne voulait pas dire qu’elle ne pouvait pas changer d’avis si elle trouvait de bonnes raisons de le faire. Elle allait le confronter lorsqu’ils arriveraient à son appartement, elle mettrait les choses à plat et demanderait si elle était un remplacement pour sa femme, si elle n’était qu’une cure contre la solitude et l’échec de n’avoir pas eu John Le Rouge. Elle pouvait sentir les prémisses d’une migraine arriver. Pourquoi diable avait-elle accepté une telle proposition par Jane? Mais qu’est-ce qui n’allait pas chez elle?

********

Chapitre 3

C’était maladroit d’inviter Jane chez elle, Lisbon le réalisa bien trop tard. Il était déjà venu avant, beaucoup ces denier temps en réalité. Il avait tenu compagnie à son canapé certaines nuit, mais c’était différent. Soudain, elle eu l’impression qu’il était différent, quelqu’un qu’elle n’était pas certaine de vouloir introduire dans le bon fonctionnement de son appartement. Les petites choses qui faisaient d’elle ce qu’elle était, des bibelots qu’elle avait conservé depuis son enfance ou des souvenirs que ses frères lui avaient donné au cours du temps. Jane avait déjà tout vu, avait déjà donné son avis sur chaque chose et pourtant, pour une raison inconnue, elle était terrifié qu’il puisse dire quelque chose de nouveau. L’homme lui avait proposé soudainement, il ne serait donc pas surprenant qu’il décide d’entrer dans son histoire personnelle, creusant plus profondément qu’il ne l’avait déjà fait. Et là encore elle l’acceptait. Cela lui donnait le droit de fouiner maintenant, n’est-ce pas? Elle l’assumait donc.

Elle avait dit oui à une question qui allait changer toute sa vie. Cela avait altéré ses plans, les envoyant valser et elle devait s’adapter à ce nouveau style de vie qu’elle allait devoir mener. Ils n’avaient pas encore mit les pieds dans le plat, mais elle savait que cela arriverait avant la fin de la nuit. Il ne suffisait que de quelques heures. Elle était encore sous le choc d’avoir consentie à une telle chose. Honnêtement, elle ne s’était jamais vue mariée, pas vraiment. Son travail lui prenait tout son temps, et ça ne la déranger pas vraiment. Elle avait travaillé dure pour en arriver là et si cela devait l’empêcher d’avoir une vie privée, alors soit. Elle se voyait comme une femme qui avait réussis, jamais vraiment marié, et certainement pas avec Patrick Jane.

Fermant la porte, elle jeta les clés sur la table et retira ses chaussures, réprimant un sourire en voyant Jane en faire autant. Ce n’était peut-être pas si mal de l’avoir dans les alentours. Elle aimait sa compagnie, il rendait les choses intéressantes. La bague à son doigt en était la preuve. Elle savait pourquoi elle avait dit oui. Elle savait que c’était égoïste, mais elle ne pouvait pas s’en empêcher. Elle était fatiguée d’être seule, fatiguée de n’avoir personne sur qui compter. Elle voulait aussi savoir ce qui n’allait pas chez lui, savoir pourquoi il agissait si bizarrement. Elle avait principalement accepté pour savoir ce qu’il entendait lorsqu’il lui avait demandé de l’épouser. Elle voulait savoir s’il pensait au mariage, au câlins, aux baisers, à un mariage d’amour, ou si son esprit avait fait surgir un leurre pour faire face aux cinq derniers mois. Au fond de son esprit, elle savait qu’elle avait déjà sa réponse. Ils se faisaient tout les deux des illusions. Elle avait fait une terrible erreur. Comment était-elle censée arranger ça? Elle ne pouvait pas le faire partir, ça aurait été grossier et elle ne voulait pas lui faire mal. Il était évident qu’il ne voulait pas créer de dommages. En réalité, il ne semblait pas conscient de l’incongruité de la situation.

Il agissait comme si sa proposition avait été la chose logique à faire, et c’était peut-être le cas pour les gens qui étaient sortit et qui avait reconnus les sentiments qu’ils avaient l’un pour l’autre. Elle ne pouvait pas le faire partir, alors qu’il s’était déjà confortablement installé dans son fauteuil, Son fauteuil, et maintenant le sien aussi supposait-elle. Elle s’était laissé emporter dan la folie de tout ça en acceptant la bague et tout ce qui allait avec. C’était peut-être une énorme erreur, la pire de toutes, mais lorsqu’il laissa rouler sa tête sur le coté pour la fixer, elle se dit que ça ne l’était peut-être pas. Peut-être était-ce supposé arriver. Elle n’était pas certaine de croire au destin ou au Karma, mais peut-être.

« Jane… »

«  Patrick maintenant. »

« D’accord, alors Patrick, je voulais savoir, réellement, pourquoi vous m’avez demandé de vous épouser. » Il était tard, elle était fatiguée et elle voulait juste clarifier les choses avant de se coucher. « Et ne me dites pas que c’est parce que vous le vouliez. »

«  La même raison que vous en me disant oui. Nous nous aimons et c’est simplement logique. » avançant vers lui, elle s’agenouilla et saisit sa main. Elle savait qu’elle l’aimait. Elle savait qu’il venait de dire ‘nous nous aimons’, mais elle ne savait pas s’il l’aimait. Il ne l’avait pas dit, pas directement.

« Jane, ce n’est pas un jeu. Je sais que quelque part ça a un rapport avec John Le Rouge. »

« Non ça ne l’est pas, et tout n’a pas un rapport avec John Le Rouge, tout ne tourne pas autours de lui, ça ne l’est pas. » Il ne lui parlait pas à elle mais à lui et elle savait qu’elle avait vu juste. Elle avait besoin de faire quelques recherches mais elle était positive sur tout ça, tout ces quelques derniers mois se raccrochait au tueur en série qui lui avait prit sa famille. Elle pouvait voir sans des yeux qu’il en avait besoin. Il voulait un peu de normalité, il voulait être de nouveau lui-même après tant d’années de chasse à l’homme.

La vengeance avait le don de changer les gens, de les transformer en ce qu’il détestaient, jouant avec eux et les manipulant jusqu’à ce qu’ils soient tourmentés et sans aucune idée pour se sortir de là. Et si c’était la seule solution qu’avait Jane, alors elle ferait tout pour l’aider. Si cela la rendait crédule, stupide, folle ou tout à la fois, alors soit. C’était Jane et elle n’allait pas le renvoyer et le regarder se perdre. Cinq mois à garder tout cela en lui. Ce n’était pas saint, elle avait essayé de le faire parler mais il ne l’avait jamais fait. Il lui avait parlé durant des heures et des heures mais jamais de John Le Rouge. Jamais. Il jurait aller bien. Evidemment non, mais elle l’aiderait.

Si ça avait été quelqu’un d’autre, elle lui aurait tenu la main et l’aurait supporté tant qu’il le faudrait, mais c’était Jane et elle serait avec lui à chaque étape. Premièrement, elle aurait besoin de le convaincre de s’ouvrir à elle. Tout cela la rendait aussi folle que lui, elle le savait mais elle lui avait déjà dit oui. Elle ne pouvait pas revenir en arrière.

« Nous sommes fou Jane. »

« Patrick, et peut-être que oui, nous sommes fou, mais nous méritons d’être normaux? » Lisbon ria presque à cette pensée. Normal, encore ce mot. Ils étaient tout sauf normal, ils ne connaitraient peut-être jamais la vraie définition de ce mot. « J’ai réfléchis, je n’ai pas beaucoup d’affaire alors peut-être que je pourrais prendre un jour de repos pour emménager? »

Pour n’importe qui ça pourrait sembler dingue mais plus Lisbon y pensait plus elle se disait que ce serait le mieux pour eux. De plus ils étaient engagé, pas une grosse affaire. Certaines personnes avaient des engagements sur le long terme, et si elle parvenait à arranger Jane durant ce temps alors elle pourrait appeler ça le mariage. Ils ne s’étaient embrassé, Jane n’agissait pas comme s’ils allaient le faire et elle doutait que cela n’arrive un jour. Elle pourrait s’y faire et tout irait bien. Jane irait bien, elle s’assurerait que ce soit le cas, et tout irait bien. Se sentant brave, elle se pencha en avant et déposa un baiser sur la joue de Jane, laissant ses lèvres s’attarder sur sa chaude peau. Il ne fut pas choqué par ce geste intime autant qu’elle. C’était étrange, c’était nouveau. Il se sentait comme s’il avait en main plusieurs possibilités, mais elle ne se laisserait pas acheter par les illusions.


« Je vais me coucher, la journée à été longue. » Elle eut une sensation de nervosité dans son bas ventre en pensant au lit. Qu’est-ce que cela allait donner? Elle était déjà à mi chemin de sa chambre dans les escaliers lorsque sa voix se fit entendre de la chaise se trouvant devant le TV.

« Je pense que nous devrions fixer une date avant. Jeudi ça vous irait? »

« Jeudi comme dans deux jours ou en général? » Elle avait peur de la réponse.

« Ce Jeudi. » Son cerveau protesta immédiatement à ce qu’elle faisait, lui criant de lui dire que tout cela étai condamné d’avance. Que ça ne marcherait pas, mais elle ne le fit pas. Elle garda simplement le silence et attendit. Quelque chose lui disait qu’il n’avait pas fini de parler. « Rien de grandiose, juste nous et les témoins bien entendu. »

Elle n’avait pas encore pensé à ça, les gens finiraient par le découvrir. Les gens avaient le droit de le savoir, elle grinça des dents à cette réalisation. Qu’allaient-ils penser? Comment allait réagir l’équipe en découvrant qu’elle était la fiancée de Patrick Jane? Cela semblait encore étrange.

« Je pense que nous devrions dormir. Nous en parlerons demain matin. » Il acquiesça simplement, sachant qu’il ne la ferait pas changer d’avis. Elle était têtue. Elle savait qu’elle l’était, mais une part d’elle espérait qu’une fois au matin, ils reviendraient à la raison et riraient de cet arrangement. Une autre part d’elle espérait que ça n’arrive pas. A chaque marche qu’elle montait, elle se demandait pourquoi elle faisait ça. Pourquoi elle était si calme à ce sujet, pourquoi elle avait dit oui, pourquoi elle nourrissait ses illusions d’une vie normal. Mais de toute façon, qui connaissait le véritable sens de la normalité?

Déchirée et confuse, l’histoire de sa vie. Dans un soupir, elle entra dans sa chambre, savourant la douceur de la moquette sous ses pieds. Les chaussettes la gênaient un peu, mais une fois qu’elle les eu retiré -trébuchant presque dans la manœuvre- elle se délecta de la sensation de la mousse. Enfouissant ses orteils dans la moquette, elle ferma les yeux. Elle avait toujours aimé la sensation de la moquette contre ses pieds nus, bizarre, mais un plaisir simple. Elle aimait la simplicité.

Jane ne l’avait pas encore suivit, elle ne savait pas si elle devait être soulagée ou inquiète. Il avait passé la nuit dernière ici, rien d’étrange, mais elle ne savait pas s’il allait la rejoindre dans le lit ou non. Elle détestait être indécise ou se battre avec elle-même, mais elle était comme ça depuis qu’il lui avait posé LA question. Elle avait envi de l’épouser, elle ne le voulait pas. Elle avait envi qu’il la rejoigne au lit, elle ne le voulait pas. C’était un cercle sans fin de batailles avec la raison où elle ne savait pas pourquoi elle ressentait ça. Après des heures, elle n’en avait encore aucune idée. Son cœur était à la recherche de soulagement pour cette amour non partagé. S’il n’était pas réciproque, elle ne le savait pas. Elle n’aimait pas être laissé dans le noir, ne rien savoir. Ca l’ennuyait de ne pas avoir de fin. Elle assumait qu’il ne ressente rien pour elle. Elle avait besoin d’arrêter ça, en supposant que ça menait à un dangereux scénario. Et s’en était un.

Elle n’était plus si jeune, elle n’était pas du genre à avoir des rendez-vous. Peut-être aussi que c’était ce qu’elle pensait. Elle pouvait aussi convenir qu’elle l’aimait simplement. Même si c’était étrange, elle ne savait pas comment définir ce mort de cinq lettres. Ce n’était pas des bonbons en coeur et des fleurs, ce n’était pas beau du tout. C’était sombre, abîmé. Ca la faisait souffrir pour lui, mais au final, ça lui permettait de le garder près d’elle. Elle s’assurait qu’il n’irait nulle part, qu’il ne ferait rien pour compromettre sa vie. Il avait tendance à être téméraire, et s’il avait parut aller bien les mois après la mort de John Le Rouge, elle se faisait quand même du souci, à chaque seconde de chaque jour.

Se déshabillant pour se coucher, elle passa sa chemise par-dessus sa tête et la jeta dans la pile de linges sales dans la corbeilles derrière sa porte. Elle aurait besoin de faire sa lessive bientôt. Elle jeta son soutien-gorge dans la même direction tandis qu’elle se dirigeait vers son armoire. Elle n’avait pas oublié que Jane était toujours en bas, elle était trop fatiguée pour s’en soucier et puis ils vivaient ensemble d toute façon. Si cela lui posait un problème qu’elle se promène torse nu dans sa chambre alors il n’avais qu’à partir. Elle n’allait pas changer se habitudes pour lui, ni pour leur arrangement. C’est ainsi qu’elle l’appellerait jusqu’à ce qu’elle sache vraiment si cela avait à voir avec de quelconques sentiments. L’amitié ne comptait pas, ni même un profond attachement. La lancinante petite voix était de retour, la torturant avec l’idée qu’il ne faisait que remplacer ce qu’il avait perdu. Son esprit se tortillait pour s’adapter à ça.

Après avoir prit un grand T-shirt sur la troisième étagère, laissant ses doigts glisser sur le coton usé, elle l’enfila. Il y avait du bon à tout ça, elle saurait au moins où il allait après le travail. Elle n’aurait plus besoin de passer ses nuits à se battre contre ses couvertures et espérant qu’il aille bien. Espérant qu’il ne se laisserait pas aller à la culpabilité quelque part. Pantalon déboutonné, elle glissa ses pouces à la ceintures et le fit descendre au même moment où quelque chose s’enroulait autour de son coude.

Sursautant à cause du choc de ce touché, elle jura et s’éloigna par instinct. Elle ne l’avait même pas entendu se faufiler vers elle, trop perdue dans ses pensées. Les pieds encore prit dans les jambes de son pantalon la firent trébucher et tomber sur la commode. Elle se prit le bord du meuble dans l’estomac, la faisant haleter pour retrouver de l’air et reprendre son souffle. La main qui l’avait fait sursauter lui massant maladroitement le dos.

« Désolé. » Sa voix était douce, à peine audible à cause de ses grandes respirations. La douleur irradiant de son ventre ne l’aidant pas pour ce concentrer sur autre chose -il y aurait certainement des ecchymoses- mais elle le sentit lorsqu’il attira son dos contre sa poitrine. Elle était consciente de sa main sur son ventre, chaude à travers le mince tissu de sa chemise, massant et soulageant la douleur. Cela lui fit réaliser le véritable poids de la bague à son doigt. Serait-elle seulement capable de lui dire non un jour?

Il était plus délicat aujourd’hui, mais c’était peut-être le seul changement. Bien que pour elle ce fut une surcharge sensorielle, elle n’était pas habitué à ça. Elle n’avait pas souvent un homme se pressant contre son dos, ses mains sur ses abdos. Quelques heures plus tôt, elle aurait pensé que c’était la chose la plus folle -de se tenir avec Jane ainsi- mais à présent elle savait qu’il y avait quelque chose de plus fou encore. Comme se fiancé avec lui, par exemple. Sa respiration était plus lourde, mais c’était plus à cause de la façon dont il lui massait la partie douloureuse de son ventre qu’autre chose.

« Patrick, » elle se sentait brulante, la chaleur parcourant ses veines, son nom résonnant comme dans un soupir. Elle ferma les yeux lorsque ses cheveux furent repoussés sur le coté et que des lèvres se posèrent dans sa nuque. Pas que ça la gênait et pas que cela avait de l’importance en ce moment mais il n’avait définitivement jamais fait ça avant.

« Ca n’a rien à voir avec John Le Rouge. J’ai besoin d’être avec vous. » Besoin, pas envi. Peut-être devait-elle croire que c’était une déclaration tout à fait romantique et elle l’aurait fait si la situation avait été différente. S’il n’avait pas été Jane et elle Lisbon, elle l’aurait cru. Elle se serait retourné, l’aurait embrassé, l’aurait emmené au lit et aurait été heureuse. Un bel homme l’avait demandé en mariage, elle avait une bague au doigt et pour le reste du monde cela faisait d’elle une femme chanceuse.

Il lui avait dit avoir acheté la bague des mois plus tôt mais elle ne savait pas ce que cela voulait dire. Pour être honnête elle se faisait du souci pour sa santé mentale mais elle ne dirait rien. Que dirait-il si elle le faisait? Elle y était avec lui maintenant. Il s’écarta d’elle, la laissant se retourner pour lui faire face. Elle devait continuer de se répéter ce mantra dans sa tête. Cela pourrait être bon pour eux, cela pourrait être bon pour eux. Elle ne savait pas comment.

« Je pourrais utiliser un oreiller, ma chère. Un canapé n’est pas confortable sans. » Le canapé? Il allait vraiment dormir sur le canapé alors qu’il venait de s’installer ici et devenir son fiancé? C’était un peu déroutant mais soulageant en même temps. Cet arrangement serait certainement plus facile s’il continuait à dormir en bas. Elle était masochiste, vraiment. Elle savait qu’elle ne pourrait pas avoir Jane, elle l’avait comprit et maintenant qu’elle pouvait l’avoir et le clamer comme sien, elle l’évitait. Ce n’était pas un engagement typique, ce ne serait pas un mariage typique alors pourquoi était-elle d’accord avec ça? Qu’était-il advenu de la femme qui avait des envies et des besoins -celle qui ne voulait pas d’autre rendez-vous avec Mr Lenteur? Où était-elle? Pourquoi se contentait-elle de ça avec Jane alors qu’elle savait que la seule chose possible qu’elle pourrait avoir de lui était des caresses, ici et maintenant?

« Vous… vous pouvez rester ici. » Ce serait plus facile s’il ne le faisait pas. Mais elle ne voulait pas vraiment de facilité. Rien concernant Jane n’était jamais facile.

« Pas ce soir. » Il partit, glissant un de ses oreillers sous son bras, la laissant seule et confuse comme elle ne l’avait jamais été avant. Pourquoi pas ce soir? Quelque chose l’avait-il fait changer?