In Sunshine or in Shadow ^
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Re: In Sunshine or in Shadow ^
mococoa a écrit:Tu vas nous faire quelque chose hein Sweety???
C'est pas possible que Lisbon meure ainsi, non, pas possible.
J'ai adoré la scène où Jane l'embrasse tendrement...tellement touchante.
VLS (mais stp, stp stp...Aide Lisbon!)
Bravo pour ce chapitre, pas facile à écrire je suppose, mais bravo!
Je plussois ce que vient de dire Mococoa
Puis désolée si je laisse très peu de com , je n'ai pas trop le moral et je suis fatiguée
Puis en tout cas, profites-en bien de ta semaine avec Aurel
JisbonAddict- Red John
- Personnage préféré : Jane, Lisbon & Cho
Loisirs : Lire des romans, écrire, faire du jogging, regarder Doctor Who, Mentalist et Rizzoli&Isles
Localisation : Dans ma Bretagne natale rêvant de Simon Baker, de David Tennant & de Matt Smith
Re: In Sunshine or in Shadow ^
Lisbon a vraiment de la chance dans son malheur, avec Grace qui est au petit soin pour elle.
Et surtout Jane, qui souffre en silence de la voir ainsi affaiblie par la maladie mais sans le lui montrer. Il se doit d'être fort pour eux deux.
Si il y arrive pour le moment, est-ce qu'il tiendra le choc lorsque la situation de son amie empirera?
VLS!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Et surtout Jane, qui souffre en silence de la voir ainsi affaiblie par la maladie mais sans le lui montrer. Il se doit d'être fort pour eux deux.
Si il y arrive pour le moment, est-ce qu'il tiendra le choc lorsque la situation de son amie empirera?
VLS!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Invité- Invité
Re: In Sunshine or in Shadow ^
mococoa, Johel, JA et lilia pour vos commentaires, ça me fait vraiment plaisir que vous aimiez autant ma fic et je suis en train de vous écrire le prochain chapitre qui sera en ligne demain, je suis inspirée alors autant en profiter
Pour ce qui est de l'état de Lisbon, je réfléchis encore à comment je vais le faire évoluer mais je crois avoir une idée. Je ne vous en dis pas plus, ça gâcherait la surprise
Pour ce qui est de l'état de Lisbon, je réfléchis encore à comment je vais le faire évoluer mais je crois avoir une idée. Je ne vous en dis pas plus, ça gâcherait la surprise
Sweetylove30- Red John
- Personnage préféré : lisbon, jane
Loisirs : lecture, ecriture
Localisation : devant mon ordi avec Patrick Jane dans mes bras
Re: In Sunshine or in Shadow ^
Mais quel chapitre j'ai pleurer a certain passages c'est tellement bien écrits que quand je lis j'ai les images dans ma tête qui défile et la paf je craque
Sweety il faudrait que tu écrive un scénario de ce type la et que tu l'envoie a Heller...comme ça ont auraient du Jisbon comme on voudrait
j'attend la suite avec impatience car je suis certaine que je n'ai pas fini de verser des larmes
VLS,VLS,VLS
Sweety il faudrait que tu écrive un scénario de ce type la et que tu l'envoie a Heller...comme ça ont auraient du Jisbon comme on voudrait
j'attend la suite avec impatience car je suis certaine que je n'ai pas fini de verser des larmes
VLS,VLS,VLS
Invité- Invité
Re: In Sunshine or in Shadow ^
Et comme promit, voici un nouveau chapitre, mais cette fois se sera bien le dernier avant la semaine prochaine
à tous pour vos commentaires et à Johel pour la correction ,
Bonne lecture
Chapitre 6: Une aide précieuse
à tous pour vos commentaires et à Johel pour la correction ,
Bonne lecture
*****
Une journée de découvertes
Une journée de découvertes
Après plusieurs minutes de larmes et de silence, Lisbon s’écarta de Jane, mais resta dans ses bras. Elle ne voulait pas se séparer de lui, elle ne voulait pas s’éloigner de lui. La vie lui offrait la possibilité d’être heureuse pendant quelques temps, alors elle voulait en profiter au maximum. Jane lui avait promis d’être là pour elle jusqu’au bout et elle n’en doutait pas, elle allait vraiment avoir besoin de lui. Elle devait entrer à l’hôpital d’ici quelques jours, elle avait besoin de Jane pour l’aider d’ici là, Grace ne pourrait pas manquer le travail toute la journée et elle savait que Jane refuserait de retourner au bureau si elle n’y était pas. Il était comme ça, il était comme son ombre, ne faisait équipe avec personne d’autre qu’elle en général, sauf quand elle le lui ordonnait, mais là encore il n’obéissait pas toujours.
La jeune femme posa son regard sur son consultant qui ne la lâchait pas des yeux, inquiet qu’elle se sente mal, prêt à lui venir en aide à chaque instant. Elle sourit, heureuse de sa présence et de celle de Van Pelt. Elle ne voulait pas leur faire perdre plus de temps, alors elle devait tout leur dire et maintenant.
-“ Je dois aussi vous dire que je vais devoir entrer à l’hôpital d’ici quelques jours” leur dit-elle. “ Lundi en réalité.”
-“ Si tôt ?” Van Pelt était vraiment surprise.
-“ Oui si tôt, mais je pense que c’est le mieux, Grace, vous ne pouvez pas continuer à venir tout les soirs, vous avez une vie vous aussi.”
-“ Mais ça ne me dérange pas de vous venir en aide” objecta la rouquine.
-“ Mais moi si, j’ai beaucoup aimé le temps passé en votre compagnie, croyez-moi, mais je ne veux pas continuer comme ça.”
-“ Je serais là” intervint Jane. “ Je prendrais soin de vous jusqu’à Lundi, je vous conduirais à l’hôpital et je resterais avec vous.”
-“ Je ne vous en demande pas autant Patrick, juste ce week-end ça ira, mais lorsque je serais à l’hôpital il ne vous sera pas utile de venir tout les jours.”
Jane sembla blessé par les mots de Lisbon et elle le vit à la façon dont il s’écarta brusquement d’elle. Encore une fois elle avait parlé trop vite sans se rendre compte qu’elle ne s’était pas bien expliquée. Elle n’avait pas voulut lui faire de mal, elle n’avait pas voulut le blesser. Elle savait que s’il venait trop souvent, ça lui ferait mal, elle ne supporterait pas de voir la tristesse sur son visage chaque jour jusqu’au dernier. Elle se rapprocha alors de lui, pris l’une de ses main et en posa une sur sa joue afin qu’il la regarde droit dans les yeux, elle voulait qu’il comprenne sa décision.
-“ Ecoutez-moi Patrick, essayez de comprendre mon point de vue” commença-t-elle, “ je voudrais moi aussi vous voir tous les jours, je voudrais moi aussi vous savoir près de moi, mais ce sera bien trop difficile lorsque le moment viendra pour moi de partir. Je ne veux pas que vous souffriez trop à cause de moi, vous souffrez déjà bien assez.”
-“ Alors maintenant c’est à vous de m’écouter Teresa” la voix de Jane ne tolérait pas d’interruption, “ je veux venir aussi souvent que possible, je veux vous tenir compagnie, être là pour vous à chaque fois que ça n’ira pas, à chaque fois que vous perdrez le moral. Je sais que de toute façon, si je ne suis pas avec vous, alors je n’irais pas plus au CBI, car ce n’est pas la même chose sans vous.”
Grace se sentait un peu de trop dans la pièce, elle avait l’impression de se trouver au milieu d’une déclaration d’amour entre ses deux collègues et elle s’éloigna discrètement. De toute façon, ils ne faisaient plus attention à elle, il n’y avait qu’eux et rien d’autre, le monde n’existait plus pour eux à cet instant. Elle était heureuse pour eux, même si elle savait que ça ne durerait pas longtemps, ils avaient la chance d’être ensemble maintenant, de pouvoir se dire ce qu’ils avaient vraiment sur le cœur. La jeune femme alla donc dans la cuisine ranger un peu, mais tendit tout de même l’oreille pour savoir ce qu’il se disait. Elle était trop curieuse, elle le savait, mais elle ne pouvait s’en empêcher.
De leur côté, Jane et Lisbon se fixaient toujours intensément, Lisbon avait encore sa main sur la joue de Jane et ce dernier vint y poser la sienne. Elle sentit des frissons lui parcourir le corps, une douce chaleur se répandant dans son ventre et sur sa joue par l’effleurement des doigts du mentaliste sur sa peau. Comme elle aurait aimé ne pas être malade, pouvoir avoir le courage de poser ses lèvres sur les siennes, lui dire tout ce qu’elle avait vraiment sur le cœur. Mais elle ne pouvait pas faire ça, ils étaient déjà bien trop proches l’un de l’autre et tout ça se finirait mal, elle n’en doutait pas. Elle devait le faire s’éloigner, pour son bien.
-“ Patrick, je… je ne sais plus quoi dire pour vous faire comprendre que ce n’est pas sain pour vous de rester avec moi, vous ne comprenez pas que je suis en train de m’attacher à vous et vous à moi ? Que lorsque je vais mourir vous serez seul, et triste, et que vous plongerez dans la dépression sans pouvoir en sortir cette fois ?”
-“ Mais je me fiche de ce qui se passera après, ce que je vois c’est-ce qui se passe maintenant. C’est maintenant que vous avez besoin de moi, pas quand vous serez morte, pas quand vous serez en terre. Je sais que ce que je dis est difficile à entendre, c’est assez difficile à dire et à penser, mais c’est ainsi. Oui je me suis attaché à vous, et oui je sais que c’est mauvais pour moi, que je risque de sombrer un peu plus après. Mais je le veux, alors ne me refusez pas ça.”
Dans la cuisine, Grace commençait à s’inquiéter pour ses collègues. Une minute avant ils étaient en pleine déclaration, et l’instant d’après ils se disputaient, encore. Mais comment faisaient-ils ? Il y avait tant de sujets sur lesquels ils n’étaient pas d’accord, mais d’habitude c’était sur les enquêtes, aujourd’hui c’était sur le fait que Jane vienne ou pas voir Lisbon à l’hôpital. La jeune femme ne voulait pas prendre partie, et honnêtement, elle ne savait pas trop lequel avait raison. D’un côté, elle comprenait que Lisbon ne veuille pas que Jane vienne la voir. Il s’attachait beaucoup à elle, il l’était déjà avant toute cette histoire et s’il venait aussi souvent qu’il avait envie de le faire, de la voir souffrir jour après jour, de la voir partir peu à peu sans rien pouvoir faire, tout cela allait le détruire. Mais d’un autre côté, elle comprenait aussi Jane. Il était vraiment très attaché à Lisbon et ce depuis leur première rencontre d’après ce qu’elle avait entendu dire. Il ne voulait pas perdre de temps alors qu’il en restait si peu. Et malheureusement pour lui, il allait perdre une autre personne importante pour lui.
Van Pelt pencha la tête sur le côté afin de les voir, inquiète de ne plus rien entendre et se détendit en voyant qu’ils ne faisaient que se regarder dans les yeux, chacun voulant faire comprendre son point de vue à l’autre. Comme toujours, c’était avec les yeux qu’ils communiquaient le mieux. Aucun doute n’était possible, ces deux là s’aimaient vraiment mais ils étaient bien trop têtus pour se l’avouer. Et c’était bien dommage, ils avaient déjà tant souffert dans leur vie, ils avaient traversé tant d’épreuves et maintenant celle-ci. Mais pourquoi le destin s’acharnait-il tant sur eux ? C’était injuste, Grace avait parfois envie de hurler sa rage à Dieu pour ce qu’il leur faisait. Mais comme on le lui avait toujours dit, Dieu n’envoyait pas des épreuves à ceux qui ne pouvaient pas les surmonter, il devait certainement avoir des projets pour eux et personne n’en savait rien. C’était la seule explication possible.
Grace se remit donc au travail, lavant les plats qu’elle avait utilisé pour préparer de quoi manger à Jane, sachant que Lisbon ne mangeait pas grand-chose. Elle ne prêta plus attention à ses collègues, ils avaient des choses à régler, seuls. Et puis, comme Jane était là, elle n’avait pas besoin de rester plus longtemps. Pas que cela la gênait d’être ici, mais elle profiterait bien du beau temps pour sortir, peut-être faire les boutiques, aller à la plage ou n’importe quoi. Lisbon était entre de bonnes mains, personne mieux que Jane ne pourrait prendre soin d’elle.
Une fois qu’elle eut fini, elle alla dans le salon, pris ses affaires et se dirigea vers la porte, jetant un dernier coup d’œil à ses collègues avant d’ouvrir la porte et de sortir.
-“ Je vous laisse” leur dit-elle avant de partir.
-“ Déjà ?” S’étonna Lisbon.
-“ Je pense que vous n’avez plus besoin de moi” répondit-elle. “ Et puis vous avez des chose à vous dire et il vaut mieux que je ne soit pas là.”
Ils comprirent de quoi elle parlait et lui sourirent pour la remercier. Mais avant qu’elle ne parte, Lisbon l’appela et Grace fit demi-tour.
-“ Appelez l’équipe et dites-leur de venir chez moi vers dix-huit heures ce soir” lui dit-elle. “ Je vais leur annoncer, ils méritent de savoir la vérité eux aussi.”
-“ Très bonne décision” commenta le mentaliste, se prenant un coup de coude dans l’estomac par Lisbon au passage.
-“ Ce sera fait” promit Grace. “ Passez une bonne journée.”
-“ Vous aussi.”
Puis elle partit, pour de bon cette fois. Jane et Lisbon se retrouvèrent donc seuls, plus personne pour les perturber. Ils pouvaient se parler vraiment, si seulement ils étaient prêts à le faire. Mais ils n’étaient pas certains de l’être, pas pour le moment. Alors ils allaient simplement profiter de cette journée ensemble, une chose qui ne leur était jamais arrivée, car ils travaillaient toujours. Ils avaient enfin la chance d’apprendre à vraiment se connaître, en dehors du travail. Il fallait avant tout penser à se changer, ils n’allaient tout même pas rester avec les mêmes vêtements que la nuit précédente toute la journée. Et c’est à ce moment là que Lisbon réalisa le petit problème qui allait se présenter. Habituellement, Grace l’aidait pour sa douche, étant trop faible pour tout faire seule. Elle avait eut du mal à l’accepter au début, mais la gentillesse et le dévouement de sa collègue l’avait rassurée. Le problème était que Grace était partie et qu’il ne restait que Jane, elle n’allait tout de même pas lui demander de l’aider à se laver ? Ce serait bien trop humiliant et gênant.
Elle se leva, prit la direction de l’escalier tant bien que mal mais de nouveaux vertiges l’obligèrent à s’accrocher à la rambarde. Jane fut à ses côtés dans la seconde, la soutenant pour qu’elle ne tombe pas. Elle était en sueur, ses jambes tremblaient et elle avait du mal à tenir debout. Elle allait vraiment mal, Jane s’inquiétait pour elle.
-“ Teresa ?” S’inquiéta-t-il.
-“ Ce n’est rien, juste des vertiges” lui répondit-elle.
-“ Vous voulez retourner vous coucher ?”
-“ Non, je voulais juste aller prendre une douche.”
-“ Mais ce n’est pas Grace qui vous aide d’habitude ?”
-“ Si, mais comme elle n’est pas mal, je vais devoir me débrouiller.”
-“ Hors de question que je vous laisse prendre une douche seule sans personne pour vous aider.”
Lisbon sentit ses joues rougir et Jane se rendit compte de ce que ses mots pouvaient sous entendre. Il ne pensait pas du tout à ça, il se sentit mal à l’aise soudain.
-“ Je voulais dire… je peux demander à Grace de revenir” s’expliqua-t-il.
-“ Je ne veux pas l’embêter” s’opposa Lisbon, “ elle a besoin de temps pour elle.”
-“ Mais comment allez-vous faire alors ?”
-“ Montez une chaise dans la salle de bain et posez la dans la douche” ordonna-t-elle.
-“ Oui madame” fit Jane en se mettant au garde à vous.
Lisbon ne put empêcher un petit rire, ce qui fit sourire Jane. Il aimait l’entendre rire, c’était si bon à entendre. Il aida donc Lisbon à monter dans sa chambre pendant qu’il s’occupait de tout.
Les rires fusaient dans le salon de l’appartement de Teresa Lisbon, chose qui n’était pas arrivé depuis si longtemps que la jeune femme ne s’en rappelait même pas. Elle était assise sur son canapé, Jane à côté d’elle, un bras autour de ses épaules. Après la douche, ils avaient décidé de parler un peu, de leur passé respectif. Lisbon avait eut l’idée de sortir ses vieux albums photos et ils étaient en train de les feuilleter, Jane commentant chaque photo, faisant rire la jeune femme, tant et si bien qu’elle en pleurait. Ça lui faisait tant de bien.
En tournant les pages de l’album, Jane tomba sur une photo qui l’intrigua. Sur le cliché on pouvait voir trois garçons habillés de jolis costumes avec cravates, ce devaient être les frères de la jeune femme, ainsi que ses parents, tous souriant de toutes leurs dents. Mais ce qui l’intrigua le mentaliste c’était les mains que l’on voyait en haut de la photo et que Lisbon ne se trouve pas avec sa famille.
-“ Où étiez-vous au moment de la photo ?” demanda-t-il.
-“ C’est une longue histoire, si on passait à une autre” tenta-t-elle d’éluder.
-“ Oh non” protesta-t-il, “ je veux savoir toute l’histoire.”
-“ Bon d’accord, mais ne vous moquez pas” capitula-t-elle.
-“ C’est promis.”
-“ Bien, alors voilà, c’était un Dimanche et nous avions été invités par des amis de mon père, je devais avoir douze ans, c’était peu de temps avant la mort de ma mère” commença-t-elle à expliquer alors qu’un voile de tristesse passait devant ses yeux.
-“ On peut parler d’autre chose vous savez.”
-“ Non ça ira, c’est un bon souvenir.”
-“ Comme vous voulez. Continuez.”
-“ Bien, alors des amis de mon père nous avaient invités à manger chez eux, ils avaient un grand jardin et ils avaient installés une table sous le grand arbre au centre du terrain. Mon père avait voulu que nous soyons bien habillés car un autre ami qu’il n’avait pas vu depuis longtemps devait venir. Il y avait beaucoup de monde ce jour là, comme c’étaient des amis d’enfance, c’était comme une petite réunion. Mon père m’avait obligée à porter une robe et je détestais ça.”
-“ Déjà à cet âge vous étiez un garçon manqué” sourit Jane.
-“ Et oui. J’étais partie jouer avec les autres enfants, surtout des garçons. L’ami que mon père attendait est enfin arrivé et il a voulu nous rencontrer. Mon père était fier de présenter ses enfants à son ami d’enfance et mes frères étaient bien sagement installés à la table comme il nous l’avait demandé.”
-“ Mais pas vous” supposa Jane.
-“ Et non, pas moi” confirma Lisbon. “ Quand mon père m’a appelée, j’ai aussitôt répondu et il a levé la tête pour me voir pendue par les pieds à la branche au dessus de la table.”
-“ En robe ?” S’étonna le blond.
-“ J’avais pris des pinces à linge pour tenir ma robe” expliqua-t-elle pour se défendre. -“ Mon père à quand même voulu prendre une photo mais elle a été mal cadrée et on ne peut donc voir que mes mains.”
Jane éclata de rire, malgré la promesse de ne pas se moquer de Lisbon. Mais elle ne lui dit rien, riant avec lui. Ce souvenir était le dernier bon souvenir qu’elle avait de sa famille avant le drame, un merveilleux souvenir. Mais ils ne s’attardèrent pas trop sur ça et passèrent aux autres photos, Jane continuant de poser des questions et Lisbon de lui répondre. Ils passèrent un agréable moment, l’après-midi passant sans même qu’ils s’en rendent compte. Arriva enfin l’heure pour Lisbon de prendre ses médicaments et Jane alla chercher le tout, toujours avec le sourire. Il lui apporta la petite assiette contenant les comprimés, un verre d’eau qu’elle accepta avec gratitude. Elle était quand même un peu gênée qu’il s’occupe d’elle comme ça, mais d’un autre côté c’était si agréable d’avoir quelqu’un avec elle, de ne pas être seule.
Le mentaliste leur prépara des boissons, mais à la grande surprise de la jeune femme, elle n’eu pas droit à son café mais à une tasse de thé. Elle releva les yeux vers lui, interrogative et il leva les yeux au ciel.
-“ Ce n’est pas bon de boire trop de café Lisbon et le thé est très bon au contraire.”
-“ Mais je n’aime pas le thé” rouspéta-t-elle, buvant tout de même sa tasse.
-“ Je vois ça” dit-il en riant.
Ils passèrent le reste de la journée à regarder de vieux films à la télévision jusqu’à ce qu’il soit l’heure de se préparer pour l’arrivée de l’équipe. Et une fois encore, Jane aida Lisbon à monter à sa chambre, la laissa seule pour qu’elle se change mais elle le rappela, ce qui le surpris. Il revint vers elle, une question muette sur ses lèvres. Elle se rapprocha de lui et passa ses bras autour de son cou, le serrant dans ses bras, lui soufflant un léger merci au creux de l’oreille. Depuis que Jane était venu la veille au soir, Lisbon se permettait des gestes qu’elle n’aurait pas osé faire par le passé. Mais sa vie allait bientôt s’éteindre, alors elle voulait profiter de chaque instant avec lui, autant que possible.
Jane partit ensuite, mais pas sans lui avoir déposé un baiser sur la joue, la faisant rougir encore une fois. Il descendit à la cuisine et entreprit de préparer le repas pour le soir. Il n’y avait pas grand-chose dans les placards de Lisbon, mais grâce à Van Pelt qui avait eu la bonne idée de faire quelques courses, il trouva exactement ce qui lui fallait. Il était tellement absorbé par ce qu’il faisait qu’il n’entendit pas Lisbon qui s’approcha de lui par derrière. Elle posa ses mains sur ses yeux et il sursauta, faisant rire Lisbon aux éclats.
-“ Vous savez que c’est dangereux de faire peur à un homme de mon âge” se lamenta-t-il, faussement outré, une main sur le cœur.
-“ Oh, vous n’êtes pas si vieux Patrick” sourit-elle, “ je ne vois même pas de cheveux blancs.”
-“ Parce que vous avez pris le temps de regarder mes cheveux ?” releva Jane.
-“ Quoi ? Non, non je…”
Mais lorsque Jane se mit à rire, elle compris qu’elle venait encore de se faire avoir. Il savait vraiment y faire avec elle et cela commençait vraiment à l’agacer. Elle pensait qu’après toutes ces années à travailler avec lui elle serait capable de le voir venir, mais il était bien trop doué pour elle. Pour dissimuler ses rougeurs, elle se pencha vers les casseroles pour voir ce qui cuisait et une bonne odeur envahie ses narines. Et avant qu’elle ne puisse faire le moindre commentaire, Jane avait plongé la cuillère en bois dans la sauce et la lui présenta. Lisbon le regarda avec de grands yeux, mais devant son air insistant, elle ouvrit la bouche et goûta ce qu’il avait préparé. C’était drôlement bon, Jane était vraiment un excellent cuisinier.
Ils entendirent taper à la porte et Lisbon se recula vivement de son consultant pour aller ouvrir à ses invités. Cho, Rigsby et Van Pelt entrèrent dans l’appartement, se dirigeant vers le salon tandis que Jane sortait de la cuisine avec un tablier autour de la taille. Rigsby pouffa de rire, Van Pelt sourit et même Cho esquissa un faible sourire en voyant le mentaliste en parfait homme de maison. Ils s’installèrent tous sur le canapé et les fauteuils, Jane apporta des rafraichissements et ils commencèrent à discuter. Mais Rigsby voulait savoir pourquoi leur patronne les avait invité, c’était bien la première fois que cela arrivait depuis qu’ils travaillaient avec elle.
Lisbon savait qu’elle devait leur dire la raison de leur venue, mais elle n’osait pas le faire, elle avait peur. Elle se tourna vers Jane, cherchant dans son regard le soutien dont elle avait besoin. Il lui pris la main qu’il serra affectueusement, lui donnant le courage nécessaire. Que ferait-elle sans lui ? Il savait toujours ce qu’elle pensait, il savait lorsqu’elle avait besoin de soutien ou d’être seule. Peut-être lisait-il vraiment dans les pensées en fin de compte, ou simplement dans les siennes. Quoi qu’il en soit, il était là pour elle en ce moment et elle le remercia avec les yeux. Van Pelt remarqua leur petit manège encore une fois et cela la fit sourire. Ils étaient complémentaires, ils se comprenaient mieux que personne ne pouvait le faire et la jeune femme était heureuse de les avoir laissés seuls pour la journée. Ils semblaient être plus proche encore que ce matin.
La brunette se tourna enfin vers ses collègues, pris une grande inspiration et se lança.
-“ Si je vous ai fait venir ici ce soir c’est pour vous annoncer quelque chose d’important.”
-“ Que se passe-t-il boss ?” demanda Rigsby.
-“ Vous avez remarqué que depuis quelques temps je ne suis plus vraiment moi-même ?”
-“ Oui et on se demandait ce qui n’allait pas.”
-“ Et bien vous allez le savoir ce soir.”
La jeune femme posa son regard sur son consultant qui ne la lâchait pas des yeux, inquiet qu’elle se sente mal, prêt à lui venir en aide à chaque instant. Elle sourit, heureuse de sa présence et de celle de Van Pelt. Elle ne voulait pas leur faire perdre plus de temps, alors elle devait tout leur dire et maintenant.
-“ Je dois aussi vous dire que je vais devoir entrer à l’hôpital d’ici quelques jours” leur dit-elle. “ Lundi en réalité.”
-“ Si tôt ?” Van Pelt était vraiment surprise.
-“ Oui si tôt, mais je pense que c’est le mieux, Grace, vous ne pouvez pas continuer à venir tout les soirs, vous avez une vie vous aussi.”
-“ Mais ça ne me dérange pas de vous venir en aide” objecta la rouquine.
-“ Mais moi si, j’ai beaucoup aimé le temps passé en votre compagnie, croyez-moi, mais je ne veux pas continuer comme ça.”
-“ Je serais là” intervint Jane. “ Je prendrais soin de vous jusqu’à Lundi, je vous conduirais à l’hôpital et je resterais avec vous.”
-“ Je ne vous en demande pas autant Patrick, juste ce week-end ça ira, mais lorsque je serais à l’hôpital il ne vous sera pas utile de venir tout les jours.”
Jane sembla blessé par les mots de Lisbon et elle le vit à la façon dont il s’écarta brusquement d’elle. Encore une fois elle avait parlé trop vite sans se rendre compte qu’elle ne s’était pas bien expliquée. Elle n’avait pas voulut lui faire de mal, elle n’avait pas voulut le blesser. Elle savait que s’il venait trop souvent, ça lui ferait mal, elle ne supporterait pas de voir la tristesse sur son visage chaque jour jusqu’au dernier. Elle se rapprocha alors de lui, pris l’une de ses main et en posa une sur sa joue afin qu’il la regarde droit dans les yeux, elle voulait qu’il comprenne sa décision.
-“ Ecoutez-moi Patrick, essayez de comprendre mon point de vue” commença-t-elle, “ je voudrais moi aussi vous voir tous les jours, je voudrais moi aussi vous savoir près de moi, mais ce sera bien trop difficile lorsque le moment viendra pour moi de partir. Je ne veux pas que vous souffriez trop à cause de moi, vous souffrez déjà bien assez.”
-“ Alors maintenant c’est à vous de m’écouter Teresa” la voix de Jane ne tolérait pas d’interruption, “ je veux venir aussi souvent que possible, je veux vous tenir compagnie, être là pour vous à chaque fois que ça n’ira pas, à chaque fois que vous perdrez le moral. Je sais que de toute façon, si je ne suis pas avec vous, alors je n’irais pas plus au CBI, car ce n’est pas la même chose sans vous.”
Grace se sentait un peu de trop dans la pièce, elle avait l’impression de se trouver au milieu d’une déclaration d’amour entre ses deux collègues et elle s’éloigna discrètement. De toute façon, ils ne faisaient plus attention à elle, il n’y avait qu’eux et rien d’autre, le monde n’existait plus pour eux à cet instant. Elle était heureuse pour eux, même si elle savait que ça ne durerait pas longtemps, ils avaient la chance d’être ensemble maintenant, de pouvoir se dire ce qu’ils avaient vraiment sur le cœur. La jeune femme alla donc dans la cuisine ranger un peu, mais tendit tout de même l’oreille pour savoir ce qu’il se disait. Elle était trop curieuse, elle le savait, mais elle ne pouvait s’en empêcher.
De leur côté, Jane et Lisbon se fixaient toujours intensément, Lisbon avait encore sa main sur la joue de Jane et ce dernier vint y poser la sienne. Elle sentit des frissons lui parcourir le corps, une douce chaleur se répandant dans son ventre et sur sa joue par l’effleurement des doigts du mentaliste sur sa peau. Comme elle aurait aimé ne pas être malade, pouvoir avoir le courage de poser ses lèvres sur les siennes, lui dire tout ce qu’elle avait vraiment sur le cœur. Mais elle ne pouvait pas faire ça, ils étaient déjà bien trop proches l’un de l’autre et tout ça se finirait mal, elle n’en doutait pas. Elle devait le faire s’éloigner, pour son bien.
-“ Patrick, je… je ne sais plus quoi dire pour vous faire comprendre que ce n’est pas sain pour vous de rester avec moi, vous ne comprenez pas que je suis en train de m’attacher à vous et vous à moi ? Que lorsque je vais mourir vous serez seul, et triste, et que vous plongerez dans la dépression sans pouvoir en sortir cette fois ?”
-“ Mais je me fiche de ce qui se passera après, ce que je vois c’est-ce qui se passe maintenant. C’est maintenant que vous avez besoin de moi, pas quand vous serez morte, pas quand vous serez en terre. Je sais que ce que je dis est difficile à entendre, c’est assez difficile à dire et à penser, mais c’est ainsi. Oui je me suis attaché à vous, et oui je sais que c’est mauvais pour moi, que je risque de sombrer un peu plus après. Mais je le veux, alors ne me refusez pas ça.”
Dans la cuisine, Grace commençait à s’inquiéter pour ses collègues. Une minute avant ils étaient en pleine déclaration, et l’instant d’après ils se disputaient, encore. Mais comment faisaient-ils ? Il y avait tant de sujets sur lesquels ils n’étaient pas d’accord, mais d’habitude c’était sur les enquêtes, aujourd’hui c’était sur le fait que Jane vienne ou pas voir Lisbon à l’hôpital. La jeune femme ne voulait pas prendre partie, et honnêtement, elle ne savait pas trop lequel avait raison. D’un côté, elle comprenait que Lisbon ne veuille pas que Jane vienne la voir. Il s’attachait beaucoup à elle, il l’était déjà avant toute cette histoire et s’il venait aussi souvent qu’il avait envie de le faire, de la voir souffrir jour après jour, de la voir partir peu à peu sans rien pouvoir faire, tout cela allait le détruire. Mais d’un autre côté, elle comprenait aussi Jane. Il était vraiment très attaché à Lisbon et ce depuis leur première rencontre d’après ce qu’elle avait entendu dire. Il ne voulait pas perdre de temps alors qu’il en restait si peu. Et malheureusement pour lui, il allait perdre une autre personne importante pour lui.
Van Pelt pencha la tête sur le côté afin de les voir, inquiète de ne plus rien entendre et se détendit en voyant qu’ils ne faisaient que se regarder dans les yeux, chacun voulant faire comprendre son point de vue à l’autre. Comme toujours, c’était avec les yeux qu’ils communiquaient le mieux. Aucun doute n’était possible, ces deux là s’aimaient vraiment mais ils étaient bien trop têtus pour se l’avouer. Et c’était bien dommage, ils avaient déjà tant souffert dans leur vie, ils avaient traversé tant d’épreuves et maintenant celle-ci. Mais pourquoi le destin s’acharnait-il tant sur eux ? C’était injuste, Grace avait parfois envie de hurler sa rage à Dieu pour ce qu’il leur faisait. Mais comme on le lui avait toujours dit, Dieu n’envoyait pas des épreuves à ceux qui ne pouvaient pas les surmonter, il devait certainement avoir des projets pour eux et personne n’en savait rien. C’était la seule explication possible.
Grace se remit donc au travail, lavant les plats qu’elle avait utilisé pour préparer de quoi manger à Jane, sachant que Lisbon ne mangeait pas grand-chose. Elle ne prêta plus attention à ses collègues, ils avaient des choses à régler, seuls. Et puis, comme Jane était là, elle n’avait pas besoin de rester plus longtemps. Pas que cela la gênait d’être ici, mais elle profiterait bien du beau temps pour sortir, peut-être faire les boutiques, aller à la plage ou n’importe quoi. Lisbon était entre de bonnes mains, personne mieux que Jane ne pourrait prendre soin d’elle.
Une fois qu’elle eut fini, elle alla dans le salon, pris ses affaires et se dirigea vers la porte, jetant un dernier coup d’œil à ses collègues avant d’ouvrir la porte et de sortir.
-“ Je vous laisse” leur dit-elle avant de partir.
-“ Déjà ?” S’étonna Lisbon.
-“ Je pense que vous n’avez plus besoin de moi” répondit-elle. “ Et puis vous avez des chose à vous dire et il vaut mieux que je ne soit pas là.”
Ils comprirent de quoi elle parlait et lui sourirent pour la remercier. Mais avant qu’elle ne parte, Lisbon l’appela et Grace fit demi-tour.
-“ Appelez l’équipe et dites-leur de venir chez moi vers dix-huit heures ce soir” lui dit-elle. “ Je vais leur annoncer, ils méritent de savoir la vérité eux aussi.”
-“ Très bonne décision” commenta le mentaliste, se prenant un coup de coude dans l’estomac par Lisbon au passage.
-“ Ce sera fait” promit Grace. “ Passez une bonne journée.”
-“ Vous aussi.”
Puis elle partit, pour de bon cette fois. Jane et Lisbon se retrouvèrent donc seuls, plus personne pour les perturber. Ils pouvaient se parler vraiment, si seulement ils étaient prêts à le faire. Mais ils n’étaient pas certains de l’être, pas pour le moment. Alors ils allaient simplement profiter de cette journée ensemble, une chose qui ne leur était jamais arrivée, car ils travaillaient toujours. Ils avaient enfin la chance d’apprendre à vraiment se connaître, en dehors du travail. Il fallait avant tout penser à se changer, ils n’allaient tout même pas rester avec les mêmes vêtements que la nuit précédente toute la journée. Et c’est à ce moment là que Lisbon réalisa le petit problème qui allait se présenter. Habituellement, Grace l’aidait pour sa douche, étant trop faible pour tout faire seule. Elle avait eut du mal à l’accepter au début, mais la gentillesse et le dévouement de sa collègue l’avait rassurée. Le problème était que Grace était partie et qu’il ne restait que Jane, elle n’allait tout de même pas lui demander de l’aider à se laver ? Ce serait bien trop humiliant et gênant.
Elle se leva, prit la direction de l’escalier tant bien que mal mais de nouveaux vertiges l’obligèrent à s’accrocher à la rambarde. Jane fut à ses côtés dans la seconde, la soutenant pour qu’elle ne tombe pas. Elle était en sueur, ses jambes tremblaient et elle avait du mal à tenir debout. Elle allait vraiment mal, Jane s’inquiétait pour elle.
-“ Teresa ?” S’inquiéta-t-il.
-“ Ce n’est rien, juste des vertiges” lui répondit-elle.
-“ Vous voulez retourner vous coucher ?”
-“ Non, je voulais juste aller prendre une douche.”
-“ Mais ce n’est pas Grace qui vous aide d’habitude ?”
-“ Si, mais comme elle n’est pas mal, je vais devoir me débrouiller.”
-“ Hors de question que je vous laisse prendre une douche seule sans personne pour vous aider.”
Lisbon sentit ses joues rougir et Jane se rendit compte de ce que ses mots pouvaient sous entendre. Il ne pensait pas du tout à ça, il se sentit mal à l’aise soudain.
-“ Je voulais dire… je peux demander à Grace de revenir” s’expliqua-t-il.
-“ Je ne veux pas l’embêter” s’opposa Lisbon, “ elle a besoin de temps pour elle.”
-“ Mais comment allez-vous faire alors ?”
-“ Montez une chaise dans la salle de bain et posez la dans la douche” ordonna-t-elle.
-“ Oui madame” fit Jane en se mettant au garde à vous.
Lisbon ne put empêcher un petit rire, ce qui fit sourire Jane. Il aimait l’entendre rire, c’était si bon à entendre. Il aida donc Lisbon à monter dans sa chambre pendant qu’il s’occupait de tout.
- oooo -
Les rires fusaient dans le salon de l’appartement de Teresa Lisbon, chose qui n’était pas arrivé depuis si longtemps que la jeune femme ne s’en rappelait même pas. Elle était assise sur son canapé, Jane à côté d’elle, un bras autour de ses épaules. Après la douche, ils avaient décidé de parler un peu, de leur passé respectif. Lisbon avait eut l’idée de sortir ses vieux albums photos et ils étaient en train de les feuilleter, Jane commentant chaque photo, faisant rire la jeune femme, tant et si bien qu’elle en pleurait. Ça lui faisait tant de bien.
En tournant les pages de l’album, Jane tomba sur une photo qui l’intrigua. Sur le cliché on pouvait voir trois garçons habillés de jolis costumes avec cravates, ce devaient être les frères de la jeune femme, ainsi que ses parents, tous souriant de toutes leurs dents. Mais ce qui l’intrigua le mentaliste c’était les mains que l’on voyait en haut de la photo et que Lisbon ne se trouve pas avec sa famille.
-“ Où étiez-vous au moment de la photo ?” demanda-t-il.
-“ C’est une longue histoire, si on passait à une autre” tenta-t-elle d’éluder.
-“ Oh non” protesta-t-il, “ je veux savoir toute l’histoire.”
-“ Bon d’accord, mais ne vous moquez pas” capitula-t-elle.
-“ C’est promis.”
-“ Bien, alors voilà, c’était un Dimanche et nous avions été invités par des amis de mon père, je devais avoir douze ans, c’était peu de temps avant la mort de ma mère” commença-t-elle à expliquer alors qu’un voile de tristesse passait devant ses yeux.
-“ On peut parler d’autre chose vous savez.”
-“ Non ça ira, c’est un bon souvenir.”
-“ Comme vous voulez. Continuez.”
-“ Bien, alors des amis de mon père nous avaient invités à manger chez eux, ils avaient un grand jardin et ils avaient installés une table sous le grand arbre au centre du terrain. Mon père avait voulu que nous soyons bien habillés car un autre ami qu’il n’avait pas vu depuis longtemps devait venir. Il y avait beaucoup de monde ce jour là, comme c’étaient des amis d’enfance, c’était comme une petite réunion. Mon père m’avait obligée à porter une robe et je détestais ça.”
-“ Déjà à cet âge vous étiez un garçon manqué” sourit Jane.
-“ Et oui. J’étais partie jouer avec les autres enfants, surtout des garçons. L’ami que mon père attendait est enfin arrivé et il a voulu nous rencontrer. Mon père était fier de présenter ses enfants à son ami d’enfance et mes frères étaient bien sagement installés à la table comme il nous l’avait demandé.”
-“ Mais pas vous” supposa Jane.
-“ Et non, pas moi” confirma Lisbon. “ Quand mon père m’a appelée, j’ai aussitôt répondu et il a levé la tête pour me voir pendue par les pieds à la branche au dessus de la table.”
-“ En robe ?” S’étonna le blond.
-“ J’avais pris des pinces à linge pour tenir ma robe” expliqua-t-elle pour se défendre. -“ Mon père à quand même voulu prendre une photo mais elle a été mal cadrée et on ne peut donc voir que mes mains.”
Jane éclata de rire, malgré la promesse de ne pas se moquer de Lisbon. Mais elle ne lui dit rien, riant avec lui. Ce souvenir était le dernier bon souvenir qu’elle avait de sa famille avant le drame, un merveilleux souvenir. Mais ils ne s’attardèrent pas trop sur ça et passèrent aux autres photos, Jane continuant de poser des questions et Lisbon de lui répondre. Ils passèrent un agréable moment, l’après-midi passant sans même qu’ils s’en rendent compte. Arriva enfin l’heure pour Lisbon de prendre ses médicaments et Jane alla chercher le tout, toujours avec le sourire. Il lui apporta la petite assiette contenant les comprimés, un verre d’eau qu’elle accepta avec gratitude. Elle était quand même un peu gênée qu’il s’occupe d’elle comme ça, mais d’un autre côté c’était si agréable d’avoir quelqu’un avec elle, de ne pas être seule.
Le mentaliste leur prépara des boissons, mais à la grande surprise de la jeune femme, elle n’eu pas droit à son café mais à une tasse de thé. Elle releva les yeux vers lui, interrogative et il leva les yeux au ciel.
-“ Ce n’est pas bon de boire trop de café Lisbon et le thé est très bon au contraire.”
-“ Mais je n’aime pas le thé” rouspéta-t-elle, buvant tout de même sa tasse.
-“ Je vois ça” dit-il en riant.
Ils passèrent le reste de la journée à regarder de vieux films à la télévision jusqu’à ce qu’il soit l’heure de se préparer pour l’arrivée de l’équipe. Et une fois encore, Jane aida Lisbon à monter à sa chambre, la laissa seule pour qu’elle se change mais elle le rappela, ce qui le surpris. Il revint vers elle, une question muette sur ses lèvres. Elle se rapprocha de lui et passa ses bras autour de son cou, le serrant dans ses bras, lui soufflant un léger merci au creux de l’oreille. Depuis que Jane était venu la veille au soir, Lisbon se permettait des gestes qu’elle n’aurait pas osé faire par le passé. Mais sa vie allait bientôt s’éteindre, alors elle voulait profiter de chaque instant avec lui, autant que possible.
Jane partit ensuite, mais pas sans lui avoir déposé un baiser sur la joue, la faisant rougir encore une fois. Il descendit à la cuisine et entreprit de préparer le repas pour le soir. Il n’y avait pas grand-chose dans les placards de Lisbon, mais grâce à Van Pelt qui avait eu la bonne idée de faire quelques courses, il trouva exactement ce qui lui fallait. Il était tellement absorbé par ce qu’il faisait qu’il n’entendit pas Lisbon qui s’approcha de lui par derrière. Elle posa ses mains sur ses yeux et il sursauta, faisant rire Lisbon aux éclats.
-“ Vous savez que c’est dangereux de faire peur à un homme de mon âge” se lamenta-t-il, faussement outré, une main sur le cœur.
-“ Oh, vous n’êtes pas si vieux Patrick” sourit-elle, “ je ne vois même pas de cheveux blancs.”
-“ Parce que vous avez pris le temps de regarder mes cheveux ?” releva Jane.
-“ Quoi ? Non, non je…”
Mais lorsque Jane se mit à rire, elle compris qu’elle venait encore de se faire avoir. Il savait vraiment y faire avec elle et cela commençait vraiment à l’agacer. Elle pensait qu’après toutes ces années à travailler avec lui elle serait capable de le voir venir, mais il était bien trop doué pour elle. Pour dissimuler ses rougeurs, elle se pencha vers les casseroles pour voir ce qui cuisait et une bonne odeur envahie ses narines. Et avant qu’elle ne puisse faire le moindre commentaire, Jane avait plongé la cuillère en bois dans la sauce et la lui présenta. Lisbon le regarda avec de grands yeux, mais devant son air insistant, elle ouvrit la bouche et goûta ce qu’il avait préparé. C’était drôlement bon, Jane était vraiment un excellent cuisinier.
Ils entendirent taper à la porte et Lisbon se recula vivement de son consultant pour aller ouvrir à ses invités. Cho, Rigsby et Van Pelt entrèrent dans l’appartement, se dirigeant vers le salon tandis que Jane sortait de la cuisine avec un tablier autour de la taille. Rigsby pouffa de rire, Van Pelt sourit et même Cho esquissa un faible sourire en voyant le mentaliste en parfait homme de maison. Ils s’installèrent tous sur le canapé et les fauteuils, Jane apporta des rafraichissements et ils commencèrent à discuter. Mais Rigsby voulait savoir pourquoi leur patronne les avait invité, c’était bien la première fois que cela arrivait depuis qu’ils travaillaient avec elle.
Lisbon savait qu’elle devait leur dire la raison de leur venue, mais elle n’osait pas le faire, elle avait peur. Elle se tourna vers Jane, cherchant dans son regard le soutien dont elle avait besoin. Il lui pris la main qu’il serra affectueusement, lui donnant le courage nécessaire. Que ferait-elle sans lui ? Il savait toujours ce qu’elle pensait, il savait lorsqu’elle avait besoin de soutien ou d’être seule. Peut-être lisait-il vraiment dans les pensées en fin de compte, ou simplement dans les siennes. Quoi qu’il en soit, il était là pour elle en ce moment et elle le remercia avec les yeux. Van Pelt remarqua leur petit manège encore une fois et cela la fit sourire. Ils étaient complémentaires, ils se comprenaient mieux que personne ne pouvait le faire et la jeune femme était heureuse de les avoir laissés seuls pour la journée. Ils semblaient être plus proche encore que ce matin.
La brunette se tourna enfin vers ses collègues, pris une grande inspiration et se lança.
-“ Si je vous ai fait venir ici ce soir c’est pour vous annoncer quelque chose d’important.”
-“ Que se passe-t-il boss ?” demanda Rigsby.
-“ Vous avez remarqué que depuis quelques temps je ne suis plus vraiment moi-même ?”
-“ Oui et on se demandait ce qui n’allait pas.”
-“ Et bien vous allez le savoir ce soir.”
TBC...
Chapitre 6: Une aide précieuse
Dernière édition par Sweetylove30 le Mer 15 Fév 2012 - 22:52, édité 2 fois
Sweetylove30- Red John
- Personnage préféré : lisbon, jane
Loisirs : lecture, ecriture
Localisation : devant mon ordi avec Patrick Jane dans mes bras
Re: In Sunshine or in Shadow ^
Je me suis encore régalé a lire ce chapitre de plus VLS VLS VLS
Invité- Invité
Re: In Sunshine or in Shadow ^
Beaucoup de tendresse et de complicité entre ces deux là
Le passage sur les souvenirs de Lisbon
Tout à fait Lisbon ça, garçon manqué qui utilise des pinces à linge pour transformer sa robe en...short et pouvoir ainsi grimper dans les arbres
Je vais attendre la suite même si ça risque de ne pas être aussi calme :bounce: :bounce: :bounce:
Le passage sur les souvenirs de Lisbon
Tout à fait Lisbon ça, garçon manqué qui utilise des pinces à linge pour transformer sa robe en...short et pouvoir ainsi grimper dans les arbres
Je vais attendre la suite même si ça risque de ne pas être aussi calme :bounce: :bounce: :bounce:
Johel- In Jane we trust
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Re: In Sunshine or in Shadow ^
Y a énormément de tendresse, d'attention, de complicité et de soutien entre Jane et Lisbon surtout dans le regard
J'aime ce petit moment gênant quand Jane propose à Lisbon de la raccompagner dans son lit alors qu'elle dit qu'elle va prendre sa douche puis quand il dit qu'il ne veut pas la laisser prendre sa douche seule Très embarrassant mais c'est de voir Jane mal à l'aise et attentionné à l'égard de sa Lisbonnette
Puis les souvenirs de Lisbon sont mais cela m'étonne pas que Lisbon était un vrai garçon manqué puis sa robe qui devient, je ne sais quoi avec les pinces à linge pour pouvoir grimper aux arbres, c'est très astucieux
Le moment de vérité est arrivé pour Lisbon de mettre au courant son équipe sur sa maladie, ce qui ne va pas être du tout facile mais heureusement que Jane est là encore pour elle même si ça ne va pas être joyeux du tout
VLS VLS VLS :bounce: :bounce: :bounce: :bounce: :bounce:
J'aime ce petit moment gênant quand Jane propose à Lisbon de la raccompagner dans son lit alors qu'elle dit qu'elle va prendre sa douche puis quand il dit qu'il ne veut pas la laisser prendre sa douche seule Très embarrassant mais c'est de voir Jane mal à l'aise et attentionné à l'égard de sa Lisbonnette
Puis les souvenirs de Lisbon sont mais cela m'étonne pas que Lisbon était un vrai garçon manqué puis sa robe qui devient, je ne sais quoi avec les pinces à linge pour pouvoir grimper aux arbres, c'est très astucieux
Le moment de vérité est arrivé pour Lisbon de mettre au courant son équipe sur sa maladie, ce qui ne va pas être du tout facile mais heureusement que Jane est là encore pour elle même si ça ne va pas être joyeux du tout
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JisbonAddict- Red John
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Re: In Sunshine or in Shadow ^
Johel et JA contente que ce chapitre vous plaise
et pour le souvenir de Lisbon c'est en réalité le mien, comme je ne savais pas quoi mettre, je me suis inspirée d'une de mes nombreuses bêtises d'enfance , mes frères, les 3, étaient bien sagement assis à table et moi je ne tenais pas en place, alors bien entendu j'étais dans l'arbre
et pour le souvenir de Lisbon c'est en réalité le mien, comme je ne savais pas quoi mettre, je me suis inspirée d'une de mes nombreuses bêtises d'enfance , mes frères, les 3, étaient bien sagement assis à table et moi je ne tenais pas en place, alors bien entendu j'étais dans l'arbre
Sweetylove30- Red John
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Re: In Sunshine or in Shadow ^
Encore un excellent chapitre!!!!
Je me suis régalée en le lisant. C'était plein de tendresse et d'humour.
Lisbon commence à regretter de n'avoir pas plus profiter de la vie, la vrai vie et pas celle du CBI, je crois.
Elle réalise qu'elle n'aura pas assez de temps à passer avec sa famille et particulièrement avec Jane.
Espérons qu'elle profite au maximum de chaque minutes qu'il lui reste. Et puis, pourquoi être défaitiste, une rémission est toujours possible.
Je crains un peu la réaction des deux agents à l'annonce de la maladie de Lisbon.
VLS!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Je me suis régalée en le lisant. C'était plein de tendresse et d'humour.
Lisbon commence à regretter de n'avoir pas plus profiter de la vie, la vrai vie et pas celle du CBI, je crois.
Elle réalise qu'elle n'aura pas assez de temps à passer avec sa famille et particulièrement avec Jane.
Espérons qu'elle profite au maximum de chaque minutes qu'il lui reste. Et puis, pourquoi être défaitiste, une rémission est toujours possible.
Je crains un peu la réaction des deux agents à l'annonce de la maladie de Lisbon.
VLS!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Invité- Invité
Re: In Sunshine or in Shadow ^
Waouh!!
Ben dis donc Sweety, c'est vraiment une belle fic' que tu écris là. Et puis avec un sujet aussi difficile que la maladie de Lisbon, je trouve que tu t'en sors vraiment bien. C'est vrai que c'est un sujet très difficile pour grand nombre de lecteurs mais j'aime beaucoup la complicité que l'on retrouve entre Jane et Lisbon dans ce dernier chapitre.
Vraiment, chapeau!!
Bravo et VLS!!! :bounce:
ps: Non, non, je te harcèle pas, mais est-ce que tu as abandonné ta fic sur Criminal Minds? Parce que ça fait un moment qu'il n'y a plus de suites et je trouve ça trop dommage, cette fic' est MAGNIFIQUE!!!
Ben dis donc Sweety, c'est vraiment une belle fic' que tu écris là. Et puis avec un sujet aussi difficile que la maladie de Lisbon, je trouve que tu t'en sors vraiment bien. C'est vrai que c'est un sujet très difficile pour grand nombre de lecteurs mais j'aime beaucoup la complicité que l'on retrouve entre Jane et Lisbon dans ce dernier chapitre.
Vraiment, chapeau!!
Bravo et VLS!!! :bounce:
ps: Non, non, je te harcèle pas, mais est-ce que tu as abandonné ta fic sur Criminal Minds? Parce que ça fait un moment qu'il n'y a plus de suites et je trouve ça trop dommage, cette fic' est MAGNIFIQUE!!!
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Re: In Sunshine or in Shadow ^
un petit message pour vous dire que ne sera plus très longue, j'ai presque fini d'écrire le chapitre, donc vous devriez l'avoir d'ici demain je pense, si tout va bien
encore désolée de ne pas l'avoir fait plus tôt, gros souci internet ces derniers jour
encore désolée de ne pas l'avoir fait plus tôt, gros souci internet ces derniers jour
Sweetylove30- Red John
- Personnage préféré : lisbon, jane
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Localisation : devant mon ordi avec Patrick Jane dans mes bras
Re: In Sunshine or in Shadow ^
désolée du double poste
Et voici le nouveau chapitre, j'espère qu'il vous plaira
Et je vous promets que la suite de mon autre fic va vite arriver ,
Bonne lecture
Chapitre 7: Ensemble, quoi qu'il arrive
Et voici le nouveau chapitre, j'espère qu'il vous plaira
Et je vous promets que la suite de mon autre fic va vite arriver ,
Bonne lecture
*****
Une aide précieuse
Une aide précieuse
La brunette se tourna enfin vers ses collègues, prit une grande inspiration et se lança.
-“ Si je vous ai fait venir ici ce soir c’est pour vous annoncer quelque chose d’important.”
-“ Que se passe-t-il boss ?” demanda Rigsby.
-“ Vous avez remarqué que depuis quelques temps je ne suis plus vraiment moi-même ?”
-“ Oui et on se demandait ce qui n’allait pas.”
-“ Et bien vous allez le savoir ce soir.”
Rigsby et Cho attendaient de savoir ce qu’avait à leur dire Lisbon. L’asiatique tourna les yeux vers son collègue, puis vers le mentaliste dont l’une des mains avait trouvé celle de leur patronne. Cela l’étonna un peu, il savait que Lisbon s’était éloignée de tout le monde, sauf de Grace et il se demanda comment et pourquoi elle semblait s’être rapprochée de Jane. Ils avaient toujours été proches l’un de l’autre, ils se comprenaient sans mots, juste avec les yeux. Mais Lisbon ne montrait jamais ses faiblesses, ne se montrait jamais trop proche de qui que ce soit, pas même de Jane. Alors si aujourd’hui elle lui permettait de lui tenir la main, devant ses subordonnés en plus, alors ce devait être important, vraiment très important.
La jeune femme avait les yeux tristes, fatigués, les cheveux plus aussi brillants qu’avant, comme si elle ne prenait plus soin d’elle. Lisbon n’était plus celle qu’il avait l’habitude de voir, elle n’était plus cette femme forte et solide pour qui il ferait tout, pour qui il était prêt à donner sa vie. Elle semblait être devenue une autre femme, une qu’il n’avait pas du tout envie de connaître mais qui s’imposait quand même. Il la vit serrer la main de Jane dans la sienne, lui adresser un sourire reconnaissant, ce qui l’étonna encore une fois, avant qu’elle ne se tourne de nouveau vers eux. Elle s’éclaircit la gorge avant de parler.
-“ Voilà, il y a un peu plus d’un mois, je me suis sentie mal et je suis allée voir le médecin” commença-t-elle, “ j’ai eu droit à des tas d’examens et j’ai appris que j’étais atteinte d’un cancer.”
Le silence se fit dans le salon, Lisbon baissa la tête, sentant les doigts de Jane la serrer un peu plus, l’aidant à surmonter sa peine et sa honte de s’être montrée si faible devant ses collègues. Elle savait pourtant qu’il ne s’agissait en aucun cas de faiblesse, qu’il n’y avait aucune honte à avoir, mais elle ne pouvait empêcher ce sentiments de naître en elle à chaque fois qu’il s’agissait de sa maladie. Mais par chance, si on veut, bientôt tout ça serait fini, plus de maladie, plus de honte, plus de faiblesse, plus besoin de demander de l’aide à qui que ce soit, pas même à Jane. Jane. En pensant à lui, en sentant sa main sur la sienne, Lisbon ne pouvait s'empêcher non plus de ressentir une douce chaleur dans son corps, une envie de le prendre dans ses bras, de se serrer contre lui, ne serait-ce que pour le remercier d’être là pour elle, de ne pas la juger. Cet homme était le seul à pouvoir la comprendre, à savoir quoi faire et quand, sans même qu’elle ne parle.
De son côté, Grace ne disait rien, attendant une réaction de la part de ses collègues. Elle se souvenait encore du jour où elle avait appris par accident la maladie de sa patronne, elle n’avait sut quoi dire, quoi faire. Mais sa nature avait reprit le dessus et elle avait tout simplement laissé parler son cœur en proposant à la jeune femme d’être là pour elle, de l’aider au besoin, aussi longtemps qu’elle le voulait. Alors elle se doutait que ce ne devait pas être facile pour les deux hommes, d’avoir été laissés dans l’ignorance depuis si longtemps, de n’apprendre la dure vérité que maintenant. Mais en les regardant bien, elle se rendit compte qu’il n’y avait aucune colère en eux, rien qui puisse laisser croire qu’ils en voulaient à Lisbon pour son silence.
-“ Je sais que j’aurais dut vous le dire plus tôt” reprit la brunette, “ mais j’avais peur, ou plutôt honte.”
-“ Honte pour quoi ?” S’enquit Rigsby, étonné.
-“ De ma faiblesse” répondit-elle, “ je pensais qu’être malade et le montrer serait une faiblesse, mais j’ai eu des gens pour me rappeler que ce n’était pas le cas” dit-elle en posant les yeux sur Jane, puis sur Grace. “ J’espère que vous ne m’en voulez pas.”
-“ Pas le moins du monde” certifia Cho, ouvrant la bouche pour la première fois depuis la nouvelle. “ Et si vous avez besoin de quoi que ce soit, nous serons là pour vous.”
-“ C’est gentil” sourit-elle.
Lisbon ne savait plus quoi dire face à tant de compréhension de la part de ses collègues, tant de gentillesse. Elle ne se sentait plus aussi honteuse d’être malade, plus aussi seule qu’au début. A présent, tous ses amis savaient pour sa situation, personne ne la jugeait, personne ne lui faisait la moindre remarque. Elle se rendait compte qu’elle avait eut tort d’attendre si longtemps avant de tout leur dire, elle aurait dut le faire avant. Elle reporta son attention sur Jane qui ne l’avait pas quitté des yeux et dont la main tenait toujours la sienne. Il était encore là, un soutien silencieux et infaillible, une personne sur qui compter, qu’importe la situation et qu’importe le moment. Elle le découvrait sous un nouveau jour, elle découvrait en lui un ami fidèle, un soutien, une épaule sur laquelle pleurer et une oreille pour écouter. Il était de bons conseils, il était celui dont elle avait toujours eut besoin, celui dont elle avait rêvé durant toute sa vie. Mais elle le rencontrait trop tard, il avait pourtant été là pendant de longues années, toujours à ses côtés, mais elle avait été aveugle et maintenant il était trop tard. Mais qu’importe ce qui se passerait par la suite, il était là pour le moment, et c’était maintenant qu’elle avait besoin de lui. Alors elle ne ferait pas deux fois la même erreur, elle ne le repousserait pas cette fois, pas maintenant.
Jane ne quittait toujours pas Lisbon des yeux, dans l’attente de ce qui allait se passer par la suite, mais qui n’arriva pas, à son plus grand soulagement. Il s’attendait à la voir fondre en larmes, à la voir baisser les armes et se montrer comme elle l’avait fait la veille avec lui dans sa chambre, humaine. Mais une fois encore elle restait forte, une fois encore elle cachait aux autres ce qu’elle ressentait vraiment, ne montrant que la partie fière de son être. Il ne pouvait pas lui en vouloir, il avait sut à l’instant où elle avait prit sa décision de parler qu’elle ne se montrerait pas aussi ouverte qu’avec lui, il était un privilégié. Mais alors que le silence commençait à devenir pesant, il décida de le rompre.
-“ Et si nous passions à table ?” proposa-t-il.
-“ C’est une bonne idée” approuva Rigsby.
Les petits rires se firent entendre dans le salon. L’appel de l’estomac avait sonné et le premier sur place, sans grande surprise, fut ce cher Rigsby. Au moins il ne se laissait pas trop déborder par la situation, décidant de rompre la tension par une pirouette digne de celui qu’il était, un gros mangeur. Il passerait peut-être pour un estomac sur deux jambes, mais au moins il avait redonné le sourire à Lisbon, ne serait-ce que pour quelques instants. Tout le monde le suivit et les quatre agents et le consultant passèrent une excellente soirée. Ils parlèrent d’un peu de tout, de leur famille, de leurs amis, de comment se passerait le travail en l’absence de Lisbon, dans l’attente de son retour. Personne n’envisageait qu’elle ne revienne pas, qu’importe ce qu’en disaient les médecins, qu’importe ce qu’elle croyait. Dans l’esprit de tous, elle allait survivre à cette épreuve et revenir au bureau pour diriger son équipe, comme elle le faisait depuis des années. Ils finirent par partir près de trois heures plus tard, sauf Jane qui resta pour aider Lisbon à nettoyer l’appartement.
Lisbon monta dans sa chambre pour s’allonger un moment afin de se reposer un peu, tandis que Jane continuait son nettoyage. Il lui avait interdit de faire quoi que ce soit, prétextant qu’elle devait prendre plus soin d’elle, qu’il pouvait parfaitement s’occuper de tout. Et contre toute attente, elle n’avait pas protesté, était même montée directement dans sa chambre sans rien dire. Elle s’installa sur son lit, mais au lieu de dormir, elle sortit son journal et recommença à écrire. Elle avait beaucoup de choses à dire, elle avait envie de faire savoir à quel point ses collègues avaient été gentils avec elle, à quel point ils s’étaient montrés serviables et ne l’avaient pas jugé comme elle le craignait.
Mais elle écrivit bien plus sur Jane que sur les autres. Elle avait beaucoup plus de choses à dire sur lui que sur n’importe qui d’autre. Le peu de temps passé avec lui, ces quelques heures de détente à regarder des photos, à parler de son enfance, à se confier à lui. Elle avait beaucoup aimé ce temps avec le mentaliste, elle avait aimé cette complicité qui s’était instaurée entre eux. Jane ne semblait plus être le même homme depuis qu’il savait pour sa maladie, il semblait différent, comme s’il ne vivait plus que pour lui mais pour elle aussi. Alors, même si d’un côté elle en était heureuse, de savoir que l’homme pour qui battait son cœur faisait tant pour elle, d’un autre côté, elle était triste. S’il s’attachait trop à elle, comment vivrait-il sa mort ? Même si Tommy serait là pour, même si ses collègues seraient là pour le soutenir, elle savait que ce serait difficile. Ça l’était déjà pour elle alors qu’elle était celle qui allait disparaître des vies des autres, alors elle savait à quel point Jane allait en souffrir. Et c’était exactement la raison pour laquelle elle n’avait pas voulut lui dire la vérité.
Alors qu’elle rangeait son carnet dans la table de nuit, elle vit une tête apparaître dans l’embrasure de la porte, une tête blonde avec de beaux yeux bleus et elle se sentit rougir sous son regard.
-“ Ça va Teresa ?” S’enquit-il en entrant dans la chambre et en s’installant sur le lit avec elle. “ Vous étiez censée dormir il me semble, pas écrire” la gronda-t-il gentiment.
-“ Je n’ai pas sommeil Patrick” se défendit-elle, “ j’aurais bien assez de temps pour dormir lorsque je serais à l’hôpital, alors je veux profiter de mon temps pour autre chose” se justifia-t-elle.
-“ Comme quoi ?” Le petit sourire en coin de Jane ne présageait rien de bon.
-“ Comme parler avec vous, m’assurer que vous allez bien,” expliqua Lisbon en se redressant mieux dans le lit. “ Je vois que vous avez des choses sur le cœur, et je veux que vous sachiez que vous pouvez me parler.”
Jane se tourna sur le côté, évitant ainsi le regard de Lisbon qui se faisait un peu trop insistant. Il savait parfaitement ce qu’elle voulait dire, mais il ne voulait pas entrer dans ce sujet, c’était bien trop sensible pour lui. Ces quelques heures seul avec Lisbon avaient éveillé en lui des sensations qu’il pensait avoir oublié depuis des années, des sentiments si forts qu’ils lui faisaient peur. Que devait-il penser de tout ça ? Devait-il les écouter, agir en fonctions de son cœur et faire un pas vers elle, même si cela voulait dire souffrir par la suite ? Ou devait-il les ignorer, continuer comme il l’avait toujours fait, en étant présent sans toutefois être trop proche ? Il ne savait pas, il était perdu, lui le grand Patrick Jane ne savait pas quoi faire. Il aurait tant voulut avoir sa réponse, il aurait tant voulut que les choses soient faciles, mais elles ne l’étaient pas et ne le seraient plus jamais.
Il sentit la main de Lisbon se poser sur son avant bras, mais il refusa de tourner la tête, refusa de croiser son regard qu’il sentait pourtant sur lui, si fort et si envoûtant. Il ne voulait pas la laisser gagner, il ne voulait pas qu’elle sache à quel point tout ça le touchait. Mais il ne put lui refuser plus longtemps en la sentant trembler à côté de lui, alors il tourna la tête et plongea directement dans ses beaux yeux émeraudes brillants de larmes retenues. Il ne résista pas plus à l’envie de la prendre dans ses bras pour la serrer fort contre lui. Elle se laissa aller contre son torse, s’agrippant à sa chemise comme si sa vie en dépendait.
-“ Chut Teresa, je suis là” lui souffla-t-il en passant une main dans son dos, “ s’il vous plait, ne pleurez pas, je n’aime pas vous voir pleurer.”
-“ Je suis désolée Patrick” renifla-t-elle, “ je ne sais même pas pourquoi je pleure, je ne pleure jamais pourtant.”
-“ Je sais.”
Il la serra plus fort contre lui et la sentit se relaxer complètement pour finalement s’endormir contre lui, comme la veille. Et comme la veille, il l’aida à se coucher, remonta la couverture sur elle et s’installa lui aussi dans le lit. Il ne s’endormit pas par contre, il se contenta de regarder la jeune femme dormir, comme il avait pris l’habitude de le faire depuis la veille. Il ne se lasserait jamais de ce spectacle, de sa beauté. Il voulait profiter de chaque instant avec elle, qu’elle soit éveillée ou pas, il ne savait pas pour combien de temps encore il le pourrait. Il passa sa main dans ses cheveux, avant de se rappeler que ce n’était pas vraiment ses cheveux. La veille au soir, elle avait gardé sa perruque, mais ce soir il décida de la lui retirer, elle ne pourrait pas dormir avec une nuit de plus. Alors, délicatement, il l’enleva, sans la réveiller pour révéler un crane presque chauve sur lequel il pouvait voir encore quelques petites mèches de sa belle chevelure ébène qu’il aimait tant. Il sentit un pincement dans son cœur à cette vue, mais ne s’y attarda pas. Il se leva ensuite pour aller la poser sur la commode avant de revenir vers elle. Il reprit sa place et Lisbon roula sur le côté pour venir se serrer contre lui. Mais là encore, il constata qu’elle était toujours habillée, elle ne pouvait pas plus dormir ainsi.
-“ Teresa ?” L’appela-t-il avec douceur en passant une main sur sa joue, “ ouvrez les yeux Teresa.”
-“ Mmmm” gémit la jeune femme, sans toutefois ouvrir les yeux.
-“ Il faut vous réveiller Teresa, vous devez vous changer pour la nuit” expliqua-t-il.
-“ J’ai pas envie Patrick, laisses-moi dormir.”
Jane nota le ton plus familier qu’elle venait d’utiliser pour lui parler. Bien qu’avant il aurait trouvé quelque chose à dire, ce soir il ne trouva rien. Il apprécia cette familiarité tout en ressentant un peu plus de tristesse envahir son cœur. C’était trop difficile, il n’y arriverait pas. A cet instant, il aurait voulut se lever, partir en courant et ne jamais revenir. Mais il ne pouvait pas faire ça, il ne pouvait pas l’abandonner après tout ce qu’elle avait subit pour lui, après ce traitement qu’elle s’était imposée pour s’assurer que tout irait bien pour lui. Il lui devait ça, il devait rester pour elle, même si chaque minute, chaque seconde serait une souffrance immense.
Comme elle n’ouvrait pas les yeux, il entreprit de lui retirer lui-même ses vêtements. Il déboutonna sa chemise, lentement et laissa les pans du vêtement glisser sur les côtés, révélant un débardeur rouge très moulant. Il fit passer les bras de la jeune femme, mais cela ne la réveilla pas. Il lui retira son débardeur et la vue de son soutien gorge lui rappela bien des choses. Il chassa ses pensées en secouant la tête, ce n’était vraiment pas approprié. Ensuite, il passa au pantalon et il se sentit rougir en faisant glisser la braguette, puis le jean. Il effleura les jambes de Lisbon au passage, rougissant un peu plus, se disant qu’il n’aurait jamais dut faire ça. Mais il ne pouvait pas non plus la laisser dormir dans ses vêtements. C’était une bonne excuse, mais il se sentait quand même mal à l’aise, il avait l’impression d’aller trop loin, de s’aventurer quelque part où il n’était pas autorisé à se rendre. Il laissa ensuite la jeune femme ainsi sur le lit, la recouvrant tout de même de la couverture, le temps d’aller lui chercher des vêtements de nuit. Il revint avec un pantalon de jogging ainsi qu’un T-shirt. Il lui enfila difficilement le pantalon, mais lorsqu’il arriva au soutient gorge, il hésita. Il ne pouvait pas faire ça, il était déjà allé trop loin, il ne pouvait pas en plus la déshabiller complètement, ce serait violer son intimité.
-“ Je peux le faire Patrick” entendit-il Lisbon lui dire, le faisant sursauter. “ Je ne suis pas non plus infirme.
Jane releva la tête pour croiser le visage souriant, quoi qu’un peu rouge, de sa collègue et amie. Elle aussi semblait mal à l’aise, mais peut-être moins que lui.
-“ Merci pour le coup de main” ajouta-t-elle.
-“ De rien. Je… je vais vous laisser.”
Il se leva un peu vite et couru presque dans le couloir, refermant la porte derrière lui avant de s’y adosser. Il ferma les yeux, laissa sa tête tomber en arrière et soupira, à la fois de soulagement et de frustration. Il ne savait même pas pourquoi il était frustré, il n’avait pas de raison de l’être. Mais d’avoir vu Lisbon dans une tenue si légère, d’avoir touché sa peau si douce… Non, il ne devait pas penser à ça, il n’en avait pas le droit. Lisbon était sa patronne, sa collègue, son amie, peut-être même sa meilleure amie, mais rien de plus. Mais alors pourquoi ressentait-il toutes ces choses en sa présence ? Pourquoi avait-il envie de la toucher, de l’embrasser, de lui montrer à quel point elle était importante pour lui ? Pourquoi la vie lui offrait-elle la chance d’enfin trouver une femme pour laquelle il ressentait vraiment quelque chose de fort, pour laquelle il serait prêt à refaire sa vie, si c’était pour la lui prendre ainsi avant même qu’il puisse ne profiter ? Ce n’était pas juste, vraiment pas juste.
-“ Patrick ?” L’appela l’objet de ses pensées.
Il chassa toutes les choses qu’il avait en tête avant de retourner dans la chambre pour trouver Lisbon assise sur son lit, la couverture ne recouvrant que ses pieds. Il s’avança lentement vers elle, toujours un peu mal à l’aise et s’assit à côté d’elle.
-“ Un problème Teresa ?” demanda-t-il.
-“ Pourquoi semblez-vous si mal à l’aise en ma présence ?” Le ton de sa voix lui fit comprendre qu’elle était blessée par la façon dont il était partit.
-“ Je ne suis pas mal à l’aise” se défendit-il, “ c’est juste que….”
Mais il n’arriva pas à trouver les mots juste, il ne sut pas quoi dire pour lui faire comprendre que le problème ne venait pas d’elle mais de lui. Il aurait voulu lui avouer tout ce qu’il ressentait en sa présence, ces picotements dans son ventre, cette chaleur dans son corps, ce besoin de prendre soin d’elle, de la protéger. Mais il ne voulait pas lui faire peur, il ne voulait pas qu’elle le rejette encore une fois. Il avait trop besoin d’elle pour permettre ça.
-“ J’ai quelque chose à vous avouer Patrick” reprit Lisbon, “ quelque chose d’important, mais qui me fait peur.”
-“ Que se passe-t-il ?” S’affola soudainement Jane.
-“ Rien de grave, rassurez-vous” le calma-t-elle. “ Non, ce que j’ai à vous dire pourrait vous faire mal et j’ai peur.”
-“ Dites moi tout Teresa.”
Lisbon garda le silence quelques secondes avant de se lancer.
-“ Venez près de moi” invita Lisbon en lui tendant la main, “ sinon je ne dirais rien.”
-“ Toujours des menaces” plaisanta Jane, mais il s’exécuta tout de même.
Le mentaliste s’installa dans le lit, juste à côté de Lisbon et lui ouvrit les bras pour qu’elle vienne s’installer contre lui. Encore ce sentiment étrange en sa présence, encore ces petits frissons et cette chaleur envahissante dans tout son corps. Mais il n’en laissa rien paraître et referma ses bras lorsque Lisbon se fut installée.
-“ Patrick, ce que je voulais vous dire c’est que… depuis que vous êtes arrivé hier soir, je ressens de drôles de choses.”
-“ Moi aussi” la coupa-t-il, “ des choses que je pensais ne jamais plus ressentir.”
-“ Ça me fait peur” avoua la jeune femme. “ J’ai peur de m’attacher trop à vous, que vous vous attachiez trop à moi, et tout ça pour être séparés dans peu de temps.”
“ Je vois ce que vous voulez dire et moi aussi ça me fait peur.”
Le silence retomba le temps de quelques battements de cœur. L’un comme l’autre étaient perdus dans ses sentiments pour l’autre et ne savait pas quoi faire.
-“ Mais je refuse de vous repousser” reprit Lisbon, “ j’ai eu trop mal en vous voyant triste à cause de moi, j’ai eu trop mal en vous sachant seul alors que vous pouviez être là, avec moi. J’ai besoin de vous, même si je dois mourir, même si je dois vous quitter dans peu de temps, j’ai besoin de vous.”
-“ Ça va vous paraître bizarre venant de moi, mais j’ai aussi besoin de vous Lisbon,” avoua Jane, “ vous êtes ma meilleure amie Teresa et sans vous, je ne suis plus rien. Vous avez toujours été là pour moi, même quand je ne le voulais pas. C’est à moi maintenant d’être là pour vous.”
-“ Même si je vous fait souffrir ?”
-“ Même si vous me faites souffrir en partant, j’ai besoin d’être à vos côtés. Vous êtes bien trop importante pour moi pour que je vous laisse m’éloigner maintenant” finit-il en la serrant plus fort dans ses bras.
L’un comme l’autre ressentit cet aveu comme une déclaration, ils n’avaient pas besoin de plus pour comprendre l’importance qu’ils avaient l’un pour l’autre, pas besoin de plus de mots pour savoir que jusqu’au bout ils seraient là l’un pour l’autre.
Lisbon se redressa et vint faire face à Jane. Elle avait envie de quelque chose de bien précis, mais elle n’osait pas le faire, elle avait peur. Et s’il ne le voulait pas ? Et s’il la repoussait parce qu’il n’était pas prêt ? Elle ne voulait pas prendre ce risque, elle ne voulait pas qu’il change d’avis parce qu’elle avait été trop entreprenante. Mais lorsqu’il posa sa main sur sa joue et rapprocha leurs visages, elle comprit que ce n’était pas le cas. Elle ferma les yeux et se laissa guider par les mains de Jane jusqu’à ce qu’elle sente ses lèvres effleurer les siennes. Un petit gémissement passa la barrière de ses lèvres et elle posa une main sur celle du mentaliste qui se trouvait toujours sur sa joue et l’autre dans sa nuque. Le baiser n’alla pas plus loin, mais il était suffisant.
Le couple se sépara et Lisbon reposa sa tête sur le torse de Jane. Elle ferma les yeux, écouta les battements du cœur de celui qui venait de devenir plus que son collègue, plus que son ami. Son propre cœur se cala sur le sien et ils se mirent à battre à l’unisson. Jane ferma ses bras sur elle et s’autorisa enfin à dormir, tout en sachant qu’à son réveil, il aurait la jeune femme contre lui, que ce baiser n’avait pas été un rêve. Il lui embrassa le front avant de les faire glisser tout les deux dans le lit et de s’endormir.
-“ Si je vous ai fait venir ici ce soir c’est pour vous annoncer quelque chose d’important.”
-“ Que se passe-t-il boss ?” demanda Rigsby.
-“ Vous avez remarqué que depuis quelques temps je ne suis plus vraiment moi-même ?”
-“ Oui et on se demandait ce qui n’allait pas.”
-“ Et bien vous allez le savoir ce soir.”
Rigsby et Cho attendaient de savoir ce qu’avait à leur dire Lisbon. L’asiatique tourna les yeux vers son collègue, puis vers le mentaliste dont l’une des mains avait trouvé celle de leur patronne. Cela l’étonna un peu, il savait que Lisbon s’était éloignée de tout le monde, sauf de Grace et il se demanda comment et pourquoi elle semblait s’être rapprochée de Jane. Ils avaient toujours été proches l’un de l’autre, ils se comprenaient sans mots, juste avec les yeux. Mais Lisbon ne montrait jamais ses faiblesses, ne se montrait jamais trop proche de qui que ce soit, pas même de Jane. Alors si aujourd’hui elle lui permettait de lui tenir la main, devant ses subordonnés en plus, alors ce devait être important, vraiment très important.
La jeune femme avait les yeux tristes, fatigués, les cheveux plus aussi brillants qu’avant, comme si elle ne prenait plus soin d’elle. Lisbon n’était plus celle qu’il avait l’habitude de voir, elle n’était plus cette femme forte et solide pour qui il ferait tout, pour qui il était prêt à donner sa vie. Elle semblait être devenue une autre femme, une qu’il n’avait pas du tout envie de connaître mais qui s’imposait quand même. Il la vit serrer la main de Jane dans la sienne, lui adresser un sourire reconnaissant, ce qui l’étonna encore une fois, avant qu’elle ne se tourne de nouveau vers eux. Elle s’éclaircit la gorge avant de parler.
-“ Voilà, il y a un peu plus d’un mois, je me suis sentie mal et je suis allée voir le médecin” commença-t-elle, “ j’ai eu droit à des tas d’examens et j’ai appris que j’étais atteinte d’un cancer.”
Le silence se fit dans le salon, Lisbon baissa la tête, sentant les doigts de Jane la serrer un peu plus, l’aidant à surmonter sa peine et sa honte de s’être montrée si faible devant ses collègues. Elle savait pourtant qu’il ne s’agissait en aucun cas de faiblesse, qu’il n’y avait aucune honte à avoir, mais elle ne pouvait empêcher ce sentiments de naître en elle à chaque fois qu’il s’agissait de sa maladie. Mais par chance, si on veut, bientôt tout ça serait fini, plus de maladie, plus de honte, plus de faiblesse, plus besoin de demander de l’aide à qui que ce soit, pas même à Jane. Jane. En pensant à lui, en sentant sa main sur la sienne, Lisbon ne pouvait s'empêcher non plus de ressentir une douce chaleur dans son corps, une envie de le prendre dans ses bras, de se serrer contre lui, ne serait-ce que pour le remercier d’être là pour elle, de ne pas la juger. Cet homme était le seul à pouvoir la comprendre, à savoir quoi faire et quand, sans même qu’elle ne parle.
De son côté, Grace ne disait rien, attendant une réaction de la part de ses collègues. Elle se souvenait encore du jour où elle avait appris par accident la maladie de sa patronne, elle n’avait sut quoi dire, quoi faire. Mais sa nature avait reprit le dessus et elle avait tout simplement laissé parler son cœur en proposant à la jeune femme d’être là pour elle, de l’aider au besoin, aussi longtemps qu’elle le voulait. Alors elle se doutait que ce ne devait pas être facile pour les deux hommes, d’avoir été laissés dans l’ignorance depuis si longtemps, de n’apprendre la dure vérité que maintenant. Mais en les regardant bien, elle se rendit compte qu’il n’y avait aucune colère en eux, rien qui puisse laisser croire qu’ils en voulaient à Lisbon pour son silence.
-“ Je sais que j’aurais dut vous le dire plus tôt” reprit la brunette, “ mais j’avais peur, ou plutôt honte.”
-“ Honte pour quoi ?” S’enquit Rigsby, étonné.
-“ De ma faiblesse” répondit-elle, “ je pensais qu’être malade et le montrer serait une faiblesse, mais j’ai eu des gens pour me rappeler que ce n’était pas le cas” dit-elle en posant les yeux sur Jane, puis sur Grace. “ J’espère que vous ne m’en voulez pas.”
-“ Pas le moins du monde” certifia Cho, ouvrant la bouche pour la première fois depuis la nouvelle. “ Et si vous avez besoin de quoi que ce soit, nous serons là pour vous.”
-“ C’est gentil” sourit-elle.
Lisbon ne savait plus quoi dire face à tant de compréhension de la part de ses collègues, tant de gentillesse. Elle ne se sentait plus aussi honteuse d’être malade, plus aussi seule qu’au début. A présent, tous ses amis savaient pour sa situation, personne ne la jugeait, personne ne lui faisait la moindre remarque. Elle se rendait compte qu’elle avait eut tort d’attendre si longtemps avant de tout leur dire, elle aurait dut le faire avant. Elle reporta son attention sur Jane qui ne l’avait pas quitté des yeux et dont la main tenait toujours la sienne. Il était encore là, un soutien silencieux et infaillible, une personne sur qui compter, qu’importe la situation et qu’importe le moment. Elle le découvrait sous un nouveau jour, elle découvrait en lui un ami fidèle, un soutien, une épaule sur laquelle pleurer et une oreille pour écouter. Il était de bons conseils, il était celui dont elle avait toujours eut besoin, celui dont elle avait rêvé durant toute sa vie. Mais elle le rencontrait trop tard, il avait pourtant été là pendant de longues années, toujours à ses côtés, mais elle avait été aveugle et maintenant il était trop tard. Mais qu’importe ce qui se passerait par la suite, il était là pour le moment, et c’était maintenant qu’elle avait besoin de lui. Alors elle ne ferait pas deux fois la même erreur, elle ne le repousserait pas cette fois, pas maintenant.
Jane ne quittait toujours pas Lisbon des yeux, dans l’attente de ce qui allait se passer par la suite, mais qui n’arriva pas, à son plus grand soulagement. Il s’attendait à la voir fondre en larmes, à la voir baisser les armes et se montrer comme elle l’avait fait la veille avec lui dans sa chambre, humaine. Mais une fois encore elle restait forte, une fois encore elle cachait aux autres ce qu’elle ressentait vraiment, ne montrant que la partie fière de son être. Il ne pouvait pas lui en vouloir, il avait sut à l’instant où elle avait prit sa décision de parler qu’elle ne se montrerait pas aussi ouverte qu’avec lui, il était un privilégié. Mais alors que le silence commençait à devenir pesant, il décida de le rompre.
-“ Et si nous passions à table ?” proposa-t-il.
-“ C’est une bonne idée” approuva Rigsby.
Les petits rires se firent entendre dans le salon. L’appel de l’estomac avait sonné et le premier sur place, sans grande surprise, fut ce cher Rigsby. Au moins il ne se laissait pas trop déborder par la situation, décidant de rompre la tension par une pirouette digne de celui qu’il était, un gros mangeur. Il passerait peut-être pour un estomac sur deux jambes, mais au moins il avait redonné le sourire à Lisbon, ne serait-ce que pour quelques instants. Tout le monde le suivit et les quatre agents et le consultant passèrent une excellente soirée. Ils parlèrent d’un peu de tout, de leur famille, de leurs amis, de comment se passerait le travail en l’absence de Lisbon, dans l’attente de son retour. Personne n’envisageait qu’elle ne revienne pas, qu’importe ce qu’en disaient les médecins, qu’importe ce qu’elle croyait. Dans l’esprit de tous, elle allait survivre à cette épreuve et revenir au bureau pour diriger son équipe, comme elle le faisait depuis des années. Ils finirent par partir près de trois heures plus tard, sauf Jane qui resta pour aider Lisbon à nettoyer l’appartement.
- oooo -
Lisbon monta dans sa chambre pour s’allonger un moment afin de se reposer un peu, tandis que Jane continuait son nettoyage. Il lui avait interdit de faire quoi que ce soit, prétextant qu’elle devait prendre plus soin d’elle, qu’il pouvait parfaitement s’occuper de tout. Et contre toute attente, elle n’avait pas protesté, était même montée directement dans sa chambre sans rien dire. Elle s’installa sur son lit, mais au lieu de dormir, elle sortit son journal et recommença à écrire. Elle avait beaucoup de choses à dire, elle avait envie de faire savoir à quel point ses collègues avaient été gentils avec elle, à quel point ils s’étaient montrés serviables et ne l’avaient pas jugé comme elle le craignait.
Mais elle écrivit bien plus sur Jane que sur les autres. Elle avait beaucoup plus de choses à dire sur lui que sur n’importe qui d’autre. Le peu de temps passé avec lui, ces quelques heures de détente à regarder des photos, à parler de son enfance, à se confier à lui. Elle avait beaucoup aimé ce temps avec le mentaliste, elle avait aimé cette complicité qui s’était instaurée entre eux. Jane ne semblait plus être le même homme depuis qu’il savait pour sa maladie, il semblait différent, comme s’il ne vivait plus que pour lui mais pour elle aussi. Alors, même si d’un côté elle en était heureuse, de savoir que l’homme pour qui battait son cœur faisait tant pour elle, d’un autre côté, elle était triste. S’il s’attachait trop à elle, comment vivrait-il sa mort ? Même si Tommy serait là pour, même si ses collègues seraient là pour le soutenir, elle savait que ce serait difficile. Ça l’était déjà pour elle alors qu’elle était celle qui allait disparaître des vies des autres, alors elle savait à quel point Jane allait en souffrir. Et c’était exactement la raison pour laquelle elle n’avait pas voulut lui dire la vérité.
Alors qu’elle rangeait son carnet dans la table de nuit, elle vit une tête apparaître dans l’embrasure de la porte, une tête blonde avec de beaux yeux bleus et elle se sentit rougir sous son regard.
-“ Ça va Teresa ?” S’enquit-il en entrant dans la chambre et en s’installant sur le lit avec elle. “ Vous étiez censée dormir il me semble, pas écrire” la gronda-t-il gentiment.
-“ Je n’ai pas sommeil Patrick” se défendit-elle, “ j’aurais bien assez de temps pour dormir lorsque je serais à l’hôpital, alors je veux profiter de mon temps pour autre chose” se justifia-t-elle.
-“ Comme quoi ?” Le petit sourire en coin de Jane ne présageait rien de bon.
-“ Comme parler avec vous, m’assurer que vous allez bien,” expliqua Lisbon en se redressant mieux dans le lit. “ Je vois que vous avez des choses sur le cœur, et je veux que vous sachiez que vous pouvez me parler.”
Jane se tourna sur le côté, évitant ainsi le regard de Lisbon qui se faisait un peu trop insistant. Il savait parfaitement ce qu’elle voulait dire, mais il ne voulait pas entrer dans ce sujet, c’était bien trop sensible pour lui. Ces quelques heures seul avec Lisbon avaient éveillé en lui des sensations qu’il pensait avoir oublié depuis des années, des sentiments si forts qu’ils lui faisaient peur. Que devait-il penser de tout ça ? Devait-il les écouter, agir en fonctions de son cœur et faire un pas vers elle, même si cela voulait dire souffrir par la suite ? Ou devait-il les ignorer, continuer comme il l’avait toujours fait, en étant présent sans toutefois être trop proche ? Il ne savait pas, il était perdu, lui le grand Patrick Jane ne savait pas quoi faire. Il aurait tant voulut avoir sa réponse, il aurait tant voulut que les choses soient faciles, mais elles ne l’étaient pas et ne le seraient plus jamais.
Il sentit la main de Lisbon se poser sur son avant bras, mais il refusa de tourner la tête, refusa de croiser son regard qu’il sentait pourtant sur lui, si fort et si envoûtant. Il ne voulait pas la laisser gagner, il ne voulait pas qu’elle sache à quel point tout ça le touchait. Mais il ne put lui refuser plus longtemps en la sentant trembler à côté de lui, alors il tourna la tête et plongea directement dans ses beaux yeux émeraudes brillants de larmes retenues. Il ne résista pas plus à l’envie de la prendre dans ses bras pour la serrer fort contre lui. Elle se laissa aller contre son torse, s’agrippant à sa chemise comme si sa vie en dépendait.
-“ Chut Teresa, je suis là” lui souffla-t-il en passant une main dans son dos, “ s’il vous plait, ne pleurez pas, je n’aime pas vous voir pleurer.”
-“ Je suis désolée Patrick” renifla-t-elle, “ je ne sais même pas pourquoi je pleure, je ne pleure jamais pourtant.”
-“ Je sais.”
Il la serra plus fort contre lui et la sentit se relaxer complètement pour finalement s’endormir contre lui, comme la veille. Et comme la veille, il l’aida à se coucher, remonta la couverture sur elle et s’installa lui aussi dans le lit. Il ne s’endormit pas par contre, il se contenta de regarder la jeune femme dormir, comme il avait pris l’habitude de le faire depuis la veille. Il ne se lasserait jamais de ce spectacle, de sa beauté. Il voulait profiter de chaque instant avec elle, qu’elle soit éveillée ou pas, il ne savait pas pour combien de temps encore il le pourrait. Il passa sa main dans ses cheveux, avant de se rappeler que ce n’était pas vraiment ses cheveux. La veille au soir, elle avait gardé sa perruque, mais ce soir il décida de la lui retirer, elle ne pourrait pas dormir avec une nuit de plus. Alors, délicatement, il l’enleva, sans la réveiller pour révéler un crane presque chauve sur lequel il pouvait voir encore quelques petites mèches de sa belle chevelure ébène qu’il aimait tant. Il sentit un pincement dans son cœur à cette vue, mais ne s’y attarda pas. Il se leva ensuite pour aller la poser sur la commode avant de revenir vers elle. Il reprit sa place et Lisbon roula sur le côté pour venir se serrer contre lui. Mais là encore, il constata qu’elle était toujours habillée, elle ne pouvait pas plus dormir ainsi.
-“ Teresa ?” L’appela-t-il avec douceur en passant une main sur sa joue, “ ouvrez les yeux Teresa.”
-“ Mmmm” gémit la jeune femme, sans toutefois ouvrir les yeux.
-“ Il faut vous réveiller Teresa, vous devez vous changer pour la nuit” expliqua-t-il.
-“ J’ai pas envie Patrick, laisses-moi dormir.”
Jane nota le ton plus familier qu’elle venait d’utiliser pour lui parler. Bien qu’avant il aurait trouvé quelque chose à dire, ce soir il ne trouva rien. Il apprécia cette familiarité tout en ressentant un peu plus de tristesse envahir son cœur. C’était trop difficile, il n’y arriverait pas. A cet instant, il aurait voulut se lever, partir en courant et ne jamais revenir. Mais il ne pouvait pas faire ça, il ne pouvait pas l’abandonner après tout ce qu’elle avait subit pour lui, après ce traitement qu’elle s’était imposée pour s’assurer que tout irait bien pour lui. Il lui devait ça, il devait rester pour elle, même si chaque minute, chaque seconde serait une souffrance immense.
Comme elle n’ouvrait pas les yeux, il entreprit de lui retirer lui-même ses vêtements. Il déboutonna sa chemise, lentement et laissa les pans du vêtement glisser sur les côtés, révélant un débardeur rouge très moulant. Il fit passer les bras de la jeune femme, mais cela ne la réveilla pas. Il lui retira son débardeur et la vue de son soutien gorge lui rappela bien des choses. Il chassa ses pensées en secouant la tête, ce n’était vraiment pas approprié. Ensuite, il passa au pantalon et il se sentit rougir en faisant glisser la braguette, puis le jean. Il effleura les jambes de Lisbon au passage, rougissant un peu plus, se disant qu’il n’aurait jamais dut faire ça. Mais il ne pouvait pas non plus la laisser dormir dans ses vêtements. C’était une bonne excuse, mais il se sentait quand même mal à l’aise, il avait l’impression d’aller trop loin, de s’aventurer quelque part où il n’était pas autorisé à se rendre. Il laissa ensuite la jeune femme ainsi sur le lit, la recouvrant tout de même de la couverture, le temps d’aller lui chercher des vêtements de nuit. Il revint avec un pantalon de jogging ainsi qu’un T-shirt. Il lui enfila difficilement le pantalon, mais lorsqu’il arriva au soutient gorge, il hésita. Il ne pouvait pas faire ça, il était déjà allé trop loin, il ne pouvait pas en plus la déshabiller complètement, ce serait violer son intimité.
-“ Je peux le faire Patrick” entendit-il Lisbon lui dire, le faisant sursauter. “ Je ne suis pas non plus infirme.
Jane releva la tête pour croiser le visage souriant, quoi qu’un peu rouge, de sa collègue et amie. Elle aussi semblait mal à l’aise, mais peut-être moins que lui.
-“ Merci pour le coup de main” ajouta-t-elle.
-“ De rien. Je… je vais vous laisser.”
Il se leva un peu vite et couru presque dans le couloir, refermant la porte derrière lui avant de s’y adosser. Il ferma les yeux, laissa sa tête tomber en arrière et soupira, à la fois de soulagement et de frustration. Il ne savait même pas pourquoi il était frustré, il n’avait pas de raison de l’être. Mais d’avoir vu Lisbon dans une tenue si légère, d’avoir touché sa peau si douce… Non, il ne devait pas penser à ça, il n’en avait pas le droit. Lisbon était sa patronne, sa collègue, son amie, peut-être même sa meilleure amie, mais rien de plus. Mais alors pourquoi ressentait-il toutes ces choses en sa présence ? Pourquoi avait-il envie de la toucher, de l’embrasser, de lui montrer à quel point elle était importante pour lui ? Pourquoi la vie lui offrait-elle la chance d’enfin trouver une femme pour laquelle il ressentait vraiment quelque chose de fort, pour laquelle il serait prêt à refaire sa vie, si c’était pour la lui prendre ainsi avant même qu’il puisse ne profiter ? Ce n’était pas juste, vraiment pas juste.
-“ Patrick ?” L’appela l’objet de ses pensées.
Il chassa toutes les choses qu’il avait en tête avant de retourner dans la chambre pour trouver Lisbon assise sur son lit, la couverture ne recouvrant que ses pieds. Il s’avança lentement vers elle, toujours un peu mal à l’aise et s’assit à côté d’elle.
-“ Un problème Teresa ?” demanda-t-il.
-“ Pourquoi semblez-vous si mal à l’aise en ma présence ?” Le ton de sa voix lui fit comprendre qu’elle était blessée par la façon dont il était partit.
-“ Je ne suis pas mal à l’aise” se défendit-il, “ c’est juste que….”
Mais il n’arriva pas à trouver les mots juste, il ne sut pas quoi dire pour lui faire comprendre que le problème ne venait pas d’elle mais de lui. Il aurait voulu lui avouer tout ce qu’il ressentait en sa présence, ces picotements dans son ventre, cette chaleur dans son corps, ce besoin de prendre soin d’elle, de la protéger. Mais il ne voulait pas lui faire peur, il ne voulait pas qu’elle le rejette encore une fois. Il avait trop besoin d’elle pour permettre ça.
-“ J’ai quelque chose à vous avouer Patrick” reprit Lisbon, “ quelque chose d’important, mais qui me fait peur.”
-“ Que se passe-t-il ?” S’affola soudainement Jane.
-“ Rien de grave, rassurez-vous” le calma-t-elle. “ Non, ce que j’ai à vous dire pourrait vous faire mal et j’ai peur.”
-“ Dites moi tout Teresa.”
Lisbon garda le silence quelques secondes avant de se lancer.
-“ Venez près de moi” invita Lisbon en lui tendant la main, “ sinon je ne dirais rien.”
-“ Toujours des menaces” plaisanta Jane, mais il s’exécuta tout de même.
Le mentaliste s’installa dans le lit, juste à côté de Lisbon et lui ouvrit les bras pour qu’elle vienne s’installer contre lui. Encore ce sentiment étrange en sa présence, encore ces petits frissons et cette chaleur envahissante dans tout son corps. Mais il n’en laissa rien paraître et referma ses bras lorsque Lisbon se fut installée.
-“ Patrick, ce que je voulais vous dire c’est que… depuis que vous êtes arrivé hier soir, je ressens de drôles de choses.”
-“ Moi aussi” la coupa-t-il, “ des choses que je pensais ne jamais plus ressentir.”
-“ Ça me fait peur” avoua la jeune femme. “ J’ai peur de m’attacher trop à vous, que vous vous attachiez trop à moi, et tout ça pour être séparés dans peu de temps.”
“ Je vois ce que vous voulez dire et moi aussi ça me fait peur.”
Le silence retomba le temps de quelques battements de cœur. L’un comme l’autre étaient perdus dans ses sentiments pour l’autre et ne savait pas quoi faire.
-“ Mais je refuse de vous repousser” reprit Lisbon, “ j’ai eu trop mal en vous voyant triste à cause de moi, j’ai eu trop mal en vous sachant seul alors que vous pouviez être là, avec moi. J’ai besoin de vous, même si je dois mourir, même si je dois vous quitter dans peu de temps, j’ai besoin de vous.”
-“ Ça va vous paraître bizarre venant de moi, mais j’ai aussi besoin de vous Lisbon,” avoua Jane, “ vous êtes ma meilleure amie Teresa et sans vous, je ne suis plus rien. Vous avez toujours été là pour moi, même quand je ne le voulais pas. C’est à moi maintenant d’être là pour vous.”
-“ Même si je vous fait souffrir ?”
-“ Même si vous me faites souffrir en partant, j’ai besoin d’être à vos côtés. Vous êtes bien trop importante pour moi pour que je vous laisse m’éloigner maintenant” finit-il en la serrant plus fort dans ses bras.
L’un comme l’autre ressentit cet aveu comme une déclaration, ils n’avaient pas besoin de plus pour comprendre l’importance qu’ils avaient l’un pour l’autre, pas besoin de plus de mots pour savoir que jusqu’au bout ils seraient là l’un pour l’autre.
Lisbon se redressa et vint faire face à Jane. Elle avait envie de quelque chose de bien précis, mais elle n’osait pas le faire, elle avait peur. Et s’il ne le voulait pas ? Et s’il la repoussait parce qu’il n’était pas prêt ? Elle ne voulait pas prendre ce risque, elle ne voulait pas qu’il change d’avis parce qu’elle avait été trop entreprenante. Mais lorsqu’il posa sa main sur sa joue et rapprocha leurs visages, elle comprit que ce n’était pas le cas. Elle ferma les yeux et se laissa guider par les mains de Jane jusqu’à ce qu’elle sente ses lèvres effleurer les siennes. Un petit gémissement passa la barrière de ses lèvres et elle posa une main sur celle du mentaliste qui se trouvait toujours sur sa joue et l’autre dans sa nuque. Le baiser n’alla pas plus loin, mais il était suffisant.
Le couple se sépara et Lisbon reposa sa tête sur le torse de Jane. Elle ferma les yeux, écouta les battements du cœur de celui qui venait de devenir plus que son collègue, plus que son ami. Son propre cœur se cala sur le sien et ils se mirent à battre à l’unisson. Jane ferma ses bras sur elle et s’autorisa enfin à dormir, tout en sachant qu’à son réveil, il aurait la jeune femme contre lui, que ce baiser n’avait pas été un rêve. Il lui embrassa le front avant de les faire glisser tout les deux dans le lit et de s’endormir.
TBC...
Chapitre 7: Ensemble, quoi qu'il arrive
Dernière édition par Sweetylove30 le Ven 24 Fév 2012 - 14:33, édité 1 fois
Sweetylove30- Red John
- Personnage préféré : lisbon, jane
Loisirs : lecture, ecriture
Localisation : devant mon ordi avec Patrick Jane dans mes bras
Re: In Sunshine or in Shadow ^
Lisbon qui se livre face à ses agents
On ne peut pas gérer ce genre de situation seule, c'est impossible
On a besoin du soutien de chacun
Heureusement elle a fini par le comprendre
La façon dont tu décris Jane en train de s'occuper de Lisbon, sa tendresse
Et enfin le couple qui révèle ses sentiments
Quelle que soit l'issue de cette histoire je la suivrais jusqu'au bout
On ne peut pas gérer ce genre de situation seule, c'est impossible
On a besoin du soutien de chacun
Heureusement elle a fini par le comprendre
La façon dont tu décris Jane en train de s'occuper de Lisbon, sa tendresse
Et enfin le couple qui révèle ses sentiments
Quelle que soit l'issue de cette histoire je la suivrais jusqu'au bout
Johel- In Jane we trust
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Re: In Sunshine or in Shadow ^
C'est vraiment trop ce moment de révélation aux agents mais heureusement, ses collègues ne la jugent pas au contraire ils seront là pour elle puis on ne peut pas gérer ça toute seule et Lisbon le comprend maintenant.
Jane qui s'occupe de Lisbon avec beaucoup de délicatesse et de tendresse puis c'est trop quand il avec malaise de déshabiller Lisbon. Puis tous deux qui révèlent leurs sentiments Vraiment super bien écrit
Pareil que Johel, je suivrai ton histoire jusqu'au bout quelle que soit la façon dont ça se termine
VLS VLS VLS
Jane qui s'occupe de Lisbon avec beaucoup de délicatesse et de tendresse puis c'est trop quand il avec malaise de déshabiller Lisbon. Puis tous deux qui révèlent leurs sentiments Vraiment super bien écrit
Pareil que Johel, je suivrai ton histoire jusqu'au bout quelle que soit la façon dont ça se termine
VLS VLS VLS
JisbonAddict- Red John
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Re: In Sunshine or in Shadow ^
Encore trois lignes et je pleurais. Ton récit est magnifique:
L'aveu de Lisbon à ses collègues, si touchant et si sincère.
Jane qui prend soin de Lisbon, tout le temps, malgré sa tristesse
La "déclaration" et le baiser, bon là, tu m'as achevée, forcément!
Vraiment bravo pour ta superbe fic' que, comme Johel, je compte bien suivre jusqu'au bout!!
Merci
mitsounette- Gardien du parking
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Re: In Sunshine or in Shadow ^
What a chapter !!!
Je suis tout à fait d'accord avec mitsounette...Je pleurais presque à la fin...
Quelle magnifique histoire...L'espoir fait vivre dans ton chapitre...et j'espère que ça va durer jusqu'à la fin
Je suis tout à fait d'accord avec mitsounette...Je pleurais presque à la fin...
Quelle magnifique histoire...L'espoir fait vivre dans ton chapitre...et j'espère que ça va durer jusqu'à la fin
mococoa- Inspecteur de police
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Re: In Sunshine or in Shadow ^
Que dire? C'est beau triste, plein de tendresse et de compassion de la part de ses collègues.
Lisbon a vraiment une équipe fantastique, ils sont prêts à tout pour elle, et ils la soutiennent même dans le pire moment de sa vie.
Ils ont bien pris le fait qu'elle leur ait caché sa maladie jusque là, apparemment. Même si j'ai l'impression que pour Cho ça a été un peu plus difficile que pour les autres, à accepter.
Je voudrais bien savoir ce que Lisbon écrit sur Jane, dans ce fameux journal. :vivement:
VLS!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Lisbon a vraiment une équipe fantastique, ils sont prêts à tout pour elle, et ils la soutiennent même dans le pire moment de sa vie.
Ils ont bien pris le fait qu'elle leur ait caché sa maladie jusque là, apparemment. Même si j'ai l'impression que pour Cho ça a été un peu plus difficile que pour les autres, à accepter.
Je voudrais bien savoir ce que Lisbon écrit sur Jane, dans ce fameux journal. :vivement:
VLS!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Invité- Invité
Re: In Sunshine or in Shadow ^
lilia a écrit: Je voudrais bien savoir ce que Lisbon écrit sur Jane, dans ce fameux journal. :vivement:
tu vas bientot le savoir, dans environ 2 ou 3 chapitres
Sweetylove30- Red John
- Personnage préféré : lisbon, jane
Loisirs : lecture, ecriture
Localisation : devant mon ordi avec Patrick Jane dans mes bras
salut
coucou j'suis nouvelle
j'voulais simplement dire que j'adore ta fic Sweetylove30
je kiff les moment jisbon
j'veux la suiiite
j'voulais simplement dire que j'adore ta fic Sweetylove30
je kiff les moment jisbon
j'veux la suiiite
Jisbon25- Distributeur de café
- Personnage préféré : Lisbon
Loisirs : lecture
Re: In Sunshine or in Shadow ^
La voici la voilà, la suite de ma fic
Encore merci à tous pour vos commentaires ça me redonne le moral ,
aussi à toi Johel pour le temps que tu passe à me corriger
Bonne lecture
Chapitre 8: Découverte
Encore merci à tous pour vos commentaires ça me redonne le moral ,
aussi à toi Johel pour le temps que tu passe à me corriger
Bonne lecture
*****
Ensemble quoi qu'il arrive
Ensemble quoi qu'il arrive
Aujourd’hui était le dernier jour de Lisbon chez elle et la jeune femme ne voulait rien faire d’autre que de profiter de ces dernières heures en compagnie de Jane. Elle s’était réveillée de bonne heure mais avait refusé de se lever, ni même de réveiller le blond qui dormait toujours à côté d’elle dans le grand lit, ou plutôt sous elle. Depuis qu’elle s’était endormie la veille au soir la tête sur son torse, elle n’en avait pas bougé, Jane non plus en passant. Ils avaient tous les deux bien dormi et aucun d’eux ne s’étaient réveillé durant la nuit. Lisbon en fut étonnée car habituellement elle se réveillait plusieurs fois au court de la nuit à cause de ses nausées, mais pas cette nuit. Elle était à présent bien éveillée, elle savait que bientôt elle devrait se lever pour prendre son traitement, mais cela voudrait aussi dire réveiller Jane et elle savait qu’il ne dormait jamais beaucoup. Elle ne voulait pas le priver de ce repos dont il avait tant besoin. De plus, elle était si bien contre lui, chose qu’elle n’avait jamais cru possible jusqu’à hier. Le soir il avait été si gentil, l’aidant à se préparer pour la nuit alors qu’elle dormait, sans profiter de la situation. Jane était bien différent de tous les hommes avec qui elle avait été au court de sa vie et elle se rendait compte peu à peu qu’elle l’aimait vraiment.
Des mouvements sous elle lui firent comprendre que l’objet de ses pensées commençait à se réveiller. Elle releva la tête pour croiser ses yeux bleus encore tout engourdis de sommeil, ses cheveux en bataille mais un immense sourire sur les lèvres. Elle le lui rendit avec joie avant de se redresser pour venir poser un baiser à la commissure de ses lèvres, fermant les yeux pour savourer la douceur de sa peau contre la sienne. Elle sentit les mains de Jane venir se poser dans son dos, la serrant encore plus contre lui et ses propres bras lui encerclèrent la nuque. Un petit gémissement échappa des lèvres de la jeune femme et Jane sourit contre ses lèvres. Elle remonta ses mains dans les cheveux du mentaliste, glissant ses doigts dans ses boucles blondes tandis qu’il passait une main dans le peu de cheveux qui restait à la jeune femme qui frissonna avant de s’écarter brusquement de lui.
-“ Quelque chose ne vas pas ?” S’enquit-il aussitôt.
-“ Tout” répondit-elle en évitant son regard.
-“ Expliquez-vous car je ne comprends pas” il semblait vraiment perdu.
-“ Tout va mal Patrick” s’énerva-t-elle, “ mais enfin regardez-moi, je n’ai même plus de cheveux, je suis maigre à faire peur. Dites-moi qu’est-ce qui pourrait aller bien ?”
-“ Vous êtes en vie Teresa” il se redressa et se plaça à côté d’elle au pied du lit, “ vous êtes en vie et je suis là, avec vous, je ne vous laisserais pas, jamais.”
-“ Mais je vais mourir Patrick, je vais mourir et aucun de nous deux ne peut rien y faire” elle lui fit face, les larmes menaçant de couler. “ J’ai peur de mourir et de vous laisser Patrick, je ne veux pas partir en vous sachant seul derrière moi.”
Le silence retomba dans la chambre, seuls les pleurs de Lisbon se faisaient entendre. Jane ne savait pas quoi faire, il avait envie de la prendre dans ses bras, de la serrer fort contre lui. Mais les mots qu’elle avait dit, sa peur de mourir, sa peur de le laisser seul… Que pouvait-il faire face à ça ? Il avait peur lui aussi, pas de ce qui allait lui arriver après sa mort, mais de sa mort elle-même. Il ne savait pas s’il pourrait rester auprès d’elle au moment fatidique, il lui avait promis, mais il avait bien trop peur de ce qu’il allait ressentir à ce moment-là. Il avait peur de ne pas être assez fort pour l’aider dans cette douloureuse épreuve.
Les pleurs de Lisbon se calmèrent mais furent aussitôt remplacé par une respiration difficile. Jane se tourna vers elle pour la voir se tenir la poitrine, tentant de trouver son souffle, le visage rouge. Elle avait les yeux clos, mais les larmes continuaient de couler, mouillant son visage. Le mentaliste se précipita vers elle, posa une main dans son dos et l’autre sur la main qui se trouvait sur sa poitrine.
-“ Teresa, que se passe-t-il ?” S’inquiéta-t-il. “ Dis-moi où tu as mal.”
-“ Peux… pas… respirer” souffla-t-elle. “ Pa… Patrick, aide…”
Elle s’écroula ensuite sur le lit, tombant en arrière alors que Jane ne savait pas quoi faire pour l’aider. Il ne savait même pas ce qui avait causé cet état et il avait peur d’aggraver les choses. Il lui vint alors une idée, il n’était pas certain que ça fonctionnerait, mais il devait essayer quelque chose et vite avant qu’elle n’étouffe. Il aida donc Lisbon à s’asseoir, la prenant contre lui, une main lui caressant la tête, ne se souciant pas du fait qu’elle soit presque entièrement chauve, et l’autre lui entourant la taille. Il s’approcha de son oreille et commença à lui murmurer des mots apaisants, des mots de réconfort, toujours sur le même ton, doucement. Il utilisait sur elle l’hypnose bien qu’elle n’aime pas ça. Il n’avait pas le choix, il ne voyait aucune autre solution et il savait que ça marcherait. Et il avait raison, peu à peu, Lisbon retrouva une respiration normale, les couleurs revinrent sur ses joues et elle se calma.
Une fois qu’il fut certain que tout allait bien, Jane aida Lisbon à se remettre au lit, la couvrant de la couverture délicatement avant de déposer un baiser sur son front et de se relever. Il savait qu’il allait être l’heure pour elle de prendre ses médicaments et il ne voulait pas qu’elle manque l’heure. Il se déplaça dans la chambre, entreprit de préparer les différents cachets sur la petite assiette avant de revenir vers elle avec le plateau, comme la veille. Lisbon sourit en le voyant faire, il était si attentif, si gentil, même si elle avait été horrible avec lui. Elle s’assit, se reposant contre la tête du lit et pris tout ce que lui tendait son ami, le tout avec un petit sourire reconnaissant. Il rapporta ensuite le tout sur le bureau avant de se diriger vers la sortie de la chambre, mais Lisbon le rappela.
-“ Je… suis désolée Patrick” souffla-t-elle. “ Je ne voulais pas être si méchante avec vous.”
-“ Je sais Teresa, ce n’est rien” la rassura-t-il.
-“ Vous allez où ?” S’enquit-elle.
-“ Je descends vous préparer du café et ranger un peu pour l’arrivé de Tommy” s’expliqua-t-il. “ C’est bien aujourd’hui qu’il doit arriver ?”
-“ Oh mon Dieu, j’ai oublié Tommy.”
-“ Pas de problème, je m’occupe de tout.”
Il sortit enfin de la chambre pour descendre à la cuisine, mis le café en préparation et se fit un thé. En attendant que l’eau chauffe, Jane s’appuya contre le comptoir de la cuisine, réfléchissant à ce que lui avait dit Lisbon. Elle avait peur de mourir, jamais il n’aurait imaginé que Lisbon avoue un jour avoir peur de quelque chose. Lui aussi avait peur, il ne voulait pas qu’elle parte pour toujours de sa vie, il ne voulait pas ne plus la voir jour après jour. Il avait pris l’habitude de la voir dès le matin, lui apporter son café avec un sourire. Il aimait cette femme, oh ça oui il l’aimait, bien plus qu’il ne pensait ça possible et aujourd’hui il risquait de la perdre. Il ne voulait pas que cela arrive, il ne voulait pas qu’elle parte. Il voulait qu’elle reste avec lui pour le reste de sa vie, il voulait pouvoir se réveiller chaque matin avec la jeune femme au creux de ses bras, la tête sur son torse, les bras autour de sa taille. Il voulait pouvoir voir ses yeux si beaux le fixer avec un sourire sur les lèvres. Il voulait pouvoir vivre de nouveau, ressentir de nouveau ce bien être qu’on pouvait ressentir en aimant une femme, et surtout être aimé en retour. Mais les médecins avaient étaient clairs, la maladie était déjà bien trop avancée et, à moins d’un miracle, elle ne survivrait pas.
L’eau se mit à bouillir derrière lui et il se retourna pour finir de préparer leurs boissons du matin. Mais alors qu’il allait les monter à l’étage, quelqu’un sonna à la porte. Il reposa le tout et alla ouvrir, se retrouvant nez à nez avec un Tommy des plus surpris.
-“ Bonjour Tommy, heureux de vous revoir” sourit Jane en le laissant entrer. “ Annie n’est pas avec vous ?”
-“ Elle va arriver d’ici une minute” répondit le jeune Lisbon. “ Elle n’a pas voulu rester avec sa mère comme je lui ai suggéré. Elle préfère passer du temps avec sa tante.”
-“ Je peux la comprendre, vous voulez un café ?”
-“ Volontiers.”
Les deux hommes allèrent à la cuisine et Jane servit une tasse de café à Tommy qui le regardait toujours curieusement. Le mentaliste savait parfaitement ce qu’il voulait savoir et à sa place il serait lui aussi curieux. Mais pour le moment il ne voulait pas parler, il voulait juste accueillir Tommy et sa fille avant de remonter auprès de Teresa, le plus vite possible. Tout comme la famille Lisbon, il voulait passer le plus de temps possible avec la jeune femme, il leur en restait si peu.
Il entendit Annie entrer dans la cuisine et venir se placer à côté de son père, observant le mentaliste préparer le petit déjeuner comme s’il vivait ici. Il semblait connaître l’emplacement de chaque chose, savoir exactement comment faire le café de Tommy alors qu’il ne le connaissait que peu. Annie était bien contente de le revoir, la dernière fois qu’ils s’étaient vus, il lui avait apprit quelques tours de magie, avait été très instructif, contrairement à ce qu’en avait pensé sa tante. Elle aimait bien le consultant, il était gentil et attentif aux besoins de sa tante favorite, sachant toujours quand elle voulait son café ou tout simplement quand elle voulait être seule. Cet homme était le seul à savoir amener le sourire sur son visage, un vrai sourire et pas celui qu’elle offrait par habitude.
La jeune fille avait été triste d’apprendre pour la maladie de sa tante, et encore, le mot était faible. Elle avait été anéantie, elle ne savait pas si elle pourrait un jour se remettre de la perte de la seule sœur de son père. Teresa Lisbon était son modèle, tout le contraire de sa mère qui était quasi inexistante dans sa vie. Teresa Lisbon était une femme forte, indépendante, une femme comme Annie rêvait de devenir. Elle voulait être comme sa tante, et bien entendu sa tante ne voulait pas de cette vie pour elle, mais ne l’en empêcherait pas pour autant. L’adolescente aurait voulut que sa tante et son consultant soient ensemble, elle les trouvait si beaux tout les deux et en plus ils agissaient déjà comme un vieux couple, alors qu’attendaient-ils ? Mais maintenant il était trop tard, sa tante allait mourir. A cette simple pensée, des larmes se mirent à couler sur ses joues sans qu’elle ne puisse les retenir et elle sentit une main se poser sur son épaule. Elle releva la tête pour croiser le regard compatissant de Jane et elle se jeta dans es bras, pleurant à chaudes larmes tandis que son père lui massait le dos.
-“ Ça va aller Annie” lui dit Jane d’une voix douce.
-“ Non justement” sanglota-t-elle, “ ça ne va pas aller, tante Reese va mourir.”
-“ Je sais Annie, mais tu ne dois pas pleurer devant elle, tu dois être forte pour elle.”
-“ Mais comment je pourrais être forte alors que bientôt elle ne sera plus là ?”
Jane ne sut pas quoi répondre, pour lui aussi c’était difficile et il se demandait comment il n’avait pas encore craqué devant la jeune femme. Il avait envie de pleurer à chaque fois qu’il la voyait, à chaque fois qu’elle se sentait mal ou qu’elle versait des larmes. Mais il ne pouvait pas se laisser aller, elle avait besoin de lui et de sa force.
-“ Je ne suis pas encore morte” entendirent-ils venant des escaliers.
Les trois compères tournèrent la tête pour voir Lisbon se tenir au mur pour descendre lentement les marches, une à une. Jane relâcha aussitôt Annie et se précipita vers son amie pour l’aider de son mieux et une fois de plus elle accepta son aide. Il la dirigea vers le canapé où elle prit place avant de la laisser et de revenir avec sa tasse de café qu’elle prit avec un sourire reconnaissant. Lisbon fit ensuite signe à sa nièce de venir près d’elle, ce que la jeune fille fit avec plaisir, séchant ses larmes au passage. Annie s’assit à côté de Teresa et la brunette l’entoura de ses bras, la serrant fort contre elle.
-“ Je sais que tu as peur Annie et je te mentirais si je te disais que je n’ai pas peur” commença-t-elle. “ J’ai peur, terriblement peur, mais je sais que je ne suis pas seule, que j’ai ma famille, mes amis avec moi pour me soutenir.”
“ Et tu pourras toujours compter sur nous” assura la jeune fille.
“ Je le sais et j’ai confiance en vous, mais j’ai aussi un grand service à vous demander, à toi et à ton père.”
-“ Teresa, non…” intervint Jane.
-“ Si Patrick, je dois le faire vous le savez aussi bien que moi” contra-t-elle.
Annie, tout comme Tommy, notèrent que les deux collègues s’appelaient à présent par leur prénom, ce qui voulait dire que leur relation avait évoluée. L’adolescente en aurait été heureuse si la situation avait été différente, si sa tante n’était pas en train de mourir.
-“ J’ai besoin que ton père et toi preniez soin de Patrick quand je ne serais plus là” reprit Lisbon.
-“ Quoi ?” Annie ne comprenait pas trop ce que voulait dire sa tante.
-“ Tu sais que Patrick n’a pas eut une vie facile” Annie se tourna pour voir Jane baisser la tête, “ il est mon meilleur ami et je suis sa meilleure amie. Mais quand je ne serais plus là, il sera seul, sans personne pour lui venir en aide.”
-“ Je n’ai pas besoin de nounou Teresa” s’offusqua Jane.
-“ Mais vous ne pouvez pas non plus rester seul, je sais que ça n’ira pas aussi bien que vous le dites, je sais que ma mort va être trop difficile à supporter pour vous.”
-“ Je ne suis pas un enfant Lisbon” s’énerva Jane avant de quitter précipitamment la maison.
Tommy remarqua immédiatement le regard blessé de sa sœur lorsque Jane l’avait appelé par son nom de famille, cela voulait dire qu’il était vraiment en colère. Le jeune homme pouvait comprendre la réaction du consultant, être traité ainsi, comme s’il ne savait pas prendre soin de lui, ce n’était pas facile. Mais d’un autre côté, si sa sœur faisait tout ça c’était avant tout pour son bien, car elle le connaissait bien. La pauvre femme retenait difficilement ses larmes et elle fini par se lever, avec l’aide d’Annie, et remonta dans sa chambre. Tommy décida d’aller parler à Jane.
Jane marchait depuis plusieurs minutes lorsqu’il entendit du bruit derrière lui. Il se retourna pour voir Tommy marcher rapidement vers lui, le visage dur. Mince, il allait s’en prendre plein la tête, se faire enguirlander comme jamais dans sa vie et il le méritait amplement. Il savait qu’il n’en voulait pas vraiment à Lisbon de vouloir trouver quelqu’un pour prendre soin de lui, il savait qu’elle faisait ça pour son bien. Non, ce qui l’avait en réalité mis hors de lui était la réalisation que la fin était proche, que bientôt, les seules fois où il appellerait quelqu’un Lisbon ce serait Tommy ou Annie, plus Teresa. Il ne supportait plus de penser à ça, il ne supportait plus de ne rien pouvoir faire et de la regarder mourir.
Tommy s’approcha de lui, posa une main sur son épaule et Jane ferma les yeux dans l’attente du poing qu’il savait venir. Mais rien ne se passa, alors il rouvrit les yeux pour voir le jeune homme sourire de toutes ses dents.
-“ Je ne suis pas Teresa” lui dit-il pour le rassurer. “ Je ne vous frapperais pas, sauf si vous lui faite du mal.”
-“ Je ne lui ferais jamais de mal, je tiens bien trop à elle” dit alors Jane.
-“ Je le sais et j’ai confiance en vous.”
-“ Vous êtes venu pour me remonter les bretelles ?”
-“ C’est-ce que je voulais faire, mais je ne pense pas que ce soit utile, vous le faite assez bien vous-même.”
-“ Alors que voulez-vous ?”
-“ Vous demander de revenir avec moi, Teresa à besoin de vous, il ne lui reste pas beaucoup de temps, alors ne gâchez pas ce temps.”
-“ Je sais, mais c’est…”
-“ Allez, venez, elle ne vous fera pas de mal.”
Les deux hommes repartirent vers la maison de Lisbon sans un mot. Chacun savait parfaitement à quoi pensait l’autre, la même chose leur traversait l’esprit en ce moment, à savoir une jeune femme importante aussi bien pour l’un que pour l’autre qui était en ce moment en train de mourir. Tommy en voulait au monde entier de lui prendre sa seule et unique sœur, celle qui s’était occupée de lui enfant, ainsi que de ses frères. C’était elle qui avait fait de lui l’homme qu’il était aujourd’hui, elle lui avait pardonné ses frasques car elle voyait toujours le bon côté de gens. Teresa était extraordinaire, elle était la sœur parfaite, même si elle savait aussi crier lorsqu’il le fallait. Tommy ne voulait pas perdre celle qui avait remplacé sa mère durant tant d’années, il ne pouvait pas imaginer sa vie sans elle, même s’ils ne se voyaient pas souvent, il avait encore trop besoin d’elle.
Le jeune homme se tourna pour jeter un œil au collègue de sa sœur et un fin sourire naquit sur ses lèvres. Il savait qu’entre la jeune femme et son consultant ce n’était pas le grand amour, qu’ils passaient leur temps à se disputer comme un vieux couple et il avait même trouvé ça amusant la dernière fois qu’il était venu. Mais la dispute d’aujourd’hui était différente, c’était bien plus personnel, plus difficile. Tommy connaissait l’histoire de Patrick Jane, il savait que l’homme avait perdu sa femme et sa fille, tuées par John LeRouge il y a bien des années. Il savait, comme tout le monde dans le pays, que Jane avait faillit aller en prison pour le meurtre de celui-ci, mais qu’une fois encore il s’en était sortit. Teresa avait été à ses côtés du début à la fin, ne le laissant jamais seul, le soutenant de son mieux. Et pourtant, Tommy savait ce que pensait sa sœur du meurtre, il savait qu’elle avait toujours voulu empêcher Jane de faire ça mais qu’elle n’y était pas parvenue. D’ailleurs, le jeune homme pensait que suite à ça, elle refuserait de reparler à son collègue, mais à la surprise générale, elle semblait lui avoir pardonné.
Lorsqu’ils arrivèrent devant la maison, Jane marqua un temps d’arrêt, pas encore prêt à retourner à l’intérieur et à croiser le regard blessé de Lisbon, par sa faute. Il n’avait jamais voulu lui faire de mal, c’était bien la dernière chose qu’il voulait, non, il voulait le meilleur pour elle et il doutait de l’être. Il lui avait promit de toujours être là pour elle et le lendemain même il prenait la fuite. Mais qu’est-ce qui n’allait pas chez lui, pourquoi fallait-il toujours qu’il blesse les gens qu’il aimait ? Pourquoi ne pouvait-il pas être comme tout le monde et rendre les gens heureux ? De plus, Lisbon était malade et n’avait pas besoin de ça en supplément.
Tommy posa une main sur l’épaule du mentaliste pour lui faire comprendre qu’il était là, qu’il le soutiendrait qu’importe ce qui se passait. Jane lui sourit, reconnaissant, avant d’entrer dans l’appartement. Le salon était vide et il se douta que sa collègue était montée dans sa chambre après leur petite dispute. Il s’en voulut encore plus, elle ne méritait de pleurer ainsi, surtout pas à cause de lui. Il devait faire quelque chose, il devait s’excuser et espérer qu’elle lui pardonnerait, une fois de plus. Il monta l’escalier sans se soucier de savoir si Tommy le suivait ou pas, il avait besoin de la voir, de la prendre dans ses bras et lui souffler des mots doux afin d’apaiser sa peine, c’était la seule chose qui comptait pour lui en ce moment. En arrivant au bout du couloir, devant la porte de la chambre, il entendit les sanglots de la jeune femme et son cœur se serra dans sa poitrine.
-“ Il va revenir tante Reese” entendit-il Annie dire à sa tante.
-“ Il m’en veut et je peux le comprendre” lui répondit Teresa. “ Je le considère toujours comme quelqu’un qu’il faut surveiller, il m’en veut et c’est normal.”
-“ Il ne t’en veut pas” contra l’adolescente, “ je crois qu’il a peur, qu’il voit qu’ainsi c’est bientôt… la fin.”
-“ Oh Annie, ma chérie” souffla Lisbon.
Jane n’osait pas entrer dans la chambre, il ne voulait pas interrompre un moment si intime entre la jeune femme et sa nièce, elles aussi avaient besoin de temps ensemble.
-“ Vous devriez y aller” lui dit Tommy en arrivant derrière lui.
-“ Elles ont besoin de temps” répondit Jane.
-“ Teresa a besoin de vous plus qu’elle n’a besoin d’Annie pour le moment. Ne vous en faites pas, elles passeront du temps ensemble, plus tard, mais pour le moment c’est de vous dont elle a le plus besoin.”
Jane hésita un moment, les mots de Tommy dansant dans sa tête. Teresa avait besoin de lui, c’était quelque chose qui ne lui était pas arrivé depuis longtemps, que quelqu’un ait besoin de lui. Il sentit son cœur se réchauffer à cette pensée et il poussa la porte pour voir les deux femmes Lisbon dans les bras l’une de l’autre. Teresa releva la tête, croisa le regard de Jane et Annie s’écarta de sa tante, se leva du lit et sortit de la pièce.
-“ Prenez bien soin d’elle” lui souffla la jeune fille en passant à côté de lui.
Jane acquiesça avant de s’avancer vers le lit où Lisbon attendait, le regard brillant de larmes et le corps tremblant d’anticipation. Le mentaliste ne résista pas plus longtemps, il avança à grande enjambées et attrapa la jeune femme par les épaules pour l’attirer dans une étreinte presque désespérée. Il la sentit lui rendre en enfouissant son visage dans son torse, passant ses bras autour de sa taille.
-“ Je suis désolé Teresa” souffla-t-il. “ Je ne voulais pas être si rude avec vous.”
-“ C’est moi qui suis désolée Patrick, je voulais juste penser à vous et…”
-“ Vous aviez raison, j’ai besoin de quelqu’un, je ne m’en sortirais pas seul.”
-“ Je m’en veux tellement de vous laisser, j’aurais tant voulu pouvoir rester avec vous et, peut-être …”
-“ Vivre quelque chose avec moi ?” Tenta-t-il en se séparant d’elle, juste assez pour voir son visage.
-“ Oui.”
-“ Il n’est pas trop tard.”
-“ Je vais mourir” rappela-t-elle.
-“ Mais vous êtes encore là pour le moment, tout n’est pas fini et… peut-être que vous n’allez pas mourir, peut-être que vous allez vous en sortir.”
-“ J’aimerais tant y croire.”
-“ J’y crois assez pour nous deux” sourit-il.
Lisbon leva les yeux vers son ami, plongeant son regard dans le sien. Elle put y voir toute la confiance qu’il avait en elle, l’espoir qui brillait dans ses yeux et elle voulut y croire. Il ne lui restait que peu de temps, mais elle ne voulait pas le gâcher et si Jane voulait tenter quelque chose avec elle, s’il voulait y croire, alors pourquoi pas ? Elle avait une chance de vivre quelque chose avec lui, il lui proposait, même s’il savait qu’il allait encore plus souffrir si jamais tout finissait mal. Elle aussi le voulait, plus que tout au monde, alors elle allait leur laisser une chance. La jeune femme se redressa sur la pointe des pieds et vint déposer un tendre baiser sur les lèvres de Jane qui y répondit avec tout l’amour qu’il avait pour elle. Il passa ses bras autour de sa taille, la plaquant contre son corps et il sentit les mains de Lisbon se poser sur ses joues, les caressant avec amour.
Dans le couloir, Tommy et Annie se tenaient dans les bras l’un de l’autre, un sourire sur chaque visage. Teresa allait peut-être mourir, mais avant ça, elle allait enfin vivre quelque chose, elle allait profiter du peu de temps qu’elle avait. Pour la première fois de sa vie, elle allait enfin connaître ce que c’était d’être aimée par un homme. Tommy ferma la porte et entraîna sa fille en bas, laissant ainsi sa sœur profiter de ce moment si particulier pour elle. Il était heureux pour sa sœur, il n’avait jamais rien voulut d’autre pour elle que d’être heureuse et elle en avait enfin la possibilité. Le lendemain allait être difficile, il le savait. Teresa entrait à l’hôpital, mais elle ne serait pas seule, elle aurait sa famille avec elle, ainsi que l’homme pour qui battait son cœur. Et peut-être qu’avec de la chance, la maladie disparaîtrait de sa vie. Il pria de tout son cœur pour qu’un miracle survienne et sauve sa sœur, elle le méritait amplement.
Des mouvements sous elle lui firent comprendre que l’objet de ses pensées commençait à se réveiller. Elle releva la tête pour croiser ses yeux bleus encore tout engourdis de sommeil, ses cheveux en bataille mais un immense sourire sur les lèvres. Elle le lui rendit avec joie avant de se redresser pour venir poser un baiser à la commissure de ses lèvres, fermant les yeux pour savourer la douceur de sa peau contre la sienne. Elle sentit les mains de Jane venir se poser dans son dos, la serrant encore plus contre lui et ses propres bras lui encerclèrent la nuque. Un petit gémissement échappa des lèvres de la jeune femme et Jane sourit contre ses lèvres. Elle remonta ses mains dans les cheveux du mentaliste, glissant ses doigts dans ses boucles blondes tandis qu’il passait une main dans le peu de cheveux qui restait à la jeune femme qui frissonna avant de s’écarter brusquement de lui.
-“ Quelque chose ne vas pas ?” S’enquit-il aussitôt.
-“ Tout” répondit-elle en évitant son regard.
-“ Expliquez-vous car je ne comprends pas” il semblait vraiment perdu.
-“ Tout va mal Patrick” s’énerva-t-elle, “ mais enfin regardez-moi, je n’ai même plus de cheveux, je suis maigre à faire peur. Dites-moi qu’est-ce qui pourrait aller bien ?”
-“ Vous êtes en vie Teresa” il se redressa et se plaça à côté d’elle au pied du lit, “ vous êtes en vie et je suis là, avec vous, je ne vous laisserais pas, jamais.”
-“ Mais je vais mourir Patrick, je vais mourir et aucun de nous deux ne peut rien y faire” elle lui fit face, les larmes menaçant de couler. “ J’ai peur de mourir et de vous laisser Patrick, je ne veux pas partir en vous sachant seul derrière moi.”
Le silence retomba dans la chambre, seuls les pleurs de Lisbon se faisaient entendre. Jane ne savait pas quoi faire, il avait envie de la prendre dans ses bras, de la serrer fort contre lui. Mais les mots qu’elle avait dit, sa peur de mourir, sa peur de le laisser seul… Que pouvait-il faire face à ça ? Il avait peur lui aussi, pas de ce qui allait lui arriver après sa mort, mais de sa mort elle-même. Il ne savait pas s’il pourrait rester auprès d’elle au moment fatidique, il lui avait promis, mais il avait bien trop peur de ce qu’il allait ressentir à ce moment-là. Il avait peur de ne pas être assez fort pour l’aider dans cette douloureuse épreuve.
Les pleurs de Lisbon se calmèrent mais furent aussitôt remplacé par une respiration difficile. Jane se tourna vers elle pour la voir se tenir la poitrine, tentant de trouver son souffle, le visage rouge. Elle avait les yeux clos, mais les larmes continuaient de couler, mouillant son visage. Le mentaliste se précipita vers elle, posa une main dans son dos et l’autre sur la main qui se trouvait sur sa poitrine.
-“ Teresa, que se passe-t-il ?” S’inquiéta-t-il. “ Dis-moi où tu as mal.”
-“ Peux… pas… respirer” souffla-t-elle. “ Pa… Patrick, aide…”
Elle s’écroula ensuite sur le lit, tombant en arrière alors que Jane ne savait pas quoi faire pour l’aider. Il ne savait même pas ce qui avait causé cet état et il avait peur d’aggraver les choses. Il lui vint alors une idée, il n’était pas certain que ça fonctionnerait, mais il devait essayer quelque chose et vite avant qu’elle n’étouffe. Il aida donc Lisbon à s’asseoir, la prenant contre lui, une main lui caressant la tête, ne se souciant pas du fait qu’elle soit presque entièrement chauve, et l’autre lui entourant la taille. Il s’approcha de son oreille et commença à lui murmurer des mots apaisants, des mots de réconfort, toujours sur le même ton, doucement. Il utilisait sur elle l’hypnose bien qu’elle n’aime pas ça. Il n’avait pas le choix, il ne voyait aucune autre solution et il savait que ça marcherait. Et il avait raison, peu à peu, Lisbon retrouva une respiration normale, les couleurs revinrent sur ses joues et elle se calma.
Une fois qu’il fut certain que tout allait bien, Jane aida Lisbon à se remettre au lit, la couvrant de la couverture délicatement avant de déposer un baiser sur son front et de se relever. Il savait qu’il allait être l’heure pour elle de prendre ses médicaments et il ne voulait pas qu’elle manque l’heure. Il se déplaça dans la chambre, entreprit de préparer les différents cachets sur la petite assiette avant de revenir vers elle avec le plateau, comme la veille. Lisbon sourit en le voyant faire, il était si attentif, si gentil, même si elle avait été horrible avec lui. Elle s’assit, se reposant contre la tête du lit et pris tout ce que lui tendait son ami, le tout avec un petit sourire reconnaissant. Il rapporta ensuite le tout sur le bureau avant de se diriger vers la sortie de la chambre, mais Lisbon le rappela.
-“ Je… suis désolée Patrick” souffla-t-elle. “ Je ne voulais pas être si méchante avec vous.”
-“ Je sais Teresa, ce n’est rien” la rassura-t-il.
-“ Vous allez où ?” S’enquit-elle.
-“ Je descends vous préparer du café et ranger un peu pour l’arrivé de Tommy” s’expliqua-t-il. “ C’est bien aujourd’hui qu’il doit arriver ?”
-“ Oh mon Dieu, j’ai oublié Tommy.”
-“ Pas de problème, je m’occupe de tout.”
Il sortit enfin de la chambre pour descendre à la cuisine, mis le café en préparation et se fit un thé. En attendant que l’eau chauffe, Jane s’appuya contre le comptoir de la cuisine, réfléchissant à ce que lui avait dit Lisbon. Elle avait peur de mourir, jamais il n’aurait imaginé que Lisbon avoue un jour avoir peur de quelque chose. Lui aussi avait peur, il ne voulait pas qu’elle parte pour toujours de sa vie, il ne voulait pas ne plus la voir jour après jour. Il avait pris l’habitude de la voir dès le matin, lui apporter son café avec un sourire. Il aimait cette femme, oh ça oui il l’aimait, bien plus qu’il ne pensait ça possible et aujourd’hui il risquait de la perdre. Il ne voulait pas que cela arrive, il ne voulait pas qu’elle parte. Il voulait qu’elle reste avec lui pour le reste de sa vie, il voulait pouvoir se réveiller chaque matin avec la jeune femme au creux de ses bras, la tête sur son torse, les bras autour de sa taille. Il voulait pouvoir voir ses yeux si beaux le fixer avec un sourire sur les lèvres. Il voulait pouvoir vivre de nouveau, ressentir de nouveau ce bien être qu’on pouvait ressentir en aimant une femme, et surtout être aimé en retour. Mais les médecins avaient étaient clairs, la maladie était déjà bien trop avancée et, à moins d’un miracle, elle ne survivrait pas.
L’eau se mit à bouillir derrière lui et il se retourna pour finir de préparer leurs boissons du matin. Mais alors qu’il allait les monter à l’étage, quelqu’un sonna à la porte. Il reposa le tout et alla ouvrir, se retrouvant nez à nez avec un Tommy des plus surpris.
-“ Bonjour Tommy, heureux de vous revoir” sourit Jane en le laissant entrer. “ Annie n’est pas avec vous ?”
-“ Elle va arriver d’ici une minute” répondit le jeune Lisbon. “ Elle n’a pas voulu rester avec sa mère comme je lui ai suggéré. Elle préfère passer du temps avec sa tante.”
-“ Je peux la comprendre, vous voulez un café ?”
-“ Volontiers.”
Les deux hommes allèrent à la cuisine et Jane servit une tasse de café à Tommy qui le regardait toujours curieusement. Le mentaliste savait parfaitement ce qu’il voulait savoir et à sa place il serait lui aussi curieux. Mais pour le moment il ne voulait pas parler, il voulait juste accueillir Tommy et sa fille avant de remonter auprès de Teresa, le plus vite possible. Tout comme la famille Lisbon, il voulait passer le plus de temps possible avec la jeune femme, il leur en restait si peu.
Il entendit Annie entrer dans la cuisine et venir se placer à côté de son père, observant le mentaliste préparer le petit déjeuner comme s’il vivait ici. Il semblait connaître l’emplacement de chaque chose, savoir exactement comment faire le café de Tommy alors qu’il ne le connaissait que peu. Annie était bien contente de le revoir, la dernière fois qu’ils s’étaient vus, il lui avait apprit quelques tours de magie, avait été très instructif, contrairement à ce qu’en avait pensé sa tante. Elle aimait bien le consultant, il était gentil et attentif aux besoins de sa tante favorite, sachant toujours quand elle voulait son café ou tout simplement quand elle voulait être seule. Cet homme était le seul à savoir amener le sourire sur son visage, un vrai sourire et pas celui qu’elle offrait par habitude.
La jeune fille avait été triste d’apprendre pour la maladie de sa tante, et encore, le mot était faible. Elle avait été anéantie, elle ne savait pas si elle pourrait un jour se remettre de la perte de la seule sœur de son père. Teresa Lisbon était son modèle, tout le contraire de sa mère qui était quasi inexistante dans sa vie. Teresa Lisbon était une femme forte, indépendante, une femme comme Annie rêvait de devenir. Elle voulait être comme sa tante, et bien entendu sa tante ne voulait pas de cette vie pour elle, mais ne l’en empêcherait pas pour autant. L’adolescente aurait voulut que sa tante et son consultant soient ensemble, elle les trouvait si beaux tout les deux et en plus ils agissaient déjà comme un vieux couple, alors qu’attendaient-ils ? Mais maintenant il était trop tard, sa tante allait mourir. A cette simple pensée, des larmes se mirent à couler sur ses joues sans qu’elle ne puisse les retenir et elle sentit une main se poser sur son épaule. Elle releva la tête pour croiser le regard compatissant de Jane et elle se jeta dans es bras, pleurant à chaudes larmes tandis que son père lui massait le dos.
-“ Ça va aller Annie” lui dit Jane d’une voix douce.
-“ Non justement” sanglota-t-elle, “ ça ne va pas aller, tante Reese va mourir.”
-“ Je sais Annie, mais tu ne dois pas pleurer devant elle, tu dois être forte pour elle.”
-“ Mais comment je pourrais être forte alors que bientôt elle ne sera plus là ?”
Jane ne sut pas quoi répondre, pour lui aussi c’était difficile et il se demandait comment il n’avait pas encore craqué devant la jeune femme. Il avait envie de pleurer à chaque fois qu’il la voyait, à chaque fois qu’elle se sentait mal ou qu’elle versait des larmes. Mais il ne pouvait pas se laisser aller, elle avait besoin de lui et de sa force.
-“ Je ne suis pas encore morte” entendirent-ils venant des escaliers.
Les trois compères tournèrent la tête pour voir Lisbon se tenir au mur pour descendre lentement les marches, une à une. Jane relâcha aussitôt Annie et se précipita vers son amie pour l’aider de son mieux et une fois de plus elle accepta son aide. Il la dirigea vers le canapé où elle prit place avant de la laisser et de revenir avec sa tasse de café qu’elle prit avec un sourire reconnaissant. Lisbon fit ensuite signe à sa nièce de venir près d’elle, ce que la jeune fille fit avec plaisir, séchant ses larmes au passage. Annie s’assit à côté de Teresa et la brunette l’entoura de ses bras, la serrant fort contre elle.
-“ Je sais que tu as peur Annie et je te mentirais si je te disais que je n’ai pas peur” commença-t-elle. “ J’ai peur, terriblement peur, mais je sais que je ne suis pas seule, que j’ai ma famille, mes amis avec moi pour me soutenir.”
“ Et tu pourras toujours compter sur nous” assura la jeune fille.
“ Je le sais et j’ai confiance en vous, mais j’ai aussi un grand service à vous demander, à toi et à ton père.”
-“ Teresa, non…” intervint Jane.
-“ Si Patrick, je dois le faire vous le savez aussi bien que moi” contra-t-elle.
Annie, tout comme Tommy, notèrent que les deux collègues s’appelaient à présent par leur prénom, ce qui voulait dire que leur relation avait évoluée. L’adolescente en aurait été heureuse si la situation avait été différente, si sa tante n’était pas en train de mourir.
-“ J’ai besoin que ton père et toi preniez soin de Patrick quand je ne serais plus là” reprit Lisbon.
-“ Quoi ?” Annie ne comprenait pas trop ce que voulait dire sa tante.
-“ Tu sais que Patrick n’a pas eut une vie facile” Annie se tourna pour voir Jane baisser la tête, “ il est mon meilleur ami et je suis sa meilleure amie. Mais quand je ne serais plus là, il sera seul, sans personne pour lui venir en aide.”
-“ Je n’ai pas besoin de nounou Teresa” s’offusqua Jane.
-“ Mais vous ne pouvez pas non plus rester seul, je sais que ça n’ira pas aussi bien que vous le dites, je sais que ma mort va être trop difficile à supporter pour vous.”
-“ Je ne suis pas un enfant Lisbon” s’énerva Jane avant de quitter précipitamment la maison.
Tommy remarqua immédiatement le regard blessé de sa sœur lorsque Jane l’avait appelé par son nom de famille, cela voulait dire qu’il était vraiment en colère. Le jeune homme pouvait comprendre la réaction du consultant, être traité ainsi, comme s’il ne savait pas prendre soin de lui, ce n’était pas facile. Mais d’un autre côté, si sa sœur faisait tout ça c’était avant tout pour son bien, car elle le connaissait bien. La pauvre femme retenait difficilement ses larmes et elle fini par se lever, avec l’aide d’Annie, et remonta dans sa chambre. Tommy décida d’aller parler à Jane.
- oooo -
Jane marchait depuis plusieurs minutes lorsqu’il entendit du bruit derrière lui. Il se retourna pour voir Tommy marcher rapidement vers lui, le visage dur. Mince, il allait s’en prendre plein la tête, se faire enguirlander comme jamais dans sa vie et il le méritait amplement. Il savait qu’il n’en voulait pas vraiment à Lisbon de vouloir trouver quelqu’un pour prendre soin de lui, il savait qu’elle faisait ça pour son bien. Non, ce qui l’avait en réalité mis hors de lui était la réalisation que la fin était proche, que bientôt, les seules fois où il appellerait quelqu’un Lisbon ce serait Tommy ou Annie, plus Teresa. Il ne supportait plus de penser à ça, il ne supportait plus de ne rien pouvoir faire et de la regarder mourir.
Tommy s’approcha de lui, posa une main sur son épaule et Jane ferma les yeux dans l’attente du poing qu’il savait venir. Mais rien ne se passa, alors il rouvrit les yeux pour voir le jeune homme sourire de toutes ses dents.
-“ Je ne suis pas Teresa” lui dit-il pour le rassurer. “ Je ne vous frapperais pas, sauf si vous lui faite du mal.”
-“ Je ne lui ferais jamais de mal, je tiens bien trop à elle” dit alors Jane.
-“ Je le sais et j’ai confiance en vous.”
-“ Vous êtes venu pour me remonter les bretelles ?”
-“ C’est-ce que je voulais faire, mais je ne pense pas que ce soit utile, vous le faite assez bien vous-même.”
-“ Alors que voulez-vous ?”
-“ Vous demander de revenir avec moi, Teresa à besoin de vous, il ne lui reste pas beaucoup de temps, alors ne gâchez pas ce temps.”
-“ Je sais, mais c’est…”
-“ Allez, venez, elle ne vous fera pas de mal.”
Les deux hommes repartirent vers la maison de Lisbon sans un mot. Chacun savait parfaitement à quoi pensait l’autre, la même chose leur traversait l’esprit en ce moment, à savoir une jeune femme importante aussi bien pour l’un que pour l’autre qui était en ce moment en train de mourir. Tommy en voulait au monde entier de lui prendre sa seule et unique sœur, celle qui s’était occupée de lui enfant, ainsi que de ses frères. C’était elle qui avait fait de lui l’homme qu’il était aujourd’hui, elle lui avait pardonné ses frasques car elle voyait toujours le bon côté de gens. Teresa était extraordinaire, elle était la sœur parfaite, même si elle savait aussi crier lorsqu’il le fallait. Tommy ne voulait pas perdre celle qui avait remplacé sa mère durant tant d’années, il ne pouvait pas imaginer sa vie sans elle, même s’ils ne se voyaient pas souvent, il avait encore trop besoin d’elle.
Le jeune homme se tourna pour jeter un œil au collègue de sa sœur et un fin sourire naquit sur ses lèvres. Il savait qu’entre la jeune femme et son consultant ce n’était pas le grand amour, qu’ils passaient leur temps à se disputer comme un vieux couple et il avait même trouvé ça amusant la dernière fois qu’il était venu. Mais la dispute d’aujourd’hui était différente, c’était bien plus personnel, plus difficile. Tommy connaissait l’histoire de Patrick Jane, il savait que l’homme avait perdu sa femme et sa fille, tuées par John LeRouge il y a bien des années. Il savait, comme tout le monde dans le pays, que Jane avait faillit aller en prison pour le meurtre de celui-ci, mais qu’une fois encore il s’en était sortit. Teresa avait été à ses côtés du début à la fin, ne le laissant jamais seul, le soutenant de son mieux. Et pourtant, Tommy savait ce que pensait sa sœur du meurtre, il savait qu’elle avait toujours voulu empêcher Jane de faire ça mais qu’elle n’y était pas parvenue. D’ailleurs, le jeune homme pensait que suite à ça, elle refuserait de reparler à son collègue, mais à la surprise générale, elle semblait lui avoir pardonné.
Lorsqu’ils arrivèrent devant la maison, Jane marqua un temps d’arrêt, pas encore prêt à retourner à l’intérieur et à croiser le regard blessé de Lisbon, par sa faute. Il n’avait jamais voulu lui faire de mal, c’était bien la dernière chose qu’il voulait, non, il voulait le meilleur pour elle et il doutait de l’être. Il lui avait promit de toujours être là pour elle et le lendemain même il prenait la fuite. Mais qu’est-ce qui n’allait pas chez lui, pourquoi fallait-il toujours qu’il blesse les gens qu’il aimait ? Pourquoi ne pouvait-il pas être comme tout le monde et rendre les gens heureux ? De plus, Lisbon était malade et n’avait pas besoin de ça en supplément.
Tommy posa une main sur l’épaule du mentaliste pour lui faire comprendre qu’il était là, qu’il le soutiendrait qu’importe ce qui se passait. Jane lui sourit, reconnaissant, avant d’entrer dans l’appartement. Le salon était vide et il se douta que sa collègue était montée dans sa chambre après leur petite dispute. Il s’en voulut encore plus, elle ne méritait de pleurer ainsi, surtout pas à cause de lui. Il devait faire quelque chose, il devait s’excuser et espérer qu’elle lui pardonnerait, une fois de plus. Il monta l’escalier sans se soucier de savoir si Tommy le suivait ou pas, il avait besoin de la voir, de la prendre dans ses bras et lui souffler des mots doux afin d’apaiser sa peine, c’était la seule chose qui comptait pour lui en ce moment. En arrivant au bout du couloir, devant la porte de la chambre, il entendit les sanglots de la jeune femme et son cœur se serra dans sa poitrine.
-“ Il va revenir tante Reese” entendit-il Annie dire à sa tante.
-“ Il m’en veut et je peux le comprendre” lui répondit Teresa. “ Je le considère toujours comme quelqu’un qu’il faut surveiller, il m’en veut et c’est normal.”
-“ Il ne t’en veut pas” contra l’adolescente, “ je crois qu’il a peur, qu’il voit qu’ainsi c’est bientôt… la fin.”
-“ Oh Annie, ma chérie” souffla Lisbon.
Jane n’osait pas entrer dans la chambre, il ne voulait pas interrompre un moment si intime entre la jeune femme et sa nièce, elles aussi avaient besoin de temps ensemble.
-“ Vous devriez y aller” lui dit Tommy en arrivant derrière lui.
-“ Elles ont besoin de temps” répondit Jane.
-“ Teresa a besoin de vous plus qu’elle n’a besoin d’Annie pour le moment. Ne vous en faites pas, elles passeront du temps ensemble, plus tard, mais pour le moment c’est de vous dont elle a le plus besoin.”
Jane hésita un moment, les mots de Tommy dansant dans sa tête. Teresa avait besoin de lui, c’était quelque chose qui ne lui était pas arrivé depuis longtemps, que quelqu’un ait besoin de lui. Il sentit son cœur se réchauffer à cette pensée et il poussa la porte pour voir les deux femmes Lisbon dans les bras l’une de l’autre. Teresa releva la tête, croisa le regard de Jane et Annie s’écarta de sa tante, se leva du lit et sortit de la pièce.
-“ Prenez bien soin d’elle” lui souffla la jeune fille en passant à côté de lui.
Jane acquiesça avant de s’avancer vers le lit où Lisbon attendait, le regard brillant de larmes et le corps tremblant d’anticipation. Le mentaliste ne résista pas plus longtemps, il avança à grande enjambées et attrapa la jeune femme par les épaules pour l’attirer dans une étreinte presque désespérée. Il la sentit lui rendre en enfouissant son visage dans son torse, passant ses bras autour de sa taille.
-“ Je suis désolé Teresa” souffla-t-il. “ Je ne voulais pas être si rude avec vous.”
-“ C’est moi qui suis désolée Patrick, je voulais juste penser à vous et…”
-“ Vous aviez raison, j’ai besoin de quelqu’un, je ne m’en sortirais pas seul.”
-“ Je m’en veux tellement de vous laisser, j’aurais tant voulu pouvoir rester avec vous et, peut-être …”
-“ Vivre quelque chose avec moi ?” Tenta-t-il en se séparant d’elle, juste assez pour voir son visage.
-“ Oui.”
-“ Il n’est pas trop tard.”
-“ Je vais mourir” rappela-t-elle.
-“ Mais vous êtes encore là pour le moment, tout n’est pas fini et… peut-être que vous n’allez pas mourir, peut-être que vous allez vous en sortir.”
-“ J’aimerais tant y croire.”
-“ J’y crois assez pour nous deux” sourit-il.
Lisbon leva les yeux vers son ami, plongeant son regard dans le sien. Elle put y voir toute la confiance qu’il avait en elle, l’espoir qui brillait dans ses yeux et elle voulut y croire. Il ne lui restait que peu de temps, mais elle ne voulait pas le gâcher et si Jane voulait tenter quelque chose avec elle, s’il voulait y croire, alors pourquoi pas ? Elle avait une chance de vivre quelque chose avec lui, il lui proposait, même s’il savait qu’il allait encore plus souffrir si jamais tout finissait mal. Elle aussi le voulait, plus que tout au monde, alors elle allait leur laisser une chance. La jeune femme se redressa sur la pointe des pieds et vint déposer un tendre baiser sur les lèvres de Jane qui y répondit avec tout l’amour qu’il avait pour elle. Il passa ses bras autour de sa taille, la plaquant contre son corps et il sentit les mains de Lisbon se poser sur ses joues, les caressant avec amour.
Dans le couloir, Tommy et Annie se tenaient dans les bras l’un de l’autre, un sourire sur chaque visage. Teresa allait peut-être mourir, mais avant ça, elle allait enfin vivre quelque chose, elle allait profiter du peu de temps qu’elle avait. Pour la première fois de sa vie, elle allait enfin connaître ce que c’était d’être aimée par un homme. Tommy ferma la porte et entraîna sa fille en bas, laissant ainsi sa sœur profiter de ce moment si particulier pour elle. Il était heureux pour sa sœur, il n’avait jamais rien voulut d’autre pour elle que d’être heureuse et elle en avait enfin la possibilité. Le lendemain allait être difficile, il le savait. Teresa entrait à l’hôpital, mais elle ne serait pas seule, elle aurait sa famille avec elle, ainsi que l’homme pour qui battait son cœur. Et peut-être qu’avec de la chance, la maladie disparaîtrait de sa vie. Il pria de tout son cœur pour qu’un miracle survienne et sauve sa sœur, elle le méritait amplement.
TBC...
Chapitre 8: Découverte
Dernière édition par Sweetylove30 le Jeu 26 Avr 2012 - 12:34, édité 2 fois
Sweetylove30- Red John
- Personnage préféré : lisbon, jane
Loisirs : lecture, ecriture
Localisation : devant mon ordi avec Patrick Jane dans mes bras
Re: In Sunshine or in Shadow ^
Désolée de ne te laisser un com que maintenant
Mais j'ai lu ta fic en entier ( je n'en lis plus vraiment beaucoup) et j'aime vraiment beaucoup
Tu as un style vraiment à toi et j'aime toutes tes descriptions
Le fait que tu parles de maladie ne me dérange pas, mais je peux comprendre que ça puisse "heurter" certains
J'attends la suite et espère une fin heureuse mais même s'il n'y en a pas, j'aurais passé un bon moment à te lire!
Mais j'ai lu ta fic en entier ( je n'en lis plus vraiment beaucoup) et j'aime vraiment beaucoup
Tu as un style vraiment à toi et j'aime toutes tes descriptions
Le fait que tu parles de maladie ne me dérange pas, mais je peux comprendre que ça puisse "heurter" certains
J'attends la suite et espère une fin heureuse mais même s'il n'y en a pas, j'aurais passé un bon moment à te lire!
alamanga- Red John
- Personnage préféré : Cho, Lisbon, Jane. Van Pelt et Rigsby aussi.Abbott, Fischer, Wylie et Vega.
Loisirs : La TV, me balader, visiter...et rêver!
Localisation : Devant mon ordi, sous le soleil exactement!
Re: In Sunshine or in Shadow ^
J'ai eu les larmes aux yeux durant tout ce chapitre tellement c'est super riche en émotions.
Le début est trop mimi avec le réveil de Lisbon dans les bras de Jane
Puis le baiser
J'ai vraiment eu peur et j'ai cru que Lisbon allait mourir quand elle n'arrivait plus à respirer j'ai cri que c'était fini mais Jane a utilisé l'hypnose comme solution et Lisbon a finit par respirer normalement Oufff
Ca me fait trop de peine qu'Annie souffre et pleure pour sa tante et qu'elle est peur qu'elle meurt et on peut la comprendre Teresa veut que sa famille prenne soin de Jane qui le prend mal mais finit par accepter disant qu'il aura besoin de soutien On a toujours bien de soutien dans ce moment-là.
Puis la fin...
J'étais trop émue et aux anges
Avec le baiser de la fin :kisbon:
Vraiment
J'attends patiemment la suite et comme dit Manga, j'espère aussi avoir une fin heure mais même si y aura pas, c'est toujours super agréable de te lire
Le début est trop mimi avec le réveil de Lisbon dans les bras de Jane
Puis le baiser
J'ai vraiment eu peur et j'ai cru que Lisbon allait mourir quand elle n'arrivait plus à respirer j'ai cri que c'était fini mais Jane a utilisé l'hypnose comme solution et Lisbon a finit par respirer normalement Oufff
Ca me fait trop de peine qu'Annie souffre et pleure pour sa tante et qu'elle est peur qu'elle meurt et on peut la comprendre Teresa veut que sa famille prenne soin de Jane qui le prend mal mais finit par accepter disant qu'il aura besoin de soutien On a toujours bien de soutien dans ce moment-là.
Puis la fin...
-“ Je m’en veux tellement de vous laisser, j’aurais tant voulu pouvoir rester avec vous et, peut-être …”
-“ Vivre quelque chose avec moi ?” Tenta-t-il en se séparant d’elle, juste assez pour voir son visage.
-“ Oui.”
-“ Il n’est pas trop tard.”
-“ Je vais mourir” rappela-t-elle.
-“ Mais vous êtes encore là pour le moment, tout n’est pas fini et… peut-être que vous n’allez pas mourir, peut-être que vous allez vous en sortir.”
-“ J’aimerais tant y croire.”
-“ J’y crois assez pour nous deux” sourit-il.
J'étais trop émue et aux anges
Avec le baiser de la fin :kisbon:
Vraiment
J'attends patiemment la suite et comme dit Manga, j'espère aussi avoir une fin heure mais même si y aura pas, c'est toujours super agréable de te lire
JisbonAddict- Red John
- Personnage préféré : Jane, Lisbon & Cho
Loisirs : Lire des romans, écrire, faire du jogging, regarder Doctor Who, Mentalist et Rizzoli&Isles
Localisation : Dans ma Bretagne natale rêvant de Simon Baker, de David Tennant & de Matt Smith
Re: In Sunshine or in Shadow ^
Une fic façon "Love Story" (pour celles qui ne connaissent pas c'est un film de 1970 avec Ryan O'Neal et Ali McGraw avec une histoire d'amour "impossible" sur fond de cancer...totalement )
Plein de tendresse et d'émotion
Lisbon et Jane qui s'accordent une chance...même si c'est pour une courte durée
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Lisbon et Jane qui s'accordent une chance...même si c'est pour une courte durée
Johel- In Jane we trust
- Personnage préféré : Jane et Cho
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Re: In Sunshine or in Shadow ^
Johel a écrit:Une fic façon "Love Story" (pour celles qui ne connaissent pas c'est un film de 1970 avec Ryan O'Neal et Ali McGraw avec une histoire d'amour "impossible" sur fond de cancer...totalement )
Je connais le film et je suis d'accord avec toi.
Quand j'ai vu le film, c'était trop mais à la fin, c'était trop
JisbonAddict- Red John
- Personnage préféré : Jane, Lisbon & Cho
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